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PROJET DE FIN D’ETUDES

Sous le thème :

LE SECTEUR INFORMEL AU MAROC :


UN GISEMENT FISCAL INEXPLOITE

Réalisé par :

 CHAOURI ABDELILAH
 CHAAR SAFAA
 CHADLI YOUNES

Encadré par: Mr.MOHAMMED NEJJARI

ANNEE UNIVERSITAIRE
2019/2020

1
Au terme de notre projet de fin d’étude, nous tenons tout
d’abord à remercier le Dieu de nous avoir donné la santé,
la patience et le pouvoir de réaliser ce travail.

Nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance à


Mr Abdelghani BOUAYAD, le doyen de la faculté pour
son soutien.

Nos remerciements très sincères à notre encadrant


Monsieur Mohammed NEJJARI pour sa patience, sa
disponibilité, et surtout ses précieux conseils, pour
l’intérêt avec lequel a suivi la progression de ce travail,
nous tenons à lui remercie vivement pour tous.

2
On dédie ce travail

A nos chers parents qui nous ont dotés d’une


éducation digne, leur amour a fait de nous ce que nous
sommes aujourd’hui. Que Dieu les protège et embellisse
leur vie.

A nos familles et à tous nos amis qui nous ont


toujours encouragés, et à qui nous souhaite plus de succès.

A tous ceux que nous aimons.

Merci !

3
Sigles et abréviations.

PIB Produit Intérieur Brut

VA Valeur Ajoutée
TVA Taxe sur la valeur ajoutée

IS Impôt sur société


IR Impôt sur revenu

CA Chiffre d’affaire
MMDH Milliards de Dirhams

MDH Millions de Dirhams

PME Petites et Moyennes Entreprises


TPME Très Petites, Petites et Moyennes entreprises

TPI Taxe sur les profits immobiliers


IGR Impôt Générale sur le revenu

UPI Unités de production informelles


BTP Bâtiment et Travaux Publics

CGI Code Générale des Impôts

RNAE Registre National de l’autoentrepreneur


CGEM Confédération Générales des Entreprises du Maroc

CVE Comité de Veille Economique


LF Loi de Finance

TPCVM Taxe sur le Produit de Cession des Valeurs Mobilières


PSN Participation à la Solidarité Nationale

DE Droits d’Enregistrement

4
L’impôt constitue la principale source de revenu d’Etat sous le couvert d’un
principe fondé sur « tous profitant de biens publics, tous doivent contribuer à leur
financement », donc l’Etat va faire face à des contribuables pas légalement reconnues, c.-
à-d., ils échappent au contrôle de l’administration fiscale sous le nom d’une économie
souterraine, ce qui l’amène à envisager des approches qui tiennent compte de cette
catégorie et qui contribuent également au développement.

Dans les pays en développement comme le Maroc, l’économie non structurée est
devenue un moyen de production et de vie, donc personne ne peut cacher que, de nos
jours, les activités du secteur informel dans les villes marocaines occupent une place très
importante dans la création d’emplois. Ces activités produisent des biens, et des services
pour des populations à faibles revenus.

Dans les villes du Maroc, le nombre élevé de petits métiers et d’activités de rue qui se
développent frappent souvent l’observateur (Des artisans, des transporteurs, des petits
ateliers de réparation auto, de plomberie, des maçons, des femmes de ménages, et les
marchands ambulants, etc…). Ces activités jouent un rôle important dans le
fonctionnement économique mais aussi dans la régulation sociale du pays.

A l’heure actuelle, la réflexion des spécialistes s’oriente vers la nécessité d’adopter un


cadre règlementaire et fiscal et un fonctionnement des institutions afin d’intégrer cette
partie souterraine dans l’économie « officielle ».

A cet égard, il nous apparaît intéressant de mettre l’accent sur le secteur informel au
Maroc qui demeure un secteur inexploité. Ce travail se situe à plusieurs niveaux et tente
de répondre à plusieurs questions posées à ce sujet. De ce fait, il nous apparait judicieux
de se demander dans quelle mesure la fiscalisation du secteur informel est possible, ainsi
quelles politiques sont mises en œuvres.

5
Pour répondre à ces problématiques, nous allons d’abord s’intéresser à l’état de lieu du
secteur informel au Maroc. Ensuite, nous allons présenter les efforts fournis par
l’administration fiscale afin de fiscaliser ce secteur. Cela nous amènera à s’attarder sur la
loi de finances 2020 et ses perspectives d’avenir, ainsi que les effets de la pandémie de
coronavirus sur ce secteur. Enfin notre projet va s’appuyer sur une enquête qui va se
baser sur l’une des solutions proposées par l’Etat dans la lutte contre l’économie
informelle afin d’intégrer ces contribuables dans le cadre légal, à savoir : le régime des
autoentrepreneurs. L’objectif de cette enquête sera de mettre l’accent sur le parcours
effectué par les autoentrepreneurs lors de la création de leurs autoentreprises et d’évaluer
leur situation après le rejoint de ce régime.

6
7
CHAPITRE 1 : ETAT DES LIEUX DU SECTEUR
INFORMEL.

Introduction :
L’étendue du secteur informel constitue une des réalités marquantes de notre
économie. Au Maroc, l’informel touche plus d’un secteur et activité, les individuels et les
entreprises. Il s’agit particulièrement des artisans traditionnels, commerçants ambulants,
travailleurs non déclarés tel que celui du foyer ou à domicile, petits entrepreneurs,
prestataires de services et agents d’entretien et de réparation, transporteurs, …Le
phénomène informel constitue un vrai casse-tête pour l’économie marocaine, il pose
plusieurs problèmes aussi bien de qualité, de sécurité, de budget d’Etat et de compétitivité
des entreprises.

Section 1 : Développement du secteur informel au Maroc.

1-1 Evolution du secteur informel au Maroc 1 :

Au Maroc, cette forme de survie joue un rôle dynamique dans le développement


économique de la population locale faisant vivre des milliers d’habitants. Les chiffres
sont en effet parlants et donnent à réfléchir : près de 65 % de l’emploi et 40 % du PIB.
Ces chiffres sont certes un peu revus à la baisse puisqu’ils étaient en 1995, de 45,1 %en
ce qui concerne la contribution du secteur informel au PIB, 70 % pour la main-d’œuvre. Il
faut noter que ces chiffres sont aujourd’hui en légère régression. La nouvelle étude, qui
s’est déroulée entre 2013 et 2014, a couvert un échantillon de 10.085 unités de production

1
L’Enquête Nationale sur le Secteur Informel 2013/2014 HCP

8
Réparties sur l’ensemble du territoire national. Selon les données issues de cette enquête,
en 2013, les unités informelles ont investi pour 3, 366 milliards de DH, contre 2, 741
milliards de DH en 2007, affichant ainsi une hausse annuelle moyenne de 3,2%. Elles ont
participé pour 1,1% de la formation brute du capital au niveau national en 2013 au lieu de
1,2 % en 2007. Ces investissements proviennent pour 49,2% des UPI relevant des
services, pour 33,3% du commerce, pour 12,2% de l’industrie et pour 5,3% du BTP.

En 2013, le volume de l’emploi dans le secteur informel est de 2,376 millions au lieu de
2,216 millions de postes en 2007, en progression annuelle de 24,6 mille postes et
représentant 36,3% de l'emploi non-agricole global en baisse de 1 point par rapport à
2007. Cette diminution est plus remarquée dans le secteur commercial dont la part de
l’emploi provenant du secteur informel est passée de 81,1% à 68,4%. Les autres secteurs
ont enregistré une tendance inverse, la part de l’informel dans l’emploi global du secteur
du BTP est passée de 17% à 21,7%, celle de l’industrie est passée de 34,5% à 37,2% et
des services est passée de 18,6% 21,5.

9
Evolution du volume de l’emploi dans le secteur informel entre 2007 et 2013 :

Volume de L’emploi Volume de Part de l'emploi de


dans le Secteur l’emploi dans l'informel dans l'emploi
Années Secteur
informel en effectif l’informel en non agricole total (en%)
%
BTP 142 936 6,4 17,0
Commerce 1 128 852 50,9 81,1
Industrie 475 451 21,5 34,5

2007 Services 468 877 21,2 18,6


Total 2 216 116 100 37,3
BTP 212 736 9,0 21,7
Commerce 1 114 475 46,9 68,4
Industrie 476 505 20,1 37,2

2013 Services 572 207 24,1 21,5


Total 2 375 922 100 36,3

Source : HCP

Les activités informelles ont participé pour 12,2% de la production nationale en 2013 au
lieu de 10,9% en 2007. Par secteur, leur contribution s’est améliorée entre 2007 et 2013.
C’est ainsi que le secteur commercial a créé 56,8% de la production globale du commerce
en 2013, au lieu de 47,6% en 2007. Le secteur de la construction a vu, sa part dans la
production totale du BTP, augmenter, passant de 23,8% à 26,9%. Les activités
industrielles ont réalisé 9,6% en 2013 au lieu de 8,3% en 2007 de la production
industrielle totale et celles de services ont participé pour 7,9% en 2013 au lieu de 6,1% de
la production totale des services hors administrations publiques.

10
La valeur ajoutée (VA) du secteur informel aura été en 2013 de 103, 346 milliards de DH,
au lieu de 70, 985 milliards de DH en 2007, en progression annuelle moyenne de 6,5%.

Evolution de la Valeur ajoutée informelle par secteur d'activités

49,00%
43,10%

2007
22,80% 2013
20,10% 19,19%
18,00%
14,30%
12,90%

BTP COMMERCE INDUSTRIE SERVICES

Source : HCP

1-2 Les raisons du développement du secteur informel :2

Le développement de l’informel se diffère d’un pays à un autre, mais ce secteur reste la


solution par excellence pour le chômage, dans plusieurs pays, ainsi qu’une alternative
aux qualifications exigées par les emplois dans les entreprises organisées. Il est à noter
aussi que les raisons, qui poussent les gens à travailler dans l’informel, sont diverses : les
coûts des opérations, les charges fiscales et sociales, les contraintes liées aux cadres
légaux et réglementaires, la souplesse de fonctionnement, et la non exigences
d’engagements contractuels ou formels…

2
https://revues.imist.ma/index.php?journal=REK&page=article&op=view&path%5B%5D
=10026&path%5B%5D=5726

11
Le développement de l’informel se nourrit de plusieurs facteurs, à savoir :

 La facilité d’accès aux activités.


