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CHAP I : GÉNÉRALITÉS SUR LA FISCALITÉ

INTRODUCTION

L’impôt est une contribution au budget de l’Etat mise à la charge des individus par des Lois de
finances (L.F). Ces L.F et leurs annexes fiscales proposées par le gouvernement et votées par
l’Assemblée Nationale, autorisent le gouvernement à lever des impôts, aménager l’assiette des
impôts, supprimer des impôts, etc.… et ce aux fins de réaliser l’équilibre économique et
financier.
La fiscalité ou Droit Fiscal est l’ensemble de ces textes qui organisent les rapports
financiers entre l’Etat et les contribuables.
Ces textes sont réunis et agencés suivant une codification pour donner le Code Général
des Impôts (CGI).
Les impôts sont omniprésents à toutes les étapes de la vie de l’activité de l’entreprise et
frappent :
• Les actes affectant les structures ou le patrimoine de l’entreprise (création de
la Société, modification du capital, fusion des sociétés, dissolution de
société…)
• L’activité de l’entreprise : taxe sur la valeur ajoutée “TVA”, AIRSI, TOB,
etc…
• Le potentiel ou les facteurs de production de l’entreprise :
o Facteur Travail (main-d’œuvre) : les impôts sur salaire
o Facteur Capital Economique (outil de travail) : les impôts fonciers, les
patentes
• Les bénéfices réalisés par l’entreprise : Impôts BIC, Impôt Synthétique etc...

La fiscalité recouvrant tous les domaines de la vie, son étude requiert dans un premier temps de
voir les notions fondamentales de l’impôt (section 1) puis dans un second temps présenter
l’élaboration juridique et technique de l’impôt (section 2).

SECTION 1 : LES NOTIONS FONDAMENTALES DE L’IMPOT


Pour cerner les contours de la fiscalité, nous traiterons d’abord la définition et les principes
fondamentaux de la fiscalité (1) puis la définition, les caractéristiques de l’impôt et son
importance dans la société (2) ; les classifications des impôts (3) et les principaux rôles de
l’impôt (4). Retiendront notre attention enfin les administrations chargées de l’impôt en Côte
d’ivoire (5).

1) LA DEFINITION ET LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA FISCALITE

1-1 DEFINITION
La fiscalité peut être définie comme un « ensemble de lois, règlements, procédures et pratiques
administratives relatifs à l’impôt ».
C’est donc une réglementation définissant les impôts d’un pays, d’une collectivité locale, d’un
organisme international et aussi leur perception.
On pourrait inclure dans le fait fiscal tous les comportements du fisc à l’égard des citoyens.
Aussi, au-delà des techniques mêmes qui masquent parfois sa réalité fondamentale, la fiscalité
doit être comprise d’abord comme un fait politique et social, comme « une chose de l’homme ».

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Ainsi défini, la fiscalité est donc une matière juridique, c’est la matière du droit fiscal. C’est-à-
dire cette branche du droit public qui réglemente les rapports entre l’Administration et les
citoyens

1-2 LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA FISCALITE

❖ Le principe de la légalité de l’impôt


Le terme de légalité signifie conformité à la loi, celle-ci englobant au sens large l’ensemble des
règles de droit.
Le principe de légalité de l’impôt est la principale conséquence du consentement de l’impôt qui
doit relever de la compétence d’une assemblée représentative des citoyens.
C’est en cela que l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
disposait : « Tous les citoyens ont le droit de constater par eux même ou par les représentants,
la nécessité de la contribution commune ».
L’exercice de la souveraineté fiscale relève du pouvoir législatif qui assure la représentation
nationale.
La constitution dispose que « le Parlement vote les loi et consent l’impôt ».
Par ailleurs, la loi détermine l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toute nature.
Il convient toutefois de relever que l’autorité gouvernementale demeure particulièrement
importante dans l’exercice de la souveraineté fiscale pour les raisons suivantes :
o Les autorités gouvernementales et administratives disposent légalement du pouvoir
de créer certains prélèvements obligatoires (taxes parafiscales, redevances).
o En raison de la technicité et de la complexité de la fiscalité, les initiatives en la
matière sont très souvent d’origine gouvernementale.

❖ Le principe de l’égalité devant l’impôt


La déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 dispose que « Tous
sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi… »
Le principe de l’égalité devant l’impôt trouve ainsi son fondement dans le principe d’égalité
devant la loi consacré par la Déclaration précitée à laquelle fait référence le préambule de la
Constitution de la République de Côte d’Ivoire.
Ce principe rapporté à la matière fiscale devient celui de l’égalité devant l’impôt et est défini
par la doctrine fiscale comme suit : « Tout contribuable se trouvant dans la même situation de
droit ou de fait qu’un autre contribuable doit être soumis à une imposition identique »

❖ Le principe de liberté de gestion


Selon ce principe, les contribuables sont totalement libres de leurs choix de gestion, sauf si
ceux-ci s’analysent en abus de droit ou en actes anormaux de gestion.

L’abus de droit
Il y a abus de droit lorsque, dans le but de se soustraire en totalité ou en partie à l’impôt, le
contribuable produit à l’administration fiscale un acte qui dissimule la portée véritable d’un
contrat ou d’une convention. Exemple : une donation déguisée en vente ou un salaire présenté
sous forme de prêt.

L’acte anormal de gestion


Les actes des dirigeants d’entreprise doivent en principe être engagés dans l’intérêt de
l’entreprise. Est considéré comme un acte anormal celui qui n’obéit pas à ce principe.

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Lorsque l’anormalité d’une charge est retenue par l’administration, elle ne sera pas déductible
de la base de l’impôt sur les bénéfices et la somme concernée sera imposée entre les mains du
bénéficiaire de l’opération.
Exemple : les libéralités, la cession d’un bien de l’entreprise à un dirigeant à un prix inférieur
à sa valeur réelle…).

❖ Le principe de respect du droit à la défense


Il s’agit de la transposition du principe général de droit dit « principe du contradictoire ».
Ce principe oblige l’administration à entendre ou à communiquer au contribuable sa situation
fiscale avant l’application de toute sanction. Cela pour permettre au contribuable de préparer sa
défense. Celui-ci peut même se faire assister du conseil de son choix.
Sur la base de ce principe, tout contrôle fiscal est fondé sur le respect d’une procédure
contradictoire, sauf cas spécifique d’imposition d’office,…
Le non-respect par l’administration de ce principe peut entraîner la nullité de toute la procédure
et des redressements éventuellement notifiés.

2) LA DEFINITION, CARACTERISTIQUES DE L’IMPOT ET SON


IMPORTANCE DANS LA SOCIETE

2-1 DEFINITION
Aucun texte ne définit l’impôt précisément
Selon le dictionnaire Larousse, l’impôt est un prélèvement que la société exige de l’individu en
vertu du principe de la solidarité nationale pour subvenir aux dépenses d’intérêt général et aux
charges résultant des dettes de l’Etat.
On peut tout aussi bien dire que l’impôt est un prélèvement pécuniaire requis des particuliers
(personnes morale et physique), par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie en vue
d’assurer le financement des dépenses publiques.
En d’autres termes l’impôt un prélèvement obligatoire sans contrepartie direct et à titre définitif
effectué par l’Etat et les collectivités locales sur le revenu des contribuables en vue de couvrir
les charges publiques
D’une telle définition on peut aisément tirer les traits distinctifs de l’impôt d’avec les autres
prélèvements obligatoires
De ces définitions découlent les principales caractéristiques suivantes
2- 2 les principales caractéristiques de l’impôt
L’impôt est :
❖ Une prestation pécuniaire
L’impôt se paie en « argent »
Dans ses modalités de paiement, l’impôt moderne est un prélèvement sous forme pécuniaire ;
ce qui exclut, en principe, l’extinction de la dette fiscale par un autre moyen de paiement.
Néanmoins, certains systèmes fiscaux actuels prévoient la notion de paiement qui consiste à la
remise d’un bien en paiement de son impôt. Les débiteurs de droits de succession ou de donation
sont par exemple autorisés à s’acquitter de leurs dettes fiscales par la remise d’une œuvre d’art.

❖ Requise des particuliers (personnes physiques et morales de droit privé, et


exceptionnellement des personnes morales de droit public).
La conséquence qui en découle c’est que l’Etat ne paie, en principe, pas d’impôt. Les
démembrements de l’Etat non plus ne paient l’impôt, sauf dans les cas où l’Etat et/ou ses
démembrements se comportent comme des concurrents du secteur privé. Il en est notamment
ainsi, dans le cas du CGI qui dispose que sont imposables à l’impôt/BIC. « Les établissements
publics, les organismes de l’Etat, des départements ou des communes à condition qu’ils

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jouissent de l’autonomie financière et se livrent à une activité de caractère industriel ou
commercial et à des opérations de caractère lucratif »

❖ En fonction de leurs capacités contributives


La notion de faculté contributive signifie que « tous les citoyens ne supportent pas forcément
le même niveau d’imposition ; il varie en raison de la richesse, du revenu ou de la fortune de
chacun ».
La notion de faculté contributive fut déjà exprimée dans l’article 13 de la Déclaration des Droits
de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789 qui disposait : « Pour l’entretien de la force publique
et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit
être également répartie entre tous les citoyens à raison de leurs facultés ».
Par ailleurs selon la doctrine fiscale, « l’impôt représente la part de chaque citoyen, par
application du principe de la solidarité sociale nationale, doit supporter dans les charges qui
pèsent sur l’Etat ».
❖ Par voie d’autorité
L’impôt a le caractère de prélèvement obligatoire, c’est-à-dire qu’il est effectué par voie
d’autorité sur la base de la « loi » et « des prérogatives de puissance publique de
l’Administration chargée d’appliquer et de faire exécuter la loi »
Ainsi :
⎯L’impôt est un attribut essentiel de la souveraineté de l’Etat
−L’impôt est un fait institutionnel : il repose sur une base juridique.
⎯L’impôt est obligatoire « c’est la loi qui consent l’impôt »

❖ A titre définitif
L’impôt n’est pas un prêt.
A la différence de l’emprunt, l’impôt légalement dû et régulièrement acquitté n’est en principe
ni restituable, ni remboursable sauf dans les cas de surtaxe.

