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CHAPITRE INTRODUCTIF 

: NOTIONS GENERALES SUR LE


SYSTEME FISCAL GABONAIS

SECTION 1: Dispositions Générales


I-LA NOTION D’IMPOT

De toute la littérature qui existe en matière de fiscalité, il est


paradoxalement prouvé qu’aucun texte n’a jamais défini précisément l’impôt.
La définition classique qui en a été donnée au début du vingtième siècle par
GASTON JEZE est la suivante : «  L’impôt est une prestation pécuniaire
requise par des particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et sans
contrepartie, dans le but d’assurer la couverture des charges
publiques. »

Le caractère obligatoire est la caractéristique fondamentale des


prélèvements fiscaux. De même, l’impôt doit servir à « assurer la couverture
des charges publiques ».

S’il n’existe pas de définition officielle de l’impôt, il est possible en revanche


de délimiter son domaine d’application par rapport à celui des prélèvements
obligatoires. Les critères de distinction sont les suivantes :

-l’impôt est nécessairement établi par la loi, laquelle doit en fixer les
règles essentielles : base de calcul, taux et modalités de recouvrement
(article 34 de la constitution). Cela le distingue de certains autres
prélèvements obligatoires, telles les cotisations sociales dont la loi se borne à
fixer le principe, en laissant au pouvoir réglementaire le soin d’en déterminer
le taux et la base de calcul.

-il se trouve que les prélèvements obligatoires autres fiscaux comportent


leur propre définition. L’impôt se différencie ainsi nettement :

 des cotisations sociales, qui ont pour caractéristique de donner droit à


des prestations en retour (assurance maladie, retraite, prévoyance),
 des redevances que le pouvoir réglementaire a la faculté d’exiger au
titre de l’utilisation d’un service public, redevances dont la légitimité
repose sur une « équivalence » entre leur montant et le service rendu.

II- Les divers impôts perçus au Gabon


Les impôts perçus au Gabon, dont certains sont désignés, pour des raisons
diverses qui ne sont pas toujours d’ordre technique, par le terme
contribution, prélèvement, versement, droit, taxe ou participation peuvent
être classés de différentes manières. On sait par exemple que certains
impôts sont perçus au profit de l’Etat et que d’autres le sont au profit des
communes. Parmi les classifications, celle qui a sans doute le plus de valeur
est la classification économique, qui distingue entre les impôts sur les
revenus ou les bénéfices. Cependant, pour la clarté de cette présentation,
nous croyons préférable de distinguer les trois grandes catégories d’impôts
ci-après comme le font les textes fiscaux eux-mêmes :

 Les impôts directs


 Les taxes sur le chiffre d’affaires
 Les droits d’enregistrement

1°Les impôts directs


Ce sont essentiellement les impôts qui atteignent annuellement un
contribuable déterminé (personne physique ou société) à raison des revenus
ou des bénéfices qu’il réalise ou de certains éléments caractéristiques de ses
facultés contributives : immeubles dont il est propriétaire, profession qu’il
exerce, résidences dont il dispose.

Ils se divisent en deux grands groupes :

-Les impôts frappant les revenus ou les bénéfices : impôt sur les sociétés et
impôt sur le revenu.
-L’ensemble des autres impôts ou taxes, qui eux-mêmes doivent être divisés
en deux catégories, à savoir :

 d’une part, les taxes diverses recouvrées au profit du budget de


l’Etat (comme le sont l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le
revenu) : taxe complémentaire sur les traitements et salaires,
notamment ;
 d’autre part, les impôts recouvrés au profit du budget des
collectivités locales (communes) : taxe professionnelle, taxes
foncières et taxe forfaitaire d’habitation.

Les deux impôts directs de base sont :

 l’impôt sur les sociétés qui frappe les bénéfices des sociétés « de

capitaux » (sociétés anonymes, sociétés par actions simplifiées et


sociétés à responsabilité limité essentiellement) ;
 l’impôt sur le revenu, du taux progressif, qui atteint les revenus des
personnes physiques.

L’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu ont un caractère global en ce
sens qu’ils atteignent le bénéfice net (ou le revenu net) réalisé par le
contribuable (personne morale ou personne physique) compte tenu, en
principe, de l’ensemble des profits qu’il a réalisés et de l’ensemble des
charges ou pertes qu’il a exposées ou subies au cours de la période fiscale
écoulée.

2°Les taxes sur le chiffre d’affaires


La principale de ces taxes est la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui
frappent essentiellement le montant des opérations commerciales, ainsi que
les contributions indirectes proprement dites perçues sur certains produits.

En effet, la taxe sur la valeur ajoutée, principale composante des taxes sur le
chiffre d’affaires, repose sur le principe des déductions en vertu duquel
chaque assujetti calcule la taxe sur le prix des biens vendus ou des services
rendus et déduit la taxe qui a grevé le coût des éléments constitutifs de ce
prix.

Par ailleurs, la TVA est un impôt réel, en ce sens que son exigibilité dépend
de la nature des opérations réalisées et n’est pas liée, en principe, à la
personnalité de leurs auteurs ni au cadre juridique dans lequel elles
s’inscrivent. La TVA est aussi un impôt général sur la dépense, car elle
concerne toutes les formes de consommation.

