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Master : Management Contrôle des Organisations

2017
Restructuration du PASSIF

Réalisé par :
Fahfouh Issam
Hiyani Aji Aymen
Encadré Par :
Tsouli Anas
Mr.B.Fouguig
Introduction
I-Généralité sur la restructuration financière
1. Définition de la Restructuration financière
2. La restructuration du Passif de l'entreprise
II. Les opérations de restructuration de Capital
A.LBO
1. Définition et Présentation de LBO (leveraged Buy-Out)
2. Montage utilisé pour un LBO
3. Les conditions de succès de reprise par LBO
4. Relation effet de levier et LBO
5. Le déroulement d'une opération LBO
6. Les formes de financement des opérations LBO
7. Cas pratique
B. Le rachat d’une entreprise par ses salariés
1. Les conditions nécessaires à une opération de rachat d’une entreprise par
ses salariés
2. Mise en place de l’opération de rachat d’une entreprise par ses salariés
3 Les avantages et les inconvénients de RES
4.Cas pratique
III- La réorganisation des dettes de financement
1. Définition de la défaisance
2. Le schéma de la défaisance
3.Motivation de la défaisance : Avantages et inconvénients
4.Impact de la défaisance sur l’analyse financière
Conclusion

1
Introduction:
La restructuration d'une entreprise est l'opération financière qui vise à réformer la structure de
l'entreprise. La réorganisation du haut du bilan permet de s'adapter aux évolutions du marché
afin d'éviter les détresses imposé par le marché financier.

Notre thème portera uniquement sur la réorganisation du passif.

La restructuration financière se distingue d'un refinancement des dettes de la société par une
nouvelle source de dettes externes.

L'origine provient des difficultés financières qui peuvent être de nature très variée.

Les restructurations financières dépendent de la situation de l'entreprise.

Toutefois la restructuration financière n'est utile que si l'entreprise a un bon potentiel


opérationnel, qu'elle tire des bénéfices de ses ventes et que les effets d'une opération de
restructuration ne se font pas nécessairement ressentir en un an.

L'ingénierie financière se place comme l'instrument majeur au centre de ces opérations qui
regroupe un ensemble de techniques visant à optimiser les financements et la valorisation
quand il s'agit de la reprise et de la transmission d'entreprise notamment. Grâce à
l'organisation des moyens de financement, la faisabilité de la cession va être améliorée et les
opérations à effets de levier s'inscrivent parfaitement dans cette démarche.

Nous proposons de traiter les questions suivantes:

Quesque la réorganisation du Passif? Quels sont les causes à l'origine de cette réorganisation?

Et qu'elles sont les avantages et inconvénients de la réorganisation du Passif?

Afin de répondre à ces questions, Nous avons élaborés les axes suivant:

Le premier axe, portera sur les généralités concernant les opérations de réorganisations du
bilan et les différentes options possibles.

Le deuxième axe, traitera des opérations de réorganisation des capitaux propres.

Il s'agit principalement de :

-La LBO;

-Le Rachat d'entreprise par les salariés;

Le troisième axe, abordera les opérations de réorganisation des dettes durables de


l'entreprise.

Ici il s'agit de la défaisance ce concept a vu le jour aux Etats-Unis en 1982.

2
I-Généralité sur la restructuration financière:
Dans cette partie on va monter l'importance de la restructuration au sein de l'entreprise.

1. Définition de la Restructuration financière:


La restructuration financière est une procédure économique qui concerne aussi bien les
particuliers que les professionnels. Elle consiste à renforcer les emprunts et les dettes
contractées auprès de tous les créanciers.
Les dirigeants d'entreprise ont recours à la restructuration financière dans le but de réviser la
gestion des créances et d'optimiser les règlements.
Ce processus financier a pour but principal d'éviter la situation handicapante de
surendettement.
La restructuration financière peut être provoquée par une décision managériale ou par la pire
des situations ou une entreprise se trouve en détresse financière. Elle se base sur une analyse
des cycles d'exploitation, d'investissement et de financement.

