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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE A L’ETUDE DES IMPOTS EN

COTE D’IVOIRE

L’impôt est une contribution au budget de l’Etat à la charge des individus par des Lois de
finances. Ces lois de finances et leurs annexes fiscales proposées par le gouvernement et
votées par l’assemblée nationale, autorisent le gouvernement à lever des impôts, aménager
l’assiette des impôts, supprimer des impôts, … et ce aux fins de réaliser l’équilibre
économique et financier.

La fiscalité ou droit fiscal est une matière du droit public. Elle peut être définie comme
étant des règles, des lois, des règlements relatifs au prélèvement de l’impôt en vigueur
dans un pays. En somme, c’est l’ensemble des textes qui organisent les rapports financiers
entre l’Etat et les contribuables.
Ces textes sont réunis et agencés suivant une codification pour donner le Code Général
des Impôts (CGI).
Les impôts sont omniprésents à toutes les étapes de la vie de l’activité de l’entreprise et
frappent :
- Les actes affectant les structures ou le patrimoine de l’entreprise (création de la
société, modification du capital, fusion des sociétés, dissolution de société…)
- L’activité de l’entreprise : TVA ; AIRSI ; TOB ; …
- Le potentiel ou les facteurs de production de l’entreprise
o Facteur travail (main d’œuvre) : impôt sur salaire
o Facteur capital économique (outil de travail) : les impôts fonciers, les
patentes
- Les bénéfices réalisés par les entreprises : impôt BIC, impôt synthétique.
Dans le cadre de ce chapitre relatif à l’introduction à l’étude des impôts en Côte d’Ivoire,
nous verrons les notions fondamentales de l’impôt (section 1) puis dans la section 2, nous
présenterons le cadre juridique et technique de l’impôt (section 2).

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Section 1 : Les notions fondamentales de l’impôt
Pour cerner les contours de l’impôt, nous traiterons d’abord la définition, les
caractéristiques de l’impôt et son importance dans la société (1) puis de la classification
des impôts (2) et les principaux rôles de l’impôt (3). Enfin, nous étudierons les
administrations chargées de l’impôt en Côte d’Ivoire.

1- Définition, les caractéristiques de l’impôt et son importance dans la société.


Selon le dictionnaire LAROUSSE, l’impôt est un prélèvement que la société exige de
l’individu en vertu du principe de solidarité nationale pour subvenir aux dépenses d’intérêt
général et aux charges des dettes de l’Etat.
On peut aussi dire que l’impôt est un prélèvement pécuniaire requis des particuliers
(personnes morales et physiques) par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie en
vue de couvrir les charges publiques.
L’impôt est :
- une prestation pécuniaire
- requis des particuliers (personne physique et morale de droit privé et
exceptionnellement les personnes morales de droit public)
- fonction de leurs capacités contributives
- requis par voie d’autorité et à titre définitif.
2- Les principes fondamentaux de la fiscalité
 Le principe de la légalité de l’impôt
Le terme de légalité signifie conforme à la loi. Le principe de légalité de l’impôt est la
principale conséquence du consentement de l’impôt qui doit relever de la compétence d’une
assemblée représentative des citoyens. C’est en cela que l’article 14 de la déclaration des
droits de l’Homme et du citoyen disposait : « Tous les citoyens ont le droit de constater par
eux même ou par les représentants, la nécessité de la contribution commune ».
La constitution dispose que « le parlement vote les lois et consent l’impôt ». Par ailleurs, la
loi détermine l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes
natures.
 Le principe de l’égalité de l’impôt
Le principe de l’égalité devant l’impôt trouve son fondement dans le principe d’égalité

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devant la loi consacrée par la déclaration universelle des droits de l’homme à laquelle fait
référence le préambule de la constitution ivoirienne. Ce principe rapporté à la matière fiscale
devient celui de l’égalité devant l’impôt et est défini par la doct rine fiscale comme suit :
« Tout contribuable se trouvant dans la même situation de droit ou de fait qu’un autre
contribuable doit être soumis à une imposition identique.
 Le principe de liberté de gestion
Selon ce principe, les contribuables sont totalement libres de leurs choix de gestion, sauf si
ceux-ci s’analysent en abus de droit ou en actes anormaux de gestion.
L’abus de droit : il y a abus de droit lorsque, dans le but de se soustraire en totalité ou en
partie à l’impôt, le contribuable produit à l’administration fiscale un acte qui dissimule la
portée véritable d’un contrat ou d’une convention.
Exemple : un salaire présenté sous forme de prêt.
L’acte anormal de gestion : les actes de gestion doivent être engagés en principe dans
l’intérêt de l’entreprise. Est considéré comme un acte anormal celui qui n’obéit pas à ce
principe.
Exemple : la cession d’un bien de l’entreprise à un dirigeant à un prix inférieur à sa valeur
réelle.
 Le principe de respect du droit de la défense
Ce principe oblige l’administration à entendre ou à communiquer au contribuable sa situation
fiscale avant l’application de la sanction. Cela pour permettre au contribuable de préparer sa
défense. Celui-ci peut même se faire assister d’un conseil de son choix.

3- La classification des impôts


Les impôts peuvent être classés en fonction :
- de leur qualification par la loi ;
- de l’organisme qui les perçoit ;
- de la nature de l’impôt.
3-1 Les impôts selon leur qualification par la loi
On distingue les impôts directs et les impôts indirects
3-1-1 Les impôts directs
Ils frappent annuellement un contribuable déterminé (personne physique et morale) au titre

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des revenus ou bénéficies qu’il réalise ou de certains éléments de son patrimoine.
Exemple : impôt sur le revenu, impôt sur des sociétés des capitaux, taxe d’apprentissage,
taxe à la formation professionnelle, taxe foncière…
3-1-2 Les impôts indirects
Ils frappent la dépense, la consommation, la circulation des richesses :
Exemple :
Les taxes sur le chiffre d’affaires
Les taxes indirectes
Les droits d’enregistrement et de timbre
3-2 Les impôts selon l’organisme qui les perçoit
- Les impôts perçus par l’Etat, tels que les impôts sur les revenus, l’impôt sur le
bénéfice, la TVA, une partie des droits d’enregistrement.
- Les impôts perçus par les collectivités locales, tels que les impôts locaux (taxes
professionnelles, taxe foncière) et une partie des droits d’enregistrement.
3-3 Les impôts selon leur nature
- Les impôts sur le revenu ou les bénéfices : impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés.
- Les impôts sur les dépenses : TVA, taxes diverses
- Les impôts sur le capital : droits d’enregistrement sur l’acquisition des moyens de
production de l’entreprise.
4- Les principaux rôles de l’impôt
On distingue trois rôles à savoir :
4-1 Rôle budgétaire de l’impôt
L’impôt sert à renflouer les caisses de l’Etat, procurer des recettes en vue de la
construction des écoles, des hôpitaux, payer les salaires des fonctionnaires, des policiers,
des militaires, des gendarmes, etc.
4-2 Rôle économique de l’impôt
Afin d’attirer le maximum d’investisseurs, l’Etat va utiliser l’impôt comme un
instrument politique et économique. En effet il s’en sert pour orienter l’activité
économique du pays. C’est le cas par exemple à l’incitation fiscale à l’investissement.

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4-3 Le rôle social
L’Etat se sert de l’impôt pour assurer une sorte de redistribution des richesses du pays
entre les citoyens. Cette redistribution se fait sous forme d’assistance.

5- Les administrations en charges de l’impôt en CI


5-1 La Direction Générale des Impôts (DGI)
Elle est chargée de déterminer l’assiette, d’opérer le contrôle, le recouvrement, les
contentieux des impôts directs et indirects, des droits d’enregistrement et de timbre. En effet,
elle gère les impôts intérieurs à l’exception de ceux perçus par voie de rôle.
5-2 La direction générale de la comptabilité publique et du trésor
Elle est chargée du recouvrement des droits perçus par voie de rôle.
5-3 La direction des douanes
Elle est chargée de l’assiette, du recouvrement, du contrôle, des contentieux, des droits et
des taxes inscrits au tarif des douanes.
Section 2 : Elaboration juridique et technique de l’impôt
L’étude de l’élaboration juridique et la technique de l’impôt nous conduira à présenter les
sources du droit fiscal, puis la technique fiscale. Enfin, les différents régimes d’imposition en
Côte d’Ivoire retiendront notre attention.
2-1 Les sources du droit fiscal
2-1-1 Les sources internationales
Comme sources internationales, nous avons les traités internationaux régulièrement ratifiés
par la Côte d’Ivoire. Ces traités visent à éviter les doubles impositions. A cela, il faut ajouter
les directives de l’UEMOA qui oblige les Etats membres à modifier leurs législations
nationales de façons à réaliser une certaine harmonisation des fiscalités dans le cadre de la
communauté économique.
2-1-2 Les sources nationales
Les textes réglementaires (décrets et arrêtés ministériels) complètent la loi. La jurisprudence
établie par les tribunaux, précise l’interprétation à donner aux différents textes de loi et
directives. Enfin, la doctrine administrative (instructions, réponses ministérielles) fournit une
réponse officielle aux questions que les textes ne règlent pas clairement.
La fiscalité tire sa substance des diverses sources que sont :

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1 La constitution 7 Les arrêtés
2 Les ordonnances 8 Les notes et circulaires
3 Les traités internationaux 9 La jurisprudence : les arrêts
4 Les conventions internationales 10 La doctrine
5 Les lois de finances et particulièrement 11 Les « lettre-réponse » ou « Solutions
les Annexes fiscales Individuelles »
6 Les décrets 12 Etc.

NB : « Le code général des impôts » et les « livres des procédures fiscales » ainsi que « le
code des investissement » etc., regroupent les lois et autres dispositions fiscales en vigueur.

2-2 La technique fiscale


La technique fiscale comporte quatre opérations :
- l’assiette ;
- la liquidation ;
- le recouvrement ;
- le contrôle.
2-2-1 L’assiette
L’assiette est l’ensemble des règles appliquées ou des opérations effectuées pour :
- établir l’existence de la matière imposable (éléments qui doivent être soumis à
l’impôt) ;
- évaluer cette matière imposable ;
- déduire les exonérations et les abattements ;
- en vue de déterminer la base imposable ou base d’imposition.
Mais au sens strict, l’assiette peut être définie comme la base imposable ou base d’imposition.
2-2-2 La liquidation
La liquidation est l’opération de calcul de l’impôt. Elle consiste à appliquer à la base
d’imposition le taux prévu en vue d’obtenir le montant de l’impôt.
2-2-3 Le recouvrement
C’est l’ensemble des opérations et pratiques, des règles et procédures qui permettent de faire
passer l’impôt du patrimoine du contribuable dans les caisses de l’Etat. Le recouvrement des

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impôts et taxes est assuré par le comptable public.
En d’autres termes, le recouvrement, c’est la perception de l’impôt par le comptable public
ou le paiement par le contribuable.

2-2-4 Le contrôle fiscal et les sanctions


C’est le pouvoir reconnu à l’administration fiscale de vérifier l’exactitude des informations
fournies par le contribuable et du montant de l’impôt dû. En effet, le système déclaratif laisse
toute latitude au contribuable de déclarer à l’administration la matière imposable et par
conséquent l’impôt dû. Dès lors, il implique pour celle-ci le pouvoir d’exercer le contrôle afin
de :
- vérifier l’exactitude des déclarations effectuées par le contribuable et de l’impôt dû ;
- appréhender les défauts et insuffisances de déclaration
- réclamer les compléments d’impôt dû ou les impôts éludés.

3- Les différents régimes d’imposition en Côte d’Ivoire


Depuis l’annexe fiscale à la loi de finances n°2020-972 du 23 décembre 2020 portant budget de
l’Etat, il existe 4 régimes fiscaux. Ce sont :

3-1 Le régime de l’entreprenant

Ce régime est applicable aux entreprises dont le chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises
n’excède pas 50.000.000. F CFA. Elles sont donc soumises à la taxe communale de l’entreprenant
lorsque leur chiffre d’affaires ne dépasse pas 5.000.000 de francs CFA et à la taxe d’Etat de
l’entreprenant lorsque le chiffre d’affaires est compris entre 5.000.001 et 50.000.000. FCFA. La
taxe communale est déterminée par application de 2% ou 2,5% selon l’activité. Quant à la taxe
d’Etat, le taux de 5% du chiffre d’affaires.

3-2 Le régime des microentreprises

Le régime de microentreprises est applicable aux contribuables dont le chiffre d’affaires annuel
toutes taxes comprises est entre 50.000.001. et 200.000.000. FCFA. L’impôt se calcule au taux de
7% applicable sur le chiffre d’affaires annuel toutes taxes comprises. Ce taux est ramené 5% pour
les adhérents aux centres de gestion agréés de Côte d’Ivoire (CGA). Les concernés par ce régime

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peuvent opter pour le régime du réel simplifié d’imposition à condition qu’ils réalisent un chiffre
d’affaires toutes taxes comprises de 100.000.000. FCFA.

3-3 Le régime réel simplifié d’imposition

Le régime réel simplifié est applicable aux contribuables dont le chiffre d’affaires annuel toutes
taxes comprises est situé entre 200.000.001 et 500.000.000. FCFA.

3-4 Le régime réel normal d’imposition

Le régime réel normal prend en compte les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à
500.000.001. FCFA.

