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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE DU CEPROMAD
« UNIC/BENI »

COURS DE FISCALITE ET
GESTION DES ENTREPRISES

Par
Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE
ASSISTANT

ANNEE ACADEMIQUE 2023-2024


[1]

COURS DE FISCALITE ET GESTION D’ENTREPRISES

INTRODUCTION GENERALE

Le droit fiscal n'est qu'une branche de la science fiscale; celle-ci n'est elle-même qu’une
partie de la science financière. Les problèmes de l'impôt sont étroitement liés à ceux du budget, du
trésor, de l'emprunt et de la monnaie : l'ensemble de ces problèmes constitue l'objet de la science
financière. La science fiscale étudie les problèmes juridiques, économiques, sociologiques et
politiques relatifs à l'impôt.
La science fiscale comprend nécessairement la théorie générale de l'impôt. Celle-ci saisit le
fait fiscal en lui-même, définit le concept d'impôt, analyse ses éléments constitutifs, procède aux
classifications des différents types d'impôts, examine les caractéristiques de chacun d'eux pour
aboutir à la notion de système fiscal.
Mais le phénomène fiscal ne peut être isolé. On ne peut découvrir sa véritable signification
que si on le replace dans son environnement.
La science fiscale comporte ainsi plusieurs aspects.
Des aspects économiques, sociologiques et politiques : dans les finances
modernes, la théorie générale de l'impôt devient ainsi de plus en plus une théorie économique,
socio-psychologique et politique de I'impôt.
Des aspects juridiques: la science fiscale étudie, outre le régime juridique des différents
impôts, les conditions d'élaboration et d'application de la loi fiscale, les organes compétents en
matière fiscale, les prérogatives de l'administration, les garanties accordées aux contribuables, les
rapports entre le fisc et les contribuables, et en fin le contentieux fiscal. Ce champ d'étude est plus
spécialement celui du droit fiscal. Le fiscal peut être défini, dans une première approche, comme
l’ensemble des règles juridiques relatives à l'impôt.
La règle fiscale peut trouver son explication dans un certain nombre de faits ou de
motivations politiques, économiques ou sociales. Ces aspects doivent être mis en relief pour éclairer
l’exposé juridique, du moins chaque fois qu’on le peut, car il est parfois difficile de donner une
explication satisfaisante de telle ou telle disposition. Bien plus, les règles du droit fiscal ne répondent
pas toujours à des critères "objectifs et rationnels", suivant la formule utilisée par la Conseil d’Etat
pour censurer certaines dispositions de loi. Cependant pour une autre raison qu'il apparaît
nécessaire de privilégier la règle de droit dans un cours consacré à la fiscalité.
[2]

Il n’existe pas d'autre domaine de l'action administrative, sauf peut être celui des
interventions sociales, qui soit autant" juridicisé" que la fiscalité. Le juridisme exacerbé de la fiscalité,
qui se manifeste par une utilisation intensive des techniques législatives et réglementaires et par la
prolifération des textes de toute nature, loin de marquer un progrès de l'Etat de droit et de
conforter le principe de légalité, affaiblit l'idée même de droit et représente une menace
permanente pour les libertés individuelles. Or, notre système fiscal est devenu de plus en plus
oppressif depuis les années1970. Le droit fiscal ne peut ainsi être considéré ni traité comme une
matière purement technique; il s'agit aussi, et par excellence, d'un domaine où la défense des droits
fondamentaux et de la liberté doit être un objectif prioritaire. Or, c'est en se plaçant sur le terrain du
droit que l'on défend le plus efficacement les droits du citoyen-contribuable; c'est seulement le
recours aux principes fondamentaux du droit qui permet de limiter les abus de l'Etat fiscal.
La fiscalité n'est plus seulement une matière juridique, économique etsociale : elle est
devenue un enjeu politique majeur. Nos libertés sont encore menacées par suite de
l'accélération du processus d'intégration communautaire et des abandons successifs de la
souveraineté nationale.
On peut seulement considérer que toute l'ossature de la fiscalité est faite de règles
spéciales et relève donc plutôt des disciplines du droit public. En revanche, le contenu de la
fiscalité, qui est constitué aussi de règles du droit civil ou du droit commercial, est tout autant une
matière de droit privé.
Un titre préliminaire est consacré à l'étude des critères du droit fiscal et de la gestion des
entreprises. On étudiera ensuite les techniques juridiques de l’impôt, les sources du droit fiscal,
l'application du droit fiscal dans le temps et les principes fondamentaux du droit fiscal.
Ce cours porte sur le droit fiscal général et la gestion quotidienne des entreprises .Les
pouvoirs de l'administration fiscale (contrôle, redressement, sanction) et le contentieux
fiscal sont à étudier avec les procédures fiscales qui font partie désormais ducours demaîtrise.
Dans la deuxieme partie de ce cours, nous allons parler de la gestion des entreprises.Il
s’agira de faire un regard sur les grands doctrinaires et leur type d’orientation ou de model.
[3]

CHAPITRE 1. LES CRITERES DU DROIT FISCAL

La question est de savoir à quel signe il est possible de reconnaître que des
règles font partie du droit fiscal. Cette recherche d'un critère d'application répond à la
préoccupation de construire le droit fiscal autour d'une idée fondamentale.
1. Le champ d’application
Il ne coïncide pas avec le domaine des rapports qui s'établissent entre
l’administration fiscale et les contribuables. Il est beaucoup plus large ; par exemple,
tout ce qui concerne l'élaborationde la loi d'impôt appartient au droit fiscal à la
representation nationale .Par ailleurs, les services de la Direction générale des impôts
n'ont pas qu'une activité fiscale. Ils ont aussi des attributions extra-fiscales. Plusieurs de
ces missions concernent le secteur foncier (gestion du service du cadastre, évaluation
d'immeubles, de droits immobiliers ou de fonds de commerce, administration du
domaine de l'Etat, publicité des actes affectant la propriété foncière et immobilière).
D’autres compétences, qui ont été transférées, à partir du ler janvier 1993, à la
Direction générale des douanes et droits indirects, intéressent l'élaboration et
l'application de réglementations économiques et administratives dans les domaines de la
viticulture, des sucres, des céréales, des oléagineux et produits dérivés, des tabacs et
allumettes, des alcools, des débits de boissons et des jeux.
Le champ d'application du droit fiscalite déborde aussi largement le domaine
des compétences des juges de l’impôt. Ceux-ci ne sont compétents que pour connaître
des contentieux individuels de l'assiette et du recouvrement. Le contentieux de
l'annulation des actes réglementaires, ceux de la responsabilité de l'administration
fiscale et de la juridiction gracieuse leur échappent ; ils relèvent de la compétence du
juge administratif de droit commun; mais ces contentieux ne peuvent pas être exclus du
champ d'étude du droit fiscal.
Le critère principal du droit fiscal réside dans la notion d'imposition. Toutes
les règles relatives à une imposition font nécessairement partie du droit fiscal.
Il s’en suit que le droit fiscal a un champ d’application qui est plus étendu que
celui du régime fiscal. Le régime fiscal est un ensemble de dispositions concernant
l’établissement, le recouvrement, le contrôle et le contentieux de l’impôt qui s’applique
uniformément aux impositions les plus importantes, et que l’on peut considérer pour
cette raison comme commun à ces impositions. Or de nombreux impôts ne sont pas
soumis à cette régle.
a) La conception étroite du pactole ou tresor .
[4]

Le pactole est présenté, de ce point de vue, comme une matière spéciale,


irréductible à toute autre, ayant ses concepts et ses normes propres . C'est le
domaine de l'exorbitant ( execissif), des dérogations au droit commun, celui où l'Etat
exerce au plus haut point ses prérogatives et ses privilèges de puissance publique.
Dans cette conception étroite, le fisc comprend l'ensemble des règles
spéciales de la fiscalité, sans équivalent en droit privé ou même en droit
public général.Cette partie de la fiscalité n'est pas d'ailleurs la plus difficile à
appréhender. Il s'agit d'un corps de principes assez rigides, fixés parfois depuis
longtemps et qui sont très largement à l'abri des fluctuations de la législation.
b) La conception extensive de fisc.
Cette conception correspond en quelque sorte au droit fiscal appliqué, celui que
l’on retrouve dans les différents secteurs de la fiscalité considérés comme autant de
centres d'intérêt (fiscalité personnelle, fiscalité de l'entreprise, fiscalité immobilière, et),
ou dans les régimes des différents impôts (impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés,
TVA, droits d'enregistrement, etc).
Le droit fiscal se caractérise dans ces domaines d'application par une
interpénétration des règles spéciales de la fiscalité, exorbitantes du droit commun, et
des règles du droit commun, qu'il s'agisse pour celles-ci, des règles du droit privé (droit
civil, droit commercial, droit du travail, droit de la sécurité sociale, etc.)ou du droit
administratif.
La connaissance de ce domaine du fisc soulève des problèmes beaucoup plus
ardus. Ce serait une erreur de croire qu'il suffit de juxtaposer ou de combiner les règles
du droit commun et les règles spéciales pour dominer la matière. La règle spéciale, en
s'intégrant dans les régimes mixtes de la fiscalité, agit très souvent comme un facteur
de mutation des catégories traditionnelles du droit commun La connaissance de ce
domaine du droit fiscal soulève des problèmes beaucoup plus ardus. Ce serait une
erreur de croire qu'il suffit de juxtaposer ou de combiner les règles du droit commun et
les règles spéciales pour dominer la matière. La règle spéciale, en s'intégrant dans les
régimes mixtes de la fiscalité, agit très souvent comme un facteur de mutation des
catégories traditionnelles du droit commun.
C’est tout un esprit qu'il faut acquérir pour saisir la véritable portée des
dispositions du fisc et l'on n'y parvient que progressivement, par l'étude, la pratique et
l’actualisation permanente des connaissances.
Ces difficultés font aussi tout l'intérêt, à la fois théorique et pratique, de la
matière. La conception extensive du droit fiscal s'impose au moins pour deux séries de
raisons.
[5]

En premier lieu, le droit fiscal, même considéré comme corps de règles


spéciales, ne peut être pleinement compris s'il est dissocié de l'ensemble de notre
système juridique. Si l'on veut expliquer ces règles, il est nécessaire de prendre en
considération leur contenu, l'esprit qui les anime, lebut auquel elles répondent, pour
montrer en quoi et pourquoi elles différent des règles du droit public et du droit privé.
L'étude du droit fiscal doit donc comprendre nécessairement une comparaison avec les
règles du droit administratif, du droit commercial, du droit civil,etc…Pour saisir le
caractère particulier des techniques propres au droit fiscal, il faut comparer,par exemple,
le rôle ou l'avis de mise en recouvrement avec l'état exécutoire du droit administratif, le
foyer fiscal, avec la famille du droit civil, la notion fiscale d’entreprise avec celledu droit
commun etc...
En second lieu, le droit fiscal n'est pas seulement un droit spécial. Il s'applique à
des situations qui relèvent principalement du droit commun (relations de famille, de
travail, d'affaires, propriété et gestion d'immeubles, gestion d'un porte feuille, etc ... ).
Sous peine de bouleverser en permanence l'ordre juridique, ses normes ne peuvent être
fondamentalement différentes de celles qui régissent ces situations. Il est donc
largement tributaire non seulement du droit public (droit constitutionnel, droit
administratif), mais aussi et même surtout du droit privé (droit civil, droit commercial,
droit des sociétés, règles de la comptabilité privée, droit du travail et de la sécurité
sociale, etc
1.2. La notion d’imposition
Imposition et impôt ne sont pas, d'un point de vu estrictement juridique, des
termes synonymes. La notion d'imposition ne peut cependant être définie que par
rapport à celle d'impôt. Cette dernière pose plusieurs problèmes concernant la définition
et la nature de l'impôt qui seront examinés dans autant de sections.
a) La définition juridique de l’impôt
Il existe une définition juridique de l’impôt, relativement précise, qu'ilest possible
de décomposer en ses éléments essentiels. Cette définition permet de distinguer l'impôt
d'autres types de prélèvement. Il convient, après ces distinctions, d'apporter un certain
nombre de précisions terminologiques, notamment sur la notion proprement dite
d'imposition (sous-section3).
b) Les éléments de la définition
L’impôt peut être défini comme un prélèvement pécuniaire, de caractère
obligatoire, effectué en vertu de prérogatives de puissance publique, à titre définitif,
sans contrepartie déterminée, en vue d'assurer le financement des charges publiques de
l'Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics administratifs.
[6]

L’impôt ne peut être défini comme un prélèvement sur le patrimoine des


personnes privées. Les personnes publiques peuvent être assujetties également à
l'impôt : c'est le cas, en particulier, des établissements publics qui sont soumis à l'impôt
sur les sociétés, sur les bénéfices tirés de l'exploitation de leurs services publics
industriels et commerciaux, des communes, qui peuvent être assujetties à la TVA pour
certaines activités, del'Etat lui-même, qui est redevable de la taxe foncière pour les
immeubles dont il est propriétaire, etc...L'imposition des personnes publiques, qui relève
de régimes assez complexes, est d'ailleurs l'un des secteurs les plus intéressants de
l'autonomie du droit fiscal à l'égard du droit administratif.
Il ne faut pas confondre la notion d'impôt avec le régime juridique de l'impôt, ni,
par conséquent,valoriser la définition qui peut en être donnée par le recours à des
principes de valeur constitutionnelle, tels que le principe d'égalité devant l'impôt ou le
principe de nécessité de l'impôt, consacrés par les articles 13 et 14 de la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen de1789, que l'onexaminera avec les principes
fondamentaux du droit fiscal. Le législateur doit respecter ces principes et le Conseil
constitutionnel peut censurer les dispositions de la loi fiscale qui n'y sont pas conformes.
Mais on ne saurait faire du respect de ces principes constitutionnels un élément de la
définition de l'impôt, sans entrer dans des discussions laborieuses et, de toute façon,
stériles. Un prélèvement conserve le caractère d'impôt même si son régime juridique est
contraire à un principe constitutionnel, tel que celui de l'égalité devant l'impôt.
Cette solution n’a été retenue que dans l’hypothèse qui vient d’être rappelée,
mais on pourrait y voir la conséquence de ce principe fondamental du droit fiscal, de
portée très générale, qu'est le principe de légalité de l'impôt, d'où il résulte que
l'administration est dans une situation de compétence liée et à l'obligation d'établir
l'impôt. Elle évoque aussi la disposition de l'article 169 de la Constitution qui affirmait
que "toute personne residante en RDC doit contribue aux charges publiques du pays ".
L'idée suivant laquelle la décision d'imposition ne peut être regardée
comme"défavorable"est peut-être juridiquement et politiquement correcte. Il n'est pas
cependant opportun d'intégrer dans la définition de l'impôt un élément qui pourrait
paraître, du reste, comme une véritable provocation en ces temps de forte pression
fiscale.
1.3. Un prélèvement pécuniaire
[7]

Le caractère pécuniaire peut être examiné aux trois points de vue de l'assiette,
de la liquidation et du recouvrement de l'impôt. L'assiette est le plus souvent constituée
elle-même d'éléments monétaires. L'impôt est alors prélevé sur une certaine somme
d'argent ou sur une valeur convertie en termes monétaires (lorsqu'il faut, parexemple,
évaluer des avantages en nature). C'est le cas de l'impôt sur le revenu (IR), de l'impôt
sur les sociétés (IS), de la taxe sur la valeur ajoutée(TVA), etc...L'impôt peut aussi être
basé sur des éléments matériels. Le droit indirect de consommation sur les alcools et les
boissons alcooliques est calculé ainsi sur le nombre, et non pas la valeur pécuniaire
d'hectolitres d'alcool pur.
1.4. Les impots directs et indirets
Les impôts directs sont directement prélevés auprès du redevable. Ils sont les
plus sensibles politiquement d’autant qu’ils sont les seuls à permettre une certaine
redistribution par l’application des barèmes progressifs c’est-à-dire dont le taux
augmente en fonction de la base imposable. L’impôt sur le revenu des personnes
physiques (IRPP ou IPR ) et l’impôt sur les sociétés sont les plus connus d’entre eux. Les
impôts locaux, perçus au bénéfice des communes, des communautés urbaines, des
districts et des provinces, font également partie de la fiscalité directe. Il s’agit de la taxe
professionnelle, la taxe d’habitation, et la taxe foncière sur le bâti et le non bâti. Les
impôts sur le capital viennent compléter ce dispositif. L’impôt de solidarité sur la fortune
(ISF), en France, taxe la possession de patrimoine ; les droits de succession, de
mutation et divers droits d’enregistrement et de timbre taxent sa transmission.
Les impôts indirects sont ceux qui sont payés par un contribuable légal, mais
supportés en définitive par un tiers, généralement le consommateur. La TVA est le
principal d’entre eux. Les droits sur le tabac, l’alcool et les produits pétroliers en sont un
autre exemple. Alors que l’impôt est prélevé sans que soit offerte au contribuable une
contrepartie déterminée, la taxe, elle, rémunère un service rendu ou, tout du moins, mis
à la disposition du redevable. Elle est instituée par la loi et est due même si le
contribuable n’utilise pas le service ainsi mis à sa disposition. La taxe d’enlèvement des
ordures ménagères (par la ville en Rdc ) rentre dans cette catégorie. À l’inverse, les
redevances, elles, ne sont dues que si le redevable utilise effectivement les prestations
qui lui sont offertes en contrepartie. Ces redevances peuvent être instituées par voie
réglementaire.
1.6. Un prélèvement de caractère obligatoire.
L'impôt est le nerf de la puissance publique. On ne saurait concevoir que
les contribuables aient la faculté de déterminer eux-mêmes le principe de leur
imposition, le montant de leurs cotisations et d'en fixer les modalités de recouvrement.
L'idée de consentement à l'impôt se situe sur un tout autre plan ; elle exprime
simplement un idéal commun qui s'affirme dans le principe de la légalité fiscale.
[8]

Le principe d'autorité revêt deux aspects différents mais qui, compte tenu de la
nature du prélèvement fiscal, sont étroitement liés. L'impôt n'est pas seulement
obligatoire. Il est encore établi et recouvré en vertu des prérogatives de puissance
publique, ainsi qu'on le verra sous la rubrique suivante.Le caractère obligatoire de
l'impôt n'est que l'expression juridique d'une réalité pleinement conforme au sens
étymologique du mot. Le caractère obligatoire de l'impôt et le principe de la légalité
fiscale sont ainsi étroitement liés.
[9]

CHAPITRE 2 : LA FISCALITE DE LA REPUBLIQUE


DEMOCRATIQUE DU CONGO

0. Introduction
Les impôts réels sont des impôts dont le calcul et le recouvrement
ne tiennent pas compte de la situation du contribuable. Ils frappent de la
même manière et sans distinction aucune tous les contribuables. Il s’agit
généralement des impôts frappant la détention d’un bien matériel
(acquisition d’un véhicule, d’un terrain foncier, d’une concession minière)
ou l’exposition d’une dépense.
Toutefois, dans la législation fiscale congolaise, par impôt réel, il
faut entendre l’impôt qui est prélevé en vertu de la possession
d’un bien. En effet, l’article 1er de l’Ordonnance-loi n° 69-006 du 10
février 1969 relative à l’impôt réel telle que modifiée dispose : « il est établi
un impôt réel annuel sur les bases suivantes : la superficie des propriétés
foncières bâties et non bâties situées en République démocratique du
Congo, les véhicules et la superficie des concessions minières et des
hydrocarbures. Aussi, il convient de signaler que le Code forestier a mis à
jour un impôt sur la concession forestière qui est un droit réel sur la coupe
du bois ainsi que sur la détention des concessions forestières.

1. Section 1ère : L’IMPOT FONCIER

Champ d’application
L’impôt foncier, IF en sigle, a pour base imposable la superficie de
concessions foncières bâties ou non se trouvant en RDC.
2. REDEVABLESDE L’IMPOT
En application de l’article 8 de l’Ordonnance-loi susmentionnée, l’IF est
dû par le titulaire du droit de propriété, de possession, d’emphytéose, de
superficie, de cession, de concession ou d’usufruit des biens imposables,
ainsi que par les personnes occupant, en vertu d’un bail, des biens
immobiliers faisant partie soit du domaine privé de l’Etat, des Provinces,
des Villes et des Communes, soit des patrimoines des circonscriptions.
[10]

En outre, même si le locataire s’est engagé à payer l’IF, il est toujours dû


par le propriétaire et son paiement intégral lui incombe, conformément aux
articles9 et 10.
Par ailleurs, en cas de vente de l’immeuble, le nouveau propriétaire doit
faire la déclaration à l’Administration fiscale dans un délai d’un mois à dater
de la mutation de la propriété, sinon il est tenu solidaire du paiement des
impôts fonciers restant dus par l’ancien propriétaire.
3. EXONERATIONS ET EXEMPTIONS
Envertu de l’article2, sont exemptées de l’impôt foncier, les propriétés
appartenant: à
l
’Etat,

aux

Provinces,

aux

Villes, aux

Territoires, aux

Communes aux circonscriptions administratives, ainsi qu’aux offices et aux autres


Etablissements publics de droit congolais dont les ressources sont constituées par les
seules dotations budgétaires.
1. Aux institutions religieuses, scientifiques ou philanthropiques reconnues par
l’Etat congolais.
2. Aux associations privées à caractère religieux, scientifique et philanthropique
ayant reçu la personnalité civile.
3. Aux établissements d’utilité publique ;
4. Aux associations sans but lucratif des œuvres religieuses, sociales,
scientifiques ou philanthropiques ayant la personnalité civile.
5. Aux Etats étrangers et affectées exclusivement à l’usage des bureaux
d’ambassades ou de consulats, ou au logement d’agents diplomatiques et
consulaires. Cette exemption n’est consentie que sous réserve de
réciprocité.
[11]

6. Aux personnes physiques dont les revenus nets imposables sont égaux ou
inférieurs à la huitième tranche des revenus du barème des impôts cédulaires
sur les revenus à condition de fournir la preuve du paiement de l’impôt
professionnel sur les rémunérations et de l’impôt personnel minimum.
7. Sont également exemptées de l’impôt foncier (art.2 bis), pour l’immeuble
servant d’habitation principale, les personnes âgées de 55 ans au 1er janvier
de l’année d’imposition et les veuves à condition:
a. Qu’elles occupent leur habitation principale soit seules, soit avec des
personnes considérées comme à leur charge (cfr art. 90, ICR) soit avec des
personnes de même condition d’âge et de situation.
b. Que leurs revenus imposables à l’impôt cédulaire sur les revenus soient égaux
ou inférieurs au plafond de la huitième tranche du barème d’imposition.
8. L’exonération de l’IF (art.3) est consentie aux immeubles ou parties
d’immeubles:
9. 1°- affectés par le propriétaire, exclusivement à l’agriculture ou à l’élevage, y
compris les bâtiments ou parties de bâtiments servant à la préparation des
produits agricoles ou d’élevage, à la condition que ceux-ci proviennent de
l’exploitation du contribuable dans une proportion au moins égale à 80%de
l’ensemble des produits traités.
10. 2°-qu’un propriétaire ne poursuivant aucun but du lucre, aura affecté:
11. A l’exercice d’un culte public, à l’enseignement, à la recherche scientifique, à
l’installation d’hôpitaux, d’hospices, de cliniques ou d’autres œuvres analogues
de bienfaisance.
12. A l’activité normale de chambre de commerce ayant obtenu la personnalité
civile. ( FEC,FENAPEC……)
13. A l’activité sociale des sociétés mutualistes et des unions professionnelles avec
personnalité civile, excepté les locaux servant au logement, au débit des
boissons ou à un commerce quelconque.
Par ailleurs, l’IF n’est pas établi en ce qui concerne la superficie des terrains qu’un
propriétaire , ne poursuivant aucun but du lucre, aura affectés à l’une des fins visées
aux litteras a), b) et c) du 2° du 2 ème alinéa de l’art.3. Egalement, des exonérations de
l’IF peuvent être accordées en vertu du code des investissements ou par des
conventions spéciales.
4. MATIERES IMPOSABLES ET TAUX D’IMPOSITION.
Afin de réaliser l’imposition des concessions foncières, il est institué un impôt
forfaitaire annuel variant suivant la nature des immeubles et les rangs des localités, et
un impôt concernant uniquement les villas situées dans les localités de 1er jusqu’au
4ème rang, lequel est calculé en fonction de la superficie bâtie.
[12]

Concernant les propriétés non bâties qui ne sont rien d’autres que des
terrains, seules celles situées dans les villes sont imposables. En pratique, il y a
une liste qui classe les localités (villes) et ne sont imposables que les immeubles, villas
et terrains situés dans les localités de 1er, 2ème, 3ème et 4ème rang. Les taux
d’imposition sont révisables et sont fixés selon la nature du bâtiment (villa ou immeuble,
terrain sans bâtiment) et selon la localisation (localités de 1er jusqu’au 4ème rang ou
non).Quant au calcul de la superficie, il n’est appliqué que dans le cas des villas.
Concernant la superficie imposable de la villa, elle est déterminée par les parois( le Mur
) extérieures du bâtiment .S’il n’y a pas des parois extérieures, la superficie imposable
est déterminée en fonction des limites fictives résultant de la projection orthogonale(
perpendeculure) sur le sol des bords du toit qui surmonte le bâtiment ou la partie du
bâtiment. La superficie des vérandas, perrons (niveaux) , balcons, terrasses fait partie
de la superficie imposable. Par ailleurs, la superficie de chaque partie de l’immeuble
notamment les caves, les rez-de-chaussée, les étages, combles entre dans le calcul de
la superficie imposable.
4.1. DISPOSITION COMPLEMENTAIRE
Lorsque la conjoncture économique et budgétaire l'exige, le ministre ayant les
Finances dans ses attributions est habilité à modifier les taux en matière de l'impôt
foncier.
Taux de l’impôt
[fixé en Franc fiscal par l'A.M.n°081 du 26 février2002] et voir la nomenclature
de la DGRAD et de la DGRNK.
Par L'impôt foncier sur la superficie des villas est calculé aux taux ci-après,
parmètre carré de superficie:
I. Dans les localités dites de premier rang: 1,50Ff/m2.
II. Dans les localités dites de deuxième rang:1,00 Ff/m2.
III. Dans les localités dites de troisième rang: 0,50Ff/m2.
IV. Dans les localités dites de quatrième rang : 0,30 Ff/m2.Par.2.

L’impôt forfaitaire annuel est fixé comme suit :

4.2. PROPRIETESBATIES
RANG DES LOCALITES

En application de l’article 88, le ministre des Finances peut modifier le rang des
localités telqu'il résulte des dispositions de l'article13.
CLASSEMENT DES LOCALITES
I. Localités dites de premier rang
II. Localités dites de deuxième rang
[13]

III. Localités de troisième rang


IV. Localités de quatrième rang
Toutes les localités ou parties de localités non reprises ailleurs.

5. PERIODE IMPOSABLE ET DEBITION DE L’IMPOT.


L’impôt foncier est dû pour l’année entière sur les matières imposables existant
au 1er janvierde l’année d’imposition. Et la mutation en cours d’année ne donne pas lieu
à un dégrèvement ( exoneration). L’exercice fiscal coïncide avec l’année civile. Ainsi,
l’IF 2009 va concerner l’existant foncier imposable au 1er janvier 2009.Pour les
immeubles nouvellement construits ou notablement modifiés (la modification est notable
quand elle entraîne l’augmentation ou la diminution d’au moins 20% de la superficie),ils
sont imposables au 1er janvier de l’année qui suit leur occupation ou leur transformation
selon leur nouvelle superficie.Par ailleurs, le propriétaire est tenu de faire la déclaration
de la nouvelle superficie auprès de l’administration fiscale dans un délai d’un mois qui
suit l’occupation en cas de nouvelle constructionou la transformation en cas dela
modification.

