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Pr.

Fatima Zohra EL KAKI cours de droit des Assurances S5 2022/2023

COURS DE DROIT des Assurances


PR. FATIMA ZOHRA EL KAKI

USMBA-FSJESF
SEMESTRE 5
2022-2023
Présentation générale du cours

 L’objectif de ce module est de présenter le droit des assurances d’une façon synthétique
afin de pouvoir exposer les mécanismes fondamentaux et les principes généraux de la
matière.

 L’étude du droit des assurances met en évidence sa complexité: il combine des mécanismes
du droit des obligations et du droit de la consommation, tout en mettant en œuvre des
règles techniques essentielles inhérentes à la particularité de l’opération d’assurance.

 Dans cette perspective, et dans le but de mieux appréhender les règles de base du contrat
d’assurances, il nous appartient en amont de passer en revue :

 Chapitre 1er : Les principes de base ou les notions générales du Droit des assurances
• Définitions, évolution historique, rôle l’assurance, fondements de l’opération d’assurance,
réassurance et coassurance
 Chapitre 2 : Sources du Droit des assurances
• Les sources internes et les sources internationales.
 Chapitre 3 : Les différentes catégories d’assurance ou les divers types d’assurance
• Classification fondée sur la nature des risques
• Classification fondée sur la nature de l’entreprise d’assurances
• Classification juridique se fonde sur les caractères des obligations de l’assureur
• Classification technique
 Chapitre 4 : Les caractères du contrat d’assurances :
• synallagmatique, à titre onéreux, contrat aléatoire, à exécution successive,
consensuel, nommé, d’adhésion, de bonne foi, individuel ou collectif, commercial ou
civil
 Chapitre 5 : La formation du contrat d’assurances

• Les personnes concernées par le contrat d’assurance .


• Le processus classique de formation du contrat : l’information préalable, et la prise d’effet
du contrat.

 Chapitre 6 : La preuve du contrat d’assurance


• La police d’assurance et l’avenant .

 Chapitre 7 : La durée du contrat d’assurance


• La fixation de la durée du contrat.
• La tacite reconduction .
 Chapitre 8 : L’extinction du contrat

• Résiliation;
• L’extinction de plein droit;
• L’extinction par la volonté des parties.

 Chapitre 9 : Le contentieux du contrat

• La typologie des litiges;


• La compétence d’attribution;
• La compétence territoriale ;
• La prescription biennale .
 Chapitre 10 : Le déroulement du contrat

 Le risque :
• Le principe c’est la libre détermination de la garantie;
• La déclaration du risque;
• Des sanctions en cas d’irrégularités.

 La prime :
• La détermination de la prime;
• Les conditions de paiement de la prime;
• les conséquences du défaut de paiement.

 Le sinistre :
• La déclaration du sinistre;
• Le règlement du sinistre ;
• Sanctions en cas d’inexécution dans les délais.
Chapitre 1er : les principes de base ou les notions générales du Droit des assurances

 L’étude du Droit des assurances requiert de définir d’abord ce Droit, de déterminer son
objet, le rôle de l’assurance, les aspects techniques de l’opération ainsi que son évolution
historique.

 le Droit désigne un ensemble de règles de conduite régissant la vie des hommes en


société : C’est le droit objectif. Il désigne aussi les prérogatives reconnues aux personnes :
leurs droits subjectifs.

 L’assurance signifie par essence et étymologie «assecuratio» ou «assurer la sécurité »,


c’est à dire rendre sûr ou libre de soucis.

 l’assurance comme : « une vente de sécurité au profit de l’action » ;

 Le Droit des assurances est entendu alors comme l’ensemble des règles régissant le
contrat d’assurance ainsi que les opérations d’assurances.
 Les opérations d’assurance impliquent les relations entre d’une part l’assureur
et un ensemble d’assurés qui sont des personnes qui, ayant intérêt à se
couvrir d’un risque déterminé contractent une assurance à leurs bénéfices
personnels ou à ceux d’un tiers convenu.