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Chapitre 2 : LES DROITS D’ENREGISTREMENT

Dans le cadre de la fiscalité des entreprises, les droits d’enregistrement sont payés par l’entreprise
lors :

- de la création ou de la constitution de sociétés ;


- de l’augmentation du capital social ;
- de la diminution du capital social ;
- de l’amortissement du capital social ;
- de la fusion ;
- de la scission ;
- d’apports partiels ;
- de la dissolution de l’entreprise ;
- de la cession de certains éléments du patrimoine de l’entreprise.

Sont exemptées de droits d’enregistrement :

- les sociétés d’Etat ;


- les sociétés coopératives agricoles ;
- les sociétés d’économie mixte ;
- les sociétés mutualistes.

Section 1: Les droits d’enregistrement lors de la création de l’entreprise

1-1 Les différents types d’apports

A la création de l’entreprise, les droits sont fonction de la nature des apports, il existe deux types
d’apports :

- les apports purs et simples (APS)


- les apports à titre onéreux (ATO).

Ces apports constituent la base d’imposition, c’est-à-dire la base de calcul des droits
d’enregistrement.

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1-1-1 Les apports purs et simples (APS)

Les APS sont des apports qui confèrent à leurs auteurs des droits sociaux (Actions ou parts
sociales). A la création de l’entreprise, le total des APS constitue le capital social de l’entreprise.

Capital Social (Cs) = Σ APS

Application 1 :
Sorti de la faculté de pharmacie, aidé par ses parents, Yao vous contacte en vue d’évaluer le capital
de son entreprise naissante. Il dispose à cet effet de :

- Bâtiment 18 000 000 F


- Aménagement 5 000 000 F
- Marchandises 14 000 000 F
- Banque 2 000 000 F

Travail à faire :

Déterminer le capital de l’entreprise.

Application 2 :
Sorti de la faculté de sciences économiques et de gestion, deux amis Yao et Koffi décide de créer
une entreprise.
Yao apporte :

- Bâtiment 10 000 000 F


- Aménagement 8 000 000 F
- Marchandises 15 000 000 F
- Créance client 2 000 000 F

Koffi apporte :

- Banque 5 000 000 F


- Créance client 6 000 000 F
- Dette fournisseur 1 000 000 F

Travail à faire :

Déterminer le capital de l’entreprise.

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1-1-2 Les apports à titre onéreux (ATO)

Les ATO sont des apports dont la contrepartie est une reconnaissance de dette, un remboursement
ou la prise en charge d’un passif par la société. Les ATO sont effectués en cas d’apport mixte; cas
ou l’associé fait des apports purs et simples et des apports à titre onéreux car on ne crée pas une
entreprise en apportant uniquement que des dettes.
Les ATO sont assimilés à une mutation; à cet effet l’on applique les droits de mutation.

1-2 Calculs des droits d’enregistrement


1-2-1 Droit sur les APS
Le droit sur les APS est appelé droit d’apport. Son calcul obéit au barème dégressif. Ce barème
dégressif s’articule de la manière suivante :

 Lorsque le montant des APS est compris entre 0F et 10 000 000 F pas de droit à payer (art
664 du CGI) ; cependant un minimum de droit fixe de 18 000 F est dû (art 446 CGI)
 Si le montant des APS est compris entre 10 millions et 5 milliards le taux appliqué est de
0.3% (art 754 du CGI)
 Enfin, si le montant des APS excède 5 milliards le taux usité est 0.1%.

Remarque: Lorsque le droit d’apport est supérieur ou égal à 25 millions, l’entreprise peut
obtenir le paiement fractionné des droits.
1er tiers au plus tard 30 jours après la création de l’entreprise
2ème tiers au plus tard un an 30 jours après le 1er tiers
3ème tiers au plus tard un an 30 jours après le 2ième tiers

Application 3 :
Déterminez le droit d’apport pour un capital social de 8.000.000 F
Solution :
Libellé CALCULS DP DF
1 Droit d’apport 0 - 10 000 000 Exonéré 18 000
Total 18 000
Le montant des droits dus est de 18 000 F.

Application 4 :
Déterminez le droit d’apport pour un capital social de 14.000.000 F
Solution :
Libellé CALCULS DP DF
1 Droit d’apport 0 - 10 000 000 Exonéré 18 000
(14 000 000 -10 000 000)*0.3% 12 000
Total 12 000 18 000

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Le montant des droits dus est de 12 000 F.
Application 5 :
Déterminez le droit d’apport pour un capital social de 4.000.000.000 F
Solution :
Libellé CALCULS DP DF
1 Droit d’apport 10 000 000 Exonéré 18 000
(3 200 000 000 -10 000 000)*0.3% 9 600 000
Total 9 600 000 18 000
Le montant des droits dus est de 9 600 000 F.
Application 6 :
Déterminez le droit d’apport pour un capital social de 6 800.000.000 F

Solution :
Libellé CALCULS DP DF
1 Droit d’apport 10 000 000 Exonéré 18 000
(5 000 000 000 – 10 000 000)*0.3% 14 970 000
(6 800 000 000-5 000 000 000)*0.1% 1 800 000
Total 16 770 000 18 000
Le montant des droits dus est de 16 770 000 F.

Application 6 :
Sorti de la faculté de sciences économiques et de gestion, deux amis Yao et Ali décide de créer
une entreprise.
Yao apporte :

- Fonds commercial 7 000 000 000 F


- Caisse 1 000 000 000 F

Ali apporte :

- Marchandises 22 000 000 000 F


- Banque 5 000 000 000 F

Travail à faire :

1- Déterminer le capital de l’entreprise.


2- Liquider le droit exigible
3- L’entreprise peut-elle obtenir un recouvrement différé de ses droits ? Si oui donner les
échéances légales de versement ainsi que les montants dus à ces différentes échéances
sachant que le taux d’escompte BCEAO s’élève à 5% et que l’entité a été créée le
01/01/2018.

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1-2-2 Droit sur les ATO
Le droit de mutation sur les ATO est appelé droit de mutation. Il existe un tableau qui récapitule
la taxation des ATO, il s’agit du tableau de tarification des ATO.
Il existe deux modalités de calculs des droits de mutation : lorsque l’ordre d’imputation du passif
est donné dans l’acte d’apport (méthode favorable à l’entreprise) et lorsque l’ordre d’imputation
du passif n’est pas donné dans l’acte d’apport (méthode défavorable à l’entreprise).

1-2-2-1 Ordre d'imputation du passif donné dans l’acte d’apport


Dans cette méthode, les ATO sont imputés aux éléments de l’actif qui supporte les taux les plus
faibles; pour évoluer progressivement vers ceux qui supportent les taux les plus élevés jusqu’à
épuisement des ATO. Cette méthode est dite favorable à l’entreprise et défavorable à
l’administration.

1-2-2-2 Ordre d’imputation du passif non donné dans l’acte d’apport


Lorsque l’entreprise ne donne pas d’ordre d’imputation du passif dans l’acte d’apport,
l’administration fiscale calcul selon la méthode favorable à elle. Cette méthode est dite favorable
à l’administration et défavorable à l’entreprise.
Cette méthode consiste à déterminer un coefficient ATO, qui sera appliqué à tous les éléments de
l’actif apportés à titre onéreux.

Coefficient ATO = ATO/Apport Brut

Tableau de tarification des ATO

Eléments Taux
Trésorerie (Banque, caisse…) -
Créances (Client …) -
Droits sociaux (Actions, parts sociales) -
Marchandises neuves (Produits finis, encours) 18 000 F
Biens meubles apportés en dehors d’un fonds de commerce 18 000 F
Bail de meubles, location-vente 18 000 F
Mutation d’immeuble installé à l’étranger 1,5% + CF
Bail à durée limitée, droit au bail 2,5%
Echange d’immeuble avec retour 2% + CF +
Mutation
Echange d’immeuble sans retour 3%+CF
Acquisition d’immeuble (Terrain, bâtiment) 4%+CF
Biens corporels ou incorporels apporté dans le cadre du fonds de 10%
commerce
Bail d’immeuble et fonds de commerce à durée illimité 10%

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3. Taxe de la contribution foncière (TCF)

Les immeubles bâtis et non bâtis (bâtiments et terrains) supportent la taxe de la contribution
foncière au taux de 1,2%, soit 0,8% pour la taxe de la publicité foncière et 0,4% pour la
publicité foncière.

Application 7 :
Messieurs TOURE, TAPE, et ESSY décident de créer l’entreprise JOB le 01/01/N. Les apports
de chaque associé sont :

- TOURE apporte son fonds de commerce : de la liquidité 12.000.000 ; des titres de


placements 16.000.000 ; un fonds commercial de 20.000.000 ; des mobiliers de bureau
5.000.000 ; un bâtiment industriel de 10.000.000 ; un terrain de valeur 17.000.000. Le
montant des dettes est de 50.000.000. La société naissante décide de prendre en charge
seulement 60% de ces dettes.
- TAPE apporte un bâtiment commercial de 5.000.000 mais l’expertise du bâtiment lui
donne une valeur de 4.000.000. le quel est hypothéqué à 2.500.000 ; un fons commercial
de 11.000.000 ; des marchandises de 2.000.000 ; une créance de 3.500.000 ; de la liquidité
en banque de 5.000.000. Enfin, il doit à son fournisseur la somme de 15.000.000.
- ESSY apporte des numéraires de 5.000.000 dont 700.000 de prêts à la nouvelle société
naissante.

Travail à faire :

1- Calculer les droits dus à la constitution de la société JOB selon


a- La méthode favorable à l’entreprise
b- La méthode favorable à l’administration fiscale

SECTION 2 : Les droits d’enregistrement lors de l’augmentation de capital


Il existe deux types d’augmentation de capital :
- Augmentation par apports nouveaux
- Augmentation par incorporation

2-1 Augmentation de capital par apports nouveaux

On parle d’augmentation de capital par nouvel apport lorsque les ressources viennent de
l’extérieur. C’est le cas dans les situations suivantes :
- nouvel apport en nature ou en numéraire ;
- la transformation de dettes en actions ;
- transformation des obligations en actions.
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Les droits dus lors de l’augmentation du capital par nouvel apport se calculent comme à la
création, à la seule différence qu’il faut tenir compte du capital ancien ayant supporté le barème
dégressif. Les ATO sont taxés comme à la constitution. En cas d’apport d’immeuble (Terrain,
bâtiment), la CF est calculé au taux de 1,2% comme à la constitution.

Application 8 :
Base déjà taxée : 2.500.000.000
Apports nouveaux : 1.500.000.000
Base taxable : 4.000.000.000

Travail à faire :
Déterminez le droit d’apport lors de l’augmentation du capital.
Solution :
Libellé CALCULS DP DF
1 Droit d’apport (4.000.000.000-2.500.000.000)*0.3% 4.500.000
Total 4.500.000
Le montant des droits dus est de 4.500.000 F.

Application 9 :
Base déjà taxée : 3.500.000.000
Apports nouveaux : 3.000.000.000
Base taxable : 6.500.000.000

Travail à faire :
Déterminez le droit d’apport lors de l’augmentation du capital.

Solution :
Libellé CALCULS DP DF
1 Droit d’apport (5.000.000.000-3.500.000.000)*0.3% 4.500.000
(6.500.000.000 -5.000.000.000)*0.1% 1.500.000
Total 6.000.000
Le montant des droits dus est de 6.000.000 F.

Application 10 :
Base déjà taxée : 5.000.000.000
Apports nouveaux : 2.000.000.000
Base taxable : 7.000.000.000

Travail à faire :
Déterminez le droit d’apport lors de l’augmentation du capital.
Solution :

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Libellé CALCULS DP DF
1 Droit d’apport (7.000.000.000-5.000.000.000)*0.1% 2.000.000
Total 2.000.000
Le montant des droits dus est de 2.000.000 F.

2-2 Augmentation de capital par incorporation

On parle d’augmentation de capital par incorporation lorsque les ressources déjà existantes au sein
de l’entreprise sont transformées en capital. Cette situation se rencontre dans les cas suivants :

- La transformation de réserves en capital;


- la transformation de provision en capital;
- la transformation bénéfice en capital;
- la transformation de report à nouveau créditeur en capital.
C’est éléments sont taxés au taux de 6% (Art. 758 du CGI).

Remarque : Les deux dispositions évoquées ne concernent que les sociétés de capitaux. Pour
les sociétés de personnes, l’on ne fait aucune différence entre nouvel apport et incorporation.
Tout apport est donc qualifié de nouveau.
NB: A l’augmentation, lorsque la valeur d’apport est supérieure à la valeur nominale, on parle de
prime.

- Prime d’émission pour les émissions d’actions en numéraires


- Prime d’apport pour les émissions d’actions en nature
- Prime de conversion pour les conversions de dettes

Exemple:

Prime d’émission = (Prix d’émission - Valeur nominale) x Nombre d’actions émis

 L’incorporation de la prime au capital ou la capitalisation de la prime supporte un droit fixe


de 18.000 F
 Lorsque le droit sur les éléments taxés au taux de 6% est supérieur ou égal à 5.000.000
l’entreprise peut obtenir le paiement fractionné des droits.
1er tiers au plus tard 30 jours après l’opération d’augmentation
2ième tiers au plus tard un an 30 jours après le 1er plus les intérêts de retard
3ième tiers au plus tard un an 30 jours après le 2ième plus les intérêts de retard

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Application 11 :
La SA " Victoire " a procédé à une double augmentation du capital simultanément par
incorporation du bénéfice avant IBIC de 700.000.000 et par augmentation en numéraire de
1.300.000.000 sachant que le capital ancien était de 4.000.000.000
Travail à faire:
1- Calculez les droits dus lors de l’augmentation de capital
2- L’entreprise peut-elle bénéficier du paiement fractionné droits ? Si oui, quel est le droit à payer
à l’augmentation et le droit à payer des autres échéances. Taux BCEAO 3%.
3- Calculez les droits dus lors de l’augmentation de capital en supposant que l’entreprise est une
SNC.