6. CONTENTIEUX DE L’IMPOT FONCIER

En cas d’inoccupation du bâtiment et de son improductivité des revenus pendant


180 jours consécutifs, le dégrèvement ou exoneration proportionnel de l’impôt est
accordé au contribuable sur réclamation introduite avant l’expiration des délais de
réclamation et à condition d’avoir avisé l’Administration fiscale dans les 2mois du début
de la vacance.

7. LA DECLARATION DES ELEMENTS IMPOSABLES


Toute personne physique ou juridique est tenue de souscrire chaque année une
déclaration énonçant tous les éléments imposables et exemptés à l’IF.
Toutefois, les propriétaires cités à l’article2. Sont dispensés de l’obligation déclarative.
La déclaration foncière datée, signée et remplie par le contribuable ou son représentant,
doitêtre déposée à l’Administration fiscale du ressort duquel se trouvent les propriétés
foncières avant le 1er avril de l’année d’imposition, pour les éléments imposables
existant au 1er janvier. Le contribuable souscrit une déclaration par localité et par
ressort fiscal. Il faut noter que sauf notification du contribuable avant le 1erjanvier, les
plus récentes déclarations sont valables pour les années suivantes.

Section 2 : L’IMPOT SUR LES VEHICULES

2.1. REDEVABLES
[14]

L’impôt sur les véhicules est dû par les personnes physiques et morales qui
utilisent un ou plusieurs véhicules. Excepté les véhicules appartenant aux personnes
physiques et juridiques exemptées par la loi ou envertu des conventions particulières,
tous les véhicules immatriculés en IT (Importation Temporaire) sont imposables après
un délai de 3 mois à dater de l’attributiondu numéro dans lasérie IT.
Par ailleurs, l’impôt sur les véhicules est dû par les Etablissements publics
disposant des ressources autres que les subventions d’Etat, nonobstant les dispositions
contraires pouvant figurer dans leurs statuts.
2.2. EXONERATIONS
L’impôt sur véhicules n’est pas établi sur :
1°) les véhicules appartenant à l’Etat, Provinces, Territoires,Villes, Circonscriptions
administratives ainsi qu’aux Etablissements publics congolais dont les ressources
sont constituées exclusivement des subventions budgétaires.
2°) Les véhicules appartenant aux Institutions, Associations et Etablissements visés à
l’article2.2°.
3°) Les véhicules appartenant aux Etats étrangers et affectés exclusivement à l’usage
d’agents diplomatiques,et ce, sous réserve de réciprocité.
4°) Les véhicules appartenant aux Organismes internationaux et utilisés exclusivement
pour les besoins desdits organismes.
5°) Les véhicules appartenant aux membres du corps diplomatique, aux consuls et
agents consulaires à la triple condition : qu’ils soient sujets de l’Etat qu’ils
représentent, qu’il y ait réciprocité et qu’ils n’exercent aucune activité
professionnelle concernant les agents consulaires.
6°) Les dépanneuses;
7°) les véhicules servant à la manutention, au transport et à la traction dans les gares,
ports et aérodromes.
8°) Les cyclomoteurs ou motocyclettes d’une traction n’excédant pas5 0cm3.
9°) Les véhicules à traction ou à propulsion humaine et animale.
10°) Les véhicules pour l’extinction des incendies.
11°) Les auto-ambulances et les véhicules utilisés comme moyens de locomotion
personnelle par les grands invalides ou par les infirmes.
12°) Les machines-outils.
13°) Les véhicules utilisés à l’essai par les fabricants ou marchands.
14°) Les véhicules utilisés par les personnes qui n’ont ni domicile ou résidence ni
établissement en RDC et qui n’y exercent aucune activité lucrative.
15°) Les navires de mer au long cours et les navires employés au grand cabotage.
16°) les voiliers ou canots
[15]

Pour bénéficier de l’exemption prévue au 13°, les marchands et les fabricants


d’autos doivent tenir un registre journal dans lequel ils inscrivent chaque jour, pour
chacun des véhicules mis en circulation dans un but d’essai, la désignation précise de
chaque véhicule, le nom du conducteur ainsi que les motifs du déplacement. Avant
chaque sortie du véhicule, un extrait du registre journales tremis au conducteur qui doit
l’exhiber à toutes réquisitions des fonctionnaires. Ceux-ci ont le droit de visiter les
garages et les lieux de dépôt des redevables en question et de vérifier sur place le
registre dontla tenueest prescrite ci-dessus.

2.3. DETERMINATION DU TAUX D’IMPOSITION

C’est le Ministre ayant les Finances dans ses attributions qui fixe et modifie les taux en
matière de l’impôt sur les véhicules lorsque la conjoncture économique et budgétaire
l’exige.
En application de l’article 41, le taux de l’impôt sur les véhicules est fixé dans le code
des impots et suivant d’autres textes reglementaires ou arretés du ministre de tutel.
Toutefois, observons ces elements de la taxation.
A. Véhiculestracteurs:
B. Bateaux et embarcations à propulsion mécanique servant exclusivement ou
accessoirement au transport de personnes: 6 Ff par cheval vapeur.
C. Bateaux et embarcations à propulsion mécanique servant exclusivement au
transport de marchandises, au remorquage ou au tonage: 4 Ff parcheval vapeur.
D. Baleinières, barges et autres embarcations remorquées: 9Ff

H.Bateaux et embarcations de plaisance à propulsion mécanique:17Ffparchevalvapeur.


Pour les bateaux et canots pourvus d'un moteur utilisant des carburants
puissants (essence, benzol, etc.), le coefficient K est fixé à2 et le nombre de toursà
4.500.
Pour les bateaux et canots pourvus d'un moteur utilisant des carburants faibles
(huiles lourdes, huiles brutes, etc.), lecoefficient K est fixéà4 et le nombre de tours à
1.500.
Pour les bateaux et canots pourvus d'une machine à vapeur à simple expansion,
le coefficient K est fixé à 6 et le nombre de tours est pris égal au nombre de coups
doubles déclaré ou constaté;s'il s'agit d'une machine à double expansion, le coefficient K
estramenéà3.
Les alésages ou calibrages et courses doivent être exprimés à moins d'un
millimètre près.
Les fractions de cheval vapeur sont forcées ou négligées suivant qu'elles
dépassent ou non lamoitié.
[16]

Le contrôle du poids des véhicules et la vérification des éléments déclarés pour


la détermination de la puissance imposable s'opèrent au moyen des indications des
factures, catalogues et notices descriptives ou de tous autres documents dont le
caractère sera reconnu probant par l'Administration des impôts. Toutefois, cette
Administration pourra aussi faire déterminer le poids du véhicule par pesage. Dans le
cas où le pesage ferait apparaître une inexactitude de plus de10% du poids déclaré, les
frais depesage seront à charge du redevable.
Le paiement de l'impôt sur les véhicules est constaté par un signe distinctif
fiscal, délivré au contribuable, valant quittance, et qui sert decarte d'identification du
véhicule.
Les véhicules doivent être constamment pourvus des signes distinctifs.
En cas de perte ou de détérioration du signe distinctif fiscal AAAA délivré pour
un véhicule, un duplicata peut être délivré contre paiement d'une somme égale à 50%
de la valeur duditsigne.
2.4. PERIODE IMPOSABLE ET DEBITION DE L’IMPOT
L’impôt sur les véhicules est dû pour l’année entière si les véhicules sont utilisés
au cours du mois de janvier (art.43). Cet impôt n’est dû que pour un 12ème par mois ou
fraction de mois si l’usage commence aprèsle moisdejanvier (art.44). En cas de
cessation d’usage d’un véhicule dans le courant de l’année, le contribuable a droit au
dégrèvement de la partie de l’impôt correspondant à la période qui suit le mois au cours
du que la eu lieu cette cessation d’usage (art.45). Les conditions du dégrèvement au
prorata temporis de l’impôt sont les suivantes:
1. Pour obtenir le dégrèvement pour cessation d’usage d’un véhicule imposable, le
redevabledoit faire parvenir au Receveur des impôts le signe distinctif afférent au
véhicule en cause. Ladate de remise du signe distinctif est considérée comme
date de cessation d’usage. En cas d’envoi postal, c’est la date de l’expédition par
la poste qui est la date deremise.
2. Le trop perçu de l’impôt est restitué au contribuable moyennant une attestation
de dégrèvement établie par le Receveur des impôts.

2.5. OBLIGATIONS DECLARATIVES

Les redevables à l’impôt sur les véhicule sdoivent souscrire une déclaration par
véhicule qu’ils possèdent. La déclaration datée, signée et remplie, est remise à
l’Administration des Impôts de la Province dans laquelle réside l’usager. Cette
déclaration doit s’effectuer préalablement avant la mise en circulation du véhicule même
au courant de l’année.
Sauf notification contraire du contribuable avant le 1er janvier de l’année de
l’exercice fiscal, les plus récentes déclarations sont valables pourles années suivantes.
[17]

Il convient de signaler, conformément à l’article 52, que toute vente ou cession


d’un véhiculeainsi que la mise temporaire ou définitive hors d’usage d’un véhicule, doit
être déclarée aux impôts sous quinze jours.
En cas de vente ou cession, si l’impôt a été payé pour l’année courante par le
détenteur initial,il ne doit plus être payé par le nouveau détenteur, à la condition que le
cédant (vendeur) autorise par une mention spéciale, sur la déclaration visée au 1er
alinéa, la transcription de l’impôtau nom de l’acquéreur et qu’il remette à ce dernier le
signe distinctif fiscal. Dans cette perspective, la déclaration de cette vente, cession ou
mise hors d’usage revêt un caractère important ; c’est pourquoi elle doit être rédigée sur
un formulaire délivré par le Fisc.Cette déclaration doit être remise remplie, datée et
signée au Receveur des impôts ou son délégué.
Par ailleurs, en cas de modification du véhicule pouvant entraîner un
supplément d’impôt, le redevable doit en faire la déclaration au près de l’Administration
des Impôts avant tout usage. Il est important de savoir que tant que la cession ou la
vente d’un véhicule n’a pas été déclarée, l’ancien détenteu restresponsable de l’impôt,
sauf son recours contre l’acquéreur (art.53).

Section 3: L’IMPOT SUR LA SUPERFICIE DES CONCESSIONS MINIERES ET


DES HYDROCARBURES

3.1. LES REDEVABLES


Sont redevables de l’impôt sur la superficie des concessions minières et des
hydrocarbures les titulaires des droits de concession ainsi que les amodiataires (ceuxqui
prennent lesdites concessionsen sous-location). L’impôt est dû par tous ceux qui sont
titulaires des concessions accordées pour l’exploitation ou pour la recherche à titre
exclusif.

3.2. TAUX DE L’IMPOT


Pour les concessions des hydrocarbures, les taux sont fixés de la manière
suivante :
1°)à 0,04 Ffpar hectare de concession ayant pour objet d’exploitation;
2°) à 0,02 Ff par hectare de concession ayant pour objet le droit de rechercher,
à titre exclusif, une ou plusieurs substances d’hydrocarbures. Il n’est pas tenu
compte des fractions d’hectares.Cet impot sera augmenté de :
- 50%pour la deuxième année ;
- 75% pour la troisième année;
- 100% pour les années suivantes.
[18]

En ce qui concerne les concessions minières (en vertu de l’article 2 du Code


Minier), l’article 238du Codeminierdu 11 juillet 2002 dispose: Le titulaire d’un permis de
recherches est redevable de l’impôt sur la superficie des concessions minières et des
hydrocarbures aux taux en francs congolais équivalent à 0,02 USD par hectare pour la
première année, à 0,03 USD parhectare la deuxième année, à 0,035 USD par hectare
pour la troisième année età0,04 USD par hectare pour les autresannées suivantes.
- Le titulaire d’un droit minier d’exploitation est redevable de l’impôt sur
lasuperficie des concessions minières aux taux en francs congolais équivalent
à0,04 USD par hectare pour la première année, à 0,06 USD par hectare pour la
deuxième année, à 0,07USD par hectare pour la troisième année et à 0,08USD
par hectareles autres années suivantes.

3.3. DEBITION DE L’IMPOT


L’impôt sur la superficie des concessions minières et des hydrocarbures est dû
pour l’année entière aussi longtemps que les éléments imposables existent dès le mois
de janvier. Aucun impôt n’est payé pour l’exercice fiscal si les droits de concession sont
accordés après le 31 Janvier.

Section4: LA FISCALITE DES CONCESSIONS FORESTIERES


La fiscalité forestière en République Démocratique du Congo est la résultante de
la Loi n°011/2002 du 29 août 2002 portant Code forestier. Tous les droits et taxes
faisant partie de la fiscalité forestières sont mis en œuvre par la DGRAD (Direction
Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires et de Participation) en ce
qu’ils constituent des recettes du domaine de l’Etat.
4.1. LES REDEVABLES
Les redevables des droits, taxes et redevances sur les concessions forestières
sont tous les exploitants, exportateurs et transformateursdes produits forestiers.
L’article 120 du Code forestier stipule qu’aucun exploitant forestier, exportateur
ou transformateur des produits forestiers ne peut, quel que soit le régime fiscal auquel il
est soumis, être exonéré du paiement des droits, taxes et redevances prévues par la
présente loi ou ses mesures d’exécution.
4.2. LES TAUX D’IMPOSITION
Les taux des taxes et des redevances prévues par le Code forestiers ont été
fixés conjointement par les Ministres ayant les Finances et les Forêts dans leurs
attributions suivantes les modalités suivantes:
1. Redevance de superficieconcédée :le taux planché( etudié ou examiné) fixé est
augmenté de l’offre supplémentaire proposée par le concessionnaire au moment
de l’adjudication ou attribution ( dotation ) .
[19]

2. Taxe d’abattage : le taux varie selon les classes des essences ( subsatnces)
forestières et les zones de prélèvement;
3. Taxes à l’exportation : les taux de taxes à l’exportation des produits bruts sont
supérieurs à ceux des taxes à l’exportation desproduits transformés;
4. Taxe de déboisement:letaux correspond au coût du reboisement à l’hectare;
5. Taxe de reboisement: le taux correspond à10% du Coût du reboisement à
l’hectare. En application de l’Arrêté interministériel du 25 juillet 2005, les taux
sont fixés conformement à l’arreté interministeriel sectoriel.

4.3. REPARTITION DES RECETTES DOMANIALES FORESTIERES


Les produits des taxes forestières sont répartis comme suit:
4.3.1. Redevance de superficie concédée: 40%aux entités administratives de
provenance du bois ou des produits forestiers et 60 % au Trésor Public.
4.3.2. Taxe d’abattage, taxe de déboisement: 50% au Fonds forestier national
et 50% au Trésor Public ;
4.3.3. Taxes à l’exportation:l’intégralité est versée au Trésor Public;
4.3.4. Taxes de reboisement : 100% au Fonds forestier national.
Pour les fonds destinés aux entités administratives décentralisées, ils
sont répartis à raison de 25% pour la Province et 15 % pour le Territoire
d’exploitation concerné.
4.4. GARANTIES DU TRESOR ET CONTENTIEUX
Le recouvrement des taxes doit etre devances (previennes) forestières est
garanti par les privilèges et hypothèques prévus par les législations fiscales et forestière
art.124). Les taxes etre devance oun distance ainsi que les intérêts de retard sont
recouvrés conformément aux dispositions de la législation fiscale (art.123). Les
réclamations sur les taxes et redevances forestières sont recevables jusqu’au 31
décembre de l’année suivant celle du versement de la taxe, de la redevance ou de la
notification de l’avis de mise en recouvrement, s’il a été procédé à cette notification
(art.125). Elles sont soumises à la procédure relative aux impôts directs.
[20]

CHAPITRE 3 LE RECOUVREMENT D’IMPOT AU COMPTE DU


TRESOR PUBLIC

L’impôt constitue l’un des moyens sur lesquels l’Etat s’appuie pour couvrir
ses charges publiques. Pour bien canaliser ces ressources financières, l’Etat a créé
des divers services fiscaux en vue d’organiser cette collecte. Le versement des impôts
au compte de tiers, trésor public à une conséquence économique et comptable
dans une institution publique perçu sur la livraison des biens et la prestation de certains
services effectués par l’assujetti agissant dans le cadre de son activité
professionnelle. En ce qui concerne le versement, le service fiscal émet à l’assujetti la
note de perception pour lui permettre d’aller verser l’impôt au compte du trésor
public. En vue de faire preuve de paiement, la banque remet à un contribuable le
bordereau de versement que ce dernier ramène par la suite auprès du fisc qui, après
vérification, lui délivre une quittance, prouvant ainsi le paiement effectif de l’impôt.

3.1 Débats conceptuels


1.1. 3.1.1Concepts

3.1.1.1Impôt

L’impôt est un prélèvement pécuniaire direct assuré par la puissance publique, par voie de
contrainte, à titre définitif et sans contrepartie, ni affectation préalable, en vue de la couverture des
charges publiques et/ou l’intervention socio- économique et de sa répartition en fonction des facultés
contributives des assujettis (4).
1.1.1. 3.1.1Contribuable
Ce terme désigne, toute personne physique ou morale assujettie au champ
d’application d’un prélèvement obligatoire et qui supporte directement à charge des contributions,
impôts, droits ou taxes dont le recouvrement est autorisé par la loi. On distingue le redevable légal et
le redevable réel. Le redevable légal : c’est le redevable qui est désigné par la loi pour uniquement
collecter et le verser à la caisse du trésor public. Le redevable réel : c’est le redevable qui
supporte réellement le poids de l’impôt.

1.1.2. 3.1.2 Assujetti


[21]

C’est celui ou quiconque dans l’exercice d’une activité économique, d’une


manière habituelle et indépendante, à titre principal ou à titre d’appoint, effectue
des livraisons de biens ou de prestations de services déterminés, quel que soit le lieu
où s’exerce l’activité économique. La qualité d’assujetti est acquise de plein droit si
tous ces éléments sont réunis (5).

1.1.3. 3.1.3. Activité économique


Il s’agit de toute activité tendant à la réalisation de recettes ; et notamment les
activités de producteurs , de commerçant ou de prestataire de services y compris les activités
extractives, les activités agricoles, les activités des professions libérales et les activités
comportant l’exploitation d’un bien corporel ou incorporel en vue d’en tirer des recettes ayant un
caractère de permanence .
3.1.4 Trésor public
Le trésor public est constitué par les principaux services financiers de l’Etat,
qui sont rattachés au Ministère des Finances et comprennent la direction de
trésor, chargée des fonctions de conception et la direction de la comptabilité
publique, dont dépendent plusieurs comptables du Trésor, repartis sur l’ensemble du
territoire. Le trésor est le représentant financier de l’Etat, le caissier et le
banquier des collectivités publiques.
3.1.5 Exigibilité
C’est un événement qui oblige le redevable légal à s’acquitter de ses
obligations auprès de l’administration fiscale. C’est aussi un événement qui donne
droit à l’administration fiscale de réclamer, auprès du redevable légal, le paiement
de l’impôt.
3.1.6 Avis de mise en demeure
Il s’agit d’un acte par lequel l’administration fiscale fait sommation aux
contribuables de s’acquitter des impositions pour lesquelles il a reçu un avis de
recouvrement, et lui annonce qu’au terme d’un certain délai, elle pourra engager
des poursuites (6).
3.1.7 Avis de mise en recouvrement
[22]

C’est le document qui matérialise la première étape de la procédure


de recouvrement engagé systématiquement par la procédure fiscale en cas
de non payement de l’impôt. La notification de l’avis de mise en
recouvrement constitue le point de départ du délai des réclamations
ouvert aux contribuables pour contester l’imposition.
1.1.4. 3.1.8Crédit d’impôt
C’est une créance sur le trésor public.
3.2 Techniques de perception de l’impôt
Le recouvrement désigne l’ensemble des opérations qui ont pour but
de faire passer l’argent de l’impôt des poches du contribuable dans les
coffres du trésor (7). On distingue, en matière de recouvrement de l’impôt,
les organes chargés du recouvrement et des modalités qu’ils emploient.
3.3 Organes de recouvrement
Actuellement, les impôts sont généralement recouvrés par
l’administration : c’est le système dit de la régie. Système de la
collecte : c’est un système qui suppose que les contribuables élisent
des délégués qui recouvrent l’impôt pour le compte du trésor : ce sont les
collecteurs. Les dangers de ce système sont évidents : les collecteurs
risquent d’être partiaux dans l’exercice de leur autorité vis-à-vis des
contribuables de leur collectivité et auront tendance à protéger ces
contribuables. D’où le faible rendement, à moins qu’il ne s’agisse d’un
impôt de répartition. Mais en pratique, répartition et collecte sont
souvent liées.
[23]

Système de la ferme : il consiste, dans un accord entre l’Etat


et un particulier, en vertu duquel celui-ci verse à celui-là une somme
forfaitaire. Qu’il récupère sur les contribuables la ferme. Ce système
présente de très graves inconvénients. Au point de vue de rendement, le
trésor perd toute la différence entre la somme forfaitaire que lui verse les
fermiers et celle qu’il récupère sur les contribuables, d’une pat. D’autre
part, les fermiers doivent créer une immense administration pour organiser
le recouvrement. La ferme devient un Etat; sa situation de monopole lui
permet de dicter ses conditions au gouvernement qui ne se trouve
alors plus libre de ses ressources.
Système de la régie : la régie a été généralisée par la
révolution Française, qui a créé après quelques tâtonnements les grandes
administrations fiscales : impôts directs et impôts indirects (DGI : Direction
Générale des Impôts) et les Douanes (DGDA). C’est le système actuel du
recouvrement de l’impôt en République Démocratique du Congo.

Modalités du Recouvrement
Le principe en matière fiscale est que la dette fiscale est portable et non
quérable. Cela signifie que le redevable de l’impôt a l’obligation de se rendre
auprès du fisc pour le paiement de l’impôt et non le contraire . Le versement de
l’impôt peut être effectué directement par le contribuable ou indirectement par un tiers.
Versement direct par le contribuable : cela consiste à ce que le contribuable
réalise le paiement de l’impôt dû personnellement ou par un mandataire auprès
du fisc. Ce mode de versement s’applique généralement aux impôts directs.
Versement par un tiers : il consiste dans le fait qu’une personne autre que le
contribuable verse l’argent de l’impôt entre les mains du fisc et le répercute sur le
contribuable.
[24]

Ce système présente plusieurs modalités. L’utilisation de la répercussion est la


plus répandue et s’applique à la plupart des impôts indirects. En matière d’impôt sur
le revenu, le versement par un tiers a pris la forme de la retenue à la source,
c’est-à-dire que l’impôt est défalqué du revenu par celui qui le paie, avant le
paiement. Le système a l’avantage de rendre l’impôt beaucoup moins visible
pour le contribuable et supprime également toute fraude. Timbre : c’est un
procédé indirect d’encaissement qui consiste à obliger le contribuable à
apposer sur l’objet soumis à l’impôt une vignette ou une estampille qu’il achète à
l’administration. Le procédé est très employé pour l’acquittement des taxes, il est
également utilisé pour le paiement de certains impôts directs tel que l’impôt sur
les véhicules.
I. Présentation du système fiscal congolais
Cliche Pierre conçoit le système fiscal comme l’ensemble des éléments
administratifs, juridiques, sociaux et économiques qui caractérisent les
mesures fiscales d’une administration donnée 8. Eu égard à cette signification, pour
nous, le système fiscal congolais désigne l’ensemble des impôts et taxes en
vigueur en RDC ainsi que leurs modalités de gestion. Il comprend quatre rubriques :

2.1. Les impôts réels


Les impôts réels sont ceux qui frappent les biens palpables du contribuable et
sont établis annuellement sur les matières imposables spécifiques. On distingue
trois types d’impôts réels :
- l’impôt sur la superficie des propriétés foncières bâties ou non bâties
ou Impôt foncier en sigle I.F ;
- l’impôt sur les véhicules en sigle I.V ;
- l’impôt sur la superficie des concessions forestières en sigle I.S.C.F.

2.2. Les impôts cédulaires sur les revenus


Les impôts cédulaires sur les revenus aboutissent à autant d’impositions qu’il y
a des cédules ou catégories des revenus. Il s’agit d’un impôt analytique et
fragmentaire assis sur une catégorie particulière de revenus. Le système fiscal
congolais comprend trois cédules :
- les revenus locatifs qui donnent lieu à l’impôt sur les revenus locatifs
(I.R.L);
[25]

- les revenus des capitaux mobiliers qui donnent lieu à l’impôt sur les
revenus des capitaux mobiliers ou Impôt mobilier (I.M) ;
- les revenus professionnels qui donnent lieu à deux types d’impôts, à
savoir ; l’Impôt sur les bénéfices et profits (IBP) et l’Impôt
professionnel sur les rémunérations (IPR).

2.3. La taxe sur la valeur ajoutée


Par définition, la valeur ajoutée est un indicateur économique qui mesure la richesse créée par
une entreprise, un secteur d’activités ou un agent économique au cours d’une période donnée.
2.4. L’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés.
Institué par l’O-L 69-007 du 10 février 1969, l’IER est assis sur
le montant des rémunérations payées par chaque employeur à son personnel
expatrié. Il est dû par les personnes physiques et morales qui payent les
rémunérations et ne peut être mis à charge du bénéficiaire des
rémunérations. Le taux est de 25% pour tous les secteurs d’activité mais de
15% pour le secteur minier. Toutefois, l’IERE ne peut être réclamé aux
employeurs comme l’Etat, les provinces, les villes, les territoires, les
communes, etc.
Les employés des organismes internationaux, les diplomates…et
toutes les personnes physiques et morales évoquées par l’exemption à
l’article 94 de l’O-L n°69/009 du 10 Février 1969 : les offices et autres
établissements publics de droit congolais n’ayant d’autres ressources que
les subventions budgétaires de l’Etat.
2.5. Caractéristiques du système fiscal congolais9
Le système fiscal congolais est, pour l’essentiel, déclaratif, auto- liquidatif, territorial et
cédulaire.

2.5.1. Système fiscal déclaratif


[26]

Le système fiscal congolais est, pour l’essentiel, fondé sur la


déclaration. Autrement dit, le contribuable, dont la bonne foi est
présumée, souscrit librement sa déclaration réputée sincère et complète, et
doit être en mesure de justifier les éléments déclarés. Le contrôle fiscal fait
par l’administration est la conséquence logique du système déclaratif,
car il vise de vérifier la sincérité et l’exactitude de la déclaration souscrite
par le contribuable.

