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Paragraphe II :

Sanctions de l’obligation d’information

La réticence ou la fausse déclaration du risque est un acte grave qui justifie des sanctions prévues par
l’article 8 du code des assurances.
L’assuré qui n’exécute pas loyalement son obligation de déclarer le risque change donc l’opinion de
l’assureur et influence sa décision et ses prévisions.
Les manquements de l’assuré à son obligation d’information sont sanctionnés par des mesures dont la
gravité varie selon la bonne ou la mauvaise foi de l’assuré.

1- Le cas de l’assuré de mauvaise foi :


Dans ce cas la sanction encourue est la nullité. L’application de cette sanction nécessite la réunion de
certaines conditions et produit certains effets.

a- Les conditions de la nullité:


L’article 8 prévoit la nullité du contrat d’assurance en cas de réticence ou de fausse déclaration
intentionnelle de la part de l’assuré se rapportant aux indications portées sur le formulaire de
déclaration du risque quand cette réticence ou cette fausse déclaration à changé l’appréciation du
risque assuré alors même qu’elle a été sans influence sur le sinistre.
C’est à l’assureur qu’incombe la charge de la preuve de la mauvaise foi de l’assuré (l’assuré est
conformément aux dispositions de l’article 558 du C.O.C présumé être de bonne foi jusqu’à preuve du
contraire).
Il faut souligner que le législateur sanctionne la réticence ou la fausse déclaration qui altère l’opinion
de l’assureur sur le risque même si elle a été sans effet sur le sinistre.
Il importe, de faire observer que la nullité est dans ce cas relative. L’assureur peut renoncer à son
exercice soit expressément (par voie de confirmation) soit tacitement (en continuant l’exécution du
contrat).
L’action en nullité se prescrit conformément à l’article 14.1 du code des assurances dans un délai de 2
ans.
Le délai ne commence à courir qu’à partir du jour où l’assureur à eu connaissance de la réticence, de
l’omission ou de la fausse déclaration.

b- Les effets de la nullité:


Le droit des assurances n’a pas de spécificité.

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Aussi et conformément au droit commun, la nullité a un effet rétroactif.
La réticence (ou la fausse déclaration) commise en répondant au questionnaire, entraine la disparition
du contrat depuis sa conclusion.
Lorsque l’irrégularité est commise lors de l’exécution du contrat, elle aura pour effet sa disparition
depuis la fraude.
L’effet rétroactif de la nullité a pour conséquence l’obligation pour l’assuré de restituer à l’assureur
toutes les sommes perçues à titre d’indemnisation des sinistres antérieurs.
L’assureur devra pour sa part restituer à l’assuré les sommes encaissées à titre de primes d’assurance.
Soulignons enfin, que la nullité du contrat d’assurance est opposable au bénéficiaire du contrat et aux
tiers exerçant l’action directe (Ex : les victimes en matière d’assurance responsabilité civile)

2- Cas de l’assuré de bonne foi :


Conformément au droit commun, si la mauvaise foi de l’assuré n’est pas prouvée celui-ci et présumé
être de bonne foi. Il faut distinguer entre l’irrégularité constatée avant la survenance du sinistre et
l’irrégularité survenue après le sinistre.

a- L’irrégularité constatée avant le sinistre


Dans cette hypothèse l’irrégularité n’a aucun caractère frauduleux. Elle est la conséquence d’une faute
non intentionnelle.
Le contrat ne pourra pas être annulé.
L’assureur dispose d’une option. Il peut résilier le contrat ou le maintenir moyennant une surprime.

 Le maintien du contrat avec surprime


L’assureur peut opter pour le maintien du contrat tout en proposant à l’assuré une majoration de la
prime d’assurance en rapport avec la réalité du risque assuré.
Si l’assuré accepte, le contrat sera modifié à dater du nouvel accord. S’il refuse ceci ne vaudra pas
résiliation car cette sanction ne peut être décidée que par l’assureur.

 La résiliation
Le code des assurances a accordé à l’assureur une option (le maintien du contrat ou sa résiliation).
Ceci veut dire que « l’assureur peut recourir directement à la résiliation du contrat.
A cet effet l’article 8 du code dispose que l’assureur a le droit de résilier le contrat dix jours après la
date de la notification adressée à l’assuré par lettre recommandée avec accusé de réception.
Ce délai lui permettra de trouver un autre assureur.
La règle de la divisibilité de la prime s’applique dans ce cas et l’assureur doit restituer à l’assuré de
bonne foi le prorata de prime qui correspond à la période non garantie : art8-al3 « Si le contrat est

