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COURS :

DROIT DU CONTRAT D’ASSURANCE ET DE REASSURANCES

1er ANNEE CPFA/IIA (2022-2023)

Par
TRAORE Drissa
4e promotion DEA-PTCI
15ème Promotion DESS-A/IIA

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LES OBJECTIFS DU COURS

Connaitre les règles et principes qui régissent le fonctionnement


 des contrats d’assurance
 des contrats de réassurance

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LE PLAN

Partie 1 : le contrat d’assurance


I- LES CARACTERISTIQUES JURIDIQUES
II- LA VIE DU CONTRAT D’ASSURANCE
III. LES SUPPORTS MATERIELS D’UNE POLICE D’ASSURANCE
IV- LES PRINCIPAUX INTERVENANTS DANS UN CONTRAT D’ASSURANCE
V- TD ou TP : aperçu sur quelques contrats d’assurances

Partie 2 : les techniques de divisions et de répartitions des contrats


d’assurance : Coassurance et Réassurance

I - la pratique de la coassurance au sein des compagnies d’assurance


II - La pratique de la réassurance au sein des sociétés d’assurance
2-1 Généralité sur la réassurance
2-2 La réassurance de traité
2-3 le plan de réassurance
2-4 Introduction à la comptabilité de réassurance

III - les notions de plans et programme de réassurance


IV - Initiation à la comptabilité de la réassurance

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Introduction Générale
La nature fait peser sur la vie des hommes et sur leur patrimoine des coups qui peuvent être
parés (ou évités) ou non, à la condition qu’un certain nombre de mesure soient prises:
prévention et protection.
Dans le cas où le mal est inévitable, il faut assurer la réparation, et, c’est le but de l’assurance.
La prévention ou la protection complètent donc l’assurance mais ne sauraient y substituer. La
limite de la prévention et de la protection marque le début de l’assurance pour essayer de placer
les Hommes ou les personnes morales dans les conditions qui étaient les siennes avant la
survenance du mal (du danger).
Fondée sur le principe de la mutualité, l’assurance élimine le fait du hasard en faisant appel au
concours de la communauté pour faire face au mal d’un. Initialement, « Assurer » signifiait :
mettre dans un état de sécurité et de confiance. C’est pourquoi, l’on a l’habitude de retenir la
définition du Professeur Joseph HEMARD :
« L’assurance est une opération par laquelle, une partie, l’assuré, se fait promettre moyennant
une rémunération (appelée prime ou cotisation), pour lui ou par un tiers, en cas de réalisation
d’un risque, une prestation par une autre partie, l’assureur, qui, prenant en charge un ensemble
de risques, les compense conformément aux lois de la statistique. »
Autrement dit, c’est un transfert d’un risque d’une personne physique ou morale (assuré), vers
une autre personne forcement morale (assureur), qui organise l’ensemble des risques qu’il
accepte en une mutualité statistiquement organisée. Ce système est connu sous le nom
d’assurance, objet de la première partie du cours pour ce qui concerne ses aspects juridiques.
Comme nous pouvons le constater, il est nécessaire que l’assureur constitue des ensembles
homogènes, qui lui permettraient de faire face à ses engagements. Mais dans la pratique, s’il est
possible de réunir les risques de même nature, il est quasiment impossible de réunir des risques
de même taille. Est-il toujours à mesure de faire face à ses engagements ? Se pose alors la
question de savoir comment l’assureur procède t- il pour répondre aux attentes de sa clientèle ?
Nous verrons dans la seconde partie de ce cours que cette donne va obliger l’assureur à utiliser
deux autres opérations techniques et juridiques. Ses dernières permettent d’éviter que les calculs
de probabilité ne soient erronés ou faussés par un nombre et/ou montant important de risques
ou sinistre pour exposer en fin de compte l’assureur: la coassurance et la réassurance.

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Partie 1 : le contrat d’assurance
Introduction
La définition du contrat d’assurance s’inspire des dispositions du code civil notamment en son
article 1101 ; lequel définit le contrat comme « une convention par laquelle, une ou plusieurs
personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire
quelques chose ».
Ainsi, dans cette logique, le contrat d’assurance se définit comme « une convention par
laquelle, un souscripteur se fait promettre par un assureur, une prestation en cas de réalisation
d’un risque préalablement défini, moyennant le paiement d’un prix appelé prime ou
cotisation. »
D’aucuns diront aussi que, « c’est une convention par laquelle, un assureur garantit à un assuré
moyennant le paiement d’une prime, le versement d’une somme connue à l’avance, en cas de
réalisation d’un risque prédéterminé. »
Cette partie aborde l’étude du contrat d’assurance en mettant l’accent sur ses caractéristiques
juridiques, ses supports matériels; ses produits et sur ses principaux intervenants.

I- LES CARACTERISTIQUES JURIDIQUES


Les juristes reconnaissent au contrat d’assurance sept (07) caractéristiques suivant deux
moments : de la formation et de l’exécution.
I.1. Au moment de la formation du contrat
Pendant cette phase, le contrat d’assurance est consensuel, d’adhésion et de bonne foi.
I.1.1- Le caractère consensuel
Le contrat d’assurance est un contrat consensuel, c’est-à-dire qu’il se forme par le simple accord
de volontés des parties (assureur et assuré). Le Code CIMA exige seulement que l’assuré, pour
être couvert, paie la prime d’avance.

I.1.2- Le contrat d’assurance, un contrat d’adhésion


Dans un contrat d’adhésion les parties, les parties ne sont pas libres de définir ensemble et à
« armes égales » les termes du contrat ; une des parties impose sa volonté à l’autre qui ne peut
que y adhérer ou non. Il en est ainsi du contrat d’assurance ; c’est l’assureur qui rédige les
clauses ou termes du contrat et l’assuré se contente d’y adhérer. Les termes et clauses
contractuels sont parfaitement connus par l’assureur et le sont moins par le client. C’est
pourquoi l’Etat exerce un contrôle « a priori » lors des demandes d’agrément ou de visa et « a
posteriori » après les souscriptions sur l’activité des compagnies d’assurance en vue de

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préserver les intérêts des assurés et des bénéficiaires des contrats d’assurance et de
capitalisation.

I.1.3-Le caractère de bonne foi


L’assureur fait confiance à l’assuré et accepte de lui établir le contrat sur la base des déclarations
du risque faites par l’assuré. Aussi, en acceptant de payer la prime en contrepartie de la
promesse à lui faite par l’Assureur de régler les sinistres qui surviendraient au cours du contrat,
l’assuré exprime sa confiance en l’assureur.
Autrement dit, d’une part, l’assureur, sur la base de simples déclarations accepte d’établir le
contrat, d’autre part, le client accepte de payer une prime en contrepartie de simples promesses
que lui fait l’assureur de régler les sinistres futurs au cours du contrat. C’est un critère
fondamental pour la conclusion du contrat d’assurance.

I.2- Au moment de l’exécution du contrat


Au cours de cette période, le contrat d’assurance est synallagmatique, à titre onéreux, aléatoire,
successif.
I.2.1- Le contrat d’assurance, un contrat synallagmatique
C’est un contrat synallagmatique en ce sens qu’il met des obligations à la charge de chacune
des parties contractantes (l’assureur et l’assuré), autrement dit les obligations des parties sont
réciproques, interdépendantes.
Pour l’Assureur :
-il est tenu avant la conclusion du contrat, de fournir une fiche d’information sur le prix, les
garanties et les exclusions (art.6 C. CIMA) ;
-lors de la réalisation du risque (en cas de sinistre) ou à l’échéance du contrat, l’assureur doit
exécuter dans le délai convenu la prestation prévue par le contrat. L’assureur s’engage donc à
garantir l’assuré et à payer les sinistres.
Pour l’Assuré :
L’assuré est obligé de :
-répondre exactement aux questions posées par l’assureur, notamment dans le formulaire de
déclaration du risque ; il doit aussi déclarer à l’assureur au cours du contrat les circonstances
nouvelles qui ont pour conséquence soit d’aggraver le risque, soit d’en créer de nouveaux.
-payer la prime aux époques convenues : la prime est payable au domicile de l’assureur ou du
mandataire désigné par lui à cet effet. On dit que la prime portable et non quérable.

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-déclarer tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l’assureur. S’agissant de la déclaration
du sinistre, l’assuré doit le faire dans un délai de cinq jours ouvrés. Mais en cas de sinistre vol
ou de sinistre mortalité du bétail, le délai de déclaration est réduit à quarante-huit heures.
Par conséquent, si l’assuré déclare tardivement le sinistre ou omet de le faire, il est alors déchu
de son droit à indemnité. La déchéance consiste dans la perte de la garantie pour un sinistre.
Mais pour être opposable à l’assuré, la déchéance doit remplir deux conditions : elle doit être
prévue dans le contrat et l’assureur doit prouver que le retard dans la déclaration du sinistre lui
a causé un préjudice.

I.2.2-Un contrat à titre onéreux


Le contrat d’assurance n’est pas gratuit ni pour l’assureur, ni pour l’assuré. L’assuré est tenu de
payer la prime en contrepartie de la garantie à lui accordée par l’assureur. Et pour l’assureur,
même s’il n’y a pas eu de sinistres au cours de la période de garantie, la prime perçue ne
constitue pas un bénéfice pour lui, car elle va contribuer à la compensation des risques qu’il a
groupés en mutualité.

I.2.3- Le caractère aléatoire


Le contrat d’assurance est aléatoire en ce sens que l’exécution du contrat, au moins par
l’assureur dépend de l’aléa, c’est-à-dire du hasard. Toutefois, même en cas de risque certain,
par exemple en matière d’assurance décès (tout homme est mortel), il existe toujours un élément
aléatoire résidant dans les dates de sinistre (décès). Mais il n’y a pas d’aléa lorsque le risque
s’est déjà réalisé, par exemple le bâtiment a déjà été incendié.
Il s’agit d’une caractéristique intrinsèque au contrat d’assurance (aléa) ; d’ailleurs, c’est ce qui
justifie la modicité de la prime par rapport aux engagements pris. L’aspect aléatoire est lié au
caractère incertain ou presque de la réalisation de l’évènement assuré.

I.2.4- Un contrat successif


Le contrat d’assurance est un contrat successif ou un contrat à exécution successive, c’est-à-
dire que les effets s’échelonnent dans le temps. Le contrat d’assurance est toujours conclu pour
une certaine durée de sorte que les prestations des parties s’étendent nécessairement sur un laps
de temps déterminé.
Le caractère successif du contrat d’assurance constitue le fondement de la divisibilité de la
prime. En effet, le contrat d’assurance s’exécute dans le temps. Les prestations de l’assurance
ne sont acquises que pour la période de validité et la prime payée est valable pour l’ensemble
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de cette période. Autrement dit, la prime est proportionnelle en général à la période de validité
du contrat.
II- LA VIE DU CONTRAT D’ASSURANCE
II.1 – Le processus de formation d’un contrat d’assurance
Le contrat d’assurance se forme en respects des étapes ci-après.
II.1.1- La fiche d’information

Selon l’article 6, alinéa 2 du Code CIMA, l’assureur est tenu avant la conclusion du contrat de
fournir une fiche d’information sur le prix, les garanties et les exclusions. La fiche
d’information contient donc les éléments suivants : les prix, les garanties et les exclusions du
contrat envisagé. Les informations relatives au prix concernent le montant des différentes
primes du contrat proposé. Quant aux informations sur les garanties, elles permettent au
souscripteur faire le choix sur la couverture adéquate de son risque. Puis informer l’assuré sur
les exclusions, c’est lui permettre d’éviter toute surprise désagréable en cas de sinistre. C’est
pourquoi l’article 8, alinéa 2 dispose que les clauses des polices édictant des nullités, des
déchéances ou exclusions ne sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très
apparents.

II.1.2- La proposition d’assurance

C’est un document sous forme de questionnaire que le souscripteur remplit et renvoie à


l’assureur et par lequel il demande à ce dernier de garantir le risque. En fonction des réponses
de l’assuré aux questions posées, l’assureur évalue le risque et lui communique les primes.
Selon le Code CIMA, la proposition d’assurance est une offre de contracter qui ne lie ni
l’assureur ni le souscripteur ou l’assuré. Par conséquent, la proposition d’assurance peut
toujours être retirée par chacune des parties, l’assureur ou le souscripteur.
II.1.3- Le consentement de l’assureur

Selon les termes d’une jurisprudence (ensemble des décisions des tribunaux sur une affaire bien
précise), il semble que le consentement est marqué par la signature par l’assureur de la police
qu’il a établi si et seulement si, elle a été établie conformément à la proposition d’assurance.
Cependant, le caractère consensuel du contrat d’assurance impose la rencontre des volontés des
parties.
II.2 - La signature de la police d’assurance par l’assuré
Pour éviter toute contestation lors de la survenance d’un sinistre, les parties (assureur et
souscripteur) matérialise la formation du contrat par la signature de la police par le client.

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II.3 - La prise d’effet
C’est une prise d’effet immédiate. La garantie de l’assureur est due en cas de sinistre dès lors
que le contrat est formé ou conclu. Les documents contractuels précisent en général les dates
d’effet et d’échéance (début et fin du contrat).
Cependant, le législateur subordonne la prise d’effet du contrat au paiement de la prime par
l’assuré. Mais, cette clause ne joue pas si l’assureur a délivré une note de couverture ou
attestation ou si des clauses particulières au contrat y dérogent.

III. LES SUPPORTS MATERIELS D’UNE POLICE D’ASSURANCE


En vue d’assurer la preuve de l’existence du contrat d’assurance, le législateur exige que le
contrat d’assurance fasse l’objet d’un écrit. En effet l’article 7, alinéa 1 du Code CIMA dispose
que le contrat d’assurance est rédigé par écrit dans la ou les langues officielles de l’Etat membre
de la CIMA en caractères apparents. Ainsi les assureurs utilisent beaucoup de documents
contractuels.
III.1- la note de couverture

Aussi appelée note de garantie ou lettre de couverture, la note de couverture est un document
délivré provisoirement par l’assureur et qui constate l’existence de garantie immédiatement
avant la rédaction de la police ou contrat d’assurance. Elle mentionne tous les éléments
essentiels du contrat d’assurance.
La note de couverture consiste en un imprimé signé du seul assureur. Bien que ne comportant
qu’une seule signature, elle engage entièrement l’assureur et l’assuré (art 6 du Code CIMA)
Une lettre recommandé ou un fax ou un télégramme peut servir de note de couverture dès
l’instant que l’acception de l’assureur est indiscutable.
III.2- la police d’assurance

C’est un document signé des deux parties composé de deux éléments essentiels à savoir les
conditions générales et les conditions particulières. Souvent, des conventions spécifiques et /
ou des annexes peuvent exister pour compléter la police d’assurance.
Les conditions générales

Ce sont des documents qui décrivent les règles générales de fonctionnement des contrats
d’assurance. Les conditions générales précisent les conditions valables pour tous les contrats
de la même catégorie d’assurance dans le respect des exigences légales. Elles doivent en
particulier définir :
-les risques couverts ;
-les exclusions ;
- les obligations des parties ;
-les dispositions relatives au sinistre ;

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-les règles de compétence et de prescription en cas de litige.
Les conditions générales sont souvent complétées par un lexique des définitions utiles et une
table des matières.
Les conditions particulières

Les conditions particulières contiennent les informations permettant d’individualiser un contrat


et de le tailler en fonction des besoins exprimés par le souscripteur. Elles sont conjointement
par l’assureur et l’assuré et sont la preuve de l’existence du contrat d’assurance. Elles sont
établies en autant d’exemplaires qu’il y a de parties. Les conditions particulières contiennent
les informations suivantes :

-le nom et domicile de l’assuré, de l’assureur,

-la définition de la chose ou de la personne assurée ;

-la date d’effet et drée du contrat ;

-la nature des risques garantis ;

-le montant de la prime etc.