❖ Sans contrepartie directe


L’impôt n’est pas un prix.
« Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. Aussi, le contribuable ne
peut-il pour contester sa dette, arguer de la mauvaise utilisation des deniers publics. Il ne peut
davantage exiger que l’impôt qu’il paie soit affecté à tel ou tel service public ou au financement
de telle ou telle opération. De même, il ne peut refuser de payer l’impôt au motif que celui-ci
financerait des dépenses contraires à ses principes ».

❖ L’impôt sert aux pouvoirs publics d’outils d’interventionnisme économique, social


et culturel
L’impôt sert à payer les dépenses publiques.
Selon la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, « Pour l’entretien
de la force publique et pour les des dépenses d’administration, une contribution commune est
indispensable… »
L’impôt est la principale ressource du budget de l’Etat et est un moyen d’exercice du pouvoir
politique.
L’interventionnisme fiscal est essentiellement un instrument d’orientation socio-économique et
culturelle dont se servent les pouvoirs publics. Son Champ d’application va de l’investissement
à l’emploi et de l’épargne à l’aide aux familles.
L’interventionnisme c’est donc utiliser l’impôt comme un instrument la politique économique
sociale et culturelle.

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2-3 L’IMPORTANCE DE L’IMPOT DANS LA SOCIETE
L’impôt est en effet si intiment, lié à l’évolution des sociétés et à celle de leurs institutions
politiques, juridiques et économiques que le « citoyen de l’Etat moderne considère l’impôt
comme une institution naturelle, si désagréable qu’il soit ». Bien plus, on considère que
« l’histoire fiscale d’un peuple constitue une part essentielle de son histoire tout court ».
L’impôt en tant que fait social apparaît comme un fait politique car l’histoire de l’Etat est
indissociable de celle de l’impôt. En effet l’entrée des ETATS dans la modernité politique est
marquée par le transfert du pouvoir fiscal aux représentants du peuple.
Déjà, l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 affirmait le
principe du consentement de l’impôt, un principe qui illustre de manière parfaite et concrète le
rapport entre le droit fiscal et le droit politique. Car la conquête de la liberté ne s’est pas
seulement limitée à la liberté politique, mais aussi à la souveraineté fiscale.
Pour ce faire, en côte d’Ivoire, la constitution dispose que « le parlement vote la loi et consent
l’impôt ».
En somme, « l’impôt est source de vie pour l’Etat… » et apparaît par conséquent comme un
moyen d’exercice du pouvoir politique.
Outre les liens étroits qu’il entretient avec la politique, l’impôt est intimement lié à
l’environnement économique. Ainsi, son rendement est tributaire de l’activité économique et
son poids plus ou moins grand renseigne sur le degré d’intervention de l’Etat dans l’économie.
De même, la fiscalité occupe une place essentielle dans les politiques sociales menées par l’Etat.
Ceci est vrai tant en ce qui concerne la répartition de la charge fiscale entre les différentes
catégories socio-économiques concernées, que l’usage qui est fait des sommes prélevées.

3) LES CLASSIFICATIONS DES IMPOTS


Les impôts peuvent être classés en fonction :
- de leur qualification par la loi ;
- de l’organisme qui les perçoit ;
- de la nature de l’impôt.

3-1 LES IMPOTS SELON LEUR QUALIFICATION PAR LA LOI


Ils sont constitués essentiellement des impôts intérieurs ( impôts directs et impôts indirects) et
les droits de douanes .

❖ Les impôts directs


Il y a impôts directs lorsque le contribuable est en même tant le redevable. Ce sont : des impôts
assis sur des données constantes (salaires, bénéfices…). Ce qui entraine leur perception à
intervalle régulier (mensuel, trimestriel, annuel…).
Les impôts directs sont “voyants”, ce qui leur confère le caractère douloureux.
Exemples :IS ; IBIC…
❖ Les impôts indirects
Il y a impôts indirects lorsque le contribuable est différent du redevable. Les impôts indirects
portent essentiellement sur les dépenses.
C’est un impôt discret et moins douloureux ; le contribuable le paie sans trop s’en apercevoir.
Exemples : TVA ; TPS…
❖ Les droits de douanes
Ce sont les droits d’entrée sur le territoire. Ils comprennent les droits de douane proprement
dits et d’autres taxes additionnelles telles que la taxe spécifique, la taxe à l’importation, la TVA
à l’importation.

3-2 - LES IMPOTS SELON L’ORGANISME QUI LES PERÇOIT

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- Les impôts perçus par l’Etat, tels l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les bénéfices, la
TVA, une partie des droits d’enregistrements, …
- Les impôts perçus par les collectivités locales (département, région, …) tels les impôts
locaux (Patente, Impôt sur le patrimoine foncier, taxe d’habitation et taxes assimilées).

3-3 - LES IMPOTS SELON LEUR NATURE


On distingue :
✓ Les impôts sur le revenu ou les bénéfices : IGR, IBIC
✓ Les impôts sur la dépense : TVA, La taxe sur les contrats d’assurance,les taxes
spéciales
Les impôts sur le capital : droits d’enregistrement sur l’acquisition des moyens de production
de l’entreprise, l’impôt sur le patrimoine foncier

4) LES PRINCIPAUX RÔLES DE L’IMPÔT

❖ Le rôle classique de l’impôt, le rôle financier et budgétaire


Dans son rôle classique, l’impôt sert à :
o Renflouer les caisses de l’Etat ;
o Procurer des recettes à l’Etat,
en vue de la couverture des dépenses publiques.
En effet, c’est avec les recettes fiscales que l’Etat construit les routes, les écoles, les hôpitaux,
paye les salaires des fonctionnaires, des policiers, des militaires, des gendarmes, et finance
l’éclairage public, l’adduction d’eau potable, etc.
Dans cette optique, on dit que l’impôt est neutre.
Cette neutralité implique que l’impôt ne doit pas exercer de pression sur la vie économique
(production, consommation, échange, etc., ni influencer les choix et les comportements
économiques, socioculturels des individus ou des contribuables).
En effet, dans l’optique du rôle financier, l’impôt est uniquement fait pour renflouer les caisses
de l’Etat. Il faut donc qu’il soit productif. Parallèlement, la répartition des charges publiques
résultant de l’impôt doit être aussi équitable que possible.
Dans la pratique, la conciliation entre ces deux principes s’avère difficile du fait de
l’interventionnisme fiscal.

❖ Le rôle économique ou moderne de l’impôt : « l’impôt, un outil d’interventionnisme


économique, social et culturel. »
Aujourd’hui, l’Etat utilise l’impôt pour orienter sa politique économique sociale et culturelle.
Cette instrumentalisation de l’impôt se manifeste par exemple par les mesures d’incitation
fiscale à l’investissement, par la progressivité de l’impôt sur les revenus, par les exonérations,
les exemptions et autres réductions et remises accordées, etc.
C’est l’interventionnisme fiscal.
L’interventionnisme fiscal est donc le fait d’utiliser l’impôt dans le but autre que celui de
procure des recettes.

❖ Le rôle social de l’impôt


L’impôt assure une sorte de redistribution des richesses du pays entre les citoyens. . Chaque
citoyen en bénéficie même s’il ne contribue pas.

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5) LES ADMINISTRATIONS EN CHARGE DE L’IMPOT EN COTE D’IVOIRE
❖ La Direction Générale des Impôts pour l’assiette, le contrôle, le recouvrement, le
contentieux des impôts directs, des taxes indirectes intérieures, des droits
d’enregistrement et de timbre à l’exception du recouvrement des impôts perçus par voie
de rôle.
❖ La Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor pour le recouvrement
des droits perçus par voie de rôle. Le rôle est un document qui contient une décision
administrative établissant la liste des contribuables. Le rôle émis par la DGI est acheminé
au trésor chargé du recouvrement.

❖ La Direction Générale des Douanes pour l’assiette, le recouvrement, le contrôle et


contentieux des droits et taxes inscrits au tarif des douanes.

SECTION 2 : ELABORATION JURIDIQUE ET TECHNIQUE DE L’IMPOT


L’étude de l’élaboration juridique et la technique de l’impôt nous conduira à présenter les
sources du droit fiscal (2.1) puis la technique fiscale (2.2). Enfin les différents régimes
d’imposition en Côte d’Ivoire (2.3) retiendront notre attention.

1) LES SOURCES DU DROIT FISCAL


❖ Les sources internationales
Les traités Internationaux régulièrement ratifiés par la Côte d’Ivoire ont une autorité par
rapport aux lois internes. Ces traités visent généralement à éviter les doubles impositions. A
cela, il faut ajouter les directives de l’UEMOA qui oblige les Etats membres à modifier leurs
législations nationales de façon à réaliser une certaine harmonisation des fiscalités dans le cadre
de la communauté économique. C’est en matière de TVA que l’harmonisation est plus avancée.

