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01 ETAT DE LA QUESTION

La fiscalité dans la plupart des pays constitue l’un des instruments de la


politique budgétaire. La politique budgétaire quant à elle, est l’un des
principaux outils dont disposent les pouvoirs publics pour conduire la politique
économique. Elle s’appuie sur deux leviers que sont les recettes publiques et des
dépenses publiques. Si les dépenses publiques sont le moyen par lequel les
gouvernements implémentent leur plan de développement, celles-ci sont
dépendantes du niveau des recettes publiques. En effet, plus les recettes
publiques ne sont importantes, plus les marges de manœuvre budgétaires des
pouvoirs publics sont ´élevées. Si pour les pays en développement, des sources
de financement externes comme l’aide publique au développement (APD), les
investissements directs étrangers (IDE), les transferts de fonds de migrants et la
dette extérieure participent au financement du développement, ces ressources
sont très volatiles, incertaines et échappent donc au contrôle des pouvoirs
publics de ces Etats. Le problème dans les pays en développement est que le
niveau de mobilisation des recettes publiques est faible alors que les besoins de
financement sont énormes dans tous les secteurs de la vie économique. Les
causes de la faible mobilisation des recettes publiques dans les économies en
développement sont nombreuses. Outre la mauvaise gouvernance, la dimension
du secteur informel dans les pays en développement explique le faible niveau de
mobilisation de recettes fiscales. En effet, une large partie de l’activité
économique dans ces pays s Plusieurs études ont abordé la question des activités
de l'informel en vue de saisir sa logique ainsi que ses mécanismes de
fonctionnement.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir lu tous les ouvrages qui abordent cette
question ou encore tous les travaux antérieurement élaborés dans ce domaine.

Cependant, nous avons sélectionné quelques-uns en raison de leur


rapprochement avec notre sujet.
- MWANKIM (2018), dans son mémoire sur « L’impact de la non
fiscalisation du secteur économique informel dans la ville de Bandundu,
précisément les revendeurs des produits agricoles et manufacturés»,
(marché, rue et recoins) , conclue après analyse que la pratique des
activités informelles produit les conséquences néfastes sur l’économie
d’un pays. En RD Congo, il est prouvé que les agents qui travaillent dans
le secteur informel sont en marge de la loi. Ce secteur cause préjudice aux
intérêts des pouvoirs publics notamment sur le plan économique, social et
politique.

- MUKANYA MALEMBA John (1996), dans son travail intitulé : « La


fiscalité du secteur informel », émet deux hypothèses selon lesquelles : La
fiscalisation du secteur informel passe par une connaissance suffisante des
acteurs qui l'animent ainsi que leurs activités ; Les micros entreprises du
secteur informel seraient imposables à conditions de bien évaluer les
critères économiques relatifs à la fiabilité et à la rentabilité de l'activité.

Dans son développement, l'auteur s'est penché à la micro entreprise et est arrivé
à dégager un schéma modèle de fiscalisation applicable au zaïre (R D Congo)
qui prend en compte à la fois des besoins opposés de l'Etat et celui du
contribuable du secteur informel.

- LOMAMI SHOMBA (2001), dans son travail intitulé : « La Promotion de


l'économie informelle en Droit Congolais : Quelle option lever entre sa
réforme et sa formalisation ? » émet aussi deux hypothèses :
- L'incapacité pour l'Etat à faire observer la réglementation en vigueur est le
corollaire d'une juridicité outrancière et contre nature de la loi.
- La réforme du cadre juridico institutionnel est certes louable mais
malheureusement ce cadre méconnaît les activités informelles qu'il
confond au capitalisme et les obligent à s'y conformer.

De ses analyses, il s'est dégagé deux résultats :


 Le premier découle du fait que l'économie informelle bien qu'exercée en
marge de l'arsenal législatif et réglementaire constitue une soupape de
sûreté par la création d'emplois qu'elle favorise, malheureusement ces
emplois sont précaires, ils ne contribuent qu'à pérenniser la misère qui
hante déjà les populations.
 Le deuxième résulte du fait que bien que reconnaissant certains mérites
de cette thèse, la fiscalisanalisation de l'Economie informelle parait être
la démarche la plus indiquée pour promouvoir les PME. Pour ce faire, il
faut l'intégration ou l'adaptation du cadre juridico institutionnel au vécu
quotidien et non de rechercher à conformer ce phénomène au cadre
existant.
- Suzanne KINZIGIRE MWISIKANYI, dans son travail intitulé : «le
commerce informel, un défi à relever par l'Etat congolais : cas des
marchés pirates à Bukavu », a quant à elle émit l'hypothèse selon
laquelle : l'application des lois par le pouvoir public et le respect des
obligations par la personne commerçante ramèneraient l'ordre dans la
gestion de marchés en général et ceux dits pirates en particulier.
Au cours de son développement, l'hypothèse a été vérifiée et des
recommandations ont été faites afin d'aspirer à un Etat de droit en R D Congo.

Après cette brève revue de la littérature, en abordant ce sujet, intitulé «Pression


fiscale et prolifération du secteur informelle dans la ville de Bandundu, notre
soucis est de faire d'abord un état de lieu du secteur informel, ensuite analyser le
lien existant entre la pression fiscale et la prolifération de l’économie informelle
enfin de proposer les mécanismes de l’atténuation de ce phénomène.

Notre apport réside dans l’établissement du lien existant entre les deux
phénomènes sous examen la mise en exergue des stratégies en terme politique,
économique et fiscal pour la fiscalisation durable du secteur informel.

02. Problématique

Dans les pays en développement de l’Afrique sub-saharienne francophone en


général et en RDC en particulier, la concentration de l’administration fiscale
dans les zones urbaines, qui sont souvent de taille petite, renforce le
développement de l’activité informelle. Il s’en suit que les recettes publiques
sont faibles. En amenuisant les moyens de l’Etat, le secteur informel limite
également la possibilité pour l’Etat de réaliser convenablement les dépenses
relatives `à ses fonctions régaliennes. La taille du secteur informel a donc une
influence sur les recettes, les dépenses et les soldes budgétaires des Etats.
L’impact du secteur informel sur l’activité économique et les finances publiques
a fait l’objet de plusieurs études (entre autres, Schneider et Enste, 2000 ; Feld et
Schneider, 2 2010 ; Kodila-Tedika et Mutascu, 2014 ; Mazhar et Meon, 2017).
Si la plupart des études montrent que l’accroissement du secteur informel nuit à
la mobilisation des ressources publiques, la pression fiscale influence également
le niveau de l’informel dans les pays (Schneider et Neck (1993) ; Jacquemot et
Raffinot, 2018 ; Maiti et Bhattacharyya, 2020. Dans cette étude, nous analysons
l’effet de la pression fiscale sur la prolifération du secteur informel dans la ville
de Bandundu en RDC. Vu ce qui précède, les questions suivantes ont retenu
notre particulière attention dans le présent travail :
- La prolifération du secteur informel à Bandundu-ville est-elle
essentiellement causée par la pression fiscale?
- Dans la négative, quels sont alors les déterminants de cette proliferation ?

0.3 Hypothèses

Selon PINTO et GRAWITZ, l’hypothèse est « une série des réponses


provisoires mais vraisemblables au regard des questions soulevées à la
problématique » (PINTO R. et Al, 1974, p.6).Bien formulée, l’hypothèse oriente
l’ensemble de l’édifice pour faciliter le choix du dispositif méthodologique ou
expérimental.

Ainsi, à la suite des questions provisoires dont nous nous sommes posées
précédemment, nous émettons les suppositions suivantes :

H1 : La prolifération du secteur informel à Bandundu-ville ne serait pas


essentiellement causée par la pression fiscale?

H2 : la prolifération du secteur informel aurait serait causée par d’autres


facteurs notamment l’extreme pauvreté de la population, le chomage, le faible
niveau du revenu des menages,…

0.4 Intérêt du sujet

La progression rapide des activités du secteur informel n'est pas sans


conséquences désagréables sur l'économie congolaise en général.

Annuellement, l'Etat congolais recourt à l'emprunt pour assurer son équilibre


budgétaire pourtant à l'intérieur du pays, existe un secteur important non
exploité en matière de recettes dénommé le secteur informel qui, une fois
fiscalisé et formalisé ; permettra à la RD Congo de couvrir son déséquilibre
budgétaire et assurer ainsi des emplois durables auprès des bénéficiaires.

La présente étude présente un double intérêt à savoir théorique et pratique.


a) Sur le plan théorique

Notre étude constituera un outil de travail important pour ceux qui s'intéressent
à la science économique et fiscale, afin d'approfondir des réflexions sur le
phénomène sous étude.
b) Sur le plan pratique

L’étude permettra aux législateurs et aux décideurs politiques de la République


démocratique du Congo de prendre conscience des insuffisances dont fait
montre la législation en vigueur et envisager ainsi des mesures adéquates en vue
de l'encadrement du secteur informel pour sa participation à la mobilisation des
recettes de l'Etat.

0.5 Délimitation spatio temporelle de l’étude

Comme dans tout pays du monde, la RDC aspire au bienêtre social de son
peuple, bref au développement. Mais pour y arriver, elle a besoin des ressources
financières nécessaires. Et pourtant, dans le domaine fiscal, nous nous rendons
compte qu'une part importante des ressources échappe chaque année au fisc du
fait de l'existence et du développement sensible du secteur informel.

Le secteur informel regorge une série d'activités illégales à degrés divers. Nous
avons, d'une part, les activités productrices licites non déclarées c'est-à-dire non
enregistrées par le pouvoir (production personnelle, travail à domicile, etc.) et
d'autre part, l'ensemble des activités illicites productrices des biens ou des
services.

Ainsi, fraude et évasion fiscale, en tout ou en partie, travail illégal relèvent de la


première catégorie. Trafics de stupéfiants, d'armes, proxénétisme de la seconde.
[ESOU 1999]

La présente étude va se limiter à la problématique de la pression fiscale sur la


prolifération du secteur informel en République Démocratique du Congo. Dans
l'espace, la ville de Bandundu sera prise comme champs d’observation et dans
le temps notre travail s'inspirera des données de la période de 2019 à 2022.

0.6 Approche méthodologique

Pour la collecte, le traitement et l'analyse des données de notre travail, nous


avons fait recours aux méthodes ci-après :
- Méthode historique : Elle nous a permis de cerner le contexte historique
du secteur informel en R D Congo en général ;
- La méthode descriptive : cette méthode nous a permis de décrire les
différentes catégories du secteur informel.
- Méthode comparative: Cette méthode nous a aidé à faire la comparaison
entre les données recueillis dans certains services publics et celles détenus
par le service des impôts.
- Méthode statistique : Cette méthode nous a permis de quantifier et de
chiffrer les résultats de notre recherche afin de les analyser et de les
interpréter. L'application de ces méthodes a fait recours aux techniques ci-
après :
- technique documentaire

Pour compléter les informations utiles à la réalisation de ce travail, nous


avons fait recours à des ouvrages, des textes légaux et réglementaires, des
revues, des articles et autres documents et archives relatifs à la fiscalisation,
l'exercice du commerce et le secteur informel.
- Interview libre et entretien

C'est la technique que nous avions plus utilisée. Cette technique nous a permis
de recueillir différents témoignages, avis et opinions des personnes exerçant les
activités commerciales et de certains fonctionnaires de l'administration publique
sur la question liée au secteur informel.
- Questionnaire d'enquête (technique du questionnaire)

Nous avons adressé un questionnaire d'enquête aux enquêtés constituant notre


échantillon. Sur base de ces questionnaires nous avions recueilli les éléments en
rapport avec l'objet de notre étude, à savoir la problématique de pression fiscale
sur la prolifération du secteur informel.

0.7 Difficultés rencontrées

Notre travail exigeant pour sa confection et sa crédibilité scientifique des


données fiables a, de ce fait souffert de la non disponibilité de certaines données
qui lui auraient garanti toute perfection.

0.8 Canevas du travail

Hormis l'introduction et la conclusion ; notre travail comprend quatres


chapitres qui se présentent de la manière suivante :

- Le premier chapitre est consacré aux généralités sur les concepts de base ;
- Le deuxième chapitre intitulé : la fiscalisation du secteur informel ;
- Le troisième chapitre présent le champ d’étude à savoir la ville de
Bandundu ;
- Le quatrième chapitre analyse, interprète et présente les résultats de la
recherche
CHAPITRE PRMIER : GENERALITES SUR LES CONCEPTS
FONDAMENTAUX

Dans ce premier chapitre, il est question de nous étaler sur les considérations
générales sur les concepts de base de notre étude : il s’agit principalement de
la pression fiscale et du secteur ou économie informelle.

SECTION 1 : LA NOTION DE PRESSION FISCALE

1.1.1 Définition

La pression fiscale globale ou Taux Global des Prélèvements Obligatoires


(TGPO) désigne, le rapport entre deux agrégats macroéconomiques : les
prélèvements obligatoires et le Produit intérieur brut (PIB) (PLOU 1987). Il
indique la part de la richesse nationale (PIB) accaparée par la fiscalité et la
parafiscalité sous forme de prélèvements obligatoires des administrations
publiques.
1.1.1.1 Les aspects theories de la pression fiscal
Augmentation de la pression fiscale décourage l'activité économique,
la diminution de celle-ci génère a son tour une baisse des rentrées
fiscales.
1- La notion de pression fiscale
La pression fiscale globale ou Taux Global des Prélèvements Obligatoires
(TGPO) désigne, le rapport entre deux agrégats macroéconomiques: les
prélèvements obligatoires et le Produit intérieur brut (PIB) 2. IL indique la
part de la richesse nationale (PIB) accaparée par la fiscalité et la
parafiscalité sous forme de prélèvements obligatoires des administrations
publiques3.

𝑝𝑟é𝑙è𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑜𝑏𝑙i𝑔𝑎𝑡𝑜i𝑟𝑒𝑠
𝑃𝑟𝑒𝑠𝑠i𝑜𝑛 fi𝑠𝑐𝑎𝑙𝑒 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 = 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢i𝑡 i𝑛𝑡𝑒𝑟i𝑒𝑢𝑟 𝑏𝑟𝑢𝑡
Quand bien même certains auteurs considèrent la pression fiscale comme
rapport qualitatif 4, l'usage courant l'appréhende comme un rapport
quantitatif.

La pression fiscale est souvent considérée comme un indicateur


macroéconomique de mesure du degré d’intervention de l’État dans
l’économie. L’analyse de cet indicateur permet de déterminer l’impact de
la fiscalité sur les différentes variables économiques à savoir:
l’investissement, l’épargne, la consommation, les prix et la compétitivité
des entreprises.
2-Les notions voisines à la pression fiscale
Il faut distinguer la notion de taux de pression fiscale de certaines notions
voisines qui sont : la charge fiscale, le coin fiscal et le bouclier fiscal.
 La charge fiscale : Elle peut être calculée pour tout
contribuable quelque soit son statut fiscal, elle met en
rapport l'ensemble des impôts et taxes supportés par le
contribuable et un autre agrégat (son revenu).
 Le coin fiscal : Les appellations « coin fiscal », « coin social » et
« coin socio-fiscal » désignent respectivement les taux des
prélèvements fiscaux, sociaux et socio-fiscaux sur les
revenus du travail5.
 La notion du bouclier fiscal : Le terme bouclier évoque la
notion de protection contre les niveaux d’imposition jugés
trop élevés. C'est une disposition fiscale, qui vise à
plafonner, en proportion (pourcentage) du revenu, le
montant de certains impôts réglés par le contribuable au
cours d'une année.
Cette mesure reposait sur un système de remboursement aux
contribuables de l'excédent, si le montant payé dépassait le seuil fixé par
la loi6.
2- Les éléments constitutifs de la pression fiscale
Tel qu'il ressort de la définition précédente, la pression fiscale globale est
le rapport de deux agrégats macroéconomiques : les prélèvements
obligatoires et le PIB. Que recouvrent donc ces deux notions ?
2.1. Les prélèvements obligatoires
Ceux-ci sont constitués de deux types : les impôts et les taxes d'une part,
et les prélèvements sociaux (cotisations sociales) d'autre part. Plus
généralement, tous les versements des agents économiques aux
administrations publiques de chaque pays, à conditions que ces
versements ne soient pas volontaires et qu'ils ne soient pas liés à une
contrepartie immédiate ou individualisable.
2.2 Critères des prélèvements obligatoires

C’est l’OCDE7 qui, la première, a proposé une définition des


prélèvements obligatoires (PO), à partir de trois grands critères :
 La nature des flux : les flux doivent correspondre à des
versements effectifs;
 Les destinataires des versements : ce sont uniquement «
l'État, les administrations publiques, les collectivités locales
», au sens de la comptabilité nationale;
 Le caractère « non volontaire » des versements : le caractère
obligatoire des versements ne procède pas seulement d’un
critère juridique mais d’un double critère économique :
absence de choix du montant et des conditions de
versement, inexistence de contrepartie immédiate.
2.3 Composantes des prélèvements obligatoires
On remarque que les prélèvements obligatoires se subdivisent en deux
catégories:
 Les prélèvements fiscaux : Cette catégorie concerne les
impôts et taxes prélevés sur les contribuables en fonction de
leurs activités et revenus et sans contrepartie.

 Les prélèvements parafiscaux : Cette catégorie concerne


les cotisations sociales qui sont prélevées au profit des
organismes de sécurités sociales.
2-2- Le Produit Intérieur Brut (PIB)
Le PIB est un indicateur économique utilisé pour mesurer la valeur de
l'ensemble des biens et services produits sur le territoire d'un pays donné
au cours d'une période donnée (en général une année) quelle que soit la
nationalité des producteurs. Il peut être déterminé de trois manières : par
la production, par les dépenses et par les revenus8.

Par la production
Le PIB=∑ VAB + TVA + DT/M

PIB: Produit intérieur brut VAB: Valeur ajoutée brute


TVA: Taxe sur la valeur ajoutée DTM: Droits et taxes sur
importation

 Par les dépenses

Le PIB = CF + ABFF+∆S +X-M


CF: Consommation finale ABFF: Accumulation brut
des fonds fixes
∆S : Variation de stock X : Exportations
M : Importations
 Par les revenus :

Le PIB = EBE + RS + ILP - SE

EBE: Excédent brut d'exploitation RS: Rémunération des


salaires ILP: Impôts liés à la production SE: Subventions
d'exploitation

3- Les limites de la pression fiscale


Il n'est pas possible de déterminer le point critique de la pression fiscale
que l'on ne peut dépasser sans compromettre la santé économique d'un
pays. Selon certains économistes, une pression fiscale très forte décourage
les particuliers comme les entreprises à investir, épargner, produire et
travailler.