Les avenants

Un avenant est document signé par les deux parties (assureur et souscripteur/assuré) et qui
constate des modifications apportées au contrat d’assurance initial. Les modifications peuvent
consister en :

-un changement d’adresse de l’assuré ou du risque assuré ;

-un changement de véhicule ou d’immatriculation ;

-une augmentation des garanties etc.

Les conventions spéciales ou annexes

Elles permettent de compléter ou de préciser les conditions générales, ou d’y déroger en


certaines dispositions.

NB : Ces documents se complètent pour une bonne lecture des contrats d’assurance. Cependant,
en cas de litige suite à une contradiction entre les conditions particulières et les conditions
générales, seules les conditions particulières prévalent.

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Pour être complet, un contrat d’assurance doit comporter tous ces documents. Le dossier devra
en outre comporter la facture et le reçu de paiement ainsi que le formulaire de déclaration ou
proposition d’assurance.

IV- LES PRINCIPAUX INTERVENANTS DANS UN CONTRAT D’ASSURANCE


Le contrat d’assurance met en relation plusieurs partenaires : l’assureur, le souscripteur ;
l’assuré et le bénéficiaire.
1- L’assureur ou la compagnie d’assurance
Selon les dispositions juridiques du CODE CIMA, l’assureur est une personne morale épousant
une forme juridique bien déterminé (SA ou mutuelle) qui s’oblige, moyennant une rétribution
dénommé prime ou cotisation à payer une indemnité dans les assurances non-vie ; un capital
ou une rente dans les assurance-vies.
En Europe, il a existé des Lloyd’s qui sont des personnes physiques qui s’engagent sur leurs
biens personnels et de façon illimitée à supporter les risques qu’ils souscrivent.
2- Le souscripteur
C’est la personne qui signe la police d’assurance et qui s’engage au paiement de la prime.
3- L’assuré
Tout dépend du type d’assurance. Pour se faire, l’on peut définir l’assuré comme la personne
physique sur la tête de qui est souscrite l’assurance (assurance-vie) ou la personne physique ou
morale dont la responsabilité civile peut être recherchée ou la chose dont on assure la protection.
NB : Le souscripteur peut être différent de l’assuré.
4- Le bénéficiaire
C’est la personne physique ou morale qui est susceptible de percevoir une indemnité en cas de
sinistre.
Le bénéficiaire peut être différent du souscripteur et de l’assuré surtout en assurance-vie.
Dans les assurances R-C, le bénéficiaire est un tiers.
Dans les assurances décès, les bénéficiaires sont les ayant droits ou toute personne nommée au
contrat.
Mais, dans les contrats, en cas de vie, en général, bénéficiaire égal assuré égal souscripteur.

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Travaux pratiques ou Travaux Dirigés
Ses travaux Dirigés ou pratiques porteront sur un aperçu de quelques produits d’assurance
Nous regroupons ses produits en deux grandes catégories :
 Assurances de personnes
 Assurances des dommages.
1- Les assurances de personnes

a- Assurance accident (Individuelle accident)


Elle permet de garantir aux assurés ou bénéficiaires désignés au contrat, des prestations en cas
d’accident entraînant des dommages corporelles ; l’accident étant défini comme “toute atteinte
corporelle non intentionnelle de la part de l’assuré et provenant de l’action fortuite et soudaine
d’une cause extérieure et par voie de conséquence, les altérations qui en résultent.
Il peut être souscrit par :
 des particuliers,
 des groupes (sociétés, organismes, institutions…) pour le compte de leurs employés ;
 des propriétaires d’automobile, dans le cadre de l’assurance des VTM comme garantie
complémentaire pour les personnes transportées et non considérées comme tiers
(conducteur et propriétaires du véhicule).

Les garanties proposées dans le cadre de ce contrat sont :


 la garantie décès
 la garantie invalidité, partielle ou totale (incapacité permanente ou temporaire)
 les frais médicaux
Il peut exister d’autres prestations comme l’indemnité journalière, les frais d’assistance, les
frais de rapatriement de corps, les frais de mise en bière.
Il existe plusieurs variantes : individuelles voyages, individuelle personne naviguant et perte
de licence, individuelle groupe, individuelle simple.
b- Assurance maladie
L’assurance maladie permet le remboursement des frais de traitement occasionnés des suites
d’une maladie ou d’un accident ou d’un accouchement.
Il s’agit des honoraires de médecins, de chirurgiens, de dentistes et d’autres auxiliaires
médicaux, des frais pharmaceutiques (frais ambulatoires), des frais de séjour à l’hôpital ou
d’hospitalisation, des frais d’appareillage et de prothèse, des frais d’optique, des frais
d’évacuation etc.…
On retrouve l’assurance maladie ou l’assurance santé sous la forme contrat maladie groupe
destinée aux sociétés, aux institutions ou organisme etc. ; ou sous la forme de contrat maladie
famille avec trois types de système :
 Le système de remboursement classique
 Le système de bon de prise en charge

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 Le système de tiers payant (pharmacies, cliniques conventionnées)

c- Les contrats –vie


Nous en distinguerons trois (03) types : les contrats vie en cas de décès, les contrats vie en cas
de vie, les contrats mixtes ;
2- Les assurances de dommage
Elles ont pour but de prémunir l’assuré contre toutes atteintes à son patrimoine soit directement
(assurance de biens) ou indirectement (responsabilité civile).
a- Les assurances de dommage ou biens
Elles permettent d’indemniser l’assuré (propriétaire de biens ou de choses), des pertes
éventuelles matérielles que subir son patrimoine.
Cette formule répare notamment les dommages causés aux indirectes qu’il peut subir après un
sinistre.
En somme, ce sont les pertes ou réductions de valeur du patrimoine de l’assuré résultant de
détérioration, de destruction ou de disparition, des suites d’incendie, de vol, de bris, de
dommages d’ordre électrique etc … qui sont couvertes.
Les assureurs proposent en général les garanties suivantes : Incendie (bâtiment ou contenu),
Bris de machine (BDM), Dégâts électrique (DE), Vol (avec effraction),Tous risques chantier
(TRC) ;Tous risques informatiques (TRI) ; Automobile.
b- Les assurances de responsabilité civile
Elles couvrent les dommages indirects, c’est-à-dire les conséquences pécuniaires de la
responsabilité civile pouvant incomber à l’assuré à la suite de dommages causés à autrui dont
il est juridiquement responsable.
En effet, ces assurances tirent leurs fondements juridiques dans les dispositions du Code Civil
notamment les arts 1382 et suivants pour ce qui concerne la responsabilité délictuelle ou
quasi-délictuelle et l’art 1134 pour la responsabilité contractuelle.
Le fait délictuel étant un fait illicite pouvant causer un des dommages à autrui et qui est
répréhensible par la loi. L’absence d’intention de nuire marque la différence entre le fait
délictuel et quasi délictuel.
Par contre, la responsabilité contractuelle résulte de défaut d’exécution (mauvaise exécution)
d’un contrat ou d’une convention préalablement signé.
Le principe est le suivant :
« Quiconque cause, même involontairement un dommage à autrui doit supporter les
conséquences de son acte » Ou « Les conventions légalement formées tiennent lieu de lois à
eux qui les ont faites » ; d’où sanction en cas de violation.
Les dommages peuvent être causés par la personne physique ou morale qui a souscrit le
contrat ou par les personnes dont il répond civilement (enfant, conjoint, proposé, employé…)
ou du fait des choses ou biens dont il à la garde (véhicule, biens meubles ou immeubles,
animaux domestiques…).

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Les compagnies d’assurance proposent à leur clientèle des contrats de type RC scolaire,
RC sport, RC famille, RC professionnelles, RC gardiennage etc…
Quel que soit le type de produit proposé à leur clientèle, les contrats RC comportent en
générale les garanties suivantes :
3- Les dommages corporels
Toute atteinte corporelle subie une tierce personne physique (Cf. art 258 et 266 pour
l’indemnisation des préjudices des victimes d’accident de la circulation).
4- Les dommages matériels
Toute détérioration ou disparition d’une chose ou substance, toute atteinte physique aux
animaux.
5- Les dommages immatériels consécutifs
Soit à un dommage matériel, soit un dommage corporel, mais garanti. Par dommage
immatériel, il faut entendre des préjudices pécuniaires résultant de la privation de jouissance
d’un droit (perte de revenu, perte de loger par exemple) correspondant à des locaux détruits,
l’interruption d’un service rendu par une personne ou un bien ou de la perte d’un bénéfice
qu’entraîne directement la survenance d’un dommage corporel ou matériel garanti par le
contrat.
Il est courant de rencontrer chez les assureurs uniquement les dommages immatériels
consécutifs à un dommage matériel garanti.
Focus sur l’assurance automobile
L’assurance automobile est de loin la forme d’assurance la plus pratiquée et la plus connue dans
les pays en voie de développement ; sans doute lié à l’obligation qui pèse sur les usagers des
véhicules terrestres à moteur (VTM i.e. 4 roues, 3 roues, 2 roues, tricycles, les véhicules
destinées à atteler ou à être attelé).
L’assurance automobile comporte deux types de garantie :
1- La garantie obligatoire : La responsabilité civile
Elle constitue la garantie de base sur laquelle viennent se greffer les autres.
Cette garantie permet de couvrir les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile qu’un
usager, propriétaire de VTM ou autre peut encourir, à raison des dommages corporels ou
matériels ; causés du fait de la mise en circulation du véhicule ; en somme, il est question des
dommages causés par le véhicules à autrui.
2- Les garanties facultatives
 Dommages aux véhicules
 Vol entier dans une remise ou garage ou le vol avec braquage
 Incendie du véhicule
 Bris de glace et pare –brise
 Personne transportée (individuelle accident)
 Défense / recours

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Focus sur l’assurance transport
Elle se subdivise en trois (03) types d’assurance :
 L’assurance corps (bateau, avion)
 L’assurance des facultés (marchandises)
 L’assurance responsabilité civile

Cette branche est dominée par l’assurance sur faculté. Dans cette catégorie, les assureurs offrent
le plus souvent les contrats suivants :
 Police ou voyage qui couvre les marchandises sur un trajet bien donné : utilisé pour les
expéditions occasionnelles.
 La police à alimenter pour l’exécution des contrats commerciaux comportant des
expéditions échelonnées sur une période indéterminée. Avant chaque expédition, le
client informe l’assureur de la nature, de la composition et de la valeur de l’expédition.
 La police d’abonnement : Elle a pour objet essentiel de couvrir automatiquement tous
les envois faits par les mêmes expéditeurs. Elle est conclue pour une période déterminée
et peut concerner toutes sortes de marchandises.
La seule mise en route des marchandises entraîne la garantie de l’assureur.
Il appartient à l’assuré de faire des déclarations en aliment.
 La police tiers chargeur : Cette police d’abonnement est souscrite par les
commissionnaires en transport et transitaires pour les marchandises de leurs clients.
Pour cette branche, quel que soit le type de police, les assureurs offrent les types de
garanties suivantes.
 La garantie tous risques qui s’applique uniquement aux facultés neuves, couvre les
dommages ou pertes matériels ainsi que les pertes de poids ou de quantités subies par
les facultés assurées.
 La garantie “Francs d’Avaries Particulières” (FAP sauf) elle couvre les marchandises
transportées en mer (voie maritime) contre les évènements de mer.
 La garantie accident caractérisé pour le transport terrestre.
 La garantie évènements majeurs propres au transport aérien.

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Partie 2 : les techniques de division et de répartitions des contrats
d’assurance : Coassurance et Réassurance
L’importance du secteur des assurances dans les économies modernes n’est plus à
démontrer. Théoriquement, les analyses statistiques établissent que la croissance des
économies va de pair avec celle du secteur des assurances. Sans doute, cela est dû
au fait qu’elle répond à un besoin réel des agents économiques : le besoin sécurité.
En effet, le principe de l’assurance veut que l’Assureur place l’assuré dans les
conditions qui étaient la siennes avant le sinistre. Cependant, malgré cette volonté
manifeste, l’assureur a-t-il toujours les moyens financiers pour le faire? Peut-il garantir
tous les risques sans s’exposer ? Comment procède-t-il pour respecter ses
engagements ?
Ces questions tirent toutes leur importance dans la mesure où, face aux demandes
sans cesse pressantes d’assurance (besoins), l’assureur est de plus en plus obligé
d’offrir des couvertures plus larges, voir plus étendues. Les engagements sont de plus
en plus énormes comptes tenus de la nature des risques (risques industriels, aviation,
bâtiments pétroliers), de l’importance et de la fréquence des risques naturels
(Tempête, Ouragan, Cyclone, tremblement de terre etc.) ou de l'incertitude des
engagements (lorsqu’il s’agira des assurances de valeurs incertaines).
C’est dire que dans l’exercice de son métier, l’assureur peut s’exposer à un “risque
technique”. En effet, certains auteurs ont pu montrer que la mutualité des assurés que
l’Assureur constitue n’est pas à l’abri d’un éventuel déséquilibre (à cause des
possibilités d'erreurs statistiques).
Aussi, aucune société d’assurance n’est suffisamment puissante financièrement pour
couvrir à elle seule, tous les engagements qu’elle prend. D’où, le recours à d’autres
techniques modernes de gestion ou de redistribution des risques : la coassurance et
la réassurance.
Un parcours rapide de l’évolution du secteur montre que s'il (le secteur des
assurances) n’a cessé de croître, cela a été rendue possible par les techniques de
coassurance et surtout de réassurance, objet de ce cours.
Cette partie du cours sera articulé autour des deux points :
- La pratique de la coassurance,
- La pratique de la réassurance.