Elle implique avant tout:


-Un diagnostic et une optimisation de la structure financière;
-Une définition des sources de financements alternatifs,
-Une parfaite maîtrise de la dette et de ses leviers,

Ces objectifs:
-L'assainissement des entreprise financièrement déséquilibrées par la résorption des déficits
cumulés au cours de la période précédente;
-Le traitement de l'endettement bancaire, ainsi que des créances et des engagements entre les
entreprises issues de la réforme organique;
-la réduction du degré de dépendance financière de l'entreprise vis-à-vis des acteurs externes
par la concrétisation de son autonomie financière;
-Identifier les problèmes au niveau des opérations non rentable et les résoudre;

2. La restructuration du Passif de l'entreprise:


On distingue généralement deux volets de restructuration du passif: La restructuration des
capitaux propres et la consolidation des dettes.

A. La restructuration des capitaux de l'entreprise:


1. Apport partiels:
-Apport sans option scission: apport en nature classique, convenant plus particulièrement à
l'apport d'éléments isolés peu importants.
-L'apport ne formant pas un ensemble, mais avec option scission, donc soumis à toute la
procédure des scissions, mais qui n'entrainerait pas les conséquences d'une transmission
universelle partielle du patrimoine.

3
-L'apport partiel scission d'un ensemble, soumis à la procédure des scissions avec toutes
les conséquences que cela implique

2. Les scissions:
Une société peut transmettre, par voie de scission, son patrimoine à plusieurs sociétés
existantes ou à plusieurs sociétés nouvelles. Il y a disparition d'une société ancienne et
transmission universelle de son patrimoine à plusieurs sociétés existantes ou nouvelles avec
échange de droit sociaux.

3. Les spin-off:
Le spin-off permet aux sociétés mère de proposer à leurs actionnaires de recevoir des titres de
tells ou telles filiales à titre de dividende plutôt que de "cash".
Cette technique consiste, pour une société mère de distribuer à ses propres actionnaires les
actions qu'elle détient sur une filiale, prorata de leur participation dans le capitale de la mère.

4.Le split-off:
Le split-off permet aux sociétés mères de proposer à leurs actionnaires d’apporter leurs titres
de holding et de recevoir en échange des titres de telles ou telles filiales. Dans un split-off,
une partie des actionnaires de la société mère se voient proposer des actions d’une filiale en
échange de leurs titres de la société mère.

Les actionnaires qui acceptent cessent d’être actionnaires de la mère et deviennent


actionnaires d’une filiale.

II. Les opérations de restructuration de Capital:


Il existe différents opérations pour procéder à la restructuration du passif. Certes dans cet
exposé on va traiter les trois principales opérations. Il s'agit principalement de:
-LBO (Leveragerd But-Out)
-Le rachat de l'entreprise par les salariés
Dans un premier lieu on va procéder a une présentation de LBO, ces différents mécanismes
son utilité, ainsi que ces modalités d'interventions au sein de l'entreprise.
Dans un deuxième lieu on va traiter Le rachat de l'entreprise par les salariés et mettre en avant
ces différents mécanismes ainsi que le déroulement et la réalisation de cette opération.

1. Définition et Présentation de LBO (leveraged Buy-Out):


Le LBO consiste en l'acquisition d'une entreprise en utilisant l'effet de levier financier de la
dette. Cette opération prisée par les investisseurs car assure généralement de façon
''mécanique'' des revenus substantiels et crée une croissance artificielle de l'investissement.

4
La réussite de l'opération dépend d'une bonne évaluation par les repreneurs du potentiel de
l'entreprise qu'ils présenteront aux financiers afin de les convaincre et de les rassurer sur le
remboursement de la dette.1
Selon L'Association Française des Investissements en Capitaux (AFIC): "Un LBO est
l'achat d'une entreprise saine, financé partiellement par des emprunts, dans le cadre d'un
schéma financier, fiscal et juridique spécifique où les dirigeants repreneurs sont associés à
des investisseurs financiers en vue de réaliser ensemble une plus-value à moyen terme".
Le LBO consiste en l'acquisition
A partie de cette définition, nous pouvons dire :

-Le LBO permet de racheter une entreprise:


Le LBO est une technique financière qui permet le rachat d'une entreprise saine. Cette société
cible doit être bien positionnée sur son marché, et sa propre évolution au sein de son secteur
d'activité doit être clairement identifiée.
Ce rachat, qui implique un changement de contrôle de l'entreprise, est financé par des fonds
propres et par des dettes.

-Finance partiellement par des emprunts:


Les prêts sont apportés principalement par les banques, qui ont mis en place des équipes
spécialisées pour les plus grandes opérations.
Les dossiers de prêts sont traités sur la base d'une analyse économique poussée, visant à
maximiser le montant des emprunts par rapport à celui des capitaux propres investis dans
l'opération.

