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OCTOBRE 2006
APERCU DE FISCALITE
- Economiques, Juridiques
1) Critère de l'incidence
2) Critère du fait générateur et du rôle
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
B) IMPOTS REELS ET IMPOTS PERSONNELS
- CLASSIFICATION ECONOMIQUE
1) Richesse en formation
2) Richesse consommée
3) Richesse acquise
- Priorité des impôts entre eux quant au volume plus ou moins stable
du prélèvement
X- PRESSION FISCALE
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Il ne s'agit pas de système au sens de construction systématique mais au sens
cybernétique c'est-à-dire leurs composantes sont en relation dynamique entre elles ainsi
qu'avec le système économique et l'appareil socio-politique.
A) CHAMP NORMATIF
Lot de normes juridiques applicables à cette catégorie de droit public qu'est l'impôt. C'est
un sous système du système juridique avec interaction avec les autres branches du droit.
B) CHAMP ORGANISATIONNEL
C) CHAMP ECONOMIQUE
D) CHAMP PSYCHOSOCIOLOGIQUE
En d'autre terme, l'ensemble des contribuables, de leurs conseils, des groupes de pression
opérant en matière fiscale constitue un sous-système socio-économique de structure
complexe qui est en interaction avec les administrations fiscales.
- ELASTICITE DE L'IMPOT
1- Matière imposable
2- Fait générateur de l'impôt
3- Personne imposable
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4- Base imposable
5- Tarif de l'impôt
1- Assiette de l'impôt
2- Liquidation de l'impôt
3- Recouvrement de l'impôt
XV- RECOURS
- Procédures fiscales
" Le système fiscal le mieux conçu ne vaut que par l'administration qui le met en oeuvre"
(G. Ardant).
L'administration dispose de pouvoirs (facultés ou prérogatives) étendus divers qui lui sont
conférés par la loi. Le législateur entend aussi que le contribuable soit protégé contre le
risque d'arbitraire, de sorte qu'il a organisé un ensemble de garanties en faveur du
contribuable.
1) Aspect technique
(technico-économique): Séquence d'opérations organisée, rationalisée, déroulement
de phases, successions d'actes. Son but est l'efficacité administrative (procédure
administrative non contentieuse)
2) Aspect juridique
(éthico-juridique): Ensemble de règles formelles qui conditionnent l'exercice
des pouvoirs de l'administration et la mise en oeuvre des garanties offertes au
contribuable. Son but est justice et équité sociale.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
COURS DE THEORIE FISCALE
INTRODUCTION
DEFINITION
La fiscalité peut être définie comme: "le processus par lequel les pouvoirs publics
s'assurent des fonds requis des personnes physiques ou morales de droit privé, voire de
droit public, d'après leurs facultés contributives, par voie d'autorité, à titre définitif et sans
contrepartie déterminée, en vue de la couverture des charges publiques ou à des fins
d'intervention de la puissance publique".
Une telle définition soulève beaucoup d'interrogations pour un profane. Alors que le
vocable "fiscalité" est d'emploi courant dans les discours, entretiens et débats portant sur
des sujets divers de la vie nationale et internationale, son étude est pourtant assez
complexe tant elle est connexe à plusieurs autres domaines scientifiques.
"Quelques multiples que soient ses aspects, la fiscalité est essentiellement perçue comme
matière juridique qui consiste en grande partie d'une pratique fondée sur la
connaissance", selon Trotabas et Cotteret dans leur ouvrage FINANCES PUBLIQUES.
"Pratique" dont le mécanisme est décrit dans la Technique Fiscale et "Connaissance"
explicitant des concepts, posant et analysant des hypothèses, obtenant des conclusions ou
conséquences capables de servir de guide dans le choix des techniques à adopter, la
Science Fiscale étudie le Système Fiscal dans son ensemble, laissant le soin au Droit
Fiscal d'un pays de présenter un système spécifique comprenant des techniques en
vigueur.
Ainsi, étudier la fiscalité revient d'abord à chercher à se familiariser avec les différents
systèmes fiscaux existants, c'est-à-dire, connaître leur cause, leurs objectifs, leurs actions,
leur structure, leurs techniques, leurs procédés, leurs conséquences, et ensuite
comprendre, à travers le droit fiscal, le système fiscal d'un pays donné et surtout la
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technique exigée par les lois et règlements en vigueur de manière à tirer le maximum de
profit pour son institution en tant qu'agent de l'administration publique, gestionnaire ou
conseiller, ou bien, pour soi-même en tant que contribuable ou redevable.
ENVIRONNEMENT DE LA FISCALITE
Dans tous les cas, la société doit être organisée de façon à permettre à chacun de ses
membres, à quelque groupe ou catégorie social qu'il appartienne, de satisfaire, au moins,
ses besoins primaires et éviter qu'il ne recourre à des actes répréhensibles sur les biens
d'autrui quand ce n'est pas sur la personne même de ses semblables, dans l'unique but
d'assurer sa survie, obéissant ainsi à son instinct de conservation.
La nécessité de l'Etat vient surtout du fait que du plus petit groupement social, la famille,
aux grands organismes couvrant tout le territoire national, aucun ne peut satisfaire seul
les besoins élémentaires de ses membres. Il en résulte donc des relations nombreuses et
complexes, une interdépendance étroite entre les hommes, entre les groupements
humains que le seul fait que quelques-uns ne remplissent pas leur tâche convenablement
réagit sur tous les autres, créant parfois une perturbation profonde capable de mettre en
péril la vie sociale elle-même. De plus, certains besoins communs nécessitent une prise
en charge directe ou indirecte de l'Etat en raison de leurs caractères ou de leur manque
d'intérêt pécuniaire pour les particuliers ou les autres groupements. Selon la forme
d'organisation adoptée, l'Etat peut doser son intervention dans les affaires de la société en
effectuant un mélange des trois modèles suivants:
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d'intérêt général;
c) intervention par le service public selon laquelle, il prend sur lui-même la tâche de
satisfaire directement un besoin public.
FISCALITE ET BUDGET
La fiscalité devrait fournir au budget général de l'Etat la plus grande partie des
ressources. Il demeure toutefois entendu que, dans les pays en voie de développement,
les emprunts (publics ou privés, internes ou externes) pourraient constituer une partie
assez importante de ce budget.
Dans la vie financière en général, le budget est une expression quantitative d'un plan
d'action duquel il facilite la coordination et la mise en application. Il importe toutefois de
souligner la différence de perception entre le budget privé et celui défini dans le cadre des
finances publiques. Si dans les deux cas il s'agit d'un problème de "voies et moyens",
c'est-à-dire, "pour des dépenses à effectuer on doit collecter des recettes
correspondantes", la liberté financière dans les autres secteurs d'activité économique se
trouve limitée par des impératifs des possibilités et des nécessités (juridiques ou
matérielles) tandis qu'en raison de sa souveraineté, l'Etat est maître aussi bien de ses
dépenses que de ses recettes. Il peut augmenter ou diminuer, comme bon lui semble, les
unes comme les autres sans aucune contrainte. Cependant, depuis la DECLARATION
DES DROITS DE 1789 consacrant la liberté individuelle, adoptée par tous les Etats se
réclamant d'un ordre politique libéral, la liberté financière de l'Etat doit être clairement
autorisée et consentie par la collectivité publique représentée par les parlements, les
représentants des membres des autres collectivités territoriales, selon le cas. Toute
institution financière publique n'est pas nécessairement libérale; on peut parfaitement
concevoir un régime de finances publiques attribuant tous les pouvoirs de décision en
recettes et en dépenses à un organe agissant par voie d'autorité et non en forme de
consentement ou d'approbation.
Sur le plan strictement politique, le budget de l'Etat se définit par sa nature d'acte
d'autorisation; sur le plan économique, il se définit par son objet qui est de fixer le
volume des dépenses et des recettes qui sont autorisées, et les modalités de leur
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exécution. Même s'il est vrai que certaines dépenses et certaines recettes répondent à des
fins politiques, soit en appuyant la politique du régime gouvernemental en place, soit en
assurant son prestige, on peut dire sans risque de se tromper que toutes les dépenses et
recettes publiques présentent des aspects économiques et sociaux en agissant toutes,
directement ou par incidence, sur la vie économique ou sur la situation sociale du pays.