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I - La pratique de la coassurance au sein des compagnies
d’assurance

Introduction
La coassurance est la première technique évoluée, utilisée par les assureurs pour
partager les risques et donc les niveler. Elle est utilisée couramment dans la
souscription des risques industriels, aviations, corps maritimes, les assurances de
responsabilités civiles exploitations etc.
Ce chapitre mettra l’accent sur le principe, la pratique, les aspects juridiques, les
avantages et les limites de la coassurance.
1-1- Le principe de la coassurance
Par définition, la coassurance est la répartition horizontale d’un risque à la souscription
entre deux ou plusieurs assureurs intervenant sur un territoire (bien délimité par la
législation : pays, région, sous -région) dans des proportions bien définies.
Par principe, un Assureur couvre un risque en tenant compte de ses capacités
techniques et surtout financières. Pourtant, certains risques peuvent excéder ses
capacités exprimées en termes de capitaux assurés ou engagements contractuels.
Afin de satisfaire sa clientèle, il faut demander à d’autres assureurs d’apporter la
couverture manquante (le besoin en excès). Chaque assureur détient alors une part
fixe du risque appelée quote - part.
1-2- La pratique de la coassurance
1-2-1- Les principaux intervenants
L’opération de coassurance peut faire intervenir :
- l’assuré ou le souscripteur : Celui qui exprime son besoin d’assurance ;
- le courtier : l’intermédiaire mandaté par l’assuré ou le souscripteur, jouant le
rôle d’assurer conseil.
- l’Assureur leader ou l’Apériteur ou l’Assureur principal : C'est la compagnie
d’assurance qui a en charge la gestion de l’affaire.
- les co-assureurs : il s'agit des autres assureurs qui prennent ou qui négocient
une part sur le risque après l’apériteur.

1-2-2- Le déroulement de l’opération de coassurance


Dans l’opération de coassurance, le souscripteur ou le courtier choisi en général
l’apériteur. Ce dernier après avoir déterminé sa quote part (QP), procède par
consultation auprès d’autres assureurs afin qu’ils participent à la couverture du risques
conformément à ses conditions contractuelles.
Ainsi, un contrat est soumis à la signature de chaque co-ssureurs. Après signature
chaque assureur en conserve un, un exemplaire est destiné au souscripteur.

17
L’apériteur a la charge d’encaisser les primes et procéder au reversement aux Co
assureurs selon les parts respectives. En cas de sinistre, il instruit le dossier sinistre
et obtient le paiement de la part de chaque coassureur.
Il est prévu pour se faire une rémunération pour l'assureur leader appelée commission
d’apérition. Par exemple, sur le marché burkinabé le taux de cette commission, sauf
accord express, est de 7,5%, si le risque est assuré par l'intermédiaire d'un courtier et
15%, sinon (direct). Ce taux est appliqué sur la prime nette cédée.

1-3- Les aspects juridiques de la co-assurances


1-3-1- Les dispositions émanant du Code CIMA
La plupart des législateurs en assurance reconnaissent la pratique de la coassurance
à l’image du Code CIMA; qui stipule en son article 4 alinéa 3 que: “plusieurs assureurs
qui opèrent au sein d’un même Etat, peuvent également s’engager par une police
unique. En cas de sinistre, il n’y a pas de solidarité entre les co-assureurs dans leurs
rapports avec l’assuré”. Il convient de préciser qu'actuellement, la coassurance est
possible entre plusieurs compagnies d'assurance sur l'espace CIMA.
Coassurance et article 13 du Code Cima.
L’article 13.2 nouveau prévoit qu’en cas de coassurance à quittance unique, un
reversement des primes des co-assureurs par l’apériteur dans les quinze (15) jours
suivant la date de réception du paiement de la prime ou portion de prime.
En cas de retard, les sommes non reversées portent intérêt au double du taux
d’escompte, dans la limite du taux de l’usure (notons que le taux de l’usure a été fixé
par le Conseil des ministres de l’UEMOA à 18% pour les banques et 27% pour les
autres établissements financiers, (ce dernier taux a été retenu comme plafond des
pénalités), à compter de l’expiration du délai de reversement stipulé ci-dessus.

1-3-2- La clause de coassurance


C’est une convention de collaboration entre les assureurs qui assurent une affaire et
qui permet d’éviter un certain nombre de conflits entre les différentes parties. Elle est
destinée donc à règlementer la gestion de l’affaire (du risque).
Comme toutes conventions, elle fait peser des obligations réciproques sur les parties.
A cet effet, elle stipule:
- Il n’y a pas de solidarité entre les co-assureurs, chacun étant tenu pour sa
propre part. En effet, chaque assureur figure en nom propre dans le contrat et
son consentement est nécessaire pour le règlement des sinistres;
- Le ou les co-assureurs s’engagent à suivre l’apériteur, tant en production qu’en
sinistre et délèguent à celui-ci les pouvoirs les plus étendus pour recevoir toutes
réclamations et en donner acte, recevoir les primes, régler et transiger tout
sinistre, recevoir tout avis, toutes communications et ce, dans la limite du
pouvoir que lui confère la police, sans que le leader ne puisse encourir une

18
quelconque responsabilité vis-à-vis des coassureurs, du faits de ses
attributions.

L’apériteur s’engage :
 Informer au préalable les co-assureurs de toutes modifications
substantielles apportées à la police, touchant tant les garanties que les
conditions du contrat et à ne répondre à l’assuré qu’après avoir recueilli l’accord
des co-assureurs.

Par modifications substantielles, il faut entendre toutes modifications de capitaux en


général dans l’ordre de 20% au moins (hausse ou baisse), des clauses contractuelles,
la suppression ou incorporation des garanties optionnelles, les franchises, les activités
et les exclusions prévues au contrat de base.
 Tenir une commission de règlement ou obtenir l’accord préalable des co-
assureurs, pour tout sinistre excédent un certain montant préciser dans la
clause.

1- 4- Les avantages et inconvénients de la coassurance

1- 4-1- Les avantages


La coassurance permet de :
- répondre aux exigences de la clientèle (couverture complète);
- favoriser la rétention ou la conservation des primes au niveau d’un Etat ou d’une
sous -région.
1-4-2- Les inconvénients
Si la coassurance présente des avantages, il n'en demeure pas moins que des
inconvénients existent :
- La coassurance expose l’apériteur dans la mesure où celui-ci est amené
indirectement à communiquer à ses concurrents ses conditions de souscription
(les tarifs, les garanties, les franchises, les clauses spécifiques etc.). Ainsi, la
coassurance met le client en contact avec la concurrence, toute chose qui est
préjudiciable pour l’avenir.
- L’opération de coassurance, pour le client, apparaît comme un aveu des limites
financières de l’apériteur.
- La fragile économique, technique et financière des co-assureurs et la forte
puissance financière d’un ou de certains assureurs limite le recours
systématique à la coassurance.

Etude de cas.

19
« L’association se la cédante et du réassureur présente un caractère matrimonial;
toutefois étant donné que nous sommes dans le domaine des intérêts et non dans
celui des sentiments, il est fortement conseillé aux deux parties de prendre, avant
signature et engagement, les précautions les plus élémentaires » Extrait Discours de
George de DOUDEL, lors de la conférence prononcée pendant la seconde guerre
Mondiale.

II - La pratique de la réassurance au sein des sociétés d’assurance

Les limites de la coassurance ont poussé les sociétés d'assurance à développer une
autre méthode de répartition des risques: la réassurance. Elle a vu le jour depuis le
14e siècle semble t'il, et depuis lors, elle se présente comme un moyen incontournable
au développement de l’activité d’assurance dans le monde.
Après une classification et une définition des concepts spécifiques, nous présenterons
les différents traités de réassurance.
2-1- Généralités sur la réassurance
2-1-1- Définitions
La réassurance met en jeux deux compagnies ; l’assureur appelé la cédante et le ou
les réassureur (s) encore appelé (s) cessionnaire.
Elle se définit donc comme une opération par laquelle une compagnie d’assurance qui
effectue des opérations de souscription directe (des contrats d’assurance) appelée
cédante, s’oblige à céder à une autre compagnie appelée réassureur, tout ou partie
des risques qu’elle souscrit au cours d’un exercice, laquelle s’oblige moyennant
perception d’une prime, à supporter les sinistres correspondant à ses engagements.
Nous disons qu'elle opère une répartition verticale des risques, dans la mesure où les
deux parties n’exercent pas les mêmes activités. Le réassureur attend les émissions
faites par l'assureur.
Cette définition suscite plusieurs remarques que sont :
- la réassurance est une assurance au second degré. C’est l’assurance de
l’assureur qui cherche à se protéger contre les écarts de probabilité, les sinistres
catastrophiques etc.
- Le réassureur, dans cette opération, suit la cédante dans sa politique de
souscription car celle-ci est juridiquement seule à être en contact avec le client.
Seules les conditions contractuelles de l’assureur prévalent ; l’objet du contrat
de réassurance est le ou les risques couverts par la cédante. D’ailleurs, le code
Cima stipule parlant de la réassurance, « dans tous les cas où l’assureur se
réassure contre les risques qu’il a assurés, il reste seul responsable vis-à-vis
de l’assuré ».

20
- L'absence de lien juridiquement entre l’assuré/souscripteur et le(s) réassureurs
dans cette opération.
- La réassurance est méconnue du public non averti, mais incontournable pour
le développement de l’activité d’assurance. C’est pourquoi, Victor EHENBERG
la considère comme "épine dorsale de l’assurance".

2-1-2- Les fonctions de la réassurance


La réassurance remplit quatre (4) fonctions théoriques essentielles au sein des
compagnies d’assurance.
a) L’amélioration et la stabilisation des résultats techniques
La réassurance est le meilleur moyen de nivellement du portefeuille de l’assureur. Ce
faisant, il obtient un portefeuille équilibré et homogène c’est-à-dire un portefeuille
composé de risques de même nature, de capacité presque identique en terme de
capitaux assurés (et surtout engagements internes de l’assureur sur un risque).
Ce nivellement du portefeuille permet à l'assureur de protéger ses résultats techniques
contre les fluctuations potentielles en cas de sinistres. L’assureur est protégé contre
les sinistres "graves" et éventuels les pertes catastrophiques provoquées par une
accumulation de petits sinistres dans le temps et dans l’espace.
b) L'augmentation des capacités de souscription
La réassurance permet à l’assureur d’accroître sa capacité de souscription. En effet,
une partie des engagements qu'il prend est transférée aux réassureurs qui s’engagent
à l’accompagner dans la gestion du risque (production, sinistre).
Ainsi, grâce à cette capacité complémentaire, l’assureur peut se permettre d’offrir une
gamme variée et étendue de garanties répondant aux attentes de la clientèle. La
réassurance permet donc à l’assureur d'assurer des risques qui excèdent sa capacité
interne de souscription.
c) Le rôle financier
La réassurance comporte un volet important permettant à l’assureur de faire face à
des tensions de trésorerie. En effet, en cas de sinistres catastrophiques ou importants,
le recours direct aux réassureurs est possible pour le règlement des sinistres par le
biais d’une clause connue sous le nom : sinistre au comptant ou appel au comptant.
De ce fait, la cédante réserve moins de liquidité pour la gestion de ses sinistres et
utilise plutôt ses fonds pour des placements susceptibles de générer plus de produits
financiers.
Sommes toutes, la réassurance participe à l’allègement de la trésorerie de la cédante
et à l’amélioration des comptes financiers.
d) L’assistance technique
La réassurance est internationale. Le faite que les réassureurs interviennent sur
plusieurs marchés constitue une source d’expertise non négligeable pour les
assureurs. Ils apportent l'assistance technique qui consiste à :

21
- Participer à des cotations surtout des risques spéciaux ou importants (étude,
tarification, conditions de couverture) ;
- Participer ou organiser les visites de risque avant la souscription ou avant
chaque renouvellement ou à l’occasion d’un sinistre ;
- Participer à la formation des responsables techniques ou comptables par
l'organisation des stages et de séminaires etc.
- Participer à la propagation de nouvelles formules d’assurance (branche
nouvelle), la rédaction et la diffusion de la documentation technique;
- Participer à la négociation et à la rédaction des programmes de réassurance
des cédantes.

2-1-3- La classification de la réassurance


Nous distinguons trois (3) types de classification :
a) La réassurance active/passive
La réassurance est dite "active", quand elle est le reflet des démarches accomplies
par un réassureur qui propose ses services à des cédantes (assureurs) potentiel (les)
en vue d’accepter les risques de ces derniers (acceptation).
Elle est dite "passive" quand la démarche vient d’un assureur qui cherche des
réassureurs pour céder les risques de son portefeuille qui excède sa capacité de
rétention (cession).
Dans le cadre de ce cours, nous nous intéressons uniquement qu’à la réassurance
passive.
b) La réassurance facultative (libre)/obligatoire
Cette classification d’ordre juridique repose sur le caractère facultatif ou obligatoire des
différentes parties prenantes à l’opération de réassurance, à savoir la cédante et le
réassureur, de céder et d’accepter le risque.
 La réassurance est dite facultative ou libre lorsqu’elle porte sur un seul risque
que la cédante est libre de céder ou non à un réassureur de son choix. Le
réassureur de son côté, a toute la liberté de décliner l’offre ou de l’accepter en
tout ou partie. C’est une réassurance qui est utilisée en générale pour les
risques spéciaux, industriels ou les risques exclus des traités.

Pour l’assureur, la réassurance libre à l’avantage de lui offrir une plus grande capacité
et surtout de bénéficier d’une assistance technique (de la part des réassureurs chargés
le plus souvent de visiter le risque avant de l'accepter).
Malgré ces avantages, il faut noter que la réassurance libre présente quelques limites,
que sont :
- Une gestion lourde puisqu’elle s’effectue affaire par affaire avec un dossier
parfaitement documenté et aux besoins d’une note des couvertures aussi
détaillées que possible;
- De longs et parfois difficiles placements à faire, un accord préalable des
réassureurs est nécessaire avant toute souscription. En cas de refus des
réassureurs, l’assureur ne peut pas conclure de son propre gré.

22
Cependant, la facultative permet au réassureur de connaître parfaitement et
précisément chaque risque accepté.
 La réassurance est dite par contre obligatoire lorsque les opérations de
partage de la gestion d’un risque s’effectuent dans le cadre d’une convention
appelé traité, signée au préalable par les deux parties (l’assureur et les
réassureurs). On parle souvent de réassurance de traité.
Dans cette convention, la cédante s’engage par avance (au préalable) à céder sous
certaines conditions tous les risques appartement à un portefeuille dont les
caractéristiques sont prédéfinies. Les réassureurs s’engagent à leur tour à les accepter
automatiquement (systématiquement) pour peu qu'’ils répondent aux conditions
prévues par les traités.
c) La réassurance proportionnelle / non proportionnelle

- La réassurance proportionnelle
La réassurance est dite proportionnelle quand un réassureur prend en charge une
proportion d’un risque moyennant une proportion équivalente de prime. En cas de
survenance d’un sinistre, ce dernier participera au règlement dans la même proportion.
- La réassurance non proportionnelle
La réassurance est dite “non proportionnelle”, lorsque le réassureur s’engage à payer
à l’assureur un certain montant défini au traité, à la condition qu’un sinistre, un
évènement dommageable ou une perte se réalise. En contre -partie, le réassureur
perçoit une prime pour le risque pris.

NB : La réassurance proportionnelle s’appuie sur les capitaux assurés à la


souscription, tandis qu’en réassurance non proportionnelle le raisonnement est basé
sur la notion de sinistre.