C’est ainsi que l'économiste et statisticien Britannique Colin Grant Clark


affirme qu'il existe une limite critique des impôts, qui est
approximativement identique dans tous les pays et au-delà de laquelle
tout impôt est inflationniste. IL fixe cette limite critique à environs 25%
du PIB9.

3-1- La courbe de LAFER


L'économiste américain Arthur Laffer, à la fin des années 1970, avait émis
l'idée que « trop d'impôt tue l'impôt » et avait tenté de théoriser ce qu'il
nommait « l'allergie fiscale », à l'aide de la courbe qui porte son nom et
qui veut montrer qu'à partir d'un certain montant, les prélèvements
obligatoires incitent les contribuables, soit à réduire leur activité, soit à
frauder.
D'autres économistes avaient en leur temps déjà mené une réflexion sur ce
phénomène, comme Adam Smith qui suggérait le phénomène en écrivant :
« L'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à
certaines branches de commerce ou de travail » ; et surtout Jean-Baptiste
Say qui concluait « qu'un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il
porte»10.
La courbe d'Arthur Laffer représente donc une relation négative entre les
recettes fiscales de l'État et le taux marginal d'imposition à partir d'un
certain taux. Elle illustre l'idée selon laquelle il existe un niveau maximal
de taxation (T*) au-delà duquel le produit de l'impôt (R*) diminue11.

Recettes
Fiscales Figure N°01 : La courbe de
LAFFER

A B
R1

Taux d’imposition%
0%

T1 T*
T2
3-2- Répercussion de l’impôt sur d’autres agents économiques :
L'incidence d'un impôt se rapporte, par définition, "à son impact ultime :
ce n'est pas celui qui paie effectivement l’impôt aux pouvoirs publics,
mais ceux dont les revenus pâtissent, en fin de compte, de (IRG), l'impôt
sur le bénéfice (IBS), taxe sur l'activité (TAP) et l'impôt sur le
patrimoine), droits d'enregistrements et de timbre, les taxes sur chiffre
d'affaires ( taxe sur la valeur ajoutée (TVA), taxe sur les produits
pétroliers (TPP)), impôts indirects, droits de douanes, ect. Ses produits
sont répartis entre le budget de l'État et ceux des collectivités locales.

1-2-La Fiscalité locale


Le system fiscal prévoit des taxes et des impôts alloués entièrement aux
collectivités locales telles que la Taxe sur l’Activité Professionnelle
(TAP) et la taxe d'assainissement. Les impôts en question sont répartis au
sein des ETD et le government central. Ce dernier reçoit dans ce cas une
partie d’impôt à fin de pouvoir accomplir son rôle de caisse de
péréquation. Les autres taxes et impôts ne leur reviennent (les collectivités
locales).
SETION2: NOTIONS SUR LE SECTEUR INFORMEL

1.2.1 HISTORIQUE

Durant les années cinquante, de nombreux migrants des pays du tiers monde
quittent la campagne pour s’établir autour des centres urbains. Les premiers
signes d’une « in formalisation » apparaissent. La théorie de la modernisation
fait alors une analyse dualiste de l’Economie du développement. Elle distingue
le secteur traditionnel, caractérisé par le sous-emploi d’une main –d’œuvre
excédentaire du secteur moderne marqué par un capitalisme urbain.(EITM,
1994).

Dans les années soixante, un nouveau regard est porté sur le phénomène de
migration. Certains économistes constatent que la majorité des nouveaux urbains
n’adhérent pas au modèle du salariat moderne. Selon Bruno Lautier, Le
processus d’incorporation se fait long et on définit comme marginale la
population périurbaine.

L’anthropologue oscar Lewis reprend cette idée dans les enfants de


Souchez(1961). Pour ce dernier, la marginalisation sociale et économique de
population, supposée transitoire, sera en fait à l’origine d’une culture de la
pauvreté qui se transmettra de génération en génération. (CRINF 1980)
Gaspard. MUHEME estime parallèlement qu’entre 1960 et 1970, les approches
du « secteur informel » rejoignent l’expression d’un « chômage déguisé »

Ce concept englobe l’ensemble des petits commerces, artisans et petites


exploitations familiales ou sociétaires. Ceux-ci constituent péniblement un
moyen

d’existence et sont caractérisés par un certain parasitisme, un quasi salariat, un


métayage urbain et une pluriactivité.(CEIF 1996)

Dès 1972, le rapport du Bureau international du travail (BIT) portant sur la


situation de l’emploi urbain au Kenya, dans le cadre du « programme mondial
de l’emploi » lancé en 1996, nomme une réalité qui ne cesse de susciter de
l’intérêt de la part des experts en développement. Ce concept du secteur
informel prend naissance. Il englobe des travailleurs pauvres, exerçant un travail
pénible, mais dont les activités économiques ne sont ni reconnues, ni
enregistrées, ni protégées, ni réglementées par les pouvoirs publics. (BIT, 2002)
L’informalité économique est alors : « une façon de faire les choses »
caractérisée par : une facilité d’entrée, un recours aux ressources locales, une
appropriation familiale des ressources, une production àpetite échelle, une
technologie adaptée et une main d’œuvre importante, dans un marché de
concurrence sans réglementation.(CEIF 1996)

Jusqu’au milieu des années quatre-vingt, le secteur informel se définit comme


un secteur parallèle au secteur formel. Il existe alors deux manières d’analyser
l’informel. La première associe la pauvreté à l’informalité. Elle est centrée sur
le ménage et précise que les ressources des familles proviennent à la fois du
secteur formel et du secteur informel.

La seconde analyse est plutôt centrée sur l’unité de production.Les


gouvernements et les institutions internationales mettent l’accent sur une
évaluation quantitative de la production. De l’aspiration à faire évaluer les
petites entreprises informelles vers le statut de petites entreprises formelles
découle l’aide aux micros entreprises, par le crédit à l’investissement et l’aide à
la formation.(CEIF 1996)

Selon Bruno Lautier, les politiques d’ajustement structurel font croître le taux
de chômage dans les pays en développement à partir des années quatre-vingt.
Plusieurs Etats abandonnent leur politique de subsides aux denrées de première
nécessite en milieu urbain. Le discours des organismes internationaux change.

L’informel a maintenant un rôle plus social que productif. Il est alors qualifié :
« d’éponge à emploi ». Grâce à ses qualités de créativité, de dynamisme et de
flexibilité, l’informel devient alors un outil d’adaptation aux politiques
d’ajustement structurel. (EITM 1994)

En RDC, le secteur informel a pris une ampleur exceptionnelle au fur et à


mesure que ce pays s’enfonçait dans une crise économique profonde. La
question revêt plusieurs aspects dit BUABUA WA KAYEMBE : social,
juridique, économique, politique, … Elle a en outre de nombreuses implications
d’ordre fiscal dans la mesure où de l’avis des spécialistes, les personnes qui
œuvrent dans ce secteur échappent au contrôle fiscal et à l’impôt. (FEIZ 1995)

Afin de mieux appréhender cette étude, nous allons d’abord définir le concept
secteur informel, donner ses caractéristiques, et son importance dans la société
congolaise.

1.2.2 DEFINITION

Plusieurs auteurs ont tentés de définir le secteur informel. Le professeur Buabua


wa Kayembe dans son ouvrage intitulé la fiscalisation de l’Economie informelle
au Zaïre, souligne que le terme secteur informel est devenu, depuis quelques
années, une expression très usitée et son usage reste marqué par l’absence d’une
définition acceptable de manière générale.

C’est pourquoi, il suggère de partir de la définition du secteur formel pour


essayer d’appréhender la notion du secteur informel. (FEIZ 1995).

Pour cet auteur, la législation et la réglementation économique en vigueur dans


notre pays édictent un certain nombre d’obligations pour les opérateurs
économiques. S’agissant particulièrement de l’exercice du commerce, les
conditions suivantes doivent être de stricte observation :

 Etre immatriculé au registre de commerce.


 Etre constitué dans les formes du code de commerce
 Tenir une comptabilité régulière
 Conserver soigneusement et dans l’ordre, les archives et les inventaires.
 Disposer d’un numéro d’identification nationale
 Disposer d’un numéro impôt (NIF)
 Etre détenteur d’une patente (petit commerce)
 Avoir un compte indisponible en dépôt dans une banque dont le montant
est fixé par le président de la République (étrangers).
 Il se dégage de ce qui précède que le respect par l’agent économique des
conditions évoquées, le place dans une situation régulière vis-à-vis des
formes édictées par le législateur.
 Sur le plan fiscal, tout commerçant ou non commerçant se trouvant dans
des conditions définies par la loi fiscale pour être considéré comme
contribuable est tenu à deux obligations majeures :
 D’une part, l’obligation de souscrire à des échéances déterminées et dans
les formes prescrites sa déclaration fiscale, et d’autre part, l’obligation de
payer l’impôt mis à sa charge.(CDIS 2003)
 Le secteur formel est donc considéré comme étant le secteur officiel
de l’économie Nationale car regroupant les entreprises constituées et
fonctionnant conformément à la loi. Ces entreprises sont répertoriéeset
s’acquittent de leurs obligations fiscales ; leurs activités sont reprises
dans les statistiques nationales.
 Il est donc évident qu’une activité entreprise en marge de la loi, et
qui se soustrairait au contrôle des pouvoirs publics ne fait pas partie du
secteur formel, mais plutôt du« secteur informel ».
 Le BIT, à l’occasion d’une mission au Kenya, menée dans le cadre
du programme Mondial de l’Emploi en 1972 a définit le secteur informel
comme étant les activités qui se développaient spontanément en milieu
urbain et qui absorbaient non seulement la main d’œuvre issue des
migrations rurales, mais aussi les chômeurs urbains et autres exclus du
système d’éducation formel.
 Selon CHARME dans son article « débat sur le secteur informel»,les
économistes, monétaristes et Keynésiens considèrent que le secteur
informel est constitué « des sables dans lesquels se perdent les effets
multiplicateurs du capitalisme ». Pour eux, il y a anormalité et illégalité
dans ce secteur.(CEINF, 1980)
 Guy VERHAEGEN cité par Buabua wa Kayembe définit le secteur
informel comme toute activité spontanée, échappant en grande partie au
contrôle de l’administration, en marge souvent des obligations légales,
non recensée dans les statistiques officielles de l’Etat.(RSID 1985)
 Dans tout le cas, ces différentes définitions se recoupent puisqu’elles
soulignent l’idée de fraude. Paradoxalement ce secteur censé se soustraire
au contrôle de l’Etat fonctionne allégrement au vu et au su de tous.
Complaisance ? Ambiguïtés de l’Etat ? Des trois secteurs connus
(primaire, secondaire, tertiaire), dans quelle catégorie, classer l’informel
dans la mesure où toutes les activités des trois secteurs y sont
représentées ?
 De ce qui précède, nous pouvons donc retenir que le secteur
informel est l’ensemble des activités économiques qui se réalisent en
marge de la législation pénale, sociale, fiscale et qui échappent à la
comptabilité nationale et aux statistiques du pays.
 Compte tenu de la multiplicité des définitions de ce concept et de son
caractère pluridisciplinaire, nous utilisons, dans le présent travail, le terme
secteur informel comme celui regroupant en son sein toutes les activités
économiques qui échappent aux circuits officiels dont les propriétaires ne
disposent pas de numéro d’identification nationale, de registre de
commerce, ne tiennent pas une comptabilité régulière et dont les activités
ne sont pas saisies par les statistiques officielles.
 Après ces définitions, nous allons analyser les caractéristiques
prédominantes dans le secteur informel.

1.2.3 CARACTERISTIQUES DU SECTEUR INFORMEL

Les activités informelles africaines se caractérisent essentiellement par


l’hétérogénéité, la vulnérabilité, une population principalement jeune, féminine,
migrante et une solide stratification sociale.

a. L’HETEROGENEITE

Un des aspects très important de l’informel en Afrique est sa grande


hétérogénéité. Celle-ci se manifeste par plusieurs aspects. Suivant Carlos
Maldonado du BIT, l’organisation de la production et l’insertion dans les
marchés peut être très différente selon les unités de production.(CEINF,1980)

Pour Jean-Pierre Lachaud, l’hétérogénéité existe aussi dans les formes de


travail du secteur informel qui ne correspondent pas nécessairement à celles du
« secteur moderne ». On retrouve différentes formes de travail indépendant ainsi
que différentes formes de travail salarié.(CEINF,1980)

Le secteur informel serait donc constitué d’activités très différentes des petits
métiers produisant des biens et des services variant au gré de l’imagination des
travailleurs ainsi qu’au gré des occasions, et fonctionnant de façon très distincte.

b. LA VULNERABILITE

En dépit de cette hétérogénéité, la caractéristique prédominante et qui


fonde l’unité de l’économie informelle est sa grande vulnérabilité.

L’Idée de vulnérabilité sur le marché du travail peut constituer un


dénominateur commun pour appréhender ces diverses formes de travail.

Pour le BIT, cette vulnérabilité touche les travailleurs comme les chefs
d’entreprises du secteur informel. Absence de protection juridique ou sociale,
recours aux mécanismes institutionnels informels marqués pourtant par
l’exploitation, emplois généralement instables, revenu faible et irrégulier.[ BIT,
2002].

c. UNE POPULATION PRINCIPALEMENT JEUNE, FEMININE,


MIGRANTE ET EN CHOMAGE.

Conformément à la littérature, les femmes sont plus nombreuses que les


hommes dans les activités informelles.

Jacqueline Oble LOHOUES nous explique que lorsque le revenu familial


est trop faible, les femmes peuvent travailler tout en s’occupant des enfants, ce
que l’économie moderne ne leur permet habituellement pas. (CEINF, 1980)

Chez la plupart des auteurs étudiés, les jeunes sont aussi plus fortement
représentés que les plus âgés dans ce secteur.

Jean-Pierre Lachaud indique qu’en Côte d’Ivoire, par exemple, seulement 10%
de la main-d’œuvre informelle a plus de trente ans. Ce chiffre passe à 53% pour
les chefs d’entreprise. Pour l’auteur, cette situation s’explique entre autres par le
fait que l’embauche dans le « secteur » moderne demande un certain niveau
d’instruction et de formation, ce qui retarde le moment de l’insertion. On peut
donc voir dans l’informel une forte présence de jeunes déscolarisés ou peu
scolarisés. Mais de jeunes diplômés en recherche d’emploi peuvent également se
retrouver dans ce « secteur ».

Carlos Maldonado résume la structure de l’emploi informel au Bénin par la


présence prépondérante de femmes et de jeunes, et une forte majorité
d’individus n’ayant reçu aucune formation formelle (ou presque). (SICA, 2001)

Il est important de noter que, d’une façon générale, la population se


trouvant dans le secteur informel en Afrique demeure tout de même assez
hétérogène.

Dans sa définition multicritères, le « rapport Kenya » du BIT définit le secteur


informel à partir des sept caractéristiques suivantes :

 facilité d’accès à l’activité.


 Utilisation des ressources locales
 Propriété familiale de l’entreprise
 Echelle d’activité réduite
 Usage de techniques qui privilégient le recours à la main d’œuvre.
 Qualification acquise hors du système officiel de formation.
 Marchés concurrentiels et sans réglementation.

Sur base de la complexité des activités de ce secteur et d’autres études à travers


le monde, d’autres caractéristiques et critères se sont ajoutés. Signalons ici ceux
proposés par Maurice Ilenda [SEIN, 1989]

- Ne pas bénéficier d’un crédit bancaire;


- Présenter un caractère provisoire ou ambulant;
- Se contenter des investissements faibles;
- Ne pas tenir de comptabilité;
- Ne pas inscrire le personnel à la caisse de la sécurité sociale;
- Avoir un horaire de travail irrégulier;
- Ne pas avoir de statut juridique, etc.

Bruno Lautier dans son ouvrage « l’économie informelle dans le tiers monde »
évoque deux critères essentiels de repérage du secteur informel. Le critère de
taille et le critère du non-respect de la loi. (EITM, 1994)

1°) Critère de taille

La méthode la plus simple en apparence, consiste à prendre pour seul


critère de repérage la taille des unités de production, c’est la voie choisie par la
plupart des instituts de statistique nationaux, suivant en cela les
recommandations du BIT, ont choisi de considérer comme « informelles » les
unités regroupant au plus 10 personnes. Ces unités sont ensuite divisées en trois
classes. Indépendants, de deux à cinq personnes, et de six à dix.

Trois problèmes sont cependant posés. Tout d’abord, il existe surtout dans les
services, des activités tout à fait modernes et déclarées, menées à petite échelle :
médecins, libéraux, avocats, comptables ; il s’agit ici de ce qu’on appelle
professions libérales.

2°) Le critère du non-respect de la loi

Une deuxième façon de repérer un secteur informel est le rapport à la loi :


on appellera unités de production informelles, celles qui ne respectent pas la loi.

Une question peut alors être posée ; Quelle loi n’est pas respectée ?

Il peut s’agir évidemment de la loi sur l’exercice du commerce ; la loi fiscale, ou


la loi concernant le paiement des cotisations de sécurité sociale, de la
réglementation des conditions de travail, de l’hygiène, etc.

En RD Congo, les activités du secteur informel, sont plus caractérisées par le


non-respect de la loi. Des enquêtes menées dans la ville de Bukavu, dans les
activités du secteur informel de production, plusieurs caractéristiques ont été
relevées, notamment :

 L’emploi est souvent de moins de 10 personnes et dans certaines unités, il


y a prédominance des apprentis ;
 L’emploi est souvent fondé sur des affinités personnelles des villages ;
 Le niveau d’instruction formelle laisse à désirer ; de façon générale, les
artisans sont formés sur le tas ;
 La technologie reste rudimentaire dans l’ensemble, mais certains progrès
ont été observés pour ce qui est de la menuiserie, du salon de coiffure et
de beauté qui ont accès à des technologies modernes ;
 La source du capital provient en grande partie de l’épargne personnelle et,
dans une moindre mesure, de l’aide familiale et des amis ;
 la clientèle se fonde en grande partie sur les affinités et donc, l’existence
de plusieurs catégories des clients influencent les prix, les services voir
même les produits et les moyens de paiement ;

1.2.3. IMPORTANCE DU SECTEUR INFORMEL

Le secteur informel joue un rôle de plus en plus important dans l’économie et


contribue substantiellement à l’emploi, au produit intérieur brut, à la distribution
des revenus et même à la formation de l’apprentissage. Il emploie probablement
aujourd’hui le tiers de la population.

