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SUPPORT DE COURS

COMPTABILITE APPROFONDIE

EVALUATION D’ENTREPRISE

EVALUATION D’ENTREPRISE
L’évaluation de l’entreprise
Introduction
Il s’agit d’apprécier la valeur de l’entreprise à un moment donné, en vue de différents
types d’opérations ;
- acquisition de l’entreprise,
- cession totale ou partielle des titres,
- liquidation,
- valorisation des titres de portefeuille,
- information des investisseurs potentiels,
- introduction en bourse,
- calcul de certains impôts (droits de succession, etc.)

Le fait qu’il existe plusieurs approches de la valeur qui ne sont pas fondées sur les
mêmes principes constitue la difficulté de l’évaluation. Certaines méthodes
privilégient la valeur bilantielle, d’autres prennent en compte les flux ou encore
d’autres critères.

De plus, une même méthode peut aboutir à différents résultats en fonction des
options qui auront été retenues (par exemple, pour le choix d’un taux d’actualisation)
et en fonction de celui qui l’applique (acheteur ou vendeur).

On conçoit dès lors la complexité de la notion de valeur et la nécessité de retenir une


démarche tenant compte du contexte de l’évaluation ; cessation de l’activité ou
cession avec poursuite de cette activité, rachat partie, règlement d’une succession,
etc.

D’autres éléments peuvent interférer dans le choix d’une méthode : taille de


l’entreprise existence ou non d’un marché de référence, etc.

 Il existe différentes valeur pour une entreprise :


La valeur d’usage est la valeur de l’entreprise en état de fonctionnement.
 La valeur liquidative est la valeur de l’entreprise si elle était liquidée
progressivement.
 La valeur de liquidation est la valeur de l’entreprise si elle était liquidée
progressivement mais en soustrayant les frais d’indemnités de licenciement et de
commissions sur ventes.
 La valeur de liquidation forcée est la valeur de l’entreprise si elle était liquidée
rapidement.
 La valeur à la casse est la valeur de l’entreprise si ces actifs corporels sont
vendus au prix du poids du métal et non pas d’occasion.

Le problème de l’évaluation est extrêmement complexe et il est difficile d’énoncer


des principes trop rigides quant au choix de la méthode à retenir. C’est pour cela
que, dans la pratique, le calcul est en général effectué de plusieurs façons dans le
but de fournir une base logique ; la valeur définitivement retenue résultant d’un choix,
ou d’une valeur de compromis (valeur moyenne pondérée ou non) ou d’une valeur
plus subjective faisant intervenir d’autres éléments (données conjoncturelles,
humaines…).

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I / EVALUATION A PARTIR DU MARCHÉ

A. Sociétés dont les titres sont cotés

La valeur d’une action peut être fixée d’après le cours en Bourse. Pour tenir compte
des variations de ces cours, on peut calculer une valeur moyenne, sur une courte
période, par exemple le cours moyen du dernier mois.

La valeur globale de la société peut en principe être déduite de la valeur boursière


d’une action.
On appelle capitalisation boursière le produit :
Cours de l’action x nombre d’actions.
Peu significatif en lui-même, ce montant peut servir à des fins de comparaison.

B. Sociétés dont les titres ne sont pas cotés

En l’absence d’une cotation officielle, il n’y a pas en principe de marché, sauf si les
transactions ont été nombreuses.

II / EVALUATION A PARTIR DU PATRIMOINE

Dans cette optique on considère que l’entreprise est constituée par la juxtaposition
de biens distincts et on calcule une valeur globale en tenant compte des biens
d’actifs et des dettes.

Cette valeur est appelée actif net.

A. Détermination de l’actif net

Actif net comptable (ANC)


Cette valeur est déterminée à partir du bilan. Les capitaux propres dégagés au bilan
(passif fictif) doivent être diminués des éléments d’actif fictif.
Le bilan peut se schématiser ainsi :

A l’actif du bilan
1. Pour les biens immobilisés (corporels ou incorporels), les marchandises, les
créances et les valeurs mobilières et financières, la valeur est en principe certaine. Ils
constituent l’actif réel.

2. Pour les frais d’établissement, les frais de recherche et de développement, les


charges à répartir, les primes de remboursement d’obligations, leur inscription à
l’actif a pour seul but de répartir ces charges sur plusieurs exercices. Sans valeur
réelle, ce sont des actifs fictifs.
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Au passif du bilan
1. Les dettes réelles de l’entreprise vis-à-vis des tiers constituent le passif réel.