En Haïti, on relève, dans la loi sur le budget et la comptabilité publique, les définitions
suivantes:
Article 1er.- "Le Budget Général est l'acte législatif qui prévoit et autorise toutes les
recettes et toutes les dépenses annuelles de l'Etat pour l'exercice commençant chaque
année le 1er octobre et finissant le 30 septembre de l'année suivante".
Chaque partie est divisée, au besoin, en titres, sous-titres, chapitres, sections, rubriques et
articles.
FISCALITE ET DROIT
Les problèmes soulevés par les finances publiques en général et la fiscalité en particulier
relèvent du droit public. Rappelons que l'étude du droit présente deux aspects: le public
et le privé. Le droit public concerne l'Etat dans son organisation, ses relations avec les
autres Etats, les particuliers, les organismes; le droit privé concerne l'utilité des
particuliers, personnes physiques ou morales.
Le droit public se distingue du droit privé d'abord par deux grands principes: le sujet et
l'intérêt.
Le sujet du droit public est l'Etat; l'intérêt de l'Etat c'est l'intérêt général.
D'autre part, le droit public se distingue du droit privé par certains critères de base:
a) généralité des règles: l'intérêt protégé par le droit public est commun à tous les
citoyens ou au moins à tous les membres d'un corps obligatoire;
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gouvernements, des administrateurs, des juges;
e) les sanctions: le droit public, pour une large part des actions qu'il régit, exclut tout
recours contentieux; lorsqu'il les admet, il les organise de telle manière que la procédure
et l'exécution des sentences ne portent pas atteinte à l'autorité de l'Etat;
Les droits financiers: le droit budgétaire, le droit fiscal, font partie du droit public;
toutefois, le droit fiscal a un caractère autonome tout en manifestant une interaction très
intense avec les autres branches du droit, notamment le droit commercial et des sociétés,
ainsi qu'avec les principes et règles de la comptabilité.
La Constitution haïtienne du 29 mars 1987 stipule en ses articles 218 et 219 ce qui suit :
Article 218 - Aucun impôt au profit de l'Etat ne peut être établi que par la loi. Aucune
charge, aucune imposition soit départementale, soit municipale, soit de section
communale, ne peut être établie qu'avec le consentement de ces collectivités territoriales.
Articles 219 - Il ne peut être établi de privilège en matière d'impôts. Aucune exception,
aucune augmentation, diminution ou suppression d'impôt ne peut être établi que par la
loi.
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Principe d'égalité du droit fiscal
Le principe d'égalité en matière fiscale suppose une imposition identique pour un même
niveau de revenu. C'est une idée exprimée pour la première fois dans la Déclaration des
Droits de l'Homme de 1789 à l'article 13. Il s'agit donc, d'un principe d'égalité en termes
arithmétiques, qui a pour corollaire la neutralité fiscale.Dans cette optique, la justice
fiscale consiste simplement à frapper chacun en stricte proportion de sa fortune ou de ses
revenus, sans chercher à modifier par l'impôt les inégalités sociales.
L'égalité en matière fiscale peut-être affectée par l'attitude de certains contribuables qui
se livrent à la fraude fiscale ou à l'évasion fiscale.
La fraude fiscale s'entend des violations caractérisées de la loi par lesquelles le citoyen
échappe partiellement ou totalement à son imposition normale. Il y a fraude fiscale par
dissimulation de revenus, ventes sans factures, minoration de bénéfices réels d'entreprise,
etc, ...
L'évasion fiscale consiste à se soustraire à l'impôt sans pour autant violer la loi. Les
formes d'évasion sont des
plus variées : un contribuable place des capitaux à l'étranger pour bénéficier d'un régime
fiscal plus favorable ; une entreprise accroit ses investissements pour réduire ses
bénéfices imposables, etc, ...
Le système fiscal d’un pays est bien plus qu’un simple ensemble de techniques dont la
puissance publique use pour se procurer des ressources, il reflète l’état d’une société, la
nature de son pouvoir politique tout en réagissant sur eux.
Fiscalité et liberté
Le consensus d’un peuple à l’égard de ses gouvernants peut se mesurer assez exactement
à la façon dont il admet le prélèvement fiscal. La liberté politique consiste pour les
gouvernés à participer aux décisions qui les concernent. Cette liberté-participation, au
sens où l’entendait la République Athénienne, s’est historiquement traduite, de façon
constante, par la revendication du consentement à l’impôt . La démocratie britanique ne
serait pas ce qu'elle est si les barons n'avaient arraché à Jean sans Terre, par la Grande
Charte de 1215, la première limitation à l'arbitraire royal qui obligeait le roi à obtenir
l'autorisation du MAGNUM CONCILIUM (future chambre des communes) avant chaque
levée d'impôt. La compétence fiscale fut ainsi indiscutablement la première prérogative
parlementaire.
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d'eux des subsides. Ce processus est interrompu dès le début du XVIIème siècle par
l'avènement de l'absolutisme. Les rois refusent dès lors de partager avec quiconque la
compétence fiscale. L'arbitraire royal régnait et sera rendu plus sensible par un droit fiscal
inquisitorial et restrictif des libertés individuelles, autre aspect de la liberté politique.
L'injustice et le recouvrement impitoyable des impôts royaux ont sans doute été l'une des
causes lointaines de la Révolution Française.
Fiscalité et Centralisation
Les anciens droits féodaux ont d'abord été transformés en impôts royaux. On distingue :
la TAILLE : c'est une sorte d'impôt sur le revenu. Il y avait une TAILLE REELLE dont
l'assiette était constituée par la possession de biens fonciers ; une TAILLE
PERSONNELLE, calculée sur le revenu présumé des personnes.
2) la CAPITATION : il s'agit d'un impôt créé à la fin du règne de Louis XIV por faire
face à l'épuisement du trésor consécutif aux guerres. Les sujets du royaume étaient rpartis
en 22 classes de revenus supposés imposables selon un tarif uniforme.
La GABELLE : C'est un impôt très impopulaire établi sur le sel, denrée indispensable et
assortie dún monopole d'Etat et d'une obligation de consommation minimum.
Les AIDES : elles sont les ancêtres des impôts particuliers sur la dépense.
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Les OCTROIS OU PEAGES : c'était comme droit de douane mais de province à
province.
FISCALITE REVOLUTIONNAIRE
Il est de l'essence de toute révolution de construire son droit par réaction aux excès qui
justifiaient son irruption. Le droit fiscal révolutionnaire sera à l'image de l'idéologie
politique ambiante : libéral, légaliste, individualiste, égalitaire.
Le dogme légaliste se manifestera surtout par les règles constitutionnelles permettant aux
assemblées d'autoriser annuellement la levée des d'impôts, tandis que les contribuables
pourront plus facilement porter leurs contestations devant les tribunaux.
Selon les révolutionnaires, le principe d'égalité supposent d'une part, que les
prélèvements doivent être proportionnels aux revenus, d'autre part que l'impôt soit neutre.
Ce n'est pas à l'Etat de corriger les inégalités sociales, d'après eux,; son seul devoir reste
de ne pas les aggraver.
Tous les impôts anciens seront abolis. La fiscalité indirecte sera supprimée. Quatre
nouveaux impôts seront créés :
Les Contributions Foncières, assises respectivement sur les propriétés bâties et non
bâties, supportées par la bourgeoisie urbaine et des propriétaires ruraux;
La Contribution Mobilère, fondée sur la valeur locative des logements (signes extérieurs
de train de vie), elle frappe aussi bien les propriétaires que les locataires et préfigure,
dans une certaine mesure, un impôt sur le revenu calculé d'après un indice particulier.
La Patente, une contribution qui frappait toutes les activités professionnelles : commerce,
industries, professions libérales. Elle comportait déjà un droit fixe et un droit
proportionnel. Il s'agit en réalité du seul impôt qui, à l'époque, touchait les entreprises.
L'Impôt sur les portes et fenêtres qui permettait de frapper la fortune immobilière grâce à
un mode d'évaluation particulièrement facile puisqu'il suffisait que le représentant de
l'administration calcule le nombre et la superficie des ouvertures extérieures d'un
immeuble pour liquider le prélèvement. Au XIXème siècle, les propriétaires, pour réduire
la pression fiscale, réduisent la superficie globale des ouvertures.
