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Chapitre II : l’Impôt sur les

Sociétés (IS)
L’impôt sur les sociétés est un impôt direct payé
sur les bénéfices réalisés par les sociétés
commerciales et les groupements divers ayant
une activité lucrative.
Les sections qui suivent vont aborder : le champ
d’application, la base imposable et la liquidation
de l’impôt sur les sociétés.
1- Champ d’application :
L’IS s’applique aux sociétés, aux
établissements publics et autres personnes
morales tels que visés à l’article 2 de la loi
régissant le dit impôt.
1.1- Personnes imposables :
Deux cas de figure existent : sociétés
soumises de plein droit et d’autres par
option.
1.1.1- Les personnes soumises de plein droit :
Sont soumises à l’IS par obligation :
Certaines formes juridiques de sociétés :
–Les sociétés de capitaux (sociétés anonymes
et les sociétés en commandite par action) ;
–Les sociétés à responsabilité limitée (SARL) ;
et la SARL à associé unique;
–Les sociétés en nom collectif et les sociétés en
commandite simple lorsque les associés ne
sont pas tous des personnes physiques.
Les établissements publics :
L’établissement public est défini comme une
personne morale du droit public qui bénéficie
d’une autonomie administrative et financière
(OCP, ODEP,….). Les entreprises publiques qui
se livrent à une activité à but lucratif sont
soumises pleinement à l’IS.
Les autres personnes morales :
Il s’agit des associations, clubs, collectivités
groupement, organismes étrangers…
Elles sont concernées par l’IS lorsqu’elles se
livrent à l’exploitation ou à des opérations de
ventes à but lucratif.
1.1.2- Les sociétés assujetties sur option :
Les SNC et les SCS ne comprenant que des
associés personnes physiques, ainsi que les
associations en participation ne sont pas
soumises à l’IS sauf si elles en font
expressément l’option.
1.1.3. Les exclusions :
Les dispositions de l’article 2 écarte du champ
d’application de l’IS, les sociétés de personnes
ne comprenant que des associés personnes
physiques ainsi que les associations en
participation.
Sont exclus également de l’IS, les sociétés
immobilières dont le capital est divisé en
parts sociales ou actions nominatives et dont
l’actif est constitué d’une seule unité de
logement occupée en totalité ou en partie par
les associés ou certains d’entre eux.
1.2- Territorialité en matière de l’IS :
- Sociétés résidentes au Maroc :
Les sociétés ayant leur siège au Maroc sont
placées sous le droit marocain et de ce fait
sont passibles de l’IS pour la totalité de leurs
bénéfices ou revenus réalisés au Maroc. Les
bénéfices ou les revenus de source étrangère
ne sont pas imposable à l’IS à l’exception de la
rémunération des prestations de services
ponctuels rendus par une société marocaine à
ses établissements stables à l’étranger.
- Sociétés non résidantes au Maroc :
Ces sociétés sont imposables sur les bénéfices ou
revenus qu’elles réalisent au Maroc. L’impôt est
dû en raison des revenus tirés de la gestion ou la
cession des biens mobiliers ou immobiliers
possédés par les dites sociétés au Maroc.
1.3- Exonérations :
En vertu de certaines dispositions de la loi, l’exonération de
l’IS est accordée soit définitivement soit temporairement soit
totalement soit partiellement.
 Exonération totale et permanente pour :
- les associations à but non lucratif et les organismes assimilés
- les coopératives et leurs unions, à l'exception des banques
régionales populaires ;
- les sociétés qui se livrent à l'élevage de bétail ;
- les profits sur les cessions de valeurs mobilières réalisés par
les sociétés étrangères ;
- les personnes morales qui exécutent des marchés de services
financés par des dons de l’Union Européenne au titre desdits
marchés.
 Exonération totale pendant 5 ans et réduction de 50 % au-
delà de cette période pour :
- Les entreprises exportatrices de produits ;
- les entreprises exportatrices de services pour la partie du
chiffre d’affaires à l’exportation réalisé en devises ;
- Les établissements hôteliers créés à compter du 1er Juillet
2000, pour la partie de la base imposable correspondant à
leur chiffre d’affaires réalisé en devises dûment rapatriées