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résilié, l’assureur est tenu de restituer à l’assuré le reliquat de la prime ou de la cotisation d’assurance
afférente à la période pendant laquelle le risque n’a pas couru»

b- L’irrégularité constatée après un sinistre


Souvent, l’irrégularité est découverte par l’assureur à l’occasion d’un sinistre. L’alinéa 5 de l’article8
du code des assurances régi cette situation.
Il prévoit que l’assureur est en droit de réduire l’indemnité en proportion du taux de prime payé
rapporté aux taux de la prime qui aurait été dû s’il n’y avait pas eu réticence ou fausse déclaration.
Le texte consacre la règle de « la réduction proportionnelle » règle proportionnelle du taux de prime.
Indemnité réduite = dommage x
La réduction s’applique d’une manière aisée lorsque les circonstances aggravantes non déclarées ou
inexactement déclarées ont eu une influence sur le taux de la prime.
Dans la situation inverse (c.à.d. lorsque les circonstances ont été sans influence sur le taux de la prime,
mais qu’elles ont eu une incidence sur l’opinion de l’assureur sur le risque, l’assureur aurait refusé de
contracter, ou aurait décidé la résiliation) absence de solution légale
Selon la jurisprudence française il appartiendra en dans ce cas au juge d’évaluer
équitablement la réduction (il ne doit pas permettre à l’assuré fautif d’échapper à la sanction).
La réduction proportionnelle est la seule sanction prévue par les textes. Il faut lui ajouter la possibilité
pour l’assureur de résilier le contrat et de sa dégager donc de la garantie pour l’avenir.
Ajoutons que la réduction proportionnelle de l’indemnité n’est pas opposable en matière d’assurance
responsabilité automobile à la victime.
Dans ce cas l’assureur, après désintéressement de la victime, garde toujours un recours contre son
assuré fautif.
Il convient enfin de préciser que les sanctions précédemment étudiées, peuvent être écartées par la
renonciation expresse ou tacite de l’assureur.
Ex : l’encaissement de primes au taux initial, règlement du sinistre…

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Chapitre4 : L’exécution du contrat d’assurance

Section 1 : La prime
L’assureur est un vendeur de sécurité.
La prime constitue la contre partie de la sécurité: c’est le prix que l’assuré verse à l’assureur en vue
d’obtenir la garantie en cas sinistre.
Le terme « prime » est un vocable générique qui désigne la somme payée à une entreprise d’assurance
pour la garantie d’un risque. Cette somme est désignée par le terme « cotisation », dans les entreprises
à caractère mutuel.
Les parties fixent en principe librement le taux de la prime.
Les composantes de la prime (prime pure / chargements) sont tributaires des bases mathématiques et
du but lucratif de l’activité d’assurance.
 La prime pure ou technique : Elle correspond au coût statistique du risque garanti.
Elle est déterminée en fonction de la probabilité de la survenance de l’événement, de l’intensité de ses
conséquences de la durée du contrat, et de l’importance des sommes placées.
 On entend par chargements, l’ensemble des charges nécessitées par la gestion de l’entreprise
d’assurance. (ex : les salaires du personnel de l’entreprise d’assurance, les frais de gestion
courante (loyers…), les commissions dues aux intermédiaires d’assurance.
La prime C°= prime pure + Chargements
La prime totale = prime C° + charges fiscales.
 Le payement de la prime est régi par le principe de la divisibilité.
Ce principe trouve son fondement dans la théorie de la cause qui permet en cas de résiliation du
contrat en cours d’année d’assurance, de fractionner la prime, au prorata de la période garantie.
En effet, si pour une raison quelconque, le contrat est résilié avant la fin de l’année de garantie
l’assureur ne doit plus sa garantie la portion de prime perçue pour cette période doit être
restituée à l’assuré.
Ex : cas de vente ou perte de la chose assurée

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Paragraphe 1 : les conditions de paiement de la prime

Qui doit payer la prime ?


Quand doit-on payer ?
Où doit-on payer la prime ?
Comment Doit-on payer la prime ?
1-Qui doit payer la prime ?
Détermination du débiteur de l’obligation de paiement
Il ressort des dispositions des articles 7 et 11 que l’assuré est le débiteur de l’obligation de paiement de
la prime.
Les termes employés par le législateur ne sont pas toujours exacts. Dans les hypothèses les plus
fréquentes les qualités de souscripteur et d’assuré sont généralement confondues.
Lorsque les deux qualités ne sont pas réunies le débiteur de l’obligation est le souscripteur
Les termes de la loi deviennent inexacts.
Certaines circonstances peuvent intervenir et avoir pour conséquence un changement de la personne du
débiteur de la prime.
Ex1 : En cas de décès de l’assuré les héritiers seront tenus de payer la prime car le contrat continue de
plein droit à leur profit.
Ex2 : Quand la Chose assurée est vendue, c’est l’acquéreur qui sera tenu de payer la prime, alors que
le souscripteur est vendeur.
2-Quand doit-il payer ?
Le moment de paiement de la prime.
L’article 7 prévoit que «l’assuré est obligé de payer la prime ou la cotisation d’assurance aux époques
convenues »
Le moment de paiement est donc librement fixé par les parties.
 En général la prime doit être payée à l’avance
Le Paiement est anticipé. En pratique, les polices d’assurances exigent le paiement de la prime
au début de la période garantie.
Exception : assurance contre la grêle : la prime est payable à la fin de la période de garantie.
 Le paiement de la prime est périodique : généralement annuel, mais il est possible de
fractionner le paiement de la prime.
3- Où doit-il payer ?
Lieu de paiement de la prime