2.1.1. Système fiscal auto liquidatif

Par ce système, le contribuable détermine librement les bases


imposables, en calcule lui-même l’impôt dû dont il en effectue le
paiement au moment du dépôt de sa déclaration au fisc. Bref, la
déclaration est suivie immédiatement de son paiement.

2.1.2. Système fiscal territorial

La notion de territorialité de l’impôt voudrait que ne soient imposés


en RDC, que les revenus qui y sont réalisés, même lorsque le domicile, la
résidence de la personne physique ou le siège social de la personne morale
assujettie est situé hors des limites territoriales de la République
Démocratique du Congo10. Ainsi, toute opération réalisée en dehors de la
RDC n’est pas visée par l’impôt au Congo.

2.1.3. Système fiscal cédulaire


[27]

Ce système qui ne concerne que les revenus, veut que les revenus générés
dans le pays soient classifiés en cédules et imposés séparément. Aussi, sont-ils imposés
séparément en RDC, les revenus locatifs, mobiliers et professionnels. Le système
cédulaire pratiqué par la RDC s’oppose au système global qui voudrait que les revenus
dont est bénéficiaire un contribuable soit cumulés pour subir une imposition
unique.

Figure n° 1 : Caractéristiques du système fiscal

S
Y

CARACTERIS
O EXIGENCE
TIQUES
B

-Rendement fiscal : Rassurant


-
Pluralité, commodité, Juste
D
généralité, Moins
é
automaticité, stabilité, lacunaire
c
élasticité, adaptabilité Moins
l
et attractivité c
- o
É m
p

2.5.2 L’efficacité d’un système fiscal

On peut dire d’une structure ou d’un système qu’il est efficace s’il parvient à produire , à
temps prévu, les résultats attendus et réaliser des objectifs fixés, objectifs qui peuvent être
définis en termes de quantité, de rentabilité, de coûts, de qualité, de rapidité, etc. ou tout
simplement, l’efficacité est la capacité d’une personne, d’un groupe ou d’un système de
parvenir à ses objectifs11.
2.1. L’analyse critique succincte du système fiscal12
[28]

Il suffit, pour nous résumer, de confirmer que le système fiscal porte beaucoup de
stigmates et tares de l’évolution sociale consécutive à la désorganisation politique et
administrative, aux événements violents et tragiques qui ont émaillé sa vie ainsi qu'aux
comportements extravagants de certains dirigeants et d’un bon nombre de contribuables. Les
principales critiques qu’on peut lui formuler, même sans analyse critique approfondie et
exhaustive, tiennent notamment aux manquements et aux insuffisances ci-après. Il est un système peu
rassurant, injuste, peu performant, lacunaire et peu novateur.

2.1.1. Le système peu rassurant.

Il reste un système relativement négligeant dans son application; car sa


mise en œuvre est faite par un personnel mal affecté, mal équipé, mal
rémunéré et, en partie, moins bien formé ainsi que totalement démotivé. Bien
plus, le fisc croit pléthorique alors que la couverture territoriale nationale n’est pas
du tout assurée d’une manière satisfaisante. Toutes ces hésitations et tant d’autres ne
donnent aucune assurance aux contribuables voire au fisc et au Trésor public lui-même.

2.1.2. Le système injuste.

La taxation initiée délaisse un nombre important des contribuables hors du


champ de l’imposition: en excluant les assujettis importants par simple défaut
notamment de recensement fiscal ou des exonérations désabusées. Par ailleurs,
ce système contient des niches fiscales fortes nombreuses et bien protégées en son
sein. De ce fait, il se focalise sur quelques catégories des contribuables qui
supportent la plus grande partie du poids de l’imposition, ce qui explique les
plaintes récurrentes de la part des organisations patronales et syndicales qui
fustigent cette iniquité tout en dénonçant la discrimination négative dont elles
sont victimes par des termes évocateurs: « inquisition fiscale, harcèlement fiscal », etc.
[29]

Par ailleurs, les critiques les plus virulentes lui formulées tournent autour du
défaut de coordination et de l’absence de programmation dans l’octroi des
avantages fiscaux notamment du Code des investissements ainsi que des codes
particuliers tels que: les Codes minier, forestier, de l’environnement, des concessions,
etc. Ces libéralités jugées excessives par rapport aux résultats attendus ou surtout
obtenus créées des frustrations nuisibles et renforcent les inégalités et les fuites
fiscales. De ce fait, le système est, en réalité, étouffé par la multiplication des
régimes d’exception. Ce qui grève considérablement tout effort d’élargissement des
revenus imposables et de l’assiette fiscale d’autant plus que ces faveurs sont
dispensées d’une manière discrétionnaire, sans suivi sérieux, au cours de l’exercice fiscal.

2.1.3. Le système lacunaire et complexe.

En réalité, c’est ce système de prélèvement très éclaté et dispersé qui refuse l’unicité
de ses impositions préférant une coexistence avec une multiplicité des Codes particuliers à
incidence fiscale incertaine. Tous ces dispositifs ne sont nullement repris dans un Code
général des impôts ou de douane. Or, nombre de ces codes obéissent à des règles spécifiques sans
considération du revenu réel ou global du contribuable. Ce qui ne peut que désorganiser
davantage tout le système d’imposition. D’ailleurs, ce système bloqué par le foisonnement des
textes législatifs et réglementaires éparpillés, devient, par ce fait, complexe, parfois
impénétrable et ingérable, d’autant plus que toutes ces fiscalités particulières échappent
souvent à la DGI et à la DGDA.
Plus encore, ce système souffre, à l’intérieur de lui-même, de la complexité de
certains régimes particuliers; c’est le cas de la taxation applicable aux PME, PMI et aux
professions libérales.

Tableau I. Nombre de textes fiscaux pris les six dernières


années à la DGI

NOMBRE
Ord Décret s Lois de Arrêtés & Notes de
Année -lois finance s circulaire s servic e Totau x
2012 01 00 00 06 10 17
2013 00 02 00 13 22 27
[30]

2014 00 03 00 11 11 25
2015 06 00 04 08 18 36
2016 01 02 01 03 13 20
2017 01 01 01 04 17 24
Totau x 09 08 06 45 91 149
Source : Tableau élaboré par nous sur base des rapports annuels d'activités de la DGI.
Cette source est pareille à celle du tableau qui suit.

2.1.1. Le système peu performant.

Le système d’imposition en place comporte des caractéristiques spécifiques qui le


démarquent des régimes de taxation bien gérés. On décèle notamment: la faiblesse de ses
performances, en termes de recettes fiscales mobilisées. Celles-ci se situent généralement en dessous
de 10% du PIB. C’est là, toute proportion gardée, une pression fiscale globale faible, bien inferieure
par rapport aux références internationales recommandées. Ce résultat médiocre est consécutif,
pour partie, aux difficultés rencontrées par ses administrations des impôts, pour partie, à la fraude
et à l’évasion fiscales intenses de la part des assujettis et à l’existence d’une corruption et d’une
immoralité toujours grandissantes ainsi que, pour partie encore, à la pauvreté des agents et de
la population, sans compter le niveau trop bas des revenus de la majorité des contribuables.
A propos de la moralité fiscale, les agents fiscaux eux-mêmes reconnaissent que les
quelques recettes fiscales versées au trésor ne représentent en réalité que 50% des
perceptions réalisées; les 50% autres recettes prélevées prennent une destination inconnue du fait
soit de la corruption des dirigeants, soit du détournement des agents, soit des commissions indues ou
des retro-commission au profit de tiers, soit encore de l’ingérence des différents intervenants
fiscaux. Par-delà, nombre des grands contribuables sont, du fait des exonérations fiscales
débonnaires, dispensés de payer leurs impôts pendant de longues périodes renouvelables presque sans
limite.
Tous ces faits à caractère discriminant ne peuvent que miner la capacité du système
à produire les recettes à la hauteur de l’ambition du Trésor public.

2.1.2. Le système peu novateur.


[31]

L’absence de novation résulte du fait qu’il n’intègre pas toutes les impositions, ou
mieux, accepte la non prise en compte de la fiscalité des Provinces et des ETD ainsi que des codes
particuliers dans ses Codes des impôts et des douane et accises qui deviendraient, de ce fait,
le Code Général des impôts et le Code général des douanes et accises. La spécificité de la
décentralisation n’est pas une excuse ou une raison suffisante pour refuser l’intégration des
dispositions fiscales propres à ces ramifications de l’Etat. Bien plus, le système fiscal a
longtemps hésité de mettre en place, malgré ses défauts classiques, les prémisses de la TVA qui
permettraient à tous les opérateurs économiques d’accéder, sans attendre, à la comptabilisation
de toutes leurs opérations.
Dans le même sens, le système de prélèvement douanier n’a jamais voulu fournir un effort
pour une taxation rénovée des matières premières soumises à l’exportation jusque-là exemptées,
presque toutes, de tous les droits de douane pour des raisons obscures et des prétextes fallacieux de
concurrence internationale. Mais une concurrence se calcule, se mesure, se contrôle et s’ajuste
constamment en fonction de la structure propre et de la conjoncture nationale par rapport à
l’environnement international de chaque instant. Ce refus de moderniser son imposition constitue un
handicap parce qu’il le rend inefficace et opaque et compromet ainsi la visibilité suffisante de toutes les
opérations taxables et du résultat fiscal.
Tableau II. Nombre de textes fiscaux pris les six dernières années à
la DGI

NOMBRE
Année Ord- lois Décrets Lois de Arrêtés & Notes de
finances circulaires service Totaux
2012 01 00 00 06 10 17
2013 00 02 00 13 22 27
2014 00 03 00 11 11 25
2015 06 00 04 08 18 36
2016 01 02 01 03 13 20
2017 01 01 01 04 17 24
Totaux 09 08 06 45 91 149
[32]

2.6. Le civisme fiscal


Le civisme fiscal est cette promptitude qu’a le redevable d’impôts à pouvoir se mettre en
ordre avec le service de fisc dans la mesure où il accepte de souscrire à échéance déterminée ses
déclarations fiscales, à répondre aux demandes d’explications et renseignements, à fuir la
fraude et à participer aux valeurs de partage et de solidarité dans la société par l’impôt qu’il
paie. Par ailleurs, dit Chambas13, le civisme fiscal c’est aussi l’attitude qui conduit le contribuable à
se soumettre spontanément aux obligations fiscales.
II. Procédures de recouvrement de l’impôt
Le recouvrement de l’impôt s’entend de toutes les opérations conduisant à la
perception, par le receveur des impôts, des sommes dues au trésor par le redevable au
titre d’impôt ou autres droits et taxe. Il sied de distinguer, le recouvrement de droit
commun ou spontané et le recouvrement forcé (action en recouvrement).
3.1. Recouvrement de droit commun ou spontané
Du point de vue de droit commun, il convient de distinguer le recouvrement par
voie de déclaration auto-liquidative et le recouvrement par voie d’Avis de Mise en
Recouvrement(AMR). Il est important de préciser par ailleurs que le
recouvrement par voie de rôle subsiste dans certains services de l’administration fiscale
où les nouvelles procédures introduites par la loi n° 004/2003 du 13 mars 2003
portant réforme des procédures fiscales ne sont pas encore d’application.

3.1.1. Recouvrement par voie de déclaration auto- liquidative

Il consiste au paiement de l’impôt en même temps que le dépôt de la


déclaration. Le contribuable détermine seul les montants dûs au trésor public à titre
d’impôts et en effectue les paiements réclamés au moment du dépôt de la
déclaration. On suppose dans ce système fiscal que le contribuable est de bonne
foi étant donné qu’il souscrit librement ses déclarations sans le concours
particulier du fisc (14).Ce système s’applique pratiquement à toutes les catégories
d’impôts repris ci-haut.
[33]

Si nous prenons le cas de l’impôt sur les bénéfices, il est acquitté par voie
d’acomptes provisionnels et de précompte sur les bénéfices industriels et
commerciaux suivi d’un versement de régularisation. Les acomptes provisionnels
sont dus par les contribuables relevant de la Direction des Grandes Entreprises (DGE) et
des Centres des Impôts (CDI). Ils représentent chacun 40 % de l’impôt déclaré au titre
de l’exercice précédent, augmenté des suppléments établis par l’administration des
impôts et sont versés à l’aide d’un bordereau de versement avant le 1er août pour le
premier et avant le 1er décembre pour le second. Le solde de cet impôt devant être
versé au moment du dépôt de la déclaration y afférente. Le précompte de l’impôt sur les
bénéfices et profits est dû par les contribuables relevant des centres d’impôts
synthétiques. Toutefois, les contribuables gérés par la Direction des Grandes
Entreprises et les centres des impôts sont redevables légaux des précomptes
dus par les autres contribuables. Le taux du précompte de l’impôt sur les bénéfices
et profits est fixé à 2% et calculé sur :

- la valeur en douane des marchandises à l’importation et à l’exportation


;
- le montant est brut de la facture hors impôt sur le chiffre d’affaires à
l’intérieur, droits d’accises et taxes, en cas de vente en gros et demi-
gros ainsi que des prestations de services ;
- a facturation de la tranche terminée ou à défaut, le paiement de l’acompte
afférent à l’avancement des travaux immobiliers. Les précomptes payés sont à
valoir sur l’impôt dû par le contribuable à reverser au compte du receveur des
impôts à l’aide d’un bordereau de versement de précompte suivant le modèle
en annexe, au plus tard le 5 du mois qui suit celui de la déclaration des
opérations susmentionnées. En dehors des acomptes provisionnels et des
précomptes de l’impôt sur les bénéfices et profits, certains impôts sont
recouvrés par voie de retenue à la source. C’est le cas de l’impôt professionnel sur
les rémunérations, de l’impôt mobilier, de l’impôt sur les revenus locatifs et de
l’impôt sur le chiffre d’affaires.
- l’impôt professionnel sur les rémunérations est à charge des employés et retenu à
la source par les employeurs qui ont l’obligation de le reverser au compte du
receveur des impôts dans les 10 jours qui suivent le mois au cours duquel les
rémunérations ont été versées ou mise à la disposition des bénéficiaires.
[34]

- l’impôt mobilier est retenu par les personnes physiques ou morales qui paient les
revenus d’actions ou des parts quelconques, des obligations, les redevances, les
intérêts des capitaux empruntés…etc.
La retenue ainsi opérée est à reverser au compte du receveur des impôts dans les
10 jours qui suivent le mois au cours duquel les revenus ont été payés ou mis à la disposition des
bénéficiaires. L’impôt sur les revenus locatifs dont le taux est fixé à 22 % est dû annuellement par
le bailleur sur le loyer brut. Il est acquitté par voie de retenue à la source opérée par le
locataire, personne physique ou morale exerçant un commerce, au taux de 20% calculé sur le
loyer versé. La retenue sur les loyers est versée dans les 10jours du mois qui suit celui du paiement
de loyer, à l’aide d’un relevé conforme au modèle fixé par l’administration des impôts. Le solde de
cet impôt est acquitté par le bailleur au plus tard le 1er février de l’année qui suit celle de la réalisation
des revenus.
3.1.2. Recouvrement par voie d’Avis de Mise en
Recouvrement
Il concerne les impôts, suppléments d’impôts et autres droits
établis par l’administration des impôts. Il faut entendre par là, les impôts
qui n’ont pas été payés dans les délais légaux ainsi que ceux établis
d’un contrôle fiscal (redressement ou taxation d’office). L’Avis de Mise en
Recouvrement est un titre par lequel l’administration des impôts rend exigible
les créances dues par le contribuable au titre d’impôt ou autres droits. Il est
signé par le receveur des impôts compétent et doit comporter les mentions ci-
après : l’identification précise du redevable et le receveur de l’impôt ; la
nature de l’impôt ou autres droits dus; la base imposable ;le montant
en principal des droits mis à sa charge ;le montant des pénalités; le délai
de paiement.
L’Avis de Mise en Recouvrement est envoyé au redevable sous
pli recommandé avec accusé de réception ou remis en mains propres sous
bordereau de décharge. Les redevables sont tenus d’acquitter les
montants dus, en numéraire, par chèque ou virement bancaire dans un délai
de 15 jours à compter de la réception de l’avis de mise en recouvrement.

Tableau III. Le circuit de recouvrement des impôts (phase de


recouvrement spontané) (15) :

Impôts ;
supplément
d’impôts et
[35]

Déclaration auto
liquidative sans
paiement ou avec

MED :
délai de
paiement

Exécution
N de la MED Non-
o avec exécution de
n MED
Contrainte décernée
par le receveur et
signification du

M
e
Exécution du Non-exécution
s
commandeme du u
nt avec commandeme
r
paiement des e
intérêts
S V
a e
A n
i
T
D

AMR : Avis de mis en recouvrement


ATD : Avis de tiers détenteurs
MED : Mis en demeure

3.1.3. Recouvrement par voie de rôle


[36]

Ce mode de recouvrement est appliqué transitoirement dans


les services des impôts qui ne sont pas encore dotés des structures
permettant l’application des nouvelles procédures. Le rôle est un
acte administratif qui fixe la somme à payer par chaque
contribuable et l’oblige à la verser au compte du receveur des
impôts. Il s’agit en effet, d’une liste des contribuables soumis à
l’impôt, comportant pour chacun d’eux la base de l’impôt et le
montant de l’impôt à payer. Le recouvrement par voie de rôle comporte deux
opérations (16) : l’établissement et l’homologation du rôle par
l’administration fiscale ; l’envoi des avertissements extraits de rôle.
Le délai de paiement des impôts varie entre 30 et 60 jours à
compter de l’envoi de l’avertissement extrait de rôle en ce qui
concerne les droits émis. Il correspond à la date de la réception de
l’AER ( Avis d execution du role ) pour ce qui est des droits
spontanés.
3.1.4. Recouvrement forcé
La procédure de recouvrement forcé est utilisée lorsque le
contribuable n’a pas acquitté sa dette fiscale dans les délais légaux.
L’administration des impôts enclenche alors des poursuites précédées des
quelques actions. Le trésor dispose d’un certain nombre de garanties en
matière de recouvrement d’impôts et autres droits.

3.1.4.1. Actions préalables aux mesures de poursuites


[37]

Il s’agit de la mise en demeure, de la contrainte et de


commandement. La mise en demeure concerne les impôts recouvrés par
voie de la déclaration auto-liquidative et intervient dans le cas de
déclaration sous paiement ou de déclaration avec paiement insuffisant.
Elle est adressée aux redevables pour l’inviter à payer les impôts endéans 8
jours à compter de sa réception. Le commandement est le document par
lequel l’huissier enjoint un contribuable qui n’a pas acquitté sa dette dans les
15 jours suivant la réception de l’Avis de Mise en recouvrement, de le faire
endéans 8 jours. Il est signifié au contribuable par l’agent de
l’administration des impôts muni d’une commission d’huissier
signée par le Ministre de la justice et porteur de contraintes à la
requête du receveur des impôts.

3.1.4.2. Mesures de poursuites

Elles visent les contribuables qui, malgré la mise en demeure,


la contrainte et le commandement, ne s’acquittent pas de leurs dettes
fiscales. Elles comportent les Avis à Tiers Détenteurs, les saisies
mobilières et immobilières ainsi que les ventes.

3.1.4.3. Avis à Tiers Détenteurs (A.T.D)

3.1.4.4. Les tiers détenteurs


[38]

Ce sont les personnes physiques ou morales dépositaires,


détentrices ou débitrices des fonds à l’égard des redevables des impôts. La
procédure de l’A.T.D consiste en l’obligation faite à ces personnes de verser
directement sur ces fonds et sur simple demande du receveur des impôts, le
montant des impôts dus par le redevable. Les personnes ainsi visées sont : les
fermiers, les locataires, les receveurs, les agents, les économes, les
banquiers, les notaires, les avocats, les huissiers, les greffiers, les curateurs
ainsi que les représentants et autres dépositaires et débiteurs des revenus,
sommes, valeurs affectées au privilège du trésor public.
La demande du receveur des impôts est faite par pli recommandé avec
accusé de réception ou remise en mains propres sous bordereau de
décharge. Saisies mobilières et immobilières.La saisie des biens mobiliers
et immobiliers intervient après expiration du délai fixé dans le
commandement. Les biens saisissables font l’objet d’un inventaire par
l’huissier qui dresse à cet effet un procès-verbal de saisie selon les
formes prescrites par la loi. Les saisies mobilières et immobilières
peuvent être précédées des mesures conservatoires administratives,
notamment la :

- saisie-conservatoire : lorsque les droits du trésor sont en péril, le


receveur des impôts peut avec l’autorisation du Directeur des impôts
compétent de faire saisir à titre conservatoire, les objets mobiliers du
redevable. La saisie conservatoire peut par la suite et sur décision du
Directeur des impôts, être convertie en saisie-exécution dans un délai de
2 mois ;
- saisie-arrêt : qui est une mesure qui permet au créancier d’atteindre les
débiteurs de son débiteur. Elle se rapporte au privilège des sommes,
revenus, valeurs ou meubles du contribuable affectés à ce privilège.
Ces tires sont tenus sur demande du receveur des impôts de payer le
montant ou valeurs qu’ils doivent au redevable et qui se trouve entre
leurs mains jusqu’à concurrence de tout ou partie des impôts dus ;
[39]

- saisie-exécution : ici, on distingue 3 phases à savoir : le


commandement est un acte par lequel le débiteur est sommé de payer
sa dette dans les 8jours qui suivent la notification. Ce commandement
doit comporter à son tour 3 énonciations : la notification du titre ; la
renonciation de la somme à payer et l’ordre de payer la somme
réclamée sous peine d’y être contraint par voie de droit. Le PV de la
saisie-exécution : c’est un exploit dressé par un huissier assermenté à
charge d’un contribuable, l’invitant à payer dans les 8 jours les impôts dus
sous peine de procédures à la vente publique des biens saisis.

3.1.4.5. Vente

Les biens saisis font l’objet 8 jours après la signification au


contribuable du procès-verbal de saisie-exécution, d’une vente par
l’huissier jusqu’à concurrence des sommes dues et des frais. La vente
peut connaître plusieurs ajournements successifs pour défaut
d’adjudicateur( Officier) ou si l’adjudication( la cession ) ne peut se
faire qu’à vil prix. Un procès-verbal de non adjudication est dans ce cas
dressé. Les ventes des biens saisis sont faites par le notaire .
Les saisies-conservatoires sont transformées en saisie-exécution sur
décision du responsable du service opérationnel. Après versement au compte
du Trésor du produit de la vente en concurrence des impôts et frais dus, le
surplus doit être tenu à la disposition du redevable pendant deux ans. A
l’expiration de ce délai, ces fonds sont acquis au Trésor s’ils ne sont pas
réclamés.
[40]

Il convient de souligner que la loi permet au contribuable de bonne


foi en difficulté de trésorerie, de solliciter la suspension des mesures de
poursuites engagées contre lui et d’obtenir l’échelonnement du paiement de sa
dette et des pénalités de retard. Ce délai de paiement ne peut excéder
6 mois et la suspension des poursuites peut être levée si le
contribuable ne respecte pas les engagements pris.

III. Cas du versement de la TVA au compte du Trésor


public
Les Etablissements Prince vendent leurs marchandises au prix de
100.000 USD, alors que leurs achats se chiffrent à 80.000 USD. Sachant que
le taux de la TVA est de 16%, comment s’enregistrent leurs opérations ainsi
que leur versement de la TVA au compte du trésor public ?
Calcul :
TVA collectée :
TVA déductible :
TVA a payer =3.200 USD

4.1. En termes économiques, cet exemple se traduit comme suit :


- Ventes : 100.000 USD
- Achat et autres charges : 80.000 USD
- Valeur ajoutée : 20.000 USD
- Taux TVA 16% : 3.200 USD
-
4.2. Enregistrement comptable

Le vendeur fait payer une TVA à son acheteur qui est comptabilisé au crédit du compte 43
Etat TVA facturée sur ventes. Cette TVA se traduit par une dette fiscale vis-à-vis du Trésor public.

4.3. Perspectives de la TVA en RDC


[41]

Penser donc à l’avenir de la TVA en consiste à l’assemblage d’un certain nombre de


moyens et d’actions visant à l’application pure et authentique de cet impôt. Ceci nécessite des
efforts très notables tant du côté du Gouvernement de la RDC que du côté des Administrations
fiscales pour enfin bénéficier du produit de cette réforme. Jusque-là, ces efforts doivent être
concentrés sur l’atteinte des objectifs de mise en place de la TVA en RDC : une fiscalité de
rendement résorption des activités informelles, attrait aux investissements, relance des
activités économiques, etc.
La baisse des recettes publiques est un facteur fréquent de l’échec de réformes fiscales
et constitue ainsi un obstacle si pas un frein à la réforme fiscale. Pour nous, l’essor de la TVA en RDC est
conditionné par des actions suivantes :
- la poursuite de la modernisation de l’Administration fiscale :
La condition sine qua non pour la réussite de la réforme fiscale en RDC est
d’améliorer l’efficacité des Administrations fiscales. Nous pensons à la mise en place d’un
système informatique qui liera l’Administration centrale aux administrations fiscales provinciales, à
une série de formation aux agents pour bien asseoir cette réforme et la mise en place d’une télé-
procédure devant aider les contribuables à suivre leurs situations fiscales en ligne, etc ;
Une législation de la TVA, l’objectif de cette réforme ne peut aboutir que si les législations
fiscales ou douanières en RDC sont simples et faciles à appliquer compte tenu des contraintes des
capacités des administrations et des contribuables.
[42]

CHAPITRE 4 REFERES ET CONTENTIEUX DE L'URGENCE DES ACTES DE


RECOUVREMENT DE L'IMPOT

Le contribuable qui, après réception du titre exécutoire, ne peut ou ne veut,


pour cause de contestation, s’acquitter de sa dette s’expose sûrement à l’action du
comptable public. Les actes de recouvrement de ce dernier peuvent bien
entendu être contestés. Pour autant, les oppositions formées sur le fondement
de l’article L. 281 du Livre des procédures fiscales ne permettent pas de prévenir les
risques immédiats et graves que ces mesures sont susceptibles de faire peser sur les
conditions d’existence ou sur l’activité professionnelle du contribuable. Ces recours
ne sont en effet pas suspensifs et doivent, en outre, être obligatoirement
précédés d’un recours administratif. Des voies contentieuses d’urgence ont
donc été aménagées : par le législateur, avec la création de référés fiscaux
spécifiques, par les juges fiscaux, avec l’ouverture en contentieux du recouvrement
des procédures de référé de droit commun. Il en résulte un ensemble complexe de
règles de compétence et de procédure dans le dédale duquel il n’est pas certain que le
contribuable, ou même son conseil, puisse se retrouver.
À défaut de s’acquitter de sa dette après la notification du titre exécutoire, rôle
ou avis de mise en re- couvrement, le contribuable s’expose à ce que le comptable
public procède au recouvrement forcé des créances qu’il a prises en charge. À condition
de contester le bien-fondé ou le montant de sa dette, le contribuable peut
cependant tenter de paralyser l’action du comptable public jusqu’à ce qu’il soit statué sur
sa contestation d’assiette. La suspension temporaire de l’obligation de payer peut être
obtenue par deux voies : l’une administrative et fiscale, le sursis de paiement
fiscales, l’autre juridictionnelle et non spécifiquement fiscale, le référé-
suspension.
[43]

Le sursis de paiement est un droit. Il est cependant subordonné, lorsque le


montant des impositions contestées excède 4 500 ff, à la présentation par le
pétitionnaire de garanties (caution bancaire, nantissement de fonds de
commerce, versement sur un compte d’attente, etc .) propres à sécuriser le
recouvrement ultérieur des impôts contestés. Ces garanties sont appréciées par le
comptable public chargé du recouvrement de la dette et, en cas de désaccord, le
contribuable peut, après consignation d’une somme égale au dixième des
impôts contestés, saisir le juge du référé fiscal désigné.
Le requérant doit en effet faire état d’un moyen propre à créer, en
l’état de l’instruction, un doute sérieux sur la régularité de la procédure
d’imposition ou sur le bien- fondé de l’imposition. Cette condition impose une
contestation solidement argumentée au fond alors que la demande du sursis de
paiement exige simplement l’introduction d’une réclamation contentieuse recevable. Il
doit en outre établir l’urgence à suspendre les effets de la décision d’imposition, le juge
administratif des référés se prononçant « au regard de la gravité des conséquences que
pourraient entraîner à brève échéance, l’obligation de payer sans délai l’imposition ou les
mesures mises en œuvre ou susceptibles de l’être pour son recouvrement, eu égard aux
capacités du contribuable à acquitter les sommes qui lui sont demandées ».