❖ Les sources nationales


Les textes réglementaires (décrets et arrêtés ministériels) complètent la loi
La jurisprudence, établie par les tribunaux, précise l’interprétation à donner aux différents textes
de loi et directives
Enfin, la doctrine administrative (instructions, réponses ministérielles) fournit une réponse
officielle aux questions que les textes ne règlent pas clairement, et a parfois une force supérieure
à la loi lorsqu’elle contient une interprétation favorable au contribuable.
Aussi, en tant que moyen d’exercice du pouvoir politique, la fiscalité tire-t-elle sa substance
des diverses sources que sont :

1 La constitution 7 Les arrêtés


2 Les ordonnances 8 Les notes et circulaires
3 Les traités internationaux ; 9 La jurisprudence : les arrêts
4 Les conventions internationales 10 La doctrine
5 Les lois de Finances et particulièrement les 11 Les « lettre-réponse » ou « Solutions
Annexes fiscales Individuelles »
6 Les décrets 12 Etc.…

N.B : « le Code Général des Impôts » et le « livres des Procédures fiscales » ainsi que « le Code
des Investissements » etc., regroupent les lois et autres dispositions fiscales en vigueur.

2) LA TECHNIQUE FISCALE
La technique fiscale comporte quatre opérations :
➢ L’assiette ;

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➢ La liquidation ;
➢ Le recouvrement ;
➢ Le contrôle.

❖ L’assiette
L’assiette est l’ensemble des règles appliquées ou des opérations effectuées pour :
- Etablir l’existence de la matière imposable (éléments qui doivent être soumis à
l’impôt) ;
- Evaluer cette matière imposable ;
- Déduire les exonérations et les abattements ;
- En vue de déterminer la base imposable ou base d’imposition.
Mais au sens strict, l’assiette peut être définie comme la base imposable ou base d’imposition.

❖ La liquidation
La liquidation est l’opération de calcul de l’impôt : elle consiste à appliquer à la base
d’imposition le taux prévu en vue d’obtenir le montant de l’impôt.

❖ Le recouvrement
C’est l’ensemble des opérations et pratiques, des règles et procédures qui permettent de faire
passer l’impôt du patrimoine du contribuable dans les caisses de l’Etat. Le recouvrement des
impôts et taxes est assuré par le comptable public.
En d’autres termes, le recouvrement, c’est la perception de l’impôt par le comptable public ou
le paiement de l’impôt par le contribuable.

❖ Le Contrôle Fiscal et les Sanctions


C’est le pouvoir reconnu à l’administration fiscale de vérifier l’exactitude des informations
fournies par le contribuable et du montant de l’impôt dû. En effet, le système déclaratif laisse
toute latitude au contribuable de déclarer à l’administration la matière imposable et par
conséquent l’impôt dû. Dès lors, il implique pour celle-ci le pouvoir d’exercer le contrôle afin
de :
- Vérifier l’exactitude des déclarations effectuées par le contribuable et de l’impôt dû ;
- Appréhender les défauts et insuffisances de déclaration ;
- Réclamer les compléments d’impôt dû ou les impôts éludés ;
Le contrôle fiscal se présente sous différentes formes.

3) LES DIFFERENTS REGIMES D’IMPOSITION EN COTE D’IVOIRE


Il existe 4 régimes d’imposition en Côte d’Ivoire :
• Le régime du réel normal (RNI) ;
• Le régime simplifié d’imposition (RSI) ;
• Régime des microentreprises (RME) ;
• Régime de l’Entreprenant (RE).
Jadis l’éligibilité à l’un de ces régimes est fonction du chiffre d’affaires réalisé, de la nature de
l’activité exercée ou de la forme juridique de l’entreprise sous laquelle les contribuables
exploitent cette activité. Mais selon la LFP 2015, le critère de chiffre d’affaires étant le plus
adapté à la réalité économique, à l’exclusion de considérations liées à la nature de l’activité ou
à la forme juridique et dans le but de se conformer aux recommandations du FMI, il est proposé :
➢ De retenir le critère le chiffre d’affaires comme critère exclusif pour l’assujettissement
des contribuables aux différents régimes d’imposition.

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➢ D’harmoniser le chiffre d’affaires requis des contribuables pour relever du régime du
bénéfice réel normal ou du régime du bénéfice réel simplifié, sans distinction liée à la
nature de l’activité (achat-vente ou prestation de services).
➢ De rendre éligibles les personnes morales et les contribuables passibles de l’impôt sur
les bénéfices non commerciaux au régime de l’impôt synthétique, dès lors que leur
chiffre d’affaires se situe dans les seuils de ce régime.

T A B L EA U D E S D I F F E R E N TS REGIME

NB : Le régime de l’entreprenant (ART 33 LPF 2021) regroupe les entreprises dont le chiffre
d’affaires annuel toutes taxes comprises n'excède pas 50 millions de francs. Ces entreprises
sont soumises à la taxe communale de l'Entreprenant (TCE) lorsque leur chiffre d'affaires ne
dépasse pas 5 millions de francs, et à la taxe d'Etat de l'Entreprenant (TEE) lorsque leur chiffre
d'affaires est compris entre 5 millions et 50 millions de francs.

NB : Selon la LFP 2021 en son article 33 prévoit pour les entreprises qui relèvent du régime
des microentreprises, la possibilité d’opter pour leur assujettissement à ladite taxe et donc au
régime du réel simplifié, lorsqu’elles réalisent un chiffre d’affaires annuel toutes taxes
comprises d’au moins cent millions (100 000 000) de francs.

AGENTS
ACTIVITES CATTC PAR AN REGIMES D’IMPOSITION
ECONOMIQUES

Les activités de commerce


ou de négoce (business,
affaires, négociant
exportateur, négociant
Les petits importateur)
1 commerçants, [0 à 50mil] Régime de
L’Entreprenant (RE)
artisans et façonniers
Les autres types d'activités,
y compris les prestations
de services, artisanat,
industrie…

2 Microentreprises Toutes activités imposables [50mil - 200mil] Régime des


microentreprises (RME)
Régime du bénéfice réel
3 Toutes activités imposables [200mil-500mil]
Entreprises simplifié d’imposition (RSI)
Régime du bénéfice réel
4 Toutes activités imposables CATTC ˃ 500mil
Entreprises normal d’imposition (RNI)

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4- LEXIQUE FISCAL

❖ Acompte provisionnel : c’est une avance d’impôt à imputer sur l’impôt


exigible.

❖ Assujetti : personne soumise à un impôt. Une personne soumise à la TVA est


un assujetti à la TVA

❖ Base d’imposition : revenus, biens, droits ou valeurs auquel est appliqué le taux
ou le barème de l’impôt pour obtenir la somme due par la personne imposable.

❖ Champ d’application : ensemble des biens, des activités, des situations ou des
opérations concernées par une disposition fiscale ou budgétaire et détermination
des limites dans lesquelles cette disposition s’applique dans le temps et dans
l’espace.

❖ Contribuable : terme général pour désigner toute personne astreinte au


paiement des contributions, impôts, droits ou taxes dont le recouvrement est
autorisé par la loi.

❖ Contrôle fiscal : ensemble de moyens que l’administration fiscale utilise pour


s’assurer que les contribuables respectent leurs obligations fiscales, ainsi que
pour prévenir la fraude fiscale. On distingue principalement, le droit d’enquête,
le droit de communication, le droit de visite et de saisie, la demande de
renseignements ou la demande d’éclaircissement ou de justification, l’examen
de situation fiscale personnelle, la vérification de comptabilité.

❖ Crédit d’impôt : créance sur le Trésor dont bénéficie sous certaines conditions
Le crédit d’impôt concernant la TVA s’impute sur l’impôt dû ou fait l’objet d’un
remboursement total ou partiel si le montant de l’impôt est nul ou inférieur à celui du crédit.

❖ Dégrèvement : suppression ou atténuation de l’impôt, prononcée ou accordée par la


voie contentieuse (décharge ou réduction), par la voie gracieuse (remise ou modération),
ou encore d’office (si la loi l’a prévu, ou pour réparer spontanément une erreur).
Exemple : dégrèvement d’office de la taxe d’habitation pour les bénéficiaires du RMI.

❖ Echéance : c’est la date de paiement (date butoir) de l’impôt.

❖ Exonération, exemption : Etre exonéré ou exempté de l’impôt c’est ne pas être soumis
à cet impôt ; ne pas payer cet impôt.

❖ Emission de rôles : établissement et homologation des documents servant à déterminer


la base et le montant de certains impôts directs avant leur mise en recouvrement.
❖ Exigibilité : droit que le trésor public peut faire valoir, à partir d’un moment donné,
auprès du débiteur de l’impôt pour obtenir le paiement de cet impôt.

❖ Fait générateur ; situation ou évènement qui entraine l’exigibilité de l’impôt ou de la


taxe. Exemple : le fait générateur de la TVA est généralement la livraison de la
marchandise ou l’exécution des services ou travaux.

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❖ Fiscalité intérieure : c’est le régime fiscal des impôts appliqués à l’intérieur du pays,
par opposition à la fiscalité de porte qui s’applique aux impôts à l’entrée du pays.

❖ Journal officiel : publication gouvernementale officielle assurant quotidiennement


l’insertion des décrets, arrêtés et loi. Il contient également les éditions de débats
parlementaires et des documents administratifs.

❖ Meubles meublants : objet servant à garnir et à meubler un appartement ou une maison.

❖ Redevable : personne à qui incombe le paiement d’un impôt.

❖ Redevance : prix à payer en contrepartie de la concession d’un droit ou d’une prestation


de service.
Exemple : redevance audiovisuelle pour droit d’usage d’un appareil récepteur de
télévision.

❖ Redressement fiscal : c’est le contrôle opéré par l’Administration Fiscale en vue de


détecter les erreurs éventuelles afin de les corriger.