2. Les sommes correspondant aux fonds apportés par les associés-propriétaires de


l’entreprise ou non prélevées par eux sur les bénéfices réalisés (capitaux propres)
sont dues aux associés. Mais ils ne les reprendront en principe qu’à l’occasion de la
liquidation.
Cela constitue le passif fictif.
On a donc deux calculs possibles de l’actif net : Actif réel – Passif réel
Passif fictif – Actif fictif

EXEMPLE
Un bilan simplifié de la SA « SOUKA » au capital de 10 000 000FCFA (1 000 actions
de 10 000F) se présente ainsi le 31/12, après répartition des bénéfices.

frais d'établissement 400 000 Capital 10 000 000


Installation, matéreiels 17 200 000 Réserve légale 800 000
- Réserve facultative 7 200 000
- Report à nouveau 800 000
- -
stocks 7 200 000 Dettes financières 1 600 000
Créances 8 000 000 Dettes d'exploitation 15 600 000
Disponibilités 3 200 000
36 000 000 36 000 000

Solution
Premier calcul
Actif réel
Installations et matériels 17 200 000
Stocks 7 200 000
Créances 8 000 000
Disponibilités 3 200 000
35 600 000
– Passif réel
Dettes financières 1 600 000
Dettes d’exploitation 15 600 000
17 200 000
Actif net 18 400 000

Deuxième calcul
Passif fictif
(Capitaux propres) 18 800 000
– Actif fictif
Frais d’établissement – 400 000
Actif net 18 400 000

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B. Actif net intrinsèque ou actif net comptable corrigé (ANCC)

Fréquemment l’actif net comptable (déterminé à partir du seul bilan) ne correspond


pas à la vraie valeur de l’entreprise.
Plusieurs raisons à cela :
– le principe même de toutes les évaluations n’est pas défini et admis par tous ;
– les règles comptables traditionnelles (Plan comptable général) liées à la conception
historique et patrimoniale du « coût à l’origine » portent en elles-mêmes le germe des
différences d’évaluation ;
– les règles fiscales s’ajoutent à la complexité du problème, et faussent de façon
reconnue par tous de nombreuses évaluations (amortissements, provisions fiscales,
imposition différée…) ;
– et enfin, corollaire de tous les éléments précédents, le désir de dissimulation des
dirigeants – en excès parfois, en insuffisance souvent– pour des raisons juridiques
(relations avec les actionnaires), économiques (relations avec les banques), fiscales
(relations avec le fisc) conduit à rendre douteux, voire suspects bien des bilans.

Si l’on veut être précis, les calculs d’actif doivent être effectués à partir de bilans «
réels » ou « redressés », les différents éléments y figurant pour leur valeur réelle
différente souvent de la valeur comptable.
Ces évaluations ne sont pas faciles à réaliser. Différentes méthodes sont possibles.

La plus simple consiste en une simple indexation des valeurs en fonction de la date
d’entrée des éléments (mais on ne corrige ainsi et imparfaitement d’ailleurs, que les
effets de la dépréciation monétaire).

Il est plus intéressant, mais plus délicat, de déterminer la valeur vénale de chacun
des éléments du bilan, notamment des biens d’actif.
Cela fait apparaître par rapport aux évaluations comptables :
– des plus-values (latentes ou occultes) ;
– des moins-values.

Ajustements habituels
Sans évoquer à ce stade les corrections découlant notamment de certaines
impositions décalées, on peut être conduit à analyser de nombreux éléments.

1. Immobilisations
La valeur réelle à dire d’expert est souvent différente des valeurs comptables. Les
coûts d’achat sont des coûts historiques, donc anciens. Les amortissements sont à
contrôler car la dépréciation est en général différente des amortissements
forfaitaires.
L’incidence de certains contrats de crédit-bail est parfois prise en compte.

2. Fonds de commerce
C’est l’élément qui entraîne le plus souvent des corrections de valeur. En effet, la
valeur au bilan est la valeur d’achat. Elle peut ne plus correspondre à la valeur réelle.
D’ailleurs aucune valeur initiale du fonds n’est prise en compte dans le bilan s’il a été
créé par l’entreprise.

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Il faut cependant bien savoir qu’il est difficile d’évaluer exactement ces éléments
incorporels.
Les analystes appliquent différentes méthodes.

3. Les titres
La valeur comptable correspond au prix d’achat, ou à la valeur de clôture s’il y a
dépréciation puisque alors ont été constituées des provisions.
Mais :
– la valeur de clôture est difficile à saisir (par exemple les cours varient),
– les actions en hausse engendrent des plus-values non comptabilisées,
– s’il y a participation, l’évaluation réelle est plus complexe, car il faut évaluer
préalablement les filiales.