4.1 Le contentieux de l’urgence des actes de poursuites et les juges


des référés( recours) de droit commun

Si le contribuable n’a pas déposé de réclamation contentieuse, s’il n’y a pas adjoint une
demande de sursis de paiement ou s’il n’a pas obtenu la suspension des effets du titre exécutoire dans
le cadre d’un référé- suspension, le comptable public peut alors procéder au recouvrement forcé de
l’impôt. Des poursuites peuvent également être diligentées après la décision de première instance,
lorsque la créance du Trésor public redevient exigible. Conformément aux dispositions de l’article L.
281 du Livre des procédures fiscales, ces actes de poursuites peuvent être contestés dans le cadre du
contentieux du recouvrement, soit que le contribuable soutienne qu’ils sont mal fondés, soit qu’ils sont
viciés en leur forme. Mais les contestations formées dans les conditions n’ont pas de caractère
suspensif.
[44]

Ainsi, les demandes en décharge de l’obligation de payer et les oppositions à poursuites ne


suspendent pas les effets du titre exécutoire dont les actes de poursuites contestés assurent la mise en
œuvre, pas plus qu’elles ne suspendent les effets propres de ces actes. Pourtant, faute d’avoir pu
globalement paralyser les effets du rôle ou de l’avis de mise en recouvrement, le contribuable peut, s’il
considère qu’il y a urgence, tenter d’obtenir, aux cas par cas, qu’il soit sursis aux effets de chacun des
actes de poursuites dont il est la cible. Dans le domaine de compétence du juge administratif du
recouvrement, la suspension peut être sollicitée par une demande de référé suspension de droit
commun.

4.2 La suspension des poursuites par le juge administratif des référés ( recours)

Afin de suppléer l’absence de dispositif spécifique en contentieux du recouvrement, le Conseil


d’État a très tôt reconnu la possibilité pour le juge administratif des référés d’accorder le sursis à
exécution de la mise en vente d’un immeuble, via la suspension des effets de la contrainte
dont elle procédait. Il a ainsi admis que « le juge administratif, lorsqu’il est régulièrement saisi d’une
opposition à contrainte, est, à tout moment de la procédure, compétent pour ordonner, le cas échéant,
le sursis à exécution de cette contrainte ».
Après la suppression de la contrainte par la loi de finances pour 1988, et alors même que les
poursuites ne peuvent être totalement assimilées à des actes administratifs, le Conseil d’État à main -
tenu sa position. « Si l’urgence le justifie et s’il est fait état d’un moyen propre à créer, en l’état de
l’instruction, un doute sérieux quant à l’existence de l’obligation de payer, au montant de la dette
compte tenu des paiements effectués, à l’exigibilité de la somme réclamée ou à tout autre motif ne
remettant pas en cause l’assiette ou le calcul de l’impôt, le juge administratif des référés a le pouvoir
d’ordonner, le cas échéant, la suspension de l’exécution d’un acte de poursuites demandée par un
contribuable qui a saisi le juge administratif d’une demande en décharge de l’obligation de payer ».
[45]

 La suspension des poursuites par le juge civil des référés

Le contribuable qui, soulevant un doute sérieux sur son obligation de payer, entend obtenir la
suspension des effets d’un acte de poursuites exécuté pour le recouvrement d’une dette fiscale relevant
de la compétence du tribunal de grande instance n’est pas fondé à utiliser le référé-suspension :
n’étant pas spécifiquement fiscale, cette procédure ne s’applique pas devant le juge judiciaire de
l’impôt. Il en est de même lorsque le moyen invoqué, quel que soit l’impôt concerné, a trait à la
régularité de l’acte de poursuites. Toute action contentieuse d’urgence n’est pourtant pas exclue. En
effet, s’il est interdit au juge judiciaire d’octroyer des délais de grâce en matière fiscale35, en certaines
hypothèses, le juge civil des référés de droit commun s’est vu reconnaître le pouvoir d’ordonner, par une
décision provisoire, la suspension des effets des poursuites engagées par un comptable public.

4.5 Le contentieux de l’urgence des mesures conservatoires et le


juge du référé fiscal

A. Référé fiscal et mesures conservatoires exécutées sur le


fondement d’un titre exécutoire

Statué sur la réclamation d’assiette, le juge du référé fiscal peut alors, sur le fondement de la
loi être saisi pour prononcer la limitation ou l’abandon des saisies conservatoires dans le cadre d’un
référé-mesures conservatoires59. Sa compétence exclut que l’abandon ou la limitation de ces mesures
puisse être de- mandé au juge de l’exécution.
Le juge compétent est le même que celui qui statue, dans le cadre du référé-garanties, sur le
rejet des garanties proposées par le contribuable à l’appui de sa demande de sursis de paiement.

B. Référé fiscal et mesures conservatoires diligentées en


amont du titre exécutoire
Au-delà des mesures conservatoires qui peuvent être prises après la mise en recouvrement
des impositions, l’Administration peut aussi être tentée de diligenter de telles mesures en amont de
l’émission du titre exécutoire. Ces mesures ne relèvent pas du référé fiscal mais de procédures fiscales,
alors même qu’elles peuvent, dans certaines hypothèses, emporter des conséquences irrémédiables.
Conscient de ce risque, le législateur a introduit, dans le Livre des procédures, des procédures fiscales
particulières de référé qui permettent d’en obtenir rapidement la mainlevée lorsqu’elles découlent de la
mise en œuvre d’une procédure de flagrance. Le contribuable devra néanmoins faire preuve de
discernement, car ce faisant, non seulement le législateur n’a pas aligné les règles des référés concernés
sur celle du référé-mesures conservatoires, mais en outre, il a laissé hors de leur champ d’application
l’ensemble des mesures conservatoires mises en œuvre indépendamment d’une procédure de
flagrance. décisions publiées n’offrent, à notre connaissance, aucun exemple de solution favorable au
contribuable sur le fondement.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[46]

I : La démultiplication des types de recours


juridictionnels : gage de protection du contribuable

De façon générale, le but premier des recours juridictionnels est de protéger la personne à
l’endroit de qui ils sont institués. Dans leur essence, ils ont pour objectif de permettre à une personne
de rentrer dans ses droits.
Il est évident que le recours porté devant l’Administration, même s’il permet de régler un
nombre considérable de litiges, ne constitue pas une garantie suffisante pour le contribuable au
regard des limites sus-étudiées. Les recours juridictionnels viennent ainsi à son secours en secondant
les recours administratifs. Le contribuable dispose ainsi de plusieurs recours, lesquels peuvent être soit
principaux (A), soit accessoires (B).
A: La protection du contribuable à travers les recours
juridictionnels principaux
L’unicité n’est pas la caractéristique la plus exacte du juge fiscal. Envisager le recours
juridictionnel en matière fiscale, c’est résoudre un premier écueil consistant à déterminer le juge
compétent et la procédure qui sied. Si « le contentieux de l’imposition constitue la principale
branche du contentieux fiscal »18 et dont la compétence est dévolue au juge administratif (1), il
est loin d’en constituer l’unique. Ainsi, d’autres contestations peuvent se fonder sur le recouvrement
de l’impôt dit contentieux de “l’opposition“, dont la connaissance relève de la com pétence du juge
judiciaire (2).
1 : Les recours auprès du juge administratif
Au regard des dispositions de la loi, le tribunal administratif connaît de l’ensemble du
contentieux administratif à l’encontre de l’Etat, des collectivités publiques et établissements publics.
Lorsque le contribuable poursuit une action en contestation des impôts relevant de la compétence du
juge administratif, ce dernier peut annuler les décisions de l’Administration fiscale . Le contribuable
peut aussi poursuivre une action en indemnisation lorsqu’il aurait subi un préjudice de l’action de
l’Administration fiscale.
a- Le recours en annulation des décisions de l’Administration fiscale
Lorsque le litige n’a pu trouver solution au niveau de la phase administrative, il est déféré
auprès d’un juge. Ce dernier peut confirmer la décision de l’Administration fiscale lorsqu’elle lui paraît
juste. C’est pourquoi pour poursuivre le contentieux au niveau du juge, le contribuable doit s’assurer
que l’erreur incombe à l’Administration fiscale. Dans ce cas, le juge peut annuler les impositions
contestées si elles ont été injustement liquidées. Ceci dit, il doit déterminer de nouveau le montant à
payer par le contribuable, lequel sera calculé sur des bases justes.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[47]

On se rend ainsi compte que le contentieux fiscal est un contentieux de pleine juridiction. Il
est défini comme celui dans lequel le juge a le pouvoir non seulement d’annuler un acte
administratif illégal, mais aussi de prononcer des condamnations pécuniaires et très
souvent de substituer sa propre décision à celle qui lui est déférée. C’est en cela même que le
juge est l’expression concrète de la protection des citoyens contre les abus administratifs. Le juge
fiscal agissant dans le cadre du plein contentieux bénéficie d’une large autonomie pour prononcer sa
décision. Il ne se borne pas seulement à prononcer la réduction ou la décharge des impôts contestés.
Il a l’obligation de se substituer à l’Administration et de déterminer le montant exact des impôts dus.
Le juge de l’impôt n’est pas également lié par l’avis des experts et reste libre de se fonder sur les
résultats de leur expertise, de les retenir partiellement ou de les écarter. Il n’est pas davantage lié par
l’avis de l’Administration ou les propositions qu’elle peut formuler lors de l’instruction.
Toutefois, relativement aux possibles causes de nullité des impositions suite à un vice de
procédure, le juge devra sérier entre les vices qui entachent une formalité substantielle dans la
garantie des droits du contribuable, et les vices qui entachent une formalité non substantielle. L’action
en indemnisation
2 : Les recours auprès du juge judiciaire
Pour au moins deux raisons, la compétence du juge judiciaire n’est pas contestée en matière
fiscale, surtout pour l’examen de la régularité des actes de poursuite de droit commun. La première
tient à la limpidité de la loi qui détermine explicitement la compétence des tribunaux judiciaires. La
deuxième tient au principe général de droit processuel selon lequel la compétence suit le fond.
D’après ce principe, la compétence du juge judiciaire est aussi déterminée par le droit applicable. En
ce qui concerne la compétence territoriale, le principe constant est celui de la compétence du tribunal
du domicile du défendeur.
Le recours au juge judiciaire peut concerner l’opposition aux poursuites (a) ou la réparation
des préjudices subis par le contribuable (b).

a- La possibilité de s’opposer aux poursuites du Fisc


Le Code Général des Impôts (CGI) donne la possibilité au redevable qui conteste le bien -
fondé de la réclamation ou la quotité des sommes réclamées, de former opposition dans les trois mois
de la réception de la notification du titre de perception ou de la contrainte 23. En effet, l’Administration
fiscale dispose de moyens exorbitants susceptibles théoriquement de lui permettre de recouvrer les
impôts qu’elle rappelle à la suite des contrôles fiscaux 24. Il s’agit des actes de poursuites.
Les ordres de poursuites de droit commun constituent au sens du Livre des Procédures
Fiscales (LPF), des poursuites judiciaires. Il s’agit bien des voies d’exécution telles que prévues par les
articles 28 et suivants de l’Acte Uniforme portant procédures simplifiées de recouvrement et voies
d’exécution.
Les différents actes de poursuites dont le CGI renvoie expressément la connaissance aux
tribunaux de l’ordre judiciaire sont, la mise en demeure valant commandement de payer, la saisie, et
la vente des biens du contribuable.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[48]

b- L’action en réparation de l’ensemble des préjudices subis par le


contribuable
Le contribuable peut engager la responsabilité de l’Etat lorsque celui-ci a commis une faute.
De la même manière, lorsque le juge répond favorablement à une demande de référé, ou accorde des
dommages-intérêts au contribuable, l’Administration doit se plier à la décision. Dans le cas contraire,
une astreinte peut être prononcée en faveur du contribuable.
Concernant d’une part la mise en suivre de la responsabilité de l’Etat, elle peut être engagée
dans le cas où celui-ci aurait commis une faute lourde. Par ailleurs, le contribuable peut être fondé à
réclamer des indemnités ou des dommages-intérêts lorsque l’Administration a commis des fautes
simples à l’occasion d’opérations de recouvrement de l’impôt ne comportant pas de difficultés
particulières 27.La responsabilité de l’Administration pour faute simple ou lourde ne peut être engagée
que si le contribuable démontre que la décision illégale de recouvrement a eu pour lui directement des
conséquences matérielles ou des troubles dans ses conditions d’existence.
Cette responsabilité de l’Etat du fait des agissements des services fiscaux peut trouver son
origine dans le cadre de l’action des services d’assiette. L’admission d’une telle responsabilité de l’Etat
visant à obtenir sa condamnation pour faute et la réparation des dommages subis par le contribuable
place ce dernier à un niveau de protection élevée. L’Etat qui se prévaut des prérogatives de puissance
publique et qui bafoue les droits du contribuable se verra donc condamner à les réparer. Ce
contentieux de la responsabilité de l’Etat ne laisse pas le contribuable désarmé comme c’est le cas
dans la phase administrative. Ce dernier est véritablement protégé à travers la réparation que peut
prononcer le juge en sa faveur et à l’encontre de l’Etat. Le juge pourra même prononcer des astreintes
le cas échéant.
B : La protection accrue du contribuable à travers les
recours accessoires
Le contribuable peut joindre à ses recours au fond ou recours principaux, des demandes
accessoires. Ce sont des demandes soumises à des procédures dites spéciales ou spécifiques. Elles
visent l’obtention d’un résultat précis et provisoire qui pourra être soit infirmé, soit consolidé par la
solution que donnera le recours au fond. Il s’agit précisément du sursis à exécution (A), et du référé
(B).
A : Le sursis à exécution
Le sursis à exécution est généralement défini comme « la décision par
laquelle le juge, à la demande du requérant, décide de suspendre provisoirement
l’exécution de l’acte administratif dont la légalité est contestée devant lui ». En effet, il
ressort du CGI que « le requérant qui entend bénéficier devant la CA/CS du sursis de
paiement déjà appliqué au stade de la réclamation contentieuse doit renouveler
expressément sa demande dans le cadre de sa requête »29. Le juge l’a d’ailleurs repris
dans l’affaire Oumarou Sallaheddine30. Le sursis de paiement appliqué à la phase
administrative se transforme au niveau de la phase juridictionnelle en sursis à
exécution.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[49]

Chapitre 5. APERÇU SUR LE CODE GENERAL EN RDC

5.1 CODE DES IMPOTS

Le Code général des impôts reprend tous les textes légaux (lois et actes ayant
force de loi de l'Exécutif central) sur la fiscalité intérieure, publiés au Journal Officiel de
la République Démocratique du Congo. Il s'agit notamment de:
- L'ordonnance -loin°69-006 du 10 février1969 relative à l'impôt réel;
- L'ordonnance-loin°69-007du10 février1969 relative à l'impôt exceptionnel sur
les rémunérations versées par les employeurs à leur personnel expatrié;
- L'ordonnance-loi n°69-009 du 10 février 1969 relative aux impôts cédulaires
sur les revenus;
- L'ordonnance-loin°69-058 du 5 décembre 1969 relative à l'impôt sur le chiffre
d'affaires;
- L'ordonnance-loi n°71-087 du 14 septembre 1971 relative à l'impôt personnel
minimum;
- La loi n°83-004 du 23 février 1983 modifiant et complétant certaines
dispositions de l'ordonnance-loi n°69-009 du 10 février 1969 relative aux
impôts cédulaires sur les revenus;
- L'ordonnance-loin°88-029 du 15 juillet 1988 relative à la taxe spéciale de
circulation routière;
- L’ordonnance-loin°89-017 du 18 février 1989 relative à la réévaluation de
l'actif immobilisé des entreprises;
- Le décret-loi n°100 du 3 juillet 2000 portant prélèvement d'un acompte sur
divers impôts;
- Le décret-loi n°119 / 2000 du 9 septembre 2000 portant création de l'impôt
personnel minimum pour expatrié ;
- la loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscales;
- laloin°006/2003du13mars2003fixantlesmodalitésdecalculetdeperception des
acomptes et précomptes de l'impôt sur les bénéfices e tprofits.
Ce Code général des impôts reproduit aussi des extraits d'autres textes légaux qui
réglementent des régimes fiscaux particuliers ou d'exception, à savoir:
- Le Code minier, en ce qui concerne le régime fiscal pour les mines;
- Le Code forestier, pour ce qui est de la fiscalité forestière;
- Le Code des investissements, en ce qui concerne les avantages fiscaux et
parafiscaux;
- La loin°78-002 du 6 janvier 1978 portant dispositions générales applicables
aux entreprises publiques, quant au régime fiscal de ces dernières;

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[50]

- L’ordonnance-loin°81-013 du 2 avril 1981 portant législation générale sur les


mines et hydrocarbures, en ce qui concerne le régime
fiscalpourleshydrocarbures;
- la loi n°004/2001 du 20 juillet 2001 portant dispositions générales
applicables aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité
publique, pour ce qui est des facilités administratives et fiscales reconnues à
ces organismes;
- la loi n°04 / 002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des
partispolitiques, quant à leur régime fiscal.
En outre, quelques dispositions du Code de la Route sont reproduites dans le présent
Code général des impôts pour la simple raison quel'immatriculation des automobiles et
remorques admises en circulation nationale relève de la compétence de l'Administration
des impôts. De la sorte, le présent ouvrage permet à son utilisateur d'avoir aussi une
vue globale des missions confiées à cette Administration. Dans le même esprit, il
reprend également les dispositions relatives aux modalités de recouvrement des impôts
cédés par l'Etat aux entités administratives décentralisées, telles que déterminées par le
décret-loi n°089 du10 juillet 1998 portant fixation de la nouvelle nomenclature des taxes
autoriséesaux entités administratives décentralisées, des recettes administratives
d'intérêt commun et des recettes fiscales cédées par l'Etat à ces entités.
Par ailleurs, le législateur étant appelé à inviter l'Exécutif à le compléter par des
mesures réglementaires, envue d'assurer aux lois une exécutionaisée, et mêmes il ne le
fait pas expressément, le Gouvernement détient précisément, envertu de l'article 92,
alinéa1er, de la Constitution, le pouvoir général d'exécuter les lois, les mesures
d'exécution ou d'application des textes fiscaux de base qui sont immédiatement reprises
après ceux-ci. Il en est de même des mesures réglementaires prises par l'Administration
des Impôts en matière fiscale. Plus particulièrement, cette dernière a l'habilitation
législative directe de fixer les modèles des déclarations à souscrire par les contribuables.
Ce Code général des impôts contient enfin un calendrier fiscal qui reprend
l'essentiel des échéances fiscales et un tableau signalétique des taux advalorem des
impôts set autres prélèvements à caractère fiscalenguise de résumésur le sujet.
1. Les exceptions concernent le principe même de la soumission ou
delanon-soumission à l'impôt. L'énumération qui suit n'est nullement
limitative; ils'agit simplement des cas les plus connus.
a) Les régimes d'exonération sur demande du contribuable.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[51]

Une première exception intéresse les personnes dont la situation entre


normalement dans le champ d'application de l'impôt, tel qu'il a été défini parla loi, mais
qui sont exonérés de cet impôt par une disposition expresse de laloi. Toutes les
exonérations ne s'appliquent pas de plein droit. Il en est quidépendent de la volonté des
intéressés : ils doivent en faire la demande pouren bénéficier (par ex. : les exonérations
temporaires de la taxe foncière sur les propriétés non bâties, telle l'exonération pour les
terrains en semencés, plantés ou replantés en bois.
La formule de l'exonération sur demande du contribuable peut apparaître
inadapté eau butrecherché, lorsque l'exonération est prévue notamment pour des
raisons sociales. Les exonérations decetypese transforment rapidement en exonérations
de plein droit assorties éventuellement d’une mesure de dégrèvement d'office (par ex.:
le dégrèvement d'office de la taxe d'habitation en faveur des personnes de condition
modeste.
On a déjà qu’à côté des exonérations qui sont subordonné es à une demande
du contribuable et des exonérations de plein droit, il existe, enmatière de TVA, des
exonérations de caractère contraignant : parce que le contribuable ne peut y échapper
en optant pour la TVA, ce qui s’explique par le fait que les exonérations de ce type sont
instituées pour préserver l’intérêt du Trésor.

b) L'option pour l'imposition.


Cette exception vise des personnes qui deviennent imposables de leur propre
chef, alors qu'elles pourraient échapper à l'imposition.
Cette hypothèse est celle de l'imposition volontaire : une personne va demander à être
assujettie à l'impôt pour bénéficier des avantages qu'il comporte. Ce n'est donc pas un
cas de "masochisme fiscal". C'est en particulier le système de l'option pour la TVA; le
but de l'intéressé est de bénéficier du droit à déduction des taxes qui grèvent ses
acquisitions de produits ou services et de pouvoir transférer ce droit aux acquéreurs de
ces mêmes produits et services (par ex. l'option susceptible d'être exercée
danscertaines conditions par les personnes qui donnent en location des locaux .
c) Les impositions facultatives des collectivités territoriales.
Un impôt, même s'il est perçu au profit d'une collectivité territoriale, ne peut
être institué que par le législateur. Mais la perception effective de cet impôt àl'intérieur
de la commune ou du département peut être subordonnée à une délibération du conseil
municipal ou du conseil général pour décider de lemettre en application, et donc, des
représentants des contribuables de ces collectivités. C'est le cas des taxes dites
"facultatives", qu’il faut bien distinguer des taxes obligatoires.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[52]

Certaines taxes sont perçues obligatoirement par les communes : la taxe foncière sur
les propriétés bâties, la taxe foncière sur les propriétés non bâties, la taxe d'habitation,
la taxe professionnelle (les quatre constituent en réalité des impôts) et des impôts de
moindre importance, tel l’impôt sur les spectacles, jeux et divertissements.
Il en est d'autres dont la perception dépend d'une délibération du conseil
municipal. C'est le cas de la surtaxe sur les eaux minérales, qui est aussi un impôt (CGI,
art. 1582), et de la taxe d'enlèvement sur les ordures ménagères qui, elle, est une
véritable taxe (CGI, art. 1520. -La taxe sur lesjeux de boules et de quilles comportant
des dispositifs électromécaniques, prévue à l'article 1582 bis du CGI, qui était un impôt,
a été supprimée par la loi de finances pour 2000, n° 99-1172 du 30 décembre 1999,
art.30). Certaines «participations » du droit de l’urbanisme perçues par les communes
présentent aussi le caractère d’imposition facultative.
La taxe locale d'équipement, qui est en réalité un impôt, constitue un cas
particulier. Cette taxe, qui est établie sur la construction, la reconstruction et
l'agrandissement des bâtiments de toute nature, est instituée de plein droit, soit dans
les communes de 10.000 habitants et au dessus, soit dans les communes de la région
parisienne figurant sur une listearrêtée par décret; mais le conseil municipal peut
décider de renoncer à la percevoir. Dans les autres communes, et notamment dans
celles de moins de 10.000 habitants, la taxe locale d'équipement est mise en application
par une délibération du conseil municipal (CGIart.1585Aets.).

2. Les tempéraments atténuent seulement le caractère contraignant del'impôt. Le


contribuable ne peut échapper à l'impôt; mais la loi lui accorde la possibilité de
choisir le mode d'imposition qui lui permet de réaliser une économie d'impôt ou
qui lui paraît, pour l'avenir, le plus favorable à ses intérêts.
a. Option pour un régime d'imposition.
Le régime d'imposition est un ensemble de règles qui déterminent l'assiette et la
liquidation de l'impôt ainsi que les obligations comptables et fiscales, notamment
déclaratives, des contribuables.
Les contribuables qui sont normalement soumis à un régime forfaitaire
d'imposition pour leurs bénéfices, en fonction du montant de leurchiffre d'affaires ou de
leurs recettes, peuvent opter pour un régime réeld'imposition qui leur permet de
déduire les charges réellement exposées, alors que dans le cadre du régime forfaitaire,
le montant de celles-ci estévalué par application d'un pourcentageforfaitaire des
recettes.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[53]

Ces options sont prévues dans les trois grandes catégories de bénéfices
professionnels. Les contribuables placés autre fois sous le régime du forfait BIC (avants
a suppression par la loi de finances pour 1999, n°98-1266 du 30 décembre 1998, art. 7)
et, depuis le 1er janvier 1999, sous celui du régime des micro-entreprises, peuvent
opter pour le régime simplifié d'imposition (CGI, art. 50.0). Les contribuables relevant
autrefois du régime de l'évaluation administrative pour les bénéfices non commerciaux
(également supprimé par la loi de finances pour 1999) et aujourd'hui durégime
déclaratif spécial (appelé plus communément micro-BNC), peuvent opter pour le régime
de la déclaration contrôlée (CGI, art. 102 ter). Les exploitants agricoles qui sont soumis
de plein droit au régime du forfait ont une option, soit pour le régime simplifié, soit pour
le régime du réel normal (CGI, art. 68 Fet 69-II etIII. Sur tous ces points, V.infra, titre
1).
b. Règles particulières d'imposition.
Ces règles laissent aux contribuables le choix entre des modes d'imposition qui
concernent, soit l'assiette, soit la liquidation de l'impôt. Ce choix a une portée plus
limitée que dans le cas précédent de l'option pour unrégime d'imposition; maisson
intérêt est loin d'être négligeable, le contribuable pouvant réaliser une économie
substantielle d'impôt.
- La règle particulière dont se prévaut le contribuable peut porter seulemet sur un
élément de l'assiette de l'imposition. Je donnerai un seul exemple de cette
situation.
Le revenu imposable est un revenu net d'où sont déduits les frais
professionnels. Il existe deux systèmes de déduction de ces frais pour les traitements et
salaires.
Les contribuables ont un droit d'option entre la déduction forfaitaire de 10% ou
la déduction des frais réels. Dès lors qu’ils peuvent justifier que le montant des frais
qu'ils ont réellement engagés excè de le montant de la déduction forfaitaire, ils ont
intérêt à choisir les econdsystème;ilenrésulterauneréductiondeleurchargefiscale.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[54]

- La règle particulière peut instituer un dispositif spécial en matière deliquidation.