 La propriété familiale des entreprises.
 Le recours à des personnes moins ou non qualifiées.
 L’utilisation des techniques simples et le nombre réduit de travailleurs.
 Des marchés ouverts à la concurrence.
 Les niveaux de fiscalisations et des cotisations sociales jugés élevés.
 L’appui sur des qualifications qui s’acquièrent en dehors du système scolaire
officiel.

Section 2 : Impact du secteur informel.


L'économie informelle crée un manque à gagner pour l'Etat, impacte les entreprises
marocaines, consommateurs finaux et la qualité de l'emploi.

2-1 Impacts sur l'Etat :3

Une juteuse recette fiscale ratée par l’Etat : Cette économie constituerait un manque à
gagner pour la recette fiscale de 30 milliards de dirhams, d’une valeur ajoutée de 140
MMDH, correspondant à un PIB de 170 MMDH soit 21% du PIB national hors secteur
primaire.

L’ampleur des recettes auxquelles il renonce en termes de manque à gagner. Il s’agit de


pas moins de 34 milliards de DH ainsi que de 4 milliards de cotisations sociales
potentielles, dont 28 milliards de TVA, 4 milliards d’IS et 2 milliards de droits de
douanes. Ceci représentait au cours de la même année 2014, la bagatelle de 16% de la
recette effective réalisée par l’Etat auprès des contribuables.

3
http://economia.ma/content/synth%C3%A8se-de-l%E2%80%99%C3%A9tude-de-la-
cgem-l%E2%80%99informel-d%E2%80%99apr%C3%A8s-le-patronat-marocain

12
2-2 Impacts sur les entreprises marocaines :4

Impact négatif sur les Perte de chiffre Manque de création de valeur


prix d’affaires pour les pour l'économie marocaine
acteurs formels

La forte imbrication des


économies formelles et
informelles impacte
Les gaps de
négativement le
compétitivité prix
développement de l'économie
-Les gaps de observés entre les
formelle dans son ensemble :
compétitivité prix produits formels et
observés entre les informels impliquent une -Manque de structure du tissu
produits formels et perte de part de marché industriel.
informels engendrent significative pour les -Taille critique difficilement
une pression négative acteurs formels. atteignable limitant
sur les prix de l'amélioration de la
marché. productivité.
-L'économie -Perte de rentabilité limitant
informelle fixe les l'investissement, l'innovation
prix de référence. et la capacité des acteurs de
l'économie formelle à adresser
de nouveaux marchés,
notamment dans un contexte
d'ouverture de l'économie.
Le gap de compétitivité se traduit par une pression sur les prix, une perte de part de
marché et un manque de création de valeur.

2-3 Impacts sur les employés :5

4
https://www.cgem.ma/upload/687807921.pdf
5
Ibid. page 6

13
En ce qui concerne le côté emploi, le total des populations occupées en 2014 était de 10
632 000, la répartition des actifs occupés hors secteur primaire fait qu’ils étaient 6432 000
actifs dont 2.659 000 dans l’informel soit 41% du total des occupés. Si l’on croit cette
analyse, la masse de travailleurs se répartit entre 90 % travaillant dans des unités de
productions informelles, 8% travaille dans le noir (emploi non déclaré par les
employeurs) et 2% ont des activités de contrebande.

Autre caractéristique, les emplois liés aux Unités de Production Informelles sont salariés à
17% seulement et en moyenne le reste c’est soit du travail non rémunéré ou de l’auto
emploi.

De ce fait, les employés du secteur informel souffrent d’instabilité d’emploi, d’une


absence d’avantage sociaux (retraite, sécurité sociale,) et d’un salaire qualifié de moyen
faible.

2-4 Impacts sur les consommateurs finaux :6

Le secteur informel exerce un impact à la fois positif et négatif. Celui-ci est considéré
comme étant le plus important, puisque le non-respect des règles d’hygiène (chaine de
froid, règles de sécurité alimentaire…), de la chaine de traçabilité ou des normes de
sécurité demeure une grande menace pour les consommateurs des produits et des services
issues de l’informel.

Conclusion :

A regarder de près ces chiffres, on peut dire que ce sont plusieurs milliards de
dirhams qui transitent chaque année par ce circuit illégal et échappent au fiscal.
L’informel au Maroc n’est pas si souterrain qu’on veut bien le croire. Tout indique que ce
secteur sera encore et toujours présent et qu’il faudrait en tenir compte plutôt que d’agir
comme si c’était un phénomène transitoire.

6
Ibid. page 7

14
CHAPITRE 2 : LES EFFORTS FOURNIS PAR
L’ETAT A LA FISCALISATION DU SECTEUR
INFORMEL

Introduction:

Dans tous les pays en développement, la question de la fiscalisation du secteur


informel est un débat aussi vieux que le secteur lui-même, étant donné que le secteur
informel occupe une place très importante dans les économies de ces pays. Le Maroc, à
l’instar de la plupart des pays en développement, est caractérisé par un secteur informel
très développé, il prend d’autant plus d’acuité aujourd’hui, l’Etat tourne son regard sur ce
secteur qu’il considère comme un gisement fiscal inexploité et qui échappe largement aux
régulations publiques. En effet, ce chapitre va donner une vision globale sur les
différentes politiques qui sont mises en œuvre par l’Etat marocaine, à travers des lois de
finances qui proposent chaque année de nouvelles mesures afin de fiscaliser ce secteur.

Section 1 : Mesures fiscales qui contribuent indirectement à la lutte


contre l’informel.7
Le défi qui se pose devant plusieurs pays du monde c’est dépasser le problème de
l’informel en mettant une fiscalité d’adhésion volontaire des contribuables. Prenant en
compte les contraintes et les difficultés fiscales des activités à travers la progressivité
d’imposition et la simplification des procédures fiscales permettent à plusieurs personnes
de l’informel de migrer vers l’identification fiscale.

Le Maroc ne fait pas l’exception, il a considéré la fiscalité comme l’un des principaux
axes d’intégration de l’informel dans l’économie organisée. En effet, de 2001 jusqu’à

7
https://revues.imist.ma/index.php?journal=REK&page=article&op=view&path%5B%5D
=10026&path%5B%5D=5726

15
2013 les Lois de Finances ont adopté plusieurs mesures fiscales, à savoir : la
simplification, la modernisation et l’harmonisation du système fiscal qui favorisent le
transfert des activités informelles vers le formel. On présente quelques dispositions
fiscales adoptées pour l’intégration de l’informel au niveau du secteur organisé :

 Simplification de l’imposition avec intégration à droit constant de la T.P.I et de la


TPCVM dans l’I.G. R (mesure introduite en 2001).
 Suppression du paiement de 25% au titre de la PSN sur les revenus professionnels
exonérés de l’I.G. R (mesure introduite en 2001).
 Harmonisation des dispositions liées aux majorations de retard entre le code de
recouvrement et les codes fiscaux (mesure introduite en 2001).
 Recensement annuel au lieu tous les cinq ans des immeubles bâtis et des
constructions (mesure introduite en 2002).
 Majoration de 2% tous les cinq ans au lieu de 2% par an de la valeur locative des
immeubles ou parties d’immeubles occupés par le redevable à titre d’habitation
(mesure introduite en 2002).
 Réaménagement du taux de majoration pour défaut de déclaration et déclaration
tardive ou insuffisante du chiffre d’affaires à 15% de la taxe éludée au lieu de 25%
(mesure introduite en 2003).
 Baisse du taux de majoration des droits d’enregistrement de 25% à 15% pour
certains actes ou déclarations (mesure introduite en 2003).
 Alignement de la pénalité et des majorations de retard au titre du non-paiement de
la taxe de licence à percevoir sur les établissements de consommation de certaines
boissons sur celles prévues en matière de patente, de taxe urbaine et de taxe
d'édilité (mesure introduite en 2003).
 Changement de la mention « mois » par « 30 jours » pour ce qui est des délais de
souscription et de déclaration relatifs à l’I.G. R, l'I.S, la T.V.A et les DE (mesure
introduite en 2003).

16
 Réduction de 4% à 3% du taux appliqué sur le prix de revient des terrains,
constructions, agencements, matériels et outillages pour la détermination de la
valeur locative minimale servant de base de calcul à la patente et à la taxe urbaine
(mesure introduite en 2003).
 Vérification au titre de la T.V.A, I.G.R et I.S ne peut dépasser 6 mois pour les
entreprises dont le chiffre d'affaires déclaré au titre des exercices assujettis au
contrôle est inférieur ou égal à 50 millions de dirhams hors taxe (mesure introduite
en 2004).
 Baisse du D.E de 10% à 5% sur la cession du droit au bail d’un immeuble qu’elle
soit qualifiée de pas-de-porte, d’indemnité de départ ou autre (mesure introduite en
2004).
 Non recours à la rectification de la base imposable en cas d’application du bénéfice
minimum au titre de l’I.G. R professionnel (mesure introduite en 2005).
 Acceptation du prix révisé par l’administration, en matière des D.E ou de T.V.A et
sur lequel le contribuable a acquitté les droits dus, comme étant le prix
 d’acquisition à prendre en considération au moment de la cession dudit bien
immobilier (mesure introduite en 2005).
 Elaboration du livre des procédures fiscales qui a regroupé l’ensemble des
dispositions relatives aux procédures fiscales prévues en matière d’I.S, I.G.R,
T.V.A et D.E (mesure introduite en 2005).
 Elaboration du livre d’assiette et de recouvrement (mesure introduite en 2006).
 Elaboration du CGI regroupant le livre d’assiette et de recouvrement et le livre des
procédures fiscales (mesure introduite en 2007).
 Réduction du délai de remboursement de la T.V.A par l’Administration fiscale de
4 à 3 mois. (Mesure introduite en 2008).
 Réduction au titre de l’I.R du nombre des seuils de chiffre d’affaires pour l’option
aux régimes du résultat net simplifié et du forfait à deux limites seulement par
régime d’imposition au lieu de trois, 2.000.000 dirhams et 500.000 dirhams pour le

17
régime du résultat net simplifié et 1.000.000 et 250.000 dirhams pour le régime du
forfait (mesure introduite en 2009).
 Relèvement du seuil d’assujettissement à la T.V.A pour les petits fabricants et les
petits prestataires de services de 180.000 à 500.000 dirhams (mesure introduite en
2009).
 Mise en place d’une charte des contribuables dans le but de renforcer les garanties
des contribuables lors d’un contrôle fiscal (mesure introduite en 2011).
 Dispense des contribuables imposées aux taux libératoires du dépôt de la
déclaration du revenu global (mesure introduite en 2012).
 Reconduction avec amélioration de la disposition concernant l’apport du
patrimoine professionnel d’une personne physique à une société soumise à l’IS
(mesure introduite en 2012).
 Application d’une majoration de 15% au lieu de 25% sur le montant des
rémunérations versées ou sur les montants correspondant aux renseignements
incomplets ou aux montants insuffisants au niveau de la déclaration des
rémunérations versées à des tiers (mesure introduite en 2013).

