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Chapitre 3: Le risque objet du contrat

d'assurance
La définition du contrat d'assurance nous a permis de dégager 3 éléments: le risque, la prime
et le sinistre.
Le risque constitue incontestablement l'élément le plus important car sa détermination a une
influence sur les autres éléments du contrat.
La prime est effet déterminée en fonction du risque couvert. Le règlement du sinistre est
également étroitement lié au risque
Définition du risque :
C'est un événement aléatoire dont la réalisation entraine nécessite la garantie de l'assureur. Il
est important de délimiter les risques couverts section 1) et de comprendre le régime de leur
déclaration (section 2)

Section 1 : Délimitation des risques


couverts
Les parties fixent en pp librement le risque à garanti.
Certaines dispositions légales limitent cependant cette liberté (paragraphe 1).
Les parties contractantes peuvent également restreindre la garantie ou écarter certains risques
du champ de la garantie.
On parlera dans cette hypothèse des exclusions conventionnelles de risque (paragraphe2)

Paragraphe 1 : Les risques assurables


Le risque constitue l'objet du contrat et d'assurance.
Il doit être aléatoire réel et licite.
1 - Le caractère aléatoire du risque :
L'aléa signifie l'incertitude de la réalisation ou de la date de survenance d'un événement.
Les cas fortuits sont assurables.
Ils peuvent être constitués par des phénomènes naturels, ou par le fait d'un tiers.
Il faut souligner, que techniquement certains événements aléatoires, ne sont pas assurables.
Il en est ainsi des catastrophes naturelles (car le risque n'est pas dispersé)
Les actes de terrorisme commis sur le territoire national, ne sont pas assurables.
- Le fait de l'assuré : l'assureur ne répond pas des dommages résultants de la faute
intentionnelle ou dolosive de l'assuré, (art 4 .al 2 ) car dans ce cas le caractère aléatoire
fait totalement défaut.
* Fondement technique de la prohibition : l'assurance est une garantie du hasard, la faute
intentionnelle perturbe le hasard.
* Il faut ajouter également des raisons d'ordre moral. Il est en effet immoral de conclure une
assurance contre ses propres fautes.
La faute intentionnelle n'a pas été définie par le code des assurances. Il faut donc recourir au
droit commun pour en déterminer la définition. Il s'agit de la faute délictuelle telle que définie
par l'article 82 coc "tout fait quelconque de l'homme, qui cause de la loi cause sciemment et
volontairement à autrui un dommage ".
En matière d'assurance, la faute intentionnelle implique la volonté de créer le dommage.
2- Le caractère réel du risque :
Il faut que le risque soit réel. Il s'en suit qu'on ne peut pas assurer un risque déjà réalisé lors de
la souscription du contrat.
On ne peut pas également assurer un bien déjà détruit lors de la souscription du contrat.
L'article 19 du code des assurances prévoit cet effet: <<Le contrat d'assurance est nul si, la
chose assurée a péri ou ne peut plus être exposée aux risques lors de la conclusion du contrat."
3 - Le caractère licite du risque :
L'article 4 du code des assurances disposes que " tout intérêt légitime peut faire l'objet d'un
contrat d'assurance."
Le risque assurable doit donc être licite.
Le contrat d'assurance ne peut pas avoir un objet contraire à l'ordre public ou aux bonnes
mœurs.
(Les risques de loterie prohibée, les condamnations pénales ne sont pas assurables (les
amendes).
Seules les conséquences civiles, des infractions pénales sont assurable.

