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Constituant une forme juridique à part entière et non un statut, le micro-entrepreneur se distingue par son régime
fiscal et son régime social applicable. Ce régime est aujourd’hui très prisé en raison de sa simplicité, constatée
aussi bien lors de la phase de création de la micro-entreprise que durant son fonctionnement. Définition,
caractéristiques du régime, principes des régimes fiscal et social, ou encore formalités pour devenir micro-
entrepreneur, devenir ambulancier par exemple, focus sur tout ce qu’il y a à savoir sur le régime du micro-
entrepreneur.
SOMMAIRE
1. Qu’est-ce que le régime micro entrepreneur ?
2. Caractéristiques du régime micro entrepreneur
3. Pourquoi avoir recours au régime micro entrepreneur ?
4. Le régime fiscal du micro entrepreneur
5. Le régime social du micro entrepreneur
6. Comment devenir micro entrepreneur ?
7. Sortir du régime micro entrepreneur
Le régime micro-entrepreneur vise principalement à faciliter la vie des entrepreneurs exerçant sous forme d’entreprise
individuelle. Il favorise la création de micro-entreprise. Cette facilitation se traduit notamment par la simplification
des formalités administratives et des modalités de fonctionnement de l’entreprise.
À noter : ce régime est applicable aux personnes exerçant en tant que micro-entrepreneur à titre principal ou
en complément dʼune activité salariée.
Pour exercer sous le régime micro-entrepreneur, le créateur d’entreprise doit développer une activité sous la forme
d’une entreprise individuelle ou posséder une entreprise individuelle existante. Certaines conditions doivent
être remplies :
Être une personne physique ;
Être fiscalement établi sur le territoire français ;
Ne pas être un majeur sous curatelle ou un mineur non émancipé ;
Ne pas faire l’objet d’une interdiction légale de gérer.
Le régime micro-entrepreneur est ouvert à tous ceux qui souhaitent exercer une activité professionnelle en toute
indépendance :
Salarié ;
Auto-entrepreneur étudiant;
Retraité ;
Auto-entrepreneur fonctionnaire;
Demandeur d’emploi ;
Afin d’éviter les risques de requalification du contrat de mission en contrat de travail, le micro-entrepreneur doit
exercer son activité en toute indépendance et être responsable de ses actes. Pour cela, il doit exercer sans lien
de subordination juridique vis-à-vis de son ou de ses clients. Par ailleurs, il doit pouvoir organiser son travail suivant
ses besoins et choisir librement ses fournisseurs et ses clients.
À noter : le régime du micro-entrepreneur est aussi ouvert aux entreprises individuelles à responsabilité
limitée (EIRL) et aux entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) dont l’associé unique est
une personne physique soumise à l’impôt sur le revenu et immatriculée au RCS ou RM. Par ailleurs, elle doit :
Être un travailleur non-salarié ;
Bénéficier du régime micro-social ;
Être soumise au régime fiscal de droit commun du micro-entrepreneur.
Le régime du micro-entrepreneur impose aussi certaines conditions relatives aux chiffres d’affaires :
70 000 € pour les professions libérales relevant des bénéfices non commerciaux (BNC) et les prestations de
services relevant des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ;
170 000 € pour les micro-entrepreneurs exerçant une activité de vente d’objets, de marchandises ainsi que de
fournitures de denrées à emporter ou à consommer sur place. Ce plafond est aussi applicable aux entreprises
proposant des prestations d’hébergement (meublés de tourisme, chambres d’hôtes, hôtels…).
Ces plafonds de chiffre d’affaires concernent une année civile complète, à compter du 1er janvier.
Bon à savoir : il existe également des activités mixtes, cʼest-à-dire commerciale et artisanale. Par exemple,
ouvrir un salon de thé et vous fabriquez vous-même les gâteaux et quʼil y a au maximum 10 salariés.
En revanche, certaines activités ne peuvent pas être exercées sous ce régime :
Les activités agricoles relevant du régime social de la MSA incluant celles ayant fait l’objet d’une
déclaration auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat ou de la chambre de commerce et d’industrie
(par exemple, entretien de jardins, paysagiste…).
Les activités libérales rattachées à une caisse de retraite autre que la CIPAV ou le régime des
Indépendants :
Les professions de santé : médecins, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, chirurgiens-dentistes,
orthoptistes, vétérinaires… ;
Les professions juridiques et judiciaires : avocats, huissiers de justice, notaires, commissaires priseurs
judiciaires… ;
Les experts-comptables et commissaires aux comptes ;
Les agents généraux et d’assurances.
Les activités artistiques ouvrant droit à des droits d’auteur et dépendant de la maison des artistes ou de
l’Agessa. En revanche, les personnes exerçant ce type d’activité rémunéré en honoraires et non en droits
d’auteur peuvent devenir micro-entrepreneur.
