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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ……………………


……………………

Union – Discipline - Travail

SUPPORT DE COURS
FISCALITE DES ENTREPRISES

L’enseignant :
Dr Dagnogo
Enseignant-chercheur / INP-HB
dpissio@gmail.com
0555038568

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 1


SOMMAIRE
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA FISCALITE (REVISION) ..................................... 1

CHAPITRE 2 : L’IMPOT SUR SALAIRES ........................................................................... 11

Section 1 : Les composantes du salaire .................................................................................... 11

Section 2 : les bases d’imposition : le salaire brut imposable et le salaire brut social ............. 19

Section 3 : Calcul proprement dit de l’impôt .......................................................................... 26

Section 4 : Les obligations des employeurs ............................................................................. 32

CHAPITRE 3 : LES PATENTES ET L’IMPÔT FONCIER ................................................... 39

Section 1 : La contribution des patentes ................................................................................... 39

Section 2 : Les impôts fonciers ................................................................................................ 50

CHAPITRE 4 : IMPOTS SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX .. 59

Section 1 : La détermination du résultat comptable de l’entreprise ......................................... 59

Section 2 : Analyse fiscale des produits et des charges ........................................................... 64

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CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LA FISCALITE (REVISION)

1. Définitions
 La fiscalité : C’est l’ensemble des mesures et lois relatives à l’impôt. C’est la branche du
droit public qui réglemente les rapports entre les citoyens et l’administration. La fiscalité
appliquée aux entreprises intéresse l’Etat pour deux raisons : D’abord, l’entreprise est une
unité de production disposant d’un patrimoine qu’elle fait fructifier sous le regard de
l’état. Ensuite, l’entreprise est un regroupement de personnes physiques dont elle est la
Source de revenus.

 La taxe : c’est une prestation requise du secteur privé par voie d’autorité avec une
contrepartie qui est le service directement rendu.

 Le contribuable : celui qui supporte l’impôt.

 Le redevable : Celui qui est chargé de reverser l’impôt à la DGI.

 L’acompte provisionnel : Avance d’impôt sur l’impôt exigible.

 L’assiette ou la base : Montant sur lequel est assis le calcul de l’impôt

 L’assujetti : Personne reconnue par la DGI pour faire la déclaration de l’impôt. Un non
assujetti subit l’impôt sans pour autant en faire la déclaration.

 Le crédit d’impôt : montant de l’impôt payé en plus par le contribuable. C’est une
Créance d’impôt du contribuable sur l’Etat.

 Le droit proportionnel : montant de l’impôt calculer à partir d’un taux différent du Droit
Fixe qui reste inchangé quelque soit les circonstances.

 L’exonération - Exemption : être exonéré, c’est ne pas être soumis à l’impôt.

 La Fiscalité intérieure : régime fiscal des impôts appliqué à l’intérieur du pays.

 La Fiscalité de porte : Impôts à l’entrée du pays.

 La liquidation de l’impôt : Le calcul d’impôt.

 Le Fisc : l’agent de l’impôt ou la direction fiscale.

 Le redressement fiscal : contrôle opéré par l’administration fiscale en vue de détecter des
erreurs éventuelles afin de les corriger.

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2. Les caractéristiques de l’impôt et son importance dans la société
L’impôt est en effet si intimement lié à l’évolution des sociétés et à celle de leurs institutions
politiques, juridiques et économiques que le « citoyen de l’Etat moderne considère l’impôt
comme une institution naturelle, si désagréable qu’il soit ». Bien plus, on considère que «
l’histoire fiscale d’un peuple constitue une part essentielle de son histoire tout court ».
L’impôt en tant que fait social apparaît comme un fait politique car l’histoire de l’Etat est
indissociable de celle de l’impôt. En effet l’entrée des ETATS dans la modernité politique est
marquée par le transfert du pouvoir fiscal aux représentants du peuple.

Déjà, l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen affirmait le principe


du consentement de l’impôt, un principe qui illustre de manière parfaite et concrète le rapport
entre le droit fiscal et le droit politique. Car la conquête de la liberté ne s’est pas seulement
limitée à la liberté politique, mais aussi à la souveraineté fiscale. Pour ce faire, en côte
d’Ivoire, la constitution dispose que « le parlement vote la loi et consent l’impôt ».
En somme, « l’impôt est source de vie pour l’Etat… » et apparaît par conséquent comme un
moyen d’exercice du pouvoir politique.

Outre les liens étroits qu’il entretient avec la politique, l’impôt est intimement lié à
l’environnement économique. Ainsi, son rendement est tributaire de l’activité économique et
son poids plus ou moins grand renseigne sur le degré d’intervention de l’Etat dans
l’économie.

De même, la fiscalité occupe une place essentielle dans les politiques sociales menées par
l’Etat. Ceci est vrai tant en ce qui concerne la répartition de la charge fiscale entre les
différentes catégories socio-économiques concernées, que l’usage qui est fait des sommes
prélevées.

Comme on peut le noter, la fiscalité recouvre donc tous les domaines de la vie (juridique,
économique, sociale et politique). Aucun texte ne définit l’impôt précisément.

Selon le dictionnaire Larousse, l’impôt est un prélèvement que la société exige de l’individu
en vertu du principe de la solidarité nationale pour subvenir aux dépenses d’intérêt général et
aux charges résultant des dettes de l’Etat.

On peut tout aussi bien dire que l’impôt est un prélèvement pécuniaire requis des particuliers
(personnes morale et physique), par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie en vue
d’assurer le financement des dépenses publiques.

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D’une telle définition on peut aisément tirer les traits distinctifs de l’impôt d’avec les autres
prélèvements obligatoires. On peut reprocher à cette définition de ne pas prendre en compte la
situation personnelle du contribuable c’est-à-dire de sa capacité contributive et de ne pas
indiquer son caractère d’instrument d’intervention économique, social et culturel.
L’impôt est :
 Une prestation pécuniaire
L’impôt se paie en « argent »
Dans ses modalités de paiement, l’impôt moderne est un prélèvement sous forme pécuniaire ;
ce qui exclut, en principe, l’extinction de la dette fiscale par un autre moyen de paiement.
Néanmoins, certains systèmes fiscaux actuels prévoient la notion de paiement qui consiste à la
remise d’un bien en paiement de son impôt. Les débiteurs de droits de succession ou de
donation sont par exemple autorisés à s’acquitter de leurs dettes fiscales par la remise d’une
œuvre d’art.

 Requise des particuliers (personnes physiques et morales de droit privé, et


exceptionnellement des personnes morales de droit public).
La conséquence qui en découle c’est que l’Etat ne paie, en principe, pas d’impôt. Les
démembrements de l’Etat non plus ne paient l’impôt, sauf dans les cas où l’Etat et/ou ses
démembrements se comportent comme des concurrents du secteur privé. Il en est notamment
ainsi, dans le cas du CGI qui dispose que sont imposables à l’impôt/BIC, « Les établissements
publics, les organismes de l’Etat, des départements ou des communes à condition qu’ils
jouissent de l’autonomie financière et se livrent à une activité de caractère industriel ou
commercial et à des opérations de caractère lucratif »

 En fonction de leurs capacités contributives


La notion de faculté contributive signifie que « tous les citoyens ne supportent pas forcément
le même niveau d’imposition ; il varie en raison de la richesse, du revenu ou de la fortune de
chacun ».
La notion de faculté contributive fut déjà exprimée dans l’article 13 de la Déclaration des
Droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789 qui disposait : « Pour l’entretien de la force
publique et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable ;
elle doit être également répartie entre tous les citoyens à raison de leurs facultés ».
Par ailleurs selon la doctrine fiscale, « l’impôt représente la part de chaque citoyen, par
application du principe de la solidarité sociale nationale, doit supporter dans les charges qui
pèsent sur l’Etat ».

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 Par voie d’autorité
L’impôt a le caractère de prélèvement obligatoire, c’est-à-dire qu’il est effectué par voie
d’autorité sur la base de la « loi » et « des prérogatives de puissance publique de
l’Administration chargée d’appliquer et de faire exécuter la loi » 
Ainsi :
o L’impôt est un attribut essentiel de la souveraineté de l’Etat
o L’impôt est un fait institutionnel : il repose sur une base juridique. 
o L’impôt est obligatoire « c’est la loi qui consent l’impôt » 

 A titre définitif 
L’impôt n’est pas un prêt.
A la différence de l’emprunt, l’impôt légalement dû et régulièrement acquitté n’est en
principe ni restituable, ni remboursable sauf dans les cas de surtaxe.

 Sans contrepartie directe


L’impôt n’est pas un prix.
« Juridiquement, l’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. Aussi, le contribuable ne
peut-il pour contester sa dette, arguer de la mauvaise utilisation des deniers publics. Il ne peut
davantage exiger que l’impôt qu’il paie soit affecté à tel ou tel service public ou au
financement de telle ou telle opération. De même, il ne peut refuser de payer l’impôt au motif
que celui-ci financerait des dépenses contraires à ses principes ».

 L’impôt sert aux pouvoirs publics d’outils d’interventionnisme économique, social


et culturel
L’impôt sert à payer les dépenses publiques. Selon la Déclaration des Droits de l’Homme et
du Citoyen du 26 août 1789, « Pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses
d’administration, une contribution commune est indispensable… »

L’impôt est la principale ressource du budget de l’Etat et est un moyen d’exercice du pouvoir
politique. L’interventionnisme fiscal est essentiellement un instrument d’orientation socio-
économique et culturelle dont se servent les pouvoirs publics. Son Champ d’application va de
l’investissement à l’emploi et de l’épargne à l’aide aux familles. L’interventionnisme c’est
donc utiliser l’impôt comme un instrument la politique économique sociale et culturelle.

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3. Les principes fondamentaux de la fiscalité
 Le principe de la légalité de l’impôt
Le terme de légalité signifie conformité à la loi, celle-ci englobant au sens large l’ensemble
des règles de droit.

Le principe de légalité de l’impôt est la principale conséquence du consentement de l’impôt


qui doit relever de la compétence d’une assemblée représentative des citoyens.
C’est en cela que l’article 14 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
disposait : « Tous les citoyens ont le droit de constater par eux même ou par les représentants,
la nécessité de la contribution commune ».

L’exercice de la souveraineté fiscale relève du pouvoir législatif qui assure la représentation


nationale. La constitution dispose que « le Parlement vote les loi et consent l’impôt ». Par
ailleurs, la loi détermine l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toute nature.

Il convient toutefois de relever que l’autorité gouvernementale demeure particulièrement


importante dans l’exercice de la souveraineté fiscale pour les raisons suivantes :
o Les autorités gouvernementales et administratives disposent légalement du pouvoir de
créer certains prélèvements obligatoires.
o En raison de la technicité et de la complexité de la fiscalité, les initiatives en la matière
sont très souvent d’origine gouvernementale.

 Le principe de l’égalité devant l’impôt


La déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 dispose que « Tous
sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi… ». Le
principe de l’égalité devant l’impôt trouve ainsi son fondement dans le principe d’égalité
devant la loi consacré par la Déclaration précitée à laquelle fait référence le préambule de la
Constitution de la République de Côte d’Ivoire.

Ce principe rapporté à la matière fiscale devient celui de l’égalité devant l’impôt et est défini
par la doctrine fiscale comme suit : « Tout contribuable se trouvant dans la même situation de
droit ou de fait qu’un autre contribuable doit être soumis à une imposition identique »

 Le principe de liberté de gestion


Selon ce principe, les contribuables sont totalement libres de leurs choix de gestion, sauf si
ceux-ci s’analysent en abus de droit ou en actes anormaux de gestion.

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 L’abus de droit
Il y a abus de droit lorsque, dans le but de se soustraire en totalité ou en partie à l’impôt, le
contribuable produit à l’administration fiscale un acte qui dissimule la portée véritable d’un
contrat ou d’une convention. Exemple : une vente déguisée en don ou un salaire présenté sous
forme de prêt.

 L’acte anormal de gestion


Les actes des dirigeants d’entreprise doivent en principe être engagés dans l’intérêt de
l’entreprise. Est considéré comme un acte anormal celui qui n’obéit pas à ce principe.
Lorsque l’anormalité d’une charge est retenue par l’administration, elle ne sera pas déductible
de la base de l’impôt sur les bénéfices et la somme concernée sera imposée entre les mains du
bénéficiaire de l’opération.
Exemple : La cession d’un bien de l’entreprise à un dirigeant à un prix inférieur à sa valeur
réelle….

 Le principe de respect du droit à la défense


Il s’agit de la transposition du principe général de droit dit « principe du contradictoire ».
Ce principe oblige l’administration à entendre ou à communiquer au contribuable sa situation
fiscale avant l’application de toute sanction. Cela pour permettre au contribuable de préparer
sa défense. Celui-ci peut même se faire assister du conseil de son choix.

Le non-respect par l’administration de ce principe peut entraîner la nullité de toute la


procédure et des redressements éventuellement notifiés.

4. Les sources du droit fiscal


4.1. Les sources internationales
Les traités internationaux ratifiés par la Côte d’ivoire ont une influence sur la politique fiscale
intérieure. C’est le cas de l’UEMOA dont les objectifs d’intégration obligent les états
membres à harmoniser leur fiscalité en matière de TVA. Il s’agit aussi d’éviter les doubles
impositions ; cela est une règle Universelle.

4.2. Les sources nationales


Toutes les lois de finance sont votées par le parlement (assiette, taux, modalités de
recouvrement...). Tous les textes sont consignés dans un document appelé Code Général des
Impôts (CGI). Mais les textes relatifs au contrôle de l’impôt, aux sanctions et aux
contentieux sont Consignés dans un document appelé Livre de Procédure Fiscale (LPF).

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Chaque année, le pouvoir exécutif soumet au parlement, le budget pour vote. Ce budget est
accompagné de nouvelles dispositions fiscales ; lesquelles dispositions sont consignées dans
un document appelé Annexe A La Loi De Finance ou Annexe Fiscale. Cette annexe
détermine les modifications et aménagements apportés aux documents précédents.

5. Les différents types d’impôt


On distingue les impôts intérieurs et les droits de douane

5.1. Les impôts intérieurs


Ils comprennent : les impôts directs, les impôts indirects, les droits d’enregistrement et les
impôts communaux.

5.1.1. Les impôts directs


Ils sont calculés sur des données constantes : capital ou revenu. Ce qui permet la perception à
intervalles réguliers : une fois par mois ou par an. On peut citer les impôts sur le bénéfice
(IBIC, IBA, IBNC), les impôts sur salaires, la patente, l’impôt foncier, la taxe spéciale
d’équipement (TSE).

5.1.2. Les impôts indirects


L’impôt indirect est assis sur des faits intermittents, les dépenses essentiellement. Il est plus
discret et moins douloureux que le précédent. Son paiement s’étend sur toute l’année. On peut
citer la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la Taxe sur les opérations bancaires (TOB) et les
taxes spécifiques.

5.1.3. Les droits d’enregistrement et de timbre


Ils sont payés à chaque étape de la vie juridique de l’entreprise (constitution, augmentation et
réduction de capital, fusion, scission, apport partiel et dissolution).

5.1.4. Les autres impôts


Ils comprennent l’impôt synthétique et les taxes communales.

5.2. Les droits de douane


Ils comprennent : le droit de douane lui-même, la redevance statique, le prélèvement
communautaire de solidarité et la TVA à l’importation.

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6. Le rôle de l’impôt
6.1. Le rôle budgétaire
Il sert à alimenter les caisses de l’état et des collectivités publiques.

6.2. Le rôle économique


C’est un instrument de politique économique dont l’état se sert pour orienter l’économie d’un
pays : mesures d’aide fiscale à l’investissement.

6.3. Le rôle social


Avec l’impôt, l’état assure la redistribution des richesses entre les citoyens d’un pays.

7. Les administrations en charge de l’impôt en Cote d’Ivoire


Il s’agit de :
- La Direction Générale des Impôts pour l’assiette, le contrôle, le recouvrement, le
contentieux des impôts à l’exception du recouvrement des impôts perçus par voie de
rôle.
- La Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor pour le recouvrement
des impôts perçus par voie de rôle.
- La direction Générale des Douanes pour l’assiette, le recouvrement, le contrôle et le
contentieux des impôts inscrits au tarif des douanes.

8. La technique fiscale
La technique fiscale comporte quatre opérations :
- L’assiette ;
- La liquidation ;
- Le recouvrement ;
- Le contrôle.

 L’assiette
L’assiette est l’ensemble des règles appliquées ou des opérations effectuées pour :
o Etablir l’existence de la matière imposable (éléments qui doivent être soumis à
l’impôt) ;
o Evaluer cette matière imposable ;
o Déduire les exonérations et les abattements ;
o En vue de déterminer la base imposable ou base d’imposition.
Mais au sens strict, l’assiette peut être définie comme la base imposable ou base d’imposition.

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 La liquidation
La liquidation est l’opération de calcul de l’impôt : elle consiste à appliquer à la base
d’imposition le taux prévu en vue d’obtenir le montant de l’impôt.

 Le recouvrement
C’est l’ensemble des opérations et pratiques, des règles et procédures qui permettent de faire
passer l’impôt du patrimoine du contribuable dans les caisses de l’Etat. Le recouvrement des
impôts et taxes est assuré par le comptable public.

En d’autres termes, le recouvrement, c’est la perception de l’impôt par le comptable public ou


le paiement de l’impôt par le contribuable.

 Le Contrôle Fiscal et les Sanctions


C’est le pouvoir reconnu à l’administration fiscale de vérifier l’exactitude des informations
fournies par le contribuable et du montant de l’impôt dû. En effet, le système déclaratif laisse
toute latitude au contribuable de déclarer à l’administration la matière imposable et par
conséquent l’impôt dû. Dès lors, il implique pour celle-ci le pouvoir d’exercer le contrôle afin
de :
- Vérifier l’exactitude des déclarations effectuées par le contribuable et de l’impôt dû ;
- Appréhender les défauts et insuffisances de déclaration ;
- Réclamer les compléments d’impôt dû ou les impôts éludés ;
Le contrôle fiscal se présente sous différentes formes.

9. Les différents régimes d’imposition


Il existe cinq régimes d’imposition :
- La taxe communale de l’Entreprenant dont le chiffre d’affaires TTC est inférieur à 5
millions ;
- le régime de la taxe d’Etat de l’entreprenant ;
- le régime de la taxe des Micro-entreprises ;
- le régime simplifié d’imposition ;
- le régime du réel normal.

9.1. Le régime de la taxe communale


C’est le régime des petits commerçants et artisans qui réalisent un chiffre d’affaires annuel
inférieur à 5 millions. Il concerne entre autres :
- Les vendeurs ambulants
- Les petits artisans
- Les vendeurs en étalages
- Etc.…
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9.2. Le régime de la taxe d’Etat de l’Entreprenant
Sont inscrites à ce régime, les personnes physiques réalisant des petites affaires commerciales
ou artisanales dont le chiffre d’affaires est compris entre 5 millions et 50 millions.

9.3. Le régime de la taxe des Micro-entreprises


Sont concernées, les personnes physiques et morales réalisant des affaires commerciales dont
le chiffre d’affaires est compris entre 50 millions et 200 millions.

9.4. Le régime du réel simplifié d’imposition (RSI)


Sont inscrites à ce régime, les personnes physiques et morales dont le chiffre d’affaires TTC
est compris entre 200 millions et 500 millions.

9.5. Le régime du réel normal d’imposition (RNI)


Il prend en compte, les exploitants individuels et les sociétés réalisant un chiffre d’affaires
annuel TTC supérieur à 500 000 000.

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CHAPITRE 2 : L’IMPOT SUR SALAIRES
 Généralités
Possède la qualité de salarié, celui qui est lié à un employeur par un contrat de travail. Ce
contrat crée donc un lien de subordination ou une étroite dépendance entre le salarié et
l’employeur. Ainsi, le salaire représente la rémunération perçue par le salarié en contrepartie
d’un travail fait dans le cadre d’un contrat de travail. Au sens strict, le salaire est la
rémunération versée aux travailleurs du secteur privé. Cependant, il convient de mentionner
que le salaire ne représente pas seulement la rémunération du salarié mais aussi, l’ensemble
de toutes les rémunérations résultant de diverses prestations exécutées dans le cadre d’une
profession salariale publique et privée.

Devant ces revenus octroyés par l’employeur à ses employés, la Puissance Publique (l’Etat)
fait un prélèvement à la source desdits revenus.

Du coup, nous-nous interrogeons, dans quel espace géographique à l’intérieur duquel la


matière imposable est appréhendée ? Quels sont les éléments constitutifs du salaire ? Quels
sont les composantes imposables au regard des charges salariales et des charges patronales ?
Comment liquide-t-on l’impôt sur salaire ? Quelles sont les obligations administratives de
l’employeur ?

Section 1 : Les composantes du salaire

I. Définitions

1. Les frais de personnel


C’est l’ensemble des charges supportées par l’entreprise pour rémunérer son personnel.

2. Le personnel
C’est l’ensemble des personnes liées à l’entreprise par un contrat de travail, exerçant sous
l’autorité du chef de l’entreprise et apportant leur savoir-faire en échange d’une rémunération
appelée salaire.
Exemple : ouvriers, employés, cadres, etc.
NB :
- Les représentants commerciaux rémunérés par des commissions ne sont pas membres
du personnel de l’entreprise.
- L’expert-comptable et l’ingénieur qui sont rémunérés par des honoraires, ne sont pas
membres du personnel de l’entreprise.