Paragraphe 2: Les exclusions de risques


Les exclusions de risques conduisent à écarter du domaine de l'assurance certains événements
ou dommages. Dans tous ces cas, il y a " mon - assurance".
Certains risques sont exclus par la loi (on a précédemment vu que la faute intentionnelle ou
dolosive, les catastrophes naturelles sont rejetés hors de l'assurance.
Techniquement l'assurance ne peut couvrir que des risques dispersés pour que puisse jouer
une compensation par la loi des grands nombres.
Les catastrophes naturelles et la guerre entrainent des destructions massives de biens
matériels, et des pertes de vies humaines que l'assurance ne pourrait pas prendre en charge.
L'assureur peut avoir intérêt à restreindre l'entendue de sa garantie d'une part en la définissant
positivement et d'autre part en stipulant l'exclusion de certains risques.
L'exclusion peut porter sur certains événements, certains biens ou certaines personnes
L'article 4 du code des assurances ne prévoit que " tout intérêt direct ou indirect à la non
réalisation d'un risque peut être assuré sauf exclusion formelle et limitée. »
Le législateur reconnait donc la validité des clauses d'exclusion de risque tout en les
soumettant à de strictes conditions.
Le législateur tend encore une fois à protéger la partie faible qui n'est pas toujours en mesure
de comprendre la véritable portée de ces clauses. L'exclusion doit être formelle, limitée et
rédigée en caractères très apparents.
1 - L'exclusion doit être formelle :
Cette condition suppose la clarté et la précision dans la formulation de l'exclusion.
La formulation doit donc traduire de façon non équivoque l'intention des parties d'exclure
certains risques du champ de l'assurance.
L'exclusion peut revêtir deux formes.
Une forme directe : dans ce cas les cas de mon assurance sont expressément énumérés dans
la police.
La formule employée est : " tous les risques sont garantis sauf ..."
Ex : (l’article 118 du code dispose que le contrat d'assurances peut prévoir des exclusions de
garantie dans les cas suivants, a) Lorsqu’au moment du sinistre, le conducteur n'a pas l'âge
requis pour la conduite du véhicule assuré.
b) Lorsque au moment du sinistre, le conducteur ne possède pas de certificats, en état de
validité, érigés par la réglementation en vigueur pour la conduite du dit véhicule ....
c) En ce qui concerne les dommages subis par les personnes transportées par un véhicule
terrestre à moteur, lorsque le transport n'est pas effectué dans les conditions de sécurité
érigées par la réglementation en vigueur .
* Une forme indirecte :
Dans ce cas l'assureur énumère avec précision les risques assurés, ce qui implique à contrario
l'exclusion des risques non cités.
Ex: lorsque l'assureur se contente de stipuler dans le contrat que l'assurance responsabilité
civile couvre tout conducteur muni d'un permis de conduire.
A contrario tout conducteur non muni de permis n'est pas garanti.
La formulation indirecte de l'exclusion a été critiquée par certains auteurs, car elle peut
parfois être une source d'ambiguïté et d'équivoque dans la détermination de la véritable
intention des parties.
La cour de cassation française a ainsi décidé dans une espèce ou le contrat garantissait les
conséquences de la responsabilité délictuelle, que cette clause ne peut pas conduire à
l'exclusion des dommages résultant de la responsabilité contractuelle.
(Resp . contrat / delic ) Il est en effet malaisé pour un consommateur de comprendre la
distinction entre la responsabilité contractuelle et la responsabilité délictuelle.
2 - L'exclusion doit être limitée :
Une telle condition conduit à une exigence de précision et de nette délimitation de l'exclusion.
Aussi les exclusions générales a caractère vague ne sont pas admises.
L'exclusion des dommages qui résultent de de la violation des lois et règlements ou
l'exclusion générale des conséquences de la faute lourde. (L’appréciation de cette notion étant
subjective, elle ne peut être exclue de la garantie que si la police définit ce qu'il faut entendre
par cette notion).
La jurisprudence est réticente à l'égard de ces clauses d'exclusion et n'hésite pas a en
prononcer la nullité lorsqu'elles sont générales et imprécises.
Elle rejoint le vœu du législateur d'éviter à l'assuré une situation de non garantie qui peut être
la résultat d'une clause ambigüe.
3 - L'exclusion est rédigée en caractères très apparents :
L'article 12 (al 3) frappe de nullité toute clause édictant des nullités, des déchéances sou des
exclusions non mentionnées en caractères très apparents.
Cette disposition tend encore une fois à protéger les assurés, car l'écriture des clauses dans
une typographie particulière permet d'interpeller les assurés et d'attirer leur attention.
Il faut ajouter que cette exigence de forme est applicable à toutes les exclusions qu'elles soient
directes ou indirectes.
(Lorsqu’elles sont indirectes et qu'elles résultent donc d'une définition a contrario du risque
couvert, c'est la définition du risque qui doit être rédigée en caractère très apparents).
En pratique les clauses d'exclusion sont souvent rédigées dans un caractère gras ou dans une
couleur différente.
* Les clauses d'exclusion du risque posent un dernier problème :
A qui incombe la charge de la preuve de la réunion des conditions de validité de la clause
d’exclusion.
La jurisprudence française s'est prononcée sur le problème (Cass 22oct 1980) en décidant que
c'est à l'assureur qui invoque une exclusion de garantie de démontrer la réunion des
« 

conditions de fait de cette exclusion »


