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FISCALITE DES ENTREPRISES

PREMIERE PARTIE : NOTIONS SUR LA FISCALITE DES ENTREPRISES

CHAPITRE I : CADRE JURIDIQUE DE LA FISCALITE

CHAPITRE II : CLASSIFICATIONS DES IMPOTS ET TAXES

CHAPITRE III : ELEMENTS DE TECHNIQUE FISCALE

CHAPITRE IV : GESTION FISCALE DE L’ENTREPRISE

PREMIERE ANNEE
DEUXIEME PARTIE : FISCALITE DES SALAIRES

CHAPITRE I : IMPOT UNIQUE SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (IUTS)

CHAPITRE II : TAXE PATRONALE ET D’APPRENTISSAGE (TPA)

TROISIEME PARTIE : FISCALITE IMMOBILIERE

CHAPITRE : IMPOT SUR LES REVENUS FONCIERS (IRF)

QUATRIEME PARTIE : DROIT D’EXERCICE DE LA PROFESSION

CHAPITRE : CONTRIBUTION DES PATENTES

CINQUIEME PARTIE : IMPÔTS SUR LE BENEFICE

CHAPITRE I : IMPOT SUR LES SOCIETES (IS)

CHAPITRE II : IMPOT SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS, COMMERCIAUX ET AGRICOLES


(BIC) DEUXIEME ANNEE

CHAPITRE III : IMPOT SUR LES BENEFICES DES PROFESSIONS NON COMMERCIALES (BNC)

SIXIEME PARTIE : IMPOTS SUR LES CAPITAUX MOBILIERS ET SUR LE


PATRIMOINE

CHAPITRE I : IMPOT SUR LE REVENU DES CAPITAUX MOBILIERS (IRCM)

CHAPITRE III : DROITS D’ENREGISTREMENT

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
PREMIERE PARTIE : NOTIONS SUR LA FISCALITE DES ENTREPRISES

Le terme fiscalité vient du latin « fiscus » qui signifie petite corbeille en osier que les Romains
utilisaient pour recueillir de l’argent. Du terme fiscalité est né également le mot fisc, qui désigne
couramment l’ensemble des administrations publiques chargées de la gestion de l’impô t.

Dans cette partie introductive du cours, il sera tour à tour et succinctement examiné :
- le cadre juridique de la fiscalité, un aperçu sur l’impô t et ses fonctions,
- les différentes classifications des impô ts et taxes,
- des éléments de technique fiscale,
- la gestion fiscale de l’entreprise.

CHAPITRE I : CADRE JURIDIQUE DE LA FISCALITE

I. Droit fiscal
1. Définitions
Le droit fiscal peut être défini comme l’ensemble des règles de gestion de l’impô t. C’est
l’ensemble des principes entraînant le « droit de lever l’impô t ».
Le droit fiscal, de par son mode de création (par le parlement/Assemblée Nationale) et de
gestion (par l’administration publique), relève du droit public. Il confère parfois à
l’administration fiscale un pouvoir exorbitant du droit commun (Exemple : la non opposabilité
du secret professionnel aux services des impô ts).
Tout en relevant du droit public, le droit fiscal conserve des relations étroites avec le droit privé
car l’impô t moderne est assis sur les activités économiques des particuliers ; lesquelles
activités sont régies par le droit civil, le droit commercial, les règles de comptabilité générale,
branches du droit privé.
En somme, comme le dit le Professeur F. Michel SAWADOGO, « le droit fiscal est une matière du
droit public baignant dans le droit privé ».

2. Sources du droit fiscal


Le droit fiscal repose sur des textes d’origine variée :
a) Constitution : la source fondamentale du droit fiscal, le fondement juridique de
l’impô t. L’article 17 de la Constitution du 2 juin 1991 dispose que ‘‘le devoir de s’acquitter de
ses obligations fiscales conformément à la loi, s’impose à chacun’’. La constitution donne à
l’Assemblée Nationale le pouvoir de consentir l’impô t et de contrô ler l’action gouvernementale
dans ce domaine (article 84). De même, l’article 101 reconnaît à l’Assemblée Nationale le
pouvoir de fixer les règles d’assiette, les taux et les modalités de recouvrement des impositions
de toutes natures.

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
b) Loi : les lois relatives à la fiscalité intérieure sont contenues pour compter du 1 er
janvier 2018, dans le Code Général des Impô ts (CGI). Auparavant, elles étaient dans divers
textes notamment dans le Code des Impô ts (CI), le Code de l’Enregistrement, du Timbre et de
l’Impô t sur les Revenus des Valeurs Mobilières (CET), la loi N° 008-2010/An du 29 janvier
2010 portant création d’un impô t sur les sociétés, etc. Les lois relatives à la fiscalité de porte se
retrouvent dans le Code des Douanes.
c) Règlements : ce sont les textes d’application de la loi (décrets, arrêtés, circulaires).
d) Jurisprudence : jusqu’à une date très récente, la jurisprudence fiscale était
pratiquement inexistante au Burkina Faso du fait de la peur des contribuables d’attaquer
l’administration fiscale devant les tribunaux ; mais avec l’accroissement du nombre de cabinets
d’appui conseils en fiscalité et la diffusion des textes fiscaux, cette situation est en train
d’évoluer.
e) Doctrine administrative : c’est essentiellement les instructions administratives (IA)
prises par la DGI pour donner son interprétation et l’application qu’elle entend donner à
certaines dispositions fiscales. Ces IA peuvent être attaquées par les contribuables si elles sont
en leur défaveur.
f) Sources conventionnelles : il s’agit de conventions fiscales signées par le Burkina
Faso avec d’autres pays et poursuivant des buts précis (non double imposition, intégration
(TEC)).

3. Principes de base du droit fiscal

a) Principe de légalité de l’impôt : seul le législateur (Parlement notamment) est


habilité à créer, modifier, supprimer un impô t, à en définir les règles de calcul et de
recouvrement.
b) Principe de la compétence liée de l’administration : l’administration ne peut et ne
doit agir que dans le cadre de ses missions et attributions prévues par les lois et règlements.
c) Principe de l’annualité de l’impôt : la perception de l’impô t est autorisée chaque
année (l’année civile) par la loi de finances.
N.B. : le principe de l’annualité n’entache pas la validité des dispositions fiscales antérieures qui
restent applicables permanemment tant qu’elles n’ont pas été modifiées ou abrogées.
Ce principe n’interdit pas non plus le recouvrement de l’impô t au-delà de l’année pour laquelle
il a été voté et sa perception autorisée.
d) Principe d’imposition en raison des facultés contributives des contribuables :
chaque citoyen doit payer ses impô ts en fonction de ses moyens matériels et financiers.
e) Principe de la territorialité : la loi fiscale est de façon générale d’application
territoriale. Elle précise les règles relatives aux opérations mettant en jeu plusieurs territoires.
f) Principe de la non rétroactivité : ce principe commun aux lois en général peut
connaître des exceptions.
Exemple 1 : application de nouveaux tarifs à des revenus acquis au cours de l’année passée (cas
du BIC).

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
Exemple 2 : loi interprétative modifiant en faveur du contribuable des applications fiscales
antérieures.
g) Principe du contradictoire : le contribuable a le droit de faire valoir ses explications
avant tout redressement en cas de contrô le fiscal. Le manquement à ce principe de la part de
l’administration peut rendre la procédure de redressement irrégulière.

II. Définitions et caractéristiques de l’impôt


1. Définitions
Il existe plusieurs définitions de l’impô t. La définition la plus classique de l’impô t est celle
donnée par Gaston JEZE : « L’impôt est une prestation pécuniaire, requise des particuliers, par
voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges publiques
».

Cette définition a été reprise et complétée par Lucien MEHL et Pierre BELTRAME pour
l’adapter à la conception moderne de l’impô t : « L’impôt est une prestation pécuniaire
requise des personnes physiques ou morales de droit privé, voire de droit public, d’après
leurs facultés contributives, par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie
déterminée, en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins d’intervention de
la puissance publique ».
A travers cette définition, on peut identifier les caractéristiques essentielles de l’impô t dans sa
conception moderne.

2. Caractéristiques de l’impôt
Plusieurs aspects sont à retenir au titre des caractéristiques :
- la notion de prélèvement ;
- le caractère obligatoire ;
- la capacité contributive ;
- l’absence de contrepartie.
a) Notion de prélèvement : l’impôt est un prélèvement pécuniaire, c’est-à -dire qu’il
est payé en espèces, par opposition aux prélèvements en nature qui ont existé de par le passé.
C’est un prélèvement opéré en général sur le patrimoine des personnes physiques et morales
privées ; mais certaines entreprises publiques peuvent dans certaines conditions être
astreintes au paiement de l’impô t (ex. : Les Sociétés d’Etat).
C’est également un prélèvement définitif ; ce qui le distingue de l’emprunt. On ne rembourse
pas l’impô t.
b) Caractère obligatoire : l’impôt est un acte d’autorité. C’est un acte qui est de la
compétence exclusive de la puissance publique dont l’exécution peut être obtenue au besoin
par la contrainte.
Toutefois, cette notion d’obligation qui caractérise l’impô t doit être précisée et nuancée. En
effet, avant d’être réclamé individuellement à chacun, le consentement à l’impô t doit être donné
par le peuple lui-même à travers ses représentants. Ainsi, c’est le Parlement qui a la
compétence exclusive pour créer, modifier ou supprimer un impô t.