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3. Le salaire
Le salaire est une rémunération financière du travail fourni par une personne liée à une
entreprise par un contrat de travail.
Selon la catégorie professionnelle, le salaire peut prendre plusieurs appellations :

- L’appointement : la rémunération versée au personnel administratif (fonctionnaires et


agents de l’état).
- La solde : la rémunération versée aux soldats.
- La commission : la rémunération des représentants de commerce.
- Les honoraires : rémunération des professions libérales.
- Le gage : rémunération du personnel de maison.

II. Les éléments du salaire


Le salaire est composé de trois (3) éléments
Le salaire de base.
Le sursalaire
Les accessoires du salaire.

1. Le salaire de base
Appelé encore « salaire catégoriel » ou « salaire minimum catégoriel », c’est la rémunération
perçue par un salarié à la signature du contrat de travail et en fonction de sa catégorie
professionnelle. Pour les salaires rémunérés à l’heure, le salaire de base est égal aux taux
horaire multiplié par le nombre d’heures normales effectuées. Il ne faut pas confondre le
salaire minimum catégoriel et SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel garanti).

NB : Le SMIG est le salaire minimum légal en dessous duquel aucun employeur ne doit payer
un travailleur. C’est le gouvernement qui décide seul de son évolution. La dernière révision
date de janvier 2023, suite au train de vie élevée de la population. Le SMIG passe de 60 000 à
75 000F/mois.

2. Le sursalaire
C’est la différence entre le salaire versé et le salaire de base.

3. Les accessoires du salaire


Il s’agit des heures supplémentaires, des primes, des indemnités et des avantages en nature.

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3.1. Les heures supplémentaires
Selon les articles 21-2 du code du travail de janvier 1995 et du décret n°96-203 du 07 mars
1996 relatifs à la durée du travail, la durée hebdomadaire du travail en CI est de :
 40 heures pour les entreprises non agricoles.
 48 heures pour les entreprises agricoles.
 56 heures pour le personnel de maison.
Les heures de travail au delà des heures normales de travail, sont considérées comme heures
supplémentaires et rémunérées à un taux horaire majoré selon le tableau suivant :
Heures Majoration
41e heure à 46e heure 15 %
47e heure à 55e heure 50 %
Heures de nuit jour ouvrable (21 heures à 5 heures) 75 %
Heures de jour dimanche et jours fériés. 75 %
Heures de nuit dimanche et jours fériés. 100 %

NB :
 Par soucis de simplification, le nombre d’heures retenues pour le calcul des heures
supplémentaires est 40.
La durée mensuelle de travail est donc (40 heures x 52 semaines) / 12 mois = 173,33
heures quelque soit le temps perdu dans l’entreprise.
 Le nombre d’heures supplémentaires est plafonné à 15 par semaine et 75 par an. Les
cadres et les travailleurs payés au rendement ne peuvent bénéficier des heures
supplémentaires. Pour les travailleurs rémunérés mensuellement, le taux horaire
rémunérant les heures supplémentaires est obtenu par la formule suivante :
Taux horaire = salaire réel mensuel / 173,33
Le salaire réel comprend :
- le salaire de base
- le sursalaire
- certaines primes (représentation, fonction, technicité, rendement, responsabilité).
Sont exclus du salaire réel mensuel :
- les primes d’ancienneté et d’assiduité
- les indemnités de transport
- les remboursements de frais
- allocation familiale

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Application n°1 : Travailleur payé par mois.
M. BOKA a travaillé au cours du mois de juin 2014.
1ère semaine : 47 heures dont 2 heures de nuit jour ouvrable.
2ème semaine : 57 heures dont 3 heures la nuit de dimanche.
3ème semaine : 54 heures.
4ème semaine : 47 heures.
5ème semaine : 16 heures.
Travail à faire :
1) Présenter la fiche de décompte
2) Calculer le montant de ses heures supplémentaires et son salaire brut sachant qu’il a
un salaire de base de 352 000 F par mois.

SOLUTION

Application n°2 : Travailleur payé à l’heure


Même cas d’application en supposant que M. BOKA perçoit 3 500 F par heure.
Son salaire de base n’étant donc pas connu.
Dans ce cas, salaire de base = taux horaire x nombre d’heures réellement effectuées.
Salaire de base = 176 x 3 500 F = 616 000 F.

SOLUTION

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3.2. Les primes et indemnités
Ce sont les rémunérations supplémentaires octroyées aux salariés pour améliorer leur
condition de travail.

3.2.1. Les primes


 Prime d’ancienneté
Elle est accordée à condition d’avoir travaillé au moins deux (2) ans dans l’entreprise et ne
jamais avoir bénéficié d’une mise en disponibilité. Son taux est de 2 % du salaire de base
après 2 ans plus 1 % par année supplémentaire jusqu’à 25 ans.

Exemple : M. BEDY a un salaire de base de 250 000 et travaille depuis 5 ans et 10 mois.
Calculons sa prime d’ancienneté (PA).
P.A = 250 000 x 5% = 12 500

 Prime d’expatriation
Cette prime est destinée à dédommager le travailleur recruté hors de la CI (qui bénéficie d’un
contrat d’expatrié), des dépenses et risques supplémentaires auxquels il s’expose en CI. Cette
indemnité est fixée à 40% du salaire de base du contrat, généralement le salaire de base
catégoriel.

 Prime de rendement
C’est une prime donnée pour intéresser le travailleur à la productivité ou à l’activité et à
l’économie des matières premières.

 Prime d’assiduité
Elle est allouée pour encourager les travailleurs de leur fidélité.

 Prime de technicité
Elle est donnée pour l’expertise.

 Prime de panier
Cette prime est due dans trois cas :
 Le travailleur accompli six heures consécutives de travail de nuit
 Il travail pendant six heures ou plus de jours avec une prolongation d’au moins une
heure la nuit.
 Il accompli une séance ininterrompue de travail de 10 heures dans la journée.
Elle est égale à trois fois le SMIG horaire.

NB : SMIG horaire = SMIG horaire = 433 F

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 Prime de salissure
Lorsque l’entité utilise des travailleurs à des travaux salissants, une prime leur est versée
mensuellement. Elle est égale à 13 fois le SMIG horaire.

 Prime d’outillage
Elle est due au travailleur qui fournit l’outillage nécessaire à l’accomplissement de sa tâche.
Elle est mensuelle et le montant est égal à 10 fois le SMIG horaire.

 Prime de tenue de travail


L’entretien et le nettoyage des tenues de travail, lorsqu’ils sont assurés par l’ouvrier, cela lui
donne droit à une prime mensuelle égale à 7 fois le SMIG horaire.

 Prime de gratification ou de fin d’année ou de 13e mois


Elle est attribuée au salarié afin de le récompenser, le motiver ou prendre en compte ses
conditions de travail. Le montant ne peut pas être inférieur à 75% du salaire minimum
conventionnel de la catégorie du travailleur.

 Les pourboires
Ce sont les sommes reversées (par les clients par exemple) à la caisse de la société pour être
redistribués à tout le personnel au même taux.

 Participation au bénéfice de l’entreprise


Elle dépend du travail fourni et des résultats de l’entreprise sur des bases connues d’avance
(prime d’intéressement).

3.2.2. Les indemnités


 L’indemnité de transport
Elle représente une participation de l’employeur aux frais engagés par le travailleur pour ses
déplacements. Elle est exonérée dans la limite d’un montant égal au prix de la carte
permanente mensuelle des concessionnaires du service public de transport urbain. A l’heure
actuelle elle est limitée à 30 000 F CFA pour la ville d’Abidjan, 24 000 F CFA pour la ville
de Bouaké et 20 000 F CFA pour les autres villes de l’intérieur du pays.

 Les indemnités d’équipement des travailleurs déplacés


Elle constitue une participation forfaitaire aux frais d’installation des équipements de travail.

 Indemnité du travailleur malade


Le décret N° 96-198 du 07/03/1996 donne les conditions pour que le travailleur malade voit
son contrat de travail suspendu et bénéficie d’une indemnité de maladie (article 29 du CGI).

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 L’indemnité de logement
C’est une indemnité qui est destinée à couvrir les frais de logement du travailleur. Cette
indemnité n’est obligatoire que dans le cas où le travailleur est déplacé pour exécuter un
contrat de travail hors de sa résidence habituelle.

 Indemnité représentative de frais de déplacement (article 76 de la CCI)


C’est une indemnité forfaitaire compensatrice des frais de nourriture et d’hébergement,
engagés par le travailleur appelé occasionnellement à exercer sa profession hors du lieu de
travail habituel (missions ponctuelles, tournées, etc.).

 Autres primes et indemnités (diverses)


Ces primes et indemnités peuvent être allouées aux travailleurs, compte tenu de certaines
conditions de travail, pour encourager le travailleur. On pourrait citer : les primes (ou
indemnités) de bonne conduite, de présence, de responsabilité, de non accident, de nuit, de
fidélité, exceptionnelle, d’astreinte, d’exploitation, de dépannage, de risque, de fonction, de
nourriture, etc.

3.3. Les avantages en nature (article 50 du CGI)


Ce sont les biens mis à la disposition du salarié pour améliorer son rendement

NB : Les avantages en natures ne sont pas des montants versés aux salariés.
Le barème forfaitaire est donné par le tableau suivant :
NOMBRE DE PIECES LOGEMENT MOBILIER ELECTRICITE EAU
1 60 000 10 000 10 000 10 000
2 80 000 20 000 20 000 15 000
3 160 000 40 000 30 000 20 000
4 300 000 60 000 40 000 30 000
5 480 000 80 000 50 000 40 000
6 600 000 100 000 60 000 50 000
7 et plus 800 000 150 000 70 000 60 000

NB : mobilier : on prend toujours le montant du barème même si le sujet donne un autre


montant.
Remarque :
- L’électricité : Montant à majorer de 20 000 F par appareil individuel de climatisation
ou par pièce climatisée pour les installations centrales.
- L’eau : Montant à majorer de 30 000 F pour les logements dotés d’une piscine
- Domesticité :
Éléments Montant
Gardien, jardinier. 50 000
Cuisinier 90 000
Employé de maison 60 000

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Remarque:
 Toute allocation payée par l’employeur soit à des sociétés de gardiennage au profit du
salarié, soit directement à lui, est intégralement imposable.
 Les avantages qui ne sont pas mentionnés sur le barème susvisé doivent être intégrés dans
l’assiette des impôts à leur montant réel. Il s’agit notamment : frais de télécommunication,
nourriture fournie par l’employeur, billets d’avion pour congés et frais de déménagement
des travailleurs autres que le personnel bénéficiant du contrat d’expatrié, etc.
 Le barème d’évaluation des avantages en nature sur le plan social est abrogé et remplacé
par le barème des impôts. Cependant, dans ce cas (au plan social), si le montant réel des
avantages dépasse celui du barème, on prend le montant réel, même si l’avantage en
nature en question figure dans les avantages en nature de référence. En un mot, c’est le
montant le plus élevé d’entre les deux qu’on prend.

NB : les véhicules mis à la disposition des salariés ainsi que les billets d’avions (pour les
expatriés), chauffeur, ne sont pas pris en compte pour la détermination des avantages en
nature.

3.4. Les avantages en argent


Le code de travail et la convention collective interprofessionnelle ne retiennent que les seuls
avantages en nature. Ils ne mentionnent pas les avantages en argent. Par contre, le code
général des impôts (article 118, complété par la LF 1994) en fait mention et même nous donne
un exemple : « cotisations patronales versées par les employeurs à des organismes de retraite
et de prévoyance complémentaire ». Dans cet esprit fiscal, il faut également considérer
comme avantages en argent certaines contributions patronales faites au profit du personnel
notamment :
- Participation des employeurs au paiement des primes de contrats d’assurances décès
ou d’assurance-vie groupe ou individuel, souscrits par le personnel ;
- Prise en charge directe par l’employeur de frais de scolarité des enfants du personnel.

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Section 2 : les bases d’imposition : le salaire brut imposable et le salaire brut social
Les charges fiscales et les charges sociales ont pour assiettes respectives le salaire brut
imposable (assiette fiscale) et le salaire brut social (l’assiette sociale).

I. Le salaire brut imposable (SBI)


Le SBI est la base de calcul des impôts sur salaire.
1. Les éléments imposables intégralement
Entrent dans l’assiette des charges sur salaire intégralement, les éléments constitutifs du
salaire suivants :
- le salaire catégoriel ou salaire de base
- le sursalaire
- les heures supplémentaires
- les avantages en nature
- la prime de rendement
- la prime d’ancienneté
- la prime de fin d’année ou gratification
- la prime d’expatriation
- la prime d’assistance technique
- les pourboires
Remarque : La prime est donnée pour encourager le travailleur des efforts effectués dans le
cadre de son travail. Tandis que l’indemnité donnée constitue à compenser une augmentation
du coût de la vie ou à rembourser de frais inhérent à la fonction. Le plus souvent, on confond
prime et indemnité (exemple : indemnité de transport et prime de transport).

En réalité, les primes sont intégralement imposables, à condition que celles-ci soient utilisées
conformément à leur objet, à l’exception de la prime de transport qui est exonérée à hauteur
de 30 000 F/bénéficiaire/mois.
On a :
- la prime de salissure
- la prime de panier
- la participation aux bénéfices de l’entreprise
- la prime d’assiduité
- la prime de tenue de travail
- la prime d’outillage
- la prime de fonction
- la prime de représentation

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- la prime de responsabilité
Si les primes précédentes sont intégralement imposables, ce n’est pas le cas des indemnités
suivantes :
2. Eléments de salaire exonérés totalement ou partiellement
2.1. Eléments exonérés totalement (art 116 du CGI)
- Les allocations familiales, les allocations d’assistance à la famille, les majorations de
solde d’indemnités ou de pensions attribuées en considération de la situation ou des
charges de famille.

- Les appointements des personnels diplomatiques, pour l’exercice de leurs fonctions, dans
la mesure où les pays qu’ils représentent accordent des avantages analogues aux
personnels diplomatiques ivoiriens.

- L’indemnité de stage versée aux étudiants dans le cadre de leur stage-école pour une durée
n’excédant pas 6 mois et pour la tranche de l’indemnité mensuelle égale ou inférieure à
150 000 F.

- Les pensions de retraite et les rentes viagères lorsque leur montant est égal ou inférieur à
100 000 F par mois (LFP 2003).

- Les dépenses de santé engagées par les entreprises pour la constitution de boîte de
pharmacie, permettant de faire face aux premiers soins des employés malades, les coûts de
traitement du paludisme, de la tuberculose, de l’hépatite virale, du diabète et de
l’hypertension artérielle, dont ces employés sont atteints ainsi que les sommes versées aux
mutuelles de santé du personnel. (LFP 2005)

- La prise en charge médicale et paramédicale des personnes ayant contracté le VIH/SIDA


ainsi que celle correspondant aux coûts des dialyses pour insuffisance rénale, les dépenses
que l’employeur consacre à la prise en charge médicale et paramédicale des personnes
atteintes du cancer ainsi que celles afférentes aux frais de dépistage de cette affection. Les
dépenses peuvent être réalisées au moyen de cotisation ou de subventions versées à des
organisations spécialisées ou des associations reconnues d’utilité publique et ayant
exclusivement pour objet le financement de la prise en charge médicale et paramédicale
des salariés, à condition que ces organisations ou associations emploient au moins 85%
des cotisations ou subventions au financement de ces actions.

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2.2. Eléments exonérés partiellement (article 116 CGI)
2.2.1. La prime de transport
Selon son procédé, l’exception est faite à la prime de transport qui est exonérée actuellement à
30 000 FCFA par bénéficiaire et par mois (alignement sur la carte de bus SOTRA).

2.2.2. Les frais de restauration du personnel dans les cantines de l’entreprise


Les dépenses supportées par l’employeur pour la prise en charge des frais de restauration du
personnel dans les cantines de l’entreprise sont exonérées dans la limite de 30 000 FCFA par
mois et par salarié. Cette limite d’exonération s’étend désormais aux dépenses de restauration
exposées en dehors du lieu de travail (article 19 de la LF de 2018). Cependant, elle est
soumise à la production d’un contrat signé entre les employeurs et les gérants des cantines ou
restaurants extérieurs devant accueillir les salariés, ainsi qu’à la preuve de l’effectivité des
dépenses engagées dans ce cadre.

2.2.3. Les primes d’assurances maladie et les compléments de retraite


Sont exonérées des retenues salariales, sous la double limite de 10% de la rémunération brute
imposable en espèce et de 320 000 F par mois, les cotisations patronales versées par
l’employeur à des organismes de retraite complémentaire et de prévoyance sociale.

L’article 116-14e du CGI est aménagé par la LFP 2013 en son article 8, exonère à 100%
désormais toutes les sommes versées aux compagnies d’assurances, à leurs courtiers,
gestionnaires de portefeuille, dans le cadre du contrat groupe d’assurance maladie. Cette
exonération ne prend pas en compte les sommes engagées lorsque l’employeur est son propre
assureur et également lorsque la prime d’assurance maladie est contractée à la tête des
dirigeants de l’entreprise. Ces dernières sont exonérées dans la double limite de 10% de la
rémunération brute imposable en espèce et 320 000.

2.2.4. Eléments exonérés à 10% de l’ensemble des rémunérations en espèce, indemnité


comprise
Il s’agit des indemnités de toute sorte qui n’ont pas été justifiées par une facture. Par contre si
elles sont justifiées, elles sont exonérées totalement. Nous avons :
 indemnité de fonction
 indemnité de représentation
 indemnité de responsabilité
 indemnité représentative de frais de déplacement
 indemnité d’équipement

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 21


Ces indemnités sont exonérées à concurrence de 10% de la rémunération totale en espèce
(indemnité comprise) perçues par le contribuable. Cette limite est impérative et elle ne doit
pas être dépassée sans aucun prétexte, sauf si le salarié est remboursé de ses débours sur
présentation des justifications de frais préalablement engagées par lui. Il revient en pratique
de réintégrer dans le traitement imposable la part des indemnités qui excèdent 10% de la
rémunération totale.
NB :
- On entend par rémunération totale en espèce (RTE), le salaire brut à l’exclusion des
avantages en nature.
- Le montant des 10% doit être déterminé globalement. Mais, il convient de préciser que
ces indemnités spéciales ne doivent se cumuler avec des remboursements de frais réels.

II. Le Salaire brut Social (SBS)


Il arrive que l’assiette sociale ne corresponde pas à l’assiette fiscale. Sont exclus de l’assiette
des cotisations sociales, selon l’arrêté N° 3 du 11 mai 1983, les éléments ci-dessous :
- l’allocation ou la prestation familiale
- prime assurance retraite exonérée à 50% de son montant
- la prime de transport dans la limite de 30 000 F (loi de Finances pour la gestion 2008)
- la prime de panier : 3 fois le SMIG horaire
- la prime de salissure : 13 fois le SMIG horaire
- la prime d’outillage : 10 fois le SMIG horaire
- La prime de tenue de travail : 7 fois le SMIG horaire.
La base CNPS est plafonnée à 3 375 000

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Résumé : Détermination des assiettes fiscales et sociales
NATURE N° ELEMENTS SBI SBS
Salaire catégoriel (salaire de base),
Le salaire 01 Imposables Imposables
sursalaire, HS, avantages en nature.
proprement dit
PRIMES : de rendement, de responsabilité,
et les
prime de représentation, d’ancienneté,
accessoires
d’expatriation, de fonction, de gratification,
directs (qui ont
02 d’assistance technique, d’assiduité, de Imposables Imposables
la même nature
technicité, les pourboires, participation au
juridique que le
bénéfice, indemnité du travailleur malade,
salaire)

Exonérée à
03 Prime de panier mensuelle Imposable
3×SMIG/H
Exonérée à
04 Prime mensuelle de salissure Imposable
13×SMIG/H
Exonérée à
05 Prime mensuelle de tenue de travail Imposable
7×SMIG/H
Exonérée à
06 Prime mensuelle d’outillage Imposable
10×SMIG/H
Exonérée à
07 Prime de transport Exonérée à 30 000
30 000
Frais de restauration du personnel dans les Imposables
08 Exonéré à 30 000
cantines
Les accessoires Allocations versées au salarié
09 Imposables Imposables
qui n’ont pas la représentatives d’avantage en nature
nature juridique 10 Allocations familiales Exonérées Exonérées
de salaire Remboursement de frais sous présentation
11 de facture pour les frais supportés par le Exonéré Exonéré
salarié au profit de l’entreprise
Exonérées à concurrence de 10%
de la rémunération totale en
espèce (indemnités comprises)
INDEMNITES : d’équipement, de
perçue par le contribuable, à
12 déplacement, de fonction, de Imposables
l’exclusion de la quotité de la
représentation, de responsabilité.
prime de transport exonérée, de
l’allocation familiale et de
remboursement de frais.
Indemnités non utilisée conformément à
13 Imposables Imposables
son objet
14 Complément de retraite Exonération sous la double limite Imposable
Prime d’assurance vie, maladie, de 10% de la rémunération totale
Exonérées à
15 individuellement contractée à la tête des en espèce imposable et d’un
50%
Avantages en dirigeants. montant mensuel de 320 000
argent Primes versées aux compagnies
d’assurance dans le cadre de contrat groupe Exonérées à
16 Exonérées
d’assurance maladie au profit des salariés. 50%
(Article 8 LFP 2013)

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 23


 Schéma indicatif de détermination du Salaire Brut Imposable (SBI)

Eléments Montant
Salaire catégoriel ou salaire de base
+ Sursalaire
+ Heures Supplémentaires
+ Primes et Indemnités
RTE = Rémunération Totale en Espèce I
- Allocations familiales
- Prime de transport exonérée
- Remboursement réel des frais
RTE’ = Base de limite de 10%
- Exonérations sur Rémunérations en espèces II
REI = Rémunérations en espèce imposables III = I - II
Avantages en nature et en argent IV
- Exonérations sur avantages V
Avantages imposables VI = IV – V
Assiette (SBI) VII = III + VI
SBI = RTE + Avantages en nature – Les exonérations (totales et partielles)

 Autre présentation
Eléments Assiette fiscale Assiette sociale
Salaire catégoriel
Sursalaire
HS
Les primes et indemnités versées
Primes de transport

Rémunérations Totale en Espèce (RTE)
RTE’
Exonérations
 Remboursements des frais
 Allocations familiales
 Autres Primes et indemnités exonérées
Total exonérations
Rémunérations en Espèce Imposables (REI)
Majorations
 Assurance maladie groupe exonérée 50%
 Complément retraite 50%
 …
 Avantages en nature
Total Majorations
Assiette imposable (REI + Majoration)

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 24


Application n°3
Monsieur OUATTARA est le directeur régional de la BICICI à Adjamé. Il perçoit un salaire
mensuel de base de 750.000 F, une indemnité de responsabilité de 250.000 F, il est logé par la
Société dans une villa de 6 pièces toutes climatisées et meublée pour un montant de 3.600.000
F (montant des meubles).

