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Pr.

EL KAKI Fatima Zohra cours de droit des Assurances S5 2022/2023

COURS DE DROIT des Assurances


PR. EL KAKI FATIMA ZOHRA

USMBA-FSJESF
SEMESTRE 5
2022-2023
Chapitre 4 : Les caractéristiques du contrat d’assurances

 Le contrat d’assurance est : « Convention passée entre l’assureur et le souscripteur pour la


couverture d’un risque et constatant leurs engagements réciproques ». Art.1-30 de la loi 17-
99.

 Le contrat d’assurance sur la vie : Contrat par lequel, en contrepartie de versements uniques
ou périodiques, l’assureur garantit des personnes contre des risques dont l’exécution dépend
de la survie ou du décès de l’assuré ainsi que la maternité et les assurances, la maladie,
l’incapacité et l’invalidité . Art.1-31

 « L’assurance Takaful/Réass Takaful », ont été définies comme étant :« Opération


d’assurance/réassurance réalisée en conformité avec les avis du Conseil Supérieur des
Oulémas(…), ayant pour objet la couverture des risques prévus au contrat d’assurance/traité
de réassurance Takaful par un compte d’assurance/réassurance Takaful géré, moyennant une
rémunération de gestion, par une entreprise d’assurance et de réassurance agréée pour
pratiquer les opérations d’assurances takaful…».
 De ces différentes définitions données au contrat d’assurance, nous pouvons déduire ce
qui suit :

 Le caractère souvent quadruple de l’opération d’assurances;

 Un certain nombre de caractères du contrat d’assurances et qui sont essentiels pour bien
comprendre le régime juridique et les spécificités de ce contrat.

 Dix caractéristiques déterminent le contrat d’assurance : Contrat nommé, consensuel,


synallagmatique, aléatoire, à titre onéreux, contrat d’adhésion, de bonne foi, successif,
individuel ou collectif, commercial ou civil.
1. Contrat nommé :

 Le contrat d’assurance est justement un contrat nommé. De ce fait, en cas de difficulté


pour résoudre les litiges auxquels il peut donner lieu, le juge doit adopter la solution
prévue par les dispositions spécifiques et à défaut, et à défaut il faudrait revenir aux
dispositions générales de la théorie du contrat;

 Il est régi par la loi 17-99, dont les dispositions sont d’ordre public sauf dans l’intérêt des
assurés (art.3), les textes d’application ainsi que les autres textes d’application générale, à
savoir : la loi sur la liberté des prix et de la concurrence et la loi instituant des mesures de
protection des consommateurs;

 Le droit des assurances, est un droit spécial mais qui n’est pas autonome dans la mesure
où il se nourrit du droit des obligations et des contrats en adaptant ses dispositions aux
différents actes juridiques : l’idée d’avant contrat qui correspond à la note de couverture
ou de celle de l’offre de contrat qui correspond à la proposition d’assurance ou encore de
celle de la tacite reconduction.
2-Un contrat consensuel :

 Le principe du consensualisme dans le contrat d’assurances :

 En application du principe du consensualisme, le contrat d’assurance est consensuel. Il se


forme par le simple échange des consentements entre assureur et assuré ou souscripteur
manifesté d’une façon quelconque, soit en présentiel ou à distance, soit directement dans
ses bureaux ou par le biais de son mandataire.

 L’assuré : est tenu de payer la prime ou cotisation, de déclarer les risques et sinistre dans
les délais et formes requises art .20;

 Le bénéficiaire désigné: est tenu d’accepter sa désignation de manière expresse ou tacite


sinon le souscripteur retrouve son droit de désigner un bénéficiaire de second ordre et à
défaut, le capital ou la rente assuré tombe dans la succession du souscripteur ( art 74-80);

 L’assureur: son consentement consiste à garantir le risque, qui lui est proposé sous forme
de proposition d’assurances transmise par son agent, confirmé par l’envoi d’une police,
d’une note de couverture ou par une simple lettre dûment signée par l’assureur.
 Les exceptions au principe du consensualisme dans le contrat d’assurances :

1-L’assurance en cas de décès : le souscripteur ne peut valablement la contracter qu’avec le


consentement écrit de la tête assurée avec indication de la somme assurée sous peine de
nullité ;

2- La cession ou la constitution de gage ou le transfert du bénéfice dudit contrat (art .68).

3-L’assurance en cas de décès sur la tête d’un mineur âgé de 12 ans : ne peut avoir lieu
qu’avec l’autorisation de son représentant légal et du mineur lui- même sous peine de nullité
à la demande de tout intéressé (art. 70).

