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Le Code général des impôts (CGI) distingue les activités commerciales par nature et
par assimilation.
L’article 43 du CGI dispose que sont considérés comme BIC les bénéfices des
professions commerciales et industrielles. Ainsi, la définition des activités
commerciales est à rechercher dans le Code de commerce et l’Acte Uniforme de
l’OHADA portant Droit Commercial Général, donnant la liste des activités
commerciales : les actes d’achat et de revente, les industries de transformation, les
banques, assurances, hôtels, restaurants, entreprises de transport et de spectacles …).
On peut citer :
les activités commerciales proprement dites qui consistent à acheter des biens
mobiliers ou immobiliers en vue de les revendre ou de les louer sans leur faire
subir de transformations (commerçant grossiste, demi- grossiste, détaillant) ;
les industries de transformation (fabriques de meubles, de vélomoteurs, de
matériels agricoles... etc.) ;
les Banques et Assurances ;
les Entreprises de Transport ;
les Entreprises de Spectacles ;
les Activités des Commissionnaires et Courtiers ;
les Etablissements qui fournissent la nourriture et le logement (Hôtels,
Restaurants).
Donc est commerçant une personne qui fait de sa profession les actes susvisés.
Les activités assimilées comme commerciales sont abordées dans la suite de l’article
43, précité. A cet effet, sont considérés comme BIC les bénéfices des professions
artisanales, libérales, des titulaires de charges et offices et de toutes activités
lucratives n’entrant pas dans le cadre des Sections I, II, III, V et VI du chapitre I du
CGI (TS, RF, RVM, BA et Taxe sur les Plus-Values réalisées par les Personnes
Physiques).
Cette liste d’activités qui n’impliquent pas de caractère commercial, sous réserve
qu’elles ne s’exercent sous forme de société commerciale, sont assimilées à des
activités commerciales pour les besoins de la cause fiscale.
Ainsi, l’impôt BIC va porter sur les bénéfices provenant d’une activité industrielle,
commerciale, artisanale et même libérale.
Remarque :
1- Les bénéfices réalisés par les sociétés de capitaux (SA, SARL et assimilées, Sociétés et
Entreprises d'Etat, Sociétés d'Economie mixte) sont, quelle que soit l'activité de ces sociétés,
soumis à l'Impôt sur les Sociétés au taux de 30%.
2- Les bénéfices provenant des activités énumérées ci- avant ne sont imposables au Mali que
s'ils résultent d'une activité exercée au Mali. Une société ayant son siège social au Mali et des
succursales à l'étranger n'acquittera l'impôt sur les BIC au Mali que sur les bénéfices
provenant de son activité malienne.
Une société ayant son siège social à l'étranger mais exerçant une activité au Mali sera
soumise à l'impôt sur les BIC au Mali, pour les bénéfices réalisés au Mali.
L’impôt est dû dès que les bénéfices sont réalisés au Mali sous réserves de Conventions
internationales.
- La banque d’émission
- les coopératives de consommation qui se limitent au groupage et exécution
des commandes des adhérents
- Les coopératives qui ne fonctionnent pas en société et ne distribuent pas de
réserves.
Cet impôt est libératoire pour les transporteurs publics par route de personnes ou
de biens dont les véhicules sont immatriculés au Mali dont le CA annuel hors taxe
ne dépasse pas 50 millions.
Depuis août 2005, il existe deux modes d’imposition au régime du réel : le réel
simplifié et le réel normal
Le mode du réel simplifié est une nouveauté introduite dans notre système fiscal. Il
complète donc l’allègement des obligations fiscales et comptables.
Livraison des marchandises ou biens dont le chiffre d’affaires annuel hors taxe
est supérieur ou égal à 50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
Autres activités menées dont le chiffre d’affaires est hors taxe est supérieur ou
égal à 50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
Livraison et autres activités simultanément, hors taxe est supérieur ou égal à
50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
Activités d’import/export, quelques professions libérales, exploitants de
plusieurs établissements lorsque le chiffre d’affaires hors taxe est supérieur ou
égal à 50 millions et inférieur ou égal à 250 millions.
relevant du régime de l’Impôt Synthétique en application de l’article 71
(nouveau) du présent Code et qui ont exercé l’option pour le régime réel
d’imposition.
Sans avoir les mêmes avantages que les contribuables soumis au régime de l’impôt
synthétique, ceux relevant de ce nouveau mode d’imposition bénéficient des
allègements quant à certaines procédures :
Il s’adresse aux contribuables qui ne peuvent être soumis au mode simplifié. Il s’agit
donc des contribuables les plus importants en terme de taille, laquelle s’apprécie en
principe au regard du chiffre d’affaires. Les allègements dans le cadre du mode
simplifié ne sont pas ouverts aux contribuables relevant du mode normal. Les règles
applicables feront l’objet de développement au cours des différents chapitres traités
dans le présent cours.
L’impôt est établi sur le bénéfice de toute l’année ou de la portion d’exercice si celle-
ci commence en cours d’année.
Le principe est en la matière la comptabilité d’engagement.