Les factures de CIE, SODECI et CI-TELECOM réglées par la Société se chiffre


mensuellement à 80.000 F, 40.000 F et 60.000 F.

Pour le mois de Janvier 2024, il lui a été remboursé sur bulletin, des frais de tournées dans les
succursales sous son autorité sur présentation des justificatifs, la somme de 80.000 F.

Il perçoit mensuellement une prime de transport de 28.000 F, il travail à la BICICI depuis


01/03/1995.

Travail à faire : Calculer le salaire brut imposable (SBI) et le salaire brut social (SBS)

SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 25


Section 3 : Calcul proprement dit de l’impôt
Il existe deux types de charges sur salaire :
- les retenues à la charge du salarié ou charges salariales
- les charges au compte de l’employeur ou charges patronales

I. Les retenues à la charge du salarié (les charges salariales)


Il est opéré sur le salaire du travailleur deux types de retenues :
- les charges salariales fiscales et
- la cotisation salariale sociale
1. Les charges salariales fiscales
Nous avons l’impôt sur les traitements et salaires (ITS), et les autres retenues à la charge du
salarié (avance, acompte, saisie-arrêt, etc.).

1.1. L’impôt sur les traitements et salaires


L’Ordonnance n° 2013-719 supprime les impôts existants sur les salaires (Impôt sur les
salaires, Contribution Nationale, Impôt Général sur le Revenu) et institue en lieu et place un
seul impôt sur les traitements et salaires. Dorénavant, il convient de dire l’impôt sur les
traitements et salaires et non les impôts sur les traitements salaires.

L’une des principales innovations de la nouvelle réforme de l’ITS est la suppression de


l’abattement forfaitaire de 20% appliqué au salaire brut imposable pour déterminer le revenu
net imposable.

NB: La suppression de l’abattement de 20% entraîne corrélativement une hausse de 20% du


montant de la Contribution employeur à payer. Par conséquent, les entreprises devront
anticiper une hausse de 20% de la charge fiscale des salaires dans leur budget de l’exercice
2024.
1.1.1. Le mode de calcul de l’Impôt sur les Traitements et Salaire (ITS)
L’ordonnance n° 2023-719 institue un barème progressif d’imposition par tranches de
revenus. Le barème se présente comme suit :

Tranches de revenus
mensuel (Salaire de base Taux
imposable) en francs CFA
0 - 75 000 0%
75 001 - 240 000 16 %
240 001 - 800 000 21 %
800 001 - 2 400 000 24 %
2 400 001 – 8 000 000 28 %
Au-dessus de 8 000 000 32 %

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 26


1.1.2. La réduction d’impôt pour charges de famille (RICF) relative au
nombre de part
Après avoir calculé l’impôt sur les traitements et salaires (ITS) à travers le barème progressif
ci-dessus, il convient de le réduire en tenant compte du nombre de part du salarié.

ITS net (ITS après RICF) = ITS brut (ITS avant RICF) – RICF

La RICF est obtenu de la façon suivante :

Réduction d’impôt pour charges de famille (RICF)


Nombres de
Montant mensuel en Montant annuel en
parts
francs CFA francs CFA
1 0 0
1,5 5 500 66 000
2 11 000 132 000
2,5 16 500 198 000
3 22 000 264 000
3,5 27 500 330 000
4 33 000 396 000
4,5 38 500 462 000
5 44 000 528 000

NB : La détermination du nombre de parts (N) applicable à la source en fonction de la


situation familiale des salariés se fait à travers le tableau suivant :

Tableau de la détermination du nombre de parts


Nombre
Situation matrimoniale Enfants en charge Correctifs éventuels
de parts
Cas général 1 part
Cas particulier du salariés ayant :
- Enfant (s) majeur (s)
- Célibataire Sans enfant à charge - Enfant (s) décédé (s)
- Divorcé (e) ou veuf (ve) - Pension de 40 % au moins pour 1,5 part
invalidité de guerre ou invalidité de
travail
- Pension de veuve de guerre
Avec enfant (s) à Pour lui-même 1,5 part
Célibataire ou divorcé (e)
charge Pour chaque enfant + 0,5 part

Cas général
Sans enfant à charge 2 parts
Marié(e)

Marié (e) ou veuf (ve) Avec enfant (s) à Pour lui-même 2 parts
charge Pour chaque enfant + 0,5 part

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 27


Remarque:

Sont considérés comme étant à charge du contribuable, à condition de n’avoir pas de revenus
distincts de ceux qui concourent à la base d’imposition de ce dernier, les enfants légitimes, les
enfants adoptés qui sont mineurs ou âgés de moins de 27 ans lorsqu’ils poursuivent leurs
études et l’enfant infirme.
L’enfant infirme (dès sa naissance) est imposé à 1 part
Le nombre de parts ne peut en aucun cas excéder 5.

Exemple 1
M. DRIGONE est marié et père de 2 enfants. Il perçoit un salaire brut mensuel imposable de
635 000 FCFA.
Travail à faire : Calculer l’ITS net de M. DRIGONE

Exemple 2 :
M. COULIBALY est marié et père de 5 enfants. Il perçoit un salaire brut mensuel imposable
de 1 300 000 FCFA.
Travail à faire : Calculer l’ITS net de M. COULIBALY
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 28


1.2. Les autres retenues
1.2.1. Les avances sur salaire
Elles sont octroyées par l’entreprise aux salariés pour faire face à certaines situations de la vie
(maladies, décès, mariages, etc.). Elles ne tiennent pas compte du travail effectué.

1.2.2. Les acomptes sur salaire


Le salarié payé par mois peut demander à son employeur, un acompte à partir du 15 du mois.
Il tient compte du travail effectué.

1.2.3. Les oppositions ou saisie-arrêt


Elles sont faites par les créanciers par voie judiciaire (huissier)

2. La charge sociale salariale (CR ou CNPS)


Lors de chaque versement de salaire, une retenue à la source est opérée par l’employeur sur
l’assiette sociale du salarié au profit de la CNPS. Cette retenue représente la cotisation du
salarié à l’assurance vieillesse ou cotisation à la caisse de retraite. L’employeur de son côté
doit contribuer à cette cotisation de la caisse de retraite.

Le taux global est de 14% dont 6,3% pour le salarié et 7,7% pour l’employeur. Par
ailleurs, le plafond de l’assiette est fixé désormais à 3 375 000 FCFA par employé par
mois.

NB : SNAP (Salaire net à payer) = Rémunération totale en espèce (RTE) – TR/S (ITS net +
CR) – Avances et Acomptes

Application n°4 (Suite de l’application n°3)

M. OUATTARA est divorcé et père de 8 enfants dont une fille de 22 ans mariée, un garçon
machiniste à la SOTRA de 24 ans et un autre garçon de 24 ans 6 mois Etudiant à l’Université
d’ABOBO ADJAME.

Travail à faire :
1) Calculer l’ITS à la charge de M. OUATTARA
2) Calculer le Salaire net à payer (SNAP) sachant qu’il avait reçu une avance de 200 000
en début du mois.

SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 29


II. Les charges patronales
L’employeur paie deux types de charges, au titre des charges sur salaire :
- les charges patronales fiscales
- les charges patronales sociales

1. Les charges patronales fiscales


Les charges fiscales qui incombent à l’employeur sont les suivantes :
- La contribution à la charge de l’employeur et la contribution nationale pour le
développement économique, culturel et social de la nation. Ces deux charges sont
appelées aussi Impôt sur Salaire (IS) à la charge de l’employeur. Les deux charges sont à
verser au Trésor.

- La taxe d’apprentissage (TA) et la taxe pour la formation professionnelle continue (TFC).


Ces deux charges sont à verser par l’employeur au FDFP (Fonds de Développement pour
la Formation Professionnelle).
Personnel Personnel
LIBELLES
local expatrié
TRESOR
1. Contribution employeur - 9,2%
2. Contribution nationale pour le développement économique, culturel et social 1,2% 1,2%
IMPOT SUR SALAIRE (IS) 1,2% 10,4%
FDFP
3. Taxe d’apprentissage (TA) 0,4% 0,4%
4. Taxe pour la formation continue (TFC) 1,2% 1,2%
TOTAL 2,8% 12%

NB : En ce qui concerne la taxe pour la formation continue (TFC), l’employeur paie pendant
l’exercice la moitié de l’impôt soit 0,6% et conserve l’autre moitié soit 0,6% pour la
formation continue du personnel. Une régularisation étant faite en fin d’année.
La base retenue par la contribution employeur est celle retenue pour le calcul des impôts sur
salaire (SBIF).

2. Les charges sociales patronales


Les charges sociales à la charge de l’employeur sont :
- les prestations familiales (PF)
- l’accident de travail (TA)
- la cotisation patronale à la caisse de retraite (CNPS ou CR)

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 30


2.1. Les prestations familiales (PF)
Les prestations familiales sont liquidées au taux de 5,75% dont 0,75% pour l’assurance et 5%
pour les prestations familiales proprement dites.
La base est plafonnée à 70 000 F par employé par mois.

2.2. La cotisation accident de travail (AT)


La cotisation pour la couverture des risques d’accident de travail dont le taux est planché à
2% et le taux est plafonné à 5%. Quant à l’assiette dudit impôt, elle est plafonnée à 70 000 F
par employé et par mois. Ainsi, les taux d’accident de travail varient selon les activités :
- 2% pour les bureaucrates
- 3% pour les entreprises de nettoyage, entreprises commerciales et de production
- 4% pour les garages
- 5% pour le transport, pour les entreprises de travaux publics, certaines entreprises de
production où le risque d’accident de travail est très élevé.

2.3. La cotisation patronale à la caisse de retraite (CNPS ou CR)


Cette charge est liquidée au taux de 7,7% du salaire brut social. L’assiette de ladite charge est
plafonnée désormais à 3 375 000 F par employé par mois.

Exercice d’application n°5 (suite de l’exercice précédent)


Calculer les charges patronales sachant que le taux d’accident de travail est de 3%

SOLUTION

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Résumé : Liquidation des charges salariales et des charges patronales
Nature Impôts
des Nature Assiettes et Assiettes Taux
charges détaillée mensuelles plafonnées
cotisations

Charges
SBI ITS net - -
Charges fiscales
salariales
Charges 3 375 000/
SBS CR 6,3%
sociales mois/salarié
Impôt
sur
IS Néant Exp : 10.4%
salaire Local : 1.2%
Charges TA Néant 0.4%
SBI
fiscales
1.2% tout
TFC Néant 0.6% moitié
Charges
patronales 70 000/
PF 5.75%
mois/salarié
Charges 70 000/
SBS AT 2% à 5%
sociales mois/salarié
3 375 000/
CR mois/salarié 7.7%

Section 4 : Les obligations des employeurs


I. La tenue d’un livre de paie
Le livre de paie ou registre de paie ou encore journal de paie est un document obligatoire,
tenu par l’employeur et qui contient les informations suivantes : la date de paiement de
l’impôt, la nature, le montant, l’évaluation des avantages en nature, le montant des retenues
opérées, la référence de la déclaration englobant le paiement.

Rappel :

SNAP = Rémunération totale en espèce (RTE) – TR/S (ITS net + CR) – Acomptes et
avances

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II. La délivrance d’une pièce justificative à l’employé
L’employeur est tenu de livrer à chaque employé un bulletin de paie qui peut se présenter
comme suit :
Bulletin de salaire

RELEVE DE SALAIRE
Nom Société :…………. Période :………………..
Nom et Prénom :………
Salaire catégoriel Gains Retenues
Sursalaire X
Prime de gratification X
Prime d’ancienneté X
Prime de transport X
Prime de rendement X
Prime de fonction X
Prime de responsabilité X
Etc. X
Rémunération totale en espèce (RTE) X
ITS dû X
Caisse de retraite (CR) X
Avance et acompte X
Etc. X
Total retenues (TR/S) X
Avantages en nature X
Salaire net (RTE – TR/S) X

Exercice d’application n°6 (suite de l’exercice précédent)


Présenter schématiquement le bulletin de paie de M. OUATTARA

SOLUTION

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III. Déclaration mensuelle et versement de l’impôt
En début de chaque mois, l’employeur doit déposer auprès de la DGI une déclaration et verser
les retenues afférentes au paiement effectué pendant le mois précédent. Lorsque le montant
total des redevances mensuelles n’excède pas 25 000 F, l’employeur est autorisé à déposer des
déclarations trimestrielles.

IV. Déclaration récapitulative des salaires versés au cours de l’année (Etat 301 et la
DISA)
Chaque année, les employeurs doivent remettre à la DGI un état sur formulaire spécial (état
301). Cet état devra comporter les informations relatives à chacun des bénéficiaires telles
que :
- le nom, le prénom et l’adresse
- montant des sommes payées sous forme de traitement, salaire et rétribution brute
- montant des indemnités pour frais d’emploi et services.
De même, tout employeur est tenu d’adresser chaque année, avant le 31 mars, à l’agence
CNPS dont il relève, une déclaration faisant ressortir, pour chacun des salariés ou assimilés
occupés dans l’entreprise, le montant total des rémunérations payées pour la période.
L’objectif est de procéder à toutes les régularisations relatives aux versements effectués au
cours de l’année par l’entreprise au titre des prestations familiales, des accidents de travail et
du régime de retraite. Ce document s’appelle la DISA (Déclaration Individuelle des Salaires
Annuels).

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TRAVAUX DIRIGES CHAPITRE 2
EXERCICE 1 : CAS ‘‘SATECI’’
On met à votre disposition, le relevé de présence de Monsieur ALLO GEORGES
RELEVE DE PRESENCE
SATECI Période : Mars 2020

Nom : ALLO Prénom : GEORGES


Semaines Heures de travail
Semaine 1 : du 02-03-2020 au 06-03-2020 45 heures
Semaine 2 : du 09-03-2020 au 13-03-2020 44 heures
50 heures dont 2h de jour un jour férié et 1h
Semaine 3 : du 16-03-2020 au 20-03-2020
de nuit pendant le même jour
Semaine 4 : du 23-03-2020 au 27-03-2020 47 heures
Semaine 5 : du 30-03-2020 au 31-03-2020 18 heures

T.AF.:
1. Présenter le décompte des heures supplémentaire
2. Calculer son salaire brut sachant que son salaire de base mensuel est de 250.000F

EXERCICE 2: CAS ‘‘DOMAK’’


Monsieur BEUGRE BERNARD est employé à la société ‘‘ DOMAK’’ d’Abadjin-kouté. Son
salaire de base est de 260.000F par mois. Voici le décompte de ses heures de travail du mois
de novembre 2020 :
Première semaine : 48 heures
Deuxième semaine : 43 heures
Troisième semaine : 48 heures dont 3h de nuit le lendemain du Mahouloud
Quatrième semaine : 45 heures dont 2h un dimanche matin
Cinquième semaine : 14 heures
Monsieur BEUGRE BERNARD bénéficie d’une prime d’ancienneté de 12 000 F et une
indemnité de transport de 15 000 F. Il a perçu le 15 novembre 2020, un acompte de 50 000 F
et bénéficie en outre d’une indemnité de logement de 30 000F. Il est marié et père de 8
enfants.
T.A.F.:
1- Calculer son salaire brut
2- Calculer le salaire brut imposable et le salaire brut social
3- Calculer le salaire net à payer
4- Etablir le bulletin de salaire de novembre 2020 de monsieur BEUGRE BERNARD.

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EXERCICE 3 : Cas BALTOU
L’entreprise BALTOU sise à Abidjan, vous sollicite pour le calcul des salaires et des impôts
sur salaires de ses cadres. Elle vous fournit les informations suivantes :

A) M. ABIYOU Claude, DIRECTEUR Administratif a été embauché le 12 mai 1995.


Sa rémunération est la suivante :
- Salaire de base : 480 000 F
- Sursalaire : 440 000 F
- Allocation familiale : 10 000 F
- Indemnité de déplacement : 250 000 F
- Prime de transport : 85 000 F
- Remboursement de frais réels de mission : 120 000 F

B) M. SANOGO Ibrahim, Directeur Financier perçoit :


- Salaire de base : 600 000 F
- Sursalaire : 520 000 F
- Indemnité de représentation : 250 000 F
- Indemnité de voiture : 150 000 F
Il est logé dans une villa de 6 pièces louée par l’entreprise à 400 000 F. Le bâtiment est doté
d’un climatiseur central. Les factures de CIE, de SODECI et de téléphone à la charge de
l’entreprise s’élèvent respectivement à 250 000 F, 210 000 F et 180 000 F par mois. Les frais
de gardiennage de M. SANOGO sont assurés par une société et s’élèvent à 130 000 F par
mois et sont à la charge de son employeur. Il est à sa 16ème année.
NB : Après analyse, il s’avère que les indemnités destinées à couvrir les frais inhérents à la
fonction de M. ABIYOU Claude ne sont pas utilisées conformément à leur objet.

Travail à faire
Déterminer le salaire brut imposable et le salaire brut social de chaque salarié à la fin du mois
d’avril 2019.

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Exercice 4 : Cas BABEL

Monsieur LAVAL Directeur des ressources humaines lié par la société BABEL par un contrat
d’expatrié, perçoit une rémunération mensuelle au taux horaire de 6.000 F. Il bénéficie d’un
sursalaire de 450 000 F. Une indemnité de fonction de 300 000 F et les avantages en nature
suivant :
- Il est logé à titre gratuit dans une villa de 5 pièces dont le loyer mensuel est
de 650 000 F, les mobiliers sont la propriété de l’entreprise pour une valeur
de 4 500 000 F amortissable sur 10 ans. La villa est équipée de 4 climatiseurs avec
piscine.
L’entreprise prend à sa charge la facture d’eau, d’électricité et de téléphone pour un coût
mensuel respectivement de 80 000 F, 120 000 F et 90 000 F. La société a mis à la disposition
de monsieur LAVAL le personnel domestique suivant :
- Un gardien payé à 50.000 F par mois.
- Un boy à payer 65.000 F par mois.
- Un cuisinier à payer 70.000 F par mois.
Monsieur Laval est embauché il y a 7 ans 6 mois dans l’entreprise. Il est célibataire avec 2
enfants.

Travail à faire
1) Déterminer pour le mois de Mars 2021 :
a. Le salaire brut imposable et l’assiette sociale
b. Les retenues fiscales et sociales.
c. Le net à payer sachant qu’il a perçu un acompte le 15/03/2021 de 250.000 F.
2) Calculer les charges patronales correspondantes sachant que le taux d’accident de
travail est 3%.
3) Présenter schématiquement le bulletin de paye.

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Exercice 5 : Cas FALACHA

1. Les éléments de charges à l’emploi du personnel de l’entité FALACHA s’articulent comme


suit pour le mois de Janvier 2017.
Employés
Koné Alla Michel (expatrié)
Eléments de charges de personnel
Salaire de base 120 000 230 000 800 000
Prime d’ancienneté 12 000 11 500 -
Prime de transport 20 000 25 000 200 000
Indemnité de représentation - - 125 000
Prime d’expatriation - - A déterminer
Indemnité de logement - 50 000 -
Avantage (1) - - 450 000
(1) dont 150 000 de prime mensuelle d’assurance maladie.

Travail à faire
1) Déterminer pour chaque salarié, le salaire brut imposable et le salaire brut social
2) Calculer les impôts sur les salaires à la charge du salarié et de l’employeur.

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CHAPITRE 3 : LES PATENTES ET L’IMPÔT FONCIER
Section 1 : La contribution des patentes
La contribution des patentes est un impôt professionnel qui tient compte, entre autres :
- Du chiffre d’affaires ou des recettes brutes hors taxes de l’année précédente,
- De la valeur locative des locaux professionnels.

I. Champ d’application : les assujettis (Art 264 du CGI)


Toute personne physique ou morale, ivoirienne ou étrangère qui exerce en Côte d’Ivoire un
commerce, une industrie, une profession non comprise dans les exemptions déterminées par le
présent code est assujettie à la contribution des patentes.