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Le système fiscal se révéla vite insuffisant pour faire face aux dépenses publiques
croissantes, nécessitées surtout par les nombreuses guerres de la période. Les idéologies
résistant rarement aux faits, sous le Directoire, les premiers impôts indirects apparurent
de nouveau. Ce régime créa divers droits de consommation : sur les cartes à jouer, les
tabacs, les alcools, notamment. Le Consulat va, pour sa part, rétablir les droits
d'enregistrement malgré un évident redressement. La Révolution a le mérite de faire
prendre en charge directement par l'Etat le recouvrement des impôts. Cependant c'est
sous le Consulat que sont définitivement organisées les quatre régies fiscales :
contributions diretes, contributions indiretes, enregistrement et douane., qui assurèrent
dès lors toutes les opérations d'établissement et de recouvrement de límpôt, alors que
l'administration du Trésor assurait séparément le recouvrement des impôts directs en
France et dans certains pays de l'Éurope. L'activités de ces administrations fut facilitée
enfin par la décision de Bonaparte de créer un service du cadastre.
Adopté en France en 1914 par le ministre radical de gauche Caillaux, le premier impôt
général sur le revenu, très complexe au départ, comprenait déjà six (6) catégories de
revenus, nommées cédules : bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices agricoles,
traitements et salaires, bénéfices non commerciaux, revenus fonciers, revenus de valeurs
mobilières. Chacun de ces revenus était frappé d'un impôt particulier plus lourd lorsqu'il
s'agissait de revenus de capital. En 1917, une loi superpose à ces impôts l'impôt général
sur le revenu qui frappe le revenu global du contribuable en introduisant pour la première
fois, la notion de progressivité. Le prélèvement progressif signifie qu'un haut revenu doit
consentir un prélèvement plus fort en pourcentage, afin que la dimension du sacrifice soit
comparable. Les impôts cédulaires seront supprimées en 1948 mais les modes
d'évaluation distincts pour chaque catégorie de revenus continuent de subsister jusque de
nos jours.
Fiscalité indirecte
Pour la première fois en 1920 un impôt sur le chiffre d'affaires est créé et sera perçu sur
toute marchandise au stade de la production. En 1942, une taxe locale vient frapper les
mêmes marchandises au niveau de leur vente au détail.
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La technique de l'imposition en cascade, par laquelle les marchandises sont taxées à
chaque transaction, pénalise les circuits économiques les plus longs. Ce système
complexe ne fut remplacé qu'en 1955 par la création de la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA) qui évite cet inconvénient en n'imposant que la différence entre les achats et les
ventes.
La différence essentielle avec nos conceptions actuelles vient du fait que l'impôt romain
n'était pas voté ni consenti; c'était l'"IMPERIUM" (le commandement) et l'"INDICTUM"
(l'édiction).
Les rois francs avaient perdu progressivement les pouvoirs fiscaux qu'ils avaient hérités
des institutions de l'Empire. Les impôts romains étaient encore perçus au temps des
Mérovingiens, mais les exemptions s'étaient multipliées et les rentrées se faisaient mal.
Sous les Carolingiens, les hauts fonctionnaires et les propriétaires fonciers s'appropriaient
peu à peu le produit des impôts, notamment des impôts directs. Les rois eux-mêmes
contribuaient à la dégradation du système fiscal en multipliant les "actes d'immunités",
franchises accordées aux grands propriétaires fonciers qui étaient autorisés à percevoir
l'impôt pour leur compte. Ainsi, le droit de percevoir l'impôt tend à se juxtaposer au droit
de propriété.
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redevances, exigera "CORVEES" et "REQUISITIONS".
L'essentiel des ressources royales sera donc constitué, en dehors des redevances que le
souverain pouvait percevoir en tant que "seigneur", par les "REVENUS DU DOMAINE"
(TRIBUTUM SOLI, impôt foncier établi à partir du cadastre).
A partir du XIIIème siècle, avec l'extension du pouvoir royal, les dépenses du monarque,
de sa maison, de ses services s'accroissaient et les ressources devenaient insuffisants. Ne
possédant pas encore la puissance requise pour lever l'impôt "par voie d'autorité", le roi
était amené à demander des subsides à ses "vassaux". L'impôt, appelé "AIDE", apparaît
alors comme un don fait au souverain. C'était un don à titre personnel qui, sous les rois
francs, était destiné à la consommation du souverain. Cependant, il était admis dès cette
époque, que les rois pouvaient demander une "AIDE EXCEPTIONNELLE" pour
l'entretien de "l'OST ROYAL" en vue de la défense du royaume. Ce sont les besoins
militaires, comme à Athènes au Vème siècle qui vont provoquer l'apparition d'une
fiscalité organisée. Les AIDES, à cette époque, étaient essentiellement des taxes sur les
denrées, notamment sur les boissons alcooliques.
Dons volontaires à l'origine, les AIDES doivent être consenties par les représentants des
contribuables. En Grande-Bretagne, ce principe est proclamé par la GRANDE CHARTE
de 1215; il est imposé au roi par les barons et est définitivement consacré par la
"PETITION OF RIGHTS" de 1628, oeuvre du Parlement. En France, il reçoit sa
première application lors des "ETATS GENERAUX" de 1314 qui accordent au roi la
faculté de lever directement des AIDES en cas d'urgence et l'autorisent en 1439 à
instituer une TAILLE ROYALE permanente perçue sur les ressources présumées des
serfs et des roturiers.
De don consenti par la collectivité, l'impôt est devenu prélèment institué par voie
d'autorité, à titre permanent et levé annuellement. C'est le retour, au moins sur ce point, à
la notion romaine de l'impôt.
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Cependant, même avec cette importante réserve, une telle conception sera de plus en plus
contestée. En plus de la manifestation grandissante de la tendance à limitation des
prérogatives du roi en matière fiscale, la doctrine dégagera nettement l'idée que l'impôt ne
peut être considéré comme légitime que s'il comporte pour la collectivité une contre-
prestation. La notion d'échange apparaît et l'impôt est considéré comme le prix des
services rendus (impôt-prix). Il peut être levé pour les besoins de l'Etat, mais non pour
l'utilité personnelle du prince. L'inégalité dans la répartition, due à de nombreux
privilèges, sera vivement critiquée.
Déjà le légiste DUMOULIN avait placé la royauté, âme de la nation, au-dessus du roi.
Celui-ci est souverain, mais ne peut disposer de la personne et des biens de ses sujets. Il
s'ensuit que la nation doit consentir l'impôt et que celui-ci ne peut être levé que pour
l'utilité commune. Apparaît alors l'idée, déjà suggérée par BOSSUET, que l'impôt est
corrélatif à la sécurité prise au sens large, qui découle de l'existence de l'Etat et que de ce
fait, tous les sujets de l'Etat doivent contribuer aux dépenses publiques.
La conception de l'impôt - échange, prix de la sécurité et, plus généralement, prix des
services rendus par l'Etat, va s'affirmer dans la 2ème moitié du XVIIIéme siècle et se
maintenir au XIXème siècle, en dépit des vives attaques qu'elle subira alors.
MONTESQUIEU dira dans l'ESPRIT DES LOIS: "Les revenus de l'Etat sont une
portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l'autre ou pour en
jouir agréablement". Il marque aussi son souci d'un juste équilibre entre les intérêts
publics et les intérêts particuliers en disant: "Pour bien fixer ces revenus, il faut avoir
égard et aux nécessités de l'Etat et aux nécessités des citoyens. Il ne faut point prendre au
peuple sur ses besoins pour des besoins de l'Etat imaginaire".
Dans son ESSAI SUR LA RICHESSE DES NATIONS, Adam SMITH s'exprime ainsi:
"Les dépenses publiques doivent nécessairement être, pour la majeure partie, défrayées
par des impôts d'une espèce ou d'autre au moyen desquels le peuple, avec une partie de
ses propres revenus particuliers, contribue à composer au souverain ou à l'Etat ce qu'on
nomme REVENU PUBLIC". Il formule ses célèbres maximes connues comme les quatre
règles de l'impôt:
1) Règle de justice.- "Les sujets de chaque Etat doivent contribuer aux dépenses du
gouvernement, autant que possible, en raison de leurs facultés respectives, c'est-à-dire en
proportion du revenu dont ils jouissent respectivement sous la protection de l'Etat".