directement par eux ou pour leur compte, par des agences de
voyage.
Réduction de 50 % sans limitation dans le temps
pour :
- les sociétés agricoles au titre des bénéfices
provenant des cultures céréalières, sucrières,
fourragères et cotonnières;
- les entreprises minières exportatrices, ainsi que
celles qui vendent leurs produits à des entreprises
qui les exportent.
Réduction de 50 % pendant 5 ans pour :
- les entreprises artisanales dont la production
est le résultat d’un travail essentiellement
manuel et ce, quel que soit le lieu
d’implantation de la société ou de l’entreprise ;
- les établissements privés d’enseignement et
de formation professionnelle qui commencent
leur activité à compter du 1er Janvier 1998.
- les entreprises, à raison des activités exercées
dans l’une des préfectures et provinces fixées
par décret.
2- La détermination du résultat fiscal :
La démarche à suivre est la suivante :
1ère étape : la détermination du résultat
comptable : La présentation d’une
comptabilité est obligatoire en vue d’établir
le compte de produits et charges qui fait
dégager le résultat avant impôt.
2ème étape : la détermination des corrections
fiscales :
L’appréciation fiscale des produits et des charges
de l’entreprise fait apparaître la liste des
rectifications fiscales à apporter au résultat
comptable, il s’agit principalement :
- de certains produits comptabilisés mais qui ne
sont pas imposables soit totalement soit
partiellement. Exemple : dividendes reçus
d’autres sociétés. Ces produits vont être déduits
du résultat comptable. On les appelle des
déductions;
- certaines charges même supportées par
l’entreprise ne sont pas acceptées en totalité
ou en partie par le fisc en déduction fiscale.
Exemple : amendes et pénalités de tout genre.
Il convient de les intégrer au résultat
comptable. On les appelle des réintégrations.
3ème étape : l’établissement du tableau extra-
comptable du passage du résultat comptable au
résultat fiscal :
Le résultat fiscal est déterminé en retranchant les
déductions et en rajoutant les réintégrations au
résultat comptable.
3- Le traitement fiscal des produits :
Les produits réalisés par l’entreprise sont imposés
en vertu des règles fiscales. Les stocks constatés à
la clôture de l’exercice influent sur le niveau du
résultat par l’intermédiaire du compte : variations
des stocks.
3.1- Les produits d’exploitation :
3.1.1- Les ventes :
selon le CGI, le CA est constitué du montant
des recettes et créances acquises se
rapportant aux produits livrés, aux services
rendus et aux travaux immobiliers ayant fait
l’objet d’une réception partielle ou totale,
qu’elle soit provisoire ou définitive.
Fiscalement parlant, le fait générateur
d’imposition à observer est le transfert des
biens aux clients.
Dans le cas où les biens vendus sont facturés et
non livrés en fin d’exercice, une régularisation
des enregistrements est indispensable pour
rattacher à chaque exercice les produits qui lui
concerne.
3.1.2- Les produits accessoires :
Ils sont représentés essentiellement par les produits
perçus par l’entreprise au cours d’un exercice mais ne se
rattachant pas nécessairement à son objet principal.
Sur le plan fiscal, la différence entre le CA principal et les
revenus accessoires ne revêt pas une grande différence
car les deux font partie de la base de la CM et rentrent
dans la base imposable de l’exercice.
Exemple : les locations reçues, les redevances de
brevets, marques, licences et droits similaires, les jetons
de présence et les tantièmes spéciaux reçus.
3.1.3- Les immobilisations produites par
l’entreprise pour elle-même et les transferts des
charges :
Les travaux à soi même représentent des produits
imposables inscrits à leur coût réel en
comptabilité.
Les transferts de charges ne constituent pas des
recettes accessoires pour la société mais un jeu
d’écriture comptable en vue de réduire le
montant des charges comptabilisée.
3.1.4- Les subventions d’exploitation :
Elles sont acquises par la société de l’Etat ou
des collectivités locales, pour lui permettre de
compenser l’insuffisance au prix de vente qui
