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Gestion Financière : S5 CHAPITRE 2 : CHOIX DE MODES DE FINANCEMENT DES

INVESTISSEMENTS ET LE PLAN DE FINANCEMENT

CHAPITRE 2 : CHOIX DE MODES DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS ET


LE PLAN DE FINANCEMENT

Contenu du chapitre 2 :

1. Modalités et choix de financement


1.1. Le financement par les fonds propres
A- L’autofinancement
B- La session des immobilisations
C- L’augmentation du capital
D- Les subventions
1.2. Le financement par endettement et par crédit-bail
A- L’emprunt bancaire
B- L’emprunt obligataire
C- Le crédit-bail
a - Crédit-bail mobilier :
b - Crédit-bail immobilier
c- La cession bail :
1.3. Le calcul des coûts de financement

2- Le Plan de financement
2.1. Le plan de financement : définition, objectifs et fonctionnement
A- Définition
B- Les objectifs du plan de financement
2.2- Elaboration du plan de financement
A- Les ressources prévisionnelles
B- les emplois prévisionnels
C- La structure du plan de financement
D- L’équilibre du plan de financement
Gestion Financière : S5 CHAPITRE 2 : CHOIX DE MODES DE FINANCEMENT DES
INVESTISSEMENTS ET LE PLAN DE FINANCEMENT

Introduction du chapitre 2

Une fois l’entreprise a bien choisi le projet d’investissement, il lui reste bien souvent de
déterminer le meilleur mode de financement. Les moyens de financement se caractérisent par
leur diversité. Traditionnellement, on distingue le financement interne basé sur les ressources
générées par l’activité de l’entreprise elle-même (autofinancement), l’augmentation du capital
et le financement par emprunt.
Dans le présent chapitre, nous révélerons d’abord les principales modalités de financement,
ensuite nous présenterons l’intérêt et la méthodologie de l’élaboration du plan de financement.

1. Modalités et choix de financement

Au fur et à mesure de sa vie et de son développement, l’entreprise doit faire des choix en matière
de financement durable (financement à moyen terme et à long terme).
Il existe de nombreuses formes de financement durable à la disposition des entreprises pouvant
être regroupées en deux catégories : les fonds propres et l’endettement à moyen et long terme.
1.1. Le financement par les fonds propres
L’entreprise dégage des liquidités grâce à son activité courante ou à l’occasion de ses opérations
de désinvestissement.
A- L’autofinancement
L’autofinancement (AF) représente le surplus monétaire généré par l’entreprise et conservé
durablement pour financer ses activités ou sa croissance. Autrement dit, l’AF correspond à la partie
de la capacité de financement (CAF) non distribuée et restant à la disposition de l’entreprise.
Autofinancement (N) = CAF (N) – Dividendes distribués en N
Généralement, on distingue deux composantes de l’autofinancement :
L’autofinancement de maintien : il doit permettre le renouvèlement du potentiel de production
(c’est le rôle de l’amortissement), et de faire face au risque de dépréciation d’actif (c’est le rôle
des provisions).
L’autofinancement de croissance : il correspond au solde dégagé entre l’autofinancement
total et l’autofinancement de maintien (l’autofinancement de croissance = l’autofinancement
total – l’autofinancement de maintien). L’AF de croissance permet de couvrir les besoins liés
à l’expansion de l’entreprise.
Parmi les avantages de l’autofinancement, c’est qu’il conforte l’indépendance financière de
l’entreprise. En outre, l’AF augmente la capacité de l’endettement de l’entreprise. En effet,
l’autofinancement se traduit par l’augmentation des capitaux propres et on sait que :
Capacité d’endettement = Capitaux propres – Dettes financières.
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B- La session des immobilisations


Les cessions d’éléments de l’actif immobilisé peuvent résulter :
• De renouvèlement des immobilisations, qui s’accompagne de la vente de biens
renouvelés.
• De la recherche de sources de financement. L’entreprise est alors amenée à céder, sous
la contrainte, certaines immobilisations (terrains, immeubles…) qui ne sont pas
nécessaires à son activité.
• De la mise en œuvre d’une stratégie de recentrage : L’entreprise cède des usines, des
participations, voir des filiales dès lors qu’elles sont marginales par rapport aux métiers
dominants qu’elle exerce. Dans ce cas les sommes en jeu sont souvent très importants.

