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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET


UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE DE
KINSHASA-GOMBE
« ISC-GOMBE»

B.P. 16.596 KIN


Section : Sciences Commerciales et Financières

COURS DE SCIENCE ET TECHNIQUES


FISCALES
Destiné aux étudiants Deuxième graduat jour et
troisième graduat soir


C.T. NDJONDO NYAMI Cyrille
Expert Fiscaliste et Comptable

Sous la supervision du
Professeur Laurent MABIALA UMBA

Août 2022
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

0. INTRODUCTION
0.1. Généralités sur la Fiscalité
0.1.1.Notions sur le concept « Fiscalité »
L’adjectif « fiscal » tiré du mot « Fisc » vient du latin «Fiscus » qui
désignait une sorte de panier (ou de corbeille) dans lequel on récoltait
l’argent que les citoyens romains devaient pour le compte du Roi à l’époque
de la Rome antique.
Aujourd’hui, le fisc désigne « l’ensemble de l’Administration chargée de
la perception des impôts pour le compte du Trésor Public » c’est-à-dire les
services de l’Etat qui ont en charge l’établissement de l’assiette des
impôts, leur perception ainsi que leur contrôle.

Dans le temps antique, l’impôt était considéré comme un attribut de la


puissance du prince, fondé sur les droits régaliens. La notion de l’impôt a
évolué en même temps que celle de l’Etat. Ainsi sous l’empire romain et sous
la deuxième dynastie de Pharaon en Egypte, l’impôt a surtout été utilisé
dans un but militaire c’est-à-dire pour supporter les dépenses des armées.
Les financiers classiques considéraient l’impôt comme un mode de
financement des dépenses publiques ou un moyen de couverture des
charges publiques, étant donné que l’Etat était neutre, dans les affaires
économiques et sociales, et ne s’occupait que des tâches essentiellement
comme la sécurité, la Police, la Diplomatie. L’impôt était donc neutre et
n’avait qu’un rôle financier à jouer, du reste limité aux seules dépenses
publiques nécessaires.
Depuis la fin du 19 siècle, avec le passage de l’Etat gendarme à l’Etat
providence, l’impôt n’a plus seulement une importance financière et politique
mais aussi économique et sociale. Cette irruption de la fiscalité dans les
domaines économique et social s’est accompagnée non seulement de
l’évolution de la notion d’impôt mais aussi d’un perfectionnement de l’outil
fiscal, si bien qu’on a débouché sur des véritables systèmes fiscaux d’une
grande complexité.
D’où, il y eu la nécessité d’étudier les mécanismes à mettre en place
pour pourvoir à l’Etat des moyens financiers pour la satisfaction de ses
besoins qui sont des dépenses publiques. C’est ainsi que la Science Fiscale a
vu le jour.
La science fiscale a pour objet l’étude des sources des recettes des
Etats modernes, dont la principale ressource est l’impôt. Donc, quand on
parle de la fiscalité, il est souvent fait allusion à l’impôt.
Mais, le prélèvement de l’impôt ne peut être effectué de manière
arbitraire. Il doit respecter des principes de droit et une réglementation
particulière de chaque pays qui régissent le prélèvement de l’impôt pour
éviter l’anarchie. C’est ainsi que l’on parle de la Fiscalité ou du Droit Fiscal.

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0.2. Définition de la Fiscalité et du Droit Fiscal

La Fiscalité : le terme fiscalité désigne le système de lois et de


règlementations en vigueur relatives au fisc, à la définition et à la
perception des impôts et des autres prélèvements obligatoires.

La fiscalité permet à l'Etat et aux collectivités territoriales de se procurer des


recettes et, ainsi, de financer leurs besoins en dépenses publiques. La
fiscalité est aussi utilisée comme un levier pour orienter la politique
économique en favorisant tel ou tel secteur d'activité au moyen de
défiscalisation ou d'avantages spécifiques (à titre d’exemple : exonérations)
consentis à certains agents économiques.

La fiscalité est aussi la façon dont les impôts sont déterminés ou répartis
entre les contribuables.
Exemples : Fiscalité directe ou indirecte, ….

Le Droit : Est un prélèvement obligatoire exigible par une


administration ou service public dans une situation prédéterminée

Le Droit fiscal : est l’étude de principes et de règles juridiques qui


régissent les opérations de la détermination, la liquidation et le
recouvrement des impôts ainsi que celles relatives à la procédure et à
l’exercice du pouvoir fiscal1.

A côté du Droit fiscal, l’on parle aussi de la Législation Fiscale qui est
l’étude particulière de l’ensemble des actes législatifs (Loi ou Ordonnance-
Loi) et des actes réglementaires (Décret, Arrêté, Circulaire, note de service…)
relatif au prélèvement fiscal.
La Fiscalité ne se limité qu’à l’étude des ressources des Etats. Elle est
complémentaire à celle des Finances Publiques qui sont une science qui a
pour objet « l’étude des moyens et techniques dont disposent les personnes
morales publiques pour se donner des ressources et couvrir les dépenses
nécessaires à leur vie »2. Ainsi, nous pouvons dire que la fiscalité est une
branche des Finances Publiques.
Le Droit Fiscal est donc une branche de Droit Public qui règle les
droits de l’Administration Fiscale et leurs prérogatives d’exercice.
0.3. Principes du Droit Fiscal

• Principe de la légalité fiscale : Ce principe est une disposition


constitutionnelle reconnaissant que c’est la loi qui établit l’impôt ou en
d’autre terme il n’y a pas d’impôt sans loi.

1
KOLA GONZE, Cours de Droit fiscal, 1ère Licence, Faculté de Droit, UNIKIN, 2005-2006, p.6.
2
BAKANDEJA WA MPUNGU, Les Finances Publiques, éd. Afri-larcier, Paris, 2006, p.20

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Ce principe découle du principe de légalité des infractions, des peines


et de la procédure en droit pénal, « Nullum crimen, nulla poena, nullum
judicium sine lege », dont l’interprétation est la suivante : il n’y a pas
d’infractions, ni des peines et ni des procédures qui ne sont pas prévus
par la Loi.
Ce principe est aussi d’application en Droit fiscal en ce sens que
l’établissement de l’impôt, les procédures et les sanctions fiscales
doivent être prévus par les lois.

• Principe d’ordre public : l’ordre public est l’ensemble des valeurs


considérées comme essentielles pour une société s’imposant aux
particuliers et que ceux-ci ne peuvent transgresser dans leurs rapports
réciproques.
Les lois fiscales doivent être d’ordre public dans la mesure où elles
mettent en jeu les intérêts essentiels de l’Etat. Ainsi, il découle de ce
principe les conséquences suivantes :
- L’interdiction pour l’administration de transiger sauf en vertu d’une
disposition spéciale et expresse de la loi ;
- Les lois fiscales s’imposent à tous, à commencer par l’administration
fiscale elle-même ;
- L’administration ne peut renoncer au délai d’imposition ni au temps
écoulé d’une prescription ;
- La violation d’une disposition légale au cours du processus de
l’établissement de l’impôt entraîne la nullité de l’imposition établie ;
- L’administration ne peut déroger à la loi par voie d’arrêter, de
circulaire ou d’instruction.

• Principe de l’égalité et de la non-discrimination : ce principe


s’oppose à toute différence de traitement fiscal et notamment à celle qui
serait liée à la nationalité des personnes. Il est à la base de la recherche
de la justice fiscale qui veut que chaque membre de la communauté
participe aux charges de la collectivité selon sa capacité contributive,
c’est-à-dire que tout le monde doit être égal devant l’impôt.
• Principe de liberté fiscale : Chaque Etat à la liberté de mettre en place
une fiscalité adaptée à son environnement. Il s’entend comme la liberté
de commerce ou de l’industrie. Ce principe est repris dans la
Déclaration Universelle des Droits de L’homme (article.
1,4,5,7,10,11,14). C’est pourquoi les systèmes fiscaux dans le monde se
diffèrent.
• Principe de nécessité de l’impôt : devant la nécessité de couvrir les
charges publiques par les Etats, ce principe fonde la légitimité du
contrôle fiscale et de la répression en matière fiscale. Ce principe est
repris à l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
qui précise que : « pour l’entretien de la force publique et pour les
dépenses de l’administration, une contribution commune est
indispensable ».
• Principe de l’annualité fiscale : ce principe veut que le prélèvement
fiscal s’effectue sur une période d’une année. L’année fiscale correspond
à l’année civile.

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• Principe de la territorialité réelle de l’impôt : l’impôt est établi dans


l’Etat où les biens sont situés, où les activités sont exercées ou les
revenus sont réalisés.
• Principe de non-rétroactivité de la loi fiscale : ce principe constitue
un des fondements de la sécurité juridique des sujets de droit fiscal. En
principe la loi fiscale ne doit pas rétroagir, comme en droit pénal, elle
dispose pour l’avenir. En droit pénal, ce principe connaît une exception
importante : la loi pénale nouvelle rétroagit si elle est plus douce, plus
favorable au prévenu. Il en est de même pour la loi fiscal qui est parfois
rétroactive en ce qui concerne les impôts directs du seul fait que la loi
des finances initiales fixe un tarif de l’impôt applicable à des revenus
qui ont pris naissances au cours de l’année qui vient de s’écouler.
• Principe du contradictoire : le caractère du contradictoire de la
procédure judiciaire s’applique en droit fiscal au-delà de la phase
juridictionnelle. Ce principe s’applique également tout au long de la
procédure du contrôle fiscale et constitue une garantie importante pour
le contribuable vérifié. A tout moment, le contribuable dont les
déclarations sont contrôlées, doit avoir la possibilité de se défendre et
de répondre aux éventuelles notifications que l’administration se
propose de lui adresser.
• Principe non bis in idem : ce principe est appliqué dans toutes les
autres branches de droit. Cela signifie : « nul ne peut être poursuivi ou
jugé deux fois pour la commission d’une même infraction ». En droit
fiscal, une même matière imposable ne peut être frappée plus d’une fois
dans le chef du même contribuable pour un impôt de même nature.
0.4. Définition, caractéristiques et principes de l’impôt
0.4.1. Définition
La doctrine en matière fiscale propose plusieurs définitions de l’impôt
selon que l’on met l’accent sur l’un ou l’autre de ses aspects. La définition la
plus élaborée, jamais contredit sur le plan du fond par les auteurs
modernes, est celle de Gaston JEZE, l’un des plus grands financiers du 18è
siècle.
Il définit l’impôt comme étant « une prestation pécuniaire requise des
particuliers par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de
la couverture des charges publiques »3.
0.4.2. Caractéristiques de l’impôt
Quelques traits caractéristiques permettent de reconnaître un impôt :
- Il est une prestation pécuniaire, un paiement en argent, distincte
des autres prestations en nature qui peuvent être aussi exigées des
citoyens ;
- Il est payé d’après la capacité contributive, en d’autres termes, des
moyens dont dispose les contribuables et les charges supportées
par eux ;

3
JEZE G., cité par DUVERGER M., Finances Publiques, 11è édition, P.U.F, Paris, 1988, p.125
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- Il est payé par voie d’autorité au moyen du pouvoir de contrainte


exercé par le pouvoir public ;
- Il a un caractère définitif : l’argent de l’impôt n’est jamais restituer à
l’exception des cas de double imposition ou d’erreur matérielle ;
- Il est payé sans contrepartie déterminée : il n’a aucune proportion
ou relation directe entre l’impôt payé par le contribuable et les
avantages qu’il recevra de l’Etat (sécurité, santé -publique ….);
- Il est payé en vue de la couverture des charges publiques ou des
fins d’interventionnisme de la puissance publique : l’impôt ne sert
pas seulement à couvrir les besoin financier de l’Etat mais permet
aussi son intervention dans la vie économique et sociale.
0.4.3. Principes de l’impôt ou règles d’Adam SMITH
Il y a un certain nombre des principes qui doivent être pris en compte
pour l’établissement de l’impôt. Ces principes sont :
o La justice : elle signifie que les lois fiscales doivent être élaborées de
manière à ce que l’impôt ou mieux la contribution de chaque citoyen
soit proportionnelle à sa capacité contributive c’est-à-dire au revenu
qu’il a réalisé du fait de l’ordre public assuré par l’Etat ;
o La certitude : l’impôt doit être certain, déterminé ou déterminable. Ce
qui veut dire que pour éviter l’arbitraire, le législateur doit être précis
et certain c’est-à-dire il doit fixer à l’avance l’époque, le mode et la
quotité du paiement de l’impôt ; la matière imposable, le taux de
l’impôt et son mode de perception doit être déterminés ;
o La commodité : elle signifie que la levée de l’impôt doit se faire à
l’époque et selon le mode qui soient favorables aux contribuables ;
o L’économie : selon ce principe, l’impôt doit être établi de manière à
maximiser les recettes de l’Etat de manière à ne pas appauvrir les
contribuables.
La notion de l’impôt, bien qu’elle présente un caractère dynamique dans
son examen, est organisée autour de ses éléments constitutifs.
0.5. Eléments constitutifs de l’impôt
Pour qu’un prélèvement soit considéré comme étant un impôt, il doit être
constitué des éléments suivants :
- La matière imposable : c’est l’élément économique dans lequel
l’impôt prend sa source directement ou indirectement. Cet élément
peut être un bien, un revenu, une transaction, un service ou une
personne. En d’autre terme, c’est le champ d’application de l’impôt ;
- L’assiette de l’impôt ou base imposable : c’est la base de calcul
de l’impôt c’est-à-dire la caractéristique de la matière imposable sur
lequel l’impôt est calculé, appelé aussi base d’imposition.
- Le taux de l’impôt : c’est le tarif ou le prix fixé, par la loi, de
l’impôt ;

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- Le fait générateur : c’est l’événement qui donne naissance à la


créance fiscale ou l’acte juridique qui rend exigible le paiement de
l’impôt. L’exigibilité est la date à partir duquel l’administration
fiscale à droit de recouvrer l’impôt ;
- Le redevable : c’est la personne assujetti c’est-à-dire qui supporte
la charge de l’impôt ou la personne qui a l’obligation de payé
l’impôt. On distingue à cet effet, le redevable réel, le contribuable,
du redevable légale, la personne que la loi oblige de retenir l’impôt
par le contribuable et de le reverser dans le compte du Trésor.
0.6. Différence entre l’impôt et les autres ressources de l’Etat
A côté de l’impôt, ressource fiscale et principale source de revenu de
l’Etat, il existe d’autres ressources à savoir : les ressources non fiscales
(taxes administratives, taxes parafiscales, ressources domaniales, judiciaires
et de participation) et l’emprunt. En quoi l’impôt diffère-t-il de ses autres
ressources ?
0.6.1. L’impôt et l’emprunt
La différence essentielle entre l’impôt et l’emprunt réside dans le fait
que l’impôt est un prélèvement définitif tandis que l’emprunt fait l’objet d’un
remboursement à terme, généralement avec intérêt, au prêteur.
0.6.2. L’impôt et la taxe administrative
Une taxe est le prix payé par un usager pour un service précis et
déterminé qui lui est rendu par la collectivité publique ou tout au moins
mise à la disposition du redevable4. Elle peut aussi être définie comme un
procédé de répartition des charges publiques proportionnellement aux
services rendus dont le bénéficiaire doit payer la prestation fournie par
l’autorité publique.

La taxe est une rémunération d’un service déterminé et demandé


volontairement à l’autorité.
Le terme « taxe » est souvent employé dans un sens autre que comme
défini ci-haut. Nous observons que certains impôts sont qualifiés des taxes
qui, en réalité, ne les sont pas au sens de sa définition. C’est ainsi que l’on
parle parfois de la taxe sur le chiffre d’affaires ou de la taxe sur la valeur
ajoutée alors qu’il s’agit des impôts qui sont des prélèvements obligatoires
effectués par voie d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la
couverture des charges publiques, et non des taxes au vrai sens du mot.
A. Caractéristiques communes entre l’impôt et la taxe :
- l’impôt, tout comme la taxe, est un prélèvement pécuniaire opéré sur
les personnes pour le besoin d’intérêt public ;
- les prélèvements de ces deux ressources sont perçus par voie de
contrainte du pouvoir public ;

4
KOLA GONZE, Op.cit, p.4
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- les deux sources de revenu de l’Etat sont établies normalement par la


loi ;
- la taxe et l’impôt ont un caractère commun : le caractère unilatéral
c’est-à-dire aucun consentement n’est demandé ni au contribuable ni
à l’usager.
B. Différence entre l’impôt et la taxe
- la taxe a parfois un caractère non obligatoire, c’est-à-dire que le
redevable a la faculté d’utiliser ou non le service public tandis que
l’impôt a un caractère obligatoire ;
- la taxe est liée à la prestation d’une contrepartie, c’est-à-dire son
paiement doit être proportionnel à celui du service rendu tandis que la
contrepartie de l’impôt est indéterminée.
- Le paiement de l’impôt se fait en argent mais quand à la taxe, une
contre-valeur peut être acceptée.
0.6.3. L’impôt et la taxe parafiscale
Une taxe étant considérée comme le prix payé par un usager pour un
service précis et déterminé qui lui est rendu par la collectivité publique ou
tout au moins mise à la disposition du redevable.

La parafiscalité regroupe l’ensemble des prélèvements qui sont sous


des dénominations diverses (taxes, contributions, cotisations, ….) qui sont
opérés au profit de certains organismes publics en vue du financement de la
sécurité sociale, des allocations familiales, des congés payés, de fonds de
solidarité,….
En d’autres termes, elle est aussi un procédé de répartition des
charges publiques proportionnellement aux services rendus dont le
bénéficiaire doit payer la prestation fournie par l’autorité publique.
Les taxes parafiscales ont le plus souvent un caractère absolument
obligatoire en ce sens que tout redevable ne peut s’y soustraire d’une part et
de l’autre, il n’y a pas de proportionnalité entre la redevance payé et le
service rendu.
Donc, la taxe parafiscale tant à se rapprocher de l’impôt mais la
différence réside en ce que la taxe est souvent institué au profit d’organismes
publics ou privés par des actes réglementaire et l’impôt par des actes
législatifs au profit du trésor public.
0.6.4. L’impôt et les revenus domaniaux
Les ressources domaniales sont nombreuses, on peut citer : les
redevances d’occupation du domaine public de l’Etat, les revenus des
services publics à caractère industriels et commerciaux…. Ces revenus sont
affectés, selon les cas, au budget de l’Etat, au budget des Collectivités locales
ou celui des établissements publics.
Quel que soit leur affectation, leur taux ou leur montant, ces
ressources sont fixées par l’Etat et à quelques exceptions près leur

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perception est effectuée selon les prérogatives et la sanction de droit public.


A la différence des revenus domaniaux, l’impôt ne fait pas l’objet d’une
affectation spéciale.
0.6.5. L’impôt et la redevance
La redevance est la rémunération pour un service rendu mais qui n’est
due que si la contre-prestation est effectivement utilisée par le redevable et
non seulement mis à sa disposition.

La redevance est le prix d’un service rendu. Elle n’est due normalement que
par ceux qui demandent que ce service soit fourni.

C’est le cas des redevances téléphoniques, des droits d’inscription dans les
écoles publiques…
0.7. Rôles de l’impôt
0.7.1. Rôle financier
L’impôt est avant tout un fait financier parce qu’il a normalement pour
objet de procurer au Trésor Public des ressources dont il a besoin. Pour être
adapté à cet objet, l’impôt doit présenter deux caractères :
- il doit être permanent ;
- il doit être productif.
A. La permanence de l’impôt
La permanence de l’impôt est une conséquence de la permanence des
dépenses publiques. C’est une exigence absolue pour les Etats qui ont
dépassé un certain stade de développement ou qui cherchent à s’assurer un
certain développement. Par ailleurs, il convient de souligner que l’instabilité
fiscale est un handicap en soi.
En règle générale, les contribuables n’apprécient pas les impôts qui
leur sont appliqués, mais un ancien comme un impôt discret finit par entre
dans les mœurs et son maintien présente l’avantage essentiel d’être accepté
facilement que l’institution d’un nouveau impôt.
B. La productivité de l’impôt
La productivité est, en effet, la seconde qualité essentielle qui doit être
exigée d’un impôt. Pour répondre à cette exigence, un système fiscal doit
présenter un certain nombre de caractères, dont quatre sont essentielles :
o Il doit être général : un système fiscal ne peut pas comporter trop de
privilège qui amener la réduction de l’assiette. Le privilège entraîne
l’exclusion du bénéfice de la franchise d’impôts pour certaines classes
alors qu’il en n’est pas pour les autres ;
o Il doit comprendre plusieurs impôts : un système fiscal est rentable
lorsqu’il y a pluralité d’impôts, non seulement pour des raisons
techniques évidentes et notamment parce que les taux d’impôt unique

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devraient être excessivement élevés, et avoir une assiette réduite, mais


aussi parce que les erreurs d’un tel impôt seraient irréparable,
insupportable et ne pourraient faire l’objet d’aucune compensation ;
o Les impôts doivent être sensible : être dynamique, suivre l’évolution
économique de certains phénomènes en tenant compte des aspects
structurels, l’évolution du revenu national et les besoin de l’Etat, et
des aspects conjoncturel, l’évolution des prix et les variations
économico-monétaires ;
o Ils doivent être établis sur une assiette suffisamment large : il ne
faut pas que le fisc soit distrait par l’assiette et le recouvrement des
multiples petites taxes qui empêchent le contrôle des impôts
importants.
0.7.2. Rôle politique
L’impôt, phénomène politique du fait de son établissement lié à
l’exercice de la souveraineté et du problème qu’il pose de la conciliation du
pouvoir public et des libertés individuelles, constitue un instrument d’une
action politique.

Il apparaît sur le plan politique comme une manifestation du pouvoir,


cependant son paiement constitue une reconnaissance du pouvoir
exprimant matériellement un type d’allégeance.

0.7.3. Rôle social


L’impôt est un instrument qui doit être utilisé pour corriger les
inégalités sociales, assure également la répartition du revenu national et
permet une certaine égalisation des conditions de vie ou des conditions
sociales à travers le nivellement susceptible des fortunes et l’imposition forte
des revenus élevés.
0.7.4. Rôle économique
Les relations qui existent entre l’impôt et la vie économique peuvent
être considérées de différents points de vue. L’impôt peut modifier le
comportement des agents économiques. L’économie constitue donc un des
domaines d’élection de l’interventionnisme étatique étant donné que l’impôt
établit des relations avec la conjoncture économique.
Aussi, l’impôt sert de régulation économique. En effet, l’Etat utilise
l’impôt comme levier ou baguette d’orientation de l’investissement par le
système de la surtaxe ou de la détaxe.
0.8. Types et classification des impôts
0.8.1. Types
Le système fiscal congolais, comme beaucoup d’autres systèmes
fiscaux dans le monde, regroupe les impôts en deux grandes catégories : les
impôts directs et les impôts indirects.

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Un impôt direct est celui dont la charge


Pour le Professeur Maurice COZIAN, les impôts directs sont ceux qui
sont assis sur des données constantes, revenues ou capitales, permettant la
perception à un intervalle régulier, une fois par an en principe tandis que
les impôts indirects portent sur les faits intermittents, les dépenses et
leurs perceptions se produisent tout au long de l’année5.
Le professeur BUABUA Wa KAYEMBE considère que les impôts
directs sont ceux dont la charge demeure définitivement supportée par celui
qui en est assujetti, le contribuable n’ayant pas la possibilité de la répercuter
sur autrui. Cet impôt est atteint périodiquement ou annuellement une
matière imposable permanente et se renouvelle régulièrement, donc il frappe
des situations permanente tandis que les impôts indirects sont ceux dont
la charge est répercutée sur autrui c’est-à-dire sont supportés par le
contribuable (redevable réel) mais versés par une tierce personne (Redevable
légal)6.
Ces deux définitions font ressortir la particularité des impôts indirects :
- leur incidence sur le pouvoir d’achat du consommateur qui les
supporte ;
- la possibilité du cumul du fait de la répétitivité du fait générateur.

Cependant, pour le Professeur KOLA GONZE, dans la difficulté de


dégager un critère de distinction entre les impôts directs et les impôts
indirects, estime avec raison que l’impôt direct correspond au verbe « être »
ou au verbe « avoir » et l’impôt indirect au verbe « faire »7.
0.8.2. Classification des impôts
Les impôts, selon le système fiscal congolais, sont classés selon leurs
caractères intrinsèques, placés les uns à côté des autres, de la manière
suivante :
A. Impôt personnel et impôt impersonnel
L’impôt est dit personnel lorsqu’il atteint les biens ou les revenus en
considération de la personne du contribuable. Il s’agit l’impôt personnel
minimum en République Démocratique du Congo.

L’impôt impersonnel est celui qui est assis sur les biens ou les
revenus, les activités des agents économiques sans tenir compte de la
considération de la personne du redevable. En République Démocratique du
Congo, c’est le cas des impôts réels.
B. Impôt spontané et impôt constaté
L’impôt spontané est un droit due au trésor, à une échéance
déterminée, dont le redevable a l’obligation de déclarer et payé sans qu’il ne

5
Maurice COZIAN, Précis de fiscalité des entreprises, 18 éd., Litec, Paris, 1994, p.3.
6
BUABUA wa KAYEMBE, Traité de Droit fiscal Zaïrois, PUZ, Kinshasa, 1993, p.19
7
KOLA GONZE, Op.cit, p.10
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soit établi un titre par l’administration. Cet impôt est payé à partir d’un
document de l’administration mis à la disposition du redevable appelé
« Déclaration ».
L’impôt constaté est un droit émis par les services d’assiette pour
défaut de déclaration d’impôt, par les services de contrôle à l’issue d’un
contrôle fiscal ou en cas de régularisation de la situation fiscale d’un
nouveau contribuable. Cet impôt est payé par voie d’avis de mise en
recouvrement « AMR » ou par avertissement extrait de rôle « AER »; qui sont
des titres de perception crée par l’Administration elle-même.
C. Impôts d’État et impôts locaux
Les impôts d’Etat sont des ressources du budget du gouvernement
central tandis que les impôts locaux sont des ressources des provinces ou
des entités territoriales décentralisés.
Les impôts d’Etat et locaux, dans le système fiscal Congolais, sont
prélevés :
- Sur les biens (Impôts Réels);
- Sur les revenus (Impôts sur le revenu) et ;
- Sur la dépense (Impôt sur la consommation).
En République Démocratique du Congo, les impôts locaux sont ceux
dont le Gouvernement central a cédé aux provinces. Il s’agit : de l’impôt
foncier, de l’impôt sur les véhicules et de l’impôt sur le revenu locatif.
D. Impôts ad valorem et impôt spécifique
L’impôt ad valorem frappe le produit taxable exprimé en valeur, se
calcule en pourcentage et se définit par apport à la base d’imposition (les
droits des douanes, impôt perçu à la frontière ou impôt de porte).
L’impôt spécifique est celui qui est calculé d’après la spécificité du bien
taxé. Il est assis sur les grandeurs physiques. En d’autre terme, le taux
spécifique est exprimé en unité monétaire et en unité de mesure de masse de
la base imposable (l’impôt sur les véhicules).
E. Impôt fixe, proportionnel et progressif
L’impôt fixe est celui dont le taux d’imposition est uniforme, quel que
soit la variation de la matière imposable.

L’impôt proportionnel est celui qui frappe la matière imposable suivant


un taux constant, quelle que soit l’importance des revenus imposés. L’on
observe une certaine proportionnalité sur le montant de l’impôt et le revenu
du contribuable. Ainsi, le taux proportionnel reste inchangé quelle que soit
la quantité de la matière soumise à l’impôt (l’impôt sur le bénéfice).
L’impôt progressif est celui dont le taux d’imposition varie en fonction
de la base d’imposition. La progressivité est globale lorsque les taux
d’imposition croissent en même temps que les bases imposables. Il y a
progressivité par tranche ou par palier lorsque tous les bases imposables,

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quelle que soit leur importance, sont découpés à un certain nombre de


tranches. Chaque tranche est atteinte par un taux qui va en croissant de
tranche en tranche. Ce système est conçu pour éviter l’inconvénient de la
totalité ou des sauts brusques provoqués par la progressivité globale (impôt
professionnel sur les rémunérations).

