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Cours : fiscalité
Niveau : 3eme Année Gestion
Thème n°1
Horaire : 1h30
INTRODUCTION GENERALE
A LA FISCALITE TUNISIENNE
Zouhour kourda- MaÎtre DE CONFERENCES A L’ECOLE SUPERIEURE De COMMERCE
Citation à méditer :
«Éviter de payer l’impôt est la seule recherche intellectuelle gratifiante » (Keynes).
La fiscalité est une branche du droit public constituée de l'ensemble des règles juridiques concernant
les impôts et tous prélèvements dus par les contribuables au profit de l’Etat ou des collectivités locales.
La fiscalité est une matière essentiellement juridique : car seul le droit permet de protéger les droits des
contribuables, leur patrimoine et les libertés individuelles.
La fiscalité présente 2 caractéristiques indissociables : elle est une science (savoir académique) et une
technique (règles de calcul).
Elle est aussi une matière économique et sociale ; elle devient de plus en plus un enjeu politique majeur.
Le droit fiscal n'est qu'une branche de la science fiscale qui est elle-même une partie de la SCIENCE
FINANCIERE.
- La science financière : elle couvre un domaine large : elle étudie les problèmes liés à l’impôt :
questions du budget, du trésor, de l'emprunt et de la monnaie.
- La science fiscale : elle étudie la théorie générale de l'impôt : elle définit le concept d'impôt, analyse
ses éléments constitutifs, procède aux classifications des différents types d'impôts, examine les
caractéristiques de chacun d'eux pour aboutir à la notion de système fiscal. Mais le phénomène fiscal ne
peut être isolé de son environnement, à savoir les aspects économiques, sociologiques, psychologiques,
politiques et même religieux de l'impôt.
Entrent aussi en considération, les conditions d'élaboration et d'application de la loi fiscale, les organes
compétents en matière fiscale, les prérogatives de l'administration, les garanties accordées aux
contribuables, les rapports entre le fisc et les contribuables, le contentieux fiscal
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- Le droit fiscal : c’est l'ensemble des règles juridiques relatives à l'impôt y compris le contentieux
fiscal. C’est un droit pluridisciplinaire ; il se trouve au carrefour de toutes les disciplines, de droit public
et de droit privé. L'étude du droit fiscal doit donc comprendre nécessairement le droit administratif, le
droit commercial, le droit civil, le droit financier et comptable, le droit des sociétés, les règles de la
comptabilité privée, le droit du travail et de la sécurité sociale,
Son ossature est faite de règles spéciales et relève donc plutôt des disciplines du droit public ; son
contenu est constitué aussi de règles du droit privé et public.
SCIENCE FINANCIÈRE
Budget, Trésor, Emprunt,
Monnaie
SCIENCE FISCALE
théorie générale de l'impôt
problémes juridiques,
économiques, psychologiques,
politiques
DROIT FISCAL:
ensemble des régles juridiques
relatives à l'impôt y compris le
contentieux fiscal
L’impôt : peut être défini comme un prélèvement pécuniaire opéré sur les contribuables, de caractère
obligatoire, effectué en vertu de prérogatives de puissance publique, à titre définitif, sans
contrepartie, en vue d'assurer le financement des charges publiques de l'Etat, des collectivités
territoriales et des établissements publics administratifs.
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les contribuables : ce sont des personnes de droit privé : personnes physiques et personnes
morales ; mais aussi des personnes publiques : TVA, IS pour les établissements publics exploitant des
services publics industriels et commerciaux.
caractère obligatoire : il provient de de 2 aspects : 1/l’impôt est imposé unilatéralement par l’Etat,
c’est une obligation et un devoir qui pèsent sur le contribuable, et la contrepartie de la citoyenneté. Cette
idée est toutefois tempérée par le principe du consentement à l’impôt : l’impôt est consenti par le peuple
par l’intermédiaire de ses représentants élus démocratiquement sous forme de loi : le principe de légalité
de l’impôt. 2/l’Etat jouit de prérogatives de puissance publique pour exiger le paiement de l’impôt.