2-1-4- Quelques notions générales de réassurance


a) La notion de plein

Le plein matérialise le maximum de dommage qu’un assureur ou réassureur est


capable d’assumer sur un seul et même risque en cas de sinistre total ou partiel (ou
en cas de réalisation d’un risque). La définition d’un plein par l’assureur lui permet de
constituer une communauté de risques aussi parfaits et homogène que possible en
terme d’engagement dans le processus de souscription des contrats d’assurance, l’on
distingue :
Le plein de conservation (ou de rétention) : Charge maximale que l’assureur
garde pour son propre compte sur un seul et même risque.
Le plein de réassurance (ou de cession) : parts supportées par les réassureurs
sur une affaire précise. Leur montant s’exprime généralement en multiple du
plein de conservation ou en valeur ou montant absolu.

23
Le plein de souscription (ou acceptation) : C’est le montant maximum que
l’assureur peut souscrire sur un risque déterminé compte tenu de son plein de
conservation et des couvertures offertes par les réassureurs pour ce risque
(plein de réassurance).
Plein de souscription : plein de conservation + plein réassurance
b) Les notions de captives et fronting
La captive est une société de gestion de risque d’un grand groupe.
Le fronting : C’est une pratique imposée par les assurés aux assureurs,
consistant à placer un risque auprès d’un assureur ou auprès de sa captive ou
auprès d’un réassureur. Le fronting est assorti d’une commission importante
pour l’assureur qui ne joue que le rôle d’intermédiaire.

c) Les notions de sinistre maximum probable et de sinistre maximum


possible (SMP)
Le plein de souscription d’un assureur peut être exprimé en termes de SMP en lieu et
place de la valeur totale des capitaux assurés. Cette notion a deux significations :
Le "sinistre maximum probable" ou "maximum probable loss" (PML) est déterminé à
dire d’expert après vérification des normes de sécurités, de prévention ou de
protection.
Cette notion de SMP est peu convaincante, et peut être source d’erreur susceptible
d’augmenter artificiellement le plein. A cet effet, on a recourt le plus souvent à la notion
de "sinistre maximum possible".
“Maximum possible loss” qui est le maximum de somme qu’une compagnie
d’assurance est amenée à supporter au cas où se produit un évènement dans les
circonstances les plus défavorables.
2-3- La réassurance de traité
Face aux difficultés de gestion de la réassurance facultative (affaires traitées au cas
par cas), les assureurs ont vite compris de mette en place des conventions avec les
réassureurs ; lesquelles font naître des obligations réciproques entre eux. Ces
conventions sont des formes de contrats connues sous le nom de “traités de
réassurance”. Dès lors l’on assiste à la naissance d’une sorte de partenariat
nécessaire à la facilitation de l’opération de souscription des contrats d’assurance.
Tandis que l’une des parties (l’assureur) s’engagera à souscrire les contrats
d’assurance et à les verser dans le traité, l’autre partie (les réassureurs) s’engagera à
les accepter tous pour peu que ces opérations s’inscrivent dans la conformité et la
régularité des accords.
Comme toute convention juridique, le traité de réassurance se base sur la bonne foi
des deux parties et surtout de celle de l’assureur.
Les traités de réassurance s’inscrivent donc dans le cadre de la réassurance
obligatoire. Il s’agit de conventions qui lient, pour une période durable, l’assureur pour
la couverture commune des risques qui y sont définis et selon des modalités précises.
Dans le cadre de cette convention, les deux parties définissent en termes de

24
conditions générales et particulières les modalités de leur collaboration. Cet ensemble
constitue le document contractuel établi en double exemplaire signé par l’assureur et
le réassureur. Chacune des parties en conserve un exemplaire.
Le traité constitue donc le cadre juridique de la réassurance. Il en précise la forme, la
branche de souscription, la nature des risques couverts, les capacités et les pleins de
souscription, la rétention de la cédante et de l’engagement du réassureur etc.
Comme tout contrat, il comporte des clauses :
- Clauses générales (exclusions, rachats des sinistres en suspens, droit de
regard, etc.)
- Clauses particulières (commission et taxes, participation bénéficiaire, les
sinistres au comptant, les mouvements de portefeuilles sinistre / primes, dépôt
de primes et sinistres, l’établissement des bordereaux primes et sinistres, les
comptes etc.)

L’évolution des formules de réassurance a permis d’utiliser jusqu’à présent deux


formes de réassurance obligatoire : la réassurance proportionnelle et la réassurance
non proportionnelle.
A- LA REASSURANCE PROPORTIONNELLE
1- Définition
La réassurance proportionnelle repose sur le partage proportionnel des risques entre
l’assurance et la réassurance. La cédante (assureur) se décharge d’une partie des
risques d’un portefeuille précis en déterminant à l’avance un taux de cession qui est :
- Soit applicable uniformément à l’ensemble des polices qui le compose (quote
part);
- Soit calculé en fonction de son plein de conservation et donc en fonction de
l'importance des capitaux assurés sur chaque risque (Excèdent de plein);
- Soit, opéré après avoir accepté des parts ou proportion contractuelle dans son
portefeuille interne et selon ses souhaits, placé le dépassement en facultative
(traité open cover, facultative, Facultative obligatoire);
Une fois le taux de cession retenu à partir de la somme assurée, le réassureur
bénéficie dans la même proportion une partie des primes nettes émises, non compris
les frais et taxes; et participent au règlement des sinistres dans les mêmes proportions.
Le pourcentage des engagements pris guide la répartition des primes et le règlement
ou le paiement des sinistres.
NB : la réassurance proportionnelle est qualifiée de réassurance de “sommes” ou
“capitaux ”ou de “partage de risque”.
2- La typologie des traités de réassurance proportionnelle
a) Les traités Facob ou les traités Open Cover

Dans ces formes de traités proportionnels, la Cédante se réserve la faculté (ou le droit)
de placer ou non une partie du risque qu’elle a souscrite avec l’obligation pour le

25
réassureur d’accepter. Le taux de cession ainsi obtenu (au cas par cas) s’applique
tant à la prime de base qu’à tout sinistre qui surviendrait.
Aujourd’hui, ces deux traités sont utilisés indifféremment. À l'origine, la Facob a été
utilisé pour augmenter la capacité de souscription automatique de la Cédante pour ce
qui concerne la couverture des risques de grandes envergures.
Les traités Open Cover permettaient de préserver les résultats techniques des traités
obligatoires traditionnels en les épargnant des risques trop hasardeux, mal maîtriser
(ou méconnu).
Ces traités font peser sur les réassureurs le danger d'anti-sélection, toute chose qui
impose une relation de confiance entre les deux parties.
b) Les traités en quote-part

C’est la forme de réassurance obligatoire la plus simple. La quote-part (QP) est un


traité par lequel, la cédante s’oblige à céder aux réassureurs, lesquels s’obligent à
accepter une part fixe de toutes les polices d’assurances qu’elle souscrit dans une
branche ou catégorie de risques bien définie au départ par la convention. Cette part
fixe est exprimée en pourcentage qui s’applique tant aux primes qu’aux sinistres du
portefeuille considéré.
Encore appelé traité en participation ou quota- share, dans la pratique, on parlera de
quote-part à Y noté traité QP (Y) ou Y désignera le taux de cession. D’autres notation
ont existé tel que QP (X/Y) ou X = taux de conservation, Y = taux de cession.
Quel que soit la notation utilisée, cela signifie que l’assureur cède uniformément Y
pourcent de toutes les sommes assurées qui correspondent aux caractéristiques des
affaires précisées aux traités.
Dans la pratique, afin de garantir sa sécurité et contenir ses engagements, les
réassureurs imposent une limite contractuelle de souscription. Ce qui revient à limiter
la conservation de la cédante.
Ainsi, si nous notons par:
L = la limite du traité (en unité monétaire), Y = la quote-part cédée en pourcentage;
Le plein de souscription = L/Y
Forces et faiblesses des traités en quote - part
Forces ou points forts
- La gestion de ce traité est simple;
- La quote-part s’adapte à toutes les branches et à toutes les sociétés, surtout
celles en démarrage ou celles qui pratiquent de nouvelles branches ;
- Les traités en QP participent à l'assainissement des portefeuilles des assureurs
en réduisant le poids des aléas;
- Enfin, ils conviennent aux branches à engagements limités.

Faiblesses ou points faibles


26
- Fait céder inutilement les primes encaissées même sur les petites affaires que
l'assureur aurait pu gérer seul.
- Ne permet pas de rendre homogène un portefeuille; les risques de déséquilibre
d’un portefeuille après un grand sinistre persiste;
- Ils donnent une réponse incomplète aux besoins de capacités.
En sommes, la QP réduit l’engagement de l’assureur mais ne nivelle pas les
risques et un mauvais résultat réassuré reste toujours un mauvais résultat.

Exemple de Traité Quote-Part :


Exemple 1 :
Branche: Incendie et Risques annexes
Nature du Traité : Quote-Part
Capacité : 1.000.000.000
Rétention : 20%
Cession ; 80%
Commission : 38%
Avis de sinistre : 37.500.000 pour la part du traité
Seuil d’appel de sinistre au comptant: 50.000.000 pour la part du traité
Exemple 2 : application
Branche: Incendie et Risques annexes
Nature du Traité : Quote-Part
Capacité : 2.500.000.000
Rétention : 40%
Cession ; 60%
Commission : 35%
Avis de sinistre : 37.500.000 pour la part du traité
Seuil d’appel de sinistre au comptant: 50.000.000 pour la part du traité
On vous communique le profil de portefeuille suivant :
Risques capitaux prime
R1 25 000 000 75 000
R2 500 000 000 2 500 000
R3 2 000 000 000 4 800 000
Total 7 375 000

Risques tx de retention retention capitauxretention prime taux de cession


cession Capitaux cession prime
R1 40% 10 000 000 30 000 60% 15 000 000 45 000
R2 40% 200 000 000 1 000 000 60% 300 000 000 1 500 000
R3 40% 800 000 000 1 920 000 60% 1 200 000 000 2 880 000
Total 2 950 000 4 425 000

c) Le traité en excédent de plein (EDP)


Les limites des traité en QP vont progressivement amener les assureurs à mettre en
place les traités en excédent de plein noté EDP.
27
Par définition, l’EDP est un traité de réassurance par lequel, la cédante cède aux
réassureurs la part des risques dont la somme assurée dépasse son plein de rétention,
c’est-à-dire le maximum de dommage qu’elle peut assumer sur un seul et même
risque. Le taux de cession aussi retenu s’applique tant à la prime qu’à tout sinistre qui
frapperait le risque en cours de contrat. Les risques de taille inférieure ou égale au
plein de rétention sont en intégralités conservés par la cédante. Ce traité se retrouve
sous plusieurs dénominations: Excédent de sommes ou excédent de garanties ou
excédent capitaux ou excess-of-line
Le processus consiste pour l’assureur à fixer son plein de conservation (rétention) qui
est fonction de la nature ou du type de risque et de ses capacités financières, et à
négocier des capacités complémentaires à la charge des réassureurs.
Tout comme dans les traité en QP, afin de garantir sa propre sécurité et connaître la
taille exacte de ses engagements, le(s) réassureur(s) impose (ent) une limite
contractuelle à la capacité de souscription automatique de la cédante. L’intervention
du réassureur peut être limitée à un montant absolu. Mais très souvent, le traité est
formé d’un nombre autorisé de plein de réassurance qui est multiple du plein conservé
par l’assureur pour son propre compte.
Exemple : EDP : Plein = 10 000 000
1er EDP = 2 pleins
2e EDP = 1 plein
Cet exemple montre que le traité EDP peut être placé auprès de plusieurs réassureurs
à la fois. C’est pourquoi, dans les clauses de réassurance, les capacités des
réassureurs sont exposées en tranches successives.

Exemple de Traité Excédent de Plein (EDP) ou « Excédent de


Capitaux »
Exemple 1

Branche : Incendie et Risques Annexes


Plein de souscription : 4.000.000.000
Rétention 1 Plein : 1.000.000.000
Cession : 3 Pleins, =3*1 000 000 000=3 000 000 000
Commission : 35,5%
Comptes : Semestriels
Avis de sinistre : 150.000.000 pour la part du traité
Seuil d’appel du sinistre au comptant : 200.000.000 pour la part du traité
Exemple 2
Branche : Incendie et Risques Annexes
Rétention 1 Plein : 500.000.000

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Cession : 4 Pleins,
Commission : 35%
Risques
R1 25 000 000 75 000
R2 500 000 000 2 500 000
R3 2 000 000 000 4 800 000
Total 7 375 000

Risques tx de retention retention capitauxretention prime taux de cession


cession Capitaux cession prime
R1 100% 25 000 000 75 000 0% - -
R2 100% 500 000 000 2 500 000 0% - -
R3 25% 500 000 000 1 200 000 75% 1 500 000 000 3 600 000
Total 3 775 000 3 600 000

Avantages et inconvénients de l’EDP


Avantages
- Nivellement des risques de la cédantes, ce qui permet d'obtenir un portefeuille
équilibré,
- Absence de cession inutile de prime;
- Offre d’avantage de capacités de souscription à la cédante

Inconvénients
- La gestion est coûteuse sur le plan administratif, technique même si
actuellement les TIC facilitent certains aspects;
- L’EDP favorise l’anti - sélection au détriment des réassureurs;
- Ce traité ne protège pas assez la cédante contre les risques d’accumulation de
petits sinistres du fait d’un même évènement;
- L’EDP n’est pas applicable aux portefeuilles comportant des engagements
illimités (les assurances de responsabilité civile, les assurances automobiles).
il n’est utilisé que pour les portefeuilles à engagements déterminés.

Etudes de cas
CAS 1.

Une compagnie d’assurance IARD a négocié en réassurance un traité en Excédent

de Plein (EDP) à deux tranches en couverture de son portefeuille incendie auprès

de la CICA RE, un réassureur ; défini comme suit :

- Plein de rétention: 150 000 F

- 1ere tranche : 400 000 F;

- 2e tranche : 200 000 F, avec un taux de commission de 25% ;

Au cour de l’année 2012, elle a assuré deux risques dont les caractéristiques sont

définie s dans le tableau ci-dessus :


29
Risques Capitaux déclarés Taux de prime nette

A 1 320 000 FCFA 1.01 pour mille

B 662 500 FCFA 0.92 pour mille

On vous demande :

1/ de calculer le plein automatique de réassurance de la compagnie;

2 / On vous informe aussi que compte tenu de ses limites en réassurances en terme

de souscription avec l’EDP, la compagnie a négocié une FACOB, en vue de satisfaire

totalement à la clientèle, avec un taux de commissionnement de 30%.