Section 2 : Dispositions fiscales directes pour lutter contre


l’informel.8
Les incitations fiscales directes à l’encontre de l’informel ont été adoptées soit sous forme
de réduction d’impôt, d’encouragement fiscal en faveur de la PME ou d’obligation de
procéder à la déclaration fiscale.

2-1. Encouragement en faveur des contribuables qui s’identifient pour la


première fois :

Il s’agit d’une sorte d’encouragement de quitter l’informel vers l’économie légale. Elle a
été présentée en 2010 concernant les contribuables qui s’identifient pour la première fois

8
Ibid. page 9

18
auprès de l’administration fiscale en s’inscrivant dans la taxe professionnelle à partir de
1er janvier 2011.

Cette mesure permet au contribuable de profiter automatiquement d’une amnistie fiscale


sur les opérations exercées avant son identification. Les personnes concernées sont celles
dont les revenus professionnels sont déterminés selon le régime du résultat net réel ou sur
option selon celui du résultat net simplifié.

Pour permettre à un nombre important de personnes physiques de s’identifier aux impôts,


et d’intégrer l’économie formelle, le législateur a prorogé cette mesure du 01/01/2013 au
31/12/2014.

2-2. Institution en 2011 d’un taux d’imposition réduit de 15% en faveur des
PME :

La loi de finances de l’année 2011 a institué un taux spécifique de 15% en faveur des
sociétés réalisant un chiffre d’affaires égal ou inférieur à trois millions de dirhams hors
T.V.A. Cette incitation fiscale concerne aussi bien les sociétés existantes au 01/01/2011
que celles qui seront créées à partir de cette date. Les petits entrepreneurs qui opèrent
dans l’informel et veulent intégrer l’économie formelle peuvent bénéficier de cette
mesure fiscale et profiter d’une imposition spécifique réduite de 15% au lieu du plein tarif
de 30%.

2-3. Application d’un taux réduit d’imposition de 10% en faveur des PME :

Avec la loi de finances 2013, les PME dont le bénéfice fiscal est inférieur ou égal à trois
cent mille de dirhams ont bénéficié d’un taux réduit d’imposition de 10% appliqué au
résultat fiscal au lieu de l’imposition normale de 30%. Cette disposition a remplacé celle
relative à l’imposition réduite à l’I.S de 15% présentée dans le point 2 ci-dessus.

19
2-4. Auto entrepreneur Un statut pour séduire l’informel :9

La loi de finance 2014 a adopté un nouveau statut fiscal et juridique, présenté à travers
l’article 32 du CGI, appelé l’auto-entrepreneuriat. Ce régime permet plusieurs avantages
sociaux et fiscaux dont l’objectif principal : la lutte contre les activités informelles et
l’encouragement de la création d’emploi et l’accès à l’activité entrepreneuriale.

Aujourd’hui, ce statut est considéré comme une solution importante pour la diminution du
chômage ce qui dévoile la volonté de l’Etat d’encourager l’auto-emploi.

2.4.1. Qui peut devenir auto entrepreneur ?

 Le statut de l’auto entrepreneur est accordé à toute personne physique


exerçant à titre individuel, une activité industrielle, commerciale ou
artisanale ou prestataire de services.
 De même, une personne associée ou actionnaire dans une entreprise sans y
exercer une activité reste éligible au statut de l’auto entrepreneur.
 Toutefois, il est précisé que le statut de l’auto entrepreneur n’est pas
accordé si l’entrepreneur exerce déjà une activité soumise à la taxe
professionnelle, en tant que personne morale ou physique. Il devra, au
préalable, accomplir les démarches de cessation d’activité avant de
s’inscrire au registre national de l’auto entrepreneur.

9
https://www.rabatinvest.ma/sites/default/files/FichiersCRI/guide_fiscal_de_lauto-
entrepreneur.pdf

20
2.4.2. Les contribuables exclus du régime de l’auto entrepreneur

• Hôteliers ; • Architecte ;
• Huissiers de justice ; • Assureurs ;
• Imprimeurs ; • Avocats ;
• Libraires ; • Changeurs de monnaies ;
• Lotisseurs et promoteurs • Chirurgiens ;
immobiliers ;
• Chirurgiens dentistes ;
• Loueurs d’avions ou
d’hélicoptères ; • Commissaires en marchandises
• Mandataires négociants ; • Commissaires aux comptes
• Marchands de biens immobiliers • Marchands exportateurs ;
• Marchands en détail • Marchands importateurs ;
d’orfèvrerie, bijouterie et joaillerie
• Métreurs-vérificateurs
• Marchands en gros d’orfèvrerie,
bijouterie et joaillerie ; • Médecins ;

• Comptables ;
• Notaires ;
• Débitants de tabac ;
• Prestataires de services liés à
l’organisation des fêtes et • Editeurs ;
réceptions ; • Experts comptables ;
• Pharmaciens ; • Exploitants d’auto-école ;
• Opticiens et lunetiers ; • Exploitants de salles de cinéma
• Radiologues ; • Exploitants de cliniques ;
• Tenants un bureau d’études • Exploitants de laboratoire
d’analyses médicales ;
• Transitaires en douane ;
• Exploitants d’école
• Topographes ; d’enseignement privé ;
• Vétérinaires. • Géomètres ;

2.4.3. Les conditions d’octroi du statut de l’auto entrepreneur :

Pour bénéficier du régime fiscal de l’auto entrepreneur, il faut que :

21
 L’adhérent ne soit personne physique exerçant une activité industrielle,
commerciale ou artisanale ou prestataire de services où le chiffre d’affaires
annuel encaissé ne dépasse pas :
 500 000 DH pour les activités industrielles, commerciales et
artisanales.
 200 000 DH pour les prestataires de services.
 L’auto entrepreneur soit adhérent au régime de sécurité sociale.
 L’auto entrepreneur soit inscrit au registre national de l’auto entrepreneur.
 Le chiffre d’affaires annuel encaissé ne dépasse pas le seuil précité pendant
deux années consécutives.

2.4.4. Les avantages fiscaux dont bénéficie l’auto entrepreneur :

 Taxe sur la valeur ajoutée :

L’auto entrepreneur est hors champ d’application de la TVA puisque son chiffre
d’affaires ne dépasse pas le seuil d’assujettissement de la TVA fixé à 500 000 dhs.

 Impôt sur le revenu :

Les personnes physiques, exerçant à titre individuel en tant qu’auto-entrepreneurs


conformément à la législation et la réglementation en vigueur, sont soumises à l’impôt sur
le revenu, en appliquant au chiffre d’affaires encaissé l’un des taux suivants :

 0,5 % sur le montant qui ne dépasse pas 500 000 DH pour les
activités commerciales, industrielles et artisanales.
 1% sur le montant qui ne dépasse pas 200 000 DH pour les
prestations de service.

Les taux susvisés sont libératoires de l’I.R.

22
 Plus-values nettes :

Les plus-values nettes résultant de la cession ou du retrait des biens corporels et


incorporels affectés à l’exercice de l’activité sont imposables par voie de rôle suivant les
modalités prévues à l’article 40-I du C.G.I et selon les taux du barème prévu au code
général des impôts.

 Taxe professionnelle :

Exonération de la taxe professionnelle pendant une période de 5 ans à compter de la date


du début d'activité ainsi que les terrains, constructions de toute nature, additions de
constructions, matériels et outillages neufs acquis en cours d’exploitation, directement ou
par voie de crédit-bail.

2.4.5. Les autres avantages dont bénéficie l’auto entrepreneur :

 Dispense de l’obligation d’inscription au registre de commerce.


 Dispensé de tenir une comptabilité poussée.
 Possibilité de domicilier son activité dans sa résidence ou dans les
locaux exploités en commun par plusieurs entreprises sans que sa
résidence principale ne puisse faire l’objet de saisie à raison des dettes
dont il est redevable.
 Couverture sociale à compter de la date de l’inscription au Registre
National de l’Auto entrepreneur (RNAE).

En revanche l’auto entrepreneur reste soumis aux mêmes dispositions prévues pour les
contribuables dont les revenus professionnels sont déterminés selon le régime du bénéfice
forfaitaire et qui sont relatives au contrôle, au contentieux, aux sanctions et à la
prescription.

23
2.4.6. Auto entrepreneur au Maroc : Quelques statistiques :10

Le gouvernement a adopté en 2019 de nouvelles mesures fiscales pour les auto-


entrepreneurs au Maroc. Le but de ces changements est d’accélérer les inscriptions dans
ce système et d’atteindre l’objectif de 100 000 auto-entrepreneurs à l’horizon de 2020. Le
gouvernement déclare que ces mesures sont venues pour contribuer au soutien des
investissements et de l’emploi des jeunes et à l’intégration du secteur informel.

