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Section I – Les Textes Fondamentaux:

Le droit budgétaire est encadré par des textes fondamentaux ou trois sources essentielles au droit du budget et qui sont : La constitution
tunisienne, la LOB et la LF. => « le principe de l’autorisation budgétaire » consacré par la constitution est la base du droit budgétaire, qui renvoie à
une loi organique qui a pour objet la loi de finance.
Premier paragraphe – La constitution consacre le principe de l’autorisation budgétaire :
Définition du « Principe de l’autorisation budgétaire » : se fond sur la séparation des pouvoirs et a pour objet l’autorisation du parlement au
pouvoir exécutif à percevoir les recettes néssécaires à la couverture des charges de l’Etat et aux dépenses qui en découlent.       
A. L’autorisation des recettes publiques par le parlement :
Point historique – l’autorisation des recettes publiques par le parlement est une revendication qui s’est exprimé au cours de l’histoire pour
revendiquer le pouvoir absolu des rois  : L’organisation politique issue d’une monarchie se fondait sur l’idée que toutes les richesses du
royaume de l’ensemble du territoire appartenaient au roi, ainsi il n’avait pas besoin particulièrement de payer des impôts. A cette époque-
là, on ne prélevait pas beaucoup d’impôt qu’on cas de guerre où on demander aux citoyens une impôt extraordinaire pour financer cette
guerre.
En Angleterre et plus précisément avec le roi « Jean sans terre », la situation à commencé a devenir abusive incitant les seigneurs du
royaume a ne plus payer leurs impôts et faisant ainsi pression sur le roi pour qu’il reconnaisse certains droits. Cette reconnaissance a pris la
forme d’un texte historique au nom du « Magna Carta » (1215) qui soumettra à l’approbation des barrons toutes décisions relatives à la
création ou l’augmentation des impôts.    Il appartient au conseil commun des barons anglais d’autorisé ou de refuser un impôt proposer par
le roi.
Le principe du consentement du peuple à l’impôt - Les membres du parlement représentent le peuple, représentant ainsi sa volonté.    Le
parlement s’exprime à travers la loi = « L’expression de la volonté général ». Cependant seul la loi peut exprimer le principe de légalité fiscale
et le principe de l’égalité financière.
a) Le principe de légalité fiscal :
Le parlement dispose de la compétence exclusive d’établir l’impôt, en contre partis on trouve la soumission au devoir fiscal.
i.          La constitution consacre le devoir fiscal : ii. La constitution consacre l’établissement de l’impôts par le
Article 10 de la constitution de 2014 - « L’acquittement de l’impôt parlement :
est la contribution aux charges publiques conformément à un Le parlement dispose d’une compétence très élargis en matière fiscale ;
système juste et équitable constitut un devoir » d’après l’article 50 de la constitution de 2014; puis-ce qu’il est le seul a
Article 16 de la constitution de 1959 – « L’acquittement de l’impôt pouvoir régir les lois ordinaires relatifs à la détermination de l’assiette des
est la contribution aux charges publiques conformément à un impôts et contributions, de leurs taux et des procédures de leurs
système juste et équitable constitut un devoir »  recouvrement ;d’après l’article 65 de la même constitution.
 Les deux constitutions de 2014 et 1959 consacre le devoir du  Assiette de l’impôt : la matière imposable ou la richesse dont
citoyen à contribuer au système fiscal. on prélever les parts. Ex. TVA est assis du la valeur ajoutée des
 La lutte contre l’évasion fiscal est constitutionalisée dans la biens.
constitution de 2014 (dans un contexte révolutionnaire dénonçant  Procédures de couvrement : l’ensemble des actes juridiques et
l’injustice fiscale et la passivité de l’Etat envers les fraudeurs) des opérations matérielles visant à obtenir le payement de
l’impôt
 L’élargissement des compétences du parlement : La
constitution de 2014 à élargis la compétence du parlement en
matière fiscale renfonçant ainsi le principe de légalité fiscal. Par
rapport à la constitution de 1959, qui avait limité la
compétence du parlement aux impôts de l’Etat.

b) Le principe de légalité financière :