C- L’augmentation du capital
L’augmentation du capital s’effectue souvent selon une des modalités suivantes :
➢ Par apport en nature : les apports en nature se manifestent dans les apports soit d’actif
immobilisé, soit d’actif circulant. Cette modalité permet de renforcer les fonds propres de
l’entreprise, et donc son autonomie et sa capacité d’endettement, mais n’apporte aucune
liquidité. Le niveau de la trésorerie reste inchangé.
➢ Par apport en numéraire : c’est la modalité la plus courante. Il consiste à verser de
l’argent liquide sur le compte de la société par les actionnaires, en contrepartie d’actions
ou de parts sociales. L’apport en numéraire permet à l’entreprise de disposer d’une
liquidité immédiate pour faire face à ses besoins de financement. Il améliore
sensiblement la situation financière de l’entreprise en augmentant ses fonds propres en
même temps que sa trésorerie.
➢ Par incorporation de réserves : l’utilisation des réserves permet aux associés
d’augmenter le capital social sans apporter d’argent. En effet, cette opération consiste
à incorporer les réserves (qui font partie des capitaux propres de la société) dans le
capital social de la société. Ainsi, la valeur de l’entreprise et les capitaux propres ne sont
pas modifiés suite à cette opération. Il s’agit en quelque sorte d’un « reclassement »
entre des éléments des capitaux propres de la société. D’après cette opération les
propriétaires de l’entreprise vont bénéficier d’une distribution d’actions gratuites, au
prorata de leur participation dans le capital.
➢ Par la conversion de la dette : Il s’agit d’une augmentation du capital par
transformation de dettes en action. Le créancier accepte de renoncer à sa créance, et
devient, en contrepartie, actionnaire de l’entreprise. Celle-ci intégré la montant de la
dette à son capital social et crée de nouvelles actions qu’elle attribue au créancier.
Généralement, l’augmentation du capital n’implique aucune charge financière, et permet
d’améliorer le ratio de l’indépendance financière (CP/DLMT). Par ailleurs,
l’augmentation du capital en numéraire est la seule modalité qui procure à l’entreprise de
nouvelles ressources financières et peut donc servir au financement des investissements
nouveaux.
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D- Les subventions
Il s’agit de subventions accordées par les organismes publics à certaines activités d’intérêt général.
Elles sont assimilées à des fonds propres du fait qu’elles ne sont pas remboursables. Elles restent
une source de financement exceptionnelle. L’entreprise doit connaître les conditions d’octroi de ces
subventions et chercher à en bénéficier.
1.2. Le financement par endettement et par crédit-bail
Le financement par endettement constitue le complément du financement par les capitaux
propres. Généralement on distingue entre l’emprunt bancaire, l’emprunt obligataire et le
crédit-bail.
A- L’emprunt bancaire
Le crédit bancaire est la composante la plus importante de l’endettement des entreprises. Les
banques constituent leurs partenaires privilégiés en matière de financement. Elles collectent une
épargne essentiellement de court terme et la transforment en ressources de financement
octroyées aux entreprises sous forme d’emprunts à moyen et long terme destinés à financer
leurs investissements. Ces emprunts sont accordés à des conditions de taux, de durée et de
suretés qui garantissent aux établissements financiers une rentabilité suffisante et le
remboursement des sommes prêtées.
Il existe des considérations d’ordre financier susceptibles de limiter le recours à ce mode de
financement. Ces considérations sont liées aux concepts de solvabilités et d’autonomie
financière. Ainsi selon les règles traditionnelles de gestion financière, l’entreprise qui recourt à
l’endettement ne doit pas compromettre son autonomie financière, ni sa capacité de
remboursement. Elle doit par prudence respecter un taux d’endettement acceptable garantissant
cette autonomie. Les banques de leurs côtés, exigent des entreprises qui sollicitent leur
financement des garanties réelles pour se protéger contre le risque de défaillance de leurs
clients.
L’emprunt bancaire se définit à travers un ensemble de paramètres dont les principaux sont les
suivants :
- Le montant de l’emprunt.
- Le taux d’intérêt
- La durée de l’emprunt
- La modalité de remboursement
Pour le remboursement de l’emprunt bancaire, trois modalités peuvent être utilisées :
- Le remboursement par amortissement constant.
- Le remboursement par annuités constantes.
- Le remboursement In fine
Le remboursement par amortissement constant : il consiste à rembourser chaque année le
même montant du capital emprunté. Les intérêts sont calculés sur le montant du capital restant
dû. Par conséquent, leur montant diminue d’une période à l’autre. Il en résulte une annuité
dégressive.
Exemple :
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Pour un emprunt de 100 000 d’une durée de 5 ans et au taux de 7,5%, le remboursement en
principal est obtenu en divisant le montant de l’emprunt par la durée :
Remboursement en principal = 100 000/5=20 000
Les intérêts sont calculés sur le capital restant dû, soient :
- Pour la 1ère année : 100 000×7,5% = 7500
- Pour la 2ème année : (100 000 – 20 000) × 7,5% = 6000
Le montant de l’annuité correspond à la somme du remboursement en principal et des intérêts
(soit ; 20000 + 7500 = 27 500)
Tableau d’amortissement :
Années Remboursement Intérêts Annuités
en principal
1 20 000 100 000 × 7,5% = 7500 27 500
2 20 000 80 000 × 7,5% = 6000 26 000
3 20 000 60 000 × 7,5% = 4500 24 500
4 20 000 40 000 × 7,5% = 3000 23 000
5 20 000 20 000 × 7,5% = 15000 21 500
Total 100 000 22 500