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
c) Capacité contributive : l’impôt est calculé et exigé selon le niveau du revenu du
contribuable. C’est le principe de la répartition des charges publiques en fonction des facultés
contributives de chaque citoyen. Mais il est à remarquer que ce principe n’est pas toujours
observé au sein de tous les impô ts. Ex : cas des impô ts réels (TVA, droits de douane, etc.).
d) Absence de contrepartie : l’impôt ne comporte pas de contrepartie directe,
précise et immédiate. Il n’est pas affecté d’office. Sa contrepartie est générale et s’apprécie
seulement à travers les services publics rendus par l’Etat aux citoyens.
En cela (l’absence de contrepartie), l’impô t se distingue d’autres prélèvements comme la taxe
fiscale, la taxe parafiscale et la redevance.
- la taxe fiscale rémunère en principe un service mais sans aucun lien de
proportionnalité avec le service rendu. Elle est cependant obligatoire et est définie par le
législateur. Ex : taxe touristique, taxe de balayage, etc.
- la taxe parafiscale est prélevée pour le compte d’institutions comme la Chambre de
commerce. Elle est généralement établie par simple décret ou arrêté, sans l’intervention du
législateur.
- la redevance est réclamée en contrepartie d’un service effectivement rendu. Son
montant est généralement à un niveau proportionnel à l'importance du service rendu. Ex :
redevances routières, redevances pour abonnement électrique, etc.
Notons que de nos jours, cette distinction dans l’appellation n’est plus de rigueur car de
véritables impô ts sont appelés « taxes » (ex : la TVA, la TPVI, etc.).
L’expression « droit » est également parfois utilisée pour désigner l’impô t (ex : droit de douane,
droit d’enregistrement, etc.).
Outre ses caractéristiques, la définition ci-avant a l’avantage de laisser entrevoir les fonctions
(l’objet) de l’impô t.

III. Fonctions de l’impôt


Trois (3) types de fonctions sont essentiellement dévolus à l’impô t :
- une fonction financière ;
- une fonction économique ;
- et une fonction sociale.

1. Fonction financière
C’est la fonction la plus classique de l’impô t. L’impô t doit servir à la mobilisation des ressources
financières nécessaires à la couverture des dépenses de l’Etat et des collectivités locales.
Ex : frais de fonctionnement des services publics, salaires des fonctionnaires, frais liés à
l’existence même de l’Etat et à la protection de la nation (Police, Santé, Education, Défense
Nationale, etc.).
Ce rô le classique est de nos jours encore prédominant, surtout pour les pays enclavés et aux
ressources naturelles limitées comme le Burkina Faso.

A titre illustratif, les ressources budgétaires 2017 présentent les grandes lignes suivantes :

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
DESIGNATION Montant Taux
Recettes fiscales 1 315 495 336 000 64,60 %
RESSOURCES ORDINAIRES Recettes non fiscales 119 018 351 000 5,84 %
(RO) Recettes en capital 3 751 313 000 0,18 %
TOTAL R O 1 438 265 000 000 70,63 %
Dons Programmes 336 600 000 000 16,53 %
RESSOURCES
Dons Projets et Legs 261 436 664 000 12,84 %
EXTRAORDINAIRES (RE)
TOTAL R E 598 036 664 000 29,37 %
TOTAL RESSOURCES BUDGETAIRES 2017 2 036 301 664 000 100 %

2. Fonction économique
Cette fonction s’est, tout comme la fonction sociale, développée avec le passage du concept
d’Etat-Gendarme (armée, police, justice et certains travaux d’infrastructures) à celui d’Etat-
Providence, censé assurer l’intérêt général.
L’Etat-Providence doit, entre autres, assurer une fonction de stabilisation ou de régulation qui
sert à lutter contre les déséquilibres économiques (notamment le sous-emploi), déséquilibres
qui ne pourraient être corrigés par le marché seul. Dès lors, le prélèvement fiscal sera utilisé
comme moyen de régulation et de relance économique.
Ex : promotion des investissements à travers des incitations fiscales (exonérations et autres
facilités fiscales) ; subvention des entreprises fournissant des biens et services d’intérêt
général ; orientation de la consommation en surtaxant ou en sous taxant certains produits, etc.

3. Fonction sociale
Cette fonction n’est pas négligeable même si elle n’est pas très perceptible. Ce rô le social de
l’impô t exige d’une part qu’il soit tenu compte de la capacité contributive de chaque citoyen
(notion d’équité) et d’autre part qu’à partir des produits de l’impô t, l’Etat procède à une
redistribution des ressources en direction des couches les plus défavorisées (à travers des
bourses, allocations familiales, aides sociales, etc.).

Comme on peut l’imaginer, il peut y avoir conflit entre la fonction financière et les fonctions
économique et sociale. En effet, l’exonération de certains contribuables ou de certains produits
(pour des raisons économiques et sociales) est de nature à réduire le montant des recettes
fiscales (rendement financier de l’impô t). C’est selon l’orientation politique (au sens large)
prise par les pouvoirs publics que le « dosage » sera fait en conséquence.

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CHAPITRE II : CLASSIFICATIONS DES IMPOTS ET TAXES

On peut classifier les impô ts selon plusieurs critères. Ainsi, on distingue généralement :
- la classification économique,
- la classification administrative,
- les autres classifications.

I. Classification économique
Cette classification est fondée sur la différenciation de la matière imposable, c’est-à -dire
l’élément économique sur lequel la contribution est calculée. Ainsi on distingue :

1. Impôts sur le revenu


Les impô ts sur le revenu touchent le revenu dès sa création (son acquisition). Ex : l’IUTS, l’IS,
l’IRF, l’IBICA, etc.
La principale particularité des impô ts sur le revenu est qu’ils se renouvellent périodiquement
(car le revenu lui-même est dans la plupart des cas renouvelé).
NB : c'est son caractère de renouvellement qui distingue surtout le revenu des autres gains.
Exemples de revenus : le salaire, les loyers d'immeubles, les bénéfices, etc.
Toutefois, la fiscalité va au-delà de cette conception du revenu pour soumettre à l'impô t les
profits de nature occasionnelle, voire "accidentelle". Ex : les gains à la loterie, PMU'B, etc. sont
imposés.

2. Impôts sur la dépense ou sur la consommation


Ils atteignent le revenu au moment de son emploi (son utilisation). Ex : la TVA, les droits de
douanes, etc.
L’impô t sur la dépense est d’application simple et relativement peu visible parce qu’il est
incorporé au prix des biens et services achetés. On dit que c'est un impô t incolore et inodore.

3. Impôts sur le capital


Ils frappent la détention ou la transmission du patrimoine ou d’un élément de ce patrimoine.
Ex : les droits d’inscription foncière, les droits de mutations (droits d’enregistrement).

II. Classification administrative


Elle repose sur une distinction selon l’incidence de l’impô t et le traitement administratif qui lui
est appliqué :

1. Impôts directs
L’impô t direct est supporté à titre définitif par le contribuable directement. Sur le plan
technique, il est permanent et est perçu par voie d’avis d’imposition individuels indiquant les
bases et les sommes dues.
Ex : IUTS, Patente, IRF, etc.
Remarque : la plupart des impô ts sur le revenu sont des impô ts directs.
2. Impôts indirects
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L’impô t indirect peut être souvent répercuté par l’intermédiaire des prix sur d’autres
contribuables (notion de consommateur final). L’impô t indirect est intermittent (c'est à dire
non permanent) car fondé sur des évènements économiques qui relèvent de l’activité et de
l’initiative des contribuables. Il est perçu sans avis d’imposition et est liquidé en général par le
contribuable lui-même.
Ex : TVA, droits d’accise, etc.
Remarque : la plupart des impô ts sur la dépense sont des impô ts indirects.

III. Autres classifications

1. Impôt réel, impôt personnel


L’impô t réel atteint un bien sans tenir compte de la situation personnelle de son détenteur (ex :
la TVA) tandis que l’impô t personnel est censé prendre en considération l’ensemble de la
situation socio-économique, financière du contribuable. (Ex : impô t sur le revenu. Pour le calcul
de l’IUTS par exemple, on prend en compte les charges familiales).

2. Impôt de répartition, impôt de quotité


On parle d’impô t de répartition lorsque la loi fixe à l’avance et en masse globale le rendement
attendu de l’impô t sur tout le territoire, puis le répartit entre les diverses circonscriptions et
enfin sur l’ensemble des contribuables en fonction des éléments imposables.
On parle d’impô t de quotité quand le législateur fixe un tarif déterminé qui s’applique à tous les
contribuables. Le produit de l’impô t de quotité n’est pas connu à l’avance et dépend souvent
des conditions économiques.
NB : Actuellement on a à affaire qu’à des impô ts de quotité.

3. Impôts nationaux, impôts locaux


Cette classification se fonde sur la destination budgétaire du produit de l’impô t. Les impô ts
nationaux (ou impô ts d’Etat) sont des impô ts dont le produit est destiné au budget national
(ex : BIC, BNC, TVA) tandis que les impô ts locaux sont ceux dont le produit alimente les budgets
des collectivités locales (ex : patente, taxe de résidence, taxe foncière des sociétés, etc.).

4. Impôts intérieurs, impôts de porte


Les impô ts intérieurs sont ceux recouvrés dans l’intérieur du territoire (par les services de la
DGI) tandis que les impô ts de porte sont ceux recouvrés à la frontière (par les services des
douanes).

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CHAPITRE III : ELEMENTS DE TECHNIQUE FISCALE

L’application de l’impô t passe par la définition de certaines notions et mécanismes. Ces notions
et mécanismes se rattachent à ce qu’on appelle le champ d’application de l’impô t d’une part, et
au processus de l’impô t d’autre part.

