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COMPTABILITE APPROFONDIE
EVALUATION D’ENTREPRISE
EVALUATION D’ENTREPRISE
L’évaluation de l’entreprise
Introduction
Il s’agit d’apprécier la valeur de l’entreprise à un moment donné, en vue de différents
types d’opérations ;
- acquisition de l’entreprise,
- cession totale ou partielle des titres,
- liquidation,
- valorisation des titres de portefeuille,
- information des investisseurs potentiels,
- introduction en bourse,
- calcul de certains impôts (droits de succession, etc.)
Le fait qu’il existe plusieurs approches de la valeur qui ne sont pas fondées sur les
mêmes principes constitue la difficulté de l’évaluation. Certaines méthodes
privilégient la valeur bilantielle, d’autres prennent en compte les flux ou encore
d’autres critères.
De plus, une même méthode peut aboutir à différents résultats en fonction des
options qui auront été retenues (par exemple, pour le choix d’un taux d’actualisation)
et en fonction de celui qui l’applique (acheteur ou vendeur).
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I / EVALUATION A PARTIR DU MARCHÉ
La valeur d’une action peut être fixée d’après le cours en Bourse. Pour tenir compte
des variations de ces cours, on peut calculer une valeur moyenne, sur une courte
période, par exemple le cours moyen du dernier mois.
En l’absence d’une cotation officielle, il n’y a pas en principe de marché, sauf si les
transactions ont été nombreuses.
Dans cette optique on considère que l’entreprise est constituée par la juxtaposition
de biens distincts et on calcule une valeur globale en tenant compte des biens
d’actifs et des dettes.
A l’actif du bilan
1. Pour les biens immobilisés (corporels ou incorporels), les marchandises, les
créances et les valeurs mobilières et financières, la valeur est en principe certaine. Ils
constituent l’actif réel.
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Au passif du bilan
1. Les dettes réelles de l’entreprise vis-à-vis des tiers constituent le passif réel.
EXEMPLE
Un bilan simplifié de la SA « SOUKA » au capital de 10 000 000FCFA (1 000 actions
de 10 000F) se présente ainsi le 31/12, après répartition des bénéfices.
Solution
Premier calcul
Actif réel
Installations et matériels 17 200 000
Stocks 7 200 000
Créances 8 000 000
Disponibilités 3 200 000
35 600 000
– Passif réel
Dettes financières 1 600 000
Dettes d’exploitation 15 600 000
17 200 000
Actif net 18 400 000
Deuxième calcul
Passif fictif
(Capitaux propres) 18 800 000
– Actif fictif
Frais d’établissement – 400 000
Actif net 18 400 000
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B. Actif net intrinsèque ou actif net comptable corrigé (ANCC)
Si l’on veut être précis, les calculs d’actif doivent être effectués à partir de bilans «
réels » ou « redressés », les différents éléments y figurant pour leur valeur réelle
différente souvent de la valeur comptable.
Ces évaluations ne sont pas faciles à réaliser. Différentes méthodes sont possibles.
La plus simple consiste en une simple indexation des valeurs en fonction de la date
d’entrée des éléments (mais on ne corrige ainsi et imparfaitement d’ailleurs, que les
effets de la dépréciation monétaire).
Il est plus intéressant, mais plus délicat, de déterminer la valeur vénale de chacun
des éléments du bilan, notamment des biens d’actif.
Cela fait apparaître par rapport aux évaluations comptables :
– des plus-values (latentes ou occultes) ;
– des moins-values.
Ajustements habituels
Sans évoquer à ce stade les corrections découlant notamment de certaines
impositions décalées, on peut être conduit à analyser de nombreux éléments.
1. Immobilisations
La valeur réelle à dire d’expert est souvent différente des valeurs comptables. Les
coûts d’achat sont des coûts historiques, donc anciens. Les amortissements sont à
contrôler car la dépréciation est en général différente des amortissements
forfaitaires.
L’incidence de certains contrats de crédit-bail est parfois prise en compte.
2. Fonds de commerce
C’est l’élément qui entraîne le plus souvent des corrections de valeur. En effet, la
valeur au bilan est la valeur d’achat. Elle peut ne plus correspondre à la valeur réelle.
D’ailleurs aucune valeur initiale du fonds n’est prise en compte dans le bilan s’il a été
créé par l’entreprise.
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Il faut cependant bien savoir qu’il est difficile d’évaluer exactement ces éléments
incorporels.
Les analystes appliquent différentes méthodes.
3. Les titres
La valeur comptable correspond au prix d’achat, ou à la valeur de clôture s’il y a
dépréciation puisque alors ont été constituées des provisions.