3°Les droits d’enregistrement


Les droits d’enregistrement sont perçus à l’occasion de certains actes
juridiques (ventes d’immeubles, cession de fonds de commerce, donations,
constitutions de sociétés, etc.…) ou en cas de succession. Ces droits
appartiennent ainsi, en règle générale, à la famille des impôts indirects
frappant le capital.
SECTION 2 : L’administration fiscale

I-La Direction Générale des impôts (DGI)


La DGI est chargée de la mise en application de la réglementation fiscale,
c'est-à-dire de l’établissement et du recouvrement des impôts et du contrôle
des déclarations. Elle comporte des services centraux et des services
géographiquement sur l’ensemble du territoire formant ensemble un effectif
de 600 agents environ.

Les services fiscaux locaux avec lesquels le contribuable est habituellement


en rapport, et qui dépendent hiérarchiquement d’une direction des services
fiscaux comprennent :

-les Centres des impôts des petites entreprises et des particuliers (CIPEP) ;

-le Centre des impôts des moyennes entreprises (CIME) ;

-les Centres des impôts (CDI).

La Direction des grandes entreprises (DGE)


La DGE est une direction de la DGI chargée du recouvrement de l’impôt
auprès des 420 plus grandes entreprises du pays. Il s’agit donc d’un guichet
unique réservé aux opérateurs majeurs de l’économie gabonaise, entendu
comme entreprises contribuant pour un fort volume aux recettes fiscales de
l’État. Ce guichet unique propose une gestion adaptée aux besoins et au
statut de ces contribuables dans le cadre de la promotion du civisme fiscal.

La DGE procède donc au recouvrement de l’ensemble des impôts, droits,


taxes et redevances dus par les grandes entreprises. Elle a également
mission de rembourser les crédits de taxes au profit des contribuables
dépendants des services.
Seules les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 1,5 milliard de
francs CFA sont éligibles à la DGE. On y reçoit également les entreprises qui
détiennent au moins 50% du capital d’une entreprise éligible à la DGE ainsi
que celles qui sont détenues au moins à 50% par une entreprise éligible à la
DGE. Au terme des deux premiers exercices, l’entreprise qui n’aurait pas
maintenu son chiffre d’affaires au taux éligible, est placée sur une liste
d’instance et rappelée à l’ordre. Elle sera transférée au CDI de sa zone
géographique si elle ne retrouve pas son chiffre d’affaires de plus d’1,5
milliard de francs CFA au terme du troisième exercice consécutif.

II-La Direction générale des douanes


Cette direction est chargée du recouvrement des droits parfois dus sur
l’importation de marchandises en provenance des pays extérieurs à la
CEMAC, des contributions indirectes, ou des droits accises (droits sur les
boissons et les tabacs principalement).Elle assure également la gestion de la
TVA pour toutes les importations de marchandises avec l’étranger.
SECTION 2 : LES SOURCES DU DROIT FISCAL

I- La loi fiscale
Les dispositions législatives et celles des traités internationaux constituent la
seule véritable source du droit fiscal, les autres éléments auxquels on
accorde cette dénomination n’étant en réalité que des sources dérivées.

En effet, conformément au principe proclamé par la déclaration des droits de


l’homme et du citoyen de 1789 et constamment admis depuis lors, aucun
prélèvement fiscal ne peut être valablement opéré sans le support d’un texte
de loi.

Aux termes de l’article 36 de la Constitution gabonaise actuelle :

« La Parlement vote la loi, consent l’impôt et contrôle l’action du pouvoir


exécutif dans les conditions prévues par la présente Constitution ».

Normalement, le législateur ne fixe que les règles essentielles et laisse au


pouvoir exécutif le soin de préciser décrets les modalités d’application de la
loi. Les décrets eux-mêmes renvoient parfois à des arrêtés ministériels la
tâche de préciser certains détails d’application.

II-Le Code général des impôts (CGI)


Etant donné la multiplicité des textes composant la législation fiscale
française, la nécessité est apparue de rassembler ces dispositions de
manière méthodique dans un document appelé Code général des impôts.

Au Gabon, le premier Code a existé avant même la création de la Direction


générale des impôts au cours de l’année 2002. Ce code avait pour nom Code
général des impôts directs et indirects (CGIDI).

En 2009, la DGI a mis en place le code sous sa nouvelle appellation à savoir


le Code général des impôts.

Ce code comprend 815 articles sans compter ceux, presque aussi nombreux,
formant les annexes consacrés aux principaux textes fiscaux non codifiés.

Livre 1 : Impôts sur les bénéfices et revenus

Livre 2 : Taxes sur chiffre d’affaires

Livre 3 : Impôts et taxes divers

Livre 4 : Droits d’enregistrement et de Timbre


Livre 5 : Procédures fiscales

Le Code général des impôts répond à un besoin pratique en regroupant et en


mettant à la portée de chacun l’ensemble des dispositions fiscales en
vigueur.

Le travail de codification ou de mise à jour d’un code comporte


inévitablement un certain risque d’altération de la portée de la loi dans la
mesure où il ne peut pas toujours se limiter à la reproduction pure et simple
des textes.

C’est pour quoi, si une différence apparaît sur un point particulier entre le
texte codifié et le texte original, c’est en fonction de ce dernier que le juge de
l’impôt doit obligatoirement se prononcer.

Le livre des Procédures fiscales : Les dispositions du Code général des


impôts et de ses annexes relatives aux procédures d’assiette, de recouvrement
et de contrôle de l’impôt, ainsi que celles relatives aux garanties et voies de
recours des contribuables sont rassemblées dans un « Livre des procédures
fiscales »(LPF).

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