lui est imposé très souvent. Elles sont donc
imposables.
3.1.5- Les stockes et les en-cours de production :
Ils sont évalués à leur coût de revient sauf si le cours
du jour d’inventaire lui est inférieur. Les méthodes
autorisées par les règles fiscales pour la valorisation
des stocks sont CMP et le FIFO.
Si le cours du jour est inférieur au coût de revient,
cette dépréciation est constatée par la constitution
d’une provision.
3.2- Les produits financiers :
Il s’agit d’intérêts et produits assimilés, acquis par
le contribuable dans le cadre de son activité
professionnelle. Il peut être question des :
• produits des titres de participation, des bonis de
liquidation ;
• gains de change ;
• écarts de conversion-passif relatifs aux augmentations des
créances et aux diminutions des dettes libellées en monnaie
étrangères (imposables au titre de l’exercice de leur
constatation) ;
• les intérêts courus et autres produits financiers ;
• les reprises financières et les transferts de charges.
Les produits des titres de participation et autres
titres immobilisés sont compris dans les
produits financiers de la société bénéficiaire
avec un abattement de 100% que ses produits
soient de source locale ou étrangère.
3.3- Les produits non courants :
Ils ont un caractère exceptionnel concernant
des éléments hors exploitation.
On trouve principalement : les prix de cession
des immobilisations, les subventions
d’équilibre et d’investissement, les indemnités
reçues et les dégrèvements d’impôts.
• Les prix de cession d’immobilisations : ils rentrent
dans la base imposable et dégagent soit des plus
values soit des moins values.
• Les subventions : les subventions d’équilibre
accordées en fonction des résultats, par l’Etat, les
collectivités locales ou les tiers, sont imposables au
titre de l’exercice où elles sont reçues. En ce qui
concerne les subventions d’investissement, elles ont
pour objectif d’encourager l’entreprise à l’acquisition
des immobilisations et à la création d’emploi. Les
reprises sur subventions d’investissement (durée
maximale 5 ans), sont imposables.
• Les indemnités : elles sont perçues des assurances mais
parfois des tiers à titre de débits. Si l’indemnité est
allouée à la suite d’un vol ou de charges d’exploitation,
elle constitue une recette imposable. Si l’indemnité
compense la disparition d’une immobilisation elle suit le
régime des plus-values. Le capital versé par la compagnie
d’assurance-vie à une entreprise constitue un produit
imposable après déduction des cotisations versées qui
étaient non déductibles les exercices précédents.
L’entreprise peut bénéficier d’autres dédommagements
suite à une rupture de contrat, d’un retard d’exécution
d’un marché ou pour d’autres raisons, dans tous ces cas
les recettes reçues sont imposables.
• Les dégrèvements : les dégrèvements représentent une
restitution d’impôt payé à tort par l’entreprise.
²
4- Le traitement fiscal des charges :
Quatre conditions permettent la déduction des
charges :
1ère condition : se rattachant à la gestion de
l’entreprise et être engagées dans l’intérêt de
l’exploitation et non à l’intérêt personnel de
certains associés.
2ème condition : correspondre à une dépense
effective et être appuyées de pièces justificatives.
3ème condition : être constatées en
comptabilité et rattachées à leur exercice
d’engagement. Toute charge non
comptabilisée même si elle se rapporte à
l’exploitation ne peut être déduite
fiscalement.
4ème condition : se traduire par une diminution
de l’actif net de l’entreprise.
4.1- Les charges d’exploitation :
Il s’agit :
• des achats des biens et services
• des charges externes
• des impôts et taxes
• des charges de personnel
• des autres charges d’exploitation
• des dotations aux amortissements et provisions.
 Les achats : le poste des achats comprend tous les
achats incorporés directement dans le prix d’achat ou
le prix de revient, y compris les emballages
commerciaux non récupérables, la TVA non
déductible, les droits de douane, frais d’assurance et
de transit en cas d’importation.
Les autres charges externes : ce sont des charges
variées dues à des tiers.
• Les charges de loyer : la location d’immeubles, de matériel