En RD Congo, l’importance du secteur informel, surtout sous la forme du petit


commerce n’est plus à démontrer. En effet, du politicien à l’homme de la rue, de
l’intellectuel à l’analphabète, de l’Etat à l’individu, du citadin au paysan, tout le
monde est soit opérateur, soit bénéficiaire des biens et services fournis par ce
secteur. L’informel agit ainsi à la fois comme soupape de sécurité et amortisseur
des chocs sociaux. [INVI, 1997]

Il est donc clair que pour le moment, le secteur informel est devenu une source
de régulation pour les opportunités d’emplois tant pour les nouveaux chercheurs
d’emploi que pour les travailleurs recyclés ou reconvertis.

L’on comprend donc que le secteur informel repose sur un compromis social, un
consensus muet autour de la tolérance du non-respect de la loi. (PIED, 2002-
2003)

Le secteur informel est d’une grande importance dans la vie socio-économique


de la RDC en général et de la province du Sud Kivu en particulier ; dans la
mesure où il joue plusieurs rôles au sein de la population notamment :

1. Le rôle d’intégration sociale.

En effet, c’est un lieu de refuge pour beaucoup d’employés en chômage et/ou à


la recherche d’autres revenus, des nombreux jeunes diplômés qui se sont
retrouvés sans emplois.

A ce jour, point n’est besoin de démontrer la contribution offerte par le secteur


informel dans la création des emplois d’une part, et d’autre part son rôle de
l’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs.

La crise sociale et économique qui sévit en RDC contraint les employés à


œuvrer dans plusieurs activités. Les chômeurs n’ont aucune autre alternative que
d’opérer dans l’informel. Une autre catégorie à ajouter aux chômeurs, est celle
d’individus qui bien que disposant d’un emploi, est obligée d’exercer une
activité informelle palliative à leur modique traitement.

1. Le rôle de production des biens et services locaux à moindres coûts.

Le secteur informel en RDC est prédominé par le petit commerce de détail qui
devient de plus en plus un concurrent très sérieux pour le secteur formel parce
qu’il est plus adapté à la fonction de consommation de la plus grande majorité
des ménages, vu le niveau généralement bas des revenus.[SIMICO,1992]
Le facteur prix est donc un aspect important du petit commerce de l’informel
parce qu’il est beaucoup plus l’expression des relations humaines entre l’offre et
la demande, que l’expression du travail nécessaire à la production, le prix dans
ce petit commerce est cependant à double tranchant. Il est en même temps
accessible qu’inflationniste.

1. c) Le rôle d’offre d’emplois, des revenus et des produits accessibles à


tous même aux plus défavorisés.
2. d) Enfin, c’est un terrain de formation sur le tas pour une large partie
des jeunes déscolarisés et analphabètes.

1.2. 4 CADRE LEGAL ET REGELEMENTAIRE REGISSANT LES


ACTIVITES COMMERCIALES EN RDC

Dans cette section, il sera question d’analyser les différents textes de lois
qui réglementent les activités commerciales en RDC, ainsi que les mesures
d’exécution de ces textes.

La RDC renferme un arsenal juridique important réglementant les


activités commerciales. Il s’agit entre autres :

 Du décret du 06 mai 1959 relatif à la détention du registre de commerce


avant toute activité commerciale autre que les petits commerces.
 De l’ordonnance loi n°79- 021 du 02 août 1979 portant réglementation du
petit
 De l’ordonnance loi n° 90-46 du 08 août 1990 modifiant et complétant
l’ordonnance loi précitée.
 De l’arrêté interdépartemental n°0029/80 du 07 avril 1980 fixant les
mesures d’exécution de l’ord loi n° 79/021 du 02 août 1979 portant
réglementation du petit commerce.

Dans le cadre de notre étude, nous allons plus nous atteler aux lois portant
réglementation du petit commerce, car à notre avis ces lois contiennent des
ambiguïtés dans leurs mesures d’exécution et sont à ce jour à la base de la
prolifération, du secteur informel difficile à fiscaliser en RDC.

1.2.4.1ORDONNANCE LOI N° 79- 021 du 02 Août 1979

Pour un meilleur entendement de la présente ordonnance loi, nous allons


d’une part dégager la définition du petit commerce, les conditions nécessaires
pour l’exercice du petit commerce en RDC et d’autre part les mesures
d’exécution de la présente ordonnance loi.

1. DEFINITION DU PETIT COMMERCE


Au terme de l’ordonnance loi n° 79- 021 du 2 Août 1979, on entend par
petit commerce, le commerce de toutes denrées, marchandises ou objets de
consommation courante effectué par la vente ou l’offre de vente à l’acheteur
soit au domicile même du vendeur, soit de porte en porte ou de place en place,
soit encore sur la voie publique ou sur les marchés publics, sauf si l’échoppe ou
l’étal placé sur la voie publique constitue le prolongement d’un magasin.

sont assimilés au petit commerce et soumis aux dispositions de la


présente ordonnance loi, le petit transport de personnes ou de marchandises ainsi
que toute entreprise, artisanale se situant dans les limites fixées par arrêté
conjoint du Ministre des finances et du ministre de l’économie, industrie et
commerce.

La même ordonnance loi précise que l’exercice du petit commerce n’est


subordonnée qu’à la détention d’une patente.

1. ANALYSE DE LA DEFINITION

Il ressort de cette définition les éléments ci –après :

 Commerce de toutes denrées


 Les marchandises ou objets de consommation courante
 Au domicile du vendeur
 De porte en porte
 De place en place
 Sur la voie publique
 Marchés publics
 petit transport de personnes ou de marchandises,
 Entreprise artisanale,
 Une patente,

En analysant les différents éléments contenus dans cette définition, nous


pouvons retenir ce qui suit :

1°). Commerce de toutes denrées

C'est-à-dire que le commerce porte sur toute chose susceptible de favoriser la


survivance ou l’alimentation de l’homme ou du bétail.

2°). Les marchandises ou objets de consommation courante.

La marchandise ici, selon le législateur signifie tout objet mobilier ou tout


produit fini susceptible d’être vendu et acheté dans le commerce. Cette
définition englobe toutes les choses corporelles circulant sur le marché, qu’elles
soient le résultat d’une activité humaine ou mécanique.

Sont exclus, de ce champ d’application, les meubles incorporels, tels les droits,
les créances, les actions, parts et intérêts, les rentes et fonds de commerce.
[PIED,2002]

L’élément majeur du petit commerce est la marchandise appréhendée sous


l’angle d’objet de consommation courante qui lui confère un caractère utile et
nécessaire à la satisfaction de besoins humains indispensables.

3°). Au domicile du vendeur

Le domicile d’une personne est le lieu où elle a son principal établissement. A


défaut du domicile connu, la résidence actuelle en produit les effets. Il s’agit
d’un endroit fixe où réside le vendeur, et sans se déplacer procède à la vente de
ses biens et les clients y viennent pour s’en procurer.

4°). De porte en porte

Le commerce de porte en porte est celui qui consiste pour le petit commerçant
d’aller chez son client potentiel pour vendre ou proposer la vente d’un bien.

5°). De place en place

Le commerce de place en place est celui qui consiste pour les petits
commerçants à ne vendre qu’à des places et aux jours fixés par l’autorité
publique. Ce petit commerce se singularise par la périodicité de ses opérations et
l’absence d’étals fixés de façon durable.

6°). Sur la voie publique

La voie publique est un espace du domaine public constitué notamment par les
rues, les avenues, les trottoirs, les parkings.

L’arrêté interdépartemental n°0029/80 du 7avril 1980 assimile à la vente sur la


voie publique, la vente effectuée dans un kiosque ou un petit local de même
dimension, même établi en dur, tenu par une seule personne et n’offrant aucun
accès direct aux clients, la vente étant effectuée par le biais d’un guichet-
fenêtre.

7°). Marchés publics


Les marchés publics sont des lieux fixés par l’autorité publique locale, dans
lesquels se pratique de façon permanente et aux conditions déterminées par elle,
une activité déterminée.

8°). Petit transport de personnes ou de marchandises

Par transport, il faut entendre tout moyen pouvant assurer le déplacement des
personnes et/ ou des biens. Il peut s’agir du transport aérien, maritime, fluvial et
lacustre ou terrestre et ferroviaire. L’arrêté interdépartemental n°0029/80 du
7avril 1980 précise que le petit transporteur est toute entreprise de transport ne
comportant pas plus de 10 Véhicules à moteur, de moins de 07 tonnes utilisés
comme taxi ou autres ainsi que toute entreprise de transport n’ayant que des
véhicules sans moteur.

9°). Entreprise artisanale

Selon l’arrêté interdépartemental évoqué ci haut, l’entreprise artisanale est toute


entreprise de production et de commercialisation, n’employant pas plus de dix
ouvriers et ne disposant pas de machines de production automatique ou semi –
automatique.

10°). Patente

La patente est définie comme étant une autorisation accordée par l’autorité
administrative afin d’exercer une activité commerciale moyennant paiement
d’une somme d’argent.

De ce qui précède, l’objectif poursuivi par les acteurs des petits commerces est
le lucre afin de pallier aux insuffisances que l’Etat congolais n’est pas à même
d’assurer.

2. Conditions nécessaires pour l’exercice du petit commerce

L’exercice du petit commerce n’est subordonné qu’à la détention d’une


patente. L’OL n°79- 021 du 2 Août 1979 stipule en son article 5 ce qui suit :

Ne peut obtenir la patente que celui qui justifie :

1. Etre de nationalité congolaise


2. Avoir une instruction moyenne
3. Etre détenteur d’un équipement requis pour le travail ;
4. Ne pas exercer de fonctions incompatibles avec l’exercice du petit
commerce.
Le petit commerçant ne doit être ni magistrat, ni agent des services publics ou
para –étatiques, ni ; l’épouse ou un intermédiaire de l’une de ces personnes.

1. N’avoir pas été condamné à une infraction relative aux affaires.


2. Avoir payé la taxe annuelle requise

Après avoir définit le petit commerce, et ressortir les conditions exigées pour
exercer le petit commerce, selon l’esprit de l’ordonnance- loi n° 79- 021 du 2
Août 1979, nous allons à présent jeter un regard sur l’ordonnance loi, n°90- 046
du 8 Août 1990.

1.2.2. ORDONNANCE LOI N° 90- 046 DU 8 AOUT 1990 PORTANT


REGLEMENTATION DU PETIT COMMERCE.

1. Définition du Petit Commerce selon l’O.L précitée.

L’article 3 de la présente ordonnance loi, définit le petit commerce comme


étant le commerce effectué par la vente des marchandises en petite quantité et
dont la valeur globale mensuelle n’excède pas quatre cent mille zaïres
(400.000Z)

Sont assimilées au petit commerce et soumises aux dispositions de la


présente ordonnance loi, les entreprises artisanales dont le chiffre d’affaires
mensuel ne dépasse pas quatre cent mille zaïres ainsi que les prestations de
services dans la mesure où le chiffre d’affaires mensuel n’est pas supérieur à
200.000 zaïres. (OL, 1980)

L’exercice du petit commerce, dans la présente loi n’est subordonné qu’à


la détention d’une patente comme c’est le cas dans l’ordonnance loi, n°079- O21
du 2 Août 1979.

De l’analyse faite de cette définition, le législateur dégage ici le critère de


définition du petit commerce, « le chiffre d’affaires ». Cependant une question
mérite d’être posée : Quel est l’entendement du mot « chiffre d’affaires » ?

D’après le dictionnaire français Larousse, le chiffre d’affaires est défini comme


étant le produit des ventes des biens et des services d’une entreprise
commerciale ou industrielle entre deux bilans comptables.

Du point de vue comptable et fiscal, le chiffre d’affaires est le cumul des


comptes de la classe 70, 71,72, 73 et 74
Cependant, il y a lieu de souligner que pour les acteurs du petit commerce, le
chiffre d’affaires est souvent confondu avec le capital investi par l’agent
économique.

La difficulté pour déterminer ce chiffre d’affaires réside du fait de l’absence de


la tenue d’une comptabilité par les exploitants du petit commerce.

2. Conditions pour exercer le petit commerce selon l’ordonnance loi n°90 –


049 du 08Août 1990.

La présente loi précise en son article 4 : ne peut obtenir la patente que celui qui
remplit les conditions suivantes :

 Etre de nationalité Congolaise, n’être ni magistrat, ni agent des services


publics, ou para étatiques, ni épouse ou un intermédiaire de l’une de ces
personnes.
 N’avoir pas été condamné depuis moins de trois ans du chef de vol, abus
de confiance, tromperie, escroquerie, faux en écriture et usage de faux,
vente illégale de boissons alcooliques, détention de chanvre, hausse
illicite de prix ou non affichage de prix à une peine de servitude pénale
principale de trois mois au plus.

11.2.5 ANALYSE CRITIQUE DE DEUX ORDONNANCES LOI

La multiplication des activités informelles en RDC en général et dans la ville


de Bandundu en particulier découle de l’ambiguïté de deux textes de lois
réglementant le petit commerce, notamment en ce qui concerne les mesures
d’application et d’exécution de ces textes.

Bien que l’ordonnance loi n°079- 021 du 2 Août 1979 consacre un champ large
à ce qu’on appelle petit commerce, l’ordonnance loi n°90- 046 du 8 Août 1990
donne des critères objectifs pour définir le petit commerce notamment la petite
quantité et la valeur globale mensuelle des marchandises qui ne doit excéder un
certain montant. Le chiffre retenu ici est 400. 000 Zaïres.

Les critères déterminant pour cette ordonnance loi est le chiffre d’affaires
mensuel. La difficulté d’application de cette ordonnance loi réside dans
l’interprétation du seuil fixé par le législateur, l’on peut, cependant se poser la
question de savoir : que représente 4OO.OOO Zaïres à ce jour face aux
changements de la monnaie et dépréciation que subie notre monnaie au jour le
jour ?

Du point de vue de l’objet, il existe une nette démarcation entre l’ordonnance


loi de 1979 et celle de 1990.
L’ancien texte tenait compte de la nature et de la forme de l’activité exercée
pour déterminer l’objet du petit commerce.

Ce nouveau texte quant à lui, met l’accent sur le chiffre d’affaires mensuel qui
est un critère objectif et global. Celui-ci, ne doit pas être supérieur à 4OO.OOO
Zaïres pour les activités commerciales accomplies et il ne doit pas être
supérieur à 2OO.OOO Zaïres pour les services rendus.

Dans l’ordonnance loi du 8 Août 1990, le législateur parlant de l’objet du petit


commerce ne tient compte que du chiffre d’affaires qui est un critère objectif et
globalisant.

Ce critère est objectif dans la mesure où il soumet sans distinction toutes les
activités lucratives comprises dans les limites fixées par elle.

Il est globalisant dans la mesure où nous pensons qu’il est notamment le résultat
des éléments subjectifs suivants : le nombre d’employés, la quantité
d’équipements utilisés, la qualité des services rendus.

Bien que le chiffre d’affaires soit le critère de détermination du petit commerce


d’après l’ordonnance loi n° 90-046 du 8-08-1980, son application reste
confrontée à des difficultés :

 La première est celle de la détermination du chiffre d’affaires vu que la


nouvelle ordonnance loi à supprimé l’obligation de la tenue par le petit
commerçant d’une comptabilité sommaire que préconisait l’ordonnance
loi du 2 Août 1979 ;
 La deuxième difficulté résulte de l’impossibilité de fixer un chiffre
d’affaires stable compte tenu de l’inflation monétaire chronique constatée
en RDC.

Après ce cadre légal et réglementaire réagissant les activités du petit commerce,


nous allons décrire dans la section 3 les différentes activités du secteur informel
en RD Congo.

1.2.4 LES ACTIVITES DU SECTEUR INFORMEL EN RD CONGO

Dans cette section, il sera question de présenter la classification des activités du


secteur informel de manière générale.

1.2.4.1 Classification des activités du secteur informel.


De manière générale, les activités du secteur informel sont groupées en trois
catégories en l’occurrence le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur
tertiaire.

1. Le Secteur Primaire

Ce secteur comprend les activités proches de la nature. Il est constitué des


activités économiques productrices des matières premières, notamment
l’agriculture, la pêche, l’élevage et les mines.

Les activités citées ci haut, sont dites activités économiques de survie, dans la
mesure où elles permettent au groupement familial de se maintenir en vie.

2. Le Secteur secondaire

Le secteur secondaire comprend l’ensemble des activités économiques


correspondant à la transformation des matières premières en produits finis ou en
bien de consommation. Il s’agit ici d’un secteur qui a notamment pour mission à
partir de la transformation chimique ou mécanique d’un produit ancien ou de la
combinaison des produits anciens de créer un ou des nouveaux produits.

Nous pouvons citer d’une part, les industries de transformation des matières en
bien de production caractérisé par la présence de petits ateliers artisanaux,
boulangerie, imprimerie, etc.

D’autre part, considérant les micros industries de transformation des matières


premières en bien de consommation, il est constamment fait allusion aux
activités relatives à la fabrication des savons, des huiles, farines, peintures, etc.

3. Le secteur Tertiaire

Ce secteur est constitué par les activités produisant des services tels que le
commerce, le transport, les assurances, l’hôtellerie, le secteur de la santé et les
autres services sous toutes leurs formes. Le secteur des services est resté le seul
à avoir connu une nette progression.

Le dynamisme des activités du secteur s’explique par une dualité encore plus
accentuée de l’économie Congolaise, les chômeurs ne trouvant que le secteur
informel comme unique voie de sortie face à la spirale d’accentuation de la
pauvreté.

