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Chapitre 11 : Les modalités de financement de l’organisation

I. Les financements internes


Si une entreprise fait appel au financement interne, elle puise dans ses ressources propres, à l’intérieur
de l’entreprise.
A. L’autofinancement
On parle d’autofinancement lorsque l’entreprise puise dans ses disponibilités pour financer un
investissement. L’autofinancement correspond à la part de la trésorerie qui est disponible pour
financer le projet.
Exemple : la trésorerie de l’entreprise X est de 10 000 €. Elle souhaite conserver 6 000 € en
trésorerie pour faire face aux aléas. L’autofinancement disponible est de 4 000 €.
Il s’agit d’un financement gratuit et immédiat. En revanche, en choisissant ce mode de financement,
l’entreprise risque de manquer de trésorerie disponible pour son besoin en fonds de roulement. Il est
donc limité.
B. L’apport en compte courant d’associés
Les associés détenant au moins 5 % du capital peuvent apporter des fonds à l’entreprise sur un compte
courant dont celle-ci est bénéficiaire. Il s’agit d’un prêt accordé par les associés à l’entreprise. Les
sommes ont vocation à être remboursées à une date convenue.
L’entreprise rémunère ces apports par des intérêts, payés tous les ans aux apporteurs, qu’elle réalise ou
non des bénéfices. Les associés sont donc certains d’être rémunérés pour leurs apports. Ce mode de
financement est donc coûteux pour l’entreprise.
Plus le taux de rémunération des apports en compte courant d’associés est élevé, plus le prêt est
coûteux mais plus les associés seront incités à prêter des sommes importantes. Inversement, un taux de
rémunération des apports faible est moins coûteux pour l’entreprise mais décourage les associés à
apporter des fonds : ils préféreront les placer à la banque.
La loi fixe un taux d’intérêt maximum pour les comptes courants afin que les associés ne puissent pas
percevoir de rémunérations déguisées trop importantes par l’intermédiaire de ces comptes.

II. Les financements externes


Lorsque le financement interne ne suffit pas, l’entreprise peut faire appel à du financement externe. On
parle de financement externe lorsque l’entreprise se finance grâce à des ressources financières
extérieures.
A. L’emprunt bancaire
L’emprunt bancaire présente l’avantage, pour l’entreprise, de pouvoir disposer des fonds très
rapidement.
En revanche, cette modalité de financement est coûteuse car l’entreprise rembourse les sommes
empruntées avec des intérêts, payés tous les mois. Elle augmente donc ses charges financières. De
plus, ce mode de financement met l’entreprise dans une situation de dépendance financière vis-à-vis
de la banque. Enfin, le montant est limité car l’entreprise doit conserver un taux d’endettement
(emprunts et dettes financières / capitaux propres) raisonnable.
Il existe trois modes de remboursement de l’emprunt bancaire.
a. La mensualité (ou l’annuité) constante
L’annuité de remboursement d’emprunt est composée de deux éléments : l’amortissement, qui
représente une part du capital emprunté, et les intérêts à payer. Une formule mathématique permet de
calculer une répartition entre amortissement et intérêts telle que les versements à la banque soient

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Thème 3 – Accompagner la prise de décision © Nathan
fixes. Le montant de capital remboursé augmente tous les ans et celui des intérêts diminue tous les ans.
Au final, le montant remboursé à la banque, c’est-à-dire l’annuité, est le même tous les ans. En
revanche, le calcul des intérêts est désavantageux.
Exemple : une somme de 25 000 € est empruntée sur 5 ans au taux de 3,5 %.

b. L’amortissement constant
Le remboursement de l’emprunt, appelé « amortissement », est du même montant à chaque période.
Les intérêts, calculés sur les sommes restant à rembourser, baissent régulièrement. Ainsi, les sommes
versées à la banque, c’est-à-dire les annuités (remboursement + intérêts) ne sont jamais les mêmes.
Elles baissent chaque année. Ce mode de remboursement est le moins coûteux.
Exemple : une somme de 25 000 € est empruntée sur 5 ans au taux de 3,5 %.

c. Le remboursement in fine
La totalité des sommes empruntées est remboursée en une fois, en dernière période. Des intérêts sont
toutefois payés à chaque période. Ce mode de remboursement est très coûteux mais permet de
conserver des liquidités jusqu’à la fin de la durée de l’emprunt.
Exemple : une somme de 25 000 € est empruntée sur 5 ans au taux de 3,5 %.

B. L’augmentation de capital
L’augmentation de capital consiste à faire croître la valeur du capital d’une entreprise en créant de
nouvelles actions. Ces actions sont achetées par des associés existants ou par de nouveaux associés Ce
mode de financement permet d’obtenir des fonds de montants élevés.
Les apports en capital n’ont pas vocation à être remboursés. Les sommes sont bloquées. Elles restent
acquises. Une augmentation de capital modifie la répartition des actions entre les associés et, par
conséquent, la répartition du pouvoir de décision.
Les actionnaires étant propriétaires d’une partie de l’entreprise, ils ont droit à des dividendes, c’est-à-
dire à une part des bénéfices.

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Thème 3 – Accompagner la prise de décision © Nathan
Ce mode de financement est donc gratuit pour l’entreprise en cas de perte. En effet, les dividendes ne
sont versés aux actionnaires que si l’entreprise réalise un bénéfice. Ainsi, si l’entreprise ne réalise pas
de bénéfice, voire réalise une perte, le gain pour les associés sera nul.
C. La subvention
La subvention est une aide de toute nature attribuée de manière facultative par l’État ou les
collectivités territoriales. Toute association déclarée, régie par la loi de 1901, peut effectuer une
demande de subvention dans le cadre de son activité.
Il est en revanche difficile pour les entreprises de bénéficier d’une subvention. En effet, pour celles-ci,
les conditions d’obtention sont très restrictives. Elles doivent démontrer que leur projet relève d’un
intérêt général, c’est-à-dire d’un intérêt pour tous, pour l’ensemble de la société.
Exemple : une entreprise dont le projet va créer beaucoup d’emplois peut se voir attribuer une
subvention.
Lorsque l’État accorde une subvention, l’entreprise n’a aucuns frais et n’a pas à rembourser les
sommes versées. Il s’agit d’un financement gratuit.
D. Le financement participatif (crowdfunding)
Le financement participatif (crowdfunding) représente l’ensemble des méthodes utilisées pour faire
appel à un grand nombre de personnes afin de financer un projet.
Les nouvelles technologies ont favorisé son développement car de nombreuses plateformes Internet
facilitent leur mise en œuvre, moyennant, parfois, une commission calculée sur les fonds levés.
Exemples : KissKissBankBank, WeShareBonds, Ulule, Wiseed.
Il s’agit d’une modalité de financement alternative pour les entreprises qui leur permet d’obtenir
rapidement les fonds nécessaires.
Les entreprises peuvent choisir de mettre en œuvre un crowdfunding privé, c’est-à-dire réservé à un
public déterminé, ou public, ouvert à tous.
Le crowdfunding peut prendre deux formes :
– le don : il s’agit soit d’un simple don (sans contrepartie), soit d’un don avec récompense (carte,
souvenir ou cadeau de remerciement). Le financement est alors gratuit ou quasi gratuit.
– le prêt, gratuit ou rémunéré (on parle alors de crowdlending) : l’apporteur de fonds prête une somme
qui sera ensuite remboursée, sans intérêts ou avec intérêts à un taux fixé à l’avance.
Ce mode de financement vient ainsi augmenter l’endettement global de l’entreprise et donc son taux
d’endettement.

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