La compétence du parlement ne se limite pas seulement qu’au domaine fiscal mais elle prend en charge le domaine financier.
Article 65 de la constitution de 2014 – « Sont pris sous forme de loi ordinaire les textes relatifs au régime d’émission de la monnaie, aux
emprunts et aux engagements financiers de l’Etat. »
Article 67 C.2014 – « soumission des traités relatifs aux engagements financier de l’Etat à l’approbation de l’ARP / Entré en vigueur
qu’après leurs ratifications. »
Définition de la légalité financière : L’acte de soumettre au parlement pour autorisation et pour contrôle un ensemble de caractère
décisions à caractères financiers.
B. L’autorisation des dépenses qui découlent des recettes publiques :
Définition de l’autorisation des dépenses  : Un contrôle de nature politique, effectué par le parlement sur l’action financière de l’Etat. Celui-ci
est consacré par la constitution et prévoit également ses limites.

a) L’étendu du contrôle des dépenses par le parlement : b) Encadrement du contrôle des dépenses par le parlement :
Le droit reconnu au peuple et a ses représentants de contrôler
l’utilisation du produit de impôts et de leurs contributions par le
pouvoir exécutif.
 L’art 14 de la déclaration de l’homme de 1974, prévoit que
tous « les citoyens ont le droit de constater par eux même
ou par leurs représentants la nécessité de la contribution
publique, de la consentir librement dont suivre l’emploi »
L’autorisation des recettes par le parlement ne suffit pas, puis-ce
que le consentement de l’impôt s’accompagne du consentement
des dépenses publiques => l’autorisation des dépenses est le
prolongement de l’autorisation des recettes. Le contrôle doit se faire dans le ≠ dans le cadre de l’exécution du
 L’article 66 de la constitution de 2014 – « autorise les cadre du respect de l’équilibre droit de l’amendement
ressources et les dépenses de l’Etat conformément aux budgétaire. (modification d’articles du projet
dispositions prévus par la LOB +    ARP adopte les projets de de la LF), les parlementaires ne
loi de finance »  doivent pas porter atteinte aux
équilibres financiers arrêtés dans
la loi de finance.
Les délais => le projet de la loi de
finance doit être présenté à ≠ Délais insuffisant, même avec
l’assemblée au plus tard le 15 la prolongation de ceux-ci par
octobre, adopté au plus tard le rapport à l’ancienne LOB = plus le
10 décembre et promulgué avant délai d’examen sera limité moins
le 31 décembre. le contrôle sera efficace.

Deuxième paragraphe – La LOB détermine les modalités de l’autorisation budgétaire :


Définition d’une LOB : est une norme prévue par un texte supérieur ; La Constitution ; destiné à le compléter et a en fixé les modalités
d’application. Elle se situe dans la hiérarchie des normes entre la constitution et les lois ordinaires, occupant ainsi une place privilégiée car elle
vient compléter les dispositions de celle-ci. Elle détermine aussi les matières qui doivent en faire l’objet. L’adoption de la LOB se fait selon une
procédure plus complexe que celle de la loi ordinaire, son adoption nécessite une majorité absolue des membres de l’assemblée. => conditions
nécessaires pour lui donner une grande stabilité et pour en faire un texte entouré d’un grand respect.
1ère LOB en Tunisie : loi N°1-60, du 12 Mars 1960, elle a été abrogée par la loi organique N°67-53 du 8 décembre 1967. Resté en vigueur jusqu’en
2019 où elle a été abrogée par la LOB de 2019 qui correspond à l’esprit de la constitution de 2014.
La LOB du 13 février 2019 :   
Préparation : Le retard du délai d’adoption peut s’expliquer Nouvelle politique « La gestion budgétaire par objectif »
Sa préparation par le gouvernement avait par : ou «la soutenabilité du budget » :
débuté en 2012, puis arrêté par le conseil - L’encombrement du parlement, suite à la - Gérer la problématique de la rareté des ressources par
des ministres le 13 novembre 2015 et multitude des projets de lois rapport à l’augmentation des charges.  Elle consiste à
ensuite déposé à l’ARP le 20 novembre - La réforme radicale apportée sur la LOB => réaliser les objectifs prioritaires des politiques
dans la même année. Son adoption se fut réforme du cadre financier de l’Etat, la publiques en utilisant le mieux possible le peu de
4 ans après en 2019. comptabilité publique, rôle du parlement, ressources disponibles qui sont insuffisante. =>
rôle de la cour des comptes. « Dépenser moins, mais dépenser mieux ».
- Optimisation des ressource disponibles en les utilisant
selon la priorité du gouvernement, qui sont ses
engagements envers ses fonctionnaires, ses
fournisseurs et ses bayeurs de fond.
 La bonne gestion des deniers publiques (Art.2
de la LOB de 2019)
- Politique différente de celle de 1967, qui mettait en
avant les dépenses et les besoins de la population, puis
prenait en considération les ressources. Recourant
dans la plupart du temps aux emprunts pour recouvrir
les dépenses non couvertes.