4. Les stocks
La comptabilité les retient pour leurs coûts. Il existe différents critères de calcul. Les
valeurs réelles varient surtout en période d’inflation.

5. Valeurs réalisables
Des créances ou effets peuvent être incertains, les provisions ne traduisant pas
toujours la réalité, car les principes fiscaux sont rigoureux.

6. Provisions figurant au passif


Ces postes doivent être soigneusement analysés car :
– les provisions réglementées (inscrites aux comptes 15…) sont des éléments de
capitaux propres ;
– les provisions pour risques correspondent en principe à des pertes de charges
futures.

Mais certaines peuvent parfois constituer de véritables réserves (prov. de propre


assureur par exemple).
Parfois au contraire des provisions ne sont pas constituées car elles ne sont pas
fiscalement déductibles, alors que leur utilité est affirmée par certains analystes
(provision pour retraite du personnel par exemple).

REMARQUE
Il y a en principe lieu de tenir compte des incidences fiscales des ajustements
réalisés lorsque des impôts latents peuvent être calculés (sur provisions
réglementées et subventions notamment). Voir ci-après,au point D.

Calcul
Comme pour la valeur comptable, deux calculs peuvent être faits :
– À partir des éléments de patrimoine :
ANCC = ACTIF RÉEL – PASSIF RÉEL

– À partir des capitaux propres :


ANCC = PASSIF FICTIF – ACTIF FICTIF (frais d’établissement…)
+ PLUS-VALUES (non comptabilisé)
– MOINS-VALUES

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Quelle méthode de calcul utiliser ?

Cela dépend des cas, mais souvent la 2e relation est préférable. En effet, elle met en
évidence le capital et surtout les réserves de la société. Or, il peut arriver que ces
ressources appartiennent à plusieurs catégories de personnes.

C’est le cas des SA où les réserves peuvent avoir été constituées par des
prélèvements sur des bénéfices de différentes origines ou devant revenir à
différentes catégories d’ayants droit.
Par exemple dans l’exemple précédant : Valeur math = 18 400 000/1 000 = 18 400f

C. Valeurs des actions


1/ Principe
Les actions représentent des droits sur l’actif net. On obtient la valeur d’une action en
divisant la valeur de toute la société par le nombre de titres.
La valeur d’une action, ainsi établie, diffère selon l’évaluation du patrimoine retenue :

Actif net comptable


– Valeur mathématique d’une action =
Nombre d'actions

Actif net comptable corrigé


– Valeur intrinsèque d’une action =
Nombre d'actions

La première valeur a le mérite d’être simple à déterminer ; elle est cependant très
imprécise et ne constitue le plus souvent qu’une première étape dans l’évaluation (on
dit qu’elle fournit une valeur minimale de l’entreprise).

La valeur intrinsèque de cette action tiendrait compte d’une estimation très précise
de tous les postes d’actif et de passif du bilan.

2. Incidence des affectations de résultats

a. En règle générale, les calculs précédents sont appliqués à des sociétés dont
l’affectation des résultats a été réalisée.
Le bilan de base en tient compte, le bénéfice ayant été ventilé entre :
– réserves (s’il y a perte, le report à nouveau a été débité),
– dettes diverses (actionnaires, porteurs).
La valeur déduite de l’actif réel ainsi calculé est dite valeur ex-coupon ou coupon
détaché.
En ajoutant à cette valeur le coupon attribué au titre on obtient la valeur coupon
attaché, le coupon étant en principe retenu pour son montant, crédit d’impôt compris.

EXEMPLE
Si les actionnaires de la SA SOUKA ont perçu un dividende de 2500f on a :
Valeur ex-coupon : 18 400
Valeur coupon attaché : 18 400 + 2500 = 20 900f

b. Si l’évaluation doit être réalisée avant que le résultat ne soit affecté, le compte
« Résultat de l’exercice » figure au bilan.

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– S’il y a perte : elle a été déduite des capitaux propres.
– S’il y a bénéfice :
on prévoit les modalités de l’affectation (suivant les statuts, la politique de
distribution…). On procède comme au paragraphe a. ci-dessus ;
sans possibilité de prévoir l’affectation, le résultat global sera ajouté aux capitaux
propres.
Mais il faudrait alors nuancer l’appréciation de la valeur obtenue.