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Première PARTIE :
LES TECHNIQUES FISCALES

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CHAPITRE I : LES TECHNIQUES D’ASSIETTE DE L’IMPOT


I.1. L’évaluation de la Matière imposable
L’Etat est demandeur de l’impôt et devait, à ce titre, établir l’existence
et le montant de la matière imposable pour pouvoir exiger l’impôt. Mais, la
complexité de la matière imposable rend cette épreuve impossible (sauf
recours à un personnel énorme et à une inquisition fiscale insupportable) ;
d’où le recours à des procédés indirects d’évaluation (méthode indiciaire,
signe extérieur) employés à titre principal ou auxiliaire et surtout à la
collaboration du contribuable au service public de l’impôt8.
La matière imposable peut donc être évaluée par différente méthode,
notamment : la déclaration contrôlée, la méthode forfaitaire, la méthode
indiciaire et l’évaluation directe par témoignage.
I.1.1. La déclaration contrôlée
La déclaration contrôlée apparaît aujourd’hui comme le mode normal
d’évaluation de matière imposable. C’est l’acte par lequel le contribuable fait
connaître au fisc l’existence de la matière imposable, son montant et
éventuellement tous les éléments nécessaires au calcul de l’impôt ou au
contrôle.
I.1.2. La méthode forfaitaire
Le forfait est une technique d’évaluation simplifiée qui vise à
substituer à la détermination exacte d’une donnée, un calcul approché,
fondé sur une analyse intérieure de cette donnée. Il s’agit en fait d’un accord
entre le contribuable et l’administration du fisc sans procéder à une
évaluation directe de la matière imposable.
L’impôt est ainsi évalué sur base des renseignements fournis par le
contribuable à l’Administration, et cette dernière lui notifie le montant à
payer.
I.1.3. La méthode indiciaire
La méthode indiciaire consiste à évaluer la matière imposable à partir
de certains signes extérieurs aisément constatables et auxquels est attribuée
une valeur représentative donnée.
Par cette méthode on évalue la matière imposable à partir des indices
les plus divers. Par exemple, le nombre et la puissance des véhicules
automobiles, le personnel de maison, etc.
I.1.4. L’évaluation directe par témoignage.
Avec cette méthode, l’administration fiscale oblige à ceux qui
connaissent la matière imposable de lui déclarer la valeur exacte. Il peut
s’agir du contribuable lui-même mais le plus souvent c’est un tiers, ce qui
est plus objectif

8
BAKANDEJA WA MPUNGU, Droit des finances publiques, Ed. NORAF, p.65
15
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1° La déclaration par un tiers.


Elle est faite par une personne autre que le contribuable, celle qui
verse le revenu au contribuable et qui connaît la consistance du revenu : à
titre d’exemple, l’employeur pour les employés (IPR) ; le locataire pour les
bailleurs (IRL).
Ce système est en pratique efficace mais il n’est pas généralisable car
plusieurs agents économiques n’ont pas d’intermédiaires capables de définir
leurs revenus. On peut citer le cas des revenus dans les professions
libérales.
2° La déclaration par le contribuable.
Par la déclaration, le contribuable révèle lui-même le montant du
revenu sous peine des sanctions en cas de fausse déclaration. L’efficacité
d’un tel procédé dépend de la valeur morale du contribuable.
I.2. La liquidation de l’impôt
La liquidation de l’impôt a pour objectif de fixer le montant de la dette
fiscale. Liquider l’impôt, c’est déterminer le montant par application du taux
à la matière imposable.
C’est lors de la liquidation que se réalise les abattements et déduction
de la matière imposable ainsi que certaine réductions ou majorations sur
l’impôt brut obtenu afin de déterminer le montant dû au fisc par le
redevable. Les opérations de liquidation proprement dites sont donc
assurées à partir de ces calculs.
I.2.1. La détermination du taux de l’impôt
Le principe est que le taux de l’impôt doit être fixé de telle manière que
le rendement de l’impôt assure à l’Etat les ressources nécessaires à ses
besoins.
L’Etat doit chercher à déterminer un taux optimum tel que l’impôt ait un
rendement le plus élevé possible sans pour autant que les contribuables
subissent une pression fiscale élevée susceptible de les pousser à la fraude.
Le mode de calcul de l’impôt peut varier selon la nature de la
technique utilisée. Ainsi, la fixation du tarif de l’impôt pose le problème du
choix entre :
- Le taux de répartition et le taux de quotité ;
- Le taux spécifique et le taux ad valorem ;
- Le taux proportionnel et le taux progressif.
A. Taux de quotité et taux de répartition.
1° Taux de répartition
Dans le système de la répartition, l’Etat fixe le rendement global de
l’impôt à plusieurs degrés administratifs. Le tarif de l’impôt se dégage de la
répartition c’est-à-dire que le produit d’impôt est déterminé sur le plan

16
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national et réparti entre les provinces, les districts, les communes et enfin
entre les contribuables. En d’autres termes, le législateur fixe le produit
global de l’impôt qui sera ensuite partagé selon le système de répartition.
a. Avantages
- le rendement de l’impôt est connu à l’avance ;
- il est certain et indépendant des fluctuations économiques ;
- la fraude est neutralisée dans le sens où, ce que les uns ne paient
pas retombe sur les autres ;
- l’impôt garantit une certaine stabilité de la dette fiscale du
contribuable.
b. Inconvénients
- L’impôt manque de dynamisme c’est-à-dire qu’il ne suit qu’avec
retard le développement de la matière imposable ;
- La perte de la plus-value d’impôt peut être importante à la fin de
l’exercice. Le trésor ne peut profiter du développement de la matière
imposable en période de prospérité puisque le rendement global est
établi en avance ;
- L’impôt ne se prête pas à la personnalisation c’est-à-dire qu’il est
difficile d’appliquer la progressivité ;
- A cause de la complexité des opérations de répartition, l’impôt peut
présenter des injustices dues aux erreurs qui peuvent se répéter
sans possibilité d’une vérification de leur exactitude. C’est pourquoi
les impôts de répartition tendent à disparaître au profit de l’impôt
de quotité.
2° Taux de quotité
Dans le système de la quotité, le taux de l’impôt est déterminé à
l’avance par le législateur. Il est invariable, qu’elle que soit la quantité totale
de matière imposable détenue par l’ensemble des contribuables du pays. On
ne connaît pas le rendement global de l’impôt, qui dépend précisément de
cette quantité de matière imposable.
a. Avantages
- L’impôt est dynamique et permet de suivre le développement de la
matière imposable ;
- L’impôt est équitable, permet d’assurer l’égalité de traitement entre
les contribuables ;
- La charge fiscale est mieux répartie en fonction de la capacité
contributive spécialement lorsqu’il y a progressivité du taux de
l’impôt ;
- La simplicité de l’impôt c’est-à-dire qu’il ne nécessite pas des
moyens exagérés pour son établissement.
b. Inconvénients
Son rendement n’est pas déterminé en avance, s’effectue avec moins
de précision que celui de l’impôt parce que les prévisions sont beaucoup plus
délicates à élaborer.

17
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B. Taux spécifique et Taux ad valorem


1° Taux spécifique
Ce taux est assis sur une base exprimée en quantité physique des
matières imposables. Cette quantité est définie soit par le nombre d’unité
matérielle, soit en volume de surface ou soit encore en poids.
Autrement dit, le taux est exprimé en unité monétaire et en quantité
de la base imposable. Ainsi, pour les véhicules, le taux applicable tient
compte de la puissance fiscale et du poids.
Exemple : le tarif de l’impôt sur les véhicules est fixé en fonction de la
puissance fiscale du véhicule (7cv à 10 CV) ou du poids ( 2,5 T à 5 T).
a. avantages
- L’évaluation est facile ;
- Il se prête difficilement à la fraude ;
- Le contrôle comptable et les discussions auxquelles ils donnent
entre le fisc et les contribuables ont une nature normale.
b. Inconvénients
- Il ne s’adapte pas aux fluctuations de prix ;
- Il est statique ;
- Il est injuste.
2° Taux ad valorem
Le taux ad valorem est exprimé en pourcentage de la matière
imposable évaluée en argent. Il est d’usage en matière douanière.
Exemple : pour une marchandise dont la valeur en douane est 5000 Fc, le
taux applicable est de 13%.
a. avantages
- il paraît plus juste ;
- il est plus élastique que le taux spécifique.
b. Inconvénients
- Il est moins simple ;
- Il se prête beaucoup plus à la fraude ;
- Il engendre beaucoup de réclamations.
C. Taux proportionnel et taux progressif
1° Taux proportionnel
L’impôt proportionnel est celui qui frappe la matière imposable suivant
un taux constant, quelle que soit l’importance des revenus imposés.

L’on observe une certaine proportionnalité sur le montant de l’impôt et


le revenu du contribuable. Le taux proportionnel reste inchangé quelle que
soit la quantité de la matière soumise à l’impôt.
18
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La proportionnalité ne traduit pas toujours la justice fiscale dans ce


sens qu’il ne conduit pas à l’égalité devant l’impôt. Ainsi, il n’est pas aisé de
faire payer le même impôt à deux contribuables ayant le même revenu mais
dont les charges de chacun sont très différentes.
A titre d’exemple : un impôt au taux de 10% sur un revenu de 10.000
Fc est plus difficile à supporter qu’un impôt au taux de 10% sur un revenu
de 100.000 Fc.
2° Taux progressif
L’utilisation du taux progressif fait appel à deux modalités pratiques
de la progressivité. Il s’agit de la progressivité globale ou par classe et de la
progressivité par tranche ou par palier.
a. Progressivité globale ou par classe
Dans cette modalité, les revenus sont atteints dans leur totalité par
des taux d’imposition qui vont en augmentant en même temps que les dits
revenus croissent.
Les revenus sont repartis dans des classes préalablement fixées et
dont le point de départ est par exemple de 0 ou de 1. Chaque classe
comporte un taux d’impôt supérieur à celle qui la précède ou inférieur à celle
qui la suit.
Exemple :
- 0% pour les revenus situés entre 0 à 1 000 000 FC ;
- 5% pour les revenus situés entre 1 000 001 FC à 2 000 000 FC ;
- 10% pour les revenus situés entre 2 000 001 à 3 000 000 FC ;
- 15% pour les revenus situés entre 3 000 001 à 4 000 000 FC ;
- 20% pour les sur plus
Messieurs A,B,C & D disposent de quatre revenus respectifs de
998 000 FC, 1 002 000 FC, 2 950 000 FC et 3 200 000FC. De quel
impôt chacun d’eux va-t-il s’acquitter auprès du fisc, au regard des
taux ci-haut indiqués ?
Solution :
- Monsieur A : est exonéré de l’impôt car son revenu est situé dans la
tranche non imposée ;
- Monsieur B : payera 50 100 FC d’impôt, soit 5% de 1 002 000 FC ;
- Monsieur C : sera assujetti à 295 000 FC d’impôt soit 10% de
2 950 000 FC ;
- Monsieur D : sera assujetti à 480 000 FC d’impôt, soit 15% de
3 200 000 FC.
Le grand reproche fait à l’imposition globale progressive est l’injustice
qu’elle fait naître à l’égard des revenus aux frontières des paliers fixés par la
loi.

19
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En effet, entre A et B, il n’existe qu’une petite différence de revenus de


4 000 FC, cependant A est exonéré alors que B est assujetti à un revenu qui
n’est que de 50 100 FC. Néanmoins, C ne paie que 295 000 FC tandis que D
paie 480 000 FC soit un écart de 185 000 FC. D’où dans nombre pays, la
progressivité globale est abandonnée au profit de la progressivité par
tranche.
b. Progressivité par tranche ou par palier
Tous les revenus, quelle que soit leur importance, sont découpés à un
certain nombre des tranches. En vertu du principe que les revenus compris
dans la même tranche sont destinés à la satisfaction des mêmes besoins et
doivent être imposés au même tarif. Chaque tranche est atteinte par un taux
qui va en croissant de tranche en tranche.
Ce système est conçu pour éviter l’inconvénient de la totalité ou des
sauts brusques provoqués par la progressivité globale.
Ce mode d’imposition vise à frapper faiblement les revenus ou tranche
de revenus nécessaires à la subsistance du contribuable et lourdement les
revenus ou les tranches supérieures, considérer comme inutiles à sa survie.
En RDC, le mode de calcul de l’impôt est notamment utilisé dans
l’Impôt Professionnel sur les Rémunérations (IPR).
Exemple : Messieurs A, B, C & D gagnent annuellement les revenus
respectivement à 10 000Fc, 20 000Fc, 30 000Fc et 40 000Fc. De quel
impôt chacun d’eux va-t-il s’acquitter auprès du fisc, au regard des
taux ci-dessous indiqués ?
Le calcul de l’impôt pour chaque contribuable sera déterminé de la
manière suivante (progressivité globale) :
Revenus Revenus Taux Impôt dû
imposables
0 à 10 000 FC 10.000 FC 10% 1.000 FC
10 001 à 20 000 20.000 FC 20% 4.000 FC
20 001 à 30 000 30.000 FC 30% 9.000 FC
30 001 à 40 000 40.000 FC 40% 16.000 FC

Pour les mêmes employés, en ce qui concerne la progressivité par


tranche, l’impôt dû sera déterminé de la manière suivante :

A) Pour l’employé dont le revenu est 10.000Fc compris dans la tranche


de 0 et 10.000Fc, l’impôt dû sera de 1.000FC ;
B) Pour celui dont le revenu est de 20.000Fc, l’impôt dû par tranche sera
de : *De 0 à 10.000 ------- 10% ----- 10.000 x 10% =1.000Fc
*De 10.001 à 20.000 ---- 20%-------- 10.000 x 20% = 2.000Fc
Total à payer 3.000FC
C) Pour celui dont le revenu est de 30.000FC, il paiera :
*De 0 à 10.000 --------------- 10% ---------- 10.000 x 10% =1.000Fc
*De 10.001 à 20.000 ---- 20%-------------- 10.000 x 20% = 2.000Fc
*De 20.001 à 30.000 ------- 30% ----------- 10.000 x 30% =3.000Fc
20
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Total à payer 6.000FC


D) Pour celui dont le revenu est de 40.000Fc, le calcul sera de :
*De 0 à 10.000 --------------- 10% ---------- 10.000 x 10% =1.000Fc
*De 10.001 à 20.000 ---- 20%-------------- 10.000 x 20% = 2.000Fc
*De 20.000 à 30.000 ------- 30% ----------- 10.000 x 30% =3.000Fc
*De 30.000 à 40.000 ------- 40% ----------- 10.000 x 30% =4.000Fc
Total à payer 10.000FC
Comme on peut le constater, la progressivité par tranche est beaucoup
plus juste que la progressivité globale.
I.2.2. La liquidation proprement dite
La liquidation diffère selon qu’il s’agit des impôts spontanés (droits au
comptant) ou des impôts constatés (droits émis).
Pour les impôts spontanés, la liquidation est fait lors du dépôt de la
déclaration par le redevable. En générale, les droits spontanés font l’objet de
la retenue à la source.
Pour les droits constatés, la liquidation est faite par les agents du fisc
lors de la constatation du fait générateur qui peut être soit le défaut de
déclaration du redevable, soit une fausse déclaration constatée lors de
l’exercice du contrôle fiscale ou par la découverte d’un contribuable non
recensé.
I.3. Les abattements, les déductions et les réductions – autres termes
I.3.1. Les abattements à la base de déduction
Sont des mécanismes fiscaux en vue d’exonérer l’impôt, une partie de
la matière imposable, considérer comme vital. Ce souci est celui qui sous-
entend du moins en théorie, l’exonération de la première tranche de revenus
de 524 160,00 FC dans l’impôt cédulaires sur les revenus, aux termes de
l’ordonnance - loi n°13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant
certaines dispositions de l’ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969
relative aux impôts Cédulaires sur les revenus.
I.3.2. Les réductions et les déductions de l’impôt
Les réductions et déductions sont des méthodes de personnalisation
qui diminuent le montant de l’impôt en « valeur ou pourcentage » à raison
des charges de famille. Le système fiscal Congolais consacre ce mécanisme
lorsqu’il stipule à l’article 1er de l’ord-loi ci-haut reprise que l’impôt est réduit
pour chacune des personnes à charges avec un minimum de 9 personnes de
2% de la fraction de cette cotisation se rapportant à la partie du revenu
imposable.
I.4. Quelques vocabulaires techniques
- Politique fiscale : Elle se rapporte à l’élaboration d’un système ou
d’un projet de réforme et suppose la détermination du volume et de la
structure du prélèvement obligatoire, la répartition de leurs charges
entre les agents et la catégorie sociale, la définition de leur mode de

21
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calcul et de perception. C’est donc cette manière disciplinaire et


détaillée de directive à suivre qui constitue la politique fiscale ;
- Réforme fiscale : Elle est la mise en œuvre des modifications ayant
pour but d’alimenter l’activité de recherche et de perception des
ressources fiscales d’un Etat pour une meilleure rentabilité du
système qui est donc un impératif pour produire des ressources
budgétaires substantielles collectées et apportées à ces derniers ;
- Fraude fiscale : Est une infraction à la loi fiscale ayant pour but
d’échapper à l’impôt ou d’en réduire les bases. Deux conditions
doivent être réunies pour qu’il y ait fraude dont il s’agit d’un acte
matériel : la transgression de la légalité et d’un acte intentionnel : la
volonté de payer moins. Elle est la réduction de la base imposable en
fournissant des informations non fiables ;
- Evasion fiscale : C’est l’action du contribuable dont le but exclusif est
de se placer dans les conditions les plus avantageuses au regard de la
loi fiscale. Cet ensemble de procédure est non réprimé par la loi.
Cette dernière consiste pour le contribuable à utiliser les possibilités
qui lui sont offertes par la législation, par son absence, son abandon
ou ses lacunes, de diminuer l’imposition ou d’échapper à toutes
charges fiscales ;
Exemption : Acte législatif visant à dispenser certaines personnes de
toutes les obligations fiscales. L’’exemption est du domaine de la loi ;
- Exonération : Acte règlementaire accordant une dispense temporaire
de paiement des impôts et taxes ;
- Payement spontané : dans ce cas le contribuable prépare sa
déclaration fiscale et sans recourir aux documents administratifs,
s’acquitte de l’impôt dont il est redevable ;
- La retenue à la source : Elle consiste à prélever le montant de l’impôt
au contribuable au moment du payement de celui-ci. C’est la personne
concernée à payer l’impôt, le redevable légal qui est chargé d’effectuer
ces prélèvements au profit de l’Etat ou de la collectivité locale ;
- Imposition par voie de rôle : le contribuable est appelé par
l’administration à payer en recevant un Avis d’Extrait de Rôle (AER)
d’impôt ou tout document qui provient de l’administration chargée de
recouvrement qui désigne souvent sur ledit document la date limite de
payement

22
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CHAPITRE II. LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT


Le recouvrement est l’ensemble des opérations qui ont pour but de
faire passer l’argent de l’impôt des poches du contribuable dans les coffres
du trésor9.
On distingue, en matière de recouvrement de l’impôt, les organes
chargés du recouvrement des modalités qu’ils emploient.
II.1. Les organes de recouvrement.
Actuellement, les impôts sont généralement recouvrés par
l’administration : c’est le système dit de la régie. Mais il y a eu le système de
la collecte et celui de la ferme qui ont précédé la régie.
1° Le système de la collecte
Ce système suppose que les contribuables élisent des délégués qui
recouvrent l’impôt pour le compte du Trésor : ce sont les collecteurs.

Les dangers de ce système sont évidents : Les collecteurs risquent


d’être partiaux dans l’exercice de leur autorité vis-à-vis des contribuables de
leur collectivité et auront tendance à protéger ces contribuables. D’où le
faible rendement, à moins qu’il ne s’agisse d’un impôt de répartition. En
pratique, répartition et collecte sont souvent liées.
2° Le système de la ferme
Il consiste dans un accord entre l’Etat et un particulier, en vertu
duquel celui-ci verse à celui-là une somme forfaitaire qu’il récupère sur les
contribuables la ferme.
Ce système a de très graves inconvénients. Au point de vue du
rendement, le Trésor perd toute la différence entre la somme forfaitaire que
lui versent les fermiers et celle qu’ils récupèrent sur les contribuables, d’une
part.
D’autre part, les fermiers doivent créer une immense administration
pour organiser le recouvrement. La ferme devient ainsi un Etat ; sa situation
de monopole lui permet de dicter ses conditions au gouvernement, qui ne se
trouve alors plus libre de ses ressources.
3° Le système de la régie
La régie a été généralisée par la Révolution Française, qui a créé après
quelques tâtonnements les grandes administrations fiscales : impôts directes
et impôts indirecte (DGI) et les Douanes (DGDA). C’est le système actuel du
recouvrement de l’impôt en R.D.C

9
DUVERGER M., Finances Publiques, P.U.F., Paris, 1988, p.382
23
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II.2. Les modalités du recouvrement


Le principe en matière fiscale est que la dette fiscale est portable et
non quérable. Cela signifie que le redevable de l’impôt à l’obligation de se
rendre au fisc pour le paiement de l’impôt et non le contraire.
Le versement de l’impôt peut être effectué directement par le
contribuable ou indirectement par un tiers.
1°Le versement direct par le contribuable
Il consiste à ce que le contribuable réalise le paiement de l’impôt dû
personnellement ou par un mandataire auprès du fisc. Ce mode de
versement s’applique généralement aux impôts directs.
2° Le versement par un tiers
Il consiste dans le fait qu’une personne autre que le contribuable verse
l’argent de l’impôt entre les mains du fisc et le répercute sur le contribuable.
Le système présente plusieurs modalités.
L’utilisation de la répercussion est la plus répandu et s’applique à la
plupart des impôts indirects.
En matière d’impôt sur le revenu, le versement par un tiers a pris la
forme de «la retenue à la source» : l’impôt est défalqué du revenu par celui
qui le paie, avant le paiement.
Le système a l’avantage de rendre l’impôt beaucoup moins visible pour
le contribuable et supprime également toute fraude.
3° Le timbre
C’est un procédé indirect d’encaissement qui consiste à obliger le
contribuable à apposer sur l’objet soumis à l’impôt une vignette ou une
estampille qu’il achète à l’administration. Le procédé est très employé pour
l’acquittement des taxes, est également utilisé pour le paiement de certains
impôts directs tel l’impôt sur les véhicules.

24
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II.3. Les procédures de recouvrement

II.3.1. Le circuit de recouvrement des impôts

Recouvrement constaté Recouvrement spontané

Impôts, Supplément d’impôts et Déclaration auto liquidative sans


d’autres droits paiement ou avec un paiement
Etablis par l’Administration insuffisant

Emission d’AMR
Délai de paiement de M.E.D : délai de
15 jours Paiement de huit
jours

Exécution de Non-exécution de Non – exécution de


Exécution de la MED avec
l’AMR+ intérêt l’AMR MED
paiement des intérêts
moratoire

Phase de Recouvrement forcé

Contrainte décernée par le Receveur et


signification du commandement par
l’Huissier
(Délai de paiement de huit jours)

Exécution du Non – exécution du


commandement Commandement
avec Paiement des
intérêts Moratoires

Mesures de poursuite

ATD Saisie mobilière et Vente


immobilière

II.3.2. Recouvrement de droit commun ou Spontané

Du point de vue de droit commun, il convient de distinguer le


recouvrement par voie de déclaration auto liquidative et le recouvrement par
voie d’Avis de mise en Recouvrement(AMR).

Il importe par ailleurs de préciser que le recouvrement par voie de rôle


subsiste dans certains services de l’administration fiscale où les nouvelles
procédures introduits par la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant
réforme des procédures fiscales ne sont pas encore d’application.

25
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

A. Le recouvrement par voie de déclaration auto liquidative

Il consiste au paiement de l’impôt en même temps que le dépôt de la


déclaration. Il s’applique notamment en matière d’impôt sur les bénéfices et
profits, d’impôt sur les revenus locatifs etc.…
L’impôt sur les bénéfices est acquitté par voie d’acomptes
provisionnels.
Les acomptes provisionnels sont dus par les contribuables relevant de
la Direction des Grandes Entreprises (DGE) c’est-à-dire les grandes entités
et des Centres des Impôts(CDI) donc les entités moyennes. Ils représentent
chacun 20% de l’impôt déclaré au titre de l’exercice précédent, augmenté des
suppléments établis par l’Administration des impôts et sont versés à l’aide
d’un bordereau de versement avant le 1er juin de l’année d’imposition pour le
premier acompte, avant le 1er Août l’année d’imposition pour le deuxième
acompte, avant le 1er Octobre l’année d’imposition pour le troisième acompte
et avant le 1er Décembre de l’année d’imposition pour le quatrième et dernier
acompte. Le solde de cet impôt devant être versé au moment du dépôt de la
déclaration y afférente ( Au plus tard le 30 avril de l’année n+1).
En dehors des acomptes provisionnels, certains impôts sont recouvrés
par voie de retenue à la source. C’est le cas de l’impôt professionnel sur les
rémunérations, de l’impôt mobilier, de l’impôt sur les revenus locatifs et de
la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).
L’impôt professionnel sur les rémunérations est à charge des employés
et retenu à la source par les employeurs qui ont l’obligation de le reverser au
compte du receveur des impôts dans les dix jours qui suivent le mois au
cours duquel les rémunérations ont été versées ou mises à la disposition des
bénéficiaires.
L’impôt mobilier est retenu par les personnes physiques ou morales
qui paient les revenus d’actions ou des parts quelconques, des obligations,
les redevances, les intérêts des capitaux empruntés etc.
La retenue ainsi opérée est à reverser au compte du receveur des
impôts dans les dix jours qui suivent le mois au cours duquel les revenus
ont été payés ou mis à la disposition des bénéficiaires.
L’impôt sur les revenus locatifs dont le taux est fixé à 22% est dû
annuellement par le bailleur sur le loyer brut. Il est acquitté par voie de
retenue à la source opérée par le locataire, personne physique ou morale
exerçant un commerce, au taux de 20% calculé sur le loyer versé. La retenue
sur loyers est reversée dans les dix jours du mois qui suit celui du paiement
de loyer, à l’aide d’un relevé conforme au modèle fixé par l’Administration
des impôts.
Le solde de cet impôt est acquitté par le bailleur au plus tard le 1er
février de l’année qui suit celle de la réalisation des revenus.

26
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B. Le recouvrement par voie d’avis de mise en recouvrement


Il concerne les impôts, suppléments d’impôts et autres droits établis
par l’Administration des impôts. Il faut entendre par là. Les impôts qui n’ont
pas été payés dans les délais légaux ainsi que ceux établis lors d’un contrôle
fiscal (redressement ou taxation d’office).
L’Avis de Mise en Recouvrement est un titre par lequel l’Administration
des impôts rend exigibles les créances dues par le contribuable au titre
d’impôt ou autres droits. Il est signé par le receveur des impôts compétent et
doit comporter les mentions ci-après :
- l’identification précise du redevable et le receveur impôt ;
- la nature de l’impôt ou autres droits dus ;
- la base imposable ;
- le montant principal des droits mis à sa charge ;
- le montant des pénalités ;
- le délai de paiement.
L’Avis de Mise en Recouvrement est employé au redevable sous plus
recommandé avec accusé de réception ou remis en mains propres sous
bordereau de décharge.
Les redevables sont tenus d’acquitter les montants dus, en numéraire,
par chèque ou virement bancaire dans un délai de quinze jours à compter de
la réception de l’Avis de Mise en Recouvrement.
C. Recouvrement par voie de rôle
Ce mode de recouvrement est appliqué transitoirement dans les
services des impôts qui ne sont pas encore dotés des structures permettant
l’application des nouvelles procédures.
Le rôle est un acte administratif qui fixe la somme à payer par chaque
contribuable et l’oblige à la verser au compte du receveur des impôts. Il s’agit
en effet d’une liste des contribuables soumis à l’impôt, comportant pour
chacun d’eux la base de l’impôt et le montant de l’impôt à payer. Le
recouvrement par voie de rôle comporte deux opérations :
- l’Etablissement et l’homologation du rôle par l’Administration
fiscale ;
- l’envoi des avertissements extraits de rôle.
Le délai de paiement des impôts varie entre 30 et 60 jours à compter
de l’envoi de l’Avertissement Extrait de Rôle en ce qui concerne les droits
émis. Il correspond à la date de la réception de l’AER pour ce qui est des
droits spontanés.
II.3.3. Le recouvrement forcé
La procédure du recouvrement forcé est utilisée lorsque le
contribuable n’a pas acquitté sa dette fiscale dans les délais légaux.

27
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L’Administration des impôts enclenche alors des poursuites précédées


des quelques actions. Le Trésor dispose d’un certain nombre de garanties en
matière de recouvrement d’impôts et autres droits.
A. Les actions préalables aux mesures de poursuites

Il s’agit de la mise en demeure, de la contrainte et du commandement.


