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Il ne peut, si tant soit peu, apporter des réponses à toutes les questions. Plus
modestement, il offre à la réflexion quelques bribes de certitudes et surtout, obéit
au réalisme qui caractérise cette discipline.
Aussi, est-il conçu d'une manière pratique, complété par les études des cas qui
éclairent les développements théoriques.
Il fournit, par ailleurs à l'usage des étudiants les connaissances concrètes qui
leur seront demandées dans le monde professionnel. Il constitue en outre un
outil de gestion indispensable pour les agents ou cadres désireux d'acquérir les
notions essentielles de cette branche de droit et de s'ouvrir progressivement à
d'autres horizons scientifiques qu'exigent l'exercice de leurs responsabilités et le
déroulement de leur carrière.
A. : Arrêté
A.D. : Arrêté Départemental
AM : Arrêté ministériel
Art. : Article
B.F.I. : Base Forfaitaire d'Imposition
BIC(Précompte): Bénéfice Industriel et Commercial (Précompte)
IF. : Impôt foncier
ICA : Impôt sur les Chiffres d'Affaires
CCL III : Code Civil Livre III
CNE : Centre National d'Expertise
ISCMH : Impôt sur la Superficie des Concessions Minières et
d'Hydrocarbures Franc Congolais
DGI : Direction Générale des Impôts
FC : Franc congolais
Ff : Franc fiscal
IPR : Impôt Professionnel sur les Rémunérations
IRL : Impôt sur le Revenu Locatif
IRM : Impôt sur le Revenu Mobilier
O.C.D.E. Organisation du Commerce et du Développement
: Economique
OFIDA : Office des Douanes et Accises
O.L. : Ordonnance-Loi
PME : Petites et Moyennes Entreprises
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
Cours de Droit Fiscal/2005 3
INTRODUCTION GENERALE
SECTION I: DÉFINITION DU DROIT FISCAL, SES SOURCES ET SA
PLACE DANS L’ORDONNANCEMENT JURIDIQUE
A. Définition
Le mot "Fisc" d'où est tiré l'adjectif "fiscal" vient du latin "Fiscus" qui signifie
"Panier"1. Dans la Rome antique, il désignait une sorte de panier (ou de
corbeille) dans lequel on récoltait l'argent que les citoyens romains devaient
verser pour le compte du Roi.
En outre, les impôts constituent de nos jours la ressource principale des Etats,
ainsi, pour éviter l'anarchie dans leur prélèvement, il existe dans chaque pays un
ensemble des lois et règlements qui régissent ce domaine, et le cours du droit
fiscal a pour objet d'élucider cette réglementation dont la technicité est de
notoriété publique.
Le droit fiscal peut donc être défini comme la science des règles juridiques qui
régissent les opérations de la détermination, la liquidation et le recouvrement des
impôts ainsi que celles des procédures y relatives.
B. Principes fondamentaux
1
CLAUDE (de) et AUGE P., Dictionnaire encyclopédique, Larousse, Paris, 1959, p.411
2
Idem
3
G. CORNU, Vocabulaire juridique, 4e édition, PUF/QUADRIGE, Paris, 2003, p. 900
4
G. BAKANDEJA wa MPUNGU, op.cit, p.20
5
Constitution de transition du 04 avril 2003, art. 118 9 ème tiret, J.O. n° spécial du 05
avril 2003, p. 30
Cours de Droit Fiscal/2005 4
d’une part, le gouvernement qui doit appliquer cette loi, et d’autre part, la
prolifération des taxes reconnues à l’administration dans le cadre de
l’intervention étatique.
- Principe d’ordre public : Les lois fiscales sont d’ordre public dans la mesure où
elles mettent en jeu les intérêts essentiels de l’Etat. Il découle de ce principe les
conséquences suivantes :
* L’interdiction pour l’administration de transiger sauf en vertu d’une disposition
spéciale et expresse du droit.
* Les lois fiscales s’imposent à tous, à commencer par l’administration fiscale
elle-même.
* L’administration ne peut renoncer au délai d’imposition, ni au temps écoulé
d’une prescription.
* La violation d’une disposition légale au cours du processus de l’établissement
de l’impôt entraîne la nullité de la cotisation établie.
* L’administration ne peut déroger à la loi par voie d’arrêté, de circulaire ou
d’instruction.
- Principe de territorialité de l’impôt : L’impôt est établi dans l’Etat où les biens
sont situés, où les activités sont exercées où les revenus sont réalisés.
- Principe de non bis in idem : Cela signifie qu’une même matière imposable
ne peut être frappée plus d’une fois dans le chef du même contribuable pour un
impôt de même nature.
Les lois et règlements en matière fiscale sont compilés par la DGI dans un
document appelé « code des contributions » (aujourd’hui, il faut l’appeler code
des impôts). L’essentiel des impôts contenus dans ce code ont été édictés, par
ordonnances-lois, lors de la réforme fiscale de 1969. Depuis lors, elles ont
connues plusieurs modifications de même que les textes réglementaires pris
comme mesures d’application en raison du dynamisme de la matière. Ceci
explique pourquoi le « code des contributions » a été plusieurs fois mis à
jour dont la dernière date de 1989 alors que plusieurs autres modifications ont
été opérées. D’où la nécessité d’une nouvelle mise à jour.
2° La doctrine
Sur le plan national la doctrine en matière fiscale fait grièvement défaut. Les
quelques rares publications nationales ont été complétées par celles d’autres
pays, notamment belges et françaises, les principes étant les mêmes.
3° La jurisprudence
- Droit constitutionnel qui fixe les structures politiques de l’Etat, c’est à dire, celles
des organes politiques ou dirigeants et les structures géographiques.
* Régler les rapports entre l’Etat et les particuliers. Dans cette sous branche,
on peut citer :
- Droit fiscal qui réglemente la façon l’Etat devrait percevoir des impôts ;
- Droit pénal qui régis la façon dont les pouvoirs publics devraient réprimer les
infractions …
2° Le droit international.
a) Le droit international public qui règle les rapports entre les différents Etats en
fixant les droits et les devoirs de chacun d’eux les uns envers les autres ;
b) le droit international privé qui réglemente les rapports entre les particuliers de
nationalité différente.
On distingue le droit international privé proprement dit qui règle les rapports de
nature purement civil et d’autres branches plus spécialisées tels que le droit du
commerce international, le droit international du travail, le droit fiscal
international…
L'impôt ne date pas d'aujourd'hui. Sa naissance est liée à une certaine forme de
société étatique. Le texte le plus ancien traitant de l'impôt est situé au troisième
millénaire avant Jésus-Christ, à l'époque sumérienne, brillante civilisation qui
servit de point de départ à l'empire babylonien6.
6
TROTABAS et J.M. COTTERE, Droit Fiscal, 3ème édition, Dalloz, Paris, 1987, p.343
Cours de Droit Fiscal/2005 7
Plusieurs années avant J.C. les romains prélevaient déjà l’impôt si bien que ce
dernier a pu dire donner à César ce qui est à César.
Ensuite dans la phase libérale classique, l'Etat considérait les impôts comme un
mode exceptionnel de couverture des dépenses publiques. Il était neutre dans
les affaires économiques et sociales et ne s'occupait que des tâches essentielles
comme la Police, la Diplomatie, … L'impôt aussi était marqué par ce caractère
de neutralisme et n'avait qu'un rôle financier à jouer, du reste limité aux seules
dépenses publiques nécessaires.
Les auteurs proposent plusieurs définitions de l’impôt selon que l’on met l’accent
sur l’un de ses aspects.
Mais la définition classique est celle de Gaston Jeze, l’un des plus grands
financiers du 18è siècle que les auteurs modernes n’ont jamais contredit sur le
plan de fond.
7
TROTABAS et COTTERE J.M.,op.cit, p.7
8
G. BAKANDEJA wa MPUNGU, Droit des finances publiques, Ed. Noraf, Kinshasa,
1997, p.59
9
Jeze Gaston, Cité par. DUVERGER M., Finances publiques, 11ème édition, PUF, Paris,
1988, 125
Cours de Droit Fiscal/2005 8
- Lorsque Gaston Jeze dit que l'impôt est payé "sans contrepartie". Cette
affirmation est partialement correct. Ainsi, sans le contredire sur le fond nous
estimons qu'il faut ajouter une précision à cet élément de la définition car dans
une certaine mesure, l'impôt comporte toujours une contrepartie. En effet, en
payement de l'impôt, le contribuable bénéficie en contrepartie (de la part des
pouvoirs publics) de la sécurité et de bien d'autres services publics, seulement,
cette contrepartie n'est pas déterminée et il n'y a pas proportionnalité entre le
service reçu et l'impôt payé;
- Si au 19è siècle l'impôt était uniquement payé "en vue de la couverture des
charges publiques" mais, certains impôts modernes servent surtout d'instrument
d'interventionnisme de l'Etat dans la vie économique et social. Il faut donc tenir
compte de cet aspect dans la définition.
Après ces mises au point, nous pouvons définir l'impôt comme « une
prestation pécuniaire requise de personnes physiques ou morales de droit
privé voire de droit public, d'après leurs facultés contributives par voie
d'autorité; à titre définitif et sans contrepartie déterminée en vue de la
couverture des charges publiques ou à des fins d'interventionnisme de
l'Etat ».
Cet élément veut dire que le contribuable doit payer l'impôt en fonction de ses
capacités et en fonction des charges supportées.
Cours de Droit Fiscal/2005 9
- L'impôt est payé en vue de couvrir les charges publiques ou à des fins
d'interventionnisme de la puissance publique.
Cela signifie que l'impôt sert non seulement à financer les services traditionnels
mais permet aussi à l'Etat d'intervenir dans la vie économique et sociale.
- La certitude : L'impôt doit être certain et non arbitraire, ce qui veut dire que
l'époque, le mode de perception et le taux doivent être déterminés à l'avance.
- L'économie : L'impôt doit être établi de manière à retirer des poches des
contribuables aussi peu que possible au-delà de ce qu'ils gagnent.
La classification traditionnelle est celle qui est faite entre l’impôt direct et l’impôt
indirect.
10
G. BAKANDEJA wa MPUNGU, op.cit, p.60
Cours de Droit Fiscal/2005 10
Certains auteurs ont tenté de les définir. Ainsi pour COZIAN : l'impôt direct est
celui "qui est assis sur des données constantes, revenu ou capital, ce qui en
permet la perception à intervalles réguliers, une fois par an en principe" tandis
que l'impôt indirect lui, "porte sur les faits intermittents, les dépenses et sa
perception se produit tout au long de l'année".11
Pour le Professeur Mathias BUABUA wa KAYEMBE : l'impôt direct est celui dont
la charge demeure définitivement supportée par celui qui en est assujetti, le
contribuable n'ayant pas la possibilité de la répercuter sur autrui tandis que
l'impôt indirect est celui dont la charge est répercutée sur autrui.12
Il faut reconnaître qu'en pratique il n'est pas aisé de déterminer les impôts direct
et indirect quand on sait qu'à l'heure actuelle tout impôt peut être répercuté sur
un sujet de droit autre que le contribuable, légalement ou illégalement.
Nous estimons que la meilleure distinction entre ces deux types d'impôt devrait
s'apprécier au regard d'un certain nombre des critères. Notamment :
A travers le critère de l'incidence ou de la répercussion légale : « est considérée
comme contribution directe; celle qui ne peut être légalement répercutée
dans le prix » parce qu'elle est en droit, supportée et payée par la même
personne, tandis que : « est considérée comme contribution indirecte celle
qui est légalement répercutable dans les prix de tel sorte que c'est
l'acheteur ou les acheteurs successifs qui en droit, la supportent ». Cette
distinction est peu satisfaisante parce que les règles de l'incidence sont
très incertaines.
11
. COZIAN M, Précis de Fiscalité des entreprises, CITEC, XIè Ed, Paris, 1991, p.2
12
. BUABUA wa KAYEMBE M, Traité de Droit Fiscal Zaïrois, PUZ, Kin, 1993, p.19
Cours de Droit Fiscal/2005 11
Le terme taxe est fréquemment employée dans un sens impropre. Ainsi l'on parle
parfois de la taxe sur le chiffre d'affaires ou de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
alors qu'il s'agit des impôts.
En fait, la taxe est le prix payé par un usager pour un service précis et déterminé
qui lui est rendu par la collectivité publique ou tout au moins mis à la disposition
du redevable. (Exemple : Taxe sur les ordures). C'est aussi "une rémunération
pour service rendu (…)"13, d'où le surnom de taxe rémunératoire donné à
certaines taxes.
- l'impôt tout comme la taxe est un prélèvement pécuniaire opéré sur les
individus pour le besoin d'intérêt public;
- les deux prélèvements sont perçus par voie de contrainte;
- l'un comme l'autre est normalement établi par la loi;
- les deux ont un caractère commun : le caractère unilatéral c'est-à-dire aucun
consentement n'est demandé ni au contribuable ni à l'usager.
- La taxe est liée à la prestation d'une contrepartie, de ce fait son importance doit
normalement être proportionnelle à celle du service rendu.
- Le caractère parfois non obligatoire de la taxe donne au redevable la liberté
d'utiliser ou non le service qui lui est offert.
Si les taxes parafiscales sont "des prélèvements opérés sur leurs usagers par
certains organismes publics ou semi-publics, économiques et sociaux en vue
d'assurer entre autres le financement autonome"14, (Ex : INPP, Syndicat); elles
ont le plus souvent un caractère absolument obligatoire en ce sens que tout
redevable ne peut s'y soustraire. D'autre part, il n'y a pas de proportionnalité
entre la redevance payée et le service rendu.
13
DUVERGER M., Finances Publiques, P.U.F., Paris, 1975 p.109
14
DUVERGER M. (1985), op.cit, p.109
Cours de Droit Fiscal/2005 12
La redevance est la rémunération pour service rendu mais qui n'est due que si la
contre-prestation est effectivement utilisée par le redevable et non pas
seulement mise à sa disposition. C'est le cas des redevances téléphoniques, de
droits d'inscription dans des universités publiques…
Les cotisations de la sécurité sociale ne sont ni des impôts, car elles sont
perçues au profit d'organismes publics, semi-publics ou privés, ni des taxes
parafiscales dans ce sens qu'elles ne peuvent être instituées que par la loi.
PREMIERE PARTIE :
IMPOTS PRÉVUS DANS LA LÉGISLATION FISCALE CONGOLAISE
La contribution réelle est une contribution qui s'applique à un bien du fait qu'il existe
et qu'il est source de revenus sans considération de la personne qui la supporte. Elle est
régie par l'ordonnance-loi n°69/006 du 10 février 1969 telle que modifiée et complétée
notamment par :
L’O-L du 5.12.1969
L’O-L du 23.12.1970
L’O-L du 09.01.1975
L’O-L du 04.10.1987
Le décret-loi n°111/2000 du 19 juillet 2000
La contribution foncière semble avoir été le tribut payé à la communauté par le détenteur
de la terre pour acquérir le droit de jouissance exclusive d'une chose commune. Elle frappe
la jouissance d'un bien immobilier ou sa propriété. C'est donc une contribution sur la
propriété immobilière qui ne doit pas être confondue avec la contribution sur le revenu
locatif (revenu immobilier).
Il sera question dans cette section de la matière imposable de la contribution foncière (§1)
des personnes imposables et celles exonérées (§2) et de quelques cas pratiques qui se
posent en rapport avec cette contribution (§3).
Cours de Droit Fiscal/2005 15
La matière imposable est "l'élément économique dans lequel l'impôt prend sa source
directement ou indirectement"15, cet élément peut être un bien, un revenu ou une
transaction. Dans le cas d'espèce, la matière imposable est un bien car elle porte sur un
fonds, bien qu'appartenant à l'Etat mais en raison d'un droit réel dont le contribuable
dispose, soit sur une propriété bâtie ou une construction, soit sur une concession non
bâtie. C'est ce que confirme la loi fiscale en précisant que la contribution foncière est
assise sur deux bases : "Les propriétés foncières bâties" et "les propriétés foncières non
bâties"16. Notons que l'expression "propriétés foncières non bâties" est incorrecte parce
que selon "la loi foncière" le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de
l'Etat17. L'Etat est donc l'unique propriétaire foncier, les particuliers ne peuvent avoir qu'un
droit réel de jouissance sur le sol appartenant à l'Etat appelé "concession". Ainsi nous
préférons le terme concession en lieu et place des "propriétés foncières non bâties". Quid
alors des propriétés bâties? Ce terme fait allusion au "bâtiment" mais le législateur n'en a
pas défini. D'après LITTRE, le terme bâtiment pris dans son sens propre et plus restreint
désigne "une construction servant à loger soit l'homme, soit la bête ou la chose "…, il ne
comprend pas les constructions qui ne sont pas destinées au logement18. Le professeur
AZAMA par contre fait une application plus extensive et estime qu'il faut considérer les
propriétés bâties comme non seulement les bâtiments dans le sens propre du terme
(maison d'habitation) mais aussi comme des éléments que la loi leur assimile (usines,
réservoirs, installations industrielles)19. Cette interprétation que nous appuyons est
conforme à celle de la loi fiscale belge qui assimile aux bâtiments, "des ouvrages, des
constructions ainsi que des installations (…) tels que les pompes à essence, les
palissades, les abris préfabriqués, les usines, (…)20. La matière imposable à la contribution
foncière a connu 3 moments forts :
15
NGUYEN CHANH TAM, Ph. DARTOU ET C. SIMON, Lexique de Droit des affaires
zaïrois, CNRP, Kin, 1972, p.178
16
O-L n°69-006 du 10 février 1969 portant contribution réelle, art 1er (code des
contributions, mise à jour de 1989)
17
Loi n°73/02 du 20 juillet 1973 dite Loi foncière, art 53
18
LITTRE, Cité par Jacques de Surey, Droit de l'urbanisme et de l'environnement, T.I.,
Bruylant, Bruxelles, 1974, p.275
19
AZAMA LANA, Droit fiscal zaïrois, CADICEC, Kinshasa, 1986, p.9
20
JACQUES DE SUREY, op.cit, p.276
Cours de Droit Fiscal/2005 16
La contribution foncière était recouverte par voie de rôle nominatif et s'obtenait sur base de
régime déclaratif suivi d'une vérification de la conformité de la déclaration. A cette époque,
la contribution foncière reposait sur une base objective : superficie de la construction ou de
la parcelle et la localisation géographique ou encore le degré d'urbanisation du lieu
déterminé en fonction des infrastructures routières des équipements de téléphone, …
Ce système arrangeait donc l'administration fiscale car elle n'était pas suffisamment
outillée pour procéder au mesurage; et même si elle devait recourir au service de cadastre,
ce dernier ne disposait pas d'agents en nombre suffisant et compétents.
D'une façon générale, ces inconvénients tournent autour des points ci-après :
les forfaits ne tiennent pas compte de la capacité contributive du contribuable. A titre
d'exemple : une villa de 150m² située dans la localité de 1er rang ne signifie pas que son
propriétaire est plus riche que celui qui a un château de 500m² ou un immeuble de
plusieurs niveaux dans la localité de 4ème rang;
les forfaits ne tiennent pas compte de charges d'entretien et des amortissements
nécessaires, au renouvellement;
les forfaits ne prennent pas en considération l'évolution rapide du coût de matériel de
construction en vue des abattements appropriés;
les forfaits n'améliorent pas nécessairement le rendement de la contribution foncière dans
la mesure où leur injustice pousse les contribuables à l'érosion fiscale;
les forfaits s'adaptent tardivement à la détérioration de la valeur de la monnaie autrement
dit, ils ne suivent pas le rythme de l'inflaion. Le forfait favorise la paresse des agents de
l'administration fiscale.
Conformément à la loi, c'est le ministre des finances qui détermine par arrêté, en fonction
de l'évolution socio-économique les différentes localités23. Ainsi, l'arrêté ministériel
n°019/CAB/MIN/FIN/97 du 08 octobre 1997 a complété et modifié le dernier classement
des localités fixé par l'arrêté départemental n°049/CAB/MIN/FIN/87 du 28 octobre 1987
comme suit :
A) Ville de Kinshasa
B) Autres provinces
Bas-Congo : Matadi : quartier Soyo (ville haute), Centre commercial (ville basse)
Katanga : Lubumbashi : Commune de Lubumbashi
Sud-kivu : Bukavu : Commune d'Ibanda
Nord-kivu : Goma : Centre commercial et résidentiel, quartier Himbi
Kasaï-oriental : Mbuji-Mayi : quartier Miba
Province orientale : Kisangani : Commune Makiso, quartier industriel Tshopo, quartier
Mangobo
A) Ville de Kinshasa
21
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 13 tel que modifié par le décret-loi
n)111/2000 modifiant et complétant l'O-L n°69-006 du 10 février 1969 relative à la
contribution réelle, art 1er .
22
Arrêté ministériel n°019/CAB/MIN/FIN/97 du 08 octobre 1997, art 1er
23
Loi n°83-004 du 23 février 1983 modifiant et complétant certaines dispositions de l'O-
L n°69-009 du 10 février 1969, art.5
Cours de Droit Fiscal/2005 19
Commune de Mont Ngafula : Cité Maman Mobutu, quartier Mama Yemo (1,50km de la
grande route depuis le triangle jusqu'au domaine Liyolo), quartier Munongo (300m de la
grande route), quartier Masanga Mbila (1,50km de la grande route depuis domaine Liyolo
jusqu'à l'avenue des écologistes).
Commune de Kintambo : quartier Jamaïque et centre commercial
Cours de Droit Fiscal/2005 20
B) Autres provinces
A) Ville de Kinshasa
Commune de Kalamu : Tous les quartiers;
Commune de Kasa-Vubu : tous les quartiers, à l'exception de ceux repris aux 1er et 2ème
rangs et le camp Luka;
Commune de Limete : quartier Musoso;
Commune de Lemba : tous les quartiers, à l'exception des quartiers Gombele, Camp Riche
et Salongo;
Commune Bandalungwa : Tous les quartiers
Commune de Kinshasa : tous les quartiers;
Commune de Barumbu : Tous les quartiers, à l'exception du quartier Bon Marché;
Commune de Lingwala : Tous les quartiers, à l'exception des quartiers Boyata et Golf;
Commune de Matete : tous les quartiers, à l'exception du quartier des Marais;
Commune de Ngiri-Ngiri : Tous les quartiers;
Commune de Masina : quartier Sans fil;
Commune de N'djili : quartiers 1, 2, 3, 4, 7 et 12;
Commune de Mont Ngafula : tous les quartiers à l'exception des quartiers Mama Yemo et
Cité Maman Mobutu.
Les autres ports et aéroports aménagés en matériaux durables.
B) Autres provinces
Selon la loi fiscale de 1969, la contribution foncière est due par le titulaire de droit de
propriété, de possession d’emphytéose, de superficie, de cession, de concession ou
d’usufruit ainsi que par des personnes occupant en vertu d’un contrat de bail, des biens
immobiliers faisant partie soit du domaine privé de l’Etat soit du patrimoine d’une
circonscription administrative.
24
Arrêté ministériel n°062/CAB/MIN/FIN/99 du 19 octobre 1999 modifiant certaines
dispositions en matière de contribution réelle, art 1 er.