Procéder à la répartition des capitaux assurés entre les parties (compagnie, 1 er

tranche EDP ,2e tranche EDP et FACOB) pour les deux risques en prenant soins

de préciser les pourcentages respectifs;

3/ de donner au passage la répartition des primes entre les différentes parties

(compagnie, 1er tranche EDP, 2e tranche EDP et FACOB) et calculer le montant de

la commission de réassurance;

1.1.1.1.1 Corrigé

1/ Son plein de réassurance est égal = plein 1ère tranche + plein 2ème tranche

= 400 000 + 200 000 = 600 000 CFA

30
2/ Répartition des capitaux assurés

Risq. Capitaux Risk Assur 1ER EDP 2e EDP Facob

assurés
Somme % Somme % Somme % Somme %

assurée assurée assurée assurée

A 1 320 000 150 000 12% 400 000 30% 200 000 15% 570 000 43%

B 662 500 150 000 23% 400 000 60% 112 500 17%

3 – Répartition des primes nettes

- La prime nette du risque A est : 1 320 000 X 1.01 %0 = 1 333.2 FCFA.

- La prime nette du risque B est : 662 500 X 0.92 %0 = 609.5 FCFA.

Risq. Prime Risk Assur 1ER EDP 2e EDP Facob

nette
% Montan % Montan % Montan % Montan

t t t t

A 1 333.2 12% 160 30% 400 15% 200 43% 573.2

B 609.5 23% 140.2 60% 365.7 17% 103.6

Tot. 1 942.7 300.2 765.7 303.6 573.2

Commission de réassurance est : (765.7 + 303.6) X 25% + 573.2 X 30%= 439.3

FCFA.

31
CAS 2.

Une cédante a pu négocier en couverture de sa branche incendie un traité en excèdent de


plein. Les pleins sont définis suivant les catégories suivantes :
Catégorie 1 : risques habitations : 300 000 000 UM
Catégorie 2 : risques commerciaux : 250 000 000 UM
Catégorie 3 : risques Industriels et miniers : 200 000 000 UM
Le traité prévoit deux tranches :
1ERE tranche : 3 pleins
2e Tranche : 2 pleins.
En outre, il prévoit les clauses ci-après :

 Avis de sinistre et sinistre au comptant : 200 000 000 UM.


 Commission de réassurance à l’échelle définie comme suit :
Taux de 32% si S/P inférieur à 40%
Taux de 30% si S/P compris entre 40% strictement et 50%
Taux de 27% si S/P supérieur strictement à 50%.

1. Calculer le plein de souscription automatique de cette cédante par catégorie de


risques ? Que signifie cette notion ?
2. Pourquoi les parties prévoient – elles les clauses de sinistre au comptant et d’avis de
sinistre au traité ?
3. Quel est l’objectif poursuivi par la clause de commission à l’échelle ?
4. La cédante veut assurer un risque industriel dont les capitaux assurés sont de
2 000 000 000 UM avec un SMP de 1 500 000 000 UM.
i. Responsable de la souscription chez cette cédante, comment allez-vous
procéder ? Justifiez votre réponse.
ii. Donnez au passage la définition du Sinistre Maximum Possible et du sinistre
maximum Probable
iii. Donner la répartition du risque entre les parties en supposant que l’excédent
a fait l’objet de placement dans un traité Open COVER.
5. La cédante souhaite négocier un traité non proportionnel en couverture de ses
retentions sur l’excédent de plein, avec une priorité de 30 000 000 UM.
i. Calculez la portée pour chacune des catégories de risques.
ii. Que peut motiver la mise en place d’un tel traité par la cédante.

CAS 3.

32
On vous communique la liste des affaires souscrites par une compagnie d’assurance IARD du
1er au 28 février 2013 dans la branche dommages aux biens (incendie, TRC/TRM).

Risques Activités LCI Prime TTC Prime HT

A Fabrique de pâte dentifrice 1 500 000 4 375 000 3 500 000


000

B Egrainage et stockage de coton fibre 10 750 000 38 437 30 750 000


000 500

C Dépôt et stockage d’explosif 15 000 000 19 706 15 765 000


000 250

D Dépôt pharmaceutique 6 200 000 9 875 000 7 900 000


000

E Habitation 300 000 000 1 125 000 900 000

F Exploitation Mine à ciel ouvert 20 000 000 56 250 45 000 000


000 000

I Travaux de montage d’une usine de 2 500 000 7 000 000 6 250 000
pâte dentifrice 000

LCI = Limitation Contractuelle d’Indemnité.


Si on vous informe que cette cédante a négocié un traité en excédent de plein dont les
principaux termes sont :

- Classe de risques
 Classe 1 (C1) : Incendie risques lourds (coton, explosif, mines)
 Classe 2 (C2) : Industrie agroalimentaires
 Classe 3 (C3) : Autres risques incendie
 Classe 4 (C4) : Risques techniques (BDM, TRC/TRM)

- Excédent de plein :
*Rétention :
a. C1 : plein = 500 000 000 FCFA
b. C2 : Plein = 650 000 000 FCFA
c. C3 : plein = 1 000 000 000 FCFA
d. C4 : plein = 400 000 000 FCFA.
*Plein de réassurance : 9 Pleins

- Avis de sinistre : 100 000 000 FCFA


- Appel au comptant : 150 000 000 FCFA ;
- Exclusions :
33
* Mines souterraines ; Raffinerie, stockage d’hydrocarbure et de gaz ; Production et
stockage d’explosifs, Marchés publiques.
- taux de commission de réassurance : 27,5% pour les risques incendie et 25% pour
les TRC/TRM.
1. Qu’est - ce qu’un traité de réassurance ? Un traité en Excédent de plein ?
2. Calculer le plein de souscription automatique de cette cédante pour chaque classe
au regard de son traité ?
3. Pourquoi le traité prévoit un plein de réassurance ?

On vous informe que les excédents de capitaux sur les risques versés au traité EDP et
ceux exclus sont placés dans une FACOB au taux de Commission de réassurance de
29,5%.
4. Quelle est le montant de la prime cédée aux réassureurs ?
5. Calculer le montant de la commission reçue des réassureurs. Comment justifiez
l’existence de cette commission ?
6. Quelle différence faites- vous entre la clause de sinistre au comptant et celle d’avis
de sinistre ?
(Suite de l’exo après la leçon sur la réassurance non proportionnelle).

3- Les clauses ou conditions économiques et financières des traités de


Réassurance proportionnelle

Un traité de réassurance est un corps de texte régissant les rapports entre l'Assureur
et ses réassureurs. Ce corps de textes fait peser non seulement des obligations sur
chacune des parties, mais aussi est composé d'un certain nombre de documents
techniques contractuels. Des clauses ou conditions économiques et financières
définissent et délimitent ses relations.
Ces conditions portent sur les aspects financiers à savoir les primes, les provisions,
les commissions, la participation bénéficiaire, les taux d’intérêt, les frais etc. Pour
diverses raisons, nous mettons un accent particulier sur les commissions de
réassurance et la clause de participation bénéficiaire, étant entendu que les primes et
les sinistres sont répartis proportionnellement aux engagements pris à la souscription.
3.1 - La commission de réassurance
La prime commerciale qui fait l’objet de répartition entre l’assureur et le réassureur est
constituée de la prime de risque ou la prime pure et des différents chargements (les
frais d’acquisition et les frais de gestion). Les différents chargements sont supportés
"a priori" par l’assureur. Il ne serait donc pas équitable ou judicieux que le réassureur
reçoive sa part de prime commerciale sans contribuer aux différentes charges
encourues par la cédante. Cela entraînerait une répartition disproportionnée par

34
rapport aux engagements. C’est la raison pour laquelle, le réassureur va restituer à la
cédante un pourcentage de la prime cédée, négociée à la souscription des traités.
Cette fraction de prime restituée est appelée “commission de réassurance”. Elle se
présente comme une contribution des réassureurs aux frais généraux (gestion et
acquisition des contrats) de l’Assureur.
Elle est déterminée en fonctions de plusieurs facteurs :
Le type de traité,
La rentabilité réelle et prévisible des traités (dépôt, participation bénéficiaire)
La qualité et la composition du portefeuille i.e. le taux de sinistralité ;
Les frais d’acquisition et de gestion de la cédante (équité); si la commission de
réassurance est supérieure à la commission versée, l'assureur réalise un
bénéfice de commission; tandis que si la commission de réassurance est
inférieure à la commission versée on parle de sinistre de commission chez
l'assureur;
Le courtage pratiqué et les usages sur le marché
La concurrence entre réassureurs;
Etc.
Nous distinguons principalement deux types de commission: La commission fixe et
la commission à l’échelle.
Dans le système de commission fixe, un taux unique est négocié à la signature du
traité et reste immuable (ou invariable) au cours de la durée du traité. Il peut néanmoins
exister plusieurs taux en fonction du type d’affaires.
Exemple : Le réassureur alloue à la cédante une commission de 35% sur les risques
simple et 25% sur les risques industriels.
Par contre, le système de commission à l’échelle est un moyen indiqué et utilisé par
les réassureurs pour contrôler la qualité des affaires que propose une cédante. Avec
ce système à l'échelle, le taux de commission varie entre un minimum et un maximum
en fonction de la sinistralité des affaires cédées.
Si nous notons par S = la sinistralité du portefeuille i.e. le rapport entre la charge de
sinistre et la prime acquise à cet exercice; T = taux de commission
Le barème de commission de la commission à l'échelle peut se présenter comme suit:
T = 30% si S> 60%
T = 32% si 58% <S< 60%
T = 35% si 50% <S< 58%
T = 38% si 40% <S< 50%
T = 40% si S < 40%.

La difficulté réside dans la détermination de la charge de sinistre et de la prime


nécessaire au calcul de S.

35
Charge de sinistre = + sinistre réglés durant l'année N
- PSAP au 01/01/ N
+ PSAP au 31/12/ N
Prime acquise = + Primes émises cédées durant l’exo N
- Primes émises PREC au 01/01/N
+ Primes émises PREC au 31/12/N

3.2 - La clause de participation bénéficiaire


La clause de participation au bénéfice est introduite dans les traités proportionnelles
afin d’intéresser les cédantes aux résultats des traités. Ainsi, les réassureurs arrivent
à moduler la qualité de leur portefeuille en faisant participer les cédantes à leur
résultat.
B) La réassurance Non Proportionnelle

Les formes FACOB, Open-Cover, Quote-part, excèdent de plein etc. prennent appui
sur les engagements pris à la base auprès des assurés en termes de capitaux assurés.
Ces formes ne trouvent pas un terrain d’application dans les branches à engagement
non précis i.e. indéterminé, non circonscrit. C’est en générale les branches de
responsabilité civile donc la RC générale, la RC exploitation, la RC produit etc. De
même, les engagements des assureurs peuvent être énormes si les pleins de
conservation sont élevés.
Ces inconvénients ont amené les assureurs à imaginer d’autres formes de
réassurances qui prennent appui sur les sinistres.
La réassurance sur les sinistres est alors appelé réassurance non proportionnelle.
Beaucoup plus technique que la précédente, la réassurance non proportionnelle exige
que les réassureurs tiennent compte de la qualité des souscriptions réassurées, de la
tarification et surtout de la gestion des sinistres de la cédante. A la notion de capitaux
assurés en réassurance proportionnelle, est donc substituée la notion de sinistre.
C’est toujours des contrats et donc des traités que la cédante négocie avec ses
partenaires et qui portent soit sur le partage des sinistres ou des pertes. C’est
pourquoi, elle est définie comme une convention par laquelle le réassureur prend
l’engagement de payer à l’assureur certains montants à conditions qu’un évènement
défini, un sinistre ou une perte se réalise.
Dans ce contexte, le réassureur prend à sa charge :
- Soit tous les sinistres au-delà d’un certain montant : Excédent de sinistre par
risque et / ou par évènement ;
- Soit le montant global des sinistres, au-delà d’un certain pourcentage ou d’un
certain montant : Excèdent de perte annuelle ou stop loss.

36
B1- Définitions générales
La réassurance non proportionnelle a recourt dans sa mise en œuvre à un certain
nombre de terme spécifique qu’il convient de préciser :
- Franchise ou priorité;
- Portée ou engagement;
- Plafond
En effet, les traités non proportionnels épousent la notation ci-après:
Portée XS Priorité
Où :
- La priorité encore appelée franchise désigne la bonne inférieure au-delà de
laquelle le réassureur intervient. Ce n’est rien d’autre que le montant de sinistre au-
delà duquel le réassureur intervient.
- La portée ou l'engagement du traité, matérialise l’entendue de l’engagement
du réassureur pour un évènement ou sinistre ou une perte.
Le plafond est l’étendu du traité ou la borne supérieure jusqu’à laquelle
intervient le réassureur.

Plafond = Portée + Priorité

Portée = 40 000 000


Exemple : 40 000 000 XS 20 000 000 Priorité = 20 000 000
Plafond = 60 000 000
Cela veut dire que dès qu’un sinistre excèdera la priorité (20 000 000), le réassureur
prendra en charge l’excédent, mais à concurrence de la portée.
Exemple d’application avec le traité ci-dessus
Sinistre Montant total Cédante Réassureur
A 15 000 000 15 000 000 0
B 25 000 000 20 000 000 5 000 000
C 50 000 000 20 000 000 30 000 000
D 65 000 000 20 000 000 5 000 000
Dans ce exemple, nous constatons que pour le risque D (sinistre D), la couverture de
la cédante est insuffisante. C’est dire qu’il est fréquent que le besoin de couverture de
la cédante soit important pour faire l’objet d’un seul traité.
La couverture demandée peut être découpée en plusieurs tranches appelées en
anglais “layers” et on note :

37
1ère tranche : Portée XS Priorité
2e tranche : Portée XS Priorité
3e tranche : Porté XS Priorité
Dans cette présentation, la priorité de la deuxième tranche est égale au plafond de la
1 ère tranche et la priorité de la 3e tranche est égale au plafond de la 2e tranche. Ainsi
de suite…
Chaque tranche donne lieu à un traité distinct, et, dans le cas où le sinistre ou
l’évènement se produit, les réassureurs des différentes tranches paient leurs parts
respectives suivant les différentes limites. Ainsi, il est possible de négocier des traités
à portées illimitées.
Exemple: illimitée XS Priorité
Dans le cas où la portée est limitée, elle est épuisable, mais avec des possibilités de
reconstitution.
B2: Les types de traités non proportionnels
On distinguera essentiellement deux (2) grands types de traités :
a) L’excèdent de sinistre par risque ou par évènement ou catastrophe
Ces traités se retrouvent dans leur forme courante de XL par risque et XL par
évènement.
1) L’excédent de sinistre par risque (XL par risque)
Dans le XL par risque, l’assureur détermine le montant maximum qu’il peut conserver
sur un seul sinistre pour une branche donnée (franchise), le réassureur prenant en
charge l’excédent. Autrement dit, le réassureur s’engage à payer un montant inférieur
ou égal à la portée à chaque fois qu’une police est sinistrée pour un montant supérieur
à la priorité.
Le XL par risque peut être appelé « Working Cover » lorsqu’il s’agira d’une tranche
“travaillante” littéralement, i.e. une tranche basse d’un XL par risque et qui est
fréquemment touché parce que sa priorité est peu élevée (Sinistre de la branche
automobile).
Dans ses traités, la priorité et l’engagement du réassureur sont définis par rapport à
une seule police ou un seul risque.
Pour un excèdent de risque sur rétention, la priorité et la portée couvrent la rétention
de la cédante sur le traité proportionnel. Autrement dit, la somme de la priorité et de la
portée (si une seule tranche) ou des portées successives (si plusieurs tranches) doit
être égale au montant de la conservation de la cédante.
Exemple
1. Un traité quote part
Capacité : 200 000 000
Retention : 50% soit 100 000 000 FCFA
Cession : 50%
38
2. La retention est couverte par un XL
Priorité : 25 000 000
Portée : 75 000 000.
Un sinistre de 85 000 000 sur un risque avec valeur assurée de 85 000 000
Rétention de la cédante : 42 500 000 (Au titre du traité en Q/P)
Priorité 25 000 000
Cession : 17 500 000 (Au titre du traité XL)