Parlant du commerce, il est constitué des petites activités généralement situées


en dehors des frontières de l’activité économique orthodoxe dans la mesure où
bien que constitué par des activités ordinaires et licites ; leur exercice bien que
sous le soleil brûlant est considéré illégale du fait de leur non enregistrement.

La distinction entre le secteur informel et formel se justifie alors de moins en


moins puisque les salariés du premier ne peuvent pas maintenir leurs niveaux de
vie qu’en entreprenant des activités dans le second ; c‘est le phénomène de la
pluriactivité des salariés, qui n’est d’ailleurs pas l’apanage des pays en
développement. (PIED, 2002-2003)

1.3.2. Les Activités du secteur informel dans la ville de Bandundu

Dans la ville de Bandundu, les activités du secteur informel identifiées sont


constituées des :

 activités artisanales ;
 activités non artisanales ;
 autres activités.

1. Les Activités Artisanales

Selon la grande Encyclopédie, l’artisan est celui qui travaille pour son compte
personnel, exécute seul ou avec l’aide de quelques compagnons, un travail
manuel et qui se charge généralement lui-même d’en commercialiser les
produits. (GELOU, 1971)

A l’instar d’autres villes de notre pays où l’industrie est presque inexistante,


Bandundu ville est actuellement ouverte à l’artisanat. Celui-ci y est diversifié
tant du point de vue ateliers, catégories sociales, qu’objets fabriqués.

L’artisan ne peut vendre que le produit de son travail, et se livrer à un commerce


proprement dit, en adoptant les procédés habituels du commerce. Il doit prouver
son talent. Ainsi, en fabricant ses œuvres, il tient compte de la minimisation des
dépenses.

Dans cet optique, l’artisanat se subdivise notamment en :

 artisanat de production des biens ;


 artisanat de production des services.

a). Les métiers artisanaux de production des biens

Les métiers artisanaux de production des biens permettent la transformation des


inputs en outputs prêts à la consommation.

Nous citerons dans cette catégorie :


La menuiserie, la mécanique, la couture, ferronnerie, la tôlerie, la fonderie, la
bijouterie, la pêcherie, etc.

b). Les métiers artisanaux de production des services

Le petit Larousse définit le service comme étant le produit de l’activité de


l’homme destiné à la satisfaction d’un besoin humain, mais qui ne se présente
pas sous l’aspect d’un bien matériel. (PLOU, 1987)

Cette composante de l’artisanat s’occupe de la satisfaction de besoins des


particuliers et des entreprises par l’entremise des services rendus.

Dans cette catégorie nous citons : la réparation des chaussures, réparation des
montres, réparation des appareils électroménagers, motos, vélos etc.

2. Les Activités non Artisanales

Sont des activités faisant partie du secteur informel mais différentes


de l’artisanat en ce sens que le produit de base utilisé ou commercialisé ne subit
aucune transformation.

Nous pouvons citer dans cette catégorie : le petit commerce, le petit transport,
la petite agriculture, les activités des ONG& asbl, les bars, les cambistes, le
commerce de produits manufacturés et d’autres biens tels que les pièces
détachées, le carburant (kadafi), les produits pharmaceutiques, etc.

Il convient de préciser que le secteur informel existe dans toutes les économies
modernes du monde entier, et chaque gouvernement s’emploie à l’organiser, à le
promouvoir en vue de le fiscaliser.

En RD Congo en générale, et dans la ville de Bandundu en particulier, le petit


commerce est fort répandu. La proportion élevée de la main d’œuvre dans cette
activité est due au fait que le gain est facile à obtenir.

3. Les Autres Activités

A l’instar de l’artisanat, du petit commerce, du petit transport, il existe


également des activités illicites telles que la contrebande, la fraude, la
prostitution, la vente de drogues, relevant de ce que nous pouvons appeler le
capitalisme sauvage.

1.2.6 LES CAUSES DE LA PROLIFERATION DU SECTEUR


INFORMEL

1.2.6.1 Les Causes de la prolifération du secteur informel


La prolifération du secteur informel en RD Congo en général et dans la ville de
Bandundu en particulier se justifie par la mauvaise gouvernance, l’inapplication
et/ou inefficacité de la loi réglementant le secteur du commerce.

1. La mauvaise gouvernance

Un Etat responsable doit assurer pleinement ses missions notamment : la


répartition équitable du revenu national, la création d’emploi, la subvention des
entreprises, garantir la sécurité sociale etc…

Cette réalité est loin d’être vécue en RD Congo dans la mesure où ses missions
ne sont pas du tout accomplies par le pouvoir. La situation s’est encore amplifiée
à la suite des guerres à répétition dans notre pays et particulièrement à l’Est du
pays où toutes les infrastructures ont été détruites ; occasionnant ainsi des pertes
d’emplois ou encore ceux qui l’ont gardé ne savent pas satisfaire leur besoin
mensuel de par le revenu qu’ils gagnent.

La mauvaise gouvernance observée dans notre pays a de ce fait entraîné


quelques conséquences qui sont à la base de l’amplification des activités du
secteur informel. Parmi ces conséquences nous citons :

 la crise socio-économique ;
 l’inefficacité de l’intervention de l’Etat ;
 le chômage.

a) La crise socio-économique

La crise socio-économique à la quelle est confrontée la RD Congo en général


et les provinces en particulier émane de plusieurs responsabilités tant internes
qu’externes.

Partant du modèle économique extraverti, MUHEME Gaspard situe la crise


socio-économique dans l’évolution des petites économies.

Précisément au 19ème siècle et au cours de la première moitié du 20 ème siècle,


l’Europe et les Etats-Unis ont développés dans les pays colonisés une économie
essentiellement basée sur l’exploitation des matières premières vers les pays
riches industrialisés : une économie principalement axée sur le secteur primaire
et fondamentalement destinée à satisfaire les besoins de métropoles.(CEIF,1996)

Or, avec la dépréciation des termes de l’échange qui caractérise les échanges
entre les pays développés et sous-développés, plus les besoins des pays
développés sont satisfaits moins les pays sous-développés améliorent leurs
conditions de vie et plus donc la crise socio-économique s’y accroît.
On y assiste dès lors à des nombreux problèmes économiques et sociaux comme
le manque d’épargne.la crise socio-économique peut se qualifier et se présenter
différemment. Le secteur informel est donc un produit de l’inefficacité de
l’intervention de l’Etat, une alternative au problème de chômage urbain, et un
correctif à la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs.

b) L’inefficacité de l’intervention de l’Etat

L’absence de l’Etat dans la répartition équilibrée du revenu national, dans


l’encadrement des chômeurs ainsi que la jeunesse a entraîné plusieurs
conséquences et surtout l’appauvrissement des masses. L’intervention de l’Etat
se révèle très décevant sur tous les plans. Les masses populaires voulant vivre
mieux, elles créent leurs propres moyens de survie. Car la seule issue pour ces
gens a été et demeure la magie de l’autopromotion ; d’où une porte ouverte à
l’informel. C’est à ce sujet que MUBAKE a affirmé que la cause la plus
ancienne de l’économie souterraine dans notre pays a été le comportement de
l’Etat sur un certain nombre des marchés ; les interventions des pouvoirs publics
sur ces marchés ont de tout temps été à la base de l’existence et même de
l’amplification de l’économie souterraine. Celle-ci reste et demeure une voie
offerte aux sans-emplois de tenter quelques solutions adaptées à leurs niveaux
aux sérieux problèmes socio-économiques, notamment celui de chômage qu’ils
vivent et qui les tracassent nuit et jour. (CEIF, 1996)

c) Le chômage

Le chômage que nous qualifions de crise d’emploi est le résultat de la


coïncidence des plusieurs éléments : explosion démographique, fuite des
investissements, détérioration des cours des matières premières, modification
radicale de l’attitude des Congolais à l’égard de l’emploi salarié, celui-ci étant
mal ou pas rémunéré, exode rural massif, structure économique extravertie,
guerres, troubles politiques, baisse de la production. Le délabrement
économique aux conséquences incalculables s’est ainsi poursuivi, le chômage
étant devenu un mal qui sévit dès lors dans les milieux urbains car la ville
évidemment, ne peut donner du travail à tous, tout au plus permet-elle de
survivre en exerçant mille petits trafics.

Certes, face à cette situation, les populations désœuvrées ne devraient plus


attendre une quelconque intervention de la part du pouvoir public. C’est
pourquoi des milliers d’emplois informels se sont créés, surtout dans les villes
urbaines.

2. L’inapplication des lois régissant le commerce


La RD Congo détient un arsenal juridique important en matière de l’exercice de
commerce notamment l’ordonnance loi n°079-021 du 2 Août 1979 abrogée par
l’ordonnance loi n° 90-046 du 8 Août 1990 portant réglementation du petit
commerce.

Cependant, l’application de cette loi pose encore problème à ce jour du fait de


son interprétation et des ambiguïtés qu’elle renferme.

Ainsi, la loi se voit appliquée à une petite couche de la population ; la grande


partie de la population se servant des lacunes de la loi, multiplie des petites
activités productrices de revenu échappant à tout contrôle de l’Etat ; d’où la
prolifération du secteur informel.
CHAPITRE 2. FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL

Dans ce chapitre, nous allons d’abord définir quelques concepts inhérents à la


fiscalisation ; et relever ensuite les difficultés relatives à la fiscalisation d’une
activité en R D Congo,

2.1. DEFINITION DES CONCEPTS ET OBJECTIFS DE LA


FISCALISATION D’UNE ACTIVITE

2.1.1. Définition des Concepts

1. La fiscalisation

Le mot fiscalisation vient du verbe fiscaliser. Selon le petit Larousse, fiscaliser


c’est soumettre à l’impôt. La fiscalisation est donc le fait d’assujettir un individu
à l’impôt par le service de fisc. (PLOU ,1987)

Il convient, cependant à partir de cette définition d’éclairer la lanterne des


lecteurs et acteurs du secteur informel sur les nuances qui existent entre
l’impôt, la taxe, et les taxes parafiscales par la définition de ces différents
concepts.

2. Impôt

Plusieurs auteurs ont défini le mot impôt ; dans le cadre de notre travail et pour
un meilleur entendement des acteurs évoluant dans le secteur informel ;

Nous retiendrons la définition proposée par Emmanuel DISLE et Jacques


SARAF qui définissent les impôts comme « des prestations pécuniaires mises à
la charge des personnes physiques et morales en fonction de leurs capacités
contributives et sans contrepartie déterminée, en vue de la couverture des
dépenses publiques et de la réalisation d’objectifs économiques et sociaux fixés
par la puissance publique. » (DFI, 2005)

Cette définition repose sur le principe de l’égalité devant l’impôt. Elle exprime
l’idée de solidarité et d’égalité réelle face aux dépenses, indépendamment des
avantages reçus.

L’impôt dans son caractère obligatoire, est lié à la légitimité de la puissance


publique et principe du consentement à l’impôt. Les contribuables sont tenus à
l’obligation de s’acquitter de l’impôt sous peine des sanctions.

La loi fondamentale de la RD Congo qui est la constitution, prône cette


solidarité et égalité devant l’impôt dans son article 174 qui stipule : « il ne peut
être établi d’impôt que par la loi, la contribution aux charges publiques constitue
un devoir pour toute personne vivant en République Démocratique du Congo ».
(CRDC, 2006)

Sous la deuxième république, le terme « Impôt » avait été remplacé jusqu’au 13


Mars 2003, par celui de « Contribution ». Ceci pour atténuer la rigueur et le
caractère obligatoire du terme impôt. Psychologiquement, l’influence du mot
contribution était négative dans la mesure où la contribution aux charges
publiques par les citoyens revêtait un caractère facultatif. Ainsi le poids de
l’impôt était supporté par une couche de la population ; ce qui a occasionné un
libéralisme total dans le commerce en RD Congo.

3. Taxe

Selon Maurice DUVERGER, le mot « taxe » est employé dans trois sens
différents. Il est d’abord synonyme d’impôt, purement et simplement ; lorsqu’on
parle de la TVA (Taxe sur valeur ajoutée).(FPUB,1968)

Ces genres de taxes synonymes d’impôt ne sont pas encore de mise dans le
système fiscal congolais.

- Dans un second sens, la taxe est le prix acquitté par l’usage d’un service public
en contrepartie des prestations ou avantages qu’il retire de ce service.

Dans un troisième sens enfin, les taxes correspondent à la notion de


parafiscalité. Pour éviter toute confusion, l’auteur parle de « taxes parafiscales ».
(FPUB, 1968)

Le concept taxe est souvent employé dans un sens impropre en lieu et place de
l’impôt.

En réalité, la taxe représente le coût d’un service rendu par la collectivité ou


l’organisme qui la perçoit. A ce titre, la taxe constitue le prix payé par un usager
pour un service précis et déterminé qui lui est rendu.

A la différence de l’impôt, la taxe est liée à la prestation d’une contrepartie ; de


ce fait, son importance est normalement proportionnelle à celle du service rendu.

Il faudrait cependant, établir ici la distinction entre la taxe parafiscale et la taxe


administrative.

La taxe administrative est une taxe rémunératoire, prélevé proportionnellement


au service qu’on obtient d’un établissement public. Il y a donc en principe,
équilibre entre le prix payé et le service rendu. Par ailleurs, la taxe
administrative peut être facultative dès lors qu’on renonce au service, on peut ne
pas la payer.

4. La taxe parafiscale

La taxe parafiscale appelée aussi redevance, se rapproche de l’impôt. Il s’agit


d’un prélèvement opéré sur les usagers par certains organismes publics ou semi
publics, économiques et sociaux en vue d’assurer leur financement autonome.
Elles ont, le plus souvent un caractère obligatoire en ce sens qu’aucun redevable
ne peut s’y soustraire. Par ailleurs, il n’y a pas de proportionnalité entre la
redevance payée et le service rendu.

A titre d’exemple nous citons les cotisations I.N.S.S et I.N.P.P. Le prélèvement


parafiscal relève de la parafiscalité ou fiscalité para budgétaire. Celle-ci se
distingue de la fiscalité en ce sens que les ressources qui la constituent ne sont
pas comptabilisées au budget de l’Etat. Elle se justifie par le fait que l’Etat ayant
des multiples charges à couvrir, il se décharge du financement de certains
services en permettant aux organismes rendant ces services de se financer auprès
des usagers. (CSTF 1992)

Les différences des termes suscités par la définition de la fiscalisation nous


amène à parler des objectifs poursuivis par la fiscalisation d’une activité.

2.1.2. Objectifs de la fiscalisation d’une activité

La fiscalité constitue l’essentiel des ressources du budget d’un Etat. Le niveau


de pression fiscale retenu a donc pour première fonction le financement des
dépenses publiques, mais la structure fiscale peut aussi avoir des effets de
redistribution et agir sur l’activité économique.

Dans cette optique ; la fiscalisation d’une activité vise trois objectifs à savoir :

 Elargir l’assiette fiscale ;


 Restaurer la justice fiscale ;
 Maximiser les recettes fiscales.

1. Elargir l’assiette fiscale.

L’assiette de l’impôt est définit comme « ce sur quoi repose l’impôt » ou


encore ce sur quoi l’impôt est assis. Asseoir l’impôt, c’est déterminer la matière
imposable. [FPUB 1968]
Ainsi, nous pouvons donc dire qu’élargir l’assiette fiscale, c’est élargir la
matière imposable. Cette opération d’élargissement de l’assiette de l’impôt vise
à ramener une catégorie de la population qui ne remplit pas ses obligations
fiscales vers l’ensemble des contribuables en règle et cela pour un certain
agrandissement du répertoire général des contribuables.

2. Restaurer la justice fiscale

Le secteur informel ne participe quasiment pas aux recettes du trésor en RD


Congo pourtant s’acquitter de l’impôt fait partie des devoirs civiques d’un
citoyen.

Il est juste que chacun participe à la construction du pays selon ses capacités
constructives. Il n’est pas normal de faire supporter le poids de la fiscalité
uniquement au secteur formel.

3. Maximiser les recettes fiscales

L’un des objectifs poursuivi par la fiscalisation est la maximisation effective


des recettes fiscales. Car c’est sur base des recettes mobilisées que l’Etat
remplit sa mission de couverture des charges publiques. Dans cette optique, le
secteur informel doit être fiscalisé afin d’assurer l’équilibre du poids fiscal
supporté par le seul secteur formel afin d’assurer la justice fiscale.

2.2. ANALYSE DU SYSTEME FISCAL EXISTANT EN RDC

Comme l’a souligné le professeur Paul Marie GAUDEMET dans précis des
finances publiques ; « l’impôt n’est jamais isolé, il doit prendre place à côté
d’autres impôts au sein de ce que l’on appelle « système fiscal »

le système fiscal est l’ensemble des impôts appliqués à un moment donné dans
un pays déterminé » (PFP 1970)

Maurice DUVERGER précisera à son tour que « les systèmes fiscaux sont des
constellations dont les impôts sont les étoiles ». Ainsi, existe-t-il une multiplicité
d’impôts qui constituent le système fiscal dans lequel la matière imposable doit
s’insérer harmonieusement. (FPUB 1968)

A contrario, des failles dans le système fiscal doivent être évitées. Il doit, enfin,
exister une interdépendance entre les impôts du système fiscal de façon que
toute diminution de l’un soit compensée par une augmentation du rendement de
l’autre.

En RD Congo, l’organisation fiscale s’articule autour de deux axes, à savoir :


 le système fiscal central ;
 la fiscalité des entités administratives décentralisées.

2.2.1. Le système fiscal central

Le système fiscal central est régi par la législation fiscale et douanière ; càd les
dispositions légales et réglementaires relatives aux impôts d’une part, et celles
relatives aux droits de douane et accises d’autres part.

La législation fiscale est consacrée par trois textes des lois suivantes :

 l’ordonnance loi n° 69-006 du 10 février 1969 telle que modifiée et


complétée à ce jour relative aux impôts réels ;
 L’ordonnance loi n° 69-009 du 10 février 1969 telle que modifiée et
complétée à ce jour relative aux impôts cédulaires sur les revenus ;
 L’ordonnance loi n° 69-058 du 5 décembre 1969 en ce qui concerne les
impôts sur le chiffre d’affaires.
 L’ordonnance loi n°69-007 du 10 février 1969 relative à L’impôt
exceptionnel sur les rémunérations versées aux expatriés

A ces différentes ordonnances lois, nous pouvons également épingler le décret-


loi n° 086 du 10 juillet 1998 portant régime fiscal applicable aux PME en
matière d’impôt sur les revenus professionnels et d’impôt sur le chiffre
d’affaires à l’intérieur, tel que modifié et complété à ce jour par la loi n° 06/004
du 27 février 2006.