La solution a été critiquée par certain auteurs français (elle a été considérée sévère pour les
assureurs). Cette solution nous parait en harmonie avec les principes protecteurs de la partie
faible en droit des assurances.
Section 2 : La déclaration des risques :
Le code des assurances oblige l'assuré à déclarer le risque à l'assureur. Cette déclaration revêt
de l'importance, dans la mesure où elle permet à l'assureur de se former une opinion sur le
risque.
Paragraphe 1 : Le principe de la déclaration du risque
En droit commun, chaque contractant doit, avant de s'engager se renseigner par lui même. Ce
principe ne peut pas être transposé en droit des assurances, car l'assureur ne peut avoir
certains renseignements qu'avec l'aide l'assuré: L'information est importante lors de la
déclaration initiale du risque, Il en va de même dans la phase de l'exécution du contrat, des
circonstances nouvelles peuvent apparaitre (aggravation ou diminution du risque). L'assureur
est également tenu de les déclarer, car elles peuvent nécessiter une adaptation du contrat.
La déclaration initiale du risque :
C’est une obligation fondamentale de l'assuré .Son accomplissement est déterminant pour le
consentement de l'assureur .Il est important de déterminer la forme de cette déclaration avant
d'en préciser l'étendue.
1 ) * Forme de la déclaration :
Le code des assurances a abandonné le système de la déclaration spontanée des risques qui a
régné sous l'égide de la loi de 1930.
L'article 15 de cette loi obligeait l'assuré à déclarer exactement lors de la conclusion du
contrat toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à faire apprécier par
l'assureur les risques qu'il prend à sa charge.
Désormais, c'est le système de la déclaration dirigée qui est applicable.
L'article 7 du code des assurances oblige l'assuré à répondre loyalement et avec précision à
toutes les questions contenues dans le formulaire de déclaration de risque par lequel l'assureur
l'interroge lors de la conclusion du contrat sur les circonstances qui sont de nature a lui faire
apprécier les risques qu'il prend en charge.
Cette formule permet de guider avec précision l'assuré dans sa déclaration, vu qu'en général
ce dernier connait mal la technique de l'assurance. Il ne peut donc pas savoir avec exactitude
les informations utiles pour l'assureur.
Le questionnaire est généralement un imprimé rédigé par l'assureur.
L'assureur remplit et signe cet imprimé en faisant sa proposition d'assurance.
L'assureur fait confiance aux déclarations de l'assuré. (le contrat d'assurance est un contrat de
bonne foi)
A la lumière de ces déclarations et en tenant compte de la probabilité du risque et de son
intensité, il peut accepter la proposition d'assurance. Mais il peut aussi, pour diverses
considérations (antécédents de l'assuré, solvabilité, mauvais risques), refuser l'offre.
2 ) * Etendue de la déclaration :
Il s'agit de préciser les circonstances sur lesquelles va porter la déclaration.
Ces circonstances peuvent être objectives ou subjectives.
*a- Les circonstances objectives :
Ce sont les circonstances qui tiennent à l'objet même du contrat.
Elles permettent à l'assureur de mesurer la fréquence et l'intensité du risque. (Ex: en matière
d'assurance automobile, l'assuré précisera l'usage familial ou professionnel du véhicule, son
modèle l'âge du conducteur). Ces circonstances déterminent le montant de la prime.
*b - Les circonstances subjectives :
Elles concernent la personne même de l'assuré.
(A t-il fait l'objet de condamnations civiles ou pénales a l'occasion)
Certains auteurs ont émis des réserves quant à cette forme de déclaration.
Car généralement l'assuré n'a pas les connaissances techniques nécessaires pour répondre au
questionnaire pré - établi par l'assureur.
«Quelque soit sa loyauté, l'assuré aura bien souvent du mal à être précis et complet comme le
lui commande la loi »
La doctrine a donc proposé que l'autorité de tutelle et la fédération des assurances établissent
pour chaque catégorie d'assurance un questionnaire type.
Ceci permettra à l'assureur de s'informer sur les éléments objectifs et subjectifs, qui sont
déterminants dans son appréciation du risque.
La protection de l'assuré sera optimisée si le questionnaire est rédigé dans une langue claire et
compréhensible.
D’accident antérieur? S’est il vu retirer son permis de conduire as t-il déjà être jeté par un
autre assureur.
Les circonstances subjectives déterminent l'opinion de l'assureur sur le risque (Elles n’ont pas
d'influence sur le taux de la prime).
La déclaration en cours de contrat des aggravations et des diminutions de risques :
Au cours de l'exécution du contrat, des circonstances nouvelles peuvent apparaitre.
Il peut s'agir d'aggravations comme de diminutions de risques. La finalité de l'assurance qui
est la sécurité nécessite alors une adaptation du contrat.
L'article 7 al 3 prévoit à cet effet que l'assuré est obligé "de déclarer les circonstances
nouvelles intervenues en cours de contrat et qui rendent inexactes les réponses portées au
formulaires..
"Ces dispositions ne sont pas applicables aux contrats d'assurances sur la vie. ( al . Dernier du
l'art 7 C.A) car en prenant en charge d'assurer la vie de quelqu'un, l'assureur doit
automatiquement garantir les aggravations du risque qui sont le vieillissement et la maladie, et
ce n'est qu'à ce titre que l'assurance vie remplit son but .
1) La notion de circonstances nouvelles :
" En cas d'aggravation .du risque en cours de contrat telle que si les circonstances nouvelles
avaient été déclarée lors de la conclusion ou du renouvellement du ct l'assureur n'aurait pas
contracte ou ne l'aurait fait que moyennant une prime plus élevée. (Définition légale).
L'aggravation du risque doit être distinguée de l'augmentation de la valeur des biens assurés
au cours du contrat.
Exemple de remplacement de meubles médiocres par un mobilier ancien authentique ne
modifie pas le risque incendie mais seulement la valeur des biens assurés.
* La diminution des risques : Cette hypothèse a été prévue par l'article 9. Elle concerne les
cas dans lesquels l'intensité du risque a diminué postérieurement à la conclusion du contrat au
point que si cette diminution avait existé lors de la conclusion du contrat.
L'assureur l'aurait conclu à des conditions moins onéreuses pour l'assuré.

