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FISCALITE DES ENTREPRISES

EN COTE D’IVOIRE

SUPPORT COURS DE FISCALITE


DES ENTREPRISES

InP – ESCAE FC-TCA


2017-2018

Benjamin N’drin NIAMBA

 DEA Gestion
 DESS Audit & Contrôle de Gestion
 DECS + CES Juridique & Fiscal
 Enseignant-Chercheur au Dpt
 Finance – Comptabilité & Droit de l’INP FHB
de Yamoussoukro
 Consultant Formateur en Entreprises
Sommaire

Introduction Générale et l’Histoire de l’impôt

Chapitre 1 Les Sources et Principes du droit fiscal

Chapitre 2 Le Code général des impôts et le Système fiscal


ivoirien

Section1 : Système fiscal ivoirien


Section 2 : Code général des impôts

Chapitre 3 L’Administration des impôts

Section 1 : Organigramme de la DGI


Section 2 : Missions de la DGI

Chapitre 4 Le Vocabulaire de base

Chapitre 5 Le Constat de l’omniprésence de l’impôt en CI

Chapitre 6 Le Panorama des impôts, droits et taxes

Section 1. Les Droits d’enregistrement et de timbre


Section 2. Les Impôts et taxes sur le chiffre d’affaires
Section 3. Les Impôts et Cotisations sociales sur les salaires
Section 4. Les Impôts sur les bénéfices
Section 5. Les Impôts fonciers et prélèvements assimilés
Section 6. Les impôts sur les capitaux mobiliers
Section 7. L’Impôt Général sur le Revenu « IGR »
Section 8. Les contributions des Patentes & licences
Section 9. La Taxe d’Habitation
Section 10. Les Droits d’Accises
Section 11. La Taxe sur la Publicité
Section 12. La Taxe sur les Contrats d’Assurance
Section 13. Les Taxes Diverses

2
Bibliographie Recommandée
En matière de manuels scolaires et universitaires en fiscalité ivoirienne, les
publications récentes et disponibles en librairie sont très peu abondantes.

Aussi me permettrais-je de vous recommander l’édition 2016 de la Collection


Fiscalité des Entreprises en Côte d’Ivoire rédigée par le professeur Benjamin
N. NIAMBA et publiée par Isnet-Editions. Ce sont :

- 1ère Année de Fiscalité des Entreprises, 540 pages ;


- 2ème Année de Fiscalité des Entreprises, 288 pages ;
- Cahier de 60 Etudes de Cas de Fiscalité avec Corrigés Détaillés, 382 pages ;
- Impôts & Taxes sur le Chiffre d’Affaires : TVA, TOB, AIRSI, ….. 293 pages ;
- Salaire, Impôts sur Salaire et Cotisations CNPS, 212 pages ;
- Impôts sur les Bénéfices : BIC, BNC, Impôt Synthétique, 383 pages
- Droits d’Enregistrement et de Timbre, 143 pages ;
- Impôts Fonciers, Impôts sur les Intérêts des Créances, IGR, 56 pages ;
- Patentes & Licences, 93 pages ;
- Cahier de 60 Etudes de Cas avec Corrigés Détaillés, 382 pages.

Ces manuels scolaires et universitaires seront utilement complétés par les


publications ci-après :

- République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction


Générale des Impôts, Code Général des Impôts, les Publications de la DGI,
Edition 2016 ;
- Le Guide Juridique de la Côte d'Ivoire, Volume V, Edition Prat/Europa, 1989 ;
- MARTOR (Boris) & Alliés, Le droit uniforme africain des affaires issues de
l’Ohada, Litec, Editions du Juris-Classeur, Paris ;
- EDI (R), Précis de droit et technique comptable OHADA, Editions EDI-Abidjan,
2005 ;
- OUEDRAOGO P.I. Cours de fiscalité, Bachelor Business Administration, IAM,
Ouagadougou, Janvier 2009 ;

- Lexique des termes juridiques, 17è édition, Dalloz 2010.

3
Introduction Générale
L’impôt est une contribution au budget de l’Etat mise à la charge des individus ou des
entreprises dits « contribuables » par des Lois de Finances « L.F. ». Ces L.F. et leur
annexe fiscale (Annx Fisc.) proposées par le Gouvernement sont soumises au vote de
l’Assemblée Nationale

Lorsque, pour une raison quelconque, l’Assemblée Nationale ne peut se réunir, le Président
de la République prend une Ordonnance « Ord. ». Ainsi, en raison de l’aggravation de la
crise militaro-politique en Côte d’Ivoire, les budgets annuels de l’Etat de 2006 à 2012 ont
été adoptés par ordonnance.

Sur les 10 années (2006-2015), les recettes fiscales attendues constituaient 61,15 % des
ressources budgétaires de l’Etat

Les impôts sont omniprésents à toutes les étapes de vie et d’activité de l’entreprise.

A la création d’une entreprise, disons d’une société, les fondateurs auront à accomplir la
formalité de l’enregistrement des statuts et d’autres actes, notamment l’enregistrement du
bail du local. La société s’exposera, à cette occasion, aux droits d’enregistrement et de
timbres et s’acquittera, sauf exonération expresse, de la contribution des patentes.

Au cours de sa vie, la société sera passible d’impôts dans maintes occasions :

- les investissements formant l’outil de travail ou de production (usine, bâtiments


professionnels, etc.) seront soumis à la contribution des patentes et aux impôts
fonciers ;

- les achats de biens et services pour réaliser son activité supporteront, notamment
la TVA ;

- les charges exposées pour l’emploi du personnel seront passibles des impôts sur
salaires ;

- les bénéfices dégagés de l’activité subiront les impôts sur les bénéfices industriels
et commerciaux (BIC) ou non commerciaux (BNC), etc. ;

- les distributions de dividendes aux associés, en rémunération de leurs apports en


capital, seront soumises à l’Impôt sur le Revenu des Valeurs Mobilières (IRVM) ;

- etc.

A la dissolution de la société (décès de la société), le partage de l’actif net entre les


associés sera taxé aux droits d’enregistrement, à l’IRVM, etc.

Toutefois, le paiement de l’impôt est un acte citoyen, un acte de civisme. C’est, cette
approche positive qu’il faut faire de l’impôt pour mieux le vivre.

4
Titre 1 : Source du Droit Fiscal, Système Fiscal
Ivoirien, Vocabulaire de base, ….
L’impôt, dans des formes variées, existe depuis la nuit des temps. Les Romains avaient
instauré dans leur empire, notamment, le tribut (impôt dû par les esclaves et les peuples
vaincus), la patente instituée sur les bénéfices des entreprises au début du IVe siècle après
JC, par l’Empereur Dioclétien. En France, le Roi Louis XIV Dieudonné, avait institué un
système fiscal comprenant, notamment, la taille (impôt direct reposant sur la paysannerie.
Les serfs étaient déclarés « taillables à merci »), la capitation (impôt direct par « tête »
exigible en nature et en argent).

Chapitre 1. Les Sources et Principes du droit


fiscal
Le Droit Fiscal est l’ensemble des principes juridiques entrainant le droit d’imposer et de
percevoir l’impôt ou l’ensemble des règles applicables à la gestion de l’impôt1.

De façon plus pratique, le Droit Fiscal ou la Fiscalité est l’ensemble des textes qui
organisent les rapports financiers entre l’Etat et les contribuables. Ces textes sont réunis et
agencés suivant une codification pour donner le Code Général des Impôts « CGI ».

Le droit fiscal prend sa source dans les lois de finances et assimilées mais aussi, dans la
constitution, les décrets, arrêtés, instructions ministérielles, etc. émanant du Gouvernement
et visant à préciser les modalités d’application d’une disposition, la doctrine fiscale formée
par les analyses, les commentaires et les positions exprimés par la Direction Générale des
Impôts, les conventions fiscales internationales, etc.

Comme principes, nous pouvons citer :

- L’annualité de l’impôt adossée à l’annualité budgétaire. Par exemple, l’article 1 du


CGI marque cette annualité dans sa rédaction par ces termes, « il est établi un
impôt annuel sur les bénéfices des professions …. ».

- La territorialité de l’impôt : L’article 2 du CGI édicte « l’impôt est dû, à raison des
bénéfices réalisés en Côte d’Ivoire ». Lever l’impôt étant un acte de souveraineté,
l’Etat ne peut intervenir que dans les limites du territoire national.

- La non-rétroactivité de la loi fiscale, principe toutefois limité en raison du fort lien


entre la loi fiscale (loi de finances) avec le budget de l’Etat qui prend effet au 1 er
janvier de l’année même s’il est adopté après le début de ladite année.

1
OUEDRAOGO P.I., « Cours de fiscalité », Bachelor of Business Administration, IAM
Ouagadougou, janvier 2009, p. 5
5
Chapitre 2. Le Système Fiscal Ivoirien et le Code
Général des Impôts « CGI »

Section 1. Le Système Fiscal Ivoirien

Le Système Fiscal est l’ensemble des impôts, taxes et redevances en vigueur ainsi que leur
mode de gestion. Nous identifions les caractéristiques ci-après :

- Système d’impôts multiples : Des impôts directs (exemple : les impôts sur les
bénéfices), et des impôts indirects (exemple : la TVA) ; Des impôts sur le revenu
(exemple : les impôts sur les salaires), des impôts sur l’activité (exemple : la TOB) ;
des impôts sur le capital (exemple : impôts sur le patrimoine foncier).

- Système d’imposition à deux niveaux pour les impôts sur le revenu : Au premier
niveau : application des impôts cédulaires frappant les revenus catégoriels
(exemples : les salaires subissent les impôts sur les salaires, les revenus fonciers
sont frappés d’impôt sur le revenu foncier, etc.); Au deuxième niveau : application
de l’impôt général sur le revenu à la somme des revenus cédulaires.

- Système Déclaratif d’imposition : C’est le contribuable qui fournit les éléments


d’imposition qu’il va supporter2. Par exemple, l’entreprise-contribuable déclare ses
bénéfices et le patrimoine qu'elle détient. La contrepartie de ce système déclaratif
est le droit reconnu à l'Administration de contrôler l'exactitude des déclarations.

- Etc.

Section 2. Le Code Général des Impôts « CGI »

1. Présentation du Code Général des Impôts

Le Code Général des Impôts « CGI » est le recueil officiel des textes ayant trait aux impôts
et taxes. Il comprend six (6) livres auxquels s’ajoute le Livre de Procédures Fiscales
« LPF ». C’est ce qui nous amène à dire que le CGI est formé de sept (07) livres :

Le Livre 1er est composé des Impôts Directs : Impôts sur les revenus. Exemples : Impôts
sur les bénéfices, impôts sur les salaires, l’IGR.

Le Livre II traite des Taxes Indirectes : les taxes sur le chiffre d’affaires (TVA, TOB, etc.),
les droits d’accises (taxe sur l’eau, etc.).

Les Livres III et IV traitent respectivement des droits d’Enregistrement et des droits de
Timbre.

2
OUEDRAOGO P.I., « Cours de fiscalité », Bachelor Business Administration, IAM
Ouagadougou, janvier 2009, p. 9
6
Les Livres V et VI traitent respectivement de la Fiscalité Pétrolière et des Taxes Diverses
(la Taxe Spéciale d’Equipement, la Taxe Spéciale sur le Tabac pour le Développement du
Sport, la Taxe Routière, les Redevances sur les Armes, etc.).

A ces six livres, s’ajoute le Livre de Procédures fiscales« LPF » (Loi n° 97-244 du 25 Avril
1997).

2. Impôts, Taxes, Redevances, Taxes Parafiscales

2.1. L’Impôt

C’est une prestation pécuniaire requise autoritairement des assujettis par l’Etat et par les
collectivités territoriales. Une prestation pécuniaire requise à titre définitif et sans
contrepartie identifiable. L’impôt n’est pas n’est par le prix d’un service convenu à rendre
par l’Etat. L’impôt est une ressource d’ affectation générale à la couverture des charges
publiques (salaires des fonctionnaires, construction des routes, des hôpitaux, des écoles,
achat de matériels militaires, etc.).

2.2. La Taxe

Pour le professeur Ouédraogo3, la taxe s’entend d’une somme perçue lors de la fourniture
d’un service comme rétribution. La taxe a une contrepartie. Elle est liée à une offre de
prestation. Ce qui la différencie de l’impôt d’une part, mais se rapproche aussi de l’impôt,
d’autre part, car elle n’est pas, comme l’impôt, une ressource affectée.

Exemple : Taxe d’occupation du domaine publique (Taxe ODP) : prix payé par l’administré
pour l’occupation d’une partie du domaine public. Le produit de la taxe n’est pas
affecté au seul domaine public mais à l’ensemble des charges de la collectivité.

2.3. La Redevance

La redevance comme la taxe est la rémunération d’un service rendu par l’Administration.
La redevance est la contrepartie de l’usage d’un ouvrage (exemple : péage autoroutier) ou
le prix de la prestation d’un service public (exemple : redevance télé). La redevance est une
ressource affectée car son produit est destiné au service qui a fourni la prestation.

2.4. La Taxe Parafiscale

La Parafiscalité est l’ensemble des prélèvements obligatoires distincts de l’impôt, affectés


sous l’autorité de l’Etat à des organismes autonomes ou à des administrations4.

3
Op, p. 11
4
Dictionnaire Microsoft Encarta 2009
7
Exemple de taxe parafiscale mentionnée par le CGI: Redevance pour l’exploitation d’un
service public de radiodiffusion à péage : le produit de la taxe est affecté au fonctionnement
du Conseil national de la Communication Audiovisuelle et à la production audiovisuelle et
cinématographique ivoirienne ;

3. Impôts Directs, Impôts Indirects

Leur classification n’obéit pas à un critère rigoureux. Le Professeur COZIAN de l’Université


de Dijon (France) identifie parmi les critères, celui de la modalité de recouvrement de
l’impôt.

Ainsi donc, l’impôt est indirect lorsque son recouvrement fait intervenir des personnes
distinctes : Le Contribuable (le payeur de l’impôt) et le Redevable, la personne qui collecte
l’impôt pour le reverser à l’Etat.

Exemple : La TVA est classée dans la catégorie des Impôts Indirects car son recouvrement
fait intervenir le contribuable (l’acheteur) et le redevable (le vendeur).

L’impôt est direct lorsque l’entreprise (le contribuable) déclare elle-même son impôt et le
verse à l’Etat. Le contribuable et le redevable sont une et même personne.

Exemple : L’impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) est un impôt direct.

4. Impôts sur le Capital, Impôts sur le Revenu, Impôts sur la


Dépense
Cette classification indique que la matière imposable est le capital, le revenu ou la dépense
effectuée.

4.1. Impôts sur le Capital

Par Capital, il faut entendre les investissements meubles et immeubles de nature durable
réalisés ou détenus par le contribuable (exemples : terrains, bâtiments, bijoux, tableaux de
collection, portefeuille de titres de participation, obligations, yachts, etc.).

Exemple : Impôt sur le patrimoine foncier

4.2. Impôts sur le Revenu

Il faut entendre par Revenu, non seulement le gain net monétaire produit par le capital ou
tiré d’une activité mais aussi l’avantage en nature dont a bénéficié le contribuable.

Exemples : Impôts sur les bénéfices, Impôts sur les traitements et salaires, Impôts sur les
revenus fonciers, Impôts sur les revenus des capitaux mobiliers, etc.

8
4.3. Impôts sur la Dépense

La dépense est l’emploi du revenu. Exemples : « achats de marchandises », « acquisition


d’un mobilier ». A l’occasion de ces dépenses et au moment du paiement de la facture au
vendeur, l’acheteur va acquitter la Taxe sur la Valeur Ajoutée « TVA » appliquée sur le prix
d’achat. Ce qui est « dépense » pour l’acheteur est « recette ou chiffre d’affaires » pour le
vendeur. La TVA est un impôt assis sur la dépense ou sur le chiffre d’affaires.

Chapitre 3. Le Vocabulaire de base


Les Contribuables ou Assujettis sont les personnes physiques ou morales soumises à
l’impôt. Ce sont les sujets de l’empire fiscal. Le lexique de la DGI définit l’assujetti comme
la personne physique ou morale tenue de souscrire une déclaration fiscale pour exercer
une profession. Ainsi, en matière de taxes sur le chiffre d’affaires, sont considérées comme
assujetties toutes les personnes physiques ou morales qui effectuent, d’une manière
indépendante, à titre habituel ou occasionnel, une ou plusieurs livraisons de biens ou de
prestations de services relevant d’une activité économique. Les Assujettis sont les sujets
de l’empire fiscal.

Les Redevables sont les débiteurs, les personnes à qui l’Administration Fiscale va
réclamer le paiement de l’impôt.

L’Assiette de l’impôt est la base imposable. Pour le lexique de la DGI, c’est la partie de la
matière imposable généralement exprimée en montant qui doit être soumis à l’impôt
(bénéfice, chiffre d’affaires, loyer …).

Le Recouvrement de l’impôt comprend et la procédure mise en œuvre par


l’Administration pour encaisser la créance d’impôt auprès du redevable et l’encaissement
lui-même.

La liquidation de l’impôt est le calcul dudit impôt. Liquider, c’est calculer.

L’Avis : Document envoyé au contribuable par l’Administration pour lui signifier une étape
importante de procédure. Ainsi, il existe des avis d’imposition, avis de mise en demeure,
avis de mise en recouvrement, avis de passage, avis de vérification, etc.

L’Avis à tiers détenteur (ATD) : C’est un acte par lequel, le comptable public ou le
receveur demande à un ou des tiers débiteurs ou dépositaires de deniers appartenant à un
contribuable, de verser dans ses caisses, les sommes qu’il détient à concurrence du
montant de la dette fiscale de ce contribuable.

L’Avis de mise en recouvrement : Titre exécutoire adressé par le comptable public ou le


receveur des impôts, à un contribuable ou redevable qui n’a pas acquitté ou a acquitté
partiellement dans les délais réglementaires sa dette fiscale, en vue d’authentifier la
créance fiscale qu’il détient.

9
L’Avis de non-imposition : Document administratif adressé au contribuable précisant qu'il
n'a pas d'impôt à payer.

L’Abattement : Somme forfaitaire déduite de la base imposable.

L’Acompte provisionnel : Modalité de paiement qui permet au redevable d’étaler dans le


temps la charge de l’impôt. La loi fiscale prévoit en général pour les impôts annuels le
versement d’acomptes destinés à éviter au contribuable d’avoir à faire des sorties de fonds
trop importantes en une seule fois. Il est généralement établi sous la forme de paiement
par tiers provisionnels (BIC) ou mensuels selon le cas.

Le Crédit d'impôt : Créance fiscale imputable sur un impôt.

La Décote : Méthode de diminution de l'impôt théoriquement dû.

La Déduction : Somme soustraite du bénéfice brut ou du revenu brut.

L’Exigibilité : Droit que le Trésor public peut faire valoir, à partir d'un moment donné,
auprès du débiteur de l'impôt pour obtenir le paiement de cet impôt.

L’Exonération : L’exonération fiscale est une dispense de payer l’impôt. Elle consiste à
exclure exceptionnellement, en totalité ou en partie, pour une durée limitée ou permanente,
des opérations, des éléments ou tout simplement des personnes du paiement d’un impôt
ou d’une taxe.

Le Foyer fiscal : Le foyer fiscal est le lieu où un contribuable habite normalement, c'est-à-
dire le lieu de la résidence habituelle, à condition que cette résidence (en Côte d'Ivoire) ait
un caractère permanent

La Franchise : Technique consistant à ne pas percevoir l'impôt lorsque le montant


théoriquement dû de l'impôt ou du chiffre d'affaires n'atteint pas un chiffre minimum.

La Fraude Fiscale se matérialise par l’ensemble des manœuvres déployées par un


contribuable ou un redevable de mauvaise foi pour se soustraire illégalement à l’impôt. La
fraude est assimilée à un délit pénal ou à un crime économique sévèrement sanctionné.
Forme de délinquance consistant à réduire de manière illégale les impôts dus. Ses
modalités sont très variées : omission volontaire de déclaration, minoration de recettes,
majorations de charges, travail clandestin.

L’Evasion Fiscale se produit lorsqu’un contribuable ou un redevable use intelligemment


des insuffisances de textes fiscaux pour se soustraire légalement à l’impôt. L’évasion fiscale
est réprimée par la théorie de l’abus de droit.

L’Acte anormal de gestion : Un acte anormal de gestion est un acte contraire à l’intérêt
de l’entreprise et qui ne relève pas d’une gestion normale. Il ne peut pas être opposé à
l’Administration fiscale pour le calcul de l’impôt. Par exemple, les libéralités, abandons de

10
créances, avances sans intérêt peuvent être réintégrés dans les bénéfices si le contribuable
ne peut pas prouver qu’ils correspondent à l’intérêt de l’entreprise.

L’Acte sous seing privé : Acte écrit rédigé par un particulier et comportant la signature
manuscrite des parties.

L’Acte authentique : Ecrit établi par un officier public (notaire, huissier, etc.) dont les
affirmations font foi et dont les grosses, revêtues de la formule exécutoire, sont susceptibles
d’exécution forcée.

Chapitre 4. L’Administration des Impôts


Elle est organisée sous la forme d’une Direction Générale du Ministère de l’Economie et
des Finances, dénommée Direction Générale des Impôts « DGI ». La Direction Générale
des Impôts est donc une institution administrative qui remplit une mission de service public
dans I ‘intérêt général, à savoir déterminer équitablement l’impôt à payer par les
contribuables pour alimenter le budget de I ‘Etat. La DGI, par ses nombreuses publications
et ses émissions radio-télé, s’efforce avant tout de justifier cette nécessité et d'expliquer le
sens de sa démarche. Ce souci pédagogique d'explication engendre des modalités
particulières de socialisation des contribuables5.

L’organigramme de la DGI comprend cinq (5) compartiments :

- Compartiment 1 : La Direction Générale ;

- Compartiment 2 : Les Directions Centrales ;

- Compartiment 3 : Les Directions Régionales ;

- Compartiment 4 : Les Recettes Principales ;

- Compartiment 5 : Les Recettes Spécialisées

1. La Direction Générale

Elle est composée du Directeur Général, de deux (2) directeurs Généraux Adjoints, de
l’Inspecteur Général des Services Fiscaux assisté d’un Inspecteur Général Adjoint, etc.

2. Les Directions Centrales

Elles sont au nombre de onze (11) dont :

- Direction des Grandes Entreprises ; - Direction des Enquêtes et des


Vérifications Fiscales ;

5
T. LAMBERT : Le contribuable face à l’Administration Fiscale, Université Paris-Dauphine, p.11
11
- Direction des Opérations d’Assiette ; - Direction du Recouvrement ;

- Direction du Domaine, de la - Direction du Cadastre.


Conservation Foncière, de
l’Enregistrement et du Timbre ;

3. Les Directions Régionales « DR »

Elles sont au nombre de vingt-trois (23) : Huit (8) DR à Abidjan et 15 DR à l’Intérieur du


Pays.

3.1. Les Directions Régionales d’Abidjan 3.2. Les Directions Régionales de l’Intérieur
(8) (15)

- Direction Régionale Abidjan-Nord I ; - Direction Régionale Abengourou ;

- Direction Régionale Abidjan-Nord II ; - Direction Régionale Daloa ;

- Direction Régionale Abidjan-Nord III ; - Direction Régionale San-Pedro ;

- Direction Régionale Abidjan-Nord IV ; - Direction Régionale Yamoussoukro ;

- Direction Régionale Abidjan-Nord V ; - Direction Régionale Bouaké ;

- Direction Régionale Abidjan-Nord VI ; - Direction Régionale Korhogo ;

- Direction Régionale Abidjan-Sud I ; - Direction Régionale Man ;

- Direction Régionale Abidjan-Sud II. - Etc.

Notons qu’il est créé par Arrêté n° 120 du 26 Mars 2014 du Ministre auprès du 1er
Ministre chargé du Budget deux Centres des Moyennes Entreprises « CME », à
Abidjan pour prendre en charge la gestion des contribuables des Directions Régionales
d’Abidjan dont le chiffre d’affaires annuel HT est égal ou supérieur à 400 millions de francs
et inférieur à 3 milliards de francs.

4. Les Recettes Principales et les Recettes Spécialisées

Les Recettes principales sont au nombre de neuf (9) et structurées en directions régionales.

Quant aux Recettes Spécialisées, elles sont au nombre de deux (2) et ouvertes dans les
directions centrales ci-après:

- Direction des Grandes Entreprises ;

12
- Direction des Enquêtes et des Vérifications Fiscales.

Notons qu’il a été créé en 2014 (Arrêté Interministériel n° 515/MPMB/MPMEF du 11


Novembre 2014 des Ministres auprès du 1er Ministre chargé du Budget et chargé de
l’Economie et des Finances) deux (2) recettes des impôts rattachées aux centres des
moyennes entreprises.

Titre 2 : Les Droits d’Enregistrement et de


Timbre
Les droits d’enregistrement sont des impôts perçus par l’Etat à l’occasion de
l’accomplissement de la formalité d’enregistrement qui s’impose à certains actes ou
documents. Quant au droit de timbre, il est établi sur tous les papiers destinés aux actes
civils et judiciaires et aux écritures qui peuvent être produites en justice et y faire foi.
Ces deux formalités sont à accomplir à la Direction du Domaine, de la Conservation
Foncière, de l’Enregistrement et du Timbre, une direction de la Direction Générale des
Impôts.

S/Titre1. Les Droits d’Enregistrement


Chapitre1. Règlementation Générale
Section 1. Les actes à soumettre à la formalité de l’enregistrement

Des actes sont à soumettre obligatoirement à la formalité de l'enregistrement :

- Soit en raison de la personnalité de leur rédacteur (forme de l'acte) : Actes rédigés par les
notaires, les juges, les huissiers, etc. ;

- Soit en raison du contenu de l'acte : Actes portant mutation de propriété ou d'usufruit de


biens immeubles ou de fonds de commerce, actes constatant la constitution de sociétés,
l'augmentation de capital de sociétés, la dissolution de sociétés, etc., les comptes rendus
et les extraits des délibérations des Conseils d'Administration et des Assemblées
Générales des associés, les contrats de mariage, etc.

N’est pas obligatoire, l’enregistrement des actes non soumis à cette formalité par le CGI.
Ce sont les actes dits Innommés. Exemple : Contrat de fiançailles

13
Cas d'Application n° 1

Identifions la situation de chacun des actes ci-dessous au regard de la formalité d’enregistrement.

Enregist. Enregist. Motiver


Nature de l’acte Obligatoire Non Obligatoire Votre Réponse
De par la forme de l’acte
1. Sommation de payer rédigée X - (personnalité du
par un huissier. rédacteur). L’acte est
rédigé par un huissier

Du fait du contenu de
2. Contrat verbal de location X - l’acte. L’acte porte sur un
d'immeuble immeuble.

Du fait du contenu.
3. Vente de fonds de commerce X - L’acte porte sur un fonds
de commerce

4. Acte de cession de parts X - Du fait du contenu. Il


sociales de société s’agit de parts sociales

Du fait du contenu de
5. Acte portant constitution de l’acte. L’acte porte sur la
société (Statuts de sociétés) X - structure d’une société

10 Procès-verbal de conciliation Forme de l’acte. L’acte


dressé par un juge X - est rédigé par un juge

11 Procès-verbal des Assemblées L’acte porte sur la une


Générales des actionnaires. X - société

12. Acte sous seing privé de


fiançailles - X Acte innommé

Section 2. Les Exemptions et les Actes enregistrés gratis


(CGI, Art 585 – 664)

1. Les Actes exemptés de la formalité d’enregistrement

Certains actes de par leur nature ou contenu ou de par la personnalité de leur émetteur
sont dispensés de la formalité d’enregistrement. Ce sont, notamment :

14
- Les actes faits en vertu et pour l’exécution des textes relatifs aux accidents du
travail (CGI, Art 586) ;

- Les actes de l’état civil (actes de naissance, de décès, de mariage) reçus par les
officiers de l’état civil et les extraits qui en sont délivrés (CGI, Art 589) ;

- Les actes relatifs aux allocations familiales ainsi que les jugements, arrêts et tous
actes de procédure y afférents (CGI, Art 593) ;

- Les actes de toute nature concernant l’Agence Française de Développement (CGI,


Art 601) ;

- Les actes de toute nature concernant l’IPS-CNPS (CGI, Art 602 bis) ;

- Les actes de toute nature dont les droits seraient supportés par la BCEAO (CGI,
Art 617) ;

- Les Sociétés d’Etat pour leurs actes constitutifs et d’augmentation de capital (CGI,
Art 622) ;

- Les Assurances Mutuelles Agricoles (CGI, Art 626) ;

- Les Caisses d’Epargne (CGI, Art 627) ;

- La Croix Rouge pour les dons et legs reçus et pour les acquisitions et locations
d’immeubles nécessaires à son fonctionnement (CGI, Art 631) ;

- Les sociétés mutuelles de productions rurales pour tous actes (CGI, Art 651) ;

- Les actes constitutifs des centres de gestion agréés et les contrats d'adhésion des
entreprises aux centres de gestion agréés (CGI, Art 657 modifié par Budget 2010,
Annx Fisc, Art 26-3°).

2. Les Actes enregistrés gratis

Sont enregistrés gratis, notamment :

- Tous actes dont les droits seraient supportés par les collectivités publiques,
notamment les acquisitions et échanges faits par les collectivités publiques ainsi
que les partages de biens entre ces collectivités et les particuliers (CGI, Art 587) ;

- Les structures de micro finance quelle que soit leur forme pour leurs actes
concernant les opérations de collecte de l’épargne, de distribution de crédits et
leurs acquisitions immobilières (CGI, Art 629) ;

- Les actes de location, d’échange ou vente d’immeubles bâtis dont le prix n’excède
pas 20 000 000 de francs HT effectués par les personnes physiques ou morales
agréées par l’Administration qui se consacrent au développement de l’habitat
économique. Il en est de même des actes de vente de logements économiques et
sociaux en dehors d’un programme agréé à condition que lesdits logements

15
constituent pour l’acquéreur la première habitation en qualité de propriétaire (CGI,
Art 635) ;

- Les actes portant résiliation des contrats de mutation de jouissance des biens
immeubles (CGI, Art 664 bis) ;

- Les actes d’acquisition d’immeubles par les établissements bancaires ou financiers


au terme d’une procédure d’adjudication qu’ils ont eux-mêmes engagée et qui est
demeurée infructueuse sous réserve que l’immeuble saisi soit vendu dans le délai
prévu par la réglementation bancaire (CGI, Art 760-2);

- Les actes de formation des sociétés dont le capital social n’excède pas 10 000 000
de francs (CGI, Art 664 ter issu Ord. n ֯ 2014-162 du 02 avril 2014 ). Cet article a
disparu du CGI 2016.

Section 3. La Formalité de l’Enregistrement

Les parties qui rédigent un acte sous seing privé soumis à l'enregistrement doivent en
établir un double sur une formule fournie par l'Administration. Il est joint trois exemplaires
du document à enregistrer sous peine de refus de la formalité.

Pour les actes authentiques, les rédacteurs (notaires, huissiers, greffiers, etc.) sont
chargés de la formalité de l’enregistrement.

Le droit d’enregistrement est perçu à l'occasion de l’accomplissement de la formalité de


l’enregistrement.

Ce droit a le double caractère de redevance pour service rendu (la conservation de l'acte)
et d'impôt proprement dit.

Section 4. Délai d'Enregistrement

Le délai général d'enregistrement est d'un mois (1 mois) à compter de la date de l'acte,
à l’exception de (s) :

Nature des Actes Délai d’enregistrement

3 mois à compter de la date du


décès des testateurs, à la
Testaments déposés chez les notaires ou par eux diligence des héritiers,
reçus (CGI, Art 548) donataires, légataires ou
exécuteurs testamentaires

Exploits d’huissiers autres que ceux d'instance 15 jours à compter de la date


passibles du droit fixe (CGI, Art 549) de l’acte

16
Premier trimestre de chaque
Déclaration spéciale de locations verbales année civile au titre des
d’immeubles (CGI, Art 557) affaires de l'année précédente

Déclaration spéciale de locations verbales de fonds de Un (1) mois à compter de


commerce (CGI, Art 558) l'entrée en jouissance

Etc.

Dans les délais fixés, le jour de la date de l’acte ou de l’ouverture de la succession n’est
pas compté. Les délais fixés sont prorogés jusqu’au premier jour ouvrable suivant lorsque
le jour d’expiration de délai tombe un samedi, un dimanche ou un jour férié.

Section 5. Lieu de la Formalité d'Enregistrement

Nature des actes Lieu de la Formalité

1. Actes portant transmission de propriété, Service de l’Enregistrement du lieu de


d’usufruit ou de jouissance d’immeuble ou de la situation géographique du bien
fonds de commerce, même rédigés par les immeuble ou du fonds de commerce
notaires

2. Actes rédigés par les notaires autres que ceux Service de l’Enregistrement de la
portant transmission de propriété, d’usufruit commune du lieu de résidence du
ou de jouissance d’immeuble ou de fonds de notaire (CGI, Art 521-1°)
commerce

Service de l’Enregistrement de la
commune du lieu de résidence de
3. Exploits, Procès-verbaux ou Rapports rédigés l’huissier
par les huissiers ou
Service de l’Enregistrement du lieu où
il aura fait l’acte

4. Actes sous seing privés de cession de droit au Service de l’Enregistrement du lieu de


bail ou de bénéfice d’une promesse de bail la situation géographique du bien
portant sur immeuble (CGI, Art 523)

Etc.

Section 6. Liquidation des Droits

17
1. Terminologie

Mutation : Par mutation d'un bien, il faut entendre tout transfert de droit de propriété ou de
droit d'usufruit d’un bien.

Immeuble : Juridiquement, il faut entendre par immeuble, les terrains (immeubles non bâtis)
et les bâtiments (immeubles bâtis).

Fonds de Commerce : 6Contrairement au droit français, l’Ohada, en son article 103, définit
le Fonds de Commerce comme un bien regroupant divers éléments
mobiliers, corporels et incorporels, constituant un ensemble de
moyens permettant au commerçant d’attirer et de conserver une
clientèle.

Au titre des éléments du fonds de commerce, Martor (B) & Alliés suscité indique
que l’article 105 de l’Ohada énumère :
 Le fonds commercial (Syscoa révisé 2015, Compte 215) comprenant la
clientèle, l’enseigne ou le nom commercial ;
 Les brevets, les licences, les marques, les dessins, les logiciels, etc. (Syscoa
révisé 2015, Comptes 212, 213,214, 219) ;
 Le droit au bail (Syscoa révisé 2015, Compte 216) ;
 Les installations, les aménagements et agencements (Syscoa révisé 2015,
Comptes 234, 235 et 238) ;
 Les matériels et mobilier (Syscoa révisé 2015, Compte 24) ;
 Les marchandises et stocks (Syscoa révisé 2015, comptes de la classe 3).

Nous constatons que l’Ohada inclut les stocks y compris les marchandises parmi les
éléments du fonds de commerce. Ce que ne reconnait pas le Code Général des
Impôts qui exclut certains stocks qu’il qualifie de marchandises neuves de la taxation
du fonds de commerce et de ses éléments (CGI, Art 721, 2è al.).

Marchandises neuves : Par marchandises neuves, le CGI entend les biens mobiliers qui
forment l'objet direct du commerce exploité dans le fonds c'est-à-dire ceux qui sont destinés
à être vendus après ou sans transformation. Sont qualifiées fiscalement de marchandises
neuves, les biens mobiliers comptabilisés dans les comptes ci-après :
- Compte 31 Stocks de marchandises
- Compte 32 Stocks de matières et fournitures liées
- Compte 34 Stocks de produits en cours
- Compte 35 Stocks de services en cours
- Compte 36 Stocks de produits finis
- Compte 37 Stocks de produits intermédiaires et résiduels
- Compte 38 Stocks en cours de route, en consignation ou en dépôt de
marchandises matières et produits

6
MARTOR (B) & Alliés, Le droit uniforme africain des affaires issu de l’Ohada, Litec, Editions du
Juris-Classeur, p 47
18
Les stocks de matières consommables (Compte 331) ne sont pas considérés comme des
marchandises neuves. Exemple : combustibles nécessaires au fonctionnement des
installations. Les stocks de matières consommables demeurent, au sens fiscal, des
éléments de fonds de commerce et à ce titre taxables au droit applicable au fonds de
commerce.

Ne sont pas également éléments du fonds de commerce, les valeurs réalisables (Créances
Clients, Autres Débiteurs, Titres de Placement, etc.) et les disponibles (Banques, Caisses,
etc.).

2. Les Différents Droits

Nous notons trois types de droits (CGI, Art 444) :


- Droits fixes « D. F. »
- Droits proportionnels « D.P. »
- Droits dégressifs

Le DF, comme son nom l'indique, est fixé indépendamment de la valeur de l'opération. Le
montant de ce droit est prévu en valeur absolue. Par exemple 18 000 F pour
l'enregistrement de l'acte de cession de biens meubles et objets mobiliers (CGI, Art. 765).
Le DF s'applique aux actes qui ne constatent ni transmission de propriété ou d'usufruit ou
de jouissance de biens meubles ou immeubles, ni condamnation de sommes et valeurs, ni
apport en mariage, ni apport en société, ni partage de biens meubles ou immeubles. Le DF
s’applique également à tout acte innommé présenté volontairement à la formalité (CGI, Art
445).

Le DP frappe les actes de transmission de propriété ou d'usufruit ou de jouissance de biens


meubles ou immeubles, les condamnations de sommes et valeurs, les apports en mariage,
les apports en société, les partages de biens meubles ou immeubles (CGI, Art 449). Les
DP sont calculés en pourcentage de la valeur du bien objet de l'acte. Par exemple, Droits
de mutation de fonds de commerce : 10 % de la valeur du fonds de commerce (CGI, Art
721).

Les Droits Dégressifs sont des droits proportionnels qui varient par tranche de valeur
imposable. Par exemple, les droits de l’article 754 du CGI : 0,3% puis 0,1% (nouveaux taux
issus de la LF p. 2013, Annx Fisc, Art 14). Précédemment ces taux étaient de 0,6 % et 0,2
%.

19
3. Liquidation des Droits

L’assiette des droits est en principe le prix stipulé par les parties dans la convention
augmenté des charges imposées au bénéficiaire de ladite convention. Par rapport à ce prix
convenu par les parties, l’Administration peut le juger insuffisant, minoré ou évoquer une
dissimulation de prix.

Lorsqu'une convention comporte des dispositions indépendantes, par exemple un


contrat d'apport en société comportant des immeubles, des fonds de commerce, des
brevets, des espèces, etc., chaque disposition est taxée selon le droit qui lui est applicable
en propre (CGI, Art 454).

Lorsqu'un acte renferme deux dispositions corrélées tarifées différemment, le droit


est assis sur la disposition qui donne lieu au tarif le plus élevé (CGI, Art. 453). Par exemple
l'acte constatant l'échange entre deux commerçants : un lot de marchandises de 5.000.000
F échangé contre un droit au bail de valeur identique :
- droit de mutation sur cession de marchandises : DF de 18 000 F (CGI, Art 765)
- droit de mutation sur cession de droit au bail : DP de 10 % 5.000 000 = 500.000 (CGI,
Art 721)
L’enregistrement de l’acte d'échange sera donc taxé au tarif applicable à la cession du droit
au bail.

Dans les mutations simultanées de biens immeubles et meubles faisant l'objet d'un
acte unique, le droit est assis sur le prix unique au taux applicable aux immeubles sauf si
les biens meubles sont désignés et estimés article par article dans le contrat. Dans ce cas,
les droits sont liquidés selon les taux applicables à la nature de chaque bien meuble (CGI,
Art. 456).

Le Droit Fixe est le minimum de droits à percevoir pour l’enregistrement des actes et
mutations. Lorsque la liquidation des droits ne fait apparaître que des droits fixes, seul le
droit fixe le plus élevé est dû. Il n’y a donc pas lieu à additionner les DF.

Lorsque la liquidation des droits fait apparaître des droits fixes et des droits proportionnels,
seuls les DP sont perçus si leur somme est supérieure au DF le plus élevé. Dans le cas
contraire, c'est ce dernier qui est exigible.

Lorsque la liquidation fait apparaître des fractions de francs, les sommes sont arrondies
au franc le plus voisin (CGI, Art 452).

4. Le Droit ou la Taxe de Publicité Foncière « DPF » ou « T.P.F. »

La Taxe de Publicité Foncière ou Droit de Publicité Foncière est due à l'occasion de la


formalité de publicité foncière au Livre foncier tenu par le conservateur de la Propriété
foncière et des Hypothèques. Tout acte portant sur les immeubles et droits réels immobiliers
(acte de mutation, apport à titre pur et simple ou à titre onéreux en société) est soumis à
cette formalité de publicité.

20
Le taux de la TPF est de 1,2 %. Ce taux est assis sur le prix de vente ou la valeur d'apport
de l'immeuble.

Exemple :

Un immeuble d'une valeur de 500.000.000 F est apporté en constitution d'une société.

DPF ou TPF = 500.000.000 * 1,2 % = 6.000.000 F

La TPF est exigible en intégralité en même temps que les droits d’enregistrement et les
droits de timbre, formalité fusionnée instituée par la LF p. 2014.