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Conformément aux dispositions de l’article 6 du code des assurances, la prime ou la Cotisation
d’assurance est payable au domicile de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet.
L’article consacre le règle de la portabilité de la prime(1) ce principe connait des exceptions(2).

a- La règle de la portabilité de la prime


La loi de 1930 à consacré le principe de la quérabilité de la prime. « Les primes étaient donc payables
au domicile de l’assuré ou à un autre lieu convenu. »
Ce principe s’est révélé en pratique être lourd et dangereux.
 Lourd, en ce qu’il oblige l’assureur à chaque échéance à faire des démarches auprès des
assurés pour réclamer le paiement des primes.
 Dangereux : L’assureur est en droit de suspendre la garantie en cas de mon payement de la
prime. Mais il doit au préalable prouver le non paiement. A défaut il sera tenu de garantie, alors
même que l’assuré n’a pas payé la prime.
Le code des assurances a abandonné cette solution, et a consacré le principe de la portabilité de la
prime.
C’est l’assuré qui doit se déplacer au bureau de l’assureur ou du mandataire pour exécuter son
obligation.
Remarque : Cette innovation du code est conforme aux principes du droit commun.

b- L’exception : la quérabilité de la prime


L’article 6 prévoit que la prime peut être payable au domicile de l’assuré ou dans d’autres lieux
convenus dans les cas et dans les conditions qui seront fixées par arrêté du Ministre des Finances.
L’arrêté du 2 janvier 1993 à déterminé les personnes visées par cette exception.
L’article 1 de cet arrêté dispose que la prime ou cotisation d’assurance est payable au domicile de
l’assuré pour les personnes ayant atteint l’âge de 70 ans et plus et les handicapés tels que définis par
la loi n°81-46 du 29 mai 1981 modifiée et complétée par la loi n°89-52 du 14 mars 1989.
4- Comment doit-on payer la prime ?
L’assuré peut payer en espèce et se faire délivrer une quittance.
Il peut également payer par compensation par le recours aux procédés bancaires. (Par vivement) Dans
ce cas l’assuré est réputé avoir payé lorsque le compte de l’assureur est crédité.
Il peut payer par chèque dans cette hypothèse c’est la date de l’encaissement qui est prise en compte
d’où l’inconvénient de ce procédé, car le paiement de la prime dépendra de la diligence de l’assurance
à encaisser le chèque, ce qui n’est pas sans risques pour l’assuré car:
 La prise d’effet est subordonnée au paiement de la prime.

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 la remise en vigueur d’un contrat d’assurance qui a déjà été suspendu : cette remise se fait
après paiement de la prime.
A fin d’éviter ces inconvénients, le législateur français à prévu une dérogation à la législation sur le
chèque.
En matière d’assurance la simple remise d’un chèque vaut payement de la prime. L’assuré est garanti
dés le lendemain de la remise du chèque à l’assureur.

Paragraphe 2 : les conditions de paiement de la prime


Lorsque l’assuré manque a son obligation de paiement de la prime ou d’une fraction de la prime à
l’échéance convenue, l’assureur à la possibilité d’exercer une action pour exiger le paiement des
primes échues.
Il faut souligner que l’article 41 du code des assurances prévoit une exception à cette régle en matière
d’assurance vie.
Aussi le défaut de paiement ne peut avoir pour effets que la réduction du capital ou de la rente assurés
nonobstant toutes conventions contraires. (L’article prévoit une condition :
avoir payé trois primes annuelles)
A travers cette exception le législateur vise à encourager cette forme d’assurance.

Les solutions du doit commun en cas de mon paiement des primes paraissent inadaptées au droit des
assurances. Aussi le code des assurances a mis en place des dispositions particulières applicables en
cas de défaut de paiement de la prime par l’assuré.
L’article 14 prévoit à cet effet que l’assureur peut suspendre le contrat et ces 20 jours après l’envoi à
l’assuré d’une lettre recommandée de mise en demeure.
Dans ce cas l’assuré dispose de 10 jours par régler la prime, à défaut l’assureur pourra résilier le
contrat ou en pour suivre l’exécution en justice.