 Personnes morales : le terme personne morale désigne toutes les collectivités quelles que
soient leur forme et leur nature.
 Conditions d’imposition : on considère que quatre (04) conditions doivent être réunies
pour qu’une personne physique ou morale soit passible de la patente :
- L’intéressé doit exercer à titre habituel un commerce, une industrie, une profession ;
- Il doit exercer cette activité pour son propre compte ;
- L’activité doit être exercée en Côte d’Ivoire ;
- L’activité doit être exercée dans un but lucratif.
 Sociétés immobilières :
- Sociétés civiles de construction-vente sont assujetties à la patente
- Sociétés civiles immobilières de copropriété ne sont pas assujetties à la patente
- Sociétés civiles immobilières de gestion (agences immobilières)
- Sociétés civiles immobilières de location

 Imposition des personnes morales :


Les sociétés de capitaux (sociétés anonymes) et les sociétés hybrides (Sociétés à
responsabilité limitée) sont imposables en leur nom propre. En conséquence, les actionnaires
et associés de ces sociétés sont exonérés (article 280-10° du code général des impôts).
Les sociétés de personnes et les sociétés civiles professionnelles, en raison de la transparence
fiscale qui les caractérise, ne sont pas personnellement assujetties à l’impôt. Chacun des
membres ou associés est imposable comme s’il exerçait personnellement l’activité.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 39


 Les exemptions (art 280 du CGI)
Ne sont pas assujetties à la patente, les personnes ci-après énumérées :
- L’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics pour les services
publics d’utilité générale.
- Les fonctionnaires et employés salariés en ce qui concerne seulement l’exercice de
leur fonction ;
- Représentants de commerce (voyageurs, Représentants et Placiers (VRP)) ;
- Les peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs considérés comme artistes et ne
vendant que le produit de leur art ;
- Les agriculteurs et les éleveurs qui ne vendent ou ne manipulent que les récoltes,
fruits, produits d’élevage provenant de leur exploitation et qui ont un chiffre d’affaires
annuel inférieur à celui fixé pour relever d’un régime réel d’imposition ;
- Les planteurs vendant du bois de chauffe ;
- Les sociétés coopératives agricoles ;
- Les organismes agricoles ;
- Les organismes de bienfaisance et les associations à but non lucratif, bien
qu’expressément exonérés de patente, devraient être passibles de cet impôt dès lors
qu’ils exercent à titre habituel une activité dans un but lucratif.
- Les propriétaires ou locataires louant accidentellement en meublé une partie de leur
habitation personnelle lorsque d’ailleurs cette location ne présente aucun caractère
périodique.
- Les concessionnaires de mines et carrières pour le seul fait de l’extraction et de la
vente des matières extraites, l’exemption ne pouvant en aucun cas être étendue à la
transformation des matières extraites ;
- Les vendeurs en ambulance (marchands forains) ;
- Les transporteurs domiciliés et régulièrement patentés dans les pays de l’UEMOA
(Union Economique et Monétaire Ouest Africaine)
- Les établissements d’enseignements scolaires et universitaires ;
- Les redevables de la taxe d’Etat de l’entreprenant, de la taxe communale de
l’entreprenant, de l’impôt des micro-entreprises (annexe fiscale 2021, art. 280-19°)
- Les CGA (Centres de Gestion Agréés) sont exonérés de la patente au titre de l’année
de leur création et les deux années suivantes ;
- Les petites et moyennes entreprises sur une période de cinq ans à compter de l’année
de création.

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II. Base d’imposition et calcul de la patente (art 265 du CGI)
La contribution des patentes se compose d’un droit sur le chiffre d’affaires et d’un droit sur la
valeur locative.

1. Le droit sur le chiffre d’affaires (DCA)


Le droit sur le chiffre d’affaires dû au titre de l’année d’imposition est calculé sur le montant
hors taxes du chiffre d’affaires ou des recettes de l’année précédente.

Le taux de droit commun applicable s’élève à 0,5% et s’applique sur le chiffre d’affaires
hors taxes ou encore sur les recettes brutes hors taxes de l’année précédente.

Cette cotisation ne peut être inférieure à un montant de 300 000 Francs qui constitue un
minimum de perception et le maximum de perception du droit sur le chiffre d’affaires est fixé
comme suit (art. 269 du CGI) :

Chiffre d’affaires ou recettes Hors Taxe Montant maximum du DCA


Inférieur à 200 000 000 350 000 F
De 200 000 000 à 500 000 000 700 000 F
De 500 000 000 à 1 000 000 000 1 300 000 F
Supérieur à 1 000 000 000 3 000 000 F

Le taux du droit sur le chiffre d’affaires est de 0,7% pour les activités suivantes (art. 268 du
CGI) :
- Les entrepreneurs de télégraphie et téléphonie par câble ou sans fils ;
- Les ports ivoiriens ;
- Les concessionnaires de la distribution de l’eau ;
- Les entrepreneurs d’enlèvement des ordures ménagères ;
- La poste de Côte d’Ivoire ;
- Les sociétés fournissant des infrastructures passives de télécommunication aux
opérateurs de téléphonie par la location de pylônes.
Pour ces entreprises, il n’y a pas de maximum de perception. En revanche, ces professions
sont exemptées du droit sur la valeur locative.

Le droit sur le chiffre d’affaires (DCA) des entreprises de transport est fonction du type de
transport :

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 41


 Transport de personnes
- Transport terrestre
Par voiture : 50 400 F majorés de 2 520 F par place, celle du conducteur non compris.
- Transport fluviaux, maritimes ou lagunaires
Par bateau : 75 600 F majorés de 1 008 F par place, celle du conducteur non compris.
 Transport de marchandises
Par voiture ou tracteur : 37 800 F majoré de 1 008 F par tonnes de charge utile au-dessus de 2
tonnes ; une fraction de tonne étant comptée comme une tonne entière. Les droits par voiture
et par place sont réduits des 3/4 pour les assujettis utilisant des véhicules à traction animale.
 Transports mixtes
Par voiture : 50 300 F augmentés du cumul des majorations par place et par tonne.

Aussi, le droit sur le chiffre d’affaires des entreprises exploitant des corbillards ou fourgons
mortuaires est fixé comme suit (Art. 272 bis) :
 Entreprises relevant d’un régime réel d’imposition, par voiture : 24 000 F
 Entreprises ne relevant pas d’un régime réel d’imposition, par voiture : 206 000 F

Entreprises exploitant des véhicules à moteur à deux ou trois roues à usage de transport public
de personnes et/ou de marchandises :
La patente des transporteurs est désormais applicable aux véhicules à moteur à 2 ou 3 roues à
usage de transport public. Le tarif de la patente est fixé ainsi :
- 20 000 F par an pour les véhicules de transport public de personnes à deux roues ;
- 25 000 F par an pour les véhicules de transport public de personnes et/ou de
marchandises à trois roues.
Il est de principe que la patente est due par établissement (Art. 266 du CGI).

Exemple :
Soit une entreprise ‘‘E’’ qui dispose de trois établissements secondaires E1, E2, et E3. Le
chiffre d’affaires global de ‘‘E’’ est de 1 000 000 000 F CFA répartie ainsi :
E1 : 100 000 000 F
E2 : 200 000 000 F
E3 : 300 000 000 F
E : 400 000 000 F
TAF : Calculer le droit sur le chiffre d’affaires des établissements secondaires et le droit sur
le chiffre d’affaires dû par l’établissement principal.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 42


Contrôle de connaissance n°1
Personnes ou activités Patentable Exempté
1. M. BIO est expert-comptable diplômé à Abidjan. Son cabinet a 10 ans
d’âge. Il réalise un chiffre d’affaires de 250 000 000 F par an.
Assujetti au réel.
2. Mme TRA LOU exploite depuis 2010 une entreprise de transport de
produits vivriers au moyen de 5 camions
3. L’artiste peintre qui vend le produit de son art
4. Mme AKE, sage-femme à la retraite, a transformé deux dépendances
de sa maison d’habitation en chambres meublées.
5. Mme AMI est exploitante d’un salon de coiffure à Cocody, elle est
assujettie à la taxe communale de l’entreprenant
6. M. KOUTOUAN, précédemment comptable salarié dans un cabinet
d’audit, a ouvert cette année son propre cabinet avec le statut de
CGA.
7. La mairie de Cocody exploite en régie un parc de 10 autobus pour le
transport public intra-communal. La carte mensuelle est de 10 000 F.

2. Le droit sur la valeur locative (DLV)


Selon les dispositions de l’article 274 du CGI, le droit sur la valeur locative est établi sur la
valeur locative des bureaux, magasins, boutiques, usines, ateliers, hangars, remises, chantiers,
garages, terrains de dépôts et autres locaux et emplacements servant à l’exercice de la
profession, les installations de toute nature passibles de l’impôt sur le revenu foncier et/ou de
l’impôt sur le patrimoine foncier à l’exclusion des matériels et outillages, des mobiliers,
agencements et installations.

Par conséquent, seuls les locaux, les installations professionnelles assimilées à des
immeubles, les chantiers et autres terrains non cultivés utilisés pour l’exercice de la profession
sont passibles du droit sur la valeur locative. Les locaux à usage d’habitation et les terrains
non affectés à l’activité professionnelle ne sont pas imposables.

Il est admis également que les locaux à usage social ne sont pas imposables : réfectoires,
infirmerie…
o Locaux occupés à titre gratuit : l’art. 274-2° précise que le droit sur la valeur
locative est dû lorsque les locaux occupés sont concédés gratuitement.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 43


o Locaux occupés en commun : lorsqu’un local est commun à plusieurs patentables, le
droit sur la valeur locative est calculé pour chacun d’eux sur la part de la valeur
locative qui lui est imputée.
Eléments exclus du droit sur la valeur locative :
- Les matériels et outillages de production ;
- Les mobiliers, agencements et installations attachés au fonds à perpétuelle demeure,
reposant sur des fondements spéciaux faisant corps avec l’immeuble ;
- Le matériel de manutention ;
- Le matériel de transport.

2.1. La valeur locative (VL)


Aux termes de l’article 153 du CGI, la valeur locative est le prix que le propriétaire retire de
ses immeubles lorsqu’il les donne à bail, ou, s’il les occupe lui-même, celui qu’il pourrait en
tirer en cas de location.
La valeur locative est déterminée :
- Soit au moyen de baux authentiques ou de déclarations de locations verbales, passées
dans les conditions normales ;
- Soit par comparaison avec des locaux dont le loyer aura été régulièrement constaté ou
sera notoirement connu ;
- et à défaut de ces bases, par voie d’appréciation directe.
Lorsque les deux méthodes ci-dessus ne sont pas applicables, il y a lieu d’avoir recours à la
voie d’appréciation directe. Il convient dans ce cas, de procéder par la méthode d’évaluation.
Celle-ci consiste en :
- l’estimation de la valeur vénale du bien. En pratique, l’Administration retient la valeur
brute au bilan avant amortissement. Toutefois, elle peut recourir à tous moyens,
notamment aux expertises immobilières privées ;
- l’application d’un taux d’abattement à la valeur vénale en fonction de la nature du
bien ;
- la détermination du taux moyen d’intérêt des placements immobiliers pour chaque
nature de propriété ;
- l’application du taux d’intérêt à la valeur vénale du bien. Les différents taux
d’abattement appliqués à la valeur vénale ou à la valeur au bilan en fonction de la
nature du bien, afin de déterminer sa valeur locative dans le cadre de la méthode
d’appréciation directe, sont les suivants :

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 44


 Cas des industries
La note de service n°2364/SEPM-BPE/DGI-DLCD du 20 juin 2018 sur le régime général de
la contribution des patentes fixe les règles de détermination de la valeur locative par voie
d’appréciation directe des usines.
La note précise que la valeur locative des éléments imputables des usines et des
établissements industriels est calculée uniformément comme suit :
 Terrains, bâtiments, usine : VL = Valeur bilan x 5,6%
 Bureaux, hangars : VL = valeur bilan x 15%
Exemple : Calcul de la valeur locative d’un établissement industriel comportant les éléments
suivants :
Valeur bilan Valeur locative
Terrains, bâtiments, usines 1 500 000 000 …………........................
Bureaux, entrepôts 75 000 000 …………………………

 Cas des entreprises commerciales et des prestataires de services


La valeur locative des locaux professionnels est calculée uniformément en appliquant un taux
de 10% à la valeur brute au bilan des locaux, à l’exception des installations immobilières et
les agencements.

Exemple : Calcul de la valeur locative d’un établissement de prestations de services


comportant les éléments suivants :
Valeur bilan Valeur locative
Terrains, bâtiments 1 500 000 000 …………........................
Bureaux, entrepôts 75 000 000 …………………………

 Cas des établissements hôteliers


En ce qui concerne les établissements hôteliers, la valeur locative est déterminée à partir d’un
revenu locatif annuel auquel on fait subir un abattement pour tenir compte de la quote-part des
charges normalement supportées par l’exploitant (électricité, lavage, repassage) et du taux
d’inoccupation de l’hôtel.
- Revenu locatif : le revenu locatif est égal au total du prix cumulé de toutes les
chambres pour une journée x 360 jours
- La base d’imposition à la contribution des patentes est égale :
o Pour les établissements de moins de 3 étoiles : VL = revenu locatif annuel x 10%
o Pour les établissements à partir de 3 étoiles : VL = revenu locatif annuel x 20%

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 45


Pour la détermination du revenu locatif des établissements hôteliers, les prix des chambres à
prendre en compte, ne doivent pas intégrer la taxe sur la valeur ajoutée.
Ainsi, le revenu locatif se calcule uniquement à partir du montant hors taxes acquitté par les
clients.
Exemple :

L’hôtel Yop-City est classé « hôtel 2 » par le Ministre du Tourisme. L’hôtel dispose de 20

chambres et la nuitée à 7 000 F CFA hors taxe.


TAF : Liquider le revenu locatif annuel et la valeur locative pour l’imposition de la patente

SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 46


 Valeur des immobilisations en cas d’apport en société : la base de calcul de la VL
d’un bien apporté en société est la valeur pour laquelle le bien a été apporté.
 En ce qui concerne le crédit-bail, le montant à retenir pour la détermination de la
valeur locative des biens inscrits à l’actif est la valeur d’acquisition au bilan.
 Valeur locative des locaux occupés à titre gratuit : en ce qui concerne les locaux
concédés à titre gratuit, l’article 275 prévoit que la valeur locative à retenir sera
déterminée par comparaison avec des locaux dont le loyer aura été régulièrement
constaté ou sera notoirement connu et à défaut de ces bases, par voie d’appréciation.
Valeur locative des entreprises exerçant dans le même local des activités exonérées et des
activités imposables :
Pour la détermination du droit sur la valeur locative des locaux dans lesquels sont exercées
concurremment des activités exemptées et des activités imposables à la contribution des
patentes, la valeur locative à prendre en compte est celle se rapportant aux locaux affectés à
l’exercice de l’activité imposable.
Dans l’impossibilité de déterminer de façon distincte la partie du local affecté à l’activité
imposable, une valeur locative est forfaitairement déterminée et elle correspond au rapport du
chiffre d’affaires de l’activité imposable sur le chiffre d’affaires global.

Ce ratio est appliqué à la valeur locative globale, pour la détermination de la valeur locative
imposable.

Exemple :
Une société exerce concurremment dans un même local, une activité d’épargne et de crédit,
exemptée de la contribution des patentes, ainsi qu’une activité de transfert d’argent, soumise
audit impôt. Le chiffre d’affaires total généré par les deux activités s’élève à 250 000 000 de
francs, se décomposant comme suit :
- 50 000 000 de francs au titre de l’activité d’épargne et de crédit ;
- 200 000 000 de francs au titre de l’activité de transfert d’argent
La valeur locative de l’ensemble des locaux affectés à l’exercice desdites activités est évaluée
à 100 000 000 de francs.
TAF : Calculer la valeur locative à prendre en compte pour la détermination du droit sur la
valeur locative

SOLUTION

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2.2. Les exemptions DVL
Sont exemptés du droit sur la valeur locative, les professions visées à l’article 268 du présent
code. Sont légalement exemptés du droit sur la valeur locative, les sociétés d’Etat pour les
immeubles, bâtiment ou construction, appartenant à l’Etat.

2.3. Le taux et calcul du VDL


Le taux du droit sur la valeur locative est fixée à 18,5% de la valeur locative des locaux
professionnels. Ce taux est ramené à 16% pour les établissements ne relevant pas d’un
périmètre communal.

Toutefois, lorsqu’il est dû, le droit sur la valeur locative ne peut être inférieur au tiers (1/3) du
droit sur le chiffre d’affaires.

3. Obligations des redevables – recouvrement


La contribution des patentes est due pour l’année entière pour toutes les personnes physiques
ou morales exerçant au 1er janvier un commerce, une industrie ou une profession.
La contribution des patentes est exigible pour l’année entière. Toutefois, des paiements
fractionnés seront effectués par les entreprises relevant d’un régime réel d’imposition dans les
conditions suivantes :
- La première moitié, au plus tard le 15 mars ;
- La deuxième moitié, au plus tard le 15 juillet.
En ce qui concerne les entreprises relevant de la direction des grandes entreprises ou des
centres des moyennes entreprises, les dates de dépôt de la déclaration de patente prévues au
présent article sont fixées au :
- 10 mars, pour les entreprises industrielles et les entreprises pétrolières et minières ;
- 15 mars, pour les entreprises commerciales ;
- 20 mars, pour les entreprises de prestations de services.
Pour le cas particulier des entrepreneurs de transport public, des entreprises exploitant des
corbillards ou fourgons mortuaires et de celles exerçant l’activité de marchands forains (art.
287 du CGI), le montant de la cotisation exigible est payé en deux (02) fractions égales dans
les conditions suivantes :
- La première moitié, au plus tard le 1er mars ;
- La deuxième moitié, au plus tard le 20 mai.
En ce qui concerne les entreprises de transport public, nouvellement créées, la patente au titre
de la première année civile d’activité est due d’avance et en un seul terme, sans
fractionnement.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 48


4. Contribution des licences
La contribution des licences est due par toute personne physique ou morale qui se livre à la
vente en gros ou en détaille, de boissons alcoolisées ou fermentées, à consommer sur place ou
à emporter (art. 300 du CGI).
1ère zone : Abidjan (en F CFA) 2ème zone : reste du territoire (en FCFA)
1ère classe 320 000 220 000
2ème classe 96 000 66 000
3ème classe 50 000 36 000

Application
La société industrielle de Pièces Auto, est une Société Anonyme installée dans la Zone
industrielle de Yopougon. Elle s’est spécialisée dans la fabrication des pièces adaptables pour
toute marque. Nous sommes à la clôture de l’exercice au 31/12/N-1. De la balance après
inventaire, nous avons extrait les données suivantes en F CFA :
N° compte Rubriques Débit Crédit
212 Brevets 17 000 000
221 Terrains 38 800 000
2311 Bâtiments industriel 434 000 000
2313 Bâtiments administratifs et commerciaux 115 000 000
241 Matériel et outillage 750 000 000
245 Matériel de transport 40 100 000
701 Ventes de marchandises 4 661 000 000
702 Ventes de produits finis 14 325 000 000

Travail à faire : Liquider la contribution des patentes dues par la société de Pièces Autos au
titre de l’exercice N.
SOLUTION

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Section 2 : Les impôts fonciers

L’impôt foncier (IF) = impôt sur le revenu foncier (IRF) + impôt sur le patrimoine
foncier (IPF)

- L’un impôt sur le revenu foncier vise les immeubles productifs de revenus ;
- L’un impôt sur le patrimoine foncier est lié à la propriété foncière et est perçu sur
les propriétés productives ou non de revenus.

I. Impôt sur le revenu foncier


1. Champ d’application
1.1. Propriétés imposables
Art. 149 : Est établi un impôt annuel sur le revenu foncier des propriétés bâties, telles que
maisons, fabriques, manufactures, usines et, en général, tous les immeubles construits en
maçonnerie, fer ou bois fixés au sol à demeure, à l’exception de ceux qui en sont
expressément exonérés par les dispositions du CGI.
Bâtiments et constructions :
- Fixation au sol
- Caractère de bâtiment ou de construction (les kiosques ne sont passibles)

Art. 150 : Sont également soumis à l’impôt sur le revenu foncier :


- Les terrains non cultivés employés à usage commercial ou industriel, tels que les
chantiers, les lieux de dépôt de marchandises et autres emplacements de même nature,
soit que les propriétaires les occupent, soit qu’ils les fassent occuper par autrui à titre
gratuit ou onéreux.
- Les bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour l’habitation, le commerce,
l’industrie ou la prestation de services même s’ils sont seulement retenus par des
amarres (câbles, cordes, etc.).

Les mobiliers, agencements et installations sont exclus de la base de calcul de la valeur


locative imposable à l’impôt sur le revenu foncier.
Les additions de constructions : il s’agit d’une construction sur sol d’autrui.
Les installations spécifiques réalisées par le locataire pour les besoins de son exploitation qui
n’ont pas un caractère immobilier ne sont pas taxables.

Les immeubles non imposables :


o L’impôt sur le revenu foncier ne s’applique, bien entendu, qu’aux immeubles situés en
Côte d’Ivoire ;

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 50


o Aucun texte n’exonère les immeubles jouissant de l’immunité diplomatique et
appartenant à des nations étrangères. Ces immeubles font partie intégrante du territoire
national. L’exemption de fait dont bénéficient ces immeubles est fondée sur des
raisons de convenances internationales et de réciprocité. En tout état de cause, cette
exemption ne s’applique pas :
- Aux locaux des ambassades qui n’appartiennent pas à la nation étrangère ;
- Aux immeubles appartenant personnellement aux diplomates.