2) Règle de certitude.- "La taxe imposée à chaque citoyen doit être certaine et non
arbitraire. L'époque, le mode, la quotité du paiement, tout doit être clair et net pour le
contribuable, ainsi que pour tout autre personne".
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mode qui paraissent le plus convenable pour le contribuable".
4) Règle d'économie.- "Toute contribution doit être établie de manière à retirer des
poches du peuple aussi peu que possible au-delà de ce qu'elle fait entrer dans le Trésor de
l'Etat".
Si l'impôt est un prix, il est dû par tous ceux qui profitent de l'organisation sociale sans
distinction d'ordre ou de classe. C'est le principe de l'UNIVERSALITE de l'impôt qui est
consacré par la CONSTITUANTE. Cette notion implique en outre le consentement
populaire de l'impôt ou, tout au moins, l'agrément des représentants de la nation,
proclamé par la DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME.
Sur un plan plus technique, l'impôt direct, en raison de l'influence des nouvelles doctrines
économiques, est préféré à l'impôt indirect. Après l'échec des VINGTIEMES, sorte
d'impôt sur le revenu dégénéré parfois en un supplément de la TAILLE, la
CONSTITUANTE adoptera un système d'impôts directs incidiaires. Sous le Consulat et
l'Empire les impôts indirects seront rétablis mais perçus suivant le système de la REGIE
substitué à celui de la FERME.
Le courant doctrinal qui voit dans l'impôt un phénomène d'échange (prix de la sécurité ou
des services rendus, charges inhérentes à un pacte de la société, prime d'assurance ...) va
se maintenir pendant tout le XIXème siècle; cependant, du point de vue économique, la
thèse de l'impôt-prix est inacceptable. Toutefois, l'accroissement de l'interventionnisme
étatique et l'augmentation du niveau de la fiscalité qui en résulte semblent ressusciter la
conception de l'impôt-échange, en témoigne la multiplication des péages et services
payants.
Peu à peu apparaît l'idée que le paiement de l'impôt est moins l'exécution d'un contrat
plus ou moins tacite que l'accomplissement d'un devoir, d'une obligation inhérente à
l'ordre social. Il résulte, en outre, du PRINCIPE DE SOLIDARITE que le sacrifice
consenti par le contribuable peut-être, suivant sa situation de fortune, supérieur ou
inférieur à la valeur des services généraux que lui procure la collectivité si cette valeur
pouvait être déterminée avec exactitude.
Dès la fin du XIXème siècle, sera appliquée dans les systèmes fiscaux l'idée de solidarité
contenant en puissance les notions de: minimum de ressources non imposables,
progressivité du tarif de l'impôt direct, exonération des produits de première nécessité en
matière d'impôt indirect.
Pour les socialistes, moins ambitieux et peut-être plus efficace est l'interventionnisme
fiscal mis au service de la planification économique. Vont être appliqués des objectifs
économiques tels que: favoriser ou défavoriser telle forme d'exploitation, telle opération,
tel produit et, plus généralement, d'agir sur la conjoncture et de promouvoir le
développement économique. Ainsi, l'impôt peut-être un instrument d'intervention de
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l'Etat en matière économique et sociale.
Trois éléments se retrouvent dans presque toutes les définitions de l'impôt proposées par
les auteurs fiscaux comtemporains. Ce sont:
1) le caractère d'acte de puissance publique de l'impôt qui en fait une obligation dont
l'exécution peut être obtenue par le contrainte;
C'est ainsi que pour Gaston JEZE: "L'impôt est une prestation pécuniaire, requise des
particuliers par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la
couverture des charges publiques".
Le pouvoir d'imposer est une compétence exclusive de l'autorité publique d'après laquelle
un impôt ne peut être créé, modifié ou supprimé que par une autorité publique, en
l'occurence, le législateur, en vertu du PRINCIPE DE CONSENTEMENT DE L'IMPOT.
L'impôt moderne est, en outre, assis et recouvré "en régie", c'est-à-dire par une
ADMINISTRATION PUBLIQUE SPECIALISEE et non par le système de la FERME.
L'impôt est un prélèvement obligatoire perçu par voie d'autorité. Le caractère obligatoire
lui est exprimé par sa dénomination même. Dans les Etats démocratiques, le prélèvement
fiscal doit être consenti par le peuple par l'intermédiaire de leurs mandataires au
parlement. Aucun impôt ne peut être établi que par une loi.
D'autre part, par la voie d'un prélèvement de caractère généralement pécuniaire, l'impôt
opère un transfert de richesse d'un patrimoine à un autre dont les conditions sont
strictement réglementées. Le prélèvement fiscal s'opère en espèces à l'époque actuelle en
raison des caractères injuste et incommode de l'impôt en nature pratiqué dans l'Antiquité.
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industriel et commercial).
L'impôt est un prélèvement définitif c'est-à-dire qu'il n'est pas remboursable et que son
versement n'est pas productif d'intérêt. Il est donc opposé à l'emprunt même quand ce
dernier serait obligatoire.
De plus, le patrimoine qui fait l'objet d'un prélèvement fiscal doit être rattaché à une
entité dotée de personnalité juridique.
L'impôt a un caractère permanent. Cette permanence n'exclut pas une grande mutabilité
des dispositions fiscales dans les systèmes fiscaux modernes aux finalités diversifiées.
En outre, il arrive que, sous la pression des circonstances, les pouvoirs publics édictent
des prélèvements exceptionnels et temporaires. La périodicité de l'impôt fixée par le
législateur est non seulement une garantie offerte au contribuable mais un élément
constitutif de l'impôt.
L'impôt ne peut être établi qu'au profit de certaines personnes de droit public telles que:
l'Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics administratifs, .... Les
entreprises publiques nationales ou locales, même si certianes d'entre elles ont le
caractère d'établissement public industriel et commercial, ne peuvent être destinataires
d'un impôt. Elles sont régies essentiellement par le droit privé. L'aide publique qui peut
leur être dispensée se fait, le cas échéant, par voie de subvention ou de prêt, mais non
directement par l'attribution du produit d'un impôt. Cette règle est la même pour les
organismes et entreprises privés.
Il arrive cependant que des taxes dites parafiscales soient perçues dans un but déterminé,
de nature économique ou sociale, au profit d'une personne morale de droit public ou privé
autre que les collectivités publiques qui bénéficient en principe de l'impôt. Ces taxes
parafiscales ont un caractère obligatoire et sont recouvrées suivant des techniques très
proches de celles utilisées en matière fiscale. Les cotisations, malgré leur nature
juridique spécifique, sont parfois assimilées à des recettes parafiscales, au sens large.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
comme dans des objectifs de dissuasion (impôt sur l'énergie, sur les appels téléphoniques,
sur les alcools et tabacs, ...). Plus ambitieusement, il peut être utilisé à des fins
économiques, notamment dans le cadre d'une politique conjoncturelle (réduire les
disponibilités des contribuables pour freiner l'inflation, réduire la pression fiscale sur les
produits de consommation courante pour relancer l'économie, ...). Enfin, l'impôt peut se
voir assigner pour fonction de modifier la répartition des revenus au sein de la société; ce
que l'on appelle aussi la fonction redistributrice de l'impôt. Dans la définition de l'impôt,
l'expression "prestation requise sans contrepartie" signifie qu'il n'y a pas de corrélation
préalablement établie et dûment calculée entre la prestation du contribuable et la valeur
des services ou avantages que lui offrent les institutions publiques. A cet égard, l'impôt
doit être distingué de la taxe, au sens strict et de la rémunération pour services rendus.
Dans le droit financier classique, "la taxe est un prélèvement fiscal établi en contrepartie
d'un service mis à la disposition du redevable". Actuellement, le mot taxe, par abus de
langage, sert à désigner de véritables impôts et non des moindres comme la "taxe sur le
chiffre d'affaires". De plus, la taxe est due même si le service mis à la disposition du
contribuable n'est pas en fait utilisé par lui, ou bien, même s'il n'existe aucun
proportionnalité entre le montant de la taxe et le service rendu.
Dans les pays où la sécurité sociale n'est pas financée par l'impôt, il y a lieu de
caractériser les cotisations sociales par rapport aux formes de prélèvements obligatoires
Caisse d'Assistance Sociale (C.A.S), Fonds D'Urgence (F.D.U.), Pension civile et
militaire, Cotisation à l'Office National d'Assurance-vieillesse (O.N.A.), Cotisation à
l'OFfice d'Assurance-Accident du Travail, MAladie et MAternité (OFATMA), Prime à
l'Office d'Assurance Véhicules Contre-Tiers (O.A.V.C.T.).