I. La mise en demeure :
Il s’agit d’une formalité substantielle. Elle est préalable à la suspension de la garantie et à la résiliation
du contrat.
La forme :
Conformément aux dispositions de l’article 11 alinéa 1 du code, la mise en demeure doit se faire par
lettre recommandée avec accusé de réception envoyée au dernier domicile connu de l’assureur.
La jurisprudence française à considéré que cette formalité est obligatoire et ce même en cas d’absence
de l’assuré ou face à son refus si l’assuré de réceptionner la lettre recommandée.
Dans ces cas l’assureur doit présenter la lettre recommandée fermée au tribunal saisi de l’affaire.
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Le contenu :
L’article 11 alinéa à 2 CA dispose que la lettre recommandée doit comporter une mention claire
indiquant qu’elle est envoyée à titre de mise en demeure, rappeler la date de l’échéance de la prime et
reproduire le texte du présent article.

Les effets :
Conformément à l’article 15 CA cette mise en demeure interrompt le délai de prescription de l’action
en paiement de la prime d’assurance. Par ailleurs est conformément au doit commun l’assuré est tenu
des intérêts moratoires.
Après l’envoi de la mise en demeure il ne peut y avoir suspension systématique de la garantie.
Le législateur a encore une fois protégé l’assuré car la suspension ne peut prendre effet que 20 jours
après l’envoi à l’assuré de la mise en demeure.
Il s’en suit que si un sinistre survient pendant cette période l’assureur est tenu de le courir.

II. La suspension de la garantie


Cette sanction ne prend effet qu’après l’expiration du délai de 20 jours qui suit la mise en demeure. La
suspension de la garantie signifie que l’assuré n’est pas tenu d’exécuter son obligation en cas de
survenance de sinistre.
Par contre l’assuré demeure tenu de payer la prime. L’objectif de cette sanction est d’obliger l’assuré à
exécuter son obligation de paiement. Le législateur tend donc à maintenir la relation contractuelle.
La suspension de la garantie est une sanction provisoire qui peut cesser soit par le paiement de la
prime, par la résiliation ou encore par la renonciation de l’assureur.

1. Cessation de la suspension par le paiement de la prime


L’article 11 alinéa 3 CA prévoit que, la garantie de l’assureur peut être remise en vigueur en cas de
paiement de la prime. La suspension reprend effet conformément à l’article 11 alinéas 5 le lendemain
du jour où les primes arriérées auront été payées.

2. Cessation de la suspension par la résiliation


L’assureur peut résilier le contrat, 10 jours après l’expiration du délai fixé à l’alinéa 1 de l’article11.
Cette résiliation peut se faire conformément à l’alinéa 4, par une déclaration de l’assuré contenue dans
une lettre recommandée avec un accusé de réception adressée à l’assuré.

3. Cessation de la suspension par la renonciation de l’assureur


La renonciation de l’assureur fait cesser la suspension. C’est à l’assuré qu’incombe dans ce cas la
charge de la preuve.

III. La résiliation
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Après l’expiration du délai de 10 jour de suspension du contrat, l’assureur peut conformément à
l’article 11du code poursuivre l’exécution en justice du contrat ou le résilier.

1. L’exécution en justice
Cette option permet à l’assureur de réclamer toutes les sommes que l’assuré lui doit. Il peut en plus
obtenir la réparation du préjudice que l’assuré à pu lui causer.

2. La résiliation
Cette faculté appartient à l’assureur. Il peut l’exercer après l’écoulement du délai de 10 jours.
L’assureur doit notifier la résiliation par une lettre recommandée avec accusé de réception.
La résiliation n’empêche pas l’assureur de demander en justice toute les sommes qui lui sont dues.

Section 2 : Les sinistres


Le sinistre consiste dans la réalisation du risque prévu au contrat, qui entraine la garantie de l’assureur.
Il s’agit d’un élément important du contrat d’assurance pouvant causer de sérieuses contestations entre
les parties.
En effet la détermination de la couverture par l’assureur de l’événement réalisé peut être un point
litigieux, et ce compte tenu des exclusions conventionnelles du risque.
Il faut ajouter que la réalisation de l’événement objet du contrat d’assurance doit revêtir une certaine
gravité pour déclencher la garantie de l’assureur.
Ainsi, un accident dont les conséquences sont légères et inférieures au montant de la franchise
contractuelle ne peut pas constituer un sinistre.
Le sinistre entraine des obligations à la charge de l’assuré (paragraphe1) et de l’assureur
(paragraphe2).
Paragraphe 1 : Les obligations de l’assuré

Une seule obligation incombe légalement à l’assuré en cas de sinistre : en aviser l’assureur (A).
Mais il peut être soumis conventionnellement à d’autres obligations (B) Le manquement aux
obligations peut entrainer des sanctions(C).
A- L’obligation légale de déclaration du sinistre
L’article 7 du code des assurances dispose que l’assuré est obligé « de donner avis à l’assureur, dés
qu’il en a eu connaissance et au plus tard dans un délai ne dépassant pas 5 jours ouvrés de tout sinistre
de nature à entrainer la garantie de l’assureur»… Ce délai est ramené à deux jours ouvrés en cas de vol
et à 24 heures en cas de mortalité du bétail…