D. Incidences fiscales

Les plus-values dégagées lors des évaluations correspondent pour la société à un


enrichissement latent. Lorsqu’elles seront effectivement comptabilisées, elles
entraîneront en principe le paiement de l’impôt sur les bénéfices calculés sur la
fraction constatée. C’est un « impôt différé-passif ».

Il faut donc en principe tenir compte de l’imposition différée et réduire ainsi les plus-
values correspondant :
– aux provisions non définitivement libérées d’impôt (provisions pour hausse des prix
par exemple),
– aux subventions d’investissement non encore virées aux comptes de résultats,
– à des marchandises en stock destinées à être vendues.
Les impôts peuvent également être déduits des plus-values dégagées sur des
éléments d’actif lorsque leur cession est probable et proche.
.
Les moins-values correspondant à des frais d’établissement ou à d’autres éléments
sont susceptibles de s’imputer sur les futurs résultats imposables ce qui, par le jeu de
l’économie correspondante d’impôt, devrait réduire à due concurrence. Il y a « impôt
différé-actif ».

Toutefois, par souci de prudence (ce qui la règle en matière d’évaluations


comptables), fréquemment on ne pratique pas cette imputation du gain de l’impôt sur
les moins-values, sauf si les prévisions de résultats futurs permettent d’estimer que
ce gain d’impôt est certain.

REMARQUE
Au plan pratique il faut noter que la fiscalité différée (active et passive) peut être prise
en compte dans le calcul de l’actif net :
– soit au niveau de chaque élément concerné, retenu ainsi pour sa valeur nette,
– soit en ajustement final du calcul dans lequel chaque élément est initialement
décompté pour sa valeur brute.

E. Détermination de la Valeur Substantielle Brute (VSB)

1 Définition

Il s'agit de la valeur de l'entreprise abstraction faite des modalités de financement.


On suppose donc le financement de tout l'actif de l'entreprise par des Capitaux
propres

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2 Calcul

Actif corrigé (brut ou net) sauf :

Fonds de commerce = 0
A l'exclusion des biens hors exploitation
Sauf actif fictif :

Frais d'établissement
Charges à répartir
Ecarts de conversion
Primes de remboursement
Actionnaire capital souscrit non appelé
Frais de recherche et de développement non abouti

+ les compléments de substance :

1 + les biens nécessaires à l'exploitation dont l'entreprise n'est pas propriétaire


(crédit-bail, location longue durée (3 à 5 ans) ;
2 + travaux et réparations effectués sur les biens nécessaires à l'exploitation ;
3 + les effets escomptés non échus (en cas de découvert bancaire).

F. Capitaux Permanents Nécessaires à l'Exploitation

1 Définition

La dynamique de l'entreprise permet un financement par des passifs à court


terme. Contrarement à la VSB où on rémunérait ce qui existait, en approche
CPNE, on rémunère ce dont on a besoin.

2 Calcul

Immobilisations nécessaires à l'exploitation sauf

Fonds de commerce = 0
A l'exclusion des biens hors exploitation
Sauf actif fictif :

+ Le besoin en fonds de roulement lié à l'exploitation,

+ Les compléments de substance :

1 Les biens nécessaires à l'exploitation,


2 Le total des travaux et réparations effectués sur le bilan.

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G. Cas particulier : participations entre sociétés

Dans l’évaluation des éléments de l’actif, la valeur des titres figurant au bilan de
l’entreprise doit être éventuellement ajustée en fonction de leur valeur réelle au jour
de l’évaluation, souvent le jour de clôture de l’exercice.

Deux cas peuvent se présenter.

1. Participation simple
EXEMPLE
Une société M (dite société mère) au capital formé de 10 000 actions de 10 000 f,
détient 500 actions d’une société filiale F (capital 1 000 actions de 10 000 F),
comptabilisées à leur valeur d’origine 10 000 F.
Le bilan simplifié de la société M est le suivant à la date du 31.12.N.

Immobilisations 160 000 000 Capital 100 000 000


corporelles
Immobilisations 5 000 000 Réserve 80 000 000
financières

Actif circulant 35 000 000 DETTES 20 000 000


200 000 000 200 000 000

On précise en outre qu’il y a une plus-value de 42 500 000 F sur les immobilisations.
Pour évaluer les actions F que détient M, il faut connaître l’actif net de la société F.
À la date du 31.12.N. son bilan se présente ainsi :
Immobilisations
corporelles 18 000 000 Capital 10 000 000
Réserves 25 000 000
- report à nouveau - 3 000 000
Actif circulant 24 000 000 DETTES 10 000 000
42 000 000 42 000 000

L’évaluation des immobilisations fait ressortir un plus value de 5 000 000f

Solution :
Patrimoine de F :
Capital 10 000 000
Réserves 25 000 000
- report à nouveau - 3 000 000
capitaux propres 32 000 000
plus value immo + 5 000 000
actif net comptable corrigé 37 000 000

37 000 000
Valeur d'une action F = = 37000f
1000

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On peut maintenant évaluer l’actif net de M, en tenant compte de la plus-value sur
les actions F détenues par M.