et le crédit bail sont des charges imposables à terme échu.
Les redevances leasing des voitures de tourisme ne sont
acceptées en déduction fiscale qu’à la limite de 300 000
DH TTC au taux linéaire d’amortissement de 20%. Soit une
redevance annuelle de 60 000 DH.
• Les charges d’entretien et réparation : elles sont normalement
déductibles si elles ont pour seul objet de maintenir les
éléments de l’actif en bon état. Si elles ont pour effet
d’augmenter la valeur ou la durée de vie des éléments d’actif,
elles doivent être immobilisées et amorties.
• Les primes d’assurance : elles sont déductibles lorsqu’elles sont
destinées à couvrir un risque dont la réalisation entraînerait la
perte d’un élément d’actif. En ce qui concerne les assurances
contractées au profit du personnel, elles ne sont déductibles
que lorsqu’elles sont intégrées aux salaires et soumis à l’IR. Par
contre ne sont déductibles les primes d’assurance-vie au profit
de la société contractées au nom des dirigeants.
L’indemnité dont bénéficie l’entreprise, en cas dé réalisation du
sinistre doit être rapportée aux résultats imposables après
déduction des primes antérieurement versées.
• Les rémunérations d’intermédiaires et les honoraires :
elles constituent des charges déductibles.
• Les frais d’annonce et de publicité : ils constituent en
général des charges déductibles. Cependant, les
charges relatives au montage d’un spot publicitaire et
les frais d’annonce légale ou de lancement d’un
nouveau produit sont à immobiliser et amortir sur
plusieurs exercices.
• Les frais de transport et de déplacement : ils couvrent
tous les frais de déplacement du personnel et de
transports de marchandises et matières, les frais de
représentation et de voyage exposés dans l’intérêt
général de la société : ces charges sont normalement
déductibles.
• Les cadeaux publicitaires : les dépenses en cadeaux publicitaire
sont déductibles à condition que leur prix unitaire TTC ne
dépasse pas 100 DH et qu’ils portent soit le nom, le sigle de la
société soit la marque de fabrique des produits qu’elle
commercialise.
• Les dons et les subventions : ne sont admis en déduction fiscale
que les dons alloués à des associations ou organismes énumérés
par la loi et reconnues d’utilité publique : Habous publics ;
Entraide nationale ; Etablissements publics (soins de santé,
enseignement) ; Ligue nationale de lutte contre les maladies
cardio-vasculaire ; Comité olympique marocain et les
fédérations sportives ; Fondation Med V ; Fondation Hassan II ;
Fondation Med VI. Les dons alloués à ces organismes sont
intégralement déductibles. Cependant ne sont acceptés qu’à la
limite de 2‰ du CA HT du donateur les dons octroyés aux :
œuvres sociales des entreprises publiques ou privées et les
œuvres sociales des institutions qui sont autorisés par la loi à
percevoir des dons.
Les impôts et taxes : tous les impôts et taxes se rapportant
à l’exploitation (patente, taxe urbaine, vignette des
voitures de services…) sont déductibles. Seuls les
impôts frappant le résultat sont refusés en déduction
fiscale (IS, IR professionnel).
Les charges de personnel : les salaires par toutes leurs
composantes sont déductibles à condition qu’ils soient
versés en contrepartie d’un travail effectif et qu’ils ne
soient pas excessifs eu égard au service rendu.
NB : les dividendes et les tantièmes ordinaires ne
constituent pas des charges mais une affectation du
résultat et de fait ils ne sont pas déductibles.
Les autres charges d’exploitation : les jetons de
présence constituent une rémunération allouée aux
membres du conseil d’administration d’une société,
ils sont normalement déductibles. Les pertes sur
créances irrécouvrables sont admises en déduction
fiscale lorsque l’entreprise tente une action
judiciaire contre son client et lorsqu’il est traité
individuellement.
Les dotations aux amortissements : les dotations
aux amortissements ne sont déductibles pour la
détermination du résultat fiscal que sous quatre
conditions :
NB : L’amortissement est calculé dès le 1er jour
du mois de l’acquisition ou de l’achèvement
de l’immobilisation. Toutefois, lorsque la mise