- Correspondre à une charge effective et être appuyée de justifications suffisantes : il est donc
nécessaires pour l’entreprise de conserver les factures et autres pièces à l’appui de ses
dépenses.
Être comprises dans l’exercice au cours duquel elles ont été engagées : Les charges d’un
exercice ne sont donc, en principe, déductible pour que pour la détermination du
résultat de cet exercice et pas d’un autre. Cette règle, dite de l’indépendance (ou de la
spécialisation ou de l’autonome) des exercices, édictée par les normes comptables et
reprises par la loi fiscale, impose donc de comptabilisé les charges dès qu’elles sont
engagées, c’est-à-dire dès qu’elles sont certaines dans leurs principes et dans leurs
montants, sans attendre qu’elles soient effectivement réglées. Une charge
incontestablement déductible par nature risque ainsi de pouvoir jamais être déduite
des résultats imposables de l’entreprise si elle n’a pas été prise en compte en temps
voulu.
C’est cette règle de l’indépendance des exercices comptables qui imposent en fin
d’exercice l’usage des comptes de régularisation aussi bien pour les charges (charges
à payer, charges payées d’avance) que pour les produits (produits à recevoir,
produits perçus d’avance).
Les stocks entrent également en ligne de compte. Les stocks sont composés de
l’ensemble des marchandises, matières premières, produits et approvisionnements
possédés par l’entreprise à la date de l’inventaire et dont la vente en l’état ou après
transformation peut augmenter le bénéfice d’exploitation.
L’évaluation se fait au prix de revient ou au cours du jour si celui-ci est inférieur au
prix de revient.
Quant aux travaux et produits en cours, ils sont évalués au prix de revient.
Pour l’application de cette première règle, on distinguera entre le régime des ventes,
le régime des prestations de services et celui des contrats à long terme.
Pour les prestations de service qui sont commandées de façon ponctuelle et qui ne
présentent aucun caractère répétitif (des transports, des réparations etc.), la créance
est enregistrée comme produit lorsque la prestation a été exécutée. Ainsi, c’est
seulement lorsqu’il a terminé une réparation ou une révision qu’un garagiste doit
comptabiliser sa créance parmi ses produits ; c’est généralement à ce moment qu’il
délivre la facture correspondante.
Les prestations continues sont par nature destinées à recevoir une exécution qui se
prolonge dans le temps sur plusieurs exercices. Tel est le cas des locations, des prêts
d’argent, des fournitures d’électricité, des contrats d’assurance … On estime dans ce
cas qu’il y a exécution partielle, exercice par exercice ; il convient en conséquence de
rattacher à chaque exercice sa créance correspondante. On enregistrera ainsi les
intérêts, les loyers ou les primes d’assurances qui ont couru jusqu’à la date de clôture
de l’exercice, même si l’échéance de paiement est ultérieure.
Quelque soit la méthode utilisée, si les prévisions laissent à penser que le résultat
final sera déficitaire, l’entreprise doit pratiquer une provision pour perte probable.
Sont exclus de la déduction prévue ci-dessus les produits des prêts non représentés
par des titres négociables ainsi que les produits des dépôts et comptes courants
lorsqu’ils sont encaissés par ou pour le compte des banquiers ou d’établissements de
banques, des entreprises de placement ou de gestion de valeurs mobilières, ainsi que
les sociétés et compagnies autorisées à faire des opérations de crédit foncier.
Par ailleurs, les sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés, imposées sur leurs
résultats incluant les revenus fonciers et les revenus des valeurs mobilières, ne
peuvent procéder à cette déduction.
Les produits bruts des participations d’une société mère dans le capital d’une société
filiale sont retranchés des produits imposables, déduction faite d’une quote-part
représentative des frais et charges. Cette quote-part est fixée uniformément à 5% du
produit total des participations. Elle ne peut être inférieure, pour chaque période
d’imposition à 5% du produit net des participations.
- la société mère et sa ou ses filiales ont leur siège social dans l’un des Etats
membres de l’UEMOA et sont passible de l’impôt sur les sociétés.
Elles doivent être comprises pour leur montant intégral dans le bénéfice imposable de
l'exercice au cours duquel elles ont été réalisées. Toutefois, en application de l'art 55 du
Code Général des Impôts, ces plus-values ne sont pas imposables au moment de leur
réalisation, si le contribuable prend l'engagement de les réinvestir dans un délai de trois
ans à partir de la clôture de l'exercice de leur réalisation, en immobilisations dans ses
entreprises situées dans un Etat membre de l’UEMOA (immeubles, matériels, machines
etc.).
Le montant du réinvestissement doit être égal au prix de revient des éléments cédés
majorés de la plus-value.
Si l'entreprise achète un nouveau camion d'une valeur au moins égale à 18 millions par
exemple, dans les délais, la plus-value est exonérée définitivement et doit être affectée à
l'amortissement de bien acquis. Elle vient en déduction de son prix de revient pour le
calcul des amortissements ultérieurs ou des plus-values.