Pour le remboursement par annuités constantes, le montant de l’annuité qui comprend le


remboursement en principale et les intérêts est le même d’une année à l’autre.

Le montant de l’annuité constante est obtenu en appliquant la formule suivante :


𝑖
A= E× avec :
1−(1+𝑖)−𝑛

A : annuité constante
E : le montant de l’emprunt
i : taux d’intérêt
n : durée de l’emprunt
Exemple :
Reprenons le même exemple et supposons que le remboursement se fait par annuités
constantes.
Calcul de l’annuité :
0.075
A= 100 000. × = 24 716,47
1−(1.075)−5

Ce montant correspond à l’annuité qui sera versée à la fin de chaque année.


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Années Remboursement Intérêts Annuités Capital


en principal restant du
1 17 216,47 (2) 7500 (1) 24 716,47 82 783,53
2 18 507,71 (4) 6208,76 (3) 24 716,47 64 275,82
3 19 895,78 4820.69 24 716,47 44 380,04
4 21 387,97 3328,50 24 716,47 22 992,07
5 22 992,07 1724,40 24 716,47 0
Total 100 000 23 582,35 123 582,35
(1) Le montant des intérêts de la 1ère année = 100 000×7,5%
(2) Remboursement en principal de la 1ère année = 24 716,47 – 7500
(3) Intérêts (année 2) = 82 783,53 × 7,5%
(4) Remboursement en principal de la 2ème année= 24 716,47-6208,76
Pour le remboursement In fine, l'emprunteur paie uniquement les intérêts de son emprunt
durant sa durée de vie. A terme, il rembourse le capital, en une seule fois.
Exemple :
Reprenons le même ci-dessus et supposons le recours à la modalité de remboursement In fine
Le tableau d’amortissement :