Ces différents textes de lois et bien d’autres dispositions subséquentes régissant


les impôts en RD Congo sont contenus dans un recueil des lois appelées Code
des Impôts, document de référence en matière fiscal en RD Congo.

La législation douanière, quant à elle, est établie par le décret du 29 janvier 1949
et l’ordonnance n° 33/9 du 6 janvier 1958 régissant les droits d’entrée et de
sortie ainsi que les droits d’accises tels que modifiés et complétés à ce jour.

Au point de vue de l’organisation des mécanismes de perception, les impôts sont


perçus par la direction générale des impôts (DGI) et quant aux droits de douane
et d’accises, ils sont perçus par la Direction Générale des douanes et accises
(DGDA).

2.2.2. La fiscalité des entités administratives décentralisées


La fiscalité des EAD comprend un énorme réseau des droits assimilables aux
taxes perçus par les EAD. C'est-à-dire les provinces, les communes, les
collectivités rurales…

Cette fiscalité est étroitement liée au programme de décentralisation


administrative et financière et dont le but est de réduire le degré de prise de
décision centralisée et surtout d’accroître l’autonomie fonctionnelle des entités
décentralisées. Parmi ces taxes perçues par les EAD, nous citons la patente qui
constitue aujourd’hui un moyen de refuge pour la plupart des opérateurs
économiques

2.2.3. Caractéristiques du système fiscal Congolais

La caractéristique majeure du système fiscal Congolais c’est son REGIME


DECLARATIF.

Ce régime signifie qu’il revient aux contribuables de souscrire leurs déclarations


fiscales aux échéances précises. Celles-ci sont à priori supposées sincères et
complètes ; d’où l’obligation pour chaque contribuable d’être en mesure de
justifier les éléments déclarés. Dès lors’ administration fiscale dispose d’un
pouvoir de contrôle visant la recherche des redevables défaillants et la
vérification des déclarations souscrites.

Pour souscrire sa déclaration, il faut d’abord être informé de ses obligations.


Cela nécessite une culture fiscale approfondie auprès de tout citoyen.

Cependant, le système fiscal congolais comporte des faiblesses parmi


lesquelles nous citons :

 la fragmentation fiscale et la multiplicité des taxes ;


 la lourdeur des certaines catégories d’impôts, en particulier les impôts sur
les revenus ;
 le manque d’élasticité des impôts spécifiques (cas des impôts réels) dans
un contexte d’inflation toujours galopante.
 Une pratique ambiguë et inadaptée d’octroi d’exonérations fiscales ;
 Des faiblesses de moyens et d’organisation de l’administration fiscale ;
 Des réalités socio-économiques non adaptées au régime fiscal déclaratif.

2.2.4 Les régimes fiscaux

Dans le système fiscal en application en RD Congo ; les opérateurs


économiques sont soumis aux différents régimes fiscaux notamment :

 le régime de la Patente ;
 le régime des PME ;
 le régime de Droit commun.

Nous allons démontrer à travers ces régimes, les difficultés liées à la


fiscalisation du secteur informel.

1. Régime de la Patente

Ce régime est institué par l’ordonnance loi n° 79/021 du 2 Août 1979, portant
réglementation du petit commerce, modifiée et complétée à ce jour par
l’ordonnance loi n°90-046 du 8 août 1990. C’est une exception aux prescrits du
décret du 6 Mars 1951 portant institution du registre de commerce. L’exercice
du petit commerce n’est subordonné qu’à la détention d’une patente et non à
l’immatriculation au registre de commerce ; càd tout agent économique de cette
catégorie avant de débuter ses activités, doit au préalable détenir la Patente.

La Patente est payable annuellement et le montant varie selon la catégorie de


classification du petit commerce.

L’arrêté interdépartemental n° 0029/80 du 7 Avril 1980 fixant les mesures


d’exécution de l’ordonnance loi n° 79/021 du 2 août 1979, précise en son article
4 que :« Dans tous les cas l’OPEC signale aux ministères des finances, de
l’économie nationale, de l’industrie et commerce, toute entreprise même rentrant
dans les limites ci-dessus définie qui lui parait devoir relever de la législation sur
le système du commerce». Cela sous-entend, un suivi régulier de la part de
l’OPEC, de l’évolution des activités des Patentes afin de décider ou pas de leurs
passages à l’entité PME. Pour ce faire, le critère du chiffre d’affaires doit être
défini de façon objective et assurer une communication avec les ministères ci
haut cités en vue de la promotion des activités relevant de la Patente.

L’OPEC est également dépourvues moyens nécessaires pour accomplir ses


missions reconnues par l’ordonnance loi n° 73/011 du 5 janvier 1973 portant
création et organisation de l’OPEC.

- Aspects critique de ce régime

La Patente atteint tout le monde qui désire en avoir, même ceux-là ne rentrant
pas dans la catégorie de la Patente, car il n’existe aucun mécanisme de contrôle
pour l’achat de la Patente par les nouveaux commerçants.

Pour l’autorité, ce qui est intéressant, c’est la perception de la taxe (L’argent).

Pour les assujettis, certains cherchant à se soustraire des tracasseries liées aux
différents services, paient la taxe Patente ; d’autres par contre ne voulant pas
être soumis au régime des PME préfèrent payer la Patente dans le but de se
camoufler.

2. Le régime fiscal des PME.

En RD Congo, les petites et moyennes entreprises sont soumises au régime


d’imposition forfaitaire institué par l’ordonnance loi n°89-039 du 17 août
1989.cette ordonnance loi a connu à ce jour des modifications énormes en
passant par le décret-loi n°086 du 10 juillet 1998 modifié et complété par la loi
n°06/004 du 27 février 2006.

Nous nous limiterons dans le présent travail à l’analyse du décret-loi n° 086 du


10 juillet 1998 qui est encore en application aux PME.

Aux termes de ce décret-loi, une PME est définie comme toute entreprise, quelle
que soit sa forme juridique qui emploie un personnel de moins de 200 personnes
et dont la valeur totale du bilan ne dépasse pas 448.000.000 FC. (CDIS, 2003)

Elle peut évoluer soit sous la forme juridique de personne morale ou société, soit
de personne physique ou entreprise individuelle.

Pour la détermination du régime fiscal applicable, les petites et moyennes


entreprises sont réparties d’après le décret-loi n°086, en quatre catégories ci-
après :

 Les PME de la première catégorie dont le chiffre d’affaires annuel excède


12.000.000Fc. Elles sont soumises au régime de droit commun c.-à-d.
l’imposition au taux proportionnel de 40% actuellement sur le bénéfice ou
profit réalisé.

Pratiquement, c’est le même régime d’imposition que celui applicable aux


sociétés.

 Les PME de la deuxième catégorie dont le chiffre d’affaires annuel se


situe entre 12.000.000 Fc et 6.000.000Fc.

Elles sont imposées suivant des bases réelles annuelles des revenus et du chiffre
d’affaires qu’elles réalisent. C’est le régime du réel suivant le barème
d’imposition au taux progressif des personnes physiques prévu par la loi.

S’agissant des obligations déclaratives, les PME de la deuxième catégorie sont


tenues de souscrire et déposer avant le 1 er Mars de chaque année, une déclaration
conforme au modèle défini par l’administration, faisant état des éléments
caractéristiques de l’exploitation de l’année précédente et appuyée par les
tableaux de synthèse, modèle simplifié, tels que prévu par le plan comptable
Congolais. [CDIS 2003]

 Les PME de la troisième catégorie dont le chiffre d’affaires se situe entre


6.000.000Fc et 3.000.000Fc. Elles sont soumises au régime d’imposition
forfaitaire.

Les taux d’imposition applicables aux PME forfaitisées sont fixés par l’arrêté
ministériel n° 040 du 17 Novembre 1998 modifié par l’arrêté ministériel n° 078
du 26 février 2002.

Le montant forfaitaire à payer par le PME de la troisième catégorie est fixé par
secteur d’activités et constitue le paiement pour une année, de l’impôt sur les
revenus professionnels et de l’impôt sur le chiffre d’affaires à l’intérieur au
même moment. Il convient ici de préciser qu’aux termes du décret-loi relatif au
régime d’imposition des PME ; Les PME de la 1ère catégorie, deuxième catégorie
et celles de la troisième catégorie sont instituées redevables réels pour l’impôt
sur le bénéfice mis à leurs charges et qu’elles sont censés supporter elles-
mêmes, en plus des autres impôts qu’elles doivent collecter auprès des tiers.
Dans ce dernier cas, elles sont redevables légaux. C’est le cas de l’IPR de leur
personnel salarié, de l’associé gérant ou de l’exploitant individuel, l’impôt sur le
chiffre d’affaires si elles entretiennent des activités qui rentrent dans les champs
d’application de cet impôt (vente, prestation de services et travaux immobiliers),
l’IRL lorsqu’elles mettent des immeubles en location, l’IRL/RAS lorsqu’elles
sont locataires etc…

S’agissant des obligations déclaratives, les PME de la troisième catégorie sont


tenues de souscrire et déposer, avant le 1er février de chaque année une
déclaration fiscale conforme au modèle défini par l’administration et appuyée
par les tableaux de synthèse, modèle réduit tels que prévu par le PCGC.

 Les PME de la quatrième catégorie dont le chiffre d’affaires annuel est


inférieur à 3.000.000Fc. Elles sont soumises au régime de la Patente et
acquittent un impôt forfaitaire par quotité trimestriel suivant les taux fixés
par l’A.M n° 041 du 17 Novembre 1998 complété et modifié par l’A.M n°
080 du 26 Février 2002.

3. LE REGIME FISCAL DE DROIT COMMUN

Le régime fiscal de droit commun est applicable aux PME ou PP dont


la valeur totale du bilan dépasse 448.000.000Fc et aux PME de la première
catégorie ; ainsi qu’aux S.A.R.L, société d’économie mixte, des compagnies
aériennes, des banques et des sociétés d’assurance qui ne peuvent nullement être
considérées comme des PME.
Ce régime fiscal est réglementé par l’ordonnance loi n° 69/009 du 10 février
1969 qui donne l’obligation de tenir la comptabilité régulière des activités
pratiquées conformes au PCGC.

Les contribuables dont question sont soumis au taux de 40% sur les bénéfices
réalisés de l’année concernée.

S’agissant des obligations fiscales, ils doivent souscrire chaque année au plus
tard le 31 mars de l’année qui suit celle de réalisation des revenus, une
déclaration de ses revenus réalisés. La déclaration doit être appuyée du bilan, du
TFR et du TEFF conforme au modèle diffusé par le CPCC de la déclaration
spéciale des résultats de la réévaluation ainsi que toutes autres pièces
justificatives que le contribuable jugerait nécessaire. (CDIS 2003)

4. SANCTIONS

Le non-respect des obligations déclaratives et de paiement donne lieu à


l’application des sanctions pécuniaires ou pénales par l’administration fiscale
pour les infractions commises suivantes :

 défaut ou retard dans le dépôt des déclarations ;


 retard dans le paiement des impôts ;
 souscription d’une déclaration inexacte, incomplète ou fausse ;
 Non-respect des formalités comptables ;
 Mauvais comportement. (JOF 2006)

Ces infractions sont sanctionnées de la manière suivante :

 Taxation d’office en partant d’une base présumée imposable avec


majoration de 50% de l’impôt dû ou de 100% en cas de récidive ;
 Intérêts moratoires de 10% par mois de retard de paiement des impôts.
Tout mois entamé étant compté en totalité ;
 Rendement avec majoration de 20% de l’impôt dû lorsque celui-ci a été
éludé et 40% en cas de récidive ;
 Sanctions pénales : Elles sont prises à l’endroit des personnes posant des
actes avec intention manifeste de :

- Frauder (dissimulation volontaire des sommes sujettes à l’impôt, passation


délibéré d’écritures fictives ou inexactes dans les livres comptables, incitation
du public à refuser ou à retarder le paiement de l’impôt, émission des fausses
factures etc…). L’intention frauduleuse consiste à poser des actes en vue de se
soustraire ou de soustraire les tiers à l’établissement et/ou au paiement partiel ou
total de l’impôt.
- Faire opposition à l’action de l’administration fiscale.

Les peines suivantes peuvent être infligées :

 1 à 30 jours d’emprisonnement ;
 Une amende égale au montant de l’impôt éludé ou non payé dans le délai ;
 Une de ces peines seulement

2.2.6. Procédure pour fiscaliser une activité

Avant le début de toute activité commerciale, la loi exige aux contribuables de


se faire connaître auprès de l’administration fiscale.

Ceci pour les formalités d’usage en établissant une fiche d’identification et de


demande du numéro impôt.

La fiche d’identification comprend les renseignements relatifs à :

- l’identification du contribuable ;
- l’activité.

Pour ce qui est de l’activité, le contribuable précise l’activité principale à


exercer et l’activité secondaire selon le cas, la date du début des activités ainsi
que le nombre de salariés à utiliser (Nationaux ou/et expatriés).

La fiche, établie en deux exemplaires est approuvée par l’administration fiscale


et une somme équivalente de 3 $ pour les PP et 4$ pour les PM constituant les
frais d’ouverture du dossier ; est payé par le contribuable et celui-ci est
immédiatement enregistré dans le répertoire des contribuables.

S’agissant des contribuables patentés ; conformément à la loi ; ils ne


peuvent à aucun cas débuter les activités commerciales sans au préalable payer
la taxe patente qui est une autorisation au petit commerce. L’octroi de celle-ci
nécessité également l’établissement de certaines formalités.

C’est dans ce cadre que l’office de promotion des petites et moyennes


entreprises congolaises en abrégé OPEC a été créé par l’ordonnance loi
n°73/011 du 05 janvier 1973 modifiée et complétée par l’ordonnance loi n°78-
221.

L’OPEC a pour mission d’encadrer les PME dans les domaines ci-après :

- Aide en matière technique et de gestion


- Assistance dans la préparation des dossiers bancables à soumettre aux
organismes Financiers.
- la formation et le perfectionnement en gestion de dirigeants des
Entreprises.

La mission reconnue à l’OPEC n’est pas accomplie faute des ressources


nécessaires. Ainsi les lois ne sont restées que lettre morte ; ce qui a allongé la
liste des activités informelles car il n’existe aucune structure d’encadrement de
ces Activités.

1. Aspect critique de la procédure.

Les principes théoriques évoqués ci haut, ne s’observent pas sans difficulté. Les
contribuables pour la plupart, avant de débuter les activités ne se conforment pas
à la loi. Les activités commencent d’abord avant toute formalité et ceci au vu de
l’autorité et des agents chargés de faire appliquer la loi. Pour certains, c’est la
manifestation d’une fuite devant l’impôt, et pour d’autres, estimant la procédure
longue, utilisent des manœuvres pour contourner loi.

La fiche d’identification établie par le contribuable devrait permettre à celui-ci


de se situer quant à sa catégorisation s’agissant bien entendu des PME. Ceci
n’est pas le cas dans la législation congolaise et le critère de base pour la
catégorisation qui est le chiffre d’affaires, ne peut s’apprécier qu’après une
période donnée d’une année ou deux années pour comparaison.

L’opération d’identification effectuée par les agents de l’administration fiscale,


ne s’accompagne pas de la vulgarisation de la loi quant au régime fiscal
applicable. La lenteur administrative ne favorise pas aussi l’aboutissement facile
de cette opération, car dans différents bureaux où le dossier est appelé à passer,
nécessite une motivation pécuniaire.

De ce qui précède, il convient de dire que le régime fiscal applicable aux


PME n’est pas incitatif ; la confusion entretenue autour de la patente et impôt ne
favorise pas les contribuables à se formaliser d’où la prolifération du secteur
informel.

2. Droits Reconnus aux PME

La législation fiscale Congolaise reconnaît à tous les opérateurs économiques


indistinctement entre autre les droits suivants :

 Le droit de formuler les observations motivées dans un délai de 20 jours à


l’issue de la procédure de redressement (mission de vérification des
comptabilités) ;
 Se faire assister ou représenter par une personne porteuse d’un mandat
dûment signé (conseiller fiscal, expert-comptable, etc…) ;
 Débat contradictoire après les missions de contrôle fiscal ;
 Se pourvoir en contentieux si la partie estime que les droits payés ou
exigés n’ont pas de fondement légal ou excédent les obligations
(réclamations contentieuses) ;
 Saisir la cour d’appel en cas de décision de rejet de la réclamation ou si la
décision prise à l’issue de l’instruction de la réclamation ne rencontre pas
d’approbation de la partie lésée. (CDIS, 2003)

3. Analyse Critique du Régime des PME

La difficulté majeure de l’application du régime des PME réside dans la


catégorisation de celle-ci. Les minima du chiffre d’affaires sont appelés à être
corrigés à tout moment suite à la réalité et aux effets dus à la dépréciation de la
monnaie.

Le tableau suivant indique le répertoire des PME tels que géré par la Direction
Provinciale des Impôts :

Au regard de ce qui précède, il est démontré que la RD Congo ne dispose pas


d’un régime fixe d’imposition des PME ; depuis son institution le régime fiscal
applicable aux PME ne fait que connaître des modifications afin d’être adapté
aux réalités socioéconomiques.

Section 2 : Les services pour la fiscalisation d’une activité

Dans cette section, nous parlerons des services habilités à fiscaliser une
activité ainsi que la collaboration existante avec les autres services publics dans
l’accomplissement de cette tâche.

2.3.1. LA DGI.

Comme nous avons eu à le définir précédemment ; fiscaliser c’est


soumettre à l’impôt. En RD Congo, cette tâche est dévolue à la Direction
Générale des impôts.

Créée au sein du ministère des Finances par l’ordonnance loi n° 88-039 du 10


mars 1988, modifiée et complétée par le décret n°017/2003 du 02 mars 2003 ; la
Direction Générale des Impôts est un service public doté d’une autonomie
administrative et financière. Elle exerce dans le cadre des lois et règlements en
vigueur, toutes missions et prérogatives en matière fiscale notamment celles
concernant l’assiette, le contrôle, le recouvrement et le contentieux des impôts,
les taxes, redevances et prélèvements à caractère fiscal. [JOF 2003]
Placée sous l’autorité directe du ministère des finances, la DGI dispose pour
son fonctionnement et la motivation de son personnel, d’une allocation
budgétaire au moins égale à 5% des recettes assignées ainsi que celle de 40%
des pénalités fiscales recouvrées.