Capital 100 000 000


Réserves 80 000 000

capitaux propres 180 000 000


plus value immo + 42 500 000
plus value /titres 500 x 37000 - 5 000 000 + 13 500 000
actif net comptable corrigé 236 000 000

236 000 000


Valeur d'une action M = = 23 600F
10 000

2. Participations réciproques

EXEMPLE
– Le capital de la société anonyme A (25 000 000) est représenté par 5 000 actions
de 5000 F.
Elle détient 800 actions d’une société anonyme B acquises au prix total de 1 200 000
F.
– Le capital de la société B (10 000 000) est formé de 10 000 actions de 1000 F.
Elle détient 500 actions de la société A acquises au prix total de 800 000 F.

Les bilans résumés sont les suivants ;


Société A
Immobilisations corporelles 30 000 000 Capital social 25 000 000
Immobilisations financières 1 200 000 Réserves 20 000 000

Actif circulant 23 800 000 Dettes 10 000 000


55 000 000 55 000 000
Société B
Immobilisations corporelles 28 000 000 Capital social 10 000 000
Immobilisations financières 800 000 Réserves 13 700 000

Actif circulant 1 3800 000 Dettes 1 8900 000


42 600 000 42 600 000

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EVALUATION D’ENTREPRISE
Solution :
On désigne par A la valeur de l’action de la société A. On désigne par B la valeur de
l’action de la société B. On peut calculer ainsi les actifs nets des deux sociétés (voir
la remarque ci-après).

Eléments Société A Société B


Capital 25 000 000 10 000 000
Réserves 20 000 000 13 700 000
Plus value/actions B 800B - 1 200 000
Plus value/actions A 500A - 800 000
valeur total 800B + 43 800 000 500A + 22 900 000

L’actif net corrigé de la société A représente la valeur de 5 000 actions.


Donc 5 000A = 800B + 43 800 000.

L’actif net corrigé de la société B représente la valeur de 10 000 actions.


Donc 10 000B = 500A + 22 900 000.

A et B sont solutions du système d’équations :


5 000A = 800B + 43 800 000
10 000B = 500A + 22 900 000
Les méthodes habituelles permettent de calculer les deux valeurs

III / Evaluation par les Flux


1 – LA VALEUR ACTUARIELLE :
Il s’agit d’évaluer les incidences sur les flux d’exploitation pour l’acquéreur. Il y aura
des conséquences directes et d’autres indirectes.
L’évaluation qui se fait ne tient pas compte du mode de financement, mais seulement
des flux de trésorerie.
Le flux global de trésorerie à actualiser est égal à la variation de flux des actifs
engendrée par l’achat.

2 – LA VALEUR DE RENDEMENT ET VALEUR DE RENTABILITE :

– La valeur de rendement est la capitalisation d’un dividende moyen placé à un taux


correspondant à celui de l’argent placé.
REVENU = VALEUR DU TITRE x TAUX DE RENDEMENT
VALEUR DE RENDEMENT = DIVIDENDE ANNUEL MOYEN / TAUX DE CAPITALISATION

La valeur de rendement de l’action est la valeur qui placée à un taux actuel donné
produit un revenu égale aux sommes revenants à cette action sous la forme du
dividende perçu augmenté de la quotité.

EXEMPLE
La société K, au capital de 100 000 F (10 000 actions de 10 F), a réalisé en N un
Bénéfice de 570 000 F, soit 57 F par action.
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EVALUATION D’ENTREPRISE
Calculer la valeur de rendement, au taux de 8 %.
Solution :
Valeur de rendement à 8 % : VR= 57/0,08 = 712,5 F

– La valeur de rentabilité se calcule en fonction du bénéfice net courant par action.


VALEUR DE RENTABILITE = BENEFICE NET COURANT PAR ACTION / TAUX DE RENTABILITE.

EXEMPLE
Une action a donné droit à un dividende de 14 F. Au taux de 10 %, la valeur
financière est VF telle que :
VF = 0,10 = 14 F d’où VF = 140 F.