Les activités relevant de la TVA immobilière : agents immobiliers, marchands de biens immobiliers,
lotisseurs, etc.
Un fonctionnement simplifié
L’un des plus grands avantages du régime du micro-entrepreneur est sa simplicité, aussi bien dans la création de
l’entreprise que dans son fonctionnement. À titre d’exemple, l’utilisation d’un logiciel de comptabilité, l’adhésion un
centre de gestion agréé ou à une association de gestion agréée ou encore le recours aux services d’un expert-
comptable n’est pas nécessaire.
Par ailleurs, le régime du micro-entrepreneur présente l’avantage de permettre de choisir le versement libératoire d’un
impôt sur le revenu pour le recouvrement des impôts.
Dans le cas où le micro-entrepreneur ne réalise aucun chiffre d’affaires sur une période donnée, il est dispensé du
paiement des charges. Toutefois, il est tenu de déclarer son chiffre d’affaires 0 €.
Dans le cas où l’activité est créée en cours d’année, un prorata temporis doit être appliqué au seuil de chiffre
d’affaires.
Dès lors qu’une personne crée une micro-entreprise, la franchise en base de TVA s’applique de manière automatique,
sauf si le créateur d’entreprise opte volontairement pour son recouvrement. Dans le cas où le micro-entrepreneur
travaille avec des particuliers ne récupérant pas la TVA, il peut proposer des tarifs moins élevés constituant un
avantage compétitif vis-à-vis des concurrents.
À noter : en cas de dépassement des seuils de chiffre dʼaffaires de la franchise en base de TVA, le micro-
entrepreneur devient redevable tout en restant dans le régime de la micro-entreprise.
L’administration fiscale détermine le bénéfice imposable en appliquant un abattement forfaitaire pour professionnels
sur le chiffre d’affaires déclaré :
71 % du chiffre d’affaires pour les activités d’achat-revente ou de fourniture de logement. Dans ce cas, le
bénéfice est de 29 % du chiffre d’affaires.
50 % du chiffre d’affaires pour les autres activités relevant des BIC. Le bénéfice est ainsi de 50 % du chiffre
d’affaires.
34 % du chiffre d’affaires pour les activités relevant des BNC. Dans ce cas, le bénéfice est de 66 % du chiffre
d’affaires.
Pour déterminer l’impôt sur le revenu dû, l’administration fiscale intègre le bénéfice forfaitaire calculé dans le
revenu global imposable au barème progressif par tranches de l’impôt sur le revenu avec les autres revenus du
foyer fiscal.
L’option pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu n’est toutefois possible que pour les micro-
entrepreneurs dont le revenu fiscal de l’avant-dernière année est inférieur ou égal à 27 086 € par part dans le
foyer fiscal. Pour ceux qui choisissent cette option en 2019, le revenu fiscal de référence du foyer fiscal pris en
compte est celui de 2017.
À noter : les micro-entrepreneurs bénéficient dʼune exonération de CFE au cours de lʼannée de leur
constitution et nʼen deviennent redevables quʼà partir de leur 2e année dʼactivité. Il faut toutefois savoir quʼà
partir de lʼannée 2019, une exonération de CFE ainsi que des taxes pour frais de chambre consulaire sont
applicables aux micro-entrepreneurs réalisant moins de 5 000 € de chiffre dʼaffaires par an.
Le principe de ce régime se base sur le paiement de l’ensemble des charges sociales personnelles
mensuellement ou trimestriellement en fonction de la périodicité choisie. Les cotisations à payer sont calculées en
fonction du chiffre d’affaires encaissé au cours du mois ou du trimestre précédant la déclaration et suivant un
pourcentage variant en fonction de l’activité exercée.
À noter : le montant forfaitaire défini à l’aide de ce taux intègre les cotisations au titre :
De l’assurance maladie-maternité ;
De la CSG/CRDS ;
Des indemnités journalières ;
Des allocations familiales ;
Du régime invalidité et décès ;
De la retraite de base et de la retraite complémentaire.
Pour déclarer son activité, le micro-entrepreneur doit réaliser les formalités sur :
Guichet-Entreprises : pour toutes les activités ;
urssaf : pour les activités libérales ;
InfoGreffe : pour les activités commerciales ;
Cfe-métiers : pour les activités artisanales.
Une fois le dossier constitué, celui-ci est transmis au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) compétent variant
en fonction de la nature d’activité :
l’URSSAF pour les professions libérales : immatriculation à un répertoire particulier ;
la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA)en cas d’activité artisanale : immatriculation au répertoire des
Métiers (RM) ;
la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI) en cas d’activité commerciale ou de prestations de
services : immatriculation au registre du commerce et sociétés (RCS) ;
le Greffe du tribunal de commerce en cas d’activité d’agent commercial : immatriculation au registre spécial
des agents commerciaux.