Cours de Droit Fiscal/2005 22
II.1. Exemptions
b) Les immeubles affectés à l'habitation principale des personnes qui au 1er janvier de
l'année d'imposition sont âgées de plus de 55 ans et les veuves, à condition :
qu'elles occupent ces habitations principales soit seules, soit avec leurs épouses,
descendants ou ascendants soit avec toutes autres personnes de même condition d'âge
ou de situation
que leurs revenus imposables à la contribution cédulaire sur les revenus soient égaux ou
inférieurs au plafond de la huitième tranche du barème d'imposition des personnes
physiques (soit 33.600 FC comme expliqué ci-dessus)
qu'elles souscrivent une déclaration énonçant tous les éléments imposables ou exemptés.
II.2. Exonérations29
La contribution foncière n'est pas établie sur les terrains et les propriétés bâties :
25
O.L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 9
26
Idem, art. 21
27
Ibidem, art. 21
28
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 2 et 2 bis
29
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 3-5
Cours de Droit Fiscal/2005 23
Sur une même concession va-t-on imposer la partie construite et celle non construite?
R. Non. Avant l'Ordonnance-loi n°87-075 du 4 octobre 1987, il en était ainsi. La
superficie imposable de la partie non construite était déterminée "par la différence entre la
superficie totale de chaque terrain d'une part, et la superficie imposable des bâtiments ou
constructions y érigés, d'autre part" – Art 20 (ordonnance-loi n°69-006 du 10 février 1969).
Mais l'ordonnance-loi de 1987 précitée a aboli cette disposition. Actuellement la
contribution foncière frappe soit les concessions (en cas de non mise en valeur) soit les
propriétés bâties (dans le cas contraire) c'est-à-dire sur une concession où il y a une
construction, on n'impose celle-ci et non la concession.
2. La contribution foncière frappe les concessions non bâties (et propriétés bâties) en ville
ou même au village?
R. Avant 1987, seuls étaient imposables "les terrains non bâties sis dans les
circonscriptions urbaines"30. Cela se justifiait selon MPIRY OPINE du fait que cet impôt ne
doit être appliquée qu'aux secteurs du territoire urbain, où existe un cadastre et des droits
de propriété31. Toutefois l'O-L de 1987 précitée a aboli une fois de plus cette disposition,
notamment du fait que la contribution foncière à partir de cette année là n'était plus
calculée par mètre carré (sur les superficies), opération qui nécessitait la présence du
cadastre. Ainsi théoriquement pendant cette période, la contribution foncière devait être
payée indistinctement sur les concessions, quelles soient urbaines ou rurales. Mais le
décret-loi n°111/2000 vient de réhabiliter l'article 18 qui était aboli par l'O-L de 1987 avec
pour conséquence que seules les concessions urbaines sont imposables.
30
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 18
31
MPIRY OPINE, "Fiscalité et développement rural au Zaïre" in Cahiers économiques et
sociaux, vol XI, n°3 et 4, Ires, Kin, 1974
Cours de Droit Fiscal/2005 24
5. Quid de la villa?
R. Le terme villa n'est pas défini par la législation fiscale. Mais l'interprétation de la loi
n°83-004 du 23 février 1983 précisément, l'art3 qui fixe le tarif minimum forfaitaire utilisé
dans la contribution sur le revenu locatif (le tarif qui se compose en 6 tarifs allant de A et F)
permet d'affirmer qu'une villa est un bâtiment qui doit répondre aux caractéristiques
suivantes :
avoir une superficie d'au moins 200m², un raccordement en eau et en électricité
avoir un des éléments de confort suivant :
garage fermé
cave indépendante et aménagée
jardin privé
annexes couvertes et fermées
nombre d'étages supérieur à deux (pour les immeubles collectifs)
R. Le législateur parle des propriétés foncières bâties qui sont concernées par la
contribution foncière à côté des propriétés foncières non bâties sans les expliquer. Mais en
parlant des propriétés bâties, le législateur fait allusion au "bâtiment", terme qui dans le
sens restreint désigne "une construction servant à loger soit l'homme, soit une bête ou une
chose (…)"34. Il ne comprend pas dans ce sens les constructions qui ne sont pas destinées
au logement. Il désigne donc les maisons d'habitation, les appartements, les dépôts, …
Toutefois, une interprétation extensive de ce terme permet de considérer les propriétés
bâties comme non seulement les bâtisses telles qu'expliquées ci-dessus mais aussi "les
éléments que la loi leur assimile (usines, réservoirs, installations industrielles"35.
Cette conception est conforme à l'interprétation de la loi fiscale foncière belge qui assimile
aux bâtiments, des ouvrages, des constructions ainsi que des installations, ces dernières
désignant des objets ou abris qui sont placés à l'endroit où ils doivent rester mais qui n'y
sont pas produits tels que les pompes à essence, les palissades, les abris préfabriqués,
les usines, … Ainsi, le terme "propriété bâtie" recouvre les constructions d'une manière
générale c'est-à-dire des bâtisses, des ouvrages ou des installations et l'impôt frappe toute
32
AZAMA LANA, op.cit, p.8
33
P.PIRON et J.DEVOS, Code et lois du Congo belge, Tome II, Ferdinand Larcier,
Bruxelles, 1954,p.1371
34
LITTRE, cité par Jacques de Surey, Droit de l'urbanisme et de l'environnement, T.I.,
Bruylant, Bruxelles, 1974, p.275
35
AZAMA LANA, op.cit, p.9
Cours de Droit Fiscal/2005 25
partie de bâtiment indépendante pouvant faire l'objet d'une location ou d'une utilisation
distincte. Ainsi les maisons jumelles seront imposées séparément de même que les
appartements.
La contribution sur le véhicule est un impôt. Elle est différente de la taxe spéciale de
circulation routière qui, elle, est une taxe créée par l'O-L n°88/029 du 15 juillet 1988. La
contribution sur le véhicule donne lieu à l'apposition d'un timbre fiscal sur le véhicule
appelé vignette. La vignette ou le signe distinctif doit être fixé sur le véhicule d'une manière
permanente à l'abri des intempéries, à un endroit visible de l'extérieur et facilement
accessible36.
La contribution sur le véhicule frappe tous les véhicules à moteur sous réserve de
certaines exceptions. Le terme "véhicule" est utilisé ici dans le sens le plus large possible
puisqu'il ne désigne pas uniquement le véhicule automobile mais aussi tout moyen de
transport par terre et par eau et ce, quelque soit le mode de propulsion utilisé en
République Démocratique du Congo.
36
Cfr Arrêté n°55 du 29 mars 1969 sur les modalités d'application du signe distinctif
37
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art.40
Cours de Droit Fiscal/2005 26
Le terrain concédé par le Congo aux entreprises privées pour leur permettre de rechercher
ou d’exploiter le minerais et les hydrocarbures constitue l’élément sur lequel est assise la
contribution sur la superficie de concessions minières et d’hydrocarbures.
L’acte matériel d’exploitation ou de recherche en est le fait générateur
50 sengi par hectare de concession ayant pour objet le droit de rechercher à titre exclusif
une ou plusieurs substances minérales ou des hydrocarbures38
L'inflation aidant, ces "taux non indexés ont fait perdre tout leur sens à cette contribution, si
bien que cette législation est pratiquement tombée en désuétude"39. Voilà qui justifie
l'intrusion de l'arrêté ministériel n°039/CAB/MIN/FIN/98 dans ce domaine de la loi qui a
revu et indexé les taux comme suit :
l'équivalent en FC de 0,04$ US par hectare de concession ayant pour objet l'exploitation
des mines et des hydrocarbures
l'équivalent en FC de 0,02$ US par hectare de concession ayant pour objet le droit de
rechercher à titre exclusif une ou plusieurs substances minérales ou des hydrocarbures40.
On se limite à l'unité. En cas de recherche, ce taux est augmenté de 50% pour la 2ème
année, de 75% pour la 3ème année et de 100%, à partir de la 4ème année41. L'objectif
poursuivi est de ne pas perdurer les concessions ayant pour objet la recherche. Ce texte
privilégie plutôt les concessions d'exploitation des mines ou d'hydrocarbure.
38
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 54
39
M. BUABUA wa KAYEMBE, op.cit, p.63
40
L'arrêté ministériel n°039/CAB/MIN/FIN/98 du 12 novembre portant modification des
taux de la CSCMH, art 1er
41
Idem, est 1er
Cours de Droit Fiscal/2005 28
La contribution sur la superficie de concession minière et d'hydrocarbure est due par tout
titulaire d'une concession de recherche ou d'exploitation. La concession est due pour
l'année entière si les éléments existent, dès le mois de janvier.
GENERALITES
A. Notions de revenu
Il n’existe pas de définition légale de revenu sur le plan fiscal en RDC. Le législateur se
contente d’énumérer les revenus imposables.
Du point de vue fiscal le revenu est généralement considéré comme « la richesse nouvelle
du contribuable que lui procure chaque année ses biens ou son travail »42.
D’une façon plus explicite nous pouvons dire que les revenus d’un individu sont constitués
des ressources diverses qu’il tire de son travail (salaire, traitement, …) ou de son capital,
mobilier ou immobilier (loyer, dividende, intérêt, …) ou simultanément de son travail et de
son capital, c’est-à-dire des revenus mixtes (bénéfices, profits, …).
Il s’agit en principe des ressources périodiques et régulières à l’exclusion des moyens
financiers sporadiques comme des gains exceptionnels de fortune (ex. une loterie) qui en
principe ne sont pas considérés comme des revenus du point de vue fiscal.
1. Imposition cédulaire
42
COPPENS Pierre, Cours de Droit Fiscal, les Impôts sur les revenus, université de
Louvain, Faculté de Droit, 1971, p. I.
43
Idem, p. IV
Cours de Droit Fiscal/2005 30
Le grave inconvénient de ce système dans une fiscalité moderne est de ne pas tenir
compte de la situation globale du contribuable. Celui-ci ne peut imputer les pertes d’une
cédule sur le revenu d’une autre cédule ou réduire le revenu d’une cédule des charges se
rapportant à une autre cédule.
Le système d’imposition cédulaire ne permet pas, contrairement à celui d’impôt sur le
revenu global de démasquer l’ampleur des ressources des contribuables les plus fortunés.
2.Imposition globale
L’imposition globale, ou synthétique des revenus soumet à un tarif unique l’ensemble des
revenus d’un contribuable, c'est-à-dire la somme algébrique des résultats positifs et des
déficits catégoriels. C’est le système d’imposition applicable en France depuis 1917 et en
Belgique depuis 1962. Le revenu imposable embrasse « la totalité des bénéfices ou
revenus de toutes sortes que la contribution a réalisé ou dont il a disposé au cours de
l’année de l’imposition »44.
2.1. Avantages de l’imposition globale
44
LEFEBVRE Francis, Memento pratique fiscal 1985, Ed. Francis Lefebvre, Paris, 1985,
n°186
Cours de Droit Fiscal/2005 31
De ces 3 procédés d’imposition des revenus, le législateur fiscal congolais a opté pour
l’imposition cédulaire. Ainsi l’O-L n°69-009 du 10 février 1969 telle que modifiée et
complétée à ce jour organise trois contributions cédulaires sur les revenus :
contribution sur les revenus locatifs (CRL)
contribution sur les revenus mobiliers (CRM)
contribution sur les revenus professionnels (CRP)46
45
Pierre COPPENS, op.cit, p.IV
46
O-L n°69-009 du 10 février 1969 portant contributions cédulaires sur les revenus, art
1er
Cours de Droit Fiscal/2005 32
On distingue les revenus locatifs réellement encaissés ou assimilés et les revenus locatifs
forfaitaires
« Sont imposables, les revenus provenant de la location des bâtiments et des terrains
situés en République Démocratique du Congo quel que soit le pays du domicile ou de la
résidence des bénéficiaires. Sont assimilées à des revenus de location, les indemnités de
logement accordées à des rémunérés occupant leur propre habitation ou celle de leurs
épouses. »47 La CRL frappe également le profit de la sous-location totale ou partielle ainsi
que les loyers des meubles, des matériels, de l’outillage, du cheptel et de tous les objets
quelconques situés dans les mêmes propriétés en vertu de la théorie de l’accessoire48
47
, O-L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit ,art 4
48
Idem, art5
49
Ibidem, art8
Cours de Droit Fiscal/2005 33
La garantie locative n’est pas un revenu locatif et ne peut donc être retenue comme loyer
que lorsque à la suite d’un accord intervenu entre le bailleur et son locataire, elle perd son
caractère initial de garantie.50
2. Indemnité de relocation
Il s’agit de l’indemnité payée par le locataire du chef de la rupture du bail. Elle trouve sa
source dans la rupture du contrat, dans le préjudice causé au bailleur et se rattache donc à
la notion des dommages et intérêts.51 Mais malheureusement, dans la pratique il arrive
qu'elle soit imposée à tort.
C. L’assiette de la CRL
50
AZAMA LANA, Droit Fiscal Zaïrois, Cadicec, Kinshasa, 1986, p.27
51
Idem, p.29
52
Ibidem, p.30
53
Remarquons qu’il fallait un décret-loi et non un décret pour régir cette matière.
Cours de Droit Fiscal/2005 34
En vue de lutter contre les collusions entre bailleurs et locataires, la loi n°83-004 du 23
février 1983 telle que modifiée et complétée à ce jour a institué un système des bases
forfaitaires annuelles d’imposition en matière des CRL.
Ces bases sont des minima d’imposition qui se substituent aux revenus locatifs déclarés
lorsque ces derniers leur sont inférieurs. La base forfaitaire est constituée par le produit de
la surface totale développée des locaux loués multiplié par un tarif minimum au mètre
carré55. Cette base ne met pas obstacle au pouvoir de contrôle et de redressement
reconnu à l’administration fiscale. Celle-ci conserve la faculté d’imposer les revenus
réellement acquis s’ils s’avèrent supérieurs au minimum forfaitaire.56
Tarif A : équivalent en FC de 20$ US. Il est applicable aux locaux situés dans les localités
de 1ère classe affectées à un usage industriel, commercial ou résidentiel disposant, outre la
superficie bâtie supérieure à 200 m², d’un raccordement en eau et en électricité et d’un des
éléments suivants :
garage fermé ;
cave indépendante et aménagée ;
jardin privé ;
annexes couvertes et fermées ;
nombre d’étages supérieur à deux (pour les immeubles collectifs).
54
O-L n°109/2000 du 9 juillet 2000, art 5
55
Loi n°83-004 du 23 février 1983,art 2 al.1
56
Idem, art2, al.3
57
Ibidem, art4 tel que revu par l'A.M. n°021/CAB/MIN/FIN/97 du 08 octobre 1997
portant révision des bases forfaitaires d'imposition en matière de contribution sur les
revenus professionnels et locatifs. Art 1er
Cours de Droit Fiscal/2005 35
Tarif B : équivalent en FC de 15 $ US. Appliqués aux autres locaux situés dans les
localités de 1ère classe.
Tarif C : équivalent en FC de 10$ US. Applicables aux locaux situés dans les localités de
2ème rang répondant aux caractéristiques des locaux du Tarif A.
Tarif D : équivalent en FC de 8$ US. Concerne les autres locaux situés dans les localités
de 2ème rang.
Tarif E : équivalent en FC de 5$ US. Est appliqué aux locaux situés dans les localités de
3ème rang répondant aux caractéristiques des locaux du tarif A.
Tarif F : équivalent en FC de 2$ US. Concerne les autres locaux situés dans des localités
de 3ème rang.
N.B. Ces bases forfaitaires d’imposition « ne sont pas opposables aux propriétaires qui
donnent à bail leurs locaux à l’Etat ou aux établissements publics dont les seules
ressources financières sont constituées par les subventions de l’Etat ».58
Ce sont ceux qui sont désignés par le législateur comme devant payer l’impôt même s’ils
n’en supportent pas la charge. En l’espèce ils retiennent une partie de l’impôt sur les loyers
soit 20%.
Mais depuis le décret-loi n°109/2000 du 19 juillet 2000 précité, l'obligation d'effectuer des
retenues à la source est étendue à tout locataire ou sous locataire, personne morale ou
physique qui doit effectuer autant de retenues qu'il y a des paiements de loyers au
bénéfice du bailleur.59
Le même décret a instauré une "carte du locataire" délivrée par l'administration fiscale pour
constater les retenues faites par le locataire ou sous-locataire personne physique non
assujettie à la contribution professionnelle sur les bénéfices ou relevant du régime de la
patente60.
Cette carte du locataire doit être conforme au modèle défini par l'administration et porter
les mentions suivantes :
identité et adresse de la personne physique débitrice des loyers,
58
Loi n°83-004 du 23 février 1983, op.cit, art 7
59
Loi n°83-004 du 23 février 1983, op.cit, art 10 et 11 telle que modifiée par le décret
109/2000 du 19 juillet 200, art 1er
60
Idem, art 12 §2
Cours de Droit Fiscal/2005 36
Ce sont ceux qui doivent effectivement supporter la CRL. Il s'agit des bénéficiaires des
loyers et des profits de la sous-location.
Ces contribuables sont tenus d'inclure dans leurs déclarations annuelles de revenus
locatifs le montant brut des loyers qui comporte d'une part, le montant des loyers
réellement encaissés et, d'autre part, le montant des retenues à la source opérées par le
locataire ou sous-locataire.61
En fait, ils seront débiteurs de la partie de l'impôt non encore acquittée. Toutefois, les
bailleurs personnes physiques non assujetties à la contribution professionnelle sur les
bénéfices ou relevant du régime de la patente sont tenus de souscrire une déclaration
simplifiée limitée à la CRL et ont la faculté d'obtenir de l'administration un imprimé
dénommé "carte de bailleur" devant porter les inscriptions relatives aux retenues locatives
opérées périodiquement.62
61
Loi n°83-004 du 23 février 1983, op.cit, art 14 al1
62
Idem, art 14 al2 et 3
Cours de Droit Fiscal/2005 37
§3. Exemptions68
63
O-L n°69-009 du 10 février 1969, art 11
64
cfr loi n°83-004 du 23 février 1983, op.cit, art8
65
O-L n°89-016 du 18 février 1989, art 1er
66
Arrêté min. n°004/CAB/MIN/FIN/97 du 24 juin 1997, art2
67
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 11 tel que modifié par D. n°109-2000 du
19 juillet 2000, op.cit, art 1er
68
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 12
Cours de Droit Fiscal/2005 38
N.B. Les institutions, les associations, les établissements et les ASBL dont question aux
2°), 3°), 4°) et 5°) sont régis actuellement par le décret-loi n°195 portant réglementation
des associations sans but lucratif et des établissements d'utilité publique, du 29 janvier
1999 qui a aboli d'autres textes qui les régissaient jusque-là.
§1. Avantages
Depuis toujours, on avait remarqué des objections formulées contre l'application des taux
progressifs à la contribution cédulaire sur le revenu locatif. D'une part, à cause de
l'inadéquation de ce taux à la contribution cédulaire sur le revenu locatif et d'autre part, à
cause de l'exagération de taux d'imposition. En instituant le taux proportionnel de 35%, les
pouvoirs publics n'ont fait que pallier cette lacune; aujourd’hui ce taux est ramené à 22% ;
Conformément à la loi du 23 février 1983, l'administration fiscale détermine les bases
forfaitaires annuelles d'imposition qui sont les minima à substituer aux montants déclarés
lorsque ces derniers leur sont inférieurs. Le but de cette loi est de combattre la fraude
fiscale.
§2. Inconvénients
Force est de constater que le tarif minimum qui comprend 6 tarifs particuliers au niveau de
la base d'imposition forfaitaire, n'avait pas été actualisé de 1989-1991; alors que la
monnaie avait fortement dévaluée au même rythme que la progression du prix de loyer.
La retenue à la source de 20% à opérer sur le loyer n'est pas à confondre avec le taux
proportionnel de 22%.
L'étude de la contribution sur le revenu locatif dans notre pays permet de constater que
nous gardons encore un système d'imposition de revenu locatif dépassé et abandonné par
plusieurs pays étrangers. Ce système se caractérise par deux impôts distincts : l'un appelé
contribution foncière qui frappe principalement le propriétaire de tous les immeubles et
terrains; l'autre dénoncé contribution sur le revenu locatif et ne concerne que les
immeubles et terrains donnés en location.
Il serait urgent à notre avis que ces deux impôts soient fusionnés en un seul impôt foncier
basé sur le revenu cadastral ou valeur locative à l’instar des législations fiscales française
et belge.
Mais, en attendant la création de ce cadastre, les deux contributions pourraient continuer à
coexister tout en subissant des modifications destinées à les rendre plus équitables pour
les contributions et plus rentables pour le trésor public.
Monsieur Cardoso, un sujet angolais, résidant à Luanda est propriétaire d'une villa de
300m² à Masina Sans fil. Il a, en outre, deux immeubles comportant cinq appartements
chacun de 50m² à usage résidentiel. L’un est situé dans la commune de la Gombe à
Kinshasa et l’autre à côté du marché de Potopoto à Brazzaville.
Ces immeubles étant à louer, les conditions de bail qu’il exige sont les suivantes :
Cours de Droit Fiscal/2005 39
le loyer mensuel est fixé à 50$ US par appartement et 200$ pour la villa payable
semestriellement et anticipativement en monnaie locale
la garantie locative est de 3 mois
le contrat de bail a une durée de 3 ans
le locataire prend en charge la C.F.
les dépenses engagées par un locataire sur l’immeuble qu’il occupe ne sont pas
remboursables.
Au courant du mois de décembre 1998, il trouve un client pour la villa, le contrat signé
prend cours à partir du 1er janvier 1999. Au mois de février de la même année, il a reçu 7
candidats locataires pour les appartements (3 pour Kinshasa et 4 pour Brazzaville) qui ont
satisfait à ses exigences et tous les contrats signés prennent cours à partir du 1 er mars
1999. A la fin de l’année 1999, à part les C.F. payées par les locataires, ces derniers ont
supportés les charges suivantes :
Solution
A. Assujettissement des revenus locatifs réalisés par Mr Cardoso
69
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 1er
70
Idem, art 4
Cours de Droit Fiscal/2005 41
Les garanties locatives ne sont pas imposables, parce qu'elles ne sont pas des revenus
Seuls les loyers effectivement encaissés au titre de l'année 1999 seront imposés. Ainsi
l'immeuble de la Gombe n'était pas occupé toute l'année. La CRL sera appliquée sur
l'ensemble des revenus annuels proportionnellement c'est-à-dire les loyers de mars à
décembre 199971
Aucune CRL ne sera prélevée sur les appartements non occupés (3 appartements sur 5
sont occupés dans l'immeuble de la Gombe).
Les 15.000FC dépensés par un locataire pour achever les travaux de plafonnage de
l'appartement doivent être considérés comme un revenu locatif dans le chef de bailleur car
en principe cette dépense doit être sa charge. Mais elle doit être répartie sur 3 ans (la
durée du contrat de bail), chaque année devra supporter les 1/3.
Total : 138.512FC
CRL = 138.512FC x 22%=30.472FC
La CRL totale que doit acquitter Mr Cardoso pour ses immeubles de Kinshasa est de
60.517,49FC (30.044,85FC+30.472FC).
71
O-L n°69-009 du 10 février 1969, art 6 al 1er
Cours de Droit Fiscal/2005 42
La contribution cédulaire sur le revenu mobilier, est un impôt réel c'est-à-dire un impôt qui
vise à atteindre un élément économique sans considération de la situation personnelle du
contribuable. Il s'agit par ailleurs d'un impôt qui ne frappe que les revenus produits par des
capitaux mobiliers investis en République Démocratique du Congo72.
