Vous êtes sur la page 1sur 3

3- Optimisation des modes de financement :

Avant d'entreprendre l'investissement qu'elle juge indispensable, la société doit opter pour le
mode de financement le mieux adapté à ses exigences et à ses opérations. Elle a la possibilité
de faire un choix entre le financement interne, principalement basé sur l'autofinancement
généré par l'activité opérationnelle, et les financements externes, qui se déclinent
généralement en trois catégories : les fonds propres, l'emprunt et le crédit-bail.
A :Optimisation fiscale par ressources propres :
a. L’autofinancement :
On peut catégoriser l'autofinancement en deux types avec des différentes implications
fiscales :
- L'autofinancement courant qui englobe les dotations aux amortissements annuelles,
compensant la dépréciation des actifs immobilisés. Cette charge non décaissable est exonérée
de l'impôt et peut être réinvestie.

- L'autofinancement de croissance résulte des bénéfices nets d'impôt réinvestis dans


l'entreprise Il est composés des résultats taxés à la hauteur de 30% d'impôt sur les sociétés. Il
permet à l’entreprise de ne pas augmenter les charges financières (Ce n’est pas une solution à
retenir dans le cadre d’une optimisation fiscale.)

 Avantages et inconvénients d’autofinancement :


Les avantages Les inconvénients
- Il protège l’entreprise des risques liés à - Il a un coût en capital car il décourage
un endettement excessif ; l’épargne des actionnaires par la diminution
- Il favorise la croissance à long terme de des
l’entreprise ; dividendes.
- Il permet à l’entreprise de préserver son - Un coût en intérêt car les sommes
autonomie et d’accroître sa solvabilité disponibles auraient pu être placées à
l’extérieur dans des emplois plus lucratifs
- Il peut devenir néfaste lorsqu'il est utilisé à
outrance

b. L’augmentation du capital
Chaque augmentation de capital entraîne des implications fiscales liées à l’enregistrement des
actes constatant la modification du capital au sein de la société :
• Le traitement fiscal des apports en nature varie en fonction du type de l'apport. Le montant
des droits d'enregistrement exigibles dépend de la distinction entre les apports purs et simples,
rétribués par des droits sociaux soumis à l’aléa des affaires , et les apports à titre onéreux,
compensés par un équivalent ferme et actuel espèces, couvrant le passif.
Pour les apports à titre onéreux :

- 6% pour les immeubles, et le fond commercial.


- 3% pour les terrains à bâtir, et les titres de participation.
- 1,5% pour les créances clients, et les marchandises neuves

En revanche l’entreprise bénéficiant une exonération totale de droit d’enregistrement de 1%

Sur un autre plan, afin d’encourager ces augmentations de capital des mesures fiscales
incitatives ont été introduites dans la loi fiscale.
• Pour encourager le marché boursier prévu, la loi de finances a institué une réduction
temporaire de l’IS au profit des sociétés qui introduisent leurs titre en bourse par ouverture de
leur capital et / ou par la cession d’actions existantes ou par augmentation de capital. Ces
titres doivent être diffusés dans le public parallèlement à l’introduction en bourse.
Outre les incorporations de réserves sont acceptées favorablement par les actionnaires. Ceci
facilite les augmentations ultérieures de capital en numéraire. Incidence de la fiscalité sur la
structure financière de l’entreprise marocaine cotée en bourse.
 Avantages et inconvénients d’augmentation du capital :

Les avantages Les inconvénients


- Il ne se traduit pas par une hausse de - Les distributions de dividendes aux
l'endettement de l'entreprise puisque les fonds actionnaires ne sont pas déductibles du
sont amenés par les actionnaires. bénéfice imposable au titre de l’impôt sur les
- Il ne contraint pas l’entreprise à des échéances sociétés ;
fixes de remboursements - Il n’apporte aucun avantage fiscal aux
- Le financement par fonds propres préserve apporteurs et aucune économie d’impôt pour
l’indépendance financière et de gestion de l’entreprise ;
l’entreprise. - Ses frais d’émission sont plus élevé que ceux
des autre titres ;
B : Le financement par fonds externe
1-les emprunts :

a. -Emprunts contractés auprès des banques :

