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TITRE I 

: L’Imposition du Résultat de l’Entreprise Commerciale

L’Imposition du Résultat de l’Entreprise Commerciale renvoie à la notion d’Impôt


sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (I/BIC) au Mali. En effet, l’I/BIC a un
champ très vaste, constituant un fourre-tout : il regroupe à la fois l’impôt sur les
Sociétés (IS), l’I/BIC proprement dit mais aussi l’impôt synthétique pour les petits
contribuables.
Il n’y a pas d’identité parfaite entre la notion fiscale et la notion juridique d’activité
commerciale. La notion fiscale est plus large, et aussi moins homogène, que celle du
Code de commerce.

Section I : La classification fiscale des activités relevant des BIC

Le Code général des impôts (CGI) distingue les activités commerciales par nature et
par assimilation.

I/ Les activités commerciales par nature :

L’article 43 du CGI dispose que  sont considérés comme BIC les bénéfices des
professions commerciales et industrielles. Ainsi, la définition des activités
commerciales est à rechercher dans le Code de commerce et l’Acte Uniforme de
l’OHADA portant Droit Commercial Général, donnant la liste des activités
commerciales : les actes d’achat et de revente, les industries de transformation, les
banques, assurances, hôtels, restaurants, entreprises de transport et de spectacles …).

On peut citer :

 les activités commerciales proprement dites qui consistent à acheter des biens
mobiliers ou immobiliers en vue de les revendre ou de les louer sans leur faire
subir de transformations (commerçant grossiste, demi- grossiste, détaillant) ;
 les industries de transformation (fabriques de meubles, de vélomoteurs, de
matériels agricoles... etc.) ;
 les Banques et Assurances ;
 les Entreprises de Transport ;
 les Entreprises de Spectacles ;
 les Activités des Commissionnaires et Courtiers ;
 les Etablissements qui fournissent la nourriture et le logement (Hôtels,
Restaurants).

Donc est commerçant une personne qui fait de sa profession les actes susvisés.

II/ Les activités commerciale par assimilation :

Les activités assimilées comme commerciales sont abordées dans la suite de l’article
43, précité. A cet effet, sont considérés comme BIC les bénéfices des professions
artisanales, libérales, des titulaires de charges et offices et de toutes activités
lucratives n’entrant pas dans le cadre des Sections I, II, III, V et VI du chapitre I du
CGI (TS, RF, RVM, BA et Taxe sur les Plus-Values réalisées par les Personnes
Physiques).
Cette liste d’activités qui n’impliquent pas de caractère commercial, sous réserve
qu’elles ne s’exercent sous forme de société commerciale, sont assimilées à des
activités commerciales pour les besoins de la cause fiscale.

Ainsi, l’impôt BIC va porter sur les bénéfices provenant d’une activité industrielle,
commerciale, artisanale et même libérale.

Remarque :

1- Les bénéfices réalisés par les sociétés de capitaux (SA, SARL et assimilées, Sociétés et
Entreprises d'Etat, Sociétés d'Economie mixte) sont, quelle que soit l'activité de ces sociétés,
soumis à l'Impôt sur les Sociétés au taux de 30%.

2- Les bénéfices provenant des activités énumérées ci- avant ne sont imposables au Mali que
s'ils résultent d'une activité exercée au Mali. Une société ayant son siège social au Mali et des
succursales à l'étranger n'acquittera l'impôt sur les BIC au Mali que sur les bénéfices
provenant de son activité malienne.

Une société ayant son siège social à l'étranger mais exerçant une activité au Mali sera
soumise à l'impôt sur les BIC au Mali, pour les bénéfices réalisés au Mali.
L’impôt est dû dès que les bénéfices sont réalisés au Mali sous réserves de Conventions
internationales.

Les principes d’assujettissement à l’I/BIC ainsi abordés connaissent des exceptions.

En cela, la loi prévoit des cas d’exonération, tantôt permanents tantôt


temporaires (art 47 CGI):

Les cas permanents :

- La banque d’émission
- les coopératives de consommation qui se limitent au groupage et exécution
des commandes des adhérents
- Les coopératives qui ne fonctionnent pas en société et ne distribuent pas de
réserves.

Les cas temporaires :

- Les entreprises agréées au titre du Code minier ;


- Les entreprises agréées au Code des investissements.