1.2. Propriétés exemptées


Sont exemptés de l’impôt sur le revenu foncier selon l’article 151 du CGI :
- Les immeubles, bâtiments ou constructions appartenant à l’Etat, aux collectivités
territoriales et aux établissements publics, lorsqu’ils sont affectés à un service public
ou d’utilité générale et sont improductifs de revenus.
- Propriétés publiques.
- Les ouvrages établis pour la distribution de l’eau potable ou de l’énergie électrique et
appartenant à l’Etat, ou à des collectivités territoriales.
- Les édifices servant à l’exercice public des cultes.
- Les immeubles à usage scolaire non productifs de revenus fonciers.
- Les immeubles affectés à des œuvres d’assistance médicale ou d’assistance sociale.
- Les immeubles servant aux exploitations agricoles pour loger les animaux et serrer les
récoltes.
- Les cases en paille.
- Les bâtiments et installations des chemins de fer de l’Etat, situés en zone portuaire et
aéroportuaire et affectés aux ports et aéroports ivoiriens pour la réalisation de leurs
missions, à l’exclusion de ceux qui sont donnés en location.
- Les immeubles à usage de bureau ou à usage sportif et les structures de formation en
matière de sport appartenant ou mis gratuitement à la disposition des associations
sportives reconnues par le ministère en charge du sport et non productifs de revenus.
- Les immeubles, bâtiments ou constructions improductifs de revenus appartenant à
l’Etat et mis à la disposition des sociétés d’Etat à condition que ceux-ci ne figurent pas
à leur bilan.
- Les immeubles des associations et fondations caritatives reconnues d’utilité publique,
à l’exclusion de ceux qui sont donnés en location. Cette disposition ne s’applique
qu’aux associations et fondations reconnues d’utilité publique agissant sans but
lucratif et dont la gestion est désintéressée.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 51


2. La base d’imposition
L’impôt sur le revenu foncier est calculé à raison de la valeur locative de l’année précédente
de ces propriétés (art. 152).
Annualité : un immeuble achevé au cours d’une année déterminée n’est imposable qu’à
compter de l’année suivante.
La valeur locative des sols, des bâtiments de toute nature et des terrains formant une
dépendance indispensable et immédiate des constructions entre, le cas échéant, dans
l’estimation du revenu servant de base à l’impôt sur le revenu foncier des propriétés bâties
afférent à ces constructions.

3. La valeur locative
La valeur locative est le prix que le propriétaire retire de ses immeubles lorsqu’il les donne à
bail, ou, s’il les occupe lui-même, celui qu’il pourrait en tirer en cas de location.
La valeur locative est déterminée au moyen de baux authentiques ou de locations verbales
passées dans des conditions normales. En l’absence d’actes, l’évaluation est établie par
comparaison avec des locaux dont le loyer aura été régulièrement constaté ou sera
notoirement connu.

Si aucun de ces procédés n’est applicable, la valeur locative est déterminée par voie
d’appréciation directe : évaluation de la valeur vénale, détermination du taux moyen
d’intérêt des placements immobiliers dans la région considérée pour chaque nature de
propriété, application du taux d’intérêt à la valeur vénale.
En pratique, l’administration utilise deux méthodes d’évaluation :
- La méthode des coefficients,
- La méthode modulaire.

La méthode des coefficients consiste à appliquer à la valeur d’acquisition des immeubles


imposables des pourcentages permettant d’obtenir la valeur locative.
Les coefficients retenus sont les suivants :
- Si l’entreprise est une entreprise commerciale ou une entreprise de prestation de
services : on prendra dans ce cas 10% de la valeur brute au bilan comme VLA,
- Si l’entreprise est une usine et un établissement industriel, on déterminera la VLA
comme suit :
Terrains, bâtiments, usines : 5,6% de la valeur brute au bilan
Bureaux et hangars ou entrepôt : 15% de la valeur au bilan

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 52


La méthode modulaire consiste à fixer la valeur locative par module. Le module est une
unité de mesure : 25 m2 pour les bureaux, 30 m2 pour les magasins, 100 m2 pour les usines,
hangars, entrepôts, une pièce d’habitation pour les maisons d’habitation.

La valeur vénale des biens imposables peut être déterminée par les services compétents de la
Direction Générale des impôts, par tous moyens, notamment le recours à des experts
immobiliers privés.
La valeur locative des terrains à usage industriel, commercial est déterminée à raison de
l’usage auquel ils sont affectés.

NB : les matériels et outillages, les matériels de transports, les matériels et mobiliers, les
agencements et installations, les immobilisations incorporelles et financières sont à exclure d
l’assiette de la valeur locative.
Pour les établissements hôteliers (idem pour la patente)

4. Les personnes imposables et débitrices de l’impôt (Art. 154)


L’impôt sur le revenu foncier est dû pour l’année entière par le propriétaire ou le possesseur
au 1er janvier de l’année de l’imposition.
En cas d’usufruit, l’impôt sur le revenu foncier et l’impôt sur le patrimoine foncier sont dus
par l’usufruitier.
En cas de bail emphytéotique, l’impôt est dû par le preneur ou emphytéote.

5. Le taux de l’impôt (art. 156 du CGI)


Le taux de l’impôt sur le revenu foncier est fixé à 3% de la valeur locative des immeubles
productifs de revenus. Ce taux est porté à 4% en ce qui concerne les immeubles appartenant
aux entreprises ou aux personnes morales.

II. Impôt sur le patrimoine foncier


1. Impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties
Les règles prévues en la matière pour l’impôt sur le revenu foncier sont applicables à l’impôt
sur le patrimoine foncier des propriétés bâties.
Le taux de l’impôt sur le patrimoine foncier des immeubles bâtis et non bâtis productifs de
revenus fonciers est fixé à 3%. Il est porté à 4% en ce qui concerne les entreprises et les
personnes morales.
Le taux est ramené à 3% dans les cas suivants :
- Une seule habitation occupée par le propriétaire à titre d’habitation principale ;

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 53


- Une seule résidence secondaire à usage personnel improductive de revenus fonciers.
L’application de ce taux est subordonnée à la production d’un certificat de résidence
secondaire établi par la Direction Générale des Impôts ;
- Les immeubles bâtis appartenant aux sociétés civiles immobilières de copropriété non
productifs de revenus ;
- Les immeubles bâtis des personnes physiques restés vacants pendant une période de
six (06) mois consécutifs au cours d’une même année. Le taux de 3% est porté à 4%
en ce qui concerne les immeubles bâtis restés vacants appartenant à des entreprises ou
à des personnes morales à l’exception des sociétés civiles immobilières de copropriété.

La vacance est constatée à compter du premier jour du mois suivant celui au cours duquel la
déclaration en est faite par les personnes visées à l’article 154 du CGI, au centre des impôts
du lieu de situation de l’immeuble concerné.

 Les exemptions
Sont exemptés de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties :
Les logements à caractère social de quatre pièces au plus, dont le montant n’excède pas vingt-
trois millions (23 000 000) de francs hors taxes, mis gratuitement à la disposition des ouvriers
ou agents de maîtrise par les entreprises agricoles ou agro-industrielles, sur les sites de leurs
plantations.

Application 1
La société S (personne morale) à un bâtiment, qu’elle met en location à 100 000 F par mois.
Calculer le montant de l’impôt foncier à payer dans les cas suivants :
1) Location normale sur les 12 mois
2) Le bâtiment est vacant durant 3 mois
3) Le bâtiment est vacant durant 8 mois
4) Le bâtiment est habité par le propriétaire lui-même.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 54


2. Impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties
2.1. Propriétés imposables
Il est établi un impôt annuel sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties.
 Sont imposables à l’impôt annuel sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties,
les immeubles urbains. (art. 160 du CGI)
Sont considérés comme immeubles urbains :
- Les terrains situés dans l’étendue d’une agglomération déjà existante ou voie de
formation et compris dans les limites des plans de lotissement régulièrement
approuvés.
- Ceux qui, se trouvant en dehors du périmètre des agglomérations visées au
paragraphe précédent, sont destinés à l’établissement de maisons d’habitation,
factoreries, comptoirs avec leurs aisances et dépendances, lorsque lesdites
constructions ne se rattachent pas à une exploitation agricole.
 Sont également imposables :
- Les exploitations d’hévéa, de palmier à huile, de coco, de café, de cacao,
d’anacarde, de banane, d’ananas, de mangue, de canne à sucre, de citron, de
papaye ou de fleurs, appartenant ou exploitées par les personnes morales ou les
entreprises agro-industrielles ;
- Les exploitations d’hévéa, de palmier à huile, de coco, de café, de cacao,
d’anacarde, de banane, d’ananas, de mangue, de canne à sucre, de citron, de
papaye ou de fleurs d’une superficie d’au moins 100 hectares appartenant ou
exploitées par des personnes physiques.

2.2. Base d’imposition


Art. 161 : les immeubles urbains sont imposables en raison de leur valeur vénale au 1er
janvier de l’année de l’imposition.

La valeur vénale est fixée pour une période de trois ans, au cours du deuxième trimestre de
l’année précédant ladite période par des commissions communales nommées par arrêté du
ministre des finances composées et statuant dans les conditions qui seront fixées par décret
pris en conseil des ministres.
En ce qui concerne les autres terrains imposables, au moyen des actes translatifs de
propriété concernant les terrains imposables ou les terrains voisins, ou à défaut d’actes
translatifs, par voies d’estimation directe.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 55


2.3. Les exemptions
Art. 162 : Sont exemptés de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties :
- Les terrains faisant l’objet d’une interdiction générale absolue de construction
résultant par application de textes réglementaires de leur situation topographique et
ceux qui font l’objet d’une interdiction temporaire ou conditionnelle résultant d’une
décision particulière ne provenant pas du fait du propriétaire.
- Les terrains dont le propriétaire se trouve privé temporairement de la jouissance par la
suite d’une situation de fait indépendante de sa volonté.
- Les terrains appartenant à l’Etat, aux collectivités territoriales, à la SODEFOR,
affectés ou non à un usage public, mais improductifs de revenus.
- Les pépinières et jardins d’essai créés par l’Administration ou par les sociétés d’intérêt
collectif agricole et les centres de coopération et coordination agricole dans un but de
sélection et d’amélioration des plants.
- Les terrains à usage scolaire, à usage du culte ou utilisés par des établissements
d’assistance médicale ou sociale ou par des sociétés reconnues d’utilité publique et
agrées comme sociétés d’éducation physique ou de préparation militaire.

2.4. Personnes imposables


L’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties est dû pour l’année entière par le
propriétaire, par le concessionnaire ou par le détenteur du droit de superficie au 1er janvier de
l’année de l’imposition.

2.5. Taux et tarifs de l’impôt (Art. 165)


Le taux de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties est fixé à 1,5% de la
valeur vénale déterminée conformément aux de l’article 161 du CGI.
Le taux de l’impôt sur le patrimoine foncier des immeubles non bâtis et non productifs de
revenus, appartenant au port autonome de San Pedro, est fixé à 0,75%.
Ces taux s’appliquent à partir de la fin de la deuxième année suivant l’année d’acquisition du
terrain.
Le tarif de l’impôt pour les exploitations agricoles visées à l’article 160-2° ci-dessus est fixé
comme suit :
Exploitations agricoles Tarifs (en franc/ha planté)
Hévéa 7 500
Cacao 5 000
Café 5 000
Banane 5 000
Ananas 5 000
Coco 5 000

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 56


 Le recouvrement de l’impôt foncier
- Obligations des contribuables :
Les propriétaires, personnes physiques et en cas de sous location, les locataires
principaux ou les gérants d’immeubles sont tenus de fournir pour chaque immeuble et
par écrit au plus tard le 15 novembre (entre le 1er octobre et le 15 novembre) de
chaque année, une déclaration au service d’assiette des impôts fonciers du lieu de
situation de l’immeuble ;
- Le montant de la cotisation des impôts sur le revenu foncier et/ou sur le patrimoine
foncier est payé en quatre fractions égales, au plus tard le 15 mars, le 15 juin, le 15
septembre et le décembre. Le paiement de l’impôt foncier en deux fractions égales
pour les entreprises et personnes morales, au plus tard le 15 mars et le 15 juin de
chaque année ;
- Mesure de réduction d’IF au profit des PME nouvellement créées : les PME
bénéficient d’une réduction de 25% ; pendant deux ans, de l’impôt foncier dû sur les
immeubles nouvellement acquis, après leur création, pour les besoins de leur
exploitation.

Application
Monsieur TANOH a acheté un terrain de 600 m2 au prix de 2 500 000 F. La lettre
d’attribution est datée du 10 mai N+1. Monsieur TANOH n’a pas encore mis en valeur la
parcelle au 31/12/N+6. La commission communale a fixé les années ci-après, les valeurs
suivantes : Fin N+2 : 6 500 F / m2 ; Fin N+5 : 10 000 F / m2

Travail à faire : Calculer l’impôt foncier dû au titre des exercices N+2 à N+6

SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 57


TRAVAUX DIRIGES CHAPITRE 3
EXERCICE 1
Monsieur RENE dispose d’une maison mise en location depuis le 1er avril N. Le bail a été
conclu avec la SARL BLUES après présentation par le bailleur RENE de l’attestation
d’immatriculation de l’immeuble et de la copie de la déclaration foncière signée le 28 octobre
N-1. Le loyer mensuel est de 250 000 francs.

TAF : Calculer le montant du prélèvement au titre de l’acompte d’impôt sur les revenus
locatifs à opérer par le locataire, la SARL BLUES, au titre des loyers du mois d’avril N.

EXERCICE 2
L’entreprise S (entreprise commerciale) a trois (03) établissements : Yamoussoukro, Daloa et
Abidjan. L’entreprise loue les locaux de Daloa et de Yamoussoukro, mais au niveau
d’Abidjan, elle est dans ses propres locaux. Les autres informations sont communiquées dans
le tableau ci-dessous :
Propriété de
Location l’entreprise
Etablissements Nature CA HT (n-1)
mensuelle (montant brut au
bilan)
Yamoussoukro Hall d’exposition 400 000 ………………….. 100 000 000
Daloa Magasin 45 000 …………………. 55 000 000
bureaux ……… ………… 500 000 000
Bâtiment……… ………… 120 000 000 1 500 000 000
Abidjan
Hangars………. ………… 200 000 000
Matériels et outillage ………… 400 000 000

Travail à faire :
1) Calculer le montant de l’impôt foncier dû par l’entreprise pour chaque établissement
2) Calculer le montant de l’impôt foncier dû si l’entreprise commerciale (S) était une
entreprise industrielle

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 58


CHAPITRE 4 : IMPOTS SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ET
COMMERCIAUX

Section 1 : La détermination du résultat comptable de l’entreprise


Selon les dispositions du SYSCOHADA révisé, le résultat de l’entreprise peut être déterminé
suivant deux approches :
- par la différence entre les produits (reçus ou à recevoir) et les charges (payées ou à
payer) de la période ;

RESULTAT COMPTABLE = PRODUITS - CHARGES

- par la variation des capitaux propres entre le début et la clôture de l’exercice, hors
nouveaux apports et retraits d’apport et hors évaluation.
NB : Quel que soit son signe, le résultat net de l’exercice est inscrit au passif du bilan sur la
ligne correspondante, parmi les capitaux propres.

1. Le régime du réel normal d’imposition (RRN) et son IMF


1.1. Le taux d’imposition (article 12 de LF 2008)
Précédemment, selon l’article 12 de la LF 2008, l’Impôt sur les Bénéfices Industriels et
Commerciaux (IBIC) était calculé au taux de 25% pour les personnes morales (sociétés) et
20% pour les personnes physiques.
Cet article a été aménagé par l’article 8 de la LF 2019. Désormais, le taux de l’impôt sur
les bénéfices industriels et commerciaux et l’impôt sur les bénéfices non commerciaux
applicable aux personnes physiques est de 25%.
La base imposable doit être arrondie au millier de francs inférieur au RRN.

1.2. L’impôt minimum forfaitaire (IMF) au régime du réel normal


Les taux de l’IMF au régime du réel normal d’imposition (RRN) (article 39 à 41 du CGI) dû
au titre d’un exercice est fixé à :
- 0,5% du CATTC pour les entreprises de droit commun ;
- 0,10% du CATTC pour les entreprises de production, transformation et ventes de
produits pétroliers, et pour les entreprises de production et de distribution d’eau et
d’électricité ainsi que pour les entreprises de distribution de gaz butane ;
- 0,15% pour les établissements bancaires et financiers et les entreprises d’assurance et
de réassurance.
Le minimum de perception exigible au titre d’un exercice est de 3 000 000 F CFA, à compter
de l’exercice clos au 31/12/2013. De même, le plafond de cotisation est fixé à 35 000 000.

IMF = 0.5% CATTC 3 000 000 ≤ IMF ≤ 35 000 000

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 59


2. Le régime du réel simplifie (RSI) et son IMF
2.1. Le taux d’imposition
L’impôt BIC est calculé au taux de 25%. La base imposable doit être arrondie à la centaine de
francs inférieur.

2.2. L’IMF au régime réel simplifié d’imposition (RSI) (article 53 à 54 du CGI)


Le taux de l’impôt minimum forfaitaire dû au titre d’un exercice est fixé à 2% du chiffre
d’affaires TTC.
Pour les entreprises relevant de ce régime, il y a un minimum de perception de 400 000, mais
pas de plafond :
IMF = 2% CATTC IMF ≥ 400 000
NB : Les entreprises nouvelles ne sont pas exonérées d’impôt minimum forfaitaire

Calcul de l’impôt BIC dans les entreprises du RSI et du RRN

Régimes Régime simplifié Régime réel normal


Assujettis d’imposition (RSI) (RRN)
Personne Physique
25 % 25%
(Exploitant Individuel)
Personne Morale
25% 25%
(SA ; SARL)
A la centaine de Franc Au millier de Franc
RF arrondi
Inférieur Inférieur

Application 1
RSI RRN
LIBELLES RF
RFa Taux (t) IBIC = t x RFa RFb Taux (t) IBIC = t x RFb
Personnes 500 000
morales et
412 987
physiques

3. Déclaration et paiement de l’impôt


3.1. Déclaration de l’impôt
Compte tenu des dispositions nouvelles introduites par le SYSCOA relatives à la date de
clôture des exercices, toutes les entreprises doivent clore leur exercice comptable le 31
Décembre de chaque année.
Les résultats et les documents comptables accompagnant la déclaration doivent être déposés
au plus tard le 20 Avril de l’année suivant celle de la clôture de l’exercice. Cette disposition

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 60


s’applique à tous les contribuables à un régime réel. A cette déclaration, doivent être joints les
états financiers dénommés liasse SYSCOA.

3.2.Paiement de l’impôt (art 13 LFP)


A la déclaration, le contribuable compare l’IMF et l’IBIC de l’exercice :
- Si IBIC ≥ IMF l’impôt dû ou l’impôt exigible de la période est l’IBIC.
- Si IBIC ≤ IMF l’impôt exigible de la période est l’IMF.
- Si le RF ≤ 0 le contribuable paye l‘IMF.
L’art 52 du CGI institue désormais un paiement fractionné de l’impôt exigible de la période
aux assujettis du RSI et du RRN en 3 fractions égales dans l’exercice suivant l’exercice
d’imposition. Ainsi si la période d’imposition était l’exercice N. Alors les échéances légales
de versement et le montant des versements sont :
1er versement le 20/4/N+1 ; montant /3
2ème versement le 20/6/N+1 ; montant /3
3ème versement le 20/9/N+1 ; montant /3

4. Règles de détermination du résultat imposable (résultat fiscal)


Le résultat fiscal est déterminé en apportant de manière extra comptable des modifications au
résultat comptable. Pour cela, il faut partir du résultat comptable et lui appliquer un certain
nombre de rectifications afin de tenir compte des règles fiscales. Ces rectifications se font :
- hors comptabilité
- au moment de la déclaration fiscale du résultat
- sur un imprimé fiscal intitulé « détermination du résultat fiscal »
- par le contribuable lui-même

En raison de l’existence des dispositions fiscales qui diffèrent parfois des règles comptables,
le résultat net comptable doit faire l’objet de :
- rectification extra comptables positives : réintégrations
- ou de rectifications extra comptables négatives : déductions
 Les réintégrations ont essentiellement pour objet d’ajouter au résultat comptable le
montant des charges et des pertes comptabilisées alors qu’elles ne sont pas
déductibles du point de vue fiscal ou alors qu’elles ne sont que partiellement
déductibles. Ce sont généralement les charges comptabilisées sans respect des règles
fiscales ou des produits omis.
 Les déductions consistent à retrancher du résultat comptable des éléments non
imposables ou déjà imposés ou soumis au régime spécial ou partiellement imposé. Ce

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 61


sont généralement les produits comptabilisés sans respect des règles fiscales ou des
charges omises.
Résultat fiscal = Résultat comptable + réintégration – Déduction
Schéma du résultat ou assiette imposable

Résultat comptable avant impôt


+ Réintégration des charges non déductibles et éventuellement des produits imposables non comptabilisés
 Déduction des produits non imposables et éventuellement des charges déductibles non comptabilisées
= Résultat fiscal de l’exercice (RFP1)
 Déficits fiscaux ordinaires des cinq derniers exercices consécutifs
 Amortissements réputés différés
= Résultat fiscal avant déduction de plus-values exonérées (RFP2 & RFP3)
 Déduction des plus-values sous l’article 28
 Déduction des plus-values sous l’article 30
 Déduction des plus-values sous l’article 32
 Déduction des plus-values sous l’article 33
 Les plus-values de cession d’actif réalisées par les holdings
= Résultat fiscal avant déduction des investissements placés sous l’article 110 (RFP4)
 Déduction des investissements placés sous l’article 110
= Résultat imposable de l’exercice ou assiette de l’impôt BIC de l’exercice

Application 2
L’Entreprise BETA assujettie au régime normal a réalisé un bénéfice comptable avant impôt
de 50 000 000 au titre de l’exercice N. Les réintégrations calculées s’élèvent à 6 000 000
contre 8 000 000 pour les déductions.
Travail à faire :
1) L’entreprise sollicite votre expertise pour déterminer l’impôt exigible de son exercice dans
les cas suivants :
a) CATTC = 205 Millions
b) CATTC =7,5 Milliards
c) CATTC = 2 Milliards
2) Enoncer les échéances légales de versement de l’impôt dû dans le cas b
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 62


Schéma de détermination du résultat fiscal provisoire

LIBELLES SORT FISCAL R (+) D (-)


Bénéfice = a a
Résultat comptable
Perte = b 0 b
1. Charges déductibles (m1) CD - -
2. Charges non déductibles (m2) CND m2 -
3. Charges déductibles omises (m3) CD - m3
4. Charges non déductibles omises (m4) CND - -
5. Produits imposables (m5) PI - -
6. Produits non imposables (m6) PNI - m6
7. Produits imposables omis (m7) PI m7 -
8. Produits non imposables omis (m8) PNI - -
TOTAL T1 T2
LE RESULTAT FISCAL PROVISOIRE N°1 T1 –T2

Application 3
A. Monsieur Jonas exploitant individuel commerçant, a réalisé un CATTC annuel de 60 770
000, lequel CATTC est né des charges d’exploitation suivantes :
1. Achat des matières premières (MP) : 3 000 000
2. MOD ou frais de personnel : 5 000 000
3. Patente due : 1 500 000
4. Pénalité due au paiement tardif de ladite patente : 6%
5. Contravention due à une infraction de la route : 20 215 F
6. Mariage de Jonas : 1 000 000
7. Billet d’avion pour son fils pour ses vacances à New York : 500 000.