L'un des exemples les plus caractéristiques qui puisse être donnéintéresse
l'imposition des revenus exceptionnels (par ex., la distribution de réserves d’une
société, la fraction imposable d'une indemnité de licenciement ou le montant
exceptionnel des droits d’auteur tirés de la vented’un ouvrage à la suite de
l’attribution du prixGoncourt (CE 31 juill. 1992, req. n° 67321, RJF 1992, n° 1288).
Ce dispositif concerne aussi l’imposition des revenus différés (parex, des arriérés
de loyers ou des rappels des alaires). Envue d'atténuer les effets de la
progressivité du barème de l'impôt sur le revenu, l'article 163 ancien du CGI
autorisait les contribuablesayant réalisé de tels revenus à demander, pour
l'établissement de l'impôt, la répartition (ou l'étalement) deces revenus par parts
égales sur l'année de leur réalisation et les années antérieures non couvertes par
la prescription. L'administration établissait alors autant d'impositions qu'il y avait
d'années concernées par cette répartition, sans qu'il soit cependant possible de
remonter à des années antérieures à celle de l'échéance normale des revenus
différés ou à des années antérieures à celle au cours de la quelle le contribuable
avait exercé ou exploité l'activité génératrice des revenus exceptionnels. Le
système était assez compliqué, car les règles de liquidation à appliquer à chacune
des impositions correspondant respectivement aux années d'étalement étaient
différentes (taux de l'impôt, majorations ou réductions éventuelles, etc...) ou
pouvaient l'être en fonction de l'évolution de la situation de famille du contribuable
(quotient familial).
Dans un souci de simplification, l'article 74 de la loi definances rectificative pour
1992, n°92-1476 du 31 décembre 1992, dont les dispositions sont codifiées à l'article
163 O A du CGI, a remplacé le régimede l'étalement par un système de quotient,
technique qui était déjà utilisée pour l'imposition des plus-values immobilières à long
terme et les bénéfices agricoles exceptionnels.
Le système du quotient évite la remise en cause des impositions des années
antérieures. Il consiste, pour l'année de réalisation d'un revenu exceptionnel ou différé,
à calculer les droits simples afférents à ce revenu en ajoutant (dans le cas général) le
quart du montant net de ce revenu au revenu net imposable"ordinaire"du contribuable
et à multiplier par quatre le supplément d'impôt ainsi obtenu. Le système a pour effet
de ralentir la progres sivité de l'impôt.
L'imposition des revenus exceptionnels ou différés selon la règle du quotient est
une faculté qui est simplement offerte au contribuable; celui-ci doit expressément en
faire la demande.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[55]

- La règle particulière peut intéresser à la fois l'assiette et la liquidation de l'impôt.


L'exemple qui va être donné maintenant constitue un casparticulier de
fractionnement de l'assiette et de la liquidation qui aboutit à la création un
ilatérale, parle contribuable, d'une nouvelle personne imposable.
En matière d'impôt sur le revenu, le contribuable peut réclamer des impositions
distinctes pour ses enfants, lorsque ceux-ci tirent un revenu de leur travail ou d'une
fortune indépendante de la sienne (CGI, art. 6-2). Ces enfants deviennent alors des
contribuables à part entière, autrement dit, acquièrent le statut de personne imposable
indépendante.
Ici encore, c'est le souci de bénéficier d'un avantage qui explique la décision du
contribuable. Il faut supposer que les montants cumulés de l'imposition distincte d'un
enfant (ou des impositions distinctes des enfants) et de l'imposition du foyer (des époux
seuls) seront inférieurs au montant de l'imposition établie après application du quotient
familial, mais dont les bases comprenaient les revenus de l'enfant (oudes enfants).

5.2 LE CODE MINIER CONGOLAIS

L’Etat assure la mise en valeur des substances miné-rales dont il est propriétaire
en faisant appel notamment à l’initiative privée conformément aux dispositions du pré-
sent Code.
A cet effet, il entreprend, à travers des organismes spé-cialisés créés à cet effet,
des activités d’investigation du sol ou du sous-sol dans le but d’améliorer la
connaissance géologique du territoire national ou à des fins scientifiques ou
d’amélioration et de promotion de l’information géolo-gique du pays ou de la province
qui ne requièrent pas l’ob-tention d’un droit minier ou d’un droit de carrières.
D’abord, le Législateur décrit le rôle de l’Etat dans lapromotion et la régulation du
développement du sec-teur minier. Ensuite, il lui assigne la mission de mettreen valeur les
substances minérales, notamment à l’aidede l’initiative privée. Enfin, il lui prescrit le devoir d’amé-
liorerl’informationgéologiquedepays.

Article 8bis : Du fonds minier pour les généra-tions futures (inséré par l’article 17 de la
Loi n°18/001 du 09 mars 2018)

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[56]

Il est institué un fonds minier pour les générations fu-tures. Les ressources du
fonds minier pour les générations futures sont constituées d’une quotité de la redevance

minière.Un décret du Premier ministre, délibéré en Conseil des ministres, crée et


organise le fonds minier pour les générations futures.
5.2.1 Section II: De la compétence du pouvoir central (insérée par l’article 17 de la Loi n°
18/001du09mars2018)
Article 9 : Du Premier ministre (modifié par l’ar-ticle17 de la Loi n°18/001 du 09 mars
2018)
Conformément aux dispositions du présent Code etdes autres textes en la
matière, le Premier ministre estcompétentpour:
a) édicter ou modifier le Règlement minier pour l’application du présentCode;
b) classer, déclasser ou reclasser les substances minérales en mines ou en
produits des carrières et inversement;
c) confirmer la réservation d’un gisement soumis à l’appel d’offres faite par
arrêté du ministre;
d) déclarer une substance minérale substance mi-néralestratégique;
e) décréter une zone interdit eaux travaux miniers, à l’activité minière ou aux
travaux de carrières;
f) déclarer le classement ou le déclassement d’une substance minérale en
substance réservée;
g) délimiter ou classer une portion du territoire en aire protégée.
Le Premier ministre exerce les prérogatives ci- des-sus par voie de décret,
délibéré en Conseil des ministres sur proposition du ministre, et le cas échéant, des mi-
nistres compétents.
L’exercice des prérogatives reconnues au Premier ministre au littera a de l’alinéa
1 du présent article n’est pas susceptible de délégation.
Article 10 : Du Ministre (modifié par l’article 17 de la Loi n° 18/001 du 09 mars 2018)

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[57]

Conformément aux dispositions du présent Code etaux autres textes en la


matière, le ministre est compétent pour:
a) octroyer ou refuser d’octroyer les droits minierset/ou de carrières pour les
substances minérales autres que les matériaux de construction à usage
courant;
b) déchoir le titulaire, retirer les droits miniers et/ ou de carrières, donner acte
aux déclarations de renonciation aux droits miniers et/ou decarrières et acter
l’expiration des droits minierset/ou de carrières, conformément aux
dispositions du présent Code;
c) autoriser, par dérogation, les exportations desminerais à l’état brut par arrêté
inter ministériel délibéré en Conseil des ministres;
d) instituer les zones d’exploitation artisanale;
e) agréer et retirer l’agrément des comptoirs d’achat des produits de l’exploitation
artisanale, des coopératives minières ou des produits decarrières et des entités
de traitement des subs-tances minérales;
f) autoriser l’extension des travaux d’exploitation;
g) approuver les hypothèques minières;
h) exercer la tutelle des Services publics spécialisés du ministère des Mines;
i) réserver les gisements à soumettre à l’appel d’offres, à confirmer par le
Premier ministre;
j) accepter ou refuser l’extension d’un droit minier ou de carrières aux
substances non associées;
k) délivrer les autorisations de traitement des pro-duitsdel’exploitationartisanale;
l) proposer au Premier ministre le classement, le reclassement ou le
déclassement des substances réservées, des substances minérales classées
enmines ou en produits de carrières et inversement ainsi que des zones
interdites;
m) nommer, sur proposition des ministres secto-riels concernés, les membres de
la Commission interministérielle chargée de sélectionner lesoffres relatives à
l’exploitation d’un gisementsoumis à l’appel d’offres ainsi que les membresde
la Commission interministérielle chargée d’examiner les listes des biens à
importer pour les activités minières;
n) agréer les mandataires en mines et carrières;
o) agréer les laboratoires d’analyses des substancesminérales
p) agréer les bureaux d’études géologiques;
q) approuver ou refuser les transferts des droits miniers;
r) édicter, en collaboration avec les ministres ayant l’Economie et le Commerce
extérieur dans leurs attributions, la nomenclature des produits marchands;

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[58]

s) statuer sur les résultats des audits environnementaux conjointement avec le


ministre ayant l’Environnement dans ses attributions;
t) approuver, conjointement avec le ministreayant les Finances dans
ses attributions, les listes des biens à importer sous le régime
douanier privilégié;
u) fixer, conjointement avec le ministre ayant lesFinances dans ses
attributions, les taux desdroits, taxes et redevances à percevoir à
l’initiative du ministre en charge des mines.

Article 10 bis : De l’Administration des mines (in-séré par l’article 17 de la Loi n° 18/001 du 09 mars 2018)
L’Administration des mines comprend le Secréta-riat général, les directions, les
divisions et autres services administratifs du ministère en charge des mines, y compris
ceux qui interviennent dans l’administration du Code minier et de toutesses mesures
d’application.
Ils sont régis conformément aux textes légaux et réglementaires en vigueur relatifs
à l’Administration pu-blique.
Les directions techniques qui interviennent dans le processus de l’octroi de
droits miniers et/ou de carrières sont:
- la Direction de géologie; la Direction des mines;
- la Direction de protection de l’environnement minier.
Le Règlement minier détermine les attributions de chacun des services de
l’Administration des mines.

5.2.3 Section III : De la compétence de la province (insérée par l’article 17 de la Loi n°


18/001 du 09 mars 2018)
Article 11 : Du Gouverneur de Province (modifiépar l’article 17 de la Loi n° 18/001 du 09 mars2018)
Sans préjudice des prérogatives lui reconnues notamment par la loi sur la libre
administration des pro-vinces et d’autres lois en la matière, le Gouverneur de province
est, conformément aux dispositions du présent Code, compétent pour :

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[59]

a) élaborer et proposer, conformément aux normes générales du planning national, à


l’assemblée provinciale la politique provinciale re-lative aux programmes miniers,
minéralogiques, industriels, énergétiques d’intérêt pro-vincial;
b) superviser l’exécution par le gouvernement pro-vincial des édits relatifs à la politique
provinciale relative aux programmes miniers, minéralogiques, industriels,
énergétiques d’intérêt provincial;
c) proposer l’érection d’une zone interdite aux ac-tivitésminières; émettre un avis en cas
d’institution d’une zone d’exploitation artisanale.
Le Règlement minier organise les normes générales du planning national en matière
minière, et fixele cadre général des programmes miniers, minéralo-giques, industriels et
énergétiques d’intérêt provincial.

Article 11 bis : Du ministre provincial (inséré par l’article 17 de la Loi n° 18/001 du 09 mars 2018)
Conformément aux dispositions du présent Code etsans préjudice des dispositions de la loi sur
la libre administration des provinces, le ministre provincial estcompétent, après avis de conformité
du Chef de Divi-sionprovincialedesmines, pour:
a) exécuter, sous la supervision du Gouverneur de province et, le cas échéant, en
concertation avec d’autres départements ministériels provinciaux impliqués, les édits
relatifs à la politique provinciale relative aux programmes miniers, minéralogiques,
industriels, énergétiques d’intérêt provincial;
b) délivrer les cartes d’exploitant artisanal;
c) délivrer les cartes des négociants des produits d’exploitation artisanale;
d) autoriser la détention des produits miniers par des bijoutiers, joailliers, artistes et
dentistes; exercer, en harmonie avec les services techniques du ministère des mines
et des établissements sous tutelle du ministre, la supervision des activités des
services du ministère des mines installés en province;
e) délivrer un récépissé au titulaire d’un droit minier ou de carrières avant le
commencement deses activités dans la province, conformément aux dispositions de
l’article 215 du présent Code;
f) accorder aux artistes agréés par le ministère en charge de la Culture et des Arts
l’autorisation spéciale dont il est question à l’article 115 du présent Code;
g) octroyer les autorisations de recherches des produits de carrières et les
Autorisations d’exploitation de carrières de matériaux de construction à usage
courant;
h) décider de l’ouverture des carrières pour les travaux d’utilité publique sur les
terrains doma-niaux.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[60]

Le Règlement minier détermine les procédures de la délivrance des cartes d’exploitant


artisanal et de né-gociant ainsi que les règles de collaboration entre les services techniques du
ministère en charge des mines et des établissements sous tutelle du ministre.
Le Législateur détermine la compétence du Ministre Provincial des Mines et lui reconnaît
toutes les prérogatives autrefois reconnues au Gouverneur de Province et au Chef de Division.
Article 11 : Du Chef de Division provincialedes mines (inséré par l’article 17 de la Loi
n°18/001du09mars2018)
Conformément aux dispositions du présent Code et sans préjudice d’autres prérogatives lui
assignées par le cadre organique du ministère des mines, le Chef de Division
provincialedesminesestcompétentpour:
a) contrôler et surveiller les activités minières enprovince;
b) réceptionner les dépôts de demande d’agré-ment au titre des coopératives
minières adres-séeauministre;
c) émettre des avis de conformité préalablementaux décisions et actes du ministre
provincial re-lativement à l’administration des dispositionsduprésentCode.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[61]

5.2.4 SectionIV: Des Services techniques spécialisés (insérée par l’article 17 de la Loi
n° 18/001 du 09 mars 2018)
Article 12 : Du Cadastre Minier (modifié par l’article 17 de la Loi n°18 / 001 du 09 mars 2018)
Le Cadastre minier est un établissement public chargé de la gestion du domaine minier
ainsi que celle des titres miniers et des carrières et placés ou la tutelle du ministre.
Pour couvrir ses frais de fonctionnement, le Cadastre minier est autorisé à percevoir et à
gérer les frais de dépôt des dossiers et une quotité des droits superfi-ciairesannuelsparcarré.
Un décret du Premier ministre, délibéré en Conseil des ministres, en fixe les statuts,
l’organisation et le fonctionnement conformément au présent Code et à laLoi n°08/008 du 7 juillet
2008 portant dispositions générales applicables aux établissements publics.
Tout en le plaçant sous l’unique tutelle du Ministre desMines, le Législateur confie au CAMI la
prérogative dela gestion du domaine minier et celle des titres minierset de carrières délivrées aux
titulaires. Contrairement àl’ancienne version de 2002, le Décret portant statuts, organisation et
fonctionnement du CAMI relève désor-mais de la compétence du Premier Ministre. A l’instard’autres
Etablissements Publics, le CAMI est désormais régi par la Loi n° 08/008 sus dite et son organisation
ainsi que son fonctionnements ont fixés par le Décret n°17/005 du 03 avril 2017.

Article 12 bis : De l’organisme spécialisé des recherches (inséré par l’article17 de la Loi n° 18/001
du 09 mars 2018)
Un décret du Premier ministre institue un organisme spécialisé chargé de la recherche
dans le domaine minier.
Il en détermine l’organisation et le fonctionnement.
Suivant l’article 8 ci-dessus, le Législateur crée un nou-vel organisme spécialisé ayant
pour but de mener des activités d’investigation du sol ou du sous-sol en vued’améliorer la
connaissance géologique du territoire national à des fins scientifiques ou d’amélioration et de
promotion de l’information géologique du pays. Ils’agit du Service Géologique National du
Congo, «SGNC » en sigle, créé par le Décret n° 17/016 du 04 dé-cembre 2017 portant sa
création, son organisation et son fonctionnement.

Article 13 : De la Direction de Géologie (abrogépar l’article 31 de la Loi n° 18/001 du 09 mars


2018)
Article 14 : De la Direction des Mines (abrogé parl’article31delaLoin°18/001 du 09 mars 2018)
Article 15 : Du Service chargé de la Protectionde l’Environnement Minier (abrogé par
l’article 31 de la Loi n° 18/001 du 09 mars 2018)
Article 16 : De la restriction de compétence (mo-difié par l’article 1erde la Loi n°18/001 du 09 mars
2018)

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[62]

Sans préjudice des dispositions de l’article 46 duprésent Code et des dispositions du


Règlement minier,en dehors des ministères en charge des Mines, de l’Environnement et
des Finances, des gouvernements provinciaux, des services publics qui en dépendent ou
qui sont sous leur tutelle ainsi que des organes de l’Etat expressément visés dans le Code
ou dans le Règlement minier, aucun autre service ou organisme public ou étatique n’est
compétent pour faire appliquer les disposi-tions du présent Code et agir directement dans
lesecteurminier.
Cette disposition est enrichie et est harmonisée par laprise en compte des attributions reconnues
désormaisaux Ministères des Finances et de l’Environnementainsi qu’aux Gouvernements
Provinciaux. Il convientde souligné ici que seuls les autorités et services ex-pressément visés par le
présent Code et par les articles7 à 15 bis du Règlement Minier, interviennent dans l’administration du
Code, chacun dans sasphère d’intervention. Rappelons que, même si l’article 12 bis du Règlement
Minier institue la Direction des Carrières

5.3 : CODE FONCIER CONGOLAIS DE LA DIVISION DES BIENS EN EUX-


MEMES ET PAR RAPPORT A LEUR OBJET

Les biens ou droits patrimoniaux sont de trois sortes : les droits de créance ou
d’obligation, les droits réels et les droits intellectuels.
Les seuls droits réels sont : la propriété, la concession perpétuelle, les
droits d’emphytéose, de superficie, d’usufruit, d’usage et d’habitation, les
servitudes foncières, le gage, le privilège et d’hypothèque.Les droits d’obligation
sont régis par le livre III du Code civil intitulé : « Des contrats et obligations
conventionnelles ».Les droits intellectuels sont régis par une législation
spéciale.Tous les biens sont mobiliers ou immobiliers. Sont immobiliers tous les
droits réels qui ont pour objet des immeubles, ainsi que les droits de créance
tendant à acquérir ou à recouvrer un droit réel sur un immeuble. Sont mobiliers
tous les autres droits patrimoniaux et notamment les actions ou intérêts dans les
sociétés, associations ou communautés qui jouissent de la personnalité civile
encore que des immeubles appartiennent à l’être moral.Les choses sont immeubles
soit par leur nature, soit par leur incorporation, soit par leur destination. Le sol et
les mines sont immeubles par leur nature. Sont immeubles par incorporation :

1° les bâtiments et leurs accessoires nécessaires, tels que les tuyaux servant à la
conduite des eaux, de la vapeur ou du gaz et des fils conducteurs de l’électricité ;
2° toutes constructions inhérentes au sol ;

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[63]

3° les arbres et plantes quelconques, tant qu’ils ne sont pas détachés du sol ; 4°
les fruits et récoltes, tant qu’ils n’ont pas d’existence séparée. Sont immeubles par
destination, les objets mobiliers placés par leur propriétaire dans un immeuble qui
lui appartient ou sur lequel il exerce un droit réel immobilier qui est de nature à lui
permettre d’user ou de jouir de l’immeuble, soit pour les nécessités de
l’exploitation dudit immeuble, soit à perpétuelle demeure pour son utilité ou son
agrément.

Tels sont :
1°.les animaux attachés à la culture ou à l’exploitation agricole, les instruments et
ustensiles aratoires, les animaux, machines, ustensiles et autres objets nécessaires
à l’exploitation industrielle ou commerciale ; 2°. les objets attachés par un
travail de maçonnerie quelconque ; ceux qui ne peuvent être détachés sans être
fracturés ou détériorés, ou sans briser ou détériorer la partie de l’immeuble à
laquelle ils sont attachés ; les glaces, tableaux et autres ornements lorsque
l’intention du propriétaire de les laisser à perpétuelle demeure résulte clairement
de leurs dimensions et de leur agencement dans l’immeuble. L’immobilisation par
destination qui est l’œuvre du titulaire d’un droit réel s’effectue dans les limites de
ce droit et prend fin lorsque celui-ci vient à l’expiration.

5.3.1 DE LA PROPRIETE

La propriété est le droit de disposer d’une chose d’une manière absolue et


exclusive, sauf les restrictions qui résultent de la loi et des droits réels appartenant à
autrui.Les restrictions du droit de propriété à raison des rapports de voisinage sont
établies au titre des charges foncières.Le propriétaire ne peut repousser l’atteinte à son
droit si elle est indispensable pour écarter un danger imminent incomparablement plus
grand que le dommage qui doit en résulter pour lui-même. S’il a subi un préjudice, il
peut se faire indemniser par la personne qui en a profité. Le lit de tout lac et celui de
tout cours d’eau navigable, flottable ou non, font partie du domaine public de
l’Etat.Celui qui a dans sa concession une source ne formant qu’un simple filet
d’alimentation d’un cours d’eau peut en user à volonté.
Celui qui a dans sa concession une source formant la tête d’un cours d’eau dont
le lit est distinct des terres avoisinantes ne peut en user que suivant les règles établies
par les articles 18 et 19 ci-dessous.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[64]

Article 18 :L’eau des cours d’eau et des lacs et les eaux souterraines appartiennent à
l’Etat. Sous réserve des dispositions légales ou réglementaires qui en déterminent la
jouissance, et des concessions particulières qui peuvent toujours être accordées par
l’autorité publique, la faculté d’en user est commune à tous.Article 19 :Nul ne peut
corrompre l’eau ni en changer le cours.Article 20 : Sous réserve de ce qui sera dit à
propos du régime foncier et immobilier, la propriété d’une chose, soit mobilière, soit
immobilière, donne droit sur tout ce qu’elle produit.Article 21 :La propriété d’une
chose, soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qui s’y unit et s’y
incorpore, soit naturellement, soit artificiellement, sauf ce qui sera dit de la propriété
immobilière distincte de celle du sol, ou de la concession foncière.Article 22 :Le
concessionnaire qui a fait des constructions, ouvrages ou plantations avec des matériaux
ou des végétaux qui ne lui appartenaient pas doit en payer la valeur ; il peut aussi être
condamné à des dommages-intérêts s’il y a lieu ; mais l’ancien propriétaire des
matériaux ou des végétaux n’a pas le droit de les enlever.Article 23 :Lorsque des
constructions, ouvrages ou plantations ont été faits par un possesseur de bonne foi,
avec des matériaux ou des végétaux lui appartenant, l’Etat ou le concessionnaire du
fonds ne peut en exiger la suppression ; il doit rembourser au possesseur, soit la valeur
des matériaux ou des végétaux et le prix de la main-d’œuvre, soit la plus-value qui en
est résultée pour le fonds.Si celui qui a fait les travaux est un possesseur de mauvaise
foi ou un détenteur précaire, l’Etat ou le concessionnaire a le choix ou d’exiger la
suppression des constructions, ouvrages et plantations, aux frais de l’auteur, et des
dommages-intérêts, s’il y a lieu, ou de rembourser soit la dépense, soit la plus-value,
comme il est dit ci­ dessus.Lorsque l’Etat ou le concessionnaire d’un fonds, en y faisant
une construction ou autre ouvrage a empiété de bonne foi sur le fonds du voisin, celui-
ci ne peut exiger la suppression de l’empiétement s’il est établi que le dommage qu’il
éprouve est notablement inférieur à celui que le constructeur subirait par suite de la
démolition.
En ce cas, le juge attribue l’empiétement au constructeur à titre de droit réel moyennant
une indemnité à payer au voisin.Article 25 : Sera toujours présumé de mauvaise foi,
celui qui aura empiété notamment :

1°. Sur un terrain urbain loti ;


2°. Sur une terre rurale dont les limites étaient matérialisées par des signaux,
poteaux, clôtures ou autres moyens nettement perceptibles ;
3°. En dépassant ses limites, alors que son terrain était loti et cadastré ou
délimité comme il est dit au 2° ci-dessus ;
4°. Qui a obtenu sa concession par quelque fraude à la loi ou aux droits acquis
des tiers.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[65]

Toute personne intéressée peut produire la preuve que l’empiétement est de mauvaise
foi. L’atterrissement ou relais qui se forme à la rive d’un lac ou d’un cours d’eau
navigable ou flottable appartient à l’Etat. Celui qui se forme à la rive d’un cours d’eau
non navigable ni flottable appartient aussi à l’Etat. L’île ou îlot qui se forme dans le lit
d’un lac ou d’un cours d’eau, navigable, flottable ou non, appartient à l’Etat. L’île ou îlot
qui se forme non par alluvion, dessèchement ou exhaussement du lit, mais par un
nouveau bras qui traverse et entoure le fonds d’un concessionnaire riverain fait partie de
la concession. Lorsque des choses mobilières appartenant à des propriétaires différents
sont réunies ou mélangées de telle sorte qu’il n’est pas possible de les séparer sans
détérioration notable ou qu’au prix de frais excessifs, les intéressés deviennent
copropriétaires de l’ensemble en proportion de la valeur qu’avaient ses parties au
moment de la connexion ou du mélange.