En effet, en dépit de leur caractère obligatoire, les cotisations sociales ne sont pas des
impôts, dans la mesure où elles peuvent être perçues par des organismes privés même
étroitement controlés par l'Etat, et ont un but déterminé ainsi qu'une contrepartie plus ou
moins précise. De même, elles ne sauraient être assimilées à des redevances, car elles ne
correspondent pas à un service préalablement rendu. La fourniture du service dépend
elle-même d'une pure éventualité qui n'est pas en principe recherchée par le cotisant.
Certes, ont peut objecter que le service rendu n'est pas la couverture du risque lui-même
mais l'assurance contre ce risque; là encore la cotisation sociale ne peut pas être assimilée
à une
redevance pour assurance, car son mode de clacul ne prend pas en compte les risques que
l'assuré peut courir, mais seulement sa capacité contributive telle qu'elle résulte des
dispositions impersonnelles de la loi.
21
Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
De nos jours, "l'impôt est défini comme une prestation pécuniaire, requise des personnes
physiques ou morales de droit privé, voire de droit public, d'après leurs facultés
contributives, par voie d'autorité, à titre définitif et sans contrepartie déterminée, en vue
de la couverture des charges publiques ou à des fins d'intervention de la puissance
publique".
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
ANALYSE DE LA NOTION D'IMPOT
Matière imposable
a) l'impôt en nature, catégorie d'impôt payable sous la forme d'une portion de l'élément
constituant la matière imposable elle-même de telle sorte que celle-ci n'a pas besoin d'être
exprimée en valeur monétaire (la corvée, les taxes de prestation de services en nature, les
taxes représentant une portion de la récolte, etc...).
b) l'impôt indiciare, catégorie d'impôt basée sur des signes tangibles de richesse dans
laquelle les biens désignés comme indices par le législateur feront d'abord l'objet de
dénombrement, puis d'évaluation administrative (la capacité de production, le nombre de
maisons, de véhicules, de têtes de bétail, la valeur locative, etc...)
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
Personne imposable
La personne imposable est celle au nom ou pour compte de qui la dette fiscale sera
établie. Elle peut être physique ou morale, publique ou privée, nationale ou étrangère,
contribuable, redevable ou assujettie. Elle est définie par le droit positif pour chaque
impôt. Ainsi, le propriétaire d'un immeuble est redevable de l'impôt foncier; ce même
impôt est dû par l'usufruitier et non par le nu-propriétaire, en cas de démembrement de la
propriété. La taxe d'habitation qui frappe la détention d'un logement meublé est due par
l'occupant, qu'il soit propriétaire ou locataire. L'impôt sur le revenu est dû, en principe,
par celui qui réalise le revenu imposable; la taxe sur le chiffre d'affaire par le vendeur;
l'impôt sur les successions par les héritiers ou légataires.
Le fait générateur de l'impôt est la situation, l'évènement ou l'acte qui crée la ou les
conditions définies par la loi pour faire naître la créance à l'encontre de la personne
imposable.
La situation, c'est-à-dire l'état, doit être constatée à une certaine date et dans un territoire
déterminé; tandis que l'évènement ou l'acte, c'est-à-dire le changement d'état, est un fait
qui se produit, un acte qui est accompli.
Le fait générateur est de nature économique lorsqu'il est rattaché aux phénomènes de
production, de circulation, de répartition et de consommation. Il est de nature
économique et juridique lorsqu'il est lui-même un acte juridique ou est juridiquement
qualifié.
Pour la plupart des impôts indirects, plus généralement des impôts sur la dépense, le fait
générateur est un acte de production ou de prestation de service, ou bien une opération
inhérente à l'acte de production.
En matière d'impôts directs, comme l'impôt sur le revenu, la définition du fait générateur
peut varier suivant la nature du revenu.
En matière d'impôt sur le capital et lorsqu'un élément de capital change de main, comme
dans les droits de mutation, c'est en principe le transfert de propriété lui-même qui
constitue le fait générateur de l'impôt.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
Base imposable
La base de l'impôt est constituée par des données relatives aux éléments de la matière
imposable qui font l'objet, soit de dénombrements ou de mesures autres que la valeur, soit
d'une évaluation. Pour l'assiette de certains impôts, les deux (2) types de données sont
utilisées.
Dans les impôts indiciaires, l'usage de données dénombrées est assez fréquent.
Les impôts modernes sont généralement assis d'après une base évaluée: valeur marchande
de la matière imposable, valeur en capital, valeur locative, revenu net estimé
forfaitairement, revenu réel résultant de la comptabilité, etc...
Tarif de l'impôt
Le tarif ou mode de calcul de l'impôt est l'ensemble formé par les déductions et
abattements, les taux, les réductions et majorations. La notion de tarif de l'impôt est très
complexe du fait que ses éléments peuvent varier pour un même impôt en fonction des
parties composantes de la matière imposable et de la qualité du contribuable.
Les déductions et les abattements ont pour effet de diminuer la base d'imposition d'une
somme déterminée, en vue de prendre en considération la situation personnelle du
contribuable. La base ainsi diminuée des abattements forme la base taxable à laquelle est
appliqué le taux.
Les réductions ou les majorations représentent une diminution ou une augmentation sous
forme de pourcentage à l'impôt déterminé à partir de la base taxable en vue d'obtenir le
montant net de l'impôt à payer par le contribuable (la dette fiscale). L'avoir fiscal et le
crédit d'impôt sont des formes de réductions.
Le taux de l'impôt est fixé de façon variable selon qu'on utilise le procédé de répartition
ou celui de la quotité. Selon sa nature, le taux est spécifique ou ad va lorem, légal ou
réel, global ou d'accroissement. D'autre part, le taux peut être constant, croissant ou
décroissant suivant que l'impôt est proportionnel, progressif ou régressif.
L'impôt de répartition est celui dans lequel un montant global est fixé à l'avance, puis
réparti entre les contribuables selon des critères prédéterminés tels que: population, lieu
géographique, âge, métier, etc... Dans ce système, le taux est un résultat et non un point
de départ. Il ne dépend pas des fluctuations économiques et neutralise la fraude; mais en
revanche, il peut-être indûment imposé et irrecouvrable. La difficulté réside surtout dans
l'opération de répartition.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
L'impôt de quotité est celui dans lequel le taux est fixé à l'avance. Le produit de l'impôt,
étant fonction à la fois du taux et de la quantité et/ou de la valeur de la matière imposable,
est quand bien même évalué approximativement lors des prévisions budgétaires. L'impôt
de quotité assure une plus juste répartition de la charge fiscale que l'impôt de répartition.
Il est sensible à la conjoncture, mais se prête plus facilement à la fraude en raison de la
subjectivité de la notion de valeur et de sa possible dissimulation.
Le taux est spécifique lorsqu'il est exprimé en unités monétaires par unité de quantité de
la base imposable (poids, longueur, volume, capacité, surface, etc...). Par exemple, le
droit d'accise sur le whisky est de 15 gourdes par bouteille ou fraction de bouteille de
0.75 litre.
Il existe aussi une catégorie particulière d'impôts spécifiques constituée par les droits
fixes. Le droit de fonctionnement des sociétés, par exemple, est de 100 gourdes par an.
Le taux global est le rapport existant entre le montant de l'impôt et celui de la base
d'imposition.
Le taux légal de l'impôt est celui fixé par la loi, tandis que le taux réel est celui obtenu
lorsque l'impôt est dû sur lui-même.
Lorsque l'impôt est fixe par rapport à la matière imposable, son poids réel diminue avec
l'accroissement de celle-ci.
L'impôt est proportionnel lorsque son montant est exprimé par une fonction linéaire de la
base d'imposition. Le taux est alors constant et s'énonce, dans le cas d'un impôt ad
valorem, par un pourcentage fixe de la base d'imposition.
L'impôt est progressif lorsqu'il s'exprime par une fonction non linéaire de la base
d'imposition, généralement discontinue. L'impôt progressif croît plus vite que la base
d'imposition, tout au moins jusqu'à une certaine valeur de celle-ci, car aucun impôt n'est
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
jamais intégralement progressif, à partir d'un certain montant, le taux redevient constant.