TAF : Déterminer simultanément les bénéfices comptables (BC) et fiscal (BF) sachant que le
CATTC contient un produit non imposable de 400 000.

B. Partons du fait que Monsieur Jonas a réalisé un BC (ou bénéfice avant impôt) égal au
bénéfice dans A ; lequel bénéfice résulte des charges d’exploitation suivantes :
1. Achat de MP : 3 000 000
2. MOD : 5 000 000
3. Patente due : 1 500 000
4. Pénalité sur patente ci-dessus : 6%
5. Contravention : 20 215 F
6. Mariage de Jonas : 1 000 000
7. Billet d’avion pour son fils pour ses vacances à New York : 500 000

TAF : Déterminer le bénéfice fiscal puis liquider l’impôt exigible sachant que les produits
non taxables sont de 400 000.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 63


Section 2 : Analyse fiscale des produits et des charges
I. Analyses fiscales des charges
Pour être fiscalement déductibles, les charges doivent remplir un certain nombre de
conditions :
- être exposées dans l’intérêt direct de l’exploitation
- être liées à l’activité de l’entreprise
- être justifiées par des factures et écritures comptables
- être utilisées par des entreprises travaillant en Côte d’Ivoire
- avoir le caractère de charges, c’est-à-dire, traduire une diminution de valeur de l’actif
de l’entreprise.
A ces conditions de fond, il faut ajouter celles de forme relatives à la comptabilisation
régulière des charges, justifiées par un document comptable.
NB : Le montant des charges à retenir est :
- le montant hors taxes (HT), si la TVA est déductible
- le montant toutes taxes comprises (TTC), si la TVA n’est pas déductible.

1. Les charges constatées


1.1. Les achats (article18-9 CGI)
Les achats sont déductibles et on les enregistre en HT lorsque la TVA est totalement
récupérable. Par contre, si la TVA est partiellement déductible, les achats sont enregistrés en
HT majorés de la TVA non déductible.
Mais les dépenses d’investissement (acquisition d’immobilisation) ne sont pas
déductibles en intégralité au cours de l’exercice, et la déduction se fait par le jeu des
amortissements.
Cependant, certaines dépenses d’investissement ci-dessous sont déductibles fiscalement en
intégralité. Ce sont :
- acquisition de mobilier de bureau de valeur unitaire TTC ≤ 300 000
- achat de petit matériel de bureau de valeur unitaire HT ≤ 300 000
- achat de petit matériel et outillage de valeur unitaire HT ≤ 300 000
Application 4
La SA Bethel, assujettie au RRN, a réalisé au cours de l’exercice N un bénéfice comptable
avant impôt de 25 000 000 F. Lequel bénéfice prend en compte les dépenses ci-après :
1. achat d’un bureau : 250 000 HT
2. achat d’une machine : 20 000 000 HT
3. acquisition d’une bibliothèque : 260 000 HT
4. achat d’un matériel et outillage : 342 200 TTC
5. acquisition d’un véhicule de tourisme de 14 cv le 01/01/N ; durée d’utilisation = 3 ans et de
valeur 6 000 000 HT.
TAF : Calculer l’IBIC de l’exercice N.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 64


1.2. Les frais d’entretien et de réparation
- Sont déductibles les frais d’entretien et de réparation qui n’ont pas pour effet d’augmenter la
valeur de l’immobilisation. Dans le cas contraire, ils ne sont pas déductibles.
- Sont également déductibles, les dépenses qui ont pour objet de permettre l’utilisation
normale d’un bien en la maintenant en état d’usage ou de fonctionnement jusqu’à la fin de la
période d’amortissement et qui n’ont pas pour effet de prolonger sa durée probable
d’utilisation au-delà de cette date.

Exemple : Après un accident de la camionnette de livraison, M. AMANI a remplacé le


moteur de son véhicule qui n’était qu’à sa deuxième année d’amortissement.
Cet échange standard du moteur au cours de la vie du véhicule est déductible. Il ne le sera pas
si l’échange intervenait après la durée normale de sa vie.

1.3. Les services extérieurs


1.3.1. Les redevances loyers de toute nature
a. Redevances pour l’exploitation de droit de la propriété industrielle
Les montants annuels versés par une entreprise pour l’achat d’un brevet d’invention, d’une
marque de fabrication, d’une formule ne peuvent pas être portées parmi les charges
déductibles, car elles représentent le prix d’acquisition d’un élément de l’actif. Par contre, les
redevances versées par la simple concession d’une licence d’exploitation, d’un brevet, d’une
formule, d’un procédé ou pour usage d’une marque, sont admises en déduction du bénéfice
imposable. Il en est de même de celles versées en contrepartie d’une assistance technique ou
en rémunération de divers services. Selon l’article 18 du CGI, elles sont déductibles dans la
double limite de :
- 5% du CAHT
- 20% des frais généraux

b. Loyers des locaux et du matériel


Le loyer des locaux professionnels et du matériel dont l’exploitant n’est pas propriétaire
constitue une dépense déductible. Il en est de même du loyer des locaux affectés au logement
du personnel.
En revanche, en aucun cas, le loyer personnel de l’exploitant ne peut être compris dans
les frais généraux.
Lorsqu’un immeuble est utilisé partie pour l’habitation de l’intéressé et partie pour
l’exercice de la profession, une ventilation du loyer doit être effectuée à l’effet de
déterminer la partie correspondant à une charge.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 65


Le montant du loyer correspond à une charge de l’exercice au cours duquel il est échu. Par
ailleurs, les loyers doivent être compris parmi les charges de l’exercice à concurrence de la
fraction courue au titre de chaque exercice.
NB1 : Les loyers versés à titre de droit au bail
Le droit au bail est le droit pour le locataire de voir le bail être renouvelé à son terme. C’est un
actif immobilisé incorporel, donc non déductible.
Le droit au bail prend le nom droit d’entrée lorsque le locataire est le premier occupant de
l’immeuble.
Il prend le nom de pas-de-porte lorsque le local, objet du contrat avait été déjà occupé par un
premier locataire.
NB2 : Les loyers versés à titre de dépôts de garantie
Les sommes versées à titre de dépôts de garantie, ne sont pas déductibles car ils ne sont pas
des charges mais des immobilisations financières.

c. Les redevances de crédit-bail et contrats assimilés


Le crédit-bail ou leasing est une opération de location de biens (mobiliers ou immobiliers) qui
donne la faculté au locataire d’en acquérir tout ou partie moyennant un prix convenu à
l’avance.
Le SYSCOHADA révisé prévoit la coexistence de 2 méthodes de traitement comptable des
opérations de crédit-bail et des contrats assimilés dans la comptabilité du preneur :
- Le bien loué n’est pas comptabilisé en immobilisation. Dans ce cas, les versements
comptabilisés au compte 623, constituent des charges déductibles.
- Le bien loué est comptabilisé en immobilisation (en application du principe du
SYSCOHADA révisé de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence
juridique). Dans cette hypothèse, les redevances de crédit-bail ne sont pas déductibles.

Application 5
La SARL EKL a signé le 1er avril N un contrat de bail avec M. Konan portant sur un
immeuble que la SARL destine à l’exploitation d’un magasin de prêt-à-porter. Les
caractéristiques de ce bail sont les suivantes :
- Durée du bail : 3 ans, renouvelable
- Loyer annuel : 3 000 000 F payable à terme échu le 31 mars de chaque année
- Pas-de-porte : 5 000 000 F, payable immédiatement.
- Caution versée : 3 000 000, payable immédiatement.
Travail à faire : Quelle est l’incidence fiscale des clauses de ce contrat sur les résultats
imposables au 31 décembre N de la SARL.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 66


1.3.2. Les commissions, courtages, honoraires, frais d’acte et de redevances
 Les honoraires de notaires acquittés à l’occasion d’acquisition d’immobilisation sont
enregistrés en charges déductibles. (SYSCOHA révisé)
 Les honoraires de l’architecte intervenant dans la construction pour les travaux de
modernisation sont à incorporer au prix de revient de l’immeuble et constituent
désormais des charges déductibles. (SYSCOHA révisé)
 Les commissions, courtages, honoraires et redevances versées par l’entreprise à des
tiers sont déductibles pourvu que les conditions suivantes soient remplies :
- si le montant ≤ 50 000 F/an/bénéficiaire, la charge est automatiquement déductible ;
- par contre, si le montant > 50 000 F/an/bénéficiaire, pour qu’elle soit déductible, il
faut que l’entreprise fasse une déclaration spéciale et qu’elle établisse l’état 302.

1.3.3. Les dons, subventions et libéralités


a. Les versements d’espèces
Les entreprises ne sont pas des organisations philanthropiques. Leur objet est de réaliser des
profits et non de faire la charité. Par principe, les pures libéralités que consentent les
entreprises constituent des actes anormaux de gestion et ne sauraient figurer parmi les frais
généraux déductibles.
Mais, par de là, le droit fiscal doit composer avec la réalité, laquelle impose aux entreprises de
consentir dans leur propre intérêt, certaines formes de dons et subventions.

Depuis l’annexe fiscale 2000, l’article 18 du CGI, stipule que seuls sont déductibles les dons
et libéralités consenties :
- aux associations sportives reconnues par le ministère en charge des sports ;
- aux organismes de recherche scientifique désignés par arrêté conjoint du ministre
chargé des finances et du ministre de la recherche scientifique ;
- aux associations et organismes œuvrant dans les domaines de la santé publique et de
l’action sociale désignés par arrêté conjoint du ministre chargé des finances et du
ministre de la santé et de la protection sociale ;
- aux associations œuvrant dans le domaine de la culture et de l’enseignement reconnu
par les ministres de la culture et de l’enseignement ;
- aux associations religieuses reconnues par le ministère en charge des cultes sur la base
d’un programme ou d’un bilan d’action sociale prouvé ;
- aux malades démunis, présentés par les services sanitaires ou sociaux ou par les
centres de santé publique ;

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 67


- aux élèves et étudiants ivoiriens, non boursiers de l’Etat, sous la forme de bourse
d’étude annuelle ;
- aux personnes handicapées, par les entreprises qui engagent des dépenses pour la
fourniture d’installations de rééducation, de matériels orthopédiques et autres
matériels spécifiques ;
- aux associations de jeunes et de femmes pour les aider à initier ou développer une
activité lucrative ;
- aux associations qui œuvrent à la réadaptation des toxicomanes et des alcooliques ;
- aux organismes privés à but non lucratif qui œuvrent à la conservation de
l’environnement ;
- aux mutuelles, pour leurs opérations de financement, de construction, de réhabilitation
ou d’équipement d’écoles, de centres de santé ou de centres polyvalents au profit
d’une collectivité.

 Traitement fiscal des dons et libéralités versés en espèces


 Les dons et libéralités consentis ne doivent pas excéder 2,5% du chiffre d’affaires
annuel hors taxes de l’entreprise et 200 000 000 de francs par an.
 Les bourses d’études annuelles ne doivent pas excéder 600 000 francs par
étudiant bénéficiaire et 12 000 000 de francs par entreprise donatrice. Ce seuil
de 600 000 francs est reporté à 1 000 000 de francs pour les étudiants en cycle de
recherche.

NB : Les bourses octroyées ne doivent être versées ni aux conjoints, ni aux ascendants et
descendants des membres de la direction et des cadres de l’entreprise. Cette déduction est
subordonnée à la condition que soient jointes à la déclaration des résultats, les pièces
justificatives attestant du montant et de la date de chaque versement, ainsi que de l’identité du
bénéficiaire. A défaut, les sommes déduites sont réintégrées d’office au résultat imposable.

 Traitement fiscal des cadeaux d’entreprise


Les cadeaux d’affaires sont déductibles à hauteur de 100 000/bénéficiaire/an. Cependant, si
leur montant excèdent 100 000/bénéficiaire/an, l’excédent est à réintégrer.
Les échantillons et spécimens gratuits sont déductibles dans les conditions de droit
commun.

NB : Le coût des véhicules offerts à l’occasion d’une tombola est une charge publicitaire.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 68


b. Les dons d’ouvrages d’utilité publique
Les dons d’ouvrages d’utilité publique aux mutuelles pour leur opérations de financement
d’écoles, de centres de santé ou de centres polyvalents au profit d’une collectivité ; ainsi que
le coût de réalisation des routes, pistes rurales, hôpitaux, dispensaires, écoles et châteaux
d’eau, réalisés par les entreprises privées au profit des collectivités territoriales ou des
populations, sont également déductibles des résultats de ces entreprises dans la double limite
de :
 3% du chiffre d’affaires HT
 500 000 000 de francs par an

Application 6
On vous demande le sort fiscal des charges suivantes engagées par l’entité BENEDICTION
au cours des différentes périodes suivantes :

Période N : Dons et libéralités offerts : 32 000 000 dont 20 000 000 à l’ASEC d’Abidjan et le
reste à FC FRATERNITE, votre équipe du quartier ou du village. On donne : CAHT de la
période N est de 1 000 000 000.

Période N+1 : Bourses d’études offertes 18 400 000 aux étudiants d’ACADEMIE-
FORMATION dont 11 étudiants de BTS à 500 000 F (l’un de ces étudiants est la conjointe du
DG), 6 étudiants en licence 3 à 900 000 F l’un et le reste à 5 étudiants en master 2 (cycle de
recherche).

Période N+2 : Subvention octroyée (don d’infrastructure) : 600 000 000 aux populations de
GBEKE pour leur château d’eau. On donne le CAHT N+2 = 30 000 000 000.

Période N+3 : Les cadeaux d’entreprise suivants sont offerts :


 80 000 F au client YAO installé à Soubré
 120 000 F au client YAYA situé à Abidjan
 70 000 F à un client dont l’identité n’a pas été déclinée.
En outre, les cadeaux suivants sont également offerts :
 des tricots de valeurs 2 000 000, portant l’effigie de la société pour le lancement d’un
nouveau produit.
 des tricots de valeur 1 600 000, offerts et ne portant pas l’effigie et le logo de l’entité
BENEDICTION.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 69


Application 7
L’entité BENEDICTION a fait des dons de 20 000 000 pour l’équipement de la bibliothèque
nationale et des bourses d’études de 14 000 000 à PIGIER CI.
Chiffrer le sort fiscal de ces charges par rapport à l’IBIC dans les cas suivants :
a) CAHT = 1 300 000 000
b) CAHT = 450 000 000

Application 8
La société JOB a fait les dons suivants au cours des trois derniers exercices :
N-3: CAHT = 700 000 000 F
7 000 000 à l’AFRICA
Dons
13 000 000 à l’ASEC

N-2 : Dons de 50 000 000 F à la Croix Rouge (pour les Déplacés). CAHT = 9 000 000 000
N-1 : Dons de 30 000 000 F à la belle-mère du DG ; CAHT = 55 000 000 000 F.
Travail à faire : Quel est le sort fiscal des charges ci-dessus durant ces différentes périodes.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 70


1.4. Les frais de personnel
1.4.1. Les salaires proprement dits
En application des dispositions de l’article 18 al. 1 du CGI, les rémunérations directes ou
indirectes, y compris les indemnités, allocations, remboursements de frais, allouées par une
entreprise aux salariés, ne sont admises en déduction des résultats que dans la mesure où :
- elles correspondent à un travail effectif ;
- et ne sont pas excessives eu égard au service rendu.

1.4.2. Rémunérations de l’exploitant individuel et de son conjoint


 L’exploitant individuel :
Le SYSCOHADA révisé admet la comptabilisation dans les charges de personnel (au compte
66), les prélèvements de l’exploitant en rémunération de son travail.
Par contre, au plan fiscal, les appointements que les exploitants individuels prélèvent sur leurs
recettes professionnelles à titre de rémunération de leur travail personnel sont qualifiés de
prélèvements anticipés de bénéfice, et à ce titre, exclus des charges déductibles.
L’exploitant individuel étant propriétaire de l’entreprise, aucune rémunération de son travail,
sous quelque forme qu’elle se présente, n’est admise en déduction. Le bénéfice qu’il réalise
constitue la rémunération normale de son travail.

 Rémunération du conjoint
Selon la loi N° 84-1367 du 26 décembre 1984, le salaire du conjoint d’un exploitant
individuel peut, à la demande du contribuable, être déduit du bénéfice imposable, dans la
mesure où il correspond à un travail effectif et n’est pas excessif eu égard à l’importance du
service rendu, à la condition qu’il soit justifié que ce salaire a donné aux prélèvements
sociaux et fiscaux en vigueur.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 71


Application 9
M. Yao exploite une entreprise individuelle d’impression de tissus sise à Yopougon ayant un
capital de 80 000 000. Au 31/12/N l’entreprise réalise un bénéfice comptable (BC)
de 2 000 000 F. Le CATTC de l’année s’élève à 96 000 000. Le BC tient compte des
informations suivantes.
Pénalité pour payement hors délais de la patente : 20.000 F
Majoration pour payement tardif de la TVA : 15.000 F
Rémunération annuelle de Mr Yao : 1.000.000 F
Rémunération de Mme Yao : 700.000 F sachant que les autres secrétaires de l’entreprise
touchent 600.000 F par an.
Rémunération des autres employés : 2.500.000 F
Travail à faire :
1) Identifier le régime fiscal de l’entreprise Yao
2) Déterminer l’assiette BIC & liquider ledit impôt.
3) Rappeler l’IMF dû au cours de l’année
4) Déterminer l’impôt exigible de Yao et les échéances légales de versement.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 72


1.4.3. Les gratifications et primes allouées au personnel
Les gratifications et primes versées en fin d’année par les entreprises (prime de bilan, Prime
de Fin d’Année « PFA », etc.) sont déductibles si leur montant et leur modalité de versement
résulte d’un engagement ferme et irrévocable de l’employeur pris antérieurement à la clôture
de l’exercice. C’est le cas de la PFA dont le versement est rendu obligatoire par la Convention
Collective Interprofessionnelle « CCI ».

1.4.4. Les rémunérations des Associés Gérants des sociétés de personnes


Les rémunérations versées par les sociétés de personne (SNC, SCS) ne sont pas déductibles.
Elles suivent le régime fiscal applicable aux appointements des exploitants individuels.

1.4.5. Les rémunérations des associés gérants des SARL


La rémunération versée au gérant minoritaire et gérant majoritaire des SARL est déductible à
condition d’avoir supporté les charges fiscales et sociales relatives aux salaires.

1.4.6. Rémunération des administrateurs des SA (art. 18 al 4 CGI)


Les rémunérations proprement dites sont déductibles. Cependant, certains accessoires de
salaires comme « jetons de présence » ou « primes de fonction » ou « les indemnités de
fonctions » versés aux membres du conseil d’administration sont déductibles dans la limite de
3.000.000F/an et par administrateur. L’excédent des jetons de présence est à réintégrer
dans le résultat fiscal. Il faut cependant noter que le nombre d’administrateurs est au moins de
trois (3) membres et au plus de douze (12)
Seuls peuvent bénéficier des jetons de présence au-delà de 3 000 000F, le PCA, le PDG et son
Adjoint, le DG, le DGA ; quelque soit le montant, leurs indemnités sont déductibles.

1.4.7. Rémunération des dirigeants des sociétés unipersonnelles


Les rémunérations versées au gérant d’une SARL, associé unique d’une SARL unipersonnelle
ou à l’administrateur général, actionnaire unique d’une SA unipersonnelle, sont imposables
dans la catégorie des traitements et salaires et sont déductibles des bénéfices. Ces
rémunérations doivent correspondre à un travail effectif.