Remboursement
Années Intérêts Annuités
en principal
1 0 75 000 75 000
2 0 75 000 75 000
3 0 75 000 75 000
4 0 75 000 75 000
5 100 000 75 000 175 000
Total 100 000 375 000 475 000

Il est à signaler que le remboursement par annuités constantes est le mode d’amortissement
pratiqué par les banques commerciales.
B- L’emprunt obligataire
Un emprunt obligataire est un emprunt divisé en fractions égales appelées « obligations »
souscrites par un grand nombre de prêteurs appelés obligataires. Les obligations sont des titres
négociables qui confèrent à leurs propriétaires (appelés aussi obligataires, souscripteurs ou
prêteurs) un simple droit de créance, sans participation aux résultats de l’exploitation et sans
droit de vote (contrairement à l’actionnaire). L’émission d’un emprunt obligataire est un appel
public à l’épargne soumis à des conditions réglementaires (par exemple, un minimum de capital
social est exigé). Il est subordonné à la publication d’informations sur l’émetteur et sur les
caractéristiques de l’emprunt et nécessite l’autorisation de l’autorité des marchés de capitaux.
L’émission de l’emprunt est généralement assurée par l’intermédiaire d’un établissement
bancaire.
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Les obligations sont souscrites par les obligataires en contrepartie d’un intérêt appelé
« coupon » et pour une durée déterminée.
Le taux d’intérêt servi aux détenteurs d’obligations est généralement fixe (mais il peut être
variable). Il est calculé sur la valeur nominale du titre et versé à son détenteur annuellement
tout au long de la durée de l’emprunt. Toutefois, dans certain emprunts obligataires aucun
intérêt n’est servi au cours de la durée de l’emprunt, la rémunération n’est versée aux
souscripteurs qu’à la fin de cette durée, il s’agit des « obligations à coupon zéro ».
L’émission des obligations se fait à leur valeur nominale1, mais dans certains cas le prix
d’émission2 de l’obligation est inférieur à sa valeur nominale. La différence constitue une
« prime d’émission3 » destinée à améliorer le rendement de l’obligation et à la rendre plus
attractive pour le souscripteur.
Le remboursement de l’obligation peut se faire à son prix nominal, ou à un prix supérieur au
nominal. On parle alors de « prime de remboursement »4 de l’obligation.
Le remboursement des obligations se fait selon les modalités fixées par le contrat d’émission.
Celles-ci peuvent consister en :
- Un amortissement In fine : c’est la modalité la plus courante. Le souscripteur reçoit le
montant des intérêts annuellement, et le capital est remboursé en une fois à la fin de la
durée de l’emprunt.
- Le remboursement par annuités constantes : l’émetteur de l’emprunt rembourse chaque
année un montant constant comprenant le capital et les intérêts.
- Un remboursement aléatoire d’une partie des obligations émises de manière périodique
tout au long de la durée de l’emprunt. Les obligations à rembourser sont choisies par
tirage au sort selon une périodicité fixée par le contrat d’émission (exemple : pour un
emprunt sur 10 ans, remboursement de 20% des obligations tous les deux ans).
Généralement, les entreprises peuvent émettre des obligations ordinaires portant un intérêt
nominal et remboursables selon la modalité fixée par le contrat, comme elles peuvent émettre
des obligations convertibles en actions. Celles-ci représentent des titres de créance qui peuvent
être transformés, à la demande de leurs détenteurs en actions.
Exemple :
Soit l’emprunt obligataire suivant :
- Nombre d’obligations : N =10 000
- Prix d’émission (E) = 500 dh (dans ce cas, (E) = valeur nominal (V)
- Prix de remboursement (R ) = 550 dh
- Taux d’intérêt (i) = 5%
- Durée de l’emprunt (n)= 4 ans
T.AF :