Le caractère obligatoire de l'impôt est tempéré par et le principe de la légalité et le principe du
consentement à l’impôt.
à titre définitif : en principe l'impôt ne peut faire l'objet d'une restitution de la part de la personne
publique qui en est bénéficiaire.
prélèvement sans contrepartie : l'impôt n'est pas le prix d’un service public. Qu'il paie l'impôt ou
qu'il ne le paie pas, tout citoyen a accès aux services publics. Un autre principe se trouve en cause ici : le
principe de l'égalité de tous devant les services publics. Il en découle le principe de non affectation.
Néanmoins de plus en plus d’impôts voient leur produit affecté à certaines opérations spéciales.
destiné à assurer le financement des charges publiques de l'Etat, des collectivités territoriales et
des établissements publics administratifs : l'impôt est perçu exclusivement au profit de personnes
morales de droit public : l'Etat, les collectivités territoriales (communes), des établissements publics
administratifs.
Le but classique de l’impôt est de procurer à l'Etat, aux collectivités territoriales et aux établissements
publics administratifs les ressources financières dont ils ont besoin pour couvrir leurs dépenses
publiques.
Cependant l’impôt est de plus en plus utilisé dans des objectifs de caractère économique ou social :
dissuasion ou incitation : c’est l’interventionnisme fiscal.
1/Taxe : c’est le prix d’un service, un prélèvement versé à titre obligatoire, à l'État ou à une collectivité
en contrepartie d'un service dont profite le payeur ou dont il aurait pu profiter.
Ex : Taxe de la RTT figurant sur la facture STEG : elle est due même si on n’a pas de téléviseur ou si on
en a plusieurs ; Taxe d’inscription des étudiants aux établissements d’enseignement supérieur
(modique).
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2/ Redevance : c’est aussi le prix d’un service ; mais le prélèvement n’est dû que par celui qui utilise le
service .Ex : redevance téléphonique.
Distinction entre taxe et redevance : Pour la doctrine (Trotabas et Cotteret) :
Le critère de distinction tient à la nature du service : il est obligatoire pour la taxe et facultatif pour
la redevance.
NB : le législateur tunisien ne fait pas de distinction entre ces notions et c’est au fiscaliste de le faire car
il existe des implications au niveau contentieux.
3/ Droit : parfois utilisé pour désigner une imposition : droits d’enregistrement et droits de timbre.
4/Taxes parafiscales : elles sont apparues dans les pays occidentaux après l’essoufflement de l’Etat au
lendemain de la 2eme guerre mondiale; elles désignent des taxes perçues dans un intérêt économique
ou social au profit d'une personne morale de droit privé ou d'un établissement public industriel et
commercial. Elles sont destinées au financement de certains organismes interprofessionnels.
Les taxes parafiscales relèvent de la compétence du pouvoir réglementaire.
Avantage de la distinction : elle permet de déterminer les effets de l'impôt en ce qui concerne, d'une part,
les différentes interventions de l'Etat en matière sociale, économique ou financière et d'autre part, elle
détermine l'incidence de l'impôt, notamment du point de vue de la justice fiscale.
Inconvénient de la distinction : elle est peu rigoureuse car les notions de capital, de revenu et de
dépense peuvent se recouper (la richesse est soit capitalisée, soit périodique, soit dépensée).
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- L’impôt progressif : son taux augmente par pallier en fonction de l’augmentation de la base imposable.
- L’impôt fixe : le montant est fixe sans changement : Taxe de voyage.
B) LA DISTINCTION LEGALE
Distinction impôts directs et impôts indirects
C’est la distinction la plus usitée dans le monde ; elle est prévue dans la loi de finances.
- Les impôts directs sont ceux qui frappent directement les biens ou les revenus d'une personne, du seul
fait qu'elle possède ces biens ou dispose de ces revenus.
- les impôts indirects n'atteignent le contribuable qu'indirectement, c'est-à-dire à l'occasion de l'emploi
de ses ressources ou des dépenses qu'il fait : ils sont assis sur des faits ou opérations de production,
d'échange ou de consommation.