Selon les statistiques réalisées par le Secrétariat d’État chargé du Commerce Intérieur, le
nombre de personnes ayant opté pour ce statut auto entrepreneur au Maroc jusqu’à
fin 2018 s’élève à 85 000. Quant au chiffre d’affaires réalisé par les auto-entrepreneurs
marocains, il s’élève à 416 millions de dirhams, ce qui a permis à l’État de percevoir
jusqu’à 7,8 millions de dirhams sous forme d’impôt sur le revenu. Cependant, les
statistiques réalisées par le gouvernement marocain ont révélé qu’une grande majorité de
jeunes travaillent en dehors du système de l’auto entrepreneur.

Ces statistiques ont révélé


également que la plupart des
personnes séduites par ce
nouveau régime sont des
jeunes. Plus de 50 % sont
âgés de 15 à 34 ans, environ
40 % du total des auto-
entrepreneurs travaillent dans
des activités commerciales
alors que 32 % ont opté pour les
services.

10
https://youssefbelkziz.com/auto-entrepreneur-maroc-nouvelles-procedures-2019/

24
Les Autoentrepreneurs au Maroc

29%
39% Commercial
Services
Artisanale/Industrielles

32%

Personne ne peut nier la montée en flèche du nombre actuel des auto-entrepreneurs au


Maroc. En effet, l’Etat s’acharne aveuglément pour réaliser son objectif de 100 000 auto-
entrepreneurs en 2020. Mais à quoi bon marcher à petits pas alors qu’on vise à dépasser le
lièvre ? Le nombre actuel de 85 000 peut commencer à diminuer en un clin d’œil. Des
mesures draconiennes doivent être appliquées pour corriger toutes ces lacunes et
encourager plus de personnes à rejoindre ce statut.

2-5. La fiscalisation de l’agriculture (applicable à partir de 2014) :11

A partir de 2014, le secteur agricole au Maroc devient un secteur fiscalisé. Cela a permis
l’organisation de ce secteur et les entreprises informelles clientes ou fournisseurs tels que
les services, l’industrie, la main d’œuvre ouvrière, les transports……

Il faut souligner que le secteur agricole a demeuré pour plusieurs années un secteur
informel qui est dominé par l’absence d’obligation fiscale, de comptabilité, de déclaration
fiscale et d’imposition des agriculteurs.

11
Ibid. page 9

25
2.5.1. L’historique d’exonération de secteur agricole :12

Le régime d’exonération du secteur agricole avait été mis en place en 1984, suite à une
décision royale, et reconduit à deux reprises. Les grands agriculteurs se sont chaque fois
mobilisé pour faire pression sur le gouvernement pour obtenir une prolongation jusqu’en
2000. En 2009, une autre prorogation de la décision avait été décidée par le Roi et devrait
en principe arriver à échéance en décembre 2014. Suite au discours Royal du 31 juillet
2013, des mesures visant la fiscalisation partielle du secteur agricole ont été introduites
dans la Loi de finances de l’année 2014. Ces mesures ont prévu une période transitoire
commençant le 1er janvier 2014 et se terminant le 31 décembre 2019. En effet, et
conformément au discours Royal cité, ne sont concernées par le retour de l’impôt que
les « grandes exploitations agricoles ».

2.5.2. La base imposable des agriculteurs :

Ce n’est pas la personne de l’agriculteur ou encore la forme juridique de l’exploitation


agricole qu’on impose mais la nature de l’opération ou précisément l’activité réalisée.

2.5.3. Plafonds d’imposition des agriculteurs :13

L’unique critère retenu pour définir les exploitations agricoles a été le chiffre d’affaires
(CA) annuel :

En proposant, à compter du 1er janvier 2014, d’imposer les grandes sociétés agricoles qui
réalisent un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 5 millions de dhs. L’exonération fiscale
accordée au secteur de l’agriculture, elle, sera maintenue uniquement au profit de la
moyenne et la petite agriculture. Cependant, ce seront uniquement les sociétés qui
génèrent un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 35 MDH qui seront concernées par la
mesure, à partir du 1er janvier 2014 jusqu’au 31 décembre 2015. A partir du début 2016,

12
https://www.challenge.ma/impot-agricole-fin-de-transition-126916/
13
https://lnt.ma/taxation-de-lagriculture-monde-rural-la-fin-dun-paradis-fiscal/

26
viendra le tour des exploitants agricoles qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur ou
égal à 20 MDH et qui auront jusqu’à 31 décembre 2017 pour se conformer. Le dernier
palier, qui couvre les sociétés dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 10 MDH,
rentrera dans le périmètre fiscal à partir du début 2018. A titre transitoire, il est proposé
d’imposer en matière d’impôt sur le revenu (IR) les exploitants agricoles de manière
progressive, comme prévu en matière d’impôts sur les sociétés. En effet, il est proposé
d’appréhender en matière d’IR, les bénéfices provenant des grandes exploitations.

Agricoles dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 5 MDH et d’exonérer de


manière permanente les petites et moyennes entreprises n’atteignant pas le seuil précité
au-delà du 1er janvier 2020.

Finalement, à partir du 1er janvier 2020 toutes les entreprises à l’exclusion de celles dont
le chiffre d’affaires réalisé est inférieur à 5 MDH seront taxées. A la fin de la période
transitoire, les recettes agricoles devraient se stabiliser autour de 1,2 milliard de DH selon
les prévisions gouvernementales.14

2.5.4. Les taux d’imposition des bénéfices agricoles :15

Le principe qui a été retenu dans l’imposition du secteur agricole est le suivant :

 L’exonération totale permanente pour les exploitations agricoles dont


le chiffre d’affaires n’excède pas 5 MDH.
 L’imposition temporaire au taux réduit d’I.S ou spécifique d’I.R pour
les 5 premiers exercices d’imposition.
 L’imposition normale dans les conditions de droit commun au-delà
des 5 premiers exercices d’imposition.

14
https://www.leconomiste.com/article/1050773-pourquoi-l-impot-agricole-est-un-fiasco
15
Ibid. page 9

27
Taux de fiscalisation des bénéfices agricoles

l’I.S l’I.R
Taux réduit de 17,5% au titre des 5 Au taux spécifique non libératoire de 20%
premiers exercices à partir du 1er au titre des 5 premiers exercices à partir du
exercice d’imposition. 1er exercice d’imposition.

Taux de droit commun, actuellement Au taux du barème d’I.R pour les exercices
de 30%, pour les exercices suivants. suivra (soient les taux de droit commun).

Conclusion :

Malgré les réformes et les efforts importants consentis durant ces quinze dernières
années au Maroc, le secteur informel prend de plus en plus d’ampleur. Il est dès lors
indiqué de tout mettre en œuvre pour le focaliser tout en prenant soin de renforcer le
contrôle fiscal et de mettre sur pied des mécanismes d'accompagnement et de canalisation
des activités du secteur informel via le formel. Les contribuables ont souvent l’impression
de payer l’impôt sans contrepartie, ce qui produit un effet dissuasif. Lutter contre
l’économie informelle, sous toutes ses formes et ses tailles requiert une politique adaptée
qui devrait combiner tous les moyens utiles.

Face à cette situation, l’Etat ne cesse pas de chercher de nouvelles stratégies qui vont
permettre de fiscaliser ce secteur. Cela est visible, notamment, à travers de nouvelles
mesures prévues dans la loi de finances 2020 afin d’intégrer un maximum d’opérateurs.

28
CHAPITRE 3 : LE STATUT DE L’INFORMEL AU
COURS DE L’ANNEE 2020

Introduction :

Les principales recommandations consacrées dans la LF pour l’année 2020 sont


traduites à travers un nombre de mesures dont : « L’intégration de l’économie
informelle ». Cette dernière occupe une place de choix dans l’économie marocaine en
exerçant une grande influence sur tous les autres secteurs. En effet, plusieurs mesures sont
prises afin de lutter contre l’informel, tout en essayant de l’introduire dans le cadre
formel. Suite à la pandémie du corona virus, le secteur informel a montré ses défaillances.
De ce fait, le gouvernement marocain était obligé de consacrer plus d’importance pour ce
secteur dans le but de diminuer les dégâts causés par la propagation du corona virus.

Section 1 : Loi de finance 2020 contre l’informel.


1-1 les mesures prévues dans la loi de finances pour l’intégration du
secteur informel :16

Loi de finance 2020 : L’intégration de l’économie informelle à travers des mesures


transitoires d’accompagnement des opérateurs concernés en vue de renforcer leur
confiance dans le système fiscal et leur adhésion volontaire à l’impôt.

1.1.1. Institution de mesures d’encouragement en faveur des contribuables


nouvellement identifiés et qui exerçaient des activités dans le secteur
informel :

16
https://www.finances.gov.ma/Maliya%20tawassol/slf18.pdf

29
Les dispositions de l’article 247-XVIII du CGI prévoyaient, jusqu’au 31 décembre 2016,
des mesures incitatives en faveur des contribuables exerçant des activités dans l’informel
leur permettant de s’intégrer dans le tissu économique.

L’article 6 de la L.F n° 70-19 précitée a réintroduit ces mesures au titre de la période


allant du 1 er janvier au 31 décembre de l’année 2020.

Ainsi, les contribuables personnes physiques exerçant une activité passible de l’impôt sur
le revenu qui s’identifient pour la première fois auprès de l’administration fiscale, en
s’inscrivant au rôle de la taxe professionnelle à partir du 1er janvier 2020, ne sont
imposables que sur la base des revenus acquis et des opérations réalisées à partir de la
date de leur identification.

Cette disposition est applicable aux contribuables susvisés, quel que soit le régime de
détermination de leurs revenus professionnels.

Par ailleurs, les stocks en possession des contribuables dont les revenus professionnels
sont déterminés selon le régime du résultat net réel ou sur option selon le régime du
résultat net simplifié, à la date de leur identification, sont évalués, de manière à dégager,
lors de leur cession ou retrait, des marges brutes supérieures ou égales à 20%.

En cas d’assujettissement à la taxe sur la valeur ajoutée, le paiement de la TVA sera


effectué sur la base de la marge brute réalisée sur la vente du stock ayant fait l’objet
d’évaluation dans les conditions précitées, sans droit à déduction, jusqu’à épuisement
dudit stock.