2- L’excédent de sinistre par évènement


La définition du sinistre prend sa dimension la plus simple dans le cas d’un XL par
risque ou la réassurance reposerait sur la réalisation d’un seul risque couvert par une
ou plusieurs polices dans un lieu précis, et à un moment déterminé (identité de lieu,
de risque et de temps).
Le problème devient complexe, lorsqu’un accident réunit plusieurs assurés (collision
de deux avions, de deux ou plusieurs véhicules en tous risques avec des dégâts
matériels et corporels importants etc.) ou lorsque les manifestations des sinistres
s’étalent dans le temps et dans l’espace (RC produits livrés). Dans ces cas, l'on se
demande si la priorité va jouer une ou plusieurs fois ? Autrement dit s’agit-il d’un seul
sinistre ?
Pour éviter tous conflits entre les parties, il est nécessaire de prévoir dans les traités
une clause de définition des notions de “sinistre” et d’ “évènement”.
Ainsi, communément, l’évènement apparaît comme la cause originelle commune dont
les conséquences se manifestent par des indemnités versées par l’assureur et / ou les
réassureurs. Contractuellement, la définition de l’évènement tient compte :
- De la nature du sinistre et / ou du risque : Tempête, tremblement de terre ;
inondation, feu de forêt etc.
- De l’espace : la zone géographique où à lieu le sinistre ;
- Du temps : la durée maximale pendant laquelle les dommages imputables à
une même cause sont pris en compte dans l’évènement. Si une même cause
provoque des dommages pendant une durée supérieure à celle stipulée dans
le traité (72h, 48h par exemple), l'on peut considérer qu’il s’agit de deux
évènements.
Somme toute, l’évènement qui constitue le sinistre n’est pas limité à une police, mais
à un ensemble de police appartenant à une même branche et sinistré par une seule
et même cause.
L’XL par évènement peut être utilisé en complément d’un XL par risque lorsque
l’assureur veut être certain de ne pas payer plus d’une fois la priorité si jamais deux
ou plusieurs polices de son portefeuille venaient à être touchées par un seul et même
évènement. Aussi, a -t-on recours à des XL par évènement qu’en complément de la
réassurance proportionnelle.

39
Les assureurs utilisent souvent un XL par évènement connu de « Cut Cover » qui, à
l’opposé de la « Working Cover » est une tranche haute, donc, non “travaillante”, donc
moins touché par les sinistres.
Exemple
Une cédante est couverte en incendie par
Traité XL par évènement
Priorité : 50 000 000
Portée : 150 000 000.
Un traité quote part
Capacité : 200 000 000
Retention : 50% soit 100 000 000 FCFA
Cession : 50%
La rétention est couverte par un XL/risque
Priorité : 25 000 000
Portée : 75 000 000.
Lors de mouvements populaires, 5 risques assurés par la compagnie sont incendiés
Risques Capitaux assures sinistres
R1 150 000 000 100 000 000
R2 185 000 000 125 000 000
R3 200 000 000 200 000 000
R4 55 000 000 55 000 000
R5 90 000 000 45 000 000
La rétention de la cédante
N0 Montant (q/p) Priorité XL CESSION XL
Sinistre
R1 50 000 000 25 000 000 25 000 000
R2 62 500 000 25 000 000 37 500 000
R3 100 000 000 25 000 000 75 000 000
R4 27 500 000 25 000 000 2 500 000
R5 22 500 000 22 500 000 0
TOTAL 262 500 000 122 500 000 137 500 000
La cédante supporte au titre de sa priorité dans le traité en excèdent de sinistre par
risque : 122 500 000 soit 97 500 000 de plus que sa priorité initial.
Dans ce cas, le XL par évènement intervient pour réduire le surplus
Montant à charge : 122 500 000
Priorité XL par évènement : 50 000 000 (à charge de la compagnie)
Cession 122 500 000-50 000 000 FCFA soit 72 500 000.
Le paiement total de la compagnie est ramené à 75 000 000 FCFA.

40
3. L’excédent de sinistre catastrophique
Ce traité est établi par la cédante pour prévenir les conséquences de sinistre à
caractère catastrophique :
Accident d’avion avec plusieurs passagers assurés en Individuelles accidents
Tremblement de terre endommageant plusieurs immeubles ou usines assurés en
Incendie
Collusion entre deux bateaux contenant des marchandises de plusieurs importateurs
Tremblement de terre endommageant à la fois de nombreux risques assurés dans
plusieurs branches

Par ce traité, l’assureur cherche à limiter son engagement global dans un des
évènements décrits précédemment.
La priorité est définie sous forme d’un « agrégat» montant global.
L’engagement du réassureur est estimé en montant maximum au regard de la
composition du portefeuille toutes branches confondus de la cédante.
Exemple
XL INCENDIE
- Priorité = 250 000 000 (10 fois la priorité XL par risques)
- Portée = 1 500 000 000 (10 fois la portée XL par risques)
- Taux = 0.25% des primes émises de la branche
4. fac-Excess ou Facultative en Excèdent de Sinistre
Il est intéressant de savoir que de plus en plus, les affaires facultatives font l’objet d’un
placement en excèdent de sinistre. Il s’agit des « Fac-excess ». Cela consiste pour le
réassureur Facultatif, non plus à prendre un engagement proportionnel sur la totalité
d’un risque donné, et à recevoir la même proportion de la prime dudit risque, mais à
s’engager sur le sinistre éventuel, survenant sur ledit risque, qui dépasserait une
priorité convenue laissée à la charge de la Cédante.
Ces formes nouvelles de facultatives sont de plus en plus usitées, car face à des
risques aussi importants, dont la réalisation est de plus en plus fréquente, les
réassureurs deviennent prudents mais, au lieu de refuser tout simplement les
facultatives offertes, ils acceptent de couvrir les seuls sinistres dépassant une
franchise donnée.
Pour cette couverture en excèdent de sinistre, le réassureur « fac-excess » perçoit une
portion de la prime sans rapport avec la partie qu’il protège.
Exemple
Soit un risque de 10 Milliards

41
Le plein de souscription de la cédante étant de 2 milliards, et celle –ci, ayant déjà placé
en fac proportionnelle 4 milliards, offre une « Fac-excess » de 3 milliards XS 1 milliard.
Cette « Fac-excess » couvre 4/10 du risque. Le Reassureur « Fac-Excess » ne reçoit
pas 4/10 de la prime du risque, mais une portion des 4/10 de ladite prime, portion
déterminée principalement par le rapport entre la portée et la priorité de ce XL.
Pour que cette « Fac-Excess » soit touchée, il faut que survienne un sinistre dont les
‘/10 dépassent 1 Milliard, c’est-à-dire un sinistre supérieur à 2.5 Milliards. Ainsi, le
réassureur Fac-excess ne prendra pas en charge inférieurs ou égaux à 2.5 Milliards.
Avantages et difficultés de mise en œuvre
Avantages
- La limitation des engagements de l’assureur sur un risque (surtout les branches
à engagements illimités) ;
- La protection efficace en cas de sinistre majeur, surtout si le plafond de la
couverture a été bien calculé ;
- Le coût de gestion est faible ;
- Le prix de la réassurance (prime cédée) est relativement faible) ;
- L’obtention par l’assureur de la capacité et la protection de la rétention contre
les erreurs de SMP (cf. réassurance proportionnelle)
Difficultés
Les spécialistes lui reconnaissent:
- Difficultés de cotation des couvertures (XL) pour cause d’absence de
statistiques faibles ;
- Faiblesses de l’aliment par rapport aux engagements des réassureurs. Ces
derniers devront accepter de nombreux traités de ce type pour avoir une chance
de compenser ses résultats.

b) L’Excédent de pertes annuelles (Stop Loss)

A travers le traité stop loss, l’assureur cherche à se prémunir d'un mauvais résultat
technique, en considérant non plus les montants des sinistres, mais les résultats eux-
mêmes. L’accent est mis sur le résultat d’un portefeuille ou d’une police. Les sinistres
ne sont plus considérés individuellement, mais globalement. Dans ce sens,
“l’évènement” est constitué par l’ensemble des polices sinistrées pendant la période
de références du traité.

La franchise (priorité) est définie en taux annuel maximum de sinistre, et le réassureur


intervient au-delà. Les limites sont généralement exprimées en pourcentage du rapport
sinistre à prime, mais on peut également trouver une double limitation.
- Pourcentage de sinistre / prime acquises i.e. en valeur relative,
- En montant ou en valeur absolue.
Les traités stop loss ou l’excédent de perte annuelle se notent de la même manière
que les deux premiers traités : Portée XS Priorité

42
Exemple : 120% XS 90%.
Il est utilisé en générale dans les branches à petites sinistralité (maladie) ou celle à
développement rapide. Le réassureur intervient pour financer les écarts négatifs.
Cependant, il n’est pas question de réassurer systématique les résultats qui se
dégradent ou les portefeuilles chroniquement déficitaires. C’est pourquoi, afin de
“moraliser” la couverture, les priorités sont généralement supérieures à 90%.
Exemple
Traité Stop Loss couvrant les souscriptions des polices santé
Primes émises = 150 000 000
Priorité = 90%
Portée = 50% avec Maximum de 60 000 000.
Appliquons le traité sur les résultats du portefeuille sur 3 Ans.
Années sinistres Primes Taux S/P Rétention Cession
Totales 90% Maxi 50%
Année 1 95 000 000 150 000 000 63,33% 95 000 000 0
Année 2 175 000 000 155 000 000 113% 139 500 000 35 500 000
Année 3 200 000 000 140 000 000 142% 126 000 000 60 000 000
Dépassement 14 000 000

b3- La prime de réassurance (composition, assiette, taux)

a) La composition et l’assiette de prime

La prime est déterminée par les réassureurs. Elle est calculée à partir des données
statistiques fournies par la cédante et / ou du marché pour une branche donnée. C’est
une prime commerciale i.e. dire la prime nette majorée des différents chargements de
gestion. A cet effet, le taux de prime des XL comprend :

- Un taux de prime pure i.e. évaluation statistique de la charge moyenne des


sinistres cédés,
- Un taux de chargement de sécurité i.e. qui matérialise le supplément de prime
qui permet de faire force aux différents écarts de statistique,
- Un taux de chargement de gestion i.e. qui permet de faire face aux frais de
gestion du réassureur.

L’assiette de prime est la variable (ou l’élément) sur laquelle (lequel) s’applique le taux
de prime négocié. Elle peut être l’ensemble des primes acquises à l’exercice, ou les
primes émises, ou la proportion des primes conservée par l’assureur.
b) Le taux de prime

43
Les traités XL peuvent être négociés avec deux types de taux de prime : fixe et
variable.
b1) Le taux fixe
Théoriquement, c’est la meilleure formule. Pendant la souscription, la compagnie paie
un pourcentage fixe de l’assiette de prime définie dans le traité et négocié
annuellement.
b2) Le taux variable (méthode de burning cost)
Dans la pratique, pour déterminer le taux variable applicable, il faut rapporter sur une
période du passé assez longue, la charge de sinistre affectant la tranche de couverture
XL à l’encaissement protégé (prime cédé). Cette charge de sinistre qui dépasse la
priorité est appelée « Burning cost » (comprenant la charge des sinistres réglée et en
réserve). Le taux ainsi obtenu est appelé Pur Burning Cost sur lequel sera appliqué le
cœfficient de chargement.
Description du fonctionnement
1- On calcule pour l’exercice le rapport Charge sinistre XL/Assiette prime
2- On applique le chargement ou l’ajustement (multiple par 100/80, 100/75 ou
100/70)
3- On compare le taux ainsi obtenu par rapport aux bornes du taux variable.
Trois cas peuvent se présenter :
- Si ce taux est inférieur au taux minimum, on applique le taux minimum,
- Si ce taux est supérieur au taux maximum, on applique le taux maximum,
- Si ce taux est compris entre les bonnes du taux variable, on applique le taux
obtenu.
c) Les notions de primes minimums de dépôt (PMD) ou de primes
provisionnelles

Les notions de PMD ou primes provisionnelles sont prévues aux traités de réassurance
afin d’éviter des retards dans le paiement des parts de primes des réassureurs par les
assureurs. Elles représentent en générale 80% de la prime définitives annuelles.
Leurs montants sont communiqués à la comptabilité, accompagné d’un échéancier de
paiement selon les dates prévues aux traités XL.
La prime des réassureurs est dite provisionnelle lorsqu’il est prévu une possibilité de
l’ajuster à la hausse ou à la baisse au moment ou le montant exact de l’assiette de
prime de l’assureur sera connu (à la fin de l’exercice). Par contre, elle est PMD, lorsque
le montant de la prime prévue à la souscription reste acquise aux réassureurs quelque
soit le résultat final, mais ajustable uniquement à la hausse. Les PMD protègent le
réassureur contre une éventuelle sous tarification brutale des polices de l’assureur,
contre la non réalisation de ses objectifs commerciaux ou contre une estimation trop
optimiste de son assiette. Dans ce système, la prime finale ne saurait être inférieure
au montant de la PMD, est donc à fonds perdus pour l’assureur.
44
Exemple
Enoncé
Considérons le traité XL suivant :
Illimité XS 25 000 000 à effet 01/01/12
Négocié au taux de : 6,5% à 15% au 100/75èmes
Avec une PMD = 37 450 000 fcfa
Au cours de l’exercice, on a enregistré les sinistres suivants :

N° Evaluation
L’assiette de prime : 1 433 344 866 fcfa

S1 180 000 000


Déterminons le solde dû aux réassureurs.
S2 30 000 000
S3 29 550 000
Solution
S 55 000 000
4

Le solde dû au réassureur est :


- Le fonctionnement du traité à la suite de chaque sinistre

N° Sinistre Evaluation Charge XL


S1 180 000 000 155 000 000
S2 30 000 000 5 000 000
S3 29 550 000 4 550 000
S4 55 000 000 30 000 000
TOTAUX 294 550 000 194 950 000

- Calculons le rapport S/P = 194 550 000/ 1 433 344 866 x 100 = 13,58%
- Taux chargé (ajusté) = 13,58% x 100/75 = 18%
- Taux chargé (ajusté) = 18% > 15%, le taux de prime à retenir est = 15%
- Prime totale due aux réassureurs :
Assiette x 15% = 1433 344 866 x 15% = 215 001 730
PMD = 37 450 000
Solde due : 177 551 730

45
B4- Quelques clauses spécifiques
Les traités en excédents de sinistre (XL) prévoient des limites dès le premier exercice
de souscription. Au fil des années, ces limites peuvent s’avérer inadéquates compte
tenu des phénomènes que ni la cédante, ni les réassureurs ne maîtrisent (inflation,
dévaluation).
De même, lorsque le règlement des sinistres s’effectue sur une longue période, le coût
du sinistre est aggravé par l’inflation risquant ainsi de rompre l’équilibre des charges
entre les cédantes et les réassureurs.
Aussi, les couvertures offertes par les réassureurs peuvent-elles s’épuiser à la suite
d’un ou de plusieurs sinistres.
Pour pallier aux conséquences de ses phénomènes, les traités XL prévoient des
clauses d’indexation, de stabilisation, de reconstitution de garanties, de franchises
annuelles (aggregate) pour ne citer que celles-ci.
a) La clause de reconstitution de garanties
Dans la réassurance non proportionnelle, en contre -partie de la prime payée les
réassureurs interviennent en cas de sinistre à concurrence de la portée du traité. C’est
dire que lorsque plusieurs sinistres surviennent au cours d’un exercice, l’assureur peut
être à découvert car chaque sinistre vient diminuer la portée achetée par la cédante.
Afin d’éviter cette situation, le réassureur va s’engager à reconstituer la portée après
un sinistre; autrement dit à maintenir le niveau initial de protection de la cédante. La
clause de reconstitution est une mise à niveau de la portée initiale et elle s’applique
dès que cette dernière a été entamée partiellement ou totalement par un sinistre
dépassant la priorité. Pour son application, deux principes sont à retenir:
1) A la suite d’un ou plusieurs sinistres, la somme totale des reconstitutions doit être
égale au montant d’une portée du XL.
2) Lorsque le traité prévoit un nombre N de reconstitution, la couverture ou la
garantie globale accordée est égale à (N +1) fois la portée.