Il en résulte que les dividendes, les intérêts et les redevances produits par des capitaux
mobiliers investis à l'étranger sont exonérés de toute imposition en République
Démocratique du Congo. Ceci constitue un manque à gagner important pour
l'administration fiscale, à défaut de l'application du principe du domicile fiscal ou d'une
convention fiscale internationale.
Le revenu mobilier est la partie de l'argent encaissée au-delà du capital engagé. A partir
de ce moment, la contribution mobilière n'atteint que le profit réel qui se dégage après
utilisation des capitaux mobiliers. Il est à souligner que la nationalité ou la qualité du
bénéficiaire ou encore sa situation familiale ou sociale n'a aucune importance. Sont seules
instituées par la loi comme débitrices d'impôt, les SARL et les sociétés autres que par
actions de droit congolais et de droit étranger disposant toutefois dans le pays d'un
établissement stable au moment où elles effectuent le décaissement. L'art 13 de
l'ordonnance-loi précitée énumère les différentes sortes de revenus imposables à la
contribution mobilière. Ces revenus sont de 4 ordres :
les dividendes et les revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres
que par actions
les intérêts d'obligations et les intérêts des capitaux empruntés à des fins professionnelles
les tantièmes et
les redevances.
Le Droit fiscal étant de stricte interprétation, aucun autre revenu mobilier non prévu par
l'art 13 ne peut être soumis à la contribution mobilière.
A titre d'exemple, les intérêts produits par des capitaux empruntés à des fins personnelles;
les intérêts de titres constitutifs d'emprunts émis par les pouvoirs publics ou encore les
revenus des parts des associés actifs dans les sociétés autres que par actions ne sont pas
concernés par la contribution mobilière.
B. Caractéristiques des revenus mobiliers en Droit fiscal
72
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art2
Cours de Droit Fiscal/2005 43
- Le revenu mobilier n'est pas nécessairement un revenu perçu régulièrement. Il peut aussi
être un revenu perçu occasionnellement ou exceptionnellement;
Le revenu mobilier ne peut pas constituer un capital, il garde son caractère de revenu.
Comme nous l'avons dit ci-haut les revenus mobiliers sont de 4 ordres :
les dividendes et les revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres
que par actions
les intérêts d'obligations et les intérêts des capitaux empruntés à des fins professionnelles
les tantièmes et
les redevances.
§1. Dividende et Revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres que
par actions
A. Dividendes
Ce terme désigne la partie du bénéfice que la société distribue à ses actionnaires. Mais le
législateur précise que les revenus des actions visés comprennent " les dividendes,
intérêts (…) et tous les autres profits attribués à quelque titre et sous quelque forme que ce
soit"73. Le mot "intérêt" est associé aux dividendes puisqu'il arrive que le bénéfice distribué
comprenne 2 éléments : un intérêt fixe provenant d'obligations appelé 1er dividende et un
autre provenant d'actions appelé superdividende qui s'ajoute au 1er et dont l'importance est
variable.
L'origine des dividendes importe peu pour que la contribution mobilière soit due. Ce qui
compte c'est l'enrichissement nouveau opéré dans le chef de l'actionnaire par la
distribution des dividendes.
Ainsi, sont notamment considérés comme dividendes passibles de la contribution
mobilière;
les intérêts intercalaires ou dividendes intercalaires c'est-à-dire les revenus attribués aux
actionnaires pendant la période préparatoire qui précède l'exploitation proprement dite
d'une société et qui sont imputés sur les frais généraux;
les dividendes fictifs distribués par la société alors qu'elle n'a pas réalisé de bénéfices;
les dividendes intérimaires qui sont des dividendes qui sont répartis en cours d'exercice
mais à valoir sur ceux escomptés en fin d'exercice;
les dividendes complémentaires :ce sont ceux qui sont distribués à la suite de la restitution
par le trésor d'un supplément au titre de la contribution mobilière.
B. Conditions d'imposabilité
L'art 25 de l'O.L. de 1969 précité dispose que la contribution mobilière est due dès qu'il y a
paiement de revenus c'est-à-dire que les revenus sont effectivement distribués ou
simplement mis à la disposition du bénéficiaire. Cela implique que lorsque la société a
73
O-L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 14 al 1er
Cours de Droit Fiscal/2005 45
décidé la distribution des dividendes et a commencé le paiement effectif, si elle décide par
la suite sa suspension ou son annulation, la contribution reste tout de même due.
S'il y a une distribution faite aux actionnaires réellement en vertu de leur souscription ou en
rémunération d'un apport quelconque.
C. Revenus visés
Aux termes de l'art 14 al 1&2 de 1969, les revenus des actions et des parts y assimilées
des sociétés par action comprennent :
les dividendes, les intérêts, les parts des fondateurs et de tous les autres profits attribués à
quelques titres et sous quelques formes que ce soit;
les remboursements totaux ou partiels du capital social dans la mesure où ils comprennent
des bénéfices, des plus-values ou des réserves incorporés antérieurement au capital
social.
La généralité de l'art 14 al 1&2 précité, relatif à l'imposition sur le revenu mobilier implique
toute distribution apparente ou occulte des revenus. C'est le cas notamment de :
dividendes et intérêts attribués comme bénéfices (dividende fictif, dividende intérimaire,
dividende complémentaire & intérêt intercalaire)
dividendes et intérêts affectés à la libération des titres ou au paiement des dettes que
l'actionnaire a vis-à-vis de la société. L'administration fiscale pense qu'il y a
enrichissement, l'attribution des revenus et leur emploi sont concomitants.
intérêts de versement anticipatif c'est-à-dire les intérêts payés par la société à l'actionnaire
qui effectue un versement anticipatif avant qu'un appel des fonds ait été décrété,
distribution des réserves et des plus-values comptables ou non constituées par la société
incorporation des réserves ou des plus-values au capital et remise en contre partie des
revenus, des titres susceptibles de produire ces revenus. On distingue communément à
travers les décisions de l'assemblée générale ou des écritures comptables, l'incorporation
facultative de l'incorporation obligatoire.
Incorporation facultative :
Elle signifie que la société laisse aux actionnaires le choix soit d'encaisser la part de leurs
revenus dans les réserves, soit de consacrer cette part à la libération des actions
nouvelles. Il y a une distribution réelle des réserves. La contribution mobilière est due
puisqu'il y a l'idée d'enrichissement.
contribution mobilière dans l'immédiat mais ces réserves seront plus tard imposées lors de
la dissolution de la société74.
Du point de vue fiscal, cette incorporation obligatoire des réserves et des plus-values au
capital social, n'est pas une distribution des bénéfices et par ailleurs, ne fait enrichir ni la
société, ni l'actionnaire dans l'immédiat. La contribution mobilière n'est pas due dans
l'immédiat mais l'imposition interviendra au moment de la liquidation.
74
O.L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 17
Cours de Droit Fiscal/2005 47
Est assimilée aux revenus d'actions, la partie fixée en fonction des bénéfices, des revenus
attribués aux porteurs d'obligations et de tous autres titres constitutifs d'emprunts75.
En matière d'émission d'obligations, il peut arriver qu'en plus de l'intérêt fixe, les
obligataires soient bénéficiaires d'un autre intérêt variable fixé en fonction des bénéfices
réalisés par la société.
L'intérêt fixe sera déductible des bénéfices mais la société ne pourra pas déduire des
bénéfices, l'intérêt variable assimilé aux dividendes, au titre de la contribution
professionnelle sur le bénéfice. Cet intérêt est soumis à la CM.
II. Revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres que par actions
Les revenus des parts des associés non actifs dans les sociétés autres que par actions
comprennent les "intérêts et tous les profits attribués à quelques titres et sous quelques
formes que c'est soi"77. Sont en outre assimilées aux revenus imposables, toutes les
sommes dont les associés sont débiteurs à un titre quelconque vis-à-vis de la société
congolaise à la fin de l'exercice comptable.
La compréhension des termes "associés non actifs" et "sociétés autres que par actions"
nous semble nécessaire pour une meilleure application de cette contribution :
Sont assimilées aux sociétés autres que par actions, les associations de fait et groupement
dépourvus de personnalité juridique possédant une comptabilité propre ainsi que les
75
O.L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 14 al.2
76
Idem, art 25 al.2
77
Ibidem, art 15 al.1er
78
O.L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit,, art 20
79
O.L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 2 tel que modifié par le décret 109/2000 du
19 juillet 2000, op.cit, art 1er
Cours de Droit Fiscal/2005 48
associations momentanées. Les sociétés civiles étant exclues. Sont également visées par
la contribution mobilière, les sociétés autres que par actions étrangères dans la mesure où
elles possèdent un établissement permanent ou fixe en République Démocratique du
Congo.
§2. Intérêts d'obligations et intérêts des capitaux empruntés à des fins professionnelles
I. Intérêts d'obligation
a) Notion
Lorsqu'une SARL a besoin des capitaux pour assurer ou étendre son exploitation, elle peut
se le procurer de deux manières :
soit par une augmentation du capital
soit par une émission d'obligations
b) Revenus imposables
Ces revenus sont notamment : les intérêts des obligations, les obligations participantes
ainsi que tous autres intérêts, primes ou lots attribués aux porteurs d'obligations, de bon de
caisse de reconnaissance et de tous autres titres constitutifs d'emprunts quelle qu'en soit
la durée.
Trois revenus d'obligations méritent d'être explicités :
Les intérêts des obligations participantes : seule nous intéresse la partie variable
assimilée au dividende, la partie fixe est déductible à la contribution professionnelle
Les obligations à prime : Elles sont celles qui sont remboursables pour une valeur
supérieure au prix d'émission. Elles sont imposables au regard de la contribution mobilière.
A titre d'exemple, une obligation émise à 2.000 FC remboursable à 2.100 FC. Les 100 FC
constituent la prime.
Les obligations à lot : ce sont celles qui se donnent au tirage au sort, lors du
remboursement avec attribution d'une somme plus ou moins importante appelée "lot"
imposable à la contribution mobilière.
Notons que la contribution sur les lots est discutable en ce sens qu'ils constituent des gains
exceptionnels et aléatoires. Il est donc difficile de parier sur leur nature des revenus ou
non. Certains intérêts présentent un caractère particulier et peuvent ou non être soumis à
la CM selon qu'ils présentent le caractère des revenus ou non. On peut citer par exemple :
Intérêts majorés :
La majoration des intérêts prévue conventionnellement en cas de non paiement de ceux-ci
à l'échéance, constitue un revenu produit par le capital engagé et non une indemnité. La
contribution mobilière reste due.
Intérêts moratoires :
Les intérêts moratoires constituent la réparation d'un préjudice et non le revenu d'un
placement. La contribution mobilière n'est pas due.
Intérêts judiciaires :
Les intérêts judiciaires ne sont pas non plus le revenu d'un capital placé mais plutôt la
réparation d'un dommage. Ils sont considérés comme étant la continuation des intérêts
moratoires. La contribution mobilière n'est pas non plus due.
Cours de Droit Fiscal/2005 49
Sont également imposables à la CM les revenus, y compris tous intérêts et avantages, des
capitaux empruntés à des fins professionnelles par des sociétés ou des personnes
physiques qui ont en République Démocratique du Congo leur domicile, leur résidence ou
un établissement80.
Les capitaux empruntés à des fins professionnelles sont des capitaux engagés dans
l'exploitation d'une entreprise et qui sont rémunérés par des intérêts fixes. La personne
physique ou morale débitrice des intérêts doit retenir la CM à la source81.
Est exclu, le revenu du capital emprunté à des fins personnelles. A titre d'exemple, le
capital emprunté par une personne physique pour la construction de sa maison.
Toutefois, il faut signaler que ne sont imposés à la contribution mobilière que les revenus
perçus par les personnes physiques établies en République Démocratique du Congo ou
par les personnes morales non établies au République Démocratique du Congo.
Par contre, les revenus perçus par les sociétés congolaises ou les sociétés étrangères
établies au Congo sont imposables non pas à la contribution mobilière, mais à la
contribution professionnelle sur le bénéfice.
Il en est ainsi des revenus des prêts consentis par une banque ou un autre établissement
faisant profession de prêter des capitaux. Ces revenus seront uniquement imposés à la
contribution professionnelle.82
§3. Tantièmes
On entend par tantième, une somme variable prélevée sur le bénéfice annuel réalisé par
une société par actions et allouée aux administrateurs en rémunération de leur fonction.
La contribution mobilière s'applique aux tantièmes allouées aux membres du conseil
d'administration dans les sociétés de droit national par actions et dans les sociétés de droit
étranger par actions ayant un établissement permanent ou fixe en République
Démocratique du Congo.
Les tantièmes soumis à la contribution mobilière attribués par une société par actions
étrangère sont fixés forfaitairement à 10% des revenus réalisés et imposés tant au niveau
de la contribution professionnelle qu'à celui de la contribution cédulaire sur le revenu
locatif83.
§4. Redevances
80
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 13. 3°)
81
O.L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 23
82
Idem, art 22
83
Ibidem, art 16
84
AZAMA LANA, op.cit, p.90
Cours de Droit Fiscal/2005 50
Tous les revenus tirés de l'usage ou de la concession de l'usage des biens mobiliers
corporels ou incorporels de la propriété industrielle, commerciale et scientifique.85
C'est à ce titre que sont assujettis à la contribution mobilière les revenus de toute nature
perçus par la cession ou la concession d'un équipement industriel, d'une enseigne
commerciale, d'un droit d'auteur et d'une propriété intellectuelle.
Sont également compris dans les rémunérations imposables, non seulement le paiement
fait à l'exécution d'un contrat de licence, mais également toute indemnité qu'une personne
sera obligée de verser pour la contrefaçon ou usage du droit.
Par ailleurs, l'imposition de redevance porte essentiellement sur la valeur nette. Les
redevances sont imposables sur leurs valeurs nettes, déduction faite des charges
réellement exposées en vue de leur acquisition ou de leur conservation par les
bénéficiaires.
Le montant net s'entend de leur montant brut diminué des dépenses ou des charges
exposées en vue de leur acquisition ou de leur conservation par le bénéficiaire. A défaut
d'éléments probants, les dépenses ou les charges sont fixées forfaitairement à 30% du
montant de redevance.86
§1. Exonérations
85
O.L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 13. 8°
86
Idem
87
LUKOMBE NGHENDA, op.cit, p.931
88
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, art 31
Cours de Droit Fiscal/2005 51
d'émission est pour l'actionnaire un apport en société plutôt qu'un revenu. La contribution
mobilière n'intervient donc pas sur la distribution des primes d'émission.
Si pendant la vie de la société la distribution de la prime est exonérée au motif qu'il s'agit
d'un apport et non d'un revenu, ce motif nous semble valable même pour la fin de la de vie
de la société.
Souscription par les anciens actionnaires des titres en dessous de prix d'émission
La contribution mobilière n'intervient pas dans l'immédiat mais seulement lors de la
liquidation si l'actionnaire perçoit plus que ce qu'il avait effectivement versé.
Transformation des parts des fondateurs en action (capital)
Elle ne donne pas lieu à l'imposition des contributions mobilières même si les actions
attribuées en échange ont une valeur supérieure à celle des parts des fondateurs. La
contribution mobilière n'est pas due, parce qu'il n'y a ni distribution, ni paiement.
Par conséquent, la contribution mobilière n'est pas immédiatement due sur la plus-value
résultant de l'échange des titres de la société absorbante ou de la nouvelle société née de
la fusion entre ceux de la société dissoute ou absorbée.
Mais elle sera due lors de la liquidation de la société absorbante ou de la société nouvelle
créée.
Cette prérogative était déjà accordée par un décret spécial du 06 août 1959 en ce qui
concerne les exonérations diverses en cas de fusion et d'absorption d'entreprises réalisées
entre le 1er janvier 1958 et le 31 décembre 1961.
89
LUKOMBE NGHENDA, Droit congolais des sociétés , tome II, PUC, 1999, p.933
90
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 31
Cours de Droit Fiscal/2005 52
Par changement de forme, l'on considère que la société opte pour une autre forme tout en
conservant la personnalité juridique de la société. Elle n'entraîne pas la dissolution de la
société car elle est considérée comme une simple modification statutaire.
"La société SPRL peut en tout temps moyennant l'adhésion unanime des associés, se
transformer en une société d'un autre type sans que cette transformation donne naissance
à une personne morale nouvelle et sous réserve des droits des tiers."91
Toutefois, c'est sur le plan fiscal que l'allusion a été faite aux SARL, le changement de
forme juridique ne constitue pas non plus un cas de partage de l'avoir social. La
transformation d'une société possédant la personnalité juridique en une autre société, se
fait à condition que les éléments de l'actif et du passif de la société dissoute soient
transférés tel quel dans les écritures de la nouvelle société et que le capital y compris les
réserves existant apparaissent intactes au passif de la société.
A titre d'exemple, le législateur colonial encourageait la transformation des sociétés
anonymes belges en sociétés congolaises par actions à responsabilités limitées en
exonérant la contribution mobilière c'est-à-dire en ne prenant pas en compte cette
transformation comme le partage de l'avoir social.
En ce qui concerne les sociétés autres que par actions, un associé se retire et reçoit sa
part dans l'avoir social. Dans ce cas le partage partiel est l'opération par laquelle un
associé ou ses ayants-droits se retirent de la société en recevant sa part ou ses parts du
capital ou des réserves. Dans les sociétés des personnes il y a donc plusieurs cas de
partages partiels dans lesquels la société doit payer à un associé démissionnaire ou exclu
ou aux héritiers d'un associé décédé, la valeur de ses parts déterminée conformément au
statut.
Deux éléments apparaissent dans la somme payée par la société à l'associé sortant ou à
ses héritiers :
la partie correspondante à la quote-part du capital libéré éventuellement réévaluée que
représente les parts remboursées.
l'excédent appelé "boni de partage partie" considéré comme dividende distribué et
imposable à la contribution mobilière.
b) Boni de liquidation
91
Décret du 27 février 1887 sur les sociétés commerciales, art 42
Cours de Droit Fiscal/2005 53
En cas de partage même partiel de l'avoir social par suite de liquidation ou de toute autre
cause, la contribution due en vertu de l'art.13 est applicable sur l'ensemble des sommes
réparties en espèce en titres ou autrement, déduction faite du capital social réellement
libéré, restant à rembourser. La contribution mobilière est due sur tout remboursement
effectué au delà du capital. Par boni de liquidation, il faut prendre en considération toutes
les sommes que perçoivent les associés des avoirs investis dans l'exploitation ou pendant
les continuation de la société en liquidation au delà de leur mise initiale.92 Le capital social
réellement libéré restant à rembourser est constitué par tous les apports qui avaient été
effectués en espèce ou en nature, à l'exclusion des apports en industrie et des bénéfices
ou réserves incorporés au capital.
§3. Montant de la contribution pris en charge par le débiteur des revenus imposés
" L'impôt pris en charge par le débiteur des revenus est à comprendre dans l'assiette de
l'impôt lui même"93 car dès l'instant où le débiteur prend la décision de payer à son
créancier non pas 80% des revenus mais le 100%; ce fait procure au bénéficiaire un
supplément des revenus qu'il faut soumettre à l'impôt.
Les redevables légaux de l'impôt ou encore les débiteurs des revenus visés par
l'ordonnance-loi c'est-à-dire les sociétés visées à l'art 13 ou encore les sociétés des
personnes payant les revenus imposables ont le droit de retenir l'impôt au taux de 20% sur
les revenus dont ils sont redevables et faire supporter cette contribution par les
contribuables réels. Il s'agit ici d'un droit et non d'une obligation. L'administration fiscale est
dépourvue de toute action contre les contribuables. Le respect de conventions qui peuvent
résulter de deux parties est de stricte application c'est-à-dire que le débiteur des revenus
peut conformément aux clauses d'un contrat signé de manière tacite ou expresse entre lui
et son créancier décider de prendre en charge tout ou partie de l'impôt à payer sans
néanmoins enfreindre les règles fiscales.
La retenue à la source de l'impôt devenue exigible doit s'effectuer malgré toute opposition
des bénéficiaires et quelle que soit la nationalité de ces derniers.
§4. Appréciation de la contribution cédulaire sur les revenus mobiliers et cas pratique
A. Appréciation
Par ailleurs, les modalités d'assiettes laissent une large latitude aux contribuables de payer
ou de ne pas payer leurs cotisations. Sa débition conditionnée par une décision unilatérale
de l'assemblée générale ordinaire d'affecter à la jouissance personnelle des associés, une
partie du patrimoine de la société contraste avec le caractère inéluctable de l'impôt.
Enfin, les sociétés croient saper le rapport de confiance qui existe entre elles et leurs
clients en donnant des renseignements à l'administration fiscale dans la mesure où la
collaboration avec celle-ci n'entraîne pas nécessairement une amélioration de l'équité
fiscale.
B. Cas pratique
92
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 17
93
Idem, art 21
Cours de Droit Fiscal/2005 54
Trois frères et leur sœur ont crée une SPRL dénommée société DIATA qui exerce des
activités commerciales. Lydie et Trésor sont des associés actifs qui assument les fonctions
des gérants et qui possèdent chacun 30% du capital, les restes sont détenus à parts
égales par les associés non actifs Jephté et Bejo.
658Ff
Les villas sont imposables par mètre carré de superficie suivant les taux fixés par l'arrêté
ministériel n°062 du 19 octobre 1999.
Soit - 2 villas de la Gombe (1er rang) : 250m² x 2 app. x 7,05 Ff = 3525Ff
- 1 villa à Petro-Congo (3è rang) : 300 m² x 1 app. X 2,35Ff=705Ff
4230Ff
C.F. totale = 658 Ff+4230Ff=4888Ff= 4888 Ffx23,50FC=114.868FC
A.2. CRL
Seule la villa de Masina Petro-Congo est effectivement louée et doit en principe supporter
la CRL, mais la société devra également payer cette contribution sur l'appartement de
Barumbu Bon Marché mis gratuitement à la disposition d'une personne physique pour
usage professionnel conformément à l'art 4 bis créé par le décret-loi n°109/2000 modifiant
et complétant certaines dispositions en matière de contributions cédulaires sur les revenus
en son article 2. Cette deuxième CRL sera calculée sur base de la B.F.I.
94
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 27.2° tel que modifié par le décret-loi
n°109/2000 du 19 juillet 2000,
op.cit, art 1er
95
Idem, art 15 al. 1er
Cours de Droit Fiscal/2005 56
CRM : 65.000FCx20%=13.000FC
Bejo :
Revenu des parts sociales : 50.000FC
Avantage en nature (T.V.) : 15.000FC
Intérêt 8.000FC
Total 73.000FC
CRM=73.000FC x 20% = 14.600FC
La société devra donc retenir à la source comme CRM 13.000FC+14.600FC=27.600FC
B.2. Chaque associé recevra au titre des dividendes
Lydie : 75.000FC-0 = 75.000FC
Trésor : 75.000FC-0 = 75.000FC
Jephté : 50.000FC-13.000=37.000FC
Bejo : 50…FC-14.600=35.400FC
Cette notion est difficile à saisir. Pour rappel elle se définit par rapport à deux théories :
Théorie de la source ou théorie du compte d'exploitation générale et
Théorie d'accroissement d'avoir ou théorie du bilan.