A cet effet, et conformément aux dispositions du paragraphe XVIII de l'article 247 du


CGI, les contribuables concernés sont tenus de déposer au service local des impôts dont
ils relèvent, l’inventaire des marchandises détenues dans le stock à la date de leur
identification en faisant ressortir la nature, la quantité et la valeur des éléments constitutifs
dudit stock.

30
Il convient de préciser également que les contribuables concernés bénéficient des
avantages prévus par le droit commun.

1.1.2. Le Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat :

« …Nous invitons le Gouvernement et Bank Al-Maghreb, en coordination avec le


Groupement Professionnel des Banques du Maroc, à œuvrer à la mise au point d’un
programme spécial d’appui aux jeunes diplômés, de financement des projets d’auto-
emploi… » Extrait du Discours Royal du 11 octobre 2019.

Le Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat financera « le programme intégré


d’appui et de financement des entreprises », élaboré, à pied levé au lendemain du discours
de sa Majesté le Roi Mohammed 6, par le gouvernement, Bank Al-Maghreb et le secteur
bancaire. Le programme a été présenté devant le souverain le 27 janvier 2020, lors d’une
cérémonie où les conventions y afférentes ont été signées.

La LF 2020 a donné, à travers la création du « Fonds d’appui au financement de


l’entrepreneuriat », une très forte impulsion à l’initiative privée. Destiné à financer le
programme d’envergure « INTELAKA », ce fonds est doté d’une enveloppe de 8
milliards de dirhams, répartie sur trois années, dont 6 milliards de dirhams financés à
parts égales dans le cadre d’un partenariat entre l’Etat et le secteur bancaire et 2 milliards
de dirhams financés par le fonds Hassan II pour le développement économique et social
en vue de soutenir des projets d’entrepreneuriat dans le monde rural. Conçu pour répondre
au souci de dépasser les difficultés qui entravent l’accès au financement, ce nouveau
cadre incitatif est basé sur des dispositifs de garantie, de financement et
d’accompagnement en faveur des TPME, des jeunes porteurs de projets, des auto-
entrepreneurs, des micros entreprises et du secteur informel, aussi bien en milieu urbain
que rural, ainsi que des entreprises exportatrices vers l’Afrique. Il devrait contribuer,
chaque année, à créer environ 27 000 nouvelles opportunités d’emploi et à accompagner
13 500 entreprises supplémentaires.

31
1.1.3. Formation professionnelle :

La professionnalisation des jeunes issus de l’informel ou en recherche d’emploi, à travers


des formations en compétences métiers et langues de courte durée (4 à 6 mois).

Le renforcement de l’enseignement des langues étrangères et des soft skills. Les actions
projetées concernent également le développement de l’esprit entrepreneurial dans toutes
les formations, en plus de l’amélioration des compétences professionnelle et linguistique
pour les jeunes opérant dans le secteur informel.

1.1.4. Renforcement de la compétitivité des Très Petites, Petites et Moyennes


Entreprises (TPME) et intégration du secteur informel :17

• Le soutien des TPME, à travers la création d’un fonds doté de 6 MMDH sur 3 années,
destiné aux opérations d’appui des jeunes diplômés, leur facilitant l’accès aux prêts
bancaires pour financer leurs projets, ainsi qu’au soutien des petites et moyennes
entreprises exportatrices, notamment, vers l’Afrique.

• La mise en place d’un cadre de référence « Small business Act » qui informe les acteurs
économiques, et particulièrement les start-ups et les TPME, des différents instruments et
mécanismes de soutien mis à leur disposition, tout en veillant sur la réforme de ces
mécanismes et l’amélioration de leur efficacité.

• La conception et la mise en place d’un modèle de financement adapté aux jeunes


entreprises et aux start-ups.

• L’accompagnement de 200 nouveaux projets d’investissement au profit des TPME.

• Plus de 111.325 auto-entrepreneurs sont inscrits au registre national de l’auto


entrepreneur, avec plus de 140.634 demandes d’inscription audit registre.

17
https://www.finances.gov.ma/Publication/db/2019/Budget-Citoyen-2020-fr.pdf

32
1-2 réaction auprès de dispositions intégrer dans la loi de finance 2020
contre l’informel :18

La CGEM se dit satisfaite des résultats obtenus.

La loi de finance 2020 a pris en considération presque toutes les attentes de la


Confédération Générale des Entreprises du Maroc, à savoir : la suppression progressive
de la cotisation minimale, l’intégration du secteur informel et l’encouragement des start-
ups.

A cet égard, la CGEM a organisé une conférence de presse le mardi 17 octobre afin de
discuter le bilan positif de la participation du patronat à la participation du patronat à la
discussion du projet de loi de finance 2020, adopté et publié au Bulletin officiel.

Nous devons souligner que seulement deux mesures défendues par la CGEM qui n’étaient
pas retenues, alors que les autres ont été adoptées totalement ou partiellement. De ce fait,
nous avons choisi de mettre l’accent sur les mesures adoptées soit partiellement ou
totalement par la loi de finance 2020, ainsi que les mesures refusées :

1.2.1. Les mesures adoptées :

Les mesures proposées par la CGEM ont été adoptées par la loi de finance 2020, mais il
faut noter qu’il avait des mesures totalement adoptées et des mesures partiellement
adoptées :

En ce qui concerne les mesures totalement adoptées, la première mesure défendue par la
CGEM a concerné la restructuration fiscale des entreprises d’un même groupe. Cette
mesure constitue le résultat de deux demandes qui ont été adoptées :

18
https://www.medias24.com/loi-de-finances-2020-la-cgem-se-dit-satisfaite-des-resultats-
obtenus-6292.html

33
 Extension de la neutralité fiscale des opérations de transfert entre les sociétés au
sein d’un groupe à tous les actifs corporels, incorporels ou financiers.

 Exonération de l’IR en faveur des personnes physiques qui procèdent à l’apport de


l’ensemble des titres de capital qu’elles détiennent dans une ou plusieurs sociétés à
une société holding.

La deuxième mesure a visé à supprimer progressivement la cotisation minimale. Ainsi le


taux de celle-ci passera de 0,75% (version initiale du PLF) à 0,6%. L’objectif est d’arriver
à un taux de 0% dans les prochaines années.

La troisième mesure a offert une amnistie aux contribuables qui s’identifient pour la
première fois auprès de l’administration fiscale à partir de janvier 2020. Ces derniers
seront donc imposés sur la seule base des revenus acquis à partir de cette date. Déjà
appliquée dans le passé, le but de cette mesure est l’intégration du secteur informel.

Enfin, la quatrième mesure a renvoyé à un amendement relatif au maintien de la TVA de


7% sur la voiture économique au lieu de 14% initialement proposé.

D’un autre côté, il y avait des mesures qui étaient partiellement adoptées : la mesure la
plus importante de celle-ci est la réduction du taux de l’IS à 28% pour toutes les
entreprises. Un gain de cause a été obtenu uniquement pour les entreprises relavant du
secteur industriel et réalisant un bénéfice inférieur à 100 MDH.

La deuxième mesure intéresse l’innovation, la recherche et développement et


l’encouragement des start-ups. Cette mesure a fait l’objet de 2 amendements.

 Le premier a été adopté. Il a concerné l’augmentation du montant d’investissement


dans les start-ups ouvrant droit à crédit d’impôt. Ce montant augmente de 200.000
DH actuellement à 500.000 DH.

34
 Le deuxième amendement retiré consistait à instituer une réduction d’impôt de
20% des dépenses d’investissement engagées par les entreprises en matière de
recherche et développement.

La troisième mesure concerne la consolidation des rapports de confiance entre


l’administration fiscale et les contribuables. Celle-ci a été traduite par 2 demandes dont
une n’a pas été satisfaite :

 Une première demande a été satisfaite. Elle concerne la mise en place d’un débat
contradictoire obligatoire suite à un contrôle fiscal et de 6 procédures de
régularisation volontaire.
 La deuxième demande non-satisfaite consistait à permettre aux contribuables
faisant l’objet d’une procédure de contrôle fiscal de régulariser leur situation
fiscale tant qu’une décision définitive de la commission locale de taxation ou de la
commission nationale de recours fiscal n’a pas été rendue ou les droits n’ont pas
fait l’objet d’une émission (amendement de la CGEM).

La dernière mesure concerne la mise en place d’un fonds de soutien et de restructuration


des entreprises. La mise en place de ce fonds est en cours mais ne connait aucune
accélération. La réaction des banques est toujours attendue.

1.2.2. Les mesures non adoptées :

Les mesures non adoptées concernent le renforcement de la capitalisation des entreprises


et l’augmentation du pouvoir d’achat de la classe moyenne.

Pour cette deuxième mesure, 2 amendements ont été présentés puis retirés à cause de leur
impact sur le Trésor public :

 Le doublement de la tranche exonérée du revenu de 30.000 DH à 60.000 DH


(impact de 4,6 MMDH).

35
 Relever le montant de la réduction d’impôt pour les personnes à charge de 30 à 100
DH par mois (impact de 1,38 MMDH).

Section 2 : le coronavirus a pu dévoiler les conséquences négatives de


la non-fiscalisation du secteur informel.
2-1 l’informel plus que jamais une menace pour le Maroc : 19

Le Coronavirus a touché le monde entier, et chaque pays a pris les mesures nécessaires
pour se défendre contre cette pandémie, il y a ceux qui ont réussi et d’autres qui ont mal
réagi.

Le Maroc a aussi connu la propagation de ce virus, mais la vérité qu’il faut savoir qu’on
doit bien féliciter notre pays pour sa gestion rapide des conséquences causées par la
pandémie , aussi bien sanitaires, sociales qu’économiques .On ne doit pas oublier que les
premières mesures d’Etat ont concerné le secteur formel. Néanmoins l’urgence
aujourd’hui est de s’attaquer à la partie invisible. Et on peut dire maintenant que le grand
défi devant l’Etat est de prendre les décisions nécessaires concernant les mesures de
soutien, en l’absence d’identification de ces entreprises informelles et des travailleurs afin
de défendre leurs droits sociaux.

Le défi n’est pas uniquement économique et sociale, il est d’ordre sanitaire, mais la
difficulté se pose devant l’informel puisqu’il se caractérise par la précarité des revenus
irréguliers, et l’absence de filets sociaux, donc le confinement pour les travailleurs de ce
secteur se présente comme une prison pour eux puisqu’ils arrêtent leur activité et
interrompent leurs revenus.