5.3.3 DE LA COPROPRIETE

Sans préjudice des conventions particulières qui règleraient autrement l’usage,


la jouissance et l’administration des biens indivis, la copropriété est réglée par les
dispositions ci-après. Si une chose appartient à plusieurs personnes pour des parts
indivises égales ou inégales, chacun des copropriétaires peut user de la chose
intégralement, mais en se conformant à sa destination et pourvu qu’il ne mette pas
obstacle à l’usage des autres. Les fruits de la chose se partagent dans la mesure du
droit de chacun.Chacun peut faire les actes d’administration courante, tels que
réparations d’entretien et travaux de culture.Les charges sont supportées par chacun
proportionnellement à sa part.
Aucun des copropriétaires ne peut, sans le consentement des autres, changer la
destination de la chose commune, ni la grever de droits réels au-delà de sa part
indivise. Chacun des copropriétaires peut toujours demander le partage de la chose
commune, nonobstant toute convention ou prohibition contraire. Les copropriétaires
peuvent cependant convenir de rester dans l’indivision pendant un temps déterminé qui
ne peut excéder cinq ans ; si la convention est faite pour un terme plus long ou pour
une durée illimitée, elle est réduite à ce terme. Les biens immobiliers indivis qui sont
affectés, à titre d’accessoire et pour l’usage commun, à plusieurs héritages distincts
appartenant à des propriétaires différents ne sont pas sujets à partage. Ils ne peuvent
être aliénés, grevés de droits réels ou saisis qu’avec l’héritage dont ils sont l’accessoire.
Les charges de cette copropriété, et, notamment, les frais d’entretien, de réparation et
de réfection sont répartis en proportion de la valeur des héritages principaux. Il est
loisible, dans le cas prévu aux alinéas qui précèdent à chacun des copropriétaires, de
modifier à ses frais la chose commune pourvu qu’il ne change pas la destination et qu’il
ne nuise pas aux droits de ses consorts.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[66]

5.3.4 DE LA MITOYENNETE

Sous les réserves ci-après établies, la mitoyenneté est réglée par les mêmes
dispositions que la copropriété forcée.Les fruits et les charges de la clôture mitoyenne
se partagent dans la mesure du droit de chacun. Cependant, hors le cas prévu à l’article
47, chacun des copropriétaires peut se dispenser de contribuer aux réparations ou
reconstructions en cédant le droit de mitoyenneté, pourvu que le mur mitoyen ne
soutienne pas un bâtiment qui lui appartient. La cession n’est réalisée que par la
mention qui en est faite sur les certificats d’enregistrement.Celui des voisins qui modifie
la clôture mitoyenne, soit pour la reconstruire ou l’exhausser, soit à toute autre fin, doit
la réparation de tous dommages causés par son ouvrage qui excèdent les inconvénients
normaux du voisinage.
Tout voisin a la faculté de faire régler par expert, à défaut d’entente, les
moyens nécessaires pour que le nouvel ouvrage ne nuise point à ses droits et
l’indemnité due à raison des dégâts ou du préjudice subis. Tout copropriétaire peut faire
bâtir contre un mur mitoyen et y faire placer des poutres ou solives dans toute
l’épaisseur du mur à cinquante millimètres près, sans préjudice au droit qu’a le voisin de
faire réduire la poutre jusqu’à la moitié du mur, dans le cas où il voudrait lui-même
asseoir des poutres dans le même lieu, ou y adosser une cheminée. Tout copropriétaire
peut faire exhausser le mur mitoyen ; si le mur n’est pas en état de supporter
l’exhaussement, celui qui veut le faire exhausser doit le faire reconstruire en entier à ses
frais et l’excédent d’épaisseur doit se prendre de son côté. Dans ces cas, la construction
ou partie de construction nouvelle n’est mitoyenne que jusqu’à la hauteur de l’ancien
mur commun et à concurrence de son épaisseur.
Le voisin qui n’a pas contribué à l’exhaussement peut en acquérir la
mitoyenneté en payant la moitié de la valeur de la construction nouvelle et de la portion
du terrain pour l’excédent d’épaisseur. Tout copropriétaire joignant un mur a la faculté
de le rendre mitoyen, en tout ou en partie, en remboursant au maître du mur la moitié
de la valeur de la partie qu’il veut rendre mitoyenne, ainsi que la moitié de la valeur du
terrain sur lequel elle est bâtie. Cette faculté est cependant refusée au propriétaire qui a
cédé son droit de mitoyenneté conformément à l’alinéa 2 de l’article 40 ci-dessus.Dans
les circonscriptions déclarées urbaines par les lois, tout propriétaire ou concessionnaire
est tenu de subir l’empiétement nécessaire à l’érection d’un mur ou d’une clôture établis
sur la limite séparative. Dans le lieu déterminé à l’article qui précède, tout
concessionnaire peut contraindre son voisin à contribuer aux constructions et
réparations des clôtures qui séparent les cours, jardins et passages attenant à des
bâtiments. Le concessionnaire à qui la contribution est demandée et qui, après mise en
demeure, néglige d’y satisfaire peut être contraint d’acquérir la mitoyenneté de la
clôture qui serait élevée par le voisin diligent. La forme et la hauteur des clôtures sont

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[67]

fixées par des règlements particuliers ou les usages du lieu.Aucune renonciation ou


convention contraire ne peut être invoquée à l’encontre des droits et obligations prévus
par les articles 42, 43, 44, 45 et 46.

5.3.5 DES DIFFERENTES MANIERES DONT ON ACQUIERT LA PROPRIETE EN


GENERAL

La propriété des biens s’acquiert et se transmet par donation entre vifs, par
testament, par succession et par convention. La propriété s’acquiert aussi par le travail
de l’esprit, le travail artisanal et le travail industriel.L’accession, l’incorporation, la
prescription acquisitive, l’occupation des choses perdues, la découverte d’une chose
constituent d’autres modalités d’acquérir la propriété. Toutes ces modalités sont
réglementées par des législations particulières.

5.3.6 DEUXIEME PARTIE : DU REGIME FONCIER ET IMMOBILIER

1. DU REGIME FONCIER

Le sol est la propriété exclusive, inaliénable et imprescriptible de l’Etat.Le


patrimoine foncier de l’Etat comprend un domaine public et un domaine privé. Le
domaine foncier public de l’Etat est constitué de toutes les terres qui sont affectées à un
usage ou à un service public.Ces terres sont inconcessibles tant qu’elles ne sont pas
régulièrement désaffectées. Les terres qui font partie du domaine public de l’Etat sont
régies par les dispositions particulières aux biens affectés à un usage ou à un service
public.Toutes les autres terres constituent le domaine privé de l’Etat.Elles sont régies
par la présente Loi et ses mesures d’exécution. Des lois particulières d’aménagement et
d’équipement du territoire, d’investissements concertés et de promotions immobilières
peuvent, pour des parties des terres qu’elles déterminent, organiser des procédures
particulières de gestion.

2. DE LA GESTION DU DOMAINE FONCIER PRIVE DE L’ETAT


Dans les conditions prévues au présent titre, les terres du domaine privé de
l’Etat peuvent faire l’objet d’une concession perpétuelle, d’une concession ordinaire ou
d’une servitude foncière. Lorsque les concessions portent sur un fonds entièrement ou
partiellement inculte, elles sont soumises à la condition de mise en valeur. Celle-ci est
déterminée suivant les régions, la nature et la vocation du fonds concédé, les plans de
développement économique ainsi que les normes d’urbanisme et d’hygiène.
En cas de mise en valeur partielle, la concession peut être réduite à due proportion.
En cas de cession du droit de concession, les obligations du concessionnaire

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[68]

originaire sont imposées au nouvel acquéreur, sauf dispositions contractuelles


contraires. Les terres qui font partie du domaine privé de l’Etat sont urbaines ou rurales.
Les terres urbaines sont celles qui sont comprises dans les limites des entités
administratives déclarées urbaines par les lois ou les règlements en vigueur. Toutes les
autres terres sont rurales. Selon leur vocation, les terres sont destinées à un usage
résidentiel, commercial, industriel, agricole ou d’élevage.

3. DES CONCESSIONS

Aux termes de la présente loi, la concession est le contrat par le quel l’Etat
reconnaît une collectivité, à une personne physique ou à une personne morale de droit
privé ou public, un droit de jouissance sur un fonds aux conditions et modalités prévues
par la présente loi et ses mesures d’exécution. Les concessions sont consenties à titre
gratuit ou à titre onéreux. Sur un même fonds, il peut y avoir un ou plusieurs
concessionnaires. Ils sont solidairement obligés envers l’Etat.Les concessions se font au
taux en vigueur lors de la signature du contrat, sauf si celui-ci est conclu en vertu d’une
option à une redevance déterminée, accordées par une convention antérieure.
Pour les localités érigées en circonscriptions urbaines, le Président de la
République ou son délégué fait dresser un plan parcellaire des terrains à concéder. Des
copies des plans parcellaires ou des tarifs sont déposées et peuvent être consultées au
Département ayant l’Urbanisme dans ses attributions, au département des Affaires
Foncières, dans les conservations des titres immobiliers pour leur ressort ainsi que chez
le Commissaire sous-régional territorialement compétent. Les terrains sont concédés
sous réserve des droits des tiers et sans garantie quant à leur qualité propre ou à leur
valeur industrielle, agricole, commerciale ou résidentielle. La superficie et les limites des
lots sur les plans parcellaires ne sont données qu’à titre d’indication ; le cas échéant, le
loyer et la redevance sont dus sur la superficie constatée par le mesurage officiel et
pour autant que la différence de la mesure réelle à celle exprimée au contrat soit au
moins de un vingtième en plus ou en moins.

4. DE LA CONCESSION PERPETUELLE

La concession perpétuelle est le droit que l’Etat reconnaît à une personne


physique de nationalité zaïroise, de jouir indéfiniment de son fonds aussi longtemps que
sont remplies les conditions de fonds et de forme prévues par la loi. Les concessions
perpétuelles se font à titre gratuit ou à titre onéreux. Sur un même fonds, il peut y avoir
un ou plusieurs concessionnaires. Lorsqu’une concession perpétuelle doit porter sur un
fonds entièrement inculte, elle ne peut être consentie que moyennant un contrat de
location avec option de concession perpétuelle. Dans le cas contraire, il faut et il suffit

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[69]

d’un simple contrat de concession perpétuelle. La concession perpétuelle n’est cessible


et transmissible qu’entre les personnes prévues à l’article 80 ci-dessus.

5. LES CONCESSIONS ORDINAIRES

Il s’agit ; l’emphytéose, la superficie, l’usufruit, l’usage et la location.

DE L’EMPHYTEOSE

L’emphytéose est le droit d’avoir la pleine jouissance d’un terrain inculte


appartenant à l’Etat, à la charge de mettre et d’entretenir le fonds en valeur et de payer
à l’Etat une redevance en nature ou en argent. L’emphytéose ne peut être établie pour
un terme excédant 25 ans. Ce terme est renouvelable. Lors des renouvellements, la
redevance sera revue et fixée aux taux en vigueur au moment du renouvellement. Dans
les limites fixées ci-après, l’emphytéote a droit à tous les produits du fonds. Il a seul les
droits de chasse et de pêche.Il peut extraire du fonds, des pierres, de l’argile et autres
matières semblables et en abattre les arbres, pour les constructions et les améliorations
qu’il y entreprend.
Il peut en exploiter les bois, à la charge de les aménager en taillis, comme un
bon propriétaire, ou de faire des plantations pour les remplacer utilement. Il peut en
changer la destination ou la nature, pour en augmenter la valeur. L’emphytéote peut, en
faveur de toute personne de son choix, et pour la durée de son droit, constituer sur les
biens qu’il incorpore au sol, une location, l’usufruit, l’usage et l’habitation ou un droit de
superficie.Il peut, pour les services de ces biens, accorder des servitudes foncières. Il
peut aliéner son droit et le grever d’hypothèque. Il ne peut accorder la superficie que s’il
y est stipulé l’enrichissement ou le remplacement des constructions, bois, arbres et
autres plantes incorporés au sol, par d’autres d’égales valeur et utilité.

 DE LA SUPERFICIE
La superficie est le droit de jouir d’un fonds appartenant à l’Etat et de disposer
des constructions, bois, arbres et autres plantes qui y sont incorporés.La superficie ne
peut être établie pour un terme excédant vingt-cinq ans. Ce terme est renouvelable. Elle
ne peut être établie sur une partie seulement d’un bâtiment.Le superficiaire a tous les
droits de l’usufruitier.
Il a droit de construire et de planter à son gré.Il a le droit de disposer même des
constructions, bois, arbres et autres plantes qui existaient dans le fonds lors de son
entrée en jouissance.
Le superficiaire ne peut disposer des immeubles que dans l’un des cas suivants :

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[70]

1° s’il en paie la valeur à l’Etat, outre la redevance pour la jouissance


temporaire du fonds ;

2° s’il s’engage à remplacer les immeubles par d’autres de valeur au moins


égale et de semblable utilité.

 DE L’USUFRUIT

L’usufruit concédé par l’Etat à une personne sur un fonds est le droit pour elle
d’user et de jouir de ce fonds, comme l’Etat lui-même, mais à la charge de le conserver
dans son état. L’usufruitier a le droit de jouir des fruits naturels civils et industriels que
peut produire le fonds.
Les droits et les obligations de l’usufruitier ainsi que les autres conditions et
modalités pour la constitution de l’usufruit seront fixés par contrat. L’usufruit concédé
par l’Etat peut l’être à titre gratuit, s’il est limité aux besoins de l’usufruitier et de sa
famille. Il ne peut stipulé pour un terme excédant vingt-cinq ans. Ce terme est
renouvelable.L’usufruit ainsi constitué s’éteint par la mort de l’usufruitier avant
l’expiration du terme convenu. A l’extinction de l’usufruit, l’usufruitier ou ses ayants-droit
peuvent enlever ce que l’usufruitier a incorporé au sol. A défaut, ces biens sont délaissés
et sont acquis à l’Etat sans qu’il soit tenu à l’indemnité.Le Président de la République
peut, pour des catégories d’aménagement et d’équipement qu’il détermine, prévoir et
organiser l’indemnité qui pourra être compensée par une prolongation de la jouissance
n’excédant pas dix ans.Seuls les biens incorporés au sol par l’usufruitier et présentant
une utilité pour l’Etat pourront être pris en considération pour l’indemnisation.
L’indemnité ne peut excéder la moitié de la valeur des biens, compensée par
l’exonération ou la réduction des redevances.

 DE L’USAGE

L’usage d’un fonds est le droit que l’Etat reconnaît à une personne d’en jouir soi­
même avec sa famille, soit en y habitant, soit en y créant des entrepôts pour soi-même.
Il ne peut être concédé pour un terme excédant quinze ans. Ce terme est
renouvelable.L’usager peut mettre une partie de ses équipements et installations à la
disposition des tiers, contre ou sans rémunération, mais uniquement dans la mesure
requise pour couvrir ses frais et ceux de sa famille.

 DE LA LOCATION

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[71]

Par la location, l’Etat s’oblige à faire jouir une personne d’un terrain et
moyennant un certain prix que celle-ci s’oblige à lui payer.En principe, elle est
préparatoire à une autre concession.Elle ne peut être accordée pour un terme excédant
3 ans. Elle est régie par les dispositions de la présente loi et ses mesures d’exécution. Si
un tiers commet quelque usurpation portant atteinte au droit du propriétaire, il est tenu
de la dénoncer à celui-ci. Le superficiaire peut accorder à des tiers l’usage, l’habitation
ou l’usufruit des immeubles incorporés au sol. Sauf stipulations contraires du contrat
constitutif de superficie, il peut librement céder son droit. Il reste garant de l’exécution
des obligations du nouveau concessionnaire envers l’Etat, à moins que le contrat
constitutif n’en dispose autrement. Le superficiaire peut être frappé de déchéance et de
dommages -intérêts, s’il y a lieu, en vertu des règles ordinaires du droit applicable
d’après la nature du titre par lequel la superficie a été établie.
L’usager peut mettre une partie de ses équipements et installations à la
disposition des tiers, contre ou sans rémunération, mais uniquement dans la mesure
requise pour couvrir ses frais et ceux de sa famille.

DEUXIEME PARTIE GESTION DES ENTREPRISES

CHAPITRE 1 LES STYLES DE COMMANDEMENT

1.2.2.1 La théorie de la dynamique des groupes

La théorie de la dynamique des groupes a été élaborée par KURT LEWIN.


Elle stipule que le style de commandement au sein d'une organisation est
centré dans son choix, sur deux problématiques, à savoir : le mode
d'exercice de leadership et la dynamique des groupes. La théorie de la
dynamique des groupes suppose qu'il existe trois modes de l'exercice du
leadership, à savoir :

1°) Le leadership autoritaire

Le leadership autoritaire ou style de commandement autoritaire est


essentiellement caractérisé par le fait que la productivité d'une
organisation et le rendement des ressources humaines sont obtenus par
des ordres, des contraintes, de la dictature de la part du dirigeant
autoritaire. Il se tient à distance du groupe et use des ordres pour diriger
les activités de ce dernier. Le rendement d'un groupe dirigé de cette
manière est élevé mais la pression portée sur les ressources humaines fait
que les relations entre les différents membres et leurs responsables
manquent de confiance et, on peut noter de fois des actes de rébellion ou

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[72]

de défiance. La qualité et la quantité sont recherchées mais il en ressort


les décharges émotionnelles.

2°) Le leadership démocratique


Ce style de commandement s'appuie sur les méthodes semi-directives et encourage les
membres du groupe à faire des suggestions, à participer aux discussions et à faire
preuve de créativité. Ce groupe manifeste des relations plus amicales et plus
chaleureuses et le départ du dirigeant en rien la continuité du travail. Dans le leadership
démocratique, la coopération est grande, la qualité de la production est très nettement
supérieure par rapport à celle du leadership autoritaire, même si la quantité demeure
inférieure.
3°) le leadership du laisser-faire
Dans ce style de commandement, le leader ne s'implique pas totalement dans la vie du
groupe et participe au strict minimum aux différentes activités, cela donne une situation
où le groupe reste constamment en quête d'information et des consignes de la part d'un
leader peu impliqué.
Le leadership du « laisser-faire » produit des résultats extrêmement peu productifs en
ce sens qu'il favorise la non coopération entre les ressources humaines. En l'absence du
leader, celles-ci ne continuent pas le travail. Au final, on observe une quantité produite
peu élevée avec une faible qualité.
En définitive, ces recherches sur la théorie des groupes démontrent la supériorité du
leadership démocratique sur d'autres styles de commandement.

Qu’est-ce que la théorie de management d’Elton Mayo ?


La contribution d’Elton Mayo à la théorie de la gestion a ouvert la voie aux
méthodes modernes de gestion des relations humaines. En se basant sur
ses expériences bien connues de Hawthorne, les théories de gestion de
Mayo se sont développées à partir de ses observations des niveaux de
productivité des employés dans des conditions environnementales
variables.

1.2.2 Le Style d’ordre

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[73]

Style de management caractérisé par un management laxiste. Ce


profil de manager évite toute situation difficile (conflits, confrontations...) et ne prend
pas position sur les sujets dont il a la responsabilité. Ce type de manager est très peu
concerné, que ce soit par les résultats obtenus ou bien encore le bien-être de son
équipe. C'est un partisan du moindre effort. On pourrait dire qu'il fait le strict minimum
dans le seul objectif de conserver son poste.
Les effets : dysfonctionnement chronique de l'organisation et contestation permanente
des collaborateurs.
(1,9) "Social"

Type de management qualifié parfois de paternaliste, participatif ou bien encore


"country club" - "camp de loisirs" - pour nos amis outre-Atlantique. Les collaborateurs
sont au centre des préoccupations de ce genre de manager. Ils sont écoutés, choyés.
Le manager développe des relations de qualité avec son équipe, sans forcément se
soucier des objectifs fixés.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[74]

Toutefois, ce type de management est-il réellement centré sur l'équipe et le bien-être,


l'épanouissement de chacun ou bien plutôt sur le désir d'un cadre à être apprécié de ses
collaborateurs ?
Les effets du management social : bonne ambiance de travail, mais production en
retrait, constructif souvent absent.
(5,5) "Intermédiaire"

Ce style de management est également appelé politique . Il représente la voie de


l'équilibre entre orientation vers l'Humain (prise en compte des besoins) et résultats. Le
manager adoptant un mode de management dit "intermédiaire" est l'homme du
compromis : de la productivité, certes, mais pas à n'importe quel prix, notamment en ce
qui concerne l'épanouissement des personnes de son équipe.Les conséquences du
management intermédiaire : en voulant tout concilier, les résultats demeurent très
moyens et l'équipe loin de sa performance optimale.
(9,1) "Centré sur la tâche"

Un style autoritaire induit par la peur viscérale de l'échec du manager centré sur la
production au détriment de l'humain. Le manager adoptant cette posture utilise ses
collaborateurs comme des pions qu'il place astucieusement afin d'atteindre les objectifs
fixés. Pour ce faire, il met en oeuvre une batterie d'outils afin de contrôler ses
subordonnés qui doivent obéir sans questionner.
Les effets : performance à court terme, mais démotivation du personnel (qui ne fait que
ce qu'obéir aux ordres sans pouvoir jamais proposer quoi que ce soit).
(9,9) "Intégrateur"

Ici on optimise les ressources humaines pour l'atteinte d'objectifs partagés. La notion

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[75]

d'équipe est importante. Le manager adopte une posture démocratique. Il est une
personne ouverte d'esprit, charismatique et souvent inspirante. L'implication et la
participation de chacun sont maximales. L'intelligence collective est mise au service de
l'organisation.
Les avantages : une orientation impliquant les collaborateurs, ce qui induit des
performances élevées, une meilleure gestion des conflits et des périodes de tension
ainsi que de meilleures décisions. Un modèle vers lequel tout manager devrait
idéalement tendre, même si ce style de management demeure relativement difficile à
appliquer à grande échelle.
1.2.2.2 La théorie X et Y
La théorie X et Y a été élaboré par Douglas Mc Gregor, qui fait remarquer qu'il n'existe
pas de théorie satisfaisante de la fonction de management ou de direction, et que par
conséquent, les leaders des organisations sont loin de se rendre compte du potentiel
que représentent les ressources humaines recrutées pour l'organisation. Dans cette
même logique, chaque acte du management repose sur une théorie et que jusqu'à
présent, la théorie implicite utilisée par la grande majorité des entreprises, a été bâtie
sur des principes classiques de l'organisation du travail. Ces principes traditionnels ne se
révèlent pas bons dans des nombreuses circonstances :
- Ils dérivent des modèles (armée, église...) qui sont éloignés des
entreprises actuelles ;
- Ils souffrent d'ethnocentrisme dans le sens où ils ignorent l'influence du milieu ;
- Ils retiennent des suppositions sur les comportements humains qui ne sont au mieux
que partiellement vraies.
Les principes traditionnels tournent autour du concept central qu'est l'autorité, vue
comme le moyen indispensable de contrôle et d'influence pour la direction des hommes.
Or d'après Douglas Mc Gregor, l'autorité n'est qu'une forme de contrôle parmi d'autres
(comme la contrainte physique, la persuasion, l'autorité du savoir) et dont l'efficacité
dépend certes des sanctions possibles (condamnation, renvoi, ...). L'autorité ne devrait
donc pas être le moyen exclusif de la direction des hommes. La manière dont une
organisation est dirigée résulta directement de la conviction de ses dirigeants. Derrière
chaque décision de commandement ou d'actions, il y'a des dispositions implicites sur la
nature humaine et le comportement des hommes.
Au terme des observations et de recherche, Mc Gregor met en place deux théories qui
doivent guider le leadership et le management au sein d'une organisation, à savoir :
- La théorie X
- La théorie Y

1) La théorie X
Elle est fondée sur les principes suivants :

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[76]

- l'employé n'aime pas travailler. Il est improductif s'il n'est pas surveillé, il ne travaille
que sous la contrainte ;
- l'individu moyen éprouve une aversion innée pour le travail, l'effort est fait pour
l'éviter ;
- à cause du fait qu'il n'aime pas travailler, il faut le contrôler, le diriger, le contraindre,
le menacer et le sanctionner ;
- l'individu moyen préfère être dirigé, fuit les responsabilités, montre peu d'ambition,
cherche la sécurité avant tout.
La théorie X, appelée autrement « la théorie de la carotte et du bâton ou de la
chicotte » n'est valable que lorsque les besoins d'ordre inférieur ne sont pas satisfaits.
2) La théorie Y
La théorie Y se fonde sur les principes suivants :
- L'effort des ressources humaines au travail est aussi naturel que le jeu ou le repos.
L'individu moyen n'éprouve pas d'aversion innée pour le travail, ce dernier peut être
perçu dans certains cas comme une source de satisfaction ;
- Le contrôle externe et la menace des punitions ne sont pas les seuls moyens pour
obtenir un travail utile, l'homme peut lui-même s'il accepte les objectifs de son travail se
diriger ;
- Le système de récompense associé à l'atteinte des objectifs permet de responsabiliser
l'individu. La plus importante de ces récompenses est celle de la satisfaction de l'ego et
du besoin de réalisation de soi, qui peut s'obtenir directement au travers de l'atteinte
des objectifs ;
- L'individu moyen peut apprendre, dans des conditions appropriées, non seulement à
accepter mais également à rechercher des responsabilités ;
- Beaucoup d'hommes sont capables de faire preuve de créativité dans une
organisation ;
- Il est rare que toutes les potentialités intellectuelles d'un individu moyen soient
totalement utilisées.
La théorie Y est contraire à la théorie X dans la mesure où elle insiste sur les notions de
participation, responsabilité et motivation prenant en compte des évolutions sociétaires.
La théorie Y est basée sur le principe selon lequel l'efficience du dirigeant est en grande
partie fonction de son aptitude à créer un climat permettant l'enrichissement et
l'épanouissement de chaque individu de l'organisation.
3) Principes de la théorie X Y
Dans un ouvrage intitulé "La dimension humaine de l'entreprise", McGregor affirme
deux façons de percevoir ses subordonnés, lesquelles influent sur le comportement
qu'il adopte envers eux ainsi que les stratégies de motivations mises en place.

L'une correspond à ce qu'il nomme "Théorie X" qui symbolise le management prôné par

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[77]

l'école classique et l'autre appelée "Théorie Y" censée représenter l'école des relations
humaines.

Dans la "théorie X" le gestionnaire a une vision négative de ses subalternes. Les
hypothèses de cette théorie sont les suivantes :
o L'individu éprouve une aversion innée pour le travail qu'il considère
comme pénible.
o En raison de cette caractéristique humaine que représente l'aversion pour
le travail, la plupart des gens doivent être forcés, contrôlés, dirigés et
menacés de sanction pour qu'ils déploient les efforts nécessaires à la
réalisation des objectifs organisationnels.
o L'individu préfère être dirigé, souhaite éviter les responsabilités, a
relativement peu d'ambition et aspire avant tout à la sécurité.
McGregor préconise le fait que la "théorie X" pousse le gestionnaire à agir
d'une manière autocratique vis-à-vis de ses subalternes.

A l'inverse, le gestionnaire dans la "théorie Y" perçoit ses subalternes d'une manière
positive. Les hypothèses de la "théorie Y" sont les suivantes :
o Le travail peut constituer pour l'individu une source de motivation une
source de satisfaction personnelle.
o Le contrôle externe et la menace de sanction ne sont pas les seuls moyens
pour obtenir un effort dirigé vers les objectifs organisationnels, l'Homme
peut se diriger et se contrôler lui-même pour atteindre les objectifs dont il
est responsable.
o L'individu a les capacités requises pour exercer sa créativité et assumer
ses responsabilités professionnelles.
Selon McGregor, le gestionnaire sous l'angle de la "théorie Y" traite ses
subalternes d'une manière démocratique.