2 ) Régime de la déclaration
- Délai de la déclaration : Il est de huit jours a partir du moment où l'assuré en a eu
connaissance. Ce délai est applicable aussi bien dans l'hypothèse d'aggravation du risque
que dans celle de sa diminution.
- Forme de la déclaration : afin d'éviter les contestations entre les parties et de garder un
moyen de preuve, le législateur a précisé dans l'article 7 que l'assuré doit déclarer les
circonstances nouvelles par lettre recommandée.
3 )Conséquences de la déclaration :
Il faut distinguer l'hypothèse de l'aggravation du risque de celle de sa diminution.
a) Conséquences de la déclaration de aggravations de risques.
Il ressort de la lecture de l'article 9 C.A que deux hypothèses doivent être distinguées.
L'hypothèse prévue par l'alinéa 1er de l'article selon laquelle, l'existence des circonstances
nouvelles a la souscription du contrat aurait amené l'assureur a ne pas contacter ou a ne le
faire que moyennant une prime plus élevée.
La deuxième hypothèse prévue par l'alinéa 2 du même article concerne les circonstances qui
auraient conduit à un refus absolu de contacter de la part de l'assureur.
- L'hypothèse de l'art 9 al 1: circonstances justifiant un refus absolu de contacter.
L'article reconnait à l'assureur un droit de résiliation unilatérale (sous réserve des dispositions
particulières relatives aux assurances obligatoires).
L'exercée de ce droit de résiliation n'est possible que si la circonstance aggravante a été
mentionnée dans le contrat.
La réalisation est une faculté offerte à l'assureur. Il peut donc l'exercer ou renoncer à son
exercice. Ceci veut dire que l'assuré ne peut l'invoquer pout mettre fin au contrat.
- L'hypothèse de l'art 9 al 2 : Circonstances ne justifiant pas un refus absolu de
contacter:
L'assureur peut en cours de contrat augmenter la prime ou cotisation d'assurance en cas
d'aggravation du risque telle que si les circonstances nouvelles avaient existé à la sous
cryptions ou au renouvellement il n'aurait pas contacté ou ne l'aurait fait que moyennant une
prime ou cotisation plus élevée.
Lorsque l'assuré n'accepte pas, l'assureur ne peut exercer le droit de résiliation que 30 jours
après avoir notifié à l'assuré la demande d'augmentation de la prime.
La modification doit être faite par lettre recommandé avec accusé de réception, et doit
mentionner le délai de 30 jours.
L'article précise que l'assureur ne peut exercer son droit qu'après avoir préalablement
mentionné les circonstances aggravantes dans le contrat.
b/ La diminution des risques
(Voir les dispositions de l'article 9 al6 du code des assurances).

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