5. Le Redevable des Droits

- le redevable est le nouveau possesseur pour les droits des actes civils et judiciaires
comportant mutation de propriété ou d’usufruit de biens immeubles ou meubles ;

- le redevable est la partie à qui profite la transaction c'est-à-dire l'acheteur, le


locataire, etc. pour les autres actes.

Mais vis-à-vis de la Direction des Impôts, les parties restent solidaires au paiement des
droits.

Pour les actes authentiques, les droits seront acquittés par les rédacteurs desdits actes
(les notaires, les huissiers, les greffiers pour les actes et jugements, etc.)

Les droits d’enregistrement sont payables, en principe, en intégralité, donc sans


fractionnement, lors de l’accomplissement de la formalité. Mais ce principe souffre de
quelques exceptions, notamment, le paiement des droits d’apport applicables aux apports
en société.

Chapitre 2. Droits applicables aux actes de


mutation
Nous présenterons dans un tableau les droits applicables aux actes ci-après :

- Actes portant mutation d'immeubles et droits Assimilés ;


- Contrats de bail sur les immeubles ;
- Actes portant mutation de fonds de commerce ;
- Ventes et autres actes de mutation de biens meubles et objets mobiliers ;
- Actes de cession d’actions et de parts sociales ;
- Actes innommés ;
- Autres actes.

Les actes portant mutation d’immeubles supportent, en sus des droits d’enregistrement
applicables à l’acte de mutation, le Droit de Publicité Foncière « DPF » de 1,2 %.
21
Tableau Récapitulatif des Droits de Mutation

Nature
N° Opérations du droit Taux

6 % + DPF
1. Echange d'immeuble sans retour DP (CGI, Art 720)

2. Cession de clientèle DP 10 %
(CGI, Art 721)

3. Cession de mobilier de bureau dans le cadre d'une DP 10 %


mutation de fonds de commerce (CGI, Art 721)

4. Acquisition par un crédit bailleur d’un immeuble dans le 2 % + TPF


cadre de l’exécution d’un contrat de crédit-bail DP (CGI, Art 760-
3° ; Ord 2015-
206 du 24/03/15)

5. Cession du droit au bail DP 10 %


(CGI, Art 721)

4 % + DPF
6. Vente d'immeuble par un particulier DP (CGI, Art 760-
1° ; Ord 2015-
206 du 24/03/15)

7. Cession de stock de combustibles DP 10 %


(CGI, Art 721)

5 % moindre
portion + 4 % sur
valeur plus
8. Echange d’immeuble d’inégale valeur avec plus-value et DP élevée entre
soulte plus-value et
soulte+ DPF
(DGI)

9. Droit de présentation de clientèle dans le cadre d'une 10 %


mutation de fonds DP (CGI, Art 721)

22
Suite Tableau Récapitulatif des Droits de Mutation

Nature du
N° Opérations droit Taux

10. Plus-value sur vente d’immeuble par un particulier (20 % 15 %


du prix de cession) DP (CGI, Art 762)

11. Mutation d'immeubles situés à l'étranger DP 1,5 % + DPF


. (CGI, Art 764)

12. Cession de stocks de marchandises DF 18 000 F


(CGI, Art 765)

5 % moindre
13. Echange d’immeubles d’inégale valeur avec plus-value portion + 4 % sur
mais sans soulte DP plus-value
(CGI, Art 720)+
DPF

14. Cession de matériel et outillage compris dans un fonds de DP 10 %


commerce (CGI, Art 721)

18 000 F + TPF
(CGI Art 703-
15. Acquisition d’un immeuble par un crédit preneur dans le DP 34 ; Ord n ˚
cadre d’un contrat de crédit-bail au moment de la levée 2015-771 du
d’option 9/12/15, Art 2)

16. Cession d'un fonds de commerce DP 10 %


(CGI, Art 721)

17. Acquisitions d'immeubles à usage d'habitation par un DP 4 % + DPF


assujetti au régime réel des BIC (CGI, Art 760-1)

18. Acquisitions d'immeubles bâtis à usage industriel, 4 % + DPF


commercial ou de bureau par un assujetti au régime du DP (CGI, Art 760-1)
réel des BIC non destinés à la location.
19. Acquisition d'un immeuble non bâti à usage commercial 4 % + DPF
par un industriel soumis au régime du réel normal DP (CGI, Art 760-1)
18 000 F
20. Inventaire des objets mobiliers DF (CGI, Art 765)

10 % (CGI, Art
715) assis sur 10
21. Enregistrement d’un bail à vie portant sur un immeuble DP fois le loyer
annuel (CGI, Art
668)

23
Suite Tableau Récapitulatif des Droits de Mutation

Nature du
N° Opérations droit Taux
10 % (CGI, Art
715) assis sur 20
22. Enregistrement d’un bail à durée illimitée portant sur un DP fois le loyer
immeuble annuel (CGI, Art
667)
2 % + DPF
(CGI, Art 760-3 ;
23. Acquisition d'un immeuble par une fondation reconnue DP Ord n˚ 2015-
d'utilité publique 206 du
24/3/15, Art 1)

Enregistrement d’un bail à durée fixe portant sur un fonds DP 2,5 %


24. de commerce (CGI, Art 713)

25. Cession du droit à un bail ou d’une promesse de bail DP 10 %


(CGI, Art 716)

Enregistrement d’un bail à durée fixe portant sur un DP 2,5 %


26. immeuble (CGI, Art 713)
Enregistrement d’un bail portant sur un immeuble Acte non soumis au DP de
27. d’habitation conclu avec un particulier et dont le loyer 2,5 % mais au DF de 18 000
mensuel est inférieur à 500 000 francs francs (CGI, Art 713)

Acte innommé. En cas


28. Acte de cession de créances d’enregistrement volontaire,
DF de 18 000 (CGI, Art 703-
20)

Acquisition par les banques et établissements financiers Exonérée de droit


29. d’immeubles par adjudication qu’ils ont engagée et d’enregistrement (CGI, Art
demeurée infructueuse 760-2)

24
Cas d’Application n° 2

1) Dans quel cas peut-on avoir d’échange de biens avec retour ?

2) Qu’est qu’un acte innommé ? A quel droit est taxé l’enregistrement volontaire d’un acte de cession
innommé ?

3) Quel est le droit commun de mutation d’immeubles avant et après le 24 mars 2015 ?

4) Quelle différence faites-vous entre la soulte et la plus-value acquise dans un échange de biens ?

5) Quelle différence faites-vous entre le droit de bail et le droit au bail ?

Corrigé Indicatif

1) Dans le cas d’échange de biens d’inégale valeur.

2) Un acte innommé est un acte qui n’est pas nommé dans le code général des impôts comme
faisant partie des actes à soumettre à l’enregistrement ou un acte dont l’enregistrement n’est
pas prévu par le code général des impôts. L’enregistrement volontaire d’un tel acte est
soumis au DF de 18 000 F (CGI, Art 703-20).

3) Le droit commun de mutation d’immeuble a été ramené de 7 % à 6 % par l’ordonnance n°


2014-163 du 02 avril 2014 puis à 4 % par l’ordonnance n˚ 2015-206 du 24 mars 2015. Avant
le 24 mars 2015, le droit commun de mutation immobilière était de 6 %. Il est passé à 4 %
après le 24 mars 2015.

4) La plus-value est l’excédent de valeur d’un bien sur l’autre. La soulte est la somme d’argent
que doit verser la personne privilégiée dans un échange à l’autre échangiste pour compenser
la plus-value réalisée dans ledit échange. La somme versée peut être égale, supérieure ou
inférieure à la plus-value. Le montant de la soulte dépend de l’accord des parties.

5) Le droit au bail est le droit pour un locataire de voir son bail être renouvelé à l’échéance.
C’est un actif immobilisé incorporel et élément du fonds de commerce. Le droit de bail est le
droit acquitté lors de l’enregistrement du contrat de bail. Le droit de bail est un impôt.

25
Cas d’Application n° 3

Indiquons les taux des droits de mutation exigibles lors de l’enregistrement des actes de
cession des actifs ci-après (Compléter le tableau) :

Actes Taux du Droit


1. Enregistrement volontaire de l’acte de cession d’une créance
2. Enregistrement d’un contrat de bail d’immeuble à durée fixe
3. Enregistrement de l’acte de cession d’une clientèle
4. Enregistrement par un particulier de l’acte de vente d’un véhicule
5. Enregistrement volontaire d’un contrat de fiançailles
6. Enregistrement d’un acte de cession d’un droit au bail
7. Enregistrement d’un acte de vente d’un immeuble
8. Enregistrement d’un acte de cession d’un lot de marchandises
9. Enregistrement de l’acte de cession d’un stock de combustible
dans le cadre de la mutation d’un fonds de commerce
10. Enregistrement de l’acte de cession d’un stock de matières
premières dans le cadre de la mutation d’un fonds de commerce
11. Enregistrement d’un contrat de bail à durée illimitée conclu par
la Sicogi avec un particulier
12. Enregistrement d’un contrat de mariage stipulant l’apport par
l’époux d’une villa dans la communauté de biens

Corrigé Indicatif

Actes Droits Actes de cession Droits


1. une créance 18 000 F 7. un immeuble 4%
2. contrat bail d’immeuble 2,5 % 8. lot de marchandises 18 000 F
3. clientèle 10 % 9. stock combustible 10 %
4. vente d’un véhicule 18 000 F 10. stock matières premières 18 000 F
5. contrat de fiançailles 18 000 F 11. bail à durée illimitée 10 %
6. droit au bail 10 % 12. contrat de mariage 4%

Chapitre 3. Droits d’Enregistrement applicables


aux Sociétés
(CGI, Art 754 et ss)

Section 1. Caractères Distinctifs de la Société

26
Selon l’article 4 de l’Acte Uniforme Révisé 20147, « La société commerciale est créée par
deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une activité des
biens en numéraire ou en nature, ou de l’industrie, dans le but de partager le bénéfice ou
de profiter de l’économie qui peut en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux
pertes … La société commerciale est créée dans l’intérêt des associés. »

Selon Martor (B) & Al., l’Ohada distingue deux (2) types de sociétés basés sur le caractère
limité ou illimité8 de la responsabilité des dirigeants:

- Responsabilité des dirigeants illimitée  Sociétés de Personnes (Société en Nom


Collectif « SNC » et Société en Commandite Simple « SCS ») ;

- Responsabilité des dirigeants limitée  Sociétés de Capitaux (Société Anonyme


« SA » et Société à Responsabilité Limitée « SARL ».

L’Acte Uniforme ne reconnait pas la Société en Commandite par Actions « SCA ». Par
contre, l’article 853-1 de l’Acte Uniforme Révisé 2014 crée la Société par Actions
Simplifiée « SAS », société dont les associés ne sont responsables des dettes
sociales qu’à concurrence de leurs apports et leurs droits représentés par des
actions.

L’article 528 du CGI soumet à la formalité de l’enregistrement les actes juridiques affectant
les structures de la société.

Section 2. Typologie des Apports en Société

Les apports en société seront approchés d’une part au plan du droit des sociétés, et, d’autre
part, au plan du droit fiscal.

1. Typologie des Apports au plan du Droit des Sociétés

Trois (3) types d’apports : l’apport en numéraire, l’apport en nature et l’apport en industrie.

1.1. L’Apport en Numéraire

Les apports en numéraire sont en général des apports d’espèces. Sont également assimilés
à des apports en numéraire, le plus souvent à l’occasion d’augmentation de capital ou
d’opérations assimilées :
- la conversion en actions d'obligations souscrites en numéraire ;
- la capitalisation des Comptes Courants des associés ;
- la capitalisation des dettes liquides et exigibles.

Les apports en numéraire doivent être libérés intégralement lors de la constitution de la


société ou, dans une SA, du quart au moins de la valeur nominale de l’action.

7
Acte Uniforme Révisé relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt
économique, 30 janvier 2014, Ouagadougou
8
Op, p. 82
27
Exemple : Mme Konan Annabelle a souscrit pour 75 000 000 F au capital de la société en
formation. Elle s’est libérée de sa souscription au capital par une remise chèque
d’un montant de 70 000 000 F et des espèces pour 5 000 000 F.

On dira que Mme Konan a fait des apports en numéraire pour 75 000 000 F.

1.2. L’Apport en Nature

Un associé ou un actionnaire fait un apport en nature lorsqu’il transfère à la société le droit


de propriété d’un bien ou le droit de jouissance dont il a sur le bien. Les apports en nature
sont libérés intégralement lors de la constitution.

Exemple : Mme Kouadjo Brigitte apporte à la société en constitution son fonds de


commerce, le droit au bail sur l’immeuble dans lequel elle exploite son fonds et
un important stock de marchandises.

On dira que Mme Kouadjo a fait des apports en nature.

1.3. L’Apport en Industrie

L’article 40 de l’Acte Uniforme Révisé 2014 définit l’apport en industrie comme l’apport de
connaissances techniques ou professionnelles ou de services. L’article 50-3 du même Acte
précise que les apports en industrie ne concourent pas à la formation du capital social mais
donnent lieu à l’attribution de titres sociaux ouvrant droit au vote et au partage des bénéfices
et de l’actif net, à charge de contribuer aux pertes. Mais les droits attachés aux apports en
industrie ne peuvent excéder 25 % des droits de vote ou de bénéfices ou de l’actif net. Les
titres sociaux résultant d’apports en industrie n’ont pas de valeur nominale. Ils ne sont ni
cessibles, ni transmissibles (Acte Uniforme Révisé 2014, Art 50-4).

Les apports en industrie ne sont pas autorisés dans la SA (Acte Uniforme Révisé 2014, Art
50-1). Précédemment, ils n’étaient pas autorisés également dans la SARL 9.

Exemple : Monsieur Gueye Diomandé candidat associé dans la SNC en constitution dit qu’il
n’a rien. Mais il va se charger de faire toutes les courses pour la création de la
société.

On dira que Monsieur Gueye Diomandé se propose de faire un apport en industrie.

1.4. Le Capital Social et la Valeur Nominale de la Part ou de l’Action

Le capital social est formé des divers apports ci-dessus énumérés. Son montant dépend
du type de sociétés :

9
MARTOR (B) & Al., op, p. 73
28
- Responsabilité des dirigeants illimitée (Sociétés de Personnes) : Le montant du
capital social est librement fixé par les associés (Acte Uniforme Révisé 2014, Art
65) ; il en est de même de la Valeur Nominale de la Part d’Intérêt ou Part Sociale ;

- Responsabilité des dirigeants limitée (Sociétés de Capitaux : SA, SAS, SARL) :

* Société Anonyme « SA » : Capital social minimum, 10 millions de F ; Valeur


Nominale de l’Action, librement fixée par les statuts (Acte Uniforme révisé 2014,
Art 387). Précédemment, la valeur nominale était de 10 000 F au minimum ;

* Société par Actions Simplifiée (SAS) : Le montant du capital social ainsi que la
valeur nominale de l’action est librement fixé par les statuts (Acte Uniforme Révisé
2014, Art 853-5), régime similaire à celui des sociétés de personnes ;

* Société à Responsabilité Limitée « SARL » : Capital social minimum, Un (1)


millions de F ; Valeur Nominale de la Part Sociale, 5 000 F au minimum (Acte
Uniforme Révisé 2014, Art 311).

Toutes les actions émises par une société doivent avoir la même valeur nominale (Ohada,
Art 56).

2. Typologie des Apports au plan du Droit Fiscal

Il y a 2 types d’apports :

- les Apports à Titre Pur et Simple « ATPS » et

- les Apports à Titre Onéreux « ATO ».

2.1. Les Apports à Titre Pur et Simple « ATPS »

Ce sont des apports effectués par les associés et qui sont rémunérés exclusivement par
des droits sociaux (actions, parts d’intérêts ou parts sociales). Ces apports sont exposés à
tous les risques inhérents à la vie de l’entreprise.

Exemple :

Konan apporte à la société anonyme en formation un immeuble exempt d’hypothèque d’une


valeur de 50 millions de francs. En contrepartie de cet apport, il reçoit des actions de 5000
actions de 10 000 F de valeur nominale.
L’apport de Konan étant exclusivement rémunéré par des actions, on dira que Konan a
apporté à titre pur et simple pour une valeur de 50 millions un immeuble ou que Konan a
fait un ATPS de 50 millions constitué par un immeuble.

2.2. Les Apports à Titre Onéreux « ATO »

29
Il y a Apport à Titre Onéreux lorsqu’un associé reçoit, en échange de son apport, une
contrepartie autre que des droits sociaux.

Exemple 1 :

Konaté fait apport d’un immeuble évalué à 50 millions de francs. Il ne souscrit que pour 45
millions au capital de la société anonyme en constitution et réclame 5 millions en espèces.
Konaté reçoit 4500 actions de 10 000 F de valeur nominale, soit une valeur de 45 millions
de francs en actions.

La transaction de Konaté avec la société peut s’analyser :

- en partie en vente pour 5 millions car la société a versé à Konaté 5 millions en


espèces. A concurrence de 5 millions de francs, l’apport de Konaté n’est pas gratuit.
Cet apport est à titre onéreux à concurrence de 5 millions de francs ;

- en partie en apport pur et simple pour 45 millions puisque Konaté reçoit des actions
pour 45 millions de valeur nominale.

On dira que Konaté fait un apport à titre onéreux de 5 millions et un apport à titre pur et
simple de 45 millions de francs.

Exemple 2 :

Kouakou fait l’apport, en augmentation de capital de la SARL Croissance, d’un fonds de


commerce évalué à 150 millions de francs. Mais ce fonds est grevé de dettes fournisseurs
et bancaires de 35 millions de francs que la SARL accepte de prendre en charge.

La transaction de Kouakou avec la société peut s’analyser :

- en partie en vente pour 35 millions car la société en prenant en charge les dettes
fournisseurs et bancaires de Kouakou se substitue à ce dernier pour payer ses
dettes. C’est comme si la société verse 35 millions entre les mains de Kouakou qui
les verse à son tour à ses fournisseurs et banquiers. A concurrence de 35 millions
de francs, l’apport de Kouakou n’est pas gratuit. C’est un apport à titre onéreux à
concurrence de 35 millions de francs ;

- en partie en apport pur et simple pour 115 millions puisque Kouakou reçoit des
parts sociales pour 115 millions de francs.

On dira que Kouakou fait un apport à titre onéreux de 35 millions et un apport à titre pur et
simple de 115 millions de francs.

L’ATO est assimilé à une vente. L’ATO est une véritable mutation taxée en tant que telle
au droit de mutation applicable à la nature du bien.

Section 3. L’Imputation du Passif

30
Il s’agit du traitement des apports mixtes faits dans le cadre d’un apport en société de fonds
de commerce (apport d’entreprise commerciale) ou de fonds d’industrie (apport d’entreprise
industrielle). Rappelons que les apports mixtes sont des apports composés d’apports à titre
pur et simple et d’apports à titre onéreux. Les apports mixtes sont le type d’apports le plus
courant dans les apports en société de fonds de commerce ou de fonds d’industrie.

La difficulté réside dans le choix des actifs qui sont apportés à titre pur et simple et ceux qui
sont apportés à titre onéreux c’est-à-dire les actifs grevés de dettes ou les actifs sur lesquels
doit s’imputer le passif.

Les parties jouissent de la liberté fiscale de déterminer dans les apports mixtes d’un
associé, les apports qui sont à titre pur et simple et ceux qui sont apportés à titre onéreux
sans se préoccuper d’un quelconque lien juridique entre les actifs apportés et le passif.

La liberté fiscale dont elles jouissent en cette matière leur amène à imputer le passif sur les
biens dont la mutation est soumise au droit le moins élevé dans le but de minimiser le
coût fiscal de l’opération.

Et l’ordre d’imputation du passif doit être mentionné dans l’acte d’apport. A défaut d'avoir
prévu l’ordre d'imputation dans l'acte, la société s’expose à des risques de majoration de
coût :

- En Côte d’Ivoire, lorsque la société n’a pas prévu l’ordre d’imputation du passif
dans l’acte d’apport, l’Administration procède à l’imputation du passif dans un
ordre préférentiel ouvrant droit à des tarifs profitables au Trésor Public de la
manière la plus optimale qui soit. En d’autre terme la DGI va imputer le passif
c’est-à-dire désigner les actifs apportés à titre onéreux parmi les actifs rendant
exigibles les droits de mutation les plus élevés ;

- En France, lorsque la société n’a pas prévu l’ordre d’imputation du passif dans
l’acte d’apport, le passif est imputé proportionnellement sur la valeur des biens de
chaque nature. Chaque actif étant réputé être apporté à titre pur et simple et à titre
onéreux.

Cas d'Application n° 4
Nous sommes dans le cadre d’un apport d’une entreprise en constitution d’une société. Les
statuts de la société mentionnent que les actifs ci-après sont apportés à titre onéreux. En
d’autres termes le passif a été imputé sur ces actifs avec pour souci de minimiser les droits
d’enregistrement. Indiquons le taux des droits que vont subir ces actifs.

Nature des actifs apportés à titre Droit de mutation


onéreux

Terrain 45 000 000


Bâtiments 130 000 000
Clientèle 210 000 000
Mat & Mob. d’exploitat° 260 700 000
Stocks de 75 000
marchandises 000
31
Créances clients 255 000 000
Caisse 5 000 000

Total Passif Imputé 980 700 000

Corrigé Indicatif

Nature des actifs apportés à titre Droit de mutation


onéreux

Terrain 45 000 000 DP 4 % (Immeuble)


Bâtiments 130 000 000 DP 4 % (Immeuble)
Clientèle 210 000 000 DP 10 % (Elément de fonds de commerce)
Mat & Mob. d’exploitat° 260 700 000 DP 10 % (Eléments de fonds de commerce)
Stocks de marchandi 75 000 000 DF de 18 000 F (DF des meubles et objets mobiliers)
Créances clients 255 000 000 DF de 18 000 F des actes innommés
Caisse 5 000 000 DF de 18 000 F (DF des meubles et objets mobiliers)

Total Passif Imputé 980 700 000

Cas d'Application n° 5
Reprenons le Cas d’Application n° 4 et formulons les 2 hypothèses ci-après :

- Hypothèse n° 1 : le total du passif à imputer est de 530 millions de francs ;

- Hypothèse 2 : le total du passif à imputer est de 250 millions de francs.

Pour chacune des hypothèses, indiquons 2 schémas d’imputation de coût fiscal identique
avec souci de minimiser les droits d’enregistrement.

Corrigé Indicatif

Hypothèse 1 : le total du passif à imputer est de 530 millions de francs

Nature des actifs apportés à titre onéreux


Schéma 1 Schéma 2

Terrain 45 000 000 Terrain 45 000 000


Bâtiments 130 000 000 Bâtiments 130 000 000
Clientèle 20 000 000 Mat & Mob. d’exploitat° 20 000 000
Stocks marchandises 75 000 000 Stocks de marchandises 75 000 000
Créances clients 255 000 000 Créances clients 255 000 000
Caisse 5 000 000 Caisse 5 000 000

Total Passif Imputé 530 000 000 Total Passif Imputé 530 000 000

32
Le schéma se joue entre les éléments du fonds de commerce.

Hypothèse 2 : le total du passif à imputer est de 250 millions de francs

Nature des actifs apportés à titre onéreux


Schéma 1 Schéma 2

Stocks de marchandises 75 000 000


Créances clients 250 000 000 Créances clients 170 000 000
Caisse 5 000 000

Total Passif Imputé 250 000 000 Total Passif Imputé 250 000 000

Lorsque la liquidation des droits ne fait apparaître que des droits fixes, seul le droit fixe le plus élevé
est dû. Il n'y a donc pas lieu à additionner les DF

Cas d'Application n° 6

Mr Kouadio apporte dans la société en formation, son fonds de commerce de chaussure décrit dans
le bilan ci-après :

A Bilan au 31 / 12 / (N-1) P

Terrain 5 000 000 Capital et réserves 58 000 000


Bâtiments 30 000 000
Fonds de commerce 10 000 000
Stocks de marchandises 25 000 000 Fournisseurs 20 000 000
Créances clients 15 000 000
Caisse 5 000 000 Banque 12 000 000
------------------ -----------------
90 000 000 90 000 000

Déterminons la valeur des apports à titre pur et simple et la valeur des apports à titre onéreux et
procédons à l'imputation du passif dans les hypothèses ci-après :

Hypothèse 1 : Nous avons prévu dans les statuts les biens sur lesquels porte l'imputation du passif.
Hypothèse 2 : Nous n'avons pas prévu l'imputation du passif dans les statuts et nous donnons
l’occasion à la DGI de nous appliquer l’ordre préférentiel d’imputation le plus profitable
au Trésor public.

Corrigé Indicatif

Valeur totale des apports mixtes............................................ 90 000 000


Passif pris en charge par la société (20 000 000 + 12 000 000) 32 000 000
----------------
Apport net ou Apports à rémunérer par des droits sociaux ... 58 000 000

33
Valeur des Actifs apportés à titre pur et simple 58 000 000
Valeur des Actifs apportés à titre onéreux 32 000 000

Hypothèse 1 : Les statuts ont prévu l'imputation du passif

Les ATO étant passibles de droit de mutation, nous allons passer en revue le droit de mutation
applicable à chacun des actifs apportés afin de fonder nos choix qui porteront par priorité sur les
éléments dont la mutation est exonérée de droit ou passible du droit le moins élevé. Par cette
imputation, l’acte d’apport va identifier les actifs apportés à titre onéreux.

Tableau de revue des droits de mutation applicables aux actifs apportés

Nature des actifs apportés Droit de mutation si apportés à titre onéreux

Terrain(Immeuble) 5 000 000 DP 4 %


Bâtiments(Immeuble) 30 000 000 DP 4 %
Fonds de commerce 10 000 000 DP 10 %
Stocks de marchandises 25 000 000 DF de 18 000 F
Créances clients 15 000 000 DF de 18 000 F des actes innommés
Caisse 5 000 000 DF de 18 000 F des objets mobiliers

Nous savons également que :

- Lorsque la liquidation des droits ne fait apparaître que des droits fixes, seul le droit fixe le
plus élevé est dû. Il n'y a donc pas lieu à additionner les DF ;

- Lorsque la liquidation des droits fait apparaître des droits fixes et des droits proportionnels,
seuls les DP sont perçus si leur somme est supérieure au DF le plus élevé. Dans le cas
contraire, c'est ce dernier qui est exigible (CGI, Art 455, 2è al.).

Nous avons maintenant suffisamment d’éléments pour fonder nos choix.

Désignation des Actifs apportés à titre onéreux : (plusieurs schémas donnent le même coût fiscal
de 18 000 F) :

Schéma 1 Schéma 2
Actifs à titre onéreux Valeur Actifs à titre onéreux Valeur

Stocks de marchandises 12 000 000 Stocks de marchandises 18 000 000


Créances clients 15 000 000 Créances clients 10 000 000
Caisse 5 000 000 Caisse 4 000 000

32 000 00 32 000 000

Des schémas 1 & 2 d’imputation du passif, les Actifs apportés à titre pur et simple s’articulent
comme suit :

34
Schéma 1 Schéma 2
Actifs à titre pur et simple Valeur Actifs à titre pur et simple Valeur

Terrain 5 000 000 Terrain 5 000 000


Bâtiments 30 000 000 Bâtiments 30 000 000
Fonds de commerce 10 000 000 Fonds de commerce 10 000 000
Stocks de marchandises 13 000 000 Stocks de marchandises 7 000 000
Créances clients 5 000 000
Caisse 1 000 000

58 000 000 58 000 000

Dans le schéma 1

- Les Stocks de marchandises d’une valeur de 25 000 000 de francs sont apportés à titre
onéreux pour 12 000 000 et à titre pur et simple pour la différence, soit 13 000 000 ;

- Les créances clients d’une valeur de 15 000 000 de francs sont apportées en totalité à titre
onéreux. Il en est de même des disponibles en caisse.

Dans le schéma 2

- Les Stocks de marchandises de 25 000 000 de francs sont apportés à titre onéreux pour
18 000 000 et à titre pur et simple pour la différence, soit 7 000 000 ;

- Les créances clients d’une valeur de 15 000 000 de francs sont apportées à titre onéreux
pour 10 000 000 et à titre pur et simple pour la différence, soit 5 000 000 ;

- Les disponibles en caisse d’une valeur de 5 000 000 de francs sont apportés à titre onéreux
pour 4 000 000 et à titre pur et simple pour la différence, soit 1 000 000.

Hypothèse 2 : L'acte d'apport n’a pas prévu l'ordre d’imputation du passif. La DGI nous
applique l’ordre préférentiel d’imputation le plus profitable au Trésor public.

Reprenons le tableau de revue des droits de mutation des actifs apportés et identifions les actifs dont
les droits de mutation sont les plus élevés si apportés à titre onéreux.

Tableau de revue des droits de mutation applicables aux actifs apportés

Nature des actifs apportés Droit de mutation si apportés à titre onéreux

Terrain(Immeuble) 5 000 000 DP 4 %


Bâtiments(Immeuble) 30 000 000 DP 4 %
Fonds de commerce 10 000 000 DP 10 %
Stocks de marchandises 25 000 000 DF de 18 000 F
Créances clients 15 000 000 DF de 18 000 F des actes innommés
Caisse 5 000 000 DF de 18 000 F des objets mobiliers

35
Les ATO d’une valeur de 32 000 000 de francs seront désignés comme suit :

Schéma 1 Schéma 2
Actifs à titre onéreux Valeur Actifs à titre onéreux Valeur

Fonds de commerce 10 000 000 Fonds de commerce 10 000 000


Bâtiments 22 000 000 Bâtiments 17 000 000
Terrain 5 000 000

32 000 000 32 000 000

Des schémas 1 & 2 d’imputation du passif, les Actifs apportés à titre pur et simple s’articulent
comme suit :

Schéma 1 Schéma 2
Actifs à titre pur et simple Valeur Actifs à titre pur et simple Valeur

Terrain 5 000 000 Bâtiments 13 000 000


Bâtiments 8 000 000 Stocks de marchandises 25 000 000
Stocks de marchandises 25 000 000 Créances clients 15 000 000
Créances clients 15 000 000 Caisse 5 000 000
Caisse 5 000 000

58 000 000 58 000 000

Dans le schéma 1

- Le fonds de commerce d’une valeur de 10 000 000 de francs est apporté à titre onéreux pour
la totalité ;

- Les bâtiments d’une valeur de 30 000 000 de francs sont apportés à titre onéreux pour
22 000 000 et à titre pur et simple pour la différence, soit 8 000 000.

Dans le schéma 2

- Le fonds de commerce d’une valeur de 10 000 000 de francs est apporté à titre onéreux pour
la totalité ;

- Les bâtiments d’une valeur de 30 000 000 de francs sont apportés à titre onéreux pour
17 000 000 et à titre pur et simple pour la différence, soit 13 000 000.

- Le terrain d’une valeur de 5 000 000 de francs est apporté à titre onéreux pour la totalité ;

36
Section 4. Taxation des Apports

Les apports à titre pur et simple sont taxés au droit d’apport. Les apports à titre onéreux
sont soumis au droit de mutation.

1. Taxation des Apports à Titre Onéreux « ATO »

Les apports à titre onéreux sont passibles du droit de mutation dont relève les biens (Cf le
Chapitre 2 ci-dessus).

Exemples : - Fonds de commerce : droit de mutation de 10 %


- Immeuble : Droit commun de mutation de 4 %
- Stock de marchandises ou de matières premières : DF de 18 000 F

2. Taxation des ATPS à la Constitution de la société


(CGI, Art 754)

Les apports purs et simples à une société quelle que soit la forme juridique de la société en
construction, quelle que soit la nature du bien apporté (bien immeuble ou bien meuble)
quelle que soit la personne juridique de l’apporteur (personne physique ou personne
morale) sont soumis aux droits d'apport de (LF p. 2013, Annx Fisc, Art 14 réaménagé par
Ord. n° 2014-162 du 2 Avril 2014, Art 2):

* 0,3 % pour la Fraction des apports comprise entre 10 000 001 F et 5 milliards, et
* 0,1 % pour la Fraction des apports excédant 5 milliards.

Précédemment, le taux de 0,3 % s’appliquait à la fraction des apports comprise entre 0 et


5 milliards. Mais, l’article 2 de l’Ord n° 2014-162 du 2 Avril 2014 a décidé de l’exonération
de droits d’apport pour les apports purs et simples inférieurs ou égaux à 10 000 000 francs.

0 10 M° 5 000 M°

├--------├------------------------------------------------------------------------├----------------------------
Exon. 0,3 % 0,1 %

Section 5. Paiement des droits

Les droits de mutation ne peuvent faire l’objet de paiement fractionné. Quant aux droits
d'apport exigibles sur les apports purs et simples, le CGI prévoit le fractionnement en 3
montants égaux lorsqu’ils excèdent le montant de 25 millions de francs.

Cas d'Application n° 7

A partir du cas d'application n° 6, liquidons les droits exigibles sur les apports de Mr Kouadio suivant
les 3 hypothèses et en ne retenant que le schéma 2 d’imputation du passif pour les deux premières
hypothèses. Rappelons également les principes d’exigibilité des droits et de leur paiement. La
formalité d’enregistrement a été effectuée le 25 Janvier N.

37
Nous rappelons les données :

Hypothèse 1 : L'acte d'apport a prévu l'imputation du passif

Actifs apportés à titre onéreux et Actifs apportés à titre pur et simple selon schéma 2

ATO Schéma 2 ATPS Schéma 2


Actifs à titre onéreux Valeur Actifs à titre pur et simple Valeur

Stocks de marchandises 18 000 000 Terrain 5 000 000


Créances clients 10 000 000 Bâtiments 30 000 000
Caisse 4 000 000 Fonds de commerce 10 000 000
Stocks de marchandises 7 000 000
Créances clients 5 000 000
Caisse 1 000 000

32 000 000 58 000 000

Hypothèse 2 : L'acte d'apport n’a pas prévu l'ordre d’imputation du passif. La DGI nous applique
l’ordre préférentiel d’imputation le plus profitable au Trésor public.

Actifs apportés à titre onéreux et Actifs apportés à titre pur et simple selon schéma 2

ATO Schéma 2 ATPS Schéma 2


Actifs à titre onéreux Valeur Actifs à titre pur et simple Valeur

Fonds de commerce 10 000 000 Bâtiments 13 000 000


Bâtiments 17 000 000 Stocks de marchandises 25 000 000
Terrain 5 000 000 Créances clients 15 000 000
Caisse 5 000 000

32 000 000 58 000 000

Hypothèse 3: Ordre d'imputation du passif non prévu dans les statuts, par extraordinaire, la DGI,
nous applique l’imputation proportionnelle du passif.
.
Tableau de Répartition des Apports Mixtes

Nature des actifs Valeur des actifs apportés Valeur des actifs apportés Total
à titre onéreux purs et simples
32 / 90 des apports 58 / 90 des apports
Terrain 32/90x 5 M° = 1 777 778 58/90x 5 M° = 3 222 222 5 000 000
Bâtiments 32/90x 30 M° = 10 666 667 58/90x 30M° = 19 333 333 30 000 000
Fonds de commerce 32/90x 10 M° = 3 555 555 58/90x 10 M° = 6 444 445 10 000 000
Stock de marchandises 32/90x 25 M° = 8 888 889 58/90x 25 M° = 16 111 111 25 000 000
Créances Clients 32/90x 15 M° = 5 333 333 58/90x 15 M° = 9 666 667 15 000 000
Caisse (Disponibles) 32/90x 5 M° = 1 777 778 58/90x 5 M° = 3 222 222 5 000 000
Total 32 000 000 58 000 000 90 000 000
38
Corrigé Indicatif

Principes d’exigibilité des droits et de leur paiement

1. Le Droit Fixe est le minimum de droits à percevoir pour l’enregistrement des actes et mutations
(CGI, Art 446).

2. Lorsque la liquidation des droits ne fait apparaître que des droits fixes, seul le droit fixe le plus élevé
est dû (CGI, Art 454). Il n'y a donc pas lieu à additionner les DF.

3. Lorsque la liquidation des droits fait apparaître des droits fixes et des droits proportionnels, seuls
les DP sont perçus si leur somme est supérieure au DF le plus élevé. Dans le cas contraire, c'est
ce dernier qui est exigible (CGI, Art 455, 2è al.).

4. Lorsque la liquidation fait apparaître des fractions de francs, les sommes sont arrondies au franc
le plus voisin (CGI, Art 452).

5. Les droits de mutation sont intégralement exigibles lors de la formalité de l’enregistrement sauf les
cas de rachat simultané du fonds de commerce et des immeubles (CGI, Art 543), d’enregistrement
des baux de durée inférieure à 10 ans (CGI, Art 539) et pour les droits sur les actes portant
mutation de propriété d’immeuble à titre onéreux en fin de contrat de location-vente (CGI, Art 540).

6. Les droits d’apport de l'article 754 du CGI bénéficient de la faculté de fractionnement en 3


échéances s'ils s'élèvent à plus de 25 000 000 F.

7. La TPF est exigible en intégralité lors de la formalité quel que soit son montant sous peine de
pénalité de retard.

1. Liquidation des droits selon Hypothèse 1 : Ordre d'imputation du passif prévu dans les
statuts

Eléments DP DF

1. Taxation des apports à titre onéreux

Stock de marchandises 18 000 000, DF Objets mobiliers / 18 000


Créances clients 10 000 000, DF des Actes innommés / 18 000
Caisse 4 000 000, DF des objets mobiliers / 18 000

2. Taxation des apports purs et simples

Terrain 5 000 000


Bâtiments 30 000 000
Fonds de commerce 10 000 000
Stocks de marchandises 7 000 000
Créances clients 5 000 000
Caisse 1 000 000
---------------
Masse des ATPS 58 000 000

39
Suite 1. Liquidation des droits selon l’Hypothèse 1

Eléments DP DF

Masse des ATPS 58 000 000


Fraction exonérée (CGI, Art 664 ter) 10 000 000
---------------
Base taxable à l’Art 754 du CGI 48 000 000
0,3 % 48 000 000 144 000 /

3. Taxe de Publicité Foncière « TPF »

Terrain 5 000 000


Bâtiments 30 000 000
----------------
1,2 % x 35 000 000 420 000 /

18 000
Droits exigibles 564 000 Non dû

2. Liquidation des droits selon l'Hypothèse 2 : Ordre d'imputation du passif non prévu dans
les statuts. La DGI nous applique l’ordre préférentiel d’imputation le plus profitable au
Trésor public.

Eléments DP DF

1. Taxation des apports à titre onéreux

Fonds de commerce 10 000 000 x 10 % = 1 000 000 1 000 000 /


Bâtiments 17 000 000 x 4 % = 680 000 680 000 /
Terrain 5 000 000 x 4 % = 200 000 200 000 /

2. Taxation des apports purs et simples

Bâtiments 13 000 000


Stocks de marchandises 25 000 000
Créances clients 15 000 000
Caisse 5 000 000
---------------
58 000 000
Fraction exonérée (CGI, Art 664 ter) 10 000 000
---------------
Base taxable à l’Art 754 du CGI 48 000 000
0,3 % 48 000 000 144 000 /

40
Suite 2. Liquidation des droits selon l’Hypothèse 2

Eléments DP DF

3. Taxe de Publicité Foncière « TPF »

Terrain 5 000 000


Bâtiments 30 000 000
----------------
1,2 % x 35 000 000 420 000 /

Droits exigibles 2 444 000 /

3. Liquidation des droits selon l’hypothèse 3 : Ordre d'imputation du passif non prévu dans
les statuts, par extraordinaire, la DGI, nous applique l’imputation proportionnelle du passif.

Eléments DP DF

1. Taxation des apports à titre onéreux

Terrain 1 777 778 x 4 % 71 111 /


Bâtiments 10 666 667 x 4 % 426 667 /
Fonds de commerce 3 555 555 x 10 % 355 555 /
Stocks de marchandises 8 888 889, DF Objets mobiliers / 18 000
Créances clients 5 333 333, DF des actes innommés / 18 000
Caisse 1 777 778, DF des objets mobiliers / 18 000

2. Taxation des apports purs et simples

Terrain 3 222 222


Bâtiments 19 333 333
Fonds de commerce 6 444 446
Stocks de marchandises 16 111 111
Créances clients 9 666 666
Caisse 3 222 222
------------------
58 000 000
Fraction exonérée (CGI, Art 664 ter) 10 000 000
---------------
Base taxable à l’Art 754 du CGI 48 000 000
0,3 % 48 000 000 144 000 /
3. Taxe de Publicité Foncière « TPF »

Terrain 5 000 000


Bâtiments 30 000 000
------------------
1,2 % x 35 000 000 420 000 /

18 000
Droits exigibles 1 417 333 Non dû
41
Récapitulatif des droits exigibles

Hypothèse 1 : 564 000 F ; Hypothèse 2 : 2 444 000 ; Hypothèse 3 : 1 417 333

Nous constatons que les droits dans l’hypothèse 2 (2 444 000 F) sont les plus élevés car les actifs
désignés apportés à titre onéreux sont ceux qui rendent exigibles les droits de mutation les plus
élevés, ce qui répond à l’ordre préférentiel le plus profitable au Trésor public. La 3 ème hypothèse,
l’imputation proportionnelle du passif, chaque actif est apporté en partie à titre pur et simple et en
partie à titre onéreux, produit également un coût d’enregistrement élevé (1 417 333 F). C’est la 1ère
hypothèse où l’ordre d’imputation du passif a été prévu dans l’acte d’apport qui dégage le coût le
moins élevé (564 000 F) puisque les associés s’adossant à leur liberté fiscale d’imputation du passif,
l’ont faite au mieux de leurs intérêts. Le passif a été imputé sur les actifs dont le droit de mutation est
le moins élevé.