De fait, l’Etat a choisi de protéger la santé de sa population par un confinement sanitaire,


même si ça va lui causer une crise économique, mais le dilemme qui se pose c’est que la

19
https://www.ecoactu.ma/coronavirus-informel/

36
population ne se conformerait pas à 100%, au confinement ce qui allongera la crise
sanitaire et par conséquent la crise économique s’aggravera.

Certes le comité économique de veille ne pouvait commencer à l’envers, mais les canaux
de communication entre secteur formel et secteur informel joueront un rôle de transfert de
la crise économique qui germe dans le secteur informel avec des conséquences
importantes sur l’économie nationale mais également la paix sociale du pays.

A cause du Coronavirus l’Etat s’est obligé de céder la main à des milliers de travailleurs
de l’informel qui se trouvant maintenant sans activité et qui sont exclus de tous les filets
sociaux. C’est donc cette catégorie qui doit profiter premièrement et rapidement de la
protection, pour au moins diminuer leur souffrance, et leur encourager après la fin de cette
pandémie à s’aider avec l’Etat, dans le but d’éliminer ce secteur.

2-2 Opération de soutien provisoire des ménages opérant dans le secteur


informel impactés par le Coronavirus :20

Le Comité de Veille Economique (CVE) du lundi 23 mars 2020 s’était focalisé sur les
mesures d’accompagnement en faveur du secteur informel directement impacté par le
confinement obligatoire. De par la complexité et l’ampleur de la problématique, il a été
décidé de la traiter en deux phases :

 Première phase :

Les ménages Ramedistes opérant dans l’informel qui n’ont plus de revenus du fait du
confinement obligatoire, peuvent bénéficier d’une aide de subsistance qui sera servie par
Le fonds Coronavirus créé par Sa Majesté le Roi Mohammed 6 que Dieu l’assiste,
déterminé comme suit :

 800 dirhams pour les ménages de deux personnes ou moins.


 1000 dirhams pour les ménages formés de trois à quatre personnes.
20
https://www.finances.gov.ma/Fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=4996

37
 1200 dirhams pour les ménages de plus de quatre personnes.

 Deuxième phase :

Pour les non-ramedistes, opérant dans l’informel qui ont perdu leurs revenus à cause du
confinement, les mêmes montants des aides leur seront accordés.

2-3 Des mesures mises en place afin de sauver les autoentrepreneurs de


l’informel :21

Le gouvernement a lancé un crédit à taux zéro pour les autoentrepreneurs impactés par le
coronavirus :

Mise en place d'un crédit à taux zéro pour les autoentrepreneurs, impactés par la crise du
Covid-19, pouvant atteindre un montant de 15 000 dirhams. Ce crédit, qui sera disponible
à partir du 27 avril 2020, est remboursable sur une période pouvant aller à 3 ans avec un
délai de grâce d'un an. Les intérêts y afférents seront totalement pris en charge par le
secteur des assurances. Ce dernier contribuera, en outre, pour un montant de 100 millions
de dirhams au mécanisme de garantie mis en place par l'État, à travers la Caisse Centrale
de Garantie.

2-4 Coronavirus : une opportunité pour le Maroc

Suite à la propagation du corona virus au royaume, l’Etat marocain recourt à l’état


d’urgence sanitaire. Ce choix porte aussi bien des avantages que des inconvénients.

En effet, le Maroc a profité de la période du confinement afin de lancer le pas contre


l’informel. Ce pas réside dans le fait de vider l’espace publique des marchands ambulants
qui ont devenu une menace pour le commerce sédentaire, en exerçant une concurrence
déloyale pour le secteur formel. On note également que le gouvernement a mis en scène
plusieurs tentatives afin de mettre fin à ce phénomène en créant des marchés dédiés à ces

21
https://www.finances.gov.ma/fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=5024

38
marchands « SOUK NAMOUDAJI ». Il faut souligner aussi que ces tentatives n’ont
jamais réussi et n’ont pas atteint les attentes des marchands ambulants, et cela est dû à
plusieurs raisons, notamment le local choisi. Ce qui laisse ces marchands en
confrontations avec les autorités. Mais la période du confinement sanitaire a constitué une
grande opportunité pour l’Etat afin de libérer les quartiers et les places publiques, comme
on a vu ici à Meknès où les autorités ont pu vider la ville des marchands ambulants qui
occupent plusieurs quartiers : BORJ MOULAY OMAR, ZITOUNE…..et aussi la place
LHDIM. Mais la question qui se pose : est-ce que la pandémie du coronavirus va apporter
de nouvelles suggestions pour sédentariser enfin les marchands ambulants à Meknès.

39
Source:MEKNESPRESS

Conclusion :

Dans le but de mettre fin au secteur informel, la loi de finance 2020 a mis en place
de nouvelles mesures qui servent à légaliser ce secteur. Cependant, la mise en scène de
ces mesures a connu un retard suite à la pandémie de corona virus qui a pu dévoiler les
défaillances de ce secteur. Ce qui a obligé l’Etat marocain d’aider les personnes
travaillants dans l’informel pour faire face aux conséquences désastreuses sur les ménages
marocains. Mais, cela n’empêche pas de souligner que la propagation du covid-19 a
permis au gouvernement marocain de lancer de nouveaux projets relatifs au secteur
informel. Ces projets étaient un grand défi avant l’apparition de ce virus.

40
41
ENQUETE AUPRES DES
AUTOENTREPRENEURS

Introduction :

Réduire le poids de l’économie informelle par la fiscalité est l’une des solutions retenues
par notre pays. Dans sa démarche fiscale, le Maroc a adopté plusieurs mesures qui
contribuent soit directement ou indirectement à l’intégration de l’informel dans
l’économie organisée. De ce fait, l’Etat marocain a adopté comme principale mesure le
régime d’autoentrepreneur. La mise en scène de celui-ci a suscité la création d’entreprises
qui n’auraient jamais vu le jour avant l’adoption de ce régime.

En plus le fait d’opter pour ce régime était une occasion favorable pour les entrepreneurs
qui ont profité de plusieurs avantages, à savoir : simplicité, moindres charges, risque
réduit, etc.

A cet égard, nous avons choisi de réaliser une enquête dont l’objectif serait de mettre
l’accent sur la situation des autoentrepreneurs au Maroc.

Notre enquête a été destinée essentiellement à des autoentrepreneurs marocains dans le


cadre de l’évaluation du régime d’autoentrepreneur, par de précieuses informations sur les
autoentrepreneurs : niveau de formation, activités parallèle à l’auto entreprise, ainsi que
les conditions de création et de démarrage de l’autoentreprise et les questions liée aux
perspectives de développement.

Cette enquête a été réalisée par internet précisément les réseaux sociaux, nous avons pu
avoir comme échantillon une population composée de 50 personnes.

42
1-Fortes disparités entre les créateurs d’autoentreprises suivant
l’âge et le sexe:

Tableau n°3 : Créateurs d’auto entreprise selon le sexe.

Graphique n°4 : Créateurs d’auto-entreprises selon l’âge et le sexe.

Une large majorité d’autoentrepreneurs créateurs-les trois tiers- sont des hommes, comme
on observe dans le graphique(1). Ce constat est encore plus marqué chez les plus
jeunes dans le graphique(2) : 81% pour la tranche d’âge de 20 à 35 ans pour les hommes.
On conclut alors que le phénomène d’autoentrepreneur attire aussi bien les jeunes que les
autres âges. On peut expliquer cela par l’esprit de jeunes de créer leur propre emploi à
travers une autoentreprise au lieu de se noyer dans le chômage.

43
2-La propension à créer une autoentreprise est plus élevée chez les
jeunes :

Graphique n°5 : Age lors de l’activité d’autoentrepreneur.

Le régime d’autoentrepreneur attire les différentes tranches d’âge qui cherchent à créer
leur autoentreprise. D’après notre graphique, on constate que 40% des autoentrepreneurs
sont âgés de 24 jusqu’à 29, alors que l’âge de 34% va de 33ans et plus. Il faut souligner
que les résultats obtenus ont montré que la catégorie dominante dans le champ de l’auto-
Entreprenariat est celle des jeunes puisque plus 54% ont moins de 33 ans. Ces chiffres
signifient que les jeunes ont commencé à prendre le risque d’accéder au domaine de
l’auto-entreprenariat, chose qui était loin de réaliser avant puisque la majorité des jeunes
marocains ont le rêve d’accrocher un travail avec l’Etat. Ce rêve est renforcé par
l’héritage culturel, car être en sécurité nécessite toujours le fait d’avoir un poste avec
l’Etat.

44
3-Beaucoup de différences en termes de secteur d’activité :

Graphique n°6 : Créateurs d’autoentreprises selon le secteur d’activité.

Les différences sont plus marquées entre créateurs d’autoentreprise en fonction du secteur
d’activité (graphique 6) : Industrie, Transport, Services aux particuliers, Autre, sont
relativement moins prises par les créateurs d’autoentreprises. En revanche, on observe
que les secteurs d’activités les plus représentées chez les autoentrepreneurs sont :
Commerce et Les services aux entreprises.
Cette dernière constatation montre que ce régime est particulièrement bien adapté à des
secteurs d’activités précises.

45
4-Plus de diplômés entre les autoentrepreneurs :

Graphique n°7 : Niveau de formation des autoentrepreneurs.

Le niveau d’étude aide beaucoup les autoentrepreneurs en créant leurs entreprises.


D’après le graphique, on observe que les autoentrepreneurs qui sont diplômer d’un
diplôme universitaire sont nombreux où ils présentent une grande partie de 44%, L’écart
est particulièrement marqué pour les diplômes universitaires, dont disposent deux fois
plus souvent les auto-entrepreneurs alors qu’ils sont plus moins souvent sans diplôme.
Donc on peut conclure que ce régime attire les entrepreneurs diplômés plus que les autres
catégories par sa simplicité fiscale.

46
5- Les auto-entrepreneurs ont souvent une autre activité rémunérée:

Graphique n°8 : Activité au démarrage autre que celle d’auto-entrepreneur.