Exemple : soit un traité XL défini comme suit :


970 M XS 30 M avec deux (2) reconstitutions de garanties :
S’il a été touché par trois (3) sinistres, on a:
1er sinistre : 360 M, la charge de la cédante est de 30 M, la charge XL = 330 M, soit un
montant à reconstituer de 330 M.
2e sinistre : 90 M, la charge de la cédante est de 30 M, la charge XL = 60 M, soit un
montant à reconstituer de 60 M.
3e : sinistre 610 M, la charge de la cédante est de 30 M, la charge XL = 580 M, soit un
montant à reconstituer de 580 M.

46
Après les trois (3) sinistres, la cédante a reconstitué : 330 + 60 + 580 = 970 M, soit
une seule fois l’équivalent de la portée du traité XL et donc une seule reconstitution de
garantie. Dans ce cas, le réassureur lui a accordé une reconstitution en plus de la
garantie initiale.
Etant donné que le traité prévoit deux reconstitutions, elle peut encore reconstituer la
garantie une seconde fois : (2 + 1) x 970 = 2 910 M.
La reconstitution de garantie peut se faire gratuitement, mais le plus souvent les
réassureurs demandent des primes additionnelles calculée, soit :
1. au prorata du montant du capital absorbé à un pourcentage précis (50%, 70%,
100%) ; on parlera de « prorata capital ».
2. au prorata du temps restant à courir et on parlera de « prorata temporis »;
3. au double prorata (capita et temporis)

Application :
Considérons notre traité XL ci-dessus et considérant qu’il prévoyait une PMD de
30 000 000 et que le 1er sinistre ait été intervenu le 01/05/08.
Calculons les primes additionnelles selon les trois conditions ci-dessus :
1- Prorata capita :
a) à 50%
Prime additionnelle = 30 000 000 x 330 000 000 / 970 000 000x 50% = 5 103 093
b) à 100%
Prime additionnelle = 30 000 000 x 330 000 000/970 000 000 x 100% = 10 206 186
2- Prorata temporis
Temps restant à courir : 8 mois
Prime additionnelle = 30 000 000 x 8/12 = 22 500 000
3- Double prorata (capital x temporis)
a) à 100%
La prime additionnelle = 30 000 000 x 330 M/ 970 M x 100% x 8/12 = 7 654 639
b) à 50%
La prime additionnelle = 30 000 000 x 330M / 970M x 50% x 8/12 = 3 827 319
b) La clause de « franchise aggregate »
Souvent, la cédante peut vouloir augmenter sa rétention annuelle en fonction de ses
possibilités financières. La clause aggregate permet de restreindre l’engagement du
réassureur, et donc de diminuer le coût de la réassurance. Cette clause peut être
combinée avec la clause de reconstitution. Dans ce cas, il y a lieu de préciser l’ordre
d’application de chaque clause.

47
Si la clause aggregate est appliquée en premier lieu, la cédante garde le ou les 1 er
sinistre (s) supérieur (s) à la priorité du XL jusqu’à ce que le cumul des montants des
sinistres excède celui de la franchise aggregate.
Par contre, si la clause de reconstitution est appliquée en second lieu, le montant
global de la charge XL est diminué en fin d’année du montant de la franchise
aggregate.
La franchise aggregate est exprimée en pourcentage de l’assiette de prime ou peut
être en montant fixe.

C) La clause d’indexation
Elle permet de conserver le niveau économique des limites du traité à savoir la priorité
et la portée par rapport aux sinistres des exercices de survenance. En effet, l’érosion
monétaire (inflation, déflation), les bornes des traités perdent de leur signification de
base avec le temps. Ainsi, le traité n’a plus le même impact ; les niveaux de couverture
ne correspondent plus aux engagements initiaux pris par le réassureur surtout.
Les indices utilisés sont en générale fonction du type de portefeuille.
- L’indice des coûts à la construction (branches incendie et risques annexes, TRC
etc.)
- Indice des salaires pour les traités « individuelle accidents », dommages
corporels automobile, responsabilité civile générale,

En somme, l’indexation poursuit deux finalités essentielles. Elle permet de :


Evité l’implication du réassureur dans la prise en charges des sinistres moins
important que lors de la signature du traité ;
Eviter la baisse de la couverture en réassurance de sorte que la cédante reste
protégée convenablement en cas de sinistre majeur.

Exemple : Considérons le traité XL en incendie suivant :


400 000 000 XS 150 000 000 négocié en 2006 avec un indice des coûts à la
construction de 100. Que devient le traité en 2008 si l’on estime l’indice à 115, en 2009
si l’indice est de 120.
Réponse :
400 000 000 XS 150 000 000
- En 2008 indice = 115
Priorité = 150 000 000 x 115/100 = 172 500 000
Portée = 400 000 000 x 115/100 = 460 000 000
- En 2009 indice = 120
Priorité = 150 000 000 x 120/100 = 180 000 000,
48
Portée = 400 000 000 x 120/100 = 480 000 000
Ces exemples montrent qu’avec indexation, la cédante conserve une garantie
pratiquement identique malgré les effets de l’inflation et le réassureur ne supporte pas
tout seul, les conséquences néfastes de cette érosion monétaire grâce au relèvement
de la priorité.
D) La clause de stabilisation
- Domaine d’application

En assurance, les sinistres de certaines branches à l’image de l’incendie, le transport


etc. se règlent en général rapidement. Ceux des branches d’assurance de
responsabilité civile par exemple ou les assurances sur les catastrophes naturelles
etc., les règlements sont lents et échelonnés dans le temps (parfois plus de 10 ans).
Or durant le laps de temps (survenance du sinistre et règlement définitif), il peut se
produire une augmentation des coûts liés à l’évolution économique (érosion
monétaire) ainsi qu’à l’évolution de la jurisprudence (i.e. l’ensemble des décisions de
justice ou des décisions des juridictions sur une affaire, et des principes juridiques qui
s’en dégagent).
- But
Si l’indexation permet à la cédante de maintenir le niveau de protection qu’elle avait
initialement acheté et de garantir au réassureur que le traité ne se dégrade pas du fait
de l’érosion monétaire, la stabilisation permet aux parties prenantes au traité non
proportionnel de conserver dans le partage du sinistres les proportions qu’elles
auraient eues sans inflation et / ou sans décisions de justice. Elle permet donc de
répartir entre l’assureur et le réassureur la charge supplémentaire due à l’inflation ou
autre lors du dépôt du sinistre.
- Application
Dans la pratique, sur la base d’un indice dont la nature est précisée au traité, le
règlement est ramené à la valeur qu’il aurait eue s’il avait été effectué le jour de la
survenance du sinistre, i.e. sans inflation. Ensuite, les limites du traité au jour de la
survenance du sinistre sont appliquées pour obtenir les proportions qui sont alors
affectées au montant réels du réglementation déterminant ainsi les parts respectives
de la cédante et du réassureur.
Application 1: Soit un traité XL en Risques Divers
75 M XS 25 M négocié avec un indice 145,7. Le 04/03/04 un sinistre survint, mais le
règlement intervient le 05/04/2008 avec un indice de 168,3. Le montant du sinistre est :
46 900 000. Procédez à la répartition du sinistre entre la cédante / le réassureur
sans clause de stabilisation et avec clause de stabilisation.
Réponse : 1) Répartition sans clause de stabilisation.
Part cédante = 25 000 000
Part réassureur = 21 900 000

49
2) Répartition avec clause de stab.
Le montant du règlement ramené à la valeur qu’il aurait eu s’il avait été effectué le
jour de la survenance du sinistre.
46 900 000 x 145, 7/168,3 = 40 602 080
Autrement dit, la valeur réelle du sinistre s’il n’y avait pas eu inflation.
-Part cédante = 25 000 000 soit 25 000 000/40 602 080 x 100 = 61,57%
-Part réassurance = 15 602 050 soit 15 602 080 /40 602 080 = 38,43%
Mais, il y a eu inflation puisqu’il a été réglé à 46 900 000 au lieu de 40 602 080. pour
que la charge supplémentaire induite par ce phénomène soit équitablement répartie
entre les parties, les pourcentages ci-dessus obtenus sont appliqués au montant du
règlement effectif.
Soit :
Par cédante = 46 900 000 x 61, 57% = 28 876 330
Part réassurance = 46 900 000 x 38, 43% = 18 023 670
Soit un total de = 46 900 000

1.2 APPLICATION 2
« Best Insurance » est une compagnie implantée au Burkina Faso. Elle pratique
uniquement l’assurance Individuelle Accident. Au cours de l’exercice 2004, elle a
négocié auprès de son réassureur « Best RE » un traité non proportionnel : un XL par
risque aux conditions ci- après :

1.2.1.1 Priorité : 2 000 000 FCFA


Plafond : 12 000 000 FCFA

Assiette de prime : 400 000 000 FCFA

Taux de prime : 0.5%

Franchise aggregate : 0.8% de l’assiette de prime.

Clause de reconstitution de garantie : 2 reconstitutions dont le premier au prorata


capita et le second double prorata (capita et temporis).

On signale la survenance de trois (3) sinistres A, B et C au cours de l’exercice dont les


montants sont estimés respectivement dans l’ordre de 4 000 000 FCFA, 6 000 000
FCFA et 12 000 000 FCFA. Les sinistres A, B et C se sont produits respectivement le
1er MARS, 1er MAI et 1er juillet.

50
Travail à Faire.

Quel est le fonctionnement de cet XL à l’occasion de la survenance de chacun des


sinistres. Quelle est la sinistralité(S/P)du traité et la charge de sinistre de « Best
Insurance ».

1.3 CORRIGIE
- Si le plafond est de 12 000 000FCFA et la priorité 2 000 000 FCFA alors la portée
du traité est de :
12 000 000 FCFA - 2 000 000 FCFA=10 000 000 FCFA.
- On en déduit la couverture globale(C.G.), s’il y a deux possibilités de
reconstitutions :
C.G. = (2+1) * 10 000 000 FCFA = 30 000 000 FCFA
- La prime nette est = 400 000 000 FCFA*0.5% = 2 000 000 fcfa
- le fonctionnement du traité lors de la survenance de chacun des sinistres A,B et C.
Date Charge Capital à Prime Couverture
Sin XL réconst. globale
ist.
1er 0 0 2 000 000 30 000 000
janv.
A 4 000 000 4 000 000 2 000 00*4/10=800 000 26 000 000
1er
B 3 000 000 3 000 000 2 000 000*3/10 = 600 000 23 000 000
févr.
C 10000000 10000000 2 000 000 (3/10+
1er
mar. (7/10)*(6/12)) = 1 300 000 13 000 000
1er juill.
17 000 17 000 4 700 000
000 000
Total
NB: 4/10 = 4 000 000/10 000 000 et 3/10 = 3 000 000/10 000 000
- la sinistralité du traité (S/P) est =(17 000 000/4 700 00) * 100 =361%
- la charge de sinistre de Best Insurance est =27 000 000 - 17 000 000 = 10 000 000
FCFA

1.4 EXERCICE 1
Une cédante a pu négocier un traité STOP LOSS auprès d’un réassureur en
couverture des résultats de ses polices maladie groupe. Le traité s’applique sur les
résultats police par police.
Le traité se présente sous la forme suivante :
- 50% XS 85% ou les limites du traité sont exprimées en taux de sinistralité.
- avec un système de taux variable ; 5.10% < taux prime < 12% au 100/80.

51
Par ailleurs, on vous donne les informations ci-dessous pour l’ensemble des polices
souscrites dans le portefeuille maladie.

Police Prime nette ( P) Indemnités versées (S)


A 2 789 701 3 208 156
B 1 605 410 1 204 056
C 10 210 420 9 189 378
D 500 000 600 000
Total 15 105 531 14 201 590

Travail à Faire.
1. Donnez la définition d’un traité en excédent de pertes annuelles
2. De calculer le rapport sinistre à prime de chaque police
3. De calculer les charges de sinistre respectives de la cédante et du réassureur pour
chaque police. En déduire la charge totale de sinistre du réassureur
4. De calculer la prime de réassurance

1.5 EXERCICE 2
Une cédante a pu négocier un traité en excédent de pertes annuelles auprès d’un
réassureur en couverture des résultats de son portefeuille maladie groupe. Le traité
se présente sous la forme suivante :
- 50% XS 85% ou les limites du traité sont exprimées en taux de sinistralité.
- avec un système de taux variable ; 5.1% < taux prime < 12% au 100/80.
Par ailleurs, on vous donne les informations ci-dessous pour l’ensemble des polices
souscrites dans le portefeuille maladie.

Police Prime nette ( P) Indemnités versées (S)


A 2 789 701 3 208 156
B 1 605 410 1 204 056
C 10 210 420 9 189 378
D 500 000 600 000
Total ? ?

52
Travail à Faire.
1. Quelle différence faites vous entre un traité STOP LOSS et un traité en excédent de sinistre
2. Quel est l’intérêt pour le réassureur d’insérer un système de taux variable dans les traités
STOP LOSS
3. Calculer le rapport sinistre à prime du portefeuille et en déduire les charges globales de
sinistres respectives de la cédante et du réassureur.
4. De calculer la prime de réassurance

Cas 3 (Suite de l’exo réassurance proportionnel Cas 3).