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L’obligation de déclaration du sinistre est donc une obligation générale applicable à tous les contrats
d’assurance. Car étant donné que c’est l’assureur qui doit couvrir le sinistre il est obligatoire qu’il en
soit prévenu dans les délais, afin d’être en mesure de défendre ses intérêts.
 Forme de la déclaration
Le législateur n’a soumis cette déclaration à aucune forme particulière. Il s’en suit que l’assuré peut la
faire par téléphone, télécopie, lettre, déclaration verbale…
Il va sans dire qu’il est toujours important pour l’assuré de garder une preuve de sa déclaration.
La déclaration peut être faite à la compagnie d’assurance ou auprès de l’agent général d’assurance
mandataire de la compagnie. (Selon ce que prévoit la police)
Le débiteur de la déclaration est en principe le souscripteur.
Dans l’assurance en cas de décès, c’est le bénéficiaire qui doit déclarer le sinistre.
 Délais de la déclaration
Le délai de droit commun est de cinq jours ouvrés (c’est un délai qui ne comprend pas les dimanches
et jours fériés).
La police d’assurance peut fixer un autre délai, qui ne peut pas être inférieur à 5 jours ouvrés.
L’article 7 dispose que les délais prévus aux paragraphes 3 et4 du présent article peuvent être
prolongés d’un commun accord entre les 2 parties contractantes.
Les délais particuliers : en cas de Vol, le délai légal est de deux jours ouvrés.
La mortalité du bétail : le législateur à prévu un délai très bref de 24 heures.
 Computation des délais
Conformément aux dispositions du code des assurances (art7-4) les délais ne commencent à courir
qu’à partir du moment où l’assuré a eu connaissance du sinistre, car il ne saurait être en faute de ne pas
déclarer ce qu’il ignore.
(Ex : vol dans une résidence secondaire inoccupée)
Le jour de la connaissance du sinistre ne compte pas et le délai ne commence à courir que le lendemain
à 0h.
Dans certains cas, le délai légal est compte par heures.
Ex : L’assurance contre la mortalité du bétail).
B- Les Obligations conventionnelles :
L’assuré peut être conventionnellement soumis à d’autres obligations.
Ainsi, il est possible que le contrat impose à l’assuré une déclaration détaillée (qui s’ajoute à la
déclaration initiale), ou encore un mode précis de déclaration du sinistre afin d’éviter toute
contestation. Dans ces cas l’assureur est en droit de ne pas prendre en considération une déclaration,
dont la forme va à l’encontre des stipulations de la police.
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Certains contrats imposent aux assurés d’aviser immédiatement les autorités compétentes en cas de vol
du véhicule assuré ou encore de ne pas transiger avec la victime en matière d’assurance de
responsabilité.
En matière d’assurance incendie, le contrat peut obliger l’assuré à faire son possible pour essayer de
sauver les objets assurés et de les conserver.
Il s’agit donc de clauses qui aggravant la situation de l’assuré.
Certaines clauses allègent par contre les obligations de l’assuré et lui sont favorables.
L’article 7 al 4 dispose que les délais prévus aux paragraphes 3 et4 peuvent être prolongés d’un
commun accord entre les deux parties contractantes.
C- La sanction des obligations de l’assuré en cas de sinistre:
Le législateur n’a pas prévu de sanction aux manquements de l’assuré à ses obligations en cas de
sinistre. Ceci ne veut nullement dire qu’il n’existe aucune sanction car le législateur permet l’insertion,
dans les contrats de clauses précisant les sanctions de l’assuré après sinistre.
La sanction prévue dans cas et la déchéance.
Il convient de préciser la notion de déchéance, son objet ses conditions de validité et ses effets.

1. La notion de déchéance
La déchéance signifie la perte d’un droit.
En matière d’assurance, elle peut être définie comme « La perte du droit à la garantie de l’assureur,
édictée conventionnellement à l’encontre d’un assuré qui n’a pas exécuté ses obligations en cas de
sinistre »
Cette sanction est applicable à un assuré qui a droit à la garantie de l’assureur au moment de la
survenance du sinistre.
Donc à contrario, lorsque l’assuré n’a pas droit à la garantie soit parce que le contrat est nul, ou que le
risque est exclu, d’appliquer la ou bien quand la garantie est suspendue pour mon paiement des primes,
il n’y a pas lieu déchéance. Dans ces cas il y a exclusion, nullité ou suspension.
Il faut ajouter que la déchéance est la sanction qui s’applique aux fautes commises par l’assuré
postérieurement au sinistre même si parfois le terme est employé par les contractants pour désigner
une sanction qui s’applique l’encontre d’un assuré qui a commis une faute antérieure au sinistre.