❖ Retenue à la source : prélèvement fiscal effectué lors de l’encaissement de certains


revenus de capitaux mobilier et qui ouvre droit à un crédit d’impôt d’égal montant.

❖ Taxe : représente le coût d’un service rendu par la collectivité qui la perçoit (taxe
d’enlèvement des ordures ménagères). Ce caractère restrictif n’est guère respecté. Dans
la pratique, le terme taxe est devenu synonyme d’impôt.

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CONTROLE DE CONNAISSANCE

1- Qui autorise le gouvernement de lever les impôts sur la population ?


2- A quelles étapes de la vie de l’entreprise s’intéressent les impôts ?
3- Définition de la Fiscalité
4- En quoi les prélèvements fiscaux traduisent la souveraineté d’un Etat ?
5- Donner un exemple où l’impôt est un moyen d’exercice du pouvoir politique
6- Que représente l’impôt pour l’Etat ?
7- Montrer comment le rendement de l’impôt est tributaire de l’activité économique
8- Citer tous les domaines de la vie que recouvre la Fiscalité
9- Définition de l’impôt
10- Quels sont les traits caractéristiques de l’impôt ?
11- Expliquer le terme : « légalité »
12- Quels sont les principes fondamentaux de la Fiscalité ?
13- Quelle est la typologie des impôts en Côte d’Ivoire ?
14- Quels sont les principaux rôles de l’impôt ?
15- Quels sont les sources du droit Fiscale ?
16- Quelles sont les opérations de la technique Fiscale ?
17- Citer les différents régimes d’imposition en Côte d’Ivoire ?

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CHAP II : LES DROITS D’ENREGISTREMENT

RESUME DU COURS DE DROIT D’ENREGISTREMENT

1. APPLICATION DE L’ARTICLE 754 NOUVEAU DU CGI A LA CONSTITUTION

MONTANTS APS Tranches Calculs DP DF


On a une seule
∑ 𝐴𝑃𝑆≤ 10 000 000 tranche de ∑ 𝐴𝑃𝑆 DF Exonéré 18000
(CGI 664 ter)
taxation
On a deux 1e T DF ou Exonéré Exonéré
si 10 000 000< ∑ 𝐴𝑃𝑆≤
tranches de e X
5milliards 2 T :(∑ 𝐴𝑃𝑆-10 000000)x0 ,3%
taxation
Exonéré (CGI
1e T DF ou Exonéré 664 ter)
Si ∑ 𝐴𝑃𝑆≥ 5milliards On a trois tranches
de taxation 2eT :(∑ 𝐴𝑃𝑆-10 000000)x0 ,3%
X
3e T :(∑ 𝐴𝑃𝑆-5 milliards)x0 ,1% X

2. TAXATION DES APPORTS NOUVEAUX A L’AUGMENTATION DU CAPITAL AUX DIFFERENTS REGIMES

Etant donné : APS1= APS déjà taxé ; APS2 = apports nouveaux ou APS à taxer ; APS3=total APS
qui est la somme des deux (APS2 + APS1)

2.1 REGIME DU DROIT COMMUN

MONTANTS APS Tranches Calculs DP DF


Si APS1≤ 10 000 000 et On a deux tranches de 1e T Exonéré (CGI
DF ou Exonéré 664 ter)
APS3<5milliards taxation
2e T :(APS3 – 10 000 000)x0 ,3% X
Si 10 000 000 <APS1 < On a une seule tranche
2e T : APS2 x0 ,3%
5𝑚𝑖𝑙𝑙𝑑𝑠 et de taxation X
APS3<5milliards
Si 10 000 000 <APS1 < On a deux tranches de 2e T :(5milliards- APS1)x0 ,3% X
5𝑚𝑖𝑙𝑙𝑑𝑠 et taxation X
3e T :( APS3 - 5milliards)x0 ,1%
APS3>5milliards
Si APS1 > 5𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑎𝑟𝑑𝑠 donc On a une seule tranche 3e T : APS2 x0 ,1%
APS3>5milliards de taxation X

2.2 REGIME SPECIAL DE FUSION OU REGIME DE FAVEUR

MONTANTS APS Tranches Calculs DP DF


Si APS1≤ 10 000 000 et On a deux tranches de 1eT Exonéré (CGI
664 ter)
APS3<5milliards taxation
2eT :(APS3–10 000 000)x0 ,15% X

13
Si 10 000 000 <APS1 < On a une seule tranche 1e T : APS2 x0 ,15%
5𝑚𝑖𝑙𝑙𝑑𝑠 et de taxation
X
APS3<5milliards
Si 10 000 000 <APS1 < On a deux tranches de 1eT :(5milliards- APS1)x0 ,15% X
5𝑚𝑖𝑙𝑙𝑑𝑠 et taxation 2eT :(APS3-5milliards)x0 ,05%
APS3>5milliards X
Si APS1 > 5𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑎𝑟𝑑𝑠 donc On a une seule tranche 1e T : APS2 x0 ,05%
APS3>5milliards de taxation X

3. CALCUL DES DROITS SUR ATO : TABLEAU RECAPITULATIF DES TAUX

Ordre ELEMENTS TAUX


Trésorerie, Créances, Droits sociaux (action, part sociale),
1 Immobilisation financière (prêt, caution, titre de 0% 18 000
participation)
Marchandises neuves (marchandise, matière première,
produit fini, emballage)
Biens meubles apportés en dehors du fonds de
2 commerce, 18 000 18 000
Biens meubles apportés en dehors du fonds de
commerce,
Bail de meuble; location, vente
3 Mutation d’immeuble installé à l’étranger 1,5% +DPF 1,5%+ DPF
4 Bail à durée limitée (location du fonds de commerce 2,5% 2,5%
Echange d’immeuble avec retour (art 669 et 720 CGI) 2% + DPF + 2% + DPF +
5
mutation mutation
6 Echange d’immeuble sans retour (art 669 et 720 CGI) 3% + DPF 3% + DPF
7 Acquisition d’immeubles (constructions et terrains) 4% + DPF 4% + DPF
Bail à durée illimitée,
8 Fonds de commerce (éléments corporels et incorporels), 10% 10%
Stock de combustible (carburant, gaz)

14
COURS

I- DEFINITION ET CHAMP D’APPLICATION

1- Définition
L'enregistrement consiste, en principe, dans l’analyse, sur un registre spécial tenu par le receveur
de l’enregistrement, d'un acte constatant un fait juridique ou d'une déclaration souscrite à défaut
d'acte.

Les Droits d’Enregistrement sont des droits perçus à l’occasion de l’enregistrement de certains actes
juridiques (par exemple, les actes de cession d’immeubles, les contrats de bail, les actes constitutifs
de société, les actes de succession, etc.)

La formalité de l’enregistrement, par exemple d’un acte sous seing privé, consiste dans l’analyse
juridique de l’acte sur une formule spéciale fournie par l’Administration. Cette formule accompagnée
de deux exemplaires du document, est revêtue des mêmes signatures que l’acte lui-même et reste
déposé au Bureau de l’Enregistrement. Les actes authentiques (actes rédigés notamment par les
notaires) à présenter à l’enregistrement sont également soumis à la formalité du double exemplaire.

Le droit acquitté à l’occasion de la formalité de l’enregistrement a le caractère de redevance pour


service rendu (la conservation de l’acte) et d’impôt proprement dit.

2- Champ d’application
Le code général des impôts soumet obligatoirement à la formalité de l’enregistrement certains
actes :

❖ Soit en raison de la personnalité de leur rédacteur (forme de l'acte). Ce sont :


• Les actes rédigés par un notaire
• Les actes judiciaires
• Les exploits d'huissier :
• Les actes rédigés par les marchands de biens etc.
❖ Soit en raison des dispositions qu'ils contiennent {contenu de l'acte). Ce sont :
• Les actes portant mutations de propriété ou usufruit de biens immeubles ou de fonds
de commerce ou des éléments du fonds de commerce (article 550 du CGI)
• Les actes portant mutations de jouissance de biens meubles et immeubles (articles
552 du CGI) à l'exclusion les baux d'immeubles conclus par des particuliers destinés
à l’habitation et dont les loyers mensuels sont inférieurs à 500.000 FCFA
• Les actes portant sur la structure d’une société notamment les actes constatant la
formation, la prorogation, la transformation, l’augmentation de capital, la réduction
du capital, la dissolution et le partage des actifs de la société
• Les actes portant cession des parts sociales
• Les actes divers tels que les certificats de propriétés, l’adjudication de marché etc. :

❖ Remarque : Certains actes sont exemptés de la formalité d'enregistrement. Ce sont :

15
- Les actes d’état civil (acte de naissance, de décès, de mariage) reçu par les officiers
d’état civil et les extraits qui en sont délivrés (article 589 du CGI)
- Les sociétés d'état ou d'économie mixte accordant des crédits aux pet ites entreprises,
sociétés coopératives et association de prévoyance et à l’habitat ; pour les actes,
pièces et écrits de toute nature dont les droits seraient supportés par ces sociétés
d'état ou d'économie mixte de crédit (article 621 du CGI)
- Les sociétés mutuelles de production rurale pour tous les actes
- Etc.

NB : Dans le cadre de la fiscalité des entreprises, les droits d’enregistrement sont constitués des droits
que l’entreprise paye lors :
➢ de la création ou de la constitution de sociétés ;
➢ de la modification du capital social ;
➢ de la fusion ,la scission, l’apports partiels ;
➢ de la dissolution de société ;
➢ de la cession de certains éléments du patrimoine de l’entreprise.