1. l’organisation de la DGI

La DGI est structurée en une administration centrale et directions


opérationnelles.

L’administration centrale est composée de la direction générale et des directions


centrales.

Les directions opérationnelles sont : la direction des grandes entreprises (DGE),


les directions urbaines dans la ville de Kinshasa, et une direction provinciale au
niveau de chaque province.

Ces directions sont hiérarchiquement soumises à l’autorité du Directeur


général. Elles comprennent entre autre pour leur fonctionnement, un bureau de
recherche et recoupements ; et un bureau accueil et information.

Les premières opérations de fiscalisation sont effectuées par ces bureaux


notamment en ce qui concerne l’établissement de la fiche d’indentification du
contribuable et la vulgarisation de la législation fiscale. Car ces bureaux sont
chargés respectivement de :

 Rechercher et recenser les nouveaux contribuables afin d’élargir l’assiette


fiscale ;
 Informer les contribuables sur la législation fiscale.

Cette tâche n’est pas du tout facile dans la mesure où les opérations
d’établissement de la fiche d’indentification ne sont pas automatiques.

Après l’établissement de la fiche, le contribuable doit payer auprès d’une banque


les frais d’ouverture de dossier fiscal afin d’obtenir le numéro d’identification et
l’autorisation de début des activités.

Ces opérations durent en moyenne cinq à six jours et doivent également


s’accompagner de la vulgarisation de la loi fiscale c’est à dire informer le
contribuable, des impôts auxquels il est assujetti ainsi que les différentes
échéances de paiement.

2. Mécanisme de Fiscalisation
Plusieurs mécanismes ont été prévus par la loi en vue de fiscaliser les
activités du secteur informel, mais l’application de ces mécanismes n’est pas
effective par manque de collaboration entre différents services.

Parmi ces mécanismes nous pouvons citer :

 les déclarations trimestrielles des sommes versées aux tiers ;

 les relevés mensuels du précompte Bic ;

 les relevés mensuels de l’IRL (RAS).

1. Les déclarations trimestrielles des sommes versées au tiers

En RD Congo, la loi fiscale donne l’obligation aux personnes physiques et


morales ainsi qu’aux ONG et ASBL, de déclarer trimestriellement auprès de
l’administration fiscale, toutes les sommes versées aux tiers y compris les noms
et adresses des bénéficiaires.

Il peut s’agir de :

 fournisseurs ;
 prestataires de service ;

- Entrepreneurs des travaux immobiliers ;


- bailleurs etc.

L’exploitation de ces différentes déclarations par le service de fisc permet de


déceler les contribuables non en règle avec l’administration fiscale pour enfin
les fiscaliser et le faire sortir de l’informel.

L’article 94 de la loi n° o6/003 du 27 février 2006 portant réforme des


procédures fiscales prévoit les amendes en cas d’absence de déclaration des
sommes versées aux tiers.

Ces amendes sont de l’ordre de :

 500Ff pour les personnes morales ;


 250Ff pour les personnes physiques.

Il y a lieu de reconnaître cependant que l’exploitation des éléments contenus


dans les déclarations trimestrielles n’est pas du tout approfondie.

Pour ce qui est de la province du Sud Kivu, les déclarations trimestrielles sont
déposées à la Direction Provinciale des Impôts et exploitées par la Division du
Contrôle Fiscal. Aussi ces éléments ne sont pas communiqués à d’autres
services de la DPI sauf sur demande expresse. Pourtant, une déclaration peut
contenir un élément où le nom d’un contribuable qui peut être fiscalisé par tel
ou tel centre d’impôt opérationnel, mais par manque de communication le
contribuable peut évoluer pendant longtemps sans être identifié. Ceci occasionne
un manque à gagner pour la direction des impôts et pour la nation congolaise
toute entière.

2. Le Relevé mensuel du précompte BIC

Créé par décret-loi n° 088 du 18 février 1988, dans le souci de lutter contre le
secteur informel et de maximiser les recettes de l’Etat ; le précompte BIC est
une retenue opérée sur le montant de la transaction en vue de constituer une
provision de l’impôt professionnel sur les bénéfices dû par le contribuable,
personne morale ou physique.

Le précompte BIC constitue donc un acompte devant servir à couvrir le


paiement de l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.

Le précompte Bic n’est pas applicable aux Personne Morales et autres


Entreprises gérées par la Direction de Grandes Entreprises. S’agissant des
entreprises individuelles (personnes physiques), le précompte BIC remplace les
acomptes provisionnels.

Au terme de dispositions du décret-loi n° 058, l’excédent du précompte constaté


en fin d’année est inscrit au crédit du compte courant du contribuable et servira à
apurer les créances fiscales portant sur les impôts enrôlés.

Cependant, il y a lieu de souligner que le précompte BIC n’est pas un nouvel


impôt ; il ne doit pas être incorporé dans la structure de prix de revient des biens
et services.

La perception du précompte BIC est assuré conformément à la loi par :

 La DGDA sur la valeur CIF lors de l’importation ou l’exportation


des

Marchandises.

 Les fabricants locaux et les vendeurs en gros et demi-gros sur le montant


de la facture hors taxes pour la vente des produits fabriqués localement
et le montant de la facture émise pour les ventes en gros et demi-gros ;
 Les personnes morales bénéficiaires des prestations de service ; sur le
montant de la facture émise.
 les maîtres d’ouvrages personnes morales, sur le montant de la facture ou
celui de l’acompte versé pour les travaux immobiliers.

Les redevables légaux cités ci haut ont pour obligation de :

 calculer et retenir le précompte au taux de 1% ;


 reverser le premier jour ouvrable de la semaine au trésor public, le
montant total de précompte perçu la semaine précédente ;
 tenir les statistiques sur les personnes assujetties, les montants du
précompte perçu et les références de paiement ;
 souscrire la déclaration à tout moment de versement du précompte ;
 adresser au plus tard le 10 de chaque mois à la DGI, un relevé
récapitulatif des précomptes perçus.

L’instauration du précompte BIC dans le système fiscal Congolais ; bien que


poursuivant la maximisation des recettes de l’Etat ; le précompte BIC vise à
lutter contre la prolifération du secteur informel en RD Congo en général et dans
la province du Sud Kivu en particulier.

Cependant, l’application stricte de ce décret pose encore des lacunes :

1°) Pour la DGDA

Un relevé détaillé reprenant l’identité complète des personnes assujetties, auprès


de qui le précompte est retenu devrait être transmis à la DGI mensuellement
pour exploitation. Ce qui n’est pas le cas pour la province du Sud Kivu. Les
éléments reçus par la DGI avec détail sont ceux provenant des opérations faisant
l’objet d’imprimé ID ou SD.

Les détails provenant des opérations du trafic frontalier ne sont pas transmis, La
DGDA se limite ici qu’aux obligations de versement du montant de précompte
retenu sur les opérations de trafic frontalier. Pourtant, l’exploitation des identités
complètes des personnes auprès de qui le précompte est retenu permet de déceler
les contribuables non répertoriés par l’administration fiscale afin de les
fiscaliser. Car en dehors de l’impôt sur les bénéfices pour lequel le contribuable
a déjà payé le précompte, ce dernier peut également être redevable d’autres
impôts tels que l’IPR, IRL, IF etc.

2°) Pour les fabricants locaux, les vendeurs en gros et demi-gros.

Il convient de préciser que ceux qui achètent généralement en gros ou demi-


gros ; c’est dans l’idée de revendre. Par ce fait, ils posent les actes réputés
commerciaux par la loi et sont d’office contribuables.
Ceci est vérifié par l’article 2 du décret réglementant le commerce en RD Congo
qui dit que la loi répute actes de commerce ; tout achat de denrées et
marchandises pour les revendre soit en nature, soit après les avoir travaillées et
mises en œuvre, ou même pour en louer simplement l’usage, toute vente ou
location qui est à la suite d’un tel achat.[CDLC]

De ce qui précède, il est de l’obligation pour les fabricants locaux, les vendeurs
en gros et demi-gros, non seulement de retenir le précompte BIC, mais aussi de
recueillir les renseignements et identités des acheteurs et de les communiquer au
service des Impôts suivant les échéances définies par l’administration fiscale.

La difficulté à cette pratique est que les redevables légaux concernés ne


transmettent pas toujours la liste des acheteurs au service de fisc.

D’autres par contre, prétendent souscrire la déclaration ainsi que le relevé à


Kinshasa, car ils sont gérés par la structure de la DGE. Ce dernier cas échappe
totalement au contrôle de l’administration fiscale provinciale.

3°) Les personnes morales bénéficiaires des prestations de services.

Ici, la difficulté réside surtout dans le refus des prestataires de services de


s’acquitter du précompte BIC.

En outre, il n’existe aucun mécanisme de contrôle efficace par l’administration


fiscal ; car les prestataires des services évoluent en majorité dans la
clandestinité.

De ce qui précède, le précompte BIC est à ce jour considéré comme un impôt


auprès des contribuables. Certains contribuables l’incorporent même dans le prix
de revient de la marchandise ; ceci faute d’information suffisante dans le chef
des contribuables et le manque de suivi de la part de l’administration fiscale.

L’absence d’une comptabilité régulière et sincère auprès des contribuables, ne


permet pas à l’administration fiscale de veiller au principe de non incorporation
du précompte BIC dans le prix de revient des marchandises.

1. Le Relevé Mensuel de l’IRL/RAS.

Institué par les articles 10 et 11 de la loi n° 83/004 du 23 février 1983, le


paiement de l’IRL par relevé mensuel de l’IRL/RAS infligé aux locataires ; vise
non seulement à renflouer les caisses du trésor public mais aussi à recenser les
personnes morales et physiques détentrices des revenus locatifs susceptibles
d’être imposées.
L’exploitation de relevé mensuel souscrit par le locataire peut également donner
lieu aux informations ayant trait à d’autres types d’impôts notamment IPB, IPR
etc.

De la même manière que le précompte BIC payé, l’impôt sur les revenus
locatifs mis définitivement à charge du propriétaire, est diminué par
l’administration du montant des retenues à la source versé par le débiteur des
loyers en l’acquit du propriétaire.

L’imputation desdites retenues est opérée sur l’impôt dû au titre de l’année au


cours de laquelle les loyers ont fait l’objet des retenues. (CDIS 2003)

2.3.2. RELATION DGI ET LES AUTRESSERVICES PUBLICS

Bien que l’administration des impôts dispose le droit général d’obtenir, des
personnes physiques ou morales, publiques ou privées, communication de toutes
pièces ou documents nécessaires à l’établissement des impôts sur les revenus ;
les services publics devraient assurer une franche collaboration avec le fisc, afin
de lutter contre l’expansion du secteur informel en vue de sa promotion.

1. Le Tribunal de Grande instance

Parmi les missions ordinaires dévolues à ce service de l’Etat, le tribunal de


grande instance a également mission d’octroyer le numéro d’enregistrement au
registre de commerce.

L’article 2 du décret du 6 mars 1951 relatif au registre du commerce stipule:

« Nul ne peut exercer une profession commerciale en RD Congo s’il n’est


immatriculé à un registre du commerce ; Nul ne peut exercer une autre activité
commerciale que celles mentionnées au registre du commerce».

L’inscription au registre du commerce est faite au bureau du greffe du tribunal


de première instance.

A notre avis, le tribunal de grande instance devrait communiquer à


l’administration fiscale si pas mensuellement, ou trimestriellement la liste des
personnes physiques ou morales enregistrées par ses services ; ce qui n’est pas
toujours le cas en RD Congo .Pourtant ces informations permettraient à
l’administration fiscale de fiscaliser les contribuables non encore répertoriés.

2. La Division de la Justice

La Division de la Justice en province dispose entre autre dans ses


attributions ; l’octroi provisoire d’exercice des ONG et ASBL. Cette division
devrait collaborer étroitement avec l’administration fiscale. Car, bien que les
ONG et ASBL soient régies par la loi n°004/2001 du 20 juillet 2001 portant
dispositions générales applicables aux ASBL et bénéficiant de l’exonération en
matière de l’impôt sur les bénéfices (IPB) ; les ONG et ASBL sont du reste
redevables légaux notamment en ce qui concerne :

 l’IPR du personnel permanent et occasionnel qu’elles utilisent ;


 la TVA sur les ventes locales, prestations de service ainsi que les travaux
immobiliers sauf en cas d’exonération expresse de l’autorité compétente
en la matière ;
 l’IRL/RAS dans le cas où l’ONG ou ASBL est locataire.

Une fois terminées les formalités administratives avec la Division de la Justice,


certaines ONG et ASBL ne se préoccupent qu’à collaborer avec les institutions
de financement de fonds au mépris de la législation fiscale. D’autres n’ont
même pas d’adresse fixe, pas de bureau ou encore ont comme bureau leur
maison d’habitation.

Cette catégorie fait partie de ce que nous pouvons appeler activités informelles
vis-à-vis de l’administration fiscale, bien qu’ayant l’autorisation provisoire de
fonctionnement de la justice.

3. La DGDA

Pour ne pas analyser profondément les missions ordinaires de cette régie


financière parmi lesquelles : la perception de Droits et taxes à l’importation et à
l’exportation des marchandises ; nous allons ici évoquer la collaboration
instituée par le décret-loi n° 058 du 18 février 1998, Instituant le précompte Bic
à l’importation et à l’exportation perçu par le service de la douane au profit de la
DGI.

La difficulté de l’application de ce décret réside dans la pratique de trafic


frontalier effectuée par les petits commerçants.

La collaboration entre les services devra exister en ce que pour le trafic


frontalier, la DGDA doit faire rapport mensuellement au service de la DGI. Ce
rapport devra comprendre non seulement le montant des précomptes Bic
retenus, mais également les identités des personnes auprès de qui ce précompte a
été retenu (Nom, adresse, Activité exercé et montant retenu).

Ces éléments permettront à l’administration fiscale de déceler mensuellement


les contribuables non répertoriés évoluant dans l’informel.

4. L’OPEC
En collaboration avec l’IPMEA, l’OPEC a été créé en 1973 avec pour mission
d’encadrer les PME dans les domaines ci-après :

 Aide en Matière technique et de gestion.


 Assistance dans la préparation des dossiers bancables à soumettre aux
organismes financiers.
 La formation et le perfectionnement en gestion de dirigeants des
entreprises.

Ce service ne semble pas bien exercer sa mission faute de moyen ; pourtant, il


est sensé connaître les patentés devant rentrer dans la catégorie des PME.

S’agissant de la vente des patentes, l’OPEC en Province du Sud Kivu, ne


maîtrise pas les statistiques de vente de la patente.

Les patentes sont vendues par les communes, les chefferies etc…. et la
collaboration avec ces institutions est quasi inexistante.

Cette collaboration peut également s’élargira d’autres divisions notamment la


Division des mines, Culture et arts, Agriculture etc…

2.3.3. LE LAXISME DES AGENTS

Les agents de l’administration publique sont en général régis par des textes
légaux (statut de carrière des agents de services publics de
l’Etat).Particulièrement, les agents de l’administration fiscale, sont régi par le
décret n° 017/2003 et le décret n°018/2003 du 02 mars 2003 portant
respectivement création de la Direction générale des impôts et règlements
d’administration relatif au personnel de carrière de la Direction générale des
Impôts.

La modicité des salaires, le non-paiement ou encore mieux le paiement tardif


expose le personnel de l’administration publique à beaucoup des maux qui
gangrènent l’appareil de l’Etat, notamment le détournement des derniers publics,
la concussion, l’implication à la fraude et à l’évasion fiscale. Ce comportement
des agents de l’administration influe négativement sur la maximisation effective
des recettes et sur la progression rapide des activités du secteur informel en RD
Congo.

Le laxisme est également observé dans la mesure où les épouses des agents de
l’Etat, ou encore les agents eux-mêmes se livrent à des activités commerciales
en marge de la loi.
L’action de l’administration dans le cas d’espèce devient impuissante dans la
mesure où il s’agit bien des agents de l’administration cherchant la survie de
leur ménage. Ainsi les agents de l’administration fiscale sont devenus moins
efficace dans leur rôle d’identification, de contrôle de la matière fiscale car
exposé à la corruption.

2.3.4. LA FISCALISATION DU SECTEUR INFORMEL A TRAVERS

Le secteur informel est une composante majeure de l’économie de nombreux


pays ; il concerne les pays industrialisés comme les pays en développement.

Dans cette section, il sera question de parcourir la politique de fiscalisation du


secteur informel de quelques pays membre du CREDAF notamment la France,
la Belgique, l’Algérie, le Cameroun, la cote d’ivoire, le Burundi et le Sénégal.

2.4.1. Cas de La France

Dans les pays occidentaux, ce qui a institué le clivage entre économie informelle
et formelle est la montée de la fiscalisation de l’économie et la généralisation du
droit social. L’apparition des retraites, de l’assurance maladie, de la TVA par
exemple.

Les politiques de formalisation du secteur informel, en France reposent à la DGI


sur les engagements pris dans le cadre du contrat de performance et sur certaines
mesures spécifiques notamment.

 Le contrat de performance
 Une politique d’incitation

Le contrat de performance fait référence à l’article 13 de la Déclaration des


Droits de l’homme et du citoyen, du 26 Août 1789 qui consacre la nécessité de
l’impôt et l’égalité des citoyens devant lui : « Pour l’entretien de la force
publique et pour les dépenses d’administrations, une contribution commune est
indispensable, elle doit être également repartie entre tous les citoyens, en raison
de leurs facultés contributives ».

Aussi, la collectivité DGI cherche-t-elle à promouvoir le civisme fiscal, c’est-à-


dire l’accomplissement volontaire de leurs obligations par les contribuables, en
cherchant aussi bien à offrir un service irréprochable qu’en luttant contre la
fraude. Les droits et devoirs des contribuables et de l’administration fiscale sont
rappelés dans la charte du contribuable.
La DGI bénéficie, en contrepartie des engagements qu’elle prend dans le cadre
de performance, de toute la visibilité nécessaire en matière de moyens alloués.
Parmi ces engagements Il y a entre autre :

 Une connaissance plus exhaustive des populations fiscales ;


 Une réactivité accrue face aux défaillances déclaratives et de paiement ;
 Une communication qui valorise le civisme fiscal.