Exemple d'une structure d'un LBO aux Etats-Unis:

000 en euro Avant le rachat Après le rachat A la sortie


EBITDA 15 000 15 000 15 000
Dette senior 35 000 95 000 70 000
Dette subordonné 0.00 26 500 26 500
Fonds propres 100 000 13 500 38 500
Valeur 135 000 135 000 135 000
Ratio : Dette/FP 0.35 7.04 2.051
Dans cet exemple, un investisseur acquiert une entreprise valorisée à neuf fois, soit 135
millions d'euros. Pour financer ce rachat, il apport un dixième de la valeur de l'entreprise, soit
13.5 millions d'euros en fonds propres, et emprunte la somme restante.
L'emprunt est réparti entre une dette senior et une dette subordonnée. Les intérêts annuels
s'élèvent à 10 million d'euros. L'entreprise utilise les free cash-flows qui restent pour
rembourser la dette, soit 5 million d'euros annuellement.
L'investisseur triple la valeur des fonds propres initialement engagés en revendant l'entreprise
au même prix qu'il l'avait achetée. Les bénéfices retirés de cette opération de LBO iront
croissant avec la capacité de l'entreprise à rembourser sa dette ou avec ses possibilités de
cessions d'actifs non-valorisés dans l'activité.

1
Valorisation stratégique et financière; Auteur: Lantz, Jean-Sébastien ; Editeur: Maxima ; Publication: 2004, page : 198.

5
2. Montage utilisé pour un LBO:
Le LBO est une opération qui s'appuie sur la création d'une société holding. A coté des fonds
propres des investisseurs, celle-ci s'endette pour permettre l'achat de l'ensemble des titres
d'une société cible et devient par conséquent propriétaire.
La dette est un élément central dans le montage financier puisqu'il s'agit, en général, du
principal vecteur de financement.
Ce sont ensuite les dividendes de la société cible qui remontes au niveau de la holding vont
permettre le remboursement de la dette.
La rentabilité de la société cible doit être assez suffisante pour que celle-ci puisse générer des
flux de trésoreries positifs qui pourront couvrir le service de la dette.

La différence avec une acquisition classique réside dans le financement du prix d'achat par la
dette. Ainsi, le montage utilisé pour un LBO permet d'acheter la société cible aujourd'hui,
avec les ressources que celle-ci dégagera demain.
Un triple avantage en découle: la diminution de l'apport personnel des repreneurs, la
déductibilité des frais financiers et la possibilité d'utiliser un financement mezzanine.

-La diminution de l'apport personnel des repreneurs:


Le montage LBO permet de réduire au maximum l'apport personnel des repreneurs.
Il offre au repreneur la possibilité de pouvoir s'endetter à titre personnel, pour éventuellement
créer ou consolider la mise de fond initiale.

-La déductibilité des frais financiers:


Si les frais financiers payés personnellement par un repreneur ne sont pas déductibles, ceux
liés à l'endettement contracté par un holding le sont de la base imposable pour autant que ce
dernier dispose de produit soumis à l'impôt sur les sociétés ou bénéficie de l'intégration
fiscale.
-La possibilité d'utiliser un financement "mezzanine":
Les supports de financement dits "mezzanine" sont souvent employés dans une opération
LBO.
Ces financements appelés également subordonnés sont des capitaux d'emprunt, que l'ont doit
intercaler entre les capitaux propres et les dettes, dont la mesure où leur risque est
intermédiaire entre les deux.

6
Ils sont appelés "juniors", émis sans garantie et sont généralement subordonnés, pour leur
remboursement, à un emprunt bancaire classique dit "senior". En raison de cette
subordination, leur durée est de 7 à 15 ans et ils ne sont remboursés qu'une fois la dette senior
arrivée à terme.2