Ce calcul revient à « capitaliser » le dividende à 10 %.

3 – AUTRES APPROCHES :

Il existe différentes méthodes suivant le domaine dans lequel on se trouve.


– Les entreprises cotées en bourse parle du :
PRICE EARNING RATIO = COURS / BENEFICE
– L’évaluation d’un fonds de commerce s’apprécie par rapport à un chiffre d’affaire
et à un standard de rentabilité.

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IV/ LES METHODES DE GOODWILL

A. Définition:
Le Goodwill « est l'ensemble, des éléments, nécessairement incorporels, non
détachables de l'entité économique que constitue l'entreprise & non évaluables
isolément, qui concourent à produire un bénéfice supérieur à la rémunération du
capital investi ».
Selon cette méthode, la valeur d'une entreprise n'est pas reliée uniquement à ses
moyens de production (son patrimoine) mais elle dépend essentiellement de
l'aptitude du management à mettre en œuvre les moyens matériels et humains pour
générer de la rentabilité. De ce fait, le Goodwill est une approche qui combine le
patrimoine et la rentabilité.
La valeur de l'entreprise est égale au montant de l'actif net corrigé augmenté de la
valeur du Goodwill.

V= Actif net corrigé + GW GW=K (B- IA)

Avec B-IA=S
K : le coefficient multiplicateur
B : résultat net prévisionnel récurrent
I : taux de rendement des emprunts d'état (plus généralement, le taux sans risque)
S : surplus annuel
A : actif net comptable corrigé hors actifs incorporels

Le GOODWILL est calculé selon 3 méthodes différentes

B. LES METHODES DE CALCUL DE GOODWILL

1. Méthode indirecte dite des praticiens:


La logique ici n'est pas fondamentalement différente de celle des méthodes
présentées ci-dessus dans la mesure où la valeur globale (V) est toujours égale à la
somme de l'ANC et du Goodwill. C'est dans la détermination de ce dernier
qu'apparaît la spécificité de la méthode, le Goodwill étant égal à la moitié de
l'excédent de la valeur de rendement sur celle de l'actif net corrigé.

D'où la valeur de l'entreprise : V=A+1/2(B /I-A)

Les auteurs de cette méthode considèrent que le GOODWILL est la moitié de la


différence entre la valeur globale de l'entreprise et sa valeur intrinsèque représenté
par l'actif net comptable corrigé(ANNC)

2-la méthode directe dite des anglo-saxons (la rente abrégé) :


Le Goodwill est déterminé directement comme la valeur actualisée sur un horizon
infini au taux k, d'un super profit calculé par rapport à la rémunération au taux i de la
valeur substantielle brute (VSB).

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EVALUATION D’ENTREPRISE
GW= (CB - i VSB) /k
CB: capacité bénéficiaire (définit comme le bénéfice net comptable corrigé des
incidences des charges et produits exceptionnels et financiers)

La rente de GOODWILL= CB- i VSB


Il faut signaler que la valeur calculé par la méthode directe est supérieur à celle de la
méthode indirecte car la rente est capitalisée sur une période infinie

3-la méthode de l'union des experts comptables :


Comme dans les cas précédent, le résultat net prévisionnel reçut B est constant.
Toute fois le surprofit calculé sur un nombre réduit d année (3 à 5 ans) comme dans
la méthode de la rente abrégée, mesure la différence entre B et iv, étant la valeur de
l entreprise :

Gw=an (B-iv) avec : an =1/t (1-(1-(1/1+t)n

Donc : V= A+ an (B-iv)
SOIT: V=A+ an B/1+i an
ET: GW=an (B- iA)/1+i an

2-3 Inconvénients de cette approche :


La méthode du Goodwill est apparue afin de palier à certaines insuffisances des
méthodes patrimoniales grâce à la détermination de la valeur des éléments
incorporels non identifiables.

Malgré la prise en compte du Goodwill dans la valeur globale, quelques lacunes


apparaissent. En effet les méthodes du Goodwill ne prennent en compte les
perspectives futures que de façon limitée, notamment parce que les évolutions des
bénéfices & des dividendes futurs ne sont pas explicitement étudiées.

Aussi, le choix de la durée d'actualisation du superprofit et du taux de


Rémunération de la valeur patrimoniale reste souvent arbitraire, dans la mesure
Où la théorie financière ne permet pas toujours d'apporter une réponse qui n'est
Pas critiquable.

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EVALUATION D’ENTREPRISE

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