1
Valeur nominale : Valeur attribuée à une obligation afin de calculer les intérêts.
2
Prix d’émission : Montant versé par l’obligataire pour obtenir une obligation
3
Prime d’émission= Valeur nominale-Prix d’émission
4
Prime de remboursement = Prix de remboursement – valeur nominale
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Présenter le tableau d’amortissement de l’emprunt obligataire en supposant un remboursement


in fine.
Solution :
Tableau d’amortissement :
Années Intérêts Nombres Amortissements Annuité
d’obligations
amorties
1 250 000 (1) - - 250 000
2 250 000 - - 250 000
3 250 000 - - 250 000
4 250 000 10 000 5 500 000 (2) 5 750 000
Total 1000 000 10 000 5 500 000 6 500 000
(1) Intérêts= N×V×i = 10 000×500×0,05 = 250 000
(2) Le capital remboursé = N×R = 10 000×550 = 5 500 00
C- Le crédit-bail
Le contrat de crédit-bail (ou leasing) est un contrat de location, portant sur un bien meuble ou
immeuble, assorti d’une option d’achat à un prix fixé d’avance.
La société de leasing (appelée crédit-bailleur) procède à l’acquisition du bien objet du contrat
elle le met à la disposition de l’entreprise (appelée crédit-preneur) pendant une période
déterminée moyennant le paiement, de redevances. A la fin de la durée du contrat, l’entreprise
locataire a le choix entre trois possibilités :
- Restituer le bien à la société de leasing qui en est propriétaire ;
- Prolonger la durée de contrat.
- Exercer l’option d’achat prévue dans le contrat : il s’agit d’acquérir le bien en
contrepartie du paiement d’une valeur résiduelle. Dans ce cas, l’entreprise devient
propriétaire du bien à l’issue du contrat de bail, l’inscrit dans son bilan et procède à son
amortissement.
D’un point de vue financier, le crédit-bail est une opération de financement assimilée à un
emprunt à long terme.
Généralement on distingue entre le crédit-bail mobilier et crédit-bail immobilier :
a - Crédit-bail mobilier :
Les principaux matériels éligibles à ce type de crédit-bail sont : les véhicules de transport, les
équipements industriels, les matériels de travaux publics, les matériels agricoles (tracteurs…),
les matériels d’imprimerie…
Son principe est le suivant : L’entreprise définit très précisément le bien qu’elle souhaite
(marque, type…). Elle s’adresse à une société de crédit-bail, laquelle achète le matériel et le
loue à l’entreprise.
Ce contrat de crédit-bail prévoit entre autres :
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- La durée de la période irrévocable5 ;


- Le montant et la périodicité des loyers (redevances de crédit-bail)
- Le prix de rachat.
b - Crédit-bail immobilier
Le crédit-bail immobilier est une opération par laquelle une société de crédit-bail donne en
location un bien immobilier6 à usage professionnel à une entreprise qui peut devenir propriétaire
si elle le souhaite, à l’expiration du bail (ou avant éventuellement).
Le crédit-bail immobilier a très souvent les caractéristiques suivantes :
- Longue durée du contrat : 20 ans, dans la plupart des cas
- L’indexation des loyers et de la valeur résiduelle.
- Pré loyers : pendant la période de construction, l’entreprise locataire doit verser des Pré
loyers à la société de crédit-bail.
c- La cession bail :
La cession bail ou lease-back est une forme particulière de crédit-bail. Il s’agit d’une opération
qui consiste, pour une entreprise, à céder des biens immobiliers (siège social, usine) ou des
biens d’équipement (matériel) à une société de crédit-bail qui lui en laisse la jouissance sous la
base d’un contrat de crédit-bail prévoyant les conditions du rachat.
Cette technique de financement permet à l’entreprise qui à besoin de liquidités pour financer
un projet d’investissement, de vendre l’un de ses actifs, d’en encaisser le prix et d’en devenir
locataire pour une période déterminée en signant un contrat de leasing. C’est une vente
combinée à une opération de crédit-bail.
Par ailleurs, les avantages de crédit-bail sont multiples :
- Il est facilement et rapidement obtenu. Il est également un engagement hors bilan, ainsi
le crédit-bail ne modifie pas la structure de financement, il n’affecte pas la capacité
d’endettement.
- Le crédit-bail permet un financement allant jusqu’à 100% du coût d’acquisition du bien,
contrairement à l’emprunt qui ne couvre que rarement la totalité des besoins de
l’entreprise.
- L’entreprise qui recourt au crédit-bail finance l’acquisition de l’immobilisation sur la
base des ressources générées par l’exploitation de celle-ci.
Malgré ses avantages, le crédit-bail est considéré comme un moyen de financement plus
coûteux. L’inconvénient du crédit-bail peur se manifester également dans la perte
d’économie d’impôt sur les bénéfices liés à la déductibilité des amortissements lors d’une
acquisition par emprunt.