Etude de Cas n° 1 : Constitution SA Zokro Industries

Mme ZOKRO apporte son entreprise individuelle en constitution de la SA Zokro Industries.


Son bilan d'apport s'établit comme suit :

A P

Terrain 2 000 000 Compte de l’exploitant 55 000 000


Bâtiments 10 000 000 Dettes à + 1 an sur Bâtiments 5 800 000
Fonds de commerce 20 000 000
Stocks marchandises 30 800 000
Créances clients 6 000 000 Fournisseurs de marchandises 8 000 000
Banque 2 000 000 Autres créditeurs 2 000 000
-------------- --------------
70 800 000 70 800 000

Autres Apporteurs : 4 975 000 000 CFA d'espèces

Travail à faire :

1. Déterminer la valeur des apports à titre pur et simple et celle des apports à titre onéreux
de Mme Zokro.

2. Procéder à l'imputation du passif : Ordre d'imputation du passif a été prévu dans les
statuts. S’il existe plusieurs schémas produisant le même coût fiscal, veuillez présenter 2
schémas. En déduire les actifs apportés à titre pur et simple pour chacun des schémas.

3. Liquider les droits d’enregistrement exigibles lors de l’accomplissement de la formalité


d’enregistrement.

42
Etude de Cas n° : Constitution Sarl Komoguen

Messieurs Koné Tra Bi Jean, Mobio Yapi Jacques, Gueye Diomandé et Madame N’gaman Aya
Pauline ont travaillé ensemble dans la même entreprise 30 ans durant. A la veille de leur départ à la
retraite, ils décident, pour s’occuper dans leur nouvelle vie, de créer une SARL, qu’ils dénomment
KOMOGUEN, avec pour objet social, la vente de produits industriels, de produits agro-industriels, de
produits agricoles et d’accomplir toute activité annexe. A leur réunion du 27 décembre 19N présidée
par Mme N’gaman, ils discutent des apports à faire par chaque candidat associé. Ainsi :

- Mme N’gaman apporte-t-elle son fonds d’industrie de chips et de dêguê comprenant les
éléments suivants :
-

Eléments Valeur

Matériel & Outillage 5 000 000


Véhicule de livraison 2 400 000
Bail du local 3 500 000
Clientèle 15 000 000
Stocks de matières premières 1 00 000
Stocks de combustibles 50 000
Stocks de produits chips 500 000
Stocks de produits dêguê 80 000
Créances Clients 1 500 000
--------------
Total Actif 28 130 000

Dettes Fournisseurs & Autres Créditeurs 2 800 000

- Monsieur Koné Tra Bi Jean fait-il l’apport de son fonds de commerce comprenant les actifs
et passifs ci-après :

 Une villa de 5 pièces sise à Yopougon d’une valeur de 25 000 000 F pouvant servir de
siège social de la société ;
 Un véhicule valant 6 000 000 F pouvant servir de véhicule de commandement. Le
véhicule a été acheté à crédit. Koné reste devoir 1 500 000 F au vendeur dudit
véhicule ;
 Des arriérés de factures CIE et SODECI de 600 000 F au total ;
 Autres Dettes Fournisseurs de 1 400 000 F ;
 Fonds de commerce 10 000 000 F.

- Monsieur Mobio Yapi Jacques a déposé sur la table un chèque de 2 000 000 F plus un
ensemble matériel informatique neuf de 1 500 000 F.

- Monsieur Gueye Diomandé dit qu’il n’a rien. Mais il va se charger de faire toutes les courses
pour la création de la société. Il fait, néanmoins, un apport symbolique de 100 000 F en
espèces.

43
Vous êtes le fils ou la fille de Monsieur Mobio et les associés de votre père savent que vous êtes
diplômé (e) en Finance-Comptabilité de la plus Grande Ecole d’excellence de la place. Aussi, vous
consultent-ils pour les points ci-après :

a) Ils voudraient savoir le capital social de la société et le nombre de parts sociales de chacun
sachant qu’Ils se proposent d’émettre des parts sociales de 10 000 F de valeur nominale ;

b) Des amis leur ont dit que s’ils désignent dans les statuts les actifs qu’ils apportent à titre
onéreux, le coût d’enregistrement des statuts sera moins élevé. Ils voudraient avoir votre
avis sur ce point. Une petite étude comparative s’appuyant sur les apports de Mme N’gaman
pourra les situer. Vous limiterez l’étude comparative à la taxation des apports à titre onéreux.

c) Ils voudraient que vous leur indiquiez les droits d’enregistrement qu’ils auront à acquitter lors
de cette formalité dans l’hypothèse où ils décideraient de désigner dans les statuts les actifs
apportés à titre onéreux. Ils vous demandent aussi s’ils auront la possibilité de payer par
fraction lesdits droits. Si oui, il est bon de leur indiquer le montant qu’ils auront à payer lors
de l’accomplissement de la formalité.

Test Lourd, INP-FHB, ESCAE, TC-FC, 2011-2012

S/ Titre 2. Les Droits de Timbre

La contribution du timbre est établie sur tous les papiers destinés aux actes civils et
judiciaires et aux écritures qui peuvent être produites en justice et y faire foi (CGI, Art 805).

Tout acte passé en pays étranger est soumis au timbre avant qu’il puisse en faire usage en
Côte d’Ivoire (CGI, Art 806).

Il existe différentes catégories de timbres et de droits. Nous présentons 3 catégories de


timbre :

Nature de timbre Droits de timbre

a) Le Timbre de dimension

Il s’applique :
- aux actes, répertoires et registres des officiers - Papier registre : 4 000 francs
publics ou ministériels ;
- aux actes des huissiers relatifs à une instance - Papier normal : 2 000 francs
et non soumis à la taxe de 6 000 francs ;
- tous actes soumis et écrits soumis à - Demi-feuille de papier normal : 1 000 francs
l’enregistrement.

- Droit de 1 % des sommes et valeurs, droit


b) Le Timbre proportionnel ramené à 0,25 % pour les effets tirés de

44
l’étranger et circulant ou payables en Côte
Ils’applique : d’Ivoire ;
aux billets à ordre et à tous autres effets
négociables ou de commerce. - Droit fixe de 10 francs pour les effets de
commerce domiciliés dès leur création dans
un établissement de crédit ou un bureau de
chèques postaux.

- Tarif des timbres de quittance :

c) Les Timbres progressifs ou Timbres de


quittance 0 à 5000 francs 0F
5 001 à 100 000 100 F
100 001 à 500 000 500 F
500 001 à 1 000 000 1 000 F
Ils s’appliquent aux titres de quelque nature 1 000 001 à 5 000 000 2 000 F
qu’ils soient, signés ou non signés, faits sous Au-delà de 5 000 000 5 000 F
signatures privées qui constatent des
paiements ou des versements de sommes.
- Droit uniforme de 100 francs pour les reçus
constatant un dépôt d’espèces effectué dans
une banque, un établissement financier, une
caisse de crédit agricole ou chez un courtier en
valeurs mobilières.

Titre 3. Les Impôts et Taxes sur le Chiffre


d’Affaires : TVA TOB, AIRSI …

L’activité professionnelle d’une entreprise est faite de ventes et/ou de prestations de


services dont le total valorisé au prix d’échange correspond au chiffre d’affaires.

Les impôts et taxes “assis” sur le chiffre d’affaires ou les impôts et taxes dont l’assiette est
le chiffre d’affaires ou plus simplement “les impôts et taxes sur le chiffre d’affaires” sont de
plusieurs ordres :

- Des impôts et taxes spécifiques frappant des activités données :

* Taxe de consommation sur les produits pétroliers ;


* Taxe sur les Tabacs ;
* Taxes sur les cartouches ;
* Taxe forestière d’abattage ;
* Taxe sur les assurances ;

45
* Taxe sur les opérations bancaires ;
* etc.

- Des impôts et taxes généraux frappant toute activité :

* Taxe sur la Valeur Ajoutée “TVA”


* Acomptes d’Impôt sur le Revenu du Secteur Informel « AIRSI »;
* Retenue à la Source de 7,5 % sur les Paiements faits aux Prestataires de Services
du Secteur Informel;
* Prélèvement 10 % Trésor Public.

La TVA est le 3ème impôt leader après les impôts BIC et les impôts sur les traitements et
salaires « ITS » sur les années 2010 à 2012.

Dans le présent cours, nous passerons en revue:

- l’Acompte d’impôt sur le Revenu du Secteur Informel « AIRSI » ;

- la Retenue à la Source de 7,5 % sur les Paiements faits aux Prestataires de


Services du Secteur Informel ;

- le Prélèvement 10 % Trésor Public ;

- la Taxe sur la Valeur Ajoutée « TVA » ;

- la Taxe sur Les Opérations Bancaires « TOB ».

Chapitre 1. L’Acompte d’Impôt sur le Revenu du


Secteur Informel « AIRSI »
L’AIRSI institué par la LF pour 2005 naît sur les cendres de l’Acompte Sur Divers Impôts
« ASDI » créé par la loi n° 90-434 du 29 mai 1990. Dès lors, l’ASDI apparaît comme
l’ancêtre de l’AIRSI.

Pour l’histoire, l’esprit de la loi instituant l’ASDI était d’inciter les entreprises du secteur
informel à déclarer leur existence fiscale afin de jouir de l’imputation sur divers impôts de
l’acompte acquitté au moment de leurs achats chez les fournisseurs, d’où le terme
d’Acompte Sur Divers Impôts « ASDI ».

Le succès du début de l’ASDI a poussé l’Administration à l’étendre au secteur formel y


compris les grandes entreprises. Cet acompte destiné originellement à fiscaliser le secteur
informel est devenu par sa généralisation une TVA bis. Et ce fut le début de sa chute. Les

46
crédits d’ASDI dus par l’Etat aux entreprises atteignaient 26 milliards à fin 1999 dont 13
milliards aux grandes entreprises.10

L’échec de l’ASDI originel constaté par l’Etat justifie les reformes progressivement
introduites rétrécissant, d’année en année, le champ d’application de l’ASDI tant au niveau
des personnes assujetties que des produits, pour aboutir en 2005 à l’AIRSI.

Section 1. Champ d’Application de l’AIRSI

Sont soumises à l’AIRSI :

- les importations effectuées par les contribuables relevant de l’impôt synthétique (IS)
ou de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans (TFPCA) ;

- et les ventes effectuées par tout importateur, fabricant ou commerçant relevant


d’un régime réel d’imposition aux entreprises ne relevant pas d’un régime réel
d’imposition. Il s’agit donc des ventes faites par des assujettis au réel normal ou au réel
simplifié aux assujettis à l’impôt synthétique ou à la taxe forfaitaire dite aussi taxe
municipale.

Sont exonérées de l’AIRSI:

- Les ventes faites aux :


 Coopératives agricoles de production;
 Sociétés d’encadrement agricole et de pêche. Exemple ANADER;
 Planteurs et éleveurs individuels ;
 Sociétés de recherche minière en phase d’exploration ;
 Pêcheurs artisanaux;

- Les opérations de vente portant sur l’eau, l’électricité, le gaz, les produits pétroliers à
l’exception des huiles et des graisses ;

- Les importations et les achats intérieurs effectués par les entreprises relevant d’un
régime réel d’imposition. Pour ce faire, le fournisseur doit exiger de son client la
production d’une attestation d’assujetti du réel délivrée par la DGI.

S’y ajoutent :

- Les prestations de services ;


- les opérations d’achats ou de ventes effectuées entre les assujettis à l’impôt
synthétique et/ou à la taxe municipale ;

10
Les grandes entreprises sont les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires annuel de plus de 1
milliard de francs CFA. Ces grandes entreprises sont inscrites dans un fichier dressé par la
Direction des grandes Entreprises de la Direction Générale des Impôts de Côte d’Ivoire.
47
- les ventes au consommateur final, à l’Etat, aux collectivités locales, aux Etablissements
publics à caractère administratif;
- les exportations.

Schématiquement :

Assujetti au Réel ===== vend à == Assujetti à l’IS ============ AIRSI à facturer
Assujetti au Réel ===== vend à == Assujetti à la TFPCA ======== AIRSI à facturer
Assujetti à l’IS ======= vend à ==Assujetti au Réel ======= Pas d’AIRSI à facturer
Assujetti à la TFPCA == vend à ==Assujetti au Réel ======= Pas d’AIRSI à facturer
Assujetti à l’IS======= vend à ==Assujetti à l’IS ======= Pas d’AIRSI à facturer
Assujetti à l’IS======= vend à ==Assujetti à la TFPCA ==== Pas d’AIRSI à facturer
Assujetti à la TFPCA=== vend à ==Assujetti à l’IS ======== Pas d’AIRSI à facturer
Assujetti à la TFPCA=== vend à ==Assujetti à la TFPCA == Pas d’AIRSI à facturer
Assujetti au Réel ===== vend à ==Assujetti au Réel ===== Pas d’AIRSI à facturer

Section 2. Assiette et Taux

1. Assiette

C’est le montant T.T.C. de la facture pour les ventes taxables à la TVA ou le montant H.T.
de la facture pour les ventes non taxables à la TVA.

Pour les importations, l’assiette de l’AIRSI est égale à :

Base des droits d’entrée (Valeur CAF : Coût, Assurance, Fret)


+ Droits d’entrée
+ TVA acquittée au cordon douanier
___________________________________
= Assiette de l’AIRSI

L’AIRSI est prélevé par le vendeur. Pour les importations, le prélèvement est fait par le
commissionnaire en douane et reversé intégralement à la DGI.

2. Taux de l’AIRSI

L’AIRSI est prélevé au taux de droit commun de 7,5 % (LF p. 2013, Annx Fisc, Art 20).
Précédemment, le taux de droit commun était de 5 %. Il a été porté à 7,5 % par l’article 20
de l’annexe fiscale à la LF p. 2013. Toutefois des taux minorés sont prévus pour certains
produits. Ce sont11 :

1,5 % : applicable aux produits suivants : Laits et dérivés, le beurre, la margarine, le sel, le
poisson, la viande, l’huile de table, la purée de tomate concentrée, le riz ordinaire,

11
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générale des
Impôts, Impôts et Taxes, les Publications de la DGI, Edition 2007, p. 10
48
le sucre sous toutes ses formes, les volailles, les œufs, les pâtes alimentaires, les
pâtés d’abats, pilchards et sardines, les bouillons, la farine, les produits
pharmaceutiques, le blé, l'huile de palme ( ces deux derniers produits sont ajoutés
par la L.F. p. 1999 ).

2 % : pour les savons de ménage et de toilette, les cahiers et livres scolaires, les pagnes et
tissus imprimés, les lampes tempêtes, les engrais, les produits phytosanitaires,
journaux et périodiques (Additif L.F. p. 1993), textile d'ennoblissement utilisé dans
l'impression des pagnes (Additif, L.F. p. 1999).

0,2 % : pour le ciment hydraulique (L.F. p. 1995).

Section 3. Imputation - Remboursement

L’article 23-3°b de l’annexe fiscale à la LF p. 2005 indique que les prélèvements d’AIRSI
acquittés au cours d’une année civile donnée sont déductibles de l’impôt Général sur le
revenu « IGR » dû au titre de la même année. L’AIRSI est un acompte d’impôt à valoir sur
l’IGR. En plus, l’AIRSI payé est le minimum d’IGR à payer au titre de l’année.

En conséquence, l’excédent des prélèvements d’AIRSI sur l’IGR est acquis au Trésor. Il
n’y a donc pas de remboursement de l’excédent d’AIRSI payé, ni de report de cet
excédent sur l’IGR de l’année suivante. Par ailleurs, l’AIRSI n’est pas imputable sur
la cotisation d’impôt synthétique (CGI, Art 78-3° issu de l’article 23 de l’annexe fiscale à
la LF p. 2005).

L’AIRSI étant un acompte d’IGR, il ne peut constituer, à la différence de la TVA non


déductible, un élément du coût de revient du bien acheté et n’entre donc pas dans la valeur
comptable du bien.

Section 4. Obligations des Redevables et Sanctions

1. Obligations de Délivrance de factures régulières

L’obligation de délivrance d’une facture régulière est identique à celle de la TVA. Les
factures doivent obligatoirement faire apparaître distinctement:

- le prix hors taxe des biens livrés;


- le taux et le montant de l'AIRSI facturé;
- l'identification précise du redevable qui délivre la facture notamment ses raison sociale,
nom, adresse, numéro d'immatriculation au registre de commerce, références
bancaires et numéro de compte contribuable attribué par l'Administration;
- l'identification du client, notamment ses nom et adresse et numéro de compte
contribuable;
- le régime d'imposition du fournisseur et le Centre des Impôts dont il dépend pour ses
obligations fiscales professionnelles.

49
Par ailleurs, le Livre de Procédures Fiscales « LPF » stipule que les contribuables doivent
obligatoirement utiliser des factures normalisées.

Le vendeur qui mentionne cette taxe, lorsqu'elle n'est pas effectivement payée, en est
réputé personnellement détenteur et tombe sous le coup des sanctions édictées par le Livre
des Procédures Fiscales « LPF ».

2. Déclaration des AIRSI et Paiement

Pour les importations, le redevable est le commissionnaire en douane. Il facture les


prélèvements et les reverse intégralement.

Pour les ventes, le redevable est l’importateur, le fabriquant, le commerçant grossiste ou


demi-grossiste.

Pour la Déclaration de l’AIRSI (L.F. p. 2016, Annx Fisc, Art 17-4) : Date limite le 15 de
chaque mois. En ce qui concerne les entreprises relevant de la Direction des Grandes
Entreprises ou des Centres de Moyennes Entreprises, la déclaration et le
reversement doivent être effectués au plus tard :
- Le 10 du mois suivant, pour les entreprises industrielles, pétrolières et minières ;
- Le 15 du mois suivant, pour les entreprises commerciales ;
- Le 20 du mois suivant, pour les entreprises prestataires de services. »

La déclaration de l’AIRSI est accompagnée du titre de paiement de l’AIRSI collecté.

Tout retard dans le paiement est sanctionné comme en matière de taxes sur le chiffre
d’affaires par l’article 161-1° du Livre de Procédures Fiscales :

* Intérêt de retard de 10 % + 1 % par mois ou fraction de mois supplémentaire

3. Obligation de délivrance d’une attestation de retenue

La L.F. p 2014 fait obligation aux entreprises relevant d’un régime réel d’imposition de
délivrer à leurs clients, une attestation individuelle de retenue à la source pour leur
permettre de faire valoir ultérieurement les retenues subies. Cette attestation doit
mentionner le montant du prélèvement opéré et être signée par le Receveur des impôts du
Service de rattachement du contribuable ayant pratiqué la retenue.

50
Chapitre 2. La Retenue à la Source de 7,5 % sur
les Paiements aux Prestataires du
Secteur Informel
Pour raison d’équité dans le traitement des opérateurs économiques du secteur informel,
l’article 18 de l’annexe fiscale au budget 2010 a institué une retenue de 5 % à la charge
des prestataires de services du secteur informel. Le taux de 5 % a été porté à 7,5 % par
l’article 20 de l’annexe fiscale à la LF p. 2013.

Rappelons que jusqu’alors, seuls les opérateurs économiques du secteur informel faisant
profession d’achat-vente de biens meubles corporels subissaient une retenue de ce genre,
dénommée AIRSI.

Section 1. Personnes Imposables et Redevables

La retenue à la source s’applique aux paiements faits aux prestataires de services relevant
du régime de l'impôt synthétique ou de la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans
(personnes imposables) par les personnes physiques ou morales relevant du réel simplifié
ou du réel normal d’imposition (les redevables).

Toutefois, la L.F. p. 2015 édicte que ce prélèvement de 7,5 % n’est pas appliqué si les
sommes ont déjà subi la retenue à la source de 7,5 % au titre de l’impôt sur les BIC ou sur
les BNC.

Exemple : Sont exonérées du Prélèvement de 7,5 % applicable au secteur informel :

- Les rémunérations versées par les sociétés ou compagnies d’assurance à leurs


agents mandataires et apporteurs d’affaires car ces rémunération ont déjà subi le
prélèvement de 7,5 % au titre de l’impôt sur les BIC ;

- Les rémunérations de toute nature versées par les organismes publics ou privés
d’enseignement aux enseignants vacataires non-inscrits au fichier des
contribuables assujettis au réel normal d’imposition car ces rémunération ont déjà
subi le prélèvement de 7,5 % au titre de l’impôt sur les BNC.

Section 2. Prélèvement et Reversement

La retenue est perçue et reversée dans les mêmes conditions et sous les mêmes
procédures, sanctions et sûretés que l'AIRSI.

51
Section 3. Imputation-Remboursement

A l’instar de l’AIRSI, ces prélèvements sont un acompte à valoir sur l’IGR et ne sont pas
imputables sur la cotisation d'impôt synthétique ou de la taxe forfaitaire des petits
commerçants et artisans.

L’excédent des prélèvements sur l’IGR est acquis au Trésor. Il n’y a donc ni
remboursement, ni report d’excédent sur l’année suivante.

Section 4. Autre Obligation des Redevables

Les redevables sont tenus de produire à la DGI au plus tard le 30 Avril de chaque année,
un état annuel récapitulant les prélèvements effectués au cours de l’année précédente.

Retard ou le défaut de production de l'état annuel récapitulatif : Amende de 200 000 F


majorée de 20 000 F par mois ou fraction de mois de retard.

Omission ou inexactitude des mentions figurant sur ledit état : Amende de 10 000 francs,
encourue autant de fois qu’il est relevé d’omissions ou d’inexactitudes. Cette amende ne
peut être inférieure à 100 000 francs.

Chapitre 3 : Le Prélèvement 10 % Trésor Public


(Budget 2007, Annx Fisc, Art 34)

Le Budget 2007 a supprimé le prélèvement 10 % Trésor Public institué par la loi n° 90 –


435 du 29 mai 1990 et a créé un autre prélèvement de 10 %.

Désormais, ne subissent le prélèvement de 10 % que les paiements au profit des


entreprises soumises à l’Impôt Synthétique ou à la Taxe Forfaitaire.

A l’instar de l’AIRSI, la retenue effectuée constitue un acompte à valoir sur l’IGR. L’excédent
de retenue sur l’IGR n’est ni reportable, ni remboursable.

52
Chapitre 4 : La Taxe sur la Valeur Ajoutée “TVA"
et la Taxe sur les Opérations
Bancaires « TOB »

La TVA et la TOB sont des taxes sur le chiffre d’affaires “TCA”. Ce qui est chiffre d’affaires
ou vente pour un fournisseur est un achat pour son client. Chez le client, c’est une taxe sur
les achats ou une taxe sur les dépenses.

Section 1. Champ d’Application des Taxes sur le Chiffre d’Affaires

1. Notion d’affaires

L’affaire est un acte économique effectué à titre onéreux et translatif de propriété avec
intention de réaliser un profit. Toutes les transactions répondant à cette définition sont des
affaires et à ce titre passibles des taxes sur le chiffre d’affaires.

Ne sont pas qualifiés d’affaires :

- Les opérations réalisées entre le siège d’une société et sa succursale ou établissement.


On ne peut faire d’affaires avec soi-même ;
- Les indemnités reçues en réparation d’un dommage ou d’un préjudice ;
- etc.

2. Les Opérations Imposables

2.1. Opérations soumises à la TOB

Sont soumises à la TOB, les opérations qui se rattachent aux activités bancaires,
financières et d’une manière générale, au commerce des valeurs et de l’argent, à
l’exception des opérations de crédit-bail.

2.2. Opérations soumises à la TVA

Sont soumises à la TVA, les livraisons de biens meuble corporel et les prestations de
services, effectuées à titre onéreux (intention de réaliser un profit) en Côte d’Ivoire (règle
de la territorialité) par un assujetti agissant en tant que tel (en qualité de professionnel),
à l’exclusion des activités salariées et agricoles. CGI article 339

53
Ainsi, sont assimilées à des livraisons de biens meubles dès la remise matérielle desdits
biens en vertu, soit d’un contrat de crédit-bail ou leasing, soit d’un contrat de vente avec
clause de réserve de propriété, soit en vertu d’un contrat de commission.

Sont également soumises à la TVA :

- Les travaux immobiliers (travaux de construction, travaux d’équipement des


immeubles, travaux de réparation et de réfection des immeubles, etc.) ;

- Les opérations réalisées par les entreprises de pose (entreprises réalisant des
installations électriques, sanitaires, de conditionnement d’air ou de ventilation de
chambres frigorifique, etc.) ;

- Les opérations réalisées par les marchands de biens (personnes qui,


habituellement, achètent en leur nom, en vue de les revendre, des
immeubles, des fonds de commerce, des actions ou parts de sociétés immobilières,
etc.) ;

- Les opérations réalisées par les lotisseurs (personnes qui procèdent au


lotissement et à la vente de terrains leur appartenant) ;

- Les importations ;

- Les transports spécialisés tels que les convoyages de fonds, les remorquages de
véhicules accidentés ou en panne, les transports rapides de documents et colis ;

- Les livraisons de matériaux extraits en Côte d’ivoire, transport inclus ;

- Lies livraisons à soi-même (l’opération par laquelle une personne obtient, avec ou
sans le concours de tiers, un bien ou une prestation de service à partir de biens,
d’éléments ou de moyens lui appartenant).

2.3. Règle de territorialité

L’espace géographique "Côte d’Ivoire" s’entend de la Côte d’Ivoire continentale et des eaux
territoriales.

Les ventes sont imposables en Côte d’Ivoire lorsque le lieu de livraison des
marchandises est situé en Côte d'Ivoire.

Les prestations de services sont imposables en Côte d’Ivoire lorsqu’elles y sont


exécutées (application de la règle de la territorialité). Cependant, lorsque la prestation bien
qu’exécutée dans un autre pays est utilisée en Côte d’Ivoire (importation de services),
l’imposition est faite en Côte d’Ivoire (application de la règle du lieu d'établissement du
bénéficiaire). Symétriquement, les prestations de service exécutées en Côte d’Ivoire mais
utilisées dans un autre pays (exportation de services) ne sont pas imposables en Côte
d’Ivoire.

Exemples : Prestations de services :

54
1. Un transporteur domicilié à Bamako fait réparer ses camions Mercedès chez la Star-Auto
à Abidjan. Les camions repartent à Bamako après réparation.

Lieu où la prestation est exécutée : Star-Auto Abidjan, Côte d’Ivoire


Lieu d’établissement de l’utilisateur ou bénéficiaire de la prestation : Mali
La prestation fournie par la Star-Auto Abidjan n’est pas imposable à la TVA ivoirienne car
elle est utilisée à l’étranger.

2. Une entreprise d’Abidjan remet à la Banque Nationale d’Investissement « BNI » en sa


succursale d’Abidjan Plateau une traite encaissable à la Banque de Développement de
Ouagadougou.

Prestation à exécuter par la BNI : Encaissement d’une traite.


Lieu d'exécution de la prestation : Ouagadougou.
La prestation est réalisée à l'étranger mais l'utilisateur ou le bénéficiaire de cette
prestation (l’entreprise) est établie en Côte d'Ivoire ===> la prestation est imposable en
Côte d'Ivoire et à la TOB car le fournisseur de la prestation est une banque (application de
la règle du lieu d'établissement du bénéficiaire ou lieu d’utilisation de la prestation).

2.4. Les personnes assujetties à la TVA


(CGI, Art 347)

Les personnes physiques ou morales ne sont autorisées à facturer la TVA que lorsque leur
chiffre d’affaires TTC est supérieur à 50 000 000 de francs, quelle que soit la nature de
l’activité exercée (CGI, Art 347 modifié par L.F. p. 2016, Annx Fisc, Art 8).

En dessous de ces seuils “plancher” de 50 millions, l’entreprise est interdite de facturer la


TVA. Le Non-Assujetti est interdit de facturer la TVA c’est-à-dire de mentionner la TVA sur
ses factures.

Section 2. Les Opérations Exonérées


Il y a Exonération lorsqu’une opération entrant normalement dans le domaine des
opérations imposables à la TVA ou à la TOB est dispensée de cette taxe par une disposition
expresse de la loi.
Les exonérations se répartissent dans les articles 355, 356, 357, 398, 399 et 400 du CGI.
Enfin, à titre exceptionnel et temporaire, l’Ordonnance n ֯ 2015-503 du 08 juillet 2015
accorde l’exonération de TVA sur les acquisitions de matériels informatiques, de
tablettes électroniques et de téléphones portables ainsi que leurs consommables.

L’exonération concerne les opérations réalisées par l’opérateur économique avec sa


clientèle. On dit que l’exonération s’exerce en aval. Autrement dit, les opérations réalisées
en amont c‘est à dire les transactions effectuées avec ses fournisseurs de biens ou de
services ne sont pas concernées par cette exonération. Les factures de ses fournisseurs

55
comporteront la taxe que l’exonéré devra acquitter alors que lui, ne peut pas facturer la taxe
à ses clients.

1. Les Opérations Exonérées de TOB


Sont exonérées de TOB, notamment, les opérations ci-après :

1°. a) Les prêts consentis par les institutions financières à caractère mutualiste ou coopératif
agréées à leurs adhérents.
b) Les prêts consentis par les banques locales aux institutions financières à caractère
mutualiste ou coopératif agréés (Additif Budget 2011, Annx Fisc, Art 13).

2°. a) Les prêts à court terme dits « prêts de soudure » d’un montant maximum cumulé de
300 000 F par bénéficiaire accordés aux petits agriculteurs qui mettent leur
exploitation directement en valeur ainsi qu’aux petits commerçants et prestataires de
services (CGI, Art 398-3-a, nouvelle rédaction par Budget 2011, Annx Fisc, Art 13).
b) Les prêts dits « Prêts Acquéreurs » en vue de l’accession à la propriété de logements
économiques et sociaux. Cette exonération ne concerne que les acquisitions faites
dans le cadre des programmes agréés de logements économiques et sociaux.

3°. Les opérations de collecte de l’épargne et de distribution du crédit des structures


exerçant dans le domaine de la microfinance quelle que soit leur forme juridique, y
compris les paiements d’intérêts sur les crédits obtenus par les membres de ces
institutions (LF p. 2013, Annx Fisc, Art 5) ;

4°. Les crédits acquéreurs pour les logements construits par les entreprises agréées au
régime fiscal en faveur des grands investissements dans l’habitat (L.F. p. 2004, Annx
Fisc, Art 1er) ;

5°. Les intérêts des crédits promoteurs accordés aux entreprises de construction de
logements à caractère économique et social pour la réalisation des programmes
agréés (Additif, Budget 2006, Annx Fisc, Art 4).

2. Les Opérations Exonérées de TVA

Les opérations exonérées de TVA sont organisées par les articles 355, 356, 357 du CGI et,
à titre exceptionnel et temporaire, par l’Ordonnance n ֯ 2015-503 du 08 juillet 2015.

2.1. Les Exonérations de TVA de l’Article 355 du CGI

1°. Les ventes de timbres et de papiers timbrés ;

2°. Les ventes ou cessions faites par des services ou organismes administratifs ;

56
4°. Les opérations ayant pour objet la transmission de propriété ou d’usufruit de biens
immeubles, de fonds de commerce ou de clientèle etc. et qui sont passibles des droits
d’enregistrement ;

5°. Les recettes provenant de la composition, de l’impression ou de la vente des journaux


et périodiques à l’exception des recettes de publicité ;

6°. Les ventes de livres, ainsi que les travaux de composition, d’impression et toutes
opérations de façon nécessaires à la fabrication des livres ;

8°. Les transports routiers, ferroviaires, fluviaux, maritimes, aériens et lagunaires de


voyageurs et de marchandises, à l’exception des transports de matériaux extraits en
Côte d’Ivoire et des transports spécialisés tels que les convoyages de fonds,
remorquage de véhicules accidentés ou en panne, transports rapides de documents et
colis ;

9°. Les ventes ou fournitures de produits alimentaires naturels destinés à la consommation


en Côte d’Ivoire y compris le poisson simplement congelé ;

10°. Les opérations de vente, commission, courtage et façon portant sur le pain, les farines
de céréales quelconques et les céréales destinées à la fabrication de ces farines ;

11°. Les opérations de vente, commission et courtage réalisées en vue de l’écoulement du


produit de leur pêche, par les pêcheurs et armateurs à la pêche ;

12°. Les ventes effectuées par les aviculteurs, les horticulteurs et les pisciculteurs des
produits de leur exploitation à l’exception des entreprises d’élevage industriel de
crustacés ;

14°. Les opérations de congélation portant sur le poisson ;

15°.1) Les honoraires des membres du corps médical ainsi que les soins présentant un
caractère médical ;
2) Les appareils de correction auditive constituant le prolongement direct de soins
dispensés par un membre du corps médical et fournis par son intermédiaire ;
3) les prestations d’hospitalisation et de restauration ainsi que le transport des blessés
et malades effectués par les structures hospitalières agréées (Additif Budget 2012,
Annx Fisc, Art 1).

16°. L’activité d’enseignement à l’exclusion des opérations accessoires telles que les
ventes de biens, fournitures de logement et nourriture dans les internats ;

20°. Les opérations portant sur les viandes fraîches et congelées ;

21°. Les livraisons de médicaments et produits pharmaceutiques ainsi que les matériels et
produits spécialisés pour les activités médicales. Il en est de même des intrants

57
concourant à la fabrication en Côte d’Ivoire des produits et spécialités
pharmaceutiques ainsi que des emballages servant à leur conditionnement.

25°. La formation professionnelle continue agréée par le conseil de gestion du Fonds de


Développement de la Formation Professionnelle, à l’exclusion de toutes autres
opérations accessoires ;

26°. Les produits pétroliers dénommés Heavy Vacuum Oil (HVO), le fuel-oil 380 et le gaz
naturel destinés aux centrales thermiques ;

29°. Les engrais (Ord. N° 2000-758 du 11 octobre 2000, Art 2).

30°. Les intrants concourant à la fabrication des engrais et les emballages servant à leur
conditionnement (Additif Ord. N° 2000-758 du 11 octobre 2000, Art 2)

31°. Les insecticides, fongicides, anti rongeurs, herbicides inhibiteurs de germination, les
régulateurs de croissance pour plantes (Ord. N° 2000-758 du 11 octobre 2000, Art 2).

32°. Les intrants concourant à la fabrication en Côte d’Ivoire et les emballages servant au
conditionnement des insecticides (Additif Ord. N° 2000-758 du 11 octobre 2000, Art 2)

34°. La tranche sociale de consommation des livraisons d’eau et d’électricité « facturées


aux ménages » (Budget 2006, Art 3-4).

35°. Le gag butane (Additif L.F. p. 2001, Annx Fisc, Art 6-3°).

39°. Les matériels agricoles et leurs pièces détachées quel que soit leur mode d’acquisition,
dès lors que le bénéficiaire de ces matériels est un professionnel agréé par le Ministère
de l’Agriculture.

42°. Les travaux de construction de logements par les entreprises constituées pour
exécuter un programme de construction de logements à caractère économique et
social, les matériaux et fournitures y intégrés, les travaux d’assainissement de voirie et
réseau divers « VRD », ainsi que les honoraires facturés par les notaires à l’occasion
des actes de vente desdits logements (Additif LF p. 2002, Annx fisc, Art 4-1 ; Additif
Budget 2006, Annx Fisc, Art 4-1).

43°.1. Les matériaux de construction, études topographiques, études et travaux de VRD,


études d’urbanisme, d’architecture et études et travaux relatifs aux équipements
socio-collectifs (écoles, centres de santé, etc.) mis à la charge du promoteur par la
réglementation en vigueur, acquis ou réalisés dans le cadre de la construction de
logements par les entreprises agréées au régime fiscal « des grands investisseurs
dans l’habitat (nouvelle rédaction issue LF p. 2013, Annx Fisc, Art 34-3°).

1. Les équipements, les matériels et les pièces de rechange nécessaires à la


construction et à la production des unités industrielles de fabrication des matériaux

58
et autres entrants servant à la réalisation des logements (Additif LF p. 2004, Annx
fisc, Art 1).

2. Les honoraires facturés par les notaires sur les ventes de logements construits sur
la base de programmes agréés (Additif LF p. 2013, Annx fisc, Art 34-3°).

48°. Les programmes ou projets agréés de formation professionnelle, d’appui en conseils


et de recherches en matière d’études, d’expertise, d’expérimentation dans le domaine
agronomique et forestier ou technologique, visant l’amélioration des productions
agricoles et des produits finis, financés par le Fonds Interprofessionnel pour la
Recherche et le Conseil Agricole « FIRCA » à l’exclusion de toutes autres opérations
accessoires. L’agrément est accordé par le conseil d’administration du FIRCA. (Additif
Budget 2009, Annx Fisc, Art 4, nouvelle rédaction par Budget 2011, Annx Fisc, Art 8).

56°. Les cotisations des adhérents des centres de gestion agréés (Additif Budget 2010,
Annx Fisc, Art 26-2°).

59°. Les acquisitions de biens d'équipements et le premier lot de pièces de rechanges


faites par les entreprises exerçant une activité exonérée de TVA, soumises à un
régime réel d'imposition et qui sont créées, réimplantées ou rouvertes avant le 31
décembre 2012 dans les zones CNO (Additif, Budget 2010, Annx Fisc, Art 2-10°,
nouvelle rédaction par Budget 2011, Annx Fisc, Art 2-11°).

60°. Les frais généraux exposés par la Société Ivoirienne de Raffinage et par la Société
Multinationale de Bitumes, directement liés aux opérations de raffinage et de
fabrication à titre principal ou accessoire des produits du pétrole ou des produits
assimilés. Cette exonération court jusqu'en 2020(Additif, Budget 2010, Annx Fisc,
Art 7-2°),

61°. Les acquisitions d'hologrammes destinés à la délivrance :

- De la facture normalisée (Additif Budget 2010, Annx Fisc, Art 6) ;

- De bordereaux ou bons de transfert ou de livraisons, par les entreprises, à leurs


succursales et agences (Additif LF p. 2013, Annx Fisc, Art 3) ;

- De bordereaux de réception sécurisés, par les entreprises exerçant dans le secteur


agricole, aux coopératives, et aux planteurs ne possédant pas de numéro de
compte contribuable, à l’appui de leurs achats (Additif LF p. 2013, Annx Fisc, Art
3).

2.2. Les Exonérations de TVA des articles 356 et 357 du CGI

2.2.1. Les Exonérations de TVA de l’article 356 du CGI

Ces exonérations ne concernent plus que les exportations de biens et les services assimilés
à des exportations, restriction faite par l’article 5 de l’annexe fiscale au budget 2011.

59
Le Bulletin Officiel DGI (juin 2012) précise que désormais12 :

- Les fournisseurs et prestataires réalisant les opérations de vente, de commission


ou de courtage portant sur des objets ou marchandises destinés à être exportés,
doivent facturer la TVA à leurs clients exportateurs ;

- La fourniture d’articles et de biens servant à la fabrication des emballages de


produits destinés à être exportés est soumise à la TVA. Ainsi, toute fourniture
d’articles et de biens passibles de TVA à l’opérateur qui réalise l’emballage doit
être facturée TTC que lesdits articles et biens servent ou non à la fabrication
d’emballages de produits destinés à l’exportation.

2.2.2. Les Opérations assimilées à des exportations


(CGI, Art 357)

Les opérations ci-dessous énumérées sont exonérées car assimilées à des exportations.
Ce sont, notamment :

1°. Les opérations de construction, de transformation, de réparation, d’entretien,


d’affrètement et de location portant sur les bâtiments de mer ivoiriens et étrangers de
la marine marchande, les bateaux affectés à la pêche professionnelle maritime, les
bateaux de sauvetage et d’assistance, ainsi que la fourniture de tous articles et produits
destinés à être incorporés dans ces mêmes bâtiments et bateaux ou utilisés pour leur
exploitation ;

2°. Les opérations consistant dans la vente d’engins et filets de » pêche ainsi que la
fourniture de tous les articles et produits destinés aux bateaux pratiquant la pêche
professionnelle maritime ;

3°. Les prestations de services effectuées par les commissionnaires agréés en douane, les
manutentionnaires terre portant sur les marchandises exportées ou en transit, les
contrôleurs techniques des poids et de la qualité des marchandises destinées à
l’exportation.