Section II : Les différents régimes de l’IBIC


Il existe deux régimes d’imposition à l’égard des BIC au Mali ; à savoir le régime de
l’impôt synthétique et le régime réel.

Le régime des petits contribuables à imposition forfaitaire (l’impôt synthétique) :

 Sont soumis à cet impôt les entreprises (personnes physiques ou


morales) dont le CA annuel hors taxe est moins de 50 millions, n’exerçant
pas d’activités import –export, import ou export. Le paiement est désormais
constaté par la délivrance un reçu informatique ou une quittance au plus
tard le 31 mars de l’année. Cet impôt est libératoire de tous autres impôts.
 Ceux du secteur des transports acquittent un impôt synthétique
spécifique appelé la Taxe sur les Transports Routiers (TTR).

Cet impôt est libératoire pour les transporteurs publics par route de personnes ou
de biens dont les véhicules sont immatriculés au Mali dont le CA annuel hors taxe
ne dépasse pas 50 millions.

Le paiement de l’impôt synthétique libère les assujettis relevant de ce régime de tout


impôt et taxe visé au titre I et II du présent code.

Ce régime ne fera pas l’objet de développements spécifiques dans le présent cours.

Le régime du réel : celui des autres entreprises

Depuis août 2005, il existe deux modes d’imposition au régime du réel : le réel
simplifié et le réel normal

Le mode du réel simplifié est une nouveauté introduite dans notre système fiscal. Il
complète donc l’allègement des obligations fiscales et comptables.

Le mode réel simplifié :

Tout comme le régime synthétique, il s’adresse a priori aux entreprises qui


remplissent les conditions suivantes :

 Livraison des marchandises ou biens dont le chiffre d’affaires annuel hors taxe
est supérieur ou égal à 50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
 Autres activités menées dont le chiffre d’affaires est hors taxe est supérieur ou
égal à 50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
 Livraison et autres activités simultanément, hors taxe est supérieur ou égal à
50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
 Activités d’import/export, quelques professions libérales, exploitants de
plusieurs établissements lorsque le chiffre d’affaires hors taxe est supérieur ou
égal à 50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
 relevant du régime de l’Impôt Synthétique en application de l’article 71
(nouveau) du présent Code et qui ont exercé l’option pour le régime réel
d’imposition.
Sans avoir les mêmes avantages que les contribuables soumis au régime de l’impôt
synthétique, ceux relevant de ce nouveau mode d’imposition bénéficient des
allègements quant à certaines procédures :

 La conservation des documents comptables et les pièces justificatives pendant


cinq ans au lieu de dix ans pour le mode réel normal ;
 Le montant des 3 acomptes provisionnels calculés au titre de l’impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux est égal à 0,60% du chiffre d’affaires au
lieu du quart de l’impôt dû au cours de l’exercice précédent selon le mode réel
normal. Ce montant de 0,60% est ramené à 0,20% pour les stations d’essence
qui s’approvisionnent sur le marché local ;
 L’assujettissement au système dit allégé par rapport à la tenue de la
comptabilité.

Le mode réel normal

Il s’adresse aux contribuables qui ne peuvent être soumis au mode simplifié. Il s’agit
donc des contribuables les plus importants en terme de taille, laquelle s’apprécie en
principe au regard du chiffre d’affaires. Les allègements dans le cadre du mode
simplifié ne sont pas ouverts aux contribuables relevant du mode normal. Les règles
applicables feront l’objet de développement au cours des différents chapitres traités
dans le présent cours.

Section III : La détermination du résultat imposable

L’impôt est établi sur le bénéfice de toute l’année ou de la portion d’exercice si celle-
ci commence en cours d’année.
Le principe est en la matière la comptabilité d’engagement.

La détermination résulte de l’article 49 du CGI selon lequel : « Le bénéfice imposable est


le bénéfice net, déterminé d’après les résultats d’ensemble des opérations de toute nature
effectuées par les entreprises y compris notamment les cessions d’éléments de l’actif, soit en
fin soit en cours d’exploitation.
Le bénéfice est établi sous déduction de toutes les charges remplissant les conditions
suivantes :

- Être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la gestion normale de


l’entreprise c’est-à-dire pour les besoins d’exploitations : les dépenses engagées dans le
seul intérêt personnel de certains associés ne sont pas déductible.
Outre, l’administration fiscale n’a pas à s’immiscer dans la gestion des entreprises et
n’est pas juge de l’opportunité de telle ou telle dépense dès lors que celle-ci n’est pas
étrangère à l’exploitation. Toutefois, il est des actes manifestement anormaux,
délibérément passés à des fins autres que l’intérêt de l’entreprise.
Par exemple : vente à vil prix à un dirigeant d’un bien appartenant à la société,
avances accordées sans intérêt à un tiers, rémunérations excessives versées à un
dirigeant, etc. Dans ces cas, l’administration peut redressés le bénéfice imposable soit
en réintégrant le manque à gagner, soit en refoulant les charges indues.