 Par contre le contrat d’assurance implique ou crée une relation individuelle


entre l’assureur et l’assuré. C’est une convention passée entre l’assureur et le
souscripteur pour la couverture d’un risque et constatant leurs engagements
réciproque. (art.1-17-99 promulguée par le Dahir du 03 oct 2002 portant code
des assurances).
Section 1 : Situation du Droit des assurances

a. Droit des assurances et Droit des affaires :

 Le Droit des affaires est un ensemble de règles juridiques applicables aux


acteurs, aux activités et aux structures du monde des affaires. C’est l’ensemble
des règles régissant l’activité commerciale en générale, qu’elle soit exercée par
des commerçants ou d’autres professionnels.

 Le droit des assurances est justement une branche du droit privé et, plus
spécifiquement, du droit des affaires.

b-Droit des assurances et Droit civil :

 Le droit civil est considéré comme un socle du droit des assurances, auquel il
fournit la plupart de ses concepts et méthodes.
 Le droit civil et le droit des assurances ont des optiques qui divergent . Il est
possible toutefois de dire qu’il y a des interactions entre ces matières sur
plusieurs niveaux.
 Droit commun des contrats :

 le droit commun des contrats garde vocation à s’appliquer dans les silences et
lacunes du Droit des assurances.
 Le droit des assurances ne peut, compte tenu de l’évolution continue des activités
économiques, comporter une réglementation complète de toutes les opérations.
 Le droit des contrats régit le contrat d’assurance, comme tout contrat, par le biais de
règles protectrices .
 Le droit des obligations se trouve enrichi par les nombreuses illustrations issues du
droit des assurances: l’action en répétition de l’indu, de l’action directe, de la
stipulation pour autrui ou encore de la responsabilité du fait d’autrui.

 Droit de la responsabilité civile :

 L’évolution actuelle du Droit de la responsabilité est fortement influencée par l’essor


de l’assurance.
 Le développement jurisprudentiel de la responsabilité sans faute s’explique dans une
certaine mesure par l’essor de la technique de l’assurance.
c-Droit des assurances et Droit de la consommation :

 Le Droit des assurances apparaît comme un droit d’inspiration consumériste.

 Dans le même sens, le pouvoir réglementaire peut imposer l’usage des clauses types dans
les contrats( conditions générales types des contrats relatifs à l’assurance responsabilité
civile automobile/ conditions générales types des contrats relatifs « responsabilité civile
professionnelle des intermédiaires d’assurances ».

 De nombreuses règles protectrices de la loi 31- 08 sont susceptibles d’être appliquées au


contrat d’assurance: dispositions relatives aux clauses abusives, à l’interprétation des clauses
ambiguës, ou encore à la conclusion à distance des contrats d’assurance (art-18/19 de la loi
31-08 édictant des mesures de protection du consommateur selon lequel.

Le droit des assurances est un droit spécial mais il n’est donc pas un droit
autonome .
Section 3: Définitions
A. La définition juridique :
 « Une opération par laquelle une partie –l’assuré- se fait promettre, moyennant une
rémunération-la prime- une prestation par une autre partie -l’assureur- en cas de réalisation
d’un risque ».
 Ce que l’on peut reprocher à cette définition c’est qu’elle est purement contractuelle
mettant l’accent sur les obligations réciproques et sur les différents partenaires dans cette
relation sans toutefois mettre en relief les mécanismes de fonctionnement de l’assurance: la
«mutualité des risques ».
B-La définition économique :
 « L’assurance est une opération par laquelle un individu moyennant une contribution - la
prime - acquiert, pour lui ou pour un tiers un droit à prestation en cas de réalisation d’un
risque. Cette indemnité étant versée par une entreprise ou un organisme, en prenant en
charge un ensemble de risques, les compense conformément aux lois de la statistique. »
 Il est question, dans cette définition, d’une opération de vente/achat de sécurité malgré les
termes imprécis utilisés et qui tendent à éveiller chez l’assuré l’esprit de mutualité.
C-La définition technique :

 « L’assurance est une technique d’amortissement des pertes de valeurs patrimoniales au


moyen de la constitution de provisions collectives dont les dotations (charge) sont
fonction de la probabilité de chaque perte ».