I. Champ d’application de l’impôt


Définir le champ d’application d’un impô t revient à préciser :
- la matière imposable,
- le fait générateur,
- la personne imposable,
- les règles de territorialité.

1. Matière imposable
C’est l’élément économique ou l’ensemble d’éléments économiques qui est à la source de
l’impô t. C’est à partir de cet élément ou de cet ensemble d’éléments économiques que sera
déterminée la base d’imposition au cours des opérations dites d’assiette de l’impô t.
La détermination de la base imposable passe par l’évaluation de la matière imposable.
Plusieurs types d’évaluation peuvent être utilisés :
- l’évaluation réelle qui vise à connaître le montant réel de la base imposable. Elle n’est
possible que s’il existe une comptabilité bien tenue ;
- l’évaluation indiciaire (ou forfaitaire) qui se fonde sur des critères extérieurs à la base.
Ex : évaluation de la valeur locative des immeubles à partir des comparaisons avec des
immeubles voisins et similaires.

2. Fait générateur
Le fait générateur c’est l’évènement, la situation ou l’acte qui donne naissance à la créance
d’impô t sur la personne imposable. C’est lui qui fait naître l’obligation fiscale. Ainsi, le fait
générateur de l’IUTS est la perception de rémunérations salariales. Pour les droits de douane,
c’est le franchissement du cordon douanier, etc.
La notion de fait générateur est à distinguer de celle d’exigibilité. L’exigibilité est le droit que le
Trésor Public peut faire valoir à partir d’un certain moment auprès du contribuable pour
obtenir le paiement de l’impô t. L’exigibilité crée une obligation de paiement à un moment
donné.

3. Personne imposable
C’est celle dont la contribution est requise aux termes de la loi fiscale. Selon la nature des
impô ts, elle est désignée par les termes « contribuable » (cas des impô ts directs) ou
« assujettis » (impô ts et taxes indirects) ou encore « redevable » (impô ts indirects). Mais cette
distinction n’est nullement une exigence.
La personne imposable peut être une personne physique ou une personne morale (société de
capitaux, associations, etc.).

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4. Territorialité
Les règles de territorialité précisent les limites du territoire auquel s’applique la législation
fiscale nationale. Elles précisent également les règles applicables en cas d’opérations mettant
en jeu d’autres pays.

II. Phases d’élaboration de l’impôt

1. Assiette de l’impôt
L’assiette de l’impô t peut être définie comme « ce sur quoi repose l’impô t » ou encore « ce sur
quoi est assis l’impô t ».
Asseoir l’impô t, c’est déterminer quelles sont les matières imposables qui peuvent être
touchées par le prélèvement fiscal, en tenant compte notamment des exonérations et des
exemptions.
C’est aussi et surtout mesurer dans chaque cas, avec le maximum d’exactitude, la valeur de la
matière imposable sur laquelle doit précisément s’appliquer l’impô t. Cette valeur ainsi
déterminée s’appelle la base d’imposition. Sa détermination peut s’effectuer de plusieurs
manières (voir modes d’évaluation décrits plus haut).

2. Liquidation
Une fois la base imposable déterminée, l’on procède à la liquidation de l’impô t.
Liquider un impôt consiste à chiffrer la dette fiscale à réclamer au contribuable. En
pratique, cette opération consiste à appliquer sur la base imposable un tarif défini par la loi. La
liquidation prend en compte certaines notions fondamentales comme les déductions et les
abattements, ainsi que les réductions et les majorations d’impô t. Les déductions et les
abattements sont appliqués sur la base de calcul tandis que les réductions et majorations sont
appliquées à l'impô t qui aurait dû être réclamé.

* les taux: on distingue les taux ad valorem des taux spécifiques :


- les taux ad valorem sont des pourcentages à appliquer à la base exprimée en valeur
monétaire. Ils peuvent être des taux proportionnels ou des taux progressifs (par tranche de
revenu ou par classe).

- les taux spécifiques sont des unités monétaires à appliquer à des unités physiques
(150 F/tête, 1500 F/tonne, 1000F/litre, etc.).

NB : la tendance actuelle est de changer les taux spécifiques en ad valorem.

3. Recouvrement
Il s’agit de l’encaissement effectif du montant de l’impô t dans les caisses du Trésor Public. Le
recouvrement peut se faire de plusieurs manières définies par la loi :
- suivant un avis de recouvrement émanant des services des recettes (patente, taxe de
résidence,…) ;
- selon le mode de la retenue à la source (IUTS, IRF, IRCM, etc.) ;
- ou spontanément par le contribuable lui-même (TVA, TPA, etc.).

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Dans le système de retenue à la source, la personne qui a l'obligation de retenir l'impô t et de le
reverser à l'administration fiscale est appelée redevable légal. La personne qui subit la
retenue et supporte réellement la charge de l'impô t est appelée redevable réel.
Dans tous les cas, quel que soit le mode de recouvrement, le principe est que l’impô t doit être
portable et non quérable, c’est-à -dire que c’est le contribuable qui doit se déplacer vers
l’administration fiscale et s’acquitter de sa propre dette d’impô t.
Mais on remarque dans la pratique, que ceci n’est pas toujours le cas.

III. Quelques caractéristiques du système fiscal burkinabè

1. Définition
Le système fiscal peut être défini comme l’ensemble des impô ts et taxes en vigueur dans un
pays. Il tient compte également des modalités de gestion desdits impô ts.

2. Caractéristiques
a) Un système fiscal essentiellement déclaratif : cela signifie que c’est le contribuable
qui doit indiquer (déclarer) les éléments de sa propre imposition, voire liquider l’impô t et le
payer auprès des services des impô ts. L’administration fiscale intervient a posteriori pour en
contrô ler la sincérité et l’exactitude afin d’effectuer les redressements s’il y a lieu ; d’où
l’expression de « principe de la déclaration contrôlée » utilisée aussi pour caractériser le
système fiscal burkinabè.
b) Un système fiscal d’impôts cédulaires : cela signifie que les impô ts sont établis non
pas sur une situation d’ensemble du contribuable (par exemple, tout son patrimoine, tous ses
revenus) mais sur chaque élément de cette situation. Chaque impô t cédulaire a ses modalités
propres d'imposition et recouvrement.
Par exemple un contribuable qui, au cours d’une période donnée a perçu des salaires, a
encaissé des loyers issus de la location de ses immeubles et en outre s’est vu versé des intérêts
provenant de placements en banque ne sera pas imposé au titre de tous ses revenus à travers
un seul impô t (dans ce cas, on parlerait d’impô t général sur le revenu), mais sera soumis à
l’IUTS pour ses revenus salariaux, à l’IRF pour ses revenus fonciers (loyers) et à l’IRCM pour les
revenus générés par ses créances auprès de sa banque.
c) Un système fiscal dominé par les impôts de consommation (TVA, droits de
douane notamment) : ceci est à l’image même de la structure de l’économie burkinabè marquée
par :
- la faiblesse du tissu industriel : la plupart des commerçants se contentant d’opérer
dans le secteur de l’achat-revente ;
- l’importance du secteur agricole occupant près de 80 % de la population active qui ne
paie pourtant (dans la réalité) aucun impô t sur les revenus agricoles.
d) Un système fiscal en pleine évolution : ceci est pratiquement une exigence dans la
mesure où  :
- d’une part, la fiscalité est en prise directe avec l’environnement économique et social,
lequel environnement est en perpétuelle mutation (développement du secteur minier ;

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émergence de nouvelles activités (ex : e-commerce) ; etc.). Au risque de se trouver dépassé et
donc inefficace, le système fiscal doit s’adapter ;
- d’autre part, le processus d’intégration sous régionale engagé dans le cadre de
l’UEMOA comporte des exigences en matière d’harmonisation des fiscalités des pays membres
(mise en place du tarif extérieur commun, libéralisation du commerce intracommunautaire,
mesures en matière d’exonérations fiscales, etc.).
Le système fiscal burkinabè, à l’instar de ceux des autres pays de l’espace UEMOA, est donc en
restructuration pour être conforme aux prescriptions et recommandations à caractère fiscal
rendues nécessaires par ce processus d’intégration.

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CHAPITRE IV : GESTION FISCALE DE L’ENTREPRISE

La gestion fiscale de l’entreprise implique la connaissance du droit et des mécanismes fiscaux.


En effet, pour mieux remplir les nombreuses obligations mises à la charge de l’entreprise, il
importe de maîtriser les implications fiscales de chaque catégorie d’imposition.

I. Catégories de régimes d’imposition


La classification des entreprises dans les différents régimes ne se fait qu’à partir du chiffre
d’affaires hors taxes réalisé ou prévisionnel.
Les régimes d’imposition ainsi définis sont de trois (03) types : le Réel Normal d’Imposition
(RNI), le Réel Simplifié d’Imposition (RSI) et la Contribution des Micro Entreprises (CME).

 Réel Normal d’Imposition (RNI) : les contribuables dont le chiffre d’affaires hors taxes
est égal ou supérieur à 50 000 000 francs CFA ;

 Réel Simplifié d’Imposition (RSI) : les contribuables dont le chiffre d’affaires hors
taxes est égal ou supérieur à 15 000 000 francs CFA et inférieur à 50 000 000 francs CFA ;

 Contribution des Micro Entreprises (CME) : les contribuables dont le chiffre d’affaires
hors taxes est inférieur à 15 000 000 francs CFA.