La progressivité peut être, soit globale, soit directe ou quasi-continue, soit par tranches.
La progressivité directe ou quasi-continue est celle obtenue lorsque le tarif varie par
quantités suffisamment petites de la base d'imposition.
La progressivité par tranches ou par classes est celle dans laquelle chaque élément du
taux croissant n'atteint que la tranche ou la classe qu'il concerne. Pour obtenir le montant
de l'impôt, il faut totaliser les différents produits obtenus en multipliant chaque tranche
ou classe par l'élément de taux correspondant. Les barêmes d'impôt sur le revenu et
d'impôt des sociétés en Haïti illustrent bien l'application de la progressivité par tranches.
Il existe une variété de la progressivité par tranches dans laquelle le taux de l'impôt reste
uniforme mais s'applique à une base variable fictive obtenue en appliquant des
pourcentages aux tranches. Cette variété porte le nom de progressivité par variation de la
base d'imposition. Une combinaison de cette dernière avec la progressivité par tranches
produit un autre système dénommé quotient familial dans lequel, le revenu imposable est
divisé en parts dont le nombre est fonction de la composition de la famille du
contribuable.
L'impôt régressif est celui dans lequel le taux décroit avec l'augmentation de la base
d'imposition divisée en classes.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
PHASES D'ETABLISSEMENT DE L'IMPOT
Il existe trois (3) phases dans la mise en oeuvre du prélèvement fiscal; ce sont:
l'ASSIETTE, la LIQUIDATION et le RECOUVREMENT.
ASSIETTE DE L'IMPOT
L'assiette de l'impôt est l'ensemble des opérations administratives qui ont pour but, d'une
part, de rechercher la matière imposable et de constater le fait générateur, d'autre part, de
déterminer les bases d'imposition.
La notion de contrôle est étroitement liée à celle d'assiette; c'est une notion indispensable
surtout lorsque le premier acte d'assiette est le fait du contribuable ou d'un tiers soumis à
une obligation fiscale et non celui de l'administration chargée de gérer l'impôt.
C'est le cas, par exemple, pour les entreprises redevables des droits de consommation ou
de circulation, ou des taxes sur le chiffre d'affaires. En douane, on distingue la
déclaration sommaire (double du manifeste ou de feuille de route) principalement
destinée à révéler l'existence de la marchandise, et la déclaration de détail permettant
l'évaluation et la liquidation comme la déclaration à la consommation, la déclaration à
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
l'admission temporaire, la déclaration à l'entrepôt, la déclaration de transit, etc... Pour
l'impôt sur le revenu des personnes physiques, les déclarations d'existence et d'assiette
(base d'imposition) sont en général confondues. Etablies annuellement, elles comportent
en même temps des renseignements relatifs à la personne du contribuable, à la
composition de sa famille, aux éléments de son train de vie. Les sociétés produisent une
déclaration d'existence séparée des déclarations d'assiette concernant l'impôt sur le
revenu.
a) Méthode indiciaire.-
Cette méthode repose sur l'utilisation de signes extérieurs ou indices et surtout applicable
en matière d'impôt de caractère réel (impôt sur les portes et fenêtres par exemple). Elle
met en évidence les deux formes de mesure de la matière imposable en procédant d'abord
à l'inventaire, puis à l'application de la valeur unitaire préétablie aux unités inventoriées
en vue de déterminer la base d'imposition.
b) Evaluation administrative.-
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
En ce qui concerne certains impôts locaux directs comme la taxe d'habitation et la taxe
professionnelle dans certains pays et la Contribution Foncière des Propriétés Bâties
(CFPB) en Haïti, c'est la notion de valeur locative qui est la plus employée. D'autres
critères sont utilisés dans l'évaluation administrative de l'impôt sur le revenu et l'impôt
des sociétés mais seulement à titre de sanctions pour des contribuables qui, tenus de
rédiger une déclaration, se sont abstenus de la produire ou ont fourni des données
inexactes. Il en est de même en matière de Taxe sur le Chiffre d'Affaires (TCA), de
douane, d'enregistrement. On parle dans ces cas de taxation d'office ou de rectification
d'office.
c) Forfait.-
Malgré que le forfait fiscal n'est jamais un contrat et pas toujours un accord, les
expressions forfait légal et forfait conventionnel sont couramment utilisées.
Le forfait légal qui signifie, dans ce contexte, conforme à la loi, consiste en une
évaluation de la base d'imposition par des procédés empiriques, mais définis par la loi
fiscale. C'est au fond un procédé d'évaluation administrative avec la faculté laissée au
contribuable d'opter pour l'imposition suivant le mode réel. C'est le cas, par exemple, en
matière agricole, dans certains pays européens comme la France. En Haïti, le législateur
abuse du terme "forfait légal"; outre qu'il l'utilise dans l'impôt sur le revenu sur la
rubrique de "minimum forfaitaire", il l'emploie surtout dans le sens "d'acompte
provisionnel" aussi bien dans l'impôt sur le revenu que dans l'impôt des sociétés.
Malgré que les relations entre le contribuable et le fisc ne sont pas d'ordre contractuel, le
forfait conventionnel est le résultat d'une confrontation, d'une discussion entre le
contribuable et le fisc, tout au moins dans la généralité des cas où un accord peut s'établir;
sinon, il peut-être fixé par un organisme ad hoc comme la commission départementale
des impôts directs en France. Le forfait conventionnel s'applique notamment en matière
de Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) et de Taxe sur le Chiffre D'affaires
(TCA).
D'une manière générale, le forfait est établi pour une durée limitée qui peut être renouvelé
par tacite reconduction ou bien être substitué par un nouveau forfait ou par le régime du
bénéfice réel.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
d) Déclaration controlée.-
L'avantage de ce procédé d'assiette est qu'en principe le contribuable connaît mieux que
quiconque le montant exact de la matière imposable le concernant comme le revenu, le
chiffre d'affaires, le capital. Les impôts modernes synthétiques et à taux élevés
s'accomodent très bien à ce procédé d'assiette.
Les inconvénients sont, d'une part, le fait que le système impose au contribuable un
travail complexe dans la détermination du revenu ou du chiffre d'affaires de son
entreprise ou de son revenu personnel, entraînant pour lui un coût indirect d'établissement
de l'impôt non négligeable sur le plan économique; d'autre part, les fausses déclarations.
Le système fonctionne bien lorsqu'on peut rapprocher la déclaration du contribuable de
celle des "parties versantes", notamment si les revenus en cause sont formés
principalement de salaires, de revenus de capitaux mobiliers. Mais s'il s'agit de revenus
de commerce ou des professions libérales, le contrôle est incomplet et ne peut consister
qu'en "recoupements occasionnels". En matière agricole, le contrôle est encore plus
difficile.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
menace de sanctions, à présenter des déclarations exactes, car seuls les émolûments
qu'elles ont déclarés peuvent être déduits comme charges de revenus pour l'établissement
de leurs propres bases d'imposition.
LIQUIDATION DE L'IMPOT
En matière de droits constatés, impôts pour lesquels le contribuable dispose d'un délai
après la liquidation pour le paiement, la liquidation est faite postérieurement à la
constatation et par un agent qui peut être différent de celui qui est chargé du
recouvrement, lequel est opéré ultérieurement.
Dans le cas d'impôt recouvré par voie de "rôle", l'opération matérielle de liquidation n'est
pas faite sur le rôle lui-même. Il est procédé au calcul de l'impôt sur des documents
intermédiaires appelés "matrices". Le rôle est le titre exécutoire qui, après homologation,
est transmis aux services du Trésor qui prendront en charge son montant dans certains
pays.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
RECOUVREMENT DE L'IMPOT
Organes de recouvrement.-
Dans le système de la collecte, les contribuables élisent des délégués qui recouvrent
l'impôt pour le compte du Trésor. Ce sont, au sens propre, des collecteurs d'impôt. Ce
système n'a d'ailleurs quelque efficacité que pour les impôts de répartition et, en fait, il
n'a été utilisé que pour les impôts de cette nature. Comme ceux-ci ont disparu, le
système de la collecte a vécu.