- Correspondre à une charge effective et être appuyée de justifications suffisantes : il est donc
nécessaires pour l’entreprise de conserver les factures et autres pièces à l’appui de ses
dépenses.

- Se traduire par une diminution de l’actif net de l’entreprise : ainsi, les dépenses


d’investissements ne sont pas déductibles puisqu’elles ont pour contrepartie l’entrée
d’un bien dans l’actif. De même les règlements à des créanciers ne sont pas
déductibles puisqu’ils correspondent à une diminution égale des dettes.

Être comprises dans l’exercice au cours duquel elles ont été engagées : Les charges d’un
exercice ne sont donc, en principe, déductible pour que pour la détermination du
résultat de cet exercice et pas d’un autre. Cette règle, dite de l’indépendance (ou de la
spécialisation ou de l’autonome) des exercices, édictée par les normes comptables et
reprises par la loi fiscale, impose donc de comptabilisé les charges dès qu’elles sont
engagées, c’est-à-dire dès qu’elles sont certaines dans leurs principes et dans leurs
montants, sans attendre qu’elles soient effectivement réglées. Une charge
incontestablement déductible par nature risque ainsi de pouvoir jamais être déduite
des résultats imposables de l’entreprise si elle n’a pas été prise en compte en temps
voulu.
C’est cette règle de l’indépendance des exercices comptables qui imposent en fin
d’exercice l’usage des comptes de régularisation aussi bien pour les charges (charges
à payer, charges payées d’avance) que pour les produits (produits à recevoir,
produits perçus d’avance).

- Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur le bénéfice ».

Paragraphe 1 : Le principe de la détermination du résultat imposable à partir de


l’exercice comptable 

Le résultat imposable est obtenu, en principe, à partir du résultat comptable. Ceci


suppose donc que le résultat imposable s’apprécie au regard du cadre temporel
correspondant à celui de l’exercice comptable. Or, la durée de l’exercice comptable
coïncide avec l’année civile.
Ce principe connait, toutefois, deux exceptions majeures. Une entreprise qui
commence ses activités après janvier mais avant la fin du premier semestre verra son
exercice comptable inférieur à douze mois. Dans cette perspective, l’exercice
comptable commencera du début des activités jusqu’au 31 décembre de la même
année. En revanche, lorsque le début de l’activité imposable commence après le
premier semestre d’une année quelconque, l’exercice comptable sera
exceptionnellement plus long que l’année civile puisqu’il s’étendra du début
d’activité jusqu’au 31 décembre de l’année suivant celle au cours de laquelle l’activité
a commencé.
Ceci étant, la détermination résulte de l’article 49 du CGI selon lequel : « Le bénéfice
imposable est le bénéfice net, déterminé d’après les résultats d’ensemble des
opérations de toute nature effectuées par les entreprises y compris notamment les
cessions d’éléments de l’actif, soit en fin soit en cours d’exploitation.
Le bénéfice est établi sous déduction de toutes les charges remplissant les conditions
suivantes :
- Être exposées dans l’intérêt direct de l’entreprise ou se rattacher à la gestion normale
de l’entreprise,
- Correspondre à une charge effective et être appuyée de justifications suffisantes
- Se traduire par une diminution de l’actif net de l’entreprise
- Être comprises dans l’exercice au cours duquel elles ont été engagées
- Concourir à la formation d’un produit non exonéré d’impôt sur le bénéfice ».
Ceci nous amène à examiner les produits imposables d’une part, et les charges
déductibles, d’autre part.

Paragraphe 2 : Les produits imposables

1. Les produits d’exploitation :

Il s’agit de toutes les recettes d’exploitation correspondant elles-mêmes à tout


produit provenant de l’activité ordinaire de l’entreprise qui peut être une opération
de livraison de biens, de prestation de services ou de réalisation de travaux.