À noter : la déclaration peut aussi être directement transmise par Internet au CFE compétent en fonction de
lʼactivité.
Des documents complémentaires pour les activités commerciales et artisanales
Pour constituer leur micro-entreprise, outre le CERFA P0 et la copie de pièce d’identité, les commerçants et les
artisans doivent préparer d’autres pièces justificatives.
En effet, que ce soit pour les commerçants ou les artisans, pour l’immatriculation des micro-entrepreneurs au RCS ou
au RM, certaines pièces doivent être fournies au CFE de la CCI ou de la CMA dont ils dépendent :
Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation permettant de prouver que le micro-entrepreneur n’a
jamais fait l’objet d’une sanction civile ou administrative lui interdisant de gérer, d’exercer ou d’administrer une
activité commerciale ni d’aucune condamnation pénale ;
Un justificatif de domicile.
L’immatriculation est gratuite. Toutefois, le micro-entrepreneur doit s’acquitter d’une taxe pour frais de chambre
consulaire prélevée en même temps que les cotisations sociales.
À noter : pour les artisans exerçant certaines professions en micro-entreprise, une qualification, un diplôme ou
encore une expérience professionnelle peut s’avérer nécessaire. Il s’agit notamment des métiers :
De la coiffure et de l’esthétique ;
De construction, d’entretien et de réparation de bâtiments (gros œuvre, seconde œuvre et finitions) ;
D’entretien et de réparation de véhicules et machine (réparateur automobile, carrossier…) ;
De fabrication de produits frais (charcuterie, boulangerie, glacier…) ;
De ramonage ;
De maréchal-ferrant.
Cela concerne également les électriciens, les plombiers, les installateurs de réseaux de gaz, d’électricité et d’eau, les
climaticiens ainsi que les chauffagistes.
Les micro-entrepreneurs exerçant ces métiers sont tenus de fournir une copie de leur diplôme (CAP par
exemple) et un justificatif d’expérience (trois ans en tant qu’employé exerçant cette profession) doit être joint au
formulaire de déclaration.
À noter : le stage auto-entrepreneur ou stage de Préparation à lʼInstallation qui était obligatoire et formant
sur les bases de la gestion dʼentreprise est devenu facultatif depuis le début de lʼannée 2019.
Les documents reçus après lʼimmatriculation
Une fois la déclaration du micro-entrepreneur validée par le CFE, divers documents lui sont remis :
Le certificat d’inscription au Répertoire des Entreprises et des Établissements fourni par l’INSEE. Ce
document comporte différentes informations, notamment le numéro de SIRET et le code APE du micro-
entrepreneur.
Un extrait Kbis auto-entrepreneur attestant l’existence juridique de l’entreprise pour les micro-entrepreneurs
artisans et/ou commerçants.
Une notification d’affiliation au régime micro-entrepreneur du CFE.
Une notification d’affiliation à la Sécurité Sociale des Indépendants intervenant après 4 à 6 semaines.
Cette notification est nécessaire pour que le micro-entrepreneur puisse créer un compte en ligne pour la
déclaration du chiffre d’affaires.
Une fois ces documents en main, le micro-entrepreneur peut exercer officiellement son activité.
La cessation dʼactivité
Pour sortir du régime du micro-entrepreneur de manière volontaire, le micro-entrepreneur peut procéder à la
cessation de son activité. Pour cela, il doit faire une déclaration de cessation d’activité auprès de son centre de
formalités des entreprises. Cette procédure peut aussi s’effectuer en ligne.
Pour basculer vers le régime réel d’imposition, le micro-entrepreneur doit aviser le service des impôts des entreprises
compétent via un courrier.
En effet, la sortie s’effectue lorsque le micro-entrepreneur dépasse les seuils de 170 000 € (vente de marchandises,
fournitures de denrées et prestations d’hébergement) de recettes ou de 70 000 € de recettes (prestations de services
relevant des BIC) pendant deux années consécutives. Dans ce cas, il bascule automatiquement vers le régime
réel d’imposition à partir de l’année civile suivante.
Dans le cas où le micro-entrepreneur dépasse les seuils au titre d’une année, mais ne réalise un chiffre d’affaires
inférieur l’année suivante (N+1), il continue de bénéficier du régime du micro-entrepreneur pour les années N+1 et
N+2.
À noter : lʼadhésion à un centre de gestion agréé (CGA) ou dʼune association de gestion agréée (AGA) est
recommandée en cas de sortie du régime du micro-entrepreneur. En effet, elle permet dʼéviter de supporter
une majoration de 25 % du bénéfice imposable.