Remarques :
- Les personnes exerçant une profession libérale quelle que soit la forme juridique de
l’entreprise (ex : avocats, notaires, architectes, experts comptables, etc.) ne peuvent pas relever
de la CME.
- Les seuils ci-avant cités sont ajustés au prorata du temps d’exploitation pour les
contribuables qui commencent leurs activités en cours d’année.

II. Fiscalité : contrainte maîtrisable par l’entreprise


La fiscalité est un paramètre avec lequel l’entreprise doit vivre.
Elle peut toujours tenter de frauder mais c’est une alternative dangereuse d’autant que
l’administration fiscale bénéficie de nombreuses prérogatives et techniques lui permettant de
découvrir la fraude éventuelle. Or, la découverte de la fraude entraîne des conséquences
désastreuses pour l’entreprise ou l’entrepreneur : amendes fiscales, pénalités ou majorations
d’impô t, dont le doublement des droits dus, la taxation d’office, la fermeture de l’entreprise,
l’emprisonnement des dirigeants, l’interdiction d’exercer le commerce, etc.
La fraude fiscale réduit les moyens financiers de l’Etat et partant de la collectivité nationale
dans son ensemble qui supportera, en définitive, le poids de cette fraude. Elle pénalise les
contribuables et redevables non fraudeurs, notamment, par le développement de la
concurrence déloyale et les pertes d’emploi.
Il faut donc une bonne utilisation de la fiscalité, ce que l’on appelle la gestion fiscale, pour
permettre à l’entreprise, sans sortir de la légalité, d’en minimiser les inconvénients.
La gestion fiscale, qui est une utilisation performante de la loi fiscale au mieux des intérêts
du contribuable ou du redevable, nécessite la maîtrise fiscale à travers la tenue d’une

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bonne comptabilité, la connaissance des règles, des procédures et des mécanismes fiscaux,
enfin l’exercice des choix fiscaux offerts aux entreprises.

1. Tenue d’une bonne comptabilité


L’entreprise doit tenir une bonne comptabilité. La tenue d'une comptabilité fiable est une
obligation découlant de la loi fiscale, du droit commercial et spécialement du droit des sociétés.
De plus, sur le plan pénal existe des sanctions pour la présentation d’un bilan inexact. La
comptabilité applicable aux entreprises doit être conforme au plan comptable en vigueur, c’est-
à -dire au plan comptable SYSCOHADA qui est un cadre harmonisé de la comptabilité en vigueur
dans les pays membres de l’espace OHADA.

2. Connaissance des règles, des procédures et des mécanismes fiscaux


L’entreprise doit connaître les règles, les procédures et les mécanismes fiscaux.
Plus que la théorie, c’est la technique fiscale qu’il faut maîtriser car la fiscalité est une matière
beaucoup plus pratique que théorique.

3. Bon exercice des choix et options offerts aux entreprises


La maîtrise de la fiscalité permet à l’entreprise de mesurer à l’avance les conséquences fiscales
de ses actes et opérations qu’elle pose : augmentation de capital, constitution d’une filiale,
importation de machines ou de matières, acquisition d’immeubles, etc. Elle éclaire les choix ou
options qui sont laissés aux entreprises par la loi fiscale.

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DEUXIEME PARTIE : FISCALITE DES SALAIRES

Les impô ts et taxes applicables aux salaires et à ses accessoires sont l’Impô t Unique sur les
Traitements et Salaires (IUTS) et la Taxe Patronale et d’Apprentissage (TPA).

CHAPITRE I : IMPOT UNIQUE SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (IUTS)


(cf. articles 105 à 119 du CGI)

L’IUTS a été institué en 1970 en remplacement de plusieurs impô ts sur les revenus salariaux.

I. Champ d’application

1. Personnes imposables
L’IUTS est dû par toute personne ayant la qualité juridique de salarié. Cette qualité
s’apprécie par rapport à la nature juridique du lien de subordination qu’établit le contrat de
travail entre un employé et son employeur. Cette subordination s’exprime par des ordres, des
instructions et des sanctions disciplinaires. Peu importe la forme du contrat (écrit ou verbal) et
peu importe la dénomination de la rémunération (salaire, traitement, indemnités, primes, etc.).
Par exemple : les honoraires perçus par un médecin qui travaille à titre indépendant seront
imposés à l’impô t sur les bénéfices non commerciaux. Par contre, si ce médecin exerce ses
activités pour le compte d’un employeur, ses revenus seront soumis à l’IUTS.

2. Revenus imposables (matière imposable)


Aux termes de l’article 105 du Code Général des Impô ts, l’IUTS est applicable à l’ensemble des
traitements publics et privés, indemnités, émoluments et salaires de toute nature perçus au
cours de la même année, y compris les avantages en nature, à l’exception des avantages en
nature supportés par l’Etat, les collectivités territoriales et les établissements publics n’ayant
pas un caractère industriel ou commercial.
De plus, sont également imposables à l’IUTS les primes et gratifications de toute nature servies
aux travailleurs des secteurs public et privé, les rémunérations des gérants de société en nom
collectif, de sociétés en commandite simple, de SARL et de sociétés civiles et les rémunérations
de l'administrateur unique de la SA.
D’une manière générale, entrent dans le champ d’application de l’IUTS, les rémunérations en
espèces et les avantages en nature obtenus.
a) les rémunérations en espèces sont notamment :
- le salaire de base : C’est le salaire catégoriel tel qu’il résulte du contrat de travail,
exclusion faite des indemnités de quelque nature que ce soit.
NB : Dans le secteur public, le salaire de base est constitué par la solde indiciaire.

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Remarque : Toutefois, l’administration fiscale admet que pour le calcul de la limitation fiscale de
la retenue pour pension ou retraite, ainsi que de l’abattement pour frais et charges
professionnels (voir pages suivantes), il soit pris en compte dans le salaire de base :
- la prime dite « d’ancienneté » calculée à partir du salaire de base ;
- le sursalaire lorsqu’il est destiné à compléter le salaire de base ;
- les heures supplémentaires.
(cf. instruction administrative n° 01-2003 / IUTS du 13/02/2003).
- les autres éléments spécifiques considérés comme suppléments ou compléments de
salaire :
 les différentes primes (de bilan, de rendement, etc.) ;
 les différentes indemnités (de logement, de transport, de fonction, de départ à la retraite, de
dépaysement ou d’expatriation, pour préavis de licenciement, de congés payés, etc.) ;
 etc.

b) les avantages en nature visés sont des dépenses prises en charge par
l’employeur au profit de l’employé.
Toutefois, le législateur a limité la liste des avantages en nature imposables comme suit :
- les frais de voyage de congé (titres de transport et toutes dépenses y relatives) ;
- les consommations d’eau, d’électricité et de télécommunications ;
- les impô ts personnels du salarié (taxe de résidence, IUTS, IRCM, etc.) ;
- les dépenses de domesticité (gardiens, jardiniers, cuisiniers, blanchisseurs, etc.) ;
- les dépenses de logement y compris celles relatives aux matériels et aux mobiliers ;
- les dépenses de transport à l’exception du transport en commun (véhicule affecté à
titre individuel, etc.). Mais seuls les véhicules de fonction sont considérés comme des avantages
en nature, pas les véhicules de service.
NB : les avantages en nature ne sont pas imposés s’ils sont servis par l’Etat et ses démembrements
n’ayant pas de caractère industriel ou commercial.

3. Revenus exonérés ou exemptés


Il existe des exonérations totales et des exonérations partielles.

a) Exonérations totales
Les exonérations totales portent sur certains avantages sociaux et revenus particuliers. Il s’agit
notamment :
- des allocations familiales octroyées en raison de la situation familiale de l’employé.
Ces exonérations ne sont accordées que lorsque les allocations sont prévues par un statut ou un
texte réglementaire et ne sont pas exorbitantes ou extravagantes.
(Par exemple, des allocations pour épouse au foyer, ou pour enfants scolarisés ne seront pas
admises en exonération) ;
- des pensions : C’est notamment les pensions de retraite, les pensions d’invalidité, les
pensions alimentaires ;
- de certains revenus particuliers tels que :

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 les traitements attachés aux distinctions honorifiques à caractère civil ou
militaire à l’exclusion des majorations de salaires consécutives aux décorations dans les
différents ordres nationaux ;
 les appointements des agents diplomatiques et consulaires (sous réserve de
réciprocité) ;
 les indemnités ou primes de départ à la retraite ;
 les rémunérations ou frais de missions à condition de ne pas être exagérés ;
 les rémunérations ayant le caractère de dommage intérêt (ex : indemnité de
licenciement au sens strict du terme à l’exception de l’indemnité de préavis de licenciement, de
la prime de panier, etc.).

b) Exonérations partielles
Les exonérations partielles portent sur des revenus pouvant échapper à l’impô t selon des
limites et conditions prévues par la loi.
A cet effet, les indemnités ci-après sont exonérées dans les limites suivantes de :
 20 % du salaire brut sans dépasser 50 000 francs CFA par mois pour l’indemnité de
logement ;
 5 % du salaire brut sans dépasser 30 000 francs CFA par mois pour l’indemnité de
fonction ;
 5 % du salaire brut sans dépasser 20 000 francs CFA par mois pour l’indemnité de
transport ou de déplacement.
En cas de cumul d’indemnités et d’avantages en nature de même objet, la limitation s’applique
au montant total (indemnités et valeur des avantages en nature).
Par salaire brut, il faut comprendre l’ensemble des rémunérations + les avantages en nature
auxquels sont déduits les cotisations pour pensions et retraites (CARFO ou CNSS) dans la limite
autorisée (montant exonéré).
Remarques : Les indemnités de fonction sont seulement les « allocations spéciales destinées à
couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi ».
Exemples d’indemnités de fonction : les indemnités de caisse, les indemnités de sujétion, les
indemnités de représentation, les indemnités de responsabilité, les indemnités de salissure, les
indemnités de risque, etc.

c) Exemptions
Sont exemptés de l’IUTS les frais et charges professionnels fixés forfaitairement à 25% (autres
catégories) ou 20% (catégorie supérieure) du salaire de base y compris la prime d’ancienneté,
le sursalaire et les heures supplémentaires.
Les catégories supérieures s’entendent des catégories « P », « A », « B », des classes 6, 1, 2 du
secteur public et des grilles catégorielles équivalentes dans le secteur privé. La catégorie B
correspond au niveau BAC + 2 ans de formation.