-L'impôt direct s'applique à une personne ou une propriété, il correspond au verbe "être" ou "avoir",
-l'impôt indirect frappe une opération, un bien, un acte et correspond au verbe "faire".
A) LA MATIERE IMPOSABLE
C’est l’élément ou la richesse économique dans lesquels l’impôt prend directement sa source. Il peut
s’agir des biens meubles, des biens immeubles, des services, des revenus…
La matière imposable peut être identifiée soit par recensement de l’administration qui procède elle-
même à rechercher la matière imposable en se déplaçant sur les lieux (technique obsolète), soit par la
déclaration du contribuable (technique en vigueur).
B) LA PERSONNE IMPOSABLE
C’est la personne sur laquelle pèse la charge fiscale et qui procède au paiement de l’impôt : elle est
appelée :
- le contribuable : désigné par le législateur comme celui qui supporte réellement l’impôt : IR.
- l’assujetti : supporte juridiquement la charge d’un impôt qui n’est pas le sien : l’assujetti à la TVA.
- redevable : c’est un collecteur d’impôt à la place de l’administration : employeur qui verse les retenues
à la source.
C) LE FAIT GENERATEUR
Le fait générateur est le phénomène, l’événement, l’opération, l’acte ou la situation juridique qui fait
naître la dette fiscale sans toutefois la rendre exigible. Le fait générateur présente plusieurs intérêts :
- il définit le champ d’application de l’impôt : la nature de l’impôt est souvent fonction du fait
générateur.
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-il détermine la loi applicable dans l’espace,
-il détermine la loi applicable dans le temps : en cas de conflit de loi dans le temps, la connaissance du
fait générateur fixe la date à laquelle il convient de se placer pour déterminer la législation applicable.
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- à l’opposé il y a droits «constatés», lorsque l’assiette et la liquidation (effectuées par les ordonnateurs)
sont décalées du recouvrement effectué par les comptables). Ce cas se produit en cas de non payement
de la dette d’impôt.
- généralement les impôts sont « ad valorem » : ils touchent la matière imposable dans sa valeur tout
entière ; ils se traduisent par un pourcentage de cette valeur.
- A l’opposé des impôts dits « spécifiques » subsistent : portent sur l'unité matérielle du produit frappé,
définie en poids, volume, surface, nombre...
A l’indépendance, les autorités tunisiennes vont reconduire cette fiscalité sans grand changement, car
elles étaient préoccupées par la construction de l’Etat. Mais peu à peu cette fiscalité s’est avérée
incapable de répondre aux défis et missions de l’Etat moderne. Une refonte du système fiscal
s’imposait ; c’est ce que préconisait le FMI qui livre aux pays en voie de développement des systèmes
fiscaux clé en main : un impôt sur le revenu et sur les sociétés, un impôt sur la dépense la TVA, un
impôt sur le capital : les droits d’enregistrement et de timbre. Ces impôts sont dits synthétiques, car ils
frappent la totalité de la richesse générée par un type d’impôt.
Finalement la Tunisie a un système fiscal moderne dans son apparence mais dont le fonctionnement
révèle des insuffisances et des lacunes. Il est vrai qu’il n’existe pas de système fiscal parfait. Toutefois
les réformettes introduites et les nouveaux impôts n’ont pas changé la nature des choses :
Le système fiscal reste caractérisé par l’importance de la fraude et de l’évasion fiscale, par l’inégale
répartition de la charge fiscale sur les contribuables donc un système qui reste injuste et inéquitable.
La réforme fiscale qui est en cours ne semble pas déroger aux précédentes.
C’est pour cela que les fiscalistes considèrent les réformes fiscales comme profondément conservatrices.
En effet réformer consiste à retoucher l’existant en conservant l’esprit et les fondements ; ce n’est point
une révolution fiscale.
L’importance de l’imposition indirecte est une caractéristique des pays dont le régime politique est peu
ou pas démocratique (car faible légitimité) ce qui explique la faiblesse du civisme fiscal des
contribuables et vice versa.
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