Section 3 : Les droits d’enregistrement lors de la diminution du capital

Il existe deux modalités de diminution de capital. La diminution par annulation des pertes et la
diminution par remboursement aux associés.

3-1 La diminution par annulation des pertes

Lors de la diminution du capital par annulation des pertes, seul l’acte constatant cette annulation
supporte le droit fixe de 18.000 F.

3-2 La diminution par remboursement aux associés

En cas de diminution de capital par remboursement aux associés; il est perçu le droit de partage au
taux de 1% sur la valeur remboursée. Toutefois, si le remboursement porte sur un bien en nature,
attribué à un associé autre que l’apporteur initial, il est perçu un droit de mutation.

Remarque : L’amortissement du capital considéré comme une opération de distribution de


bénéfice est traité comme tel au regard de l’impôt BIC et de l’IRVM.

Au regard des droits d’enregistrement seul le droit fixe de 18.000 F est perçu pour constater l’acte
d’amortissement.

Section 4 : Les opérations de fusion, scission, et apport partiel d’actif

Les opérations de fusion, scission, apport partiel sont considérées comme des opérations de
regroupement d’entreprise. En vue de facilité des regroupements qui rendent les entreprises plus
fortes et donc plus prospères les dispositions particulières réduisant le coût de ses opérations.

Il s’agit de régime spécial de fusion qui s’applique aussi bien aux opérations de fusion, de scission
mais aussi aux opérations d’apport partiel.

- 17 -
4-1 Définitions des notions

- La fusion : La fusion est l’opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés se réunissent.
Elle peut se réaliser sous les angles suivants :
 Fusion-absorption : c’est lorsqu’une société ou plusieurs sociétés sont absorbées par
une société existante.
 Fusion-création : plusieurs sociétés apportent leurs actifs à la création d’une nouvelle
société.
- La scission : La scission est l’opération par laquelle une société apporte l’intégralité de
son actif à deux ou plusieurs sociétés. La société apporteuse se trouve alors dissoute.
- L’apport partiel d’actif: C’est lorsqu’une entité apporte de façon partiel une partie de son
patrimoine à une autre entité; l’entité apporteuse continue son existence.

4-2 Conditions d'application du régime spécial de fusion

Ce régime est obligatoire pour les opérations de fusion et scission et optionnel pour les opérations
d’apport partiel. Après avoir rempli les conditions suivantes :

- Les sociétés apporteuses et bénéficiaires doivent être des sociétés de capitaux (SA, SARL).
- Le siège de la société bénéficiaire doit être en Côte d’Ivoire.
- Dans le cas des opérations d’apport partiel, les sociétés apporteuses et bénéficiaires doivent
manifester exclusivement leurs options pour ce régime.
- En ce qui concerne les opérations de fusions et scission, les accords résultant de la
convention doivent prendre effet à la même date pour éviter tout conflit d’existence et
d’amalgames.

4-3 Calcul des droits

4-3-1 Droit d’apport (DA)


Les droits se calculent sur l’actif net apporté selon l’article 754 du CGI (barème dégressif) réduit
de moitié. Soient (0,3%: 2 = 0,15%) et (0,1%:2 = 0,05%).

3-2 Droit de mutation


La prise en compte du passif (dette) par la société absorbante supporte un droit fixe de 18.000 F.

3-3 Contribution Foncière(CF)


Les immeubles bâtis et non bâtis (bâtiments et terrain) supporte le taux de 0,4% qui représente le
salaire du conservateur.

- 18 -
NB: Fractionnement des droits:

Lorsque le droit d'apport est supérieur à 5.000.000 l’entreprise peut bénéficier du paiement
fractionné des droits.

1er tiers au plus tard 30 jours après l'opération de fusion


2ième tiers au plus tard un an 30 jours après le 1er tiers
3ième tiers au plus tard 30 jours après le 2ème tiers.

Application 12 :
Une SA au capital de 4 milliards procède à une augmentation de son capital par absorption d'une
SARL dont le bilan est le suivant:

Actif Montant Passif Montant


Bâtiment industriel 1.200.000.000 Capital 2.330.000.000
Matériel industriel 570.000.000 Emprunt 200.000.000
Marchandises 700.000.000
Créances 40.000.000
Banque 20.000.000
TOTAL ACTIF 2.530.000.000 TOTAL PASSIF 2.530.000.000

Travail à faire:
1-Calculer les droits dus lors de cette opération par l’entité absorbante

2-Calculer les droits dus si l’entité absorbée est une société de personne.

Application 13 :
L’entreprise GERMSARL est une société à responsabilité limitée créée le 01.04.N - 4 au capital de
2.100.000.000 F de valeur nominale 10 000 F. Afin de renforcer sa structure, elle fait l’acquisition
d’un bâtiment commercial le 30/05/N à 180 000 000.
De même elle procède à une augmentation de capital de 180 000 titres dans les termes ci- après :

 Apport net en numéraire pour 1.144 000 000


 Distribution gratuite de titres
 Conversion de dettes 979 990 000
N.B : Le prix d’émission est de 13 000F ; le prix de conversion de 11 000F ; valeur nominale
10 000F
Autres renseignements
Avant l’augmentation, les capitaux propres sont constitués uniquement du capital social.

Travail à faire
Déterminer les droits d’enregistrement lors de l’acquisition du bâtiment commercial et lors de
l’augmentation du capital.

- 19 -
Une nouvelle politique de diversification est menée le 01/11/N. Elle consiste à créer avec la SA
BETA une SARL dénommée BETHEL.

L’apport de GERMSARL en numéraire correspond à 50% du capital social et l’apport du bâtiment


commercial acquis le 30/05/N.

La SA BETA apporte son fonds de commerce comprenant les éléments suivants :


 Prime de remboursement : 6. 450 000
 Bâtiments industriels : 370 000 000
 Matériels : 820 000 000
 Banque : 1 140 000 000
 Le passif exigible de 250 000 000 est pris en charge pour 180 000 000.
Travail à faire :
Liquider les droits d’enregistrement lors de cette opération. Déduire le droit à la formalité
d’enregistrement

Application 14 : Scission
La SA "TOUVAMAL" dont le bilan est le suivant est contrainte de se scinder en deux au profit
de:
- la SARL "TOUVABIEN" au capital de 4.200.000.000 dont 100.000.000 est taxé au taux
de l’article 758 du CGI;
- et de la SNC "PAIX" au capital de 1.200.000.000.
Le bilan de TOUVAMAL avant scission est le suivant:
En 1000 F
Actif Montants Passif Montants
Bâtiments 2.342.000 Capital 3.225.000
Stocks de marchandises 624.000 Réserve 325.000
Clients 1.698.000 Emprunt 1.100.000
Banque 500.000 Fournisseurs 517.000
Caisse 3.000
Total Actif 5.167.000 Total Passif 5.167.000
Les créances sur clients et les stocks de marchandises connaissent une dépréciation de 10%.
- Les autres éléments conservent leur valeur au bilan
- le fonds commercial est estimé à 250.000.000 F

Travail à faire:
Calculer les droits dus par chacune des sociétés sachant que la SA TOUVABIEN prend le
bâtiment, la moitié des stocks de marchandises et la caisse, la SNC prend le reste des apports.

- 20 -
Section 5 : La cession des droits sociaux (Actions et Parts sociales)

La cession des droits sociaux est passible de droits d'enregistrement lorsque ces droits sont cédés
pendant la période de non négociabilité. Cette période est de 2 ans pour SA et de 3 ans pour les
SARL.
L'élément cédé supporte le droit de mutation, calculé sur le prix de cession.
Lorsque la cession intervient après la période de non négociabilité, le droit de 1% est passible sur
le prix de cession.
Lorsqu'une personne physique ou morale de nationalité étrangère cède ses actions ou parts
à un ivoirien dans des entreprises détenues en Côte d'Ivoire, la cession est exonérée de droit
d'enregistrement.
NB: Les binationaux ne sont pas concernés comme des personnes de nationalité étrangère.

Application 15 :
Une SA de VN 10.000 F est créée le 01/04/2015 avec divers actionnaires.
YAO a fait apport de :
Bâtiment 145.000.000 F hypothéqué à hauteur de 25.000.000 F.
Le 15/01/2017, YAO cède ses actions à Koné Abdoulaye avec une plus-value de 50% de la valeur
nominale.
Travail à faire:
1- Quel est le sort fiscal relatif à cette cession.
2- Que se passerait-il si la cession avait lieu le 15/01/2018.
3- Reprenez les questions (1) et (2) si le cédant étant Jean Lapoubel de nationalité Française.

3. Si le cédant est un étranger


3-1 Cession à la date du 15/01/2017
Le droit à payer est idem que le premier cas.

3-2 Cession à la date du 15/01/2018


Un étranger cède ses droits à un ivoirien après la période de non négociabilité. La cession est
exonérée de droit d'enregistrement, dans le but d'encourager l'actionnariat national.

- 21 -
Chapitre 3 : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE (TVA)

Section 1 : Généralité
1-1 Définition de la TVA
La TVA est un impôt indirect sur les dépenses de consommation. Elle est intégralement
supportée par un consommateur final, mais elle est collectée de manière fractionnée par les
assujettis à la TVA.
Elle frappe les livraisons de biens, les prestations de services, les importations et les acquisitions
intracommunautaires effectuées par des assujettis. Ceux-ci reversent à l’Etat la taxe en fonction
de la valeur ajoutée, cette valeur est la différence entre d’une part la valeur d’acquisition des
biens et services et d’autre part la valeur de réalisations de ces biens et services.

1-2 Mécanisme de la TVA


- TVA sur les achats inférieure TVA sur les ventes
C’est le scénario le plus courant. En effet un assujetti voulant générer du bénéfice vendra plus
cher les marchandises que leur prix d’achat. L’assujetti percepteur de taxe, devra donc de
l’argent à l’Etat et ce proportionnellement aux bénéfices qu’il engrange.
Celui-ci sera reversé à l’administration fiscale, via l’imprimé de déclaration obligatoire.

Exemple :
La société A assujettie à la TVA a acheté au cours d’un mois 118 000 (TVA 18% incluse) des
marchandises. Elle les revend au double prix d’achat de 236 000 (TVA 18% incluse).
Achat :
601 Achat de marchandises 100 000
4452 TVA récupérable sur achats 18 000
401 Fournisseur 118 000
Vente :
411 Client 236 000
701 Vente 200 000
4431 TVA facturée sur ventes 36 000
Le solde TVA sera donc de 36 00018 000  18 000
Ce solde sera à payer à l’administration.
- TVA sur les achats supérieure à la TVA sur les ventes

22
Il se peut aussi arriver qu’au cours d’un mois, une société réalise plus d’achats que de ventes.
Cette fois c’est l’Etat qui est débiteur. On parle alors de crédit de TVA. Le crédit de TVA n’est
pas remboursable mais reportable sur les déclarations ultérieures jusqu’à épuisement.

Exemple :
Durant un mois, la société A achète pour 118 000 (TVA 18% incluse) de matériel. Elle revend
pour 60 180 (TVA 18% incluse).
Achat :
601 Achat de marchandises 100 000
4452 TVA récupérable sur achats 18 000
401 Fournisseur 118 000

Vente :
411 Client 60 180
701 Ventes 51 000
4431 TVA facturée sur ventes 9 180

Le solde TVA sera de : 9 180  18 000  - 8 820


Remarque :
TVA sur vente TVA sur achat TVA à payer
TVA exigible TVA déductible TVA due
TVA collectée TVA récupérable TVA décaissée
TVA facturée - TVA supportée = TVA à verser
TVA en aval TVA en amont TVA à acquitter
TVA accordée TVA obtenue Dette de TVA

Section 2 : Champ d’application de la TVA (Art 224 CGI)


2-1 Les opérations et personnes imposables
Il existe 3 cas d’assujettissements à la TVA
- L’assujettissement en raison de l’activité
- L’assujettissement en vertu d’une disposition expresse de la loi
- L’assujettissement par option.

23
2-1-1 L’Assujettissement en raison de l’activité
L’activité doit être en principe caractérisée par la recherche du profit. Les opérations telles que
les subventions reçues de l’Etat ou des collectivités publiques, les indemnités reçues en
réparation d’un dommage ou d’un préjudice, les remboursements de frais n’étant pas
caractérisés par la recherche d’un profit ne sont pas imposables à la TVA.
Echappent aussi à la taxation les activités salariales et agricoles et toutes les activités à caractère
civil.
Les subventions accordées par d’autres entreprises sont imposables à la TVA.