4. Territorialité
Sont redevables de l’IUTS :

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- tous les salariés travaillant au Burkina Faso, bénéficiaires de revenus imposables quel
que soit leur statut ou leur nationalité (N.B : c’est le critère du lieu d’exercice de la profession) ;
- tous les salariés domiciliés ou ayant leur résidence habituelle au Burkina Faso alors
même que l’activité rémunérée s’exerce hors du Burkina Faso ou que l’employeur est domicilié
ou établi hors du Burkina Faso (N.B : c’est le critère du lieu de résidence).

5. Fait générateur
Le fait générateur est constitué par la mise à disposition des rémunérations (paiement direct,
virement bancaire, etc.).
Toutefois, l’Administration admet que les indemnités de caisse qui sont conservées par
l’employeur ne soient imposées que lorsque le caissier les perçoit ou lorsqu’elles sont utilisées
pour rembourser des pertes ou des détournements.

II. Base imposable


La base d’imposition à l’IUTS comprend le montant total des traitements, salaires, pécules,
indemnités, émoluments, primes, gratifications et leurs suppléments ainsi que tout autre
avantage en argent ou en nature accordés aux intéressés, sous réserve des exonérations citées
ci-dessus.
Donc, revenu imposable = total des rémunérations (en argent et en nature) – total des
exonérations et exemptions.
Dans la pratique, la détermination de la base imposable à l’IUTS passe par les opérations
successives ci-après :
1°) détermination de la rémunération brute imposable (ou rémunération totale),
2°) calcul du montant exonéré au titre de la retenue pour pension ou retraite,
3°) détermination du salaire brut,
4°) contrô le des indemnités et avantages en nature en vue de déterminer les quotes-
parts exonérées,
5°) calcul de l’exemption (abattement pour frais et charges professionnels),
6°) détermination du salaire net imposable (ou revenu net imposable),
7°) détermination de la base imposable.

1. Rémunération brute imposable


Elle correspond au total formé par les rémunérations de toute nature perçue en argent et la
valeur des avantages en nature accordés.
Toutefois, ne pas tenir compte des revenus totalement exonérés.
Les avantages en nature seront estimés d’après le montant réel des dépenses effectivement
supportées par l’employeur.
Ainsi, par exemple, en matière de domesticité, le montant y afférent est égal au salaire brut
alloué, plus la TPA (3% du salaire), plus les cotisations sociales patronales (16% du salaire).
Lorsque l’avantage en nature consiste en la mise à disposition du salarié d’un élément de l’actif
immobilisé de l’entreprise (immeuble, mobilier, véhicule, mobylette, etc.), le montant mensuel

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à retenir est une valeur forfaitaire égale à 1/240 ème de la valeur brute d’inscription du bien à
l’actif du bilan (l’article 110 du CGI dit 1/12ème x 5%).
S’il y a rémunération se rapportant à une année ou plus (gratifications de fin d’année, prime de
bilan (appelées parfois « 13ème mois »), congés payés, indemnités de départ à la retraite,
indemnités de préavis de licenciement, etc.), le montant y afférent peut être :
- soit reparti sur la période qu’elles concernent ;
- soit imposé séparément comme s’il s’agit d’une rémunération mensuelle.

2. Retenue pour pension ou retraite


Pour les salariés du secteur public (cotisant à la CARFO), la retenue pour pension ou retraite est
de 8% du salaire de base.
Pour les salariés du secteur privé (cotisant à la CNSS), la retenue est de 5,5% des
rémunérations totales versées (A). Toutefois, le montant à exonérer ne doit pas excéder les
limites ci-après :
- limite imposée par la CNSS : 33 000 F (B) (soit 5,5% x 600 000) ;
- limite imposée par le fisc : 8% du salaire de base (C).
Concrètement, le montant exonéré sera le plus petit montant entre A, B et C.

Rappel : ici, pour le contrô le de la limite fiscale, on ajoute au salaire de base proprement dit, la
prime d’ancienneté, le sursalaire et les heures supplémentaires s’il en existe.

3. Salaire brut imposable


Salaire brut = rémunération brute imposable – montant exonéré au titre de la retenue
pour pension ou retraite.

4. Contrôle des indemnités et avantages en nature


On rappelle que seuls les indemnités et avantages en nature liés au transport, à la fonction
et au logement sont concernés par ce contrôle.
On rappelle également qu’en cas de cumul d’indemnités et d’avantages en nature de même
objet, la limitation s’applique au montant total servi (indemnités plus valeur des avantages en
nature).

5. Exemption ou Abattement forfaitaire pour frais et charges professionnels


Montant = 20% ou 25% x Salaire de base

Rappel : ici, on ajoute au salaire de base proprement dit, la prime d’ancienneté, le sursalaire et
les heures supplémentaires s’il en existe.

6. Salaire net imposable


Salaire net imposable = Rémunération brute imposable - total des exonérations et
exemptions.

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Total des exonérations et exemptions= montant exonéré de la retenue pour pension ou retraite +
total des quotes-parts exonérées des indemnités soumises à contrôle + abattement forfaitaire pour
frais et charges professionnels.

7. Base d’imposition (ou base imposable)


Base imposable = Salaire net imposable arrondi aux 100 F inférieurs.

III. Liquidation
Pour le calcul de l’impô t, il est fait application au montant de la base imposable du barème
progressif par tranche de revenu ci-après :

0 à 30 000 0%
30 100 à 50 000 12,1 %
50 100 à 80 000 13,9 %
80 100 à 120 000 15,7 %
120 100 à 170 000 18,4 %
170 100 à 250 000 21,7 %
250 100 et au dessus 25 %

Pour tenir compte des charges de famille il est accordé une réduction d’impô t dans les limites
de 4 charges maximum (soit 3 enfants et un conjoint non salarié).
Ainsi, on a :
1 charge 8%
2 charges 10 %
3 charges 12 %
4 charges 14 %
Sont considérés comme charges de famille à condition de ne pas avoir de revenus distincts :
- les enfants mineurs (moins de 18 ans), infirmes ou ceux â gés de moins de 25 ans
lorsqu’ils poursuivent leurs études ;
- les orphelins recueillis par le salarié dans son foyer et entretenus par lui ;
- le conjoint non salarié.
L’épouse ou les épouses salariés sont imposées séparément et bénéficient des charges de
famille au titre de leurs propres enfants et ceux recueillis par elles lorsque ces charges ne sont
pas retenues pour le calcul de l’IUTS de l’époux.

IV. Régularisation

Aux termes des dispositions de l’article 119, les traitements, salaires, indemnités et
émoluments de même source ou de sources différentes, dont le contribuable ou le salarié a
disposé pendant une année déterminée, sont totalisés à l'expiration de ladite année. Deux (02)
situations susceptibles d’entraîner une régularisation peuvent se présenter :

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- si le montant de l'IUTS supporté par le contribuable est supérieur au montant
effectivement dû , celui-ci peut obtenir, par voie de réclamation adressée au Directeur Général
des Impô ts avant le 1er mai de l'année suivante, la restitution des droits qu'il a supportés en
trop ;

- si le montant de l'IUTS supporté par le contribuable est inférieur au montant


effectivement dû , les droits ou compléments de droits exigibles sont perçus au moyen des avis
d'imposition qui peuvent être établis et mis en recouvrement dans les conditions et délais de
reprise reconnus à l’administration.

V. Obligations et sanctions

1. Obligations
Tout employeur a l’obligation de :

1°) Tenir un livre (ou registre) de paye (où les sommes payées seront enregistrées) ;
2°) d’opérer mensuellement la retenue de l’IUTS et de procéder au reversement dans les
caisses de l’Etat au plus tard le 10 du mois suivant.
Cependant, lorsque le montant précompté sur tout le personnel n’excède pas 5 000 F par mois,
les versements peuvent n’être effectués que semestriellement au plus tard le 10 juillet et au
plus tard le 10 janvier pour le semestre écoulé.
Chaque versement doit être accompagné d’un état d’IUTS-TPA fourni par l’administration.
3°) Joindre à leur déclaration de résultat un état des sommes versées à titre de traitements,
salaires, rétributions, etc.

2. Sanctions
Le défaut de retenue ou l’insuffisance de retenue est passible d’une amende fiscale égale à 50%
des retenues non effectuées, majorée de 1% par mois ou fraction de mois de retard.
Le retard de versement est sanctionné d’une amende égale à 25 % pour chaque mois écoulé des
sommes dont le versement a été différé lorsque le retard n’excède pas 60 jours et à 100 % au-delà
de 60 jours majoré de 1% par mois ou fraction de mois de retard.
S’il n’a été opéré aucun reversement (retenue sans reversement), l’amende est portée à 200 %.
L’absence de l’état des salaires dans la déclaration de résultat en fin d’exercice entraîne le rejet de
ces charges salariales pour le calcul de l’impô t sur les bénéfices (IS, BIC ou BNC).