4°. Les prestations de services effectuées pour les besoins directs des navires de
commerce maritime, des bateaux utilisés pour l’exercice d’une activité industrielle en
haute mer, des bateaux de sauvetage et d’assistance en mer. Ce sont :
a) Pilotage ;
b) Amarrage ;
c) Remorquage ;
d) Etc.
10°. Les ventes de sacs de jute et de sisal aux exportateurs et aux sociétés opérant dans
la filière du café et du cacao qui sont exclusivement destinés au conditionnement
desdits produits (nouvelle rédaction issue de l’article 5-1° de l’annexe fiscale au budget
2010) ;

12
O.P. p. 10
60
12°. Les ventes de biens réalisées par les magasins hors taxes (Additif, LF p. 2005, Annx
fisc, Art 4).

2.3. Les Exonérations de TVA de l’Ord. n ֯ 2015-503 du 08 juillet 2015

L’Ordonnance n ֯ 2015-503 du 08 juillet 2015 accorde, à titre exceptionnel et pour une


période allant du 1er Août 2015 au 31 Décembre 2018, l’exonération de TVA sur les
acquisitions de matériels informatiques, de tablettes électroniques et de téléphones
portables ainsi que leurs consommables.

4. Les Exonérations liées au statut de Personnel


Diplomatique
Le principe de l’exterritorialité des Ambassades accorde au personnel diplomatique en Côte
d’Ivoire le statut de Non-Assujetti en amont comme en aval. Pour ce faire, l’Administration
délivre au diplomate une attestation d’exonération à présenter à l’occasion des
transactions. Ces privilèges fiscaux reconnus au diplomate d’un pays sont basés sur la
règle de la réciprocité.

Une étude développée de ces exonérations liées au statut de diplomate a été faite dans le
manuel de 2ème Année de Fiscalité des Entreprises, Isnet-Edition 2016.

5. Autres Exonérations
- Les Exonérations liées au Code des Investissements de 1995 ;
- Les exonérations issues des mesures en faveur de l’Habitat ;
- Les Exonérations issues des mesures post crises en faveur des entreprises sinistrées,
fermées ou délocalisées ;
- Les Exonérations issues des mesures en faveur de la promotion des investissements
dans la construction de grands centres commerciaux (Budget 2010, Annx Fisc, Art 31) ;
- Etc.

Ces exonérations sont traitées dans le manuel de 2ème Année de Fiscalité des Entreprises,
Isnet-Edition 2016.

Section 3. L’Assujetti par Option


Certains opérateurs économiques ne peuvent ni facturer ou collecter la TVA, ni récupérer
ou déduire la TVA, parce qu’ils sont assujettis à l’impôt synthétique ou à la taxe municipale
(régimes interdisant la collecte et la déduction de TVA) et/ou exercent des activités
exonérées de TVA.

61
Ces derniers, pour être assujettis à la TVA doivent :

- Soit changer de régime d’imposition, en passant du régime de l’impôt synthétique ou de


la taxe municipale à un régime du réel d’imposition (réel simplifié ou réel normal) si
l’activité exercée est imposable par nature à la TVA,
- Soit exercer une activité éligible à option, activités listées par l’article 348 du CGI.

1. Activités ouvertes à option


(CGI, Art 348)

L’article 348 du CGI traitant de l’assujettissement par option retient les activités suivantes :

1) Les entreprises de production de la noix de coco, de plantes et fleurs, de bananes


et d’ananas lorsque leur chiffre d'affaires annuel TTC excède 50 millions de FCFA.
2) Les entreprises de transport public de personnes ou de marchandises, lorsqu’elles
relèvent d’un régime réel d’imposition (Réel Normal ou Réel Simplifié). Additif issu
de l’article 2 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2002.
3) Les propriétaires d’immeubles nus à usage commercial, industriel ou de bureau.

L’option pour l’assujettissement à la TVA est irrévocable et prend effet le premier jour
du mois suivant celui au cours duquel l’option est exercée. L’option est formulée par
une simple lettre d’information adressée au DGI avec ampliation au service d’assiette du
Centre des Impôts de rattachement du contribuable.

2. Les Différents régimes d’imposition

L’article 2 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 a unifié les critères de chiffre d’affaires des
régimes d’imposition. Les critères particuliers de chiffre d’affaires (25 millions – 75 millions
de francs) applicables aux entreprises de prestations de services ont été supprimés.

Les entreprises, quel que soit leur objet (ventes de marchandises, fournitures de denrées
à consommer sur place ou à emporter, prestations de services), sont soumises au même
critère de chiffre d’affaires.

2.1. Le régime de la Taxe Forfaitaire des Petits Commerçants et


Artisans « TFPCA » ou Taxe Municipale

Le régime de la TFPCA ou Taxe Municipale est ouvert aux petites et micro entreprises
réalisant un chiffre d’affaires annuel TTC n’excédant pas 5 millions de francs.

La TFPCA s’applique aux petits métiers : vendeurs ambulants, vendeurs en étalage dans
les rues et sur les marchés, cordonniers, vulcanisateurs, coiffeurs, etc.

Cette taxe forfaitaire est libératoire de la contribution des patentes et des licences (CGI,
Art 280-19), des impôts sur les bénéfices et des impôts sur salaire à la charge des
employeurs.

62
2.2. L’Assujetti à l’Impôt Synthétique
(CGI, Art 72 à 73)

Ce régime qui était précédemment réservé aux seuls exploitants individuels est étendu par
l’article 2-4 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 aux entreprises personnes morales.
Relèvent désormais du régime de l’impôt synthétique, les exploitants individuels ou les
sociétés dont le chiffre d’affaires TTC est compris entre 5 et 50 millions quel que soit
l’objet de leur activité (ventes de marchandises ou prestations de services) (CGI, Art 73
nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-4).
L’impôt Synthétique est libératoire non seulement de la TVA mais aussi de l’impôt
sur les bénéfices (BIC ou BNC) et de la patente (CGI Art 72).

2.3. L’Assujetti au Réel Simplifié


(CGI, Art 45 et ss)

Relèvent du bénéfice Réel Simplifié d’Imposition « RSI », les entreprises personnes


physiques ou morales dont le chiffre d’affaires annuel TTC est compris entre 50 et
150 millions de francs (CGI, Art 45-1° nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-2).

2.4. L’assujetti au Réel Normal


(CGI, Art 34)

L’article 34-1 ͦ nouveau du CGI issu de l’article 2-1 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015
soumet au régime du bénéfice réel, les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel TTC
excède 150 millions de francs

Pour les entreprises qui commencent ou cessent leurs activités en cours d’année, le chiffre
d’affaires ci-dessus est ajusté au prorata du temps d’exploitation.

3. Option pour l’assujettissement à la TVA

Des entreprises sont exclues de la pratique de la TVA, soit parce qu’elles sont des
assujetties de l’impôt synthétique ou de la taxe municipale, soit parce qu’elles exercent des
activités exonérées de TVA. Ces entreprises disposent de l’option pour leur
assujettissement afin de bénéficier du droit de facturer la TVA ou de la déduire.

3.1. Option pour un régime réel d’imposition

Pour les assujettis de l’impôt synthétique ou de la taxe municipale exerçant des activités
imposables par nature à la TVA, ces derniers exerceront l’option pour un régime réel
d’imposition déclenchant leur assujettissement à la TVA.

Cette option est à formuler avant le 1er février de chaque année et prend effet à
compter du 1er Janvier de l’année au cours de laquelle elle est exercée. Elle est
révocable à la demande de l’assujetti si pendant trois exercices comptables consécutifs

63
l’assujetti ne répond plus aux critères d’appartenance au régime d’imposition réel (par
exemple le critère du chiffre d’affaires TTC). La révocation est d’ailleurs soumise à
l’autorisation de la Direction Générale des Impôts.

3.2. Option pour le passage à une activité imposable

Cette option concerne les entreprises assujetties au réel d’imposition exerçant des activités
exonérées éligibles à l’option.

4. Intérêt de l’option

L’assujetti par option est placé sous le même régime que les redevables de plein droit :

- Obligations : déclarations, comptabilisation, contrôle.

- Droits : Déduction de la taxe supportée en amont, Crédit de départ de TVA sur les
immobilisations amortissables en cours de vie, Facturation de la TVA à la
clientèle.

Contrôle de Connaissance n° 7

Parmi les opérations ci-dessous, identifier celles imposables ou non à la TVA ou à la TOB ou
susceptibles d’option à la TVA, en écrivant dans la colonne Réponse :

- TVA pour la réponse Imposable à la TVA


- TOB pour la réponse Imposable à la TOB
- NI. TVA pour la réponse Non Imposable à la TVA
- NI. TOB pour la réponse Non Imposable à la TOB
- Option pour la réponse option à la TVA

Opérations Réponse Motiver votre réponse

1. Salaires versés par la société en rémunération des


prestations fournies par le personnel

2. Livraison par CFAO Abidjan d’un lot important de


pièces détachées évaluées à 50 millions à CFAO
Bouaké

3. PALM-CI a reçu de l’Etat une subvention pour


compenser la minoration des prix d’huile
pratiqués sur le marché.

64
4. Le transitaire SAGA-CI a reçu de SAPH le
remboursement de débours engagés en vertu
d’un mandat.

5. Ivoirienne des Pneus, succursale de la Société


Italienne de Pneus, a reçu de sa maison-mère, 2
containers de pneus Pirelli.

6. La Star Auto, concessionnaire des véhicules


Mercedes, a confié au prestataire de travaux
immobiliers Entreprise Construction Métallique
« ECM » la construction d’une aire de stockage
de véhicules couverte en tuiles.

7. La société Nissan Véhicles Côte d’Ivoire a reçu de


la Cie d’Assurance NSIA des indemnités pour le bris
de glace de la salle d’exposition.

8. La Star Auto a prélevé dans son stock de véhicules


destinés à la vente un véhicule qu’elle a mis à la
disposition de son service commercial.

9. Mr Sylla, transporteur à Man, soumis à l’impôt


Synthétique a facturé à la SOLIBRA Abidjan la
prestation de transport de 300 casiers de diverses
boissons à livrer au Dépôt SOLIBRA de Man.

10. La SAFBAIL, établissement financier de crédit-


bail, a conclu avec la Société Industrielle d’Agneby un
contrat de leasing sur 30 mois portant sur un véhicule
de 30 tonnes pour des loyers mensuels de 1,5 million
F. Le véhicule est immédiatement livré.

11. Locations nues d’immeuble à usage industriel.

12. Locations nues d’immeuble d’habitation.

13. Facturation par le Port Autonome d’Abidjan du


séjour au port du navire de la Cie SDV.

14. Commissions perçues par la SGBCI pour


encaissement de traites payables à la Banque
Nationale de Ouagadougou. Les traites ont été
déposées par la Société Exportatrice de Noix de coco
d’Ile-Boulay d’Abidjan.

65
Suite Contrôle de Connaissance n° 7

Opérations Réponse Motiver votre réponse

17. La société de Promotion Immobilière SICOGI a


vendu à des particuliers un stock de 500 villas de
l’opération Abia-Trannan Plateau (Baie des
Milliardaires), prix de vente unitaire : 125 000 000 F.

18. Agios prélevés par la SGBCI pour escompte


d’effets présentés par la Boutique NUPTIALE de
Cocody.

19. La Société GAZ Côte d’Ivoire a facturé au Grand


Restaurant de Cocody la livraison de gaz butane de
Mai N.

20. Le Cabinet ISNET a facturé à la Société Premoto


de Marcory des prestations de formation de son
personnel. Cette formation a été agréée par le FDFP.

Corrigé Indicatif

Opérations Réponse Motiver votre réponse

1. Salaires versés par la société en rémunération Activité salariée. Non


des prestations fournies par le personnel NI TVA imposable. CGI, Art 339
Cette opération n’est pas
2. Livraison par CFAO Abidjan d’un lot important de une affaire. On ne peut
pièces détachées évaluées à 50 millions à NI TVA faire d’avec avec soi-
CFAO Bouaké même
Cette subvention est un
3. PALM-CI a reçu de l’Etat une subvention pour complément de chiffre
compenser la minoration des prix d’huile TVA d’affaires compensant le
pratiqués sur le marché. manque à gagner.
Un transitaire est un
mandataire professionnel.
4. Le transitaire SAGA-CI a reçu de SAPH le NI TVA C’est un remboursement
remboursement de débours engagés en vertu de débours. L’opération ne
d’un mandat. répond pas à la définition
d’affaires

66
Suite Corrigé Indicatif

Opérations Réponse Motiver votre réponse

Ce n’est pas une affaire


car on ne fait pas d’affaire
avec soi-même.
5. Ivoirienne des Pneus, succursale de la Société L’importateur et
Italienne de Pneus, a reçu de sa maison-mère, TVA l’exportateur sont une et
2 containers de pneus Pirelli. même personne juridique.
Mais opération imposable
car c’est une importation,
CGI Art 344

6. La Star Auto, concessionnaire des véhicules


Mercedes, a confié au prestataire de travaux Livraison à soi-même au
immobiliers Entreprise Construction Métallique TVA sens de l’article 345 du
« ECM » la construction d’une aire de stockage CGI car bien produit par la
de véhicules couverte en tuiles Star auto.
Réparation de dommages.
7. La société Nissan Vehicles Côte d’Ivoire a reçu Reconstitution d’une
de la Cie d’Assurance NSIA des indemnités pour NI TVA valeur détruite. Il n’y a pas
le bris de glace de la salle d’exposition. de valeur ajoutée au
patrimoine de Nissan
Vehicles
Il ne s’agit pas d’une
livraison à s/m au sens de
l’article 345 car
8. La Star Auto a prélevé dans son stock de prélèvement sur stock de
véhicules destinés à la vente un véhicule qu’elle NI TVA biens achetés. Opération
a mis à la disposition de son service commercial. non imposable. La TVA
antérieurement déduite
doit être reversée à l’Etat.
Mr Sylla est interdit de
9. Mr Sylla, transporteur à Man, soumis à l’impôt facturer la TVA car soumis
Synthétique a facturé à la SOLIBRA Abidjan la à l’Impôt Synthétique. Par
prestation de transport de 300 casiers de NI TVA ailleurs, il exerce une
diverses boissons à livrer au Dépôt SOLIBRA de activité exonérée par
Man. l’article 355-8 du CGI

67
Suite Corrigé Indicatif

Opérations Réponse Motiver votre réponse

10. La SAFBAIL, établissement financier de crédit- Les loyers du crédit-bail


bail, a conclu avec la Société Industrielle sont la rémunération de la
d’Agneby un contrat de leasing sur 30 mois prestation de location.
portant sur un véhicule de 30 tonnes pour des TVA Loyers soumis à la TVA et
loyers mensuels de 1,5 million F. Le véhicule non à la TOB (CGI, Art 395).
est immédiatement livré.
Non imposables mais
11. Locations nues d’immeuble à usage industriel. NI TVA ouvertes à option (CGI, Art
Option 348)
Non imposables et non
12. Locations nues d’immeuble d’habitation. NI TVA ouvertes à option
Non imposable. Services
13. Facturation par le Port Autonome d’Abidjan du assimilés à des exportations
séjour au port du navire de la Cie SDV. NI TVA (CGI, Art 357-4)

14. Commissions perçues par la SGBCI pour Imposables à la TOB.


encaissement de traites payables à la Banque Prestation exécutée à
Nationale de Ouagadougou. Les traites ont TOB l’étranger mais utilisateur
été déposées par la Société Exportatrice de établi en CI. (CGI, Art 351).
Noix de coco d’Ile-Boulay d’Abidjan.
Non imposable car activité
15. La Société DALHIA Fleurs sise à Attecoubé, agricole (CGI, Art 339) mais
société productrice de plantes et fleurs inscrite ouverte à option (CGI, Art
au fichier des grandes entreprises de la DGI, a NI TVA 348). Etre au fichier des GE
livré des fleurs à la Boutique Nuptiale de signifie chiffre d’affaires > 1
Cocody. Milliard

Non imposable (CGI, Art


16. Mr Kouadio a cédé à Mme Zorkhot son fonds 355-4). Transaction soumise
de commerce de chaussures. La transaction a NI TVA aux droits d’enregistrement.
été conclue devant notaire.

Dans cette opération, la


SICOGI est un producteur et
17. La société de Promotion Immobilière SICOGI a non un marchand de biens.
vendu à des particuliers un stock de 500 villas Les ventes sont exonérées
de l’opération Abia-Trannan Plateau (Baie des NI TVA de TVA (CGI, Art 355-4).
Milliardaires), prix de vente unitaire : Mais elles sont soumises
125 000 000 F.

Suite Corrigé Indicatif


68
Opérations Réponse Motiver votre réponse

aux droits d’enregistrement


car ce sont des logements
Suite 17. La société de Promotion Immobilière NI TVA de standing (CGI, Art 550 &
SICOGI 556). Exonérées de droits
d’enregistrement si
logements économiques et
sociaux (CGI, Art 635 &
642).

18. Agios prélevés par la SGBCI pour escompte


d’effets présentés par la Boutique NUPTIALE TOB Imposable. (CGI, Art 395)
de Cocody.

19. La Société GAZ Côte d’Ivoire a facturé au Produit non imposable (CGI,
Grand Restaurant de Cocody la livraison de gaz NI TVA Art 355-35)
butane de Mai N.

20. Le Cabinet ISNET a facturé à la Société


Premoto de Marcory des prestations de NI TVA Prestation non imposable
formation de son personnel. Cette formation a (CGI, Art 355-25)
été agréée par le FDFP.

Section 4. Fait Générateur, Exigibilité, Assiette et Taux

1. Fait Générateur et Exigibilité des taxes


(CGI, Art 361)

1.1. Fait Générateur de la taxe


(CGI, Art 361-1°)

En comptabilité, les « produits à recevoir » ou les « produits acquis » s’entendent des


ventes de biens ou de services pour lesquels le bien a été livré ou la prestation exécutée.
Dès lors, le fait générateur de la vente est la livraison et celui de la prestation de service,
l’accomplissement (ou l’exécution) du service.

La taxe étant assise sur les affaires que sont les ventes (ventes de biens meubles
corporelles) et les prestations de services, le fait générateur de la taxe ou créance de l’Etat,
le fait ou l’évènement qui génère ladite taxe ou créance, se confond avec le fait générateur
des ventes et des prestations de services dont cette taxe ou créance en découle.

Ainsi, le fait générateur de la taxe se produit-il :


69
1.1.1. Pour les ventes de biens meubles corporels : lors de la livraison des biens
1.1.2. Pour les prestations de services, les travaux immobiliers et les ventes à consommer
sur place : lors de l’exécution ou de l’achèvement des services ou des travaux
Dans la pratique en entreprise, la date de livraison ou la date d’achèvement des
prestations est calquée sur la date de facturation ou de décompte ou reportée à ladite
date.

1.2. Exigibilité de la taxe

L’exigibilité de la taxe est le droit reconnu à l’Etat créancier d’exiger du vendeur ou du


prestataire de service, redevable de la créance de taxe, le paiement de ladite créance.

1.2.1. Pour les ventes de biens meubles corporels : lors de la livraison des biens (CGI, Art
361)
1.2.2. Pour les prestations de services, les travaux immobiliers, les ventes à consommer
sur place, etc. : lors de l’encaissement du prix
1.2.3. Option pour le régime des débits : Le régime des « débits » consiste en inscription
comptable de la somme due par le client au débit du compte dudit client ouvert dans les
livres du fournisseur. Cette inscription intervient généralement au moment de la facturation
et avant l’encaissement. Le régime des débits fait coïncider la date du fait générateur
et celle de l’exigibilité comme dans les cas de vente de biens meubles corporels.

1.3. Cas Particuliers

Le fait générateur et l’exigibilité des opérations coïncident à la même date.

a) Pour les importations, lors de la mise à la consommation du bien importé ;


b) Pour les livraisons à soi-même, à la date de déclaration de mise en service ou
de la première utilisation ;
c) Pour les ventes de biens meubles corporels payables à terme (prix payé en fin
de contrat) ou à tempérament (prix payé selon les « humeurs » du client), lors de
la livraison matérielle du bien vendu ;
d) Pour la location-vente de biens meubles corporels (contrat de louage de chose
au terme duquel la propriété de la chose sera transférée au locataire). La location-
vente est une vente dont le prix est payable sous forme de loyers, la TVA est
exigible dès la remise matérielle du bien. Elle est assise sur le montant cumulé
des loyers qui forme alors le prix de vente ;
e) Pour les contrats de leasing ou crédit-bail (contrat de location assorti pour le
preneur d’une faculté d’achat en fin de location moyennant un prix convenu).
f) Pour les ventes assorties d’une clause de réserve de propriété (contrat de
vente incluant une clause qui diffère le transfert de propriété à l’acheteur à la date
du paiement intégral du prix), la TVA est exigible, s’agissant d’une vente, dès la
remise matérielle du bien à l’acheteur sans qu’il y ait lieu d’attendre le transfert
de propriété ;

70
g) Pour les marchands de biens et Lotisseurs, le fait générateur est constitué par
le transfert de propriété du bien. Quant à l’exigibilité, la DGI applique aux
opérations de marchands de biens, de lotisseurs, etc. la règle des prestations
de services13. La taxe est exigible lors de l’encaissement du prix ou d’après les
débits sur autorisation expresse du directeur général des Impôts.

Contrôle de Connaissance n° 8

Questions V/ Réponse

1. Indiquer les opérations correspondant aux dates d’exigibilité suivantes :

a. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date


d’encaissement du prix
b. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de livraison
ou date de facturation
c. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de mise à la
consommation
d. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de première
utilisation ou de déclaration de mise en service du bien
e. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de débit

2. Indiquer les dates d’exigibilité de la taxe se rapportant aux opérations


suivantes :

a. Livraison de pièces détachées au client Garage Akwaba facturée le 10


Mai N
b. L’Entreprise de Construction Générale « ECG » a réalisé un hangar de
stockage pour son client Fiat Motors. La facture, émise le 3 Juin N, est
payable par traite échéant le 31 Août N. ECG a escompté le 1 er juillet
la traite auprès de sa banque. ECG n’a pas opté pour le régime des
débits.
c. La Société des Emballages de Produits Industriels a facturé à son client
Nestlé en date du 15 juillet N les livraisons d’emballages faites en Juin
N. La facture sera payée par chèque en fin de mois.
d. La société de location-vente de matériels de bureau a livré le 4 juillet N
du matériel à un client. La facture est payable en 20 traites
mensuelles.

13
Document DGI, Séminaire de renforcement des capacités des enseignants en fiscalité de la
Formation Professionnelle, Lycée Technique Abidjan-Cocody, 22-27 Avril 2013
71
e. La SOGEFIBAIL, organisme financier de leasing, a financé l’acquisition
d’un matériel industriel pour un client. Le crédit-bail est étalé sur 60
mensualités. La livraison du matériel a été faite le 1er Juillet N
f. La SAFCA, organisme de crédit automobile, a financé le 4 juin N l’achat
d’un véhicule remorque à un client de la zone industrielle de
Yopougon. La SAFCA s’est réservée la propriété du véhicule jusqu’à
totale extinction de la dette qui interviendra en Juin (N+2)

Corrigé Indicatif

Questions V/ Réponse

1. Indiquer les opérations correspondant aux dates d’exigibilité suivantes :

a. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date Prestation de service
d’encaissement du prix
b. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de livraison ou Livraison de biens
date de facturation meubles corporels
c. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de mise à la Importation
consommation
d. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de première Livraison à soi-
utilisation ou de déclaration de mise en service du bien même

e. Quelle est l’opération qui a pour date d’exigibilité, la date de débit Prestation de service

2. Indiquer les dates d’exigibilité de la taxe se rapportant aux opérations suivantes :

a. Livraison de pièces détachées au client Garage Akwaba facturée le 10 10 ai N


Mai N
b. L’Entreprise de Construction Générale « ECG » a réalisé un hangar de
stockage pour son client Fiat Motors. La facture, émise le 3 Juin N, est
payable par traite échéant le 31 Août N. ECG a escompté le 1 er juillet la 31 Août N
traite auprès de sa banque. ECG n’a pas opté pour le régime des débits.
Juin N date de
c. La Société des Emballages de Produits Industriels a facturé à son client remise matérielle
Nestlé en date du 15 juillet N les livraisons d’emballages faites en Juin des biens, date du
N. La facture sera payée par chèque en fin de mois transfert de propriété
d. La société de location-vente de matériels de bureau a livré le 4 juillet N
du matériel à un client. La facture est payable en 20 traites mensuelles 4 Juillet N
Prestation de
e. La SOGEFIBAIL, organisme financier de leasing, a financé l’acquisition service, TVA exigible
d’un matériel industriel pour un client. Le crédit-bail est étalé sur 60 au fur et à mesure
mensualités. La livraison du matériel a été faite le 1er Juillet N de l’encaissement
des
loyers

72
f. La SAFCA, organisme de crédit automobile, a financé le 4 juin N l’achat Prestation de service
d’un véhicule remorque à un client de la zone industrielle de Yopougon. financier soumise à
La SAFCA s’est réservée la propriété du véhicule jusqu’à totale la TOB. Exigibilité au
extinction de la dette qui interviendra en Juin (N+2) fur et à mesure des
échéances

2. Assiette des taxes

L’assiette est le chiffre d’affaires. Ce chiffre d’affaires comprend, outre le prix principal de
la marchandise ou du service, les frais accessoires tels que les frais de commission,
d’emballage, de transport et d’assurance demandés par le fournisseur à l’acheteur ou au
preneur, ainsi que le montant des droits de douane, et toutes autres taxes applicables aux
produits ou au service, à l’exception de la taxe sur la valeur ajoutée elle-même.

N’entrent pas dans l’assiette de la TVA

- Les réductions commerciales (Remise, Rabais, Ristourne) accordées sur facture de


base,
- La réduction de caisse (escompte de règlement) effectivement appliquée et déduite sur
la facture.

Attention : Les frais de transport, qu’ils soient nommés « Port Avancé » ou « Port
Récupéré » ou « Port Refacturé » ne pouvant être assimilés à des débours,
entrent dans l’assiette de la TVA lorsqu’ils figurent sur la facture adressée par
le fournisseur à son client.

Exemple : La Société Unilever livre des marchandises à son Client Ets Konaté à Adjamé,
assujetti à l’impôt synthétique. Quel traitement faut-il faire des frais de transport
exposés à cette occasion, suivant les hypothèses ci-après :

Hypothèse 1 : Unilever fait la livraison à sa charge, avec ses propres camions, sous sa
propre responsabilité.

Réponse1 : Les frais de transport étant pris en charge par le fournisseur Unilever, ils
n’apparaîtront pas sur la facture de Unilever et ne supporteront donc pas la
TVA.

Facture de Unilever à Ets Konaté :


Marchandises HT 1 000 000
TVA 18 % 180 000
Net à Payer 1 180 000

73
Hypothèse 2 : Unilever fait la livraison avec ses propres camions, sous sa responsabilité,
mais les frais de transport sont à la charge du client Konaté.

Réponse 2 : Les frais de transport étant à la charge du client, ils seront facturés au client.
Dès lors, ces frais de transport entreront dans l’assiette de la TVA, par
application de l’art 358-1° du CGI, même s’ils font l’objet d’une facturation
distincte de celle des marchandises.

Facture de Unilever à Ets Konaté :


Marchandises HT 1 000 000
Port Facturé 100 000
--------------
1 100 000
TVA 18 % 198 000
Net à Payer 1 298 000

2.1. Assiette des Importations


(CGI, Art 389)

Elle est constituée par la somme de la Valeur Déclarée en Douane (en général, la valeur
CAF des importations) majorée des Droits de douane et Taxes annexes aux droits acquittés
à l’exception de la TVA.

2.2. Assiette des opérations des marchands de biens

Pour la taxation des opérations des marchands de biens, des lotisseurs et autres
intermédiaires, la TVA n’est pas liquidée sur le prix de cession des biens. Elle est assise
sur la rémunération ou sur le profit réalisé par les marchands de biens ou lotisseurs, etc.
La TVA due est perçue sur le profit brut réalisé. La DGI applique donc à ces opérations le
régime des négociants en biens d’occasion (CGI, Art 358-4).

2.5. Assiette des Livraisons à soi-même


(CGI, Art 358.3°)

Les livraisons à soi-même ou livraisons internes selon la doctrine fiscale 2011 14 sont
assimilées par l’article 345 du CGI à des livraisons de biens à titre onéreux et donc
imposables à la TVA de par l’article 339 du CGI, en général, et par l’article 344 du CGI, en
particulier, pour les matériaux extraits en Côte d’Ivoire. Il est seulement question des LASM

14
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générales des
Impôts, Doctrine Fiscale, Les Publications de la DGI, Septembre 2011, p. 132.
74
au sens de l’article 345 du CGI c’est-à-dire autoconsommation de produits extraits ou
fabriqués.
Par contre, les prélèvements sur stock de biens achetés, importés ou l’affectation des
mêmes biens pour les besoins de l’exploitant, des dirigeants, des associés, des tiers, et
d’une manière générale, à des besoins autres que ceux de l’entreprise constitue une
LASM non imposable.

N.B. : Les livraisons à soi-même de prestations de services et opérations assimilées


rendues par des personnes établies hors de Côte d’Ivoire (par exemple les maisons
mères) à leur établissement stable implanté en Côte d’Ivoire sont désormais
exonérées (Ordonnance n° 2006-234 du 2 Août 2006, Annx Fisc, Art 10).

L’assiette de ces livraisons à soi-même est déterminée :

- Pour les biens prélevés, par leur coût de revient ;


- Pour les utilisations de biens, par la valeur de l’opération.

Exemple :

L’entreprise industrielle DIGBEU fait construire par ses ateliers une machine-outil. Les frais
suivants ont été exposés :

Eléments du coût de production Montants


*Matières premières consommées HT 251 550
*Main-d'œuvre (salaires versés au personnel des ateliers) 350 000
* Charges indirectes de production HT 750 000
-------------
Total 1 351 550

Le Coût de Production de la machine-outil est de HT 1 351 550 constituant l’assiette de


TVA de la livraison à soi-même de la machine-outil.

Pour les LASM imposables, l’article 374 du CGI dérogeant à l’article 344 du CGI dispense
la taxation desdites livraisons si elles ouvrent droit, entre les mains de l’assujetti, à une
déduction totale de la TVA exigible.

2.6. Assiette de TVA due par les Revendeurs de tabacs et Stations-


services
(CGI, Art 346-4)

Les revendeurs grossistes, demi-grossistes et détaillants de tabacs, cigares et cigarettes


sont assujettis à la TVA. Mais les redevables de cette TVA sont les fabricants et les
importateurs qui sont chargés de collecter la TVA en lieu et place de leurs revendeurs.
Cette TVA est exigible sur toute la marge de distribution au taux d’usage.

75
3. Taux des taxes

3.1. Taux de TVA


(CGI, Art 359 et 360)

Depuis 2008, la TVA connaît 2 taux généraux :

- Le taux normal de 18 %, et
- Le taux réduit de 9 %,

Auxquels s’ajoute le taux spécifique sur les tabacs, cigares et cigarettes.

3.1.1. Champ d’Application du Taux Réduit de 9 %


(CGI, Art 359)

- les pâtes alimentaires à base de semoule de blé dur à 100 % (Budget 2009, Annx Fisc,
Art 2-1) ;
- le lait (Budget 2011, Annx Fisc, Art 4) ;
- les matériels de production de l’énergie solaire (Budget 2012, Annx Fisc, Art2) ;
- les produits pétroliers (Additif LF p. 2013, Annx Fisc, Art 2)

3.1.2. Champ d’Application du Taux Normal de 18 %


(CGI, Art 359)

Le taux de 18 % qui est le taux de droit commun, s’applique à tous les produits, à toutes
les opérations et prestations non soumis au taux réduit de 9 %.

Le taux de TVA de 9 % ou de 18 % s’applique à une assiette ou base HT (CGI, Art 359).

3.1.3. Taux Spécifique de TVA de 21, 31 %


(CGI, Art 360)

Ce taux s’applique aux reventes de tabacs, cigares et cigarettes effectuées par les
grossistes, demi-grossistes et les détaillants. L’assiette du taux de 21.31 % est la marge
HT de distribution réalisée par ces revendeurs (CGI, Art 346-4). Cette taxe est prélevée
par les fabricants et les importateurs.

3.2. Taux de TOB


(CGI, Art 401)

Depuis 2002, il a été adopté un taux unique de TOB de 10 % appliqué à une assiette ou
base HT.

76
Pour les petites et moyennes entreprises (PME/PMI), un taux de TOB de faveur de 5
% est appliqué à tous les agios bancaires des crédits consentis pour les besoins de
leur exploitation.

Sont considérées comme PME/PMI, les entreprises réalisant un chiffre d’affaires annuel
TTC inférieur à 1 milliard de francs (Clarification apportée par l’article 18 de l’annexe fiscale
au Budget 2008, codifié à l’article 113 du CGI).

Section 5. Déduction des Taxes sur le Chiffre d’affaires


1. Principe de déduction

Les assujettis au régime de la TVA sont autorisés, après que la taxe soit devenue
exigible, à déduire, chaque mois, de la TVA Collectée sur les factures de vente, le
montant de la TVA acquittée en amont sur les factures d’achat ou d’importation ainsi que
le montant de la TOB portant sur les agios bancaires et sur tous les autres frais et services
exposés par les entreprises, pour les besoins de leur exploitation.

2. Exceptions au principe

Le principe de déduction souffre d’exceptions. Des biens et services n’ouvrent pas droit à
déduction de TVA. Ce sont, notamment :

1. Les immeubles autres que les bâtiments et locaux à usage industriel et assimilés et les
bâtiments administratifs et commerciaux ;
2. Les véhicules de tourisme de puissance fiscale > 12 CV ainsi que les véhicules à 2 roues
de prix d’acquisition > 3 millions de francs HT ;
3. Les objets mobiliers, notamment les meubles meublants (chaises, fauteuils, bureaux,
tables, bibliothèques, etc.) quel que soit le lieu où ils sont placés ;
4. Les opérations bancaires effectuées à titre personnel pour le compte des dirigeants de
l'entreprise ;
5. Les services se rattachant à des biens exclus : location, entretien et réparation de
matériel, locaux, objets ou véhicules n'ouvrant pas droit à déduction ;
6. Les frais d'hôtel et de restaurant ;
7. Les frais de représentation ;
8. Les frais de carburant pour véhicules autres que ceux affectés au transport public de
personnes et de marchandises par les entreprises de transport ayant opté pour leur
assujettissement à la TVA.

N’ouvrent pas également droit à déduction, la taxe ayant grevé les achats, les travaux ou
services dont le montant est supérieur à 250 000 francs et dont le règlement est effectué
en espèces.

De même, il est interdit de déduire la TVA se rapportant aux biens et services portée sur
les factures irrégulièrement émises c'est-à-dire les factures qui ne comportent pas les
mentions obligatoires.
77
Des régimes particuliers de déduction de TVA sont prévus pour :

- Les produits pétroliers utilisés par les usines ;


- Les sociétés de crédit-bail ;
- Les entreprises de transport public de voyageurs et de marchandises ;
- Les entreprises de location de véhicules ;
- Les producteurs de plantes et fleurs, de bananes et d’ananas ;
- Les livraisons à soi-même ;
- Les cadeaux d’entreprise ;
- Les bureaux de change manuel.

3. Détermination de la Taxe Déductible

Les assujettis au régime de la TVA opèrent les déductions sous leur responsabilité et sont
tenus de justifier de l’affectation réelle des biens dont l’acquisition a ouvert droit à déduction.
La déduction porte sur la totalité de la TVA mentionnée distinctement sur les factures
d’achat ou acquittée lors du dédouanement des biens importés directement par les
utilisateurs.

Les biens donnant lieu à déduction de TVA sont inscrits dans la comptabilité de l’entreprise
pour leur coût d’achat HT ou de revient HT augmenté de la TVA non déductible.

Exemple :

Coût d’acquisition d’une machine-outil : HT 5 000 000 F


Calculons la valeur comptable du bien.

Solution :

Eléments
Coût d’Acquisition HT 5 000 000 (I) 5 000 000
TVA Exigible 5 000 000 x 18 % = 900 000 900 000
TVA Déductible = TVA Exigible 900 000
TVA Non Déductible (II) 0
Valeur comptable de l’immobilisation (I) + (II) 5 000 000

Les Taxes Collectées au titre d’un mois et les taxes Déductibles au titre dudit mois sont à
déclarer à la DGI en renseignant un imprimé administratif dit Déclaration de la Taxe sur la
Valeur Ajoutée.

Cas d’Application n°

- Détermination de la TVA Collectée ou TVA Exigible


- Détermination de la TVA Déductible ou TVA Récupérable
- En déduire la TVA Nette (TVA due ou Crédit de TVA)

78
BLONDA, filiale de la Blonda London Industries d’Angleterre, est une entreprise industrielle installée
en zone industrielle de Vridi. Elle est soumise au Réel Normal d’imposition (RNI). Blonda fait partie
de la liste des Grandes Entreprises de la DGI. Par contre son portefeuille de clients ou de fournisseurs
comprend des assujettis au Réel Normal (RN), au Réel Simplifié (RS) et à l’Impôt Synthétique (IS).
BLONDA fabrique et vend divers produits : huile, Savonnerie et divers produits d’origine chimique et
de produits alimentaires.

Pour le mois de Septembre N, elle a réalisé les opérations suivantes (en valeur HT) :

Date Opérations
Elle a dédouané au Port d’Abidjan, par le canal de son Commissionnaire en Douane,
03 / 09 CI Transit, divers approvisionnements et matières. La facture CAF s’élève à 100
millions de francs. Les droits de douanes et taxes annexes, TVA non comprise, sont de
20 000 000

04 / 09 Facture du mois d’Août de l’Entreprise Café Service (IS) pour les services de pause-
café servis au personnel de Blonda, 700 000

N/facture à divers clients :

* EZZEDINE à Abidjan, (RN), facture N° 101


3000 cartons de savons palm 3 30 000 000
05 / 09 200 fûts d’huile 16 000 000
* FOFANA à Bouaké, (RS), facture N° 102
675 fûts d’huile 54 000 000
2167 cartons d’huile O,90 L 13 000 000
835 cartons de savons BF 8 25 000 000

06 / 09 N/facture à Ambassade des USA : 30 cartons savons BF 8 900 000

N/facture N° 103 à Hôpital de Treichville :


10 / 09 500 cartons savon BF 4 10 000 000
50 fûts d’huile 4 000 000
200 Sacs de pomme de terre de Man 5 000 000

10 / 09 N/ facture n° 104 à la Coopérative des Producteurs de Côte d’Ivoire COOPAGCI, (RN)


: 200 cartons palm 3 2 000 000

N/ Facture à Etablissement Cissoko de Bamako :


500 cartons palm 3 5 000 000
12 / 09 1000 cartons savons BF 4 20 000 000
900 cartons savons BF 8 27 000 000
2000 fûts d’huile 160 000 000
4000 cartons d’huile O,90 L 24 000 000

79
5000 cartons de sachets lessive poudre 4 500
000

N/ Bon de livraison à notre point de vente détail :


100 cartons palm 3 1 000 000
15 / 09 200 cartons savons BF 4 4 000 000
300 cartons savons BF 8 9 000 000
500 fûts d’huile 40 000 000
400 cartons d’huile 0,90 L 2 400 000

Suite Cas d’Application n°

Date Opérations

Facture Laborex-ci, (RN), produits pharmaceutiques destinés aux services médicaux


20 / 09 de la société :
Médicaments 500 000
Lot de seringues 500 000

Facture du Plombier Kouadio (IS), réparation des sanitaires du bâtiment de la Direction


26 / 09 Commerciale. La facture a été payée par chèque dès sa présentation ce 26 septembre.
HT 400 000

Déclaration de mise en service par le service ingénierie d’une machine-outil fabriquée


par l’Atelier :
Matières consommées 3 000 000
30 / 09 Diverses fournitures 7 200 000
Main-d’œuvre 2 000 000
----------------
12 200 000

80
Corrigé Indicatif

Tableau d’Analyse des Opérations

Mois de : Septembre N Société BLONDA


(Montants en KF)

TVA
Date Opérations TVA TVA
Collectée Récupérable
Dédouanement Approvisionnements et matières / 21 600
CAF 100 000 000
Droits Douanes & Taxes 20 000 000
------------------
03 Assiette TVA 120 000 000

TVA Récupérable : 120 millions * 18 %


= 21 600 000
Entreprise Café Service / /
Entreprise assujettie à l’Impôt Synthétique, elle est
interdite de facturer la TVA sur les prestations
fournies à ses clients.. Blonda a payé par chèque ce
04 jour même la facture de Café Service. Blonda
prélèvera les 7,5 % applicable aux prestataires de
services du secteur informel pour les reverser à
l’Etat.
N/ Factures à divers Clients :

* EZZEDINE à Abidjan, (RN), fact N° 101: 8 280 /


- Savon Palm 3: 30 000 000
- Fûts d’huile 16 000 000
---------------
46 000 000
TVA Collectée= 46 000 000 * 18% = 8 280 000

05 * FOFANA à Bouaké, (RS), facture N° 102 16 560 /


- Fûts d’huile 54 000 000
- Huile O,90 L 13 000 000
- Savons BF 8 25 000 000
----------------
92 000 000

TVA Coll = 92 000 000 * 18% = 16 560 000

81
Tableau d’Analyse des Opérations

Mois de : Septembre N Société BLONDA


(Montants en KF)

TVA
Date Opérations TVA TVA
Collectée Récupérable
N/facture à Ambassade des USA : / /
Savons BF 8 900 000
Vente à Mission Diplomatique, exonérée de TVA
06 (principe de l’exterritorialité des Ambassades). Une
attestation d’exonération est délivrée par
l’Administration.
10 N/facture N° 103 à Hôpital de Treichville 2 520 /
- Savon BF 4 10 000 000
- Fûts d’huile 4 000 000
---------------
14 000 000

TVA Coll = 14 000 000 * 18 % = 2 520 000

Sacs de pomme de terre Man : 5 000 000. Il s’agit


de vente de produit naturel destiné à la
consommation en Côte d’Ivoire. Opération exonérée
de TVA.
N/ facture n° 104 à la COOPAGCI, (RN) 360 /
Savon Palm 3 : 2 000 000
TVA Coll : 2 000 000 * 18 % = 360 000
10
N/ Facture à Ets Cissoko de Bamako : / /
- Savon palm 3 5 000 000
- Savons BF 4 20 000 000
12 - Savons BF 8 27 000 000
- Fûts d’huile 160 000 000
- Huile O,90 L 24 000 000
- Lessive poudre 4 500 000
Vente à l’exportation, opération exonérée de TVA.
N/ Bon de livraison à notre point de vente détails : / /
Le Point de vente Détails n’est pas une entité
15 juridique distincte de la Sté Blonda. C’est une et
même personne. Dès lors, cette opération ne
répond ni à la définition de l’opération imposable
puisqu’il n’y a pas de transfert de propriété, ni à la
notion d’affaires car on ne peut faire d’affaires avec
soi-même.