Il en est de même du système de la ferme, encore qu'il soit moins critiquable. Le procédé
consiste en une convention entre le fisc et un particulier ou une société qui s'engage à
verser annuellement à l'Etat une certaine somme en contrepartie du droit reconnu à ce
"fermier" de recouvrer lui-même l'impôt pour son compte et suivant des règles
préétablies.
C'est pourquoi, de nos jours, l'impôt est partout assis et recouvré par des fonctionnaires
publics. C'est le système de la régie, institué par la Révolution et organisé sous le
consulat et l'Empire.
Modalités de recouvrement.-
Le paiement de l'impôt peut être fait, soit par le contribuable lui-même, soit par un tiers
(parties versantes), suivant des règles fixées par la loi et qui comportent des garanties
pour le Trésor.
S'il est effectué par le contribuable lui-même, il peut être, soit ordonné, soit spontané. Le
paiement est ordonné lorsque l'impôt est perçu par voie de rôle. Le contribuable reçoit
alors un avis d'imposition qui est une notice, l'invitant à payer l'impôt dans un certain
délai. Dans le cas où le versement doit être en principe spontané, comme pour les impôts
indirects et l'impôt des sociétés, il peut être ordoné lorsque le contribuable n'a pas exécuté
ses obligations. Le service émet alors un titre de perception ou un rôle individuel.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
En matière d'impôts indirects, le contribuable fait des versements spontanés, soit au
moment de la déclaration pour les droits au comptant, soit périodiquement lorsqu'il s'agit
des droits constatés.
D'autre part, le paiement de l'impôt peut être effectué par les "parties versantes". C'est la
méthode dite de la "retenue à la source". Cette méthode est utilisée dans beaucoup de
pays pour le recouvrement de l'impôt sur le revenu, tout au moins en ce qui concerne les
salaires et les revenus de valeurs mobilières. L'avantage du système est de simplifier le
travail administratif, d'accélérer les rentrées de l'impôt. En outre, l'impôt est plus
facilement supporté sur le plan psychologique par le contribuable qui évalue son revenu
en terme de produit net.
Il faut signaler enfin que, contrairement aux autres catégories de dettes, la dette fiscale est
portable et non quérable. C'est le contribuable qui est tenu de remettre une somme
d'argent au percepteur et non celui-ci qui se déplace, encore que dans les régions rurales
et dans les pays en voie de développement, le percepteur fasse des tournées de
recouvrement.
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POUVOIRS DE L'ADMINISTRATION
EN MATIERE D'ASSIETTE ET DE CONTROLE
- évaluation d'office:
- rectification d'office:
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
3) dépenses personnelles, ostensibles ou notoires, augmentées des revenus en nature,
dépassant le total du revenu exonéré; le contribuable n'a pas fait de déclaration ou déclaré
un revenu inférieur ou total des dépenses et revenus en nature.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
GARANTIES OFFERTES AU CONTRIBUABLE
I- Garanties administratives
Fonctions:
"La technicité croissante du droit fiscal a amené les pouvoirs publics à solliciter la
participation des spécialistes: magistrats, fonctionnaires étrangers aux services fiscaux,
personnalités diverses dont les connaissances permettent d'atténuer les excès d'une
fiscalité pesante" (A Heurté)
a) les agents du fisc sont astreints au secret professionnel. Il leur est donc interdit de
divulguer les faits de nature confidentielle dont ils ont pu être informés dans l'exercice de
leurs fonctions. Ils sont astreints, comme tous les fonctionnaires, au devoir de discrétion.
Le secret professionnel n'est pas opposable aux administrations entre elles, ni aux
tribunaux, dans l'exercice de leurs compétences.
b) La règle du secret de l'impôt institué dans l'intérêt des contribuables peut comporter
des inconvénients pratiques lorsque l'administration fait état, devant une commission ou
devant le juge, d'éléments de comparaison provenant des déclarations d'autres
contribuables pour justifier les redressements opérés. La jurisprudence édicte des règles
précises d'établissement de ces renseignements impersonnels.
5) Amnistie fiscale, mesures qui tendent à ramener les fraudeurs dans le chemin de
la régularité fiscale, en les invitant à se mettre en règle sans se voir infliger des sanctions
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
fiscales ou pénales, et parfois même, en passant l'éponge sur le passé. La fraude ayant un
caractère cumulatif, le contribuable fraudeur se trouve engagé par ses irrégularités
antérieures. S'il a l'intension de rentrer dans le devoir, il en est écarté par la crainte des
redressements en cascade sur divers impôts dont il est redevable et de l'accumulation des
pénalités.
Le but de l'amnistie fiscale est l'amélioration des rentrées fiscales pour l'avenir. Les
mesures d'amnistie fiscale s'accompagnent presque toujours de dispositions destinées à
renforcer l'efficacité du contrôle et éviter des problèmes socio-économiques.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
CONTROLE FISCAL
GENERALITES
Dans le système fiscal haïtien, l'impôt est assis, en règle générale, sur des bases
d'imposition déclarées par les redevables eux-mêmes. Les actes ou déclarations déposés
par les contribuables bénéficient d'une présomption d'exactitude et de sincérité, et les
insuffisances, inexactitudes ou omissions relevées dans ces documents sont présumées
être commises de bonne foi.
Mais pour assurer une imposition aussi exacte que possible, l'administration doit
effectuer un certain nombre d'opérations qui, dans leur ensemble, constituent le contrôle
fiscal. Ce contrôle a pour objet de s'assurer que les contribuables se sont acquittés de
leurs obligations et éventuellement de réparer le préjudice causé au Trésor Public par les
infractions à la loi fiscale. A cet effet, l'administration détient le pouvoir de vérifier la
situation fiscale des contribuables.
Le champ d'application du pouvoir de contrôle est très étendu : il peut s'exercer à l'égard
de tous les contribuables ( individus - personnes physiques -, entreprises, sociétés,
institutions - personnes morales) et concerne tous les impôts déclaratifs.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
Limites du pouvoir de contrôle
Un certain nombre de restrictions, prévues par la loi, ont pour effet d'atténuer la rigueur
du pouvoir de contrôle de l'administration :
a) ces pouvoirs sont limités dans le temps par le jeu de la prescription; en effet, la
faculté, que détient l'administration, de réparer les omissions ou insuffisances
d'imposition ne peut être exercée que dans un certain délai fixé par la loi ;
Moyens du contrôle
L'exercice du contrôle fiscal est favorisé par des moyens essentiellement d'ordre
juridique, mis à la disposition des agents des impôts. L'un des moyens de contrôle les
plus importants est constitué par le droit de communication qui permet à l'administration
fiscale d'obtenir, auprès d'autres services publics, des entreprises privées, de divers
organismes et du contribuable lui-même des renseignements susceptibles d'être utilisés
pour l'établissement et la vérification des bases d'imposition.
Selon les conditions dans lesquelles ils sont exercés, on distingue trois (3) types de
contrôle :
- les contrôles autres que les vérifications, lesquels comprennent : les contrôles
formels, les contrôles sur pièces et les contrôles matériels ;
- la vérification de comptabilité ;
- l'examen contradictoire de l'ensemble de la situation fiscale personnelle.
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
Contrôle formel
Le contrôle formel recouvre l'ensemble des interventions ayant trait à la rectification des
erreurs matérielles évidentes constatées dans les déclarations déposées, quelle que soit la
catégorie d'impôt ou de taxe visée. Ce mode de contrôle n'implique aucune recherche
extérieure aux déclarations. Ainsi, en matière d'impôt sur le revenu, il comprend la
vérification de l'identité et de l'adresse des contribuables ainsi que les calculs. Dans une
déclaration de la taxe sur le chiffre d'affaires (TCA), il consiste, par exemple, dans la
rectification de l'erreur de multiplication de la base déclarée par le taux.
Le contrôle sur pièces est constitué par l'ensemble des travaux de cabinet au cours
desquels l'administration procède à l'examen critique des déclarations à l'aide des
renseignements et documents figurant dans les différents dossiers qu'elle détient, et, le
cas échéant, établit les redressements ou les dégrèvements justifiés.
a) de vérifier que tous les contribuables ont bien déposé leur déclaration ;
c) en matière d'impôt sur le revenu, de s'assurer que le revenu global défini est cohérent
avec la situation du contribuable, et ce, pour tous les exercices fiscaux non prescrits.