Les stocks entrent également en ligne de compte. Les stocks sont composés de
l’ensemble des marchandises, matières premières, produits et approvisionnements
possédés par l’entreprise à la date de l’inventaire et dont la vente en l’état ou après
transformation peut augmenter le bénéfice d’exploitation.
L’évaluation se fait au prix de revient ou au cours du jour si celui-ci est inférieur au
prix de revient.
Quant aux travaux et produits en cours, ils sont évalués au prix de revient.

NB : Les règles de rattachement des créances :

Première règle : la date d’exécution

Pour l’application de cette première règle, on distinguera entre le régime des ventes,
le régime des prestations de services et celui des contrats à long terme.

a) Le régime des ventes :

C’est seulement au moment de la livraison des marchandises commandées que le


prix convenu doit être enregistré parmi les produits chez le vendeur. La facture est
généralement adressée à la date de la livraison. On verra par ailleurs que c’est à cette
même date de la livraison que la TVA devient exigible. Il y a ainsi coïncidence, en
matière de vente, entre le fait générateur de l’imposition du résultat et l’exigibilité de
la TVA, sauf quelques cas exceptionnels. Si des acomptes ont été versés par le client à
la commande, ils ne sont pas retenus parmi les produits de l’exercice, ils sont
simplement enregistrés à un compte d’attente.
Lorsqu’une vente est assortie d’une clause de réserve de propriété, le transfert de
propriété est retardé jusqu’au paiement complet du prix. Il n’empêche que, malgré
cette clause, c’est toujours à la date de la livraison des biens vendus que la créance
doit être enregistrée parmi les produits de l’exercice.

b) Le régime des prestations :

- Les prestations ponctuelles :

Pour les prestations de service qui sont commandées de façon ponctuelle et qui ne
présentent aucun caractère répétitif (des transports, des réparations etc.), la créance
est enregistrée comme produit lorsque la prestation a été exécutée. Ainsi, c’est
seulement lorsqu’il a terminé une réparation ou une révision qu’un garagiste doit
comptabiliser sa créance parmi ses produits ; c’est généralement à ce moment qu’il
délivre la facture correspondante.

- Les prestations continues :

Les prestations continues sont par nature destinées à recevoir une exécution qui se
prolonge dans le temps sur plusieurs exercices. Tel est le cas des locations, des prêts
d’argent, des fournitures d’électricité, des contrats d’assurance … On estime dans ce
cas qu’il y a exécution partielle, exercice par exercice ; il convient en conséquence de
rattacher à chaque exercice sa créance correspondante. On enregistrera ainsi les
intérêts, les loyers ou les primes d’assurances qui ont couru jusqu’à la date de clôture
de l’exercice, même si l’échéance de paiement est ultérieure.

- Les prestations discontinues à échéances successives :

Comme exemples de prestations discontinues à échéances successives, on peut citer


celles qui découlent des contrats d’entretien ou d’abonnement. Dans un contrat
d’entretien, par exemple, le fournisseur s’engage à venir vérifier périodiquement et à
intervenir dès qu’une anomalie lui est signalée. Les prestations sont donc
discontinues. Dans cette hypothèse, il est prévu que les créances du fournisseur
seront comptabilisées en tant que produits au fur et à mesure de leur exécution. A la
clôture de l’exercice, il convient donc de recenser et d’évaluer les travaux qui ont été
exécutés de façon à y rattacher les produits correspondants.

c) Le régime des marchés de travaux :

Le principe est l’achèvement des travaux. Le prix convenu ne saurait être


comptabilisé au titre des produits que lorsque les travaux ont été achevés.
Par exception, il est permis à certaines entreprises de comptabiliser en produits les
créances correspondant aux différents stades de l’exécution des travaux. On peut de
cette façon dégager un bénéfice partiel à la clôture de chaque exercice.

Quelque soit la méthode utilisée, si les prévisions laissent à penser que le résultat
final sera déficitaire, l’entreprise doit pratiquer une provision pour perte probable.

2. Les produits accessoires :


Outre les produits d’exploitation, les revenus réalisés à l’occasion de la gestion du
patrimoine de l’entreprise ou se rattachant à des opérations que celle-ci a effectuées
ou de la mise en valeur de certains éléments de l’actif (RF ; RVM.) sont pris en
compte pour la détermination du résultat imposable.