82
Tableau d’Analyse des Opérations

Mois de : Septembre N Société BLONDA


(Montants en KF)

TVA
Date Opérations TVA TVA
Collectée Récupérable
Facture Laborex-ci, (RN), produits pharmaceutiques / /
destinés au service médical de la société :
- Médicaments 500 000
20 - Lots de seringues 500 000
Les médicaments et les matériels sont exonérés de
TVA.

Facture du Plombier Kouadio (IS), Le régime d’IS / /


interdit au prestataire de facturer la TVA. Par
26 ailleurs, s’agissant d’une prestation de service
fournie par un prestataire du secteur informel, la
facture va subir le prélèvement de 7,5 %, soit 400
000 x 7,5 % = 30 000
Livraison à s/même d’une machine-outil 2 196 2 196
- Matières cons. 3 000 000
- Div. Fournitures 7 200 000
- MOE 2 000 000
--------------
12 200 000
30 Opération imposable portant sur un bien ouvrant
droit à déduction de TVA.

Totaux 29 916 23 796


TVA Nette à payer 6 120

TVA Collectée = 29 916 000


TVA Récupérable = 23 796 000
------------------
TVA due = 6 120 000 .

83
4. Délai de Déductibilité de la Taxe

Le Droit à Déduction prend naissance chez l’acheteur lorsque la taxe devient Exigible chez
le vendeur. C’est donc la date d’exigibilité de la taxe chez le vendeur ou le fournisseur qui
détermine le point de départ du droit à déduction.

Les redevables sont donc autorisés à déduire, au titre d’un mois, la taxe ayant grevé les
acquisitions de biens et services dont la déductibilité a pris naissance au cours dudit mois.

Les déductions de taxe qui n’auraient pas été effectuées dans le délai ci-dessus peuvent
néanmoins l’être dans les 12 mois suivants à compter de la date de la facturation (CGI,
Art 381).

Section 6. Date limite de Déclaration de la Taxe


1. Pour les entreprises du régime du réel normal
(CGI, Art 437 ; Ord. № 2015-797 du 18 décembre 2015, Art 37)

A l’instar de la déclaration des BIC (Ord. № 2015-797 du 18 décembre 2015, Art 1), la
déclaration des taxes indirectes est faite au moyen d’un imprimé administratif à joindre au
formulaire unique de déclaration et de paiement des impôts et taxes. La déclaration des
affaires réalisées au titre d’un mois est établie aux dates ci-après :

- Au plus tard le 15 du mois (m+1) au titre des affaires du mois (m), pour les
entreprises soumises à un régime du réel d’imposition (Ord. № 2015-797 du 18
décembre 2015, Art 37 ; CGI, Art 437). Précédemment la date limite était le 10 du
mois ;

- Pour les entreprises relevant de la Direction des Grandes Entreprises ou des


Centres des Moyennes Entreprises « CME », les dates limites varient suivant la
nature de leur activité (Budget 2010, Annx Fisc, Art 24-3) :

 Au plus tard le 10 du mois (m+1), pour les entreprises industrielles et les


entreprises pétrolières et minières ;
 Au plus tard le 15 du mois (m+1), pour les entreprises commerciales ;
 Au plus tard le 20 du mois (m+1), pour les entreprises prestataires de
services.

2. Pour les entreprises du régime du réel simplifié


(CGI, Art 394 modifié ; Ord. № 2015-797 du 18/12/2015, Art 32)
Les redevables du réel simplifié souscriront au plus tard le 15 Avril, 15 Juillet, 15 Octobre
et 15 Janvier de chaque année une déclaration récapitulant l’ensemble des opérations
réalisées au cours du trimestre précédent et détermineront la TVA nette y afférente. Le
dépôt de la déclaration sera accompagné du chèque de paiement. Précédemment, le
calendrier était le 10 Avril, 10 Juillet, 10 Octobre et 10 Janvier de chaque année. Toute
déclaration de taxes est accompagnée du titre de paiement de la taxe due.

84
Titre 4 : Les Impôts sur les Traitements et
Salaires « ITS »

Ce cours a été rédigé par référence :

- A la loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015 portant Code du Travail, abrogeant et remplaçant


le précédent Code (Loi n° 95-15 du 12 janvier 1995) ;

- A la loi n° 99 – 477 du 02 Août 1999 portant modification du Code de Prévoyance Sociale ;

- A l’Ordonnance n° 2012-03 du 11 janvier 2012 portant modification des articles 22, 50,
95, 149 à 163 ter du Code de Prévoyance sociale et révision à la hausse des cotisations
CNPS ;

- Au Code Général des Impôts, Edition 2016 ;

- Aux Annexes Fiscales aux Lois de Finances pour les années 2014 et 2015 ;

- Aux Décrets du 7 Mars 1996 portant application du Code du Travail de 1995 ;

- Au Décret n° 2013-791 du 20/11/2013 ayant décidé de la revalorisation du SMIG à 60 000


F;

- A la Convention Collective Interprofessionnelle " C C I " de juillet 1977 qui reste en


vigueur dans celles de ses dispositions qui ne sont pas contraires au présent Code ;

- Aux Doctrines Fiscales de la DGI, Editions Décembre 2003 et Septembre 2011 ;

- Au SYSCOA Révisé 2015 dans ses aspects impactant la fiscalité des salaires et
appointements ;

- Etc.

Chapitre 1. Le Salaire

85
Section 1. Le Concept Salaire ou Rémunération
L’article 31.1. du Code du Travail de juillet 2015 15 édicte : « Par rémunération, ou salaire,
il faut entendre le salaire minimum catégoriel et ses accessoires ainsi que tous les autres
avantages, payés directement ou indirectement, en espèces ou en nature, par l’employeur
au travailleur en raison de l’emploi de ce dernier. Il ne peut être inférieur au salaire minimum
catégoriel fixé par convention ou accord ou à défaut par voie réglementaire… ».

Cette définition du Code 2015, relativement identique à celle du Code 1995, est plus
précise. Le Code 2015 parle de salaire minimum catégoriel et non de salaire de base
comme le fait le Code 1995.

Il convient de définir également des variances de salaire que sont : Traitement,


Emolument, Appointement, Pécule, Indemnité, Prime, etc., définitions que nous
empruntons au lexique des termes juridiques 16.

Traitement : sous-entendu Traitement budgétaire : Elément principal de la rémunération


d’un fonctionnaire correspondant à son indice de traitement budgétaire, et
sur lequel est calculé sa pension de retraite à la fin de ses fonctions.

Emolument : Au sens large et en droit civil, c’est un profit ou un bénéfice que l’on retire
d’une chose ou d’une situation. C’est aussi, la rémunération des actes
effectués par les officiers ministériels (huissiers, avoués...) et les avocats
dont la caractéristique est d’être tarifée par l’autorité publique. C’est une
rémunération attachée à une activité ou à un emploi.

Appointement : Rémunérations des représentants de commerce, n’ayant pas la qualité de


Voyageur-Représentant-Placier ″ VRP ″, et employés par l’entreprise.

Pension : Allocation régulière versée au titre de l’assurance vieillesse ou de l’assurance


invalidité.

Pension de réversion : Pension versée au conjoint survivant d’une personne qui avait
acquis de son vivant des droits à une retraite ou à un avantage
de l’assurance vieillesse.

Arrérage : Somme d’argent versée périodiquement à un créancier et résultant d’une rente


ou d’une pension.

Rente Viagère : Arrérages versés au crédirentier par le débirentier en échange d’un capital
reçu. La rente est viagère, lorsque l’obligation de verser les arrérages cesse
à la mort du crédirentier ; elle est perpétuelle lorsque le débirentier ne peut
se libérer qu’en remboursant le capital.

15
République de Côte d’Ivoire, loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015 portant Code du Travail, journal
Officiel, 14 septembre 2015.
16
Lexique des termes juridiques, 17è édition, Dalloz 2010.
86
Pécule : Partie de la rémunération du travail d’un délinquant détenu qui lui est remise au
moment de sa libération.

Indemnité : En droit civil, c’est une somme d’argent destinée à réparer un préjudice ou à
rembourser un débours.

Prime : Somme versée par l’employeur au salarié en sus du salaire normal, soit à titre de
remboursement de frais (exemple : prime de transport), soit pour encourager la
productivité (exemple : prime de rendement), ou récompenser l’ancienneté
(exemple : prime d’ancienneté), etc.

Nous constatons la proximité des définitions d’Indemnité et de Prime, ce qui explique que
dans la pratique l’on utilise l’une à la place de l’autre.

Section 2. Le Travailleur ou Salarié


L’article 2 du Code du Travail 2015 considère le travailleur ou salarié comme toute
personne physique, quels que soient son sexe, sa race et sa nationalité, qui s’est engagée
à mettre son activité professionnelle, moyennant rémunération sous la direction et l’autorité
d’une autre personne physique ou morale, publique ou privée, appelée employeur.

Section 3. La Rémunération du Travailleur Salarié


L'article 31-2 du Code de Travail 2015 stipule que pour un même travail ou un travail de
valeur égale, l'employeur est tenu d'assurer l'égalité de rémunération entre les salariés
quels que soient leur sexe, leur âge, leur ascendance nationale, leur race, leur religion, leur
opinion politique, religieuse, leur origine sociale, leur appartenance ou non à un syndicat.

La Convention Collective Interprofessionnelle "CCI" de Juillet 1977 stipule que le salaire de


chaque travailleur est déterminé non seulement en fonction de l'emploi qui lui est attribué
dans l'entreprise mais aussi par rapport à sa catégorie professionnelle.

Les salaires sont fixés :

- soit au temps : à l'heure, à la journée ou au mois ;


- soit au rendement : à la tâche ou aux pièces.

Les employés sont toujours payés au mois.

Le salaire doit être payé en monnaie ayant cours légal, (le FCFA) et le paiement de tout ou
partie du salaire en alcool, boissons alcoolisées, drogue est formellement interdit (Code
2015, Art 32.1.).

Les paiements mensuels doivent être effectués au plus tard huit (8) jours après la fin du
mois.
Les employeurs sont tenus de délivrer au travailleur, au moment du paiement, un bulletin
individuel de paie (Code 2015, Art 32.5.).

87
En cas de résiliation ou de rupture de contrat, le salaire et les indemnités doivent être payés
dès la cessation de service (Code 2015, Art 32.7.).

Il existe un salaire minimum prévu par la CCI pour chaque catégorie : c'est le salaire
catégoriel.
Le sursalaire est la partie du salaire brut (salaire réel) payée en supplément du salaire
minimum de la catégorie.
Le salaire minimum de la catégorie professionnelle n'est pas à confondre avec le SMIG
(Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) ou le SMAG (Salaire Minimum Agricole
Garanti).

Le SMAG s'applique aux travailleurs des entreprises agricoles et forestières. Il est de l’ordre
de 50 % du SMIG. Le SMIG s'applique aux autres branches d'activités. Il est notablement
supérieur au SMAG.

Les montants du SMIG et du SMAG sont fixés par Décret après avis de la Commission Le
SMIG et le SMAG font l’objet de révision triennale par négociation de partenaires
sociaux au sein de la Commission Consultative du Travail (Code 2015, Art 31.8).

La dernière révision date de 2013 (Décret n ̊ 2013-791 du 20 novembre 2013 portant


revalorisation du SMIG). L’article 1er du Décret a fixé le SMIG à 60 000 francs CFA par
mois.

Contrôle de connaissance n° 12

Répondre par Vrai (V) ou Faux (F) aux affirmations ci-après :

Affirmations Réponses

1. °) La Tradition, en général, attribuant à l'homme la qualité de chef de famille, le


Code du Travail suivant cela accorde alors à l'homme pour un travail de
valeur égale une rémunération supérieure à celle de son collègue femme.

2. °) Le Code du Travail pour la fixation des salaires catégoriels tient compte des
paramètres ci-après :

a) L'âge du salarié, pour aider le salarié plus âgé à préparer son départ à la retraite
;
b) Le diplôme ou la qualification professionnelle du salarié ;
c) La race du salarié ; ainsi donc à travail égal, un noir est mieux payé qu'un blanc
;
d) L'opinion politique du salarié : l'employeur est tenu d'accorder aux militants du
parti au pouvoir une rémunération supérieure à celle des militants de l'opposition
;
e) A travail égal, le militant de l'UGTCI est mieux rémunéré que celui de la Centrale
DIGNITE;
f) A travail égal, le citoyen ivoirien est mieux payé que le citoyen français pour tenir
compte de sa nationalité.

3. °) Le salaire minimum d'une catégorie professionnelle est :

a) le SMIG ou le SMAG ;
88
b) le sursalaire ;
c) le salaire minimum de la catégorie.

4. °) Pour le Code du Travail 2015, le SMIG ou le SMAG

a) Augmente chaque fois que l'Etat décide d'une augmentation généralisée des
salaires.
b) Augmente chaque fois qu'il y a une dévaluation du franc CFA;
c) Varie suivant les entreprises ou les régions en Côte d'Ivoire ;
d) Est identique dans les pays de l'UEMOA ;
e) Est relevé en cas d’accord tripartite Collège employeur, Collège travailleur et la
Commission Consultative du Travail.

Corrigé Indicatif

1.
Affirmations 1.
Reponses F

2.
Affirmations a b c d e f
Reponses F V F F F F

3.
Affirmations a b c
Reponses F F V

4.
Affirmations a b c d e
Reponses F F F F V

Section 4. La Détermination du Salaire


Le salaire rémunérant le travail fourni par le travailleur est formé :

- d’éléments constitutifs du salaire proprement dit (y compris les accessoires ayant la nature
juridique de salaire), et
- d’accessoires n’ayant pas la nature juridique de salaire.

1. Les Eléments Constitutifs du Salaire


Sont considérés comme des éléments du salaire :

- le salaire catégoriel ou salaire de base ;


- le sursalaire ;
- la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires ou supplémentées ;
- les accessoires ayant la nature juridique de salaire :
89
* les avantages en nature ou en argent ;
* la prime d'ancienneté ;
* la prime de fin d'année (CCI, Art 53) ou gratification ;
* l’indemnité de déplacement (CCI, Art 57) versée aux salariés recrutés en côte d'Ivoire
et déplacés de leur résidence habituelle située en CI. Cette indemnité n’est pas à
confondre avec l'indemnité de transport.

1.1. Terminologie

1.1.1. Les Heures de Nuit

1.1.1.1. Heure de Nuit selon le Décret N° 96-204 du 7 mars 1996

Il n’y a travail de nuit que le travail effectué dans la période de 8 heures consécutives
comprises entre 21h et 5h. Les heures travaillées pendant les nuits sont donc qualifiées
« d’heure de nuit » :

1.1.1.2. Heure de Nuit selon l’Article 51 de la Convention Collective Interprofessionnelle


« CCI »

Pour l’article 51 de la CCI, sont considérées comme « heures de nuit », les heures
effectuées entre 21 et 05 heures. Nous notons que la CCI a une définition plus souple de
l’heure de nuit. Il suffit que l’heure réalisée soit dans la plage de 21 heures à 05 heures pour
qu’elle soit qualifiée d’heure de nuit alors que le décret parle de 8 heures consécutives.

1.1.2. Les Heures de Jour


1.1.3. Les Heures Supplémentaires
1.1.4. Les Heures Complémentaires
1.1.5. Les Heures Supplémentées
1.1.6. L’avantage en Nature
1.1.7. L’avantage en Argent
1.1.8. Le Salaire Catégoriel
1.1.8. Le Sursalaire
1.1.9. La Prime d'Ancienneté
1.1.10. La Prime de Fin d'Année « PFA » ou Gratification

1.2. L’Evaluation Financière des éléments constitutifs de salaire

1.2.1. Le Salaire catégoriel ou Salaire de base

Son montant est fourni par le barème des salaires. Il suffit de connaître la catégorie du
salarié et lire le salaire correspondant à ladite catégorie.

1.2.2. Le Sursalaire

90
1.2.2.1. La Rémunération des Heures Supplémentaires

La Durée Hebdomadaire du travail des personnels, quels que soient leur sexe et mode de
rémunération, est fixée à :
- 40 heures pour les entreprises non agricoles ;
- 48 heures pour les entreprises agricoles dans la limite de 2 400 heures par an.

Cette durée légale peut être dépassée.

A. Les Equivalences à la Durée Hebdomadaire Normale

Application au personnel effectuant un travail discontinu ou intermittent impliquant


notamment des périodes creuses à leur poste de travail, une durée hebdomadaire de
présence plus longue considérée comme équivalente aux durées hebdomadaires de 40
heures (pour les entreprises non agricoles) ou 48 heures (pour les entreprises agricoles).

Exemple :

Pour les officines de pharmacie, la durée hebdomadaire équivalente à 40 heures est 42


heures. Toute heure effectuée au-delà de 42 heures est considérée comme heure
supplémentaire.

B. Modes de réalisation d’heures supplémentaires

Mode 1 : Heures supplémentaires réalisées par voie hebdomadaire


Mode 2 : Pour un travailleur journalier, les heures supplémentaires au titre d'une journée
sont celles effectuées au-delà de la durée normale journalière de service adopté
par l'entreprise.

Mode 3 : Cycle de travail dépassant la semaine, sont considérées comme heures


supplémentaires, les heures qui dépassent la durée moyenne du travail
calculée sur la période du cycle complet.

Mode 4 : Dans les entreprises bénéficiant des dérogations permanentes à l'horaire


journalier17de travail, sont considérées comme heures supplémentaires, les
heures journalières accomplies au-delà de 10 heures par le personnel

Mode 5 : Dans les entreprises ne jouissant pas de dérogation permanentes à


l'horaire journalier, sont considérées comme heures supplémentaires, les
heures de travail effectuées au-delà de la durée journalière normale
applicable à l'entreprise et ce, pour répondre à un surcroît extraordinaire de
travail en vue de maintenir ou d'augmenter la production (Décret N° 96-203, Art
24).

17
L'article 5 du Décret N° 96-203 relative à la durée du travail fixe de façon générale l'horaire journalier à 8
heures pendant 5 jours ouvrables de la semaine ou une répartition inégale entre les jours ouvrables des 40 H
par semaine sans dépasser 8 heures par jour
91
Mode 6 : Est considérée comme heure supplémentaire toute heure effectuée au-delà des
8 heures consécutives que compte la durée du travail de nuit 18 (Décret N° 96-204
du 7 mars 1996 portant sur le travail de nuit, Art 5 et 6).

Mode 7 : Est considéré comme heure supplémentaire, toute heure effectuée au-delà d'une
heure par jour par le personnel des entreprises agricoles soumis à la prolongation
d'une heure de la durée journalière. Personnel concerné : travailleurs chargé de
l'entretien, de la préparation du matériel, des soins et de la nourriture donnée aux
animaux (Décrets N° 96-203, Art 17).

C. Taux de Majoration des éléments d'assiette

Taux de Heures réalisées


majoration
15 % de majoration pour les 6 premières heures supplémentaires (41 H à la
46è H) effectuées de jour dans la semaine
50 % de majoration pour les autres heures supplémentaires effectuées de jour
dans la semaine (heures effectuées de jour au-delà de 46 H)
75 % de majoration lorsque les heures ci-dessus sont effectuées de nuit
75 % de majoration pour les heures effectuées de jour les dimanches et les
jours fériés
100 % pour les heures effectuées de nuit les dimanches et jours fériés

D. Assiette des rémunérations des heures supplémentaires

L'assiette des heures supplémentaires est le salaire réel (CCI, Art 51).

18
Est considéré comme période de travail de nuit, tout travail effectué dans la période de 8 heures consécutives
comprises entre 21 heures et 5 heures (Décret n° 96-204 du 7 Mars 1996, Art 1er).
92
Entrent dans l’assiette :

Sont exclues de l’assiette :


* la Prime d'ancienneté ;
* la Prime d'assiduité ;
* l’Indemnité de logement ;
* les Indemnités représentatives de frais d’emploi:
- Indemnité de transport ;
- indemnité de déplacement ;
- prime de panier ;
- prime d'outillage ;
- prime de salissure ;

N.B. L'indemnité d'expatriation entre dans l'assiette des heures supplémentaires mais n'est
pas prise en compte pour le calcul des majorations. L’indemnité d’expatriation est
fixée à 40 % du salaire contractuel.

Exemple :

Mr Dupont Georges est agent de maîtrise. Son salaire de base contractuel est de
1 500 000 F auquel s’ajoute une indemnité d’expatriation de 40 % du salaire de base. Au
cours du mois d'Avril N, il a réalisé 6 heures supplémentaires majorables à 15 %. Calculons

1.2.2.2. Rémunération des Jours Fériés et Repos Hebdomadaire

A. Repos Hebdomadaire & Rémunération


Code du Travail 2015, Art 24.1

B. Rémunérations des Jours Fériés


(Code du Travail, Art 24.2. ; Décret N° 96-205 du 07 Mars 1996)

B.1. Typologie des jours fériés

Le code du travail retient deux (2) types de jours fériés :

- Les Jours Fériés Chômés et Payés « JFCP » et

- Les Jours Fériés Chômés « JFC »

93
B.2. Rémunérations des Heures Chômées des jours fériés

B.3. Rémunération des Heures Travaillées des jours fériés

B.3.1. Rémunération des heures travaillées des JFCP

1.2.2.3. Rémunération des Heures Récupérées

Contrôle de connaissance n° 14

Nature des Travailleur Travailleur


Jours Fériés Mensuel journalier

1. Les heures chômées des jours fériés JFCP


sont-elles rémunérées en extra ?
JFC

2. A quel tarif sont payées les heures JFCP


travaillées pendant un jour férié, si ces
heures sont prises isolement ? JFC

3. A quel tarif est payée la récupération JFCP


des heures chômées pendant les jours
fériés ? JFC

1.3. Les Accessoires ayant la Nature Juridique de Salaire

Ce sont, notamment :

- Les avantages en nature ;


- Les avantages en argent ;
- La prime d'ancienneté ;
- La prime de fin d'année "PFA" ou gratification ;
- l'indemnité d'expatriation, prime d'assistance technique ;
- l'indemnité de déplacement ;
- etc.

1.3.1. L'Avantage en Nature et le Barème Administratif

Barème Administratif des Avantages en Nature


(Arrêté n° 1028, MEF.DGI.DGA.SLCD du 7 Novembre 1996)
(Source : Code Général des Impôts, Edition 2005)

Tableau 1 : Logement et Accessoires

94
Nbre de pièces Logement (a) Mobilier (b) Electricité Eau
principales
1 60 000 10 000 10 000 10 000
2 80 000 20 000 20 000 15 000
3 160 000 40 000 30 000 20 000
4 300 000 60 000 40 000 30 000
5 480 000 80 000 50 000 40 000
6 600 000 100 000 60 000 50 000
7 et plus 800 000 150 000 70 000 60 000
(a) Montants à majorer de 20 000 F par appareil individuel de climatisation ou par pièce
climatisée pour les installations centrales.
(b) Montants à majorer de 30 000 F pour les logements dotés d'une piscine.

Tableau 2 : Domesticité

Gardien, jardinier 50 000 F


Gens de maison (boy, majordome, etc.) 60 000 F
Cuisinier 90 000 F

Les avantages en nature ne figurant pas dans le barème ci-dessus seront retenus
dans l'assiette des impôts pour leur montant réel (CGI, Art 118-2è al., Note n°
0012/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011 in Doctrine fiscale 201119).

1.3.2. L'Avantage en Argent

Le Code du Travail et la Convention Collective Interprofessionnelle ne retiennent que les


seuls avantages en nature. Ils ne mentionnent pas les avantages en argent.

Par contre le Code général des impôts (Art 116 et 118) en fait mention et même nous
donne un exemple : "cotisations patronales versées par les employeurs à des
organismes de retraite et de prévoyance complémentaires" (CGI, Art 116-9).

Cas d’Application n° 11

Le Cabinet conseil GAMMA où vous êtes comptable, vous demande d’évaluer les avantages en
nature et en argent à prendre en compte dans le calcul du salaire des personnes ci-après :

Eléments Mr Georges FORMAN Mr TANOH Pierre Mlle Kouassi

Nationalité USA Ivoirienne Ivoirienne


Nature Expatrié Local Local
Contrat

19
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générales des
Impôts, Doctrine Fiscale, Note n° 0012/MEF/DGI-DLCD du 05 janvier 2011, Les Publications de
la DGI, Septembre 2011, p. 89
95
Situation Marié, 04 enfants Marié, 06 enfants Célibataire 01
Familiale enfant
Indemnité / / 75 000 F /
Logement mois

Villa 05 pièces meublées, Villa 7 pièces meublées,


climatisées ; Loyer mensuel : climatisées, propriété du
650 000 F Cabinet : Amortissement
annuel, 1 000 000 F ; Valeur
Charges mensuelles prises en locative annuelle,
compte par le Cabinet : 24 000 000 F

Avantages - Fact d’eau : 50 000 ; Charges mensuelles prises en


en Nature - Fact d’électricité : 150 000 compte par le Cabinet :
- Fact de téléphone : 200 000
- Salaire du Gardien : 45 000 - Fact d’eau : 75 000
- Salaire du Cuisinier : 125 000 - Fact d’électricité : 200 000 /
- Salaire du Boy : 50 000 - Fact Téléphone : 200 000

Suite Cas d’Application n ° 11

Eléments Mr Georges FORMAN Mr TANOH Pierre Mlle Kouassi

Suite - Cotisation Employeur à - Salaires : Cotisation


American Insurance * Gardien : 70 000 F Employeur à
Company : Assurance Décès : * bonne Cuisinière : 75 000 NSIA
150 000 F / mois * Boy : 50 000 Assurance
Avantages Décès :
en Nature - Cotisations mensuelles 50 000 F /
Employeur à NSIA mois ;
Assurance :
* Assurance Décès : 150 000
* Assurance Vie : 200 000

Avantage Cotisation Employeur à Cotisation Employeur à NSIA


en Argent American Insurance Corp.: Assurance : Retraite /
Retraite complémentaire : complémentaire : 150 000 F /
350 000 F / mois mois

N.B. : Le personnel domestique n’a pas le statut de salariés du Cabinet. Leurs rémunérations sont
assimilées à des charges liées au logement.

Corrigé Indicatif

FOREMAN TANOH KOUASSI

96
1. Avantage en Nature

- Villa 480 000 800 000


- Majoration Logement climatisation 100 000 140 000
- Mobilier 80 000 150 000
- Eau 40 000 60 000 /
- Electricité 50 000 70 000
- Téléphone 200 000 200 000
- Gardien 50 000 50 000
- Cuisinier 90 000 90 000
- Boy 60 000 60 000
- Assurance Décès 150 000 150 000 50 000
- Assurance Vie / 200 000 /

S / Total Avantage en nature 1 300 000 1 970 000 50 000

Suite Corrigé Indicatif

FOREMAN TANOH KOUASSI


S / Total Avantage en nature 1 300 000 1 970 000 50 000

2. Avantage en Argent

- Retraite Complémentaire 350 000 150 000 /

S / Total Avantage en argent 350 000 150 000 /

Totaux 1 650 000 2 120 000 50 000

1.3.3. La Prime d'Ancienneté

Par ancienneté, il faut entendre le temps pendant lequel le travailleur a été occupé de façon
continue par l'entreprise quel qu'ait été le lieu de son emploi.

La prime d’ancienneté rémunère la fidélité du salarié à l'entreprise. Elle est due après
deux années de présence dans l'entreprise. La prime d'ancienneté est fonction de
l'ancienneté.
- absence pour satisfaire à des obligations militaires ;
- absence pour suivre les stages professionnels organisés par l'employeur.

A. Assiette de la Prime

C'est le salaire minimum de la catégorie de classement et non le salaire réel du


travailleur. La prime d'ancienneté est dès lors uniforme pour les travailleurs d'une même
catégorie et ancienneté.

B. Taux
97
Les taux partent de 2 % à 25 %. L'article 2D 35 de l'ancien Code donne les exemples ci-
après :
- 5 % après 5 années de présence
- 10 % après 10 années de présence
- 15 % après 15 années de présence
------------------------------------------------
- 24 % après vingt-quatre (24) années de présence.
- 25 % après vingt-cinq (25) années de présence.
- 25 % après vingt-six (26) années de présence.
- 25 % après trente (30) années de présence.

Exemple n° 1: Mr N'goran Barnabas est à sa 8ème année de présence dans l'entreprise.


Son salaire catégoriel est de 90 000 F. Calculons sa prime d'ancienneté.

M. N'goran est dans sa 8ème année, autrement dit calculons sa prime


d'ancienneté après 7 années de présence. Prime d'ancienneté = 90 000 x
7 % = 6 300

Exemple n° 2 : Mr Mobio a 20 ans de service à l'Entreprise « Abidjan View ». Calculons sa


prime d'ancienneté sachant que son salaire réel est de 340 000 F, soit un
sursalaire de 180 000 F.

Prime d'ancienneté = (340 000 – 180 000 = 160 000) x 20 % = 32 000

1.3.4. La Prime de Fin d'Année « PFA » ou Gratification

La CCI fait obligation aux entreprises de verser une prime de fin d'année aux travailleurs.
Montant = 75 % du salaire minimum conventionnel de la catégorie du
travailleur ramené au prorata temporis pour les travailleurs qui sont recrutés,
licenciés (même pour faute lourde) ou qui démissionnent en cours d'année.

2. Les Eléments Non Constitutifs de Salaire ou Accessoires n'ayant


pas la Nature Juridique de Salaire

De façon approximative, ce sont des sommes versées par l’employeur au salarié lesquelles
ne sont pas la rémunération proprement dite du travail.

2.1. L’Indemnité de Transport


(CCI, Art 56)

- 25 000 F pour Abidjan correspondant relativement au prix du tarif de la carte


mensuelle de la SOTRA ;

- 21 000 F pour Bouaké et

- 17 000 F pour le reste du territoire.

98
2.2. Indemnité représentative de Frais de Déplacement
(CCI, Art 76)

C'est une indemnité forfaitaire compensatrice des frais de transport, de nourriture et


d'hébergement engagée par le travailleur appelé occasionnellement à exercer sa
profession hors du lieu de travail habituel (missions ponctuelles, tournées, etc.).

2.3. Les Primes

2.3.1. La Prime de Panier


(CCI, Art 54)

2.3.2. La Prime de Salissure


(CCI, Art 60)

2.3.3. La Prime d’Outillage


(CCI, Art 61)

2.3.4. La Prestation de Tenue de Travail


(CCI, Art 61)

3. Le Salaire Brut
(CGI, Art 118 ; Code du Travail 2015, Art 31.1)

Cas d’Application n°

Monsieur Koutouan Georges est un travailleur mensuel à l’Entreprise « Tout –Va-Bien ». Sa fiche de
rémunération et d’emploi s’articule comme suit :

FICHE D’EMPLOI ET DE REMUNERATION

1. Nationalité Ivoirienne
2. Situation Familiale Célibataire, 01 enfant
3. Position Chef Mécanicien
4. Salaire de base 350 000 F
5. Sursalaire 200 000 F
6. Ancienneté 5 ans 3 mois
7. Indemnité de transport 25 000 F

Calculons sa prime d’ancienneté et son salaire brut mensuel du mois de mars N.

Corrigé Indicatif

Prime d’ancienneté après 5 ans de présence = 350 000 x 5 % = 17 500


Salaire brut = 350 000 + 200 000 + 17 500 + 25 000 = 592 500

99
Chapitre 2. Les Impôts sur les Traitements et
Salaires
L’imposition des traitements & salaires, en raison de son impact social, fait l’objet de
beaucoup d’attention de la part de l’Administration. Cette imposition a subi d’importantes
réformes dont la dernière en date est le démantèlement du statut fiscal de chef de famille
reconnu à l’homme (LF p. 2013, Annx Fisc, Art 13).

Section 1. Les Impôts à la charge des Salariés ou Retenues


Fiscales
Les impôts à la charge des salariés sont retenus à la source par les employeurs. Ce sont :

- L’impôt sur salaire « IS » proprement dit ;

- La Contribution Nationale pour le développement économique, culturel et social de


la nation « CN » et

- L’impôt général sur le revenu « IGR ».

1. L'Impôt sur les Salaires « IS »

L’IS est un impôt annuel. Mais pour des raisons de commodité, il est acquitté par retenue
opérée par l’employeur au rythme mensuel des paiements des salaires, à charge pour
l’employeur de procéder à une régularisation annuelle des retenues en se conformant au
barème annuel des impôts sur salaires.

L’IS a pour assiette le Salaire Net Imposable. Aussi, la liquidation de l’IS passe-t-elle par 2
étapes préalables :

- la détermination du Salaire Brut Imposable « SBI » ;

- et la détermination du Salaire Net Imposable « SNI ».

Le salaire brut imposable est obtenu, en déduisant du salaire brut, les éléments du salaire
exonérés totalement ou partiellement d’impôt. Ce sont, notamment :

1) Les allocations spéciales (indemnité de responsabilité, prime de caisse, indemnité


de mission, etc.) destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi.
Ces allocations sont exonérées dans la limite de 10 % du salaire brut hors avantage
en nature ou en argent ;

2) Les indemnités de transport. Elles sont exonérées dans la limite de 25 000 F par
mois et par salarié quel que soit le lieu d’emploi sur le territoire national ;
100
3) Les allocations familiales, les allocations d’assistance à la famille, les majorations
de soldes ou les indemnités attribuées en considération de la situation ou des
charges de famille. Elles sont exonérées à 100 % d’impôt (CGI, Art 116-2°) ;

4) Etc. (Cf. manuel « Salaire, Impôts su salaire, Cotisations CNPS », Isnet-Editions


2015)

Le salaire net imposable est obtenu en appliquant au salaire brut imposable un


abattement de 20 %. Cet abattement est un forfait censé couvrir les frais professionnels
courants supportés par le salarié.

Salaire net imposable « SNI » = Salaire Brut Imposable - 20 % Salaire brut Imposable

Le salaire net imposable est à arrondir au millier de francs inférieurs.

Exemples : 121 250 ≈ 121 000 ; 135 999 ≈ 135 000 ; 180 595 ≈ 180 000.

L’impôt sur salaire « IS » est obtenu en appliquant au salaire net imposable le taux de
1,50 %. Par extrapolation mathématique, un taux de 1,20 % peut être appliqué au salaire
brut imposable.

Cas d’Application n°

Liquidons l’impôt sur salaire « IS » à partir des SBI et sa vérification à partir des SNI (compléter le
tableau) :

SBI 1 002 000 1 673 000


IS
SNI
IS
SNI arrondi
IS

Corrigé Indicatif

SBI 1 002 000 1 673 000


IS 1,2 % 12 024 20 076
SNI 801 600 1 338 400
IS 12 024 20 076
SNI arrondi 801 000 1 338 000
IS 1,5% 12 015 20 070

2. La Contribution Nationale « CN »

L’assiette de la CN est le salaire net imposable « SNI ». La CN est un impôt progressif.


Son taux est variable et s’applique à des tranches d’un même revenu.

101
Taux de la
Tranches du salaire net Opérations CN
imposable
Fraction SNI ≤ 50 000 50 000 – 0 = 50 000 0%
50 000 < Fraction SNI ≤ 130 000 130 000 – 50 000 = 80 000 1,50 %
130 000 < Fraction SNI ≤ 200 000 200 000 – 130 000 = 70 000 5%
Fraction SNI > 200 000 SNI – 200 000 = 10 %

Total des tranches imposées = SNI

Exemple 1: SNI = 120 000 F. Liquidons la CN.

Tranches du salaire net Opérations CN


imposable
Fraction SNI ≤ 50 000 50 000 – 0 = 50 000 0 % 50 000 = 0
50 000 < Fraction SNI ≤ 130 000 120 000 – 50 000 = 70 000 1,50 % 70 000 = 1
050

Total des tranches = 120 000 1 050

Exemple 2 : SNI = 280 000 F. Liquidons la CN

Tranches du salaire net Opérations CN


imposable
Fraction SNI ≤ 50 000 50 000 – 0 = 50 000 0 % 50 000 = 0
50 000 < Fraction SNI ≤ 130 000 130 000 – 50 000 = 80 000 1,50 % 80 000 = 1 200
130 000 < Fraction SNI ≤ 200 000 200 000 – 130 000 = 70 5 % 70 000 = 3 500
000
Fraction SNI > 200 000 280 000 – 200 000 = 80 000 10 % 80 000 = 8 000
Total des tranches = 280 12 700
000

Cas d’Application n°

Liquidons la CN due sur les salaires nets suivants. Compléter le tableau.

Abou Aké Ehui Fofana


SNI 801 600 140 000 48 000 75 000
SNI arrondi 801000
≤ 50 000 0
50 000 < SNI
≤ 130 000 1 200
130 000 <
SNI ≤200 000 3 500

SNI >200 000 60 100


CN 64 800

102
Corrigé Indicatif

Abou Aké Ehui Fofana


SNI 801 600 140 000 48 000 75 000
SNI arrondi 801000 140 000 48 000 75 000
≤ 50 000 0 0 0 0
50 000 < SNI
≤130 000 1 200 1 200 / 375
130 000 <
SNI ≤200 000 3 500 500 / /

SNI >200 000 60 100 / / /


CN 64 800 1 700 0 375

3. L’Impôt Général sur le Revenu « IGR »

Soit R la base de la retenue IGR, R s’obtient :

Salaire Net Imposable


(-) IS
(-) CN
------------------------------------------------------------------------
Différence (assiette de l’abattement IGR)
(-) Abattement (15 % différence)
-------------------------------------------------------------------------
= R = 85 % [(80 % salaire brut imposable) – (IS + CN)]

L’IGR tient compte du quotient familial « Q » exprimé par la division de R par le nombre de
parts « N ».

Le nombre de parts « N » à prendre en considération pour la division du revenu imposable


est fixé comme suit (CGI, Art 248) :

Situation et Charge de famille Nbre de Parts


Célibataire, divorcé ou veuf sans enfants à charge 1
Marié sans enfant à charge 2
Célibataire ou divorcé ayant 1 enfant à charge 2
Marié ou veuf ayant 1 enfant à charge 2,5
Célibataire ou divorcé ayant 2 enfants à charge 2,5
Marié ou veuf ayant 2 enfants à charge 3
Célibataire ou divorcé ayant 3 enfants à charge 3
Marié ou veuf ayant 3 enfants à charge 3,5
Célibataire ou divorcé ayant 4 enfants à charge 3,5
Plus une demi-part par enfant à charge en sus jusqu’à 5 parts (+ 0,5)
Enfant infirme même majeur 1

103
La puissance paternelle étant, désormais, accordée aux deux époux, chaque époux
bénéficiera donc du quotient familial lié au statut de marié et de chef de famille.

Exemple : Monsieur et Madame Mobio Paul, tous deux salariés, ont 3 enfants. Calculons
le nombre de parts de chacun des époux au regard de l’IGR.

Solution :

Nbre de parts de Mr Mobio = Nbre de parts de Mme Mobio = 3,5 parts

Les enfants sont pris en compte et chez le père et chez la mère.


.