2-1-2 L’assujettissement en vertu de la loi


- Les importations
Les importations en CI sont soumises à la TVA (art. 388 alinéa 1er du CGI). Toutefois l’article
précise que ne sont soumises à la TVA, les importations de produits qui subiraient la TVA s’ils
étaient fabriqués en CI.
Exemple : le pain de consommation courant est exonéré de TVA ; même si le pain était importé
il reste toujours exonéré de TVA.
- Les livraisons à soi-même (LSM)
Il y a livraison à soi-même lorsque les assujettis réalisent pour eux-mêmes ou pour les besoins
de leurs exploitations certaines opérations plutôt que de les commander à des tiers en supportant
la TVA correspondante.
Une entreprise qui fabrique par exemple des mobiliers de bureau au lieu de les acheter fait
l’économie de la TVA qui n’est pas facturée par un tiers. Pour établir la neutralité fiscale entre
les différents circuits économiques, le législateur ivoirien a décidé de soumettre certaines
livraisons à soi-même à la TVA.

2-1-3 L’assujettissement par option


Peuvent opter pour l’assujettissement à la TVA :
- Les producteurs de noix de coco, plante et fleur, banane et ananas lorsque leurs chiffres
d’affaires annuels TTC excèdent 100 millions.
- Les entreprises de transport de personne et de marchandise relevant d’un régime réel
d’imposition. Ces entreprises ayant exercé l’option bénéficient du droit à déduction de
la TVA ayant grevé l’acquisition des véhicules, des pièces de rechange et de la
réparation des véhicules affectés exclusivement au transport public. Elles bénéficient

24
également du crédit de départ sur les immobilisations ouvrant droit à déduction et non
amorties à la date de l’option.
- Les propriétaires d’immeuble nus à usage industriel et commercial (LF 2002 et 2003).
- Les entreprises relevant du régime des microentreprises peuvent opter pour le régime
du réel simplifié. Cette option est subordonnée à la réalisation d’un CATTC annuel
supérieur à 100 000 000 de francs (LF 2021).
Précisons que l’état de non assujetti pénalise l’agent économique puisqu’il ne peut pas récupérer
la TVA qu’on lui facture en amont. Il se comporte dans ce cas comme un consommateur final.
L’option permet aux clients de celui qui opte (à condition qu’il soit lui-même assujetti) de
récupérer la TVA facturée en amont et portant sur les biens et services ouvrant droit à déduction.

NB : Il y a deux principaux régimes d’assujettis actuellement en vigueur. Ne peuvent


facturer la TVA que les personnes des régimes du réel normal et du réel simplifié
d’imposition.

2-2 Les principales exonérations


Un produit exonéré est un produit qui entre dans le champ d’application de la TVA mais à cause
d’une disposition expresse de la loi ne sera pas taxé. Il existe plusieurs catégories
d’exonération :
2-2-1 Les exonérations de l’article 354 du CGI

2-2-1-1 Exonérations tendant à éviter une double imposition aux taxes indirectes sur le
chiffre d’affaires.
- Les affaires d’assurance soumise à la taxe sur les assurances ainsi que les commissions
des intermédiaires d’assurances ;
- Les ventes d’immeubles, de fonds de commerce soumis aux droits d’enregistrement ;
- Les opérations de réescompte, la TOB ayant déjà été perçue au stade antérieur.
2-2-1-2 Exonérations des services publics et assimilés :
- Les ventes de timbres ou papiers timbrés
- Les ventes ou cession faites par des services ou organismes administratifs, les services
de collecte des ordures ménagères et de balayage des rues rendues aux communes.
- Les ventes faites ou services rendus à toute personne titulaire de permis de recherche de
substances minérales utiles classées en régime minier en phase d’exploration.

25
2-2-1-3 Autres exonérations
- Les recettes provenant de la composition, de l’impression et de la vente des journaux à
l’exception des recettes de publicité ;
- Les ventes de livres ainsi que les travaux de composition d’impression et toutes
opérations de façon nécessaire à la fabrication de livres ;
- Les appareils de correction auditive ;
- Les services rendus sans but lucratif aux associations de sport éducatif, de tourisme,
d’éducation et de culture populaire.
- Les transports routiers, ferroviaires, fluviaux, maritimes, et lagunaires de voyageurs et
de marchandises à l’exception de transports de matériaux extraits en côte et de transports
spécialisés tel que : convoyage de fonds, remorquage de véhicules accidentés ou en
pannes, transports rapides de documents et colis.
- Les ventes ou fournitures de produits alimentaires naturels destinés à la consommation
en CI y compris les poissons simplement congelés ;
- Les affaires de ventes, commissions, courtages et façons portant sur le pain, les farines
de céréales destinées à la fabrication de ces farines.
- Les ventes effectuées par les aviculteurs, horticulteurs et les pisciculteurs des produits
de leur exploitation à l’exclusion des entreprises d’élevage de crustacés.
- Les travaux d’étude et d’aménagement hydroélectrique effectués pour le compte de
société d’économie mixte et des livraisons de produits extraits, importés ou fabriqués
effectués à l’occasion de ces travaux ;
- Les affaires de vente portant sur les automobiles fabriqués à concurrence de 50% du
prix de vente ;
- Les affaires portant sur les aliments destinés au bétail et aux animaux de la basse-cour ;
Et les affaires portant sur les intrants de ces aliments et de leurs emballages
- Les opérations de manutention portant sur des marchandises manifestées en transit ou
en transbordement ;
- Les affaires de ventes portant sur les bois en grume effectués par les exploitants
forestiers ;
- Les revenus des titres de la CAA servant au paiement des travaux conventionnés ;
- Les honoraires de membres de corps médical ainsi que les soins présentant un caractère
médical ;

26
- Les affaires portant sur l’activité d’enseignement à l’exclusion des opérations
accessoires telles que les ventes de biens et fournitures de logement et nourriture dans
les internats ;
- La formation professionnelle continue agréée ;
- Les prestations de services rendues par une personne morale à but non lucratif à ses
actionnaires ;
- Les affaires portant sur les viandes fraîches et congelées ;
- Les ventes de produit et spécialité pharmaceutique à l’exclusion des produits de beauté,
du coton hydrophile, bande et compresse de coton y compris la fabrication des
emballages de ces produits ;
- Les bacs de fermentation et les bâches de séchage fabriqués en polyéthylène destinés au
traitement de cacao exclusivement vendus à des agriculteurs ;
- Les ventes aux enchères publiques d’œuvres d’art originales ;
- Les agios sur les lignes de crédits ou prêts consentis par les banques étrangères ou par
la banque centrale aux banques ivoiriennes à conditions que ces mêmes crédits ou prêts
ne soient pas utilisés pour ses besoins personnels ;
- Les prêts consentis par les institutions financières à caractères mutualiste ou coopératif
agréés à leurs adhérents ;
- Les ventes faites ou services rendus à toute personne titulaire d’un permis de recherche
de substances minérales en phase d’exploration dans le cadre stricte de ses opérations
de prospection et de recherche ; toute fois les biens n’ouvrant pas droit à déduction sont
exclus du bénéfice de cette exonération ;
- Les exonérations conventionnelles ou contractuelles qui sont des exonérations
accordées à des marchés conclus entre l’Etat et certaines entreprises privées, mais dont
le financement est assuré par des organismes internationaux exigeant le plus souvent
que les marchés en question soient exonérés de tous les impôts et taxes. Les entreprises
titulaires du marché présentent à leurs fournisseurs des attestations visées par la DGI.
Ce sont également des exonérations qui visent certaines opérations normalement
taxables, mais sur lesquelles l’Etat renonce à la perception des droits et taxes. Elles sont
accordées soit sur la base de décret et arrêtés ; soit du fait de conventions conclus par
l’Etat avec des organismes publics ou privés ;
- Il s’agit notamment des exonérations accordées :
 Aux entreprises agrées pour la construction de logements à caractère
économique et social sous les conditions suivantes :

27
o Construire au minimum 3 000 logements/3ans
o Vendre les logements à un prix inférieur ou égal à 23 000 000 F HT
 Aux entreprises agréées au régime fiscal en faveur des grands investissements
dans l’habitat
 A certaines missions diplomatiques, organisations internationales et assimilées
 A divers organisme publics et privés ayant contracté des conventions ou accords
particuliers avec la CI.
 Aux entreprises bénéficiant du régime de l’agrément à l’investissement.
- Les prestations de services rendus par les entreprises étrangères qui concourent
directement et exclusivement aux exportations (expertise rendue par une entreprise
étrangère et portant sur des marchandises ivoiriennes exportées. LF 1998)
L’octroi de ces exonérations est subordonné à une condition de forme qui consiste en la
production, la délivrance préalable d’une attestation d’exonération visée par la DGI ; au vu de
cette attestation, les fournisseurs doivent obligatoirement établir une facture hors TVA
mentionnant les références de l’attestation visée. En aucun cas les fournisseurs ne doivent
mentionner la TVA sur les factures délivrées. Dans le cas contraire, la simple facturation de la
TVA entraînera de plein droit son exigibilité.
Au regard du régime de déduction, la réalisation d’opération bénéficiant d’une exonération
contractuelle ne fait pas perdre au fournisseur des biens et services le bénéfice du droit à
déduction sur ses achats et frais généraux.
- Les tranches sociales de consommation des livraisons d’eau et d’électricité ;
- Le gaz butane ;
- Les exonérations des exportations et des opérations assimilées ;

2-2-2 Les exonérations de l’article 356 du CGI


L’article 356 exempte de TVA et de TOB les affaires normalement soumises aux dites taxes. Il
s’agit d’affaires ou d’opérations liées ou rattachées aux exportations et assimilées, notamment :
- Les travaux de construction, de réparation, de transformation des bâtiments de mer de
la Marine Marchande ou de pêche professionnelle maritime ainsi que leur affrètement ;
il en est de même pour toute livraison faite dans ce cadre.
- Les matériels agricoles et leurs pièces détachées.
- Les ventes d’engins et filets de pêche ;

28
- Les transports internationaux de marchandises et de voyageurs en partance de la CI ou
en provenance de l’étranger à l’exception des commissions perçues sur ces prestations.
- Les prestations de services effectués par les ports ivoiriens ;
- Les prestations de services non utilisés en CI ;
- Les semences et graine ;
- Les matériels agricoles et leurs pièces détachées ;

Exonérations liées au régime d’agrément à l’investissement du code d’investissement de


2005 (exonération conventionnelle)
Exonérations liées au statut de personnel diplomatique (exonération conventionnelle)
Le principe de l’exterritorialité des Ambassades accorde au personnel diplomatique en CI, le
statut de non assujetti en amont comme en avale. Il est alors délivré au diplomate une attestation
d’exonération. Cet avantage fiscal reconnu au diplomate d’un pays est basé sur la règle de la
réciprocité.

2-3 La territorialité de la TVA

Activité en CI Activité en dehors de la CI


Entreprise installée en CI Taxable Non taxable
Entreprise en dehors de la CI Taxable -

La TVA est un impôt qui frappe les dépenses afférentes aux produits et aux services consommés
en CI. Les biens et les produits ivoiriens consommés à l’étranger sont exonérés de TVA. Dès
lors que les affaires sont faites en CI par une entreprise installée à l’étranger, ou qu’elles soient
réalisées en CI pour des entreprises installées en CI, elles deviennent imposables à la TVA.

Section 3 : Calcul de la TVA exigible


Il fait intervenir 3 éléments :
- Le fait générateur et l’exigibilité de l’imposition ;
- La base d’imposition ;
- Le taux d’imposition ;
3-1 Le fait générateur
C’est l’évènement qui donne naissance à la créance de l’Etat ; il intervient :
- Pour les ventes de biens meubles corporels lors de la livraison ou de la facturation

29
- Pour les prestations de services et travaux immobiliers et les ventes à consommer sur
place lors de l’exécution des services et des travaux.
- Pour les prestations de services qui donnent lieu à des encaissements successifs ou au
moment de l’expiration de la période à laquelle les encaissements se rapportent.
- Pour les importations, l’entrée du produit dans le pays (dédouanement ou la mise à la
consommation)
3-2 L’exigibilité
C’est la date à laquelle l’Etat peut réclamer le paiement de la taxe. Généralement le fait
générateur et l’exigibilité coïncident. L’exigibilité intervient :
- Pour les ventes de biens meubles corporelles l’exigibilité lors de la livraison ou la
facturation.
- Pour les prestations de services, travaux immobiliers, les ventes à consommer sur place,
les ventes ou fournitures d’eau, d’électricité et de télécommunication, lors de
l’encaissement des avances, des acomptes du prix ou de la rémunération. Les redevables
qui réalisent des opérations sur lesquelles l’exigibilité est constituée par l’encaissement
peuvent sur autorisation du Directeur Général des impôts s’acquitter de la taxe d’après
leurs débits (cas des avances et acomptes).
- Pour les importateurs lors de la déclaration en douane
- Pour les LSM, lors de la mise en service du bien
- Pour les ventes par traites, lors de l’échéance ; il en est de même pour les escomptes
d’effet.
- Pour les biens assortis d’une clause de réserve de propriété ; lors de la remise matérielle
du bien sans attendre le paiement complet du prix.
3-3 L’assiette
L’assiette est la base imposable. C’est-à-dire le montant sur lequel sera appliqué le taux de
l’impôt ;
- Pour les ventes : l’assiette est constituée par le montant des ventes, fournitures ou
services tous frais et taxes compris ou par la valeur des objets remis en paiement. Sont
exclu de l’assiette : les frais de transport ; les réductions commerciales ; les emballages
consignés ;
- Pour les importations : l’assiette est la valeur retenue par le service des douanes soit :

Assiette de la TVA à l’importation = Valeur d’entrée (CAF) + droits de douane + Redevance


statistique

30
- Pour les livraisons à soi-même : la base est constituée par le prix de revient de ce bien.
- Cas des biens d’occasion : Il faut entendre par bien d’occasion, les biens usagés
susceptibles de réemploi dans l’état ou après réparation. Deux cas peuvent se produire :
 La cession est réalisée par l’entreprise utilisatrice
Base d’imposition = prix de vente HT
 La cession est réalisée par une négociante en bien d’occasion
Base d’imposition = Prix de vente HT – Prix d’achat HT
TVA/marge = 18% marge
Application 1 :
Un négociant en bien d’occasion achète une machine à 6.000.000 HT qu’il revend à 9.000.000
HT. Les dépenses de réparation s’élèvent à 150 000 F. Quel est le sort fiscal au regard de la
TVA.
Remarque :
Le système d’imposition prévu pour le négociant est le système de coup par coup c'est-à-dire
que la taxation se fait vente après-vente ; la TVA est calculée sur la marge réalisée sur chaque
bien pris individuellement. Les dépenses de remise en état ne sont pas comprises dans le prix
de revient
- Cas de Biens rénovés :
Un bien est dit rénové lorsque la valeur des éléments utilisés pour la remise en état est supérieure
à la valeur de reprise du bien usagé augmenté des frais de rénovation (frais de main-d’œuvre et
frais de fabrication)
La base d’imposition = prix de reprise + valeur des éléments de remise en état + autres
frais
- Cas du crédit-bail
Lorsque la vente intervient, la base TVA est le prix de cession convenu entre le loueur et le
locataire. Les redevances sont également soumises à la TVA.
3-4 Le taux
Taux réel Mt HT
TVA Taux unique 18%
-Agios
TPS= TOB - intérêts 10%
- Commission et services bancaires

31
NB : Il y a un taux réduit de 9% pour le lait infantile ainsi que les préparations
alimentaires composites homogénéisées destinées aux nourrissons ; les pâtes alimentaires
à base de blé dur à 100% ; les matériels de production de l’énergie solaire et produit
pétrolier ; le riz de luxe et la viande importée hors pays CEDEAO.