5
Le temps qui sépare la date de la conclusion du contrat de la date à laquelle peut être exercée l’option
d’achat.
6
Magasins, usines, entrepôts..
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1.3. Le calcul des coûts de financement


Pour déterminer le coût d’une source de financement, il faut comparer le Capital mis à la
disposition de l’entreprise et les sommes qui doivent être versés en contre partie en prenant en
considération les économies d’impôts.

Le coût de financement est le taux i pour lequel il y a une équivalence entre les fonds reçu et
l’ensemble des sommes réellement décaissés en contrepartie.
Pour calculer le taux de revient (appelé aussi taux actuariel) d’un financement il faut se placer
du point de vue de l’emprunteur (l’entreprise) ; on établit une relation entre les sommes reçues
et les sommes décaissées pendant la durée de l’emprunt.

Fonds reçus = sommes décaissées actualisées

Fonds reçus = ∑𝑛
𝑝=1 𝑆𝑝 (1 + 𝑖)
−𝑝
(avec i taux de revient)

Les sommes décaissées sont calculées nettes des économies de l’IS liées à la déductibilité
fiscale de certaines charges. :
- Les intérêts,
- Les amortissements des frais d’émission
Les taux obtenus sont donc des taux après impôt (nets d’IS)
A- Le coût d’un emprunt bancaire
Dans le cas d’un emprunt bancaire, les intérêts constituent une charge déductible. Le coût de
revient d’un emprunt bancaire doit tenir compte de l’économie de l’IS réalisé.
B- le coût d’un emprunt obligataire
Dans le cas d’un emprunt obligataire, les intérêts constituent une charge déductible. Les primes
d’émission et de remboursement sont amorties sur la durée de l’emprunt obligataire. Il faut donc
tenir compte des économies d’impôt sur l’amortissement de ces primes. Il faut tenir en
considération également les frais d’émission, c’est-à-dire les commissions dues aux
intermédiaires financiers et les frais de publicité en cas d’appel public à l’épargne.
C- le coût de crédit-bail
Le financement par crédit-bail est le plus souvent une alternative au financement par emprunt
bancaire. Dans le premier cas, le bien n’apparait pas au bilan, alors que dans le deuxième cas,
le bien est amorti. Le financement par crédit-bail induit donc la perte des économies d’IS liées
à l’amortissement du bien.
Le coût de crédit-bail correspond au taux d’actualisation qui égalise les décaissements générés
par le contrat et la valeur d’origine du bien mis à la disposition de l’entreprise. Autrement dit
c’est le taux pour lequel la valeur nette des décaissements est nulle.
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2. Le Plan de financement
2.1. Le plan de financement : définition, objectifs et fonctionnement
Une fois les décisions d’investissement prises et les modes de financement choisis, l’entreprise
doit vérifier l’équilibre global des ressources durables et des emplois stables prévisionnels.
Pour cela, elle élabore un document prévisionnel pluriannuel : le plan de financement. Les CAF
prévisionnelles sont obtenues à partir de comptes de résultats prévisionnels.
L’entreprise dispose ainsi des informations nécessaires pour établir accessoirement les bilans
prévisionnels.
A- Définition
Le plan de financement est un document prévisionnel pluriannuel, établi pour une durée
généralement allant de 3 à 5 ans et regroupant :
- Les ressources durables dont disposera l’entreprise pour chacune des années
considérées.
- Les emplois durables auxquels elle devra faire face pendant ces mêmes années.
En principe, le plan de financement est établi pour l’ensemble des activités de l’entreprise. Le
plan de financement est un document prévisionnel. Son établissement suppose la formulation
d’hypothèses d’activités forcément affectées d’incertitudes, ce qui oblige à considérer son
contenu avec une certaine prudence.
B- Les objectifs du plan de financement
L’objectif du plan de financement est d’évaluer l’impact des décisions d’investissement et de
financement sur la trésorerie de l’entreprise. C’est un instrument de prévision des ressources
que l’entreprise devra réunir pour financer son projet d’investissement et les emplois durables