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CHAPITRE II : TAXE PATRONALE ET D’APPRENTISSAGE (TPA)

I. Champ d’application

1. Personnes et activités imposables


La Taxe Patronale et d’Apprentissage (TPA) est à la charge des personnes physiques ou
morales de toute nature qui paient des traitements, indemnités, émoluments et salaires ou
accordent des avantages en nature tels que visés en matière d'IUTS.
Donc, Personnes imposables = tous les employeurs.

2. Exonérations
Sont exonérées de la totalité de la TPA :
- l’Etat, les collectivités locales, les établissements publics n’ayant pas un caractère
industriel et commercial ;
- la SONAPOST ;
- les entreprises privées d'enseignement (primaire, secondaire, supérieur) et de soins
de santé ;
- les missions diplomatiques, les organisations internationales et interafricaines ;
- les associations ou organismes à but non lucratif, sous réserve du respect strict de
leur objet ;
- les caisses de crédit agricole mutuel fonctionnant conformément aux dispositions
légales qui les régissent ;
- les institutions mutualistes et les coopératives d’épargnes et de crédit ;
- l’institut d’émission de la monnaie (BCEAO).

3. Base d’imposition
La base d’imposition à la TPA est constituée par la totalité des rémunérations payées en argent
à titre de traitement, salaires, indemnités, émoluments augmentés des frais de voyage de congé
du personnel ainsi que de la valeur des avantages en nature estimés comme en matière d’IUTS
(consommation d’eau, d’électricité, les frais de domesticité, de logement, de transport, les
impô ts personnels, …).

Les adhérents des centres de gestion agréés bénéficient d’un abattement de 20% sur les
sommes et avantages alloués à leurs salariés.

4. Taux
Le taux applicable à la base imposable est de 3 %.

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II. Obligations et sanctions

1. Obligations
Tout employeur est tenu, aux termes de l’article 230 du Code Général des Impô ts, de déclarer la
TPA dans les 10 premiers jours de chaque mois et d’effectuer les paiements dans le même délai
pour les rémunérations du mois précédent (mêmes délais que l’IUTS).
Toutefois, lorsque le montant de la contribution mensuelle n’excède pas 5 000 F, le versement
ne peut être effectué semestriellement (au plus tard le 10 juillet pour le 1 er semestre et le 10
janvier pour le 2ème semestre). Si pour un mois donné le montant vient à excéder 5 000 F, toutes
les sommes dues depuis le début du trimestre en cours doivent être versées dans les dix
premiers jours du mois suivant.
En outre, il est fait obligation aux redevables de la TPA de produire au service des impô ts un
état annuel récapitulatif indiquant les bases et le montant des versements effectués au cours de
l’année précédente. Cet état doit être remis au plus tard le 30 avril de chaque année.
N.B : la TPA est une taxe professionnelle acceptée en déduction des charges pour le calcul de
l’impôt sur les BIC.
En cas de cession ou cessation d’activité en cours d’exercice, les taxes dues doivent être
immédiatement versées et l’état récapitulatif de versement doit être produit dans le délai de 10
jours.
En cas de décès de l’employeur, l’impô t doit être versé dans les trente (30) jour suivant celui du
décès. L’état récapitulatif doit être souscrit par les héritiers dans les six mois pour compter de
la date de décès sans excéder le 30 avril de l’année suivant le décès.

2. Sanctions
- Le contribuable qui n’a pas déposé sa déclaration dans les délais prescrits est passible
d’une pénalité égale à 25% du montant des droits dus.
- Le défaut ou l’insuffisance de déclaration entraîne pour le contribuable une pénalité
de 50% des droits éludés.
- Le redevable qui n’a pas produit l’état récapitulatif visé ci-dessus est passible d’une
amende forfaitaire de 50 000 F CFA.

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TROISIEME PARTIE : FISCALITE IMMOBILIERE

CHAPITRE : IMPOT SUR LES REVENUS FONCIERS (IRF)

I. Champ d’application
Il est institué au profit du budget de l’Etat un Impô t sur les Revenus Fonciers (IRF) applicable
aux revenus de la location des immeubles bâ tis ou non bâ tis quel que soit leur usage ainsi que
les revenus accessoires et les gains issus de la sous-location desdits immeubles et de baux à
construction.

A. Personnes et revenus imposables


L’impô t est dû par les personnes bénéficiaires des revenus fonciers.
L’IRF s’applique :
- aux produits de la location des propriétés bâ ties (maisons, usines y compris leurs
outillages fixés à perpétuelle demeure, magasins, bureaux, toutes installations
commerciales et industrielles assimilables à des constructions,…) y compris les
revenus accessoires ;
- aux produits de la location des propriétés non bâ ties (terrains y compris ceux
occupés par les carrières, les mines, les étangs, etc.) y compris les revenus
accessoires ;
- aux produits de la sous-location d’immeubles bâ tis ou non bâ tis et des baux à
construction ;
- aux produits de la location des droits d’affichage, de la location des droits
d’exploitation des carrières, de mines, etc.

B. Exonérations
Sont exonérés de l’IRF :
- les loyers des immeubles appartenant à des personnes morales soumises à l’Impô t sur
les Sociétés (IS) ;
- les loyers de toute nature des immeubles appartenant à l’Etat et aux collectivités
territoriales ;
- les loyers des chambres d’hô tels et des établissements assimilés (qui sont soumis à
l’impô t sur les bénéfices) ;
- les loyers dont le cumul mensuel par bailleur n’excède pas 20 000 F CFA ;
- les personnes retraitées des secteurs public et privé et les conjoints survivants de
retraités, dans la limite d’un seul immeuble et dans la limite d’un loyer mensuel n’excédant pas
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500 000 F CFA, et sous réserve que l’immeuble ait été construit ou acquis pendant la période
d’activité. Le choix de l’immeuble ou de la partie d’immeuble objet du bail exonéré est définitif.
Pour bénéficier de cette mesure les intéressés doivent adresser au Directeur Général des
Impô ts une demande comprenant les documents justificatifs de leur statut et de la période
d’acquisition de l’immeuble ;
- les entreprises publiques ou privées ayant pour principal objet la promotion de
l’habitat social (l’exonération dans ce cas est accordée par décret pris en Conseil des Ministres
sur proposition du Ministre chargé des finances et après avis du Ministre chargé de l’habitat).

C. Territorialité
Sauf dispositions expresses contraires, l’impô t sur les revenus fonciers s’applique :
- aux revenus des immeubles situés au Burkina Faso ;
- aux revenus des immeubles situés à l’étranger lorsque le bailleur réside au Burkina
Faso ou y exerce ses activités.

II. Fait générateur et exigibilité


Le fait générateur est constitué par la mise de l’immeuble à la disposition du preneur, mais
l’impô t n’est exigible que sur les loyers dus au titre du mois écoulé.
Toutefois, lorsque l’échéance des loyers telle que stipulée au contrat est supérieure à un (01)
mois sans excéder trois (03) mois, l’impô t est exigible à l’expiration de l’échéance
conventionnelle.
Lorsque celle-ci est supérieure à trois (03) mois, la périodicité de paiement de l’impô t est
fractionnée en autant de périodes de trois (03) mois que comporte l’échéance conventionnelle.
En cas de paiement d’avance, l’impô t est immédiatement exigible.

III. Base imposable


La base imposable est constituée par la différence entre le loyer brut hors taxes acquis par le
bailleur au cours d’un mois et au titre de chaque location et l’abattement forfaitaire de 50%
pour frais et charges.
BI = Loyer brut HT – 50% x Loyer brut HT

A. Loyer brut
Il s’agit des produits de toute nature provenant de la location et de la sous-location
d’immeubles, notamment :
- les loyers ;
- les dépenses incombant normalement au bailleur et mises contractuellement à la
charge du locataire (grosses réparations, prime d’assurance incendie, etc.) ;
- les suppléments de loyers et autres revenus exceptionnels ;

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- les sommes reçues des locataires à titre de dépô t de garantie, dès lors qu’elles sont
utilisées par le bailleur pour couvrir des loyers ;
- la valeur mensuelle de l’amortissement des investissements réalisés par le preneur
calculé selon la durée du contrat, majorée des indemnités, avantages ou prestations de toute
nature servis au bailleur en exécution du bail à construction ;
- les droits d’affichage et tous autres revenus accessoires.

B. Abattement forfaitaire pour frais et charges


Il est fixé à 50% des loyers bruts. Il est obligatoire et le bailleur ne peut pas opter pour la
déduction des frais réels.

IV. Liquidation de l’impôt


Le montant de l’impô t est obtenu par application des taux progressifs par tranches ci-après au
revenu net imposable :
0 à 100 000  18 %
Au-dessus de 100 000  25 %

NB : En cas de paiement d’avance, le montant de l’impô t correspondant à l’avance perçue au


titre d’un mois donné est obtenu en appliquant à l’impô t dû au titre des revenus se rapportant à
ce mois le rapport avance perçue/loyer brut

L’impô t payé au titre de l’avance constitue un acompte déductible de l’impô t dû sur les revenus
du mois faisant l’objet de l’avance.

Exemple : Soit un loyer mensuel de 300 000 F. Le locataire paie, le 25 novembre 2017, la
somme de 500 000 F ; soit 300 000 F pour le loyer de novembre et 200 000 F d’avance pour le
loyer de décembre.