SECTION I : LES DROITS D’ENREGISTREMENT LORS DE LA CONSTITUTION


DES SOCIETES COMMERCIALES

. NOTION DE SOCIETE COMMERCIALE


Une société commerciale est une entité qui a pour mission la recherche de profit. Dans sa forme
générale, la société commerciale peut être du point de vue juridique une société de capitaux (SA et
SARL) ou une société de personne (SNC et SCS).
Les droits d’enregistrement seront donc calculés par moment en fonction de ces formes
juridiques.

I- IDENTIFATION DES APPORTS


1- Au plan du droit des sociétés
Les articles 37 et 38 de l'OHADA stipulent que tous les associés ou actionnaires doivent contribuer au
capital social et reçoivent, en retour, des titres émis par la société. L'OHADA autorise 3 types d’apports
: l'apport en numéraire, l'apport en nature et l'apport en industrie.

1-1 - l'apport en numéraire


C’est la contribution des associés qui a un caractère liquide, c'est-à-dire de la trésorerie. Il s’agit des
avoirs en caisse ou espèces, des avoirs en banque et dans les CCP. Les apports en numéraires 'doivent
être libérés du quart au moins de la valeur nominale de l'action dans les SA.

1-2-L'apport en nature
Il y a apport en nature lorsqu'un associé ou actionnaire transfère à la société le droit de propriété d'un
bien. Ce sont les autres types d’apports qui n’ont pas un caractère liquide. Ce sont en général
des éléments tels que : la licence, les brevets, les biens immobiliers (terrains et constructions), les
biens matériels, mobiliers, les actions ou titres (titres de participation et titres de placement) et les stocks.
Ces apports en nature doivent être libérés intégralement à la constitution.

NB : les dettes exigibles d’un associé font partir des apports en nature

1-3-L'apport en industrie

16
L'apport en industrie est représenté par l'apport de connaissance technique. Il ne concoure pas à la
formation du capital mais donne droit au partage du bénéfice.

2- Au plan du droit fiscal


La création d'une société suppose l'affectation à cette personne morale d'un patrimoine distinct de celui
des associés. Cette affectation porte le nom d'apport. Lors de la création d'une société les associés
effectuent des apports soit en nature, soit en numéraire, soit en industrie {savoir-faire de l'associé)
toutefois leur imposition dépend de la forme de leur rémunération. Selon la forme de leur rémunération
on distinguera trois types d'apports.

2-1- Les apports purs et simples (APS)

Les apports purs et simples sont ceux qui confèrent à l'apporteur en échange de sa mise de simples droits
sociaux (actions, parts sociales), exposés à tous les risques de l'entreprise. Les apports purs et simples
constituent l'apport net de la société ou l'apport réel de l'associé. La somme des apports purs et simples
forme le montant du capital social de départ.

2-2- Les apports à titre onéreux (ATO)

Il y a apport à titre onéreux chaque fois que l’apporteur se fait rémunérer par le biais d'un équivalent
soustrait des risques sociaux. Au regard de la terminologie fiscale, l'apport à titre onéreux représente
une somme d'argent (prix des actions) ou une obligation que la société s'engage à honorer au nom et
pour le compte de l'apporteur. Les apports à titre onéreux sont des apports dont la contrepartie peut être,
une reconnaissance de dette., le remboursement en espèce d'une partie de la valeur du bien apporté, ou
la prise en charge d'un passif de l'associé par la société en constitution. L'ATO est assimilé à une vente
; c'est une véritable mutation taxée en tant que telle au droit de mutation applicable à la nature du bien.

NB : Dans les apports à titre onéreux, ce ne sont pas des dettes qui sont apportées mais des actifs grevés
de dette d'où la nation d'apport mixte.

2-3-Les apports mixtes


L'apport mixte est constitué à la fois par apport pur et simple (APS) et d'apport à titre onéreux (ATO).
En réalité on ne peut effectuer uniquement des apports à titre onéreux Les ATO sont effectués en cas
d'apports mixtes.

II- LA LIQUIDATION DES DROITS


1- Définition de quelques termes importants
❖ La mutation d’un bien
Les actes de mutation sont des actes qui confèrent un transfert de propreté ou d’usufruit d’un bien ;
d’une personne juridique à une autre.
❖ Un immeuble
Par immeuble il faut attendre les terrains (immeuble non bâtis) et les bâtiments (immeuble bâtis)
❖ Le fonds de commerce
Il est composé de divers éléments mobiliers corporels et incorporels constituant un ensemble
de moyen permettant au commerçants d ‘attirer et de conserver une clientèle. Le fonds de
commerce comprend la clientèle, l’achalandage, le droit au bail, les matériels, les
marchandises, le nom commercial. L’OHADA inclut les stocks y compris les marchandises
parmi les éléments du fonds de commerce. Ce qui est contraire à la conception du code général

17
des impôts qui exclut certains stocks qu’il qualifie de marchandises neuves de la taxation du
fonds de commerce et de ses éléments (article 721 du CGI)

2- Les différents droits


Selon l'article 444 du CGI il existe trois types de droit :

❖ Les droits fixes (DF)


Le montant du droit fixe est fixé indépendamment de la valeur de l'opération
Exemple : DF = 18 000 pour l'enregistrement de l’acte de cession de biens meubles ou objets mobiliers
(article 765 du CGI)

❖ Les droits proportionnels (DP)


Ils sont calculs en pourcentage de la valeur du bien objet de l’acte.
EXEMPLE droit de mutation de fonds de commerce DP = 10% de la valeur du fonds de commerce

❖ Les droits dégressifs (DD)


Ce sont des droits proportionnels qui varient par tranche de valeur imposable
Exemple : les droits de l’article 754 qui varient de 0.3% à 0.1 % suivant le montant de l’opération.

3- La taxation des apports

Il s’agit de calculer les différents droits et taxes qui vont constituer le droit d’enregistrement à
payer lors de la constitution. Ces droits sont au nombre de trois :
Les droits sur les APS,
Les droits sur les ATO,
les droits et taxes de publicité foncière (DPF).

3.1- Les droits sur les APS (droit d’apport)


Ce sont les impôts calculés sur la somme des APS.
Le taux d’imposition applicable aux APS suit le régime du barème dégressif quel que soit la forme
juridique de la société (article 754 du CGI).

Le barème dégressif

Valeurs imposables Taux

De 0 à 10 000 000 Exonéré


ou
18000

De 10 000 000 à 5 000 000 000 0,3%

Au-delà de 5 000 000 000 0,1%

18
REMARQUES
1- Pour l’application des taux, on tient compte de l’ensemble des apports effectués par les
associés à titre purs simples, c'est-à-dire le capital social. Il faut éviter de taxer les
APS par associé. Par contre l’analyse des apports est réalisée par associé soit :
Capital social = somme APS qui sont à taxer.

2- En ce qui concerne les immeubles bâtis et non bâtis (terrains et constructions), il est
perçu une taxe additionnelle au titre de la taxe de publicité foncière au taux de 1,2%
(hors les droits immobiliers et du droit d’apport).

3- La taxation prend en compte aussi les apports en numéraire libérés et non libérés.

4- En ce qui concerne les apports en nature la taxation frappe la valeur réestimée et non la
valeur au bilan.

5- Si le montant des droits d’apports est supérieur à 25 000 000, l’entreprise peut payer ses droits
en 3 versements.

- Le 1/3 au plus tard un mois après la constitution


- Le 2ème tiers un an plus tard majorée d’intérêt au taux légal (taux d’escompte de la
BCEAO).
- Le 3ème tiers deux ans plus tard majorée d’intérêt au taux légal

3-2 Les droits sur les ATO (droit de mutation)

Ce sont des impôts calculés sur les apports sous forme de passif. Ces droits sont également appelés
droits de mutation. Les droits ATO sont calculés lorsque l’APS a été obtenue après la prise en
charge du passif par l’entreprise en constitution.
Pour calculer les droits ATO, il convient d’observer d’abords les taux de mutation avant le
calcul des droits qui se fera selon deux méthodes.

Présentation des taux de mutation


Selon la nature de l’élément apporté sous forme de dette, les taux applicables se résument comme
suit : (voir annexe)
3.2.1 Le calcul des droits ATO

Le principe de liquidation des droits ATO fait appel à deux méthodes :


La méthode favorable à l’entreprise avec ordre d’imputation des ATO.
La méthode favorable au fisc sans ordre d’imputation des ATO.

Mode de calcul avec ordre d’imputation

Cette méthode dite favorable à l’entreprise ; c’est lorsque l’acte constitutif indique l’ordre
d’imputation des ATO avec les éléments de l’apport brut réel en commençant par ceux qui ont
un taux de mutation faible vers ceux qui supportent les taux les plus élevés
NB : les droits ATO sont calculés associés par associé.

19
Mode de calcul des droits sans ordre
d’imputation

Cette méthode n’est pas favorable à l’entreprise mais plutôt à l’administration fiscale. Elles sont au
nombres de deux.