Dans l’exemple, la plus-value, soit 3.000.000 F sera déduite pour le calcul des
amortissements du prix de revient du camion acheté. L'amortissement de ce camion
sera effectué sur : 18.000.000 - 3.000.000 = 15.000.000 F
Le revenu imposable est un revenu net, calculé sous déduction des différentes
dépenses effectuées en vue de son acquisition et de sa conservation.
Les charges déductibles comprennent les frais généraux, les amortissements et les
provisions.
Les frais généraux ne constituent des charges déductibles que s’ils répondent aux
trois conditions suivantes :
- Ils doivent se traduire par une diminution de l’actif net, tel n’est pas le cas
des acquisitions d’immobilisations ou de stocks puisque la sortie de
trésorerie ou la constatation d’une dette est contrebalancée à l’actif par une
valeur d’égal montant ;
- Ils doivent être exposés dans l’intérêt de l’entreprise, ce qui exclut les
dépenses personnelles et les actes anormaux de gestion ;
- Ils doivent être régulièrement comptabilisés et appuyés de justification ; ce
sont les factures qui constituent les justifications les plus courantes.
Il ne suffit pas qu’elles soient déductibles, il faut encore qu’elles soient déduites au
bon moment, ni trop tôt ni trop tard. Ceci renvoie donc au problème de rattachement
des charges au bon exercice comme pour les produits.
Il existe une variété de frais généraux que l’on pourrait évoquer en ses grandes
lignes :
Les frais de personnel sont déductibles, qu’il s’agisse des rémunérations en espèce,
des avantages en nature, des charges sociales ou fiscales
La rémunération du gérant minoritaire de la SARL sera soumise à l’ITS comme un
salaire et sera passible des cotisations de l’INPS tandis que celle du gérant majoritaire
sera considérée comme un bénéfice industriel et commercial et soumise pour cela à
l’I/BIC.
Cependant, la rémunération du gérant d’une SNC n’est pas déductible, de même que
celle de l’exploitant individuel ; le montant est réintégré dans le bénéfice.
1.2. Les frais financiers :
Les intérêts rémunérant les comptes courants sont limités dans leur déductibilité car
il faut :
- que le capital soit entièrement libéré
- que leur taux ne dépasse pas de plus de trois points le taux pratiqué par la
banque centrale (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO).
Leur déduction n’est nullement liée à leur paiement il s’agit : de la patente, les taxes
sur salaires, droits de douane sur marchandises et non ceux portant sur les
immobilisations qui sont enregistrés dans leur coût de revient.
Toutefois, L’IBIC, l’IRF, les pénalités pour infraction à la réglementation fiscale et
douanière ne sont pas déductibles.
Les entreprises assujetties à l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux sont
autorisées à déduire de leur bénéfice imposable dans la limite d’un pour mille
(1°/00) de leur chiffre d’affaires les versements qu’elles ont effectués au profit des
collectivités publiques ou d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général de caractère
philanthropique, éducatif, scientifique, social, familial ou culturel.
2. Les amortissements :
- Constructions : ………………. 1 à 5%
- Matériels Industriels : ……….. 10 à 20%
- Mobiliers : …………………... 10%
- Moteurs : ……………………. 20%
- Matériels roulants : ………….. 33% (ou 1/3)
Les entreprises imposées d’après le régime du bénéfice réel ou tout autre régime
équivalent peuvent amortir, suivant le système dégressif, leurs matériels et outillages
neufs.
Le taux dégressif est obtenu par l’affectation au taux d’amortissement linéaire d’un
coefficient fixe en fonction de la durée de vie du bien, comme ci-après.
Exemples d’application :
Une entreprise a acquis au cours de l’exercice N, les biens suivants :
Provisions
Les entreprises peuvent constituer des provisions destinées à faire face à des pertes ou
charges que des événements en cours rendent probables : provision pour procès en
cours, pour risques de pertes ou créances douteuses.
Condition de fond
Les pertes ou charges prévisibles qui sont l’objet de la provision doivent :
Condition de forme
Les provisions irrégulièrement constituées dès leur origine ou devenues sans objet au
cours d’un exercice ultérieur et qui n’ont pas été réintégrées par le contribuable devront
être rapportées, lors d’une vérification de comptabilité, aux résultats du plus ancien
exercice non atteint par la prescription (article 53 du Code général des impôts).
Seules sont déductibles les provisions destinées à faire face à des risques ou des charges
déductibles : les provisions pour reconstitution des stocks, pour renouvellement du
matériel et de l'outillage, pour impôt sur les BIC ne sont pas déductibles.
Il est admis que les provisions constituées pour impôts à payer sont déductibles, si elles
concernent des impôts eux-mêmes déductibles, bien qu'ils n'aient pas encore été mis en
recouvrement mais à la condition qu'ils se rattachent à des opérations déjà effectuées
par l'entreprise au cours de l'exercice.
Régime des déficits (article 60 CGI)
En cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est considéré comme une charge
de l’exercice suivant et déduit du bénéfice réalisé pendant ledit exercice.
Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour que la déduction puisse être intégralement
opérée, l’excédent du déficit est reporté successivement sur les exercices suivants
jusqu’au troisième exercice qui suit l’exercice déficitaire.