Ainsi, on aura :
 Détermination de l’IRF dû au titre du loyer de novembre :

- Loyer brut = 300 000 ;


- Abattement = 50 % x 300 000 = 150 000
- Revenu net imposable = 300 000 – 150 000 = 150 000
- Base imposable = 150 000
- IRF mensuel dû = (100 000 x 18 %) + (50 000 x 25 %) = 30 500
 Détermination de l’IRF dû au titre de l’avance de décembre
IRF/avance = IRF sur loyer de novembre x avance pour décembre/loyer brut de novembre
= 30 500 x 200 000/300 000 = 20 333

 Détermination de l’IRF total dû en novembre


IRF à payer en novembre = 30 500 + 20 333 = 50 833

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
Remarque : les 20 833 F constituent un acompte de l’IRF à payer en décembre 2017.
Ainsi, si par exemple l’IRF en décembre est 30 500 F, il lui sera réclamé seulement
10 167 F soit 30 500 – 20 333.

V. Obligations et sanctions

A. Obligations
Toute personne bénéficiaire de revenus imposables est tenue d’en effectuer la déclaration
auprès du service des impô ts territorialement compétent (généralement le lieu de situation
géographique de l’immeuble), au plus tard le 10 du mois suivant celui au titre duquel le loyer
est échu, à l’aide d’un imprimé fourni par l’Administration.
L’impô t correspondant doit être acquitté dans le même délai auprès du même service.
Pour les revenus des immeubles situés à l’étranger, la déclaration doit être faite au service des
impô ts du lieu de résidence du bailleur.
Lorsque le montant de l’impô t dû mensuellement n’excède pas deux mille cinq cents (2 500) F
CFA, la déclaration et le paiement doivent être effectués dans les dix (10) premiers jours des
mois d’avril, juillet, octobre et janvier pour le trimestre écoulé. Si pour un mois déterminé le
montant de l’impô t vient à excéder 2 500 F CFA, toutes les sommes dues depuis le début du
trimestre en cours doivent être versées dans les dix premiers jours du mois suivant.
En cas de résiliation avant terme du contrat de bail, le bailleur doit en effectuer la notification
au service des impô ts dans les dix (10) jours de la rupture du contrat. A défaut, l’impô t est dû
sur la totalité du revenu correspondant à l’échéance conventionnelle.

B. Sanctions
Le non respect des obligations prévues ci-dessus entraîne à l’encontre des bailleurs concernés :
- une pénalité égale à 25 % des droits dus en cas de déclaration tardive ; en cas de
taxation d’office, cette pénalité est doublée (soit 50 %);
- une pénalité égale à 50 % des droits compromis en cas d’omission ou d’insuffisance des
bases déclarées ;
- une pénalité égale à 10 % des droits dus majorée de 1% par mois ou fraction de mois
de retard pour ce qui concerne le paiement.

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
Retenue à la source IRF

Aux termes des dispositions des articles 205 et suivants du Code Général des Impô ts,
l'obligation de retenue à la source est applicable aux loyers des immeubles bâ tis et non bâ tis
pris à bail par :
- toute personne physique ou morale relevant du régime du réel d'imposition (RSI et
RNI) ;
- l'Etat, les collectivités publiques, les établissements publics ;
- les associations, fondations, ONG, projets et programmes ;
- les représentations diplomatiques et consulaires ainsi que les organismes
internationaux et assimilés.

Le défaut de retenue ou l’insuffisance de retenue est passible d’une pénalité de 25% des retenues
non effectuées.

Remarque : Tout bailleur d'immeuble soumis à la retenue à la source sur les loyers est tenu de
souscrire au plus tard le 15 février et le 15 aoû t de chaque année auprès du service des impô ts
du lieu de situation de l'immeuble loué, sur un formulaire conforme au modèle de
l'administration fiscale, une déclaration indiquant le montant des loyers perçus et l'impô t sur
les revenus fonciers acquitté sur lesdits loyers. Tout bailleur qui n’a pas fait cette déclaration
est passible d’une amende égale au montant d’un (01) mois de loyer de l’immeuble. En cas de
retard de déclaration, l’amende est de 25% du montant des loyers.

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QUATRIEME PARTIE : DROIT D’EXERCICE DE LA PROFESSION

CHAPITRE : CONTRIBUTION DES PATENTES

I. Champ d’application

A. Personnes et activités imposables – Lieu d’imposition

1. Personnes imposables
Sont assujetties à la contribution des patentes, toutes personnes physiques ou morales
exerçant au Burkina Faso une activité professionnelle non salariée.

2. Activités imposables
Pour être imposables, l’activité doit répondre à quatre (04) conditions essentielles :
- être exercée à titre professionnel dans un but lucratif et ne pas se limiter à la gestion
du patrimoine privé (exemple : la location d’immeubles n’est pas imposable à la patente) ;
- être exercée à titre habituel, de manière répétitive, même non permanente ; ainsi,
par exemple, les activités exercées de façon saisonnière mais habituelle (UCOBAM, SOFITEX,
etc.) sont imposables à la patente ;
- être exercée à titre non salarié pour son propre compte ;
- être exercée au Burkina Faso.

3. Lieu d’imposition
La patente est un impôt local. Elle est donc perçue au profit des collectivités territoriales où
sont implantées les entreprises.
Par conséquent, il sera réclamé au contribuable une patente pour chaque localité dans laquelle
il dispose d’un établissement (voir définition d’établissement ci-après) et/ou de locaux servant
à l’exercice de sa profession.

B. Exonérations
Sont exonérées de la contribution des patentes :
- l’Etat, les Collectivités Territoriales (communes, régions) et leurs démembrements
sauf les établissements et organismes à caractère industriel ou commercial ;
- les cultivateurs et éleveurs vivant d’une activité de subsistance ;
- les artistes amateurs et les troupes artistiques non professionnelles ;
- les établissements privés d’enseignement ;

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- les établissements publics ou privés et associations à caractère humanitaire
reconnus d’utilité publiques (ex : Croix Rouge) ;
- la BCEAO ;
- les coopératives agricoles ou d’éleveurs et les groupements villageois ;
- les cercles et associations à but non lucratif sous réserve qu’ils ne vendent qu’à leurs
adhérents, conformément à leurs statuts ;
- la SONAPOST ;
- les contribuables qui relèvent du régime de la Contribution des Micro Entreprises
(CME).

II. Modalités de détermination de la patente


La contribution des patentes se compose d’un droit fixe et d’un droit proportionnel (art.
237 du CGI) : Patente = Droit Fixe + Droit Proportionnel.
Depuis le 1er janvier 2013, elle fait l’objet d’un acompte provisionnel.
La contribution des patentes est annuelle. Cependant, la règle du prorata temporis peut
s’appliquer dans tous les cas où le patentable entreprend ou cesse son activité en cours
d’année.
En cas de cessation pour cause de décès, de liquidation judiciaire, d’expropriation ou
d’expulsion, etc. le patentable ne pourra bénéficier de cette disposition que s’il adresse au
service des impô ts une demande de dégrèvement dans les trente (30) jours qui suivent cette
cessation.

A. Droit fixe
Le patentable est soumis à un seul droit fixe pour l’ensemble des établissements dont il dispose
dans la même collectivité territoriale. Les transporteurs seront en outre soumis à un droit fixe
par véhicule en sus de celui dû pour le reste de leurs activités.
Par établissement, on entend « centre d’affaires où s’effectuent les actes essentiels de la
profession ». Ces actes essentiels pouvant être constitués par les opérations de ventes, de
production, de tenue de comptabilité, etc.
Ainsi défini, on admet que ne constitue pas un établissement, une entreprise de vente où le
public ne peut venir choisir et acheter des marchandises (ex : magasin de stockage, entrepô t,
vitrine dans laquelle une société expose des objets de son commerce pour ne faire que la
publicité, etc.).
A l’inverse, une entreprise industrielle de fabrication est considérée comme un établissement ;
de même qu’un chantier ou une usine où s’opère la transformation des produits.
Par ailleurs, un centre d’affaires n’a pas besoin d’être ouvert au public en permanence pour être
considéré comme un établissement ; il suffit d’une certaine régularité, d’une certaine
périodicité dans la mise à disposition de la clientèle (par exemple, les boutiques ouvertes
seulement chaque jour de marché sont considérées comme des établissements au sens des
dispositions régissant la patente).

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Singapinda GUISSOU, Inspecteur des Impôts
B. Droit proportionnel

1. Cas général
Le droit proportionnel est établi sur l’ensemble des valeurs locatives des bureaux, magasins,
boutiques, usines, ateliers, hangars, remises, chantiers, terrains de dépô ts et autres locaux et
emplacements servant à l’exercice de la profession. Il est dû même lorsque les locaux sont
concédés à titre gratuit.
La valeur locative est déterminée soit au moyen de baux authentiques ou sous seing privés
passés dans des conditions normales, soit par comparaison avec des locaux dont le loyer aurait
été régulièrement constaté ou serait notoirement connu et à défaut de ces bases par voie
d’appréciation directe.