C'est cette dernière théorie qui répond mieux à l'imposition des bénéfices d'une entreprise
parce qu'elle tient compte de la capacité contributive et touche même les revenus
occasionnels (plus-value ou moins-value) qui ne proviennent pas de l'exploitation. Dans
les entreprises sociétaires, tous les revenus sont professionnels étant donné qu'une
société n'existe que pour le besoin d'exploitation. Tandis que dans les entreprises
96
O.L. n°69-009 du 10 février, op.cit, art30
Cours de Droit Fiscal/2005 57
Le régime fiscal des entreprises peut être subdivisé en cinq autres régimes :
Le régime des sociétés par actions congolaises,
Le régime des sociétés autres que par actions,
Le régime des sociétés étrangères et
Les régimes des PME et des entreprises individuelles ou familiales.
A. Principes
Comme nous l'avons dit, une société n'existe que pour le besoin de son exploitation tous
les revenus qu'elle a réalisés ou perçus doivent être considérés comme revenus
professionnels. Ces revenus peuvent être déductibles s'ils avaient déjà fait l'objet d'une
imposition quelconque. Ainsi dans le cadre de la contribution professionnelle, on peut
procéder à la déduction pour éviter la double imposition et inciter à la prise de participation.
Ainsi, la loi fiscale dispose que : "en vue d'éviter la double imposition d'un même revenu
dans le chef d'un même redevable, les éléments déjà imposés au cours d'un exercice sont
déduits du montant de revenus imposables à la contribution professionnelle réalisés durant
cet exercice, à concurrence de la partie nette des éléments déjà imposés qui se retrouvent
dans lesdits revenus imposables à la contribution professionnelle."97
Ces revenus qui sont déjà imposés et qui peuvent être notamment déductibles sont les
suivants98 :
Les revenus des actions et parts quelconques et de tous les titres constitutifs d'emprunts
d'origine nationale émis par les sociétés ayant leur siège social et leur principal
établissement administratif en République Démocratique du Congo. La déduction de ces
revenus vise non seulement la prévention de la double imposition mais aussi
l'encouragement de la prise de participation ou de l'octroi des prêts à ces sociétés.
Les intérêts, les primes, des lots et de tous autres produits d'obligations. La déduction dans
le cas d'espèce vise à encourager la souscription au titre d'emprunt remis par le privé et
par l'Etat.
Les autres revenus mobiliers qui ont réellement supportés la contribution mobilière et les
revenus locatifs des bâtiments et terrains situés sur l'étendue de la République
Démocratique du Congo. La déduction dans ce cas d'espèce ne peut se justifier que dans
le souci d'éviter la double imposition.
Et les revenus locatifs des bâtiments et terrains sis en République Démocratique du Congo
qui ont déjà supportés la CRL.
97
Ord-loi n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art.59 §1er
98
Idem, art 60
Cours de Droit Fiscal/2005 59
Sont compris dans les bénéfices imposables, les réserves de fonds de provision
quelconque, le report à nouveau de l'année et toutes affectations analogues.99 En principe,
tous les bénéfices non distribués sont imposables dans le chef de la société quelle que soit
l'affectation qui leur est donnée. Il en est, ainsi, notamment des provisions constituées en
vue de faire face à des pertes de change ou à des dépréciations des éléments de l'actif ou
à des provisions pour risque à l'exception des provisions pour reconstitution des gisements
miniers qui ne sont pas imposables.
Dividendes :
L'assiette de la contribution professionnelle comprend également tous les bénéfices
distribués sous forme des dividendes ainsi que les intérêts d'obligations participantes qui
sont assimilés aux dividendes.
Tantièmes :
Sont également soumis à la contribution professionnelle dans le chef de la société par
actions, les tantièmes qu'une société par action attribue aux membres du conseil général.
Les membres du conseil général sont ceux qui assument des fonctions analogues à celles
des administrateurs en vertu de la loi ou du pacte social et dont les rémunérations
dépassent les appointements normaux. La partie anormale de ces émoluments doit alors
être assimilée aux tantièmes et imposée à la contribution professionnelle dans le chef des
sociétés et à la contribution mobilière dans le chef des bénéficiaires. Ces membres sont
notamment les administrateurs, les gérants, les liquidateurs et toute personne exerçant
des fonctions analogues à celles des administrateurs. Ces rémunérations sont attribuées
en vertu des statuts par prélèvement sur le bénéfice de l'exercice.
Les dépenses non admises en déduction ou les libéralités sont toutes seules qui sont
fiscalement rejetées comme charges professionnelles, parce que non nécessitées par le
besoin de l'exploitation. Ces dépenses ou libéralités constituent des bénéfices imposables
dans le chef de la société.
3. Taux
Le taux de la contribution professionnelle a été fixé lors de la réforme fiscale de 1969 à
40% avant d'être ramené à 50% par la loi n°75-003 du 9 janvier 1975100. Actuellement le
taux est de nouveau fixé à 40%101. Ce taux frappe le bénéfice des sociétés tant étrangères
que de droit national.
99
Ord-loi n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 31.al.5
100
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 83
101
arrêté-min n°004 du 24/06/1997, op.cit, art 6 (le décret n°109/2000 du 19/07/2000,
op.cit, aurait dû couvrir l'irrégularité de cet arrêté qui a modifié la loi).
Cours de Droit Fiscal/2005 60
La loi fiscale détermine et définit les revenus qui sont imposables à la contribution
professionnelle. Ces revenus sont tous ceux provenant d'activités professionnelles
exercées en République Démocratique du Congo alors même que le bénéficiaire n'y aurait
pas son siège social, son principal établissement administratif, son domicile ou sa
résidence permanente. Il s'agit des bénéfices de toutes entreprises industrielles,
commerciales, artisanales, agricoles ou immobilières y compris les libéralités et avantages
quelconques accordés aux associés non actifs dans les sociétés autres que par actions102.
A part le revenu d'exploitation, d'autres revenus réalisés par la société sont également
imposables. C'est le cas notamment de :
Comme nous l'avons souligné ci-haut les primes d'émission sont des sommes que les
nouveaux actionnaires qui souscrivent à l'augmentation du capital social apportent en sus
du montant nominal de leurs titres afin de maintenir la valeur réelle des actions retenues
par les anciens actionnaires. Suivant leur nature, les primes d'émission ne sont pas de
revenus mais plutôt des apports effectués par les nouveaux actionnaires en même temps
que l'augmentation du capital social.
En Droit Congolais, les primes d'émission sont considérées comme des bénéfices
imposables dans la mesure où elles ne sont pas affectées à un compte indisponible ou
incorporé au capital social.
a. Notion de la plus-value :
102
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 27
Cours de Droit Fiscal/2005 61
La plus-value peut être définie comme la différence positive qui se dégage en faisant la
comparaison entre d'une part la valeur présumée d'un bien à un moment donné et d'autre
part, la valeur initiale. La plus-value et la moins-value ne concernent que l'actif immobilisé
comprenant les éléments stables de l'entreprise. (éléments corporels et incorporels). A ces
éléments s'opposent les immobilisations financières et les éléments circulants (le stock, les
valeurs réalisables & disponibles). Ces éléments bien que dégageant l'accroissement des
valeurs, ils ne sont pas traités dans la catégorie des plus-values au sens fiscal des termes.
Selon leur nature les plus-values diffèrent selon qu'il s'agit des plus-values comptables
(exprimées ou opérations de réévaluation), des plus-values réalisées (cessions), des plus-
values issues du partage de l'avoir social (liquidation), des plus-values de transformation
des sociétés et de fusion des sociétés.
Les plus-values comptables sont celles qui proviennent de l'évaluation des éléments d'actif
lesquels restent dans le patrimoine de l'entreprise.
103
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art.30
Cours de Droit Fiscal/2005 62
restent actées dans un compte spécial du passif du bilan distinct des comptes de réserve
ou du capital;
demeurent incorporées aux biens;
ne font l'objet d'aucun amortissement, distribution ou prélèvement quelconque et qu'elles
ne servent pas de base à la répartition des bénéfices ou au calcul de la dotation annuelle
des réserves légales, des rémunérations ou des attributions quelconques. L'unique
utilisation possible des plus-values en exemption d'impôt est leur incorporation au capital
social
Intérêt de l'imposition des plus-values comptables
Cet intérêt se manifeste sous deux aspects :
l'obligation faite à la société de maintenir un acte, son potentiel de production et par
conséquent de garder la plus-value incorporée dans le bien,
les plus-values seront imposées parce que la société les a considérées comme bénéfices
c'est-à-dire comme un nouvel enrichissement dans le chef de la société.
N.B. L'ord-loi n°89/017 du 18 février 1989 telle que modifiée et complétée à ces jours a
rendu obligatoire la réévaluation de l'actif immobilisé d'une entreprise. Cette réévaluation
doit se faire conformément au coefficient déterminé par le ministre des finances. L'arrêté-
ministériel n°017 du 13 avril 1998 modifiant et complétant à titre intérimaire certaines
dispositions de l'ordonnance-loi n°89/017 du 18 février 1989 autorisant la réévaluation de
l'actif immobilisé des entreprises dispose dans son art 1er que les immobilisations non
amortissables c'est-à-dire tous ceux qui ont trait aux terrains, fonds de commerce, etc.
doivent être réévalués en fonction de l'utilité que leur possession présente pour
l'entreprise, à leur coût estimé d'acquisition ou des reconstitutions en l'état.
Les augmentations d'actifs constatées à l'occasion de cette réévaluation doivent être
inscrites directement au bilan et restées sans influence sur le résultat de l'exercice de
réévaluation. L'art2 dispose également qu'il est institué une taxe spéciale d'incorporation
de la plus-value de réévaluation au capital des entreprises dont le taux est fixé à 1%.
Ce terme s'entend de toute opération ou de tout événement ayant pour but de faire sortir
un élément d'actif du patrimoine de l'entreprise. Sa caractéristique principale est la sortie
de l'élément concerné du patrimoine.
D'une façon générale, ces opérations font apparaître des plus-values réalisées. Autrement
dit, celles provenant de la réalisation d'éléments d'actif par la suite d'une cession, d'un
apport en société ou autrement et qui implique nécessairement la sortie des éléments
concernés du patrimoine de l'entreprise.
L'imposition des plus-values réalisées est régie par l'O.L. de 1969 qui dispose ceci :
- les accroissements résultant des plus-values réalisées sur un immeuble, outillage,
matériels, mobiliers, participations et valeurs de portefeuille sont imposables dans la
mesure où le prix de réalisation dépasse le prix d'acquisition ou de revient; déduction faite
du montant des amortissements déjà admis au régime fiscal.104
Causes des plus-values réalisées ou cession
On distingue les sorties consenties par l'entreprise elle-même en considération de sa
politique de gestion ou d'investissement de celle dont l'entreprise subie des autres effets
c'est-à-dire issue des circonstances indépendantes de son orientation économique.
Autrement dit, on peut distinguer :
Les cessions avec rentrée certaine des liquidités (vente volontaire, les échanges des titres
(actions), apports en société, le retrait d'actif)
Les cessions à titre gratuit;
104
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art. 35
Cours de Droit Fiscal/2005 63
Les cessions assorties d'une indemnité (vente forcée, expropriation, sinistre, …).
Cette plus-value ne sera pas imposée à la contribution professionnelle mais sera imposée
au titre de la contribution mobilière. Comme nous l'avons dit, l'art17 de l'OL de 1969,
relative aux contributions cédulaires sur le revenu, prévoit l'imposition à la contribution
mobilière, au boni de liquidation c'est-à-dire de toutes les sommes que perçoivent les
associés au delà de leur mise initiale au moment de la dissolution de la société.
Il importe peu que le boni de liquidation provienne de l'accroissement de la valeur des
avoirs investis dans l'exploitation ou de la continuation de l'activité de la société pendant la
période de la liquidation. Dans le cas d'espèce, les plus-values sont imposées uniquement
dans le cadre de la contribution mobilière et la non la contribution professionnelle.
Cette opération comme nous l'avons dit se traduit en réalité par la substitution d'une
personne morale à une autre, le patrimoine restant identique. L'exonération des plus-
values constatées lors de transformation est accordée aux entreprises. Toutefois, à
condition que les éléments de l'actif et du passif de la société soient transférées tel quel
dans les écritures de la société nouvelle.
La plus-value résultant de l'échange des titres des sociétés dissoutes contre ceux des
sociétés fusionnées est imposée à la contribution mobilière lors de la liquidation de la
société absorbante.
Selon la durée on distingue les plus-values ou les moins-values à court et à long terme.
Cette différentiation est fondée sur la considération de la durée de détention du bien par
l'entreprise avant la cession. On qualifiera la plus-value à court terme si le temps est court
et la plus-value à long terme si le temps est long. Il est à noter que la durée de détention à
considérer dépend d'une législation à une autre. En règle générale, cette durée varie entre
2 et 3 ans à travers laquelle la plus-value sera considérée de long terme ou de court
terme. Ce principe est surtout d'application en vue d'exploiter la notion de revenu dans son
sens propre : celui de considérer la liquidation du bien pour qualifier sa substance. Les
législateurs Français et Belge considèrent qu'une plus-value a d'autant moins le caractère
de revenu taxable que la durée de possession des biens est plus longue.
Les dispositions comptables de notre pays ne sont pas loin de ce raisonnement
lorsqu'elles considèrent que les immobilisations sont constituées des biens utilisées
pendant une longue période dans l'entreprise.
c. Appréciation critique
l'absence d'imposition des plus-values des opérations immobilières réalisées par les
personnes physiques;
l'absence de la notion du temps dans la législation fiscale congolaise.
C.2. Propositions
L'administration fiscale de notre pays doit s'organiser pour saisir correctement toute la
matière imposable. Par exemple, elle doit imposer des opérations immobilières réalisées
par des particuliers.
L'instauration du principe de la différentiation des notions de court terme et de long terme
dans le mécanisme d'imposition des plus-values.
Plusieurs législations ne considèrent plus aujourd'hui comme bénéfices, les indemnités
résultant des expropriations des sinistres, ventes forcées et autres circonstances
indépendantes de la volonté du contribuable.
Raison pour laquelle des exonérations temporaires devraient également être envisagées
dans le cas d'espèce moyennant le ré-emploi dans un délai déterminé. L'objectif
poursuivi sera alors la promotion ou la protection de l'investissement.
Toujours à travers notre législation fiscale, il est affirmé que le bénéficiaire d'une plus-value
comptable doit payer la contribution professionnelle dans le cas où il venait à manquer ou
à violer une seule des conditions précitées. C'est inadmissible. On doit revoir cette
disposition, il est difficile d'accepter que la contribution soit due sur la totalité de la plus-
value au lieu de se rabattre sur la portion utilisée comme bénéfice. La contribution frappe
même la partie de la plus-value pour laquelle la condition d'indisponibilité a été observée.
Cette sanction inique doit être corrigée.
105
O-L n°69-009 du 10 février 1969, Op.cit, art29
Cours de Droit Fiscal/2005 65
Il résulte de la loi fiscale qu'une dépense doit réunir 3 conditions pour qu'elle soit
considérée comme une charge d'exploitation fiscalement déductible :
1ère condition : Elle doit d'abord être faite en vue d'acquérir ou de conserver le revenu c'est-
à-dire pour qu'une dépense soit déductible, elle doit avoir un lien nécessaire et directe
avec l'exercice de l'activité professionnelle. Il faut que la dépense soit faite dans l'intérêt
de l'entreprise en vue d'acquérir ou de conserver l'unité de production. L'administration
fiscale n'a pas le droit de discuter de l'utilité ou de l'opportunité ou de la normalité d'une
dépense professionnelle mais elle peut en vérifier la réalité et la nature pour éviter la
fraude fiscale.
2ème condition : la charge doit diminuer l'actif net de l'entreprise. Autrement dit, elle doit être
une dépense à fonds perdus. Cela veut dire également que l'on doit exclure toutes les
dépenses faites en vue de l'acquisition de la conservation d'un élément de l'actif. A titre
d'ex. facture relative à la campagne de publicité.
3ème condition : elle doit être faite pendant la période imposable c'est-à-dire elle doit être
une charge effective de l'exercice social ou se rapportant à la période au cours de laquelle
les bénéfices ont été réalisés et appuyer des justifications suffisantes.
Ceci implique qu'une charge professionnelle antérieure ou ultérieure ne peut en vertu du
principe de l'annualité fiscale grever les bénéfices de l'exercice social considéré et ne peut
être effectué que par les seules entreprises exploitées en République Démocratique du
Congo.
106
O-L n°69-009 du 10 février 1969, Op.cit, art29
107
O-L n°69-009 du 10 février 1969, art 43 §5.
Cours de Droit Fiscal/2005 66
Pour que l'art 31 bis s'applique, il faut qu'il s'agisse des entreprises, c'est-à-dire de toutes
exploitations industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou immobilières effectuées en
République Démocratique du Congo. L'essentiel est qu'il soit remarqué un lien de
dépendance ou d'interdépendance avec l'entreprise établie à l'étranger. A titre d'exemple :
la société mère et sa filiale. Il importe toutefois de préciser qu'une simple dépendance de
fait ne suffit pas comme tel pour justifier l'application de l'art 31 bis. Il faut qu'elle soit le
résultat d'une communauté d'intérêt et de volonté.
La communauté d'intérêt existera chaque fois que les entreprises en relation d'affaires,
sont dans les liens de dépendance économique; par ex. lorsque l'une est obligée de se
procurer des matières premières auprès de l'autre. Tandis que la communauté de volonté
suppose l'unité de décision de direction, accords entre entreprises entraînant contrôle de
l'une sur l'autre.
Il appartient à l'administration fiscale d'apporter la preuve de l'existence de lien
d'interdépendance.
L'art 31bis reprend l'esprit de l'ancien art 24 du code belge des impôts sur le revenu. Selon
l'exposé des motifs cet art tend à déjouer les manœuvres dont usent en vue de dissimuler
les bénéfices réalisés en République Démocratique du Congo, les entreprises étrangères
qui y exercent leurs activités par l'intermédiaire, soit des succursales, soit des filiales
congolaises.
108
Idem, art 31 bis
Cours de Droit Fiscal/2005 67
Sommes payées en rémunération d'un service rendu par une personne physique ou
morale de droit étranger
Si l'administration fiscale doit ici apporter la preuve de l'existence des liens de dépendance
ou d'interdépendance, l'entreprise congolaise, elle, doit apporter la preuve d'une
contrepartie effective et adéquate.
N.B. Il ressort de l'analyse des articles 31bis & 43bis que leur application se heurtent à un
certain nombre des problèmes :
Le critère qu'il faut prendre en compte pour déterminer le montant de l'avantage anormal
n'est pas prévu par le texte en République Démocratique du Congo.
Il faut dans certains cas l'assistance de l'administration fiscale étrangère pour prouver
l'existence de dépendance ou d'interdépendance souvent occulte dans les paradis fiscaux
et ailleurs.
C. Les amortissements
L'amortissement est une notion qui prend son fondement dans le droit commercial avec
l'obligation imposée au commerçant de dresser chaque année un éventaire.110
Du droit économique, l'amortissement est une constatation comptable d'une dépréciation
réellement survenue pendant la période imposable. Cette notion juridique reflète plus les
réalités économiques en ce sens que : "l'amortissement est la constatation en écriture de
la dépréciation définitive que subissent par suite de l'usure, du temps ou pour tout autre
motif de nombreux éléments corporels ou parfois incorporels de l'actif de l'entreprise"111.
Il est destiné à permettre à l'entreprise de reconstituer à l'expiration de la durée probable
d'utilisation de l'élément dont il s'agit, un capital égal en valeur nominale à son prix de
revient d'origine ou le cas échéant réévalué. Les amortissements doivent être constitués
quelle que soit la nature du résultat de l'exercice, bénéfices ou pertes; leur montant est
déterminé conformément aux règles en usage.
109
O-L n° 69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 43 bis
110
O.L. n°81/017 du 03/04/1981 modifiant et complétant la loi n°76/020 du 16/07/1976
portant normalisation de la comptabilité en République Démocratique du Congo, art.8
111
O.L. n°69-009 du 09 février 1969, op.cit, art 43 §7
Cours de Droit Fiscal/2005 68
a. Notion :
C'est un amortissement reparti uniformément sur toute la période d'utilisation du bien. Il se
calcule en jour à partir de la mise en service du bien ou de l'achat si le bien se déprécie
avant même sa mise en service. Il s'applique obligatoirement aux biens qui par nature ne
peuvent bénéficier de l'amortissement dégressif ou qui s'amortissent en moins de 3 ans et
facultativement aux biens qui peuvent bénéficier de l'amortissement dégressif.
Les amortissements sont basés sur la valeur d'investissement ou de revient. Cela veut dire
que c'est la valeur que possède le bien au moment de son investissement qui sert de base
au calcul des amortissements.
b. La durée de l'amortissement
L'amortissement d'un élément a comme point de départ la date d'entrée de cet élément
dans l'amortissement ou encore la date de mise en service de cet élément.112
Cependant, les éléments acquis mais non encore mis en service ne peuvent donner lieu à
des amortissements. La mise en service doit s'entendre de l'installation du bien dans
l'entreprise ou de la livraison effective lorsque l'immobilisation ne nécessite pas
l'installation.
L'amortissement se termine au moment où d'après les prévisions l'élément sera mis hors
service.
Les contribuables sont tenus de se conformer à ces taux mais dans certains cas précis et
particuliers, l'administration centrale peut admettre des taux supérieurs moyennant
demande préalable des intéressés.
d. La limite de l'amortissement
Les amortissements doivent cesser lorsque leur montant cumulé atteint le prix de revient.
En cas de cession d'un élément au cours des exercices, l'amortissement est soit pratiqué
au prorata temporis ou soit non pratiqué. A titre d'exemple :
Mise en service d'un camion le 06 juin 1998
Durée probable d'utilisation : 5 ans (Taux : 100/5=20%)
P.R.=46.000 FC (Hors taxe)
Calcul de l'annuité d'amortissement (ce qu'on doit mettre de côté chaque année) :
La formule à utiliser : P.R.x taux d'amortissement linéaire
112
Loi n°76/020 du 16 juillet 1976, op.cit, art 6 §3
Cours de Droit Fiscal/2005 69
a. Notion
C'est un système qui consiste à pratiquer des annuités d'amortissement d'importance
décroissante. Il est caractérisé par l'application d'un taux constant d'abord au P.R. initial et
ensuite à partir du 2ème exercice jusqu'au Nième à la valeur résiduelle de l'élément.
Le taux dégressif est constant mais change avec la durée d'utilisation de l'élément
considéré. Il est le produit du taux d'amortissement linéaire normalement applicable sur
l'élément par le coefficient qui correspond à la durée normale d'utilisation de l'élément.
Ce coefficient est fixé à :
2 si la durée d'utilisation de l'élément est de 4 ans
2,5 si la durée d'utilisation de l'élément est de 5 ou 6 ans
3 si la durée d'utilisation de l'élément est de 7 ans ou plus
Ainsi, les taux d'amortissement dégressif des éléments dont la durée d'utilisation est de 4,
5, 10 et 20 ans peuvent être obtenus comme suit
La règle de calcul au prorata temporis est aussi admise dans ce système mais selon les
modalités quelque peu différentes de celles applicables en matière d'amortissement
linéaire.
b. Conditions et éléments admis en amortissement dégressif
Les entreprises soumises à un régime d'imposition à la contribution professionnelle sur le
bénéfice que c'est soit en matière agricole ou en matière industrielle ou commerciale
peuvent opter pour un système d'amortissement dégressif.