en service d’un bien n’est pas immédiate, les
amortissements peuvent être retardés jusqu’à
la date de mise en service.
• Cas particulier :
Lorsque des véhicules font l’objet d’un contrat
de crédit bail ou de location, la part de la
redevance ou de la location supportée par
l’entreprise et correspondant à
l’amortissement au taux de 20% par an sur la
partie du prix du véhicule excédant 300 000
DH n’est pas déductible pour la détermination
du résultat fiscal.
Cette limitation n’est toutefois pas appliquée
pour :
- les locations par période n’excédant pas 3
mois non renouvelable;
- les véhicules utilisés pour le transport public,
le transport collectif du personnel, le
transport scolaire…
Les dotations aux provisions : une provision est
constituée soit pour faire face à une dépréciation
d’un élément d’actif soit à des risques et des
charges probables. Il existe également des
provisions réglementées qui résultent de
l’application des dispositions fiscales.
Les provisions ne sont déductibles pour la
détermination du résultat fiscal que lorsqu’elles
répondent aux cinq conditions suivantes :
• Provisions pour dépréciation : il s’agit des provisions
pour dépréciation des immobilisations non
amortissables, des stocks et des TVP. Toutes ces
provisions sont déductibles quand elles remplissent
les conditions de déduction citées dans le tableau ci-
dessus. Pour les provisions pour dépréciation des
créances, elles doivent être précédées par une action
intentée en justice contre les clients concernés et
doivent être évalués individuellement client par
client.
• Provisions pour litiges : elles sont déductibles quand
elles se rapportent à des risques ou des charges
déductibles et quand elles remplissent les conditions
de déduction précédemment citées.
• Les provisions pour amendes et pénalités : elles ne
sont pas déductibles puisqu’elles se rapportent à des
charges non déductibles.
• Les provisions pour propres assureur : ce compte
reçoit les provisions constituées pour couvrir les
risques non assurés ou non assurables auprès des
compagnies d’assurances. Le fisc ne les admet pas en
déduction fiscale.
• Les provisions pour garanties aux clients : celles afférentes aux
clauses de garantie relatives aux produits vendus. Le fisc ne les
admet pas en déduction fiscale.
• Les provisions pour les charges de personnel : les principales
provisions couramment constatées par les entreprises pour se
constituer des fonds nécessaires à la couverture de certaines
charges de personnel sont : + provisions pour congés payés sont
non déductibles car du point de vue fiscal les charges de
personnel ont un caractère de charges annuelles et ne peuvent
être provisionnées. + provisions pour retraite ne sont pas
déductibles. + provisions pour gratification du personnel ne
sont déductibles que dans la mesure où les modalités de
versement résultent d’un engagement formel, écrit, pris par
l’entreprise avant la date d’inventaire. + provisions pour
indemnité de licenciement sont déductibles lorsqu’elles se
rapportent à des licenciements déjà prononcés avant la clôture
de l’exercice et que leur montant ne dépasse pas l’indemnité
légale fixée par la loi.
4.2- Les charges financières :
Les charges financières regroupent en général, les
agios bancaires, les escomptes accordés, les intérêts
débiteurs dus sur emprunts reçus par la société et les
pertes de change.
 Charges financières dues à des tiers autres que les
associés : les intérêts payés sont normalement déductibles
si l’emprunt : figure au bilan de l’entreprise ; a été souscrit
pour les besoins de l’entreprise.
 Intérêts sur avances en compte courants
d’associés : les intérêts dus aux associés en raison
des avances qu’ils ont mis à la disposition de leur
société sont déductibles sous une condition et
une double limite fiscale :
– La condition est représentée par la libération intégrale du
capital social, à défaut, tout l’intérêt dû est réintégrable.
– La double limite : le taux d’intérêt ne doit pas dépasser le taux
réglementaire décrété pour l’année en cours ; le montant des
avances ne doit pas dépasser le montant du capital social.