- Méthode d'imputation proportionnelle au passif ou méthode française


Dans ce cas, la société n'ayant pas donné d'ordre d'imputation, l'administration fiscale considère que
chaque élément de l'actif est apporté comme apport mixte. La proportion des éléments de l'actif apportés
à titre onéreux est obtenue par un coefficient ATO

Apport BRUT = Apport APS + Apport ATO

COEFFICIENT ATO = MONTANT DES ATO / APPORT BRUT

- Méthode d’imputation du passif dans un ordre préférentiel ouvrant droit à des tarifs
profitables au TRESOR PUBLIC de la manière la plus optimale qui soit (séminaire
au LTA Cocody du 22 au 27 avril 2013)

Dans ce cas, les ATO seront imputés sur les éléments qui subissent les taux les plus élevés vers les
éléments qui supportent les taux de mutation les plus faibles. C’est l’inverse de la méthode favorable à
l'entreprise
L'administration fiscale Ivoirienne retient cette méthode.
REMARQUES
1- D’après le séminaire du LTA Cocody du 22 au 27 avril 2013 l’hypothèque ne bénéficie plus d’une
imputation particulière (c.-à-d. priorité d’imputation sur l’élément générateur de l’hypothèque). Elle est
considérée comme une dette au même titre que les autres dettes et seront imputées selon le mode
d’imputation des dettes ordinaires.
2- Il est conseillé de liquider les DA (droit sur les APS) selon la méthode favorable au fisc ou méthode
d’imputation sans ordre sans faire intervenir le coefficient APS.
3- Le contribuable ne paie qu’un seul des droits :
- si DP > DF, alors il paie le DP
- si DP < DF, alors il paye le DF
Les droits fixes (DF) ne s’additionnent pas, c’est le plus élevé des DF qui vient ou qu’on porte au total
de la colonne des DF.
4- Si dans un exercice ou un devoir, le principe de liquidation des droits de mutation n’est pas indiqué,
alors on calcule les droits avec la méthode favorable à l’entreprise seulement.

5- Dans les deux (2) principes, il est conseillé de taxer les DA de façon globale par contre, la taxation
des ATO se fait “associé par associé” sous les deux (2) principes.

SECTION 2 : LES DROITS D’ENREGISTREMENT LORS DES MODIFICATIONS DU


CAPITAL

I. Les droits dus lors de l’augmentation de capital


On classe les augmentations en deux groupes pour la taxation

I.1. Augmentation par apport nouveau (article 754 du CGI)

En cas d’augmentation du capital par une société de capital (SA et SARL) par des apports en nature,
en numéraire, par conversion des créances en actions, des obligations, de comptes courants

20
associés, de dettes fournisseurs en actions ; les droits d’enregistrement se calculent selon le régime
de droit commun c’est à dire de la même façon qu’à la constitution cependant pour la taxation des
APS (les apports nouveaux), il faut tenir compte du capital primitif ou de la base déjà taxée (capital
nominal + primes) par apport nouveau (Constitution et augmentation antérieure) pour l’application
du barème dégressif.
Les ATO et la DPF sont taxés comme à la constitution.
Remarques
1- L’augmentation se fera le plus souvent avec :
- Primes d’émission (excèdent du prix d’émission sur la valeur nominale des actions et parts
sociales)
- Primes d’apports (excèdent de la valeur des biens apportés en nature lors de l’augmentation de
capital sur la valeur nominale des actions ou parts sociales)
2- les droits d’apports sont assis sur le montant global des apports (prime comprise)
3- la capitalisation ultérieure de la prime sera passible du seul droit fixe de 18 000f et ceci parce qu’elle
a déjà été taxée lors de l’émission des apports
4-La taxation des ATO se fera également selon le régime de droit commun (article 754)
Pour une société dont le siège est établi hors de Côte d'ivoire. Le droit d'enregistrement est un droit
fixe de 18 OOCF (article 703 du CGI), à condition que le dit acte a déjà supporté à l'étranger un droit
proportionnel d'enregistrement
I.2. Les droits dus en cas d’incorporation (article 758 du CGI)

En cas d’incorporation des réserves du bénéfice, du report à nouveau, des provisions, le droit
proportionnel au taux de 6% dit droit d’apport majoré est appliqué pour les sociétés de capital
soumises à l’IRVM sans tenir compte du capital ancien ou de la base ancienne (déjà taxée)

I.3. Les sociétés de personnes

En ce qui concerne les sociétés de personnes (SNC, société civile, société en commandite simple) il
convient d’appliquer le barème dégressif sur le total des apports en numéraire, en nature, des
conversions de dettes et des incorporations ; ce total correspond aux apports nouveaux.
Les ATO et la DPF sont taxés comme à la constitution
L’incorporation de la réserve spéciale de réévaluation est soumise également
à 6%. L’écart de réévaluation est la plus-value constatée sur les
immobilisations réévaluées du fait du rehaussement de leur valeur
comptable. Cet écart est inscrit au passif du bilan

NB : Paiement des droits en cas d’incorporation


Les droits exigibles lors de l’augmentation du capital par incorporation (réserves, bénéfices,
report à niveau, provisions) sont exigibles en intégralité lorsque leur montant est inférieur ou égal
à 5 000 000.
Par contre, si leur montant excède 5 000 000, il y a possibilité de paiement fractionné selon les
modalités des DA ci-dessus :
L e 1er 1/3 est versé à l’opération (1 mois plus tard)
me
L e 2è 1/3 est versé 1 an plus tard majoré des intérêts au taux légal (taux d’escompte
BCEAO).

21
me
L e 3è 1/3 est versé 2 ans plus tard majoré des intérêts au taux légal (taux d’escompte
BCEAO).

II. Les droits dus lors de la réduction et de l’amortissement du capital


En cas de réduction du capital par l’annulation de pertes seul le droit fixe de 18 000 F est exigé (Art
703 du CGI).
En cas de réduction du capital par remboursement aux associés, il est perçu un droit de partage dont
le taux de 1% calculé sur le montant du capital réduit. Lorsque le remboursement est effectué par
attribution à un associé autre que l’apporteur initial des biens apportés en nature, c’est le droit de
mutation qui est applicable.
L’amortissement du capital est considéré comme une distribution de bénéfice. En principe l’opération
supporte l’IRVM au taux de 15%. Cependant lorsque l’amortissement est effectué par une réalisation
d’actif ou par prélèvement sur les éléments autres que les comptes de réserves ou provisions, il est
exonéré de l’IRVM à condition que la société en fasse la demande auprès de l’administration et que les
opérations se traduisent par une réduction statutaire du capital. Au regard des droits d’enregistrement,
c’est l’acte constatant l’amortissement qui est soumis à un droit fixe de 18 000 F

SECTION 3 : LES DROITS D’ENREGISTREMENT LORS DE LA FUSION, LA


SCISSION ET L’APPORT PARTIEL D’ÉLÉMENTS D’ACTIF

I. DEFINITIONS

I.1 La fusion

La fusion consiste à réunir au moins 2 sociétés. Lorsque 2 sociétés A et B déjà


existantes se mettent ensemble pour donner une nouvelle société C, avec la disparition d’A et B,
il s’agit d’une fusion création.
Lorsque la société B absorbe la société A, avec la disparition de la société A, il s’agit d’une fusion
absorption.
NB : La société qui donne est la société absorbée ou apporteuse et la société qui
reçoit est la société absorbante ou bénéficiaire.
I.2 L a scission

La scission consiste à scinder une société et à partager son patrimoine (biens et dettes)
entre au moins 2 autres sociétés nouvelles ou anciennes.
Avant de liquider les droits chez la société bénéficiaire, il convient d’établir avant tout le tableau de
partage, du patrimoine de la société scindée à partir de son bilan de liquidation (bilan après
réévaluation des biens et des dettes).

I.3 L’apport partiel

C’est lorsqu’une société A apporte à une ou plusieurs sociétés, une partie de son
patrimoine et continue d’exister avec l’autre partie.
NB : En ce q u i concerne l ’ é v a l u a t i o n de s a pport s c ’e st-à-dire l ’ a n a l y s e des apports,
elle se fera uniquement chez la société apporteuse.

22
Quant à la liquidation des droits, elle est réalisée chez la société bénéficiaire comme si
elle procédait à une augmentation de capital par apport nouveau (taxation à l’article 754 du
CGI).

II. ANALYSE DES APPORTS ET TAXATION

II.1 Analyse des apports

Elle est effectuée chez la société apporteuse et permet de déterminer l’actif net apporté
(APS) par la société à une autre société. Cet actif net s’obtient de deux manières.
Méthode1 : APS = Actif réel – Dettes exigibles

Méthode 2 : APS = Capitaux propres – actifs fictifs

II.2 La taxation des apports

La liquidation des droits est réalisée chez la société bénéficiaire comme si elle procédait à
une augmentation de capital par apport nouveau.
Les différents droits à calculer lors des fusions chez la société bénéficiaire sont les droits d’apports
(article 754), les droits ATO et la DPF.
Il existe deux régimes de taxation
Le régime commun de taxation ;
Le régime spécial des fusions (RSF).

II.2.1 Le régime commun de taxation :

C’est le régime de calcul des droits utilisés, à la constitution et à l’augmentation du


capital ; c'est- à-dire la liquidation des droits d’apports (taux 0,3% et 0,1% dans la limite de
5.000.000.000), les droits ATO (utilisation des taux de mutation les plus faibles selon les
méthodes favorables et défavorables) et la TCF (taux de 1,2% sur la valeur réel).

II.2.2 : Le régime spécial des fusions

Le régime institué par les articles 755 et suiva nts du C GI, est o b l i g a t o i r e
e n c e qui concer ne les fusion s et les scissions. II est optionnel en ce qui concerne les
apports partiels d'actif. En conséquence, les parties peuvent décider de placer leurs
apports sous le régime prévu pour la constitution des sociétés si le coût fiscal, en
considération des apports effectués, parait plus avantageux.