4-L’assurance souscrite sur la tête d’un mineur âgé de moins de 12 ans et d’un interdit est
frappée de nullité absolue (art. 69).Ce consentement suppose l’acceptation par chacune des
parties, y compris le bénéficiaire.

5-L’art.11 du code des assurances ainsi libellé apporte dans ces termes une exception au
principe du consensualisme:
« Le contrat d’assurance doit être rédigé par écrit, en caractères apparents.
Toute addition ou modification au contrat d’assurance primitif doit être constaté par un
avenant écrit et signé des parties.
Les présentes dispositions ne font pas obstacle à ce que, même avant la délivrance du contrat
ou de l’avenant, l’assureur et l’assuré ne soient engagés, l’un à l’égard de l’autre, par la remise
d’une note de couverture. »

 Des mentions sont exigées par le code notamment : les mentions du contrat : article 12 -
14 et pour la forme : article 15. Et pour le contrat d’assurance sur la vie articles 71, 88, 98;

 il arrive que les parties soient astreintes à s’obliger sous peine de sanctions pénales et le
législateur peut même exiger l’établissement des attestations d’assurance conformément à
certains modèles prédéfinis ;

 Ce caractère « solennel » du contrat d’assurance, a été confirmé par l’Arrêté du ministre


des finances et de la privatisation du 26/5/2006 fixant les conditions générales types des
contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile automobile.
 L’insertion de clauses spéciales imposant des formalités déterminées dans le contrat : le
contrat d’assurances peut, en vertu d’une clause spéciale, être soumis à l’accomplissement
de certaines formalités tel que : la signature de la police par l’assuré, le renvoi à l’assureur
et à l’agent de deux exemplaires dans un certain délai et, enfin, le versement de la
première prime sous peine d’annulation.

3-Contrat synallagmatique :

 Le contrat Le contrat d’assurances est un contrat synallagmatique dans la mesure où il fait


naître des obligations réciproques à la charge des deux parties :

 L’assureur : à régler le sinistre en cas de réalisation du risque couvert (article 17-19) ;


 L’assuré : à faire les déclarations de risques et de sinistre et à payer les primes (article 20-
35), l’obligation de chacune d’elles constitue la cause de l’obligation de l’autre.

 Les conditions générales du contrat peuvent prévoir des exclusions de garantie et des
clauses de déchéance. Ces déchéances ne sont pas cependant pas opposables aux victimes
ou à leurs ayants droit, sauf suspension régulière de la garantie pour non paiement de
prime ou de cotisation –art 125 et 116/2-.
 Le non-respect par l’assuré de l’une de ses obligations peut être sanctionné selon les cas
et conformément aux dispositions du code des assurances par :

*La nullité du contrat : en cas de réticences ou déclaration fausses intentionnelle de la part


de l’assuré quand cette réticence change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour
l’assureur ;

*La réduction de l’indemnité : Si l’omission ou la déclaration inexacte dont la mauvaise foi


n’est pas établie n’a eu lieu qu’après sinistre article,

*La déchéance : Les déchéances ne sont pas opposables aux victimes ou à leurs ayants droit
sauf en cas de suspension régulière de la garantie pour non paiement de prime ou de
cotisation;

*La suspension de la garantie: cas du non paiement de la prime ;

*La résiliation du contrat: lorsque l’omission ou la déclaration inexacte de l’assuré est


constatée avant tout sinistre, l’assureur a le droit soit de maintenir le contrat moyennant
augmentation de prime acceptée par l’assuré, soit de résilier le contrat 10 jours après
notification à lui adressé par lettre recommandée en restituant la portion de la prime payée
pour le temps ou l’assurance ne court plus.
*La réduction du capital ou de la rente: en cas de défaut de paiement des primes en
assurances de personnes ou lorsque l’assuré dans le cadre d’un contrat d’assurance sur la
vie cesse de payer ses primes ;

*Le droit de dénoncer le contrat : dans un délai qui ne peut être inférieur à 15 j à compter
de la souscription doit lui être accordé pour dénoncer cet engagement;

*La nullité et des dommages-intérêts: lorsque l’assurance est souscrite pour une somme
supérieure à la valeur de la chose avec dol et en cas de pluralité d’assurances avec
intention de fraude ;

* La nullité ou l’obligation de payer une somme double de la prime lorsqu’au moment de la


souscription, la chose a péri ou n’est plus exposée au risque selon qu’il y a mauvaise foi ou
non .

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