2. L’objet de la déchéance :
La déchéance constitue certes, une sanction conventionnelle, mais ce ci ne veut pour autant pas dire
qu’elle est laissée à l’entière discrétion de l’assureur.
Aussi les clauses de déchéance ne peuvent pas sanctionner la violation des lois et règlements, ainsi
qu’un simple retard dans la déclaration aux autorités ou dans la production des pièces.

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 Violation des lois et règlements :
L’article 12 al 1er CA prévoit la nullité de toutes les clauses générales frappant de déchéance l’assuré
en cas de violation des lois et règlements, à moins que cette violation ne constitue un crime ou un délit
intentionnel.
L’emploi par législateur du terme déchéance dans cet article à été jugé inapproprié, car l’hypothèse
visée par l’article ne concerne pas la perte d’un droit à la garantie né à la suite d’un sinistre. Elle
concerne plutôt un cas d’exclusion de risque qui n’obéit pas aux conditions précédemment étudiées.
(Dans le cas visé par l’article, l’exclusion est générale... )
Le code aurait du parler de non garantie et non de déchéance.
 Le simple retard dans la déclaration aux autorités:
L’article 12 al 2 frappe de nullité toute clause édictant la déchéance de l’assuré en cas de simple retard
apporté par lui à La déclaration du sinistre aux autorités.
Il est possible en effet que la police impose à l’assuré de déclarer le sinistre à certaines autorités.
Il en est ainsi pas exemple en cas de mortalité du bétail (l’assuré doit faire une déclaration aux
autorités sanitaires).
Dans les cas de vols, également, l’assuré peut être tenu de déposer une déclaration au parquet.
Il convient de préciser, que la nullité prévue par le texte si limite aux cas de simple retard.
Par conséquent dans les cas d’absence totale de déclaration, ou de retards abusifs, la déchéance devient
applicable.
Ajoutons enfin que même en cas de simple retard, l’assureur peut réclamer une indemnité
proportionnée au dommage que ce retard lui a causé.
 Le simple retard dans la production de pièces
La production des pièces est importante, car elle permet à l’assureur de défendre ses intérêts, de
transiger, ou de préparer sa défense (surtout dans les procès intentes contre l’assureur en matière
d’assurance de responsabilité).
Le simple retard dans la production de pièces ne peut être sanctionné par la déchéance, car la perte de
la garantie est une sanction excessive à l’égard d’un assuré négligent qui se trouve simplement en
retard de quelques jours dans sa déclaration.
Par contre lorsqu’il n’y a pas production de pièces, ou qu’il y eu un a retard abusif dans leur
présentation l’application de la déchéance parait la sanction appropriée.

3. Les conditions de validité de la déchéance


Animé par le souci de protéger l’assuré, législateur a édicté de strictes conditions de validité de la
déchéance.

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Cette sanction est une sanction conventionnelle. Elle peut être prévue par une clause expresse du
contrat, et ne saurait donc être présumée. la clause doit être suffisamment claire quant à son objet. En
cas d’ambigüité, son interprétation se fera toujours dans l’intérêt de l’assuré.
L’article 12 a prévu dans son alinéa 3 que toute clause édictant des nullités, des déchéances ou des
exclusions doit être mentionnée en caractères très apparents.
Cette disposition tend à mettre en relief la clause, soit par des caractères gars, soit par une encre de
couleur différente.
La doctrine considère que cette exigence de forme s’applique à la clause de déchéance proprement dite
ainsi dite qu’à l’obligation à laquelle elle s’applique.

4. Les effets de la déchéance :


L’assuré perd la garantie à la quelle il aurait normalement en droit. Il faut préciser que la perte de ce
droit à la garantie ne concerne pas les sinistres indemnisés antérieurement.
Le contrat est maintenu, en principe, pour le futur.
Mais il est possible de prévoir initialement une clause de résiliation après sinistre.
La déchéance est opposable aux bénéficiaires des assurances sur la vie souscrites en cas de décès ainsi
qu’aux bénéficiaires des assurances pour compte.
Cependant en matière d’assurance de responsabilités, les déchéances ne peuvent pas être opposées à la
victime exerçant contre l’assureur l’action directe.
Soulignons enfin, que l’assuré peut faire valoir certains moyens de défense pour échapper à la
déchéance, parmi les quels la renonciation de l’assureur à invoquer la déchéance.
Cette renonciation doit être non équivoque et faite en connaissance de cause.
(La renonciation suppose la connaissance par l’assuré de la faute de l’assuré. Elle peut être déduite de
la désignation d’experts pour évaluer le préjudice réparable)
L’article 7 prévoit dans son avant dernier alinéa, la possibilité pour l’assuré de prouver que le
manquement à son obligation était dû à un cas de force majeure ou à un cas fortuit.