 Cette définition a le mérite de s’appliquer à toutes les formes de l’assurance privée - non
compris les assurances sociales - aussi bien aux assurances de dommages qu’aux
assurances de personnes et aux assurances mutuelles qu’aux assurances à prime fixe.

 Il reste que la définition la plus courante d'une opération d'assurance est celle du juriste
et professeur de droit français Joseph Hémard : « l’assurance est une opération par
laquelle une partie, l’assuré, se fait promettre moyennant une rémunération, la prime ou
cotisation, pour lui ou pour un tiers en cas de réalisation d’un risque, une prestation par
une autre partie, l’assureur, qui prenant en charge un ensemble de risques les compense
conformément à la loi de la statistique ».
Section 4 : Les aspects techniques de l’opération d’assurance

 Le droit des assurances révèle l’aspect juridique d’une activité, dont on ne saurait écarter
les éléments techniques et financiers qui sont d’une importance considérable.

A. La mutualisation des risques :

 Envisagé de façon strictement juridique, le contrat d’assurance prend la forme d’un pari
entre deux personnes, l’assureur et le souscripteur, alors qu’en réalité il doit tenir compte
de son aspect technique qui consiste dans l’organisation d’une mutualité.
 L’assurance devient une opération par laquelle, l’assureur organise en mutualité une
multitude d’assurés exposés à la réalisation de certains risques et indemnise ceux d’entre
eux qui subissent un sinistre grâce à la masse commune des primes collectées.
 Pour que le mécanisme fonctionne correctement, il faut que la mutualité regroupe le plus
grand nombre possible d’assurés et que le nombre de personnes victimes d’un sinistre
reste très inférieur à celui de celles qui n’ont pas été victimes.
 L’opération d’assurance s’analyse donc, en une réparation pour l’assuré et en une
répartition pour l’assureur.
A-La notion de calcul de probabilités :

 L’assureur réduit l’aléa en ayant recours à la technique de calcul de probabilités


empruntée de Pascal . Il doit calculer le degré de probabilité de tous les risques qu’il a
accepté de prendre en charge.
 La probabilité est le rapport du nombre des cas favorables à la réalisation d’un
événement, au nombre total des cas possibles et à ce niveau on considère que tous les
cas sont possibles
 Le calcul de probabilité mènera à la découverte de la loi des grands nombres et à la
naissance de la science de l’actuariat qui permet l’application de la loi des grands
nombres à l’assurance, en dégageant la probabilité de réalisation de sinistres dans
l’avenir par rapport au nombre des risques assurés.
 Pour que la probabilité qui se dégage de ces prévisions se rapproche de la réalisation,
l’assureur se doit d’évaluer ses sinistres le plus exactement possible en ayant recours
aux statistiques basées sur les événements passés .
 Ce calcul de probabilités lui permet de déterminer quels risques accepter ou refuser au
sein de la mutualité, et à quels taux de primes.
 Le retour sur le passé pour dégager des prévisions pour l’avenir s’avère nécessaire en
matière d’assurance, en raison de l’inversion du cycle de production.
C- La sélection des risques :

 Les risques doivent être nombreux: Plus les assurés sont nombreux, mieux le coût du
sinistre est réparti et sa charge est moins lourde pour l’assureur.
 Il faut encore qu’ils soient homogènes, aussi bien qualitativement que quantitativement.
 L’assureur procédera à la classification des risques par catégories et même sous
catégories.
 Il doit veiller a à ce que les risques qu’il a pris en charge ne dépassent pas ses capacités:
son plein de rétention ou de conservation .
 L’assureur évite de se charger de tout risque qui soit de nature à ébranler l’équilibre de
son entreprise et pour lequel il ne peut procéder à une compensation .

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