Troisième paragraphe – La loi de finance constitue l’expression de l’autorisation budgétaire :


Analyse de l’article 3 de la LOB-2019  :    La loi de finance peut prendre plusieurs formes, ainsi sont considérés lois de finances la loi de finance de
l’année, la loi de finance rectificative et la loi du règlement du budget.
A. La loi de finance de l’année :
Article 4 de la LOB-2019 l’a défini : «la loi de finance prévoit pour chaque l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat arrête
l’équilibre budgétaire qui en résulte et précise leurs natures et leurs répartitions. Elle les autorise (les ressources et les charges) dans le
cadre des plans de développements du budget économique et dans le cadre du budget à moyen terme conformément aux objectifs et aux
résultats attendus des programmes prévus par ladite loi et sur la base des équilibres généraux. » 
a) La définition de la loi de finance : b) Le domaine de la loi de finance :
Article 4 LOB.2019 => une définition législative, qui a pour objet de +++ La loi de finance ne concerne que le budget de l’Etat (principe) :
souligner les caractéristiques essentielles de la loi de finance.  Les budgets des autres personnes morales qui ne sont pas l’Etat ne
Un acte d’autorisation des prévisions budgétaires (recettes-dépenses), figurent pas dans le budget : les EPA, les EPNA et EP disposent d’une
une autorisation qui doit être antérieur à l’exercice budgétaire auquel autonomie administrative et financière, ayant ainsi leurs propres budgets
elle se rapporte d’intervenir au plus tard le 31 décembre. cependant ils restent liés au budget de l’Etat puis-ce qu’elle les finance à
 Définition qui se fonde sur les principes budgétaires (annualité, unité, travers le versement de subventions d’investissement, autant
spécialité des crédits et l’équilibre budgétaire) qu’actionnaire et même en agissant entant que puissance publique en
 Une définition qui s’inscrit dans le cadre de la gestion budgétaire par leur versant des subventions d’investissement et d’équilibre.     
objectif (la GBO) => Art. 1 évoque que l’autorisation budgétaire doit  Exception au principe : les budgets des EPA sont rattachés par ordre du
porter sur des objectifs et sur les résultats de programmes => une législateur au budget de l’Etat malgré leurs autonomies. Un
traduction d’une politique publique déterminé. rattachement causé par l’insuffisance de leurs ressources.
 « La LF prévoit l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat » (Essentiellement financier par des subventions d’équilibre)
(art.4)    => L’art. 10 LOB.2019 ajoute que la loi de finance se limite  La structure du budget comprends 3 comptes principaux : Le compte
seulement aux dispositions relatives aux charges et recettes de l’Etat. des différents ministères et organes de l’Etat qui n’ont pas la personnalité
 Le budget doit prévoir toutes les ressources nécessaires à la juridique distincte de celle de l’Etat, les comptes d’affectations et les
couverture de tous les besoins ; de différentes natures ; des services comptes des EPA.
de l’Etat => dépenses liées aux fonctionnements des administrations
publiques centrales et déconcentrés et des établissements publics +++ La loi de finance a un objet exclusivement financier :
administratifs (1ère catégorie), aux interventions de l’Etat dans le  L’article 10 de la LOB : « se limite aux seules dispositions relatives aux
domaine économique et sociale (2 ème catégorie) et liées aux ressources et aux charges de l’Etat » => il ne peut y avoir que les
ème
emprunts qui doivent être remboursés (3 catégorie). dispositions propres à la loi de finance sinon elles seront considérées
comme étant des « Cavaliers Budgétaires » 
Déf. des cavaliers budgétaires : toutes dispositions qui ne concernent pas le
domaine de la loi de finance est étrangère par nature a cette loi.