Remarque :
- Le taux de la TOB sur les commissions et services bancaires est de 10%. Ce taux est
ramené à 5% sur la base HT sur les agios des crédits d’équipement et d’acquisition de
logiciels des petites et moyennes entreprises (PME) ou petites et moyenne industrie
(PMI).
- La TOB sur les agios, intérêts, commissions et services bancaires est déductible.

Section 4 : Déduction de la TVA


4-1 Conditions d’exercice du droit de déduction
4-1-1 Conditions de fond
- Les biens et services doivent être utilisés par des entreprises assujetties à la TVA ;
- Les biens doivent être acquis pour les besoins de l’entreprise ou de l’exploitation ;
- Biens et services doivent être utilisés pour des opérations imposables à la TVA (utilisés
pour la fabrication de produit taxable) ;
- Les biens et services ne doivent pas être exclus du droit à déduction ;
- Les biens et services doivent supportés la TVA.
4-1-2 Conditions de forme
La TVA doit figurer sur un document justificatif :
- Une facture normalisée pour les achats locaux ;
- Une déclaration de l’entreprise pour les livraisons à soi-même ;
- Une déclaration en douane pour les importations…
La facture normalisée doit comporter les éléments suivants : numéro de compte contribuable
du fournisseur, le régime d’imposition et le centre d’impôt, le montant HT des ventes, le
montant et le taux de la TVA et le montant TTC.

NB : Lorsque le montant TTC de la facture excède 250.000. Le règlement doit se faire


autrement qu’en espèce.

32
Lorsque les conditions de forme et de fonds sont réunies, la taxe acquittée auprès des
fournisseurs est récupérable :
- en totalité par des personnes assujetties à la TVA pour l’ensemble de leur activité.
- en proportion du CA taxé par rapport au CA total ou en application de la règle du prorata
ou pourcentage de déduction.

4-2 Les modalités d’exercice du droit de déduction


Il existe deux types de déduction : les déductions physiques et les déductions financières. La
déduction physique n’est possible que si le fournisseur a mentionné sur la facture son régime
d’imposition (RN ou RS) et si le règlement a été effectué par chèque pour les factures d’un
montant supérieur à 250 000 F (LF 2001).

4-2-1 Les déductions physiques


Elles concernent les matières et autres intrants qui sont utilisé dans le processus de fabrication
d’un autre produit (tous les produits et matières qui sont entrées dans la composition du produit
fini, qui sont consommés pendant la fabrication du produit en question, c’est le cas du carburant
par exemple). Il s’agit aussi des marchandises destinées à la vente.
La déduction physique est limitée par deux règles : la règle du butoir et la règle de l’utilisation.

4-2-1-1La règle de l’utilisation


Cette règle stipule que la déduction physique n’est autorisée que si les matières premières ou
les agents de fabrication ont été utilisés pour la fabrication de produits passibles de la TVA ;
dans le cas contraire la déduction n’est pas possible.

4-2-1-2 La règle du butoir


La règle du butoir consiste à limiter la déduction de la TVA qui a grevé l’achat d’un bien au
moment de la TVA exigible sur son prix de vente. La TVA supportée est supérieure à la TVA
collectée, le crédit de TVA qui en résulte n’est pas remboursé mais reporté sur les déclarations
ultérieures sauf dans 8 cas :
- cas des affaires à l’exportation et assimilées ;
- cas des affaires passibles de la TVA au taux réduit à l’exception des prestations de
service ;
- opérations de crédit-bail ;
- investissements réalisés dans le cadre du code des investissements de 1995 ;

33
- les acquisitions des biens d’investissement ouvrant droit à déduction pour une valeur
TTC ; supérieur à 40 000 000
- cas des cessations d’entreprises ;
- cas des investissements réalisés par les entreprises industrielles assujetties à la TVA.
Lorsque cette règle s’applique à une seule opération on parle de déduction physique, si
elle s’applique à un ensemble d’opérations sur une période donnée on parle de butoir
financier ;
- exonération des membres des missions diplomatiques et assimilés.

4-2-2 La déduction financière


Elle concerne les acquisitions d’immobilisations et les frais généraux.

Les biens immobiliers


- bâtiment à usage industriel TVA déductible
- bâtiment à usage commercial et bureau TVA déductible
- Bâtiment d’habitation TVA non déductible
- Bâtiment abritant un service social obligatoire (douche, infirmerie vestiaire) TVA
déductible
- Bâtiment abritant un service social non obligatoire ---- (cantine, salle de fête, de jeux,
gym) TVA non déductible.

Les biens mobiliers


- Matériel de bureau TVA déductible
- Matériels industriels TVA déductible
- Mobilier de bureau TVA non déductible

Matériel de transport :

 Véhicules spéciaux (engin de manutention, ambulance, engin de travaux publics)


TVA déductible
 Véhicule de tourisme (véhicule de transport de personne) TVA non déductible
 Véhicule de tourisme (nécessaire à l’activité de l’entreprise) déductible si la puissance
fiscale n’excède pas 12 chevaux

34
 Véhicule à deux roues nécessaires à l’activité de l’entreprise : déductible si le prix
d’acquisition n’excède pas trois millions hors taxe.
 Véhicule utilitaire (véhicule de transport de marchandises) TVA déductible.
 Tous les véhicules acquis par les entreprises de location et destinés à la location
TVA déductible (LF 1997)
 Tous les matériels même ceux qui sont exclus réglementairement du droit à déduction
cédés par crédit-bail par les sociétés de crédit-bail ; cette TVA est déductible de la TVA
sur les loyers

Remarque : lorsque l’installation ou l’entretien se rapporte à un élément déduction, la TVA


est déductible. Dans le cas contraire l’installation et l’entretien sont non déductibles.

c- Les frais généraux


- Facture CIE, SODECI, CITEL COM TVA déductible
- Frais d’hôtel de restauration, réception TVA non déductible
- Frais de carburant pour véhicule TVA non déductible
- Les lubrifiants TVA non déductible
- Service se rattachant à un bien ouvrant droit à déduction TVA déductible
- Service se rattachant à un bien exclu du droit à déduction TVA non déduction.
NB : la TVA est déductible sur le carburant utilisé comme force motrice (fuel oil 180 ;
gasoil ; DDO)

Section 5 : Régularisation des déductions

5-1 Crédit de départ de la TVA des entreprises nouvellement assujettie à la TVA

L’entreprise nouvellement assujettie à la TVA est autorisée à déduire la TVA qui grève les
acquisitions d’immobilisations amortissables qui ouvre droit à déduction de la TVA

𝐷𝑢𝑟é𝑒 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 à 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑖𝑟


Crédit de départ = TVA initiale à l’acquisition X 𝐷𝑢𝑟é𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙

𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒 𝑓𝑖𝑠𝑐𝑎𝑙𝑒


Crédit de départ = TVA initiale à l’acquisition X 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑’𝑜𝑟𝑖𝑔𝑖𝑛𝑒

35
NB : Le crédit de départ ne concerne pas les immobilisations non amortissables et les frais
généraux. Il ne concerne pas non plus les immobilisations amortissables exclues du droit à
déduction de la TVA.
Ce crédit de départ est imputable sur la taxe exigible du mois de prise de position
d’assujettissement et les mois ultérieurs jusqu’à épuisement.

Application :
Une entreprise est assujettie à la TVA le 01/01/N. Au 31/12/N-1, nous avons la balance après
inventaire les informations suivantes :
- Titre de participation : 600.000
- Bâtiment : 10.000.000 (Valeur d’origine : 118.000.000 TTC durée 20 ans)
- Matériels de bureau : 15 000 000 (Valeur d’origine : 35 400 000 TTC)
- Mobilier de bureau : 3 000 000 (Valeur d’origine: 5 400 000 TTC durée 10 ans)
- Fournitures de bureau : 2 000 000

Travail à faire : Calculer le crédit de départ de la TVA

5-2 Remise en cause de la TVA initialement déduite (TVA à reverser)


Il y a une remise en cause des déductions initiales dans le cas suivant :
- Abandon de la qualité d’assujettie
- Changement du bien (du secteur taxable au secteur non taxable)
- Destruction, disparition, vol du bien
- Cessation d’activité
NB : pas de TVA à reverser dans le cas d’inondation, pillage, incendie
 Pour les biens amortissables

𝑑𝑢𝑟é𝑒 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑑’𝑎𝑚𝑜𝑟𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 (𝑚𝑜𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑖𝑟𝑒)


TVA à reverser = TVA initialement déduite x 𝐷𝑢𝑟é𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑’𝑎𝑚𝑜𝑟𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡

𝑉𝑁𝐹
TVA à reverser = TVA initialement déduite X 𝑉𝑂

 Pour les biens non amortissables :


Pour les immobilisations non amortissables la TVA initialement déduite est à reverser
entièrement.

36
Application :

Une machine a été importée à 140.000.000 hors douane, les droits de douane et autre droit se
sont élevés globalement à 30% du prix d’achat. Ce matériel est livré et mis en service le 1er/06/N
durée d’utilisation 5 ans amortissable en linéaire. Le 31/03/N+3, le bien a été volé.

Travail à faire :

Faites la situation complète de la TVA sur cette machine.

Section 6 : Les assujettis partiels


Un assujetti partiel à la TVA réalise à la fois des produits taxables à la TVA et des produits
exonérés à la TVA. Dans pareil cas, pour déterminer la TVA déductible deux règles sont à
observer :
- La règle de l’affectation
- La règle du prorata
6-1 La règle de l’affectation
Selon cette règle :
- lorsque le bien acquis est utilisé exclusivement pour la production du produit taxable,
la TVA ayant grevé l’achat de ce bien est déductible.
- lorsque le bien acquis est utilisé exclusivement à la production de produit non taxable,
la TVA ayant grevé l’achat de ce bien est non déductible.
- lorsque le bien acquis sert à la fois à la production de produit taxable et du produit non
taxable, la TVA ayant grevé l’achat de ce bien est déductible proportionnellement au
chiffre d’affaire du produit taxable
Face aux difficultés que présente cette règle, l’entreprise peut opter pour la règle du prorata.

6-2 Règle du prorata


L’entreprise détermine le prorata général de déduction quelque soit l’affectation du bien

𝐶𝐴 𝑡𝑎𝑥𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑎𝑠𝑠𝑖𝑚𝑖𝑙é (𝐻𝑇) 𝑋 100


Prorata général de déduction = 𝐶𝐴 𝑡𝑎𝑥𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑎𝑠𝑠𝑖𝑚𝑖𝑙é (𝐻𝑇) + 𝐶𝐴 𝑛𝑜𝑛 𝑡𝑎𝑥𝑎𝑏𝑙𝑒

(Arrondir à l’unité supérieure)


Soit N le numérateur et D le dénominateur
𝑁
P= x 100
𝐷
Tableau de détermination de N et D

37
LIBELLES Numérateur Dénominateur
N° NUMERATEUR (CA taxable HT) N D
1 Vente de produits taxables HT OUI OUI
2 Services après ventes taxables facturé HT OUI OUI
3 Prestation de services taxables HT OUI OUI
4 Toutes les ventes exonérées conventionnelles taxables HT OUI OUI
5 Subvention d’exportations taxables HT OUI OUI
6 Exportation de produits taxables au plan intérieur HT OUI OUI
7 Subvention à soi-même taxables de biens non immobiliers HT OUI OUI
8 Ventes de produits à des titulaires d’attestations d’exonération HT OUI OUI
9 Ventes à des titulaires d’attestations d’exportation HT OUI OUI
DENOMINATEUR (CA total)
1 Ventes locales exonérées HT NON OUI
2 Exportations de biens exonérés HT NON OUI
3 LASM de bien non immobiliers non taxables HT NON OUI
4 Service après-vente facturé non taxable HT NON OUI
5 Ventes exonérées conventionnelles non taxables HT NON OUI
6 Subvention d’exportations non taxables HT NON OUI
OPERATIONS EXCLUES DE N et D
1 Cession courante d’éléments d’actif non taxables NON NON
2 LASM de biens immobiliers construits non destinés à la vente NON NON
3 Cessions occasionnelles d’éléments d’actif NON NON
4 Les affaires réalisées hors CI à ne pas confondre avec les exportations NON NON
5 Les subventions d’équipements reçus de l’Etat NON NON
6 Les affaires ou opérations à caractère civil : Dommages et intérêts NON NON
7 Les remboursements de frais non taxables (débours) NON NON
8 Service après-vente (considéré comme achat) NON NON
9 Ports récupérés NON NON
10 Produits financiers : dividende NON NON
11 Cession courante d’éléments d’actif NON NON
12 Achats de toute nature NON NON

NB : Si les subventions d’exportation couvrent des produits imposables, elles sont prises en
compte au N et D en montant HT pour le calcul du prorata. Mais, si elles couvrent les produits
exonérés, on les prend en compte au D en Montant HT.
Ces deux CA sont déterminés en fonction des opérations de l’exercice pendant lequel les biens
ou les services sont utilisés.