Mais :
– la valeur de clôture est difficile à saisir (par exemple les cours varient),
– les actions en hausse engendrent des plus-values non comptabilisées,
– s’il y a participation, l’évaluation réelle est plus complexe, car il faut évaluer
préalablement les filiales.
4. Les stocks
La comptabilité les retient pour leurs coûts. Il existe différents critères de calcul. Les
valeurs réelles varient surtout en période d’inflation.
5. Valeurs réalisables
Des créances ou effets peuvent être incertains, les provisions ne traduisant pas
toujours la réalité, car les principes fiscaux sont rigoureux.
REMARQUE
Il y a en principe lieu de tenir compte des incidences fiscales des ajustements
réalisés lorsque des impôts latents peuvent être calculés (sur provisions
réglementées et subventions notamment). Voir ci-après,au point D.
Calcul
Comme pour la valeur comptable, deux calculs peuvent être faits :
– À partir des éléments de patrimoine :
ANCC = ACTIF RÉEL – PASSIF RÉEL
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Quelle méthode de calcul utiliser ?
Cela dépend des cas, mais souvent la 2e relation est préférable. En effet, elle met en
évidence le capital et surtout les réserves de la société. Or, il peut arriver que ces
ressources appartiennent à plusieurs catégories de personnes.
C’est le cas des SA où les réserves peuvent avoir été constituées par des
prélèvements sur des bénéfices de différentes origines ou devant revenir à
différentes catégories d’ayants droit.
Par exemple dans l’exemple précédant : Valeur math = 18 400 000/1 000 = 18 400f
La première valeur a le mérite d’être simple à déterminer ; elle est cependant très
imprécise et ne constitue le plus souvent qu’une première étape dans l’évaluation (on
dit qu’elle fournit une valeur minimale de l’entreprise).
La valeur intrinsèque de cette action tiendrait compte d’une estimation très précise
de tous les postes d’actif et de passif du bilan.
a. En règle générale, les calculs précédents sont appliqués à des sociétés dont
l’affectation des résultats a été réalisée.
Le bilan de base en tient compte, le bénéfice ayant été ventilé entre :
– réserves (s’il y a perte, le report à nouveau a été débité),
– dettes diverses (actionnaires, porteurs).
La valeur déduite de l’actif réel ainsi calculé est dite valeur ex-coupon ou coupon
détaché.
En ajoutant à cette valeur le coupon attribué au titre on obtient la valeur coupon
attaché, le coupon étant en principe retenu pour son montant, crédit d’impôt compris.
EXEMPLE
Si les actionnaires de la SA SOUKA ont perçu un dividende de 2500f on a :
Valeur ex-coupon : 18 400
Valeur coupon attaché : 18 400 + 2500 = 20 900f
b. Si l’évaluation doit être réalisée avant que le résultat ne soit affecté, le compte
« Résultat de l’exercice » figure au bilan.
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– S’il y a perte : elle a été déduite des capitaux propres.
– S’il y a bénéfice :
on prévoit les modalités de l’affectation (suivant les statuts, la politique de
distribution…). On procède comme au paragraphe a. ci-dessus ;
sans possibilité de prévoir l’affectation, le résultat global sera ajouté aux capitaux
propres.
Mais il faudrait alors nuancer l’appréciation de la valeur obtenue.
D. Incidences fiscales
Il faut donc en principe tenir compte de l’imposition différée et réduire ainsi les plus-
values correspondant :
– aux provisions non définitivement libérées d’impôt (provisions pour hausse des prix
par exemple),
– aux subventions d’investissement non encore virées aux comptes de résultats,
– à des marchandises en stock destinées à être vendues.
Les impôts peuvent également être déduits des plus-values dégagées sur des
éléments d’actif lorsque leur cession est probable et proche.
.
Les moins-values correspondant à des frais d’établissement ou à d’autres éléments
sont susceptibles de s’imputer sur les futurs résultats imposables ce qui, par le jeu de
l’économie correspondante d’impôt, devrait réduire à due concurrence. Il y a « impôt
différé-actif ».
REMARQUE
Au plan pratique il faut noter que la fiscalité différée (active et passive) peut être prise
en compte dans le calcul de l’actif net :
– soit au niveau de chaque élément concerné, retenu ainsi pour sa valeur nette,
– soit en ajustement final du calcul dans lequel chaque élément est initialement
décompté pour sa valeur brute.