C) La loi de finance rectificative (complémentaire) :


Définition dans l’article 5 LOB.2019 : « la loi de finance rectificative modifie en cours d’année la loi de finance de la même année »
 La correction des prévisions de la loi de finance initiale, adaptant ainsi le contenu aux changements réalisés par une nouvelle
conjonctures d’ordre politique, économique, sociale ou financier.
 Celle-ci agit sur les composants budgétaires soit en les augmentant soit en les diminuants. Elle peut aussi soit ouvrir de nouveaux
crédits ou soit annulés certaines autorisations.
 Informer les représentants de l’ARP de tous les bouleversements financiers survenus
 Une fonction politique : intervenir après des élections ou un changement de majorité au parlement ou encore un remaniement
gouvernemental (ministériel).
Procédures – Article 47 LOB.2019 : « l’assemblé des représentants du peuple adopte le projet de la loi de finance rectificative dans un
délais maximum de 21 jours à partir de la date de sa transmission par le chef du gouvernement, cette approbation doit précéder celle de
la loi de finance de l’année. »
 Le législateur crée un lien et un enchainement entre la loi de finance rectificative et initiale, permettant aux députés d’exploiter la LF
rectificative pour mieux discuter des prévisions de la LF initiale de l’année d’après.
D) La loi du règlement du budget :
Définition du projet de la LRB dans l’article 65 LOB.2019  : « l’assemblé des représentants du peuple adopte le projet de la loi de finance
rectificative dans un délais maximum de 21 jours à partir de la date de sa transmission par le chef du gouvernement, cette approbation
doit précéder celle de la loi de finance de l’année. » 
 Permet de faire le bilan de l’exécution du budget, permettant de mesurer l’écart entre ce qui été prévu et autorisé de ce qui a été
exécuté.

1- Textes règlementaires 2- Textes règlementaires relatifs à la mise en 3- Textes règlementaires relatifs a 4- Textes règlementaires relatifs à la
relatifs a l’encadre de la œuvre de l’autorisation budgétaire : l’encadre de la procédure en œuvre de l’autorisation budgétai
procédure budgétaire : budgétaire :
- L’article 52 de loi organique du budget de - L’article 52 de loi organique du budge
- Arrêté ministériel du 2019 => Procédure de l’exécution du - Arrêté ministériel du ministre de 2019 => Procédure de l’exécution
ministre de la finance du budget la finance du 15/03/2019 relatif budget
15/03/2019 relatif à la  Cette procédure est définie par l’étape à la fixation du calendrier et des  Cette procédure est définie par l’é
fixation du calendrier et nécessaire qui permet de faire la étapes à la préparation du projet nécessaire qui permet de fair
des étapes à la préparation transition entre le vote des crédits par la de la loi de finance => transition entre le vote des crédits
du projet de la loi de loi de finance et leurs exécutions dans le Préparation et l’exécution de la la loi de finance et leurs exécu
finance => Préparation et budget. loi de finance dans le budget.
l’exécution de la loi de
finance - L’exécution des budgets repose les actes - Arrêté ministériel du ministre de - L’exécution des budgets repose les a
réglementaires et les arrêtés ministériels : la finance du 10/04/2019 relatif réglementaires et les ar
- Arrêté ministériel du  Le transfert de crédit entre les missions à la nomenclature des dépenses ministériels :
ministre de la finance du fait l’objet d’un décrêt gouvernemental de l’Etat => La Nomenclature (la  Le transfert de crédit entre
10/04/2019 relatif à la  Les virements de crédits entre les classification des dépenses du missions fait l’objet d’un dé
nomenclature des programmes d’une mission fait l’objet budget de l’Etat) gouvernemental
dépenses de l’Etat => La d’un arrêté du ministre des finances.  Article 2   Les virements de crédits entre
Nomenclature (la  Article 3 programmes d’une mission fait l’o
classification des - Il existe d’autre actes réglementaires d’un arrêté du ministre des financ
dépenses du budget de pouvant être pris au cours de l’année
l’Etat) budgétaire : - Il existe d’autre actes réglement
 Article 2   Transfert de crédit entre missions qui pouvant être pris au cours de l’an
 Article 3 sont pris par décret gouvernemental budgétaire :
 Virement de crédit entre les  Transfert de crédit entre mission
programmes d’une même mission sont pris par décret gouvernemen
 Section II – Les Textes d’application :  Virement de crédit entre
programmes d’une même mission

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