38
Le pourcentage de déduction est arrondi à l’unité immédiatement supérieure pour faciliter les
calculs.
Exemple : 21,13 22%

Les éléments suivants ne sont pris en compte ni au numérateur ni au dénominateur :


- les produits financiers : les dividendes, tantièmes
- les cessions d’immeubles construits (LSM)
- les affaires réalisées hors CI qu’il ne faut pas confondre avec les exportations
- les subventions d’équipement
- les affaires non commerciales (opérations à caractère civil tel que les dommages et
intérêt reçus par exemple)
- les remboursements de frais non taxables (débours)
- les achats de toute nature

NB : Le prorata de déduction obtenu à partir du CA dans un exercice donné est utilisé comme
prorata de l’exercice suivant
Le pourcentage de déduction est arrondi à l’unité immédiatement supérieure pour faciliter les
calculs
Exemple : 84,33% devient 85%

Le prorata de déduction s’applique aux biens et aux services qui concourent à la fois à la
réalisation d’opérations taxables et non taxables dans le respect de la règle d’affectation.
Toutefois, lorsqu’il n’est pas indiqué d’affectation pour les biens et services, on appliquera le
prorata à l’ensemble des opérations d’achats à l’exception des marchandises. Le prorata est
donc utilisé pour les frais généraux, les immobilisations, et les matières premières.

Application :

Une entreprise KATA fabrique deux types de produit :

Le produit A taxable à la TVA et le produit B exonéré de la TVA- Les opérations de l’exo N


se présente comme suite

- vente du produit A en CI : 1.800.000.000 F HT


- Exportation du produit A : 500.000.000 F HT
- Vente en CI du produit B : 1.600.000.000 F HT
- Exportation de produit B : 400.000.000 F HT

39
- Dividende perçu : 100.000.000 F HT
- Dommage et intérêt : 50.000.000 F HT
- Vente de produit A à un titulaire d’attestation d’exportation : 600.000.000 F HT
- Subvention d’équipements reçus : 300.000.000 F HT
- Subvention accordée à KATA par SOCOCE : 10.000.000 F HT
L’entreprise a acquis en février N + 1 :

- Matériel industriel : 110.000.000 F HT amortissable en linéaire sur 10 ans


- Mobilier de bureau : 6.000.000 F HT amortissable en linéaire sur 10 ans
- Frais généraux : 4.500.000 F HT
Travail à Faire :

1- Calculer le prorata de déduction utilisé en N+1


2- calculer la TVA déductible, la TVA non déductible et les bases amortissables des
acquisitions de février N + 1.

6-3 Variation du prorata dans le temps


6-3-1 L’entreprise est nouvellement assujettie (1ère année d’activité)
En parait situation, à partir du CA prévisionnel l’entreprise détermine un prorata provisoire qui
est utilisé comme prorata de déduction de l’exercice.
Enfin d’exercice, on détermine un prorata définitif à partir du chiffre d’affaires réalisé. Lorsque
le prorata définitif est différent du prorata provisoire, il y a lieu de faire une régularisation. Elle
consiste à :
- En un reversement de TVA si le prorata définitif est inférieur au prorata provisoire
- En un complément de déduction si le prorata définitif est supérieur au prorata provisoire

TVA à régulariser = TVA facturée x variation prorata

Application :
Une entreprise nouvellement constituée est assujettie partiellement à la TVA. Son CA
prévisionnel de N s’élève à 500.000.000 HT dont 200.000.000 exonéré de TVA. L’entreprise a
fait l’acquisition le 1er juin N des matériels informatiques 5.000.000 F HT. En fin d’exercice N,
le CA s’élève à 800.000.000 et 220.000.000 exonéré de TVA

Travail à faire :
Calculer la TVA déduite lors de l’acquisition des matériels informatiques. y a-t-il lieu de faire
cette régularisation de TVA enfin d’exercice ?

40
6-3-2 L’entreprise n’est pas nouvellement assujettie et n’est pas à sa 1ère année d’activité
6-3-2-1 Pour les acquisitions d’immobilisation
La régularisation de la TVA n’est possible que si les trois conditions suivantes sont réunies :
- L’immobilisation est amortissable et en cours de vie
- Etre dans un délai de 5 exercices (année d’acquisition incluse)
- La variation du prorata doit être supérieur à 10% en plus ou en moins
Cette régularisation consiste en un complément de déduction ou de crédit de TVA si le
prorata augmente de plus de 10 points ou en un reversement de TVA au trésor si le prorata
diminue de plus de 10 points par rapport au prorata initial.
NB : Le complément de déduction augmente le résultat comptable tandis que la TVA à reverser
diminue le résultat comptable
La régularisation se fait au 1/5 de la variation constatée

6-3-2-2 Pour les frais généraux


La régularisation n’est possible que dans l’année qui suit la réalisation des frais généraux. Cette
régularisation est une TVA à reverser ou un complément de déduction quelques soit le
pourcentage de variation
Section 7 : La déclaration de la TVA
7-1 La déclaration mensuelle des assujettis au régime du réel normal
7-1-1 Le montant des taxes exigibles
C’est l’ensemble des taxes nettes facturées au client au cours de la période d’imposition y
compris les régularisations de TVA (TVA à reverser). Il s’agit :
- des taxes sur les ventes nettes (déduction faite des taxes sur réductions) ;
- des taxes sur prestations de services ;
- des taxes sur production livrée à soi-même ;
- des taxes sur les bonis de reprise d’emballage, de ristournes obtenues.
A cela il faut ajouter les retenues à la source de TVA opérées par l’entreprise si possible.
7-1-2 Le montant des taxes déductibles
C’est l’ensemble de toutes les taxes nettes (déduction faite de toutes les réductions sur achats)
facturées par les fournisseurs : taxe sur achat d’immobilisations, fournitures, marchandises,
matières et autres services extérieurs.
Elles doivent être portées sur l’imprimé des taxes déductibles avec références concernées en
distinguant :

41
- les taxes sur les matières premières et marchandises,
- les taxes sur frais d’entreprises
- les taxes sur les immobilisations
- les taxes sur les transports

N.B :
- si l’entreprise a subi des retenues à la source, elle doit les soustraire
- s’il existe un crédit de TVA, elle doit le soustraire
- s’il existe un prélèvement de 10% au profit du trésor elle doit le soustraire
Remarque : Le prélèvement de 10% est supprimé au regard des entreprises assujetties au régime
du réel.

7-2 Schéma de la déclaration :


TVA/ ventes ((CA taxable mensuel + LSM) x 18%)
+ TVA antérieurement déduite à reverser
+ Retenues à la source de TVA opérées sur fournisseurs de l’Etat
= TOTAL TVA Brute
-TVA déductible du mois (immobilisation, matière, marchandise, transport)
- Crédit reporté du mois précédent
= TVA nette à payer ou crédit reporte

Période d’imposition
Les déclarations sont des mensualités (du 1er au 30). Avant le 10 du mois suivant la période
d’imposition ; la déclaration doit être déposée.

Paiement
Le règlement des taxes dues au titre d’une période est effectué en même temps que la
déclaration. Le paiement peut être effectué par chèque ou en espèce. Si la taxe due
mensuellement est inférieure à 25 000 F le contribuable peut faire une déclaration trimestrielle.

42
Comptabilisation de la déclaration (Schéma)
Cas de solde de TVA à payer (1ère possibilité)
4431 TVA fact/ vente X
4432 TVA fact / prest. X
4433 TVA fact . / travaux X
4434 TVA fact. / LSM X
4451 TVA recup. / immob X
4452 TVA recup. / achat X
4453 TVA recup / transport X
4454 TVA recup. / ASE X
4441 Etat TVA due X
(constatation de la TVA à payer)
4441 Etat TVA due X
521 Banque X
(règlement)

Cas de crédit de TVA à reporter ( 2e possibilité)

4431 TVA fact/ vente X


4432 TVA fact / prest. X
4433 TVA fact . / travaux X
4434 TVA fact. / LSM X
4449 Etat credit à reporter X

4451 TVA recup. / immob X


4452 TVA recup. / achat X
4453 TVA recup / transport X
4454 TVA recup. / ASE X
(constatation du crédit de TVA)

43
Cas de report de crédit avec solde de TVA à payer ( 3e possibilité)
4431 TVA fact/ vente X
4432 TVA fact / prest. X
4433 TVA fact . / travaux X
4434 TVA fact. / LSM X
4451 TVA recup. / immob X
4452 TVA recup. / achat X
4453 TVA recup / transport X
4454 TVA recup. / ASE X
4449 Etat crédit de TVA X
4441 Etat TVA due X
(constatation de la TVA à payer)
4441 Etat TVA due X
521 Banque X
(règlement)
Déclaration des assujettis au réel simplifié
Les personnes morales et physiques étaient jusqu’en mai 2004 assujettis à deux types de
déclaration :
- la déclaration trimestrielle,
- la déclaration annuelle de TVA
Ces deux types de déclaration sont supprimés par la loi de finance 2004 et remplacés par une
déclaration trimestrielle de TVA. Cette déclaration doit intervenir au plus tard le 10 du mois
qui suit celui du trimestre : soit 10 Avril pour le 1er trimestre, 10 juillet pour le deuxième, 10
octobre pour le troisième et 10 janvier pour le dernier trimestre.
La déclaration est effectuée dans les mêmes conditions de sûreté que celles qui régissent le
régime du réel normal. On pourrait schématiser la déclaration comme suit :
TVA/ ventes ((CA taxable mensuel + LSM) x 18%)
+ TVA antérieurement déduite à reverser
= TOTAL TVA Brute
-TVA déductible du trimestre (immobilisation-, matière, marchandise, transport)
- Crédit reporté du mois précédent
= TVA nette à payer ou crédit à reporter

NB : Le schéma d’écriture est le même que celui du réel normal.

44
Chapitre 4 : LA TAXE SPECIALE D’EQUIPEMENT (TSE)

La loi de finance pour la gestion 2001 a institué à la charge des entreprises au réel simplifié et
au réel normal une taxe d’équipement de la DGI. La taxe Spéciale d’Equipement est applicable
jusqu’à l’achèvement des programmes d’investissement de la DGI

SECTION 1 : Champs d’application


1- Les opérations taxables
La taxe spéciale d’équipement est due en raison des opérations réalisées par les personnes
soumises à un régime réel d’imposition. Il s’agit donc de toutes les opérations réalisées par les
personnes soumises au régime du réel normal (RNI) et celles soumises au régime du réel
simplifiée (RSI).
Ainsi les personnes relevant du régime de l’entreprenant (RE) ou du régime des
microentreprises sont exclues du prélèvement de la TSE.

2- Les opérations non taxables


Sont exonérés de la TSE (CGI, art. 1084-8) :
- Les exportations de café et de cacao : c’est le secteur d’activité qui est exonéré dans son
ensemble et non pas seulement les opérations de vente de café et de cacao (L.F. 2013,
Annexe Fiscalité Art. 31).
- Les opérations portant sur la vente de produits à l’exception de celles effectuées par la
Société Ivoirienne Raffinage « SIR ». Ne figurent pas dans les produits pétroliers de
l’article 408, le gaz butane, le gaz naturel et tout autre gaz.

Section 2 : Assiette – Taux - Payement


Cette taxe est calculée au taux de 0,1% sur le CA HT.
Elle est perçue dans les mêmes conditions de sûreté et de sanction que la TVA. Elle est perçue
au plus tard le 15 du mois suivant. La base imposable est déterminée comme suit :

Chiffre d’affaire HT (CA taxable HT et CA exonéré)


- produits pétroliers
- livraison à soi-même
= CA HT taxable

45
TSE = CAHT déclaré du mois x 0,1%
CAHT comprend :
-L’ensemble des ventes taxables HT
-L’ensemble des ventes exonérés
Ne font pas partir du CA les ventes de produit pétrolier et les livraisons à soi-même.