Application 10
Le 31 mai N, l’AGO des actionnaires de la SA ALPHA, statuant sur les comptes de l’exercice
clos le 31/12/N-1, a alloué des jetons de présence de 41 750 000 aux administrateurs. Le
conseil d’administration compte 12 membres.
Le 1er juillet N-1, M. Koutouan Pierre a été coopté comme administrateur en remplacement
de M. Kouamé Justin, décédé le 31 mars N-1.
Travail à faire : Calculer le montant des jetons à réintégrer de l’exercice N, exercice de
versement desdits jetons.
SOLUTION
Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 73
1.5. Les impôts et taxes, amendes et pénalités
1.5.1. Impôts et taxes
Selon l’article 18 D du CGI, sont déductibles « les impôts à l’exception de l’impôt cédulaire
sur les BIC… ». Les impôts et taxes sont donc déductibles sauf s’ils font l’objet d’une
exclusion expresse. D’une manière générale, les impôts à caractère personnel ne sont pas
déductibles. Parmi les impôts non déductibles, on peut citer notamment :
- l’IRC et l’IRVM retenus à la source sur les produits qui sont dus par des créanciers ;
- l’ITS sur les rémunérations occultes ;
- l’ITS de l’exploitant individuel ;
- BIC, BA, BNC, IMF, TVA
Tous les autres impôts et taxes tels que suit sont déductibles :
- la contribution employeur
- la contribution des patentes
- la contribution foncière
- la vignette auto

1.5.2. Les amendes et pénalités


Selon l’article 19 du CGI, les transactions, amendes, confiscation, pénalités de toute nature
mises à la charge des contrevenants à la réglementation régissant les prix, le ravitaillement, la
répartition de divers produits et l’assiette, la liquidation et le recouvrement des impôts,
contribution, taxes et tous droits d’entrée, de sortie, de circulation, ou de consommation, ne
sont pas admises en déduction des bénéfices.

1.6. Les frais financiers


Ce sont les intérêts et agios supportés par l’entreprise ainsi que les escomptes accordés par
l’entreprise à ses clients. Les frais financiers sont déductibles dès lors qu’ils remplissent les
conditions générales de déduction des charges et plus particulièrement, lorsque les sommes
versées à titre d’intérêt constituent effectivement des intérêts, c’est-à-dire, présentent pour
l’entreprise le caractère de loyer de l’argent emprunté pour se besoins propres.
NB : les intérêts sont déductibles des résultats de l’exercice au cours duquel ils ont couru et
non de l’exercice du premier paiement effectif si celui-ci est différent.

 Les intérêts versés par une succursale à sa maison- mère


Les intérêts que verse une succursale ivoirienne à sa maison-mère étrangère en rémunération
des sommes prélevées par cette dernière, sur ses fonds propres et mises à la disposition de sa
succursale ne sont pas déductibles.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 74


 Les intérêts du capital social : Dividendes, part d’intérêt
Les patrimoines de l’entreprise et de l’exploitant étant confondu, les intérêts servis au capital
engagé par l’exploitant individuel ou les associés de fait, ne sont pas déductibles. Il en est de
même des intérêts et dividendes versés aux associés ou actionnaires de toute société quel que
soit sa forme en raison des parts ou actions détenues par ceux-ci.

 Les intérêts des comptes courants associés


Les intérêts servis aux associés en raison des sommes qu’ils laissent en Compte Courant (CC)
ou en compte bloqué ou mettent à la disposition de la société en sus de leur part de capital
sont déductibles dans les limites suivantes (CGI, Art 18-A-6):
- Le remboursement des sommes mises à la disposition de la société ne doit pas
dépasser 5 ans. Lorsque le délai de remboursement des intérêts des Comptes Courants
Associés (CCA) excède 5 ans, les intérêts servis au-delà de la 5e année ne sont pas
déductibles. Seuls ceux versés pendant les 5 ans sont déductibles dans la limite et
conditions prévues par le CGI.
- La société ne doit pas faire l’objet d’une liquidation amiable ou de fait pendant cette
période ;
Le taux d’intérêt appliqué aux associés par la société ne doit pas excéder le taux de la BCEAO
majoré de trois points. Si c’est le cas, l’excédent est à réintégrer.

Application 11
L’entreprise SACO (SA) crée depuis 1 an a eu deux actionnaires qui lui ont prêté des sommes
en guise de compte courant associé dont les périodes de dépôt sont :
Actionnaire 1 : 20 000 000 le 01/01/N
Actionnaire 2 : 30 000 000 le 01/04/N

Travail à faire : Quel est le sort fiscal des intérêts versés par SACO à la fin de l’exercice N
aux actionnaires ; sachant qu’elle rémunère ses capitaux au taux de 15% et que le taux
d’escomptes BCEAO est de 10%
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 75


1.7. Les abandons de créance
En matière d’abandon de créances, il faut distinguer la situation des abandons de créance
décidés pour des raisons commerciales du cas des abandons de créance et subvention pour des
raisons financières.

1.7.1. Abandons de créances et subventions à caractère commercial


Le fournisseur à intérêt de venir en aide au client qui commercialise son produit. Le régime
fiscal appliqué à ce type d’opération est libéral :
 Pour le fournisseur, l’abandon de créance et la subvention représentent des pertes
déductibles du résultat imposable à condition qu’il procède d’un acte normal de gestion ;
 Pour le client bénéficiaire de l’aide, apparaît un profit imposable.

1.7.2. Abandons de créances et subventions à caractère financier


Les abandons de créance à caractère financier constituent une charge déductible pour
l’entreprise qui le consent, et un produit imposable pour le bénéficiaire, sous trois conditions :
 l’abandon doit procéder d’un acte normal de gestion ;
 l’abandon ne doit pas revaloriser les titres de participation détenus dans l’entreprise
bénéficiaire ;
Deux cas sont à distinguer également si l’entreprise mère a une filiale:
 Si la situation nette de la filiale demeure négative à la suite de l’aide, la perte est
déductible pour la société mère et profit imposable pour la filiale. C’est le droit
commun.
 Dès lors que la situation nette de la filiale devient positive, l’abandon de créance et la
subvention consentie par la société mère cessent d’être déductibles, corrélativement,
ils ne sont plus imposables chez la filiale. Cet exercice est toutefois subordonné à
l’obligation d’augmenter son capital pour un montant égal à l’aide qui lui a été
consentie. On explique que dans la mesure où l’abandon de créance ou la subvention
rend la situation nette de la filiale positive, il y a augmentation correspondante de la
valeur réelle des titres détenus par la société mère. Celle-ci ne s’appauvrira donc pas ;
l’opération est assimilée à un apport en société.

NB : L’abandon de créance à caractère commercial ou financier constitue toujours un produit


imposable de l’entreprise bénéficiaire pour l’exercice d’obtention. Mais, l’abandon de
créance à caractère commercial ou financier n’est déductible que sous conditions chez
l’entreprise qui le consent.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 76


1.8. Les dépenses de prospection, d’étude et de fonctionnement (article 20 du CGI)
Les dépenses de prospection, d’étude et de fonctionnement, engagées par une société-mère
située sur le sol ivoirien pour sa succursale à l’étranger, sont admises en déduction pendant les
trois premiers exercices. A partir du 4e exercice, les dépenses engagées ne sont plus des
charges déductibles.

Application 12
La société JONAS a créé une succursale au GHANA. Les dépenses d’études et de prospection
s’élèvent au cours des cinq premiers exercices comme suit :
N : 10 000 000

N+1: 15 000 000

N+2 : 12 000 000

N+3 : 8 000 000

N+4 : 3 000 000

TAF : Quel est le sort fiscal de ces charges de l’exercice N à N+4 ?

SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 77


2. Les charges calculées
2.1. Les amortissements
2.1.1. Conditions de déductibilité des amortissements
Pour être déductible fiscalement, l’amortissement doit remplir un certain nombre de
conditions :
- Il doit porter sur un élément d’actif immobilisé appartenant à l’entreprise ;
- Il doit porter sur un élément qui se déprécie avec l’usage ou par obsolescence
(changement de technologies) ;
- Il doit tenir compte des taux admis par l’administration.

2.1.2. Le régime des amortissements différés


Dans certaines situations exceptionnelles, on constate que l’entreprise n’a pas enregistré de
charge d’amortissement. Si tel est le cas sur le plan comptable, il est toujours possible de le
réparer. Mais, c’est peut être également une décision tout à fait motivée. Les résultats étant
médiocres, le chef d’entreprise est tenté d’alléger les charges pour ne pas augmenter son
déficit. Or, la doctrine comptable est formelle : la nécessité de pratiquer un amortissement est
indépendante du niveau du résultat. D’ailleurs, ne pas amortir ou amortir insuffisamment
remet en cause la régularité et la sincérité du bilan.

2.1.2.1. Les Amortissements Réputés Différés (ARD) en périodes déficitaires


Les ARD sont des amortissements qui ont été comptabilisés dont la déduction fiscale est
reportée à un exercice ultérieur. Cela afin d’alléger la totalité de ses charges pour ne pas
augmenter son déficit.
Le législateur a prévu que les entreprises pourraient différer leurs dotations aux
amortissements lorsque le résultat fiscal est déficitaire, à condition de :
 les comptabiliser
 les inscrire sur l’imprimé de détermination du résultat fiscal

Pour déterminer le montant des ARD, il convient de suivre le cheminement suivant :


Résultat comptable avant impôt
+ Réintégrations
– Déductions
– Déficits fiscaux ordinaires des 5 derniers exercices consécutifs
= Résultat fiscal provisoire (RFp)
 si RFp positif donc bénéficiaire, pas de ARD à constituer
 si RFp négatif donc déficitaire, constitution d’ARD de montant tel que :

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 78


- Montant ARD ≤ montant du RFp de l’exercice et
- Montant ARD ≤ montant de la dotation aux amortissements dudit exercice.
Remarque
En cas de RF bénéficiaire, il n’y a pas lieu de réputer différer les amortissements. Cependant,
l’assujetti est tenu de faire l’imputation des ARD antérieurs, sinon il perd le droit de
déduction de ces ARD pour non-exercice de droit.

 Imputations des ARD des exercices antérieurs


Les ARD au titre d’un exercice s’imputent sur le résultat des exercices ultérieurs laissant
apparaître un bénéfice suffisant. Ce bénéfice est apprécié sous déduction de l’annuité
d’amortissement et des déficits antérieurs reportables.

En règle pratique, pour déterminer le montant des ARD qui peut être imputé, il convient dans
un premier temps de déterminer un résultat fiscal provisoire. Les ARD sont imputés à
concurrence du résultat fiscal ainsi obtenu.

Remarque
Les amortissements ne sont différés que d’un point de vue fiscal, le résultat comptable n’est
pas altéré.

L’avantage d’une telle procédure découle du fait que ces amortissements sont
indéfiniment reportables alors que le déficit ordinaire qui aurait été accru en cas de
prise en compte pour le calcul du résultat fiscal des amortissements en question, n’aurait
été reportable que sur 5 ans.

Ainsi, une entreprise peut très bien avoir un bénéfice comptable et, en raison du report des
déficits fiscaux antérieurs, avoir néanmoins un déficit fiscal la même année. Cette situation lui
permettra de signaler l’existence d’ARD sur l’imprimé de détermination du résultat fiscal et
d’effectuer ainsi une véritable gestion de ces déficits tout en respectant dans ces cas, les règles
comptables en matière d’amortissement.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 79


Application 13
Une SA a réalisé un bénéfice comptable de 18 000 000. Les dotations aux amortissements de
l’année s’élevant à 15 000 000 ; les charges non déductibles fiscalement s’élèvent
à 12 000 000 ; les produits non imposables sont chiffrés à 14 000 000.
Le CATTC de l’année est de 300 000 000.
Les déficits fiscaux ordinaires sont :
N-6 : N-5 : N-4 : N-3 : N-2 : N-1 :
16 000 000 5 000 000 10 000 000 8 000 000 6 000 000 5 000 000

TAF
A. 1) Déterminer le montant de l’ARD
2) Déterminer le résultat fiscal provisoire puis définitif
3) Calculer le montant de l’impôt exigible de l’année.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 80


Application 14
Une SARL a réalisé au cours de l’année un bénéfice comptable (BC) de 12 000 000. Les
charges non déductibles s’élevant à 8 000 000. Les produits non taxables sont égaux
à 7 000 000. Le chiffre d’affaires TTC s’élève à 500 000 000. Les déficits ordinaires et ARD
antérieurs se chiffrent :
 N-4 : 4 000 000 dont 2 000 000 d’ARD
 N-3 : 5 000 000 dont 3 000 000 d’ARD
 N-2 : 8 000 000 dont 4 000 000 d’ARD
 N-1 : 16 000 000 dont 13 000 000 d’ARD
TAF : Déterminer le résultat fiscal définitif et le montant de l’impôt exigible.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 81


2.1.2.2. Les Amortissements réellement Différés
Il existe deux types d’amortissements réellement différés :
- l’amortissement régulièrement différé (ArD) ;
- l’amortissement irrégulièrement différé (AID).

a. L’amortissement régulièrement différé (ArD)


Il arrive parfois que le comptable oublie de pratiquer l’amortissement (pas de
comptabilisation) ou il peut volontairement renoncer à la pratique de l’amortissement parce
que le résultat comptable avant l’amortissement étant déjà déficitaire. Dans ces pareils cas,
ArD survient lorsque le cumul des amortissements pratiqués est supérieur ou égal au cumul de
l’amortissement linéaire (cas d’amortissement dégressif ou amortissement accéléré).
L’entreprise conserve le droit de déduction des ArD ultérieurement (illimités) dans les
situations suivantes :
- déduction des ArD en cas d’exercice comptable bénéficiaire ;
- déduction des ArD en période d’exercice comptable déficitaire.

b. L’amortissement irrégulièrement différé (AID)


Les amortissements antérieurement irrégulièrement différés (soit parce que non comptabilisés,
soit par non respect de la règle de l’amortissement minimal) ne sont pas déductibles.
En effet, la somme des amortissements effectivement pratiqués depuis l’acquisition ou la
création d’un élément donné ne peut être inférieure au montant cumulé des amortissements
calculés suivant le système linéaire et repartis sur la durée normale d’utilisation.
S’il n’est pas satisfait à cette obligation, l’entreprise perd définitivement le droit de déduire la
fraction d’amortissement qui n’a pas été régulièrement comptabilisée.
Dans ce cas, l’écart entre le cumul linéaire et le cumul pratiqué donne l’AID.

AID = Σ amortissements linéaires - Σ amortissements pratiqués

 Conséquences fiscales
- L’entreprise perd le droit de déduction ultérieure de ses AID du résultat imposable.
- En cas de cession du bien, l’AID sera pris en compte dans le calcul de la plus value
fiscale. (Plus value fiscale = AID + plus value comptable)
- En cas d’amortissement dégressif, sa réintégration est intégrale si sa comptabilisation
est intégrale. Inversement, sa réintégration est étalée sur la durée restante à courir si sa
comptabilisation est étalée. Dans ce dernier cas, on a :
Base d’amortissement fiscale = VO- AID

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 82


Application 15
Un matériel est acquis à 6 000 000, de durée d’utilisation 3 ans. A la fin de la 2 e année, le
cumul des amortissements s’élève à 3 000 000 contre 4 000 000 de cumul linéaire. Ce bien a
été vendu à 4 500 000.
TAF :
1. Calculer l’AID (Amortissements irrégulièrement différés)
2. Calculer les + values comptable et fiscale
3. Etablir la relation entre AID, + value comptable et + value fiscale
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 83


2.2. Les dépréciations et les provisions
Le SYSCOHADA révisé (Système Comptable OHADA : Organisation pour l’Harmonisation
en Afrique du Droit des Affaires) fait la distinction entre la dépréciation et la provision
définies par les articles 46 et 48 de l’acte uniforme relatif au droit comptable. Désormais, les
dotations ou charges pour dépréciations indiqueront d’une perte de valeur d’un élément
d’actif alors que les dotations ou charges pour provisions constituent un passif externe (dette)
dont l’échéance ou le montant est incertain.

2.2.1. Dépréciation d’éléments d’actif


L’article 46 de l’acte uniforme relatif au Droit comptable définit la dépréciation comme la
perte de valeur d’un actif. A la clôture de chaque exercice une entité doit apprécier, s’il existe
un quelconque indice qu’un actif a subi une perte de valeur. S’il existe un tel indice, l’entité
doit estimer la valeur actuelle de l’actif concerné et comparer avec la valeur nette comptable.
Après la comptabilisation d’une perte de valeur, l’amortissement de l’actif doit être calculé
sur la base de la valeur comptable brute diminuée de la valeur résiduelle prévisionnelle et de
la dépréciation.
On distingue :
- Les dépréciations sur valeurs immobilisées ou immobilisations
- Les dépréciations sur éléments d’actif circulant (les stocks et les créances)
- Les dépréciations sur titres (titres de participation et titre de placement)

2.2.2. Les provisions


On distingue les provisions pour risques et charges et les provisions réglementées.

Un évènement survenu au cours de l’exercice (redressement fiscal, litige ou une prévision de


gros travaux, etc…) peut donner naissance à des charges ou à des pertes dont le montant et la
date de réalisation ne sont pas clairement déterminés. Les provisions pour risques et charges
permettent de prévoir ces charges probables.
Quant aux provisions réglementées, elles ont un caractère purement fiscal. On peut citer :
- Les amortissements dérogatoires
- Les provisions pour investissement
- Les provisions réglementées pour hausse des prix
- Les provisions réglementées pour fluctuation des cours

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 84


2.2.3. Les conditions de déduction des dépréciations et provisions
Pour qu’une dépréciation ou une provision soit déductible :
 il faut que la dépréciation ou la provision porte sur une charge ou perte déductible
 il faut que qu’un évènement rende cette perte ou charge probable
 il faut que la perte ou la charge soit nettement précisée.
 L’évènement lié à la perte ou à la charge doit avoir sont origine dans l’exercice
concerné.
 La dépréciation ou la provision doit pouvoir être calculée avec une précision suffisante,
En plus de ces conditions de fond, il existe deux conditions de forme :
 La dépréciation ou la provision doit être constatée dans les écritures comptables de
l’exercice
 La dépréciation ou la provision doit figurer sur un relevé spécial déposé en même temps
que la déclaration des résultats.

2.2.4. Analyse des principales dépréciations et provisions


1-Dépréciations sur créances douteuses et litigieuses
Une créance douteuse est une créance compromise en raison de la mauvaise situation du
débiteur mais non définitivement perdue. Une créance douteuse n’est donc pas une créance
totalement irrécouvrable.

Une créance litigieuse est une créance sur laquelle, il existe un désaccord non encore tranché.
Une créance litigieuse n’est pas totalement perdue. Dans les deux cas, il y a une perte
probable donnant lieu à constitution de dépréciation qui ne saurait dépasser 75% du montant
de la créance (limite maximale acceptée par l’Administration). La perte probable doit être
justifiée au moyen de documents (un commencement de procédure est nécessaire : Acte
extrajudiciaire, rapport d’un avocat, etc.).

La dépréciation doit être constituée client par client, ce qui interdit tout système de
dépréciation déterminée par application d’un pourcentage sur le chiffre d’affaires ou sur les
comptes clients.
Une dépréciation sur créance douteuse ou litigieuse constituée dans les conditions ci-dessus
est déductible. Par ailleurs une dépréciation constituée pour une créance totalement
irrécouvrable n’est pas déductible car une dépréciation déductible porte sur une perte probable
alors qu’ici la perte est certaine.
NB : la dépréciation est calculée sur la créance TTC car le fisc ne restitue pas la taxe sur les
créances impayées (Note n 1691/ IND du 06 novembre 1982 de l’Administration des impôts).

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 85


2-Dépréciation sur stock.
Les dépréciations sur stocks sont déductibles. Toutefois, les stocks sont évalués d’après le
cours du jour à la date de l’inventaire.

3-Provisions pour propre assureur


Non déductibles à réintégrer, la charge provisionnée n’est pas probable mais éventuelle

4-Provisions pour congés payés


Les provisions pour congés payés ne sont pas déductibles fiscalement. Elles ne seront
déductibles que lorsque les congés seront effectifs c’est-à-dire l’année suivante. Les
provisions pour congés payés de l’exercice N sont non déductibles donc à réintégrer au
résultat de l’exercice N. Les provisions de N-1 sont déductibles en N et celles de N sont
déductibles en N+1

5-Provisions pour licenciement. Non déductibles à réintégrer

6-Provisions pour gratifications : Elles sont déductibles à condition que le versement de la


gratification résulte d’un engagement formel pris au cours de l’exercice. Dans le cas contraire,
elles sont non déductibles, caractère de réserve.

7-Provisions pour charges à payer : Non déductibles à réintégrer pour l’exercice N et à


déduire pour l’exercice N-1

8-Provisions pour retraite ou départ du personnel : Elles ne sont pas fiscalement déductibles,
caractère de réserve

9-Provisions pour garantie donnée aux clients : Elles ne sont pas déductibles, caractère de
réserve

10-Provisions pour renouvellement de matériel : Elles ne couvrent pas une charge mais une
immobilisation ; en plus elles ont un caractère de réserve.

11-Provisions pour travaux et réparations : Déductibles si la charge elle-même est déductible


et non déductible si la charge ne l’est pas.