Cours de Droit Fiscal/2005 71
Ne peuvent pas opter pour le système d'amortissement dégressif, les entreprises admises
à un régime d'imposition forfaitaire ainsi que les professions libérales. L'amortissement
dégressif se pratique pour les biens dont la durée d'utilisation normale est supérieure à 3
ans ou inférieure à 20 ans. Sont également exclus du système d'amortissement dégressif,
les immobilisations incorporelles ainsi que les biens corporels déjà usagers lors de leur
acquisition. Les immobilisations qui peuvent faire l'objet d'un amortissement dégressif sont
les suivantes :
Matériels et outillages utilisés pour des opérations industrielles de fabrication, d'extraction,
de transformation et de transport.
matériels de manutention ou de louage (ex. Chariots)
Installation productive de vapeur, chaleur et du froid industriel. (ex exemple Chambre
froide)
Installation de sécurité de l'entreprise et de protection du personnel
Installation à caractère médico-social
Les machines de bureau à l'exclusion des machines à écrire mécanique et du matériel de
bureau comme les installations téléphoniques
Les matériels & outillages destinés à des opérations des recherches scientifique et
technique.
Installation de magasinage et de stockage à l'exclusion des locaux servant à l'exercice de
la profession
Les immeubles et matériels des entreprises hôtelières, à l'exclusion des biens
d'équipement des entreprises exerçant l'activité de restauration ou de cafétéria. Seuls
donc les hôtels proprement dits et les hôtel-restaurants agricoles et les installations
d'élevage, à l'exception des bâtiments et terrains.
Les pertes professionnelles d'un exercice comptable peuvent sur demande expresse du
redevable adresser à l'administration être déduites des bénéfices réalisés au cours des
exercices suivants jusqu'au 5ème exercice qui suit l'exercice déficitaire113. A titre d'exemple,
pour l'année 1988 il y a eu un déficit de 1.000 z
L'année 1989, il y a eu un bénéfice de 200 z
L'année 1990, il y a eu un bénéfice de 700 z
L'année 1991, il y a eu un bénéfice de 100 z
Exceptions :
113
O.L. n°69009 du 10 février 1969, op.cit, art.42
Cours de Droit Fiscal/2005 73
Une entreprise ne peut pas transférer le déficit reportable à une autre. C'est le cas
notamment de :
Fusion des sociétés par absorption : les pertes de la société absorbée ne peuvent pas être
transférées à la société absorbante de sorte qu'elle puisse les déduire de ses résultats
Lorsqu'une société se transforme en une autre, en changeant sa raison sociale et son
objet,
Les pertes subies par un établissement étranger de la société, ne peuvent pas être
déduites de ses revenus réalisés au Congo
Il n'y a pas de report pour les sociétés en liquidation,
il n'y a pas de report lorsque les pertes d'une société sont prises en charge par les
actionnaires ou les administrateurs;
il n'y a pas de report en ce qui concerne le déficit provenant d'amortissement comptabilisé
en période déficitaire.
Dans les sociétés autres que par actions, sont imposables à la contribution professionnelle
: les réserves y compris les provisions et le report, les revenus des parts sociales, les
libéralités et avantages quelconques accordés aux associés non actifs.
Ainsi, comparativement avec les sociétés par actions, la matière imposable se présente
schématiquement comme suit :
Société par actions Société autre que par actions
Réserve (+provisions et report) Réserves (+provisions et report)
Dividendes Revenus des parts sociales
Tantièmes -
Libéralités libéralités et avantages quelconques accordés aux associés non
actifs
Avant le décret-loi n°109/2000 du 19 juillet 2000, la grande différence entre l'imposition des
sociétés par actions et celle des sociétés autres que par actions reposait sur la
rémunération des administrateurs (dans les sociétés par actions) et des gérants-associés
(dans les sociétés autres que par actions).
En effet, dans les sociétés par actions, la rémunération des administrateurs qui assumaient
des fonctions réelles et permanentes était déduite de la contribution professionnelle par la
société comme charge d'exploitation et subissait la contribution sur la rémunération dans le
chef des bénéficiaires tandis que celle des gérants-associés ne pouvait être déduite de la
contribution professionnelle par la société et ne faisait pas l'objet de la contribution sur la
114
O-L n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art2 tel que complété et modifié par le décret
n°109/2000 du 19 juillet 2000, op.cit, art 1 er
Cours de Droit Fiscal/2005 74
Sont considérés comme bénéfices des sociétés coopératives, les ristournes et avantages
attribués116. Les ristournes accordées avant le bilan sont considérées comme une
promotion consistant à une réduction de prix de vente pour pouvoir augmenter les chiffres
d'affaires. Ces ristournes ne sont pas considérées comme bénéficies imposables.
Cependant, les ristournes après bilan octroyées sur base du nombre d'achats effectués par
un non associé constitue une répartition des bénéfices comptables imposables.
L'imposition intervient ici au titre de la contribution professionnelle par le fait qu'il y a
enrichissement apparent de la société coopérative à travers cette vente. Les ristournes et
avantages attribués aux associés sur leurs propres achats, ne sont pas considérés comme
bénéfices imposables.
Il y a lieu d'affirmer que cette matière imposable paraît insignifiante dans la mesure où
malgré que la vente à ristourne incite l'acheteur à augmenter le nombre d'articles pour
bénéficier de la ristourne; celle-ci reste toujours minime. D'où la nécessité de clarifier sa
nature juridique issue du décret du 27 février 1887 tel que modifié par le décret du 23 mars
1921 et du décret du 24 mars 1956 ainsi que de celui du 23 juin 1960.
Une entreprise individuelle est celle dont le propriétaire est une personne physique qui n'a
pas de personnalité juridique ni de patrimoine propre au regard du droit civil. Dans notre
pays, une entreprise individuelle est souvent considérée comme un simple établissement.
Sont généralement assimilées aux entreprises individuelles les exploitations familiales
dans la mesure où elles ne constituent pas des associations de fait.
En principe, le régime fiscal des entreprises individuelles s'applique aussi bien aux
entreprises appartenant aux personnes physiques congolaises qu'à celles qui sont la
propriété des étrangers. L'administration fiscale intervient pour imposer :
Tantôt selon le principe de l'unité du patrimoine c'est-à-dire l'imposition de la personne
physique à la fois sur le bénéfice des biens affectés à l'exploitation et à la fois sur ceux
réservés à l'usage personnel;
Tantôt selon le principe de la séparation des biens affectés à l'exploitation de ceux à
l'usage personnel.
115
O-L n°69-009 du 10 février 1969, art 47 tel que complété et modifié par le Décret
n°109/2000 du 19 juillet 2000, op.cit, art 1er
116
Idem, art 69
Cours de Droit Fiscal/2005 75
Parfois aussi l'administration fiscale est limitée à travers le principe de séparation des
biens.
A titre d'exemple : une voiture ou un véhicule peut à la fois servir pour les besoins de
l'entreprise et pour une activité personnelle. Il sera difficile de faire la différence entre les
frais d'entretien ou des carburants à déduire au niveau de la contribution professionnelle
et les frais engagés dans le cadre de l’utilisation du véhicule.
Il est admis à l'entreprise individuelle de déduire des bénéfices imposables des frais
médicaux et des frais d'assurance dans le but purement social. Les entreprises
individuelles ont droit également à une réduction de 2% de la cotisation pour chacun des
membres de la famille. A titre d'exemple : l'épouse de l'exploitant, ses enfants célibataires
ou ceux sous-tutelle. La réduction n'est pas accordée pour la partie du revenu imposable à
partir de la 8ème tranche du barème progressif.
c. Taux applicables :
Par exploitation familiale, on entend celle au sein de laquelle oeuvrent les membres d'une
même famille autres que le conjoint de l'exploitant. Elle peut être une exploitation en
commun des membres d'une même famille habitant ensemble ou une entreprise propriété
du chef de famille. Du point de vue de l’imposition des bénéfices, si elle a nécessairement
une comptabilité propre elle est assimilable à une association de fait.118 Dans ce cas le
taux d'imposition est proportionnel et fixé à 40%. Si l'on prend l'hypothèse d'un chef de
famille qui est propriétaire d'une entreprise dans laquelle il travaille avec les membres de
sa famille autres que son conjoint c'est-à-dire des simples salariés : la rémunération des
membres de famille de l'exploitant autres que son conjoint travaillant avec lui ne peut être
déduite que pour autant qu'elle n'excède pas un traitement ou salaire normal et qu'elle ait
subi comme telle la contribution professionnelle119.
Néanmoins, depuis l'arrêté n°045 précité les rémunérations que l'exploitant d'une
entreprise s'attribue ou attribue aux membres de sa famille pour leur travail sont
imposables à la contribution professionnelle sur la rémunération.
117
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 84 tel que modifié par le décret
n°109/2000 du 19 juillet 2000, op.cit, art 1er
118
O-L n°69-009 du 10 février 1969, Op.cit, art.2
119
Idem,, art. 43 §3
Cours de Droit Fiscal/2005 77
L'art 3 al.2 de l'O-L du 26 juin 1969 portant code des investissements avait prévu que des
dispositions particulières seront prises par l'O-L en vue de favoriser les PME.
Cette O-L avait supprimé momentanément certains avantages consentis aux PME par le
code 1965 (exonération partielle ou totale de la taxe professionnelle durant 5 ans par
exemple).
C'est au bout de 4 ans, qu'il y a eu 3 autres textes sur les PME au Congo, à savoir :
la loi n°73/010 du 05 janvier 1973 instituant un régime d'agrément des PME;
la loi n°73/011 du 05 janvier 1973 portant création, organisation et fonctionnement d'un
fonds de garantie des crédits aux PME;
la loi n°073/012 du 05 janvier portant création et organisation d'un office de promotion des
entreprises congolaises (OPEC).
L'art 3 de cette dernière loi définit les PME comme étant des entreprises agricoles,
commerciales, industrielles et des services propriétés des personnes physiques, de
nationalité congolaise ou des sociétés du capital détenues en majorité par les personnes
physiques ou morales de nationalité congolaise dans lesquelles toutes les fonctions de
gestion sont exercées par une seule personne. Tandis que l'alinéa 1er de l'art 22 de l'O-L
n°86/028 portant code des investissements définit les PME comme les entités
économiques constituées sous-forme d'entreprises individuelle, des sociétés
commerciales, agricoles, industrielles ou des coopératives dont la propriété revient aux
personnes physiques ou morales et où le chef d'entreprises est obligé d'assurer lui-même
directement les fonctions essentielles de gestion financière et administrative. Le décret-loi
n°86 du 10 juillet 1998 dans son art2 relève qu'il faut entendre par PME toute entreprise
quelle que soit sa forme juridique qui emploie un personnel de moins de 200 personnes et
dont la valeur totale du bilan ne dépasse pas 3.500.000 FC (actuellement 11.200.000 FC).
Il résulte de cette dernière définition que l’accent n’est pas mis sur les aspects formels et
organisationnels des PME, abstraction de la forme des PME mais sur les aspects
quantitatifs (total du bilan et nombre du personnel).
Avant cette année, les PME étaient soumises à l’imposition au même titre que toutes les
entreprises en dehors de quelques avantages fiscaux qu'elles pouvaient bénéficier grâce
au code des investissements. Au regard de la contribution professionnelle, l'entreprise
nouvellement agréée, bénéficiait d'une exonération pendant 5 ans maximum à dater de
son entrée en production de la contribution sur le bénéfice. L'entreprise existante agréée
bénéficiait de la même exonération mais sur la partie de son bénéfice imposable excédant
la moyenne des bénéfices imposables déclarés au cours de trois derniers exercice
précédant l'agrément.
Plusieurs autres avantages fiscaux étaient également consentis aux PME. A titre
d'exemple quand à la détermination du bénéfice net imposable, les entreprises nouvelles
et existantes agréées étaient autorisées à déduire du bénéfice imposable les sommes
dépensées au titre de formation ou du perfectionnement du chef d'entreprise ou du
Cours de Droit Fiscal/2005 78
personnel tout court. Elles étaient également autorisées à calculer leur amortissement
selon un mode dégressif.
L'O-L n°89/039 du 17 août 1989 avait institué un régime forfaitaire des PME en matière de
contribution sur le revenu professionnel et des contributions sur les chiffres d'affaires à
l'intérieur. Le problème qui se posait avec ce régime était l'inflation.
En effet, l'inflation avait faussé la détermination des revenus imposables étant donné que
la valeur de l'unité des comptes utilisés c'est-à-dire la monnaie était instable et de
nombreux instruments financiers n'étaient pas indexés.
La loi fiscale reconnaissait au ministre des finances le droit de prendre par arrêté dans
certaines circonstances économiques, sociales ou budgétaires des décisions notamment :
de réajuster les chiffres-limites d'application du régime d'imposition forfaitaire pour tenir
compte de l'évolution monétaire
d'adapter les modalités d'imposition et de recouvrement des activités concernées en
redéfinissant les éléments servant de base à l'imposition et le mode de calcul de celle-ci
d'écarter du régime d'imposition forfaitaire les professions dont l'organisation ou les
caractéristiques révélaient l'existence d'obligations concordantes avec celles du régime
fiscal de droit commun.
Malgré toutes ces précautions la détérioration de la monnaie avait rendu caduc
l’application de cette O-L.
§4. Régime d'imposition des sociétés étrangères ou régime fiscal des établissements
permanents en République Démocratique du Congo
Les sociétés étrangères qui exercent une activité en République Démocratique du Congo
sont imposables sur les bénéfices réalisés par leurs établissement permanents ou leurs
établissement fixes qui y sont situés120.
"Les établissements permanents visés ici sont notamment les sièges des directions
effectives, succursales, fabriques, usines, ateliers, agences, magasins, bureaux,
laboratoires, comptoirs d'achats ou de vente, dépôts, ainsi que toute autre installation fixe
ou permanente quelconque"121.
120
O-L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art.68
121
Idem, art. 69
Cours de Droit Fiscal/2005 79
Cette notion d'établissement utilisée par la loi fiscale congolaise comme condition
exclusive de l'imposition des bénéfices réalisés en République Démocratique du Congo
par les sociétés étrangères, suppose trois éléments :
la fixité ou la permanence;
la productivité;
la dépendance.
D'une façon générale, la notion d'établissement fixe empruntée de la législation belge est
une notion beaucoup plus économique utilisée en vue de contrecarrer une importante
évasion fiscale dans ce domaine. Normalement, sur le plan du droit commercial, cet
établissement devrait aussi avoir un représentant (critère essentiel) pour représenter
juridiquement l'établissement auprès des tiers.
122
O-L n°69-009 du 10 février 1969, Op.cit, art 71
123
Idem, art 71 et 72
124
Ibidem, art 38
125
Ibidem, art 69
Cours de Droit Fiscal/2005 80
remboursement des dépenses professionnelles effectives, les gratifications, les primes, les
pensions de toute nature126.
A. Les éléments de la rémunération qui sont imposables
A.1. Indemnités :
Il existe une différence entre les pensions accordées gratuitement et les pensions
octroyées sur base des retenues antérieures.
Pensions accordées gratuitement : par ex. aux membres du personnel qui ont atteint un
certain âge ou qui ne sont plus capables de travailler. Ces pensions équivalent à un
traitement différé et par conséquent imposable à la contribution professionnelle sur les
rémunérations. Sont par contre exonérées, les pensions versées en cas d'invalidité
prématurées ou des décès ou aux veuves, aux orphelins, aux descendants des anciens
combattants, aux victimes d'accidents du travail ou maladie professionnelle ou pension
alimentaire.
Pensions octroyées sur base des retenues antérieures sont imposables. Mais les pensions
exonérées dans le cas d'espèce sont celles liées aux remboursements des frais engagés
par les salariés.
Les avantages en nature sont des biens et des fournitures, prestations des services divers.
Leur liste n'est pas limitée. Nous citons notamment :
126
O-L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 47 §§1 et 2
Cours de Droit Fiscal/2005 81
Ces taux sont des taux progressifs et varient entre 5 et 60% suivant les tranches des
revenus annuels. A travers ces taux de progressivité, l'on prend également en compte la
réduction pour charge de famille au taux de 2% pour chacun des membres de la famille à
charge avec un maximum de 9 personnes. Aucune réduction d'impôts n'est accordée pour
la partie imposable à partir de 8ème tranche du barème progressif. L'arrêté n°054 du 21 juin
1999 introduit un taux forfaitaire en matière de contribution professionnelle sur la
rémunération pour le personnel domestique et les salariés des contribuables patentés.
Le forfait est fixé par travailleur et versé par quotité trimestrielle déterminée par ce même
arrêté. La preuve de paiement de cet impôt est retracée sur la carte de "patente CPR" dont
le prix est fixé par arrêté n°66 du 15 novembre 1999.
C. Exemptions
A. Notions
Elle a été introduite dans notre pays par l'O-L n°69-007 du 10 février 1969 afin de protéger
la main d'œuvre locale contre les risques d'envahissement du marché de l'emploi par la
main d'œuvre étrangère. Cette contribution a comme spécificité de ne pas être à la charge
du bénéficiaire de rémunération, elle nous doit être supportée par l'employeur lui-même,
personne physique ou morale. Elle se superpose à la contribution que doit payer un
salarié expatrié sur la même rémunération brute à charge de l'employeur.
Les travailleurs originaires des pays limitrophes sont assimilés aux nationaux en matière
d'imposition sur les rémunérations et ne sont par conséquent pas soumis à la contribution
exceptionnelle sur la rémunération professionnelle du personnel expatrié127. La base de la
contribution professionnelle sur la rémunération des expatriés ainsi que les exonérations
127
Arrêté min. n°004 du 24 juin 1997, op.cit, art.9
Cours de Droit Fiscal/2005 82
sont les mêmes que celles relatives à la contribution professionnelle sur les rémunérations
en général. Le taux de la contribution est proportionnel et fixé à 33%.
Cours de Droit Fiscal/2005 83
La première action légale entreprise pour la maîtrise de la rémunération des expatriés vient
de l’arrêté ministériel du 24 juin 1997 précité qui précise que : "Pour le personnel expatrié,
la base minimum d'imposition ne peut être inférieure au salaire minimum interprofessionnel
garanti appliqué dans le pays d'origine du travailleur concerné".128
En ce qui nous concerne nous pensons que pour maîtriser la multiplicité des barèmes,
l'administration fiscale devra mener des études appropriées sur les différentes branches
d'activités afin d'aboutir à une certaine classification des salaires versés aux travailleurs
expatriées d'après leur qualification, leur pays d'origine, la branche d'activités et la capacité
rémunératrice de l'entreprise utilisatrice de l'expatrié. Autrement dit élaborer des
répertoires sectoriels des salaires ou la monographie professionnelle.
Pour combattre le comportement de l'employeur qui n'est rien d'autre que la fraude fiscale,
l'administration fiscale devra renforcer les moyens d'investigation et de répression dont elle
dispose. Enfin une autre action doit être menée pour déceler la dissimulation de l'identité
de l'expatrié. L'identité de l'expatrié dont il est question n'est rien autre que la fonction qu'il
occupe dans l'entreprise. L'administration fiscale devra user de son droit de communication
pour obtenir des renseignements liés à la contribution auprès des services publics ou
privés. (les banques, les ambassades, ministère des affaires étrangères, service de
l'emploi, services d'immigration). Pour y parvenir, l'administration fiscale devra aussi
s'appuyer sur une bonne politique de motivation des agents, éducation civique…
Section IV : Régime fiscal des professions libérales, charges, offices et autres occupations
lucratives.
128
Arrêté min. n°004 du 24 juin 1997, op.cit, art 4
Cours de Droit Fiscal/2005 84
Selon la loi fiscale : "la contribution professionnelle atteint les profits quelle que soit leur
dénomination de professions libérales, charges ou offices ainsi que les profits quel qu'en
soit la nature des autres occupations lucratives"129.
A la différence des entreprises, les professions libérales, charges, offices et autres
occupations lucratives sont imposables non pas sur la base des résultats comptables mais
sur celle de la différence entre les recettes totales effectives et les dépenses effectives
inhérentes à l'exercice de la profession130.
Autrement dit, dans la détermination des profits imposables des professions libérales, les
créances et les dettes n'entrent pas en ligne de compte.
I.. Notion
1.1. Définition :
La notion des professions libérales paraît simple mais compliquée. N'ayant pas de
définition juridique sur le plan fiscal en République Démocratique du Congo, elle soulève
des difficultés d'appréciation dues au caractère mixte de certaines de ces professions et
repose sur les critères d'ordre social et fiscal. Ainsi, une profession libérale est celle où
l'activité intellectuelle joue le rôle principal qui consiste dans la pratique personnelle d'une
science ou d'un art et dans laquelle il y a absence d'un lien de subordination à un supérieur
hiérarchique.
Tels sont notamment les cas des professions d'avocats, de médecins, de vétérinaires,
d'architectes, d'ingénieurs conseils, d’écrivains, d'artistes peintres, d’orthopédistes, des
masseurs-kinésithérapeutes. C'est une profession par excellence indépendante et non
salariale. Il a été constaté, par ailleurs, que certains titulaires des professions libérales
exercent parallèlement à leurs activités, celles qui exigent le paiement d'un salaire lorsque
les règles qui les organisent n'y trouvent pas une certaine incompatibilité. C'est le cas des
professions organisées en "ordre" (ordre des avocats, ordres des médecins, …).
Le médecin qui fournit des prestations dans un centre médical en vertu d'un contrat de
travail est un salarié et sa rémunération doit être imposée au titre de la contribution
professionnelle sur la rémunération. Si le même médecin a un cabinet qui lui appartient à
la cité, il sera imposé à la contribution professionnelle sur le profit.
1.2. Profession libérale sous-forme sociétaire (conflit entre droit fiscal et droit commercial)
Il est reconnu au point précédent que rien n'interdit l'exercice du commerce par les
titulaires des professions libérales. Dans ce cas est-il possible qu'une société commerciale
exerce une profession libérale?
L'exercice des professions libérales sous-forme sociétaire, n'est pas non plus interdit. Dans
ce cas, les impositions devraient être établies dans les mêmes conditions et le taux
applicable aux sociétés commerciales devrait être de 40% (contribution professionnelle sur
le bénéfice).
129
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 27 §§3 et 4
130
Idem, art. 53
Cours de Droit Fiscal/2005 85
dans les formes du code de commerce131. Tandis qu’en droit fiscal, la distinction entre le
régime d’imposition des entreprises et celui des professions libérales est basée sur la
nature de l’objet social. Ainsi, toutes les sociétés dont l’objet social est une activité
industrielle, commerciale, agricole, artisanale et immobilière, sont soumises au régime des
entreprises. Celles dont l’activité sociale n’entre pas dans cette énumération limitative sont
assujetties au régime des professions libérales.
A titre d’exemple : le cas des sociétés d’expertise comptable et d’audit des sociétés
d’études qui au regard du droit commercial sont des sociétés commerciales, en droit fiscal,
elles sont considérées comme des professions libérales.
A titre d'exemple
Les bases sont fixées de la manière suivante :
pour les avocats inscrits au barreau depuis 2 ans, l’équivalent en FC de 300$ US
131
Décret du 2 août 1913 portant code du commerce, art 3
132
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 33 §2.
Cours de Droit Fiscal/2005 86
pour les avocats inscrits au barreau depuis plus de deux ans, l’équivalent en FC de 500$
US
La loi prévoit des abattements de l’ordre de 25-50% lorsque la profession est exercée en
province. Et surtout dans les villes, les bases d’imposition doivent faire l’objet de révision
afin de les adapter à la réalité du moment (problème de l’inflation).