Application :
Une entreprise au régime réel a réalisé en février N le CA suivant :
-vente de produit taxable : 120.000.000HT
-vente de produit exonéré : 50.000.000HT
-Livraison à soi-même : 45.000.000HT
-Exportation : 30.000.000HT
-Vente de produit pétrolier : 25.000.000HT

Travail à faire :
Calculer la TSE pour l’entreprise au titre du mois

46
Chapitre 5 : L’ACOMPTE D’IMPOT SUR LE REVENU DU SECTEUR INFORMEL

L’acompte d’impôt sur le revenu du secteur informel (AIRSI) a été institué par l’article 23 de
l’annexe fiscale de la loi de finance 2005. Il est facturé qu’aux seuls assujettis de l’impôt
synthétique et de la taxe forfaitaire.

1. Champ d’application :
L’étude du domaine d’application de l’AIRSI a pour objet de répondre aux questions suivantes :
- Quelles sont les opérations concernées ?
- Quelles sont les personnes qui peuvent facturer l’AIRSI ?
- Qui doit le subir ?
1.1 Opérations imposables
Sont soumis à un prélèvement au titre de l’AIRSI :
- les importations effectuées par les contribuables relevant du régime de l’entreprenant
ou du régime des microentreprises ;
- les ventes effectuées par tout importateur, fabricant ou commerçant relevant d’un
régime réel d’imposition aux entreprises ne relevant pas d’un régime réel d’imposition
(réel normal et réel simplifié)
1.2 Personnes tenues de facturer l’AIRSI
Sont tenues de facturer l’AIRSI et d’effectuer le prélèvement, les personnes suivantes :
En ce qui concerne les ventes :
Il s’agit des importateurs, des fabricants ou des commerçants relevant d’un régime réel
d’imposition et qui effectue des ventes à des entreprises qui ne relèvent pas d’un régime réel
d’imposition.
En ce qui concerne les importations
 Les commissionnaires en douane et transitaires pour les opérations d’importation
effectuées par les entreprises ne relevant pas d’un régime réel d’imposition.
Le redevable légal du prélèvement est donc le commissionnaire en douane ou le transitaire qui
doit facturer l’AIRSI à son client importateur et reverser l’intégralité des prélèvements au
receveur des taxes indirectes.
 Pour les marchandises importées et déclarées pour la mise à la consommation sous le
couvert d’une quittance T6 bis. Les prélèvements sont effectués par les services

47
compétents de la direction générale des Douanes et font l’objet d’un avis de transfert au
receveur des taxes indirectes.
1.3 Personnes devant supporter l’AIRSI
Selon l’article 1er précité, les personnes devant subir le prélèvement de l’AIRSI sont les
entreprises ne relevant pas d’un régime réel d’imposition.
1.4 Les opérations hors du champ d’application
Ne sont pas soumises au prélèvement :
- Les ventes aux entreprises relevant d’un régime réel d’imposition ;
- Les ventes à la consommation finale ; c’est-à-dire les ventes aux ménages, les ventes à
l’Etat, aux collectivités locales et aux établissements publics nationaux à caractères
administratif ;
- Les ventes de marchandises exportées ;
- Les prestations de services
- Les importations réalisées par des particuliers.

2. Les exonérations :
Sont exonérés du prélèvement de l’AIRSI :
- Les ventes faites aux coopératives agricoles de production et aux sociétés
d’encadrement agricoles de pêche, aux planteurs et éleveurs individuels, aux pêcheurs
artisanaux et aux sociétés de recherche minière en phase d’exploitation
- L’importation de marchandises bénéficiant des franchises douanières de l’article 159 du
code des douanes, les effets personnels reconnus comme tels par les services des
douanes.
- Les opérations de ventes portant sur l’eau, l’électricité, le gaz, les produits pétroliers à
l’exception des huiles et graisses
- Les achats et importations effectués par les entreprises relevant d’un régime réel
d’imposition.
Les entreprises doivent exiger à leurs clients la production d’une attestation délivrée par la DGI
établissant qu’ils relèvent d’un régime réel d’imposition. Elles conservent une copie de cette
attestation qui doit être présentée à toute réquisition de l’administration.
L’obligation de réclamer l’attestation n’est pas applicable aux opérations entre entreprise
relevant de la direction des grandes entreprises.

48
3. Détermination de l’AIRSI
La détermination de l’AIRSI fait intervenir les questions liées au fait générateur, à l’exigibilité,
à la base d’imposition et des taux applicables.
3.1 Fait générateur et exigibilité
Le fait générateur du prélèvement est constitué par les ventes, par la livraison de la marchandise
et pour les importations par la mise à la consommation.
En ce qui concerne l’exigibilité, la loi ne donne pas d’indication précise. Il est seulement
mentionné que les importateurs, fabricants, commerçants et commissionnaires en douane sont
tenus de reverser avant le 15 de chaque mois, l’intégralité des prélèvements sur ventes ou
importations facturés à leurs clients au cours du mois précédent, à la caisse du Receveur des
taxes indirectes de la Direction générale des impôts.
Pour les marchandises importées, déclarées pour la mise à la consommation sous le couvert
d’une quittance T6 bis, le prélèvement est encaissé par les services de la Direction générale des
Douanes et fera l’objet d’un avis de transfert au receveur des taxes indirectes.

3.2 Base imposable


La base sur laquelle doit s’appliquer le taux est le montant de la vente y compris tous les frais
et le montant de la TVA.

Base AIRSI = Prix HT + TVA

NB :
- Ne doit pas être pris en compte dans la base : les frais de transport et les emballages
consignés.
- Pour les importations, la base tient compte des droits d’entrée, droits de douane et de la
TVA à l’importation.

3.3 Les taux applicables


L’AIRSI comporte quatre taux : un taux de droit commun et trois taux particuliers.
3.3.1 Le taux de droit commun
Selon l’article 23 du LFP 2018, le taux de 5% est le tarif de droit commun qui s’applique aux
ventes et produits non soumis à un taux particulier.

49
3.3.2 Les taux particulier
Des taux de 2%, 1.5% et 0.2% sont prévus pour certains produits.
Taux de 2%
Sont passibles du taux de 2% :
- Les savons de ménages et de toilettes ;
- Les cahiers et livres scolaires ;
- Les pagnes et tissus imprimés ;
- Les lampes tempêtes ;
- Les engrais ;
- Les produits phytosanitaires
- Les journaux périodiques
- Le textile d’ennoblissement utilisé dans l’impression des pagnes.
Taux de 1.5%
Sont soumis au taux de 1.5%.
- Les laits et dérivés, le beurre ;
- La margarine ;
- Le sel ;
- Le poisson et la viande ;
- L’huile de table ;
- La purée de tomates concentrée ;
- Le riz ordinaire
- Le sucre sous toutes ses formes
- Les pâtes alimentaires
- Les pâtes d’achats
- Les pilchards et sardines ;
- Les bouillons ;
- La farine ;
- L’huile de palme
- Les volailles, les œufs.
Taux de 0.2%
Est passible du taux de 0.2% le ciment hydraulique.

4- Modalité de déclaration et d’imputation de l’AIRSI

50
4.1 Déclaration de l’AIRSI
L’AIRSI fait l’objet de déclarations mensuelles. Elles doivent être déposées avant le 15 de
chaque mois pour les opérations du mois précédents.

AIRSI à payer = AIRSI collectée

4.2 Modalité d’imputation du prélèvement


Les prélèvements acquittés au cours d’une année civile donnée sont déductibles de l’impôt
général sur le revenu dû au titre de la même période.
L’excédent des prélèvements d’AIRSI sur le montant de l’IGR dû est acquis au trésor.

Les dispositions en vigueur sur l’AIRSI démontrent que l’AIRSI facturé n’est pas déductible
pour le client car les assujettis à l’impôt synthétique et à la taxe forfaitaire ne peuvent pas
récupérer l’AIRSI.

5- Comptabilisation de la déclaration de l’AIRSI :

L’AIRSI supporté par les clients à l’impôt synthétique et à la taxe forfaitaire n’est pas déductible
de la TVA. Il n’existe que l’AIRSI collecté sur les ventes des entreprises au réel. La
comptabilisation se résume comme suit :

449207 AIRSI sur ventes de marchandises X


521 banque X

NB : Cette déclaration ne peut être faite que par les entreprises soumises au régime du réel
normal et simplifié.

51
Chapitre 6 : LA PATENTE

Leçon 1 : Généralités sur la patente


1- PRINCIPES ET CHAMP D'APPLICATIN
1-1 PRINCIPES
Toute personne physique ou morale, ivoirienne ou étrangère qui exerce en Côte d'Ivoire un
commerce, une industrie, une profession non exonéré est assujettie à la contribution des
patentes. L'impôt est annuel et est calculé sur la base de l'activité constatée au premier janvier
de l’année d'imposition. Elle est due par établissement.
NB : - Les entreprises étrangères sont imposables en Côte d'Ivoire au titre de l'activité qu'elles
y exercent par le biais d'une installation fixe d'affaires constitutive ou non d'un établissement
stable.
- Les sociétés de personnes et les sociétés civiles professionnelles en raison du régime de
la transparence fiscale qui les caractérise ne sont pas personnellement assujetties à
l'impôt. Chacun des membres ou associés est imposable comme s'il exerçait
personnellement l'activité.

1-2 LE FAIT GENERATEUR


La date du fait générateur est la situation au 1er janvier de l'année d'imposition.

1-3 LES EXONERATIONS

1-3-1 Les exemptions permanentes


Sont exonérés de la patente :
- L'Etat, les départements, les communes et les établissements publics pour les services
publics d'utilité générale ;
- Les fonctionnaires et employés salariés en ce qui concerne seulement l'exercice de leur
fonction ;
- Les peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs considérés comme artistes et ne
vendant que le produit de leur art ;
- Les établissements d'enseignements scolaires et universitaires ;
- Les entreprises de publication de journaux et périodiques ;
- Les agriculteurs et les éleveurs qui ne vendent ou ne manipulent que les récoltes, fruits,
produits d'élevage provenant de leur exploitation et qui ont un chiffre d'affaires annuel
inférieur à celui fixé pour relever d'un régime réel d'imposition ;
- Les concessionnaires de mines et carrières pour !e seul fait de l'extraction et de la vente
des matières par eux extraites, l'exemption ne pouvant en aucun cas être étendue à la
transformation des matières extraites ;
- Les loueurs d'une chambre meublée ;
- Les associés des sociétés de capitaux ;
- Les caisses d'épargne et de prévoyance administrées gratuitement ;
- Les établissements publics ou privés ayant pour but de recueillir les enfants pauvres et
de leur donner une profession ;

52
- Les voyageurs, représentants et placiers de commerce et d'industrie qu'ils travaillent
pour le compte d'une ou plusieurs maisons, qu'ils soient rémunérés par des remises
proportionnelles ou des appointements fixes, à la condition qu'ils ne fassent aucune
opération pour leur compte personnel et qu'ils n'aient pas de personnalité
professionnelle indépendante de celle des commerçants dont ils placent les produits ;
- Les sociétés coopératives agricoles de production et leurs unions
- Les sociétés coopératives de consommation quand elles se bornent à grouper les
commandes de leurs adhérents et à distribuer dans de simples magasins de dépôt les
marchandises ayant fait l'objet de ces commandes ou bien lorsque ne vendant qu'à leurs
sociétaires, leurs bonis sont à l'exclusion de tout autre emploi répartis entre ces
sociétaires ou versés à des œuvres d'intérêt général, ou consacrés à des réserves qui né
sont pas destinées à être réparties entre les porteurs d'actions. Ne perdront pas cependant
les droits à l'exemption, les sociétés dont les statuts prévoient l'attribution au capital
social d'un intérêt fixe n'excédant pas la limite de 6%.
- Les syndicats agricoles et les sociétés de crédit agricole ;
- Les planteurs vendant du bois de chauffe provenant exclusivement du débroussement
pour mise en valeur de leurs plantations ;
- Les sociétés de secours et de prêts mutuels agricoles ;
- Les redevables de l'impôt synthétique, de la taxe forfaitaire des petits commerçants et
artisans, et les vendeurs en ambulance exonérés du paiement de ladite taxe ;
- Les transporteurs domiciliés et régulièrement patentés dans les pays de l'Union
économique et monétaire Ouest Africaine, lorsqu'ils transportent :
- des marchandises ou matériels débarqués à Abidjan à destination des autres pays
membres de l'Union ;
- ou des produits du cru, en provenance des autres pays membres de l'Union devant être
embarqués à Abidjan ;
- Les dispositions du présent paragraphe s'appliquent sous réserve du principe de
réciprocité ;
- Les Institutions financières a caractère mutualiste, coopératif agréées dans le cadre strict
de leur activité.
- Les coopératives d'achat qui fonctionnent conformément à leur objet et dont les
membres sont immatriculés fiscalement et acquittent individuellement la contribution
des patentes.
- Les entreprises de transport à raison de leurs véhicules inutilisés au 1er janvier de l'année
d'imposition. Est considéré comme véhicule inutilisé, tout véhicule dont la carte grise
aura été déposée auprès du Receveur des Produits Divers de la Direction Générale des
Impôts ou des Receveurs des impôts Divers au plus tard le 31 janvier de l'année
d'imposition. Tout retrait de la carte grise ou la remise en circulation du véhicule en
cours d'année entraîne l'exigibilité immédiate de la patente au prorata de la période
restant à courir.
- le CNRA (Centre National de Recherche Agronomique)

1-3-1 Les exemptions temporaires :


- Les PME (CATTC inférieur à 1.000.000.000) pour l'année de leur création.