La mise en demeure concerne les impôts recouvrés par voie de la déclaration
auto liquidative et intervient dans le cas de déclaration sous paiement ou de
déclaration avec paiement insuffisant. Elle est adressée aux redevables pour
les invités à payer les impôts endéans huit jours à compter de sa réception.
Le commandement est le document par lequel l’huissier enjoint un
contribuable qui n’a pas acquitté sa dette dans les quinze jours suivant la
réception de l’Avis de Mise en recouvrement, de le faire endéans huit jours.
Il est signifié au contribuable par l’agent de l’Administration des
impôts muni d’une commission d’huissier signée par le Ministre de la
Justice et porteur de contraintes à la requête du Receveur des impôts.
B. Les mesures de poursuites

Elles visent les contribuables qui, malgré la mise en demeure, la


contrainte et le commandement, ne s’acquittent pas de leurs dettes fiscales.
Elles comprennent les Avis à Tiers Détenteurs, les saisies mobilières et
immobilières ainsi que les ventes.
1° Les Avis à Tiers Détenteurs (ATD)
Les tiers détenteurs sont les personnes morales ou physiques
dépositaires, détentrices ou débitrices des fonds à l’égard des redevables des
impôts.
La procédure de l’ATD consiste en l’obligation faite à ces personnes de
verser directement sur ces fonds et sur simple demande du Receveur des
impôts, le montant des impôts dus par le redevable.
Le Tiers Détenteur à l’obligation formelle de porter à la connaissance
du receveur des impôts la situation des fonds ou du patrimoine appartenant
au redevable qu’il détient. Il doit en outre endéans huit (8) jours à compter
dès la réception de l’Avis à Tiers Détenteurs, verser au Trésor public la
somme dont il est débiteur vis-à-vis du redevable jusqu’à la concurrence du
montant de l’impôt dû. A défaut de s’exécuter dans le délai, le tiers détenteur
saisi sera poursuivi comme débiteur direct par le fisc.
Les personnes ainsi visées sont : les fermiers, les locataires, les
receveurs, les agents, les économes, les banquiers, les notaires, les avocats,
les huissiers, les greffiers, les curateurs ainsi que les représentants et autres
dépositaires et débiteurs des revenus, sommes, valeurs affectées au privilège
du Trésor public. La demande du Receveur des Impôts est faite par pli
recommandé avec accusé de réception ou remise en mains propres sous
bordereau de décharge.

28
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2° Les saisies mobilières et immobilières

La saisie des biens mobiliers et immobiliers intervient après


l’expiration du délai fixé dans le commandement.

Les biens saisissables font l’objet d’un inventaire par l’huissier qui
dresse à cet effet un procès-verbal de saisie selon les formes prescrite par la
loi.
Les saisies mobilières et immobilières peuvent être précédées des
mesures conservatoires administratives.
3° Les ventes

Les biens saisis font l’objet huit jours après la signification au


contribuable du procès-verbal de saisie, d’une vente par l’huissier jusqu’à
concurrence des sommes dues et des frais.

La vente peut connaître plusieurs ajournements successifs pour défaut


d’adjudicateur ou si l’adjudication ne peut se faire qu’à vil prix.

Un procès-verbal de non adjudication est dans ce cas dressé. Les


ventes des biens immobiliers saisis sont faites par le notaire. Les saisies
conservatoires sont transformées en saisies exécution sur décision du
Responsable du service opérationnel.

Après versement au compte du Trésor du produit de la vente en


concurrence des impôts et frais dus, le surplus doit être tenu à la disposition
du redevable pendant deux ans. A l’expiration de ce délai, ces fonds sont
acquis au Trésor s’ils ne sont pas réclamés.

Ils convient de souligner que la loi permet au contribuable de bonne


foi, en difficulté de trésorerie, de solliciter la suspension des mesures de
poursuites engagées contre lui et d’obtenir l’échelonnement du paiement de
sa dette de pénalités de retard. Ce délai de paiement ne peut excéder six
mois et la suspension des poursuites peut être levée si le contribuable ne
respecte pas les engagements pris.
II.3.4. La Garantie du Trésor

Par garantie du Trésor, il faut entendre les moyens qui permettent à


celui-ci de s’assurer de la perception de ses droits au mieux de faire face aux
risques de non-paiement des impôts par les redevables. Il s’agit du privilège,
de l’hypothèque et de la solvabilité.
II.3.4.1. Privilège du Trésor
Le privilège du trésor s’étend du droit que les créances de celui-ci
d’être payées avant toutes autres. Il concerne aussi bien le recouvrement des
impôts, des factures émises par le gouvernement, et des autres droits et
taxes que des pénalités y afférentes.

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Le privilège du Trésor grève les biens meubles tant au redevable que de


sa femme, sauf si les biens de cette dernière étaient possédés avant le
mariage ou si les fonds au moyens desquels ils ont été acquis proviennent de
succession de donation par des personnes autres que le mari ou de ses
revenus personnels. Le privilège s’exerce pendant deux ans à compter de la
date de la déclaration ou de l’émission de l’Avis de Mise en Recouvrement.
Toutefois, en ce qui concerne les biens saisis, l’expiration de ce délai ne met
pas fin au privilège. Ceci vaut également pour les demandes du receveur des
impôts adressées aux tiers détenteurs.
II.3.4.2. Hypothèque du Trésor
L’hypothèque est un droit réel dont est grève un bien immobilier au
profit du Trésor pour garantir le paiement de ses créances. Il concerne aussi
bien le recouvrement des impôts, des factures émises par le gouvernement et
des autres droits que des pénalités y afférentes. Il grève les biens tant du
mari que de la femme dans la mesure où le recouvrement des impôts peut
être poursuivi sur les biens appartenant à celle-ci en vertu de l’article 81 de
la loi n° 004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales.
Le Trésor peut exercer ce droit dès le moment où les droits deviennent
exigibles conformément à la loi sus évoquée et au plus tard le 31 décembre
de l’année qui suit celle de l’exigibilité des sommes dues.
II.3.4.3. La solidarité
La solidarité est le droit de poursuivre le recouvrement des droits du
Trésor auprès de tierces personnes compte tenu des relations qui les lient
aux redevables si, pour une raison ou une autre, ceux-ci ne peuvent pas être
poursuivis eux-mêmes. Ainsi, les personnes suivantes peuvent être
poursuivies pour le paiement des impôts dus par les contribuables. Il s’agit :
✓ Du liquidateur d’une société en cas de défaut de notification de la
décision de liquidation ou de dissolution à l’Administration des
impôts ;
✓ Du bénéficiaire de services en cas des prestations d’assistance
étrangère ;
✓ Des représentants des sociétés étrangères et des redevables qui n’ont
pas de domicile ou de résidence au Congo, mais y possèdent un ou
plusieurs établissement ;
✓ Du cessionnaire en cas de cession complète de l’ensemble des
éléments d’actifs des entreprises ou d’un secteur d’activité pouvant
être considéré comme constituant une exploitation autonome ;
✓ De la femme pour ses biens meubles et immeubles à moins qu’elle
prouve qu’elle possède ces biens avant le mariage ou que lesdits biens
au les fonds ayant servi à son acquisition proviennent de succession
de donation par des personnes autres que son mari ou de ses revenus
personnels ;
✓ Du cessionnaire d’immeuble au cas où la transaction n’a pas été porté
à la connaissance de l’Administration fiscale.

30
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II.3.5. Les pénalités fiscales


Les pénalités fiscales comprennent les pénalités d’assiette ou
majorations, les pénalités de recouvrement ou intérêts moratoires, les
astreintes, les amendes administratives et les sanctions pénales.
II.3.5.1. Les pénalités d’assiette ou majorations
Il s’agit des pénalités qui sanctionnent le défaut des déclarations au
regard des délais légaux, les déclarations inexactes, incomplètes ou fausses ;
II.3.5.2. Les pénalités de recouvrement ou intérêts moratoires
Sont celles qui sanctionnent le retard dans le paiement des impôts et
autres droits dus.
II.3.5.3. Amandes administratives :
Sont des sanctions qui répriment le non-respect des formalités
comptables et fiscales ainsi que le mauvais comportement du contribuable
du redevable ou de toute personne tendent à faire perdre au Trésor public
les droits dus, soit par le contribuable ou le redevable légal, soit par les tiers.

II.3.5.4. Astreintes :
Est une sanction pécuniaire frappant les personnes mises en demeure
par pli recommandé avec accusé de réception ou remis en moins propres
sous bordereaux de décharge pour n’avoir pas donné suite dans le délai à
une demande de renseignement de l’Administration des impôts dans le cadre
du droit de communication.
II.3.5.5. Récidive ou les sanctions pénales
Le fait de commettre une même infraction déjà sanctionné dans un
délai de deux ans ou de 6 mois en ce qui concerne respectivement les impôts
annuels et les autres impôts.
L’exercice d’une activité soumise à l’impôt sans au préalable remplir
les formalités de recensements occasionne la sanction de fermeture
provisoire par l’Agent de recherche ou de recensement revêtu de la qualité
d’Officier de Police Judiciaire à compétence restreinte et d’une amende de
1 000 000 FC pour les personnes morales et 100 000 FC pour des personnes
physiques exerçant le commerce ou une activité libérale et 50 000 FC pour
des personnes physiques bénéficiaires de revenus locatifs.

L’amende dont il est question est établie et recouvrée lors de la


réouverture de l’établissement qui intervient après attribution du Numéro
Impôt et la situation fiscale du redevable défaillant est régularisée d’Office.

31
II.3.6. Les échéances : TABLEAU RECAPITULATIF DES IMPOTS PERCUS PAR DECLARATION EN RDC
N° IMPOT TEXTE DE MATIERE FAIT ECHEANCE TAUX CONTRIBUABLE REDEVABLE Affectation
BASE IMPOSABLE GENERATEUR
OL 69/006 du Superficie des Détention du titre de Au plus tard le 1er février Forfait dont le Propriétaires Propriétaires ETD
01 10/02/1969 bâtiments et des propriété de chaque année montant varie
terrains situés dans suivant le rang de
Impôt Foncier les circonscriptions la localité (Cfr
urbaines (RDC) ETD)
IDEM Motos, camions, Le fait d’être Avant la mise en usage Varie suivant la Propriétaires ou Propriétaires ou ETD
02 Véhicules, Avions, propriétaire ou puissance fiscale utilisateurs utilisateurs
Bateaux utilisateur exprimée en
Impôt sur le cheval vapeur
véhicule (CV) ou poids
exprimé en Kgs
(Cfr ETD)
Impôt sur les IDEM Superficie des Le fait d’être titulaire Au plus tard le 1er février Varie par hectare Titulaires des Titulaires des
03 concessions, tant de chaque année. des concessions concessions concessions Trésor public
concessions pour la recherche
minières et que pour
hydrocarbures l’exploitation

Impôt sur les IDEM Revenu brut de la Paiement loyer et/ou Chaque mois (le 10 du 22 % Propriétaires des Propriétaire ou son
location et le profit la mise en location à mois qui suit celui de bâtiments et des terrains mandataire ETD
04 revenus locatifs de la sous location titre gratuit d’un paiement du loyer loués
(IRL) bâtiment ou terrain à
usage commercial
Impôt IDEM Rémunération des Paiement des Dans les 10 jours qui Calculé suivant un Bénéficiaires des salaires Employeurs
personnes rémunérations ou des suivent le mois de la barème au taux Trésor public
05 professionnel primes retenue à la source progressif compris
sur les Retenue à la source entre 0 et 40%
rémunérations effectuée chaque
mois par
(IPR) l’employeur
Impôt IDEM Retenue à la source Paiement des Dans le 10 jours qui suit le 25 % sur la Employeur Employeur Trésor public
de l’employeur rémunérations ou mois de la retenue à la rémunération
06 exceptionnel sur primes source imposable
les
rémunérations
du personnel
expatrié (IERE)
Impôt sur les Bénéfice d’une 30 % du bénéfice
IDEM entreprise Clôture de l’exercice Au plus tard le 30 Avril de déclaré, - Sociétés Société, Personne Trésor public
07 Résultat et industrielle, comptable l’année qui suit celle de - Personne Physique Physique
profits (IBP) ou commerciale, réalisation des revenus 1% du chiffre commerçante commerçante ou
encore Impôt sur artisanale, agricole, d’affaires déclaré leurs mandataires
immobilière et le lorsque le résultat
les revenus profit de profession est déficitaire
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professionnels libérale
Impôt mobilier IDEM Revenus des Paiement de revenus Le 10 du mois qui suit Bénéfices des revenus Les entreprises et
capitaux mobiliers celui du versement des 20% (détenteurs des actions et les personnes Trésor public
(IM) investis revenus ou de la mise à obligations ayant généré physiques (elles
08 disposition des les revenus) retiennent à la
bénéficiaires, et le 31 mars source à la
pour les sociétés distribution aux
étrangères (SPRL et les bénéficiaires)
SARL)
Impôt sur la O – L n° 10/001 -Montant des ventes -Prestation de service Le 15 du mois qui suit 16% à Le consommateur final -Fabricant
du 20 Août faites en RDC des -Livraison des celui de la réalisation de l’importation et à ou bénéficiaire de -Prestataires de Trésor public
Consommation 2010, entré en produits de produits transformés l’affaire l’intérieur service service
09 TVA vigueur 18 mois fabrication locale au dernier stade de 0% à l’exportation -Entrepreneur des
après soit le 1er -Montant des fabrication travaux
janvier 2012 factures émises pour -Facturation de la immobiliers
les travaux tranche terminée.
immobiliers
-Montant des
factures émises pour
les prestations de
service
Taxe Spéciale OL 88/029 du Véhicule admis à Le fait d’être -Avant le 31/03 de chaque Varie suivant la Propriétaire de véhicule Propriétaire de ETD
15/07/88 circuler dans le propriétaire année pour les véhicules puissance fiscale admis à circuler dans le véhicule admis à
10 de Circulation réseau routier public acquis avant le 1er janvier exprimée en CV réseau routier de la RDC circuler dans le
Routière de la RDC -A la date réseau routier de la
(TSCR) d’immatriculation des RDC
véhicules pour ceux acquis
au cours de l’année

RECAPITULATION DES DECLARATIONS AFFERANTES AUX DIFFERENTES NATURES D’IMPÔTS

N° Impôts Échéances
01 Bordereau de versement des acomptes Le 31 mai, le 31 juillet, le 30
provisionnels septembre et le 30 novembre de
chaque année
02 Déclaration récapitulative de l’IPR Le 10 janvier de chaque année
03 Bordereau de versement de la retenue locative Dans les dix jours du mois
qui suit celui du paiement de
loyer,

33
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Deuxième PARTIE :
LE SYSTÈME FISCAL CONGOLAIS
Le système fiscal congolais, comme beaucoup d’autres systèmes
fiscaux dans le monde, regroupe les impôts en deux grandes catégories : les
impôts directs et les impôts indirects.
Composition du système fiscal Congolais :
➢ Impôts directs ;
✓ Impôts réels ;
▪ Impôt foncier ;
▪ Impôt sur les véhicules ou la vignette ;
▪ Impôt sur la superficie de concession minière
d’hydrocarbure ;
✓ Impôts Cédulaires sur revenus ;
▪ Impôt sur les revenus locatifs ;
▪ Impôt mobilier ;
▪ Impôts professionnels :
• Impôt sur le Bénéfice et profits ;
• Impôt professionnel sur la rémunération
✓ Impôt Exceptionnel sur les rémunérations de l’expatrié
➢ Impôts indirects
✓ La Taxe sur la valeur ajoutée ;
✓ Douanes & Accises
▪ Droit d’entrée ;
▪ Droit de sortie
▪ Droit d’accises ;
▪ Droit de consommation.
Il est important de signaler ici que, la Constitution du 18 février
2006 a cédée aux Entités Territoriales Décentralisées trois (3) types
d’impôts ci-dessous et que ces dernières fixent les tarifs de ces impôts de
leurs manières. Il s’agit de :
- L’Impôt Foncier ou Impôt sur la superficie des propriétés
foncières bâties et non bâties
- L’Impôt sur le véhicule ou encore la vignette ;
- L’Impôt sur les Revenus Locatifs.
Caractéristiques du Système fiscal congolais :
Le système fiscal congolais est principalement déclaratif, auto-liquidatif,
cédulaire, territorial et forfaitaire.
a) Le caractère déclaratif : C’est-à-dire qu’il revient aux contribuables
de souscrire leurs déclarations fiscales aux échéances précises. Celles-

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ci sont à priori supposées sincères et complètes, d’où l’obligation pour


chaque contribuable d’être en mesure de justifier les éléments
déclarés. Dès lors, l’administration fiscale dispose d’un pouvoir de
contrôle visant la recherche des redevables défaillants et la vérification
des déclarations souscrites.
b) Le caractère auto-liquidatif : Ce caractère suppose qu’une
déclaration souscrite doit être liquidée et accompagnée des paiements
de l’impôt dû au compte du trésor aux échéances rattachées aux
différents types d’impôts. Cela suppose qu’un contribuable ou un
redevable qui souscrit une déclaration, le liquide le jour du dépôt de la
déclaration.
c) Le caractère cédulaire : L’impôt sur le revenu ne frappe pas le revenu
dans sa globalité mais le taux par chambre, c’est-à-dire d’une façon
explicite. Nous pouvons dire que les revenus d’un individu sont
constitués des ressources diverses qu’il tire de son travail ou de son
capital mobilier ou immobilier (loyer, dividende, intérêt,…). Ainsi que
simultanément de son travail et son capital ou encore des revenus
aléatoires. Les revenus imposés sont ceux qui sont, en principe, des
ressources périodiques et réguliers à l’exception des moyens financiers
sporadiques comme des gains exceptionnels des fortunes qui, en
principe ne sont pas considérés comme de revenu du point de vue
fiscal.
d) Le caractère territorial : Est fonction de la souveraineté d’un Etat.
C’est une règle qui est un principe de droit international, ce système
veut aussi que tous les revenus réalisés en République Démocratique
du Congo, soient taxés ou imposés sans tenir compte de l’identité du
titulaire de ces revenus quand bien même son siège social, son
domicile, son principal établissement ou sa résidence ne se trouve pas
en République Démocratique du Congo. Ainsi, l’impôt est dû pour les
biens situés sur le territoire national.
e) Le caractère forfaitaire : Le forfait est une technique d’évaluation
simplifiée qui vise à substituer une détermination exacte d’une
donnée, un calcul approché fondé sur une analyse antérieure de celle-
ci. L’impôt est ainsi évalué sur base des renseignements fournis par
les contribuables à l’administration fiscales et cette dernière lui notifie
le montant à payer.

Les limites du système déclaratif :

✓ La lourdeur des certaines catégories d’imposition en particulier, les


impôts sur les revenus ;
✓ La faiblesse de moyens et d’organisation de l’administration fiscale ;
✓ Des réalités socio-économiques non adaptés au régime fiscal
déclaratif ;
Une pratique ambiguë et inadaptée d’octroi d’exonération fiscale.

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Quelques jargons fiscaux :

✓ Politique fiscale : Est l’ensemble des décisions prises par les pouvoirs
publics en matières fiscale. Elle vise à modifier le droit fiscal en
fonction d’objectifs déterminés.
La politique fiscale suppose la détermination du volume et de la
structure du prélèvement obligatoire, de la répartition de leurs charges
par les agents et la catégorie sociale, la définition de leur mode de
calcul et de perception.
✓ Réforme fiscale : Elle est la mise en œuvre des modifications ayant
pour but d’améliorer l’activité de recherche et de perception des
ressources fiscales d’un état pour une meilleure rentabilité du système
qui est donc un impératif pour produire des ressources budgétaires
substantielles collectée et apportée à ces dernières
✓ Contrôle fiscal : Est un examen général et critique par
l’administration fiscale de la déclaration souscrite par un contribuable
dans le but de s’assurer qu’elle est régulière, sincère et complète et de
relever le cas échéant les irrégularités qu’elle peut contenir sur le plan
fiscal.

La Fraude fiscale et l’évasion fiscale


La fraude fiscale est le détournement « illégal » d'un système fiscal
afin de ne pas contribuer aux charges publiques.
Par contraste, l'optimisation fiscale ou évitement fiscal1 est l'utilisation de
moyens légaux afin de réduire le montant de l'imposition2 autrement appelée
« Evasion fiscale »

L'évasion fiscale comprend à la fois la fraude et l'optimisation fiscale

✓ Evasion fiscale : Consiste à échapper au paiement de l’impôt par des


moyens légaux, c’est-à-dire que le contribuable parvient à diminuer sa
charge fiscale sans violer la loi. Dans ce cas, l’impôt est éludé.
C’est-à-dire : éviter avec adresse totale ou partielle pour celui qui
devrait le payer. Ainsi, le terme évasion fiscale apparait ou s’emploi
lorsque le contribuable qui devrait payer l’impôt ne le paie pas sans
que la charge ne soit reportée sur un tiers. Dans ce cas, c’et l’état qui
est perdant.

On distingue deux sortes d’évasion fiscale : l’évasion fiscale


frauduleuse et l’évasion fiscale non frauduleuse
a. L’évasion fiscale frauduleuse : C’est ce qu’on appelle la fraude
fiscale. Dans ce cas, il y a violation de la loi déduisant soit le taux de
l’impôt ou encore la base imposable.
b. L’évasion fiscale non frauduleuse : Cette pratique ne viole pas la loi
mais la contourne en utilisant l’inévitable imperfection contradiction et
obscurité des lois. Ainsi, le contribuable s’échappe au paiement de

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l’impôt en se cachant dernière la loi. C’est le cas d’un contribuable à


l’impôt sur les bénéfices commerciaux en donnant à son activité un
caractère non commercial aux points de vue juridique, bien que ce
dernier soit commercial.
Note : La lutte contre ce genre d’évasion est très difficile car la loi ne peut
prévenir la diversité des cas qui peuvent se présenter.
✓ La fraude fiscale : Elle est un détournement illégal d’un système fiscal
afin de ne pas contribuer aux cotisations publiques (Paiement de
l’impôt).
La définition juridique : la fraude fiscale est une infraction à la loi
commise dans le but d’échapper à l’imposition ou bien d’en réduire le
montant. Cette infraction suppose la réunion de trois (3) éléments :
- Elément matériel : l’impôt ;
- Elément légal : le non-respect du droit fiscal ;
- Elément moral : faute intentionnelle ou non-intentionnelle

Pour MARGAIRAZ, il y a fraude lorsqu’on applique des procédés permettant


d’échapper au paiement de l’impôt alors que le législateur n’avait pas prévu
d’échappatoire.

✓ Le paradis fiscal : Un paradis fiscal est un pays ou territoire à


fiscalité réduite ou nulle, c'est-à-dire où le taux d'imposition est jugé
très bas en comparaison avec les niveaux d'imposition existant dans
d’autres pays du monde. Ces paradis sont réputés pour encourager
l'évasion fiscale.

Un paradis fiscal est défini par un ensemble de critères qui démontrent que
ce pays ou territoire a délibérément adopté des lois et des politiques fiscales
permettant à des particuliers ou à des entreprises de réduire au maximum
leurs impôts dans les pays où ils sont réellement actifs. Les paradis fiscaux
ont ainsi souvent pour caractéristiques communes de proposer :

• Des avantages fiscaux à des particuliers ou à des entreprises, sans


exiger une réelle activité sur place.
• Un taux d’imposition très faible, voire nul.

Note : Un paradis fiscal n’est pas forcément un Etat riche. Si ces pays
privent les autres Etats de recettes fiscales essentielles, l’argent qui y est
placé ne leur bénéficie pas pour autant.

Lorsque l’imposition des grandes entreprises et des grandes fortunes


est réduite, deux solutions s’offrent aux Etats pour combler le manque
à gagner, qui vont à contre-sens de la lutte contre la pauvreté et les
inégalités :

• Réduire les dépenses publiques, pourtant indispensables pour lutter


contre les inégalités et la pauvreté.

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• Augmenter d’autres impôts, touchant des tranches moins aisées de la


société, tels que la TVA, qui représente l’un des impôts les plus
injustes car très lourdement payé par les ménages les plus pauvres.

Privilèges de paradis fiscal : La plupart des États accordent des


dérogations fiscales aux agents économiques non résidents, c'est-à-dire aux
particuliers, aux sociétés ou aux banques dont les activités se font à
l'extérieur des frontières de leur territoire. Or, la spécificité des paradis
fiscaux est de pousser cette stratégie à l'extrême pour qu'elle devienne un
vecteur d'entrée de devises et de développement économique.

Dangers de paradis fiscal :

▪ La déperdition des recettes fiscales : Les paradis fiscaux exercent


une concurrence déloyale en matière de fiscalité à l'endroit des grands
pays développés. Ainsi, certains centres offshore pratiquent des taux
d'imposition qui sont sensiblement moins élevés que dans ceux-ci, ou
encore ne fiscalisent pas les revenus des non-résidents, c'est-à-dire
qu'ils ne prélèvent ni impôt sur le revenu ni impôt sur les sociétés. Par
suite, ils favorisent l'évasion fiscale, qui pénalise lourdement les
ressources budgétaires des autres États.
▪ Le blanchiment des capitaux : Beaucoup de paradis fiscaux
pratiquent le recyclage de fonds provenant de la corruption, d'activités
criminelles et, plus particulièrement, du trafic de stupéfiants. L'argent
sale, obtenu illégalement, est « blanchi » et par là même transformé en
revenus parfaitement légaux. À ce titre, les paradis fiscaux constituent
une des structures clés du développement de la criminalité mondiale.

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CHAPITRE I : LES IMPÔTS DIRECTS


Les impôts directs sont divisés en impôts réels et impôt cédulaires sur
les revenus.
I.1. Les Impôts Réels
L’impôt réel est un impôt qui frappe les biens du fait de leurs
existences et qu’il est source de revenus sans considération de la personne
qui le supporte.
L’impôt réel comprend donc trois impôts distincts :

▪ L’impôt foncier ou impôt sur la superficie des propriétés


foncières bâties et non bâties ;
▪ L’impôt sur le véhicule ou la vignette et ;
▪ L’impôt sur la superficie des concessions minières et
d’hydrocarbures.

I.1.1. IMPÔT FONCIER OU IMPOT SUR LA SUPERFICIE DES


PROPRIETES FONCIERES BATIES ET NON BATIES

L’impôt foncier frappe la jouissance d’un bien immobilier ou sa


propriété. C’est donc un impôt sur la propriété immobilière qui ne doit pas
être confondu avec l’impôt sur le revenu locatif qui est assis sur le revenu
immobilier.

A. Matières imposables et base de l’impôt

La matière imposable de cet impôt est le bien immeuble, par nature (le
sol) ou par incorporation au sol (une construction) détenues par des
personnes physiques ou morales en RDC.

L’impôt foncier est donc assis sur les propriétés foncières bâties (les
constructions) et les propriétés foncières non bâties (les parcelles de terre).
Il sied de noter que l’expression « propriétés foncières » est incorrecte par ce
que la loi foncière dispose en son article 53 : «le sol est la propriété
exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat». L’Etat est donc l’unique
propriétaire foncier.

Les personnes physiques ou morales ne peuvent avoir qu’un droit réel


de jouissance sur le sol appartenant à l’Etat appelé « concession » et ne sont
propriétaires que des constructions réalisés.

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B. Personnes imposables, exemptions et exonérations

1° Personnes imposables

L’impôt foncier est dû par les personnes physiques ou morales


titulaires de droit de propriété ainsi que par des personnes occupant, en
vertu d’un contrat de bail, des biens immobiliers faisant partie soit du
domaine privé de l’Etat soit du patrimoine d’une circonscription
administrative.

2° Exemptions et exonérations
a) Exemption

Sont exemptées de l’impôt foncier


1° Les propriétés appartenant :
▪ A l’Etat, aux provinces, aux villes, aux communes, aux
circonscriptions administratives ainsi qu’aux offices et autres
établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres
ressources que celles provenant de subventions budgétaires ;
▪ Aux institutions religieuses ou philanthropiques ;
▪ Aux associations sans but lucratif;
▪ Aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l’usage des bureaux
d’ambassades ou des consulats, ou au logement d’agent ayant le
statut d’agent diplomatiques ou consulaires. Cette exemption n’est
consentie que sous réserve de réciprocité ;
▪ Aux personnes physiques dont les revenus nets imposables annuels
sont égaux ou inférieur au plafond de la huitième tranche de
revenus du barème d’imposition des personnes physiques
(16 824 000 FC annuelle et 1 402 000 FC mensuelle).