qui en découleront. La prévision des ressources et des emplois durables vise à déterminer avec
précision leur nature et leurs montants et à les comparer pour pouvoir évaluer l’équilibre
financier de l’entreprise tout au long de la réalisation du projet d’investissement.
La prévision des flux financiers permet de s’assurer que l’entreprise disposera des ressources
de financement suffisantes pour faire face aux besoins liés à l’acquisition des immobilisations
nécessaires pour le projet et à ceux générés par son exploitation besoin en fonds de roulement).
Dans le cas de l’insuffisance des ressources de financement retenues par rapport aux besoins,
des solutions doivent être trouvées pour éviter le déficit de trésorerie.
La construction du plan de financement doit, en effet, obéir à la logique de l’équilibre financier
structurel de l’entreprise selon laquelle le fonds de roulement qui résulte des opérations
d’investissement et de financement doit suffire pour combler le besoin de financement dû à
l’exploitation du projet et dégager une trésorerie positive permettant de faire face aux aléas.
Le plan de financement constitue également un instrument de négociation des emprunts avec
les établissements financiers. Il permet à l’entreprise d’informer ses futurs bailleurs de fonds
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sur sa politique d’investissement et sur les ressources de financement qu’elle exige, et de


justifier ainsi l’utilisation des fonds demandés.
2.2- Elaboration du plan de financement
Le plan de financement est généralement construit selon le modèle du tableau de financement
proposé par le plan comptable général 2ème partie. Il regroupe :
- Les ressources durables prévisionnelles dont l’entreprise disposera pour financer son
projet d’investissement.
- Les emplois durables prévisionnels auxquels elle devra faire face.
A- Les ressources prévisionnelles
Les principales ressources qui figurent dans le plan de financement sont les suivantes :
- L’autofinancement : il est constitué des ressources générées par le projet tout au long
de sa durée de vie. L’autofinancement est obtenu en retranchant les bénéfices distribués
de la CAF dégagée par l’investissement.
- L’augmentation du capital : la modalité d’augmentation du capital qui représente une
véritable ressource de financement est l’apport en numéraire, et plus particulièrement,
les sommes libérées. Toutefois, il est possible de faire apparaitre les apports en nature
à condition que leur montant figure dans la partie « ressources » et dans la partie
« emplois » du plan de financement.
- Les emprunts contractés pour le financement du projet, figurent dans le plan de
financement au titre de l’année de leur déblocage effectif.
- Les cessions d’immobilisation : elles peuvent constituer des ressources à intégrer dans
le plan de financement pour leur montant net d’impôts.
- Les avances en comptes d’associés
- Les subventions.
B- les emplois prévisionnels
Les principaux emplois figurant dans un plan de financement concernent les éléments suivants :
- Les acquisitions d’immobilisations : elles sont évaluées pour leur montant hors taxe,
sauf dans le cas où la TVA n’est pas récupérable. Les immobilisations doivent figurer
dans le plan de financement au titre de l’année de leur acquisition, et selon leur nature
(immobilisations en non-valeur, corporelles…)
- Le remboursement des emprunts : le montant à retenir est celui du remboursement
en capital. Les intérêts passent par les comptes de charges, ils sont pris en considération
dans le calcul de la CAF.
- Le remboursement des sommes avancées en comptes d’associés.
- La variation du besoin en fonds de roulement : les ressources de financement
retenues doivent permettre de financer l’acquisition des immobilisations et de couvrir
le besoin en fonds de roulement qui résulte du projet. Le montant de l’augmentation du
BFR doit, par conséquent figurer parmi les emplois stables.
Gestion Financière : S5 CHAPITRE 2 : CHOIX DE MODES DE FINANCEMENT DES
INVESTISSEMENTS ET LE PLAN DE FINANCEMENT