1 Définition
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2 Calcul
Fonds de commerce = 0
A l'exclusion des biens hors exploitation
Sauf actif fictif :
Frais d'établissement
Charges à répartir
Ecarts de conversion
Primes de remboursement
Actionnaire capital souscrit non appelé
Frais de recherche et de développement non abouti
1 Définition
2 Calcul
Fonds de commerce = 0
A l'exclusion des biens hors exploitation
Sauf actif fictif :
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G. Cas particulier : participations entre sociétés
Dans l’évaluation des éléments de l’actif, la valeur des titres figurant au bilan de
l’entreprise doit être éventuellement ajustée en fonction de leur valeur réelle au jour
de l’évaluation, souvent le jour de clôture de l’exercice.
1. Participation simple
EXEMPLE
Une société M (dite société mère) au capital formé de 10 000 actions de 10 000 f,
détient 500 actions d’une société filiale F (capital 1 000 actions de 10 000 F),
comptabilisées à leur valeur d’origine 10 000 F.
Le bilan simplifié de la société M est le suivant à la date du 31.12.N.
On précise en outre qu’il y a une plus-value de 42 500 000 F sur les immobilisations.
Pour évaluer les actions F que détient M, il faut connaître l’actif net de la société F.
À la date du 31.12.N. son bilan se présente ainsi :
Immobilisations
corporelles 18 000 000 Capital 10 000 000
Réserves 25 000 000
- report à nouveau - 3 000 000
Actif circulant 24 000 000 DETTES 10 000 000
42 000 000 42 000 000
Solution :
Patrimoine de F :
Capital 10 000 000
Réserves 25 000 000
- report à nouveau - 3 000 000
capitaux propres 32 000 000
plus value immo + 5 000 000
actif net comptable corrigé 37 000 000
37 000 000
Valeur d'une action F = = 37000f
1000
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On peut maintenant évaluer l’actif net de M, en tenant compte de la plus-value sur
les actions F détenues par M.
2. Participations réciproques
EXEMPLE
– Le capital de la société anonyme A (25 000 000) est représenté par 5 000 actions
de 5000 F.
Elle détient 800 actions d’une société anonyme B acquises au prix total de 1 200 000
F.
– Le capital de la société B (10 000 000) est formé de 10 000 actions de 1000 F.
Elle détient 500 actions de la société A acquises au prix total de 800 000 F.
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Solution :
On désigne par A la valeur de l’action de la société A. On désigne par B la valeur de
l’action de la société B. On peut calculer ainsi les actifs nets des deux sociétés (voir
la remarque ci-après).
La valeur de rendement de l’action est la valeur qui placée à un taux actuel donné
produit un revenu égale aux sommes revenants à cette action sous la forme du
dividende perçu augmenté de la quotité.
EXEMPLE
La société K, au capital de 100 000 F (10 000 actions de 10 F), a réalisé en N un
Bénéfice de 570 000 F, soit 57 F par action.
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Calculer la valeur de rendement, au taux de 8 %.
Solution :
Valeur de rendement à 8 % : VR= 57/0,08 = 712,5 F
EXEMPLE
Une action a donné droit à un dividende de 14 F. Au taux de 10 %, la valeur
financière est VF telle que :
VF = 0,10 = 14 F d’où VF = 140 F.
3 – AUTRES APPROCHES :
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IV/ LES METHODES DE GOODWILL
A. Définition:
Le Goodwill « est l'ensemble, des éléments, nécessairement incorporels, non
détachables de l'entité économique que constitue l'entreprise & non évaluables
isolément, qui concourent à produire un bénéfice supérieur à la rémunération du
capital investi ».
Selon cette méthode, la valeur d'une entreprise n'est pas reliée uniquement à ses
moyens de production (son patrimoine) mais elle dépend essentiellement de
l'aptitude du management à mettre en œuvre les moyens matériels et humains pour
générer de la rentabilité. De ce fait, le Goodwill est une approche qui combine le
patrimoine et la rentabilité.
La valeur de l'entreprise est égale au montant de l'actif net corrigé augmenté de la
valeur du Goodwill.
Avec B-IA=S
K : le coefficient multiplicateur
B : résultat net prévisionnel récurrent
I : taux de rendement des emprunts d'état (plus généralement, le taux sans risque)
S : surplus annuel
A : actif net comptable corrigé hors actifs incorporels
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GW= (CB - i VSB) /k
CB: capacité bénéficiaire (définit comme le bénéfice net comptable corrigé des
incidences des charges et produits exceptionnels et financiers)
Donc : V= A+ an (B-iv)
SOIT: V=A+ an B/1+i an
ET: GW=an (B- iA)/1+i an
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