BAREMES IGR DES SALAIRES

Barème IGR ANNUEL

Formule donnant le montant de l’IGR exigible à partir


du revenu net imposable dont le quotient par le nombre
Quotient Familial Q = R / N de parts est compris dans les limites indiquées à la
colonne précédente
Q ≤ 300 000 Néant
300 000 < Q ≤ 547 000 (R x 10 / 110) – (27 273 x N)
548 000 < Q ≤ 979 000 (R x 15 / 115) – (48 913 x N)
980 000 < Q ≤ 1 519 000 (R x 20 / 120) – (84 375 x N)
1 520 000 < Q ≤ 2 644 000 (R x 25 / 125) – (135 000 x N)
2 645 000 < Q ≤ 4 669 000 (R x 35 / 135) – (291 667 x N)
4 670 000 < Q ≤ 10 106 000 (R x 45 / 145) – (530 172 x N)
Q > 10 106 000 (R x 60 / 160) – (1 183 594 x N)

IGR MENSUEL

Formule donnant le montant de l’IGR exigible à partir


du revenu net imposable dont le quotient par le nombre
Quotient Familial Q = R / N de parts est compris dans les limites indiquées à la
colonne précédente
Q ≤ 25 000 Néant
25 000 < Q ≤ 45 583 (R x 10 / 110) – (2 273 x N)
45 584 < Q ≤ 81 583 (R x 15 / 115) – (4 076 x N)
81 584< Q ≤ 126 583 (R x 20 / 120) – (7 031 x N)
126 584 < Q ≤ 220 333 (R x 25 / 125) – (11 250 x N)
220 334 < Q ≤ 389 083 (R x 35 / 135) – (24 306 x N)
389 084 < Q ≤ 842 166 (R x 45 / 145) – (44 181 x N)
Q > 842 167 (R x 60 / 160) – (98 633 x N)

Exemple : Mme Diomandé est mariée, 3 enfants. Salaire brut mensuel, 250 000 F. Calculer
l’IGR dû par Mme Diomandé.
104
Solution :

SNI = 80 % 250 000 = 200 000


IS (-) 3 000
CN (-) 4 700
------------
192 300
Abattement de 15 % (-) 28 845
------------
R (revenu IGR) 163 455

Q = R / N = 163 455 / 3,5 = 46 701  45 584 < Q ≤ 81 583

IGR mensuel dû par Mme Diomandé = (163 455 x 15 / 115) – (4 076 x 3,5) = 7 054

Cas d’Application n°

Liquidons l’IGR dû. Complétons le tableau.

Konan Affoué Koné Yapi


SNI arrondi 140 000 180 000 48 000 75 000

Situation matrimoniale C M M C
Nombre d’enfants 2 3 1 4

IS 2100 2700 720 1125


CN 1700 3700 3125

Différence avant abattement 15 % 136200 173600 47280 70750

Abattement 15 % 20430 26040 7092 10612


R 115770 147560 40188
N
Q

Tranche
du Q
Poser l’opération de calcul de l’IGR
IGR dû

Section 2. Les Impôts à la charge de l’Employeur ou


Charges Fiscales Patronales

Les impôts à la charge des employeurs comprennent :

- La Contribution Employeur proprement dite;


105
- La Contribution Nationale « CN » pour le développement économique, culturel et social
de la nation;

- La Taxe d'Apprentissage ; et

- La Taxe Additionnelle à la Formation Professionnelle Continue.

La Contribution Employeur proprement est dite contribution de base. Les autres


contributions et taxes (CN, Taxe d’apprentissage, Taxe FPC) lui sont additionnelles.
L'assiette de ces contributions et taxes est le salaire net imposable. Mais la pratique
en entreprise et l’imprimé de déclaration des impôts sur salaires ayant adopté un taux
d’usage (taux réel diminué de l’abattement de 20 %), l’assiette de la contribution devient
alors le salaire brut imposable.

Exemples de taux d’usage :

Taux réel : 11,50 % Taux d’usage : 11,50 % - (20 % x 11,50 %) = 9, 20 %


Taux réel : 1, 50 % Taux d’usage : 1,50 % - (20 % x 1,50 %) =1, 20 %

Les rémunérations versées au personnel local sont exonérées de la contribution


employeur.

Tableau des taux d’usage et leur répartition

Personnel Personnel Budget


Contrat Local Contrat Expatrié Bénéficiaire
Contribution Employeur
proprement dite ou Néant 9 ,20 %
Contribution de base
Budget de
Contribution Nationale pour le 1,20 % 1,20 % l’Etat
Développement économique,
culturel et social de la nation
Total 1,20 % 10,40 %

Taxe d’Apprentissage 0,40 % 0,40 %


Fond BNI

Taxe à la FPC 1,20 % 1,20 %

Chapitre 3. Les Cotisations Sociales sur Salaires

Les prestations de la CNPS, dans le cadre du régime général, sont regroupées en trois (3)
branches distinctes:
106
- Branche « Prestations familiales » ;

- Branche « Accidents du Travail et Maladies professionnelles » et ;

- Branche « Retraite ».

L’Ordonnance du 11 janvier 2012 a porté l’âge de la retraite à 60 ans et la cotisation Retraite


à 14 % à partir de 2013.

Section 1. Les Cotisations Sociales à la Charge des


Salariés
Les salariés ne sont tenus qu’aux cotisations au titre du régime général de retraite. Ce
régime s’applique à tous les travailleurs des entreprises privées y compris les expatriés.

Le taux global (part salarié + part employeur) du régime de retraite est passé de 12 % en
2012 à 14 % à partir de 2013. Le taux global se répartit comme suit :

Taux Global 2012 : 12 % A partir de 2013 : 14 %


Part Salarié 5,40 % 6,30 %
Part Employeur 6,60 % 7,70 %

Pour le calcul de la retenue sociale, le salaire brut social mensuel soumis à


cotisation ou assiette mensuelle CNPS est plafonnée à 45 fois le SMIG mensuel
(60 000 F x 45), soit 2 700 000 francs (contre 1 647 315 F précédemment). Ce
rehaussement est intervenu à la suite de la revalorisation du SMIG de 2013.

Exemple :

Calculons la quote-part de cotisation de retraite des agents suivants pour l’année N :

Salariés Salaires bruts


Mamadou André Pierre 1 150 000
Bamba Yapi 125 000
Mobio Moussa Jacques 2 850 000

Solution :

Quote-part de retraite à la charge du salarié :

Salariés Assiettes CNPS et Calculs Retenues sociales Retraite


Mamadou André Pierre 1 150 000 x 6,30 % = 72 450
Bamba Yapi Romain 125 000 x 6,30 % = 7 875
Mobio Moussa Jacques 2 700 000 x 6,30 % = 170 100

Lorsque les retenues sociales calculées comportent des décimales, les montants sont
arrondis au franc voisin.
107
Section 2. Les Cotisations Sociales à la charge de
l’Employeur ou Charges Sociales Patronales
A la différence des salariés qui ne cotisent que pour le seul régime de retraite, les
employeurs, eux, sont tenus de cotiser pour les 3 régimes :

- Régime de Retraite,
- Régime des Prestations Familiales, et
- Régime des Accidents de Travail « AT » et Maladies Professionnelles.

La contribution patronale au régime général de retraite est de 7,70 % à partir de 2013. Ce


taux est appliqué au salaire brut social soumis à cotisation du salarié plafonné à
2 700 000 par mois (45 fois le SMIG mensuel) comme dans le cas de la retenue sociale.

Les cotisations au titre des prestations familiales et des accidents du travail sont assises
sur l'ensemble des salaires y compris les avantages en nature et indemnités diverses
versées par l'employeur à son personnel salarié. Le montant du salaire mensuel du
travailleur à prendre en considération pour base de calcul des cotisations est compris
entre le SMIG de 60 000 francs et un seuil plafond de 70 000 francs.

Cotisations Prestations Familiales = 5,75 % du salaire brut social mensuel compris entre
le SMIG (60 000 F) et 70 000F

Cotisations Accidents du Travail et Maladies Professionnelles = Taux de risque


d'accident x salaire brut mensuel compris entre
60 000 F et 70 000F.

Le taux de risque d'accident varie de 2 à 5 %, en fonction du risque encouru par le travailleur


en raison de l’activité de l’entreprise de l’employeur.

Exemple : Liquidons les charges sociales patronales mensuelles générées par l’emploi des
agents suivants pour l’année N :

Salariés Salaires bruts


Mamadou André Pierre 1 150 000
Bamba Yapi 125 000
Mobio Moussa Jacques 2 850 000

Taux AT = 4 %

Solution : Charges sociales patronales mensuelles en N

Assiettes ou Salaires bruts soumis à cotisations

108
Régime des Régime des
Salariés Régime de Prestations Accidents du Totaux
Retraite Familiales Travail
5,75 % 4%
- Mamadou 1 150 000 70 000 70 000
- Bamba 125 000 70 000 70 000
- Mobio 2 700 000 70 000 70 000
Total 3 975 000 210 000 210 000
Taux en N 7,70 % 5,75 % 4%
Cotisations dues
en N 306 075 12 075 8 400 326 550

Lorsque les cotisations sociales calculées comportent des décimales, les montants sont
arrondis au franc voisin.

Les Retenues Sociales au titre d’un mois et les Charges Sociales Patronales au titre dudit
mois sont à déclarer à la CNPS en renseignant un imprimé administratif dit Appel de
Cotisation Mensuel. (Voir l’imprimé d’Appel de Cotisation Mensuel en Annexe).

Chapitre 4. Le Salaire Net à Payer ou


Rémunération Nette Perçue
C’est le montant net perçu par le salarié ou la somme mise dans sa main lorsqu’il est payé
en espèces à la caisse ou la somme portée sur le chèque lorsqu’il est payé par chèque ou
la somme virée sur son compte lorsqu’il est payé par virement.

Le Salaire Net à Payer est le salaire brut monétaire (c‘est-à-dire le salaire brut hors
avantages en nature et avantages en argent), déduction faite :

- Des retenues fiscales ;

- Des retenues sociales pour le compte de la CNPS ;

- Des avances sur salaires (montant mensuel des remboursements de prêts). Elles
ne peuvent excéder la partie saisissable du salaire, égale environ au tiers du salaire
brut ;

- Des acomptes (partie du salaire mensuel payé par anticipation). Elle intervient en
milieu du mois à la demande du salarié. C’est une pratique qui tend à disparaître.
Les employeurs orientent leurs salariés vers la banque de domiciliation de leur
salaire ;

- Des retenues sur salaires opérées en exécution des décisions de justice (pension
du conjoint ou des enfants).

- Etc.

109
Cas d’Application n°

A partir des éléments de salaires des agents Mobio Narcisse et Coulibaly Pierre du mois de Juin (N),
Calculons leur salaires nets à virer sur leur compte domicilié à la BNI.

Nimba Coulibaly
Narcisse Pierre
Situation matrimoniale Marié, 5 enfants Célibataire, 1 enft
Avantage en nature logement / 440 000
Cotisation Employeur Retraite Compl. 50 000 75 000
Salaires Bruts 961 855 1 582 522
Retenues fiscales 98 411 287 858
Retenues sociales retraite (par hypothèse) 45 910 85 456
Remboursement Avance Scolarité 55 000 /
Remboursement Prêt immobilier 100 000 150 000
Pension alimentaire (décision du tribunal) / 50 000

Corrigé Indicatif

Nimba Coulibaly
Narcisse Pierre
Salaires Bruts 961 855 1 582 522
A déduire : Eléments non monétaires :
Avantage en nature logement / 440 000
Cotisation Employeur Retraite Complément 50 000 75 000
Rémunérations monétaire (Art 116-1°) 911 855 1 067 522
A déduire :
Retenues fiscales 98 411 287 858
Retenues sociales retraite 45 910 85 456
Remboursement Avance Scolarité 55 000 /
Remboursement Prêt immobilier 100 000 150 000
Pension alimentaire (décision du tribunal) / 50 000

Salaires nets à virer à la BNI 612 534 494 208

Chapitre 5. Les Obligations des Employeurs


L’employeur a des obligations vis-à-vis de la DGI, du FDFP et de la CNPS.

Section 1. Les Obligations de l’employeur vis-à-vis de la


DGI
L’employeur est tenu d’effectuer pour le compte du Trésor la retenue des impôts sur
salaires. Les retenues effectuées pendant le mois (m) par l’employeur seront reversées au
cours du mois suivant (mois : m+1) aux dates ci-après :

110
α. Au plus tard le 10 du mois (m+1) pour les entreprises soumises à un régime du
réel d’imposition ;

β. Pour les entreprises relevant de la Direction des Grandes Entreprises et des


Centres de Moyennes Entreprises les dates limites varient suivant la nature de
leur activité :

 au plus tard le 10 du mois (m+1) pour les entreprises industrielles et les


entreprises pétrolières et minières ;
 au plus tard le 15 du mois (m+1) pour les entreprises commerciales ;
 au plus tard le 20 du mois (m+1), pour les entreprises prestataires de
services.

Un imprimé administratif de déclaration des impôts sur salaires est à renseigner et joint au
chèque de paiement.

En fin d’année, l’employeur doit effectuer la déclaration individuelle des salaires (DISA)
accompagnée du complément de DISA. Cette déclaration permet une régularisation des
cotisations sociales en fin d’année. Cette déclaration doit être déposée :

- au plus tard le 30 Avril de l’année suivante pour les entreprises qui réalisent un
chiffre d’affaires de plus d’1 milliard de francs ;

- au plus tard le 30 Mai de l’année suivante pour les entreprises qui réalisent un
chiffre d’affaires n’excédant pas 1 milliard de francs.

Section 2. Obligations vis-à-vis du FDFP

Le FDFP est en charge de la gestion de la taxe d’apprentissage et de la taxe à la FPC.


L’employeur renseigne la partie de l’imprimé de déclaration des impôts sur salaire réservée
aux deux taxes ci-dessus et joint les chèques de paiement correspondants.

- Un chèque pour le montant de la Taxe d’Apprentissage due. Ce chèque est émis à l’ordre
du ″ FDFP Taxe d’Apprentissage ″ ;

- Un chèque pour la Taxe FPC à l’ordre du ″ FDFP Taxe à la FPC ″. Le montant du chèque
correspond au montant de la taxe à la FPC apparaissant sur l’imprimé de déclaration des
taxes sur salaires. La Taxe FPC apparait pour le taux de 0,6 %, c’est –à-dire la moitié de
son taux d’usage, et cela correspond au montant de la part de la taxe à la FPC à verser
au FDFP. La seconde moitié de la Taxe à la FPC est celle qui reste dans l’entreprise pour
le financement des besoins de formation du personnel de ladite entreprise.

Section 3. Obligations vis-à-vis de la CNPS


L’employeur est tenu, notamment :

111
- de précompter la contribution du salarié sur la rémunération ou le gain dudit salarié
lors de chaque paie ;

- de déclarer sur un imprimé CNPS titré Appel Cotisation les retenues sur salaires
opérées et les cotisations sociales patronales. La déclaration est mensuelle pour
les entreprises ayant plus de 20 salariés et trimestrielle pour les autres entreprises.
Elle intervient au plus tard le 15 du mois suivant.

Etude de cas n° 12 : Calcul Retenues fiscales et sociales, Charges


fiscales et sociales patronales et Salaire net à
payer: Société SAM Laitière

Monsieur LAJOIE, cadre expatrié exerçant les fonctions de Directeur Financier de la Société SAM
LAITIERE perçoit une rémunération mensuelle brute au taux horaire de 27 500 F. Ce taux horaire
tient compte de l’indemnité d’expatriation d’un montant mensuel de 1 907 000 francs. Sa fiche
technique correspondante de travail du mois de Mai (N) indique 136 heures pour le mois dont 16
heures accomplies les Jours Fériés Chômés Payés. Monsieur LAJOIE n’a dépassé 40h à aucune des
semaines du mois.

Il est logé par la société dans une villa de 5 pièces dont le loyer mensuel est de 450 000 F. Cette villa
entièrement meublée par la Société SAM pour un montant de 4 800 000 F, est équipée de 4
climatiseurs de 2 CV. Les factures bimestrielles de la CIE et SODECI réglées par la Société se
chiffrent en moyenne à 360 000 F. Pour ses frais de télécommunication professionnelle à domicile, le
salarié reçoit une prime forfaitaire mensuelle de 150 000 F. La SAM LAITIERE a mis à la disposition
de Monsieur LAJOIE un boy, un cuisinier et un gardien dont les salaires mensuels sont
respectivement de 70 000 F, 100 000 F et 50 000 F.

Monsieur LAJOIE qui vit avec sa femme et ses trois enfants invite constamment chez lui certains gros
clients de la société. Il perçoit, à cet effet, 375 000 F d'indemnité de représentation. En outre, il perçoit
une indemnité de 250 000 F destinée à couvrir ses frais de carburant de sa résidence située à Grand-
Bassam au siège de la société établi à Vridi. Les frais de scolarité et de cotisation pour la retraite
complémentaire pris en charge par la société conformément au contrat de travail, se sont élevés
respectivement à 400 000 F (pour solde des frais de l’année (N)) et à 180 000 F au titre du mois de
mai (N). La Famille LAJOIE part en congé annuel en France le 2 juin (N). Les billets d’avion ont coûté
6 500 000 F à la société, charge convenue dans le contrat de travail.

Travail à Faire :

1/ Déterminer les impôts sur salaires et les cotisations sociales de Mr LAJOIE ainsi que la
rémunération perçue (ne pas tenir compte des indemnités de congés payés) :
a) Evaluer les avantages en nature.
b) Calculer les impôts sur salaires et les cotisations sociales CNPS.
c) Calculer la rémunération nette perçue par LAJOIE.

2/ Déterminer les charges fiscales et les charges sociales patronales dues par l’employeur SAM
LAITIERE.

N.B. Taux accident de travail : 4 %

D'après BTS Comptabilité, session 1996


(Réaménagé et renforcé pour tenir compte de l'actualité fiscale).

112
Titre 5 : Les Impôts sur les Bénéfices
Les impôts sur les bénéfices appartiennent à la famille des impôts sur le revenu.

Dans le présent cours, nous étudierons les impôts cédulaires ci-après :

- L’Impôt Synthétique « IS » et la Taxe Forfaitaire des Petits Commerçants et Artisans


« TFPCA » (Chapitre 1)
- L’Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux « BIC », (Chapitre 2)
- L’Impôt sur les Bénéfices Non Commerciaux « BNC », (Chapitre 3)

Chapitre 1. L’Impôt Synthétique « IS » et la Taxe


Forfaitaire « TFPCA »

Depuis le 1er janvier 1994 (L F p. 1994), deux régimes d’imposition forfaitaire frappent le
petit commerce et l’artisanat :

- Le Régime de la Taxe Municipale ou Taxe Forfaitaire des Petits Commerçants et


Artisans, régime institué par l’Ordonnance n° 61-123 du 14 Avril 1961 et,

- Le Régime de l’Impôt Synthétique instauré par la Loi de Finances pour 1994 (CGI,
Art 72 à 84).

Section 1. La Taxe Forfaitaire des Petits Commerçants et


Artisans
La TFPCA est aussi appelée Taxe Municipale. Cette taxe est instituée par l’ordonnance
n°61-123 du 14 Avril 1961 et est entrée en vigueur depuis le 1 er janvier 1961. Cette
ordonnance a été modifiée et complétée par l’article 37 de l’annexe fiscale au budget 2011
notamment par une revalorisation du tarif de la 2ėme catégorie et par l’institution
d’obligations comptables.

Cette taxe forfaitaire est représentative de la contribution des patentes et des


licences (CGI, Art 280-19), des taxes municipales et des impôts sur salaire à la charge
des employeurs. Elle est perçue au profit des municipalités sur le territoire des communes
et au profit des départements en dehors des communes.

1. Personnes soumises à la TFPCA


(CGI, Art 75; Art 1, Annx Fisc, L F p. 1994)

113
Sont soumises à la TFPCA les personnes exerçant les petits métiers dans la rue, dans les
marchés ou les petits métiers ambulants, notamment :

- Vendeurs en étalage dans les rues et sur les marchés à l’exception des bouchers
chevillards, des vendeurs de pagnes, tissus et articles d’habillement ;

- Cordonniers, vulcanisateurs, réparateurs de véhicules à deux roues et


blanchisseurs, lorsqu’ils n’emploient aucun salarié et n’utilisent qu’un petit outillage
à main ;

- Coiffeurs dont le tarif de la coupe n’excède pas 500f ;

- Exploitants de moulins à maïs, ou à arachides ;

- Photographes sans local, réparateurs de montres sans employé ;

- Vendeurs de journaux et de café exerçant dans des installations sommaires ;

- Tailleurs ne possédant qu’une machine à coudre ;

- Etc.

2. Tarifs de la Taxe et Paiement

La tarification est fonction du classement catégoriel de l’activité et de la zone géographique


d’exercice de ladite activité.

- 1ère zone : District d’Abidjan limité aux 10 communes de la ville d’Abidjan

- 2ème zone : Reste du territoire national

La taxe est payable :

- Quotidiennement (jour par jour) pour les activités de la 1ère catégorie,

- Mensuellement (mois par mois) pour les activités des 2ème et 3ème catégories.

TABLEAU DES TARIFS DE LA TFPCA

Tarifs en francs
Catégories Activités Périodicité
Concernées Zone 1 Zone 2 de Paiement

Commerçants, artisans et façonniers exerçant leur profession en


Première étalage dans les rues et sur les marchés : Le
Catégorie
* Surface occupée ≤ 2 m2 300 150 Jour

* Surface occupée > 2 m2 500 200


Boulanger, cordonnier, vulcanisateur,
blanchisseur, réparateur de montres, 2 500 2 000
vendeur de journaux et café en kiosque
114
Deuxième Coiffeur, réparateur véhicule deux roues,
Catégorie tailleur, exploitants moulins à maïs ou à 2 000 1 500
arachides
Photographe sans local 1 500 1 000

T ≥ 4 millions de F mais < 5 millions 12 000 10 000


Deuxième T є [4, 5[
Catégorie Le
(instituée par
Budget 2011,
Annx Fisc, Art 37) Mois
T ≥ 3 millions de F mais < 4 millions 10 000 7 000
Commerçants en T є [3, 4[
gros, demi-gros
ou au détail dont
le montant des
transactions T T ≥ 2 millions de F mais < 3 millions 7 000 5 000
est : T є [2, 3[

Troisième
Catégorie Colporteurs 2 500 2 500

La perception de la taxe est effectuée par le receveur municipal dans les communes et
par le receveur des impôts en dehors du périmètre communal (précision apportée par
Budget 2010, Annx Fisc, Art 34-2°). Par ailleurs, la taxe recouvrée en dehors du périmètre
communal est reversée au département (Budget 2010, Annx Fisc, Art 34-3°).

Le paiement de la taxe quotidienne est constaté par la remise d’un ticket numéroté au
redevable.

Pour les taxes payables mensuellement, le premier paiement fait l’objet d’une délivrance
au redevable d’une formule spéciale. Le paiement mensuel est constaté par la remise de
timbres mobiles qui seront collés au verso de la formule.

Pour le paiement de la taxe des activités de la 3 ème catégorie, les redevables doivent se
faire délivrer leur formule spéciale dans le courant du mois de janvier.

3. Sanctions pour Refus de Paiement de la Taxe

En cas de refus de paiement de la taxe, les marchandises mises en vente ou les outils de
travail seront saisis et mis en fourrière. Si le redevable n’acquitte pas la taxe due dans le
délai de 30 jours, les biens saisis sont vendus et le produit de la vente affecté au paiement
de ladite taxe. L’excédent du produit après apurement de la taxe, des frais de vente et des
droits d’enregistrement sera versé au redevable.

4. Obligations comptables
(Art 9 bis Ord n° 61-123 du 15 avril 1961 issu Budget 2011, Annx Fisc, Art 37-2)

Les contribuables soumis à la TFPCA réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 2


millions sont tenus de noter chronologiquement leurs différentes opérations dans un cahier
de recettes et un cahier de dépenses. Par ailleurs, ils doivent conserver lesdits documents

115
pendant 3 ans et les présenter à toute réquisition des agents des collectivités locales ou
des services des impôts.

Section 2. L’Impôt Synthétique « IS »


(CGI, Art 72 à 84)

Le régime de l’impôt synthétique est établi par la LF p. 1994. Cet impôt est actuellement
libératoire de la patente (CGI, Art 280-19), de la TVA et de l’impôt sur les BIC (L.F. p. 2005,
Annx Fisc, Art 23). Le caractère libératoire, précédemment réservé en matière d’impôt sur
les bénéfices aux seuls BIC, a été étendu à l’impôt sur les BNC et à l’impôt sur les Bénéfices
Agricoles ″BA″ par l’article 2-3 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015. L’impôt synthétique
n’est pas libératoire de l’IGR.

1. Personnes Imposables
(CGI, Art 73 nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-4 & 6)

Les articles 2-4 et 2-6 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 ont apporté une profonde réforme
au champ d’application de l’impôt synthétique tant à la condition tenant à la forme juridique
de l’entreprise, à la nature de l’activité exercée qu’à celle liée au volume du chiffre
d’affaires :

- Condition tenant au volume du chiffre d’affaires : L’article 2-4 de l’annexe


fiscale à la L.F. p. 2015 uniformise le critère de chiffre d’affaires. Sont soumises au
régime de l’impôt synthétique les personnes physiques ou morales dont le chiffre
d’affaires annuel TTC est compris entre 5 et 50 millions de francs ;

- Condition tenant à la forme juridique de l’entreprise : Désormais le régime de


l’impôt synthétique est ouvert aux entreprises ″personne physique″ (exploitations
individuelles) et aux entreprises ″personne morale″ (sociétés) ;

- Condition tenant à la nature de l’activité exercée : L’article 2-6 de l’annexe


fiscale de la L.F. p. 2015 a supprimé l’exclusion du champ d’application de l’impôt
synthétique qui frappait les entreprises exerçant des activités non commerciales et
assimilées relevant de l’impôt BNC (professions libérales, titulaires de charges et
offices n’ayant pas la qualité de commerçants: professions médicales et
paramédicales, experts comptables, avocats, huissiers, commissaires-priseurs,
agents généraux et agents d’assurance, architectes, experts ingénieurs, etc.).
Désormais, ces professionnels peuvent être au régime de l’impôt synthétique si
leur CA TTC annuel est compris entre 5 et 50 millions.

2. Détermination du Chiffre d’Affaires


(CGI, Art 78)

L’article 78-1° du CGI stipule que les contribuables déclarent leur chiffre d’affaires. A cet
effet, ils sont tenus de renseigner au plus tard le 31 janvier de chaque année un imprimé
conforme au modèle prescrit par l’Administration et que le montant de l’IS dû au titre de
l’année en cours est fixé à partir des éléments contenus dans la déclaration.

116
Néanmoins, pour la fixation du chiffre d’affaires, la DGI, dans l’instruction du dossier,
appréciera, notamment :

- les chiffres d’affaires annuels antérieurs,

- la valeur locative des locaux,

- l’importance du matériel d’exploitation et du personnel utilisés,

- le montant des achats, des frais généraux, des stocks, des marges pratiquées,

- la nature de l’activité et de la clientèle,

- le taux de marge du secteur d’activité.

Pour les contribuables exerçant leur(s) activité(s) dans des établissements distincts,
chaque établissement constitue au regard de l’IS un foyer d’imposition séparé dès lors que
le chiffre d’affaires total réalisé au titre de l’ensemble des activités ne place pas de plein
droit le contribuable sous un régime réel d’imposition (CGI, Art 78-2°).

Exemple

L’exploitant Bamba est propriétaire d’une chaîne de boutiques d’articles de quincaillerie


reparties dans différents quartiers d’Abidjan, de Bouaké et de Korhogo. Pour l’année N, les
centres des impôts des différentes localités d’implantation des boutiques se sont accordés
avec les déclarations faites par le contribuable sur les chiffres d’affaires ci-après :

Lieux d’implantation des boutiques et Centres DGI CA TTC


Boutique de Cocody (Centre DGI Cocody) 20 000 000
Boutique d’Adjamé (Centre DGI Adjamé) 9 500 000
Boutique de Treichville (Centre DGI Treichville) 14 800 000
Boutique de Bouaké Koko 3 400 000
Boutique de Korhogo Commerce 2 000 000
CA TTC de l’ensemble des activités de Bamba 49 700 000

L’exploitant Bamba ne réalisant pas un chiffre d’affaires TTC excédant 50 millions de francs
pour l’ensemble de ses activités, Bamba va demeurer assujetti au régime de l’IS (CGI, Art
78-2°).

3. Tarif de l’Impôt Synthétique


(CGI, Art 77)

Le tarif de l’IS est établi par le CGI et varie par tranche de chiffre d’affaires.

Tarif Annuel de l’Impôt Synthétique en vigueur depuis Avril 2000

Montant de Montant de
Chiffre d’affaires l’impôt Chiffre d’affaires l’impôt

117
Jusqu’à 5 000 000] Néant De] 22 à 23 000 000] 1 883 700

De] 5 à 6 000 000] 491 400 De] 23 à 24 000 000] 1 965 600

De] 6 à 7 000 000] 573 300 De] 24 à 25 000 000] 2 047 500

De] 7 à 8 000 000] 655 200 De] 25 à 26 000 000] 2 129 400

De] 8 à 9 000 000] 737 100 De] 26 à 27 000 000] 2 211 300

De] 9 à 10 000 000] 819 000 De] 27 à 28 000 000] 2 293 200

De] 10 à 11000 000] 900 000 De] 28 à 29 000 000] 2 375 100

De] 11 à 12 000 000] 982 000 De] 29 à 30 000 000] 2 457 000

De] 12 à 13 000 000] 1 064 000 De] 30 à 32 000 000] 2 480 000

De] 13 à 14 000 000] 1 146 600 De] 32 à 34 000 000] 2 640 000

De] 14 à 15 000 000] 1 228 500 De] 34 à 36 000 000] 2 800 000

De] 15 à 16 000 000] 1 310 000 De] 36 à 38 000 000] 2 960 000
De] 16 à 17 000 000] 1 392 000 De] 38 à 40 000 000] 3 120 000

De] 17 à 18 000 000] 1 474 200 De] 40 à 42 000 000] 3 280 000

De] 18 à 19 000 000] 1 556 100 De] 42 à 44 000 000] 3 400 000

De] 19 à 20 000 000] 1 638 000 De] 44 à 46 000 000] 3 600 000

De] 20 à 21 000 000] 1 719 900 De] 46 à 48 000 000] 3 760 000

De] 21 à 22 000 000] 1 801 800 De] 48 à 50 000 000] 3 920 000

Pour les contribuables dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 15 000 000 de francs,
des coefficients particuliers sont appliqués au tarif ci-dessus :

- 0,5 lorsque le chiffre d’affaires ≤ 10 000 000 de francs

- 0,7 lorsque le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 15 000 000 de francs

4. Paiement de l’Impôt Synthétique


(CGI, Art 79 & 80)

L’impôt annuel exigible est payable en 12 versements mensuels égaux. Ces


versements sont effectués spontanément par le contribuable au centre DGI de la localité
de l’établissement au plus tard le 15 du mois suivant celui dû. Dans l’attente de l’IS annuel
dû au titre d’une année, le contribuable fait ses versements mensuels provisionnels sur la

118
base de l’impôt annuel précédent à charge pour lui de régulariser spontanément dès
liquidation de l’IS de ladite année.

Attention : Le Prélèvement à la source de 10 % sur les sommes mises en paiement par


le Trésor Public, l’Acompte d’Impôt sur le Revenu du Secteur Informel
« AIRSI » et le Prélèvement de 7,5 % sur les prestataires de services du
secteur informel ne sont pas imputables sur la cotisation d’IS (CGI, Art 78-
3°). 13 de l’annexe fiscale au Budget 2008.

Remarque : L’article 80 du CGI consent un régime de faveur aux adhérents des


centres de gestion agréés. La cotisation annuelle des adhérents est
réduite de moitié durant toute la période d’adhésion au centre. L’abattement
est remis en cause et est exigible si l’adhérent renonce pendant les 3
premières années à son adhésion au centre.

5. Option pour le Régime du Réel Simplifié


(CGI, Art 76 nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-6; CGI, Art 46)

Les assujettis à l’impôt synthétique disposent de la faculté d’opter pour le régime du réel
simplifié. Aussi, l’article 76 nouveau du CGI issu de l’article 2-6 de l’annexe fiscale à
la L.F. p. 2015 édicte-t-il que les contribuables relevant du régime de l’impôt
synthétique peuvent opter, avant le 1 er février de chaque année, pour le régime
simplifié ou pour leur assujettissement à l’impôt BNC lorsqu’ils exercent des
activités relevant dudit impôt. Ces activités sont listées à l’article 85 du CGI.

Nous retenons :

- Date limite de l’exercice de l’option : 1er Février de l’année

- Date d’effet de l’option : 1er janvier de l’année de l’option.(CGI, Art 76-2ème al.).

L’option n’est révocable qu’après 3 ans et sur autorisation expresse de la Direction


Générale des Impôts.

6. Obligations des Assujettis


(CGI, Art 82 à 84)

Les assujettis à l’impôt synthétique sont tenus à des obligations comptables et déclaratives.

6.1. Obligations comptables


(CGI, Art 82)

6.2. Obligation déclarative


(CGI, Art 82 bis)

119
6.3. Autres disposition
- Interdiction de facturer la TVA à leurs clients (CGI, Art 83) ;

- Obligation de se conformer pendant la première année aux prescriptions de la DGI


sur les obligations comptables et déclaratives du réel simplifié d’imposition (CGI,
Art 84) ;

7. Les Sanctions

Infractions Amendes et Pénalités

1. Pénalité de Recouvrement

Application de l’article 161-1e du Livre des Procédures


Fiscales « LPF » :

- Intérêt de 5% + 0,5% par mois ou fraction de mois


supplémentaire si non-paiement dans les délais
Retard dans le paiement légaux.

Exemple : Paiement le 2 Avril N du versement au titre


de janvier N :

. Droit en principal : 120 000F+ intérêt retard Février,


Mars et Avril

.Pénalité = 120 000 x (5%+ 0,5+ 0, 5%+ 0,5%)= 7800

Défaut de paiement (10 jours


après signification par le Saisie ou Fermeture de l’établissement 10 jours francs
receveur des impôts d’un après signification d’un commandement de payer.
commandement de payer) La saisie ou la fermeture est levée si paiement préalable
(CGI, Art 79-5e). Le délai a de droit dû en principal majoré des intérêts de retard
été ramené de 30 j à 10 j par (LPF, Art 161-1e), des frais de poursuite et d’une

Suite Tableau Sanctions

Infractions Amendes et Pénalités

Suite Défaut de paiement

120
par l’article 21 de l’annexe pénalité de 25 à 50% de l’impôt en principal, ou en cas
fiscale au budget 2006. de récidive 100% de cet impôt

2. Pénalité d’Assiette :

Amende de 100 000 francs, majorée de 10 000 francs


Non-dépôt ou Dépôt-hors par mois ou fraction de mois de retard supplémentaire.
délai des états financiers Passé le délai de 3 mois, l’amende est portée à
(après le 30 juin suivant la 200 000 francs, majorée de 20 000 francs par mois ou
date de clôture) fraction de mois de retard supplémentaire (LPF, Art 169
réaménagé par LF p. 2013, Annx Fisc, Art 17). Les 2
amendes sont cumulables.

3. Autre pénalité

Défaut de tenue de Livre Amende de 50 000F (CGI, Art 82)


Comptable

Chapitre 2. L’Impôt sur les Bénéfices Industriels


et Commerciaux « BIC »

Section 1. Règles Générales


Ces règles générales vont concerner :

- les obligations liées au début d’activité, à la cession et à la cessation d’entreprise,

- le champ d’application de l’impôt (entreprises imposables, territorialité de l’impôt),

- les redevables de l’impôt,

- et les différents régimes réels d’imposition des bénéfices.

1. Début d’Activité, Cessions et Cessation d’Entreprises


(CGI, Art 71)

L’article 71 du CGI stipule que toute personne qui entreprend une activité passible de
l’impôt sur les bénéfices doit faire la déclaration de son existence à la Direction
Générale des Impôts avant le commencement de son activité, sous peine d’une
amende de 1000 000 francs . Cette déclaration sera accompagnée pour les sociétés

121
d’une copie des statuts. Les sociétés anonymes joindront, outre les statuts, la
déclaration de souscription et de versement du capital.

Pour la cession ou cessation, la déclaration au service des impôts doit se faire dans le
délai de 10 jours.

Les sanctions ci-dessous sont prévues par le Livre de Procédures Fiscales


« LPF » :

Retard dans le paiement (somme non Intérêt de retard de 5 % + 0,5 % par mois
acquittée dans le délai légal) (LPF, Art ou fraction de mois supplémentaire. Ces
161-1°) taux sont doublés quand il s’agit d’impôts
retenus à la source pour le compte du
Trésor

Le montant des droits éludés est


passible de :

* Intérêt de retard (LPF, Art 161-1°) plus


Insuffisance de déclaration (LPF, Art 162- * Majoration de 15 % si le montant éludé est
1°) ≤ à 25 % des droits réellement dus ;
* Majoration portée à 30 % si montant éludé
> à 25 % des droits réellement dus ;
* 100 % de majoration en cas de
manœuvres frauduleuses.

Les droits afférents aux déclarations


souscrites hors délais légaux dans le cadre
d’une procédure de taxation d’office :

* Intérêt de retard (LPF, Art 161-1°), plus ;


Déclaration hors délai dans le cadre * majoration de 10 % portée à 50 % de
d’une procédure de taxation d’office (LPF, majoration si la situation n’a pas été
Art 163-1°) régularisée dans un délai de 30 jours
suivant une demande de l’administration

Les Droits ou suppléments de droits mis à


la charge des contribuables dans le cadre
d’une procédure de taxation d’office sont
passibles d’une majoration de 50 % (LPF,
Art 163-2°) ;

122
Dépôt hors délai des déclarations des
impôts BIC, BNC, BA accompagnées des
états financiers de l’exercice (dépôt après Amende de 200 000 francs si le retard
le 30 Avril pour les entreprises relevant de n’excède pas 1 mois. Cette amende est
la DGE ou des CME ou après le 30 Mai majorée de 50 000 francs par mois ou
pour les entreprises réalisant un CA < 1 fraction de mois de retard supplémentaire
Mrd, LPF, Art 169-1er al.; Additif Budget
2009, Annx Fisc, Art 38 ; L.F. p. 2015,
Annx Fisc, Art 12-1)

- Amende de 1 000 000 F majorée de


Non dépôt ou dépôt des états financiers 100 000 F par mois ou fraction de mois
de l’exercice après le 30 Avril pour les de retard supplémentaire ;
entreprises relevant de la DGE ou des - Passé un délai de 3 mois à compter de la
CME ou après le 30 Mai pour les date limite du dépôt (30 Avril / 30 Mai),
entreprises réalisant un CA < 1 Mrd (LPF, l’amende est portée à 2 000 000 F
Art 169-2ème al.; Additif Budget 2009, Annx majorée de 200 000 F par mois ou
Fisc, Art 38 ; L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art fraction de mois de retard. Cette amende
12-1) se cumule avec celle liée au dépôt hors
délai.

2. Entreprises Imposables
(CGI, Art 1 à 3)

L’article 1er du CGI stipule qu’il est établi un impôt annuel sur les bénéfices des professions
commerciales, industrielles et artisanales, sur les bénéfices des exploitations forestières ou
agricoles, etc.

Sont passibles de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux et agricoles,


en abrégé I-BIC et I-BA (CGI, Art 3), notamment :

- les Sociétés Anonymes « SA » et les Sociétés à Responsabilité Limitée « SARL »,


quel que soit leur objet (commercial, industriel, agricole, immobilier, non
commercial, etc.) (CGI, Art 3-1er al,) ;

- les Associés dans les Sociétés en Nom Collectif « SNC » et les Commandités dans
les Sociétés en Commandite Simple « SCS », chacun pour la part des bénéfices
sociaux correspondant à ses droits dans la société (CGI, Art 3-1è al. Additif Budget
2012, Annx Fisc, Art 10). Dans les SCS, l’impôt sur le surplus des bénéfices est
établi au nom de la société ;

- les Sociétés en Commandite Simple pour la part des bénéfices revenant aux
commanditaires ;

123
- Etc.

Certaines entreprises et organisations sont exclues, de façon permanente ou


temporaire du champ d’application de l’I-BIC ou de l’I-BA (Pour de plus amples
développements, se reporter au manuel de 2ème année).

A titre d’exemples, sont exemptés de l’I-BIC de façon permanente (CGI, Art 4) : Les
offices d’habitations économiques, les caisses de crédit agricole mutuel, les bénéfices
provenant des transports ferroviaires de la Régie du Chemin de Fer Abidjan-Niger, la caisse
Nationale de Prévoyance Sociale « CNPS ». Par contre, sont exemptés de façon
temporaire, les centres de gestion agréés pendant les 3 premières années de leur création,
(CGI, Art 6), les entreprises agréées au régime fiscal en faveur des grands investissements
dans l’habitat, les sociétés créées pour reprendre une entreprise en difficulté.

3. Territorialité de l’Impôt
(CGI, Art 2)

L’article 2 édicte : « L’impôt est dû, à raison des bénéfices réalisés en Côte d’Ivoire ». Sont
considérées comme effectuées ou exercées en Côte d’Ivoire, les opérations d’extraction
effectuées et les autres activités exercées dans la Zone Economique Exclusive
correspondant à une zone marine s’étendant à 200 miles.

Cette territorialité de l’impôt distrait des bénéfices passibles de l’impôt BIC ivoirien ceux
réalisés par une entreprise ivoirienne établie à l’Etranger.

Exemple :

La SARL Mobio & Frères, une PMI installée à Adjamé, vend ses produits au Burkina Faso
par le canal :

- d’une succursale installée à Bobo-Dioulasso (Hypothèse 1) ;

- d’une société filiale de droit Burkinabé installée à Ouagadougou (hypothèse 2).