III. Dépenses professionnelles et autres sommes déductibles des profits nets imposables
Sont déductibles des profits nets imposables les versements effectués en vue de la
constitution d’une rente viagère, d’une pension, d’une assurance-maladie, des frais
médicaux supportés par le contribuable tant pour lui-même que pour sa femme ainsi que
ses enfants célibataires à charge et ce, dans les conditions définies par l’O-L de 1969133.
§2. Charges, offices et autres occupations lucratives
I. Charges et offices
133
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 44 et 45
Cours de Droit Fiscal/2005 87
Nous allons parler de quelques considérations générales sur les contributions indirectes
(chapitre I) avant de voir comment les contributions indirectes sont organisées en
République Démocratique du Congo (chapitre II)
L’impôt sur la dépense ou la contribution indirecte vise les revenus mais ne les frappe pas
en tant que tels. Il les saisit dans leur emploi lors des achats des biens ou des services ou
même de la consommation. Il est destiné à être supporté en définitive par le
consommateur dans la mesure où il est systématiquement intégré dans le prix des
marchandises. Le contribuable le paie souvent sans s'en rendre compte.
On distingue :
l’impôt particulier sur la dépense (analytique)
l’impôt général sur la dépense (synthétique).
Ces trois grandes catégories d’impôts sur la dépense sont fondées sur l’idée que toute
marchandise achetée par le consommateur est le produit d’un processus de production, de
distribution et de commercialisation.
La dépense constituée par l’achat de cette marchandise peut donc être taxée non pas
uniquement au niveau de la consommation finale mais à n’importe quel stade du circuit de
production de distribution et de commercialisation ; l’impôt se trouvant en toute hypothèse
répercuté dans le prix payé par le consommateur.
L’imposition intervient une fois et on peut dire qu’il y a neutralité pour d’autres stades.
Cependant, l’inconvénient est que le risque de fraude est grand en ce sens qu’il n’existe
pratiquement pour le fisc aucun moyen commode pour vérifier les déclarations faites par le
commerçant redevable de la taxe.
C. Inconvénient
Il y a plus d’imposition et l’impôt est d’autant plus élevé que le circuit de production, de
distribution, de commercialisation et de consommation est long. Les circuits longs sont
pénalisés par rapport aux circuits courts.
A. Principe
La TVA est une synthèse de l’impôt unique et de la taxe en cascade dont elle réunit des
avantages respectifs : neutralité et rendement.
La TVA est un impôt neutre. En effet, la taxe due est calculée sur les prix des biens vendus
ou des services rendus, déduction faite de celle de la TVA ayant grevé des éléments
constitutifs du P.R. Autrement dit, lors de chaque transaction la valeur du produit est
frappée à un prix uniforme. Mais chaque redevable est autorisé à imputer sur la TVA qu’il
doit (TVA brute) le montant de la TVA qui a déjà grevé le produit au stade antérieur (TVA
déductible) : il ne versera au trésor public que la différence (TVA nette).
B. Avantages
Le mécanisme de déduction sur lequel est fondé le principe de la TVA présente plusieurs
mérites :
134
Voir chapitre II, p.106
Cours de Droit Fiscal/2005 89
la TVA est un impôt invisible que beaucoup n’ont pas l’impression de frauder contrairement
à la contribution sur les revenus ou à la contribution sur le profit ;
le mécanisme de la TVA assure les recettes de l’administration fiscale ; l’Etat répartit le
risque de défaillance de redevables sur tout le circuit de production, de distribution, de
commercialisation, de consommation ;
la TVA donne à l’administration fiscale des moyens de contrôle non négligeable. Autrement
dit la taxe payée est facturée à chaque stade et celui-ci étant déductible au stade suivant,.
l’acheteur a intérêt à exiger de son fournisseur un document régulier ;
la TVA lève un obstacle à la modernisation des entreprises puisque la récupération de la
taxe qui grève les achats des biens d'équipements est possible;
La TVA constitue également une incitation à la concurrence;
La TVA ne provoque pas de distorsion entre le circuit long et le circuit court (Principe de
neutralité de la TVA).
N.B. En vigueur dans les pays de l'Union Européenne, la TVA n'a cependant pas été
retenue par les USA dont la fiscalité indirecte demeure à base d'impôt particulier sur la
dépense.
On la retrouve dans certains pays en voie de développement comme la Côte d'Ivoire, le
Sénégal, le Maroc, le Ghana, Madagascar, le Niger et quelques pays d'Amérique latine
mais pas encore en République Démocratique du Congo.
Cours de Droit Fiscal/2005 90
Cette contribution frappe les opérations de vente, de prestation des services rendus et
utilisés en République Démocratique du Congo et les travaux immobiliers.
§1. Contribution sur le chiffre d'affaires des opérations de vente des produits de fabrication
locale
La vente est un contrat par lequel une partie (le vendeur) donne la propriété d'une chose
qui lui appartient à une autre partie (l'acheteur) en contrepartie d'un prix135.
La CCA est due à partir du moment où le fait générateur est réalisé et ce, quelle que soit la
forme de la vente. Ainsi, sont considérés comme ventes ou assimilés à des ventes
passibles de la CCA à l'intérieur, les opérations suivantes :
la vente normale : l'opération normale de vente. Elle doit être faite en République
Démocratique du Congo même si elle s'accompagne de la livraison dans le pays de l'objet
de la vente. Toute vente des produits locaux sera imposable au titre de la CCA à l'intérieur
sauf exonération ou lorsque les produits sont soumis aux droits de consommation.
l'échange des produits : l'échange est un contrat par lequel les parties se donnent
respectivement une chose pour une autre136. Il s'agit de 2 transmissions à titre onéreux qui
donnent lieu à une double imposition de vente. L'administration fiscale n'imposera pas
dans le cas d'espèce, sur base de prix de revient mais sur celle de prix normal appliqué
pour des ventes des marchandises similaires.
l'utilisation des produits par le fabricant lui-même : l'administration fiscale assimile à la
vente, les opérations d'utilisation des produits après fabrication par le fabriquant lui-même.
Il s'agit pour le vendeur de procéder à une livraison en soi-même. La base imposable sera
donc le prix de vente normal pratiqué par le fabriquant lorsqu'il vend à des tiers.
135
Voir CCLIII, art 263
136
O-L n°69-009 du 10 février 1969, art 365
Cours de Droit Fiscal/2005 91
B. Ventes exonérées
Sont exonérées de la CCA à l'intérieur, les opérations de vente des produits, de fabrication
locale ci-après :
les ventes des produits passibles de droit de consommation. Ex. Alcool et boissons
alcooliques, eaux de table & limonades, tabacs fabriqués, huiles minérales, sucre,
allumettes,
les ventes d'objets d'art de fabrication locale réalisées par des artisans producteurs,
les ventes des produits nationaux identiques ou similaires aux produits importés exonérés
de la CCA par la loi,
produits destinés à l'exportation,
Produits locaux vendus aux représentations diplomatiques (ambassades, consulats,
missions diplomatiques…)
C. Assiette de la CCA et fait générateur
Les redevables de la CCA à l'intérieur des opérations de vente sont des commerçants qui
réalisent des ventes imposables140. Ils sont tenus d'acquitter la CCA à l'intérieur au taux
de141 :
3% pour toutes les marchandises assorties d'un droit de douane de 5% et de 15%. Ces
marchandises sont :
a) Droits d'entrée de 5%
137
O-L n°69-058 du 5 décembre 1969 portant contribution sur le chiffre d'affaires, art
10.2°)
138
Idem, art 10.3°) al2
139
Ibidem, art.12.20
140
Ibidem, art 11.2°
141
Ibidem, art 13.4° tel que modifié par le décret 002 du 22 janvier 1997
Cours de Droit Fiscal/2005 92
142
CDK (Complete Know Down) et MKD (Medium Know Down) sont des régimes
douaniers particuliers applicables dans les opérations de montage consistant dans
l'assemblage réalisé au départ d'un grand nombre de sous-ensembles et de pièces
détachées. Ex. Montage de véhicules automobiles, remorques, motocycles, vélocipèdes,
conditionneurs d'air, réfrigérateurs domestiques, appareils électroménagers… (AZAMA
LANA, op.cit, pp.266-267). La vente de produits qui en résultent est assujettie à la CCA à
l'intérieur sur le montant du prix facturé (circ. Dép. n°0971 du 01/06/1985).
143
O.L. n° 69-058 du 5 décembre 1969, op.cit, art 9. 3°
Cours de Droit Fiscal/2005 93
octobre 1997. Si bien qu'aujourd'hui les opérations de transport des personnes inter-urbain
à l'intérieur comme à l'extérieur sont imposables quelque soit la voie.
On entend par prestations para-médicales, toutes activités qui tendent à guérir dans la
mesure où elles ne reflètent pas un caractère purement commercial. Elles sont directement
liées par un acte médical posé par un médecin. Il en est ainsi des opérations réalisées par
des laboratoires d'analyses, les préparations ou analyses effectuées par les pharmaciens,
les prestations fournies par les infirmiers dans le cadre d'une activité individuelle :
les services funéraires
prestations des services en faveur des représentations diplomatiques
les opérations de sous-traitance générale à condition que l'opération finale soit passible de
la CCA à l'intérieur
les intérêts relatifs au crédit bancaire, à l'investissement, au crédit agricole et aux
découverts bancaires.
locations des meubles d'immeubles ou des parties d'immeubles à usage d'habitation.
C. Assiette de la CCA et fait générateur
144
O-L n°69-058 du 05 décembre 1969, op.cit, art.14. 4°
145
O-L n°69-009 du 10 février 1969, art10.1°
146
Cfr Arrêté départemental n°21 du 3 mars 1988
147
O.L. n°69-058 du 05 décembre 1969, op.cit, art 12
Cours de Droit Fiscal/2005 94
travaux de recherche entrepris dans notre pays pour le compte d'entreprises sont taxables
au même titre que les travaux d'études réalisés à l'étranger et utilisés ici.148
Cependant, la contribution ne devient exigible qu'au moment de l'encaissement du prix en
République Démocratique du Congo, lorsque le prestataire de service y possède un
établissement fixe ou à partir de la République Démocratique du Congo dans le cas
contraire. Concernant les opérations de transports de personnes, le fait générateur est
constitué par la remise du titre de transport aérien, maritime, fluvial, lacustre ou routier
inter-urbain.
148
AZAMA LANA, op.cit, p.288
Cours de Droit Fiscal/2005 95
Redevables de la CCA :
Sont redevables de la CCA sur les prestations des services, les personnes physiques ou
morales qui effectuent des prestations des services lorsqu'elles possèdent un
établissement fixe en République Démocratique du Congo et les personnes physiques ou
morales qui reçoivent la prestation d'assistance dans le cas contraire149.
149
O-L n°69-009 du 10 février 1969, art 11.1°
150
Idem, art 13.1 tel que modifié par le décret n°0009 du 22 janvier 1997
151
O-L n°69-058 du 05 décembre 1969, op.cit, art 13.2
152
Ibidem, art 9.2
Cours de Droit Fiscal/2005 96
Sont redevables de la CCA sur les travaux immobiliers, "les entrepreneurs des travaux." 157
En d'autres termes, les travaux immobiliers ne sont imposables que lorsque celui qui les
exécute est revêtu de la qualité d'entrepreneur. Ainsi, les travaux de construction faits par
un particulier ou par un commerçant pour son propre compte ne sont pas imposables de la
CCA à l'intérieur158.
Le taux de la CCA des travaux immobiliers est fixé à 13%.
153
O-L n°69-058 du 05 décembre 1969, op.cit, art. 14.3
154
AZAMA LANA , op.cit, p.292
155
O.L. n°69-058 du 05 décembre 1969, op.cit, art 10.3
156
O-L n°69-009 du 10 février 1969, Op.cit, art. 12.3°
157
O.L. n°69-058 du 05 décembre 1969, op.cit, art 11.3°
158
AZAMA LANA, , op.cit, p.294
Cours de Droit Fiscal/2005 97
2. Quelques propositions
Les mesures spéciales doivent être prises en vue de saisir toute la matière imposable.
La forfaitisation des PME peut être un moyen pour atteindre un nombre important des
petits contribuables.
Prévoir une exonération pour les fabricants des livres, journaux ou publications périodiques
(éditeur).
Prévoir une exonération en faveur des intermédiaires ou magasins spécialisés de vente
d'objets d'art.
Exonérer l'imposition des travaux immobiliers effectués dans des campagnes pour
encourager la construction.
Elargir la CCA sur les travaux immobiliers aux autres personnes privées que les
entrepreneurs.
Introduire progressivement la TVA en République Démocratique du Congo pour combattre
des effets néfastes de l'imposition en cascade.
Cette contribution est propre aux pays en voie de développement. Elle frappe
généralement les matières premières exportées (pétrole, cacao, bois en grumes, …). Son
taux doit être aménagé de façon à être répercuté dans le prix afin de ne pas entraver les
échanges internationaux. En plus, son rendement est très variable et est fonction de la
conjoncture économique mondiale et des cours des matières premières. Les pays en voie
de développement continuent à tirer de leur fiscalité extérieure, une part importante de leur
ressource budgétaire.
A. Matières imposables
A.1. Notion sur les exportations:
Les exportations constituent des ventes réalisées à partir du territoire national vers
l'étranger. Etant donné qu'en matière de CCA à l'exportation seules les ventes sont
imposables, sera exclue de la catégorie d'affaires imposables, la sortie du pays des
marchandises appartenant à des personnes physiques ou morales non commerçantes et
qui n’implique pas une vente.
Seront donc passibles de la CCA à l'exportation toutes les personnes physiques ou
morales dès lors qu'elles ont effectué des ventes vers l'étranger. Mais à partir de quel
moment doit-on considérer une exportation comme une vente?
Par vente, il convient de rappeler toute transaction à titre onéreux ayant pour conséquence
un transfert de propriété des biens matériels à des tiers. Cette définition si elle fait appel au
droit civil, elle est à la fois plus étroite et plus large.
Plus étroite : puisque toutes les transactions qui touchent les biens incorporels sont
écartés de l'imposition de la CCA à l'exportation.
Cours de Droit Fiscal/2005 98
Plus large : en ce sens qu'elle ne prévoit pas que les prix soient réglés en argent pour que
l'administration fiscale puisse intervenir. Dès lors les échanges peuvent également être
considérés comme des ventes en droit fiscal. Il résulte de tout ce qui précède que les
exportations temporaires n'entrent pas dans la catégorie d'affaires imposables.
A.2.Matières imposables proprement dites
Initialement la CCA à l'exportation frappait toutes les opérations de vente de marchandises
destinées à l'exportation. Mais depuis l'O.L. n°81-009 du 27 mars 1981 modifiée par l'O.L.
n°86-041 du 8 juillet 1986, qui ont modifié les dispositions de l'art 58 de l'O.L n°69-058 du
05 décembre 1969 précitée, la CCA à l'exportation frappe uniquement les opérations de
vente de marchandises ci-après destinées à l'exportation :
produits miniers;
pétrole brut;
café;
bois en grumes159
B. Redevables :
Les personnes physiques ou morales effectuant des ventes à l'exportation de produits
imposables sont redevables de la CCA à l'exportation160.
B. Base d'imposition
Exemple : Mr Jean exportateur du café effectue un transfert des fonds à travers la BCCE
pour un montant de 105.000 $ USA rapatriés en date du 06 septembre 2000. La banque
prélève:
0,2% des commissions d'intervention;
0,1% des commissions de transfert;
250 FC des frais de Télex (d'Internet)
159
O-L n°69-058 de 05 décembre 1969, op.cit, art 58
160
Idem, art 60
Cours de Droit Fiscal/2005 99
Solution :
La CCA à l'exportation est perçue par retenue à la source effectuée par l'institution
intervenante au moment du rapatriement des devises, à la date de réception des fonds sur
le montant de la transaction, exprimé au cours du jour de rapatriement des devises.161
Dès réception des fonds, la banque prélève immédiatement le montant de la CCA qu'elle
verse au compte spécial libellé "Compte CCA à l'exportation" qu'elle aura ouvert dans ses
livres. A chaque fin de la semaine, le montant intégral de ce compte est versé au compte
du Trésor162.
Sont exonérées de la CCA à l'exportation les personnes qui, de par leur qualité, sont
expressément exemptées ou celles qui se livrent aux exportations des produits que la
législation place en dehors du champ d'application de la CCA à l'exportation.
A titre d'exemple, sont exonérés de la CCA à l'exportation, les produits fabriqués en
République Démocratique du Congo et destinés à l'exportation comme :
thé en sachet
vêtements & accessoires…
Il existe aussi des exonérations liées à la personnalité des exportateurs :
les exportations d'hydrocarbures par les sociétés pétrolières signataires de la convention
pétrolière de 1969
les exportations faites par les entreprises soumises au régime conventionnel du code des
investissements.
161
O-L n°69-058 du 5 décembre 1969, op.cit, art. 59 et 61. 1
162
Cfr Arrêté-départemental n°045/CAB/FIN & 5/DG/81 modifié par Arrêté –
départemental n°043 du mai 1986.
Cours de Droit Fiscal/2005 101
A. la matière imposable
La CCA à l'importation frappe toutes les marchandises importées en République
Démocratique du Congo et destinées à la mise en consommation à moins qu'elles ne
soient expressément exonérées163. L'assiette imposable est constituée par la valeur en
douane des marchandises ou la valeur CIF ou CAF majorée des droits d'entrée164.
B. le fait générateur
163
O-L n°69-058 du 5 décembre 1969, op.cit, art 2
164
Idem, art 3
Cours de Droit Fiscal/2005 102
Le fait générateur de la CCA à l'importation ainsi que celui des D.E. et de la taxe statistique
est constitué par l'introduction des biens sur le territoire national. C'est donc au moment
de la mise en consommation au Congo que la contribution est acquittée.
Par mise en consommation, il faut entendre le passage de la frontière c'est-à-dire la
déclaration faite par l'importateur ou son représentant de son intention de faire entrer des
marchandises en sa possession sur le territoire national.
Nous allons dans ce chapitre parler d’abord des notions et des sortes des droits d’accises
(section I), ensuite des droits d’accises tels qu’organisés en République Démocratique du
Congo (Section II) .
Au début, les droits d’accises désignaient les prélèvements intérieurs effectués sur la
production de certains produits. Ce concept a pris de l’extension, englobant aujourd’hui
aussi bien les taxes sur la vente que sur la production de certaines marchandises
particulières à un taux spécifique ou à un taux ad valorem165.
165
M. PAUWELS, Principes d’Economie Commerciale et de Comptabilité, 6ème édition,
A de Boeck, Bruxelles, 1970, p.54
Cours de Droit Fiscal/2005 103
Dans la législation française les accises sont principalement considérées comme des taxes
fiscales spéciales frappant à l’importation quelques produits tels que les bois ou les huiles
végétales ou animales. Il s’agit également des taxes indirectes à l’importation sur des
« denrées tropicales » telles que le café ou le thé167.
§2. Sortes de droits d’accises
Ce sont des prélèvements traditionnels sur les spiritueux et les tabacs. Ils sont les plus
anciens droits d’accises et les plus importants du point de vue des recettes produites. Ils
frappent la bière, le vin, les spiritueux et les tabacs et produisent des recettes fiscales
importantes sans trop gêner le développement de l’économie.
Beaucoup de pays qui ont des raffineries, prélèvent des droits d’accises sur les carburants.
Des raisons de justice autorisent à faire payer les usagers de ces produits et cela est
d’ailleurs nécessaire à l’affectation optimale des ressources. Comme le prouve
l’expérience de nombreux pays, il vaut mieux pour cela grever les carburants que percevoir
les péages.
En faisant payer les usagers, l’Etat devient moins tributaire d’autres impôts qui risquent
d’exercer une action préjudiciable à l’activité économique.
166
J.F. DUE, L’impôt indirect au service du Développement, Tendances Actuelles, Paris,
1973, p.98
167
C.J. BERR et H. TREMEAU, Le droit douanier, Economica, Paris, 1988, p.30
168
J.F., DUE, op.cit, p.95
169
Idem, p.104
Cours de Droit Fiscal/2005 104
Elles sont communément perçues sur certains types de services, surtout quand ils sont
réputés services de luxe. On y trouve plus couramment la taxe sur les spectacles, les
taxes sur l’hôtellerie et la restauration, la taxe d’aéroport (au départ) ainsi que la taxe sur
les services de transport et les droits sur le jeu.
Un petit nombre de pays perçoivent des accises à des taux relativement forts, du genre
des accises somptuaires, sur d’autres articles considérés comme offrant des moyens
particulièrement bons de mesurer la faculté contributive. Le sucre en constitue un bon
exemple. En Somalie, ce sont des prélèvements sur le sucre qui, en 1968, procuraient à
l’Etat 15% de ses recettes fiscales. En Mauritanie, cet apport s’élevait à 6%. Le Royaume-
Uni a toujours perçu une forte accise sur le thé et les pays scandinaves sur la confiserie.
Ces taxes sont très critiquées du fait qu’elles exercent une discrimination aux dépens des
gens qui ont un goût particulier pour les produits taxés et du fait qu’un fardeau fiscal
excessif peut être créé par la distorsion de la structure de consommation170.
Alcools et boissons alcooliques : bière, vins de raisins frais, vermouth et autres vins de
raisins frais préparés à l’aide de plantes ou des matières aromatiques du cidre, poiré,
hydromel et autres boissons fermentées, alcool éthylique non dénaturé eaux-de-vie,
liqueur et autres boissons spiritueux, préparations alcooliques composées (dites « extraits
concentrés ») pour la fabrication des boissons, alcool éthylique dénaturé pour usagers
médicaux, pour tout usage industriel et autres alcools industriels.
Eaux de table et limonades : eaux minérales naturelles ou artificielles, les eaux potables
ordinaires conditionnées pour la table, parfois rendues gazeuses, limonades et autres
boissons sucrées, aromatisées ou non, boissons à base de jus de fruits contenant d’autres
substances que du jus de fruit et d’un agent chimique de stérilisation.
Tabacs fabriqués, manufacturés : cigarettes d’une longueur ne dépassant pas 7cm,
cigarettes d’une longueur dépassant 7cm, cigarettes d’un poids inférieur ou égal à 3 kgs
par 1.000 pièces.
170
J.F. DUE, op.cit, p.114
Cours de Droit Fiscal/2005 105
Le prix ex-usine est communiqué par le fabricant à la Direction Générale de l’OFIDA. Pour
éviter qu’il soit injustement minoré, la loi permet à l’OFIDA de vérifier la comptabilité
analytique du fabricant.
La quantité soumise au paiement des droits est celle réellement produite au cours d’une
période donnée172. De cette quantité peuvent être déduite :
les freintes qui sont des destructions probables après fabrication, résultant de la
manutention des produits. Les seules à être réglementées à ce jour sont les freintes
découlant de la fabrication des bières et limonades. Elles sont établies forfaitairement à
0,5% de la quantité fabriquée contenue dans les bouteilles susceptibles de se casser.
la quantité produite exportée moyennant présentation de preuves d’exportation et de mise
en consommation en territoire étranger.
171
Ord-Loi n°68/010 du 06/01/1968 portant sur les droits de consommation et le régime
des boissons alcooliques, art.2
172
Idem, art.16
Cours de Droit Fiscal/2005 106
la quantité de produits avariés et détruits, mais couvert d’un procès verbal de destruction
dûment établi par les agents des accises.