Toutefois, le bénéfice imposable proprement dit est obtenu en déduisant du bénéfice


brut :
1) Le revenu brut des immeubles portés à l’actif du bilan qui ont supporté
l’impôt sur les revenus fonciers ;
2) Le revenu des valeurs et capitaux mobiliers figurant à l’actif de l’entreprise et
atteints par l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières ou exonérés de cet
impôt.

Sont exclus de la déduction prévue ci-dessus les produits des prêts non représentés
par des titres négociables ainsi que les produits des dépôts et comptes courants
lorsqu’ils sont encaissés par ou pour le compte des banquiers ou d’établissements de
banques, des entreprises de placement ou de gestion de valeurs mobilières, ainsi que
les sociétés et compagnies autorisées à faire des opérations de crédit foncier.

Par ailleurs, les sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés, imposées sur leurs
résultats incluant les revenus fonciers et les revenus des valeurs mobilières, ne
peuvent procéder à cette déduction.

Précision importante : l’existence du régime fiscal des sociétés mères et filiales 

Les produits bruts des participations d’une société mère dans le capital d’une société
filiale sont retranchés des produits imposables, déduction faite d’une quote-part
représentative des frais et charges. Cette quote-part est fixée uniformément à 5% du
produit total des participations. Elle ne peut être inférieure, pour chaque période
d’imposition à 5% du produit net des participations.

Ces dispositions s’appliquent aux conditions cumulatives ci-après :

- la société mère et la société filiale sont constituées sous la forme de sociétés


par actions ou à responsabilité limitée;

- la société mère et sa ou ses filiales ont leur siège social dans l’un des Etats
membres de l’UEMOA et sont passible de l’impôt sur les sociétés.

- les actions ou parts d’intérêts possédées par la première société


représentent au moins 10% du capital de la seconde société ;

- les actions ou parts d’intérêts susvisées sont souscrites ou attribuées à


l’émission et sont inscrites au nom de la société ou que celle-ci s’engage à
les conserver pendant deux années consécutives au moins sous la forme
nominative. La lettre portant cet engagement doit être annexée à la
déclaration des résultats.
3. Les plus-values professionnelles :

3.1. Plus-values réalisées en cours d’exploitation :

Elles doivent être comprises pour leur montant intégral dans le bénéfice imposable de
l'exercice au cours duquel elles ont été réalisées. Toutefois, en application de l'art 55 du
Code Général des Impôts, ces plus-values ne sont pas imposables au moment de leur
réalisation, si le contribuable prend l'engagement de les réinvestir dans un délai de trois
ans à partir de la clôture de l'exercice de leur réalisation, en immobilisations dans ses
entreprises situées dans un Etat membre de l’UEMOA (immeubles, matériels, machines
etc.).

Le montant du réinvestissement doit être égal au prix de revient des éléments cédés
majorés de la plus-value.

Exemple : Achat d'un camion en 2008 ................................. 15.000.000 F


Amortissement pratiqué jusqu'au 31/12/2010.........10.000.000 F
--------------
Valeur comptable……….................................................... 5.000.000 F
Vente en 2011 pour ............................................... 8.000.000 F
--------------
Plus-value .................................. 3.000.000 F

Cette plus-value est exonérée si l'entreprise s'engage à réinvestir avant le 31 Décembre


2014 une somme de :

15.000.000 + 3.000.000 = 18.000.000 F

Si l'entreprise achète un nouveau camion d'une valeur au moins égale à 18 millions par
exemple, dans les délais, la plus-value est exonérée définitivement et doit être affectée à
l'amortissement de bien acquis. Elle vient en déduction de son prix de revient pour le
calcul des amortissements ultérieurs ou des plus-values.

Dans l’exemple, la plus-value, soit 3.000.000 F sera déduite pour le calcul des
amortissements du prix de revient du camion acheté. L'amortissement de ce camion
sera effectué sur : 18.000.000 - 3.000.000 = 15.000.000 F

Elle correspondra en fait à un amortissement : son imposition, en réalité, aura


seulement été différée.
Si les conditions relatives au réinvestissement ne sont pas remplies, ces plus-values
doivent être ajoutées au bénéfice de l'exercice au cours duquel a expiré le délai visé ci-
dessus.