2° Les immeubles affectés à l’habitation principale des personnes qui au


1er Janvier de l’année d’imposition sont âgées de plus de 55 ans et les
veuves, à condition :
▪ Qu’elles occupent ces habitations principales soient seules, soient
avec des personnes considérées comme à leur charge, descendants
ou ascendant, soit avec toutes autres personnes de mêmes
conditions d’âge ou de situation ;
▪ Que leurs revenus imposables à l’impôt cédulaire sur les revenus
soient égaux ou inférieur au plafond de la huitième tranche du
barème d’imposition des personnes physiques (soit 16 824 000 FC
comme expliqué ci-dessus) ;
▪ Qu’elles souscrivent une déclaration énonçant tous les éléments
imposables exemptés.

b) Exonérations

40
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L’impôt foncier n’est pas établi sur les terrains et les propriétés bâties qu’un
propriétaire, ne poursuivant aucun but de lucre, aura affecté :

✓ A l’exercice du culte public, à l’enseignement, à la recherche


scientifique à l’installation des hôpitaux, des hospices, des
cliniques, des dispensaires,…
✓ A l’activité normale des chambres de commerce ;
✓ A l’activité sociale des sociétés mutualistes.

Des exonérations de l'impôt foncier peuvent être accordées en vertu


des dispositions du Code des investissements ou par des conventions
spéciales.

3° Taux de l’impôt

Les taux de l’impôt foncier sont fixés en fonction du rang de localité.

a. Classements des localités

Conformément à la loi, c’est le Ministère des Finances qui


détermine par arrêté, en fonction de l’évolution socio-économique les
différentes localités.

Ainsi, l’arrêté ministériel n°019/CAB/MIN/FIN/97 du 08 Octobre


1997 a complété et modifié le dernier classement des localités fixé par
l’arrêté départemental n°049/CAB/MIN/FIN/87 du 28 Octobre 1987
comme suit :

1. Localité dite de premier rang


a. Ville de Kinshasa

▪ Commune de la GOMBE : Tous les quartiers ;


▪ Commune de LIMETE : tous les quartiers, à l’exclusion des quartiers
Mombele, Musoso ; Salongo et Kingabwa village ;
▪ Commune de NGALIEMA : les quartiers Ma-campagne, UPN, PIGEON,
Mont-Fleuris, Avenue des écuries, quartier mapenza, quartier Golf,
quartier Mimoza, quartier Utexafrica, quartier GB & Baramoto,
quartier CHANIC & environs ;
▪ Commune de BARUMBU : quartier Bon-Marché (de l’avenue de
l’Aérodrome jusqu’au point Bitshaku Tshaku) ;
▪ Commune de Lemba : quartier Gombele (Righini).

b. Autres Provinces

▪ Kongo Central : Matadi, quartier Soyo (ville haute), centre commercial


(Ville Basse) ;

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▪ Haut-Katanga : Lubumbsahi (commune de lubumbashi)


▪ Sud –Kivu : Bukavu : Commune d’Ibanda ;
▪ Nord –Kivu : Goma : Centre Commercial et Résidentiel, quartier Himbi
▪ Kasaï-Oriental : Mbuji-Mayi : quartier Miba ;
▪ Tshopo : Kisangani (Commune Makiso, quartier Industriel Tshopo,
quarteir Mangobo).

c. Les Aéroports Internationaux et les Ports-Maritimes

2. Localité dites de deuxième rang,


a. Ville de Kinshasa

▪ Commune de MATETE ; quartier des Marais ;


▪ Commune de Lingwala : quartier boyata, quartier GOLF ;
▪ Commune de LEMBA : Camp Riche, Cité Salongo ;
▪ Commune de LIMETE : Quartier salongo
▪ Commune de Selembao : Cité-Verte, quartier Ngafani I (500m de la
grande route à partir de l’avenue de l’école, jonction avec l’avenue
Lilas), quartier Ngafani II (500 m de la grande route à partir de Fwakin
jusqu’à l’entrée habitat) et quartier Ngafani III (500 m de la grande
route à partir de l’habitat jusqu’au debut Cité-Vert ;
▪ Commune de Mont-Ngafula : Cité Mama Mobutu, quartier Yemo
(1,50km de la grande route depuis le triangle jusqu’au domaine
Liyolo), quartier Munongo (300m de la grande route), quartier Masanga
Mbila (1,50km de la grande route depuis Domaine Liyolo jusqu’à
l’avenue des Ecoligistes) ;
▪ Commune de Kintambo : quartier Jamaïque et Centre Commercial.

b. Autres Provinces

▪ Kongo central : Matadi : Commune de Matadi ;


▪ Ituri : Bunia (Centre Commercial) ;
▪ Haut-Uele : Isiro (quartier Raquette)
▪ Nord Kivu : Goma, Butembo (Centre Commecial, quartier M.G.L), Beni
(Centre Commercial) quartier Boeken ;
▪ Nord-Ubangi : Gbadolie (Centre Commercial) ;
▪ Equateur : Mbandaka (Centre Ville).
▪ Haut-Katanga : Lubumbashi : Commune de Kapemba, Likasi (Centre
Ville),
▪ Lualaba : Kolwezi : Centre ville ;
▪ Kwilu : Kikwit : Commune de Kikwit, Plateau et ville basse ;
▪ Kasaï-central : Kananga : quartier Kananga II, quartier industriel,
centre ville.

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c. Les Ports Fluviaux de Kinshasa et de Kisangani

3. Localité de troisième rang


a. Ville de Kinshasa

▪ Commune de Kalamu : tous les quartiers


▪ Commune de Kasa-Vubu : tous les quartiers,
▪ Commune de Limete ; quartier Musoso ;
▪ Commune de Kitambo : tous les quartiers, à l’exception de ceux
repris aux 1er et 2ème rang et de Camp LUKA ;
▪ Commune de Lemba : tous les quartiers, à l’exception des quartiers
Gombele, Camp Riche et Salongo
▪ Commune Bandalungwa : tous les quartiers
▪ Commune de Kinshasa : tous les quartiers
▪ Commue de Barumbu : tous les quartiers, à l’exception du quartier
Bon marché.
▪ Commune de Matete : tous les quartiers, à l’exception du quartier des
Marais ;
▪ Comune de Lingwala : tous les quartiers, à l’exception des quartiers
Boyata et golf ;
▪ Comune de Ngiri-ngiri : tous les quartiers ;
▪ Commune de Masina : quartier sans fil ;
▪ Commune de N’djili : quartiers 1,2,3,4,7 et 12 ;
▪ Commune de Mont-Ngafula : tous les quartiers à l’exception des
quartiers Mama yemo et Cité Mama Mobutu ;

b. Les autres ports et aéroports aménagés en matériaux durables

c. Autres provinces

▪ Kongo-central : Muanda (1km à partir du littoral), Mbanza-Ngungu,


Inkisi, Boma (commune de Nzadi) :
▪ Sud-Kivu : Uvira (quartier Mulongwe), Bukavu : (commune de Bagira
et Kadutu) ;
▪ Nord-Kivu : Goma (quartier Katindo gauche) ;
▪ Maniema : Kindu (Centre ville), Kalima : (cité Kalima) ;
▪ Haut-Katanga : ville de Kimpushi,
▪ Haut-lomami : Kamina,
▪ Tanganika : Ville de Kalemie
▪ Haut Katanga : Lubumbashi (commune de Rwashi).
▪ Kwilu : ville de Bandundu (quartier Salongo), Kikwit (à l’exception de
la ville basse et du plateau) ;
▪ Kasaï-Oriental : Mbuji-Mayi (nouvelle ville et commune de Bijamba (à
l’exception du quartier Miba), Mwene-Ditu (centre ville), Ngandajika
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▪ Sankuru : Lusambo et lodja


▪ Lomami : Kabinda
▪ Kasaï-central : Kananga (quartier bianoe),
▪ Kasai : Ilebo et Tshikapa ;
▪ Equateur : Mbandaka ( à l’exception du centre ville) ;
▪ Mongala : Bumba (centre commercial) ;
▪ Tshuapa : Bo+ende (centre commercial)
▪ Ituri : Bunia (quartier de Nyakasanga), quartier Yabiyaya et quartier
Mujipela.

4. Localité de 4ème rang


Toutes les localités ou parties de localités non repris ailleurs.

b. Taux de l’impôt foncier

1. L’Impôt foncier des villas


Pour les villas, l’impôt est calculé sur la superficie bâtie. Les taux sont
fixés par mètre carré de la manière suivante (équivalent en FC) :
Dans les localités dites de 1er rang : 1,50 $/m²
Dans les localités dites de 2ème rang : 1$/m²
Dans les localités dites de 3 ème rang : 0,50$/m²
Dans les localités dites de 4ème rang : 0,30$/m²

2. L’Impôt foncier des autres constructions et terrains

Il est fixé forfaitairement sans tenir compte de la superficie en fonction


des éléments suivants :
▪ Le rang de localité
▪ Le fait que le bien soit situé à Kinshasa ou à l’intérieur du pays
▪ Le propriétaire : personne physique ou morale

Les taux sont fixés de la manière suivante :


a. Propriétés bâties

Rang de localité 1er 2ème 3ème 4ème


Nature de la propriété bâtie rang rang rang rang
Par étage des immeubles appartenant aux 75$ 37,50$ 30$ 22,50$
personnes morales
Par étage des immeubles appartenant aux 37,5$ 22,50$ 11$ 7,50$
personnes physiques situés à Kinshasa
Par étage des immeubles appartenant aux 30$ 19$ 7,50$ 4,00$
personnes physiques et situés à l’intérieur du
pays
Appartement 75$ 37,50$ 18,75$ 11,00$
Autres immeubles 11$ 7,50$ 7,5$ 1,50$

44
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b. Propriétés non bâties (équivalent en FC ) :

➢ 30 $ pour les terrains situés dans les localités de 1er rang ;


➢ 7,50 $ pour les terrains situés dans les localités de 2ème rang à
Kinshasa ;
➢ 4,50 $ pour les terrains situés dans les localités de 2ème rang à
l’intérieur ;
➢ 3 $ pour les terrains situés dans les localités de 3ème rang à
Kinshasa ;
➢ 2 $ pour les terrains situés dans les localités de 3ème rang à
l’intérieur ;
➢ 1,50 $ pour les terrains dans les localités de 4ème rang

Il est important de signaler que le redevable de l’impôt foncier est tenu


de souscrire chaque année une déclaration au plus tard le 1er février.

Toutefois, sauf notification contraire du redevable avant le 1er janvier


de l’exercice, la déclaration récente est valable pour les années suivantes.
L’impôt est payé au moment du dépôt de la déclaration.

I.1.2. IMPÔT SUR LES VÉHICULES (VIGNETTE) ET LA TAXE SPECIALE


DE SURCULATION ROUTIERE (TSCR = PEAGE)

I.1.2.1. IMPÔT SUR LES VÉHICULES (VIGNETTE)

L’impôt sur les véhicules est un impôt différent de la Taxe Spéciale de


Circulation Routière qui est un droit de péage dû par les propriétaires des
véhicules admis à circuler sur le territoire congolais.

L’impôt sur le véhicule donne lieu à l’apposition d’un timbre fiscal sur
le véhicule appelé vignette. La vignette ou le signe distinctif doit être fixé sur
le véhicule d’une manière permanente à l’abri des intempéries, à un endroit
de l’extérieur facilement accessible.
A. Matières et personnes imposables

L’impôt sur les véhicules frappe tous véhicules à moteur sous réserve
de certaines exceptions. Le terme « véhicule » est utilisé ici dans le sens le
plus large possible puisqu’il ne désigne pas uniquement le véhicule
automobile mais aussi tout moyen de transport par terre et par eau et ce,
quel que soit le mode de propulsion utilisé en République Démocratique du
Congo

L’impôt sur les véhicules est dû par les personnes physiques ou


morales qui utilisent les véhicules. On ne tient donc pas compte de la notion
de propriété mais plutôt celle de l’utilisation.

B. Véhicules exonérés
Sont notamment exonérés les véhicules ci-après :
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▪ Véhicules appartenant à l’Etat, aux provinces, aux villes, aux


circonscriptions administratives ainsi qu’aux offices et autres
établissement publics du droit congolais n’ayant d’autres
ressources que celles provenant de subventions budgétaires ;
▪ Véhicules appartenant aux institutions, association et
établissement religieux, scientifiques ou philosophiques ;
▪ Véhicules appartenant aux Etat étranger et affectés exclusivement
à l’usage d’agent diplomatiques ainsi que ceux appartenant aux
organismes internationaux ;
▪ Véhicule à deux roue dont le cylindré n’excède pas 50cm3 ;
▪ Engins spéciaux : machine-outil, auto-ambulance, machine
agricole, corbillards, véhicule pour incendie, véhicule de transport
dans l’enceinte d’une gare d’un port ou aérodrome.

C. Base et taux d’imposition

La base d’imposition est représentée par catégorie, le poids ou la


puissance du véhicule. Ainsi l’arrêté ministériel n°081 du 26 Février 2002,
modifiant certaines dispositions en matière d’impôt réel dans son article 2,
fixe les taux de l’impôt sur les véhicules comme suit (équivalent en FC) :
A. Motocycles : 5$
B. Véhicules automobiles utilitaires (KGs = Poids) :
• de moins de 2.500Kg soit 2,5T : 9 $
• de 2.500Kg à 10.000Kg soit 2,5T à 10T : 14 $
• de plus de 10.000Kg soit 10 T : 17 $

C. véhicule de tourisme (Chevaux vapeur = Puissance)

1° Appartenant aux personnes physiques :


• de 1 à 10 chevaux-vapeur équivalent : 14$
• de 11 à 15 cheveux-vapeur équivalent : 17 $
• de plus de 15 cheveux vapeurs : 21 $

2° Appartenant aux personnes morales :

• de 1 à 10 chevaux-vapeur équivalent : 23 $
• de 11 à 15 cheveux-vapeur équivalent : 29 $
• de plus de 15 cheveux vapeurs : 44 $

D. Véhicules tracteurs :
Imposables, selon le cas, aux taux prévus sous les literas B ou C ci-
dessous.

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E. Bateaux et embarcations à propulsion mécanique


servant exclusivement ou accessoirement au transport
de personnes : 6 $ par cheval vapeur ;
F. Bateaux et embarcations à propulsion mécanique
servant exclusivement ou accessoirement au transport
de marchandises, au remorquage ou au touage : 4 $ par
cheval vapeur ;
G. Baleinières, barges et autres embarcations remorquées :
9 $ par mètre cube de jauge nette indiquée au certificat
de jaugeage ;
H. Bateaux et embarcation de plaisance à propulsion
mécanique : 6 $ par cheval-vapeur.

En cas de perte ou de la détérioration de la vignette Fiscale, elle sera


obtenue contre payement d’une somme égale à 50% de la valeur du signe
distinctif Fiscal.

D. Mode de recouvrement et moment de paiement

Le recouvrement se fait par déclaration et rôle. Et quand au moment


de paiement, avant le 31 mars de chaque année que le véhicule acquis avant
le 1er janvier et à la date d’immatriculation du véhicule pour les véhicules
acquis au cours de l’année.

I.1.2.2 La Taxe Spéciale de Circulation Routière (TSCR)

Un droit de péage a été institué en RDC depuis le 15 juillet 1988.


Bien qu’on appelle « Taxe, ce droit est en fait un dépôt dans ce sens qu’il
s’agit d’un impôt sans contrepartie à laquelle sont assujettis même les
véhicules qui roulent sur les pistes non aménagées par l’Etat.

Sont imposé à la TSCR, les véhicules admis à circuler sur le réseau


routier public quel que soit la qualité du propriétaire. Le redevable est le
propriétaire des véhicules.

Sont Exemptés :

✓ Les véhicules appartements aux personnes visées en matière


d’exonération de l’impôt sur les véhicules au 1er tiret ;
✓ Les sociétés bénéficiaires d’une convention particulière dans le cadre
du code des investissements.

A. Taux de la TSCR ( équivalent en FC ) :

a. Motocycles :6$
b. Véhicules automobiles utilitaires ( Kgs = Poids)

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• de moins de 2.500Kg soit 2,5T : 20 $


• de 2.500Kg à 10.000Kg soit 2,5T à 10T : 25 $
• de plus de 10.000Kg soit 10T : 45 $

c. véhicule de tourisme :

1° Appartenant aux personnes physiques : (Chevaux vapeurs =


puissance)
• de 1 à 10 chevaux-vapeur équivalent : 6 $
• de 11 à 15 cheveux-vapeur équivalent : 11 $
• de plus de 15 cheveux vapeurs : 12 $

2° Appartenant aux personnes morales :

• de 1 à 10 chevaux-vapeur équivalent : 12 $
• de 11 à 15 cheveux-vapeur équivalent : 25 $
• de plus de 15 cheveux vapeurs : 37 $

Ces deux impôts sont matérialisés par une vignette dont le prix varie
entre 5 $ et 44 $ par cheval vapeur, en ce qui concerne l’impôt sur le
véhicule et entre 6 $ et 45 $ pour la TSCR que la TSCR est due au même
moment que l’Impôt réel sur les véhicules.
Retenons cependant qu’avec cet impôt, les entreprises de transport
public supportent la moitié du taux de la taxe pour les véhicules affectés
au transport public des personnes.

Les autobus, grues et remorques sont assimilés aux véhicules utilitaires


de plus de 10 000 kgs.

I.1.3. IMPÔT SUR LA SUPERFICIE DE CONCESSIONS MINIÈRES ET


D’HYDROCARBURE

Lorsqu’une entreprise installée en République Démocratique du Congo


s’occupe de la recherche et de l’exploitation des minerais et d’hydrocarbures,
elle doit payer à l’Etat congolais l’impôt sur la superficie de concessions
minières et d’hydrocarbures.

Le droit à l’exploitation et à la recherche que détient l’entreprise privée


s’obtient en vertu d’une convention signée entre elle et l’Etat congolais ;
convention par laquelle ce dernier lui accorde le droit d’effectuer la recherche
et l’exploitation sur le terrain concédé à cette fin dans l’acte de concession.

A. Matières imposables et fait générateur

Le terrain concédé par la RDC aux entreprises privées pour leur


permettre de rechercher ou d’exploiter les minerais et les hydrocarbures

48
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constituent l’élément sur lequel est assis l’impôt sur la superficie de


concessions minières et d’hydrocarbures.

L’acte matériel d’exploitation ou de recherche en est le fait


générateur.

B. Base et taux d’imposition

L’impôt sur la superficie de concessions minières et d’hydrocarbures


est établi sur base de la superficie d’un terrain concédé.

L’arrêté ministériel n°039/CAB/MIN/FIN/98, dans ce domaine de la


loi, a revu et indexé les taux de l’impôt sur les superficies des concessions
minières et d’hydrocarbures comme suit10 :

▪ L’équivalence en FC de 0,04$ US par hectare de concession ayant


pour objet l’exploitation des mines et des hydrocarbures ;
▪ L’équivalence en FC de 0,02$ US par hectare de concession ayant
pour objet le droit de rechercher à titre exclusif une ou plusieurs
substances minérales ou des hydrocarbures.

On se limite à l’unité. En cas de recherche, ce taux augmenté de 50% pour la


2ème année de 75% pour la 3ème année et de 100%, à partir de la 4ème année.
L’objectif poursuivi est de ne pas perdurer les concessions ayant pour objet
la recherche.

Ce texte privilège plutôt les concessions d’exploitation des mines ou


d’hydrocarbures.

C. Personnes imposables

L’impôt sur la surface de la concession minières et d’hydrocarbures est


dû par tout titulaire d’une concession de recherche ou d’exploitation. La
concession est due pour l’année entière si les éléments existent, dès le mois
de janvier.

I.1.4. Dispositions spécifiques aux impôts cédées aux provinces

La perception des impôts réels, qui était de la compétence de


l’administration fiscale centrale, a été cédée aux gouvernements provinciaux
à l’avènement de la constitution du 18 février 2006 qui consacre la
décentralisation territoriale. C’est ainsi que les assemblées provinciales ont
créée des administrations fiscales provinciales pour mobiliser les ressources
fiscales cédées. Pour ce faire, elles se sont attribuées le droit de modifier
certaines dispositions, contenues dans l’Ordonnances-loi n° 69/006 du 10
février 1969, régissant les impôts réels.

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En ce qui concerne la ville province de Kinshasa, il a été La Direction


Générale des recettes de Kinshasa (DGRK) et son assemblée provinciale
modifiée certaines dispositions régissant les impôts réels par l’Edit n°
0005/2008 du 11 octobre 2008. Cette Edit dispose que l’impôt foncier est
impôt annuel dont le montant est fixé en fonction de la superficie et varie
suivant la nature des immeubles et le rang de localité.

L’impôt foncier sur la superficie des propriétés bâties est calculé aux
taux ci-après, par mètre carré de superficie :
1. Dans les localités dites de premier rang :
- Equivalent en FC de 2,50 $/m2 pour les immeubles
appartenant aux personnes morales ;
- Equivalent en FC de 2 $/m2 pour les immeubles appartenant
aux personnes physiques.

2. Dans les localités dites de deuxième rang :

-Equivalent en FC de 2 $/m2 pour les immeubles appartenant


aux personnes morales ;
- Equivalent en FC de 1.50 $/m2 pour les immeubles
appartenant aux personnes physiques.
3. Dans les localités dites de troisième rang :

- Equivalent en FC de 1.50 $/m2 pour les immeubles


appartenant aux personnes morales ;
- Equivalent en FC de 0.50 $/m2 pour les immeubles
appartenant aux personnes physiques.

4. Dans les localités dites de quatrième rang :

- Equivalent en FC de 1 $/m2 pour les immeubles appartenant


aux personnes morales ;
- Equivalent en FC de 0.25 $/m2 pour les immeubles
appartenant aux personnes physiques.

Les villas, les appartements, les immeubles à étages et les autres


immeubles sont uniquement imposés en fonction de leur superficie bâtie.
Toutefois, lorsque les constructions érigées représentent moins d’un quart
de la superficie totale d’une concession, l’imposition est établie en tenant
compte de la superficie non bâtie.

La superficie imposable est celle qui est déterminée par les parois
extérieures du bâtiment, de la construction ou de la concession selon le cas.
En l’absence de parois extérieures, la superficie imposable est déterminée
en fonction des unités fictives résultant de la projection orthogonale sur le
sol des bords du toit qui surmonte le bâtiment ou la partie du bâtiment. Est
également compris dans la superficie imposable, la superficie des vérandas,

50
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des perrons, des galeries, des balcons, des terrasses, piscine, et toute autre
constructions érigée dans la concession.

La superficie de chacune des parties d’un bâtiment ou d’une


construction, soit caves, rez-de-chaussée, étages, combles, entre en ligne de
compte pour la détermination de la superficie imposable totale du bâtiment
ou de la construction.

L’impôt foncier sur la superficie des propriétés non bâties est calculé
aux taux ci-après, par mètre carré de superficie :
1. Dans les localités dites de premier rang :
- Equivalent en FC de 1,50 $/m2 pour les concessions
appartenant aux personnes morales ;
- Equivalent en FC de 1 $/m2 pour les concessions appartenant
aux personnes physiques.

2. Dans les localités dites de deuxième rang :

- Equivalent en FC de 1 $/m2 pour les concessions appartenant


aux personnes morales ;
- Equivalent en FC de 0.75 $/m2 pour les concessions
appartenant aux personnes physiques.
3. Dans les localités dites de troisième rang :

a. Equivalent en FC de 0.50 $/m2 pour les concessions


appartenant aux personnes morales ;
b. Equivalent en FC de 0.25 $/m2 pour les concessions
appartenant aux personnes physiques.

4. Dans les localités dites de quatrième rang :

c. Equivalent en FC de 0.25 $/m2 pour les concessions


appartenant aux personnes morales ;
d. Equivalent en FC de 0.05 $/m2 pour les concessions
appartenant aux personnes physiques.

Le Gouverneur de la Ville de Kinshasa est habilité, par voie d’arrêté, à


modifier les taux et à fixer le rang des localités, lorsque la conjoncture
économique et sociale l’exige.
Concernant l’impôt sur les véhicules, le taux est fixé comme suit :
a. Motocycles:
- Equivalent en FC de 10$
b. véhicules automobiles utilitaires
- de moins de 2.500 Kg: Equivalent en FC de 15$;
- de 2.500 Kg à 10.000 kg: Equivalent en FC de 20$;
- de plus de 10.000 kg: Equivalent en FC de 23$.

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c. Véhicules de tourisme:

1° Appartenant aux personnes physiques


- de 01 à 10 chevaux-vapeurs: Equivalent en FC de 20$;
- de 11 à 15 chevaux-vapeurs: Equivalent en FC de 23$;
- de plus de 15 chevaux-vapeurs: Equivalent en FC de 27$.
2° Appartenant aux personnes morales:
- de 01 à 10 chevaux-vapeurs: Equivalent en FC de 30$;
- de 11 à 15 chevaux-vapeurs: Equivalent en FC de 35$;
- de plus de 15 chevaux-vapeurs : Equivalent en FC de 50$.
d. Véhicules tracteurs Imposables selon le cas, aux taux prévus sous les
literas B et C ci-dessus.

e. Bateaux et embarcations à propulsion mécanique servant exclusivement


ou accessoirement au transport de personnes: Equivalent en FC de 6 $ par
cheval-vapeur.

f. Bateaux et embarcations servant exclusivement au transport de


marchandises, au remorquage ou au touage: Equivalent en FC de 4 $ par
cheval-vapeur.

g. Baleinières, barges et autres embarcations remorquées: Equivalent en FC


de 9 $ par mètre cube de jauge nette indiquée au certificat de jaugeage.

h. Bateaux et embarcations de plaisance à propulsion mécanique:


Equivalent en FC de 17 $ par cheval-vapeur.

Le Gouverneur de la Ville de Kinshasa est habilité, par voie d’arrêté, à


modifier les taux ci-dessus, lorsque la conjoncture économique et sociale
l’exige.

I.2. : Impôts Cédulaires Sur Les Revenus

Du point de vue fiscal et d’après la doctrine le revenu est généralement


considéré comme « la richesse nouvelle du contribuable que lui procure
chaque année ses biens ou son travail ».

D’une façon plus explicite, nous pouvons dire que les revenus d’un
individu sont constitués des ressources diverses qu’il tire de son travail
(Salaire, traitement,…) ou de son capital, mobilier ou immobilier (loyer,
dividende, intérêt, …) ou simultanément de son travail et de son capital,
c'est-à-dire des revenus mixtes (bénéfices, profits).

Il s’agit en principe des ressources périodiques et régulières à


l’exclusion des moyens financiers sporadiques comme des gains
exceptionnels de fortunes (Ex. une loterie) qui en principe ne sont pas
considérés comme des revenus du point de vue fiscal.

52
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

Les revenus sont repartis en revenus professionnels, provenant de la


réalisation d’une activité professionnelle (travail, prestation de service,
commerce…) et en revenus non professionnels qui sont les fruits des
capitaux mobiliers ou immobiliers.

Le système fiscal congolais organise trois impôts cédulaires sur le


revenu :
• Impôt sur le revenu locatif (IRL) ;
• Impôt sur les revenus mobiliers ou impôt mobilier (IM) ;
• Impôt sur les revenus professionnels (IPR) ;

I.2.1. IMPÔT SUR LE REVENU LOCATIF (IRL)

A. Revenus imposables

Sont imposables, les revenus provenant de la location des bâtiments et


des terrains situés en République Démocratique du Congo quel que soit le
pays du domicile ou de la résidence des bénéficiaires. Sont assimilées à des
revenus de location, les indemnités de logement accordé à des rémunérés
occupant leur propre habitation ou celle de leurs épouses.

L’IRL frappe également le profit de la sous-location totale ou partielle


ainsi que les loyers des meubles, des matériels, de l’outillage, du cheptel et
de tous les objets quelconques situés dans les mêmes propriétés en vertu de
la théorie de l’accessoire.

a. Eléments constitutifs du revenu locatif imposable

Le revenu locatif comprend :


▪ Le loyer proprement dit. C’est le loyer effectivement encaissé y compris
celui de meubles éventuellement rattachés à la propriété ;
▪ Les impôts et taxes de toutes natures payés par le locataire à la
décharge du bailleur et non remboursable Ex. si le locataire paie l’I.F.,
il sera considéré comme un élément du revenu locatif étant donné que
cet impôt est normalement à la charge du bailler ;
▪ Les charges autres que les réparations locatives supportées par le
locataire pour le compte du bailleur même si elles résultent des
conditions mises par le bailleur à la location de sa propriété. Il s’agit
généralement des grosses réparations au sens du Droit civil ;
▪ Les indemnités de réquisition : lorsqu’un immeuble est réquisitionné
par les pouvoirs publics moyennant paiement d’une indemnité, celle-ci
peut être considéré comme un revenu locatif ou non.
b. Eléments non imposables de la location

Certains paiements effectués lors de la location échappent à l’IRL.