3. Les conditions de succès de reprise par LBO:


Plusieurs conditions doivent être réunies pour assurer le succès de ce type d'opérations. La
première tient à la capacité de la cible à remonter des dividendes au holding, la seconde est
d'éviter la déstabilisation de la cible du fait même du changement de propriétaire.
-Assurer les Cash flows: L'essentiel du montage repose sur la capacité de la cible à distribuer
de la trésorerie. Cette capacité se mesure à la fois par rapport au montant et à la régularité des
flux.
Les dividendes susceptibles d'être remontés au holding doivent être calculés après que la cible
a couvert ses besoins de financements, c'est-à-dire les investissements en immobilisations et
en BFR.
-Assurer la continuité de l'exploitation de la cible, et éviter la déstabilisation du fait du
changement du propriétaire. Il faut veiller à ce que la qualité du management ne souffre pas
du changement du propriétaire, et assurer autant que possible la continuité de la direction.
-Une équipe dirigeante convaincante et motivée : les investisseurs analysent la composition
et l'équilibre de l'équipe dirigeante et sa performance dans le passé.
-Un potentiel d'accroissement et de la création de valeur important, ainsi qu'une stratégie de
sortie crédible. Ce potentiel rend la transaction intéressante pour les investisseurs, car la
stratégie de sortie doit se traduire par une plus-value conséquente.3

4. Relation effet de levier et LBO:


Le LBO présente tout un mécanisme qui fait intervenir plusieurs acteurs et permet de dégager
plusieurs effets de leviers.
De ce fait, quatre types d'effets de levier en matière de LBO peuvent être dénombrés: le levier
financier, le levier fiscal, le levier juridique et le levier social.
A. Effet de levier financier: Le rendement d'un investisseur acquérant une entreprise est
d'autant important que le montant du capital investi.
En effet, l'acquisition d'entreprises mises en vente est confortée par l'utilisation de la dette et
de son effet de levier financier.

B. Effet de levier juridique:

Le levier juridique s'appuie sur la différenciation du capital et du pouvoir.

Cette technique doit permettre avec un apport de capitaux limité de contrôler la totalité du
groupe.

2
Valorisation stratégique et financière; Auteur: Lantz, Jean-Sébastien ; Editeur: Maxima ; Publication: 2004; page : 200.
3
Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher; Editeur: RB édition ; Publication: 2003; page :30.

7
-Utiliser un montage financier spécifique. On peut mettre en place une succession de holdings
où un actionnaire majoritaire qui, en détenant la société de tête, va détenir l'ensemble du
groupe.

-Utiliser une forme juridique adéquate pour la société. Les acteurs peuvent utiliser différentes
sortes. La SA la plus utilisée rend plus facile la concentration et la cession des parts.
Dans les opérations LBO, les investisseurs occupent au moins un poste au conseil
d'administration.

-Utiliser des instruments financiers spécifiques pour améliorer la répartition des droits de vote
et augmenter le capital.

C. Effet de levier fiscal:

Le levier fiscal est profondément lié au choix de la structure en holding. Il permet une
économie d'impôt substantielle en profitant du régime d'intégration fiscale.

Grâce à ce régime, seule la société mère est soumise à l'impôt et peut ainsi imputer les pertes
de sa filiale à son résultat, générant ainsi une économie d'impôt.

D. Effet de levier social:

Il existe enfin un effet de levier social qui peut être moins évident que les autres, mais qu'il
convient également de citer.

Ce levier souligne l'importance du rôle des repreneurs dans une opération LBO. C'est en effet
leurs actions qui vont déterminer si l'opération est un succès ou un échec.

La réussite d'un LBO tient en grande partie à la bonne gestion de l'entreprise.4

5. Le déroulement d'une opération LBO:

Le déroulement d'une opération LBO passe par trois phases (en amont, le cœur et en aval) et
une étape préliminaire de prise de contact.

-La prise de contacte avec les acquéreurs potentiels:

Il s'agit de communiquer une fiche d'information sur la société contenant des renseignements
les plus précis possibles.

Phase 1: en amont = sélection évaluation de la cible

A. Le sourcing des projets: il s'agit :

-Le réseau de relations: dirigeants d'entreprises, banquiers, etc.

-Les apporteurs d'affaires professionnels: banques d'affaires, les grands cabinets d'audit, etc.

4
Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher; Editeur: RB édition ; Publication: 2003; page :30-31.

8
-Les situations spéciales: conflit entre actionnaires, difficultés de la maison mère, etc.

B. L'analyse FFOM préalable des projets:

Cette phase a pour objectif l'analyse FFOM (forces, faiblesses, opportunités, menaces) de
l'entreprise:

Le marché: étude de la taille, du taux de croissance passé et historique, les facteurs clés de
succès.

L'entreprise sur son marché: étude du positionnement, de la stratégie, des parts du marché,
des avantages compétitifs, du management, de l'organisation, les aspects financiers
historiques, etc.