S’agissant de la politique d’incitation, la législation française a pris un certain


nombre de mesure pérennes afin d’inciter les entreprises à quitter le secteur
informel.

Il s’agit de :

 Régimes d’imposition spécifiques pour les petites Entreprises,


 Abattement pour les entreprises adhérant à un organisme agréé.

Certaines mesures à caractère temporaire poursuivent le même but :

- Dans certains secteurs à fort potentiel d’évasion, les taux de TVA ont été
aménagés.
- Pour pouvoir bénéficier de certaines réductions d’impôt, les particuliers
doivent faire appel à des entreprises connues, la réduction du taux de
TVA pour certaines activités a pour objectif de limiter l’avantage
financier du travail dissimulé.

2.4.2. Cas de la Belgique

Les politiques de fiscalisation du secteur informel envisagées par la


Belgique sont entre autre :

 Existence de mesures incitatives

Ex : la déduction de la TVA en amont qui conduit à la formalisation.

 Fiscalité spécifique et réaliste pour les petits métiers.

Pour les activités exercées à titre d’indépendant, il existe un système forfaitaire


pour certaines activités ; pour les activités exercées sous la forme d’une
personne morale, un taux d’impôt réduit des « PME » est prévu ; pour les
petites activités censées être exercées dans un cadre ( aide aux personnes, etc.…)
un système de titres services a été mis en place qui, d’une part, permet une
déduction fiscale par celui qui achète le chèque, et d’autre part, fait sortir celui
qui effectue le travail du circuit « en noir »
 Sensibilisation et information des contribuables : Il existe une
sensibilisation à la création d’une activité indépendante ou d’une
entreprise par les canaux (fédéraux et régionaux) qui s’occupent du
développement de l’activité économique.
 Simplification des formalités administratives.

2.4.3. Cas de la côte d’Ivoire

En côte d’Ivoire, la lutte contre le développement anarchique du secteur


informel a nécessité la mise en place de politique sur deux axes essentiels :

 La mise en place d’une fiscalité spécifique applicable aux petites


entreprises
 Les mesures de fiscalisation du secteur informel et d’incitation à sortir de
l’informel.

1. le Régime fiscal spécifique.

Un régime fiscal particulier s’adressant aux petites entreprises a été mis en


place. Ce régime est caractérisé par l’assujettissement de ces entreprises à des
impositions forfaitaires, généralement libératoire de la plus part des impôts
professionnels à la charge des entreprises.

Ainsi, les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 50 millions
pour les vendeurs de biens et 25 millions pour les prestataires de services,
relèvent du régime dit de l’impôt synthétique.

Ce régime d’imposition consiste, pour le contribuable, à acquitter une cotisation


unique mensuelle forfaitaire, qui varie selon le chiffre d’affaires prévisionnel
déclaré. Celles dont le chiffre d’affaires est inférieur à 5millions par an sont
assujetties à une taxe unique dite taxe forfaitaire des petits commerçants et
artisans qu’elles acquittent auprès de leur commune.

Par ailleurs, il existe un système de prélèvement à la source applicable


uniquement aux achats des contribuables ne relevant pas d’un régime réel
d’imposition, appelé acompte sur le revenu du secteur informel (AIRSI).

Cet acompte est à imputer sur la cotisation d’impôt général sur le revenu dû par
l’acheteur en fin d’année.

Bien qu’en développement constant, le secteur des petites entreprises n’offre


aucune garantie de rendement permettant d’asseoir des politiques budgétaires
fiables. Les solutions arrêtées consistent en l’adoption de mesures d’incitation
des entreprises à sortir de l’informel.

2. Les mesures de fiscalisation et d’incitation des contribuables

La fiscalisation du secteur informel consiste essentiellement en des mesures


encourageant les entreprises concernées à une existence légale. Ces mesures ont
été pour l’essentiel adoptées dans le cadre de la politique de promotion des
centres de gestion agrées (C.G.A).

L’objectif de l’institution de ces structures est d’apporter une assistance aux


petites entreprises dans les domaines comptables, fiscaux et juridiques. A cet
effet, de nombreux avantages fiscaux sont prévus au profit non seulement des
CGA, mais également de leurs adhérents, à savoir :

- Pour les CGA :

 Exonération de droits d’enregistrement et timbre à la création.

 Exonération d’impôt sur les bénéfices et de contribution des patentes pour


trois premières années suivant la création.

- Pour les adhérents

 Abattements de 50 % sur l’impôt sur les bénéfices et sur la patente


pendant les trois premières années suivant la création, réduction ramenée
à 20 % la quatrième année et pendant la période d’adhésion au CGA.
 Abattement de 50 % sur l’impôt synthétique.

En ce qui concerne l’information et la sensibilisation des contribuables, il faut


noter que la DGI a initié depuis quelques années, une campagne de promotion
du civisme fiscal. Il s’agit en pratique de campagnes multimédias à travers des
affiches publiques, des prospectus, la diffusion d’émissions radio et télévisées,
la création d’un site web et d’une ligne verte.

Par ailleurs, dans les services de base des impôts, un dialogue constant est
instauré entre les groupements professionnels des petits métiers (coiffeurs,
tailleurs, mécaniciens, etc….) et les responsables des dits services.
L’enseignement du civisme fiscal a été introduit dans le programme scolaire du
primaire et du secondaire.

2.4.5. CAS DU BURUNDI

Les politiques de formalisation du secteur informel menées au BURUNDI


concernent notamment :
 La mise en place des mesures incitatives ;
 Adoption d’un régime de forfait aux petits métiers ;
 La sensibilisation et l’information des contribuables ;
 La simplification des démarches administratives.

1. La Mise en place des mesures incitatives

Au Burundi, Beaucoup de contribuables œuvrent dans l’informel par la peur et


l’incapacité de tenir la comptabilité de leurs activités. D’autres ayant subi de
tristes conséquences des guerres, exercent des activités dans l’informel pour se
relancer dans le commerce. Pour ces opérateurs, il a été créé des dispositifs
instaurant un système de prélèvement forfaitaire.

Les industries productrices ainsi que les clients étatiques constitués des
Etablissements publics et mixtes ont le droit de retenir l’impôt sur revenu et la
taxe sur transaction (TVA dans certains pays) lors des ventes à leurs clients ou
des payements de leurs fournisseurs.

1. Adoption du régime de forfait.

Les entreprises réalisant un faible chiffre d’affaires Annuel (inférieur à 20.000


Euros), et exploitées sous le statut de personne physique peuvent négocier un
impôt unique forfaitaire (incluant divers impôts et taxes), payable à des
périodicités soit mensuelles, soit trimestrielles. Ce forfait revêt un caractère de
contrat entre l’administration et le contribuable qui y souscrit.

2. La sensibilisation et l’information des contribuables.

L’administration fiscale organise des descentes sur ce terrain pour un dialogue


fiscal avec les citoyens des différents quartiers et collines. Les textes fiscaux
sont résumés dans des brochures et traduits en langue nationale pour une large
vulgarisation.

3. La simplification des démarches administratives.

A L’occasion des descentes, il est expliqué les différentes procédures pour


l’accomplissement des obligations fiscales. Les documents à exiger pour
l’immatriculation sont réduits.

La création des centres de gestion agréés afin d’encadrer les petites et moyennes
entreprises, dont la plupart évoluent à l’informel. [CDAF 2007]
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA VILLE DE BANDUNDU
III.1. ORIGINE DU NOM BANDUNDU
Le mot Bandundu tire son origine de la déformation du sobriquet ou surnom
d’un grand chef coutumier de la tribu de Boma qui s’appelait kubengamundwaa.
Ce grand chef était reconnu sous son sobriquet ou surnom de Ngamadum qui
signifie propriétaire de poisson électrique en Boma.
Lors de son contact avec l’européen, on lui a posé la question de savoir quel
était le nom de son village ? Il a compris comme si on lui demandait son nom. Il
a alors répondu qu’il s’appelait Ngamadum. L’européen a mal entendu son nom
et pensait que le nom qu’il a donné c’était le nom de son village. Il l’a écrit en le
déformant Bandundu. C’est ainsi que le blanc notera le nom de Bandundu
comme étant le nom du village.
III. 2. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE ET SITUATION
ADMINISTRATIVE
La ville de Bandundu est située à 430 Km de Kinshasa, la capitale du pays. Elle
se place
Entre 3° 20’ et 30° 30’ sur une altitude de 324 mètres. Elle a une superficie
totale de 222 km². Elle est bornéecomme sui t:
 A l’Est : par le territoire de Bagata avec comme limite, le village
Bonkulu, rivière Pwonikolomulwa et la rivière Kwilu ;
 A l’Ouest : par le territoire de Mushie, dans la province de Mai-Ndombe ;
 Au Nord : par le territoire de Kutu, dans la province de Maï-Ndombe et
 Au sud : par le territoire de Kwamouth, province de Maï- Ndombe.
La ville de Bandundu est bâtie sur une plaine peu élevée qu’arrose de part et
d’autre les rivières Kasaï, Kwango et Kwilu.
 Climat
L’étude du climat présente un intérêt tout particulier pour l’étude d’un milieu.
Le climat de la ville de Bandundu n’est pas le même partout.
La commune de Basoko, celle de Disasi et le côté Ouest de Mayoyo connaissent
un climat pesant et chaud tandis que le reste de la commune de la Mayoyo qui
s’étend sur une colline à cause de son altitude élevée son site semble être doux.
Il existe deux saisons : la saison sèche et la saison de pluie. La ville de
Bandundu connait la grande saison sèche et la petite.
La grande saison sèche va de mois de Mai jusqu’au mois de septembre tandis
que la petite saison sèche communément appelé « elangamoke » ne dure que
deux mois, janvier et février quelques fois février le pluviomètre est environ 130
mm en moyenne chaque année.
La température moyenne de la ville de Bandundu est de 25°C

 Relief
La ville de Bandundu se trouvant dans la cuvette centrale congolaise, son relief
est composé d’une plaine marécageuse et alluviale dont l’altitude varie de 215 à
plus de 300 m et une portion de la superficie plate, d’une sphère qui se fait voir
tantôt un plateau de Kundelungu, tantôt sur steppe de Kalahari.
Géographiquement parlant, la ville de Bandundu est composée de deux types de
terres :

 Sol sablonneux, est le type qui prédomine le plus perméable et très


fertile ; cette variété permet la culture des produits vivriers.
 Argile : permet à la population de Bandundu, (la fabrication des briques)
à dobes pour la construction de leurs propres maisons.
 Hydrographie
Comme dans toute la région de cuvette centrale congolaise, le foret est souvent
coupé des marécages. A travers ces marécages, ruisselle quelques ruisseaux et
cours d’eau très importants.
Ces petits cours d’eau, ces marais sont naturellement au milieu des forets et des
savanes moins grandes et petites rivières dont les plus important sont :
Ngamilele, la Bitun-bitun, la Munabana, qui se jettent toutes dans la rivière
Kwilu ; la Kwumu est le confient de la Mpwoni. Celle-ci est riche en terre
alluviale formant le plateau favorable aux cultures vivrières, maraichères et les
arbres fruitiers pérennes. (Saint Moulin, L.et KALOMBO ,2005).
Du point de vue démographique, la population totale de la ville de Bandundu,
depuis le dernier recensement de l’année 2018 s’élève à 1.069.261 habitants.
Cette population se répartit dans les trois communes de la manière suivante :
Tableau 2 : Répartition de la population par commune en 2018
Communes Basoko Disasi Mayoyo
Habitants
Hommes 70.206 79.725 75963
Femmes 86.248 83.323 74726
Garçons 99.345 101.701 84359
Filles 119.341 106.788 87536
Total 375.140 371.537 322.584
Source : Bureau de la mairie, rapport annuel 2018

Sur le plan administratif, la ville de Bandundu est l’une des villes de la République
Démocratique du Congo, chef – lieu de la Province du Kwilu. Elle est le siège des
institutions politiques et administratives de ladite province.
Elle a trois communes : Basoko, Disasi et Mayoyo.

III.3. Apercu historique


3.1. Peuplement
Le village de Bandundu fut habité par les Boma, consideres comme les
originaires. Ils seront suivis par les tribus qui sont reprises dans le tableau 3 ci-
dessous :
Tableau 3 : Répartition de la population par tribus en 2018
N° VILLAGE TRIBU TERRITOIRE PROVINCE
D’ORIGINE D’ORIGINE
1. BASOKO BASOKO BASOKO PROVINCE
ORIENTALE
2. BUZALA FULERO UVIRA KIVU
3. KANIAMA YAKA KASONGO BANDUNDU
LUNDA
4. MALEBO SHI KABARE KIVU
5. MAYOYO TETELA KATAKO KASAÏ-
KOMBE ORIENTAL
Source : Bureau de la mairie, rapport annuel 2018
De nos jours, la ville de Bandundu est peuplee par de nombreuses tribus venant
majoritairement de l’interieur de la province du Grand Bandundu. Parmi ses
tribus, on citera sans être exhaustif les Yansi, Mbla, Teke, Ding, Lwel, Ngwi,
Sakata, Mputu, etc.
3.2. Aspect historique et politico-administratif
Bandundu, anciennement Banningville, du nom du Colon Emile Banning qui l’a
construit fut pendant près de 44 ans, la plus jeune des capitales régionales de la
République démocratique du Congo. Elle a ravi ce titre à la ville de Kikwit qui
en 1966 lors du regroupement des anciennes provincettes de Kwilu, Kwango et
Maï-Ndombe devenait le chef-lieu de cette grande province du Bandundu. En
1969, Bandundu est créée par ordonnance n° 69-275 du 21 novembre 1969 1
comme ville et en 1971, le chef-lieu de la province du Bandundu qui était à
Kikwit est transféré dans la ville de Bandundu jusqu’en juillet 2015, date du
démembrement de cette province en trois autres provinces à savoir, les
provinces du Kwilu, du Kwango et de mai-Ndombe. Malgré ce démembrement,
la ville de Bandundu ne perdra pas son statut du chef-lieu des institutions
provinciales car elle y demeura le chef-lieu de la nouvelle province du Kwilu.

1
Journal officiel : ordonnance-loi n° 69-275 du 21 novembre 1969 portant création de la ville de Bandundu
Vers la fin de la décennie 90, la ville de Bandundu s'est illustrée comme une
ville universitaire. Grâce à la politique d'essaimage des établissements
d'enseignement supérieur et universitaire lancé par le Maréchal Mobutu, à
l'époque président de la République du Zaïre.

Sa population est estimée à 1.079.352 habitants en 2019 avec une densité


estimée à 4862 habitants au km². (Rapport d’activités 2019 de la Mairie)
III.4. Situation socio-économique de la ville
La ville de Bandundu offre un tableau précaire en ce qui concerne l’implantation
des entreprises Secteur principal dans le développement socio – économique
d’une société.
Hormis les succursales des entreprises publiques, il n’y a presque pas
d’entreprises privées. L’économie de la ville est axée sur les activités
commerciales de petites et moyennes entreprises contrôlées par l’Etat et la
grande partie de la population est occupée par l’économie informelle.
L’agriculture pratiquée en savane ou en forêt sur de petites étendues avec un
outillage très rudimentaire (houe, machette, arrosoir, etc.) a un rendement de
production très faible. Les principales cultures sont : arachides, maïs, manioc,
patates douce, fruits…
Bandundu est une ville d’enseignement qui occupe une partie importante de la
population. On y trouve tous les réseaux organisés en enseignement maternel,
primaire et secondaire ainsi que l’existence de l’enseignement supérieur et
universitaire. La majorité des ressources formées dans ces établissements se
retrouvent souvent sans emploi à la fin de leur formation. Pour trouver un
moyen de survivre, quoi que cadres formés, certains se lancent dans des activités
informelles telles que : creuseurs de pierres, chauffeurs – taximan de wewa et
consort, d’autres sans initiatives ou esprit entrepreneurial, passent leur temps
dans l’oisiveté. D’où, la prolifération du phénomène Kuluna dans la ville.
Outre la banque centrale, la ville de Bandundu égorge deux banques privées : la
TMB et Rawbank, une caisse d’épargne et de crédit CADECO, plus un guichet
d’EQuityBank. Une seule coopérative d’épargne, c’est la Mucec. Ces quelques
institutions financières n’offrent pas d’opportunités suffisantes pour améliorer
les conditions de vie de la population.
La précarité de l’économie de la ville place la population dans une situation de
pauvreté endémique.
4.1. Niveau de vie de la population
Etant donné que notre travail traite d’un fait qui a une conséquence sur la vie
sociale des ménages, il apparait tout à fait logique de présenter le niveau de vie
de cette population dans ce paragraphe.
La République Démocratique du Congo en général, et Bandundu en particulier a
connu pendant plus de trente ans un système de gouvernance chaotique qui a
ramené tout le territoire congolais en rang des pays les plus pauvres du monde ;
sa population subit une crise aiguë dans tous les secteurs de la vie et la majorité
de sa population vulnérable, vivant dans une situation de misère à la limite de la
dignité humaine avec 0.30 USD par personne et par jour, malgré la présence sur
son sol d’énormes potentialités des ressources humaines, du sol et du sous – sol.
(Rapport ,RSCRP,2006).
Les ménages de la ville de Bandundu vivent depuis des longues années dans la
misère. Cette pauvreté se remarque par le fait que la majorité des parents – chefs
des ménages ne sont pas à la hauteur de s’acquitter de leur capacité financière de
payer régulièrement les frais de scolarité pour leurs enfants. La conséquence est
que certains élèves ou étudiants abandonnent leurs études au cours de l’année.
Le sous raccordement des ménages en eau potable de la REGIDESO et
électricité de la SNEL est visible. Certains abonnés de ces entreprises se sont
vus coupés le raccordement suite aux difficultés d’acquitter mensuellement leurs
factures de consommation, et pourtant l’eau et l’électricité sont parmi les biens
de première nécessité pour la vie dont chaque ménage voudrait disposer en
permanence. L’habitation et l’équipement disposés par ces derniers ne sont pas
confortables. L’alimentation en termes de qualité et quantité est insuffisante, et
dans plusieurs autres aspects de la vie. Les voies de communication routières
devant permettre l’entrée des produits agricoles et la sortie des produits
manufacturés sont délabrées. Et dans tant d’autres aspects de la vie
communautaire, les ménages se situent en deçà de conditions humaines
acceptables.