12-Provision pour dépréciation du portefeuille : Déductibles lorsque les conditions générales


de déduction des provisions sont remplies.

13-Provisions pour risques et charges : Déductibles

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 86


14-Provisions pour pertes de change : Les provisions pour perte de change doivent être
réintégrées dans le résultat fiscal du fait que les créances et les dettes en monnaies étrangères
ont été évaluées sur la base des cours connus à la date de clôture.
Non déductibles à réintégrer, caractère de réserve

15-Provisions pour investissement (ND), à caractère de réserve


16-Provisions pour impôt (ND) ou D
Elles sont déductibles si l’impôt est déductible et non déductible et non déductible si la charge
ne l’est pas.
N.B : La reprise de toutes les dépréciations et provisions non déductibles est exonérée
fiscalement.

II. Analyse fiscale des produits


Après l’analyse des charges, nous allons passer en revue les produits
1. Les ventes ou recettes
Il s’agit du prix de vente des marchandises, des travaux effectués ou des prestations fournies
diminuées des déductions accordées sur les ventes (RRR). Elles sont imposables à 100% à
l’IBIC.

NB : pour les ventes libellées en monnaie étrangères, elles doivent être comptabilisées au jour
de l’opération pour leur contre-valeur. La variation du cours de change n’entraine aucune
modification du total des ventes. La traduction comptable de ces fluctuations apparait dans les
écritures d’inventaires sous forme d’un gain latent d’une perte latente. Le gain de change est
imposable alors que le gain latent ne l’est pas. La perte de change est déductible alors que la
perte latente, bien que comptabilisé sous forme de provision, n’est pas déductible du BIC.

2. Les produits accessoires


Ce sont des produits autres que ceux provenant de l’activité principale. Nous pouvons citer à
titre d’exemple, les commissions, courtages, les redevances pour brevets, les revenus des
immeubles, etc. Les produits accessoires (dégrèvement des RRR obtenus) sont imposables à
100%
3. Les subventions
Nous avons trois types de subventions dont le sort fiscal est ci-dessus :
- Les subventions d’exploitation et d’équilibre sont des produits imposables.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 87


- les subventions d’équipement ou d’investissement sont accordées par l’Etat ou des
collectivités publiques aux opérateurs économiques en vue de réaliser des projets
d’investissement.
Lorsque la subvention d’équipement est utilisée pour acquérir un bien amortissable, elle est
imposable aux rythmes des amortissements donc taxables par jeu des amortissements.
Quote-part de subvention amortie (taxable) = subvention x taux d’amortissement.

NB : Il y a également le cas des subventions accordées par une société mère à sa filiale.
Imposables chez la filiale lorsque que ces subventions sont symétriquement déductibles
des résultats de la société mère ; dans le cas contraire ces subventions ne seront pas
imposables chez la filiale.

Exemple
Le 12/ 04/ N, SOCOCE a acquis une machine industrielle d’occasion à 12 000 000F dont
8 000 000F de subvention reçue par l’Etat.
TAF : Calculer le RF sachant que le BC s’élève à 10 000 000 et que la durée d’utilisation de
la machine est de 5ans.
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 88


4. Les produits financiers
Ils sont en principe imposables intégralement. Cependant certaines conditions fiscales
exonèrent partiellement ou totalement certains produits financiers.

4.1. Les produits des actions et des parts sociales


Ces produits sont passibles de l’IRVM avant leur prise en compte dans le résultat imposable :
- Les Dividendes reçus par des sociétés cotées à la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières « BRVM » (CGI, Art 21-1) exonérées à 90% de l’I-BIC
Les dividendes régulièrement mis en paiement par les sociétés cotées à la bourse des valeurs
sont exonérés d’impôt BIC à concurrence de 90% du revenu net.
- Les Dividendes reçus de leurs filiales par les sociétés mères (CGI, Art 22) exonérées à
95% de l’I-BIC
- Les dividendes nets encaissés par les sociétés mères sont exonérés d’impôt BIC à
concurrence de 95%. Cette exonération est faite à condition que l’entité soit une
société mère.
Quelles sont les conditions à remplir pour avoir le statut de société mère ?
- La participation de la société mère dans la filiale doit être au moins à 10% des titres de
la filiale ;
- Les titres de participations doivent être sous la forme nominative ou être déposés dans
une banque agrée par l’Administration ;
- La société doit prendre l’engagement de conserver les titres pendant deux ans au
moins ;
- La société mère doit être une SA ou SARL de droit ivoirien. Cette condition est
réalisée lorsque le siège de la société est fixé en Côte d’Ivoire ;
- La filiale doit être une société de capitaux de droit ivoirien ou étranger.

NB : la redistribution, par la société mère, des dividendes reçus des filiales est exonérée de
l’IRVM pour éviter une double imposition à l’IRVM car ces dividendes ont déjà subi cet
impôt entre les mains des filiales.

- Les Dividendes versés par des sociétés non cotées à la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières « BRVM » et N’ayant pas le statut fiscal de société mère. Exonérées à
50% de l’I-BIC

Il faut préciser la différence entre le droit des sociétés et le droit fiscal sur les questions de
revenus des participations majoritaires ou de revenus des participations minoritaires.

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 89


En Droit des sociétés, une participation est minoritaire lorsqu’elle est inférieure à 50% du
capital social de la société émettrice. La participation est dite majoritaire lorsqu’elle excède
les 50%.

En Droit fiscal, entendre par participations minoritaires, les participations n’entrant pas dans
le régime droit fiscal des sociétés mères. (CGI, Art 22)

Les revenus des participations minoritaires (moins de 10%) détenues par une entreprise
redevable des BIC sont exonérés à concurrence de 50% de leur montant net, lorsque
l’entreprise n’est pas cotée à la BRVM et n’a pas le statut fiscal de société mère.

4.2. Les revenus des créances


Ils sont imposables à l’IRC (Impôt / Revenu des créances) avant leur prise en compte.
- Les intérêts de Bons de Caisse émis par les Banques et Etablissements financiers
(CGI, Art 4-B-1) sont exonérés à 100% de l’IBIC à condition d’avoir retenu à la
source le prélèvement libératoire de 25% au titre du BNC.
- Les intérêts des Créances (non commerciales), Dépôts à vue ou à terme, prêts,
emprunts non obligataires et comptes courants (CGI, Art 21) sont exonérés à 50% de
l’IBIC à condition d’avoir supportés à la source l’IRC.
- Les intérêts des emprunts obligataires émis par l’Etat de C.I ou par les sociétés cotées
à la BRVM (CGI, Art 21-2) sont exonérés de 90% de leur montant net.
- Les intérêts des bons au porteur émis par le trésor en règlement des travaux à paiement
différé sont exonérés à 100% de l’IBIC.

Exercice d’application 16
Le résultat avant impôt de l’entité Yao s’élève à 20 000 000, lequel résultat prend en compte
les charges et produits suivants :
1- Achat d’une voiture personnelle pour le DG : 4 000 000
2- Produits finis vendus : 4 000 000
3- Livraison à soi-même omis par le comptable : 10 000 000
4- Produits finis vendus : 10 000 000 dont 20% taxables
5- Produits finis vendus : 4 000 000 non taxables
6- La société est informée par sa banque que son compte banque a été crédité de 30 000 000
(produit né des dépôts)
7- Revenus sur obligations : 4 000 000
8- Dividende reçu de sa filiale 40 000 000 sachant que l’entreprise est en C.I et qu’elle détient
15% du capital de sa filiale.
9 - Intérêts de bons de caisse reçus : 10 000 000 ayant supporté l’IBNC à 25%.
TAF : Calculer le RF
SOLUTION

Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 90


5. Les plus values de cession et assimilées
Dans le SYSCOAHADA révisé, une plus-value représente le solde des comptes 82 (produit
des cessions d’immobilisation) et 81 (valeur comptable des cessions d’immobilisation). Le
compte 81 enregistre à son crédit les amortissements relatifs à l’élément sorti et à son débit la
valeur d’origine dudit élément. La plus-value est donc le profit réalisé résultat de la cession
d’un élément d’actif immobilisé.
Une plus-value est générée par la cession d’un élément de l’activité c'est-à-dire tout
événement conduisant à la sortie d’un élément d’actif d’une entreprise :
 cession volontaire
 vente (cas le plus courant)
 liquidation
 échange
 apports en société
 un partage
 une donation
 un retrait pur et simple par les associés ou l’exploitant individuel (bien transféré dans
le patrimoine privé) ;
Plus-value (ou résultat de cession économique) = Prix de cession du bien cédé (enregistré
au compte 754 ou 82) - Valeur comptable de cession (ou valeur nette comptable du bien
cédé, enregistré au compte 654 ou 81.)

NB : Pour la détermination de la Plus-value la valeur nette à retenir est la valeur nette fiscale
Selon l’article 14 du CGI, le bénéfice net comprend les résultats provenant de la cession
d’élément quelconque de l’actif soit en cours soit en fin d’exploitation.
Cependant des règles particulières sont prévues en faveur des plus-values provenant de la
cession d’élément de l’actif immobilisé.

5.1. Exonération des plus-values de cession en cours d’exploitation (art 28-CGI)


La plus-value de cession réalisée en cours d’exploitation est normalement imposable. Mais
afin d’inciter les entreprises exerçant en Côte d’Ivoire à investir sur le territoire ivoirien,
l’article 28 du CGI leur accorde la possibilité de déduire la plus-value du bénéfice imposable
à condition que l’entreprise prenne l’engagement de procéder à un nouvel investissement dans
les trois années (3 ans) qui suivent. Mais il ne s’agit pas d’une véritable exonération car
cette plus-value sera imposée selon le rythme d’amortissement : s’il s’agit de biens
amortissables. Dans le cas où il s’agit d’un bien non amortissable, elle est imposable à la
cession du bien.
Fiscalité des entreprises / INPHB / ESCA 2 Dr Dagnogo 91
 Condition d’accès à l’exercice de (l’article 28)
 La plus-value doit provenir d’une cession
 La plus-value doit avoir été réalisée en cours d’exploitation ; sont donc exclues des
dispositions de l’article 28, les plus-values réalisées en fin d’exploitation qui sont
placées sous un régime particulier
 La plus-value doit porter sur des éléments de l’actif immobilisé ; toutefois, les valeurs
constituant le portefeuille de l’entreprise (actions, parts, obligations…) ne sont
considérées comme faisant partie de l’actif immobilisé qu’à condition d’avoir été
acquises 5 ans au moins avant la date de cession, à moins que les actions ou parts
représentent 30% au moins du capital d’une tierce entreprise.
 L’entreprise doit prendre l’engagement de réinvestir la plus-value dans un délai
maximum de 3 ans, à partir de la clôture de l’exercice au cours duquel la plus-value a
été réalisée. L’engagement doit être donné dans une lettre adressée au Directeur
Général des impôts annexée à la déclaration des bénéfices.
 Le réinvestissement doit se faire dans une entreprise en Côte d’Ivoire.
 Le montant du réinvestissement doit être au moins égal au montant de la plus-value
augmentée du prix de revient des éléments cédés.
V0 (bien cédé) + plus-value = PC. + Σ amortissements

Exercice d’application 17
L’entreprise YAO a cédé le 01/07/19N une machine-outil acquise le 01/01/19N-5 au prix de
1 000 000 F. Durée d’utilisation 10 ans. Le prix de cession est 800 000 F.
Déterminer le montant à réinvestir prévu par l’article 28 du CGI.
SOLUTION

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5.2. Plus-value en fin d’exploitation (article 33- CGI)
Au terme des dispositions de l’article 33 du CGI : « les plus-values provenant de la cession
d’élément d’actif immobilisé en fin d’exploitation ou en cas de cession partielle d’entreprise
et les indemnités reçues en contre partie de la cessation de l’exercice de la profession ou au
transfert d’une clientèle sont comptées dans les bénéfices commerciaux et les bénéfices des
professions non commerciales pour la moitié de leur montant »

Toutefois, lorsque la cession, le transfert ou la cessation intervient plus de 5 ans après la


création ou l’achat des fonds, d’office ou de la clientèle, la plus-value n’est retenue dans le
bénéfice imposable que pour le tiers (1/3) de son montant. Il est à préciser que l’imposition de
ces plus-values dans ces cas est effectuée en déduisant du résultat fiscal, de façon extra
comptable les (2/3) ou la moitié (1/2) de ces plus-values exonérées.

Exercice d’application 18
Une société créée en N-3 est contrainte de céder en N sa branche de négoce de café cacao en
raison du retrait par le gouvernement de son quota d’exportateur.
Installation d’usine : 1.300.000.000
Amortissement pratiqué : 304.000.000
Prix de cession : 1.000.000.000
TAF :
1) Quel est le sort fiscal de la plus-value ?
2) Quel est le sort fiscal de la plus-value si la cession avait lieu en N+2

SOLUTION

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TRAVAUX DIRIGES CHAPITRE 4
EXERCICE 1 : CAS SA AZAKA
Au 31/12/2019, la SA AZAKA a réalise un chiffre d’affaire TTC de 982.160.000.
Il a été relevé en outre :
 Au titre des produits :
- Les dividendes nets provenant d’une filiale pour 52.867.410.
- Les intérêts de bon de caisse pour un montant net de 44.692.740
- Des reprises sur charges provisionnées de 38.527.900
- Des livraisons à soi-même d’immobilisation corporelles TTC d’un montant de
14.847.940
- Des intérêts créditeurs bancaires de 6.276.740
 Au titre des charges
- Des intérêts versés à un administrateur pour des avances de 60.000.000 le 01/04/2019 et
de 90.000.000 le 01/10/2019 au taux de 15%.
- Des indemnités de fonction (jetons de présence) à des administrateurs :
+ 2.600.000 à MOBILO
+ 3.700.000 à GNAGA
+ 1.500.000 à WILLY
+ 1.400.000 à ZOS
+ 2.500.000 à MOGLY
- Don au stade d’ABIDJAN d’un montant de 23.300.000
- Des amortissements annuels d’un montant de 63.750.000 calculés sur des matériels
acquis le 12/04/2019 à 340.000.000 amortissables linéairement sur 5 ans.
Travail à faire :
Sachant que :
- Le capital de la S.A. AZAKA est de 100.000.000.
- Le taux BCEAO est de 9%.
- La TVA et l’AIRSI sont au taux respectifs de 18% et 5%
- Les stocks de matériel au 01/01/19 et au 31/12/19 étaient respectivement de
38.942.460 et de 43.248.620.
- Le chiffre d’affaire TTC déclaré n’est constitue que des ventes de produits.
1) Préciser le régime d’imposition de la SA AZAKA
2) Déterminer le résultat comptable
3) Déterminer le résultat fiscal
4) Déterminer l’impôt à payer
5) Déterminer le résultat net à affecter

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EXERCICE 2 : CAS AMA
La SARL AMA est soumise au régime simplifie d’imposition. Au titre de l’exercice 2023,
elle a réalisé un bénéfice comptable avant impôt de 15.000.000.
Ce résultat a été obtenu par la prise en compte entre autres des charges et produits suivants :
LES CHARGES
- Amortissement de la voiture de fonction du Directeur Général achetée le 1er /04/2023
à 17.000.000 F TTC durée de vie : 3 ans, montant de l’amortissement : 9.000.000 F
- Pénalité de paiement tardif de la patente 100.000 F
- Salaire du personnel 5.000.000 F
- Les associés ont fait le 1er Juin 2023 un prêt de 9.000.000 F à la SARL, rémunéré au
taux de 15%
- Provisions pour créance douteuses 1.000.000 F
- Dons 12.000.000 F dont 3.000.000 F à l’ASEC, 4.000.000 au BURIDA, 2.000.000 F
au CNRA et le reste à l’artiste musicien « ALPHA BLONDY ».
LES PRODUITS
- Intérêts de compte bloqué BICICI : 3.000.000 F
- Dividendes perçus : 5.000.000 F dont 3.000.000 F provenant d’une société cotée à la
BRVM.
- Intérêt de bon de caisse 9.000.000 F.

RENSEIGNEMENTS DIVERS
Les déficits fiscaux antérieurs ont été les suivants :
2022 : 1.000.000 ; 2021 : 1.500.000 ; 2020 : 500.000 ; 2019 : 1.100.000 ; 2018 : 800.000 ;
2017 : 400.000
Le chiffre d’affaires TTC de l‘exercice 2023 a été 94 400 000 F.
Le capital de la SARL s’élève à 10.000.000.
Travail à faire :
1) Déterminer le résultat fiscal
2) Calculer l’IMF et l’I/BIC
3) Quels sont les dates et les montants des paiements d’impôts effectués au titre de l’exercice
2023 ?
NB : taux BCEAO : 10%

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EXERCICE 3 : CAS ABOZAN
La société ABOZAN au capital de 600 000 000 F a réalisé à la fin de l’exercice 2019, un
bénéfice comptable avant impôt de 86 736 400 F.
L’analyse des charges et des produits a permis de faire ressortir des charges non déductibles
fiscalement de 25 146 200 F et des produits exonérés de 12 552 600 F.
Il reste les charges et les produits suivants pour lesquels, la société ABOZAN sollicite vos
connaissances en fiscalité.
1) Une pénalité de 120 000 F pour retard de déclaration et paiement de la TVA.
2) Des droits d’enregistrements payés pour un montant de 3 400 000 F qui devrait être
immobilisé, ne l’on pas encore été.
3) Les honoraires versés au cours de l’exercice 2019 :
- A l’architecte pour la construction du hangar pour le stockage des produits ; montant
5 000 000 F
- Au notaire pour ses interventions 4 000 000 F (la déclaration 302 a été effectuée)
- Au cabinet comptable AMALAI 3 000 000 F (le nom du cabinet ne figure pas sur
l’état 302)
4) Les dons suivants ont été octroyés au cours de l’exercice 2019 :
- Don de 5 000 000 f pour le parrainage du bal de fin d’année d’une grande école
- Don de 30 000 000 F au CNRA (organisation scientifique reconnue)
5) Les indemnités versées aux 5 administrateurs s’élèvent à 13 000 000 F
6) Des intérêts des comptes courants associés ont été calculés pour l’exercice 2019 au taux de
15% l’an. Ces associés ont fait les apports suivants :
- Associé MISSIBA : 15 000 000 F le 01/01/2019
- Associé TARBO : 40 000 000 F le 01/05/2019
- Associé WARABA : 20 000 000 F le 01/08/2019
Le taux des avances de la BCEAO est de 10%
7) Une caution de 5 000 000 F a été versée à la SODECI pour avance sur consommation et a
été enregistrée en charge.
8) Les revenus nets des participations en Cote d’Ivoire provenant des titres côtés à la BRVM :
400 000 F.
9) Dividende net IRVM provenant des filiales (>10%) 500 000 F.
10) Intérêts des bons de caisse émis par la banque : 100 000 F

Autres renseignements :
- Le chiffre d’affaires HT de l’exercice est de 400 000 000 f.
- L’état des ARD et déficits fiscaux :
 2017 : 5 000 000 f dont ARD 2 000 000 f
 2018 : 3 000 000 f dont ARD 1 000 000 f

Travail à faire
1) Déterminer le résultat fiscal
2) Liquider l’impôt BIC, l’IMF et en déduire l’impôt à payer.
3) Donner les montants et les échéances des règlements.

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EXERCICE 3 : CAS ODI
La SARL ODI est créée le 01/01/N-5 avec 30 000 titres de valeur unitaire de 11 000 F.
A la clôture de l’exercice N, la SARL à réalisé une perte avant impôt BIC de 9 612 565 F qui
a tenu compte des charges et produits ci-après :
1) dividendes reçus de la SA FOCOUDEN dans laquelle la SARL ODI détient du capital ;
montant 5 400 000 F.
2) recouvrement des impôts sur les salaires 30 000 000 (40% sont à la charge de
l’entreprise) et de l’impôt BIC 3 100 000.
3) dividendes antérieurs payés aux associés 8 800 000.
4) des intérêts perçus sur les comptes à terme à la BICICI s’élèvent à 800 000.
5) reprise de provisions sur les stocks de marchandises 7 160 000 et pour renouvellement
du matériel 2 270 000.
6) les honoraires payés :
 Aux notaires 6 600 000 ; dépôt de l’état 302
 A l’architecte 7 700 000 ; déclaration de l’état 302
 Au médecin 9 900 000 ; pas de déclaration 302
7) acquisition de titres de participation 22 000 000.
8) bénéfice de la succursale du Cameroun 6 100 000.
9) plus-value de fusion de 2 200 000 (article 32 du CGI).
10) rémunération de comptes courants associés d’un intérêt de 65 800 000. Le montant
avancé par les associés de 290 000 000 au début du 1er semestre est passé à 705 000 000
au début du second semestre dont 100 000 000 remboursable sur 6 ans.
Taux de rémunération 13% et taux BCEAO 9%.
Autres renseignements :
1) Les ventes de marchandises sont de 900 000 000 HT et les ventes de produits finis de
850 000 000 HT.
2) L’impôt payé en N-2 de 18 108 000 correspond à l’impôt BIC.
3) Etat des déficits antérieurs :
N-1 : 12 400 000 dont ARD 4 000 000
N-2 : —
N-3 : 16 220 000 dont ARD 5 500 000.
Travail à faire :
1) Quel est le régime fiscal de l’entreprise au regard de l’impôt BIC ? Justifier votre
réponse.
2) Déterminer le résultat fiscal de l’exercice N. Déduire la base taxable et l’impôt BIC.
3) Déterminer l’impôt à payer et préciser les échéances légales de paiement ainsi que les
montants.

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