Tableau n°4 : Sources complémentaires de revenu des auto-entrepreneurs.

Ces différences entre les catégories d’entrepreneurs sont cohérentes avec celles déjà mises
en évidence s’agissant des secteurs d’activité : les auto-entrepreneurs sont nettement plus
présents dans les services aux entreprises ainsi que dans les activités liées au commerce
(graphique 4).

47
Ces activités requièrent en effet un niveau de formation scolaire généralement plus élevé
comme on a observé clairement, dans le graphique (n:7) ,44% des auto entrepreneurs ont
des diplômes universitaires. Par ailleurs, seuls 12 % des auto-entrepreneurs (graphique 8)
étaient chômeurs lors de la création de leurs autoentreprises, or le chômage concerne le
plus souvent les populations les moins formées. Au contraire, la proportion de salariés et,
Plus généralement, d’auto-entrepreneurs ayant une activité à la création (retraités, autre) -
près de 88 % - est beaucoup élevée. Toutefois, alors que le fait d’avoir une autre activité
que celle d’autoentrepreneur ou une source de vie autre que le rendement de
l’autoentreprise, semble favoriser le démarrage de l’autoentreprise notamment on
l’observe dans le tableau (n:4) à travers la proportion des autoentrepreneurs qui
considèrent ce régime comme source complémentaire du leurs revenus après avoir une
autre source soit une pension de retraite ou être un salarié, un dirigeant d’une autre
entreprise, ou généralement d’avoir une autre source de revenu non précises.

6-Quel statut occupe l’activité exercée par l’autoentrepreneur :

Graphique n°9 : la source de revenu des autoentrepreneurs en fonction de type de leurs


activités.

48
Si on se focalise sur les créateurs d’autoentreprise qui reconduisent une activité déjà
existante et ils considèrent ce nouveau régime comme une source de vie complémentaire,
On trouve que la plupart d’eux exercent cette activité d’une façon permanente et les autres
d’une façon occasionnelle. D’après ce graphique, on constate que le régime d’auto-
Entreprenariat constitue une source de revenu permanente pour 70,8%, alors que pour
15,4% ce régime représente une source occasionnelle et 15,4% exercent ce régime d’une
façon saisonnière.

On peut conclure que la plupart des autoentrepreneurs ne se distinguent absolument pas,


en ce qui concerne le fait d’exercer ce régime d’une façon permanente, puisque 70,8%
considèrent ce régime comme principale revenu et 64,7% le considèrent comme étant une
revenue complémentaire.

7-Les facteurs qui favorisent la création d’une autoentreprise :

Graphique n°10 : L'opportunité environnementale qui a favorisé la décision de créer une


entreprise.

49
D’après ce graphique, on note que plusieurs facteurs encouragent les autoentrepreneurs à
créer leurs autoentreprises. Parmi ces facteurs, on trouve le choix du lieu de
l’autoentreprise (14%), une infrastructure développée (4%), la proximité d’autre activité
(6%), les avantages fiscaux (32%) et 44% des autoentrepreneurs n’ont pas précisé la
nature des facteurs qui les ont encouragés à créer une autoentreprise. Il Faut souligner que
32% des autoentrepreneurs ont bénéficié des avantages fiscaux proposés par l’Etat (déjà
cités dans la partie théorique au deuxième chapitre) afin de rendre l’accès à ce domaine à
la portée de tout le monde.

8-Lieu choisi pour créer une autoentreprise:

Graphique n°11 : Lieu d’exerce de l’activité.

Chaque autoentrepreneur exerce son activité dans un lieu relatif et correspondant à son
besoin, puisque ce régime n’oblige pas les autoentrepreneurs à avoir un lieu professionnel
pour leurs activités. Cela entre dans le cadre des avantages proposés par l’Etat qui
facilitent le rejoint de ce régime. De ce fait, on observe que la plupart des
autoentrepreneurs préfèrent d’exercer leurs activités à domicile (36%) afin de diminuer

50
leurs charges. on remarque aussi que 24% des autoentrepreneurs ont des activités non
sédentaires, c’est-à-dire des activités ambulants.

On note également que ce régime est adressé principalement aux futures créateurs
d’autoentreprise afin de les sauver de l’informel.

9- la création des autoentreprises sous le regard des


autoentrepreneurs:

Graphique n°12 : Jugement des auto-entrepreneurs sur les démarches à la création en


négative.

Graphique n°13 : Jugement des auto-entrepreneurs sur les démarches à la création en


positive.

51
La simplicité des démarches de création d’une autoentreprise recueille presque la
satisfaction générale des autoentrepreneurs ainsi que la rapidité des réponses lors de la
demande des informations ou dépôt du dossier (graphique 13). Cependant, plusieurs
autoentrepreneurs se plaignent du manque d’accompagnement et de formation qui
demeure une première difficulté, ainsi que les informations sur la protection sociale et le
régime fiscal, qui caractérisent le régime, sont jugées moins satisfaisantes aussi.

10- Les difficultés soulignées par les autoentrepreneurs:

Graphique n°13 : Les obstacles rencontrés par les auto-entrepreneurs.

Le grand problème qui se pose devant les autoentrepreneurs, et qui interrompe leur
continuité c’est le problème du financement puisqu’on observe que les autoentrepreneurs
trouvent un manque de financement afin de créer leur entreprise, on peut l’expliquer par
la difficulté à convaincre les banques d’avoir un crédit en proposant des projets fiables.
Ainsi on remarque que les procédures administratives sont marquées aussi comme
difficultés pour les autoentrepreneurs. Cependant, d’autres autoentrepreneurs trouvent le
manque de temps un problème face à leurs continuité, ce problème peut être expliqué par
la considération de ce régime comme source complémentaire par plusieurs
autoentrepreneurs (graphique 13).

52
On conclut que le manque d’expérience ou d’une formation est toujours présent comme
un obstacle pour une partie des autoentrepreneurs, cela est expliqué fréquemment par leur
niveau d’étude ou leur ignorance de ce régime qui est due au manque d’accompagnement.

11- Principale difficulté : fiscalité et droits sociaux :

11-a .Selon le secteur d’activités :


Graphique n°14 : Les principales difficultés rencontrées par les auto-entrepreneurs selon
le secteur d’activité.

11-b .Selon le niveau du diplôme :


Graphique n°15 : Les principales difficultés rencontrées par les auto-entrepreneurs
selon le niveau du diplôme.

53
C’est dans le domaine de la fiscalité et des droits sociaux que les auto-entrepreneurs
déclarent rencontrer la principale difficulté, quel que soit le secteur d’activité et le niveau
de diplôme du créateur (graphique 14 et 15). Pour près de la moitié des autoentrepreneurs,
cette difficulté figure parmi les trois principales rencontrées. Elle est plus fréquemment
mentionnée par les autoentrepreneurs les plus diplômés et dans les secteurs des services
aux entreprises, l’industrie, commerce, services aux particuliers.

Vient ensuite le crédit bancaire, considéré comme une difficulté par plusieurs créateurs,
on trouve parmi eux les autoentrepreneurs du secteur de transport, commerce, services
aux particuliers, ainsi ceux qui travaillent dans des secteurs non précises (autre). Les
difficultés liées au besoin de conseil au démarrage et au conseil en comptabilité arrivent
au troisième et quatrième rang des difficultés rencontrées. Par contre, les difficultés liées
au conseil pour l’accès à la formation sont mises en avant par moins des auto-
entrepreneurs.

Pour les auto-entrepreneurs ayant une activité de commerce, la principale difficulté est
celle du régime fiscal alors que dans les secteurs du transport et du service aux
particuliers, il s’agit de l’accès au crédit bancaire. Le crédit bancaire constitue une
difficulté nettement plus fréquente pour les auto-entrepreneurs les moins diplômés : 60%
des créateurs ayant un diplôme inférieur au baccalauréat avancent cette difficulté comme
le principal obstacle au développement de leur activité.

12-la moitié n’a pas besoin d’accompagnement:

Graphique n°16 : l’ accompagnement des auto-entrepreneurs à la création.

54
50% des créateurs d’autoentreprises n’ont pas fait appel à aucun organisme pour les
accompagner dans cette démarche. En revanche, 26% des auto-entrepreneurs
confirment qu’ils ont bénéficié d’un accompagnement. Pour les deux tiers d’entre
eux, il s’agissait d’un accompagnement à travers une chambre de commerce ou des
métiers, un professionnel.

13-Recours aux formations :

Graphique n°17 : Le besoin des auto-entrepreneurs de la formation.

Pour plus de la moitié des créateurs d’autoentreprise, le recours à une formation n’est pas
nécessaire pour eux, ce constat on peut l’expliquer par la domination des diplômées dans

55
ce régime (graphique 17). Cette opinion n’est pas largement partagée par les autres
autoentrepreneurs qui déclarent la nécessite de formation lors de la création de leur auto
entreprise, qui ont déclaré leur accès à des différentes formations liées généralement au
commerce ou au développement de l’entreprise (tableau n°5). En revanche, 20% des
Auto-entrepreneurs déclarent leur besoin d’avoir une formation face au manque de
moyens nécessaires pour accéder.

Tableau n°5 : Types de formation accéder par les auto-entrepreneurs.

14- Les Perspectives :

Graphique n°18 : Perspectives de développement des auto-entrepreneurs.

56
Comme on remarque presque la moitié des autoentrepreneurs comptent développer leur
projet sous un autre régime. À l’inverse pas mal des autoentrepreneurs (toujours actifs
sous ce statut) envisagent de poursuivre leur activité sous ce régime, alors que le ¼ n’ont
aucune décision à propos de la continuité de leur projet.
On peut conclure que ces résultats restent insatisfaisants et n’indiquent pas la réussite de
ce régime dans l’intégration des gens à l’économie formelle.

15- Développement du chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs:

Graphique n°19 : L’évolution du chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs.