Au terme d'un tel contrôle, non seulement tous les points de toutes les déclarations sont
examinés mais aussi tous les renseignements et documents en la possession de
l'administration ou figurant au dossier (informations particulières sur la situation du
contribuable et documentation patrimoniale) sont utilisés.
Contrôles matériels
L'examen des documents fiscaux ou comptables produits par les contribuables ne permet
pas toujours de déceler certaines infractions ou dissimulations. Il faut, en outre, que le
vérificateur confronte les données comptables à des éléments extérieurs matériels afin de
rechercher la réalité des faits derrière les apparences comptables. Les agents des impôts
sont ainsi autorisés à procéder à des contrôles portant sur des objets ou marchandises
détenues par les contribuables, lorsque la fabrication, la production, la détention, la
41
Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
circulation, le commerce ou la consommation de ces biens a une incidence sur les impôts,
droits ou taxes, ou est soumise à une formalité.
- soit, en ce qui concerne les impôts, droits ou taxes qui ne sont pas liquidés au vu
d'une déclaration produite selon une périodicité fixe et régulière, en application de
dispositions spécifiques qui habilitent les agents des impôts à intervenir sur la voie
publique et, dans certains cas, dans les locaux professionnels ou d'habitation des
personnes.
Vérification de comptabilité
La vérification de la comptabilité peut être générale ou simple. Elle est dite générale
lorsque le même agent vérifie la situation fiscale de l'entreprise au regard de tous les
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
impôts établis selon un système déclaratif (impôts directs, taxes sur le chiffre d'affaires et,
pour les sociétés, droits d'enregistrement). Elle est simple dans tous les autres cas, y
compris celui de la vérification - dite mixte - par le même agent, des impôts et droits
d'enregistrement.
Une vérification de comptabilité générale ou simple peut être, selon le cas, complète,
limitée ou étendue.
- lorsque la période vérifiée est plus courte que le délai de reprise ou lorsque le
contrôle ne porte pas sur l'ensemble des branches d'activité de l'entreprise ; dans ce cas, la
vérification est dite partielle (contrôle de la seule activité "laboratoire d'analyses" chez un
pharmacien);
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Pierre Raynaud JULIEN, CPAH
CARACTERE NORMAL OU ANORMAL DES ACTES DE GESTION
Un contribuable n'est jamais obligé de tirer de la gestion d'un bien ou d'une entreprise le
profit le plus élevé possible. En principe donc, un exploitant est juge de l'opportunité de
sa gestion et l'administration fiscale ne peut se substituer à lui pour apprécier ce qui aurait
le mieux convenu à son entreprise.
- L'acte illicite n'est pas forcément un acte anormal. Une entreprise peut, ainsi,
commettre un acte illicite sans que cela soit contraire à sa gestion commerciale normale
(commissions, pots de vin, ...).
Notons, aussi que l'acte anormal de gestion est distinct de la décision de gestion qui est
celle prise par le contribuable dans l'execice d'une faculté juridique d'option entre deux
régimes fiscaux et de la décision de gestion irrégulière qui est celle par laquelle un
contribuable choisit délibérément dans le cadre de ses écritures comptables d'ignorer la
loi fiscale et de l'enfreindre.
- d'une part, par l'administration, dans l'exercice de son droit à vérification des
déclarations souscrites au titre des exercices non prescrits :
Quant aux contribuables, ils ne peuvent se prévaloir que des erreurs qu'ils ont commises
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de bonne foi à leur détriment ; ils ne sont pas admis à remettre en cause les décision de
gestion qu'ils ont prises et qui leur sont opposables, alors même qu'elles sont irrégulières.
Erreurs
L'erreur de droit porte, quant à elle, sur le mode d'enregistrement comptable d'opérations
dont la nature n'est pas contestée, lorsque la loi impose aux contribuables, pour ces
opérations, une imputation comptable déterminée. Appartiennent, notamment, à cette
catégorie, les erreurs de rattachement des créances ou dettes, la comptabilisation d'une
perte ou charge sous une rubrique autre que celle prévue par la loi, l'absence de
comptabilisation d'une charge déductible, etc.
Enfin, il est à noter que les erreurs ne peuvent, bien entendu, donner lieu à rectification
que dans la mesure où elles ont été commises de bonne foi. Lorsque la mauvaise foi de
l'entreprise est prouvée, il n'y a en principe jamais d'erreur.
Les erreurs qui procèdent d'une intention délibérée sont considérées comme des décisions
de gestion irrégulières.
Décisions de gestion
Ce choix peut s'exercer entre deux ou plusieurs solutions offertes au contribuable par la
loi ou les règlements fiscaux. On sera alors en présence d'une décision de gestion
régulière.
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En revanche, la décision de gestion sera réputée irrégulière si, en l'absence d'une
possibilité d'option entre différentes solutions conformes à la loi ou aux règlements
fiscaux, elle est contraire à la législation ou à la règlementation fiscale.
L'exercice par un contribuable, au titre d'une année d'imposition, d'une option qui lui est
ouverte par la loi fiscale a le caractère d'une décision de gestion qui lui est opposable.
En exerçant une option que l'administration lui présentait à tort comme obligatoire, une
entrprise ne peut être regardée comme ayant pris une décision de gestion qui lui serait
opposable.
Les instructions administratives contraires à la loi ne peuvent pas donner une base légale
à une décision administrative elle-même contraire à la loi, même si ces instructions
peuvent, dans certains cas, être invoquées par le contribuable.
En conséquence, un contribuable ayant choisi une solution illégale mais autorisée par une
instruction administrative peut revenir sur cette option si elle lui est défavorable.
Constituent, notamment, des décisions de gestion régulières, résultant d'un choix fait par
le contribuable :
- celle de pratiquer ou non la totalité des amortissements autorisés par la loi;
- celle de constituer ou non une provision pour faire face à une charge probable ou
à une créance douteuse dans les limites fixées par la loi ; etc.
La notion de gestion irrégulière, quant à elle, s'applique le plus souvent aux irrégularités
commises par le contribuable dans l'intérêt de son entreprise et qui ont pour effet de
réduire son bénéfice imposable, son chiffre d'affaires tout autre élément par rapport à ce
qui eut donné une exacte application de la loi.
Les entreprises ont le droit d'obtenir par la voie contentieuse, en dehors même de tout
redressement poursuivi par l'administration, la réduction des impositions établies à partir
de leurs propres déclarations en prouvant que celles-ci étaient affectées par une erreur de
nature comptable commise à leur détriment.
La règle selon laquelle le contribuable peut se prévaloir des erreurs commises à son
détriment a une portée générale et trouve à s'appliquer à toutes les écritures qui
concourent à la détermination du bénéfice imposable. Lorsqu'un exploitant a comptabilisé
une dette ou une charge sous une rubrique autre que celle sous laquelle il aurait dû
l'inscrire, il peut substituer à l'écriture passée à tort l'écriture convenable susceptible de
lui ouvrir le droit de déduire la dette ou la charge susvisée, à la condition d'introduire une
réclamation dans le délai légal et d'apporter la preuve de l'erreur comptable alléguée.
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Après l'expiration de ce délai, le contribuable pourra encore éventuellement demander la
rectification de l'erreur commise s'il fait l'objet d'une vérification entraînant réouverture
du délai de réclamation pour les exercices concernés. L'erreur sera alors corrigée par voie
de compensation aux redressements opérés par l'administration au titre de l'exercice
considéré. En dehors de ces cas, si l'exploitant prend l'initiative de rectifier l'erreur dans
les écritures d'un exercice ultérieur, cette correction pourra être, à bon droit, refusée par
l'administration parcequ'elle serait en contradiction tant avec le principe général de la
spécialité des exercices qu'avec les règles de la compensation en matière fiscale.
Décisions de gestion
Les décisions de gestion régulières sont définitives dans leur principe et opposables tant à
l'administration, qui ne peut les rectifier, qu'au contribuable qui ne peut en demander la
modification lorsqu'elles lui apparaissent, par la suite, comme défavorables.
Les décisions de gestion irrégulières sont toujours opposables au contribuable, mais elles
ne peuvent pas être opposées à l'administration qui conserve le droit, le cas échéant, d'en
opérer la rectification dans le délai de prescription. Les décisions de gestion irrégulières
prises en période prescrite sont en principe opposable à l'administration à l'exception
toutefois de celles qui font l'objet d'une reconduction en période non prescrite.
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