❖ Conditions d'app lication du régime special


L'application du régime spécial en matière de fusions, scissions, et apports partiels d'actifs est
soumise aux conditions suivantes :
✓ L e s sociétés apporteuses et les sociétés bénéficiaires doivent être des sociétés de
capitaux (SA, SARL)
✓ L e siège social des sociétés bénéficiaires doit se situer en C.I (Cette condition n'est
toutefois pas exigée pour la société apporteuse)

23
✓ D a n s le cas de fusion et de scission, les apports résultant des conventions doivent
prendre effet à la même date et doivent entraîner dès leur réalisation, la dissolution
systématique de la société apporteuse.
✓ D a n s le cas d’apport partiel d’actif, les sociétés concernées doivent manifester
expressément dans l’acte d’apport, leur volonté.

❖ Liquidation des droits

Les dispositions des articles 755,756 et 757 du CGI prévoient le régime fiscal suivant :
- Droit d’apport réduit de moitié sur la valeur de l’actif net apporté, soit :
• De 0 à 10 000 000 : Exonéré
• De 10 000 000 à 5 milliards : 0,15 %
Au-dessus de 5 milliards : 0,05%

• Prise en charge du passif : droit fixe de 18.000 francs.


• Droits de conservation foncière (ou taxe de publicité foncière) :
0.4%

SECTION 4 : LES DROITS D’ENREGISTREMENT DUS EN FIN DE SOCIETE ET LES


AUTRES DROITS D’ENREGISTREMENT

I. Droits exigibles en fin de société


Lorsqu’elle intervient, la dissolution de la société est suivie d’une période de liquidation ayant
pour but la réalisation des éléments d’actif et le payement des créanciers. L’actif net subsistant
après cette liquidation fait l’objet d’un partage entre les associés.
1.1 Dissolution de société
Lorsqu’elle ne comporte aucune transmission de biens meubles ou immeubles entre les associés
ou autres personnes, les dissolutions de société sont enregistrées moyennant le payement d’un
droit fixe de 18 000 francs.
1.2 Partage de sociétés
1.2.1 Principes
Les partages entre associés sont effectués selon les règles de l’article 1872 du code civil qui
concerne le partage des successions. Cette règle est reprise sur le plan fiscal à l’article 748 du
CGI. Par suite, les opérations de partage de biens meubles et immeubles entre coassociés sont
assujetties à un droit proportionnel de 1% sur la valeur des biens partagés. Toutefois cette règle
doit se combiner avec la théorie de la mutation conditionnelle, étant observé que cette théorie
ne s’applique qu’aux apports purs et simples de corps certains et qu’elle ne s’applique ni aux
acquêts, ni aux apports purs et simples des choses fongibles. En conséquence, l’imposition est
réalisée de la façon suivante :
- Le droit de partage est applicable à la valeur nette des acquêts sociaux
- Le droit de mutation est exigible sur les biens apportés à titre pur et simple et attribués à un
associé autre que l’apporteur.
- Aucune imposition n’est due sur les apports repris par les auteurs.
1.2.2 Partage des acquêts sociaux
Par acquêts sociaux, il faut entendre tous les apports en espèces, de stocks de marchandises, tous
les biens acquis ou créés par l’entreprise ; les plus-values résultant du travail de l’entreprise
également.

24
Le partage des acquêts sociaux est fixé par l’article 748 du CGI. Selon cet article le droit de
partage est de 1%, il s’applique à l’actif net partagé.

II. Les autres droits d’enregistrement


Il s’agit ici des droits dus en cas de cession des droits sociaux (actions, parts sociales), des créances,
des biens meubles et objets mobiliers.
Les cessions des droits sociaux reçus en contrepartie des apports en nature sont soumises aux droits
de mutation lorsque ces droits sont cédés pendant la période de non négociabilité qui est de 2 ans
pour les actions et 3 ans pour les parts sociales. Les droits sont calculés sur le prix de cession. S’il
s’agit des droits issus d’apport d’immeubles, il est perçu la contribution foncière au taux de 1,2% sur
le prix de cession.
Les cessions d’actions ou de parts sociales des sociétés immobilières d’attribution de copropriété ou à
prépondérance immobilière non cotée à la bourse (société dont 75% de l’actif est constitué par les
immeubles ou les droits portant sur les immeubles) sont soumises au droit de mutation de 10%.

ANNEXES
2) Calcul des droits sur ATO : TABLEAU RÉCAPITULATIF DES TAUX:
Ordre ÉLÉMENTS TAUX
1 Trésorerie 18 000
2 Créances 18 000
3 Droits sociaux (action, part sociale) 18 000
4 Immobilisation financière (titre de participation, prêt, caution...) 18 000
5 Marchandises neuves (marchandises, matières premières produits 18 000
finis, emballages...)
6 Biens meublos apportés en dehors du fonds de commerce 18 000
7 Bail de meubles ; location-vente 18 000
8 Mutation d'immeuble installé à l’étranger 1,5% +DPF
9 Bail à durée limitée (location fonds de commerce) 2,5%
10 Échange d'immeuble avec retour 2% + DPF +
mutation •
11 Échange d’immeuble sans retour 3% + DPF
12 Acquisition d’immeubles 4% + DPF
13 Bail à durée illimitée 10%
14 Fonds de commerce (éléments corporels et incorporels) 10%
15 Stock de combustible (carburant, gaz,... ) 10%

Tableau de plus ou moins-value en milliers de francs


Valeurs Valeurs estimées Ecarts
Libellé
comptables Calculs Montants +V –V
TOTAL
Ecart de réévaluation : (+V) – (–V) ==

25
EXERCICES D’APPLICATION

DE 1
Liquider les droits d’apports (droit sur les APS) dans les cas suivants :
1-montant des APS =3 000 000 000
2-montant des APS=5 000 000 000
3-montant des APS=12 000 000 000

DE 2
Samira et Ali décident de créer une société en faisant les apports suivants :
Samira Fonds de commerce : 6 000 000 000 Ali immeuble : 4 000 000 000
Caisse : 2 000 000 000 Apport en banque 5 000 000 000
TAF :
1) Calculer le capital de cette entreprise.
2) Liquider le droit exigible.
3) L’entreprise peut-elle obtenir un recouvrement différé de ses droits ? Si oui, citer les échéances
légales de versement ainsi que les montants dus à ces échéances sachant que les taux d’escompte
BCEAO s’élèvent à 5% et que l’entité a été constituée le 01/01/2006
DE 3
Les apports de Mr Abdul pour créer son entreprise :
Fonds de commerce : 50 000 000, Immeuble : 20 000 000, caisse : 10 000 000.
Après quelques années de fonctionnement, il décide d’apporter la totalité de son patrimoine à la création
d’une nouvelle société appelée SOUTRA.
Les apports d’Abdul ont été estimés comme suit :
❖ Fonds de commerce 120% de leur valeur
❖ L’immeuble a connu une décote de 10% de sa valeur.
TAF :
On vous demande de liquider les droits exigibles lors de la création de la nouvelle société SOUTRA.

DE 4
Safi, Abdul et Zokou décident de créer l’entreprise BIMOGO. Les apports de chaque associé sont :
Safi apporte en dehors de son fonds de commerce, les éléments suivants
Construction 950 000 000 ;
Matériels 800 000 000
Marchandises : 100 0000 000
Clients : 50 000 000
Banque : 30 000 000
Emprunt : 120 000 000
Fournisseurs : 90 000 000F

Abdul apporte son fonds de commerce composé des éléments suivants :


Terrain ; 850 000 000F
Mobilier de bureau : 710 000 000
Titre de participation : 80 000 000
Produits finis : 50 000 000

26
Caisse : 15 000 000
Bâtiment industriel :110 000 000
Dettes fiscales :240 000 000
Ecart de conversion actif :100 000 000
Zokou apporte du numéraire pour montant
de1 750 000 000

TAF : Calculer les droits dus à la constitution par la méthode favorable à l’entreprise et par la
méthode favorable au fisc (méthode Française et méthode Ivoirienne)

DE 5
Une SA au capital de X milliards de francs procède à une augmentation de capital par apports
suivants :
Apports en espèces 800 000 000
Capitalisation des comptes courants associés 200 000 000
Apport d’un immeuble 100 000 000 grevé d’hypothèque de 50 000 000
Capitalisation de la dette fournisseur 1 500 000 000
TAF
Calculer le droit exigible lors de cette opération dans les cas suivants :
a) X = 1 000 000 000 ; X = 4 000 000 000 ; X = 6 000 000 000

DE 6
Le 01/01/2008 la SA SOTOUBA au capital de 150 000 actions de 30 000 F l’action a absorbé la
SARL BIMOGO. Le bilan se présente comme suit :

ACTIF PASSIF
LIBELLÉS MONTANTS LIBELLES MONTANTS
Fonds commercial 350 000 000 Capital 2 000 000 000
Terrain 800 000 000 Réserves 1 170 000 000
Constructions 200 000 000 Dettes financières 580 000 000
Matériels & outillages 1 200 000 000 Passif circulant 125 000 000
Stock de marchandises 450 000 000
Clients 750 000 000
Banque 50 000 000
Caisse 20 000 000
Écart de conversion 55 000 000
TOTAL 3 875 000 000 TOTAL 3 875 000 000

Les valeurs d’apport ont été ainsi arrêtées :


- les terrains sont repris avec un abattement de 5%
- les constructions sont reprises de 9% de moins qu’à la valeur comparable
- les stocks sont repris avec une décote de 10%
- les matériels & outillages sont estimés à 140% de leur valeur au bilan.
NB : valeur nominale d’une action est de 10 000F
TAF

27
1) Établir le tableau de plus & moins-values sur éléments d’actif
2) Établir le bilan de liquidation
3) Les deux sociétés hésitent entre le régime de droit communs et le régime spécial de fusion ;
que conseillez-vous
DE 7
En janvier 2005, compte tenu des difficultés financières la SA FC dont le bilan se présente ci-dessous
décide de se scinder en deux.
La SA COBA au capital de 4 500 000 000(dont 500 000 000 d’incorporation de réserve) reçoit le
bâtiment, 75% de l’actif circulant et 70% des disponibilités.
La SNC BENZ, nouvellement constituée reçoit le reste de l’actif.
Le passif exigible de la SA FC est réparti proportionnellement aux actifs réels.