Application
 Les autres charges financières : elles peuvent
prendre des appellations diverses, elles sont
normalement déductibles. Il s’agit des escomptes
de règlement, les pertes de change et les dotations
aux provisions pour dépréciation des TP ou des TVP.
4.3- Les charges non courantes :
Sont notamment déductibles :
• les VNA des immobilisations cédées ;
• les subventions et dons accordés à certains organismes ;
• les autres charges non courantes ;
• et les dotations non courantes.
• Les VNA des immobilisations cédées :
Sont déductibles :
– les VNA des immobilisations incorporelles cédées ;
– les VNA des immobilisations corporelles cédées ;
– les VNA des immobilisations financières cédées.
• Les subventions et dons accordés à certains
organismes :
Il s’agit des subventions et dons accordés dans
l’intérêt de l’exploitation ou des dons accordés à des
organismes donnant lieu à déduction.
• Les autres charges non courantes :
Les charges ne sont déductibles des résultats
imposables qu’à la double condition : avoir un lien
direct avec l’exploitation et de résulter d’événements
ayant entrainé une diminution de l’actif net.
Sont ainsi déductibles :
• les pénalités sur marchés ;
• les pertes résultant de dédits : c’est le cas d’une
entreprise qui verse des arrhes en promettant
l’acquisition d’un bien quelconque. Cette entreprise peut
se dédire (renoncer à sa promesse) et abandonner le
montant des arrhes versé au vendeur.
• les rappels d’impôts déductibles à l’exclusion des
pénalités, amendes et majorations pour infraction aux
règles d’assiette des impôts directs et indirects ou de
paiements tardifs desdits impôts ;
• les créances devenues irrécouvrables ;
• les pertes résultant de vols, de détournements,
d’incendie…
• etc.
• Les dotations non courantes :
L’entreprise peut déduire du résultat fiscal
l’amortissement des immobilisations
déterminé selon le système optionnel
dégressif.
5- Le déficit fiscal reportable :
Selon le CGI, le déficit d’un exercice peut être déduit du
bénéfice de l’exercice suivant, à défaut de bénéfice ou en
cas de bénéfice insuffisant pour que la déduction puisse
être opérée en totalité ou en partie, le déficit peut être
déduit du bénéfice des exercices comptables suivants
jusqu’au quatrième exercice qui suit l’exercice déficitaire.
Toutefois, cette limitation de délai ne s’applique pas à la
fraction du déficit correspondant à des amortissements
régulièrement constatés et comprise dans les charges
déductibles.