C’est le cas notamment de :
1. La garantie locative
53
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La garantie locative n’est pas un revenu locatif et ne peut donc


être retenue comme loyer que lorsqu’à la suite d’un accord intervenu entre le
bailleur et son locataire, elle perd son caractère initial de garantie.
2. Indemnité de relocation

Il s’agit de l’indemnité payée par le locataire du chef de la


rupture de bail. Elle trouve sa source dans la rupture du contrat, dans le
préjudice causé au bailleur et se rattache donc à la notion des dommages et
intérêts. Mais malheureusement, dans la pratique il arrive qu’elle soit
imposée à tort.
3. Location « service compris »

Il s’agit d’une location accompagnée des prestations pérennantes


d’entretien domestique fournies par le bailleur. Ce dernier sera tenu de
s’acquitter non pas l’IRL mais soumise au régime similaire à celui de
l’exploitation.
B. L’assiette de l’ IRL
L’IRL repose :
1° sur le revenu brut des bâtiments et terrain donnés en location ;
2° sur le profit brut de la sous location totale ou partielle des mêmes
propriétés. Ceci a pour conséquence, la suppression de charges
forfaitairement de 30%
C. Redevables, taux et exemptions
1° Redevables
Dans la perception de l’IRL il y a lieu de distinguer les redevables
légaux des redevables réels.

a. Redevables légaux
Ce sont ceux qui sont désignés par le législateur comme devant payer
l’impôt même s‘ils n’en supportent pas la charge. En cas d’espèce ils
retiennent une partie de l’impôt sur les loyers soit 20%.
L’obligation d’effectuer des retenus à la source est imposé à tout
locataire ou sous locataire, personne morale ou physique qui doit effectuer
autant de retenues qu’il y a des paiements de loyers au bénéfice du bailleur.
Notons toutes fois que la retenue à la source ne doit pas être effectuée
lorsque le bailleur est exempté de l’IRL.
b. Redevables réels

Ce sont ceux qui doivent effectivement supporter l’IRL. Il s’agit des


bénéficiaires des loyers et des profits de la sous-location.
Ce contribuables sont tenus d’inclure dans leurs déclarations annuelle
revenus locatifs le moment brut des loyers sui comporte d’une part, le
montant des loyers réellement encaissé et d’autre part, le moment des

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retenus à la source opérées par le locataire ou sous-locataire. En fait, ils


seront débiteurs de la partie de l’impôt non encore acquittée.

D. TAUX DE L’IRL

Le taux de l’IRL est de 22% du revenu locatif brut.


E. Exemptions
Sont exemptés de l’impôt :
a) L’Etat, les provinces, les villes, les communes urbaines et rurales, ainsi
que les offices et autres établissement publics de droit congolais n’ayant
d’autres ressources que celles provenant de subventions budgétaires ou qui
assurent, sous la garantie de l’Etat, la gestion d’assurances sociales ;
b) Les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques ;
c) Les associations privées ayant pour but de s’occuper d’œuvre religieuses,
scientifique ou philanthropique qui ont une personnalité civile ;
d) Les établissements d’utilité publique ;
e) Les associations privées ayant pour but de s’occuper d’œuvre religieuses,
scientifiques ou philanthropiques qui ont reçu la personnalité civile en
vertu de décrets spéciaux ;
f) Les organismes internationaux ;
g) Les immeubles nouvellement construits, à partir du 1er janvier 1968 dans
les provinces orientale et de Kivu, jusqu’au 31 Décembre de la cinquième
année qui suit celle de l’achèvement de la construction.
F. Les défaut ou retard de paiement
Le défaut ou retard dans le paiement ou dans le dépôt des relevés ainsi
que l’insuffisance de paiement de la retenue due seront sanctionné par une
amende à charge du débiteur des loyers, dont les taux sont fixés comme
suit :
- 25% de la retenue à la source en cas de défaut de relevé ;
- 35% de la retenue en cas de non-paiement et de défaut de relevé ;
- 30% de la retenue en cas de paiement de dépôt tardif de relevé ;
- 20% du montant non versé en cas d’insuffisance de paiement.

G. Application
Monsieur Weston MUKA, un sujet Sénégalais, résidant à Kigali
est propriétaire d’une villa de 300m² à la Cité verte. Il a, en outre deux
immeubles comportant cinq appartements chacun de 50m² à usage
résidentiel. L’un est situé dans la commune de la Gombe à Kinshasa et
l’autre à côté du marché Moungali à Brazzaville.
Ces immeubles étant à louer, les conditions de bail qu’il exige sont les
suivantes :
▪ Le loyer mensuel est fixé à 50$ US par appartement et 200$ US pour
la villa payable semestriellement et anticipativement en monnaie locale
▪ La garantie locative est de 3 mois
▪ Le contrat de bail a une durée de 3 ans

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▪ Les dépenses engagées par un locataire sur l’immeuble qu’il occupe ne


sont pas remboursables.

Au courant du mois de Décembre 2019, il trouve un client pour


la villa, le contrat signé prend cours à partir du 1er Janvier 2020. Au mois de
Février de la même année, il a reçu 7 candidats locataires, pour les
appartements (3 pour Kinshasa et 4 pour Brazzaville), qui ont satisfait à ses
exigences et tous les contrats signés prennent cours à partir du 1er mars
2020. A la fin de l’année 2020, à part les I.F payés par les locataires, ces
derniers ont supporté les charges suivantes :
▪ L’occupant de la villa a dépensé 7 000 FC des frais de consommation
d’eau et d’électricité
▪ Les occupants des appartements :
✓ 12.500 FC de frais de consommation d’eau et d’électricité ;
✓ 5.000 FC des dépenses d’entretien de l’immeuble ;
✓ 35.000FC de plafonnage de l’appartement occupé par un
locataire.

Quel est l’IRL que doit acquitter Mr MUKA pour l’exercice 2020 ($=1750
FC) ?

SOLUTION

A. Détermination des revenus imposables


▪ Sommes perçus sur la villa de la Cité Verte

En Décembre 2019
✓ Garantie locative 200$ US x 3 mois = 600$US
✓ Loyer anticipatifs (de Janvier à juin 2020) 200$ US x 6 mois =
1200US

En juin 2020
✓ Loyers anticipatifs (de Juillet à Décembre 2020) 200US x 6mois =
1200$US
Total = 3000$US
▪ Somme perçus sur l’immeuble de la Gombe

En Février 2020
Garantie locative
3 appartements x 50$ US x 3 mois = 450$US
Loyers anticipatifs de 6 mois (Mars 2020 à Août 2020)
3 appartements x 50$US x 6 mois = 900$US
Loyers anticipatifs de 6 mois (Septembre 2020 à Février 2021)
3 appartements x 50$US x 6 mois = 900$US

Total = 2250$US

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N.B: Toutes ces sommes perçues par Mr Cardoso ne seront pas


imposées à l’IRL :
▪ Les revenus locatifs de l’immeuble de Brazzaville ne seront pas
imposés en République Démocratique du Congo. L’IRL étant assis sur
les revenus bruts provenant de la location des immeubles sis en
République Démocratique du Congo ;
▪ Les garanties locatives ne sont pas imposables, par ce qu’elles ne sont
des revenus ;
▪ Seuls les loyers effectivement encaissés au titre de l’année 2020 seront
imposés. Ainsi l’immeuble de la Gombe n’était pas occupé toute
l’année. L’IRL sera appliqué sur l’ensemble des revenus annuels
proportionnellement c'est-à-dire les loyers de Mars à Décembre 2020.
▪ Aucun IRL sera prélevé sur les appartements non occupé (3
appartements sur 5 sont occupés dans l’immeuble de la Gombe).

B. Impôt sur les revenus locatifs (IRL)

° Bases imposables
Loyer de la villa de la cité verte de janvier à décembre 2020 :
• 12 mois x 200$ = 2400$
Loyer des appartements loués de mars à décembre 2020 :
• 10 mois x 50$ = 500$ /appartements x 3 appartements = 1500$

Dépenses réalisés par le locataire pour achever les travaux de


plafonnage de l’appartement : 35.000 Fc /1750 Fc = 20$
° Calcul de l’impôt :
• Impôt = bases imposables x taux : 2400$ + 1500$ = 3900$
IRL = ( 2400$ + 1500$) = 3900$ x 22% = 858 $
• Retenue locative sur villa = 200$ x 20% x 12 mois = 480$
• Retenue locative sur les appartements = 50$ x 3 app. x 20% x 10 mois
= 300$
• Solde sur villa = 200$ x 2% x 12 mois = 48 $
• Solde sur les appartements = 50$ x 3 app. x 2% x 10 mois = 30$
• Somme = 480$ +300$ + 48$ + 30$ = 858$

Retraitements :
• Sommes payées au bailleur : (3 900$ x 78%) – 20$ (charges) = 3 022$
• Sommes payées à l’Etat : (3 900$ x 22%) = 858$
• Réparations effectuées à déduire par le locataire sur le bailleur= 20$
3 900$

I.2.2. IMPÔTS MOBILIERS OU IMPÔT SUR LES REVENUS DES


CAPITAUX MOBILIERS

A. Nature de l’impôt

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L’impôt cédulaire sur les revenus mobiliers est un impôt réel c'est-à-
dire un impôt qui vise à atteindre un élément économique sans
considération de la situation personnelle du contribuable. Il s’agit par
ailleurs d’un impôt qui frappe que les revenus produits par des capitaux
mobiliers investis en République Démocratique du Congo.

B. Caractéristiques des revenus des capitaux mobiliers

▪ Le revenu des capitaux mobiliers n’est imposable qu’à partir du


moment où il y a attribution ou mis à la disposition du créancier.
L’existence d’un revenu ou encore d’un dividende ne suffit pas ;
▪ Le revenu des capitaux mobiliers n’est pas nécessairement un revenu
perçu régulièrement. Il peut aussi être un revenu perçu
occasionnellement ou exceptionnellement ;
▪ Le revenu des capitaux mobiliers ne peut pas constituer un capital, il
garde son caractère de revenu.

C. Matières imposables, taux et exemption

Le revenu des capitaux mobiliers est la partie de l’argent encaissé au-


delà du capital engagé. A partir de ce moment, l’impôt mobilier n’atteint que
le profit réel qui se dégage après utilisation des capitaux mobiliers.

Il est à souligner que la nationalité ou la qualité du bénéficiaire ou


encore sa situation familiale ou sociale n’a aucune importance. Seules les
SARL et les sociétés autres que par action de droit congolais et de droit
étranger, disposant d’un établissement stable dans le pays, sont redevables
de l’impôt mobilier.

Les revenus imposables à l’impôt mobilier sont de quatre ordres :


▪ Les dividendes et les revenus de parts d’association non actifs dans les
sociétés autres que par action ;
▪ Les intérêts d’obligation et les intérêts des capitaux empruntés à des
fins professionnelles ;
▪ Les tantièmes et ;
▪ Les redevances. Ce terme « redevance » désigne les rémunérations de
toute nature payées pour usage ou la concession de l’usage d’un droit
d’auteur d’une œuvre littéraire, artistique ou scientifique y compris les
films cinématographiques d’un brevet, d’une marque de fabrique ou de
commerce, d’un dessin ou d’un mode, d’un plan d’une formule ou d’un
procédé secret, ainsi que pour l’usage ou la cession de l’usage d’un
équipement expérience acquise dans le domaine industriel commercial
ou scientifique. Le montant des redevances s’étend de leur montant
brut diminué des dépenses, charges,….en vue de leur acquisition ou
de leur conservation par le bénéficiaire, défaut d’éléments probants,

58
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

les dépenses ou charges sont fixées forfaitairement à 30% du montant


brut des redevables.

Il faut souligner que les intérêts produits par des capitaux empruntés
à des fins personnelles, les intérêts de titres constitutifs d’emprunts émis
par les pouvoirs publics ou encore les revenus des part des associés actifs
dans les sociétés autres que par actions ne sont pas concernés par l’impôt
mobilier et les revenus des capitaux mobiliers investis à l’étranger sont
exemptés.

Les contribuables sont les bénéficiaires des revenus.

Le taux de l’impôt mobilier est de 20% et s’applique au revenu brut des


capitaux mobiliers.

IM = dividende brut x taux de l’impôt


Dividende net = dividende brut – IM

D. Application

1. l’étude des statuts de la société METALLU et du registre de ses actionnaires


relève que ladite société, qui a pour objet social le montage des appareils
électroménagers. Avec un capital social de 100 000 FC reparti comme suit :
- Actionnaire A : 40 000 FC ; 400 actions
- Actionnaire B : 20 000 FC ; 200 actions
- Actionnaire C : 15 000 FC ; 150 actions
- Actionnaire D : 10 000 FC ; 100 actions
- Actionnaire E : 5 000 FC ; 50 actions
- Actionnaire F : 5 000 FC ; 50 actions
- Actionnaire G : 5 000 FC ; 50 actions

L’examen du bilan de la société METALLU pour l’exercice comptable 2016 fait


ressortir un Résultat Net après Impôt de 250 000 FC qui, suivant la décision de l’assemblée
générale ordinaire des actionnaires tenue au mois de mars 2017, est ainsi affecté :
- Réserves pour investissements nouveaux : 100 000 FC ;
- Bénéfices à distribuer aux actionnaires au prorata de leurs mises : 15 000 FC.
Les mouvements du compte « actionnaires » enregistrés dans le grand livre au cours
de l’exercice comptable 2017 renseignent les versements ci-après faits en faveur des
actionnaires :
- Dividendes distribués sur bénéfice 2016 à A,B,C,D,E,F & G au prorata de leurs
mises : 135 000 FC ;
- Règlement des dettes de D vis-à-vis de la société au moyen de ses dividendes reçus :
15 000 FC ;
- Distribution des réserves et des plus-values comptabilisées au cours de l’exercice
2005 : 100 000 FC.
Par ailleurs, la lecture des comptes « clients », « fournisseurs », « charge et pertes
diverses » et « intérêts » font ressortir les éléments ci-après :
- Ristournes accordées à A lors de l’achat par l’intéressé d’un congélateur : 100 FC ;

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- Acompte versé a A pour achat auprès de son entreprise individuelle des uniformes
pour sentinelles de la société : 300 FC ;
- Redevances sur brevets : 5000 FC ;
- Jetons de présence administrateurs de la société : 7 000 FC ;
- Tantièmes des administrateurs : 6 000 FC ;
- Intérêts fixes des emprunts obligations : 1 000 FC ;
- Intérêts variables des obligations participantes : 2 000 FC ;
- Intérêts des prêts consentis par l’actionnaire A : 1 000 FC ;
- Intérêts des prêts consentis par la société SEBO pour la paie des agents de la société
METALLU : 1 500 FC.
En fin, les comptes « Produits divers » et « Dividendes reçus » révèlent les
informations ci-après :
- Redevances pour brevets et licences : 1 000 FC ;
- Revenus des participations : 5 000 FC ;
- Tantième reçus : 4 000 FC ;
- Intérêts des dépôts d’épargne : 500 FC.
Travail demandé : Déterminez les revenus imposables à l’impôt mobilier. Calculez le
montant total de l’I.M. qui doit être retenu à la source par la société METALLU pour
l’exercice fiscale 2017. Quelle sera la base d’imposition à des revenus mobiliers perçu par
l’actionnaire A ?

I.2.3. IMPÔTS SUR LES REVENUS PROFESSIONNELS

I.2.3.1. IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES ET PROFITS


I.2.3.1.1. IMPÔT SUR LES BÉNÉFICES
A. Revenus imposables
Sont imposables les résultats d’une entité industrielle, Commerciale,
agricole ou immobilière sont celles qui proviennent de toutes les opérations
traitées par ces établissements en RD Congo ainsi que tous les
accroissements des avoirs investis en vue des dites activités y compris les
accroissements qui résultent des plus-values et moins-values qu’elles qu’en
soient l’origine et la nature.
B. Taux de l’impôt

Le taux de l’impôt sur les Résultats


est de :
a) 30 % des bénéfices nets pour les contribuables relevant du régime
de droit commun;
b) Le taux de l’impôt professionnel est fixé à 14 % sur les sommes
payées en rémunération des prestations de services de toute nature
fournies par des personnes physiques ou morales étrangères non
établies en République Démocratique du Congo. »
c) barème progressif tel qu’appliqué en matière des petites entreprises.
Cet impôt est dû pour une année entière et il fait l’objet d’une
déclaration fiscale quatre mois après la clôture de l’exercice comptable c’est-
à-dire au plus tard le 30 avril de l’année n+1, contrairement à l’ancien

60
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système comptable qui exigeait qu’au plus tard le 31 mars de l’année N+1 et
payé par voie de rôle.
La déclaration de cet impôt doit être appuyée :
- Du Bilan ;
- Du Compte de résultat ;
- Du Tableau de flux de trésorerie ;
- Du Tableau de variation des capitaux propres
- Ainsi que des notes annexes ;
- Le relevé récapitulatif des ventes réelles effectuées au cours de l’année
d’imposition à des personnes physiques ou morales réputées
commerçants ou fabricants ;
- Et aussi de toutes autres pièces justificatives que le contribuable
jugerait nécessaire (contrésignée par le conseil ou le comptable du
redevable).

L’absence d’annexes à la déclaration de l’impôt sur les bénéfices et profits


est sanctionnée par une amende de 100 000 FC par annexe. En cas de
récidive, cette amende est portée à 200 000 FC

Les personnes morales ou physiques dont les revenus imposables sont


constitués, en tout ou en partie, des bénéfices ou profits énoncés à l'article
27.1°, 3° et 4° de l'Ordonnance-loi n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux
impôts cédulaires sur les revenus, ne relevant pas du régime d'imposition
des entités de petite taille, sont assujetties à un impôt minimum fixé à 1%
du chiffre d'affaires déclaré, lorsque les résultats sont déficitaires ou
susceptibles de donner lieu à une imposition inférieure à ce montant.

En aucun cas, l’impôt minimum visé au paragraphe premier ci-dessus ne


peut être inférieur à :

✓ 750.000 Francs Congolais pour les moyennes entités ;


✓ 2.500.000 Francs Congolais pour les grandes entités.
L’impôt minimum n’est dû que pour un douzième par mois ou fraction
de mois si le contribuable a commencé ses activités après le mois de janvier.

Le défaut de souscription de déclaration d’impôt dans le délai est


sanctionné par une amende :

- 200 000 FC pour les déclarations d’un contribuable exonéré ou


réalisant les opérations exonérées et pour les déclarations avec
mention « Néant » ;
- 1 500 000 FC pour les déclarations créditrices de l’impôt sur les
bénéfices et profits, en cas de régularisation après mise en demeure
déclaré.
Les pertes professionnelles d’un exercice comptable et l’impôt minimum payé
en cas en cas de résultats déficitaires peuvent être déduits des bénéfices
réalisés. Dans tous les cas l’imputation des pertes professionnelles de
61
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

l’exercice comptable concerné et des exercices antérieurs ainsi que l’impôt


minimum payé en cas de résultats déficitaires ne peut dépasser 60% du
bénéfice fiscal avant leur imputation.
Les personnes physiques ou morales en cessation d'activités, sans s'être fait
radier, selon le cas, du RCCM conformément à l'article 29 du Décret du 6
mars 1951 relatif à l'exercice du commerce ou de l'ordre de la corporation,
sont soumises au paiement d'un impôt forfaitaire fixé à :

➢ 500.000 Francs Congolais pour les grandes entités ;


➢ 250.000 Francs Congolais pour les moyennes entités;
➢ 30.000 Francs Congolais pour les entités de petite taille.
L'imposition forfaitaire visée au présent paragraphe ne met pas
obstacle au pouvoir de recherche et de recoupement reconnu à
l'Administration fiscale. Celle-ci peut, le cas échéant, imposer l'entité sur la
base des revenus réellement acquis, s'ils doivent donner lieu à un impôt
supérieur à l'imposition forfaitaire. »

Au sens de la présente loi, il faut entendre, au plan fiscal, par Entité


de petite taille constituée en Micro – Entité ou Petite Entité, toute entité,
quelle que soit sa forme juridique, qui réalise un chiffre d’affaires annuel
inférieur à 80.000.000,00 de Francs Congolais. La Micro-Entité est toute
entité qui réalise un chiffre d’affaires annuel ne dépassant pas
10.000.000,00 de Francs Congolais. La Petite Entité est celle qui réalise un
chiffre d’affaires annuel supérieur à 10.000.000,00 de Francs Congolais et
inférieur à 80.000.000,00 de Francs Congolais.
C. Base d’imposition
L’assiette de l’impôt sur le bénéfice est le résultat fiscal et non le
résultat avant impôt ou le Résultat Comptable. Ce dernier n’est pas
considéré comme base d’imposition de l’impôt sur le bénéfice en vertu de
l’autonomie du droit fiscal. Certaines charges, qui ne sont pas liées à
l’activité normale de l’entité, déductibles sur plan comptable, ne sont pas
considérées comme déductibles sur le plan fiscal en vertu de la théorie des
actes anormaux de gestion et doivent être réintégrées. Aussi, certains
produits bénéficiant des allègements fiscaux doivent être déduits du calcul
de l’impôt.
Il est important de souligner que le résultat entendu du point de vue
fiscal n’est pas le même que du point de vue comptable. Pour être fiscal, le
résultat (bénéfice ou perte) comptable de l’entité doit être corrigé en tenant
compte des réintégrations et/ou des déductions.
C. Détermination du résultat fiscal
En matière de bénéfice, le résultat de l’exercice, une distinction doit
être faite entre le résultat comptable et le résultat fiscal. Le résultat
comptable est la différence entre les produits et les charges alors que le
résultat fiscal est égal au résultat comptable augmenté des
réintégrations moins les déductions.
62
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

Résultat Fiscal = Résultat comptable avant impôts + charges réintégrées


(réintégrations) - produits déduites (déductions)

Résultat comptable avant impôts = (total des produits + classe 8 à solde


créditeurs) – (total des charges + classe 8 à solde débiteurs)

Résultat fiscal = Résultat comptable + CNFD- PNT


* CNFD : Charges non fiscalement déductibles (réintégration)
* PNT : Produit non taxable (déduction)
La base ou assiette de calcul de l’impôt sur les bénéfices n’est pas le résultat
comptable avant impôt mais le résultat fiscal. Ce dernier est obtenu à partir
du résultat comptable avant impôt en procédant à des retraitements prévus
dans la loi fiscale en vigueur dans chaque Etat.
1° Les réintégrations ou CNFD
Certaines charges prise en compte dans le calcul du résultat
comptable ne sont pas déductibles fiscalement et doivent faire l’objet d’une
réintégration au résultat fiscal (cette réintégration vient augmenter le
montant du résultat fiscal).
Sont considérées comme réintégrations les dépenses, pertes ou
charges qui ne sont pas liées à la gestion normale d’une société. Tel est le
cas des prélèvements fait par un gérant d’une société pour un intérêt
personnel à charge de l’entité.
Les dépenses, pertes ou charges étrangères à la gestion normale de
l’entité, ne peuvent être admises en déduction.
Trois conditions doivent être réunies pour qu’une dépense soit
considérée comme une charge fiscalement déductible :
a) il faut que la dépense soit faite dans l’intérêt de l’entité en vue
d’acquérir ou de conserver l’unité de production ;
b) la charge doit diminuer l’actif net de l’entité. En d’autre terme, elle doit
être une dépense à fonds perdus tel une facture relative à la publicité ;
c) la dépense doit être faite pendant la période imposable c’est-à-dire elle
doit être une charge effective de l’exercice ou se rapportant à le période
au cours de laquelle les bénéfices ont été réalisés. Cela implique
qu’une charge professionnelle antérieure ou ultérieure ne peut grever
les bénéfices de l’exercice en vertu du principe de l’annualité fiscale.
2° Les déductions ou PNT
Certains produits ne sont pas imposables et doivent être déduits du
résultat fiscal. Cette déduction vient diminuer le montant du résultat fiscal.
Pour la détermination du résultat fiscal, la pratique exige de déduire
du montant du résultat comptable obtenu certains produits et profits pour
des raisons qu’ils sont régis par des dispositions fiscales particulières. C’est
le cas de revenus mobilier et locatifs et de prélèvement de l’exercice sur les

63
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

provisions que nous allons étudier dans cette section en mentionnant pour
chacun d’eux sont motif de déduction.
3° Le résultat fiscal définitif

Le résultat fiscal définitif s’obtient par la déduction des pertes


professionnelles admises du point de vue fiscal et les amortissements réputé
différés au titre de l’exercice précédent du résultat fiscal de l’exercice.
a) Régime des reports déficitaires
Du résultat fiscal déterminé, il faut déduire les pertes professionnelles
antérieures admises du point de vue fiscal pour obtenir le résultat fiscal
définitif. Autrement dit, lorsqu’un exercice est déficitaire, ce déficit peut être
déduit des bénéfices réalisés au cours des exercices suivants.
Il est tout à fait logique de déduire des bénéfices des pertes antérieurs.
En effet, tant que toutes les pertes antérieures ne sont pas complètement
absorbées, les bénéfices actuels ne peuvent en principe constituer
l’accroissement de l’actif net.
Limité à deux ans, des mesures incitatives ont permis d’allonger la
limitation du report des pertes professionnelles antérieures à cinq exercices
bénéficiaires ultérieures. (Ordonnance loi n°89 /037 du 17 Août 1989).
b) Régimes des amortissements réputés différés en période déficitaire.
Les amortissements sont régis à la fois par le Plan comptable
Général Congolais et par le code des impôts. L’article 6 de la loi n° 76-002
du 16 Juillet 1979 portant normalisation de la compatibilité au Congo
prévoit que les amortissements doivent être constitués, quel que soit la
nature du résultat de l’exercice (bénéfice ou perte).
Au regard des exigences d’ordre comptable et fiscal, l’entité
déficitaire peut voir s’aggraver le résultat négatif de ses activités. Pour faire
jour à l’amortissement de son rôle économique et financier dans l’entité, il a
été connu de reporter des déficits provenant des amortissements pratiqués
en période déficitaire sans limitation de durée.
Ainsi, le résultat fiscal définitif est déterminé comme suit :
Résultat comptable
+ Réintégrations (658 : jeton de présence et autre rémunérations
d’administrateurs, dons, mécénat, pourboires,
pertes de caisses, différences de change,
créances irrécouvrables, amandes et pénalités
fiscales, les manquants, les provisions,….
- Déductions (758 : jeton de présence et autre rémunérations
d’administrateurs, indemnités d’assurances reçues
= Résultat Fiscal Provisoire
- Report des pertes professionnelles (fraction de la perte admise)
- Amortissement réputés différés.
= RESULTAT FISCAL DEFINITIF
64
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X Taux d’imposition
Impôt sur les bénéfices

Résultat net = Résultat comptable avant impôt – impôt sur les bénéfices
Une fois déterminé le résultat fiscal, on procède au calcul de l’impôt
professionnel lui-même. Le taux d’imposition du droit commun du résultat
fiscal pour la détermination de l’impôt professionnel est de 30 % du montant
du résultat fiscal définitif.
Détermination du résultat par la méthode comptable
La détermination du résultat de l’exercice par la méthode comptable
s’effectue par virement des soldes de charges et de produits (classe 6 – 7) et
de classe 8, tel qu’ils figurent dans la balance après inventaire, au compte
« 13 Résultat net de l’exercice ». Ce compte permet de calculer le résultat net
à affecter (solde du compte) à la clôture de l’exercice, après déduction de
l’impôt sur les bénéfices et des autres prélèvements obligatoires.
La présentation de ce compte de résultat permet aux gestionnaires et
propriétaires des capitaux de l’entité de connaitre et d’analyser le résultat
réalisé après l’exercice écoulé (bénéfice ou perte). Pour les gestionnaires,
c’est l’évaluation de leur gestion et de leurs choix. Alors que, pour les
propriétaires des capitaux, le compte résultat détermine le niveau de
rémunération des capitaux qu’ils ont investis.
Le journal de ces différents soldes significatifs de gestion peut se
présenter comme suit :
▪ La Marge brute sur Marchandises (MB/Mses 1321)
MB s/Mses = 701 Ventes de Marchandises – (601 Achats de marchandises – 6031
variations de stocks de marchandises)

▪ La Marge brute sur Matières (MB/Matières 1322)


MB s/Mses = 702-706/72/73 Ventes Production/Prod immo/Variations stocks des
biens et services produits – (602/6032 Achats matières et fourn/variations de stocks
de matières 1ère et fourn liées)

▪ La Valeur Ajoutée (VA 133 )


Dans une Entité Commerciale :
VA = MB s/march 1321 + Autres produits d’exploitation – Autres
charges d’exploitation sauf les charges de personnel et les dotations
Dans une Entité Industrielle
VA = MB s/matière 1322 + Autres produits 75 – Autres charges
d’exploitation
Dans une Entreprise mixte
VA = MB s/marchandises + MB s/matières + Autres produits 75 –
Autres charges d’exploitation

65
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▪ Excèdent Brut d’Exploitation (EBE 134) = Capacité


d’autofinancement d’exploitation = V.A – 66 charges du personnel
▪ Résultat d’exploitation (R E 135 ) = EBE + 781 Transfert de charges
+ 791 Reprises de provisions + 798 Reprises d’amortissement – 681
Dotations aux amortissements – 691 Dotations aux provisions
▪ Résultat Financier (RF 136 ) = Produits de l’activité financière –
charges de l’activité financière
▪ Résultat des Activités Ordinaires (RAO 137) = R E + RF
▪ Résultat Hors Activités Ordinaires (RHAO 138) = Produits HAO –
Charges HAO sauf Impôts sur le résultat (89) et participation des
travailleurs (87)
▪ Résultat net (RN 131 bénéfice/139 perte) = RAO + RHAO –
Participation des travailleurs – impôts sur le résultat.
Illustration d’un cas de report des pertes professionnelles

Tableau de détermination des résultats (En millions des Francs congolais)


2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Bénéfice (H A) - - 4 000 5 000 4 000 6 000 12 000
Perte (H A) 5 000 3 500 - - - - -
Amortissement 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000 3 000
Perte fiscale 8 000 6 500 - - - - -
Bénéfice fiscal - - 1 000 2 000 1 000 3 000 9 000

Retraitements
2014 2014 2014 2014 2014
RF provisoire -5 000 -3 500 -4 000 -2 000 -1 000 0 0
Amortissement -3 000 -3 000 -3 000 -3 000 -3 000 -3 000 0

= - 8000 = -6 500 2015 2015 2015 2015 2015


R : -3 500 R : -3 500 R : -3 500 R : -1 500 R:0
= 6 500 + A : -3 000 A : -3 000 A : -3 000 A : -3 000 A:0
8000 =
-14 500 =-13 500 =-11 500 =-10 500 =-7 500 =1 500

RF définitif (BI) 1% du CA 1% du CA 1% du CA 1% du CA 1% du CA 1% du CA 30% de 1500

E. Prélèvement de l’impôt

Le prélèvement de l’impôt sur le bénéfice et profit est effectué sur


toute les entités qui gérées par la Direction des Grandes Entités
(DGE), une direction au sein de la DGI ; par voie d’acomptes
provisionnels.
Les acomptes provisionnels sont dus par les entités relevant de la
Direction des Grandes Entités représentant chacun 20% de l’impôt
déclaré au titre de l’exercice précédent, augmenté des suppléments
éventuels et d’un bordereau de d’acompte. Ces versements sont dus :
– Avant le 1er juin de l’année d’imposition (Au plus tard le 31 mai
N) : 1er acompte ;
– Avant le 1er août de l’année d’imposition (Au plus tard le 31
juillet N) : 2ème acompte ;

66
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– Avant le 1er Octobre de l’année d’imposition (Au plus tard le 30


septembre N) : 3ème acompte ;
– Avant le 1er décembre de l’année d’imposition (Au plus tard le 30
novembre N) : 4ème acompte ;
Le solde de cet impôt devant être versé au moment du dépôt de la
déclaration y afférente ( Au plus tard le 30 avril de l’année n+1).