C. La lettre d'intérêt non engageante et première offre:

Lors de la première offre, les acquéreurs potentiels valorisent l'entreprise à l'aide des données
dont ils disposent, et font une première offre au vendeur (via son conseil).

La banque sélectionne les acheteurs les plus compétitifs; ils sont admis au second tour des
négociations.

Durant cette phase, l'évaluation constitue la principale difficulté et une bonne utilisation des
techniques d'évaluation n'est pas suffisante pour atteindre la parfaite exactitude.5

Phase 2: Le cœur = le montage de l'opération:

A l'issue de cette phase, le fonds d'investissement décide de remettre ou non une lettre
d'intention au vendeur ou à l'intermédiaire en charge de la vente.

Elle se caractérise par trois éléments essentiels:

A. Approfondissement de l'analyse:

Le data-room: toutes les informations de la société clé sont fournies (contrats, commerciaux,
déclarations fiscale, contrat de travail, tableaux de bord, etc.…).

L'investisseur financier est assisté par des auditeurs professionnels ou des experts sectoriels.

La présentation du management: les principaux managers de la société présentent pendant


une demi-journée le fonctionnement de l'entreprise et de son marché.

Cella permet à l'investisseur de juger de la qualité du mangement et de faire réagir les


dirigeants sur les enjeux majeurs de leur métier ou de leur marché.

L'approfondissement de l'analyse : l'investisseur effectue une ou plusieurs visites du site de


production de l'entreprise avec plusieurs objectifs dont les principaux sont:

5
Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher; Editeur: RB édition ; Publication: 2003; page:32.

9
-Comprendre l'organisation de la société, évaluer le climat social et évaluer le degré de
productivité et d'innovation.

2. La lettre d'offre sous condition d'audits:

Cette seconde phase d'analyse débouche sur la rédaction d'une lettre d'offre sous condition
d'audits.

Cette lettre a pour objectif de permettre au vendeur de sélectionner un, voire deux candidats
pour la phase finale.

Cette lettre doit être la plus détaillée possible et précise généralement les points suivants:

-L'identité du ou des acquéreurs et le périmètre d'acquisition, Le prix et les modalités de son


paiement;

-Les modalités de financement de l'acquisition et les conditions suspensives

-La stratégie mise en œuvre par le ou les acquéreurs;6

Phase 3: En aval:

La sortie : Les possibilités de sortie du LBO sont:

-La vente en bloc à un industriel.

-La faillite.

-L'initial Public Offering (IPO).

La sortie de LBO constitue une étape clé: C'est la concrétisation de la plus-value.


L'investisseur joue un rôle essentiel : choix du timing, préparation psychologiques des
managers, choix du processus et des conseils, sélection des candidats, négociation, rôle
d'interface entre les banques-conseils et le management.

Le mode de débouclage d'un LBO dépend avant tout de la manière dont le groupe s'est
développé pendant cette période et de son potentiel de croissance résiduel.7

6. Les formes de financement des opérations LBO:

On peut distinguer entre trios principales catégories d'outils de financement:

-Les fonds propres apportés par les actionnaires;

- Les dettes apportées par les actionnaires;

-Les quasi-fonds propres apportés par les organismes de financement spécialisés


"Mezzaneurs".

6
Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher; Editeur: RB édition ; Publication: 2003; page :32-33.
7
Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher; Editeur: RB édition ; Publication: 2003; page : 34.

10
A. Le financement en fond propres:

Le principe fondamental de LBO est d'acheter la société cible avec un minimum de fonds
propres apportés par les actionnaires. Ces fonds propres peuvent prendre la forme d'un apport
en numéraire ou en nature.

Ils peuvent aussi prendre toutes les formes, des actions, de compte courant et des obligations
convertibles. A noter que le financement en fonds propre peut venir soit personnes physiques,
soit de sociétés industrielles ou financières.

B. Le financement en dette senior:

L'emprunt bancaire constitue la partie majeure du financement d'une transaction de LBO.

La dette senior est qualifiée de premier rang, c'est pour cette raison elle remboursée en priorité
et encore associée à une sureté sur les titres de la société cible. Sa durée varie entre 5 et 7 ans.

Le montant de cette dette est généralement de l'ordre de 4 à 5 fois l'excèdent brut


d'exploitation.

C. La dette mezzanine:

La dette Mezzanine corresponde à un double impératif : pouvoir calquer les remboursements


de dettes avec les sorties de cash-flows d'une part, compéter le financement en dette dont les
banque n'ont pas voulu.