C. Exigibilité et Crédit
Les droits d’accises sont exigibles au comptant à l’expiration de chaque décade après le
dépôt de la déclaration.173 Toutefois, lorsque le fabricant constitue une caution suffisante
auprès du receveur, il peut obtenir, pour le paiement des droits, un crédit d’un mois à partir
de l’expiration du mois de la naissance de l’obligation. La caution peut être fournie de l’une
de ces manières : en numéraire, en fonds public admis à cette fin, par garantie bancaire,
par garantie personnelle ou immobilière. Elle correspond au paiement mensuel du
fabricant majoré de 25%. Elle peut être revue à la hausse en période d’inflation
permanente.
D. Taux de perception
Ils sont déterminés par Ordonnance-Loi n°68/010 du 06 janvier 1968 relative aux droits de
consommation et au régime des boissons alcooliques telle que revue et modifiée par le
Décret –loi n°0010 du 22 janvier 1997 portant simplification de la structure tarifaire et
l’allégement de la pression fiscale à l’importation, à l’exportation et à l’intérieur.
173
Ord-Loi n°68/010 du 06/01/1968, art.17
Cours de Droit Fiscal/2005 107
Sucres (art.8)
Les sucres de betterave et de canne à l’état solide, cristallisé, en morceaux ou en pains,
candis ou autres : 5%
Tout autre sucre et sirop de sucre : 5%
Ciments (art.9)
Les droits s’appliquent aux ciments hydrauliques, y compris les ciments non pulvérisés dits
« clinkers », même colorés : 5%
E. Exemptions
174
O-L n°68-010 du 06 janvier 1968, op.cit, art.12
Cours de Droit Fiscal/2005 108
IIème Partie :
EXERCICE DU POUVOIR FISCAL EN RDC
Il sera question :
de la liquidation de l'impôt
du recouvrement de l'impôt
du contrôle de l'impôt et des moyens de répressions (sanctions)
du contentieux fiscal et des interprétations en droit fiscal.
Cours de Droit Fiscal/2005 109
La liquidation de l'impôt a pour objet de fixer le montant de la dette fiscale. Liquider l'impôt,
c'est en déterminer le montant par application de son tarif à la matière imposable. Ainsi, il
sera question d'abord du tarif (section I) et ensuite des opérations de liquidation
proprement dite (section II).
Le principe est que le tarif de l'impôt doit être fixé de telle manière que le rendement de
l'impôt assure les ressources nécessaires pour ses besoins. L'Etat doit chercher à
déterminer un tarif optimum tel que l'impôt ait un rendement le plus élevé possible sans
pour autant que les contribuables subissent une pression fiscale élevée susceptible de les
pousser à la fraude fiscale. Il doit prendre en ligne de compte :
la diversité des impôts dont l'incidence peut être différente selon leur nature
des considérations sociales, voire dans certains cas des considérations politiques.
Il est bon de savoir qu'une réduction du tarif de l'impôt est généralement suivie d'une
augmentation des recettes fiscales. Le mode des calculs de l'impôt peut varier selon la
nature de la technique utilisée. La fixation du tarif pose en elle-même trois problèmes
essentiels de choix :
entre l'impôt de répartition et l'impôt de quotité
entre le taux spécifique et le taux ad-valorem
entre le taux proportionnel et le taux progressif.
Alors que l'impôt de quotité comporte un tarif fixé à l'avance et s'applique à toutes les
matières imposables, l'impôt de répartition est fixé à l'avance dans son montant global pour
l'ensemble du pays.
A. Impôt de répartition
Dans cet impôt, on fixe le rendement global de l'impôt à plusieurs degrés administratifs. Le
tarif de l'impôt se dégage de la répartition c'est-à-dire que le produit d'impôt est déterminé
sur le plan national et réparti entre les provinces, les districts, les communes et enfin entre
les contribuables de chaque contrée.
Autrement dit, dans l'impôt de répartition, le législateur fixe le produit global de l'impôt. Ce
produit est ensuite partagé selon le système de répartition qui permet de fixer
successivement les contingents au niveau des circonscriptions de plus en plus petites
jusqu'à atteindre les contribuables eux-mêmes.
1. Avantages
2. Inconvénients
Cours de Droit Fiscal/2005 110
B. Impôt de quotité
1. Avantages
l'élasticité permet à l'impôt de suivre fidèlement le développement de la matière imposable.
l'équité permet d'assurer l'égalité de traitement entre les contribuables
la charge fiscale est mieux repartie en fonction de capacité contributive spécialement
lorsqu'il y a progressivité du tarif.
c'est un impôt simple qui ne nécessite pas de moyens exagérés pour son établissement.
2. Inconvénients
Son rendement qui n'est pas déterminé à l'avance s'effectue avec moins de précision que
celui de l'impôt de répartition parce que les prévisions des recettes sont beaucoup plus
délicates à élaborer.
A. Taux spécifique
Ce taux est assis sur une base exprimée en quantité physique des matières imposables.
Cette quantité est définie soit par le nombre d'unité matérielle, soit en volume surface…
Autrement dit, le tarif spécifique est exprimé en unité monétaire et en quantité de la base
imposable.
Ex. X FC par cheval vapeur pour une voiture de 7 chevaux vapeur ou xFC par kg, …
1. Avantages
Le taux spécifique présente des avantages suivants :
l'évaluation facile
il se prête difficilement à la fraude
le contrôle comptable et les discussions auxquelles il donne lieu entre l'administration
fiscale et les contribuables ont une nature normale.
2. Inconvénients
Les inconvénients du taux spécifique sont les suivants :
il est mal adapté aux mouvements de prix
il n'est pas élastique
il est injuste
175
ad valorem : littéralement selon la valeur
Cours de Droit Fiscal/2005 111
L'impôt ad-valorem se définit par rapport à la base d'imposition. Tout comme le taux
proportionnel, le taux ad valorem est exprimé en pourcentage de la matière imposable
évaluée en argent. Il est d'usage en matière douanière. Ex. 15% de la marchandise dont la
valeur en douane est de 10.000 FC.
1. Avantages
Les avantages de l'impôt ad valorem sont les suivants :
il paraît plus juste
il est plus élastique que l'impôt spécifique
2. Inconvénients
Parmi ses inconvénients, on peut citer le fait que :
il est moins simple
il se prête beaucoup plus à la fraude
il engendre beaucoup de réclamations.
A. Notion
L'impôt proportionnel comporte un taux constant quelle que soit l'ampleur de la matière
imposable. Par contre, l'impôt progressif ou taux progressif augmente avec la grandeur de
la matière imposable. Ainsi, le taux proportionnel reste inchangé quelle que soit la quantité
de la matière soumise à l'impôt. Tandis que le taux progressif augmente en fonction de
cette quantité.
B. Considérations doctrinales
Le choix de l'un ou l'autre de ces types de taux a fait l'objet des discussions théoriques
importantes dans le passé. Le débat portait sur deux points :
la productivité et
la justice.
Les partisans de l'impôt progressif le présentaient comme plus productif que l'impôt
proportionnel et reprochaient par ailleurs à ce dernier ses effets liés à la contraction de la
matière imposable. La proportionnalité ne traduit pas toujours la justice et ne conduit pas à
l'égalité devant l'impôt. Ainsi, il n'est pas aisé de faire payer le même impôt aux deux
contribuables ayant le même revenu mais dont les charges de chacun sont très différentes.
A titre d'exemple : un impôt de 10% sur un revenu de 10.000 FC est plus difficile à
supporter qu'un impôt de 10% sur un revenu de 100.000 FC. En ce sens que le 1er cas
privera le contribuable d'un revenu qu'il aurait pût affecter à des dépenses nécessaires
présentant pour lui une utilité marginale élevée.
Tandis que dans le second cas, toutes les dépenses nécessaires ayant pu être faites, le
prélèvement portera sur des sommes ayant une utilité marginale plus faible.
Autrement dit, le tarif proportionnel est simple mais injuste car un prélèvement de même
pourcentage effectué sur le revenu est plus durement ressenti par le contribuable pauvre
ou moyen que par le contribuable aisé ou riche. L'égalité mathématique est donc injuste du
point de vue fiscal.
Ce raisonnement justifie la progressivité de l'impôt qui est aujourd'hui d'un usage très
général en matière d'impôt sur le revenu. Le tarif progressif bien que complexe, permet de
réaliser l'égalité de sacrifice devant l'impôt. La progressivité trouve aussi sa justification
Cours de Droit Fiscal/2005 112
Il est plus productif à condition toutefois qu'il soit limité raisonnablement faute de quoi
l'impôt finirait par s'accaparer de la quasi totalité des richesses dépassant un certain
montant. Ce qui décourage l'effort en même temps que l'épargne ainsi que les possibilités
d'investissement privés productifs.
Quel que soit l'issu du débat, il faut souligner que l'application de la progressivité de l'impôt
se heurte à deux difficultés : la fixation d'un minimum de prélèvement et la fixation de
l'échelle de la progressivité. (Inconvénient de la progressivité).
C. Domaine de la progressivité
1. Principe
Si nous prenons le tarif variable, l'utilisation de ce tarif peut faire appel notamment à la
progressivité globale ou par classe et à la progressivité par tranche ou par pallier.
Dans cet impôt, les revenus sont atteints dans leur totalité par des taux d'imposition qui
vont en augmentant en même temps qu'augmentent les dits revenus.
Les revenus sont repartis dans des classes préalablement fixées et dont le point de départ
est par exemple de 0 ou de 1. Chaque classe comporte un taux d'impôt supérieur à celle
qui la précède ou inférieur à celle qui la suit.
A titre d'exemple : Le contribuable payera 10% si le revenu est compris entre 0FC et
5.000FC. Il payera 15% pour le revenu situé entre 5001FC et 10.000FC.
Ainsi, le contribuable paiera 500FC si son revenu est de 5.000FC (c'est-à-dire 5000 x
10%). Il payera 765FC si son revenu est de 5.100FC (5.100 x 15%). Il y a lieu d'observer
dans la progressivité globale
que la matière imposable est rangée dans telle ou telle classe selon son montant et le taux
augmente de classe en classe.
Comme on le voit, ce procédé est relativement simple même s'il constitue un facteur
d'inégalité dans la mesure où pour une faible différence des matières imposables, deux
individus peuvent être imposés fort différemment.
à la satisfaction des mêmes besoins et doivent être imposés au même tarif. Chaque
tranche est atteinte par un taux qui va en croissant de tranche en tranche. Ce système est
conçu pour éviter l'inconvénient de la totalité ou des sauts brusques provoqués par la
progressivité globale.
Ex. Prenons le cas de 4 travailleurs dont les revenus annuels s'élèvent respectivement à
1.000FC, 2.000FC, 3.000FC et 4.000FC auxquels sont appliqués respectivement les taux
de : 10%, 20%, 30%, 40% dont la progressivité globale se présente comme suit :
revenus allant de 0 à 1.000FC : 10%
revenus allant de 1001 à 2.000FC : 20%
revenus allant de 2001 à 3.000FC : 30%
revenus allant de 3001 à 4.000FC : 40%
Le calcul de l'impôt pour chaque contribuable est déterminé de la manière suivante :
(progressivité globale).
Le contribuable dont le revenu est de 1.000 payera 100FC (1.000 x 10%);
Celui de 2.000 payera 400FC (2.000 x 20%)
Celui de 3.000 payera 900FC (3.000 x 30%)
Et celui de 4.000 payera 1.600 FC (4.000 x 40%).
Pour les mêmes travailleurs en ce qui concerne la progressivité par tranche, la solution est
la suivante :
Le contribuable dont le revenu est de 1000FC paiera l'impôt calculé comme suit :
revenu de 0FC à 1000FC : 10% soit 1000FCx10%=100FC
Pour le contribuable dont le revenu est de 2000FC : le calcul de l'impôt sera comme suit
par tranche
revenu de 0FC à 1000FC : 10% soit 1000FCx10%=100FC
revenus de 1001FC à 2000FC : 20% soit 1000FCx20% = 200FC
Total 300FC
Il paiera 300 FC et non 400FC comme dans la progressivité globale.
Pour le contribuable dont le revenu est de 3000FC, le calcul de l'impôt se fera comme suit
par pallier :
revenu de 0FC à 1000FC : 10% soit 1000FCx10%= 100FC
revenu de 1001 à 2000FC : 20% soit 1000FCx20%=200FC
revenu de 2001FC à 3000 FC : 30% soit 1000 FXx30%=300FC
Total 600FC
Il paie 600FC et non 900Fc comme dans la progressivité globale.
Le contribuable dont le revenu est de 4000FC paiera l'impôt calculé comme suit par
tranche.
revenu de 0FC à 1000FC soit 1000FCx10%=100FC
revenu de 1001FC à 2000FC soit 1000FCx20%=200FC
revenu de 2001FC à 3000FC soit 1000FCx30%=300FC
revenu de 3001FC à 4000FC soit 1000FCx40%=400FC
Total 1.000FC
Il paiera 1000Fc et non 1600FC comme dans la progressivité globale.
Comme on peut le constater, la progressivité par tranche est beaucoup plus juste que la
progressivité globale.
Cours de Droit Fiscal/2005 114
La liquidation diffère selon qu'il s'agit des droits au comptant ou qu'il s'agit des droits
constatés.
a. Pour les droits au comptant ou spontanés ou simultanés, la liquidation est faite lors du
dépôt de la déclaration du redevable. C'est le cas de certains droits indirects de type CCA
à l'importation.
Aussi, l'opération de liquidation s'effectue-t-elle au moment de la constatation des droits
d'où le mot "comptant". En règle générale les droits au comptant ou spontanés font l'objet
de la retenue à la source.
b. Pour les droits constatés, la constatation du fait générateur et la liquidation sont deux
opérations bien différentes qui sont effectuées à un intervalle de temps parfois éloigné. La
liquidation donne lieu dans le cas d'espèce à l'établissement de rôle pour la dette
individuelle du contribuable.
Outre le principal qui constitue le montant initial de la créance fiscale, déduction éventuelle
faite des acomptes et précomptes versés, le créance c'est-à-dire le trésor public réclame
aussi dans certains cas les pénalités d'assiette et de recouvrement, les amendes fiscales
et les frais de poursuite. Le principal ainsi que tous ses accessoires forment un tout
indissociable qui constitue la dette globale du contribuable envers le trésor public.
Le paiement de la dette fiscale incombe aux débiteurs de la contribution tel qu'institué par
la loi. En effet, c'est le contribuable lui-même ou le redevable qui est un tiers à qui le trésor
public peut valablement réclamer le paiement.
B. A qui doit effectuer le paiement?
Au terme de la loi fiscale, le paiement doit être effectué à la banque ou auprès des
coopératives d'épargne et de crédit au vu de la note de perception délivrée par le receveur
des contributions. En contre partie de l'encaissement des fonds, la banque délivre des
timbres fiscaux de valeur correspondante et dresse un relevé de paiement à l'intention du
receveur des contributions qui s'en sert lors de l'apurement.
Le mode de paiement des dettes envers l'Etat, spécialement celles ayant trait à la matière
fiscale, est celui stipulé dans le décret-loi n°067 du 20 avril 1998 relatif au mode de
paiement de dettes envers l'Etat. Ce décret-loi relève en substance que : "tous les
règlements des créances de l'Etat, notamment ceux concernant les contributions d'impôts,
droits, taxes, redevances sont obligatoirement effectués auprès du comptable public
concerné à l'aide d'un chèque certifié et barré par l'organisme bancaire sur lequel est tiré
ce chèque, la provision bloquée étant rendu indisponible jusqu'au règlement de la créance
de l'Etat". Dans l'économie générale de ce décret-loi, il ressort clairement que la loi
n'admet que les chèques barrés et certifiés comme mode de paiement. En dehors du
chèque aucun autre moyen de paiement ne peut conférer le caractère libératoire au
paiement en l'occurrence les numéraires, les virements bancaires, les chèques ordinaires
et encore moins la compensation. Cependant dans la pratique, on accepte malgré ce
décret le versement direct des espèces en banque ainsi que le virement bancaire.
C'est le Franc Congolais qui a seul court légal en République Démocratique du Congo.
Cela revient à dire que les dettes fiscales ne peuvent être acquittées au moyen des
devises étrangères sans conversion préalable. Et ce, en conformité avec les dispositions
en matière de la réglementation de change.
Ainsi, "en application du décret-loi n°099 du 03 juillet 2000 modifiant et complétant le
décret-loi n°067 du 20 avril 1998, toutes les créances de l'Etat notamment les
contributions, impôts, droits, taxes et redevables sont convertis en franc fiscal suivant la
parité du jour de la réalisation du fait générateur."176
La date de paiement des contributions diffère selon qu'il s'agit des droits constatés ou des
droits spontanés. Quand au lieu de paiement, en principe, la contribution est portable c'est-
à-dire payable dans les bureaux de l'administration. Dans pareil cas, c'est au contribuable
de se déplacer lui-même vers l'administration et de s'acquitter de son devoir fiscal de
paiement. Ce qui diffère des dettes privées qui sont quérables et oblige le créancier d'aller
trouver le débiteur pour obtenir le paiement.
En matière de vignette, le signe distinctif fiscal ne peut plus constituer une preuve de
paiement en lui-même sans produire les timbres fiscaux qui ont servi à l'acquérir. Dans la
pratique les timbres fiscaux servant de preuve sont apposés sur un des volets de la note
176
Arrêté ministériel n°009 du 03 août 2000 portant mesure d'application du décret
n°099 du 03 juillet 2000, modifiant et complétant le décret n°067 du 20 avril 1998 relatif
au mode de paiement des dettes envers l'Etat, art 1 er.
Cours de Droit Fiscal/2005 116
§1. Principe
Tout contribuable est obligé d'introduire chaque année une déclaration énonçant les
éléments imposables en double exemplaire et de l'adresser à la Direction des contributions
à Kinshasa ou en province. Cette déclaration doit être faite même si le contribuable n'a pas
réalisé des revenus ou a subi des pertes (en cas de l'impôt sur le revenu). La déclaration
des revenus peut être faite également par un mandataire justifiant d'un mandat général ou
spécial en vertu duquel il agit. Pour le revenu mobilier ou professionnel et dont le montant
est retenu à la source, la déclaration sera souscrite par l'entreprise de l'employeur en lieu
et place des bénéficiaires. Pour les entreprises familiales, la déclaration sera souscrite par
le chef de famille.
1. Contribution foncière177
La déclaration contenant les éléments imposables doit être souscrite et déposée dans
chaque ressort où est situé la maison ou le terrain avant le 1er avril de chaque année.
La déclaration contenant les éléments imposables doit être souscrite avant le 15 janvier de
l'année d'imposition par le titulaire de la concession dans le ressort fiscal où cette dernière
est située.
La déclaration contenant les éléments imposables doit être souscrite avant le 31 mars de
l'année qui suit celle de la réalisation du revenu imposable. Elle doit être appuyée d'un état
détaillé qui précise pour chacune des propriétés imposables : la nature de la maison, sa
situation géographique, l'affectation, la désignation des occupants, la superficie
développée de la partie bâtie.
5. Contribution mobilière
La déclaration doit être souscrite par le redevable au moment du paiement et faire l'objet
d'un dépôt aux services des contributions dans les 10 jours qui suivent le paiement.
Pour les sociétés de droit étranger, la déclaration de la contribution mobilière calculée sur
base forfaitaire doit être souscrite et déposée aux services des contributions avant le 1 er
avril de l'année suivant celle de la réalisation du bénéfice et des revenus locatifs
imposables.
177
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 28 à 38
178
Idem, art 46 à 53
179
Ibidem, art 54
Cours de Droit Fiscal/2005 119
La déclaration mensuelle est souscrite par les redevables de la contribution au plus tard le
10 du mois qui suit celui du paiement de salaire. A la fin de l'année comptable, une
déclaration récapitulative est souscrite et déposée avant le 10 janvier de l'année qui suit
celle des paiements des rémunérations.
Les règles fiscales qui concernent le champs d'application, l'assiette ainsi que les
obligations déclaratives sont les mêmes que pour la contribution professionnelle sur les
rémunérations à l'exception du taux appliqué à la base imposable (33%).
La déclaration est souscrite par l'établissement bancaire qui est tenu de déclarer avant le
10 de chaque mois toutes les licences accordées à leurs clients, le mois précédent.
Cours de Droit Fiscal/2005 120
§1. Principe
L'exigibilité de l'impôt dépend de sa nature. On distingue à cet effet les droits constatés et
les droits spontanés.
1. Principe
Les droits constatés sont en principe recouvrés par voie de rôle. Le rôle est le titre officiel
en vertu duquel le percepteur a le droit de réclamer le paiement de l'impôt et d'en
poursuivre le recouvrement180. Il s'agit en fait d'une liste nominative des contribuables
débiteurs de l'impôt avec le montant de leurs dettes au regard de leurs noms, comportant
une date d'exigibilité.
Il est rendu exécutoire par la signature du Directeur Général des Contributions ou son
délégué. Il crée donc la créance fiscale. Ainsi après l'enrôlement, le contribuable est
informé du montant et des conditions d'exigibilité de la dette par un "avertissement extrait
du rôle".
Le recouvrement amiable des droits c'est-à-dire ceux perçus obligatoirement par voie
d'émission préalable du rôle doivent se faire dans l'intervalle du temps déterminé. Ces
contributions sont à titre de rappel : la contribution foncière, la contribution sur les
concessions minières et d'hydrocarbure, la contribution professionnelle sur le bénéfice et le
profit des professions libérales, la contribution sur le revenu locatif.
Les art 62, 122 alinéa 5 du code des contributions respectivement en matière de
contribution réelle et sur le revenu, posent le principe de l'exigibilité de la totalité de la
contribution au plus tard la date fixée au dernier jour du mois qui suit celui de l'envoi de
l'avertissement extrait du rôle au contribuable.
180
Francis Lefebvre, op.cit, p.517, n°3800
Cours de Droit Fiscal/2005 121
L'art 122 al 1er l'O-L n°69-009 du 10 février 1969 précitée dispose que le système
d'acomptes provisionnels s'applique sur les contributions établies par voie de rôle. Avant
l'O-L n°83/004 du 23 février 1983 qui a profondément modifié l'imposition du revenu locatif,
ce système d'acompte s'appliquait également à cette contribution.
b) Précompte BIC :
Il a été plusieurs fois proposé la réduction du taux du précompte surtout en faveur des
agents économiques identifiés par l'Administration fiscale. Prenant en compte la
proposition, le gouvernement dans son conseil des 10 et 11 novembre 2000, a décidé la
réduction du taux de précompte BIC qui doit passer de 3 à 1% pour les opérateurs
économiques détenteurs d'une attestation fiscale et de 3à 5% pour les autres et le ministre
des Finances était instruit pour finaliser ce dossier. Nous pensons que cette mesure pourra
résoudre un certain nombre de problèmes posés par l'application de précompte BIC en
République Démocratique du Congo.
Les règles d'exigibilité des droits spontanés relatives aux contributions sur le véhicule,
contributions mobilière, professionnelle, exceptionnelle sur les rémunérations des expatriés
et sur le chiffre d'affaires varient selon la catégorie de la contribution.
b) les contributions mobilières et sur les rémunérations qui sont retenues à la source sont
exigibles dans les 10 jours qui suivent le mois pendant lequel les revenus ont été payés ou
181
O-L n°69-006 du 10 février 1969, op.cit, art 62
Cours de Droit Fiscal/2005 123
c) Les contributions sur les chiffres d'affaires à l'intérieur : les versements s'effectuent de la
manière suivante :
Versement anticipatif avant le 20 de chaque mois, d'un montant égal à 50% de la
contribution versée au titre des affaires imposables réalisées au cours du mois précédent.