Ce mode de financement présente l'avantage de la déductibilité illimitée des intérêts bancaires


du résultat assujetti à l'impôt. Cependant, lorsque les intérêts annuels excèdent le bénéfice
d'exploitation, l'avantage fiscal annuel est plus faible. Cela se produit notamment dans le cas
d'un taux d'endettement élevé ou d'une rentabilité d'exploitation des actifs faible. De plus, le
recours excessif au financement par la dette peut compromettre la continuité d’exploitation de
l'entreprise et accroître significativement le risque de faillite.

b. Emprunt contractés auprès des associés :

Ces emprunts représentent une dette envers la société (avances en comptes courants
d’associes).
Ce mode de financement présente l’avantage d’exonérer l’entreprise des droits
d’enregistrement sur les capitaux empruntés et de déduire du revenu imposable les intérêts
servis aux associés en raison des sommes avancées par eux à la société.

c. Emprunt contractés auprès des tiers :

Les avances en comptes courants sont contractées auprès des tiers non associés. Cet emprunt a
plusieurs avantages :
-les coûts associés à l'emprunt sont généralement faibles en termes de taux d'intérêt et
de frais d'émission (il s'agit généralement de titres sans risques)
- Les intérêts sur les prêts peuvent être déduits des bénéfices imposables.

c. Emprunt obligataire :

• La prime d'émission des obligations est considérée comme une immobilisation en non-
valeur, amortie ultérieurement. L'amortissement de cette prime constitue un avantage
significatif pour l'entreprise, offrant une source de financement et renforçant les
ressources internes.
 La convertibilité des obligations en actions : Cette opération implique la
transformation des obligations en actions sous forme de TP (titres de placement). La
plus-value de la cession de ces TP est exonérée.
Comme tout autre mode de financement l’emprunt présente des avantages et limites
qu’on synthèse dans le tableau ci-après :

Les avantages Les inconvénients


La préservation des fonds propres de Il augmente le risque financier, et par
l’entreprise puisqu’il n’ouvre pas l’accès là, le risque de faillite de l’entreprise qui
aux assemblées des actionnaires ni au l’utilise.
conseil d’administration. Une utilisation de manière non
L’entreprise peut déduire ses frais rationnelle peut transformer l’effet de
financiers sur emprunt avant impôt et levier en un effet de massue (levier
réalisera en conséquence une économie négatif).
d’impôt sur les bénéfices. Il peut soumettre l’entreprise à
Il lui est associé un effet de levier l’ingérence des organismes prêteurs. En
lorsque le rendement économique effet, les clauses d’emprunt peuvent
supérieur au coût de la dette. limiter considérablement la marge de
manœuvre de l’entreprise.
Les théories économique, financière et
comptable modernes associent à ce
mode de financement des coûts
d’agences

2- crédit-bail :
• En ce qui concerne le crédit-bail mobilier, il offre à l'entreprise locataire la possibilité
de convertir les intérêts en loyers, ce qui présente un avantage important (une
déduction parfois plus importante des loyers par rapport aux intérêts augmentés des
amortissements lors de l'achat à crédit).
A la levée de l'option, le bien repris à sa valeur résiduelle est amortissable avec une
déduction sans limitation.

• Pour le crédit-bail immobilier, les sociétés de leasing sont autorisées à acquérir les
actifs en exonération de TVA auprès des promoteurs immobiliers producteurs fiscaux.

Cette technique de financement présente des avantages et inconvénients pour l’entreprise


utilisatrice qu’on présente ainsi :

Les avantages Les inconvénients


- L’entreprise utilisatrice du bien peut - Il est coûteux surtout pour les petits
inclure dans ces charges déductibles, les investissements.
redevances - L’achat du bien immobilier auprès de la
versées à la société de crédit-bail, ce qui société du crédit-bail entraîne en principe,
procure une économie d’impôt. l’exigibilité des droits d’enregistrements.
- En matière de TVA, l’entreprise peut - Si l’entreprise cède avec l’accord de
récupérer la TVA qui lui est facturée par la bailleur, à un tiers le contrat dont elle est
société du crédit-bail sauf si le bien loué fait titulaire, le
partie des biens exclus du droit à déduction. prix obtenu est considéré comme une plus-
value imposable à l’IS au taux normal

3-Le crédit consenti par les fournisseurs :


Les délais de paiement accordés par les fournisseurs représentent une forme de crédit entre
entreprises. Conformément à la loi, l’échéance habituellement accordée aux clients
(généralement 60 jours) peut être prolongé jusqu'à 90 jours ce qui est un avantage pour
l’entreprise comme il est déjà expliqué dans les exposés précédents.

Vous aimerez peut-être aussi