Les quatre acomptes sont à déduire sur l’impôt dû par le


contribuable pour l’exercice fiscal considéré. Le solde de cet impôt doit
être versé au moment de dépôt de la déclaration y afférente. Les
précomptes reversés sont à imputer sur l’impôt dû par le contribuable
pour l’exercice fiscal considéré, le solde de cet impôt devant être versé
au moment du dépôt de la déclaration y afférente. Le montant à
imputer est égal aux précomptes payés pendant l’année au cours de
laquelle les revenus sont réalisés.
Il existe aussi un prélèvement de 1% au titre d’acompte sur la
valeur de cession à l’occasion de l’aliénation d’un immeuble ou de la
mutation d’un véhicule automoteur. (D.L n° 100 du 3 juillet 2000).
N.B. La déclaration de l’Impôt sur les bénéfices s’accompagne des
documents tels que Tableau de flux de trésorerie, Compte de Résultat,
le Tableau des amortissements, ….
F. Catégorie des Entités imposable
Il est institué par l’O.L n° 003/13 du 23 février 2013 portant régime
applicable aux Entités de petite taille en matière des bénéfices et profits, en
dérogation au droit commun, un régime d’imposition des Entités de petite
taille en matière d’impôt sur les bénéfices et profits.
Au sens de la présente Loi, il faut entendre, au plan fiscal, par Entité
de petite taille constituée en Micro - Entité ou Petite Entité, toute entité,
quelle que soit sa forme juridique, qui réalise un chiffre d’affaires annuel
inférieur à 80.000.000,00 de Francs Congolais.
La Micro-Entité est toute entité qui réalise un chiffre d’affaires annuel
ne dépassant pas 10.000.000,00 de Francs Congolais.
La Petite Entité est celle qui réalise un chiffre d’affaires annuel
supérieur à 10.000.000,00 de Francs Congolais et inférieur à 80.000.000,00
de Francs Congolais.
Les professions libérales et les professions constituées en charges ou
offices dont le chiffre d’affaires est inférieur à 80.000.000,00 de Francs
Congolais sont considérées comme Micro-Entité et Petites Entités.
Les Petites Entités doivent tenir une comptabilité suivant les
dispositions réduites de la législation comptable en vigueur. Les Micro-
Entités peuvent tenir ce même type de comptabilité.
67
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Les Petites Entités sont imposées, en matière d’impôt sur les bénéfices
et profits, sur le chiffre d’affaires annuel réalisé ou à raison de toute somme
proportionnellement équivalente pour les périodes inférieures à un an.
Le taux de l’impôt sur les bénéfices et profits à charge des Petites
Entités est de :
- 1% pour les activités de vente ;
- 2% pour les activités de prestation de services.
Lorsqu’un contribuable exerce à la fois les activités de vente et de
service, les chiffres d’affaires respectifs sont cumulés et imposés suivant
l’activité principale.

L’impôt fixé à l’article 6 ci-dessus est payé en deux quotités :


- 60% représentant l’acompte doit être versé au plus tard le 31 janvier N+1
- 40% au titre de solde à payer au plus tard le 30 avril N+1
L’acompte dont question à l’alinéa précédent est versé à l’aide d’un
bordereau de versement d’acompte, au plus tard le 31 janvier de l’année qui
suit celle de la réalisation des revenus. Le solde est acquitté à l’aide d’un
bordereau de versement du solde, au plus tard le 30 avril de la même année.
L’Administration fournit le modèle du bordereau de versement
d’acompte et de la déclaration auto-liquidative.
Les Petites Entités dont le chiffre d’affaires vient à dépasser, au cours
de deux années successives, la limite visée à l’article 2 de la présente Loi,
accèdent, sur décision de l’Administration des Impôts, au régime de droit
commun.
En cas de minoration avérée dans le chef de la Petite Entités ayant
faussé sa catégorisation, celle-ci est reclassée et imposée conformément au
régime de droit commun, sans préjudice des pénalités prévues par la loi n°
004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales.

Les Petites Entités peuvent opter pour l’imposition selon le régime de


droit commun, à condition de formuler par écrit cette option avant le 1er
février de l’année de réalisation des revenus, et de remplir toutes les
obligations fiscales et comptables prévues par ce régime. Cette option est
définitive et irrévocable.

Sans préjudice des dispositions de la présente loi n° 13/006 du 23


février 2013, portant régime fiscal applicable aux entités de petite taille en
matière d’impôt sur les bénéfices, celles de droit commun relatives à
l’identification, à la déclaration, au contrôle, au recouvrement, aux garanties
du Trésor, à la réclamation, au recours et aux pénalités fiscales sont
applicables aux Petites Entités.
Les Micro-Entités acquittent un impôt forfaitaire annuel de 50.000
Francs Congolais.

68
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L’impôt forfaitaire à charge des Micro-Entités est acquitté, au moyen


d’une déclaration auto-liquidative conforme au modèle défini par
l’Administration des Impôts, au plus tard le 1er mars de l’année qui suit
celle de la réalisation des revenus.
Les Micro-Entités ne sont pas soumises à la vérification de
comptabilité. Les activités de l’Administration des Impôts se limitent au
recensement, à l’immatriculation, à l’éducation, à l’évaluation du chiffre
d’affaires et à la facilitation en vue du paiement de l’impôt forfaitaire.
Les dispositions de l’article 8 de la présente Loi sont, mutatis
mutandis, applicables aux Micro-Entité.
Lorsque les circonstances l’exigent, le Ministre ayant les Finances
dans ses attributions est habilité à réajuster :
✓ les chiffres limites des catégories des Entité de petite taille ;
✓ le montant de l’impôt forfaitaire annuel des Micro - Entité.

I.2.3.1.2. IMPÔT SUR LE PROFIT


A. Revenus imposables
L’impôt professionnel atteint les profits quelques soit la
dénomination des professions libérales, charges, offices ainsi que les
profits quel qu’en soit les natures et autres occupations lucratives.
La législation fiscale en vigueur (O.L n° 69/009 du 10 février
1969, telle que modifiée à ce jour notamment par l’Arrêté Ministériel n°
021 du 8 octobre 1997) prévoit l’imposition forfaitaire des professions
suivantes selon un barème qui donne des minima redressages par
l’administration :
➢ Activité de transport rémunéré des personnes (Taxi, minibus, ….)
et des marchandises (camionnettes, baleinières,…) ;
➢ Professions médicales et paramédicales (médecins indépendants
généralistes comme spécialistes) ;
➢ Pharmaciens d’officine ;
➢ Exploitants des casinos ;
➢ Salons de coiffure ;
➢ Maisons d’édition (vente disques, cassettes,….) ;
➢ Exploitants de cinéma (petite salle) ;
➢ Exploitant d’hôtels de 2 étoiles et moins ;
➢ Cabinet conseils juridiques et fiscaux ;
➢ Avocats ;
➢ Architectes ;
➢ Experts automobiles ;
➢ Artisans photographiques, tailleurs.
B. Taux d’imposition

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Généralement, l’Administration fiscale propose des bases


forfaitaires d’imposition éventuellement avec les groupements
professionnels intéressés ayant une existence en vue de déterminer le
tarif applicable. Cela suppose un forfait conventionnel dont les minima
sont déterminés par le Ministre des Finances.
I.2.3.2. Impôt Professionnel sur les Rémunérations (IPR)
L’impôt professionnel sur les rémunérations concerne les revenus des
personnes rétribuées par un tiers liées par un contrat de travail.
En d’autres termes, les contribuables de l’impôt doivent se trouver
dans un lien de subordination vis-à-vis de la personne à qui ils rendent
services et qui les rémunères.
A. Eléments imposables
Sont considérés comme imposables tous les éléments de la
rémunération qui constituent un enrichissement chez un employé,
notamment les salaires, les primes, les gratifications, les indemnités, les
avantages en natures, les émoluments et autres pensions de toute nature.

Les allocations familiales légales, les cotisations de sécurité sociale, les


versements en vue de la constitution d’une rente viagère, d’une pension de
retraite, d’une assurance chômage et des frais médicaux sont déductibles
des revenus imposables.

B. Sont Immunisés

Sont immunisés de l’IPR :

• Les allocations familiales réellement accordées aux employés et salaire


dans la mesure où celles-ci ne dépassent pas les taux légaux ;
• Les pensions, rentres et indemnités en cas d’invalidité prématurée ou
décès, les pensions aux invalides, aux veuves, orphelins et ascendants de
combattants aux victimes d’accidents ou de maladies professionnelles et
aux estropies génitaux, des pensions alimentaires ;
• Les indemnités et avantages en nature concernant le logement, le
transport et les frais médicaux dans la mesure où ils ne révoltent pas un
caractère exagéré.

C. Détermination du taux d’imposition

Les rémunérations sont imposées par année selon le barème progressif


ci-après :

3 % pour la tranche de revenus de 0,00 FC à 1 944 000,00 FC


15 % pour la tranche de revenus de 1 944 001,00 FC à 21 600 000,00 FC
30 % pour la tranche de revenus de 21 600 001,00 FC à 43 200 000,00 FC
40 % pour les revenus supérieurs à 43 200 000,00 FC

70
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Taux Tranche de Tranche de Ecart de IPR/ IPR cumulé


Rev/annuel Rev/mensuel tranche tranche
3% 0 à 1 944 000,00 FC 0 à 162 000 FC 162 000 4 860 4 860
15 % 1 944 001 à 21 600 000 FC 162 001 à 1 800 000 FC 1 638 000 245 700 250 560
30 % 21 600 001 à 43 200 000 FC 1 800 001 à 3 600 000 FC 1 800 000 540 000 790 560
40 % Au-delà de 43 200 000 FC Au-delà de 3 600 000 FC Au-delà Au-delà Au-delà

Exemple : la rémunération d’un employé à la fin du mois est de 2 450 000


FC. Quel est le montant qui lui doit être retenu comme impôt sur sa
rémunération ?
Calcul de l’impôt
0 à 162 000 -------------- 162 000 x 3% = 4 860 FC
162 000 à 1 800 000 ----------- 1 638 000 x 15% = 245 700 FC
1 800 000 à 2 450 000------------ 650 000 x 30% = 195 000 FC
2 450 000 445 560 FC
L’impôt dû est de 445 560 FC
En aucun cas, l’impôt total ne peut excéder 30% de revenu imposable.
Les rémunérations versées au personnel domestique et aux salaires relevant
des Micro-Entités

Les rémunérations versées au personnel domestique et aux salariés


relevant des Micro-entités sont imposées suivant les taux forfaitaires fixés
par voie d'Arrêté du Ministre ayant les Finances dans ses attributions.
L’impôt professionnel individuel y afférent est reversé par quotités
trimestrielles.

En aucun cas, l’impôt professionnel individuel, après déduction des


charges de famille ne peut être inférieur à 2 000 Francs congolais par mois. »

Le défaut d’annexes à la déclaration de l’impôt professionnel sur les


rémunérations afférente au dernier mois de l’année est sanctionnée par une
amende de :

– 1 000 000 FC pour l’état récapitulatif de tous les éléments


imposables de l’exercice ;
– 500 000 FC pour le relevé nominatif des fiches individuelles ;
– 25 000 FC pour chaque fiche individuelle

L’impôt établi par application de l'article 89 de l’Ordonnance-loi n°


13/008 du 23 février 2013 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’O-L n° 69/009 du 10 février 1969 relative aux Impôts Cédulaires sur les
Revenus, est réduit d'une quotité de 2% pour chacun des membres de la
famille à charge au sens de l'article 90 de la même Ordonnance-loi, avec un
maximum de 9 personnes. Toutefois, cette réduction ne concerne pas l’IPR
versé aux salariés des Micro-Entités.

71
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D. Exemptions de l’IPR

Sont exemptés de l’IPR dont le bénéficient :

✓ L’Etat, les provinces, les villes, les communes, les circonscriptions


administratives, ainsi que les offices et autres établissements publics
de droit congolais n’ayant autre ressources que celles provenant de
subvention budgétaire ;
✓ Les institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques et les
Associations Sans But Lucratif ayant pour but de s’occuper en vertu
de la loi ;
✓ Les employés des organismes internationaux, du chef des
rémunérations traités par eux et payées par lesdits organismes ;
✓ Les diplômâtes et agent diplomatiques, les consuls et les agents
consulaires accrédités en RDC du chef de rémunération et profits
traités par eux on leur qualité lorsqu’ils sont au service de l’Etat qu’ils
représentent à la condition toutefois que les gouvernements qui les
mandatent accordent les mêmes immunités aux diplômâtes et agents
consulaire Congolais dans leurs pays (réciprocité).

I.2.3.3. IMPOT EXCEPTIONNEL SUR LES REMUNERATIONS DU


PERSONNEL EXPATRIE
Il est assis sur le montant des rémunérations brutes versées par les
employeurs à leur personnel expatrié.
En sont exemptés, l’Etat, les organisations sans but lucratif, les
organismes internationaux, les ambassades, diplômâtes, les consuls et
agents consulaires, à conditions que les Etats dont ils sont mandataires
accordent la même immunité aux diplômâtes et agents consulaires
Congolais mandatés dans leurs pays (réciprocité). .
Un taux de 25% sur le revenu brut est appliqué pour son paiement
mais à la charge de l’employeur.

Toutefois, l’IERE ne peut être inférieur au montant du Salaire


Interprofessionnel Minimum Garantie (SIMG) du pays d’origine du travailleur
expatrié concerné.

Il est à préciser que cette base minimum d’imposition ne s’applique


pas aux revenus des personnes physiques ressortissants des pays
limitrophes, étant donné que ces dernières sont assimilées aux nations, sous
réserve de réciprocité.

72
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CHAPITRE II. LES IMPÔTS INDIRECTS

II.1. Notions

Les impôts indirects sont ceux qui frappent les dépenses ou les
consommations. Ils visent les revenus mais ne les frappent pas en tant que
tels. Ils les saisissent dans leur emploi lors des achats des biens ou des
services ou même de leurs consommations. Ils sont destinés à être supportés
en définitive par les consommateurs dans la mesure où ils sont
systématiquement intégrés dans le prix de vente des marchandises. Les
contribuables les paient souvent sans s’en rendre compte11.

Ce sont donc des impôts qui frappent indirectement les revenus ou les
fortunes des contribuables lors de leurs usages ou de leurs emplois.
Il existe deux types d’impôts indirects ou impôts sur la dépense :

- l’impôt particulier sur la dépense, impôt analytique ;

- l’impôt général sur la dépense, impôt synthétique.

II.1.1. L’impôt particulier sur la dépense

C’est un impôt qui frappe la dépense d’une façon nettement définie


c'est-à-dire par l’utilisation des revenus par l’achat de certains produits de
fabrication locale, tel le tabac qui est frappé de droit d’accises et de
consommation, des marchandises à l’occasion de leur importation ou de leur
exportation (les droits de douane).

II.1.2. L’impôt général sur la dépense

A la différence du précédent, l’impôt général sur la dépense frappe,


sans distinction, la consommation de tous les biens et services que ce soit
au stade intermédiaire ou au stade final. L’impôt étant compris dans le prix
de vente payé par le consommateur. Cet impôt est prélevé selon trois
modalités :
- la taxe unique ;
- la taxe cumulative ou en cascade ;
- la taxe à paiement fractionnée ou taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Le système fiscal congolais comprend trois grandes catégories d’impôts


indirects : la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), les droits de douane et les
droits d’accises et de consommation.

II.2 : La Taxe sur la Valeur Ajoutée (T.V.A)

11
KOLA GONZE, op.cit, p.85.
73
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

La TVA est un impôt récent, institué en France par la loi du


10/04/1954 par Maurice Lauré, DGA des impôts en remplacement de la
Taxe sur le Chiffre d’Affaires (TCA)

En RDC, la TVA est instituée par l’O. L. n° 10/001 du 20/08/2010


instituant un impôt général sur la consommation dénommé Taxe sur la
Valeur Ajoutée en remplacement de l’ICA (Impôt sur le chiffre d’Affaires).
Cette loi est entrée en vigueur 18 mois après, soit le 1er janvier 2012.

Le législateur Congolais voulait suivre la tendance universelle avec la


réforme de l’ICA devant aboutir à la mise en place de la TVA. Dans tous les
pays au monde où existait déjà la TVA, elle alimentait fiscalement le trésor
public à 50%. En RDC, l’ICA frôlait 30% après plusieurs reformes, les impôts
sur les revenus autour de 30% et les impôts réels au tour de 20% des
recettes fiscales.
La TVA est un impôt général sur la consommation qui frappe tous les
biens et services de toutes origines, consommés ou utilisés en République
Démocratique du Congo.
Elle est une taxe unique à paiements fractionnées, perçue à chaque
stade du circuit économique d’un produit et supportée par le consommateur
final, la taxe payée en amont étant déductible de la taxe collecté.

La TVA collectée est celle que l’entreprise facture à ses clients à


l’occasion de ses ventes ou de ses prestations de services, tandis que la TVA
déductible est celle que l’entreprise paye lors de ses achats de biens et
services ou lors de l’importation des marchandises.

II.2.1. MECANISME DE LA TVA

En matière de TVA, l’Etat utilise les entreprises pour pouvoir recouvrir


cet impôt auprès des consommateurs.

La TVA est supportée par le consommateur final et ne constitue donc


pas une charge pour l’entreprise qui intervient dans le circuit économique.

La TVA est collectée par les assujettis chaque fois qu’une opération
imposable est réalisée. Ceux-ci ont l’obligation de la verser à l’Etat à
l’échange après déduction de la TVA payée sur leurs achats.
La TVA est collectée à l’intérieur par toute personne physique ou
morale qui réalise les opérations imposable ci – après et recouvrée par la
Direction Générale des Impôts (DGI) :

• Les livraisons de biens, y compris les exportations ;


• Les prestations de services, y compris les travaux immobiliers
Et à l’importation, la TVA est perçue par la Direction Générale des Douanes
& Accises (DGDA)

74
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

La liquidation de la TVA varie selon qu’on est en régime intérieur ou à


l’importation. En régime intérieur, ce sont les assujettis qui calculent eux-
mêmes la TVA sur toutes les opérations imposables réalisées au cours d’un
mois donné. A l’importation, la liquidation de la TVA est effectuée par
l’Administration des Douanes.

La liquidation de la TVA concerne la totalité de TVA collectée au titre


d’un mois donné.

II.2.1.1. Illustration de la TVA (Exercice pratique sur la TVA)

a) Cas de la TVA collectée et déductible

Soit un circuit économique composé d’un agriculteur, d’un industriel,


d’un grossiste et d’un détaillant :

✓ L’agriculteur cultive les ananas et les vend à un industriel ;


✓ L’industriel produit du jus d’ananas qu’il vend à un grossiste ;
✓ Le grossiste vend, à son tour, à un détaillant ;
✓ Le détaillant l’écoule auprès du consommateur final.

Prenons les hypothèses suivantes :

➢ Tout le circuit économique du produit est imposable à la TVA au taux


de 16% ;
➢ A chaque stade du circuit, il est applicable une marge bénéficiaire de
20% sur le prix d’achat, laquelle constitue la seule valeur ajoutée
dans cet exemple ;
➢ L’agriculteur n’a pas supporté la TVA en amont et son prix de vente
hors taxe est de 100 000 FC.

La TVA perçue à chaque stade du circuit économique est déterminée comme


suit :

1 2=1x 3 = 1+2 4=1x 5=1+ 6=5x 7=5+ 8=6–


16% 20% 4 16 % 6 2
Circuit TVA PA TVA PV TVA
économique PA HT déd. TTC VA PV HT Col. TTC Nette
Agriculteur 0 0 0 100 000 100 000 16 000 116 000 16 000
Industriel 100 000 16 000 116 000 20 000 120 000 19 200 139 200 3 200
Grossiste 120 000 19 200 139 200 24 000 144 000 23 040 167 040 3 840
Détaillant 144 000 23 040 167 040 28 800 172 800 27 648 200 448 4 608
TOTAL 58 240 172 800 85 888 27 648

- TVA collectée supérieure à la TVA déductible, il y a une TVA nette due


à l’Etat ;
- TVA collectée égale à la TVA déductible, TVA nette est nulle, donc rien
n’est due à l’Etat ;
- TVA collectée inférieure à la TVA déductible, il y a une TVA nette
négative, donc (crédit de TVA).

75
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II.2.1.2. Calcul de la TVA Nette

La liquidation de la TVA consiste à déterminer le montant de la TVA


nette (à payer) ou du crédit de TVA en imputant sur la TVA collectée,
augmentée le cas échéant des reversements, la TVA déductible, les crédits
éventuels résultant des périodes antérieurs et les déductions
complémentaires découlant des régularisations.

1° La T V A collectée
La TVA collectée est celle que l’entreprise facture à ses clients à
l’occasion de ses ventes ou de ses prestations de services. Elle est obtenue
en multipliant la base imposable de l’opération par le taux de la TVA.

2° La T V A déductible

La TVA déductible est celle que l’entreprise paye lors de ses achats de
biens et services ou lors de l’importation des marchandises.

3° La T V A Nette

C’est la TVA à reverser ou TVA exigible. C’est la différence positive


entre la TVA collectée et la TVA déductible au titre d’un mois donné, que
l’opérateur économique doit reversée à l’Etat dans les 15 jours qui suivent la
fin du mois des opérations effectuées.

4° Le Crédit T V A

L’entreprise ne se trouve pas toujours dans la situation où la TVA


collectée est supérieure à la TVA déductible. En effet, la TVA collectée peut
être égale à la TVA déductible. Dans ce cas, l’entreprise ne verse rien à l’Etat
au cours de ce mois étant donné que la TVA nette soit nulle. La TVA
collectée peut également être inférieur à la TVA déductible. Dans ce cas, il se
dégage un crédit de TVA en faveur de l’Entreprise.
Le crédit de TVA dégagé au titre d’un mois donné est à imputer sur les
déclarations du ou des mois à venir jusqu’à épuisement.
En d’autres termes, la TVA collectée du mois suivant sera diminuée de
la TVA déductible de ce mois à laquelle s’ajoute le crédit de TVA.

Pour des cas limites (exportations, entreprises en cessation d’activités


ou celles ayant perdu la qualité d’assujetti), le crédit de TVA peut être
remboursé. Dans ce cas, le compte de l’entreprise sera crédité du montant
dudit crédit.

a. Remboursement du crédit TVA

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Le crédit TVA peut faire l’objet de remboursement en faveur des


assujettis ci-après :

➢ Les entreprises exportatrices ;


➢ Les entreprises en cassation d’activités (une entreprise dissoute est
considérée en cassation d’activité à la date à laquelle elle a vendu la
totalité de son stock de marchandises ou lorsqu’elle a cessé toute
prestation ;
➢ Les redevables ayant perdu la qualité d’assujetti. Un redevable perd la
qualité d’assujetti lorsque :
• Il n’effectue plus de manière habituelle et indépendante, dans
l’exercice de son activité économique, les opérations imposables
à la TVA ;
• Son chiffre d’affaires annuel devient inférieur au seuil
d’assujettissement pendant deux ans de suite (80 000 000 FC)
➢ Les réalisant des investissements lourds. Par investissement lourd, il
faut entendre les immobilisations corporelles acquises à l’état neuf
nécessaire à l’exploitation de l’entreprise et dont la valeur du projet est
au moins égale de 1 000 000 de francs congolais ;

Les entreprises qui réalisent les investissements lourds d’extension et


de modernisation peuvent demander le remboursement de leur crédit de TVA
dans la limite de la TVA qui a grevé les immobilisations visées ci-dessus,
dans les trois mois qui suivent l’acquisition.

Exemple de remboursement crédit TVA pour les entreprises qui


exportent et celles ayant perdu la qualité d’assujetti

Soit l’entreprise DAN qui, en plus des exportations de 700 000 FC,
vend également sur le marché local pour un montant de 400 000 FC. Le
montant du crédit de TVA à rembourser s’obtient comme suit :

o Chiffre d’Affaires à l’exportation : 700 000 FC


o Chiffre d’Affaires ventes locales : 400 000 FC
o TVA collectée à l’exportation : 0 FC
o TVA collectée sur ventes locales : 64 000 FC
o TVA déductible : 112 000 FC
o Montant du crédit de TVA à rembourser: 112 000 FC – 64 000 FC =
48 000 FC
Par conséquent, le montant du crédit TVA de 112 000 FC est
totalement récupéré de la manière suivante : 64 000 FC par imputation sur
la TVA collectée et 48 000 FC par remboursement.

b. Conditions de remboursement de TVA

Pour donner lieu au remboursement, le crédit de TVA doit faire l’objet


d’une demande adressée par l’assujetti au Directeur ou au chef de Centre
des Impôts compétent, au moyen d’un formulaire de demande de

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remboursement conforme au modèle prescrit par l’administration des


Impôts.