La dette Mezzanine est une dette intermédiaire entre les fonds propres et la dette senior. En
d'autre terme c'est une dette de second rang dont le remboursement n'est pas "garanti" que sur
les seuls cash-flows de l'entreprise.8

D. Le financement par obligations à haut rendement (Hight Yield Bonds)

Ce type de financement est connu aussi sous le nom de la dette obligataire ou subordonnée. Il
est utilisé dans les montages LBO du fait qu'il offre aux investisseurs des liquidités suffisantes
avec un coût bas.

Il s'agit d'une émission d'un emprunt obligataire de durée de vie qui se situe généralement
entre 8 et 10 ans, avec avantage de remboursement in fine.

Le remboursement est conditionné par le remboursement complet de la dette senior, c'est pour
cette raison, cette dette est une dette subordonnée.

Cette dette subordonnée est une dette intermédiaire entre la dette Mezzanine et la dette sénior.
Elle existe une rémunération intermédiaire relativement élevée.9

8
Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher; Editeur: RB édition ; Publication: 2003; page :35.
9
Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher; Editeur: RB édition ; Publication: 2003; 37.

11
7. Cas pratique:

La rentabilité économique et rentabilité financière:

-Le calcul de la rentabilité économique, Ke, indique la rentabilité des fonds investis dans
l'entreprise, indépendamment de la structure du passif:

Ke= Résultat d'exploitations après Impôt/ actif économique

-Le résultat net de l'exercice rapporté aux capitaux propres renseigne sur la rentabilité
financière de l'opération, Ke:

Ke = résultat net de l'exercice/ Capitaux propres.

Dans le cas où l'entreprise n'est pas endetté, la rentabilité économique et la rentabilité


financière sont égales. Les actionnaires sont les seuls agents à se partager le résultat
économique après impôt. En revanche, si l'entreprise est endettée deux situations peuvent se
présenter:

-La rentabilité financière est supérieur à la rentabilité économique Kc> Ke. L'emprunt
améliore la rentabilité financière, qui est alors supérieur au taux de là dette, Kd, créant ainsi
un effet de levier positif;

-La rentabilité financière est inférieure à celle de l'entreprise, le taux de l'emprunt est alors
supérieur à la rentabilité financière créant un effet de levier négatif.

La rentabilité financière peut également s'exprimer à partir de la rentabilité économique


lorsqu'on introduit le ratio d'endettement de l'entreprise (dette, D, rapportées aux capitaux
propres, CP) : KC= Ke+(Ke-Kd)*(D/CP)

En effet, si la différence Ke-Kd est positive, l'effet de levier est d'autant plus élevé que le
levier d'endettement est important.

L'effet de levier financer d'endettement:

Nous abordons l'effet de levier d'endettement par l'étude de deux entreprises ayant recours à
une structure de financement différente: L'une recourt à l'emprunt et la seconde se finance
uniquement par fonds propres.

Le coût de la dette avant impôt est 9%, soit Kd= 6%, en considérant un taux d'imposition de
33.33%.

L'activité économique de ces entreprises est de 1000 et l'une d'entre elle s'endette pour un
montant de 400.

12
En année 2, la rentabilité financière de l'entreprise non endetté est de 17% alors que celle de
l'entreprise endettée s'élève à 24.3%. L'endettement a donc permis d'offrir une rentabilité
supérieure aux actionnaires, induisant un effet de levier financier de 24.3%.

L'endettement a donc permis d'offrir une rentabilité supérieure aux actionnaires, induisant un
effet de levier financier de 24.3%-17%=7.3%

En revanche, en année 1, la rentabilité financière est égale à 4% pour l'entreprise non endetté
alors qu'elle est de 2.7% pour celle qui est endetté, induisant cette fois-ci un effet de levier
négatif de 2.7%-4%= -1.3%

L'objectif de ce as est de mettre en évidence dans quelle mesure il peut être tentant de recourir
à l'endettement pour financier une acquisition.

1. Le rachat d’une entreprise par ses salariés

Il est possible pour les salariés d’une entreprise en difficulté qui souhaite fermer, de constituer
une société dont le but exclusif est de racheter la société qui les employait. Comment cette
opération peut être mise en place et quels sont les avantages fiscaux dont ils peuvent
bénéficier.