1.2.2.3 La grille managériale de BLAKE et MOUTON


La grille directoriale de BLAKE et MOUTON est un modèle comportemental schématisé
par deux axes : un axe horizontal représentant les motivation ou le souci du dirigeant
pour la production de l'organisation d'une part, et d'autre part un axe vertical
représentant l'intérêt pour la satisfaction des besoins des ressources humaines dans
l'organisation. En se fondant sur diverses observations dans les organisations, Blake et
Mouton sont arrivés à recenser cinq styles de commandement, à savoir

1) Le style 9.1 ou style autocratique


Ce style de commandement est autrement appelé « style produire ou périr). Le

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[78]

dirigeant adapté à la tâche est autocratique. Il a une préoccupation élevée pour la


production et une basse préoccupation pour la satisfaction du besoin du personnel. Le
dirigeant identifie les besoins des employés sans importance et privilégie les résultats.
Le style autocratique est plus dur et est basé sur la théorie X de Douglas Mc Gregor. Il
est souvent appliqué par les entreprises en position d'échec réel ou perçues comme en
gestion de crise.
2) Le style 1.9 ou style social
Le dirigeant a une préoccupation basse pour la production mais une production élevée
pour le personnel. Il accorde une attention particulière au facteur humain. Il est
presqu'incapable d'utiliser les moindres pouvoirs coercitifs, punitifs, légitimes. Cette
incapacité résulte de la crainte d'utiliser de tels pouvoirs pourrait compromettre les
relations avec des autres membres de l'équipe.
3) Style 1.1 ou style du laisser-faire
Le dirigeant montre une préoccupation basse pour le personnel et pour la production
de l'organisation. Il se contente d'un résultat minimal. Parfois décrit comme le style du
leader `'basse pression'', comme une sorte de contre-exemple de ce que doit être le
manager.
4) Le style 5.5 ou style de compromis
Le dirigeant essaye d'équilibrer entre la production de l'organisation et la satisfaction du
facteur humain.
5) Le style 9.9 ou style intégrateur ou catalyseur
Ce style repose sur un intérêt élevé aussi bien pour l'efficacité des opérations de la
production que pour le facteur humain. Le leader intègre un maximum d'attention à la
fois pour le personnel et pour la production. Ce style doux est basé sur le principe de la
théorie Y de Mc Gregor Douglas. En effet, en fonction du critère qu'ils retiennent dans
leur recherche, la promotion hiérarchique du manager, BLAKE et MOUTON considèrent
le style 9.9 comme le plus efficace. Selon leur conception, l'efficacité du leadership
s'accroit en fonction d'une diagonale allant de 1.1 à 9.9.
6) La grille de Blake et Mouton
Dans les années 60, Robert Blake et Jane Mouton ont apporté une vision rénovée des
styles de management en les classant selon deux dimensions : l’intérêt porté aux
relations humaines et l’intérêt porté à la production. Ces deux dimensions reflètent
deux conceptions du management. Celles-ci ne sont d’ailleurs pas exclusives : aux
coordonnées 9-9 se situe le style qui montre un intérêt pour les unes comme pour
l’autre, comme l’indique le schéma ci-dessous.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[79]

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[80]

Chapitre 2. L’ENTREPRISE

Introduction

Qu’est-ce qu’une entreprise ?

Il n’existe pas de d´efinitions universelle de l’entreprise. Elle d´epend de


l’approche que l’on choisit. Il existe trois types d’approche :

• L’approche ´economique
• L’approche sociologique
• L’approche syst´emique

2.1 L’approche économique

2.1.1 Unité de production des Biens et Services

Selon l’approche économique, l’entreprise est une unité de production des biens
et services destinée aux march´es de biens de consommation (grand public) et aux
march´es de biens de productions (les autres entreprises).
Pour fonctionner, l’entreprise a besoin de flux d’entrées : les inputs (matières
premières, marchandises, services, capitaux, travail et surtout informations).
L’entreprise transforme ces inputs en outputs (produits finis, marchandises, services,
informations). Lors de cette transformation, l’entreprise crée de la richesse (ajout de
valeur aux inputs). Cette richesse est appelée valeur ajout´ee, elle représente la
contribution réelle de l’entreprise à la richesse nationale (P.I.B.).
La conception de la notion de production a fortement evolu´e. En effet, nous
ne sommes plus en situation de p´enuries relatives où il suffisait de produire pour
vendre. De nos jours, les entreprises essaient de diff´erencier leurs offres et de
positionner leurs produits par rapport à ceux des concurrents dans le but d’obtenir un
avantage concurrentiel (comp´etitif).
Qu’est-ce que la di ´erenciation ?
Différencier un produit ou un service consiste à le démarquer de ceux de la
concurrence sur la base des quatre « P ».
• Produit
La différenciation par le produit considère ses caractéristiques intrinsèques, à
savoir sa composition, sa qualité, son aspect marchand (garanties, assistances, ...)

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[81]

• Prix

Il existe deux strat´egies en matière de différenciation par le prix : soit une


stratégie d’écrémage qui consiste à fixer les prix plutˆot plus elev´es que le
concurrent, soit une strat´egie de pénétration de marché qui consiste a` fixer les prix
plutot moins elev´es que le concurrent.
Le prix de vente d’un produit est déterminé par quatre facteurs :
 Coût de reviens.
 Concurrence.
 Demande (clients), on prend en compte la notion de prix
psychologique.
 Reglementation en matière de fixation de prix (ex : dans le secteur
pétrolier en période de crise).

• Place (Distribution)

Généralement un produit de haute gamme vendu cher est destin à un réseau


de distribution sélectif. Il importe de distinguer canal de distribution, circuit de
distribution et réseau de distribution.
 Un canal de distribution, c’est la voie d’acheminement d’un produit entre deux
interm´ediaires dans un circuit de distribution.
 Un circuit de distribution est l’ensemble des canaux de distribution.
 Un réseau de distribution est l’ensemble des circuits de distribution.

 Publicité (Promotion)

Ces procédés concernent la communication autour du produit. Un gros budget de


communication au lancement d’un produit permet de se d´emarquer de la
concurrence.La publicité consiste à attirer les consommateurs (ou prospects) vers le
produit (stratégie « pull »). La publicité joue trois rôles :
 Rôle cognitif
 Rôle affectif
 Rôle conatif
La promotion consiste a` pousser le produit vers le consommateur (stratégie «
push »).
Le dosage et la cohérence des quatre « P »constitue le Marketing-Mix (terme
apparu dans les années 80).

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[82]

Qu’est-ce que le positionnement ?

Le positionnement consiste a` positionner le produit, à graver dans l’esprit


des consommateurs (ou prospects) une image claire et minutieuse du produit (ou
service, entreprise) par rapport a` la concurre

2 L’approche sociologique

Selon l’approche sociologique de l’entreprise, l’entreprise est composée de 3 acteurs


principaux :

• Apporteurs de capitaux
• Dirigeants
• Salariés

Ces 3 acteurs ont des objectifs et des stratégies individuelles différentes. En


effet, en ce qui concerne les apporteurs de capitaux, leur logique est purement
financière, ils recherchent avant tout la rentabilité de leurs pla-cements. Leur but est de
garantir leurs gains et si possible les augmenter. Les apporteurs de capitaux sont
attirés par des placements de plus en plus rentables. Leur source de pouvoir est le
capital. Ils élaborent ainsi une stratégie d’investissement ou alors de retrait (en cas de
perte).
En ce qui concerne les dirigeants, leur logique est la maximisation des
performances de l’entreprise, evaluées par la rentabilité économique des capitaux. Leur
but consiste à garantir leur place et à élargir leur pouvoir (capital et organisation). En
ce qui concerne les salariés, leur logique est l’épanouissement et la sécurité de l’emploi.
Ils ont pour but de garantir leur emploi, si possible un réalisant un travail intéressant
dans de bonnes conditions matérielles et psy-chologiques. La source de leur pouvoir est
le savoir-faire. Leur stratégie est celle de l’adhésion, c’est-a`-dire de l’attrait de la
carrière. Pour que l’entreprise puisse fonctionner, compte-tenu des stratégies
individuelles elaborées par les 3 acteurs identifiés, il faut donc un consensus ou
compromis organisationnel.

2.3 L’approche systémique (l’entreprise en tant que système)


2.3.1 Qu’est-ce qu’un système ?
Un système peut etre défini comme un ensemble composé d’´élèments en interaction
permanente, organisé et ouvert sur son environnement au quel il doit s’adapter en
permanence pour sa survie. Envisager une entreprise en tant que système consiste à la
considérer comme un ensemble organisé, composé de diff´erentes fonctions, services,

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[83]

individus en permanente interaction, ayant tous des objectifs pouvant etre


contradictoires.

2.3.2 L’approche en elle-meme

L’entreprise en tant que système est ouverte sur son environnement externe, source
de menaces a` appréhender mais aussi d’opportunités a` saisir. L’entreprise doit s’y
adapter en permanence pour sa survie et son d´eveloppement. Les composantes de
l’environnement sont très diversifiées : technologie, social, culturel, juridique,
économique, politique, écologique, concurrence, clients, fournisseurs.
L’environnement international prend en compte toutes les composantes
précédemment cités au niveau des pays d’importation.

International
Culture
Ecologie
Direction Social
Générale

Clients

Recherche et
Marketing
développement

Gestion des

Ressources

Humaines

Système

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[84]

Pour l’informaticien d’aujourd’hui, cette tendance d’approche de l’entreprise en tant


que système s’explique de plus en plus également par le succès rencontré par les
progiciels de gestion (ERP : Enterprise Resource Planning) dont la paramétrage et
l’implèmentation requiers de bonnes connaissances des pratiques fonctionnelles des
services de l’entreprise, les relations entre ces derniers, ainsi qu’avec les clients, les
fournisseurs, etc. . .

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[85]

CHAPITRE 3: LA CLASSIFICATION DES ENTREPRISES

3.1 En fonction des activités

3.1.1 Le secteur d’activité

Il existe trois secteurs d’activite :

• Secteur primaire : il concerne les activités relatives à l’agriculture, à l’´elevage,


aux mines et à toute exploitation de matières premières.
• Secteur secondaire : il correspond aux activités de transformation des
matières premières enproduits finis. On trouve ces activit´es dans les firmes
(entreprises industrielles).

• Secteur tertiaire : il correspond aux activités de production de services


(banques, assurances, garagiste. . .). De nos jours, on constate un déplacement
de l’emploi à partir du secteur primaire vers le secteur tertiaire.

3.1.2 Le domaine d’activité

Le domaine d’activité classe les entreprises selon les actions réalisées. On


distingue six domaines d’activité.

• Entreprises agricoles : opérations lées à l’agriculture et à l’élevage (secteur


primaire).
• Entreprises industrielles (secteur secondaire).
• Entreprises ou soci´et´es prestataires de services (secteur tertiaire).
• Entreprises commerciales (secteur tertiaire).
• Sociétés d’assurances (secteur tertiaire).
• Sociétés et établissements de crédits et services bancaires (secteur tertiaire).

3.1.3 La branche d’activité

La branche d’activité classe les entreprises par catégories, elle prend en


considération leurs similitudes au niveau de leurs dimensions (effectifs, chiffre d’affaire,
capitaux propres . . .), leurs formes juridiques (société de capitaux. . .), leurs
localisations (entreprise d´epartementale, nationale, internationale. . .).
La comparaison entre entreprises s’effectue dans le cadre de la rentabilité à
travers l’établissement des ratios. Les ratios sont publiés tous les ans par la Banque

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[86]

Centrale de France par branche d’activité et par moyenne de la branche d’activité


(anecdote : on appelle « Canard boiteux »une entreprise sous la moyenne et « Ruban
bleu »une entreprise au-dessus).

3.1.4 La filière

Une filière regroupe plusieurs activités. Un produit est mis à la disposition de


l’utilisateur (client final) par une succession d’opérations effectuées par des entreprises
ayant des activités diverses.

3.2 CLASIFICATION DES ENTREPRISES

Si l’on considère le marché final (aval), on peut définir une filière comme l’ensemble
articulé des activités productives qui l’alimentent.

3.1. Selon la forme juridique

La forme juridique correspond au statut légal choisit par l’entreprise. Pour les
entreprises du secteur privé, on peut distinguer deux situations.

3.2.1 Les entreprises fondées par une personne

Les entreprises individuelles (ou personnelles)

Cela représente en général les très petites entreprises ou les artisans. La


responsabilité de l’entrepreneur individuel est illimitée. Cela veut dire que le créateur
est responsable de façon illimitée sur les biens propres et la totalité des dettes de
l’entreprise.

En effet, il n’existe pas de distinction entre le patrimoine personnel et celui de


l’entreprise. On dira que l’entreprise n’a pas de personnalité morale. Compte-tenu des
risques liés à la création d’une entreprise individuelle, on a pensé à l’EURL.

Les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL)

La loi du 11 juillet 1985 permet de pallier les risques et inconvénients de


l’entrepreneur individuel par la création d’une SARL à une personne avec un apport
minimum exigé de 5500⁄. Cet apport minimum permet de distinguer le patrimoine du
créateur à celui de l’EURL qui deviendra une personne morale avec ses biens propres.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[87]

Depuis aout 2003, la loi « pour l’initiative économique »permet d´esormais la cr´eation
d’une EURL (ou SARL) à 1⁄en un jour.

• Pourquoi ?

- Pour favoriser la création d’entreprises (qui reste le principal objectif).


- Pour pallier au problème financier (difficulté de réunir 5500⁄).

Pour pallier au problème lié à la responsabilité. La loi prévoit de dresser une liste des
biens du créateur ne rentrant pas dans le cadre de l’activité. Cette liste ne doit pas
comporter d’avoir sur un compte à vue.

• Pourquoi 1 jour ?

 Un autre frein à la création d’entreprises est la lenteur administrative.


 Pour plus d’informations sur cette loi, voir le site de l’agence pour la
création d’entreprise (http ://www.apce.fr).

3.2.2 Les entreprises sociétaires (fondées par plusieurs personnes)

On distingue deux types d’entreprises sociétaires, les entreprises de personnes et les


entreprises de capitaux. Mais avant tout, nous allons d´efinir le terme de société.

Qu’est-ce qu’une societé´ ? Une société peut etre définie comme un contrat entre
deux personnes (saufdans le cas d’une EURL) pouvant nécessiter des apports exigé (en
numéraire, en nature, ou en industrie), pouvant donner naissance à une personne
morale apres immatriculation au RCS (Registre du Commerce et des Sociétés).

Avec la nouvelle loi, on peut commencer ses activités sans avoir et préalablement
inscrit au registre.

Les sociétés de personnes : les SNC (Société en Nom Commun)

Les associés de la SNC sont solidairement et indéfiniment responsables


proportionnellement sur leurs biens propres de la totalité des dettes de l’entreprise. Les
associés sont imposés sur le revenu. Les sociétés de capitaux

SARL (Société à responsabilités limitées) Pour créer une SARL, il faut un

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[88]

minimum de 2 personnes et un maximum de 100 personnes. Cette création nécessite


un apport minimum exigé de 5500 (possibilité de création à 1⁄en un jour). Lorsqu’on
accepte un 101eassocié, la SARL doit changer son statut en SA (Société Anonyme).
L’acceptation d’un associé depend de l’accord des associés de la SARL.

SA (Société anonyme) Pour créer une SA, il faut uniquement un minimum de 5


personnes (pas demaximum requis). Cette création nécessite un apport minimum exigé
de 35000⁄. Cet apport minimum exigé passe à 225000⁄ lorsqu’on fait appel à l’épargne
publique (lorsqu’on s’adresse à une société financière pour récolter les fonts).

3.3 Selon la dimension

3.3.1 L’effectif

En France, il y a plusieurs fa¸cons de caract´eriser une entreprise par son effectif.


Selon l’UNEDIC (Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie
et le commerce), on distingue 5 catégories d’entreprises selon leur effectif : TPE
(ou micro-entreprise), PE, ME, GME, GE.

TPE (micro-entreprise ou très petite entreprise)

Une TPE est caractérisé par un effectif inférieur à 10 salariés. Le chiffre d’affaires
d’une TPE est inf´erieur a` 2000000⁄(anecdote : 61% des TPE fran¸caises n’ont
pas de salari´es).

PE (petite entreprise)

Une PE à un effectif compris entre 10 et 49 salariés. Le chiffre d’affaires d’une PE


est inférieur à 10000000⁄.

ME (moyenne entreprise)

Une ME a un effectif compris entre 50 et 199 salariés. Son chiffre d’affaires est inférieur
à 2000000.

GME (grande et moyenne entreprise)

Une GME à un effectif compris entre 200 et 499 salariés. Son chiffre d’affaires est
inférieur à 50000000.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[89]

GE (grande entreprise)

Une GE a un effectif supérieur ou égal à 500 salariés. Son chiffre d’affaires est
supérieur à 50000000.

Il faut noter qu’on reprend ici uniquement le classement de l’UNEDIC. Il existe


d’autres classements, selon les divers organismes.

L’intéret de connatre son effectif est de connaitre les seuils sociaux. Les seuils
sociaux correspondent à un effectif au-dessus duquel l’entreprise est soumise à certaines
obligations. Voici certains seuils :
• Au 11esalarié.
- Election d’un délégué de personnel.
• Au 25esalarié.
- Création d’un réfectoire.
e
Au 50 salarié.

 Election d’un délégué syndical (avec ses droits. . .).


 Instauration d’un comité d’entreprise.
 Instauration de la « participation des salariés à l’expansion ». Cette participation
est calculée à partir du bénéfice net de l’entreprise, des capitaux propres, des
salaires et de la valeur ajoutée : P =12(BN − 5% Capitaux propres) × SalairesV.A..
Cette participation est calcul´ee tous les ans mais elle bloquée pour une période
de 5 ans sauf dans certains ca: départ, sur en dettement, séparation (divorce,
décès. . .) et accessoirement le prix de l’essence.
 Mise en place d’un comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail
(CHSCT).

• Au 300esalarié.
 Bilan social obligatoire et publié tous les ans (d’écrit les fonctions
antérieurs et les plans d’évolution de carrière des salariés).

3.3.2 Le chiffre d’affaires

Pour une entreprise commerciale, le chiffre d’affaires correspond au montant des


ventes. Pour une entreprise industrielle, le chiffre d’affaires correspond à la production
vendue (quantité vendue prix de vente).

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[90]

3.3.3 Le bénéfice net

Le béenéfice net est la somme des produits réalisés par celle-ci sur la période, de
laquelle on a d´eduit l’ensemble des charges (d’exploitation, financières et
exceptionnelles) engagées sur la meme période, ainsi que l’impˆot sur les soci´et´es.

3.3.4 La valeur ajoutée

La valeur ajout´ee repr´esente la diff´erence entre le prix de vente d’un produit et la


valeur totale des dépenses qu’elle a engagée pour se procurer les biens et services
qu’une entreprise donn´ee transforme.

3.3.5 Les capitaux propres

Les capitaux propres sont pour les entreprises ce que les apports personnels sont
pour les particuliers. Les capitaux propres correspondent aux ressources stables de
l’entreprise. Ils sont composés du capital social, des réserves et du report à nouveau.

3.3.6 La surface de vente

On répertorie plusieurs catégories de distributions en fonction de la surface de vente


(en m2) :
à De 120m2 a` 400m2 : Superette.

à De 401m2 a` 2500m2 : Supermarch´.

à A partir de 2501m2 : Hypermarch´.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[91]

Chapitre 4 : LES THEORIES DU MANAGEMENT

L’´evolution de la conception de l’homme au travail

4.1 L’école classique (Taylor, Fayol, Weber)

Le but de l’´ecole classique du management est la division du travail de façon à


augmenter la productivité. Elle ne prend pas en considération l’intéret de l’homme au
travail.

4.1.1 F. W. Taylor (1856-1915) : L’organisation scientifique du


travail (OST):

La division du travail et la spécialisation des taches : il doit y avoir une


distinction entreles concepteurs (bureaux d’´etudes) et les exécutants. C’est ce qu’on
appelle le « best one way », il n’existe qu’une seule fa¸con de travailler, celle
etudi´ee par les bureaux d’études (et c’est de ce fait la meilleure).

La parcellisation des taches : c’est la d´ecomposition du travail en élèments très


simples pour qu’ilssoient faciles à exécuter (exemple : le film « Les Temps Modernes »).

La rémunération en fonction du rendement : correspond `a une prime liée au


rendement (efficacité). Selon Taylor, la prime seule est le principal moteur de
motivation.

Cette organisation donnera naissance aux chaines de fabrication, notamment chez


Ford, pour la Ford modèle T afin d’augmenter la productivité. Ce mod`ele est le
symbole d’une société de grande consommation. Le taylorisme a négligé dans sa
m´ethode le facteur humain, ce qui a entraıné des conséquences telles que la baisse
de rendement, l’augmentation de l’absent´eisme, l’augmentation du temps de travail,
et finalement le « coulage »(augmentation des déchets, gaspillage de l’énergie et des
matières premières...). D’autres conséquences sont l’apparition de conflits avec la
hiérarchie, entrainant de ce fait une d´egradation du climat social. Le taylorisme est
donc une méthode efficace pour une haute productivité à cours terme, mais elle perd
son efficacité lorsque l’on atteint le moyen terme.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[92]

4.1.2 H. Fayol (1841-1925) : Le principe administratif (P.A.)

Le principe administratif classe les activités des entreprises en six grandes fonctions
:
• Technique (fabrication)
• Commerciale (vente)
• Financi`ere (comptabilité, gestion)
• Comptable (bilan, inventaire...)
• Sécurité
• Administration (prévoir, organiser...)

Plus on évolue dans une hiérarchie, et plus la fonction administrative prend de


l’importance. Fayol propose la théorie des POCCC pour administrer les hommes. C'est-
à-dire que selon lui, pour administrer, il faut pr´evoir, organiser, commander,
coordonner, controler.

4.1.3 M. Weber (1864-1920) : La bureaucratie

Weber considère que pour manager, il faut appliquer la bureaucratie, qui correspond
à trois styles de direction :

• Style charismatique : Il s’agit d’un leader qui possède d’énormes


compétences et qualités personnelles. Weber montre l’inefficacité de ce style en
expliquant que si le leader venait à tomber, il emporterait son organisation avec
lui dans sa chute.

• Style traditionnel : Il est défini sur les styles précédents, par le biais
d’h´eritage de l’entreprisecommerciale. Le dirigeant hérite de l’autorité attachée
au statut de dirigeant mais les coutumes peuvent etre rejetées. En fait, pour
Weber, il n’existe qu’un seul style.

• Style rationnel ou bureaucratique : Les caractéristiques de ce style sont les


suivante :

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[93]

 Les membres de l’organisation sont personnellement libres.


 L’autoritz est exercze à l’aide de procédures impersonnelles.

Les règles prévoient tout dans ce style. Tout candidat à un emploi dans le style
bureaucratique est choisi pour ses qualit´es techniques qui sont test´ees lors d’un
concours ou un test, puis le candidat signera un contrat avec l’administration.
Lorsqu’on évoque la bureaucratie, il importe d’évoquer le principe de Peter et la loi de
Parkinson.

• Principe de Peter : Selon ce principe : «toute personne tend à évoluer dans


la hiérarchie parle biais de promotions jusqu’à son niveau d’incomp´etence ». Le
principe de Peter préconise que les r`egles soient claires pour tout le monde,
que lorsque l’on n’est plus promu, c’est que l’on a atteint son niveau
d’incomp´etence.

• Loi de Parkinson : Selon cette loi :«tout travail tend à se dilater pour
occuper le temps disponible »(Parkinson n’aimait pas la bureaucratie).

Les conséquences d’une bureaucratie excessives sont nombreuses. Tout d’abord au sein
de l’entreprise :

• Lenteur administrative
• Lourdeur
• Baisse de productivité
• Augmentation des coûts
• On est loin des « cinq 0 »(0 défaut, 0 stock, 0 délai, 0 panne, 0 papier)
• Perte de dynamisme
• Démotivation du personnel

Puis à l’extérieur de l’entreprise :


 Insatisfaction de la clientèle
 Baisse des ventes
 Inadaptation a` l’évolution des marchés ou de l’environnement

4.1.4 Conclusion

L’école classique correspond à la théorie X du management (système de la carotte et


du bâton). Lorsque les objectifs qui sont préconisés ne sont pas atteins, il y a

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[94]

sanction. La théorie X correspond

2006 / 2007 Organisation d’entreprise aussi aux systèmes que l’on qualifie de
D.P.O. (Direction Par Objectif). Cela consiste à fixer des objectifs, à les imposer
aux subalternes. Lorsque ces objectifs ne sont pas atteins, il y a sanction.
4.2. L’école des Relations Humaines

4.2.1 E. Mayo (1880-1949) : Le père des Relations Humaines

Son expérience qui a abouti à la d´ecouverte des facteurs sociaux, qui a duré 5
ans, s’est déroulée dans une entreprise de fabrication de téléphones « Western Electric
», dans l’atelier d’Hawton.
Au départ, son ´etude portait sur les causes de la fatigues, des accidents de
travail, des hausses d’absentéisme... en bref, les conditions physiques de travail. Il a
constitué deux groupes de travail de 6 femmes de façon libre (par affinité).
Le groupe A est le groupe expérimental et le groupe B le groupe témoin. Le
groupe A disposait des meilleures conditions de travail (éclairage, température,
rémunérations...), le groupe B des conditions de travail initiales.Le groupe A connaissait
une croissance de la productivité. Il en était de même pour le groupe B. Les conditions
de travail du groupe A ont ensuite et dégradées, la productivité augmentait toujours.
En général, lorsqu’un sujet est observé, il modifie son comportement. La
production à augmenter car la direction s’intéressait à l’´équipe et non pas grâce aux
conditions de travail. Il y a émergence de l’importance des relations interpersonnelles.
Chaque groupe est devenu une équipe homogène avec ses propres objectifs, la
satisfaction de chaque membre vient de la composition du groupe. Lorsque la
participation et la discussion s’établissait, les conditions physiques de travail avaient
peu d’importance. Le travail effectué par un individu dépend tout d’abord de sa
capacité sociale. Mayo a conclut qu’il faut intégrer chaque individu dans son groupe.

4.2.2 A. Maslow (1908-1970) : La pyramide des besoins

Maslow consid`ere que les besoin exprim´es par un ˆetre humain peuvent ˆetre
hi´erarchis´es sous une forme pyramidale. Les besoins physiologiques correspondent
aux besoins de manger, dormir, boire... qui ne peuvent ˆetre satisfaits uniquement
grâce au salaire. Les besoins de sécurité correspondent aux besoins de travailler dans
de bonnes conditions physiques, avoir un minimum de sécurité au niveau de
l’emploi.Les besoins sociaux (ou besoin d’appartenance à un groupe

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[95]

• Les besoins d’estime correspondent aux besoins de reconnaissance (du travail


notamment) .Les besoins de réalisation de soi correspondent aux besoins de
visibilité en termes d’évolution de carrière. Cette pyramide suscite plusieurs
remarques :
• Elle n’est pas applicable à toutes les personnes. Certaines personnes ont un
besoin d’estime exhor-bitant.
• Elle n’est pas applicable a` toutes les soci´et´es, compte-tenu du niveau de
d´eveloppement. Les besoins physiologiques ne correspondent pas forc´ement
un besoin primaire. Dans les soci´et´ developpees et s´ecuris´ee, cette
pyramide peut ˆetre appliquée.
• Maslow consid`ere que lorsqu’un besoin inf´erieur est gravement atteint, il
cause une entorse a` la hi´erarchie, c’est a` dire qu’il prend la place de tous les
autres besoins.

4.2.3 F. Herzberg (né en 1923) : L’enrichissement des tâches et la théorie


des deux facteurs

Herzberg s’est inspiré de la pyramide de Maslow :

Selon ses propres termes, un individu qui n’est pas insatisfait n’est pas forcément
satisfait. Il considère que les facteurs d’insatisfaction peuvent être considérés comme
des facteurs d’hygiène. Il pracise : « Si le manque d’hygiène entraine la maladie, sa
prasence n’assure pas la santa ». Pour être satisfait, il faut d’abord ne pas être
insatisfait. C’est pour cette raison que l’on dit que les facteurs de satisfaction ont un
effet cumulatif, ils peuvent entrainer de la motivation lorsque les facteurs
d’insatisfaction sont gommés.