En outre en vue de la protection de sa rétention, elle a pu négocier une « working cover »,
avec une PMD de 5 000 000 FCFA, résumé comme suit :

 C1 : 470 000 000 XS 30 000 000


 C2 : 600 000 000 XS 50 000 000
 C3 : 900 000 000 XS 100 000 000
 C4 : 360 000 000 XS 40 000 000

Une clause de reconstitution Prorata capita à 80%.


Si au cours de l’exercice, la cédante enregistre les sinistres suivants :
S1 : incendie du dépôt et stockage d’explosif (C): cout 50 000 000 FCFA, le 15/03/N
S2 : incendie au sein de la fabrique de dentifrice (A) : cout 1 255 000 000 CFA le
01/06/N

7. Donner la répartition des deux sinistres entre les parties (Cédante, EDP, FACOB et
Working Cover).
8. Calculer la prime additionnelle de réassurance.

Etude de cas

Etant agent dans les services de production d’une entreprise d’assurance de la place
« Alpha assurance », en début d’année votre supérieur vous transmet le plan de
réassurance de la compagnie. Ce plan fait apparaître les éléments suivants :

i) Branche transport
QP(20%/80%), Limite de réassurance de 1 500 000 000 FCFA.
Taux de commission : 30.5%

ii) Branche TRC/TRM

53
Plein : 200 000 000
1ère Tranche : 10 Pleins ; 2e tranche : 5 Pleins.
Taux de commission : 30.5%. Appel au comptant : 50 000 000 FCFA

iii) Branche RC Automobile


1er tranche : 300 000 000 XS 20 000 000
2e tranche 4 000 000 000 XS 320 000 000 ; Appel au comptant : 50 000 000 FCFA.

Travail à Faire :
a) Donnez la dénomination des différents traités ? Regroupez les traités en
fonction des formes de réassurance.
b) Calculer les pleins de souscription automatique et/ou plafonds des traités
c) Pourquoi les traités de réassurance prévoient-ils la clause « appel au
comptant » : 50 000 000 FCFA »
« Alpha assurance » a accepté chez un concurrent « Delta Assurance » en
coassurance 40% d’un risque en couverture du montage d’un groupe électrogène.
Les capitaux à 100% sont de 9 000 000 000 FCFA avec une prime de 22 000 000
FCFA.
d) Donner la répartition des capitaux et des primes entre les coassureurs
e) Votre quote part est - elle techniquement assurable par votre société ? Tout
en justifiant votre réponse, quelle solution préconisez-vous ?
f) Donner la répartition des capitaux assurés entre votre société et ses
réassureurs en supposant que la totalité de votre quote part a été placé en
réassurance.
g) En déduire la répartition de la prime (entre votre société et ses réassureurs).
h) Calculer la commission de réassurance en supposant le taux unique ci-dessus
indiqué. Comment justifiez-vous cette commission dans les traités ?

i) On vous signale par ailleurs qu’un véhicule assuré par vos soins est
responsable d’un sinistre de 350 000 000 FCFA.

Quelle est la conduite à tenir ?

54
III - les notions de plans et programme de réassurance

Elaborer un programme de réassurance, revient à établir les traités qui conviennent


au mieux au profil des portefeuilles présentés par la compagnie dans les différentes
branches qu’elle exploite. Le plan de réassurance serait alors la conjugaison des
traités mis en place en couverture des différentes branches. Il permet d’harmoniser
les caractéristiques techniques et de coordonner son fonctionnement en relation
avec les moyens
 Financiers i.e. le capital social, fonds propres, volumes de primes
 humains i.e. qualifications et expériences professionnelles
 matériels i.e. les outils informatiques disponibles.
Le plan permet d’harmoniser les caractéristiques techniques (rétention, capacité,
priorité, périodicité etc.)
L’obtention d’un plan de réassurance passe par l’élaboration en premier lieu des
programmes de chacune des branches.
3.1. Définition

 Le plan de réassurance est l’ensemble de traités de réassurance souscrites par


une compagnie en couverture d’une branche d’assurance, c’est en général un
traité ou une combinaison de traités à la fois proportionnel ou non
proportionnel.
 Le programme de réassurance est l’ensemble des plans de réassurance des
différentes branches pratiquées par la société.
NB :
La circulaire N0 001/CIMA/CRCA/PDT/2012 relative au programme de réassurance, fait
obligation aux sociétés membres de transmettre au plus tard le 31 janvier de chaque
année, un dossier de réassurance comprenant
 Le plan de réassurance de l’année en cours
 Les traités dûment signés par l’apériteur et les autres réassureurs intervenant
dans le programme
 L’analyse des principaux changements intervenus dans le programme de
réassurance.
En outre, l’article 426 du code CIMA fait obligation de transmettre un rapport annuel
relatif à la politique de réassurance.
3.2. Esquisse d’un processus d’élaboration d’un programme de
réassurance
55
La mise en place d’un programme de réassurance en couverture d’un portefeuille
donnée nécessite des investigations préalable afin de choisir le traité le mieux
approprié.
Il s’agit de mettre en exergue les caractéristiques techniques intrinsèques des
portefeuilles. Il faut pour se faire analyser le comportement i.e. établir la statistique
des portefeuilles (production /sinistre), évaluer les résultats techniques et définir les
objectifs

56
IV - INITIATION A LA COMPTABILITE DE REASSURANCE

Les traités de réassurance s’inscrivent dans le cadre de la réassurance obligatoire.


C’est un contrat à titre onéreux et cela sans doute des implications comptables et
financières dans son exécution : notamment, la tenue d’un certain nombre de
documents comptables et surtout l’adoption d’un type de comptabilité.
4-1- Les bordereaux de cessions primes et sinistres
Ce sont des bordereaux obtenus à partir des données brutes de la production et des
sinistres. Saisie selon la répartition de la réassurance et ils permettent l’établissement
des comptes des traités proportionnels. L’informatique précise en général les formes
de ses bordereaux.
Cependant, il peut exister des bordereaux bruts qui donnent des informations sur les
risques et les sinistres : on parle de bordereau prime et bordereau sinistre
(identification des risques et sinistres).
4-2- Le compte courant de gestion (contenu)
L’application des traités exige des comptabilités respectives des parties l’ouverture de
comptes.
4-2-1- Présentation
Pour chaque traité, il est établi un compte courant de cession encore appelé compte
périodique qui se présente comme suit :
Schéma du compte courant
Opération Débit Crédit
Entrée de portefeuille X
Sortie de portefeuille X
Prime cédée X
Commission X
Sinistres payés X
Solde technique
Créditeur x
Débiteur
x
Total
Part du réassureur (%)
Report de la part du réassureur dans le solde
technique

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Créditeur
Débiteur
x
x
Dépôt REC
Constitution X
Libération
X
Intérêt sur dépôt X
Avance sur sinistre – remboursement
Participation bénéficiaire X
Solde en faveur
X
Réassureur
Cédante
X
Total

Le compte courant est établi par le service réassurance de la cédante conformément


aux clauses du traité qui en prévoient :
- Les modalités d’établissement,
- La périodicité,
- Les délais de confirmation par les réassureurs,
- Les délais de règlement des soldes par la partie débitrice.
Les soldes confirmés par les deux parties font l’objet d’enregistrement par les
comptabilités respectives et le processus de règlement est alors engagé. Ce procédé
permet de déterminer (de connaître) la situation comptable de la cédante du moment
par rapport à ses réassureurs et vice-versa.
4-2-2- Description
Le compte courant comporte deux grandes parties :
a) La partie technique

- Les mouvements de portefeuilles : Ces mouvements se produisent à chaque


fois qu’il y a des modifications aussi bien en cours ou à l’expiration des contrats
de réassurance (condition de cession, répartition des parts). Il s’agit des
entrées et sorties de portefeuille prime et sinistre.
*Les entrées de portefeuille prime et sinistres : Au moment où le traité entre en vigueur,
s’il existe des risques en cours et des sinistres en suspens faisant partie du portefeuille
à céder, il est normal que la cédante prévoie des provisions nécessaires à leur prise
en charge par le réassureur entrant.

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*Les sorties ou portefeuille prime et sinistre : les sorties de portefeuille interviennent
dans les cas de résiliation du traité, de retrait d’un réassureur, de modification des
parts ou conditions de cession. En effet, il est normal pour le réassureur qui est affecté
par ses nouvelles dispositions et ayant au préalable encaissé la prime de risque pour
la durée totale de la police d’assurance, de rembourser à la cédante sa part de primes
non acquises à l’exercice clôturé, ainsi que la part qui lui revient dans les sinistres en
suspens.
Ainsi, la cédante crédite les réassureurs entrant du montant des entrées et sorties de
portefeuilles et débite les réassureurs sortant du montant des sorties de portefeuilles
primes et sinistres.
Ces provisions sont calculées à l’aide de la méthode de 36% ou au prorata des primes
cédées pour ce qui concerne les entrées et sortie de portefeuilles primes. Quant aux
entrées et sorties des portefeuilles sinistres, elles sont en principe égal à la provision
constituée pour les sinistres en suspens et sont fixés à 95% des SAP à la charge du
traité.
Le montant de prime débitée au réassureur sortant au titre de la sortie de portefeuille
correspond à l’entrée de portefeuille prime créditée au réassureur entrant (l’un
remplace en quelque sorte l’autre).
De même, l’entrée de portefeuille sinistre créditée au réassureur n’est autre que la
sortie de portefeuille sinistre débité au réassureur sortant.
Exemple : Si X est le montant de prime et Y le montant des sinistres
D Réassureur sortant C D réassureur entrant C
X X
Y Y
- Prime cédée
C’est la prime obtenue à partir des taux de cession en réassureur proportionnel et
aussi les PMD ou prime provisionnelle en réassureur non proportionnel.
La prime de réassurance s’inscrit au crédit du compte courant adressé au réassureur.
Lorsqu’il s’agit d’une ristourne ou d’une annulation, elle est portée au débit de ce
compte.
Exemple : Si Z est le montant de la prime cédée.
Z0 est le montant de la prime annulée ou ristourne
D cédante C D réassureur C
Z Z0 Z0 Z

- Les sinistres payés et les commissions

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Ce sont les sinistres à la charge des réassureurs (QP, EDP, XL).
Si, W = montant des sinistres payés, C= montant des commissions

D Cédante C D réassureur C
W W
C C

La comptabilisation de ses éléments techniques donne lieu à l’enregistrement d’un


solde technique qui est soit créditeur (en faveur des réassureurs), soit débiteur (en
faveur de la cédante).
b/ La partie financière du compte courant
La solde technique est reportée en tête de la partie financière, au crédit ou au débit du
compte courant selon que ce solde soit créditeur ou débiteur. L’inscription des autres
rubriques suit.
- Les dépôts primes et sinistres
Ce sont les parts des réassureurs en garantie des engagements pris sur les traités. A
leur constitution, ils sont inscrits au débit du compte courant et à la libération au crédit
de ce compte. On distingue :
Les dépôts REC : part des réassureurs dans les PREC de l’assureur obtenue
par la méthode de 36% ou au prorata-temporis ou 24ème.
Les dépôts SAP : la part des réassureurs dans les PSAP de l’assureur obtenue
par la méthode “dossier par dossier” et qui consiste en l’évaluation des coûts
de chaque sinistre d’après les informations que l’on possède au moment de
l’inventaire.

- Les intérêts sur dépôts


C’est la rémunération des dépôts REC et SAP effectués par les réassureurs. Dans la
pratique, le taux d’intérêt est faible mais il est appliqué à ces dépôts au moment de
leur libération pour obtenir un montant appelé “intérêt sur dépôts” et qui est portée au
crédit du compte courant.
- Les avances sur sinistres ou appels au comptant (sinistre au comptant)
C’est un payement d’avance, i.e. avant paiement du sinistre par la cédante. Lorsque
le sinistre dépasse un certain montant, la cédante peut demander au réassureur des
avances de fonds qui lui permettront d’être à l’abri de décaissements importants
pouvant avoir des incidences sur sa trésorerie.
- La participation au bénéfice
C’est la part de bénéfice que le réassureur proportionnel partage avec la cédante.
Selon un pourcentage fixe ou variable (ou à l’échelle).

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Echelle : -Bénéfice < 15% prime PB = 10%
-15% < bénéfice< 25% prime PB= 15%
Le compte de perte et profit permet de calculer la participation au bénéfice se présente
comme suit :
Débit Compte de perte et profit Crédit
+ Commission + Prime cédée
+ Sinistres payé + Dépôt REC libéré
+ Dépôt REC constitué
+ dépôt SAP constitué + Dépôt SAP libéré
+ Eventuelles sortie de portefeuille prime + Eventuel entrée de portefeuille
primes et sinistre prime et sinistre
+ Frais généraux réassureurs (5% prime Cédée)
+ Report de pertes exercice antérieur
Lorsque le solde est débiteur, le pourcentage prévu au traité est appliqué pour obtenir
la participation bénéficiaire qui est au débit du compte courant.
4-3- Les méthodes de comptabilisation
Les mouvements de portefeuille sont traités différemment selon le type de
comptabilisation appliqué au traité. Ainsi, on distingue trois (3) types de gestions :
a) La gestion par exercice comptable
Ici, toutes les affaires souscrites du 01/01/N au 31/12/N, sont considérées par la
cédante comme relevant d’un seul et même exercice quelque soient les échéances
des polices. Par conséquent, toutes les primes émises et tous les sinistres payés au
cours de l’année sont affectés à cet exercice.
Cette méthode de comptabilisation fait appel à l’application des entrées et sorties du
portefeuille prime et sinistre mettant fin aux engagements du réassureur au cours de
l’exercice (clean - cut). C’est une méthode utilisée pour les traités proportionnels
incendie et RD).
b) La gestion par exercice de souscription
Toutes ces affaires souscrites sont rattachées à l’exercice de souscription. Ce qui
exclut la nécessité de constituer des provisions pour les exercices suivants étant
donné que les réassureurs qui ont reçu les primes de l’exercice de souscription sont
les mêmes qui supporteront les sinistres de cet exercice. Ici, il y a absence d’entrée
et de sortie de portefeuille prime et sinistre. (Méthode utilisée pour la comptabilisation
de traité proportionnel sur les branches transport et aviation ainsi que les traités en
excédent de sinistre).
c) La gestion par exercice de survenance
Dans ce système, tous les sinistre survenus au cours d’un exercice donné sont
rattaché à cet exercice même s’il s’agit de sinistre ayant frappé les polices souscrites
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l’année précédente et à cheval sur les deux exercices. Une entrée de portefeuille prime
sera créditée au réassureur en début d’exercice, pour lui permettre de faire à ces
sinistres. De même, enfin d’exercice, la sortie de portefeuille prime correspondante lui
sera débitée.
Le réassureur reste engagé sur tous les sinistres survenus au cours de l’exercice
même si leur règlement n’intervient que bien longtemps après. Les sinistres de
l’exercice précédent n’étant pas pris en charge par lui, il n’y a pas de mouvement de
portefeuille sinistre.
FIN

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