3.2. Plus-values réalisées en fin d’exploitation :

Les plus-values réalisées en fin d’exploitation sont traitées en fonction de la durée


d’acquisition du bien cédé.
Ainsi si la cession intervient moins de 2 ans après la création ou l’acquisition de
l’élément cédé, la plus-value est taxée pour sa totalité, si la cession intervient plus de
2 ans et moins de 5 ans après la création ou l’acquisition, la plus-value est imposée
pour la moitié seulement de son montant et si elle intervient plus de 5 ans après la
création ou l’acquisition, la plus-value ne sera imposée que pour le tiers de son
montant.

Paragraphe 3 : Les charges déductibles

Le revenu imposable est un revenu net, calculé sous déduction des différentes
dépenses effectuées en vue de son acquisition et de sa conservation.

Les charges déductibles comprennent les frais généraux, les amortissements et les
provisions.

1. Les frais généraux :

Les frais généraux ne constituent des charges déductibles que s’ils répondent aux
trois conditions suivantes :

- Ils doivent se traduire par une diminution de l’actif net, tel n’est pas le cas
des acquisitions d’immobilisations ou de stocks puisque la sortie de
trésorerie ou la constatation d’une dette est contrebalancée à l’actif par une
valeur d’égal montant ;
- Ils doivent être exposés dans l’intérêt de l’entreprise, ce qui exclut les
dépenses personnelles et les actes anormaux de gestion ;
- Ils doivent être régulièrement comptabilisés et appuyés de justification ; ce
sont les factures qui constituent les justifications les plus courantes.

Il ne suffit pas qu’elles soient déductibles, il faut encore qu’elles soient déduites au
bon moment, ni trop tôt ni trop tard. Ceci renvoie donc au problème de rattachement
des charges au bon exercice comme pour les produits.

Il existe une variété de frais généraux que l’on pourrait évoquer en ses grandes
lignes :

1.1. Les dépenses de personnel :

Les frais de personnel sont déductibles, qu’il s’agisse des rémunérations en espèce,
des avantages en nature, des charges sociales ou fiscales
La rémunération du gérant minoritaire de la SARL sera soumise à l’ITS comme un
salaire et sera passible des cotisations de l’INPS tandis que celle du gérant majoritaire
sera considérée comme un bénéfice industriel et commercial et soumise pour cela à
l’I/BIC.
Cependant, la rémunération du gérant d’une SNC n’est pas déductible, de même que
celle de l’exploitant individuel ; le montant est réintégré dans le bénéfice.
1.2. Les frais financiers :

Les intérêts rémunérant les comptes courants sont limités dans leur déductibilité car
il faut :
- que le capital soit entièrement libéré
- que leur taux ne dépasse pas de plus de trois points le taux pratiqué par la
banque centrale (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO).

1.3. Loyers des locaux professionnels ;

1.4. Dépenses d’entretien, d’éclairage, d’assurance ;

1.5. Frais divers de télécommunication, de bureau, de publicité …

1.6. Les impôts professionnels mis en recouvrement au cours de


l’exercice :

Leur déduction n’est nullement liée à leur paiement il s’agit : de la patente, les taxes
sur salaires, droits de douane sur marchandises et non ceux portant sur les
immobilisations qui sont enregistrés dans leur coût de revient.
Toutefois, L’IBIC, l’IRF, les pénalités pour infraction à la réglementation fiscale et
douanière ne sont pas déductibles.

1.7 Les dons :

Les entreprises assujetties à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux sont
autorisées à déduire de leur bénéfice imposable dans la limite d’un pour mille
(1°/00) de leur chiffre d’affaires les versements qu’elles ont effectués au profit des
collectivités publiques ou d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général de caractère
philanthropique, éducatif, scientifique, social, familial ou culturel.

2. Les amortissements :

Un actif est ou non amortissable selon que la durée prévisible de consommation de


ses avantages économiques est ou non limitée dans le temps. Ainsi, il n’y a pas lieu
d’amortir les biens qui, normalement, continuent de produire des avantages
économiques sans limitation de temps. Tel est le cas des terrains, des fonds de
commerce etc.
Il en va autrement des biens dont on sait que les avantages économiques qu’ils
procurent prendront fin à un moment donné. L’amortissement consistera à repartir le
coût d’acquisition ou de production sur la durée probable d’utilisation du bien en
cause.

Les dispositions fiscales maliennes prévoient un mode général d’amortissement, un


mode accéléré et un mode dégressif.