53
- Les PME ayant une personnalité morale {capital supérieur ou égal à 4 000 000 et
inférieur à 150.000.000 + nombre de salarié entre 5 et 150 + CATTC inférieur ou égal
1.000.000.000) exerçant dans le domaine de la transformation industrielle et des NTIC
pour l'année de leur création et à hauteur de 50% pour l'année suivante. Par ailleurs,
cette PME doit adhérer à un centre de gestion agrée ou à un cabinet d'expertise
comptable agrée, être titulaire d'une attestation du ministère des NTIC et utiliser un
brevet ou de nouveau procédé constaté par l'OIPI pour les entreprises de transformation.
- Les centres de gestion agrées pour l'année de leur création et les deux années suivantes.
- Les adhérents de centres de gestion agrées pour l'année de leur adhésion et les deux
années suivantes. Cette exonération est ramenée à 50% la 4eme et 5ème année.
- Les entreprises constituées pour exécuter un programme de construction de logement à
caractère économique et social pour l'année de leur création et les deux années suivantes
après agrément du ministère de l'économie.
- Les entreprises délocalisées qui souhaitent reprendre les activités pour 3 ans ou 5 ans
pour les entreprises en zone ex-assiégés.

2- DETERMINATION DE LA CONTRIBUTION DES PATENTES


La contribution des patentes se compose d'un droit sur le chiffre d'affaires et d'un droit sur
la valeur locative.

CONTRIBUTION DES PATENTES = droit sur le chiffre d'affaires + droit sur la valeur
locative
Leçon 2 : DROIT SUR LE CHIFFRE D'AFFAIRES
Droit sur le chiffre d'affaires = taux x base d'imposition

1- base d'imposition
La base d'imposition est le chiffre d'affaires hors taxes de l'année précédente. Ce chiffre
d'affaires comprend l'ensemble des recettes et produits acquis dans le cadre de l'exercice de
l'activité, y compris toutes les sommes provenant des activités annexes et accessoires ou de la
gestion de l'actif commercial, quelle que soit leur situation fiscale au regard des taxes sur le
chiffre d'affaires.

2- les taux
Le taux de droit commun est de 0,5 %. Ce taux du droit sur le chiffre d'affaire est porté à 0,7
% pour :
- les entrepreneurs dé télégraphie et téléphonie par câble ou sans fils ;
- les ports ivoiriens ;
- les concessionnaires de la distribution d'eau ;
- les entrepreneurs d'enlèvement des ordures ménagères;
- la Poste de Côte d'Ivoire ;
- les hôtels pour les exercices 2007, 2008,2009 et 2010.
Ce droit ne peut être inférieur à un montant de 300 000 francs qui constitue un minimum de
perception.
Le maximum de perception du droit sur le chiffre d'affaires est fixé comme suit:

54
Chiffre d'affaires ou recette hors Montant maximum du droit sur le
taxes (en francs) chiffre d'affaires
inférieur à 200.000.000 350 000 francs
de 200.000.000 à 500.000.000 700 000 francs
de 500.000.001 à 1 000 000.000 1300 000 francs
supérieur à 1 000 000 000 3 000 000 francs
NB : Ne sont pas concernées par le minimum et le maximum de perception de perception, les
entreprises de transport qui relève d'un régime de forfait.

3- Cas particulier des entreprises nouvelles :


Le droit sur le chiffre d'affaires des entreprises nouvelles est assis sur le chiffre d'affaires
prévisionnel évalué par l'Administration au moyen de tous les éléments d'informations fournis
par le contribuable pour la période allant du premier jour du commencement de l'activité au 31
décembre de la même année.
En fin d'exercice, le contribuable effectue une régularisation au vu du chiffre d'affaires réalisé
au 31 décembre.
L'excédent de droit du premier exercice d'une entreprise nouvelle constitue un crédit
imputable sur le droit de l'exercice suivant.

4- Cas particulier des entreprises de transport :


Le droit sur le chiffre d'affaires des entreprises de transport est fixé comme suit :
a) Transport de personnes
 Transport terrestre
Par voiture : 50 400 francs majoré de 2 520 francs par place, celle du conducteur non
comprise.
 Transports fluviaux, maritimes ou lagunaires Par bateau : 75 600 francs majoré de 1
008 francs par place, celle du conducteur non comprise

b) Transport de marchandises
Par voiture ou tracteur: 37 800 francs majoré de 1 008 francs par tonne de charge utile au-
dessus de 2 tonnes ; une fraction de tonne étant comptée comme une tonne entière.
Les droits par voiture et par place sont réduits des 3/4 pour les assujettis utilisant des
véhicules à traction animale.

c) Transports mixtes
Par voiture : 50 300 francs augmentés du cumul des majorations par place et par tonne.
d) corbillard ou fourgon mortuaire
24 000 par voiture pour les entreprises relevant du réel et 206 000 pour les autres entreprises.

5- Cas particulier des acheteurs de produits


Le chiffre d'affaires des acheteurs de produits est normalement constitué par le montant total
des ventes réalisées.

55
Toutefois, compte tenu des spécificités du secteur, il sera retenu 5 % de ce chiffre d'affaire pour
la détermination du droit sur le chiffre d'affaire.
Il est entendu que tout chiffre d'affaire accessoire réalisé par ailleurs est de plein droit passible
du droit sur le chiffre d'affaire.
En tout état de cause, le minimum de perception de 300.000 francs en matière de droit sur le
chiffre d'affaire demeure applicable.

6- Cas particulier des exploitants de stations-service


Les recettes brutes réalisées à l'occasion de la vente de produits pétroliers pour le compte des
compagnies de distribution ne doivent pas être prises en compte dans la détermination du droit
sur le chiffre d'affaire des exploitants de stations-service.
Sont à retenir comme base de calcul du droit sur le chiffre d'affaire des exploitants de stations-
service, les sommes perçues à titre de rémunérations ou commissions de toute nature que ces
exploitants reçoivent des compagnies de distribution ainsi que les recettes provenant de toutes
autres activités, notamment des ventes accessoires. Le traitement est identique pour les
concessionnaires et distributeurs de boissons.

7 Cas particuliers des marchands forains et entrepreneurs de transport public


Tout individu qui transporte au moyen d'un véhicule automobile des marchandises de ville en
ville, est tenu, alors même qu'il vend pour !e compte d'autres marchands ou fabricants, d'avoir
une patente personnelle de marchand forain.
Les entrepreneurs de transport public et les marchands forains avec véhicule automobile sont
tenus à leur diligence, de se faire délivrer autant de formules de patentes qu'ils ont de véhicules
en service.

LECON 3 : DROIT SUR VALEUR LOCATIVE


Droit sur la valeur locative = base d'imposition x taux

1- base d'imposition
La base d'imposition est constituée de l'ensemble des valeurs locatives des bureaux, magasins,
boutiques, usines, ateliers, hangars, remises, chantiers, garages, terrains de dépôts, autres locaux
et emplacements servant à l'exercice de la profession ainsi que des installations de toute nature
passibles de la contribution foncière des propriétés bâties qu'ils soient pris en location ou non.
La valeur locative est déterminée soit au moyen de baux authentiques ou de déclarations de
locations verbales, passés dans les conditions normales, soit par comparaison avec des locaux
dont le loyer aura été régulièrement constaté ou sera notoirement connu et à défaut de ces bases,
par voie d'appréciation.
En ce qui concerne le crédit-bail, le montant à retenir pour la détermination de la valeur locative
des biens inscrits à l'actif est la valeur d'acquisition au bilan. Lorsque plusieurs patentables
exercent dans un même local, le droit sur la valeur locative est dû pour chacun d'eux sur la part
de la valeur locative qui lui est imputée.

2- Méthode d'évaluation par voie d'appréciation directe

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Lorsqu'on est obligé d'avoir recours à la voie d'appréciation directe. Il convient dans ce cas, de
procéder comme suit:
- évaluation de la valeur vénale du bien (en pratique, il est retenu la valeur brute au bilan
avant amortissement) ;
- application d'un taux d'abattement à la valeur vénale en fonction de la nature du bien ;
- détermination du taux moyen d'intérêts des placements immobiliers pour chaque nature
de propriété;
- application du taux à la valeur vénale.
a- Cas des usines
La valeur locative des éléments imposables des usines et des établissements industriels est
calculée uniformément comme suit:
- Terrains, bâtiments, usine
Valeur locative (V.L) = Valeur bilan x 5.6%
- Bureaux, hangars, etc.
VL = Valeur bilan x VL = Valeur bilan x 15%

b- Cas des entreprises commerciales et des prestataires de services


En ce qui concerne les entreprises commerciales et les prestataires de services, le taux applicable
à la valeur brute des immobilisations imposables pour obtenir la valeur locative est
uniformément fixé à 10 %.

c- Cas des établissements hôteliers


S'agissant des établissements hôteliers, la valeur locative qui est retenue pour calculer le droit
sur la valeur locative de la contribution des patentes des exploitants d'hôtel est déterminée à
partir d'un revenu locatif annuel auquel on fait subir des abattements pour tenir compte de la
quote-part des charges normalement supportées par l'exploitant et du taux d'inoccupation de
l'hôtel. La méthode suivante est retenue:
a) le revenu locatif annuel est égal à:
Total du prix cumulé de toutes les chambres de l'hôtel pour 1 journée x 360 jours;
b) la base d'imposition à la contribution des patentes est égale à:

Pour les établissements de moins de 3 étoiles (1 et 2 étoiles) Revenu locatif annuel x 10 %;


Pour les autres établissements (à partir de 3 étoiles)
Revenu locatif annuel x 20%.

3- les taux
Le taux du droit sur la valeur locative est fixé à 18,5% de la valeur locative des locaux
professionnels. Ce taux est ramené à 16 % pour les établissements ne relevant pas d'un
périmètre communal.
Lorsqu’il est dû, le droit sur la valeur locative ne peut être inférieur au tiers du droit sur le
d'affaires.
NB : Le droit sur la valeur locative est dû même si les locaux occupés sont concédés à
titre gratuit.
4- Exemptions spécifiques

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Sont exemptés du droit sur la valeur locative, les entreprises soumises au droit sur le chiffre
d'affaire au taux de 0.7 % ainsi que les marchands forains avec véhicule automobile.

LEÇON 4 : DECLARATION ET PAIEMENT


1- déclaration
La contribution des patentes est due pour l'année entière par toutes les personnes physiques ou
morales exerçant au 1er janvier un commerce, une industrie ou une profession. Mais elle peut
être réduite en cas de décès, liquidation judiciaire ou expropriation au prorata du nombre de
jours effectué jusqu'à la date de l'événement.
La patente des entreprises nouvelles est acquittée au prorata du nombre de jours restant à
courir jusqu'au 31 décembre de l'année.
La date dépôt de la déclaration est fixée au plus tard le 30 avril de chaque année.

2- Paiement
2-1 Cas général
La contribution des patentes est payable en 2 fractions égales :
- La première moitié au plus tard le 30 avril
- La deuxième moitié au plus tard le 30 juillet
Cependant en cas de déménagement hors de la recette dont dépend le contribuable ou en cas
de vente, la totalité est immédiatement exigible.

2-2 Cas particulier des entrepreneurs de transport public


Pour le cas particulier des entrepreneurs de Transport public, le montant de la cotisation
exigible est payé en deux fractions égales, dans les conditions suivantes :
- la première moitié, au plus tard !e 01 Mars
- la deuxième moitié, au plus tard le 30 juin.
En ce qui concerne les entreprises de Transports publics nouvellement créées, la patente au
titre de la première année civile d'activité est due d'avance et en un seul terme, sans
fractionnement.

2-3 Cas particuliers des marchands forains et des acheteurs de produits

Les patentes d'acheteurs de produits locaux et de marchands forains avec véhicule automobile
et toutes les professions non exercées à demeure fixe sont dues pour l'année.

2-4 Cas particulier des exploitants de stations-service


S'agissant des ventes au détail de produits pétroliers, les propriétaires des installations de
distribution sont solidaires du paiement de la patente des exploitants. Ils sont légalement
autorisés à se faire rembourser par l'exploitant, le montant des cotisations acquittées en lieu et
place des exploitants.
NB : Les entreprises en sommeil peuvent être dispensées du paiement de la patente à compter
de Tannée suivant l'arrêt de l'activité.

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EXERCICE :
La SA SOFAO de Koumassi est une entreprise industrielle. Elle a pour objet la fabrication
d'ordinateurs. Compte Contribuable N°99O1275 W, 18 BP 1400 Abidjan 18, Tel. : 21 21 00 12
réalisé pour ('exercice 2008 un CATTC de 1180 000 000 F dont, 180 000 000 provenant des
magasins et bureaux. SOFAO loue des magasins et bureau appartenant à M. MORO à 6 000 000
FCFA le semestre. Les autres bâtiments et locaux utilisés appartiennent à l'entreprise SOFAO
figurent à Son bilan comme suit :
Eléments Valeur brute Amt./Prov VNC
Terrain 20 000 000 20 000 000
Usine 400 000 000 120 000 000 280 000 000
Bâtiments 30 000 000 10 000 000 20 000 000
Hangars 25 000 000 5 000 000 20 000 000
Agencement et installation usine 10 000 000 3 000 000 7 000 000
Agencement et installations bâtiment 4 000 000 1 000 000 3 000 000
TAF
1) Remplir la déclaration de la contribution des patentes
2) A quelle date cette déclaration a-t-elle lieu et comment s'effectue le règlement ?

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