Paragraphe 2 : Les obligations de l’assureur :


Le règlement du sinistre

Il est important de déterminer l’objet, le montant de la prestation de l’assureur en cas de sinistre(1) et


les créanciers du règlement (2).

1. Objet et montant de la prestation de l’assureur


Aux termes de l’article 10, al 1 er CA: « lors de la réalisation du risque ou à l’expiration du contrat,
l’assuré est tenu de payer dans le délai convenu l’indemnité ou la somme fixée au contrat.
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L’obligation de l’assureur devient exigible par la réalisation du sinistre.
L’objet de la prestation peut consister dans le paiement d’une somme d’argent.
Prestation pécuniaire dans les assurances de personnes « Les sommes assurées sont fixées par
les parties au contrat ». (Art 34 CA). Ce ci s’explique par le caractère forfaitaire de ces assurances.
Les assurances de dommages sont régies par le principe indemnitaire.
La prestation de l’assureur sera déterminée donc en fonction du préjudice subi.
L’assureur peut parfois se réserver la possibilité de faire réparer le dommage en nature (dans ce cas, il
paiera directement le tiers chargé d’effectuer les réparations)
Le règlement du sinistre par l’assureur, doit avoir lieu « dans le délai convenu» (article 10).
En matière d’assurance dans le domaine de la construction le délai a été fixé par la loi (délai de 100
jours à compter de la date de la construction des dommages, faite par l’expert conformément à l’article
98 alinéa 2 du code des assurances).
En cas de retard dans le paiement « les sommes non versées produisent intérêt de plein droit au taux
de l’intérêt légal tel qu’il est fixé par la législation en vigueur (article 10 al 2 CA).
Dans les assurances assistance, l’obligation de l’assureur peut consister dans la mise à la disposition du
bénéficiaire du contrat d’assistance d’une aide, lorsque celui-ci se trouve en difficulté par suite à la
survenance d’un événement fortuit dans les cas et dans les conditions prévues par le contrat (article 33
du code des assurances).
Prestation en nature

2. La détermination du créancier de la prestation


Le créancier de la prestation est le plus souvent l’assuré souscripteur du contrat.
En cas de décès de l’assuré ou d’aliénation de la chose assurée l’assurance continue de plein droit au
profit de l’héritier ou de l’acquéreur ou qui il appartiendra…
Dans ces cas le créancier est l’héritier ou le nouvel acquéreur.
Des tiers au contrat d’assurance, peuvent également avoir droit à l’indemnité d’assurance.
Il s’agit des bénéficiaires d’une assurance pour compte, des bénéficiaires d’une assurance sur la vie en
cas de décès, des victimes dans les assurances de responsabilités et des créanciers hypothécaires ou
privilégiés ayant une sûreté sur la chose assurée.
L’article 20 du code des assurances prévoit à cet effet que « les indemnités dues à raison des contrats
d’assurances sont attribuées, sans qu’il y ait besoin de délégation expresse, aux bénéficiaires, et aux
créanciers privilégiés ou hypothécaires suivant leur rang qui ont informé l’assureur de leurs droits
avant le règlement de ces indemnités ».

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Le créancier de la prestation est tenu conformément aux règles de droit commun d’apporter la preuve
de l’existence de l’assurance et de la réalisation du sinistre qui doit bien évidement être compris dans
la garantie dûe par l’assureur.

Section 2 : l’exécution en justice


Le sinistre peut être réglé à l’amiable.
Il est également possible de recourir à l’arbitrage, soit en vertu d’une clause compromissoire, ou en
vertu d’un compromis lorsqu’un litige est déjà né.
A défaut d’accord entre les parties, c’est à la justice de trancher le litige conformément aux
dispositions des articles 13 et 15 du code des assurances relatives à la compétence et à la prescription.

Paragraphe 1 : Les règles de compétence :


La compétence d’attribution
La compétence territoriale
1. La compétence d’attribution
Ce sont les juridictions civiles qui sont compétentes pour régler les litiges en matière d’assurance.
Conformément au cpcc*, lorsque la demande n’excède pas 7000 dinars l’action est du ressort du juge
cantonal. Dans le cas contraire c’est au tribunal de 1ère instance de statuer.
Remarque : Compétence exceptionnelle des juridictions pénales lorsque la victime d’un accident
corporel causé par un véhicule terrestre à moteur se constitue partie civile devant la juridiction pénale.