C- La structure du plan de financement


Le plan de financement comporte deux parties : les emplois stables et les ressources stables. La
différence entre le total des ressources et le total des emplois de chaque période constitue le
solde de la période.
Dans la partie des emplois, est listé, année par année, l'ensemble des dépenses liées aux
investissements prévus, et dans la partie des ressources, sont présentés les moyens de
financement ou ressources qui seront mises en œuvre pour couvrir les dépenses.
E tableau de financement s'apparente à un tableau de financement comptable. Mais, alors que
celui-ci est un constat qui se nourrit des informations relatives au passé, le plan de financement
est un document prévisionnel reflétant les anticipations et les choix de la politique financière.
Par ailleurs, le plan de financement n'est pas normalisé, ce qui explique la pluralité des modèles
disponibles.
Le plan de financement se présente sous forme d’un tableau avec trois éléments distincts qui
sont les besoins, les ressources et les soldes. Les soldes comprennent les soldes annuels mais
aussi les soldes cumulés.
Dans sa construction, le total des ressources prévisionnelles doit être légèrement supérieur au
total des besoins estimés de façon à laisser une marge de sécurité. En effet, un excès de
ressources se traduira par une augmentation des disponibilités, alors qu'un excès des emplois se
traduira par des besoins en trésorerie (concours bancaires).
Ainsi, le plan de financement peut être construit selon le modèle suivant :
Plan de financement
Elément N N+1 N+2 N+3 N+4
Ressources stables (1)
Capacité d’autofinancement
Augmentation du capital
Augmentation des emprunts
Apports en comptes d’associés
Cession d’immobilisations
Subventions
Total des ressources stables
Emplois stables (2)
Acquisition des immobilisations
Remboursement des dettes de financement
Remboursement des comptes d’associés…
Augmentation du BFR
Distributions de dividendes
Total des emplois stables
Soldes (1) – (2)
Soldes cumulés

D- L’équilibre du plan de financement


Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour équilibrer un plan de financement qui présente
des soldes négatifs. Celles-ci consistent en des actions sur les ressources financières prévues ou
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INVESTISSEMENTS ET LE PLAN DE FINANCEMENT

sur les emplois. Pour ce faire, l’entreprise peut être amenée à revoir ses politiques financières
afin d’augmenter les ressources ou de réduire les emplois liés à son projet d’investissement.
L’augmentation des ressources peut nécessiter :
- La révision de la politique de dividende en vue de renforcer l’autofinancement.
- L’augmentation des apports en capitaux ou en comptes d’associés
- L’obtention de nouveaux emprunts…
La réduction des emplois peut, quant à elle, passer par :
- L’étalement de l’acquisition des immobilisations dans le temps pour réduire les besoins
de financement souvent concentrés au début de la période d’investissement.
- L’obtention de différés de paiement pour les emprunts afin de décaler leur
remboursement,
- Le recours au crédit-bail…

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