La demande de remboursement de crédit TVA doit être déposée en


même temps que la déclaration mensuelle de la TVA.

La demande de remboursement de crédit de TVA doit être


accompagnée des pièces ci-après :

o En cas d’exportation :
- La copie du document bancaire établissant la preuve du
paiement par le client de l’exportateur et la copie du titre de
transport ;
- Les copies des déclarations d’exportations ou de réexportations
visées par la douane ;

o En cas d’importation :
- Les copies des déclarations de mise à la consommation ;
- Les copies des preuves de paiement des droits de douane.

o En cas de perte de qualité d’assujetti suite au changement


d’activité :
- La copie de la déclaration modificative prescrite par la loi n°
004/2003 portant réforme des procédures fiscales, telle que
modifiée et complétée à ce jour ;

o En cas de cassation d’activités :


- La copie de la déclaration de cassation d’activités prescrite à
l’article 2 de loi précitée ;

o Dans tous les cas :


- La copie de la dernière déclaration mensuelle de TVA faisant
apparaitre le crédit ;
- L’état récapitulatif des factures fournisseurs comportant les
numéros des factures, le numéro impôt et le nom du
fournisseur, le montant total hors taxe par facture ;
- Les copies des factures fournisseurs.

II.2.1.3. Les Obligations du redevable de la TVA

a. En rapport avec la facturation

Tout redevable de la TVA doit délivrer une facture ou un document en


tenant lieu pour les biens livrés ou les services rendus à un au redevable,
ainsi que pour les acomptes perçus au titre de ces opérations et donnant
lieu à exigibilité de la taxe.

La facture ou le document en tenant lieu doit faire apparaitre les


mentions obligatoires ci-après :

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✓ Le nom, post-nom et prénom ou raison sociale, l’adresse exacte, le


numéro impôt du vendeur ou prestataire ;
✓ Le nom, post-nom et prénom ou raison sociale, l’adresse exacte du
client et son numéro impôt ;
✓ La date et le numéro de série de la facture ;
✓ La désignation et la quantité de biens ou prestations ;
✓ Le prix unitaire et le prix global de chaque type de marchandises
vendues et/ou exportés, des services rendus ou des travaux
immobiliers, en faisant le cas échéant, la distinction entre les sommes
imposables et celles relatives aux opérations non-imposables dûment
justifiées ;
✓ Les prix hors TVA des biens livrés ou des services rendus ;
✓ Le taux de la TVA appliqué et le montant correspondant de la taxe ;
✓ Le montant non taxable de l’opération ;
✓ Le montant des opérations toutes taxes comprises.

Exemple d’une facture de vente de la Société KOTA, TALA PE SOMBA.

- Numéro de la facture : 123


- Date de la facture : 15 mai 2013
- Nom du client : MUTU YA TABA
- 50 services de table à 45 000 FC la pièce ;
- 50 batteries de cuisine à 50 000 FC la pièce ;
- 50 services à découper à 40 000 FC la pièce ;
- Remise de 5% ;
- Port : 200 000 FC.

Facturation

KOTA, TALA PE SOMBA

334, Av. Colonel EBEYA


BP. N° 287 – Kinshasa Kinshasa, le 15 mai 2013
SARL N° Facture : 123
NRC. 98 654
N° Impôt C 123456 X

CLIENT : MUTU YA TABA


AVENUE SENDWE N° 40
LUBUMBASHI/RDC

DESCRIPTION Quantité P.U. H.T TOTAL


Services de table 50 45 000 FC 2 250 000 FC
Batteries de cuisine 50 50 000 FC 2 500 000 FC
Services à couper 50 40 000 FC 2 000 000 FC
SOUS/TOTAL H.T 6 750 000 FC
Remise 5% -337 500 FC
MONTANT NET 6 412 500 FC
Taux TVA 16%
TVA 1 026 000 FC

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TOTAL TTC 7 438 500 FC


PORT (Manutention) 232 000 FC
TOTAL A PAYER 7 670 500 FC
b. En rapport avec le mode de paiement

Toute personne susceptible d’être assujettie à la TVA doit souscrire,


sur un formulaire dont le modèle est déterminée par le directeur Général des
Impôts, une déclaration d’assujettissement auprès du service gestionnaire
compétent de l’Administration des Impôts.

En régime intérieur, la déclaration de la TVA dont le modèle est fourni


par l’Administration des Impôts doit être souscrite par le redevable chaque
mois en double exemplaire, au plus tard le 15 du mois qui suit celui de la
réalisation des opérations, auprès du service gestionnaire compétent. Elle
doit être accompagnée du paiement de la TVA. Cette déclaration doit être
souscrite même si aucune opération imposable n’a été réalisée au cours du
mois concerné et dans ce cas, elle est revêtue de la mention « Néant ».

La déclaration mensuelle de la TVA est accompagnée d’un état détaillé


dont le modèle est défini par l’Administration et qui comporte les indications
suivantes :

1. En ce qui concerne les livraisons de biens et prestations de services :

- Le nom ou la raison sociale du fournisseur ;


- Le numéro impôt du fournisseur ;
- Le numéro, la date et le montant de la facture hors taxe ;
- Le montant de la taxe déductible facturée par le fournisseur ;
- La nature de biens et services ;
- La désignation et la quantité de biens ou prestations ;
- Le prix hors TVA et le montant correspondant de la TVA ;
- Le montant des opérations toutes taxes comprises.

2. En ce qui concerne les importations :

- Le numéro, la date et le montant de la déclaration de mise à la


consommation ;
- La valeur en douane des marchandises ;
- La nature de biens importés.

Le défaut de production de cet état détaillée entraine la réintégration


d’office des déductions opérées.

S’agissant des redevables établis ou domiciliés hors du territoire


national ne disposant pas d’un état stable, la déclaration est souscrite, pour
leur compte, par un représentant agrée résident en RDC.
c. En rapport avec la comptabilité

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Tout redevable de la TVA doit tenir une comptabilité régulière


comportant :

✓ Un livre-journal ventes ;
✓ Un grand livre des comptes ;
✓ Une balance des comptes ;
✓ Un journal d’achats ;
✓ Un livre inventaire ;
✓ Un livre des immobilisations.

La comptabilité doit être disponible en RDC, au siège social ou au


principal établissement de l’entreprise. En cas de désignation d’un
représentant agrée, les documents comptables et justificatifs comptables
doivent être disponibles chez ce dernier.

Les pièces justificatives relatives à des opérations ouvrant droit à


déductions doivent être des documents originaux.

Les documents comptables doivent être conservés conformément à la


législation commerciale (10 ans au moins).

II.2.1.4. Les avantages et inconvénients de la TVA

Comme toute œuvre humaine, la TVA présente des avantages comme


des inconvénients dont certaines méritent d’être relevés.

II.2.1.4.1. Avantages

Parmi les nombreux avantages nous citons :

✓ La rentabilité d’impôt ;
✓ La transparence d’impôt ;
✓ Et la neutralité d’impôt.

▪ La Rentabilité : la TVA est un impôt rentable parce que son champ


d’application est très large. Elle concerne d’une part l’ensemble des
activités économiques aux différents stades du circuit économique et
d’autre part, ses exonérations sont limitées.
▪ La Transparence : la TVA est un impôt transparent parce qu’elle
réduit d’une part la fraude et d’autre part, le secteur informel.
▪ La neutralité : la TVA est un impôt neutre du fait qu’elle n’influence
pas le coût de revient et elle n’est pas prise en compte dans la fixation
des prix, ce qui est bénéfique au consommateur.

II.2.1.4.2. Inconvénients de la TVA

Parmi les inconvénients, l’on peut citer les plus importants, qui sont :

o Le risque de la hausse de prix

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o Le risque de la fraude à travers le crédit d’impôts ;


o Le caractère antisocial de l’impôt.

1° Risque de hausse de prix

Bien que la TVA ne soit pas un élément du coût de revient susceptible


de contribuer à la hausse de prix, mais dans un pays où l’administration
est défaillante en matière de contrôle de prix, les opérateurs économiques
peuvent inclure la taxe dans les prix des biens et des services et
contribuer ainsi à une hausse généralisée des prix.

2° Risque de fraude à travers le crédit d’impôt

Un système de crédit d’impôt, mal encadré ou mal surveillé par


l’administration fiscale peut engendrer de crédit d’impôts fictifs au
détriment du trésor qui vont dès lors occasionner un manque à gagner
pour ce dernier et réduit ainsi sensiblement la rentabilité tant vantée de
l’impôt.

3° Caractère antisocial

Etant donné que la TVA est un impôt réel qui ne prend pas en compte
la situation particulière de certains consommateurs, il y a un risque
certain qu’elle pèse sur les ménages des pauvres que ceux des riches.
Dans ces conditions, si la taxe ne prévoit pas des exonérations ou des
taux réduits pour les biens et services de base, elle peut devenir un impôt
antisocial.

C’est à ce niveau qu’on dit que la TVA est une taxe ou un impôt
injuste.

La TVA pèse sur le salarié dès lorsqu’il consomme une fraction plus
importante de son revenu. De ce point de vue, elle participe à
l’appauvrissement des « gagne-petits » (les pauvres) qui consomment une
grosse fraction de leur revenu que sur les riches qui, eux ont théoriquement
les moyens d’épargner et surtout avec son taux unique de 16%.

On reproche aussi à la TVA de ne pas être un impôt de re-distribution.


En effet, le taux payé est le même pour tous, quel que soit le niveau du
revenu imposé. La TVA est donc critiquée par les forces politiques et
syndicales qui préfèrent les impôts progressifs. Du point de vue des
entreprises, même si elles ne payent pas directement la TVA, elles
augmentent leur prix final au détriment des consommateurs finaux12.

II.2.1.5. Régime des déductions de la TVA

12
NDJONDO NYAMI Cyrille, Adoption de la Taxe sur la Valeur Ajoutée en Afrique Centrale, l’une des
opportunités pour l’accroissement des recettes de l’Etat en RDC, Article, volume XIII, CRIGED, Kinshasa, juin
2013
82
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a. Condition de forme

La TVA pour laquelle un redevable fait valoir le droit à déduction doit


être mentionné :

✓ Sur une facture d’achat ou un document en tenant lieu dûment


dk8élivré par un assujetti et mentionnant son numéro impôt.
Toutefois, en ce qui concerne les factures émises par les prestataires
étrangères, cette condition n’est pas exigée ;
✓ Sur la déclaration de mise à la consommation délivrée par la Douane ;
✓ Sur une facture à soi-même, en cas de livraison de biens ou de
prestation de services à soi-même.

b. Conditions de temps

Le droit à déduction pour le redevable prend naissance lorsque la TVA


déductible devient exigible chez l’assujetti-fournisseur de bien ou
prestataire de services.

En d’autres termes, l’assujetti peut déduire la TVA supportée dès le


transfert du droit de disposer d’un bien comme propriétaire en cas de
livraison de biens meubles corporels ou au moment de l’encaissement du
prix en cas de prestations de services et de travaux immobiliers.

Il est important de noter que le redevable doit faire figurer le moment


de La TVA déductible sur la déclaration déposé au titre du mois au cours
duquel la TVA est devenue exigible chez son fournisseur (déductible pour
l’assujetti concerné).

Toutefois, en cas d’omission, la TVA déductible peut valablement


figurer sur les déclarations ultérieures jusqu’au 31 décembre de l’année
qui suit celle au cours de laquelle la TVA est devenue exigible. A
l’expiration de ce délai, la TVA non déduite est définitivement acquise au
Trésor et ne peut faire l’objet d’aucune déduction.

c) Cas de Crédit TVA

Une entreprise a réalisé durant l’année 2012, les opérations


suivantes :

❖ Ventes de marchandises Hors Taxes (livraisons au cours du mois


même)

▪ 80 000 FC en janvier ;
▪ 120 000 FC en février ;
▪ 110 000 FC en mars.
❖ Achats de marchandises et paiement de services ouvrant droit à
déduction, TVA correspondante :

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▪ 19 750 FC en janvier ;
▪ 20 600 FC en février ;
▪ 15 450 FC en mars.

❖ Acquisition d’une immobilisation livrée en mars :

TVA facturée et récupérable : 16 660 FC.

La déclaration relative au mois de décembre 2017 ne faisait pas


apparaitre de crédit de TVA.

Les déclarations à déposer au titre des mois de janvier, février et


mars 2018 s’établissent comme suit :

Opérations Janvier Février Mars


Ventes imposables HT 80 000 FC 120 000 FC 110 000 FC
TVA due 16 % collectée 12 800 FC 19 200 FC 17 600 FC
TVA déductible
▪ Sur Immobilisation - - 16 660 FC
▪ Sur ABS (Autres biens et
services) 19 750 FC 20 600 FC 15 450 FC
▪ Report du crédit figurant - 6950 FC 8350 FC
sur la déclaration
précédente
Total TVA déductible 19 750 FC 27 550 FC 40 460 FC
TVA à payer - - -
Crédit de TVA 6 950 FC 8 350 FC 22 860 FC
A reporter sur la A reporter sur la A reporter sur la
déclaration du déclaration du déclaration du
mois de février mois de mars mois d’avril
2018 2018 2018

II.2.2. Caractéristiques de la TVA

1) La TVA est effectivement un impôt sur la Valeur ajoutée


Bien qu’ayant comme base de calcul, à chaque stade du circuit
économique, le chiffre d’affaires, la TVA est en définitive calculée sur la
valeur ajoutée totale conférée au produit tout au long du circuit économique.

En effet, à chaque stade du circuit économique, la TVA frappe


seulement la valeur ajoutée conférée au produit de telle sorte qu’à la fin du
cycle suivi par ce produit, la charge fiscale globale corresponde à l’impôt
calculé sur le prix de vente au consommateur final.

2) La TVA est un impôt sur la consommation


Elle est un impôt réellement supporté par le consommateur final d’un
bien ou d’un service et n’est donc pas à la charge des entreprises, qui ne
sont que des intermédiaires intervenant dans le circuit économique.

84
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3) La TVA est un impôt à paiement fractionné


Bien qu’à charge du consommateur final, la TVA est néanmoins
régulièrement perçue chaque fois qu’une transaction imposable est effectuée.
En effet, à chaque stade du circuit de distribution, la TVA frappe
seulement la valeur ajoutée conférée au produit de telle sorte qu’à la fin du
cycle suivi par ce produit, la charge fiscale globale corresponde à l’impôt
calculé sur le prix de vente au consommateur final.
En d’autres termes, l’Etat ne perçoit à chaque stade du circuit qu’une
avance sur une taxe qui ne lui revient en totalité que lorsque le bien ou le
service parvient au stade de la consommation finale.

4) La TVA est un impôt déductible


Le redevable de la TVA doit, aux divers stades du circuit économique :
✓ Calculer la TVA sur ses ventes ou prestations de services (TVA
collectée) ;
✓ Déduire de celle-ci la TVA qui a grevé les éléments constitutifs de
son prix de revient (TVA déductible) ;
✓ Verser au Trésor la différence entre la TVA collectée et la TVA
déductible (TVA nette).

5) La TVA est un impôt indirect


La TVA est un impôt dont la collecte est assurée par les entreprises
(assujetties) pour les comptes de l'État. Elle est, en effet, versée au Trésor,
non pas par le consommateur final qui en constitue le redevable réel (qui en
supporte effectivement la charge), mais par l’entreprise qui en est le
redevable légal.

6) La TVA est un impôt réel


La TVA frappe l’utilisation des revenus, c'est-à-dire la dépense ou la
consommation des biens et services sans tenir compte de la qualité ou de la
capacité contributive du consommateur ou de la personne engageant la
dépense. En d’autres termes, l’assujettissement à la TVA est déterminé par
la nature des opérations effectuées ou des produits concernés,
indépendamment de la situation personnelle de l’assujetti ou de son client.

7) C’est un impôt ad valorem


Elle est perçue en proportion de la valeur des produits et non en
référence à la qualité physique ou à la qualité du produit.

8) C’est un impôt transparent


Contrairement au système cumulatif, la charge supportée en amont
par chaque assujetti est connue avec exactitude et est toujours calculée sur
un prix hors taxe.

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9) C’est un impôt neutre


La TVA n’a aucune incidence sur les résultats des redevables légaux,
car elle est entièrement à charge des redevables réels que sont les
consommateurs finaux (redevables réels).
En effet, dans un circuit économique où tous les stades sont taxés, la
TVA frappe, grâce au mécanisme de déduction, le prix final d’un bien ou
d’un service d’une charge égale quel que soit le nombre des opérations qui
précèdent la livraison au consommateur final. Le circuit de production et de
commercialisation peut donc se construire selon des impératifs purement
économiques sans que sa rentabilité puisse être entamée comme dans un
régime cumulatif.

II.2.3. BASE IMPOSABLE DE LA TVA

La base d’imposition de la TVA est organisée par les dispositions des


articles 27 à 34 de l’Ordonnance-loi n° 10/001 du 20 août 2010 portant
institution de la TVA, telle que modifiée et complétée par l’Ordonnance-loi n°
13/007 du 23 février 2013.
La base imposable est constituée par toutes les sommes, valeurs,
biens ou services perçus en contrepartie de l’opération, y compris les
subventions ainsi que tous frais, impôts, droits, taxes ou prélèvement de
toute nature y afférente, à l’exclusion de la TVA elle-même.
Elle est notamment constituée par :
➢ La valeur CIF majorée des droits d’entrée et, le cas échéant, des droits
de consommation, pour les importations de marchandises ;
➢ La valeur FOB, pour les exportations de marchandises ;
➢ La valeur des produits au moment de leur sortie de la zone franche ;
➢ Toutes les sommes ou valeurs, tous les avantages, biens ou services
reçus ou à recevoir par le fournisseur en contrepartie de la livraison,
pour les livraisons de biens ;
➢ Toutes sommes ou valeurs, tous les avantages, biens ou services
reçus où à recevoir par le prestataire en contrepartie de sa prestation
et, le cas échéant, la valeur des biens consomptibles, pour les
prestations de services ;
➢ La valeur des produits reçus en paiement du bien livré, augmentée, le
cas échéant, du montant de la soulte, pour les échéances ;
➢ Le montant de marchés, mémoires ou factures, pour les travaux
immobiliers ;
➢ Le prix de revient des biens faisant l’objet de ces livraisons, pour les
livraisons de biens à soi-même ;
➢ Les dépenses engagées pour leur exécution, pour les prestations de
services à soi-même ;
➢ La différence entre le prix de vente et le prix d’achat de chaque bien,
pour les ventes faites par les négociations de biens d’occasion,
d’œuvres d’art, d’objets de collection ou d’antiquité ;

86
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➢ Le prix du marché, toutes taxes comprises, en ce qui concerne les


marchés publics.

La TVA est calculée sur un prix hors taxe qui doit nécessairement
apparaitre sur la facture. Cependant, il peut arriver qu’en raison de
difficultés d’ordre pratique, cette règle ne soit pas respectée,
notamment lorsque les prix de vente sont indiqués TTC. Dans ce cas,
afin de faire figurer la TVA tant sur la formule suivante :
100
CAHT = CATTC x 100+𝑇𝑎𝑢𝑥

TVA = CAHT x 16%

CATTC = CAHT + TVA


Exemple :

Vente d’un téléphone TTC : 150 000 FC.

CATTC ou Prix TTC 150 000 FC


100
CAHT ou Prix HT sera de 150000 𝑥 = 129 310
100+16

TVA sera de 129 310 x 16% = 20 690

CATTC ou Prix TTC revient à 150 000

a) Éléments inclus dans la base d’imposition de la TVA

La base d’imposition d’une opération imposable à la TVA comprend :

- Le prix de base ;
- Les impôts, taxes et prélèvement de toute nature ;
- Les frais accessoires aux livraisons des biens et aux prestations de
services ;
▪ Les frais accessoires aux livraisons des biens ;
o Les frais de transport ;
o Les frais d’emballage
▪ Les frais accessoires aux prestations de services ;
o Les services avec emploi de fournitures ;
o Les services avec emploi de pièces détachées ;
- Compléments de prix :
▪ Les indemnités n’ayant pas le caractère de dommages-intérêts ;
▪ Les subventions.

b) Eléments exclus de la base d’imposition de la TVA

Les réductions de prix, l’escompte de règlement, les débours, les


indemnités ayant le caractère de dommages-intérêts, les distributions

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gratuites et autres intérêts sont exclues de la base d’imposition de la TVA


sous certaines conditions :

➢ Les réductions de prix et escomptes de règlement ;


➢ Les débours ;
➢ Les indemnités ayant le caractère de dommages-intérêts ;
➢ Les distributions gratuites dans le cadre publicitaire ou
promotionnel ;
➢ Les intérêts perçus et les consignations d’emballages.
II.2.4. Comparaison entre TVA et ICA
II.2.4.1. Eléments de ressemblance

La TVA comme l’ICA sont

✓ Des impôts indirects, car collectés par les entreprises (redevable


légaux) sur tiers (redevables réels) pour le compte de l’Etat ;
✓ Des impôts ad valorem, car calculés sur la valeur du bien ou du
service sans référence à sa qualité physique ;
✓ Des impôts réels, car perçus en fonction de la nature de l’opération
taxable sans tenir compte de la situation personnelle du
consommateur (revenus ou situation familiale) ;

II.2.4.2. Eléments de différence

a) l’ICA

L’ICA est un impôt :

• Cumulatif du fait de la superposition de l’ICA chaque fois que le


produit concerné est utilisé pour la fabrication d’un autre bien ;
• Incorporé au prix de revient ;
• Et n’est donc pas neutre par rapport au résultat de l’entreprise
▪ Opérations de vente faites par les fabricants en RDC pour la
mise à la consommation sur le marché local ;
▪ Prestations de services de toute nature ;
▪ Travaux immobiliers ;
▪ Importations
• Comportant plusieurs taux (35%, 6%, 9%, 15%, 18% et 30%) ;
• Sur la dépense ;
• Non transparent, car le taux légal affiché n’est pas celui supporté
réellement par le consommateur ;
• Qui compromet la rentabilité des investissements du fait de son
incorporation aux prix de revient ;
• Inflationniste, car il favorise l’augmentation des prix des biens et
services ;
• Qui influe négativement sur la compétition des produits de fabrication
locale sur le marché international.

88
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b) La TVA de son côté :

• Déductibilité du fait que la TVA supportée sur les achats et services


• reçus est récupérée (sur la TVA collectée) avant reversement au
Trésor ;
• Non incorporé dans le prix de revient, car la TVA est neutre par
rapport au résultat de l’entreprise ;
• Dont le champ d’application est large car il couvre :
▪ Toutes les livraisons de biens, y compris les exportations ;
▪ Toutes les prestations de services, y compris les immobiliers ;
▪ Les importations.
• Comportant un taux de 16% à côté du taux de 0% pour les
exportations :
• Sur la consommation ;
• Transparent, car le taux légal affiché est celui réellement supporté par
le consommateur final ;
• Qui accroit la rentabilité des investissements du fait de l’allègement
des coûts d’exploitation ;
• Non inflationniste, car elle ne favorise pas l’augmentation des prix ;
• Qui permet le renforcement de la compétitive des produits de
fabrication locale sur le marché international.

II.2.5. Champ d’application de la TVA

Un assujetti à la TVA s’entend de toute personne physique ou morale,


de droit public ou de droit privé, qui effectue de manière indépendante, à
titre habituel ou occasionnel, des opérations imposables à la TVA et qui
réalise un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur à 80 000 000 de FC HT.
Ces redevables sont des assujettis redevables et des assujettis non
redevables sont ceux dont la TVA est exonérée.

Les assujettis, personnes morales de droit public à la TVA : il faut


entendre ici, l’Etat, les provinces, les ETD et les établissements publics. Ces
personnes morales ne sont assujetties à la TVA pour les activités de leurs
services administratifs, sociaux, éducatifs, culturels et sportifs, donc lorsque
leur non-assujettissement n’entraine pas de distorsions dans leurs
conditions de la concurrence. Il y a distorsion à la concurrence lorsque les
personnes morales de droit public qui réalisent leurs activités dans les
mêmes conditions que les personnes privées quant au public visé, aux prix
pratiqués et aux moyens publicitaires utilisés.

Les assujettis, membres des professions libérales à la TVA :

Par membres des professions libérales, il faut entendre toutes


personnes qui exercent une activité libérale dans le cadre des ordres
professionnels légalement organisés. Les ordres professionnels sont des
organismes chargés d’exercer une mission de service public par voie de
règlementation et de discipline de la profession sous le contrôle de l’Etat.
89
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C’est le cas notamment des ordres professionnel des avocats, des médecins,
des pharmaciens et des architectes.

Les assujettis à la TVA, domiciliés hors de la République Démocratique


du Congo :

Lorsqu’un redevable de la TVA est établi ou domicilié hors de la


République Démocratique du Congo, il est tenu de désigner un représentant
résident sur le territoire national. La désignation du représentant se fait par
lettre légalisée ou notariée, dont le modèle ci-après a été déterminé par le
Directeur des grandes Entreprises, au Directeur provincial des impôts ou au
Chef de centre des impôts, selon le cas.

MODELE DE LETTRE DE DESIGNATION D’UN REPRESENTANT FISCAL

Objet : Désignation d’un représentant en Au Responsable du service Gestionnaire


Matière de TVA

A ……………………………………..

Monsieur ……………………………….

Je soussigné, (nom, post nom et/ou prénom, qualité), agissant au nom et pour le
compte de l’entreprise (nom ou raison sociale et adresse de l’entreprise étrangère établie ou
domiciliée hors de la République Démocratique du Congo) désigne, conformément au
prescrit de l’article 23 de l’ordonnance-loi n° 10/001 du 20 aout 2010 portant institution de la
TVA, l’entreprise (nom ou raison sociale, adresse, numéro impôt) en qualité de représentant
pour accomplir les obligations déclaratives et de paiement de la TVA en République
Démocratique du Congo.

Cette désignation prend effet à compter du …………………………………..

Fait ………………….le………………………..

(Signature manuscrite)

Pour l’agrément du représentant fiscal, le redevable de la TVA établi ou


domicilié hors de la République Démocratique du Congo est tenu de joindre
à sa lettre de désignation, les documents suivants :

✓ La lettre d’acceptation du mandat par le représentant désigné, dont le


modèle a été déterminé par le Directeur Général des impôts ;
✓ Une attestation de résidence du représentant désigné dûment délivrée
par l’autorité compétente, lorsque celui-ci est une personne physique ;
✓ Une attestation de confirmation du siège social du représentant
désigné dûment délivré par l’autorité compétente, lorsque celui-ci est
une personne morale ;

90
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

✓ La lettre de notification du numéro impôt du représentant désigné ;


✓ Une attestation de situation fiscale du représentant désigné en cours
de validité.

MODELE DE LETTRE D’ACCEPTATION DE LA DESIGNATION D’UN


REPRESENTANT FISCAL

Objet : Acceptation de la désignation comme A la Société ………………………


Représentant en matière de TVA

A ……………………………………..

Monsieur ……………………………….

Je soussigné, (nom, post nom et/ou prénom, qualité), agissant au nom et pour le
compte de l’entreprise (nom ou raison sociale et adresse de l’entreprise), accepte la
désignation en qualité de représentant fiscal faite suivant la lettre n°………..et m’engage à
accomplir , pour le compte de l’entreprise (nom ou raison sociale et adresse de l’entreprise
étrangère établie ou domiciliée hors de la République Démocratique du Congo), les
obligations déclaratives et de paiement de la TVA en République Démocratique du Congo.

Fait ………………….le………………………..

(Signature manuscrite)

La décision d’agrément est prise, dans les 10 jours de la réception de

La lettre de désignation du représentant fiscal, par le Directeur des


grandes Entreprises, le Chef de Centre des impôts ou le Directeur provincial
des impôts, selon le cas. L’absence de décision dans ce délai vaut agrément.
Dans ces conditions, l’autorité fiscale compétente est tenue de notifier la
présence décision.

Le redevable de la TVA ne peut désigner qu’un seul représentant pour


l’ensemble des opérations qu’il réalise en République Démocratique du
Congo. Le représentant est solidairement responsable avec le redevable, de
la déclaration et du paiement de la TVA ainsi que des suppléments de la TVA
établis par l’Administration des impôts.

A défaut de désignation d’un représentant, la TVA et, le cas échéant,


les pénalités y afférentes, sont dues par la personne cliente pour le compte
de l’assujetti établi ou domicilié hors de la République Démocratique du
Congo.