2. La compétence territoriale :
Conformément aux dispositions de l’article 13 C.A, pour les actions dérivant du contrat d’assurance, le
tribunal compétent est celui du domicile de l’assuré dés lors que l’action est engagée par l’assureur.
(Il s’agit d’une disposition conforme aux règles de droit commun)
Par contre, lorsque l’action est engagée par l’assuré, celui-ci peut saisir soit le tribunal du lieu de son
domicile, soit celui du lieu du domicile de l’assureur, soit le tribunal du lieu ou se trouvent les meubles
objets du contrat d’assurance, soit le tribunal du lieu ou s’est produit le dommage.
Le législateur à prévu une exception en matière d’immeubles.
Aux termes de l’article 13-2ème CA l’action est dans ce cas « portée devant le tribunal du lieu de la
situation des immeubles concernes»
Il s’agit d’une exception qui vise à faciliter les expertises de l’immeuble sinistré.

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Paragraphe 2 : La prescription :

Conformément aux dispositions de l’article 14 CA toutes actions dérivant d’un contrat d’assurance
sont prescrites dans un délai de deux ans à compter de l’événement qui y donne naissance.
Ce délai concerne les actions en nullité et en résiliation du contrat d’assurance. Il s‘applique également
aux actions en paiement des primes intentées par les assureurs.
Les actions des assurés et bénéficiaires après sinistres obéissent au même délai.
Remarque : ce délai et inapplicable aux actions du tiers victime contre l’assuré et à l’action
subrogatoire intentée par l’assureur contre le tiers responsable du sinistre application des délais de
droit commun
* Cpcc : code de procédures civiles et commerciales

1. Le calcul du délai de 2ans


La prescription biennale commence à courir le jour de l’événement (ex : jour du sinistre, échéance de
la prime).
En cas de réticence, omission dans la déclaration du risque couru, ce délai ne court que du jour où
l’assureur en a eu connaissance.
L’article 14 al 2 précise qu’en cas de sinistre, le délai ne court que du jour où les intéressés en ont eu
connaissance, s’ils prouvent qu’ils l’ont ignoré jusque-là.
(C’est une disposition applicable au cas de l’ignorance du fait dommageable, et aussi aux
conséquences futures d’un accident connu.)
L’article 14 ajoute dans son alinéa dernier, quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le
recours d’un tiers, le délai de prescription ne court que du jour ou ce tiers a exercé une action en justice
contre l’assuré ou a été indemnisé par ce dernier.
Solution critiquée par la doctrine : le législateur aurait dû retenir comme point de départ de la
prescription, la date de toute réclamation amiable ou judiciaire faite par le tiers.
Il convient d’ajouter enfin que les parties ne peuvent pas modifier en principe le délai de la
prescription.

2. Suspension et interruption de la prescription


Suspension de la prescription:
Le droit des assurances ne présente aucune spécificité à cet égard. Il s’en suit que ce sont les règles de
droit commun qui reçoivent application.

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Il s’agit en l’occurrence des dispositions de l’article 393-5 du coc qui prévoit la suspension de la
prescription « Lorsque le créancier s’est trouvé en fait dans l’impossibilité d’agir, et par exemple dans
le cas ou en raison de la vacance des tribunaux, ou d’une autre cause indépendante de sa volonté, il n’a
pu exercer son action dans le délai établi pour la prescription.
L’interruption de la prescription :
L’article 15 du CA décide que la prescription peut être interrompue par les procédés de droit commun,
et par des modes spécifiques à l’assurance.
 Procédés de droit commun
Les dispositions des articles 396 et 397 COC reçoivent application en matière d’assurance.
Aux termes de ces articles la prescription peut être interrompue par le débiteur ou par le créancier.

Interruption de la prescription par le créancier


L’article a prévu 3 procédés d’interruption de la prescription.
 Toute demande judiciaire ou extra judiciaire, ayant date certaine qui constitue le débiteur en
demeure d’exécuter son obligation, même lorsqu’elle est introduite devant un juge incompétent ou que
l’acte est déclarée nul le pour vice de forme.
 La demande d’admission de la créance à la faillite du débiteur.
 Un acte conservatoire ou d’exécution entrepris sur les biens du débiteur, ou toute requête afin d’être
autorisé à procéder à un acte de ce genre.
Interruption de la prescription par le débiteur
Aux termes de l’article 397 COC, la prescription est également interrompue par tout acte par lequel le
débiteur reconnait le droit de celui contre lequel il avait commencé à prescrire. (Ex : paiement d’un
acompte, lorsque ce paiement résulte d’un acte ayant date certaine, s’il demande un délai pour payer,
s’il fournit une caution ou autre garantie, s’il oppose la compensation à la demande de paiement du
créancier...)
 Procédés spécifiques à l’assurance
L’article 15 à prévu deux procédés :
1- la désignation d’expert à la suite d’un sinistre. ( :désignation faite à l’amiable ou par voie
judiciaire).
2- la lettre recommandée pour l’action en paiement de la prime : la mise en demeure interrompt la
prescription.
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