Le chiffre d’affaires est un indicateur clé de la réussite d’une démarche de création


d’autoentreprise. D’après notre (graphique 19), on peut constater que presque la moitié
d’auto-entrepreneurs ont réalisé un chiffre d’affaires satisfaisants pour eux puisqu’il est
Augmenté, en revanche 54% des autoentrepreneurs sont insatisfaisants en ce qui concerne
leur chiffre d’affaire ce qu’on observe clairement dans le graphique : les deux tiers de
cette dernière proportion indique que leur chiffre d’affaire n’a connu aucun changement et
16% ont constaté que leur chiffre d’affaire a diminué.

57
16-L’Etat encourage-t-il à créer une entreprise ?

Graphique n°20 : L’encouragement des auto-entrepreneurs par l’Etat.

L’Etat joue un rôle très important à la création des entreprises, mais après avoir analyser
tous les résultats, les autoentrepreneurs affirment que l’Etat ne leurs cède pas la main afin
de créer leurs propre projet, puisque 56% des autoentrepreneurs ont répondu par non, et
on peut considérer que cela revient à la complexité des procédures administratives ou à
l’évolution de leur chiffre d’affaire qui se considèrent insatisfaisantes pour eux (graphique
20), alors que le reste affirment l’encouragement de l’Etat à la création de leur propre
emploi dans un cadre légal. Donc on peut affirmer que le gouvernement doit fournir plus
d’efforts afin d’encourager les gens à créer leurs autoentreprises en proposant des
stratégies qui facilitent l’accès à ce domaine.

CONCLUSION :

Cette enquête a pu dévoiler la situation des autoentrepreneurs au Maroc et les difficultés


qu’ils rencontrent lors de la démarche de leurs autoentreprises, ainsi qu’après le rejoint de
ce régime. Malgré les efforts fournis par l’Etat, les autoentrepreneurs aspirent plus afin de
les encourager. Car selon eux les lois, qui encadrent ce régime, n’atteignent pas leurs
attentes. De ce fait, le gouvernement doit fournir plus d’effort dans le développement de
ce régime et de prendre en considération la situation des gens qui vont accéder le secteur
formel en mettant fin au cadre illégale.

58
L’économie informelle Marocaine est inscrite dans les structures de production et de
services traditionnels de la société, elle occupe une place significative dans la production
de la richesse nationale et sur le marché de travail, alors que le secteur informel s’est
évolué à cause de plusieurs raisons, il se situe depuis longtemps dans plusieurs activités,
aussi il a un grand impact sur l’économie Marocaine puisqu’une grande somme d’argent
s’échappe à la fiscalité.

L’Etat à son rôle cherche à fiscaliser ce secteur, malgré sa difficulté du à son


développement rapide. Devant ce défi l’Etat a pris pendant des années plusieurs mesures
directes ou indirectes à travers les lois de finance, dans le cadre de pousser les gens à
intégrer l’économie souterraine.

La loi de finance de 2020 à son tour a prévu de nouvelles mesures dans le but de mettre
fin au secteur informel et d’encourager le maximum d’opérateurs de quitter l’informelle.
Ces mesures ont été mises en pause à cause de la pandémie qui a arrêté presque toutes les
activités économiques. Devant les problèmes économiques causés par cette pandémie
l’Etat Marocain a cédé la main au secteur informel à travers des aides destinés à leurs
contribuables.

Le régime d’auto entrepreneur est l’un parmi les solutions favorables mise en œuvre par
l’Etat contre l’informel, les résultats de notre enquête qui a pour objectif de savoir la
situation des autoentrepreneurs au Maroc a pu dévoiler plusieurs facteurs qui jouent un
rôle très important à la création des entreprises aussi que des problèmes qui interrompent
cette création.

59
Liste des tableaux :

Tableau n°1 : Evolution du volume de l’emploi dans le secteur informel entre 2007 et
2013.

Tableau n°2 : Taux de fiscalisation des bénéfices agricoles.

Tableau n°3 : Créateurs d’auto entreprise selon le sexe.

Tableau n°4 : Sources complémentaires de revenu des auto-entrepreneurs.

Tableau n°5 : Types de formation accéder par les auto-entrepreneurs.

60
Liste des graphiques
Graphique n°1 : Evolution de la Valeur ajoutée informelle par secteur d'activités.

Graphique n°2 : Statistiques sur le nombre des auto-entrepreneurs au Maroc.

Graphique n°3 : Les activités des auto-entrepreneurs au Maroc.

Graphique n°4 : Créateurs d’autoentreprises selon l’âge et le sexe.

Graphique n°5 : Age lors de l’activité d’autoentrepreneur.

Graphique n°6 : Créateurs d’autoentreprises selon le secteur d’activité.

Graphique n°7 : Niveau de formation des auto-entrepreneurs.

Graphique n°8 : Activité au démarrage autre que celle d’autoentrepreneur.

Graphique n°9 : source de revenu des autoentrepreneurs en fonction de leurs activités

Graphique n°10 : L'opportunité environnementale qui a favorisé la décision de créer une


entreprise.

Graphique n°11 : Lieu d’exerce de l’activité.

Graphique n°12 : Jugement des auto-entrepreneurs sur les démarches à la création en


négative.

Graphique n°13 : Jugement des auto-entrepreneurs sur les démarches à la création en


positive.

Graphique n°14:les obstacles rencontrés par les autoentrepreneurs.

Graphique n°15 : Les principales difficultés rencontrées par les auto-entrepreneurs selon
le secteur d’activité.

Graphique n°16 : Les principales difficultés rencontrées par les auto-entrepreneurs selon
le niveau du diplôme.

Graphique n°17 : l’accompagnement des auto-entrepreneurs à la création.

Graphique n°18 : Le besoin des auto-entrepreneurs de la formation.

61
Graphique n°19 : Perspectives de développement des auto-entrepreneurs.

Graphique n°20 : L’évolution du chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs.

Graphique n°21 : L’encouragement des auto-entrepreneurs par l’Etat.

62
WEBOGRAPHIE

Nom du site
 L’Enquête Nationale sur le Secteur Informel 2013/2014 HCP
 1https://revues.imist.ma/index.php?journal=REK&page=article&op=view&pa
th%5B%5D=10026&path%5B%5D=5726
 http://economia.ma/content/synth%C3%A8se-de-
l%E2%80%99%C3%A9tude-de-la-cgem-l%E2%80%99informel-
d%E2%80%99apr%C3%A8s-le-patronat-marocain
 https://www.cgem.ma/upload/687807921.pdf
 https://revues.imist.ma/index.php?journal=REK&page=article&op=view&pat
h%5B%5D=10026&path%5B%5D=5726
 https://www.rabatinvest.ma/sites/default/files/FichiersCRI/guide_fiscal_de_la
uto-entrepreneur.pdf
 https://youssefbelkziz.com/auto-entrepreneur-maroc-nouvelles-procedures-
2019/
 1 https://www.challenge.ma/impot-agricole-fin-de-transition-126916/
 1https://lnt.ma/taxation-de-lagriculture-monde-rural-la-fin-dun-paradis-fiscal/
 https://www.leconomiste.com/article/1050773-pourquoi-l-impot-agricole-est-
un-fiasco
 https://www.finances.gov.ma/Maliya%20tawassol/slf18.pdf
 https://www.finances.gov.ma/Publication/db/2019/Budget-Citoyen-2020-
fr.pdf
 https://www.medias24.com/loi-de-finances-2020-la-cgem-se-dit-satisfaite-
des-resultats-obtenus-6292.html
 https://www.ecoactu.ma/coronavirus-informel/
 https://www.finances.gov.ma/Fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=4996
 https://www.finances.gov.ma/fr/Pages/detail-actualite.aspx?fiche=5024

63
TABLES DES MATIERS

INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................................................... 5


PARTIE THEORIQUE ................................................................................................................................. 7
CHAPITRE 1 : ETAT DES LIEUX DU SECTEUR INFORMEL. ........................................................................ 8
Section 1 : Développement du secteur informel au Maroc. .............................................................. 8
Section 2 : Impact du secteur informel. .......................................................................................... 12
CHAPITRE 2 : LES EFFORTS FOURNIS PAR L’ETAT A LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL ........... 15
Section 1 : Mesures fiscales qui contribuent indirectement à la lutte contre l’informel. .................. 15
Section 2 : Dispositions fiscales directes pour lutter contre l’informel. ........................................... 18
CHAPITRE 3 : LE STATUT DE L’INFORMEL AU COURS DE L’ANNEE 2020 .............................................. 29
Section 1 : Loi de finance 2020 contre l’informel. ........................................................................... 29
Section 2 : le coronavirus a pu dévoiler les conséquences négatives de la non-fiscalisation du secteur
informel. ........................................................................................................................................ 36
PARTIE PRATIQUE .................................................................................................................................. 41
ENQUETE AUPRES DES AUTOENTREPRENEURS ................................................................................... 42
1-fortes disparités entre les créateurs d’autoentreprises suivant l’âge et le sexe: ............................... 43
2-La propension à créer une autoentreprise est plus élevée chez les jeunes : ................................ 44
3-beaucoup de différences en termes de secteur d’activité : .......................................................... 45
4-Plus de diplômés entre les autoentrepreneurs : .......................................................................... 46
5- les auto-entrepreneurs ont souvent une autre activité rémunérée:............................................ 47
6-quel statut occupe l’activité exercée par l’autoentrepreneur : .................................................... 48
7-les facteurs qui favorisent la création d’une autoentreprise : ...................................................... 49
8-lieu choisi pour créer une autoentreprise: ................................................................................... 50
9- la création des autoentreprises sous le regard des autoentrepreneurs: ...................................... 51
10- Les difficultés soulignées par les autoentrepreneurs: ............................................................... 52
11- Principale difficulté : fiscalité et droits sociaux : ........................................................................ 53
12-la moitié n’a pas besoin d’accompagnement: ............................................................................ 54
13-Recours aux formations : ........................................................................................................... 55

64
14- Les Perspectives : .................................................................................................................... 56
15- Développement du chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs: ................................................. 57
16-L’Etat encourage-t-il à créer une entreprise ? ............................................................................ 58
CONCLUSION GENERALE ........................................................................................................................ 59
Liste des tableaux :............................................................................................................................. 60
Liste des graphiques........................................................................................................................... 61
WEBOGRAPHIE .................................................................................................................................. 63

65

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