• Si (1) et (2) n’existent pas : il y a insatisfaction.


• Si (1) n’existe pas et que (2) existe : il y a insatisfaction.
• Si (1) existe et que (2) n’existe pas : il n’y a ni satisfaction ni insatisfaction.
• Si (1) et (2) existent : il y a satisfaction, pouvant entraˆıner une motivation.

Par ailleurs, Herzberg praconise l’enrichissement des tâches, à ne pas confondre avec
l’élargissement ou la rotation des tâches. En effet, l’élargissement ou la rotation des
tâches correspond à la théorie X du management. Il consiste à confier à un opérateur
donné, sur plusieurs postes de travail, des tâches aussi inintéressantes les unes que
les autres. L’enrichissement des tâches consiste en revanche selon Herzberg à confier
à un opérateur donné sur son poste de travail les tâches suivantes :

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[96]

• Tout d’abord en amont le travail de préparation.


• Puis le travail d’exécution.
• Enfin en aval, la tâche de contrôle.

4.2.4 Mac Gregor (1906-1964) : Les théories X et Y

Mac Gregor est l’inventeur des termes X et Y pour différentier l’école classique de
l’´ecole des Relations Humaines.

Mac Gregor reproche à certains managers de fonctionner selon une théorie nommée
X constituée des hypothèses suivantes :

• L’homme ordinaire éprouve une aversion innée au travail, il n’aime pas le


travail et fait tout pour l’´eviter. Il faut, pour qu’il puisse travailler, le
contraindre, le contrôler, lui imposer des objectifs et le menacer de sanctions.

Mac Gregor considère que « cet homo-sapiens désire la sécurié et n’aime pas la
responsabilité, il faut lui appliquer la D.P.O. ». En s’inspirant de la pyramide de
Maslow, Mac Gregor propose la théorie Y. En effet, il consiste en le fait qu’il existe une
part importante de personnes qui peuvent se diriger elles-même et se contrôler
lorsqu’elles travaillent pour des objectifs envers lesquels elles se sentent responsables.
Elles aiment être responsabilisées car elles y voient un enrichissement et la r´ealisation
de soi. Il faut leur appliquer la D.P.P.O. (Direction Participative Par Objectif)

4.3 L’évolution des courants (1960-1970)

4.3.1 Le Toyotisme

A partir des années 60/70, le Toyotisme (ou ohnisme) est une nouvelle organisation
du travail qui s’est imposée comme une évolution du Taylorisme et du Fordisme. Il se
revendique comme un post-Taylorisme, il va donc tenter de répondre à l’absence de
participation et à la faible qualification par une grande polyvalence et un grand
intérêt au travail. Le Toyotisme va diversifier la production pour satisfaire les
consommateurs en réduisant les risques de défauts de fabrication et en évutant les
stocks importants, toujours très coûteux.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[97]

Le Toyotisme se définit selon quatre principes :

• Les flux tendus : c’est le principe du«juste à temps». Cela consiste en le fait
que c’est l’aval dela production (les clients) qui commandent l’amont de la
production. Le JAT permet à l’entreprise de disposer du stock juste nécessaire
pour assurer la production selon les commandes, permettant d’éviter les
d´epenses inutiles dues à l’achat de surplus de stocks.

• La polyvalence et la qualification du personnel : respect des«cinq zéros»: 0


stock, 0 défaut, 0 papier, 0 panne, 0 d´elai. On peut ajouter d’autre « zéros » : 0
accident de travail (hygiène, sécurité...), 0 conflit (dialogue social).

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[98]

Chapitre 5 : Les structures organitionnelles

5.1 Définition

La structure regroupe les différents organes et les relations entre eux (hiérarchiques
ou fonctionnelles). En fait, il s’agit de la répartition des tâches, des responsabilités,
des pouvoirs et des communications dans l’entreprise.

Selon Mitzberg, la structure se dafinit comme la somme des moyens employ´es pour
diviser le travail en tˆaches disctinctes.

La structure est d´efinie par :


• Sa forme fonctionnelle.
• Son degré de formalisation (recours à l’écrit) : ce qui doit être fait.
• Son degré de standardisation (importance des procédures) : comment cela doit
être fait.
• Son niveau de prise de décision (décisions à tous les niveaux 7→décentralisation)
• Sa sphère de communication
• La différenciation : la création de départements et de services relativement
autonomes conduit l’entreprise à développer des pratiques différentes au sein de
l’entreprise.
• L’intégration : coordonner les unités de l’entreprise, afin d’obtenir l’adhésion
des membres aux objectifs de l’entreprise.

On distingue :

• La structure mécaniste :

o Forte spécialisation des tâches.


o Formalisation stricte.
o Forte centralisation.

• La structure organique :

o Tâches peu standardisées (on écrit peu).


o Tâches continuellement prédéfinies.
o Responsabilités partagées.
o Autorité basée sur les compétences, plutot que la hiérarchie.

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[99]

• La structure formelle :

o Matérialisation.
o Décrite par un organigramme.

• La structure informelle :

o Existence de relations et de communications informelles.

5.2 Les diérents types de structures

Il existe six types de structures, et aucune d’entre elles n’est transférable d’une
entreprise à une autre.

On dit qu’à terme, « on saura la structure qu’on mérite ».

5.2.1 La structure hiérarchique (Fayol)

Principe : Un subordonné ne reçoit d’ordre que d’un homme, dont il doit


rendre compte.

Exemple : Structure hiérarchique d’un régiment d’armée.

Avantages :

• Simplicité (tout est écrit).


• Répartition claire des responsabilités.
• Facilite le maintien de la discipline.

Inconvénients :

• Rigidité.
• Lenteur de l’information.
• Difficile à mettre en place (notamment dans un environnement complexe).
• Ne favorise pas la prise d’initiative.

5.2.2 La structure fonctionnelle (Taylor)

La structure fonctionnelle réside en le principe de spécialisation.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[100]

Selon Taylor, il est impossible qu’un contremaitre possède toutes et toujours les
connaissances nécessaires au bon fonctionnement des opérations. Donc un subalterne
ne doit pas avoir un seul chef, mais plusieurs.

Avantages :

• Conseils à différents spécialistes.


• Qualité d’exécution.
• Rendement plus elevé.

Inconvénients :

• Rigidité.
• L’organisation perd en clarté.
• Pouvoir diluer.
• En cas d’erreur, difficulté pour retrouver la cause.

7.2.3 La structure divisionnelle

La division est basée sur les domaines d’activité.

Exemple : Produits, technique, distribution, type de clients...

Chaque division dispose de ses ressources et est gérée comme un système semi-
autonome. Dans chaque division, on peut trouver une structure fonctionnelle.

Avantages :

• Proximité des marchés entrainant une souplesse et une capacité d’adaptation.

Mais suppose :

• Une polyvalence des responsables de divisions.


• Un minimum de responsabilités et aptitude à l’autodiscipline.
• Un sommet assurant ses responsabilités.
• Un système de contrôle de gestion et d’évaluation.
• Suppression de certaines économies d’échelles.

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[101]

5.2.4 La structure Sta et Line

Fusions des deux modèles pour en supprimer les inconvénients.

5.2.5 La structure matricielle

La structure matricielle réunit une structure temporaire par projets et une structure
stable par fonc-tions.

Avantages :

• Très efficace pour d´evelopper les activités nouvelles et coordonner les


activités multiples et complexes.
• Coordination assurée par les responsables de projet.
• L’expertise est assurée par les services fonctionnels.

Inconvénients :

• Source de conflits.
• Problèmes d’encadrement et de communication
• Ne correspond pas aux grands groupes qui décentralisent la production, la
commercialisation et la publicit´e, etc...

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[102]

5.2.6 La structure dacentralisae

Direction par objectif (DPO) : Mode d’opération du travail et des


responsabilités.Dacomposition de la firme en objectifs précis et quantifias à cours
terme. La raalisation de ses objectifs est confiée par délagation à des responsables qui
ont à rendre p´eriodiquement, et à corrigas les écarts constatés.

Direction participative par objectif (DPPO) : négociation par les intéressés eux-
mˆeme desobjectifs à prendre.

5.3 La matérialisation d’une structure

5.3.1 Définition

La matérialisation d’une structure est un schéma représentatif à un moment donné


de la structure interne de l’entreprise.
Ce schéma permet de visualiser :

• Le titre et la position de chacun.


• Les tâches à remplir.
• Les diff´erents services.

• Les liaisons (hiérarchiques, fonctionnelles...) entre les différents services.

5.3.2 Les différents types d’organigramme

Les organigrammes sont en général en bannière, sinon de manière circulaire ou en


forme de trèfle. L’organigramme doit être pariodiquement corrigé en fonction des
départs, des embauches et des facteurs de contingence.

5.4 Les d´eterminants de la structure

La théorie de la contingence stipule que la structure de l’entreprise est déterminée par


les caract´eristiques de l’environnement. Pour qu’une structure soit efficace, il faut
qu’il y ait adéquation étroite entre les facteurs de contingence et les paramètres de
conception d’une structure. On distingue six diff´erents facteurs de contingence.

5.4.1 L’âge de l’entreprise

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[103]

Plus une organisation est agée, plus son comportement n’est formalisé. Le travail est
bien miıtrisé, et a tendance à ˆetre répété, ce qui favorise l’établissement de
procédures.

5.4.2 La taille de l’entreprise

Plus une organisation est de grande taille, plus sa structure est elabor´ee et plus les
tâches sont sp´ecialis´ees et formalis´ees.

5.4.3 Le système technique

Dans un syst`eme de production à l’unité (petite structure), le travail n’est pas


standardisé, formalisé. La communication se raalise par ajustement mutuel entre
ouvrier et suparieur direct. Dans un grande entreprise, le comportement de l’homme
est impos´e par la machine, entrainant un travail répétitif, standardisé, formalisé. La
coordination se fait par des procédures.
5.4.4L’environnement

 Stable ou alors dynamique (choix d’une structure organique, non formalisée, car
la demande n’est pas prévisible).
 Simple ou alors complexe (décentralisation fortement conseillée).
 Accueillant ou alors hostile (décentralisation).
 Monomarché ou plurimarché (tendance à la division par marché, favorisant alors
le choix d’une structure divisionnelle).

5.4.5 La culture

La culture sociatale a tendance à se reproduire dans une entreprise, donc


centralisation et autocratie sont enracinaes dans la programmation mentale de la
population.

5.4.6 Le pouvoir

Plus le contrôle extérieur est puissant (par exemple, actionnaire majoritaire), plus la
structure de l’entreprise est formalisae et standardisae. Dans ce cas, le dirigeant
exige des preuves acrites des actions, car il n’est responsable de ce qui arrive à
l’entreprise. Le besoin de pouvoir de certains dirigeants pousse quelque fois à une
centralisation extreme.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[104]

5.5 Les nouvelles formes d’organisations (les tendances actuelles)

Les principales origines des nouvelles formes d’organisation sont d’ordre :

• Economique : l’environnement instable et l’intensification de la concurrence


ont favorisé les struc-tures plus souples, plus adaptables et plus décentralisées.
On peut aussi externaliser les activités (confier la gérance à l’extérieur).
• Culturel : le système aducatif a modifia les mentalités. Les aspirations du
personnel poussent à la délégation du pouvoir (prise d’initiative).
Ces modifications imposent des modifications de structure, qui remettent en cause
les structures internes et les liens entre partenaires.

5.5.1 La structure plate

La structure plate tend à gommer les diff´erences hiararchiques et à permettre à


l’ensemble du personnel d’être craatif et à l’écoute du marché.
5.5.2 Les réseaux

Définition : Un réseau est une entreprise et l’ensemble de ses partenaires. De plus en


plus, l’entreprise cherche à se recentrer sur son savoir faire, son métier
(internationalisation), et confit l’extarieur toutes les autres activitas
(externationalisation).

5.5.3 L’impartition

Définition : L’impartition est le recours au bon moment à des partenaires qualifiés,


qui repose sur le choix de faire ou de faire faire.

5.5.4 L’entreprise virtuelle

Le télétravail, travail à distance... sont des moyens pour délocaliser le travail grâce aux
télécommunications (banques sans guichet, eurofil...). Ces nouvelles formes
d’organisation du travail remettent en cause la structure organitionnelle.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[105]

5.6 Stratagie, pilotage et système d’information

La stratégie vient du grec stratos qui signifie « armée » et agin qui signifie « conduire
» ou « agir ». La concurrence intense sur tous les marchés ainsi que les
bouleversements technologiques, les pressions des diff´erents groupes extérieurs
(social, culturel, écologique...) donnent à l’environnement de l’entreprise un
caract`ere si turbulent qu’il justifie un ”Etat de guerre” permanent (la strat´egie
tirant sa d´efinition du vocabulaire militaire : la détermination du lieu et du moment
du combat).

5.6.1 Le modèle de formulation générale de la stratégie

Ce modèle s’appuie sur l’analyse du potentiel de l’entreprise et des mutations de


l’environnement.Ce modèle fait la distinction entre :
• La politique générale , qui est l’expression des buts généraux de l’entreprise
(développement durable, etc...).

• La stratégie, qui matérialise les buts (la politique générale) en fixant les
objectifs (buts quantifiés) à moyen terme nécessaires à la réalisation de la
politique générale. La stratégie définit les besoins financiers, humains et
naturels.
• La tactique, qui concerne les actions courantes à court terme permettant
d’atteindre les objectifs.

5.6.2 Définition de la strat´egie

La stratégie est un terme utilisé dans le domaine militaire. Il La vient du grec stratos qui
signifie «armée» et agein qui signifie « diriger » ou « agir ». La notion de stratégie est
apparue aussi dans l’entreprise dans les années 50 avec l’idée de compétition conflit
entre entreprises dans un environnement de plus en plus incertain et évolutif.La
stratégie consiste donc à déterminer les objectifs à moyen terme (3 a` 5 ans), puis à
choisir les modes d’actions et allocations des ressources qui lui permettront d’atteindre
ses objectifs.

Assistant Jacques KIKUNI KOKONYANGE


[106]

5.6.3 Les grands types de stratzgies

Le choix de la stratégie résulte d’une analyse :

• de la maturité du métier de l’entreprise (nouveau ou vieux entrant).


• de la place relative de l’entreprise dans sa profession (leader ou suiveur).
• de la compétence de son organisation (management).
• de la synergie (1 + 1 > 2) qu’elle peut d´evelopper (l’union de deux
entreprises est plus fortes que 2 entreprises s´epar´ees).
On peut ainsi d´egager 6 grandes stratagies types.

5.6.4 Stratagie liae à la concurrence

• Domination par les coûts (´economie d’´echelle). Cela consiste a` bénéficier


d’une aconomie d’achelle, à fixer des prix dafiant toute concurrence.
• Diff´erenciation, cela correspond au marketing-mixte, au dosage de la cohérence
des quatres « P ».
• Concentration (niche ou créneau).
• Dégagement, reconversion.

5.6.5 Stratégie liée au produit

• Diversification (élargie la gamme).


• Spécialisation.

5.6.6 Stratégie liée à l’organisation

• Intégration (aval ou amont) : rachat du client / du fournisseur.


• Coopération (filiale commune).
• Concentration (fusion, acquisition ou création d’une filiale commune).
• Impartition (faire ou faire faire), inclusion de la sous traitance, l’externalisation
qui consiste à se recentrer sur ses objectifs de base.

5.6.7 Stratégie liée à l’environnement

• Offensive ou dafensive (attaque ou repli).


• Globale ou de créneau.
• De croissance interne (autofinancement) ou externe (fusion, acquisition...)

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TABLE DE MATIERES
COURS DE FISCALITE ET GESTION D’ENTREPRISES .......................................................................... 1
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1. LES CRITERES DU DROIT FISCAL ............................................................................. 3
1. Le champ d’application .................................................................................................................... 3
a) La conception étroite du pactole. .......................................................................................... 3
b) La conception extensive de fisc. ............................................................................................. 4
1.2. La notion d’imposition ................................................................................................................. 5
a) La définition juridique de l’impôt ............................................................................................. 5
b) Les éléments de la définition ................................................................................................... 5
1.3. Un prélèvement pécuniaire .......................................................................................................... 6
1.4. Les impots directs et indirets ....................................................................................................... 7
1.6. Un prélèvement de caractère obligatoire. .................................................................................. 7
CHAPITRE 2 : LA FISCALITE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ............................ 9
0. Introduction ................................................................................................................................... 9
1. Section 1ère : L’IMPOT FONCIER ................................................................................................. 9
Champ d’application ......................................................................................................................... 9
2. REDEVABLESDE L’IMPOT ............................................................................................................. 9
3. EXONERATIONS ET EXEMPTIONS ............................................................................................ 10
4. MATIERES IMPOSABLES ET TAUX D’IMPOSITION. ................................................................ 11
4.1. DISPOSITION COMPLEMENTAIRE ........................................................................................ 12
4.2. PROPRIETESBATIES ........................................................................................................... 12
5. PERIODE IMPOSABLE ET DEBITION DE L’IMPOT. ................................................................. 13
6. CONTENTIEUX DE L’IMPOTFONCIER ....................................................................................... 13
7. LA DECLARATION DES ELEMENTS IMPOSABLES ................................................................... 13
Section 2 : L’IMPOT SUR LES VEHICULES ................................................................................... 13
2.1. REDEVABLES ............................................................................................................................ 13
2.2. EXONERATIONS ...................................................................................................................... 14
2.3. DETERMINATION DU TAUX D’IMPOSITION ........................................................................ 15

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2.4. PERIODE IMPOSABLE ET DEBITION DE L’IMPOT .................................................................. 16


2.5. OBLIGATIONS DECLARATIVES.............................................................................................. 16
Section 3: L’IMPOT SUR LA SUPERFICIE DES CONCESSIONS MINIERES ET
DES HYDROCARBURES ...................................................................................................................... 17
3.1. LES REDEVABLES ........................................................................................................................ 17
3.2. TAUX DE L’IMPOT ....................................................................................................................... 17
3.3. DEBITION DE L’IMPOT ........................................................................................................... 18
Section4: LA FISCALITE DES CONCESSIONS FORESTIERES ........................................................ 18
4.1. LES REDEVABLES .................................................................................................................... 18
4.2. LES TAUX D’IMPOSITION ...................................................................................................... 18
4.3. REPARTITION DES RECETTES DOMANIALES FORESTIERES ............................................ 19
4.4. GARANTIES DU TRESOR ET CONTENTIEUX ....................................................................... 19
3.1 Débats conceptuels ................................................................................................................... 20
3.1.1.1Impôt ............................................................................................................................................ 20
1.1.1. 3.1.1Contribuable ........................................................................................................................ 20
1.1.2. 3.1.2 Assujetti .............................................................................................................................. 20
1.1.3. 3.1.3. Activité économique ........................................................................................................ 21
3.1.4 Trésor public .................................................................................................................................. 21
3.1.5 Exigibilité ........................................................................................................................................ 21
3.1.6 Avis de mise en demeure............................................................................................................. 21
3.1.7 Avis de mise en recouvrement ................................................................................................... 21
1.1.4. 3.1.8Crédit d’impôt............................................................................................................................ 22
3.2 Techniques de perception de l’impôt .................................................................................................. 22
3.3 Organes de recouvrement ......................................................................................................... 22
Modalités du Recouvrement .................................................................................................................. 23
I. Présentation du système fiscal congolais..................................................................................... 24
2.1. Les impôts réels .......................................................................................................................... 24
2.2. Les impôts cédulaires sur les revenus ...................................................................................... 24
2.3. La taxe sur la valeur ajoutée ....................................................................................................... 25
2.4. L’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés. ................................................................ 25
2.5. Caractéristiques du système fiscal congolais9 .......................................................................... 25
2.5.1. Système fiscal déclaratif ............................................................................................................. 25
2.1.1. Système fiscal auto liquidatif...................................................................................................... 26
2.1.2. Système fiscal territorial .............................................................................................................. 26
2.1.3. Système fiscal cédulaire ............................................................................................................. 26

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Figure n° 1 : Caractéristiques du système fiscal .................................................................................. 27


2.1. L’analyse critique succincte du système fiscal12 .................................................................................... 27
2.1.1. Le système peu rassurant. ......................................................................................................... 28
2.1.2. Le système injuste. ..................................................................................................................... 28
2.1.3. Le système lacunaire et complexe. ........................................................................................... 29
Tableau I. Nombre de textes fiscaux pris les six dernières ............................................................... 29
2.1.1. Le système peu performant. ...................................................................................................... 30
2.1.2. Le système peu novateur. .......................................................................................................... 30
2.6. Le civisme fiscal........................................................................................................................... 32
II. Procédures de recouvrement de l’impôt................................................................................................... 32
3.1. Recouvrement de droit commun ou spontané ........................................................................ 32
3.1.1. Recouvrement par voie de déclaration auto- liquidative .......................................................... 32
3.1.2. Recouvrement par voie d’Avis de Mise en ........................................................................................... 34
Tableau III. Le circuit de recouvrement des impôts (phase de recouvrement
spontané) (15) : ....................................................................................................................................... 34
3.1.3. Recouvrement par voie de rôle .................................................................................................. 35
3.1.4. Recouvrement forcé ..................................................................................................................... 36
3.1.4.1. Actions préalables aux mesures de poursuites .................................................................... 36
3.1.4.2. Mesures de poursuites ............................................................................................................ 37
3.1.4.3. Avis à Tiers Détenteurs (A.T.D)............................................................................................. 37
3.1.4.4. Les tiers détenteurs ................................................................................................................ 37
Ce sont les personnes physiques ou morales dépositaires, détentrices ou
débitrices des fonds à l’égard des redevables des impôts. La procédure de l’A.T.D
consiste en l’obligation faite à ces personnes de verser directement sur ces fonds et
sur simple demande du receveur des impôts, le montant des impôts dus par le
redevable. Les personnes ainsi visées sont : les fermiers, les locataires, les
receveurs, les agents, les économes, les banquiers, les notaires, les avocats, les
huissiers, les greffiers, les curateurs ainsi que les représentants et autres
dépositaires et débiteurs des revenus, sommes, valeurs affectées au privilège du
trésor public............................................................................................................................................. 38
La demande du receveur des impôts est faite par pli recommandé avec accusé de
réception ou remise en mains propres sous bordereau de décharge. Saisies
mobilières et immobilières.La saisie des biens mobiliers et immobiliers intervient
après expiration du délai fixé dans le commandement. Les biens saisissables font
l’objet d’un inventaire par l’huissier qui dresse à cet effet un procès-verbal de saisie
selon les formes prescrites par la loi. Les saisies mobilières et immobilières
peuvent être précédées des mesures conservatoires administratives, notamment
la :............................................................................................................................................................. 38
3.1.4.5. Vente......................................................................................................................................... 39
III. Cas du versement de la TVA au compte du Trésor public ..................................................... 40

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Calcul :...................................................................................................................................................... 40
TVA collectée ............................................................................................................................................ 40
: ............................................................................................................ 40
TVA déductible ......................................................................................................................................... 40
: ............................................................................................................. 40
TVA a payer .............................................................................................................................................. 40
=3.200 USD ............................................................................................................................................. 40
4.2. Enregistrement comptable ......................................................................................................... 40
4.1 Le contentieux de l’urgence des actes de poursuites et les juges des
référés de droit commun ........................................................................................................................ 43
4.5 Le contentieux de l’urgence des mesures conservatoires et le juge du
référé fiscal .............................................................................................................................................. 45
I : La démultiplication des types de recours juridictionnels : gage de protection
du contribuable ........................................................................................................................................ 46
A: La protection du contribuable à travers les recours juridictionnels principaux .......................... 46
1 : Les recours auprès du juge administratif................................................................................... 46
a- Le recours en annulation des décisions de l’Administration fiscale .......................................... 46
2 : Les recours auprès du juge judiciaire ........................................................................................ 47
a- La possibilité de s’opposer aux poursuites du Fisc ...................................................................... 47
b- L’action en réparation de l’ensemble des préjudices subis par le contribuable ...................... 48
B : La protection accrue du contribuable à travers les recours accessoires .................................... 48
A : Le sursis à exécution ........................................................................................................................ 48
Chapitre 5. APERÇU SUR LE CODE GENERAL EN RDC ................................................................... 49
5.1 CODE DES IMPOTS ................................................................................................................ 49
5.2 LE CODE MINIER CONGOLAIS ...................................................................................................... 55
5.2.1 Section II: De la compétence du pouvoir central (insérée par l’article 17 de la Loi n°
18/001du09mars2018) ............................................................................................................................. 56
Article 10 : Du Ministre (modifié par l’article 17 de la Loi n° 18/001 du 09 mars 2018) ..................................... 56
Article 12 : Du Cadastre Minier (modifié par l’article 17 de la Loi n°18 / 001 du 09 mars 2018) ......................... 61
5.3 : CODE FONCIER CONGOLAIS DE LA DIVISION DES BIENS EN EUX-MEMES
ET PAR RAPPORT A LEUR OBJET ......................................................................................................... 62
5.3.1 DE LA PROPRIETE ........................................................................................................................ 63
Celui qui a dans sa concession une source formant la tête d’un cours d’eau
dont le lit est distinct des terres avoisinantes ne peut en user que suivant les
règles établies par les articles 18 et 19 ci-dessous. ....................................................................... 63
5.3.3 DE LA COPROPRIETE ................................................................................................................... 65
5.3.4 DE LA MITOYENNETE................................................................................................................... 66

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5.3.5 DES DIFFERENTES MANIERES DONT ON ACQUIERT LA PROPRIETE EN


GENERAL .................................................................................................................................................. 67
5.3.6 DEUXIEME PARTIE : DU REGIME FONCIER ET IMMOBILIER ................................................. 67
1. DU REGIME FONCIER ..................................................................................................................... 67
2. DE LA GESTION DU DOMAINE FONCIER PRIVE DE L’ETAT...................................................... 67
3. DES CONCESSIONS ........................................................................................................................ 68
4. DE LA CONCESSION PERPETUELLE .......................................................................................... 68
2°) Le leadership démocratique ............................................................................................ 72
3°) le leadership du laisser-faire ........................................................................................... 72
1.2.2.2 La théorie X et Y ........................................................................................................... 75
1) La théorie X ............................................................................................................................. 75
2) La théorie Y ............................................................................................................................. 76
3) Principes de la théorie X Y ................................................................................................. 76
1.2.2.3 La grille managériale de BLAKE et MOUTON ...................................................... 77
1) Le style 9.1 ou style autocratique ................................................................................... 77
2) Le style 1.9 ou style social ................................................................................................. 78
3) Style 1.1 ou style du laisser-faire .................................................................................... 78
4) Le style 5.5 ou style de compromis ................................................................................. 78
5) Le style 9.9 ou style intégrateur ou catalyseur........................................................... 78
Chapitre 2. L’ENTREPRISE ..................................................................................................................... 80
Introduction ......................................................................................................................................... 80
Qu’est-ce qu’une entreprise ?........................................................................................................ 80
2.1 L’approche économique...................................................................................................... 80
2 L’approche sociologique ............................................................................................................. 82

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