4.2. Les voies de communication (Il n’y a rien sur cette rubrique. Si vous ne
disposez pas des données autant l’enlever.)
Les voies de communication constituent un atout important dans la société
humaine dans la mesure où elles permettent la diffusion de moyen de
communication, on est tenté de dire qu’à un clan ou un lignage correspond une
langue, ou un dialecte.
Dans la province de Bandundu en général et la ville de Bandundu en particulier,
les routes et les cours d’eau permettent aussi le déplacement des gens d’un coin
à l’autre.
Aujourd’hui, avec le grand courant de la mondialisation et du développement de
la technologie, la communication entre différents coins est rendue possible et
facile pour les habitants de la ville de Bandundu et pourquoi pas celle de la
province de Bandundu.
Cela se justifie par la présence par exemple de certaines entreprises de
communication telle que Vodacom, Airtel, et Orange…….

II.5. ORGANISATION POLITICO-ADMINISTRATIVE


La ville de Bandundu est une entité administrative décentralisée. Elle comprend
3 Communes subdivisées en 20 quartiers, dirigés par les chefs de quartiers. Ces
communes se présentent comme suit:

1. Commune de Disasi : 399/17 km


2. Commune de Basoko : 61/12 km
3. Commune de Mayoyo : 122/55 km
1. La Commune de Disasi
La commune Urbaine de Disasi comprend neuf quartiers.

- Quartier Mobutu ;
- Quartier n’sele ;
- Quartier Salamita ;
- Quartier Luani ;
- Quartier Mapuya ;
- Quartier Ibole ;
- Quartier Molende
- Quartier Kamaniola ;
- Quartier Kwango ;
Parmi toutes ses 3 Communes, c’est la commune de Disasi qui est la plus grande
et la plus ancienne. Elle se situe géographiquement de la manière suivante :

 A L’est : de ce point, la ligne médiane de la route d’intérêt national de


Fatundu, passant le long des côtes ouest des parcelles de l’hôpital général,
du camp ONATRA et du collège des pères du verbe divin, traversant les
rivière Bitun-bitun, Kepiana et Mbieme, ainsi que le village Buzala,
jusqu’à la rivière Kwilu ;
 A l’ouest : du confluant avec des rivières Kwango et Kwilu, la rive droite
de la rivière Kwango jusqu’à son intersection avec le prolongement de la
ligne de la rue Feshie.
 Au nord : par la ligne médiane de la rue Feshie, de l’intersection de son
prolongement avec la rivière Kwango jusqu’à l’intersection (de son
prolongement Elisabeth ;
De ce point la ligne médiane de l’avenue Elisabeth jusqu’à l’intersection avec
son prolongement de la ligne médiane de l’avenue Wamba ; De ce point, la ligne
médiane de l’avenue Wamba jusqu’à l’intersection avec le prolongement de la
médiane de la route d’intérêt national de Fatundu.

 Au sud : de l’intersection de la ligne médiane de la route d’intérêt national


de Fatundu avec Kwilu, la rive droite de cette rivière jusqu’à son
confluant avec la rivière Kwango. (VANSINA J.,1965).
2. La Commune de Basoko
La commune Urbaine de Basoko est subdivisée en six quartiers, à savoir :

- Air-congo ;
- Buza ;
- Ifuli ;
- Lumbu ;
- Salongo ;
- Scibe-congo
Elle se situe comme suit :

 A l’est : de ce point, la rivière Nkwumu jusqu’à son confluent avec la


rivière Mpwoni, de ce point, une droite reliant les sources des rivières
Mpwoni, et Kalamulua, jusqu’à son intersection avec la médiane de la
route d’intérêt national de Bagata.
 A l’ouest : de ce point, la rive droite de la rivière Kwango, jusqu’au
confluant de cette rivière Kasai.
 Au nord : à partir du confluent des rivières Kwango et Kasai, la rive
gauche du Kasai, vers l’amont, jusqu’au au confluent de cette rivière
Nkwumu.
 Au sud : de ce point, la ligne médiane de la route d’intérêt national de
Bagata vers Bandundu, dépassant la bifurcation de la route d’intérêt
national de Dima.
De ce point, la ligne médiane de la route d’intérêt national de Dima, jusqu’à
l’intersection de son prolongement avec la ligne médiane de l’avenue Wamba,
en face de l’hôpital général, de cette ligne médiane de l’avenue Wamba jusqu’à
l’intersection de son prolongement avec la ligne médiane de l’avenue Elisabeth
jusqu’à son intersection avec la ligne de la rue Feshie. De ce point, la ligne
médiane de la rue Feshie jusqu’à l’intersection de son prolongement avec la rive
droite de la rivière Kwango.
3. La Commune de Mayoyo
La commune de Mayoyo est subdivisée en 5 quartiers :
- Quartier Bosembo ;
- Quartier Kimvuka ;
- Quartier Ito ;
- Quartier Malebo ;
- Quartier Ngamilele ;
Elle estlimitée:
 A l’est : de ce point une droite jusqu’à la source de la rivière Kalamulua ;
De ce point, la rivière Kalamulua jusqu’à son confluant avec la rivière
Munubana ;De ce point, la rivière Munubana jusqu’à son confluant avec la
rivière kwilu,

 A l’Ouest : de ce point, la ligne médiale de la route d’intérêt National de


Fatundu traversant le village Buzala et les rivières Mbieme, Kepiana et
Bitun-bitun, passant le long des côtes ouest du collège des pères du Verbe
Divin, du Camp ONATRA et des parcelles de l’hôpital général de
référence de Bandundu, jusqu’à l’intersection de son prolongement avec
la ligne médiane de l’avenue Wamba.
 Au nord : l’avenue Wamba à partir de son intersection avec le
prolongement de la ligne médiane de la route d’intérêt national de
Fatundu jusqu’à son intersection avec le prolongement de la ligne
médiane de la route d’intérêt national de Dima ;
De ce point, la ligne médiane de la route d’intérêt national de Dima jusqu’à son
intersection avec la ligne médiane de la route d’intérêt national de Bagata au
croisement de la route d’intérêt national de Dima et de la route d’intérêt de
Bagata.
De ce point, la route d’intérêt national de Bagata traversant la rivière Ybua et
dépassant la bifurcation de la route avec la droite reliant les sources de rivières
Mpuoni et kalamulua ;

 Au sud : de ce point, la rive droite de la rivière Kwilu jusqu’à son


intersection avec la ligne médiane de la route d’intérêt national de
Fatundu.
CHAPITRE IV : ANALYSE, INTERPRETATION ET PRESENTATION
DES RESULTATS

Dans ce quatrième chapitre, il est question d’analyser l’existence ou non du lien


entre la pression fiscale et la proliferation ou developpement du secteur
informel dans la ville de Bandundu sur la période sous examen.

Section 1 : Organisation de l’enquête


Notre questionnaire l’enquête que nous avons soumis à notre public cible
que sont les vendeurs du marché BITULA à DISASI, de recoins, des avenues et
des maisons.
4.1.1 DEROULEMENT DE L’ENQUETE
La collecte des données sur terrain a été réalisée par la technique de
l’interview sur base d’une question: cette technique nous a paru appropriée au
regard du niveau de notre public-cible.
Le questionnaire était examiné après explication pour expliquer l’objet de
notre enquête d’étude. Nous avons interrogé un total de 60 personnes.

Section 2 : Présentation et interprétation des résultats


4.2.1 PRESENTATION DES RESULTATS
Question 1 : Quel est votre etat civil ?
Tableau N°1 : répartition des vendeurs selon l’état – civil
N° Etat – Civil (x) M F
1 Célibataires 12 20 %
2 Mariées 40 66,6 %
3 Autres 8 13,3 %
Total 60 100 %
Source : elaboré par nous-meme sur base de l’enquete
Commentaire :
La lecture de ce table montre que sur les 60 vendeurs interrogés, 66,6%
sont des personnes mariées, 20 % sont des célibataires et 13,3 % ont un
autre statut (Veuves, divorcées etc…).
Donc, ce sont plus les mariés qui exercent les activités par rapport aux
autres populations enquêtées.
Figure 2 : l’état – civil des enquêtées
70

60

50

40
Etat – Civil (x)
M
30
F

20

10

0
1 2 3 Total

Question n°2 : quel est votre niveau d’études ?


A cette question, nous avons reçu les réponses suivantes :

Niveau d’étude M F
1Sans niveau 2 3,3%
2Primaire 12 20%
3Secondaire 40 66,6%
4Supérieur et Universitaire 6 10%
Total 60 100 %
Source : elaboré par nous meme sur base de l’enquete
.
Commentaire :
Les résultats de l’enquête montrent que sur l’echantillon, 3,3% des
enquetés sont sans niveau, 20% ont fait les études primaires, 66,6 % ont fait les
études secondaires et 10 % ont affronté le niveau supérieur et universitaire.
70

60

50

40
Niveau d’étude (x6)
M
30
F

20

10

0
1 2 3 4 Total

Question n°3 : combien de jours par semaine exercez- vous cette activité ?

Tableau n°3 : temps d’occupation d’activité


Temps par semaine Effectif Pourcentage
Moins de 3 jours 10 17
3 – jours 20 33
7 jours 30 50
Total 60 100
Source : elaboré par nous-meme sur base de l’enquete
Commentaire : .
Le tableau 03 montre que 17% des personnes interrogées ont moins de 3
jours dans l’exercice de commerce au marché, 33% occupent de 3 à 6 jours et
50% pour tous les jours.
En conclusion, nous notons que la majorité des interrogés sont occupés
dans leurs activités commerciales tous les jours de la semaine.
120

100

80

60 Effectif
Pourcentage
40

20

0
Moins de 3 3 – jours 7 jours Total
jours

Question n°5 : Comment avez-vous financé votre activité ?


A cette question, voici les réponses données sont les suivantes :

Tableau n° 5 : Répartition des vendeurs selon la source du capital initial

N° Source du capital ni %
01. Moyen personnel 30 50%

02. Don (Legs) 2 3%

03. Débrouillardise 6 10%

04. Aide familiale 6 10%

05. Tontine (Muziki) 2 3%

06. Ristourne (Likelemba 10 17%

07. L’octroi des crédits (banque 4 7%


Lmbert)
TOTAL 60 100%

Source : elaboré par nous-meme sur base de l’enquete.


Il ressort de ce tableau que sur 60 vendeurs interrogés, 30 soit 50% des
affirment avoir déployée leurs efforts personnels pour commencer leurs
activités, 2 d’entre elles, soit 3% ont reçus de dons, 6 soit 10% ont été pratiqué
la débrouillardise, 6 soit 10% bénéficent de l’aide familiale, 2 soit 3% ont été
soutenus par le système des tontines, 10 soit 17% ont appliqué le système de
ristourne et 4 soit 7% ont recouru à l’emprunt (Banque Lambert, finança).

Figure 4 : La source du capital

Question n°7 : Payez-vous des taxes pour votre activité ?


A cette question , les sujets interrogés ont répondu de la manière
suivante :

Tableau n°7 : Paiement des taxes.

Paiementtaxe Ni %
Oui 60 100%
Non 0 0%
TOTAL 60 100%

Source :Elaboré par nous-meme sur base des données de l’enquete


Commentaire:
A la lecture de ce tableau il apparait que toutes les personnes interrogées
paient les taxes.

Question n°8 : Etes-vous en possession d’une preuve de paiement ?

Tableau n°8 : Possession d’une preuve de paiement

Réponse Ni %
Oui 0 0%
Non 60 100%
TOTAL 60 100%

Source : Données de l’enquete


Commentaire :
Au regard de toutes ces réponses, tous les vendeurs n’ont pas de preuve de
paiement et, fonctionnent en conséquent dans l’inégalité donc qui crée une
évasion.

Question n°9 : Avez-vous d’autres activités en dehors de celles-ci ?


Les réponses fournies par les enquêtés se résument comme suit :

Tableau n°9 : Possibilité d’exercer d’une autre activité

Exerciced’uneautreactivité Effectif Pourcentage


Oui 24 40%
Non 36 60%
TOTAL 60 100%
Source : Données de l’enquete
Commentaire :
Ce tableau renseigne que , 24 soit 40% des enquêtés ont d’autres activités
contre et 36 soit 60% qui disent le contraire.

Question n°10 : Avez-vous besoin d’un crédit ?


A cette question, elles ont fournies les réponses suivantes :

Tableau 10 : Manifestation du besoin d’un crédit

Manifestation de besoin Ni %
d’un crédit
Oui 56 93%
Non 4 7%
TOTAL 60 100%
Source : Elaboré par nous-meme sur base du questionnaire d’enquete
Commentaire :
Notre constat dans ce tableau est que 93% des enquêtés aspirent recevoir de
crédit pour élargir leurs activités et 7% n’en ont pas besoin.

Question n°11 : Arguments avancés pour exercer l’activité ?


Les arguments avancés par les enquêtés se résument dans ce tableau ci-
après :

Tableau n°11 : Raisons avancées pour exercer l’Activité

Raison argumentées Effectif Pourcentage


Chômage 36 60%
Autonomiesociale 18 30%
Autresréponses 6 10%
TOTAL 60 100%
Source : Résultats de l’enquete
Commentaire :
A la lecture de ce tableau nous constatons que 60% des enquêtées ont avancent
le chômage comme raison qui les motive a être dans cette activité informelle,
30% évoquent l’autonomie sociale raison essentielle et 10% ont avancé diverses
raisons.
.

Question n°12 : Comment trouvez-vous les avantages sociaux liés à l’exercice


de votre activité ?

Tableau n°12 : Appréciation des avantages sociaux liés à l’emploi

Appréciation Effectif Pourcentage


Très remarquable 8 13%
Remarquable 4 7%
Assezremarquable 2 3%
Non remarquable 46 77%
TOTAL 60 100%
Source : Nous-meme sur base du questionnaire
Commentaire :
Ce tableau nous fournit des indications sur les appréciations des
enquêtées sur les bénéfices inhérents à l’exercice de leur emploi. Dans
l’ensemble, 13% des sujets abordés estiment que les avantages sociaux après la
vente sont très remarquables, 7% trouvent qu’ils sont remarquables, 3% pensent
qu’ils sont assez remarquables et 77% seulement affirmement qu’ils sont non
remarquables.
CONCLUSION

Arrivé au terme de notre travail qui a porté sur : Pression fiscale et


proliferatin du secteur informel à Bandundu-ville, il nous revient de résumer les
points saillants auxquels son analyse a conduit. Certes, cette tâche n’est pas
aisée car toute conclusion est périlleuse et nécessairement partielle ou partiale.

En effet , en abordant cette Etude, notre objectif a été celui de chercher à


établir le lien entre la pression fiscale et la proliferation du secteur informel à
Bandudu-ville sous la période sous examen.

La problématique de notre travail a reposé sur les interrogations ci-après :

- La prolifération du secteur informel à Bandundu-ville est-elle


essentiellement causée par la pression fiscale?
- Dans la négative, quels sont alors les déterminants de cette proliferation ?

Pour répondre à ces questions , nous avons émis les hypothèses ci-après :

H1 : La prolifération du secteur informel à Bandundu-ville ne serait pas


essentiellement causée par la pression fiscale?

H2 : la prolifération du secteur informel aurait serait causée par d’autres


facteurs notamment l’extreme pauvreté de la population, le chomage, le faible
niveau du revenu des menages,…

Pour procéder à la vérification de nos hypothèses nous avons recouru aux


techniques documentaires et à l’enquete.

Pour bien approfondir le thème de notre recherche, le présent travail a été


subdivisé en quatre chapitres.Partant de nos hypothèses de départ et après
dépouillement des données de nos enquêtes ; les résultats obtenus ont confirmé
les deux hypothèses émises
A la lumière de ce qui précède, nous suggerons ce qui suit afin d’attenuer ce
phenomène :

- La stabilité du cadre macro-economique ;


- La création d’emplois decents
- La stabilité des prix locaux de la monnaie locale
Toutefois, comme toute œuvre humaine, le présent travail peut renfermer
des lacunes susceptibles d’être comblées par des recherches ultérieures vu
la pertinence du sujet.Nous sommes donc ouvert à toute forme de critique
constructive.
BIBLIOGRAPHIE

1. OUVRAGES

1) [EITM 1994] BRUNO Lautier, l’économie informelle dans le tiers


monde, éd. La découverte, Paris, 1994.

2) [FEIZ 1995] BUABUA WA KAYEMBE, Fiscalisation de l’économie


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3) [LSICA, 2001] Carlos Maldonado, le secteur informel face à ses


contraintes en Afrique, éd. DU MONDE, Paris, 2001.

4) [DFI 2005] DISLE.E & SARAF.J, Droit fiscal, DUNOD, Paris, 2005

5) [FPUB 1968] DUVERGER MAURICE, Finances publiques, PUP, Thémis


1968.

6) [SEIN1989] Maurice ILENDA, le secteur informel un aperçu des aspects


méthodologiques et conceptuels, que bec, université, 1989.

7) [RSID1985] VERHAEGEN Guy, le rôle du secteur informel dans le


développement économique, éd.CADICEC, Kin, 1985.

II.ARTICLES , REVUES et PUBLICATIONS.

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http:// www.finances gouv.fr/DGCCRF

2) [CEINF 1980]Conceptualisation et évolution de l’économie informelle


in http://www.Conceptualisation.htm.

3) [ECOIBU 2003] Economie informelle à Bukavu : Activités porteuses


colloque octobre 2003.

4) [ESSI 1984] MUBAKE MUMEME, Economie et secteur informel au Zaïre,


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vité 2002.

III.MEMOIRES

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2) [PIED 2002-2003] LOMANI SHOMBA, la promotion de l’économie


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3) [DAU 97-98] MUSHOTA CENTWALI, le dynamisme de l’artisanat urbain


UCB, 1997-1998.

4) [PSFC 2006-2007] CHIHUNDA BISOKA, les pénalités dans le système


fiscal

Congolais,ISP,2006-2007.

KL

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