Les bénéfices réalisés par la SARL Mobio de ses opérations au Burkina-Faso sont-ils
imposables à l’I-BIC en Côte d’Ivoire ?

Hypothèse 1 : Non. Les bénéfices réalisés par la SARL par le canal de sa succursale
Burkinabé ne sont pas imposables à l’I-BIC Ivoirien. La succursale n’est
pas une entité juridique distincte de la SARL Mobio & Frères. Il s’agit de la
même personne qui réalise des bénéfices à l’étranger. Par application de
l’article 2 du CGI, les bénéfices réalisés par la SARL par succursale
interposée échappe à l’I-BIC en Côte d’Ivoire. La DGI parle de
l’extraterritorialité fiscale des résultats des entreprises exploitées hors de

124
Côte d’Ivoire20. Symétriquement, les charges exposées par la maison mère
Mobio, par le biais de sa succursale, pour la réalisation desdits bénéfices
ne sont pas déductibles des bénéfices en Côte d’Ivoire.

Hypothèse 2 : Oui. Les bénéfices réalisés par la SARL par le canal de sa filiale Burkinabé
sont imposables en Côte d’Ivoire. La filiale est une entreprise juridiquement
distincte de sa maison mère Ivoirienne. En pareil cas, les opérations
s’analysent comme des revenus tirés des exportations, donc passibles de
l’I-BIC en Côte d’Ivoire.

4. Redevables de l’Impôt
(CGI, Art 63)

L’impôt sur les BIC est établi au nom :

- de l’exploitant pour l’ensemble de ses entreprises exploitées en Côte d’Ivoire au


siège de la direction de l’entreprise ;

- de la société dans les SA et les SARL quelque soit leur objet social ;

- des associés (dans les SNC) et des commandités (dans les SCS) chacun pour la
part des bénéfices sociaux correspondant à ses droits dans la société (CGI, Art 3-
1è al. Additif Budget 2012, Annx Fisc, Art 10). Les impositions comprises dans les
rôles au nom des associés demeurent, néanmoins des dettes sociales ;

- de la société pour la part des bénéfices revenant aux commanditaires dans les
SCS ;

- des membres du GIE (groupements d’intérêt économique). Chacun est


personnellement imposé pour sa part respective de bénéfices. C’est le régime des
sociétés de personnes ;

- du principal établissement en Côte d’Ivoire pour les sociétés de personnes, de


capitaux ou les sociétés mixtes dont le siège social est situé à l’étranger. Les
bénéfices imposables sont ceux résultant des opérations réalisées en Côte d’Ivoire.

Section 2. Les Régimes Réels d’Imposition des BIC et des


BA
Rappelons que les régimes d’imposition ont connu une profonde réforme introduite par la
LF p. 1994 laquelle reforme a été elle-même réaménagée par l’article 2 de l’annexe fiscale
à la L.F. p. 2015 par l’uniformisation du critère de chiffre d’affaires.

20
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générale des
Impôts, Doctrine Fiscale, Note n° 0006/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011, Les Publications
de la DGI, septembre 2011, p.59
125
L’article 2 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 a unifié les critères de chiffre d’affaires des
régimes d’imposition. Les critères particuliers de chiffre d’affaires (25 millions – 75 millions
de francs) applicables aux entreprises de prestations de services ont été supprimés.

Les entreprises, quel que soit leur objet (ventes de marchandises, fournitures de denrées
à consommer sur place ou à emporter, prestations de services), sont soumises au même
critère de chiffre d’affaires.

Régimes d’Imposition Critères de chiffres d’affaires TTC


Régime de l’impôt Synthétique 5 à 50 000 000 de francs
Régime du Réel Simplifié « RSI » 50 à 150 000 000 de francs
Régime du Réel Normal « RNI » Au-delà de 150 000 000 de francs

Les assujettis au RSI dont le CA TTC s’abaisse en dessous de 50 millions ou du RNI dont
le CA TTC s’abaisse en dessous de 150 millions, ne peuvent faire une option en « arrière »
que lorsque leur chiffre d’affaires est resté inférieur à 50 millions de francs ou 150 millions
pendant 3 exercices consécutifs.

Pour les entreprises qui commencent ou cessent leurs activités en cours d’année, le chiffre
d’affaires ci-dessus est ajusté au prorata du temps d’exploitation.

Par exemple pour une entreprises du RSI qui commence son activité le 1er avril, le chiffre
d’affaires de référence ou de classification sera 112,5 millions de francs, c’est-à-dire 150
000 000 x 9 / 12.

Section 3. Détermination des Bénéfices Imposables du RNI


(CGI, Art 13 à 33)

Selon l’article 14 du CGI, le bénéfice imposable est le bénéfice net déterminé d’après les
résultats d’ensemble des opérations de toute nature effectuées par les entreprises y
compris notamment, les cessions d’éléments quelconques de l’actif, soit en cours, soit en
fin d’exploitation.

Il s’agit donc du résultat dégagé à partir du compte de résultat par différence entre les
produits et les charges et la prise en compte du résultat de cession des actifs immobilisés.

Charges Produits

- Charges de toute nature 163 000 - Produits de toute nature 175 000

- VCN des immob. cédées 5 000 - Produits cession immob 8 000

Bénéfice Net 15 000 / /


Total 183 000 Total 183 000

126
La Fiscalité adopte le critère économique désormais retenu par la Comptabilité. Le
SYSCOA se référant à la norme IASC, affirme que le critère de prise en compte des charges
et des produits ne saurait être « l’engagement juridique » (créances acquises, dettes
certaines).

Le produit des activités ordinaires n’est comptabilisé que lorsqu’il est probable que les
avantages économiques associés à la transaction iront à l’entité. Quant aux charges, elles
sont rattachées aux périodes comptables au cours desquelles les avantages économiques
sont consommés. Le principe de rattachement des charges aux produits conduit à la
comptabilisation simultanée des charges et des produits résultant d’une même transaction
(Syscoa révisé 2015, p. 89).

Pour ce qui concerne l’enregistrement des opérations affectant le patrimoine de l’entreprise,


cet enregistrement se fera dans l’ordre de la date comptable des opérations (date
d’émission de la pièce comptable ou date de réception de la pièce d’origine externe),
SYSCOA, Art 17-4.

La section 3 sera subdivisée en points ci-après :

- le passage du résultat comptable au résultat fiscal (point 1.);

- l’étude analytique des charges (point 2.) ;

- l’étude analytique des produits (point3.) ;

- la déclaration des bénéfices et l’Impôt Minimum Forfaitaire (point 4.).

Suivra la Section 4. « Détermination des bénéfices imposables du Réel Simplifié


d’Imposition (RSI) »

1. Le Passage du Résultat Comptable au Résultat Fiscal


Dans les régimes réels d’imposition, le bénéfice imposable d’un exercice n’est pas un
bénéfice forfaitaire qui serait déterminé par exemple par application d’un taux au chiffre
d’affaires réalisé ou par le calcul d’une moyenne tirée de l’observation statistique des
bénéfices antérieurs, etc.

Le Bénéfice Imposable de l’exercice est un bénéfice réel c'est-à-dire un bénéfice déterminé


à partir des données enregistrées par la comptabilité auxquelles sont appliquées les règles
de la Fiscalité. Il s’agit donc d’un retraitement aux normes fiscales des données comptables.
Le résultat comptable va subir :

- des corrections « en plus » (les réintégrations),


- des corrections « en moins » (les déductions)
et ce, pour tenir compte des règles fiscales spécifiques à certaines charges ou à certains
produits. Ces règles fiscales sont décrites dans l’étude analytique des charges et des
produits.

127
2. Etude Analytique des Charges
Ce support de cours n’est qu’une synthèse conçue pour le présentiel. Il est très loin d’être
exhaustif. L’étudiant est fortement invité à se procurer du manuel de fiscalité de 1 ère Année
pour l’appoint.

Le bénéfice net (bénéfice imposable) est établi sous déduction de toutes charges
comprenant notamment (CGI, Art 18) :

- les frais généraux de toute nature, le loyer des immeubles dont l’entreprise est
locataire, les charges de personnel et de main-d’œuvre ;

- les indemnités de fonction allouées aux administrateurs ;

- les redevances de cession ou de concession de brevets, de licence d’exploitation,


etc. ;

- les intérêts servis aux comptes courants des associés ;

- les frais d’acquisition de biens d’équipement en remplacement de ceux détruits du


fait de la guerre ;

- les primes d’assurance versées à une compagnie d’assurance;

- les amortissements ;

- les impôts à la charge de l’entreprise à l’exception de l’impôt sur les BIC ;

- les provisions ;

- les dons et libéralités consentis ;

- etc.

La déductibilité de toutes ces charges comptables sera appréciée à l’aune des règles
fiscales d’ensemble et spécifiques qui leur sont appliquées. Nous allons passer en revue
ces règles.

2.1. Conditions Générales de Déduction des Charges


Une charge comptable est fiscalement déductible si elle satisfait aux cinq (5) conditions
générales ci-après :

Condition 1 : la charge doit se rattacher à la gestion de l’entreprise ou être exposée


dans l’intérêt de l’exploitation. Sont donc exclues les dépenses
personnelles, par exemple les voyages d’agrément.

Exemple :

128
Le comptable de l’Etablissement Walitiki a enregistré en charge la facture
de la croisière de noce de la fille de Mr Walitiki. La charge comptable est-
elle fiscalement déductible ? Non, car la charge n’est pas exposée pour
les besoins d’exploitation de l’entreprise.

Condition 2 : la charge doit être effective et être appuyée de justifications suffisantes.


Cette condition exclut la déduction des dépenses effectives non justifiées
de factures et des dépenses fictives justifiées par des factures
complaisantes.

Condition 3 : la charge doit se traduire par une diminution de l’actif net.

Exemples :

- Salaire payé au personnel : Le compte « Charge de personnel »,


compte de résultat, est débité par le crédit des comptes de
« Trésorerie », comptes de bilan. Cette opération entraîne uniquement
une diminution de comptes d’actif entraînant à son tour une diminution
de l’actif net. Le salaire payé est donc une charge déductible.

- Acquisition d’une machine-outil : Un compte d’immobilisation, compte


de bilan, est débité par le crédit d’un compte de Tiers, compte de bilan.
Cette opération qui constate l’entrée d’un bien dans le patrimoine de
l’entreprise n’entraîne pas une diminution de l’actif net. Cette dépense
n’est donc pas une charge déductible des bénéfices d’un exercice mais
une dépense d’investissement à déduire par étalement sur plusieurs
exercices sous forme d’amortissement.

Condition 4 : la charge doit être comptabilisée dans les livres de l’entreprise. Ce qui
exclut la déduction des charges non inscrites en comptabilité.

Condition 5 : la charge doit être engagée au cours de l’exercice.

2.2. Passage en Revue des Charges et leur déductibilité

Fiscalement
Nature de la charge comptable D : déductible
ND : Non déductible

Achats de marchandises et matières premières D


Achats (eau, électricité, fournitures de bureau non D
stockables, etc.)
Salaires du personnel D
Appointements de l’exploitant individuel ND
D
Salaire du conjoint de l’exploitant individuel si soumis aux cotisations
fiscales et sociales

129
Gratifications et Primes de Fin d’Année D
Indemnités pour congés payés D
Charges provisionnées de l’exercice pour congés ND
payés
Rémunérations versées aux associés-gérants des SNC
et des SCS ND
Rémunérations versées aux associés-gérants
personnes morales des SARL ND
Rémunérations versées aux gérants non associés D
D
Rémunération versée à l’associé unique dans les si soumis aux cotisations
SUARL fiscales et sociales
Rémunération versée à l’associé-gérant majoritaire de
SARL
Rémunération versée à l’associé-gérant minoritaire D
Rémunérations permanentes versées aux
administrateurs de SA exerçant des fonctions de D
direction (PDG, PCA, DG, DGA, Administrateur
Général Adjoint)
D
Rémunérations ponctuelles versées aux dans la limite de 3 000 000 de
administrateurs (indemnités de fonction appelées aussi francs par an et par
Jetons de présence) bénéficiaire
Rémunération versée à l’actionnaire unique personne
physique dans les SA D
Rémunération versée à l’associé-expatrié. Le fait qu’il D ou ND
soit associé ne lui confère plus le statut d’expatrié mais (Voir ci-dessus)
celui d’un associé.
Rémunération versée au salarié-expatrié D
Intérêts des sommes dues aux tiers non associés et
Intérêts des emprunts obligataires D
Intérêts versés par une succursale à sa maison mère
en rémunération des sommes prélevées par la maison ND
mère sur ses fonds propres et mises à la disposition de
la succursale

Intérêts de capital et dividendes versés aux associés ou ND


actionnaires de toute société
D
Si remboursement dans les 5
Intérêts servis aux associés en raison des sommes ans. Intérêt déductible
qu'ils laissent en compte courant « C/C » ou en compte plafonné au taux de la BCEAO
bloqué majoré de 3 points.

D
sous conditions :
* tenant à l’objet et au
Dons et libéralités : Versements d’espèces et dons bénéficiaire ;
d’ouvrages
130
* plafond : 2,5 % du CA annuel
et enveloppe globale de 200
millions ;
Plafond : 3 % du CA annuel et
enveloppe de 500 millions.
Primes des contrats d’assurance risques divers D
« ARD »
Primes des contrats volontaires d’assurance-vie
souscrite sur la tête du PDG au profit de l’entreprise ND
(placements d’excédent de trésorerie)
Primes des contrats obligatoires d’assurance-vie
souscrite sur la tête du PDG au profit de l’entreprise D
(placements d’excédent de trésorerie)

Primes représentatives de la participation de


l’employeur dans les contrats d’assurance-vie ou décès D
souscrits par le personnel
D Si le contrat d’assurance a
Primes des contrats d’indemnités de fin de carrière un caractère général et que
la société n’a pas la propriété
du capital
Impôts sur les bénéfices (BIC, BNC, BA) et l’IGR ND
Impôts fonciers, TVA, TOB, IRVM, etc. D
Amendes et pénalités quel qu’en soit leur nature ND
Loyers et charges locatives D
Loyers versés à titre de droit au bail (pas-de-porte ou
droit d’entrée) : prix d’acquisition d’un actif immobilisé ND
incorporel.
Loyers versés à titre de dépôt de garantie ou caution :
acquisition d’une immobilisation financière ND
Loyers prélevés par l’exploitant propriétaire des locaux ND
professionnels
Acquisitions de biens amortissables de valeur ≤ 300 000 D
F HT
D
si destinés à toute la clientèle
Coût des cadeaux d’entreprise (distribution d’articles et valeur par bénéficiaire ≤
publicitaires) 100 000 francs
Coût de production des cadeaux d’entreprise
(distribution d’échantillons ou de spécimens gratuits) D
D
valeur ≤ 100 000 F par
Autres cadeaux d’entreprise bénéficiaire
et par an
D
s’ils n’ont pas pour effet
Frais d’entretien et de réparation d'augmenter la valeur des

131
immeubles ou d'un matériel
inscrit au bilan
Honoraires de l’architecte, élément du coût de revient
de l’immobilisation ND
Frais d’acquisition d’immobilisation (droits
d’enregistrement, honoraires ou commissions, frais D
d’acte)
Frais accessoires d’achat (frais de transport, frais
d’assurance, frais d’emballage, frais de montage, etc.) ND
sont à comprendre dans le coût d’achat de
l’immobilisation
D
Mais plafonnées à
Redevances versées pour la cession ou concession de 5 % du chiffre d’affaires HT
droits de propriétés industrielles (licence d’exploitation, dans la limite de 20 % des
brevets d’invention, marques de fabrique, procédés de frais généraux de l’entreprise
fabrication, etc.) débitrice
Pertes réelles de change (et non pertes latentes
constatées par voie de provisions) D

Dotations aux amortissements calculées selon le mode


d’amortissement approprié et sur une base convenable D
(Voir le référentiel ci-dessous applicable au réel normal)
Provisions pour créances douteuses ou litigieuses
(provisions constituées client par client, provisions non D
forfaitaires ou statistiques)
Provisions statistiques ou forfaitaires pour créances
douteuses ou litigieuses constituées par les entreprises
concessionnaires de service public de l’eau, de D
l’électricité, de télécommunications et de téléphonie
titulaires d’une licence d’exploitation

Provisions pour dépréciation de stocks constituées pour


cause de cours du jour (valeur vénale) < au coût d’achat D
D
si baisse boursière et
Provisions pour dépréciation de titres de participation dépréciation de la valeur
économique du titre à la
clôture
D
si baisse boursière pour les
titres cotés ou une valeur
Provisions pour dépréciation de titres de placement probable de négociation
défavorable pour les titres
non cotés
Provisions pour garantie ou pour propre assureur ND
Provisions pour pertes de change ND

132
Provisions techniques des secteurs bancaires et
financiers et des assurances constituées conformément D
aux règles de la Commission Bancaire de l’UMOA ou du
Code CIMA

Référentiel des taux d’amortissement du Réel Normal d’Imposition

Matériel et outillage 10 à 20 %

Immeuble bâtis 5 %

Mobilier de bureau 10 %

Matériel de bureau 20 %

50 %

(CGI, Art 18-B-1°-4è issu de l’article 2 de l’annexe fiscale à


la LF p. 2004 modifié par Budget 2007, Annx Fisc, Art 8-1).

Cas Particulier du Cette même disposition adopte une certaine souplesse. En


Matériel Informatique et effet, les entreprises peuvent opter pour l’application du taux
des Logiciels pratiqué d’après les usages du secteur d’activité. Toutefois,
la période d’amortissement ne peut excéder 5 ans.

33 % porté à 50 % pour les véhicules de transport acquis


neufs au cours des années 2004 et 2005 par les entreprises
Véhicule automobile de transport public de voyageurs et de marchandises 21 (CGI,
Art 18-B-1°-4è al. issu de l’article 2 de l’annexe fiscale à la
LF p. 2004).

Licences d’exploitation Amortissables sur la durée d’utilisation totale ou à la durée


des entreprises de restant à courir pour les entreprises ayant acquis leur licence
téléphonie cellulaire postérieurement à leur début d’activité.
délivrées par l’Etat de En cas de paiement fractionné, le droit à amortissement naît
Côte d’Ivoire. à la date de paiement de l’acompte ou de l’avance. La durée
(CGI, Art 18-B-3° ; L.F. p. d’amortissement demeure toutefois égale à la durée
2002, AnnxFisc, Art 15) d’utilisation.

21
Un dispositif de faveur a été également prévu pour la TVA, pour l’Impôt Minimum Forfaitaire
BIC et pour la Patente. Pour la TVA, exonération des véhicules de transport acquis neufs jusqu’à
2010 (Voir Fascicule Niamba « Impôts & Taxes sur le Chiffre d’Affaires, Isnet-Editions 2010, p.
53).
133
Référentiel des taux d’amortissement du Réel Simplifié d’Imposition

Immobilisations amortissables Durée Taux


Frais d’établissement 2 ans 50 %
Construction à usage commercial, artisanal et agricole 20 ans 5%
Matériel de transport 3 ans 33,33 %
Matériel et Outillage 5 ans 20 %
Mobilier et Matériel de bureau 10 ans 10 %
Installations, Agencements et Aménagements 10 ans 10 %
Matériel informatique (Additif, LF p. 2002, Annx Fisc, Art 12) 2 ans 50 %

Les assujettis au réel simplifié d’imposition sont soumis, pour la détermination du résultat
fiscal, aux mêmes règles que les assujettis du réel normal d’imposition. Toutefois, les
contribuables du Réel Simplifié sont interdits de la pratique:

- des amortissements dégressifs et accélérés. Ils ne peuvent pratiquer que le mode


linéaire d’amortissements ;

- des amortissements sur les immeubles d’habitation ;

- des Amortissements Réputés Différés. Autrement dit tout déficit fiscal du réel simplifié
relève des déficits ordinaires de l’article 26 du CGI (déficits reportables sur les 5 exercices
suivants) ;

- et des provisions.

3. Etude Analytique des Produits et leur imposition


Le bénéfice net, assiette de l’impôt BIC, est le résultat dégagé à partir du compte de résultat
par différence entre les produits et les charges et la prise en compte du résultat de cession
des actifs immobilisés. Après la revue des charges, nous allons donc passer à la revue des
produits.

Fiscalement :
Nature du Produit comptable I : Imposable
NI : Non Imposable
Ventes ou Recettes (constituées par le prix des
marchandises vendues, des travaux effectués ou des I
services fournis diminués des réductions accordées
sur ventes)

134
Produits accessoires (produits autres que ceux
provenant de l’activité principale) I
Subvention d’exploitation (complément de prix) ou
d’équilibre (compensation de pertes) accordées par I
l’Etat
NI
Subvention d’investissement ou d’équipement l’année d’octroi
I
Subvention accordée par une société mère à sa filiale chez la filiale si déduite ou pas
ou abandon de créances chez la société mère

Intérêts des Créances (non commerciales), des NI


Dépôts à vue ou à terme, des Cautionnements, des pour 50 % de leur montant
Emprunts Non Obligataires et des Comptes Courants

Dividendes versés par les sociétés Non cotées à la NI


Bourse Régionale des Valeurs Mobilières « BRVM ». pour 50 % de leur montant
Dividendes régulièrement mis en paiement par les
sociétés cotées à la Bourse Régionale des Valeurs NI
Mobilières « BRVM » pour 90 % de leur montant

Intérêts et tous autres produits des emprunts


obligataires émis par l’Etat de Côte d'Ivoire ou par ses NI
démembrements (Départements, Communes, EPN) de pour 90 % de leur montant
portée limitée au territoire national

Intérêts et tous autres produits des emprunts NI


obligataires émis par les sociétés cotées à la BRVM pour 90 % de leur montant
Produits, lots et primes de remboursement payés aux
porteurs d'obligations émises en Côte d'Ivoire et NI
remboursables en 5 ans au moins pour 90 % de leur montant
Dividendes nets encaissés par les sociétés mères NI
provenant de leurs filiales pour 95 % de leur montant
Intérêts des bons de caisse ayant fait l’objet d’une
retenue à la source de 20 % (bons souscrits dans une NI
banque ou établissement financier ou de 25 % pour pour 100 % de leur montant
souscrits auprès d’autres organisations et entreprises)

Intérêts et produits de titres d’Etat émis sur l’espace NI


UEMOA par les Etats membres de l’UEMOA pour 100 % de leur montant

Dégrèvements sur des impôts antérieurement déduits I

135
Cas d’Application n° 16

Dans la comptabilité au 31/12/N de la société des Transports Routiers « Côte d'Ivoire


Profonde », les produits suivants ont été enregistrés :

Identifions les produits imposables ou non imposables à l'I-BIC. Mettre une croix à
l’intersection ligne / colonne. Colonne I (imposable) ; Colonne NI (non imposable)

Opérations Réponses à motiver


I NI

1. Vente des tickets passagers 500 000 000

2. Vente des tickets bagages 450 000 000

3. Les prestations de services des hôtels de la société


50 000 000

4. Les immeubles d'habitation appartenant à la


société et baillés à l'Etat 20 000 000

5. Les ventes des produits de la ferme pastorale


10 000 000

6. Au cours de l'exercice N, la société "Côte d'Ivoire


Profonde"
s'est vue allouée lors de la visite du chef de l'Etat
dans le
Grand Nord : Une subvention permettant à la société
de minorer ses prix pendant le séjour du chef de
l'Etat 40
000 000

7. Remise d'une dette par son fournisseur de cars dans


le cadre d'une campagne de promotion de cars DAF
15 000 000

8. Les produits financiers suivants ont été enregistrés :

- Intérêts de notre bon de caisse porté au crédit


de notre compte par la BNI (montant net du
prélèvement libératoire) 6 000 000

136
- Intérêts nets de nos comptes à terme portés au crédit
de notre compte par la Bridge Bank
15 000 000

- Dividendes versés par la société SIVOMAR dans


laquelle nous détenons 5 % du capital (non coté à la
bourse) 5 000 000

- Intérêts des obligations émises par le Trésor Ivoirien


sur l’espace UEMOA sous le contrôle de la BCEAO 1
500 000

- Dividendes versés par la SGBCI dans laquelle nous


détenons 0,25 % du capital. (La SGBCI est cotée à la
BRVM)
3 000 000

- Dividendes versés par notre filiale (au sens de l'art 22


du CGI) Société des Transports du Sud
1 000 000

- intérêts de l’emprunt obligataire émis par le Trésor


Ivoirien sur le territoire national
400 000

9. Avis de la DGI portant dégrèvement sur les impôts


de (N-1) :
Impôts BIC 400 000
Patentes 100 000

10. Gains de change sur créance en $


600 000

Corrigé Indicatif

Réponses à motiver
Opérations

I NI

137
X
1. Vente des tickets passagers 500 000 000, Activité /
principale de la société

X
2. Vente des tickets bagages 450000 000, Activité /
450 000 000 principale de la société

X
3. Les prestations de services des 50 000 000 Produits /
hôtels de la société 50 000 000 d’activité accessoire à
l’activité principale

X
4. Les immeubles d'habitation 20 000 000 Produits /
appartenant à la société et baillés d’activité accessoire à
à l'Etat 20 000 000 l’activité principale

X
5. Les ventes des produits de la 10 000 000 Produits /
ferme pastorale 10 000 000 d’activité accessoire à
l’activité principale

6. Au cours de l'exercice N, la X /
société "Côte d'Ivoire Profonde" 40 000 000 Subvention
s'est vue allouée lors de la visite d’exploitation
du chef de l'Etat dans le
Grand Nord : Une subvention
permettant à la société de
minorer ses prix pendant le
séjour du chef de l'Etat 40
000 000

7. Remise d'une dette par son X


fournisseur de cars dans le cadre 15 000 000. Mais non /
d'une campagne de promotion déductible chez le
de cars DAF fournisseur car acte
15 000 000 anormal de gestion

8. Les produits financiers suivants


ont été enregistrés :
X
- Intérêts de notre bon de caisse / Exonéré à 100%
porté au crédit 6 000 000 (CGI, Art 4-B-1°)

138
- Intérêts nets de nos comptes à X X
terme portés au crédit de notre à 50%, soit 7 500 000 à 50%, soit
compte par la Bridge Bank 15 (CGI, Art 21) 7 500 000 (CGI, Art
000 000 21)

- Dividendes versés par la société X


SIVOMAR dans laquelle nous à 50%, soit 2 500 000 X
détenons 5 % du capital (non coté (CGI, Art 21) à 50%, soit
à la bourse) 5 000 000 2 500 000 (CGI, Art
21)
- Intérêts des obligations émises par /
le Trésor Ivoirien sur l’espace X
UEMOA sous le contrôle de la à 100%, soit
BCEAO 1 500 000 (CGI, Art
1500 000 X 21-5°)
à 10%, soit 300 000
- Dividendes versés par la SGBCI (CGI, Art 21-1°)
dans laquelle nous détenons 0,25 X
% du capital. (La SGBCI est cotée à 90%, soit 2 700
à la BRVM) 3 000 000 X 000 (CGI, Art 21-1°)
à 5%, soit 50 000
- Dividendes versés par notre filiale (CGI, Art 21-5°)
(au sens de l'art 22 du CGI) X
Société des Transports du Sud X à 95%, soit 950
1 000 000 à 10%, soit 40 000 000(CGI, Art 21-5°)
(CGI, Art 21-2°)
- intérêts de l’emprunt obligataire X
émis par le Trésor Ivoirien sur le à 90%, soit 360 000
territoire national 400 000 (CGI, Art 21-2°)

9. Avis de dégrèvement (N-1) :

Impôts BIC 400 000 / X


NI car impôt non
déductible
Patentes 100 000
X /
car impôt déductible

10. Gains de change sur créance en X


$ 600 000 Produits accessoires /

4. La Déclaration des BIC


(CGI, Art 35 & ss)

139
4.1. Dates de Déclaration des Résultats

Il y a deux déclarations de résultats à faire à des dates différentes :

- La Déclaration du résultat fiscal ;


- La Déclaration du résultat comptable.

4.1.1. La Déclaration du résultat fiscal du Réel Normal

L’article 35 bis du CGI issu de l’article 12 de l’annexe fiscale au budget 2009, stipule que
les entreprises assujetties au régime du bénéfice réel normal sont tenues de déclarer au
service des impôts du lieu de leur activité, sur un imprimé conforme au modèle administratif
(Voir le modèle en annexe), le montant de leur bénéfice ou déficit au plus tard le 20
Avril de l’année suivant la date de clôture de leur exercice comptable ;

4.1.2. La déclaration du résultat comptable du Réel Normal

L’article 35 du CGI fait obligation aux assujettis du RNI de souscrire leur déclaration de
résultat selon le système normal. La date de déclaration des résultats est fonction du niveau
de chiffre d’affaires HT annuel réalisé par l’entreprise.

Ce critère de chiffre d’affaires sert de base d’affectation des entreprises à la Direction des
Grandes Entreprises « DGE » et aux Centres des Moyennes Entreprises de la Direction
Générale des Impôts. Ainsi, relèvent des Centres des Moyennes Entreprises « CME », les
contribuables des directions régionales des impôts d’Abidjan réalisant un CA HT annuel
compris entre 400 millions et 3 milliards (Arrêté n° 120 du 26 Mars 2014 du Ministre auprès
du 1er Ministre, chargé du Budget). La DGE, quant à elle, gère logiquement les entreprises
des directions régionales d’Abidjan réalisant plus de 3 milliards de CA HT annuel et les
grandes entreprises des autres régions du pays, c’est-à-dire celles réalisant plus d’1 milliard
de CA HT annuel.

La déclaration doit être produite (entendre le dépôt des états financiers doit être effectué 22)
:
* au plus tard le 30 avril suivant la date de clôture de l'exercice comptable, pour les
entreprises relevant de la DGE ou des CME (CGI, Art 35-2° aménagé par L F p. 2015,
Annx Fisc, Art 12-1) ;
* au plus tard le 30 mai suivant la date de clôture de l'exercice comptable, pour les
entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires de moins d'un milliard de francs.

4.2. Taux de l’impôt BIC


(CGI, Art 51-a & 64)
Les Taux de l’impôt BIC sont :

22
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générale des
Impôts, Doctrine fiscale 2011, Note n° 0305/MEF/DGI-DLCD/bl/cm/39-10 du 9 avril 2010, Les
Publications de la DGI, Septembre 2011, p.57
140
- 30 % pour les personnes morales du secteur des télécommunications, des technologies
de l’information et de la communication (Additif L.F. p. 2014, Annx Fisc, Art 26) ;

- 25 % pour les sociétés (SA, SARL, Bénéfices nets correspondant aux droits des
commanditaires dans les SCS, etc.) et les personnes physiques ayant opté pour le taux
des sociétés;

- 20 % pour les exploitants individuels;

- 12 % pour les Plus-values Nettes réalisées par les sociétés holdings à l’occasion de
cession de titres de participation détenus depuis au moins 2 ans.

Quel que soit le résultat fiscal de l’exercice, l’assujetti ne peut acquitter un impôt BIC
inférieur à l’impôt minimum forfaitaire « IMF ».

4.3. L’Impôt Minimum Forfaitaire « IMF » du Réel Normal


(CGI, Art 39 & 40)

4.3.1. Personnes soumises à l’IMF et les Exemptions

L’IMF frappe les personnes physiques ou morales soumises au RNI. Sont toutefois
exonérées d’IMF (CGI, Art 40) :
- Les entreprises nouvelles au titre de leur 1er exercice comptable ;
- Les entreprises soumises au régime du réel des BIC situées en zone de guerre et en
situation de déficit fiscal, exonérées d’IMF jusqu’au 31 décembre 2010 ;
- Les entreprises demeurées en activité en zone CNO en situation déficitaire, exonérées
d’IMF au titre des exercices 2011 à 2014.

L’IMF est exigible au titre d’un exercice lorsque l’I-BIC réel dudit exercice lui est inférieur.

Exemple :

IMF calculé au titre de l’exercice N : 2 500 000 F ; I-BIC réel de l’exercice N : 1 350 000 F
IMF > I-BIC  C’est l’IMF qui est exigible

4.3.2. Taux d’IMF

Les taux d'IMF pour les BIC du Réel Normal sont de:

- 0,5 % : Taux de droit commun réduit à :


- 0,10 % pour les entreprises de production, de transformation et de ventes de produits
pétroliers, pour les entreprises de production, de distribution d'eau et d'électricité
ainsi que pour les entreprises de distribution de gaz butane (Additif LF p. 2013,
Annx Fisc, Art 7-2°) ;
- 0,15% pour les établissements bancaires et financiers et les entreprises d'assurances et
de réassurance.

141
Quel que soit le taux d'IMF dont relève le contribuable, sa cotisation d'IMF au titre d'un
exercice est comprise entre un montant plancher de 3 000 000 F et un plafond de 35 000
000 F. Les seuils de l’IMF, précédemment de 2 000 000 et 30 000 000, ont été relevés à
3 000 000 et 35 000 000 par l’article 6 de l’annexe fiscale à la LF p. 2013.

Pour mémoire : le plafond de 35 000 000 de francs a été ramené exceptionnellement, en


raison de la crise militaro-politique, à 15 000 000 de francs pour les
exercices 2003 à 2010.

Cas Particuliers de seuils d’IMF :

Secteurs d’activités Seuils Mini Seuils Maxi observations


Seuil mini étendu aux
Stations-service, distributeurs de gaz
Distributeurs de gaz 500 000 35 000 000 par L.F. p. 2013, Annx
butane Fisc, Art 7-1°
Seuils valables
seulement pour les
exercices 2007 à
Etablissements hôteliers 1 500 000 10 000 000 2010. Retour aux
seuils de droit
commun pour les
exercices 2011 et
suivants.

Attention : Les personnes physiques ou morales qui bénéficient d’un régime d’exonération
totale ou partielle d’I-BIC sont exonérées dans les mêmes conditions de l’IMF
(CGI, Art 41).

4.3.3. Assiette de l’IMF


(CGI, Art 39-2°)

L'assiette de l’IMF-BIC du réel Normal d'un exercice est le chiffre d'affaires TTC dudit
exercice (CGI, Art 39-1°). Ce chiffre d'affaires s'entend de l'ensemble des recettes et
produits acquis dans le cadre de l'exercice de l'activité principale, des activités annexes et
accessoires ou de la gestion de l'actif commercial (loyers tirés des immeubles, revenus de
portefeuille titre, etc.) (CGI, Art 39-2°).

La Note n° 0008 / MEF / DGI-DLCD du 5 janvier 201123 indique que la circulaire


d’application de l’IMF n° 1773 / MEF / DGI du 15 juin 1994 exclut de l’assiette de l’IMF les
dividendes qui ont supporté l’IRVM. Mais cette exclusion des dividendes ne concerne
pas l’assiette IMF des sociétés holding car les dividendes constituent pour elles une
partie de leur chiffre d’affaires provenant de leur activité principale laquelle consiste à gérer
des participations, des portefeuilles de valeurs mobilières ou des actifs financiers. La Note

23
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générale des
Impôts, Doctrine fiscale 2011, Note n° 0008/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011, Les
Publications de la DGI, Septembre 2011, p. 67
142
susmentionnée précise qu’à titre de règle pratique, les produits financiers entrent dans
l’assiette de l’IMF dès lors que lesdits produits représentent plus de 25 % du total des
produits réalisés.

Pour le Cas Particulier des Exploitants de stations-service, concessionnaires,


distributeurs de boissons, exploitants de dépôts et sous dépôts de boissons, la
Note n° 0030/MEF/DGI-DLCD du 5 Janvier 201124 indique ce qui suit :

- En ce qui concerne les exploitants de stations-service

Le chiffre d’affaires à retenir n’est pas les recettes brutes réalisées à l’occasion
de la vente de produits pétroliers pour le compte des compagnies de distribution
(Total, Shell, Petro-Ivoire, Ivoir Oil, Petroci, etc.), mais les rémunérations ou
commissions de toute nature que les exploitants reçoivent desdites compagnies
auxquelles s’ajoutent le chiffre d’affaires réalisé par ces exploitants sur leurs
activités accessoires.

- En ce qui concerne les concessionnaires, distributeurs de boissons,


exploitants de dépôts et sous dépôts de boissons
Le chiffre d’affaires à retenir n’est pas les recettes brutes provenant de la vente
des boissons pour le compte des fournisseurs (Solibra, Pepsi, etc.), mais les
commissions, ristournes et autres frais de toute nature que les exploitants
reçoivent desdits fournisseurs auxquelles s’ajoutent le chiffre d’affaires réalisé par
ces exploitants sur leurs activités accessoires.

4.4. Calendrier de Paiement de l’impôt BIC ou de l’IMF

L’I-BIC ou l’IMF dû au titre d’un exercice est payable spontanément en 3 fractions égales,
au plus tard, aux dates ci-après (CGI, Art 42) :

- le 20 Avril,
- le 20 juin,
- et le 20 Septembre. L’impôt est payable obligatoirement par chèque pour les
entreprises relevant du régime réel d’imposition (LPF, Art 98).

Des développements sur le régime du réel normal et l’étude des BNC sont faits dans le
manuel de 2ème année.

24
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générale des
Impôts, Doctrine fiscale 2011, Note n° 0030/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011, Les
Publications de la DGI, Septembre 2011, p. 227
143
Cas d’Application n° 55

Au 31/12/N, la SA AZAKA a réalisé un chiffre d’affaires TTC de 982.160.000. Il a été relevé en


outre :

1- Au titre des produits :

1-1- Les dividendes nets provenant d’une filiale pour 52.867.410


1-2- Les intérêts nets de bon de caisse pour un montant net de 44.692.740
1-3- Des reprises sur charges provisionnées de 38.527.900
1-4- Des livraisons à soi-même d’immobilisations corporelles TTC d’un montant de 14.847.940
1-5- Des intérêts créditeurs bancaires de 6.276.740

2- Au titre des charges

2-1- Des charges de personnel de 345 000 000


2-2- Des intérêts versés à un administrateur pour des avances de 60.000.000 le 01/04/N et
90.000.000 le 01/10/N au taux de 15%.
2-3- Des indemnités de fonction (jetons de présence) à des administrateurs :
 2.600.000 à MOBILO
 3.700.000 à GNAGA
 1.500.000 à WILLY
 1.400.000 à ZOS
 2.500.000 à MOGLY
2-4- Don au stade d’Abidjan d’un montant de 23.300.000
2-5- Des amortissements annuels d’un montant de 63.750.000 calculés sur des matériels acquis le
12/04/N à 340.000.000 amortissable linéairement sur 5 ans.

Travail à Faire

Sachant que :

- Le capital de la S.A AZAKA est de 100.000.000 ;

- Le taux de BCEAO est de 9% ;

- La TVA et l’AIRSI sont au taux respectifs de 18% et de 5% ;

- Les stocks de marchandises au 01/01/N et au 31/12/N étaient respectivement de


38.942.460 et de 43.248.620 ;

- La SA AZAKA est inscrit dans un Centre des Impôts dépendant de la Direction régionale
des Impôts d’Abidjan-Sud ;

- Le chiffre d’affaires TTC déclaré n’est constitué que de ventes de marchandises.

144
1. En tenant compte des dispositions fiscales en vigueur, préciser le régime d’imposition de la S.A.
AZAKA et indiquer si cette entreprise entre dans les compétences de gestion du CME d’Abidjan-
Sud.
2. Déterminer le résultat comptable
3. Déterminer le résultat fiscal
4. Déterminer l’impôt à payer
5. Déterminer le résultat net à affecter

D’après BTS Finance Comptabilité 2000

Corrigé Indicatif

1. Régime d’imposition de la SA AZAKA et Centre des Moyennes Entreprises « CME »

L’article 2 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 a unifié les critères de chiffre d’affaires des régimes
d’imposition. Les critères particuliers de chiffre d’affaires (25 millions – 75 millions de francs)
applicables aux entreprises de prestations de services ont été supprimés. Les entreprises, quel que
soit leur objet (ventes de marchandises, fournitures de denrées à consommer sur place ou à emporter,
prestations de services), sont soumises au même critère de chiffre d’affaires.

Relèvent de l’impôt synthétique, les exploitants individuels ou les sociétés dont le chiffre d’affaires
TTC est compris entre 5 et 50 millions (CGI, Art 73 nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-4).
Quant au Réel Simplifié d’Imposition « RSI », il s’ouvre aux entreprises personnes physiques ou
morales dont le chiffre d’affaires annuel TTC est compris entre 50 et 150 millions de francs (CGI, Art
45-1° nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-2). Enfin, les entreprises réalisant un CA TTC annuel
excédant 150 millions de francs tombent dans le régime du Réel Normal d’Imposition (CGI, Art 34-
1° ; L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-1).

La SA AZAKA a réalisé un CA TTC de 958.160.000 supérieur à 150.000.000, la SA AZAKA est


assujettie au régime du réel normal d’imposition.

Par ailleurs, le CA HT annuel de AZAKA étant de 812 000 000 de francs, (c’est-à-dire 958 160 000 /
1,18), chiffre d’affaires HT annuel compris entre 400 millions et 3 milliards de francs, AZAKA rentre
dans les compétences du Centre des Moyennes Entreprises d’Abidjan-Sud (Arrêté n° 120 du 26
Mars 2014 du Ministre auprès du 1er Ministre chargé du Budget).