2.1. Le mode général :


Le mode général à observer en matière d’amortissement est le mode linéaire.
Toutefois, il convient de signaler que le CGI ne donne pas de taux d’amortissement.
Celui-ci est fonction des usages de chaque secteur d’activité. A ce titre les taux
généralement admis sont :

- Constructions : ………………. 1 à 5%
- Matériels Industriels : ……….. 10 à 20%
- Mobiliers : …………………... 10%
- Moteurs : ……………………. 20%
- Matériels roulants : ………….. 33% (ou 1/3)

2.2. Amortissements accélérés :

Peuvent faire objet d’amortissement accélérés, les matériels et outillages neufs


remplissant la double condition suivante :

- Être utilisés exclusivement pour les opérations industrielles, de


fabrication de manutention d’hôtelleries de téléphonie, de transport
ou d’exploitation agricole,
- D’avoir une durée de vie supérieure à cinq 5 ans.

Pour ces matériels et outillages, le montant de la première annuité d’amortissement,


calculée d’après leur durée d’utilisation normale pourra être double, cette durée
étant alors réduite d’une année.

2.3. Amortissements dégressifs :

Les entreprises imposées d’après le régime du bénéfice réel ou tout autre régime
équivalent peuvent amortir, suivant le système dégressif, leurs matériels et outillages
neufs.

Le taux dégressif est obtenu par l’affectation au taux d’amortissement linéaire d’un
coefficient fixe en fonction de la durée de vie du bien, comme ci-après.

1,5 lorsque la durée d’utilisation du bien est de trois ou quatre ans

2,0 lorsque cette durée normale est de cinq ou six ans

2,5 lorsque la durée normale est supérieure à six ans

Sont exclus du bénéfice de l’amortissement dégressif les immobilisations autres que


les matériels et outillages ainsi les matériels et outillages qui sont déjà usagés au
moment de leur acquisition, et ceux dont la durée normale d’utilisation est inférieure
à trois ans.

Exemples d’application :
Une entreprise a acquis au cours de l’exercice N, les biens suivants :

- Un véhicule utilitaire usagé d’une durée de vie de 5 ans pour 5 500


000 ;
- Une machine industrielle d’une durée de vie de 7 ans pour
5 000 000 ;
- Un outillage neuf d’une durée de vie de 4 ans pour 4000 000.

Amortir ces acquisitions selon le plan d’amortissement approprié.

Provisions

Les entreprises peuvent constituer des provisions destinées à faire face à des pertes ou
charges que des événements en cours rendent probables : provision pour procès en
cours, pour risques de pertes ou créances douteuses.

Les provisions ne sont déductibles pour la détermination du résultat fiscal qu’aux


conditions suivantes :

Condition de fond
Les pertes ou charges prévisibles qui sont l’objet de la provision doivent :

- être déductibles par nature ;


- être nettement précisée ;
- être probables et pas seulement éventuelles ;
- résulter d’événements en cours à la clôture de l’exercice.

Condition de forme

- être effectivement comptabilisées.

L'exonération d'impôt consécutive à la constitution de la provision n'est que provisoire ;


si cette provision s'avère sans objet la provision effectuée est réintégrée au bénéfice
imposable de l'exercice au cours duquel la provision est devenue sans objet.

Les provisions irrégulièrement constituées dès leur origine ou devenues sans objet au
cours d’un exercice ultérieur et qui n’ont pas été réintégrées par le contribuable devront
être rapportées, lors d’une vérification de comptabilité, aux résultats du plus ancien
exercice non atteint par la prescription (article 53 du Code général des impôts).

Seules sont déductibles les provisions destinées à faire face à des risques ou des charges
déductibles : les provisions pour reconstitution des stocks, pour renouvellement du
matériel et de l'outillage, pour impôt sur les BIC ne sont pas déductibles.

Il est admis que les provisions constituées pour impôts à payer sont déductibles, si elles
concernent des impôts eux-mêmes déductibles, bien qu'ils n'aient pas encore été mis en
recouvrement mais à la condition qu'ils se rattachent à des opérations déjà effectuées
par l'entreprise au cours de l'exercice.
Régime des déficits (article 60 CGI)

En cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est considéré comme une charge
de l’exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé pendant ledit exercice.

Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour que la déduction puisse être intégralement
opérée, l’excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices suivants
jusqu’au troisième exercice qui suit l’exercice déficitaire.

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