La perte de qualité d’assujetti n’est pas automatique lorsque le chiffre


d’affaires réalisé devient inférieur au seuil d’assujettissement ci-haut
mentionné. L’assujetti dont le chiffre d’affaires devient inférieur à ce seuil

91
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conserve sa qualité pendant les deux années suivant celle de la constatation


de la diminution du chiffre d’affaires.

La période de deux ans est une période d’observation qui permet de


s’assurer que la baisse du chiffre d’affaires n’était pas due à un fait
conjoncturel.

Par ailleurs, il est à noter que les importations sont soumises à la TVA,
quelle que soit leur valeur.

Les personnes morales et physiques dont le chiffre d’affaires annuel


est inférieur au seuil d’assujettissement à la TVA peuvent opter pour le
régime de la TVA.

L’option est accordé sur demande expresse adressée au Directeur


urbain ou provincial des impôts avant le 1er février de l’année d’imposition,
pour les entreprises existantes, et avant le 1er du mois qui suit celui du
début de leurs activités, pour les entreprises nouvelles.

Le fonctionnaire précité est tenu de répondre dans les sept (7) jours
qui suivent la réception de la demande. Passé ce délai, le silence de
l’Administration vaut l’acceptation.

L’option est définitive pendant deux ans, sauf révocation de


l’Administration des impôts.

Le champ d’application de la TVA est apprécié du point de vue matériel


personnel et territorial.

Le champ d’application matériel de la TVA est constitué des opérations


imposables et des opérations exonérées.

Les opérations sont imposables à la TVA soit par nature, soit par
disposition expresse de la loi.

Les opérations imposables par nature sont celles qui satisfont aux
critères cumulatifs suivants :

1. Relever d’une activité économique (toute activité de production,


d’importation, de prestation de services et de distribution, y compris
les activités artisanales, agricoles, agro-industrielles, artisanales et
celles des professions libérales ou assimilées) ;
2. Etre réalisées à titre onéreux, c’est-à-dire impliquant l’existence d’une
contrepartie (réception par le vendeur d’une somme d’argent, d’un bien
ou d’un service en charge ou en compensation de ses propres
fournitures et prestations) ;
3. Etre effectuées par un assujetti agissant en tant que tel. Ces
opérations imposables par nature comprennent précisément :

92
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▪ Les livraisons de biens faites à des tiers (vente, échange de biens,


fourniture d’eau ou d’électricité, exportation de marchandises,
etc.) ;
▪ Les prestations de services faites à des tiers (location de biens
meubles, transport de personnes et de marchandises, travaux
immobiliers activités libérales, etc.).

Quant aux opérations imposables de la TVA, il s’agit des opérations


qui ne satisfont pas aux trois cumulatifs repris ci-dessus, mais que le
législateur a jugées bon de soumettre à la TVA.

Les opérations imposables par disposition expresse de la loi


comprennent :

✓ Les livraisons de biens à soi-même ;


✓ Les prestations de services à soi-même ;
✓ Les importations de marchandises.

A. Opérations exonérées de la TVA

Les opérations exonérées de la TVA sont celles comprises dans le champ


d’application de la TVA soit par nature, soit par disposition expresse de la
loi, mais que le législateur n’a pas voulu soumettre à la TVA pour plusieurs
raisons, notamment :

✓ En raison de leur caractère social ;


✓ Pour éviter la double imposition.

Les exonérations de la TVA sont uniquement justifiées par des


considérations d’ordre social, fiscal (éviter la double imposition) et
diplomatique. Elles concernent certaines livraisons de biens et prestations
de services ainsi que quelconques cas d’impositions.

1° Les livraisons des biens exonérées :

▪ Les ventes de biens meubles d’occasions ;


▪ Les ventes réalisées dans le cadre des mouvements associatifs ;
▪ Les ventes réalisées par l’Etat, les provinces, les Entités territoriales
Décentralisées et les organismes de droit public ;
▪ Les autres ventes exonérées.

2° Les prestations de services exonérées

▪ Les opérations portant sur les journaux, les livres et les périodiques ;
▪ Les activités culturelles et les prestations accessoires ;
▪ Les activités d’enseignement ;
▪ Les prestations relevant des professions médicales, paramédicales ;
▪ Les prestations des pompes funèbres ;
▪ Les prestations effectuées par les associations sans but lucratif ;

93
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▪ Les prestations de services relatives aux aéronefs appartenant aux


compagnies de navigation aérienne ;
▪ Les transport aériens, terrestres, fluviaux, maritimes et ferroviaires
des personnes et marchandises ;
▪ Les prestations de contrôle technique ;
▪ Les intérêts d’emprunts et de crédits bancaires ;
▪ Les opérations de crédit social et agricole ;
▪ Les prestations de services relatives à la navigation maritime ;
▪ Les opérations soumises à des taxations spécifiques

3° Les importations exonérées

L’ordonnance-loi n° 10/001 du 20 août 2010 portant institution de la


TVA, telle que modifiée et complétée par l’ordonnance-loi n° 001/2012 du 21
septembre 2012 exonère un certain nombre d’importations. Il s’agit de :

o L’importation des timbres officiels ou des papiers timbres ;


o L’importation des billets de banque, des intrants, des équipements
servant à la fabrication des signes monétaires et leurs pièces de
recharge réalisées exclusivement par l’Institut d’émission ;
o L’importation des équipements agricoles destinés à l’agriculture sur
base d’une liste déterminée par voie réglementaire ;
o L’importation des organes et du sang humains par les institutions
médicales ou organismes agrées ainsi que l’importation des
prothèses ;
o L’importation des bateaux et filets de pêche ;
o L’importation des produits pharmaceutiques destinés à la prévention,
au diagnostic et au traitement des maladies, des emballages des
produits pharmaceutiques, dont la liste est fixée par voie
réglementaire, réalisées par les industries pharmaceutiques, ainsi
que l’importation des matériels médicaux ;
o L’importation des moustiquaires ;
o L’importation d’équipements, de matériels, de réactifs et autres
produits chimiques destinés exclusivement à la prospection, à
l’exploration, à la recherche et à construction et développement du
projet minier et pétrolier, avant exploitation ;
o L’importation de cercueils ;
o L’importation des journaux, livres et périodiques ;
o L’importation des :
▪ Echantillon sans valeur commerciale qui est considérées par la
douane comme étant de valeur négligeable et qui ne sont
utilisés que pour rechercher des commandes de marchandises
du genre de celles qu’ils représentent ;
▪ Biens mobiliers, à l’exclusion des matériels de caractère
industriel ou commercial, destinés à l’usage personnel d’une
personne ou des membres de famille qui sont amenés en
République Démocratique du Congo en même temps que cette
personne ou à un autre moment aux fins du transfert de sa
résidence ;

94
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

▪ Biens recueillis par voie de succession par une personne ayant,


à la date du décès du cujus, sa résidence principale en
République Démocratique du Congo, à condition que ces biens
aient été affectés à l’usage personnel du défunt ;
▪ Récompenses décernées à des personnes ayant leur résidence
en République Démocratique du Congo, sous réserve du projet
des documents justificatifs jugés nécessaires par la douane ;
▪ Cercueils contenant des dépouilles incinérées, ainsi que les
objets d’ornement qui les accompagnent ;
▪ Produits en vue de subir des essais, à condition que les
quantités ne dépassent pas celles strictement nécessaires aux
essais et que les produits non consommés soient réexportés ou
traités, sous le contrôle de la douane, de manière à leur ôter
toute valeur commerciale ;
▪ Dons, legs ou matériels fournis gratuites à l’Etat, aux
provinces, aux ETD et aux organismes de droit public ;
▪ Bagages des voyageurs non passibles des droits et taxes prévus
par la législation douanière.

4° Exonération pour raison diplomatique

Sous réserve de réciprocité, les biens et services destinés à l’usage


officiel de missions diplomatiques et consulaires et des organisations
internationales sont exonérés de la TVA (Article 19, alinéa 1er de
l’ordonnance-loi instituant la TVA, telle que modifiée et complétée par
l’ordonnance-loi n° 001/2012 du 21 septembre 2012)

Pour l’application de cette exonération lors de l’acquisition des biens


ou de l’utilisation des services destinés à l’usage officiel de ces missions
diplomatiques et représentants des organisations internationales, les
modalités suivantes ont été définies :

1) La mission diplomatique ou la représentation d’une organisation


internationale doit présenter, à ses fournisseurs de biens et à ses
prestataires de services, la copie de l’attestation d’exonération à la
TVA lui délivrée par l’Administration des impôts, dont le modèle
repris ci-dessous :

95
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

ATTESTATION D’EXONERATION A LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE

Je soussigné, ……………………………………………….., Directeur Général des


impôts, atteste par la présente que la Mission diplomatique et consulaire (Représentation de
l’Organisation internationale)………………………………………………….en République
Démocratique du Congo est exonérée de la taxe sur la valeur ajoutée sur l’achat de biens ou
l’utilisation de services destinés à son usage officiel, conformément aux dispositions de
l’article 19, alinéa 1er, de l’ordonnance-loi n° 10/001 du 20 août 2010 portant institution de la
taxe sur la valeur ajoutée.

La présente lui est livrée pour servir et faire valoir ce que de doit.

Fait ………………….le………………………..

Directeur Général des Impôts

2) L’obligation est faite à la mission diplomatique ou à la


représentation de l’Organisation internationale, d’adresser chaque
fois une lettre de commande, dûment signée par le Chef de mission,
accompagnée d’une copie de son attestation d’exonération à la TVA.

Toutefois, en application de différentes conventions internationales en


vigueur, les fonctionnaires internationaux, les agents diplomatiques et
assimilés en poste en République Démocratique du Congo sont soumis à la
TVA incorporée dans le prix des marchandises ou des services.

B. Le Champ d’application territorial de la TVA (où s’applique la


TVA ?)

Toutes les opérations qui rentrent dans le champ d’application


matériel de la TVA sont imposables si elles sont réalisées en RD Congo,
même si le domicile ou la résidence de la personne physique ou le siège
social de la personne morale assujettie est situé hors du territoire national.

II.2.6. Fait générateur de la TVA

Le fait générateur est l’événement qui donne naissance à la créance


fiscale. En ce qui concerne la TVA, son fait générateur se diffère en fonction
des opérations imposables. Il est constitué par :

▪ La livraison de biens, pour les ventes de biens meubles corporels ;


▪ L’exécution de services et de travaux ou de tranches de services et de
travaux, pour les prestations de services, y compris les travaux à façon
et les travaux immobiliers ;

96
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

▪ Le franchissement des frontières de la RDC pour les importations et


les exportations ;
▪ La mise à la consommation, pour les marchandises placées sous
régimes douaniers suspensifs ;
▪ La sortie des marchandises de la zone franche en vue de leur mise à la
consommation en RDC ;
▪ L’acte de mutation ou transfert de propriété ou, à défaut d’acte,
l’entrée en jouissance, pour les opérations immobilières réalisées par
les promoteurs immobiliers ;
▪ L’acte de mutation ou, à défaut d’acte de mutation, l’entrée en
jouissance, pour les locations de terrains non aménagés ou de locaux
nus effectués par des promoteurs immobiliers ;
▪ La première utilisation ou la première mise en service, pour les biens
ou les prestations de services que les redevables se livrent à eux-
mêmes ;
▪ L’expiration des périodes auxquelles se rapportent les décomptes et les
encaissements, pour les livraisons de biens, des prestations donnant
lieu à l’établissement de décomptes ou paiements successifs, à
l’exception de celles portant sur des biens faisant l’objet d’une vente à
tempérament, d’une location ou d’une location–vente ;
▪ L’encaissement du prix ou d’un acompte, pour les autres opérations
imposables.

II.2.7. Exigibilité de la TVA

L’exigibilité est le droit dont dispose l’administration fiscale d’exiger du


redevable le paiement d’un droit à partir d’une date donnée.

La TVA est exigible :

✓ Lors du transfert du pouvoir de disposer d’un bien comme


propriétaire, pour les livraisons de biens faites à des tiers ;
✓ Lors de la première utilisation ou de la première mise en service, pour
les livraisons de biens à soi-même ;
✓ Au moment de l’encaissement du prix, des acomptes ou avances, pour
les prestations de services faites à des tiers et les travaux immobiliers ;
✓ A la date de l’exécution du service pour les prestations de services à
soi-même ;
✓ Au moment de l’enregistrement de la déclaration de mise à la
consommation en RDC, pour les biens et marchandises importés
directement, placés sous l’un des régimes suspensifs ou sortis d’une
zone franche ;
✓ A la date de l’échéance de l’effet, en cas d’escompte d’un effet de
commerce,
✓ A l’échéance des intérêts ou des loyers, pour les opérations de crédit à
la consommation ou de crédit-bail réalisés par les établissements
financiers ;

97
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

✓ A la livraison de produits ou à l’occasion de perception du


préfinancement s’il en existe, pour les opérations liées aux cultures
pérennes ;
✓ A la date de mutation ou du transfert de propriété pour les mutations
de propriété d’immeuble.

Noté : Il est important de noter que, dans certains cas l’exigibilité et le fait
générateur de la TVA se confondent. Les cas par exemple de la vente de
biens meubles corporels et la livraison des biens, la livraison de biens à soi-
même, vente d’un bien sous la condition de l’obtention d’un prêt par
l’acheteur,….

II.2.8. TVA, en cas de ventes de biens d’occasion

Les ventes de biens d’occasion visées ici sont celles réalisées par les
négociants en biens d’occasion. Par négociant en biens d’occasion, il faut
entendre l’assujetti qui, dans le cadre de son activité économique, achète ou
importe, en vue de la revente, des biens d’occasion. Les biens d’occasion
s’entendent des biens ayant fait l’objet d’une utilisation et qui sont
susceptibles de réemploi en l’état ou après réparation.

Les ventes de biens d’occasion réalisés par les négociants en biens


d’occasion sont en principe soumises à la TVA dans les conditions de droit
commun, sauf si ces biens ont été acquis auprès des non assujettis. Dans
ce cas, la base d’imposition de la TVA est constituée par la marge
bénéficiaire réalisée par le négociant (assujetti-revendeur), diminuée du
montant de la TVA afférente à la marge bénéficiaire elle-même. Cette
dernière est égale à la différence entre le prix de vente facturé par le
négociant et le prix de revient.

L’exemple ci-dessous peut mieux illustrer ce propos. Un négociant en


biens d’occasion revend à 1500 FC un objet qu’il a acquis pour une valeur de
1000 FC auprès d’un non assujetti à la TVA et pour lequel il a engagé des
frais accessoires d’une valeur de 200 FC. La TVA que le négociant devra
acquitter sera calculée en dedans sur la différence entre son prix de vente
(1500FC) et son coût de revient (1000 FC + 200 FC = 1 200 FC), soit 300 FC.
100
La base imposable sera égale à =300 𝑥 116, soit 258,62 FC. La TVA sera donc
de 41,38 FC, soit 16% de 258,62 FC.

En ce qui concerne les biens d’occasion importés, la base d’imposition


est déterminée conformément à la législation douanière.

II.2.9. TVA pour des opérations d’entreprise des agences de voyage et


des organisateurs de circuit touristiques.

Par les agences de voyage, il faut entendre toute personne dont


l’activité consiste soit à organiser et à vendre des voyages ou des séjours à
forfait comprenant, notamment le logement, soit à vendre, en qualité

98
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

d’intermédiaire, de tels voyages ou séjours, des billets de transport, des bons


de transport, de logement ou de repas.

Les opérations d’entremise des agences de voyage et des organisateurs


des circuits touristiques sont soumises à la TVA sur la différence entre le
prix total, toutes taxes comprises, payé par le client et le prix, toutes taxes
comprises, facturé à l’agence ou à l’organisation de circuits touristiques par
les entreprises qui exécutent matériellement les services utilisés par le client.
La TVA due par les agences de voyage et les organisateurs de circuits
touristiques se calcule donc « en dedans » sur la différence visée ci-dessus.
En d’autres termes, la base imposable de la TVA est constituée, pour une
période imposable, par la différence entre le prix total TTC payé par le client
et le prix effectif TTC facturé à l’agence de voyage ou à l’organisateur de
circuits touristiques par les entreprises (transporteurs, hôteliers,
restaurateurs, organisateurs des spectacles, etc.) qui exécutent
matériellement les services utilisés par le client.
C’est le cas, par exemple, d’une agence de voyage qui organise une
excursion à destination de Kisantu. Le coût de participation TTC est fixé à
20 000 FC par personne et comprend les frais de transport, de restauration
et de visite du jardin botanique. Cinquante personnes y prennent part. Le
montant total que l’agence de voyage doit acquitter auprès de ses
prestataires de services s’élève à 800 000 FC TTC.
La base d’imposition pour l’opération réalisée par cette agence de
voyage sera déterminée de la manière suivante :
(20 000 FC x 50) – 800 000 FC = 200 000 FC.
100
CA HT = 200 000 x = 172 414
116

TVA = 172 414 x 16% = 27 586


CA TTC = = 200 000
II.2.10. Procédure de remboursement des crédits de TVA
Dès réception de la demande de remboursement des crédits de TVA et
de ses annexes, le service gestionnaire compétent de l’Administration des
impôts procède à l’instruction du dossier.
La procédure de traitement de la demande de remboursement des
crédits de TVA est fonction de la catégorie dont relève le redevable. Selon le
degré de risques qu’elles présentent, les entreprises sont classées en trois
catégories suivantes :
▪ Catégorie A : entreprise à risque faible ;
▪ Catégorie B : entreprise à risque moyen ;
▪ Catégorie C : entreprise à risque élevé.
En pratique, la classification des entreprises est établie et mise à jour
régulièrement sur base des critères préalablement définis par
99
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

l’Administration des impôts, en concertation avec les organisations


professionnelles des opérations économiques.

La demande de remboursement des crédits de TVA introduite par les


entreprises à risque faible n’est soumise qu’à un contrôle formel. Dans ce
cas, le remboursement des crédits de TVA intervient dans un délai maximum
de quinze jours à dater de la réception de la demande. Toutefois,
l’Administration des impôts peut procéder, au contrôle sur pièces ou sur
place, afin de s’assurer de la réalité des crédits remboursés.

Pour les entreprises à risque moyen, les demandes de remboursement


des crédits de TVA sont soumises à un contrôle sur pièces avant tout
remboursement. Dans tous le cas, le remboursement intervient dans un
délai de trente jours à dater de la réception de la demande.

Les demandes de remboursement des crédits de TVA introduites par


les entreprises à risque élevé font systématiquement l’objet d’un contrôle sur
place. Toutefois, le remboursement intervient dans les soixante jours à dater
de la réception de la demande.

La décision de remboursement des crédits de TVA ou de rejet de la


demande de remboursement, prise par le Ministère des Finances ou par le
Directeur Général des impôts en cas de délégation de compétence, est
toujours notifié au redevable par ce dernier.

La décision de rejet total ou partiel de la demande de remboursement


de crédit de TVA peut faire l’objet, dans un délai maximum de deux mois à
compter de la notification de la décision, d’un recours administratif.
L’Administration est tenue de répondre dans un délai de deux mois.
L’absence de décision dans ce délai est considérée comme une décision de
rejet. Le recours auprès de la juridiction compétente ne peut intervenir
qu’après l’épuisement de cette procédure.

Le remboursement des crédits de TVA s’effectue par virement bancaire


au profit du compte libellé en franc congolais du redevable porté sur sa
demande de remboursement, par le débit du compte « TVA remboursable »
ouvert au nom du Directeur Général des impôts auprès de la Banque
Centrale du Congo (BCC).
En exécution de la décision de remboursement, l’ordre de virement est
signé par le Directeur Général des impôts.

II.2.11. Les infractions et pénalités spécifiques à la TVA

Pour ce qui est des infractions et pénalités relevant du régime de droit


commun s’ajoutent les infractions et pénalités spécifiques ci-dessous
applicables en matière de TVA.

100
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

L’absence de la déclaration d’assujettissement auprès de


l’Administration des impôts dans le délai est sanctionnée par une amende de
500 000 de FC. Cette déclaration doit être souscrite :

✓ Au plus tard le quinze jour qui suit le début d’activités, par les
entreprises nouvelles ;
✓ Dans les quinze jours qui suivent la réception de l’avis
d’assujettissement, par les entreprises existantes ;
✓ Avant le quinze du mois qui suit celui au cours duquel le seuil a été
atteint, par les redevables dont le chiffre d’affaires cumulé atteint en
cours d’année le seuil d’assujettissement.
Sans préjudice des poursuites pénales, toute mention abusive de la
TVA portée sur une facture ou un document en tenant lieu est sanctionnée
par une amende fiscale égale au triple du montant de la TVA illégalement
facturée.
La mention abusive de la TVA sur une facture ou un document et
tenant lieu vise notamment les cas ci-après :

• Le fait pour un contribuable de facturer la TVA pour des opérations


exonérées ;
• Le fait pour un non assujetti de facturer la TVA.
• Le fait pour l’assujetti d’appliquer un taux de TVA différent du taux
légal.

Sans préjudices des poursuites pénales, le contribuable qui émet une


fausse facture comprenant la TVA ou qui falsifie une facture présentée en
justification d’une déduction, est soumis au paiement d’une amende fiscale
égale au triple de la TVA ainsi facturée.

Par fausse facture, il faut entendre la facture qui ne correspond pas,


en partie ou totalité, à une acquisition des biens ou une prestation de
services ou qui fait état d’un prix ne devant pas être acquitté effectivement
par l’acheteur.

L’absence de facture ou de document en tenant lieu, en cas de


livraison de biens et de prestation de services effectuées par un redevable de
la TVA, est sanctionnée par une amende fiscale égale au double du montant
des droits compromis. En cas de récidive, l’amende est triplée.

Tout remboursement de crédits de la TVA obtenu sur la base de


fausses factures donne lieu à restitution immédiate des sommes indûment
perçues, assorties d’une amende égale au même montant.

La restitution des sommes indues doit intervenir dès la notification de


l’infraction par le service gestionnaire compétent de l’Administration des
impôts.

101
Chef de Travaux Cyrille NDJONDO NYAMI Cours de Science & Techniques Fiscales

Toute déduction effectuée et ne correspondant pas, en partie ou en


totalité, à une acquisition de biens ou à une prestation de services, est
sanctionnée par une amende fiscale égale au montant des droits indument
déduits.

Tout manquement à l’obligation de régler par voie bancaire les


fractures d’un montant d’au moins 1 000 000 de FC entre assujettis est
sanctionné par la perte du droit à déduction de la TVA relative à l’opération
concernée.

Toute personne physique ou morale assujettie à la TVA qui corrompt


délibérément le fonctionnement du dispositif électronique fiscal est soumisse
au paiement d’une amende de 5 000 000,00 FC. En cas de récidive, l’amende
est triplée.

II.3. LES DROITS D’ENTREE ET LES DROITS DE SORTIE

Le droit d’entrée et de sortie sont ceux qui sont perçus lorsque la


marchandise franchit la frontière congolaise dans un sens comme dans
l’autre.

II.3.1. Droits à l’importation (droit d’entrée)

Ils ont pour objectif de protéger la production intérieure contre la


concurrence étrangère et de fournir à l’Etat des ressources fiscales
complémentaires.

Ces deux objectifs sont dans une certaine mesure contradictoire si ces
droits réussissent à décourager l’importation des produits qu’ils frappent, le
Trésor percevra moins de recettes.

Le tarif de droit d’entrée n’est autre qu’une nomenclature détaillée des


produits taxables à l’importation avec, en regard, les taux applicables.

Vu que les droits de douane sont collés à la conjoncture, le tarif est


appelé à sortir de continuelles adaptations.

Les produits sont classifiés par section et par chapitres, avec chaque
fois un numéro-code, la désignation précise du produit, son unité
statistique, ainsi que le taux de douane et de droit fiscal (TVA) applicable.

Le tarif douanier précise que le droit de douane est perçu sur les
marchandises importées en régime de consommation.

Modèle du tarif douanier

N°K tarif Désignation des Unité Droit TVA


marchandises statistique d’entrée
1212/91.00 Betteraves à sucre Kg 20% 16%

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1902/11.00 Pâtes alimentaires Kg 40% 16%


non cuites ni
farine ni
autrement
préparées
(contenants des
œufs)
4408/20.10 Des bois tropicaux Kg 30% 16%
Scies ou didossés
longitinales
tranchés ou
déroulés
Etc….

II.3.2. Droits à l’exportation (droit de sortie)

Ce tarif n’est pas du tout tant en ce qui concerne le nombre de produit


taxables que pour les droits à payer important.

L’option prise est de favoriser l’exportation pour pouvoir rapatrier des


devises aux intérêts de la collectivité.

Les produits aux droits de sorties sont les suivantes :

✓ Minerais, scories et cendres ;


▪ Pétrole ;
▪ Bois ;
▪ Café ;
▪ Minerais ;
✓ Café, thé, mate et épices ;
✓ Combustibles, minerais, huile minérales.

Les taux sont très minorisés en vue de ne pas perdre notre part de
marché sur le plan international.

II.4. LES DROITS D’ACCISE ET DE CONSOMMATION

Les droits de consommation sont un impôt indirect qui frappe la


consommation de certains produits l’occasion de leur fabrication dans le
pays ou de leur importation en RDC, il n’est fait distinction entre les droits
de consommation et les droits d’Accises.

Les marchandises assujetties aux droits d’Accises et aux droits de


consommation sont ci-après désignés :

✓ Les alcools et les boissons alcooliques ;


✓ Les eaux de tables et limonades ;
✓ Les tabacs fabriqués ;

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✓ Le sucre ;
✓ Les ciments hydrauliques ;
✓ Les allumettes ;
✓ Les parfums les liquides alcooliques.

a. Le fait générateur et les taux

Cas de sélection : c’est la production ou l’importation des produits par la


loi, c’est-à-dire, celles reprises ci-dessus lesquelles sont taxées comme-
suit :

1. Bière :
▪ Tirant moins de 6° : 20%
▪ Tirant 6° et plus : 25%

2. Limonades et autres boissons sucrées, aromatisées ou non 3% ;


3. Tabac fabriqués :
▪ Cigarettes d’une longueur ne dépassant pas 7 cm : 50%
▪ Cigarettes d’une longueur dépassant 7 cm : 50%
▪ Cigarettes d’un poids inférieur ou égal : 50%
▪ Cigarettes d’un poids supérieur ou égal : 50%
▪ Tabac hachés à fumer : 50 %
4. Huiles minérales :
▪ Essence Avion 15%
▪ Essence super 15%
▪ Essence ordinaire 15%
▪ Essence tourisme 15%
▪ Pétrole lampant ou kérosène 15%
▪ Sel a1 15%
▪ Gasoil 15%
▪ Full oïl 15%
▪ Gaz pétrole 15%
5. Allumettes : les droits s’appliquant aux allumettes sont fixés à 13%

b. Exemption, restitution

Ne sont soumis aux droits.

1. Les dits de « messe » destinés à l’exercice des cultes et dont la


destination est attestée l’organisme qui les utilisera ;
2. Les boissons fermentées fabriqués selon les méthodes coutumières ;
3. Les jus de fruits et de légumes non fermentés ni additionnés d’alcool ;
4. Les tabacs importés en franchise par les voyageurs pour l’application
des dispositions de la législation douanière et du tarif des droits
d’entrée ;
5. Les tabacs préparés par toute personne pour son propre usage ;
6. Les qualités d’huiles minérales contenues dans les aéroports, des
automobiles et d’autres véhicules à leur moteur au moment de leur
entrée en RDC ;

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7. Les alcools et boissons alcoolisées, les eaux de table et limonades, les


tabacs. Bref, les jus cité ci-haut exportés par les diplomates pour
usage personnel sous réserve de réciprocité.
8. La marchandise dont l’avarie est constatée avant leur sortie des
installations de fabrications ou, s’il s’agit de produits importés avant
qu’ils aient quitté surveillance de la DGDA (Direction Générale des
Douanes et Accises).

c. Assiette et perception

L’assiette des droits de consommation et d’accise est :

✓ A l’importation, la valeur CIF majorée de droit d’entrée ;


✓ A l’intérieur, le prix ex-usines, marge bénéficiaires et
amortissement….. toute autre taxe non comprises.

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BIBLIOGRAPHIE

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2. KIBUEY MULAMBU, Droit Douanier et Financier, 1er Licence
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3. KOLA GONZE, Droit fiscal, 1ère Licence, Faculté de Droit, UNIKIN,
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