2. Détermination du Résultat Comptable

Charges Produits
Charges de Personnel 345 000 000 Chiffre d’affaires HT 812 000 000
Intérêts versé 10 125 0001 Dividendes nets reçus 52 867 410
Jetons de présence 11 700 000 Intérêt net bon de caisse 44 692 740
Dons octroyés 23 300 000 Reprises charges provis. 38 527 900
Dotations aux amort. 63 750 000 Production immobilisée 12 583 0003
Variation de stocks march. - 4 306 1602 Intérêts créditeurs bancair 6 276 740
Total 449 568 840 Total 966 947 790

Résultat comptable = 966 947 790 – 449 568 840 = 517 378 950

1. (60 000 000 x 15 % x 9 / 12) + (90 000 000 x 15 % x 3 / 12) = 10 125 000
145
2. Stock initial (38 942 460) – Stock final (43.248.620) = - 4 306 160
3. Production immobilisée (Livraison à s/m d’immob) HT = 14 847 940 / 1,18 = 12 583 000

3. Détermination du résultat fiscal

Opérations R (+) D (-)


Résultat comptable avant impôt 517 378 950 /

1. Charges

1.1. Jetons de présence 700 000 /


Les SA allouent à leurs administrateurs et dirigeants des
indemnités de fonction ou Jetons de présence. Ces jetons de
présence rémunèrent l'assiduité de l'Administrateur aux réunions
de Conseil d'Administration ou aux assemblées générales de
société. Leur déductibilité est plafonnée à 3 000 000 F par an et
par bénéficiaire (CGI, Art 18-A-4° ; Budget 2012, Annx Fisc, Art
11). Sur les 5 administrateurs, seul l’administrateur Gnaga a
perçu des jetons de présence de 3 700 000 francs excédant de
700 000 francs la quotité déductible. Les jetons de présence de
chacun des 4 autres sont totalement déductibles car en dessous
de 3 000 000 de francs. A réintégrer 700 000 francs.

1.2. Intérêts des C/C Associés 2 025 000 /


Intérêts déductibles sous la double limite suivante (CGI, Art 18-
A-6° ; L.F. p. 2006, Annx Fisc, Art1-9°) :
- Le remboursement desdites sommes doit intervenir dans les 5
ans de la mise à disposition et la société ne doit pas faire
l’objet d’une liquidation amiable ou de fait pendant cette
période ;
- Le taux maximum des intérêts déductibles est plafonné au taux
des avances de la BCEAO majoré de 3 points.
La condition que « le montant des avances en C/C ne doit pas
excéder pour l'ensemble des associés le montant du capital de la
société » a été supprimée par la LF p. 2006 et remplacée par la
condition « remboursement des sommes ».

Intérêts versés aux C/C 10 125 000


Intérêts déductibles 8 100 000
(60 M°x12 % x 9/12) + (90 M) x 12 % x 3/12)
----------------
Excédents comptables à réintégrer 2 025 000

1.3. Don au Stade d’ Abidjan 3 000 000 /


Dans le cadre de leur politique de promotion commerciale et
citoyenne, les entreprises sont amenées à entreprendre des
actions de parrainage (sponsoring) et de mécénat. Ces
opérations peuvent être effectuées

Suite 3. Détermination du résultat fiscal

146
Opérations R (+) D (-)

Suite 1.3. Don au Stade d’ Abidjan

sous diverses formes telles que le versement direct de sommes


d’argent, la prise en charge de dépenses, de mise à disposition
de personnel ou de matériels, le remboursement de frais, etc. Ces
dons sont déductibles s’ils sont faits, notamment, aux
associations sportives reconnues par le Ministre chargé des
Sports et désignées par arrêté conjoint du Ministre chargé des
Finances et du Ministre en charge des Sports. La déductibilité est
plafonnée à 2,5 % du chiffre d’affaires annuel HT et à 200 millions
de francs (CGI, Art 18-G ; Note n° 0069/MEF/DGI-DLCD du 5
janvier 201125).
Don versé au Stade d’Abidjan : 23 300 000
Plafond déductible : 2,5 % 812 M) = 20 300 000
-----------------
Excédent comptable à réintégrer 3 000 000

1.4. Dotations aux amortissements 14 846 666 /


Durée d’amort. en N= 19/30 mois + 8= 8,63 mois

Annuité fiscale en N = 48 903 334


(340 M° / 5) x (8,63 / 12)
Annuité comptabilisée = 63 750 000
------------------
Excédent comptable à réintégrer 14 846 666

2. Produits

2.1. Dividendes nets reçus de la filiale / 50 224 040


SA AZAKA ayant statut de société mère  Dividendes
exonérés à 95 % (CGI, Art 21-5)
95 % 52 867 410 = 50 224 040

2.2. Intérêts nets de bon de caisse / 44.692.740


Les intérêts des Bons de Caisse sont exonérés de 100
% de l’I-BIC:

- s’ils ont fait l’objet d’une retenue à la source de 20


% pour les bons de caisse souscrits auprès des
Banques et Etablissements financiers. Par ailleurs,
ce prélèvement est libératoire de tout autre impôt,
notamment l’impôt sur le revenu des créances et
l’IGR (CGI, Art 90-2èal.);

Suite 3. Détermination du résultat fiscal

25
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générales des
Impôts, Doctrine Fiscale, note n° 0069/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011, Les Publications de
la DGI, Septembre 2011, pp. 304-308
147
Opérations R (+) D (-)

Suite 2.2. Intérêts nets de bon de caisse

- s’ils ont fait l’objet d’une retenue à la source de 25


% pour ceux souscrits par les personnes morales
auprès d’autres organisations et entreprises (CGI,
Art 4-B-1°). Ce prélèvement est libératoire de l’impôt
sur le revenu des créances « IRC » (CGI, Art 225)
et de l’IGR (CGI, Art 246).

La retenue a été opérée puisque le texte parle d’intérêts


nets. Exonération à 100 %.

2.3. Reprises de charges provisionnées / /


La reprise est imposable par symétrie de la charge
déduite. Rien à faire au plan fiscal.

2.4. Production immobilisée / /


Livraison à s/m d’immobilisation  création de
richesse, imposable. Au plan fiscal, rien à faire.

2.5. Intérêts créditeurs bancaires / 3 138 370


Intérêts de créances non commerciales, revenu de
capitaux figurant à l’actif de l’entreprise. Exonération à
50 % (CGI, Art 21) : 50 % 6 276 740 = 3 138 370

Totaux 537 950 616 98 055 150

Bénéfice Fiscal 439 895 466

4. Détermination de l’impôt à payer

Pour le calcul de l’I-BIC réel, l’assiette est à arrondir au millier de francs inférieur (CGI, Art 64).
Bénéfice fiscal 439 895 616 francs arrondis à 439 895 000

I-BIC = 439 895 000 x 25% = 109 973 750 que nous comparons à l’IMF afin de déterminer lequel
est exigible. Il est évident ici, avant la liquidation de l’IMF, que c’est l’I-BIC qui est
exigible car il est supérieur au plafond de l’IMF (35 000 000). Mais nous allons calculer l’IMF pour le
principe.

L’IMF=0.5% CATTC = 0.5% x 958.160.000 = 4.790.000


I-BIC (109 973 750)  IMF (4 790 000)  I’I-BIC est exigible.

148
5. Détermination du résultat net à affecter

Résultat net à affecter = Résultat comptable – Impôt sur les bénéfices

Résultat comptable = 517 378 950


I-BIC = 109 973 750
--------------------
Résultat net à affecter 407 405 200

Etude de Cas n° 13 : Détermination du Résultat Fiscal : SA SOUTHIO

Les comptes de la société anonyme SOUTIOH, établie à Bouaké, se présente comme suit à la clôture
de l’année N :

1- Ventes de produits 850.000.000 HT


2- Autres produits : 38 970.000 HT
Dont :
Produits accessoires HT 10.000.000
Produits réalisés par la succursale du Mali 24 000 000
Revenu net de titre de placement non cotés en bourse
1.600.000
Revenu net de participations majoritaires dans une SA
Intérêts nets de bon de caisse souscrit dans une banque 1.000.000
Intérêt nets d’obligations de société remboursables dans 5 1.200.000
ans 1.170.000
3- Reprises de provisions : 7 326 000

Reprises de provision sans objet. Cette provision n’a pas été


constituée conformément à la règlementation 826.000
fiscale…………………………..
Reprises de provision pour congés payés constituées en (N- 6 500 000
1)…………………………..

4- Les achats de la période s’élèvent à : 210.000.000 HT

dont achat d’un matériel acquis le 02/05/N durée de vie 5 ans 2.000.000
(comptabilisée en 6056) à HT :

5- Frais de transport sur achats comptabilisés au compte 60152 : 8.200.000


6- Services extérieurs 14.560.000
Dont :
Honoraire versé à une personne non identifiée : 2.000.000
Prime d’assurance incendie 8.000.000
Prime d’assurance-vie souscrite sur la tête du PDG
4.560.000

Suite Les comptes de la société anonyme SOUTIOH à la clôture de l’année N :

149
7- Autres charges et pertes diverses : 100.000.000
Dont :
Indemnités de fonction de 5 administrateurs : 22.700.000
Indemnités de fonction du PDG et son adjoint : 16.800.000
Don en espèces au Village SOS : 12.000.000
Charges diverses de la succursale du Mali : 13 800.000

8- Frais de personnels 36.000.000 dont rémunération du personnels de la 6.000.000


succursale du Mali
9- Impôts et taxes 8.988.000
Dont :
Taxe spéciale d’équipement 400.000
Patente de l’exercice 2.500.000
Droits d’enregistrement lors de l’acquisition d’un immeuble
3.000.000
Intérêts de retard pour paiement tardif des impôts fonciers :
650.000
10- Frais financiers 10.450.000
Dont :
Intérêt de prêt bancaire contracté par le PDG : 920.000
Intérêt de compte courant associé 6.850.000

11- Dotations aux provisions et amortissements : 45.000.000


Dont :
Amortissement d’un immeuble d’habitation privée du PDG 7.200.000
Provision pour propre assureur 12.000.000
Provision pour congés payé de l’exercice 7.000.000

Autres informations :
- La variation du stock de produits finis au 31/12/N : 2.000.000
- Pour la succursale du Mali, elle est à son 2 ème exercice. L’entreprise compte utiliser les
avantages de l’article 20 du CGI.
- La somme déposée en compte courant associé s’élève à 20.500.000. Cette somme a
été déposée depuis le 25/06/N-1 et le taux de la BCEAO est de 7,5%
- Un poste d’administrateur a été vacant pendant 4 mois.

Travail à faire :

1- Déterminer le régime d’imposition de la SA SOUTIOH et indiquer si cette entreprise entre


dans les compétences de gestion de la Direction des Grandes Entreprises « DGE » ;
2- Déterminer le résultat comptable ;
3- Déterminer l’I/BIC, l’IMF et l’impôt dû au titre de l’exercice N ;
4- Donner les montants et indiquer les échéances de paiement.

D’après BTS Finance Comptabilité 2011

150
Section 4. Détermination des Bénéfices Imposables du RSI
des BIC
(CGI, Art 45 à 54)

Ce régime est introduit dans le droit fiscal ivoirien par la Loi de Finances pour la gestion
1994.

1. Personnes Imposables au RSI


(CGI, Art 45 nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-2)

Relèvent du bénéfice Réel Simplifié d’Imposition « RSI », les entreprises personnes


physiques ou morales dont le chiffre d’affaires annuel TTC est compris entre 50 et
150 millions de francs (CGI, Art 45-1° nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-2). Les
assujettis au RSI jouissent de la faculté d’opter pour le régime du réel normal d’imposition.
L’option est à exercer avant le 1er février de chaque année et prend effet à compter du 1 er
janvier de ladite année.

Les assujettis au RSI dont le CA TTC s’abaisse en dessous de 50 millions ne passent au


régime de l’impôt synthétique que lorsque leur chiffre d’affaires est resté inférieur à 50
millions de francs pendant 3 exercices consécutifs.

Le chiffre d’affaires limite est ajusté au prorata du temps d’exploitation pour les
contribuables qui commencent ou cessent leurs activités en cours d’année.

2. Déclaration et Détermination des Résultats


(CGI, Art 47, 48, 49 et 49 bis)

Les contribuables soumis au réel simplifié sont tenus de produire et déposer au


service d’assiette des Impôts de rattachement leurs états financiers annuels établis et
présentés selon le système allégé du droit comptable OHADA au plus tard le 30 mai
suivant la date de clôture de l'exercice comptable (CGI, Art 49 bis issu Budget 2010,
Annx Fisc, Art 15-3°). Ces états financiers doivent également être produits sur un support
électronique (Additif L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 7-2).

Quant à la déclaration du résultat fiscal d’un exercice, elle est faite au plus tard le 20
Avril de l’année suivante au service des Impôts du lieu d’exercice de l’activité. La
déclaration est faite sur un imprimé conforme au modèle administratif.

L’article 48 du CGI déclare que le résultat fiscal du RSI est déterminé selon les règles
fiscales applicables au régime du réel Normal. Toutefois, il interdit aux contribuables
soumis au Réel Simplifié de pratiquer:

- Les amortissements dégressifs et accélérés. Ils ne peuvent pratiquer que le mode


linéaire d’amortissements selon le référentiel ci-dessous ;

- Les provisions ;

151
- Les Amortissements Réputés Différés. Autrement dit tout déficit fiscal du réel simplifié
relève des déficits ordinaires de l’article 26 du CGI (déficits reportables sur les 5 exercices
suivants).

L’article 48 du CGI fournit le référentiel ci-après pour la pratique des amortissements par
les assujettis du réel simplifié d’imposition (LF p. 1994, Annx Fisc, Art 3) :

Immobilisations amortissables Durée Taux


Construction à usage commercial, artisanal et agricole 20 ans 5%
Matériel de transport 3 ans 33,33 %
Matériel et Outillage 5 ans 20 %
Mobilier et Matériel de bureau 10 ans 10 %
Installations, Agencements et Aménagements 10 ans 10 %
Matériel informatique (Additif, LF p. 2002, Annx Fisc, Art 12) 2 ans 50 %

A la lecture du tableau, nous constatons que les constructions à usage d'habitation sont
exclues du bénéfice de l'amortissement.

Le bénéfice net, assiette de l’I-BIC, est arrondi à la centaine de francs inférieure (CGI, Art
51-a).

3. Liquidation et Paiement de l’impôt


(CGI, Art 51 & 52)

3.1. Taux de l’impôt BIC


(CGI, Art 51-a)

Les taux du RSI sont identiques à ceux du RNI :


- Taux de 25 % pour les personnes morales porté à 30 % pour les personnes morales du
secteur des télécommunications, des technologies de l’information et de la
communication (Additif L.F. p. 2014, Annx Fisc, Art 26) ;
- Taux de 20 % pour les personnes physiques.

3.2. Calendrier de Paiement de l’impôt BIC


(CGI, Art 52)

L’article 52 du CGI stipule que l’I-BIC ou l’Impôt Minimum Forfaitaire « IMF » exigible, au
titre des exercices ouverts après le 31 décembre 2003, est payable spontanément,
chaque année, en trois (3) fractions égales au plus tard :
- le 20 Avril,
- le 20 juin,
- et le 20 Septembre.

3.3. L’Impôt Minimum Forfaitaire « IMF » du Réel Simplifié


(CGI, Art 53 & 54)

152
L’IMF constitue le minimum d’I-BIC à payer quel que soit le résultat réel. L’IMF est exigible
au titre d’un exercice lorsque le montant de l’impôt BIC dudit exercice lui est inférieur (CGI,
Art 53-1°). La cotisation d’IMF ne peut être inférieure à 400 000 francs constituant le
minimum de perception (L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 6-1). La question du minimum
d’IMF du RSI avait été introduite par l’article 6 de l’annexe à la L.F. p. 2014. Ce minimum
avait été fixé à 500 000 francs. C’est ce minimum qui a été ramené à 400 000 francs par la
L.F. p. 2015.

L'assiette de l’IMF-BIC du réel Simplifié est identique à celle de l’IMF du réel normal.
L’assiette d'un exercice est le chiffre d'affaires TTC dudit exercice. Ce chiffre d'affaires
s'entend de l'ensemble des recettes et produits acquis dans le cadre de l'exercice de
l'activité principale, des activités annexes et accessoires ou de la gestion de l'actif
commercial (loyers tirés des immeubles, revenus de portefeuille titre, etc.).

Un taux unique de 2 % pour l'IMF des BIC du Réel Simplifié. Ce taux est réduit à 1 %
pour les établissements hôteliers et ce, pour les exercices de 2007 à 2010 (Budget 2008,
Annx Fisc, Art 32).

Sont exonérées d'IMF du RSI à l’instar des entreprises du RNI des BIC :

- les entreprises nouvelles pour leur 1er exercice comptable (CGI, Art 54).
- les entreprises du réel simplifié installées en zone de guerre et en situation de déficit et
ce, pour les exercices 2002, 2003, 2004 et 2005 (CGI, Art 53-5°). Cette exonération a été
prorogée jusqu’à l’exercice clos au 31 décembre 2010 (Ord n° 2007-675 portant Budget
2008, Annx Fisc, Art 7).
- les entreprises demeurées en activité en zone CNO et en situation déficitaire, exonérées
d’IMF au titre des exercices 2011 à 2014 (CGI, Art 53-5°).

Etude de Cas n° 14 : Détermination du résultat fiscal du Réel


Simplifié, Liquidation de l’I-BIC et de l’IMF :
Exploitant individuel Mobio

Mr Mobio exploite une entreprise industrielle d'impression de tissus en zone industrielle de Koumassi.
Son capital personnel est de 25 000 000 F.

Au 31/12/N, l'entreprise Mobio a réalisé un bénéfice comptable avant impôt BIC de 2 500 000 F. Le
chiffre d'affaires TTC de l'exercice N s'est élevé à 95 000 000 F CFA.

Pour l'exercice N, le comptable a enregistré en charges ou en produits, entre autres, les opérations
suivantes :

1.) Pénalités pour dépôt hors délai de la déclaration de TVA de Novembre N : 18 000
2.) Majoration pour paiement tardif de la patente : 16 000 F.
3.) Provision pour garantie (l'entreprise reprenant les tissus restitués par les clients pour défaut de
fabrication) constituée au 31/12/N : 2 500 000
4.) Provision pour créances douteuses portant sur le client Belles Dames: 4 000 000
5) Les charges de personnel comprennent :
- Rémunération de Mr Mobio 3 000 000

153
- Rémunération de Mme Mobio, secrétaire employée à temps plein, déclarée à la CNPS et au
Centre des impôts, 2 200 000
- Autres employés 5 000 000
6.) Parmi les amortissements comptabilisés figurent :
a) L'annuité d'amortissement du matériel et outillages acquis neuf le 1e janvier N à HT 8 000 000.
Durée probable de vie : 5 ans. Annuité comptabilisée en N, 3 200 000
b) L'annuité d'amortissement du matériel de bureau acquis neuf le 1er janvier (N-4) à HT 6 000
000. Durée probable de vie : 10 ans, Annuité comptabilisée en N, 600 000.
c) L'annuité comptable du véhicule de tourisme de 9 CV acquis neuf le 1er janvier (N-1) à TTC
17 700 000 F, durée probable de vie : 3 ans, annuité N : 5 900 000.
7.) Parmi les produits comptabilisés, nous relevons :
Produits de cession d'immobilisations dégageant une plus-value de cession de 500 000F.

Travail à faire :

1.) Identifier les éléments caractéristiques de l’appartenance au régime réel simplifié des BIC de
l'entreprise Mobio.

2.) Déterminer l'assiette BIC compte tenu des règles fiscales applicables à son régime du réel simplifié
d'imposition et liquider l'impôt BIC de l'exercice N.

3.) Comparer l’I-BIC de l’exercice avec l'IMF dû au titre dudit exercice. Préciser les échéances légales
des versements de l’impôt exigible au titre de l’exercice N.

Chapitre 3. L’Impôt sur les Bénéfices Non


Commerciaux « BNC »
Les bénéfices réalisés par les professions libérales et assimilées sont imposables à l’Impôt
sur les Bénéfices Non Commerciaux « I-BNC » lorsqu’elles n’exercent pas leur activité sous
la forme juridique d’une société de capitaux (SA, SARL).

Exemples :

Un Cabinet d’expert-comptable exerce son activité :

Hypothèse 1 : sous la forme d’une entreprise individuelle  les bénéfices réalisés seront
imposés dans la catégorie des BNC ;

Hypothèse 2 : sous la forme d’une société de capitaux (SA, SARL)  les bénéfices réalisés
seront imposés dans la catégorie des BIC par application de l’article 3 du
CGI.

Section 1. Champ d’Application

Entrent dans le champ de l'impôt BNC:

154
1. Les bénéfices des professions libérales et des titulaires de charges
et offices n’ayant pas la qualité de commerçant
(CGI, Art 85-1°)

La Note n° 0022/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 201126 indique que ces bénéfices s’entendent


de ceux réalisés dans le cadre d’une pratique individuelle, personnelle et indépendante
de la profession. La Note définit les professions libérales comme celles où l’activité
intellectuelle est prépondérante et qui consistent en la pratique personnelle d’une science
ou d’un art en toute indépendance.

Sont imposables dans la catégorie des BNC, les bénéfices réalisés, notamment, par les
professions ci-après :

- Les professions médicales et paramédicales ;


- Les professions juridiques et comptables (experts comptables, comptables agréés,
avocats, huissiers, commissaires-priseurs, etc.) ;
- les professions techniques (agents généraux et agents d’assurance, architectes,
urbanistes, métreurs, géomètres, chimistes, experts ingénieurs, etc.) ;
- Les professions artistiques et littéraires (artistes peintres, artistes plasticiens, sculpteurs,
écrivains, compositeurs, décorateurs, etc.).

Attention : Les bénéfices des professions libérales ci-après sont soumis à l’I-BIC
(Note n° 0022/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011) :

- Les professions libérales exercées dans le cadre d’une société de capitaux (SA, SARL)
(CGI, Art 3) ;

- Les pharmaciens d’officine, profession à caractère libéral, mais se livrant à des opérations
d’achat-revente qui sont des actes de commerce par nature ;

- Les cabinets de formation professionnelle malgré le caractère prépondérant de l’activité


intellectuelle ;

- Les bénéfices ou revenus non commerciaux accessoires à une activité soumise à l’I-BIC
sont assimilés à des BIC par application de la théorie de l’accessoire suit le principal (CGI,
Art 106). Exemple : les honoraires de consultation d’un pharmacien d’officine. Le contraire
est également vrai pour les BNC.

- Lorsque le contribuable exerce une activité non commerciale juxtaposée avec une activité
passible de l’I-BIC sans liens directs mais ne tient pas deux comptabilités distinctes, il est
d’office imposable dans la catégorie des BIC pour l’ensemble de ses revenus.

26
République de Côte d’Ivoire, Ministère de l’Economie et des Finances, Direction Générale des
Impôts, Doctrine fiscale 2011, Note n° 0022/MEF/DGI-DLCD du 5 janvier 2011, Les
Publications de la DGI, Septembre 2011, p. 75
155
2. Les Revenus tirés d’occupations, d’exploitations lucratives et
sources de profit ne se rattachant pas à une catégorie de bénéfices
ou revenus
(CGI, Art 85-1°)

Ce sont, notamment :

- Les droits d’auteurs ;

- les produits de la propriété intellectuelle.

- les revenus ou bénéfices réalisés ne se rattachant pas à une catégorie donnée de revenus
tels que les bénéfices réalisés par les non-résidents (entendre les personnes et sociétés
n’ayant pas d’installations professionnelles en Côte d’Ivoire). Ces non-résidents sont
expressément imposés à l’I-BNC par l’article 92-1°-a du CGI, à défaut d’être soumis à
l’impôt BIC qui, lui, ne frappe que les bénéfices réalisés par des entreprises installées en
Côte d’Ivoire.

Remarque : Lorsque le contribuable exerce concurremment au sein d’une même


entreprise, une profession passible de l’I-BIC et une profession soumise à l’I-
BNC, chaque catégorie de revenu est imposable dans la cédule dont il relève
(CGI, Art 107).

Exemple : Maitre Aké Jules, avocat à la cour, exploite une Etude et un Cabinet de formation
professionnelle agréé par le FDFP pour des formations dans les entreprises.
Chaque activité tient sa propre comptabilité.

Solution : L’Etude est soumise à l’I-BNC et le Cabinet de formation est passible de l’I-BIC,
sauf s’il est établi que l’activité du cabinet de formation est accessoire à celle de
l’étude.

Sont exonérées de l'impôt sur les BNC :

- Les entreprises créées, réimplantées ou rouvertes avant le 31 décembre 2012 en zones


Centre, Nordet Ouest, et ce, pour les exercices clos aux 31 décembre 2010, 2011,
2012,2013, 2014 et 2015. Cette exonération est ramenée à 75 % au titre des exercices
clos aux 31 décembre 2016 et 2017 (CGI, Art 110 bis issu Budget 2010, Annx Fisc, Art 2-
5° réaménagé par Budget 2011, Annx Fisc, Art 2-5°).

- Les entreprises demeurées en activité pendant la crise dans les zones Centre, Nord et
Ouest et ce, pour les exercices clos aux 31 décembre 2011, 2012, 2013 et 2014
lorsqu’elles sont déficitaires (CGI, Art 102 aménagé par Budget 2011, Annx Fisc, Art 2-
4°).Cette exonération ne concerne plus que l’Impôt Minimum Forfaitaire « IMF ». Ce
qui explique que cette disposition ne figure désormais que dans l’article 102 du CGI
traitant de l’IMF des BNC et non plus dans l’article 110 bis du CGI issu de l’article 2-5 de
l’annexe fiscale au budget 2010 lequel stipulait que les entreprises demeurées en activité

156
pendant la crise dans les zones CNO étaient exonérées à 100% d’impôt BIC et de l’IMF
pour les exercices clos aux 31 décembre 2010, 2011 et 2012, …..

Section 2. Territorialité de l’impôt

Comme en matière des BIC, l’impôt sur les BNC est dû, à raison des bénéfices réalisés en
Côte d’Ivoire. Cette territorialité de l’impôt distrait des bénéfices passibles dudit impôt ceux
réalisés par une entreprise ivoirienne établie à l’Etranger.

Section 3. Redevables de l’Impôt


(CGI, Art 86)

L’impôt est établi au nom des bénéficiaires des revenus imposables au lieu d’exercice de
la profession ou, le cas échéant, du principal établissement.

Dans les SNC (sociétés en nom collectif), chacun des associés est personnellement imposé
pour sa part respective de bénéfices.

Dans les SCS (sociétés en commandite simple), l’impôt est établi au nom de chacun des
commandités pour sa part respective de bénéfices et, pour le surplus, au nom de la société.

Les impositions comprises dans les rôles au nom des associés demeurent, néanmoins des
dettes sociales.

Section 4. Les Régimes d’Imposition des BNC


L’imposition des BNC fait, désormais, l’objet de 3 régimes d’imposition (Impôt synthétique,
RSI et RNI) et non plus deux (2) comme précédemment (RSI et RNI). En effet, l’article 72
du CGI réécrit par l’article 2-3 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 stipule que l’impôt
synthétique est libératoire de la patente, de la TVA et de l’impôt sur les bénéfices
(entendre BIC, BNC) alors que l’ancienne rédaction de l’article 72 ne se limitait qu’à la
patente, à la TVA et à l’impôt sur les BIC excluant alors les BNC.

L’article 2 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 a unifié les critères de chiffre d’affaires des
régimes d’imposition. Les critères particuliers de chiffre d’affaires (25 millions – 75 millions
de francs) applicables aux entreprises de prestations de services ont été supprimés.

Les entreprises prestataires de services sont soumises au même critère de chiffre d’affaires
que les entreprises de ventes de marchandises ou autres. Pour les entreprises personnes
morales, elles soumises à l’impôt BNC si elles ne sont pas établies sous la forme juridique
d’une société de capitaux (SA ou SARL). Sous la forme SA ou SARL, elles sont soumises
à l’I-BIC (CGI, Art 3).

1. Le régime de l’impôt synthétique

157
Il est ouvert aux exploitants individuels ou aux sociétés non établies sous la forme de
sociétés de capitaux (SA ou SARL) dont le chiffre d’affaires TTC est compris entre 5 et 50
millions quel que soit l’objet de leur activité (ventes de marchandises ou prestations de
services) (CGI, Art 73 nouveau issu L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 2-4).

2. Le régime du réel simplifié d’imposition « RSI »

Il s’applique aux professionnels personnes physiques ou personnes morales non établies


sous la forme de sociétés de capitaux (SA ou SARL) dont le chiffre d’affaires annuel TTC
est compris entre 50 et 150 millions de francs (CGI, Art 45-1° nouveau issu L.F. p. 2015,
Annx Fisc, Art 2-2). Les assujettis au RSI jouissent de la faculté d’opter pour le régime du
réel normal d’imposition. L’option est à exercer avant le 1er février de chaque année et prend
effet à compter du 1er janvier de ladite année. Les assujettis au RSI dont le CA TTC
s’abaisse en dessous de 50 millions ne passent au régime de l’impôt synthétique que
lorsque leur chiffre d’affaires est resté inférieur à 50 millions de francs pendant 3 exercices
consécutifs. Le chiffre d’affaires limite est ajusté au prorata du temps d’exploitation pour les
contribuables qui commencent ou cessent leurs activités en cours d’année ;

3. Le régime du réel normal d’imposition « RNI »

Il s’applique aux professionnels personnes physiques ou personnes morales non établies


sous la forme de sociétés de capitaux (SA ou SARL) dont le chiffre d’affaires annuel TTC
excède 150 millions de francs. Les assujettis au RNI dont le CA TTC s’abaisse en dessous
de 150 millions ne passent au régime du RSI ou de l’impôt synthétique que lorsque leur
chiffre d’affaires est tombé dans les limites du chiffre d’affaires de référence du régime
concerné pendant 3 exercices consécutifs. Pour les entreprises qui commencent ou
cessent leurs activités en cours d’année, le chiffre d’affaires ci-dessus est ajusté au prorata
du temps d’exploitation.

Par exemple pour une entreprises qui commence son activité le 1er avril, le chiffre d’affaires
de référence ou de classification sera 112,5 millions de francs, c’est-à-dire 150 000 000 x
9 / 12.

Aux deux régimes du réel, est associé un Impôt minimum Forfaitaire « IMF » commun
organisé par l’article 102 du CGI.

Section 5. Détermination et Déclaration des BNC


(CGI, Art 87)

1. Déclaration des résultats


A l’instar des assujettis au régime du réel des BIC, les assujettis au réel des BNC ont deux
déclarations de résultats à faire à des dates différentes :

3- La Déclaration du résultat fiscal ;


158
4- La Déclaration du résultat comptable.

1.1. La Déclaration du résultat fiscal


(CGI, Art 100 & 101)

L’article 100 du CGI stipule que les entreprises assujetties au régime du bénéfice réel des
BNC sont tenues de produire, au plus tard le 20 Avril de l’année suivant celle de clôture
de leur exercice comptable, une déclaration indiquant le montant des recettes brutes,
le montant des dépenses et le bénéfice net de l’exercice écoulé. Un imprimé administratif
est à renseigner à cet effet (Voir le modèle en annexe). La déclaration est adressée à la
DGI (CGI, Art 101).

1.2. La déclaration du résultat comptable


(CGI, Art 101 bis)

L’article 101 bis du CGI fait obligation aux assujettis du réel des BNC de déposer auprès
du Centre des Impôts de rattachement leurs états financiers annuels sur support papier et
sur support électronique (Additif L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 7-3). Ces supports établis et
présentés selon le système Ohada approprié (système normal pour les RNI, système allégé
pour les RSI) sont à produire aux dates limite ci-après :

* au plus tard le 30 avril suivant la date de clôture de l'exercice comptable, pour les
entreprises relevant de la DGE ou des CME (CGI, Art 101 bis ; L.F. p. 2015, Annx Fisc,
Art 12-5) ;
* au plus tard le 30 mai suivant la date de clôture de l'exercice comptable, pour les autres
entreprises.

L’affectation des entreprises à la Direction des Grandes Entreprises « DGE » et aux


Centres des Moyennes Entreprises de la Direction Générale des Impôts est basée sur le
critère de chiffre d’affaires. Ainsi, relèvent des Centres des Moyennes Entreprises « CME »,
les contribuables des directions régionales des impôts d’Abidjan réalisant un CA HT annuel
compris entre 400 millions et 3 milliards (Arrêté n° 120 du 26 Mars 2014 du Ministre auprès
du 1er Ministre, chargé du Budget). La DGE, quant à elle, gère logiquement les entreprises
des directions régionales d’Abidjan réalisant plus de 3 milliards de CA HT annuel et les
grandes entreprises des autres régions du pays, c’est-à-dire celles réalisant plus d’1 milliard
de CA HT annuel. Ce critère sert de base d’affectation.

2. Détermination du résultat fiscal


2.1. Plan Séquentiel de détermination des Bénéfices

Le bénéfice imposable est le bénéfice net. Il est constitué par l’excédent des recettes totales
sur les dépenses nécessitées par l’exercice de la profession (CGI, Art 87). Les dépenses
ou les charges sont déductibles suivant les règles applicables aux BIC correspondant au
régime d’imposition (CGI, Art 87-1 & 2).

159
Résultat comptable de l'exercice
+ Réintégration des charges non fiscalement déductibles
- Déduction des produits non fiscalement imposables
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
= R1 (Résultat fiscal de l’exercice avant imputation des Déficits ordinaires Art 88)

L'assiette de l'impôt est arrondie au millier de francs inférieurs tant pour les assujettis du
réel normal que pour les assujettis du réel simplifié (CGI, Art 90).

7 895 290 arrondis à 7 895 000 ; 9 514 998 arrondis à 9 514 000

2.2. Taux de l’impôt BNC


(CGI, Art 90 & 91)

Nous relevons 2 taux de l’impôt BNC :

- Taux de 25 % pour les personnes morales ;


- Taux de 20 % pour les personnes physiques.

Les taux de 25 % et 20 % ont été fixés par l’article 12 de l’annexe fiscale au Budget 2008.

3. L’Impôt Minimum Forfaitaire « IMF » des BNC


(CGI, Art 102)

L’IMF est exigible au titre d’un exercice lorsque le montant de l’impôt BNC réel dudit
exercice lui est inférieur. L’Assiette de l’IMF-BNC d’un exercice est formée par les recettes
brutes TTC dudit exercice.(CGI, Art 102-2°). Le Taux de l’IMF-BNC est de 5 % (CGI, Art
102-2°) ramené à 2,5 % au titre des exercices 2005 à 2010 (Budget 2009, Annx Fisc, Art
27).

L’article 6-2 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 a institué une cotisation minimum d’IMF
BNC. Ce minimum est de 400 000 francs et s’applique à compter des résultats clos le 31
décembre 2014.

Sont exonérées d’IMF :


5- Les entreprises nouvelles au titre de leur 1er exercice comptable (CGI, Art 102-5°);
6- Les entreprises soumises au régime du réel des BIC situées en zone de guerre et en
situation de déficit fiscal, exonérées d’IMF au titre des exercices 2002 à 2005 (CGI, Art
102-4°-1er al) ;
7- Les entreprises demeurées en activité en zone CNO en situation déficitaire, exonérées
d’IMF au titre des exercices 2011 à 2014 (CGI, Art 102-4-2è al).

4. Paiement de l’impôt BNC ou de l’IMF


L’article 14-1 de l’annexe fiscale à la L.F. p. 2015 a aligné les dates de paiement des impôts
BNC sur celles des I-BIC (CGI, Art 103 aménagé par L.F. p. 2015, Annx Fisc, Art 14-1).
160
Ainsi, l’I-BNC ou l’Impôt Minimum Forfaitaire « IMF » exigible, au titre des exercices
ouverts après le 31 décembre 2003, est payable spontanément, chaque année, en trois
(3) fractions égales au plus tard :
8- le 20 Avril, (inchangé)
9- le 20 Juin (et non plus le 20 juillet),
10- le 20 Septembre (et non plus le 20 Octobre).

L’impôt est payable obligatoirement par chèque pour les entreprises relevant du régime réel
d’imposition (LPF, Art 98).

Pour les développements approfondis des titres et chapitres traités dans le manuel de 1 ère
Année, se reporter Manuel « 2ème Année de Fiscalité des Entreprises » Isnet-Editions 2015
en vente chez votre Libraire.

161
Imprimés

162
Imprimé de Déclaration de Droits d’Enregistrement

163
Imprimé de Déclaration de Droits de Publicité Foncière

164
Déclaration foncière page 2

165
166
Table des matières
Sommaire .................................................................................................................. 2
Bibliographie Recommandée.................................................................................... 3
Introduction Générale ............................................................................................... 4
Titre 1 : Source du Droit Fiscal, Système Fiscal Ivoirien, Vocabulaire de base, ….5
Chapitre 1. Les Sources et Principes du droit fiscal ................................................. 5
Chapitre 2. Le Système Fiscal Ivoirien et le Code Général des Impôts « CGI » ..... 6
Section 1. Le Système Fiscal Ivoirien .................................................................. 6
Section 2. Le Code Général des Impôts « CGI ».................................................. 6
1. Présentation du Code Général des Impôts .................................................... 6
2. Impôts, Taxes, Redevances, Taxes Parafiscales ........................................... 7
2.1. L’Impôt ...................................................................................................... 7
2.2. La Taxe ...................................................................................................... 7
2.3. La Redevance............................................................................................. 7
2.4. La Taxe Parafiscale.................................................................................... 7
3. Impôts Directs, Impôts Indirects ................................................................... 8
4. Impôts sur le Capital, Impôts sur le Revenu, Impôts sur la Dépense ........... 8
4.1. Impôts sur le Capital .................................................................................. 8
4.2. Impôts sur le Revenu ................................................................................. 8
4.3. Impôts sur la Dépense ................................................................................ 9
Chapitre 3. Le Vocabulaire de base .......................................................................... 9
Chapitre 4. L’Administration des Impôts ............................................................... 11
1. La Direction Générale................................................................................. 11
2. Les Directions Centrales ............................................................................. 11
3. Les Directions Régionales « DR ».............................................................. 12
4. Les Recettes Principales et les Recettes Spécialisées ................................. 12
Titre 2 : Les Droits d’Enregistrement et de Timbre ............................................... 13
S/Titre1. Les Droits d’Enregistrement .................................................................... 13
Chapitre1. Règlementation Générale ...................................................................... 13
Section 1. Les actes à soumettre à la formalité de l’enregistrement ................... 13
Cas d'Application n° 1 .................................................................................. 14
Section 2. La Formalité de l’Enregistrement ...................................................... 16
Section 3. Délai d'Enregistrement....................................................................... 16
Section 4. Lieu de la Formalité d'Enregistrement ............................................... 17
Section 5. Liquidation des Droits ....................................................................... 17
1. Les Différents Droits .............................................Erreur ! Signet non défini.
2. Liquidation des Droits ...........................................Erreur ! Signet non défini.
3. Les Droits d’Enregistrement Exigibles ..................Erreur ! Signet non défini.
167
4. Le Droit ou la Taxe de Publicité Foncière « DPF » ou « T.P.F. »................. 20
5. Le Redevable des Droits ................................................................................. 21
Chapitre 2. Droits applicables aux actes de mutation ............................................. 21
Tableau Récapitulatif des Droits de Mutation .................................................... 22
Cas d’Application n° 2.................................................................................... 25
Cas d’Application n° 3.................................................................................... 26
Chapitre 3. Droits d’Enregistrement applicables aux Sociétés ............................... 26
Section 1. Caractères Distinctifs de la Société ................................................... 26
Section 2. Typologie des Apports en Société ..................................................... 27
1. Typologie des Apports au plan du Droit des Sociétés ...... Erreur ! Signet non
défini.
1.1. L’Apport en Numéraire ..................................Erreur ! Signet non défini.
1.2. L’Apport en Nature.........................................Erreur ! Signet non défini.
1.3. L’Apport en Industrie .....................................Erreur ! Signet non défini.
2. Typologie des Apports au plan du Droit Fiscal .............................................. 27
2.1. Les Apports à Titre Pur et Simple « ATPS »........................................... 29
2.2. Les Apports à Titre Onéreux « ATO » .................................................... 29
Section 3. L’Imputation du Passif ...................................................................... 30
Cas d'Application n° 4 .................................................................................... 31
Cas d'Application n° 5 .................................................................................... 32
Cas d'Application n° 6 .................................................................................... 33
Section 4. Taxation des Apports ......................................................................... 37
1. Taxation des Apports à Titre Onéreux « ATO » ...Erreur ! Signet non défini.
2. Taxation des ATPS à la Constitution de la société ......... Erreur ! Signet non
défini.
Section 5. Paiement des droits ............................................................................ 37
Etude de Cas n° 1 : Constitution SA Zokro Industries ................................... 42
Etude de Cas n° : Constitution Sarl Komoguen.............................................. 43
S/ Titre 2. Les Droits de Timbre ............................................................................. 44
Imprimés ............................................................................................................... 162
Imprimé de Déclaration de Droits d’Enregistrement........................................ 163
Imprimé de Déclaration de Droits de Publicité Foncière ................................. 164

168

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