Application
6- Taux et liquidation de l’impôt :
– Taux de l’IS :
La LF 2023 a défini la démarche progressive retenue pour la mise en
œuvre de la réforme globale des taux de l’IS :

a) Le taux du barème de 10% appliqué aux sociétés dont le bénéfice


net fiscal est inférieur ou égal à 300 000 dirhams est majoré comme
suit :

- 12,50%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2023 ;

- 15%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2024 ;

- 17,50%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2025 ;

- 20%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2026.


b) Le taux spécifique de 15% appliqué aux sociétés installées dans les « Zones
d’Accélération Industrielle » et à celles ayant le statut « Casablanca Finance
City » est majoré comme suit :

- 16,25%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2023 ;

- 17,50%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2024 ;

- 18,75%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2025 ;

- 20%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2026.


c) Le taux intermédiaire du barème de 20%, en vigueur au 31 décembre 2022,
demeure applicable aux sociétés dont le montant du bénéfice net fiscal est de
300 001 à 1 000 000 dirhams.
● Pour les sociétés dont le bénéfice net fiscal est égal ou supérieur à 100 000
000 dirhams, le taux de 20% est majoré comme suit :

- 23,75%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2023 ;

- 27,50%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2024 ;

- 31,25%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2025 ;

- 35%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2026.


Pour les sociétés dont le bénéfice net fiscal est supérieur à 1 000 000 dirhams et
inférieur à 100 000 000 dirhams, ce taux est maintenu sans changement.
Il s’agit des sociétés suivantes :
- les sociétés exportatrices ;
- les sociétés hôtelières et les établissements d’animation touristique ;
- les sociétés minières ;
- les sociétés artisanales ;
- les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle ;
- les sociétés sportives ;
- les promoteurs immobiliers prévus à l’article 6 (II-C-2°) du CGI en vigueur au 31 décembre
2022 ;
- les exploitations agricoles ; - les sociétés exerçant les activités d’externalisation de services
à l’intérieur ou en dehors des plateformes industrielles intégrées dédiées à ces activités.
● Pour les sociétés dont le bénéfice net est supérieur à 1 000 000 dirhams et inférieur à 100
000 000 dirhams, ce taux est minoré comme suit :

- 28,25%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2023 ;

- 25,50%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2024 ;

- 22,75%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2025 ;

- 20%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2026.

● Pour les sociétés dont le bénéfice net est égal ou supérieur à 100 000 000 dirhams, ce
taux est majoré comme suit :

- 32%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2023 ;

- 33%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2024 ;

- 34%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2025 ;

- 35%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2026.


g) Le taux de 37% appliqué aux établissements de crédit et organismes assimilés, Bank
Al Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion et les entreprises d'assurances et de
réassurance, est majoré comme suit :

- 37,75%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2023 ;

- 38,50%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2024 ;

- 39,25%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2025 ;

- 40%, au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2026.


– Liquidation de l’impôt :
L’IS donne lieu, au titre de l’exercice
comptable en cours, au versement par la
société de quatre acomptes provisionnels
dont chacun est égal à 25% du montant de
l’impôt dû au titre du dernier exercice clos,
appelé exercice de référence.
7- Cotisation minimale :
La cotisation minimale est un minimum
d’imposition que les contribuables sont tenus de
verser, même en l’absence de bénéfice. Le montant
de l’impôt dû ne peut être inférieur à cette CM
quel que le résultat fiscal de l’exercice.
7.1- Assiette de la CM :
La base de calcul de la CM est constituée de : CA ;
produits accessoires ; produits financiers (sauf
éléments exonérés) ; subventions, primes et dons
reçus.
7.2- Taux de la CM :
Il est prévu deux taux pour la détermination de la
cotisation minimale (Loi des finances 2023) :
• Taux de 0,25% : taux normal appliqué à la majorité des
sociétés sauf celles énumérées par la loi pour être autorisées
à l’application du taux réduit ;
• Taux réduit de 0,15% : il est appliqué pour le calcul de la
cotisation minimale des sociétés dont les prix sont
réglementés par l’Etat. Il s’agit des distributeurs de butane,
de carburant, des huileries, des sucreries, l’électricité, l’eau,
etc.

Minimum de perception : 3 000 DH


N’entrent pas dans la base de calcul de la CM :

- la variation des stocks de produits ;

- les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même ;

- les reprises d’exploitation et transferts de charges.

- les reprises financières et les transferts de charges.

- les produits de cession d’immobilisations ;


- les reprises sur subventions d’investissement.

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