Versement dans les 15 premiers jours du mois suivant celui au cours duquel les affaires
imposables ont été réalisées, de la contribution due sous déduction du versement
anticipatif effectué au titre du mois précédent184.
Quant à la CCA à l'importation, sa perception est assurée par l'OFIDA et est régie par les
dispositions légales et réglementaires relatives aux droits d'entrée, tandis que la CCA à
l'exportation est perçue par retenue à la source par la Banque intervenante au moment du
rapatriement des devises, à la date de réception des fonds. Chaque fin de semaine le
montant des CCA perçues par la Banque doit être versé dans le compte du Trésor.
182
Idem, art 123 al.1
183
Ibidem, art 123 al 2 et 3
184
O-L n°69-058 du 5 décembre 1969, op.cit, art 20
Cours de Droit Fiscal/2005 124
Tout contribuable peut être poursuivi lorsqu'il n'a pas acquitté sa dette fiscale à l'échéance
fixée par la loi. En matière de recouvrement forcé, les poursuites peuvent être exercées
soit directement, soit indirectement.
A. Poursuites directes
Avant d'entamer les poursuites directes et sauf dans les cas où les intérêts du trésor public
peuvent être compromis par un retard dans le paiement, le receveur adresse au
contribuable un dernier avertissement. C'est une invitation à payer dans les 15 jours,
rappelant au contribuable son devoir fiscal. A l'exception des délais fixés dans le
commandement, le receveur peut procéder à la saisie des telles ou telles parties des
objets mobiliers ou d'un immeuble qu'il juge nécessaire pour que la vente suffise au
paiement des sommes dues au Trésor. La vente est signifiée au redevable par un P.V. de
saisie.
B. Poursuites indirectes
Elles se font par une simple notification adressée par le receveur aux tiers détenteurs des
biens des contribuables sous plis recommandé à la poste185. Elle constitue une sorte de
saisie-arrêt et la demande du receveur vaut sommation avec opposition sur les sommes,
valeurs, ou revenus. Les tiers détenteurs sont notamment les locataires, les banquiers, les
avocats, les employeurs. Le paiement doit être effectué dans un délai de 10 jours à partir
de la réception de la demande. A défaut de ce paiement, ils seront personnellement
poursuivis comme débiteurs directs des impôts sur la base des rôles établis au nom de
leurs créanciers. Le pouvoir de poursuivre le recouvrement des impôts appartient aux
receveurs des contributions directes186.
Nous distinguons deux sortes d'actes de poursuite. Celui par voie de saisie-conservatoire
et celui par voie de saisie-exécution.
Lorsque les droits du Trésor sont en péril, le receveur des contributions peut avec
l'autorisation du directeur des contributions faire saisir à titre conservatoire les objets
mobiliers du redevable187. La saisie-conservatoire peut par la suite et sur décision du
directeur des contributions être convertie en saisie-exécution dans un délai de 2 mois.
On distingue 3 phases :
1. Commandement :
185
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 126
186
Idem, art 126
187
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 133
Cours de Droit Fiscal/2005 125
C'est un acte par lequel le débiteur est sommé de payer sa dette dans les 8 jours qui
suivent la notification. Le commandement doit comporter à son tour 3 énonciations :
la notification du titre (les art de rôle);
l'énonciation de la somme à payer et
l'ordre de payer la somme réclamée sous peine d'y être contraint par voie de droit.
2. P.V. de la saisie-exécution
C'est un exploit dressé par un huissier assermenté à charge d'un contribuable, l'invitant à
payer dans les 8 jours les contributions dues sous peine de procéder à la vente publique
des biens saisis.
3. Vente
Le privilège du Trésor :
Sauf quelques rares exceptions les droits du Trésor passe avant tous les autres. Par
exemple, en cas de faillite du contribuable, l'administration fiscale est payée en priorité.
La solidarité
Il existe une solidarité entre le contribuable et ses héritiers ou encore entre le contribuable
et son conjoint pour ce qui est du paiement de créance fiscale.
Ainsi "le recouvrement de la contribution établie à charge du mari peut être poursuivi sur
tous les biens meubles ou immeubles de la femme à moins qu'elle prouve qu'elle
possédait ses biens avant son mariage ou que les dits biens ou les fonds au moyen
desquels ils ont été acquis proviennent de succession, de donation par des personnes
autres que son mari ou de ses revenus personnels"188. De même " les sociétés étrangères
doivent avoir un représentant en République Démocratique du Congo qui est tenu
solidairement avec elles au paiement des contributions, des accroissements, des
majorations, des amendes et des frais."189
188
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 70 §4
189
Idem, art 70 §3
Cours de Droit Fiscal/2005 126
Les débiteurs du redevable peuvent se voir obligés de payer les sommes dues en
paiement de l'impôt.
La non possibilité pour le contribuable d'imposer la compensation entre sa dette fiscale et
une créance dont il peut être par ailleurs titulaire à l'égard du trésor public.
l'attestation fiscale
L'attestation fiscale atteste que le contribuable est quitte de ses dettes fiscales. C'est un
signe de crédibilité vis-à-vis de l'administration fiscale et des bailleurs de fonds.
Cours de Droit Fiscal/2005 127
Les moyens mis à la disposition de l'administration fiscale sont multiples. Dans cette
optique, nous allons d'abord parler des méthodes utilisées ainsi que des améliorations
possibles.
§1.Méthodes utilisées
Il se définit comme l'ensemble des travaux de bureaux au cours desquels le service des
contributions procède à l'examen critique global des déclarations figurant au dossier du
contribuable.
190
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 106 et 107
191
Idem, art 117
192
O.L. n°69-009 du 10 février 1969, op.cit, art 107
Cours de Droit Fiscal/2005 128
E. Droit de visite
Concernant les impôts indirects l'administration fiscale dispose de droit de visite pour
vérifier l'exactitude de déclaration. Ce droit se présente sous la forme de droit de
recensement à domicile dans des locaux professionnels. Autrement dit, le droit de visite
consiste à un contrôle sur place dans des locaux professionnels pour les impôts indirects
perçus sous la forme de droits constatés. Ex. Droits de douane ou CCA à l'importation. La
visite est en principe subordonnée à la délivrance d'un ordre de visite par l'autorité
compétente.
F. Droit d'expertise
§2.Améliorations possibles
Il est possible de prévoir une centralisation des renseignements fiscaux par l’institution
d’une banque des données fiscales et du casier fiscal de chaque contribuable. Par ailleurs,
l’administration fiscale doit renforcer l’efficacité de contrôle en créant d’une part le contrôle
simultané qui regroupe en brigade les divers services d’impôt et d’autre part le contrôle
polyvalent qui consiste confier à un seul agent le contrôle de différents impôts du
contribuable. Il convient aussi de mettre en pratique les contrôles fiscaux en les étendant à
un plus grand nombre de contribuables. Enfin, pour assurer un bon rendement, le contrôle
doit être l’œuvre menée par les agents mieux sélectionnés, intègres, compétents et
motivés.
Avant la réforme du 10 mars 1988, les sanctions prévues par les O.L. de 1969 qui étaient
d'application. Ces sanctions étaient de deux ordres :
Cours de Droit Fiscal/2005 129
Pendant cette période l'évolution des pénalités s'est caractérisée essentiellement par des
simples modifications de taux de majoration et d’accroissement :
de 10% à 20% entre 1969 et 1974
de 40% à 100% des droits éludés entre 1975 et 1987.
Pour le contribuable A, date de paiement : 16 juin 1987 (un jour de retard). On lui
appliquera une majoration de 100.000Z x40% = 40.000Z. Il paiera l’impôt de
100.000Z+40.000Z c'est-à-dire 140.000Z
Pour le contribuable B, date de paiement : 12 septembre 1987 (3 mois de retard à peu
près). On lui appliquera la même majoration de 40% c'est-à-dire 100.000x40%=40.000Z.
L’impôt à payer sera également de 100.000Z+40.000Z c'est-à-dire 140.000Z.
Cette façon de sanctionner ne tenait pas compte de la justice fiscale. Les sacrifices
consenti par ces 2 contribuables pour une même infraction au titre de sanction étaient
considérés de la même manière malgré la durée ou le comportement du contribuable. Ce
qui est injuste.
Ex. Monsieur X doit payer sa contribution de 10.000.000Z, le 10 mars 1992, dépassé cette
date, il est pénalisé de la manière suivante :
Du 11 mars au 31 mars on va lui appliquer les pénalités suivantes :
intérêts moratoires 7%x1=7%
amende : 36%
Total : 43%
Monsieur X paiera alors le 31 mars 1992, 10.000.000+10. 000Z x 43%= 14.300.000Z
Du 1er avril au 30 avril, on lui appliquer les pénalités suivantes :
intérêts moratoires majorés : 7%x2=14%
amendes 36%
Taux majorés 50%
Monsieur X paiera le 30 avril 1992 : 10.000.000 +10.000.000x50% = 15.000.000Z
L’arrêté ministériel n°015 du 4 septembre 1997 portant régime des pénalités fiscales en
République Démocratique du Congo a innové en matière des sanctions fiscales.
La grande innovation apportée par cet arrêté est la distinction à établir entre les pénalités
d’assiette, les pénalités de recouvrement et les amendes administratives et les sanctions
fiscales. Les taux fixés étaient dissuasifs en rapport avec l'infraction en vue de préserver la
valeur des créances fiscales.
1° Pénalités d’assiette
Il faut entendre par pénalité d’assiette, celles qui sanctionnent le défaut ou le retard des
déclarations au regard des délais légaux193.
2° Pénalités de recouvrement
Celles qui sanctionnent le défaut ou le retard de paiement des droits dus dans le délai
imparti194.
193
A.M. n°015 du 04 septembre 1997 portant régime des pénalités fiscales en République
Démocratique du Congo, art 7
194
Idem,
Cours de Droit Fiscal/2005 131
3° Amendes administratives
Celles qui sanctionnent le non-respect des formalités comptables et fiscales ainsi que le
mauvais comportement du contribuable, du redevable ou de toute autre personne tendant
à faire perdre au trésor public les droits dus soit par les contribuables ou les redevables
légaux ou même soit par les tiers.
L’arrêté n°015 a supprimé l’application des intérêts moratoires au niveau des pénalités
d’assiette et a, par la même occasion, ramené le taux qui était fixé à 7% avant 1997 à 1%,
2%, 3% par jour de retard au niveau des pénalités de recouvrement.
Par contre, il a augmenté le taux des pénalités d’assiette à 100%, 200%, 10% et 25% en
tenant compte de la nature de l’infraction.
L’arrêté n°053 du 26 mai 1999 est venu apporter des correctifs aux textes de base du 4
septembre 1997. Le taux des pénalités d’assiette est ramené à 20% et celui des intérêts
moratoires augmenté à 8%, à 16% mais le champ d’application est modifié par mois de
retard au lieu de par jour de retard.
Le taux d’amende est fixé à 25%, 50%, 100%, 1.500FC et 3.000FC suivant la nature de
l’infraction. Une amende également de 5.000Fc réclamée par voie de rôle pour le faux
renseignement livré à l’agent du fisc. Cet arrêté a ajouté une astreinte fiscale de 1.000FC
pour les personnes morales et 2.500FC pour les personnes physiques dans le cas où elles
refuseraient de répondre à l’administration fiscale. Les deux arrêtés précités ont été coulés
dans le décret-loi n°098 du 0/07/2000. Ce texte ajoute que toutes les pénalités seront
désormais payées en Franc fiscal. On y trouve également une amende prévue pour
l’absence des relevés mensuels du précompte BIC.
Nous ne pouvons étudier ce dernier chapitre sans noter que l'application de la loi fiscale
est toujours porteuse des germes des conflits et le problème peut se poser à deux niveaux
: soit une imposition peut être contestée par le contribuable, ce qui ouvre les voies à un
contentieux fiscal (section I) soit une disposition de la loi fiscale peut être comprise
différemment ce qui pose le problème d'interprétation de la loi fiscale (section II).
Il sera question de définir les termes contentieux fiscal et de circonscrire son domaine
avant de donner ces différentes phases.
A. Définition
Le contentieux fiscal recouvre tous les litiges qui opposent l’administration fiscale au
contribuable quand à la légalité de l’imposition individuelle envisagée du point de vue de
son établissement. Le contribuable sollicite le plus souvent la réparation d’erreurs
commises à son détriment. Lorsque l’erreur incriminée affecte un prélèvement ayant
donné lieu à l’établissement d’un rôle, le contribuable formule une demande en décharge,
s’il estime l’imposition injustifiée ou une demande en déduction, s’il la juge simplement
exagérée. S’agissant des prélèvements dont le contribuable a effectué lui-même la
liquidation et s’est libéré par un paiement spontané, c’est la restitution des versements
indus qui est sollicitée.
Ce domaine peut être délimité en excluant toute une série des procédures contentieuses
qui se situent aux frontières du contentieux fiscal proprement dit. Il convient d’écarter
toutes les contestations portant sur le prélèvement non fiscaux (redevance, taxes
parafiscales, taxes administratives,…).
Cours de Droit Fiscal/2005 134
Le Directeur des contributions qui a reçu une réclamation régulière dans un délai doit
ouvrir une instruction et transmettre la réclamation à l’inspecteur des contributions. C’est
ce dernier qui doit accuser réception au réclamant et lui demander tous les documents et
renseignements utiles. La réclamation doit être rejetée si les renseignements demandés ne
sont pas fournis dans un délai de 20 jours. Il appartient au Directeur des contributions de
se prononcer sur la réclamation par décision motivée et qui rencontre tous les moyens de
fait et de droit soulevés dans la réclamation. La législation fiscale actuellement en vigueur
reconnaît au Directeur la compétence notamment de dégrever ou de rejeter la réclamation.
Auparavant, aucun délai n'était donné au Directeur des contributions pour statuer. Mais,
depuis l’arrêté ministériel n°010 du 1er septembre 1997, celui-ci a un délai de 6 mois pour
répondre à la réclamation. Après ce délai, la réclamation est considérée comme rejetée, ce
qui donne au réclamant la possibilité de passer à la phase judiciaire.
B. Phase judiciaire
La décision du Directeur général des Contributions est matérialisée par une lettre de
dégrèvement ou du rejet de la réclamation. C’est cette décision qui sera éventuellement
attaquée devant la cour d’appel par les contribuables insatisfaits dans un délai de 6 mois à
partir de la notification.
Section II. Interprétation du droit fiscal
L'on doit connaître les différentes sortes des méthodes d'interprétation de la loi fiscale
ainsi que leurs spécificités :
En principe, l’on ne peut interpréter un texte de loi que lorsqu’il est obscur. Mais, il est
admis qu’un texte de loi clair, soit appliqué dans sa teneur littérale. Par conséquent, il n’y a
pas lieu de distinguer là où la loi ne distingue pas.
A. Interprétation authentique
Cours de Droit Fiscal/2005 135
Elle n’est autre que l’interprétation d’une loi par une autre. Ce genre d’interprétation a la
prétention d’avoir un caractère obligatoire et peut même rétroagir contrairement aux deux
autres types d’interprétation (judiciaire et administration) qui ne sont nullement obligatoires.
En tout état de cause, il revient au législateur de donner le sens et la portée du texte qu’il a
lui même édicté. C’est ainsi que dans certains pays anglo-saxons, le législateur prend lui-
même soin de donner l’esprit de la loi en bas de la page lorsqu’il trouve cette loi
susceptible d’être mal interprétée.
B. Interprétation judiciaire
Il faut entendre par interprétation judiciaire celle qui est faite par les cours et tribunaux
saisis du litige et dans le cas d’espèce, d’un contentieux fiscal. De nos jours, la valeur
normative de la jurisprudence est généralement reconnue et n’a plus besoin d’être
démontrée.
C. Interprétation administrative
A. Interprétation littérale
B. Interprétation historique
C. Interprétation systématique
Elle est faite de l’ensemble des règles juridiques comprises dans un système fiscal donné.
D. Interprétation téléologique
Elle est celle qui, loin de se borner à la lettre de la loi, privilégie au contraire son esprit. Elle
recherche la volonté du législateur, le but poursuivi par l’auteur de la loi.
La loi fiscale n’est pas fondamentalement différente d’autres règles du droit. Elle se réfère
par exemple, souvent aux notions usuelles du droit commercial. Mais il peut arriver que
certaines notions donnent lieu à des définitions divergentes en ce sens que la loi fiscale ne
tient pas compte des situations juridiques qui sont sans rapport avec son objet propre.
Cours de Droit Fiscal/2005 136
EX. - Celui qui exerce illégalement la médecine, paiera la contribution professionnelle sur
le profit.
- Tout comme une filiale qui agit comme un établissement stable peut être soumise à la
contribution professionnelle sur les bénéfices comme étant un établissement stable.
L’un et l’autre accomplissent des actes qui tombent sous le coup de la loi fiscale même si
ces règles sont différemment définies par d'autres règles de droit. Voilà en quoi consiste
l’autonomie du droit fiscal. Mais le droit fiscal n’est pas plus autonome que le droit
commercial ou le droit administratif. Le droit fiscal et le commercial recourent souvent à
des réalités économiques raison pour laquelle, il serait plus exact de parler des spécificités
du droit fiscal que de son autonomie.
1° Interprétation stricte.
Par cette règle, la loi fiscale doit être appliquée à une situation concrètement définie dans
toute sa rigueur sans possibilité pour l’administration de l’aménager. La loi fiscale a le
privilège d’être une loi d’ordre public. Contrairement à ce qui se fait en matière civile, la
volonté des parties n’a aucun effet. L’administration fiscale n’a pas le droit d’accorder ni
privilège, ni exemption, ni majoration quelconque, si ce n’est que par la loi.
La notion d’interprétation par analogie signifie l’application d’une loi à des cas non prévus
par elle, sous prétexte que ces cas présentent des similitudes avec des cas prévus.
Le droit fiscal n’admet pas ce genre d’interprétation en ce sens qu’elle contrarie le
caractère d’ordre public de la loi fiscale.
Il est de textes de loi en matière fiscale comme dans d’autres matières qui paraissent
obscures et ou ambigus. Des pareilles lois sont susceptibles d’interprétations diverses.
Pour palier à cette difficulté, la règle sous examen permet au juge, en l’absence d’autres
données ou d’autres éléments d’interprétation, de choisir l’interprétation la plus favorable
au débiteur de l’impôt c'est-à-dire le contribuable ou le redevable.
Cours de Droit Fiscal/2005 137
CONCLUSION
Dans les lignes qui précédent, nous avons essayé d'élucider la législation fiscale en
vigueur en République Démocratique du Congo. Cet enseignement contient des
renseignements non moins importants et utiles non seulement pour les étudiants de la
première licence en droit, mais aussi à tous ceux qui sont intéressés par la fiscalité et ce,
sans exclusion aucune.
Le souci de simplifier une matière aussi technique justifie son abondance. Néanmoins, ses
subdivisions et la répartition de différentes notions appuyées, de temps en temps, par des
exemples concrets en facilite la compréhension.
Parler de la fiscalité, c'est parler des impôts ou des contributions. Aussi, avons-nous
passé en revue les différentes contributions prévues par les ordonnances-lois fiscales de
1969 telles que modifiées et complétées à ce jour. L'ossature de ces contributions
comprend les contributions directes et celles qui sont indirectes.
Concernant l'exercice du pouvoir fiscal, nous avons noté que l'impôt une fois liquidé, doit
être recouvré soit à l'amiable, soit par recouvrement forcé. Pour ce faire un certain nombre
des prérogatives est reconnu à l'administration fiscale, pour lui permettre de contraindre le
contribuable, l'impôt étant perçu par voie d'autorité. Le contribuable, à son tour, a droit à
une procédure contentieuse.
Nous ne pouvons terminer ces propos sans signaler que le droit fiscal, loin d'être une
matière statique est très dynamique et évolutif. Tout celui qui s'y intéresse devrait être à
l'écoute de tout changement et modification de la législation, au risque de rater son train du
savoir fiscal.
Cours de Droit Fiscal/2005 138
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES LEGAUX
A. TEXTES LEGISLATIFS
B. TEXTES REGLEMENTAIRES
II. OUVRAGES
COPPENS P., Cours de droit fiscal, les Impôts sur les revenus, Université de Louvain,
Faculté de Droit, 1971
MPIRY OPINE, "Fiscalité et développement rural au Zaïre" in Cahiers économiques et
sociaux, vol XI, n°3 et 4, Ires, Kin, 1974
Cours de Droit Fiscal/2005 140
Pages
AVANT-PROPOS 1
PRINCIPAUX SIGLES & ABREVIATIONS 2
INTRODUCTION GENERALE 3
I. Historique et évolution de l'impôt 6
II. Définition de l’impôt, ses éléments caractéristiques et ses principes. 7
A. Définition de l’impôt 7
B. Eléments constitutifs de l'impôt 8
- L'impôt est payé d'après les facultés contributives : 8
- L'impôt est payé par voie d'autorité 9
C. Principes de l'impôt 9
- La certitude : 9
III. Différence entre l'impôt et les autres ressources de l'etat 9
A. Différence entre l'impôt et l'emprunt 11
B. Différence entre l'impôt et la taxe administrative 11
1. Caractéristiques communes entre l'impôt et la taxe : 11
2. Différence entre l'impôt et la taxe 11
C. Différence entre l'impôt et la taxe parafiscale 11
D. Différence entre l'impôt et les revenus domaniaux 12
E. Différence entre l'impôt et la redevance 12
F. Différence entre l'impôt et les cotisations de la sécurité sociale. 12
IV. Définition du droit fiscal et ses principes fondamentaux Erreur ! Signet non défini.
A. Définition du droit fiscal Erreur ! Signet non défini.
B. Principes fondamentaux du droit fiscal interne Erreur ! Signet non défini.
B.1 Principes à portée constitutionnelle 3
B.2. Principes sans valeur constitutionnelle 4
V. Plan du cours 12
PREMIERE Partie : 13
Contributions prévues dans la législation fiscale congolaise 13
Titre 1er CONTRIBUTION DIRECTE 13
Chapitre 1 : CONTRIBUTION REELLE 14
Section 1ère : Contribution foncière 14
§1. Matière imposable 15
§2. Personnes imposables, exemptions et exonérations à la contribution foncière 21
§3. Thèmes et questions de réflexion sur la C.F. 23
Section II. Contribution sur le véhicule 25
§1. Matières et personnes imposables 25
§2. Véhicules exonérés 26
§3. Base et taux 26
§1. Matière imposable et fait générateur 26
§2. Base et taux 26
§3. Personnes imposables 28
§4. Contribution sur la superficie de concession minière et d'hydrocarbure au regard de la
législation minière et d'hydrocarbure en vigueur 28
CHAPITRE II : CONTRIBUTIONS CEDULAIRES SUR LES REVENUS 29
GENERALITES 29
Sous-Chapitre I. Contribution sur les Revenus Locatifs (CRL) 32
§1. Revenus locatifs réellement encaissés ou assimilés 32
§2. Revenus locatifs forfaitaires 34
§1. Redevables légaux et contribuables réels 35
Cours de Droit Fiscal/2005 141
BIBLIOGRAPHIE 138
A. TEXTES LEGISLATIFS 138
B. TEXTES REGLEMENTAIRES 138
Table des matières 140