Bilan SA FC
Frais de rech et dvpt 200 000 000 Capital 3 500 000 000
Matériel et outillage 1 100 000 000 Réserve 400 000 000
Bâtiment 1 400 000 000 Emprunt 150 000 000
Terrain 800 000 000 Fournisseur 300 000 000
Stock marchandises 210 000 000
Créance 340 000 000
Banque 250 000 000
caisse 50 000 000

Total 4 350 000 000 total 4 350 000 000

Travail à faire
• 1- Quelles sont les conditions d’application du régime spécial de fusion ?
• 2-Liquider les droits dus lors de cette scission par la SA « COBA » (régime spécial de fusion)
• 3-Calculer les droits dus par la SNC « BENZ. »

DE 8
L’entreprise DJIDJA est créée par trois associés ZOKOU, ABDUL et SAMIRA, détenant
respectivement 50% 30% et 20%, du capital. Après trois (03) années de fonctionnement,

Cette entreprise est en faillite et présente le bilan de liquidation ci-dessous :

Libellés Montants Libellés Montants


Fonds de commerce 20 000 000 Capital 84 500 000
Bâtiment d’habitation 30 000 000 Résultats (4 500 000)
Matériels 20 000 000
Créances 10 000 000
TOTAL 80 000 000 TOTAL 80 000 000

Scénario de partage :
Hypothèse 1 : ZOKOU reprend son bâtiment qu’il a apporté à la constitution. Le fonds de commerce
est également attribué à ZOKOU
. ABDUL reçoit les matériels et enfin SAMIRA reçoit les créances.

28
Hypothèse 2 : ZOKOU reçoit le fonds de commerce et le matériel. ABDUL reçoit bâtiment apporté
par ZOKOU Enfin, SAMIRA reçoit les créances.
TAF :
1) Calcule l’actif net partageable.
2) Calcule les droits dus dans chaque hypothèse après avoir analysé le scénario de partage.

TRAVAUX DIRIGES

DE 9
La SA BIMOGO est constituée le 01/01/N. les fondateurs font les apports suivants ;
- Divers actionnaires apportent du numéraire pour 6.000.000.000 F dont 20% représentent un prêt fait
à la société qui est remboursable avec intérêt;
- Monsieur Fongnon apporte son fonds de commerce exploité jusqu’au 30/11/ N-1
ACTIF PASSIF
LIBELLES MONTANT LIBELLES MONTANT
Terrains 15.000.000 Capital 230.000.000
Bâtiment commercial 75.000.000 Dettes 100.000.000
Matériel de bureau 10.000.000
Fonds commercial 20.000.000
Stock de marchandises 120.000.000
Créance clients 80.000.000
Caisse 10.000.000
TOTAL ACTIF 330.000.000 TOTAL PASSIF 330.000.000

- Madame Samira apporte un bâtiment de 40.000.000 F grevé d’une hypothèque de 10 000 000 ; elle
apporte aussi un chèque de 30.000.000 F
Le 01/01/N+3, la SA fait une augmentation de capital de la manière suivante :
- 40.000 actions de nominal 10.000 F émises à 25.000 F.il s’agit d’une augmentation en numéraire ;
- capitalisation de dette fournisseurs à hauteur de 20.000.000 F ;
- Incorporation de réserve facultative de 400.000.000 F ;
- Apport d’un bâtiment industriel de 500.000.000 F grève d’une hypothèque de 50.000.000 F.

TAF:
1- Liquider les droits dus lors de la constitution de la société (méthode favorable à l’entreprise)
2- Si la méthode favorable au Fisc avait été adoptée quel aurait été le montant des droits de
mutation de l’apport de Monsieur Fongnon ?
3- Liquider les droits dus lors de l’augmentation.
4- Calculer le capital après cette augmentation

DE :10
Le 01/01/19N, la SA « BIMOGO » est créée au moyen d’apports suivants
▪ Aké a apporté à la constitution :
- Terrains nus : 1 600 000 000
- Immeuble bâti : 1 200 000 000
- Marchandises : 790 000 000
- Créances : 310 000 000
- Dettes fournisseurs : 2 000 000 000 (la société s’engage à les prendre en charge)

29
▪ Affi a fait apport de son fonds commercial qui s’élève à 600 000 000
▪ Antoinette a, quant à elle, apporté sa villa d’une valeur de 500 000 000.
Le 31/12/19N+1, Mlle Antoinette se retire en cédant ses actions à Affi pour 700 000 000.
Le 01/01/19N+5, elle (la société « BIMOGO ») procède a une première augmentation de son capital
de 4 500 000 000 au moyen de :
*Apport en espèces : 2 600 000 000 (avec 600 000 000 comme prime d’émission).
*Construction : 1 000 000 000 (hypothèque 500 000 000).
*Incorporation des réserves facultatives : 900 000 000.
Le 01/01/19N+6, elle procède à une deuxième augmentation de capital de 1 000 000 000 de francs au
moyen de :
✓ Incorporation au capital de la réserve spéciale de réévaluation réalisée au 31/12/19N+5 :
montant : 400 000 000
✓ Incorporation au capital de la prime d’émission de 600 000 000 de francs.
Le 01/01/19N+10, la SA « BIMOGO» est absorbée par la SA « SEREBI » au capital de
11 000 000 000. AU 31/12/19N+9 le passif du bilan de liquidation de la SA « BIMOGO » se
présentait comme suit :
Capital = 9 000 000 000
Réserves = 3 500 000 000
Plus value de liquidation = 1 500 000 000
Emprunt = 500 000 000
Fournisseurs = 2 500 000 000
Banque (découvert) = 500 000 000
NB : Les deux (2) sociétés ont opté pour le régime spécial de fusion. Aussi l’actif net apporté, par le
SA « BIMOGO» comporte des immeubles (bâtis & non bâtis) d’un montant de 4 000 000 000.

TRAVAIL A FAIRE :
1- Calculer les droits dus à la constitution
2- a/ Calculer les droits dus lors de la cession de actions d’Antoinette à Affi.
b/ Que se passerait-il si ces parts avaient été cédées au 31/12/19N+4 au même prix ?

3- a/ Calculer les droits dus lors de la première augmentation


b/ Déterminer le capital social de la SA « BIMOGO » après cette augmentation.
4- Calculer les droits dus lors de la deuxième augmentation.
5- Calculer les droits dus lors de la fusion.

DE : 11
La société anonyme "SOGONA" qui éprouve des difficultés financières depuis le 19 septembre 2001 a
décidé le 31/12/2003 de se dissoudre par apport de son patrimoine à deux autres sociétés anonymes :
KETA-CI et DJAKODO-CI.
Les bilans des trois sociétés à la date de scission se présentent comme suit :

30
BILAN DE SOGONA AU 31-12-2003
Frais de recherche et dvlpt 633 750 000 Capital non amorti 1 875 000 000
Terrains nus 675 000 000 Capital amorti 375 000 000
Constructions 1 125 000 000 Réserves 675 000 000
Matériels de bureau 600 000 000 Dettes financières 367 500 000
Matériels et outillage 108 750 000 Dettes fiscales 337 500 000
Stock de marchandises 300 000 000 Dettes sociales 112 500 000
Clients 262 500 000 Provision pour perte de change 37 500 000
Banque 150 000 000 Dettes fournisseurs 225 000 000
Caisse 112 500 000
Ecart de conversion actif 37 500 000

4 005 000 000 4 005 000 000

Renseignements complémentaires
- Le matériel de bureau est repris à 115% de sa valeur
- Les constructions sont reprises avec un abattement de 5 %
- Les stocks et les créances sont repris avec une décote de 10%
- Les écarts de conversion sont couverts entièrement par les provisions
- Les dettes financières sont retenues pour 300 000 000 f.
Les éléments de l’actif sont équitablement repartis comme suit :
- Immobilisation 45% à KETA-CI et le reste à DJAKODO
- ACTIF CIRCULANT : 2/3 pour DJAKODO.
- TRESORERIE ACTIF : 30 % Pour KETA-CI
- Les dettes sont reparties au prorata des apports reçus par chaque société.

BILAN SIMPLIFIE DE KETA-CI au 31/12/2003

ACTIF PASSIF
Immobilisation 3 750 000 000 Capital 5 000 000 000
Actif circulant 2 500 000 000 Réserves 250 000 000
Trésorerie actif 687 500 000 Dettes financières 625 000 000
Passif circulant 1 062 500 000

6 937 500 000 6 937 500 000

La société KETA-CI avait procédé le 01/02/2002 à une augmentation de capital par incorporation de
réserves légales 500 000 000 f et de réserves facultatives 125 000 000 f.
Le bilan de DJAKOD-CI se présente comme suit :

BILAN DE DJAKODO au 31-12-2003

ACTIF PASSIF

31
Immobilisation 4 250 000 000 Capital non amorti 5 250 000 000
Actif circulant 2 625 000 000 Capital amorti 1125 000 000
Trésorerie actif 1 000 000 000 Réserves 375 000 000
Dettes financières 500 000 000
Passif circulant 625 000 000
7 875 000 000 7 875 000 000

TAF :
1°) calculer les droits dus lors de la scission selon le régime spécial
2°) quel devrait être le montant des droits à acquitter si les sociétés avaient opté le régime du droit
Commun

32

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