2. Cas des entreprises industrielles et des usines


Le droit proportionnel pour les usines et établissements industriels est calculé sur la valeur
locative de ces établissements pris dans leur ensemble et munis de leurs moyens matériels de
production.
De façon pratique, l’Administration fiscale procède comme suit : détermination de la valeur
vénale des bâ timents et du matériel de production suivie de la détermination de la valeur
locative par application d’un taux d’intérêt.

a) Détermination de la valeur vénale


La valeur vénale des bâ timents et matériels de production peut être faite à partir des valeurs
figurant au bilan, ou à partir de celles souscrites dans les polices d’assurances, ou encore à
partir du prix de revient établi sur la base des factures ou des marchés. C’est cette dernière
méthode qui est la plus couramment utilisée par l’Administration fiscale. Elle consiste à
appliquer à ce prix de revient un taux d’abattement de 50% pour obtenir la valeur vénale ou
valeur réelle des établissements industriels.

b) Détermination de la valeur locative


Elle est obtenue en appliquant à la valeur vénale les taux d’intérêt suivants :
- 5% pour les immeubles (terrains et bâ timents) ;
- 8% pour le matériel de production (installation, outillage, etc.).

III. Liquidation

A. Droit fixe
La liquidation du droit fixe se fait sur la base du chiffre d’affaires hors taxes réalisé au
cours du dernier exercice précédant celui au titre duquel l’imposition est due. Par
exemple, pour la patente de l’année 2018, c’est le CA HT de l’exercice 2017.
Pour les entreprises nouvelles, le droit fixe est déterminé d’après le chiffre d’affaires hors taxes
prévisionnel.

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Les droits sont calculés conformément à des tableaux établis par catégorie (Cf. Tableaux A – B
– C).

B. Droit proportionnel
Le taux du droit proportionnel est fixé à 8 %. Toutefois, en aucun cas, son montant ne
pourra être inférieur au cinquième (1/5ème) du droit fixe.
La liquidation du droit proportionnel est établie sur la base de la valeur locative des locaux
professionnels à la disposition de l’entreprise au cours du dernier exercice précédent celui
au titre duquel l’imposition est due.

IV. Paiement de l’acompte provisionnel


Tous les contribuables ayant été imposés à la contribution des patentes sont tenus de verser un
acompte provisionnel égal au quart de l’impôt de l’année précédente.
La date de règlement de l’acompte provisionnel est fixée au plus tard le 28 février de l’année au
titre de laquelle la patente est due.
Dès l’émission de l’impô t de l’année en cours et quelle qu’en soit la date, le solde restant dû est
exigible dans le délai légal de deux mois après la date de mise en recouvrement de l’impô t.
Le non paiement de l’acompte dans les quinze jours suivant la date d’exigibilité entraîne une
majoration de 10%.
Pour les entreprises nouvelles, l’acompte n’est pas dû pour la première année d’exercice. Il en
est de même pour les entreprises nouvellement soumises à la contribution des patentes.
Cependant, le contribuable qui estimera ne pas être imposable au titre d’une année ou être
redevable d’une somme inférieure à l’acompte peut demander à son service des impô ts de
rattachement un sursis au paiement dudit acompte.
Ce sursis est accordé au vu d’une requête motivée que le redevable devra produire auprès du
service des impô ts de rattachement au moins trente (30) jours avant la date prévue pour le
versement.

V. Dispositions spéciales à certaines catégories de contribuables

A. Patente sur marchés publics


Elle est due par les personnes physiques ou morales non établies au Burkina Faso c’est-à -dire
n’ayant pas d’établissement au Burkina Faso. Elle est calculée sur la base du montant des
marchés ou adjudications approuvés.
Le taux applicable est de 2 %.
Elle doit être acquittée avant la formalité de l’enregistrement du marché.

B. Patente des artisans handicapés physiques


Les éléments qui caractérisent la profession d’artisan sont les suivants :
- l’artisan travaille pour son propre compte, à ses risques et périls ;

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- l’artisan exerce une industrie manuelle ;
- l’artisan prend personnellement part à l’exécution du travail et ne doit pas utiliser
d’autre main d’œuvre que celle prévue par la loi (femmes, père et mère, enfants et petits-
enfants, un (01) compagnon, un apprenti â gé de moins de 18 ans).
Les artisans qui souffrent d’un handicap physique bénéficient d’un abattement (réduction) sur
leur patente, proportionnellement au degré d’invalidité. Ce taux d’invalidité est constaté par les
autorités compétentes.
Le montant de la patente exigible est donc inversement proportionnel au degré d’invalidité.
Exemple : Pour un artisan handicapé physique au taux de 60%, sa patente subira un
abattement de 60%. Ainsi, la patente à payer sera de 40% de celle calculée.

C. Patente des transporteurs (Tableau D)


La patente des transporteurs (pour les véhicules exclusivement) comprend un droit fixe
composé de 2 éléments à savoir :
- une « taxe déterminée » de 6 000 F CFA par véhicule ;
- une « taxe variable » de :
 500 F CFA par place (celle du chauffeur non comprise) pour les transports de
personnes ;
 1 500 F CFA par tonne utile pour les transports de marchandises.
Ainsi, Droit Fixe (transporteurs) = Taxe Déterminée + Taxe Variable
Pour les transports mixtes, il sera retenu la taxe variable la plus élevée.
NB : - Les loueurs de véhicules sont considérés comme des commerçants et relèvent par
conséquent du tableau A.
- Ne pas oublier que même pour les transporteurs, le droit proportionnel reste
déterminé sur la base de la valeur locative des locaux professionnels (cf. II. B.et III. B. ci-
dessus).

VI. Obligations et sanctions

A. Obligations
Tout contribuable qui dispose de plusieurs établissements dans lesquels il exerce son activité
est tenu d’effectuer une déclaration indiquant pour chacun des établissements le montant du
CA réalisé et la valeur locative des locaux professionnels.
Toute modification apportée à l’activité devra faire l’objet d’une déclaration dans les mêmes
conditions.
En cas de multitude d’établissements une déclaration comportant les mêmes informations doit
être faite pour chaque établissement et une déclaration récapitulative doit ensuite être fournie
pour l’ensemble des établissements au service des impô ts du principal établissement.

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Tout contribuable soumis au régime du bénéfice réel doit déposer, avant le 30 avril de l’année
suivante, au service des impô ts dont dépend l’établissement, une déclaration indiquant les
bases de la patente.

B. Sanctions
Le défaut de déclaration des bases d’imposition à la patente est sanctionné par une pénalité de
100% du montant des droits dus.
En cas de déclaration tardive, la pénalité est égale à 50 % des droits.
Les omissions ou inexactitudes dans les renseignements produits entraînent une pénalité égale
à 200 % des droits éludés.

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TABLEAUX POUR LA DETERMINATION DU DROIT FIXE

Tableau A : Cas général

CHIFFRE D'AFFAIRES HT DROIT FIXE

Inférieur ou égal à 5 millions 10 000


Supérieur à 5 millions et inférieur ou égal à 7 millions 15 000
Supérieur à 7 millions et inférieur ou égal à 10 millions 25 000
Supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 15 millions 40 000
Supérieur à 15 millions et inférieur ou égal à 20 millions 60 000
Supérieur à 20 millions et inférieur ou égal à 30 millions 85 000
Supérieur à 30 millions et inférieur ou égal à 50 millions 125 000
Supérieur à 50 millions et inférieur ou égal à 75 millions 175 000
Supérieur à 75 millions et inférieur ou égal à 100 millions 250 000
Supérieur à 100 millions et inférieur ou égal à 150 millions 325 000
Supérieur à 150 millions et inférieur ou égal à 200 millions 400 000
Au-dessus de 200 millions, ajouter 100 000 francs par 100 millions ou
fraction de 100 millions

Tableau B : Professions libérales quelle que soit la forme juridique de l'entreprise

CHIFFRE D'AFFAIRES HT DROIT FIXE

Inférieur ou égal à 1 million 25 000


Supérieur à 1 million et inférieur ou égal à 3 millions 35 000
Supérieur à 3 millions et inférieur ou égal à 5 millions 50 000
Supérieur à 5 millions et inférieur ou égal à 10 millions 100 000
Supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 15 millions 150 000
Supérieur à 15 millions et inférieur ou égal à 20 millions 200 000
Supérieur à 20 millions et inférieur ou égal à 25 millions 250 000
Supérieur à 25 millions et inférieur ou égal à 30 millions 300 000
Supérieur à 30 millions et inférieur ou égal à 40 millions 350 000
Supérieur à 40 millions et inférieur ou égal à 50 millions 400 000
Au-dessus de 50 millions, ajouter 50 000 francs par 10 millions ou
fraction de 10 millions

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Tableau C : Grossistes en boissons de fabrication locale, gérants de stations-services et
distributeurs agrées de recharges téléphoniques prépayées, à condition qu'ils
n'exercent pas d'autres activités patentables dans la même localité dont le chiffre
d’affaires HT excède 10% de celui de l’activité principale

CHIFFRE D'AFFAIRES HT DROIT FIXE

Inférieur ou égal à 5 millions 5 000


Supérieur à 5 millions et inférieur ou égal à 10 millions 10 000
Supérieur à 10 millions et inférieur ou égal à 20 millions 20 000
Supérieur à 20 millions et inférieur ou égal à 30 millions 30 000
Supérieur à 30 millions et inférieur ou égal à 50 millions 70 000
Supérieur à 50 millions et inférieur ou égal à 100 millions 120 000
Supérieur à 100 millions et inférieur ou égal à 200 millions 170 000
Supérieur à 200 millions et inférieur ou égal à 300 millions 220 000
Au-dessus de 300 millions, ajouter 50 000 francs par 100 millions ou
fraction de 100 millions

Tableau D : Transporteurs
Le droit fixe comporte :
- Une taxe déterminée par véhicule : 6 000 francs CFA ;
- Une taxe variable :
 500 francs CFA par place (celle du conducteur non comprise) ;
 1 500 francs CFA par tonne utile.

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