1.1. Les conditions nécessaires à une opération de rachat d’une entreprise par ses
salariés

La société créée pour le rachat doit être obligatoirement soumise

-Une société ne peut effectuer le rachat du capital de la société cible que si elle est nouvelle et
que son objet social est exclusivement le rachat total ou partiel du capital de la société cible.

-Le contrôle qui est exercé à travers les droits de vote doit être détenu au moins au tiers par les
salariés de la société cible dont le nombre ne peut être inférieur à cinq. Cependant, un salarié

13
qui détient directement ou indirectement au moins 50 % des droits de vote de la société
nouvelle ou de la société rachetée ne peut plus bénéficier de la déduction des intérêts
d’emprunt contractés pour financer leurs souscriptions.

-Dans un délai maximum de deux mois après la constitution, la société de rachat doit détenir
plus de 50 % des droits de vote de la société rachetée.

-La société rachetée doit exercer une activité industrielle ou commerciale et doit être soumise
obligatoirement au régime de droit commun de l’impôt sur les sociétés, soit de plein droit, soit
sur option, au plus tard au jour de rachat.

1.2. Mise en place de l’opération de rachat d’une entreprise par ses salariés

L’opération de rachat consiste par les salariés à :

1.constituer une société à travers laquelle ils vont lever des capitaux qui vont servir à acheter
l’entreprise où il travaillait. La société ainsi constituée, va solliciter des concours bancaires ou
émettre des actifs financiers, ainsi que recourir à un nombre plus vaste de possibilités de
financements.

2.Ensuite, ils vont se répartir la propriété de leur nouvelle entreprise à travers les parts
sociales de la société de rachat. La direction de la société est généralement confiée à des
mandataires sociaux, mais le pouvoir demeure aux mains des salariés, car il est courant que
les salariés ne disposent pas souvent des compétences techniques nécessaires pour la direction
de la société dans le cadre d’une gestion courante.

3.Enfin, les fonds levés par la société de rachat seront remboursés grâce aux bénéfices
ultérieurs de la société rachetée, en respectant les modalités et conditions de remboursement
conclues.

1.3 Les avantages et les inconvénients de RES :

Avantages de cette technique sur le plan juridique et opérationnel

La constitution de la société permet de dissocier la possession du capital de l’exercice du


pouvoir dans l’entreprise. En effet, les investisseurs qui vont injecter des fonds peuvent
détenir du capital, mais le fait qu’e la société de rachat se place entre ces derniers et la société
rachetée, permet de dissocier capital et contrôle.

La société créée est généralement sous la forme d’une société de capitaux, puisque son rôle
principal est de lever des capitaux. En outre, sous cette forme, elle peut bénéficier de l’effet de
levier juridique, puisque les actions de la société peuvent bénéficier exceptionnellement d’un
droit de vote double, dès leur émission. Enfin, le partage du pouvoir entre les salariés est plus
facile et mieux contrôlable, sous cette forme.

Avantages fiscaux:

L’on peut dénoter des avantages fiscaux tant pour la société de rachat, que pour les salariés
eux-mêmes.
14
-Pour la société de rachat, elle est exonérée de droits d’enregistrement sur les acquisitions de
droits sociaux de la société rachetée et peut bénéficier d’un crédit d’impôt. Le crédit d’impôt
accordé à la société de rachat équivaut au montant de l’IS dû par la société rachetée au titre de
l’exercice précédent. Ce crédit d’impôt est accordé dans la double limite des droits sociaux
que les salariés de la société rachetée détiennent indirectement dans le capital de cette
dernière et du montant des intérêts dus par la société nouvelle au titre de l’exercice à raison
des emprunts qu’elle a contractés pour le rachat.

-Chaque salarié a la possibilité d’imputer sur leur revenu imposable les intérêts des emprunts
contractés pour l’acquisition des parts sociales dans la société de rachat, à condition que les
droits de vote associés à ces parts sociales ne soient pas supérieurs à 50 %. Une autre
alternative s’offre à lui en la possibilité de bénéficier d’une réduction d’impôts équivalente à
25 % du montant des apports réalisés en numéraire sur le capital initial ou au titre
d’augmentations de capital qui interviennent dans les trois ans qui suivent la date de la
constitution de la société nouvelle

Les inconvénients de RES :

Lorsque l’entreprise qui a fait l’objet d’un RES est cotée en Bourse, certains minoritaires ont
pu en rester actionnaires. Cette position, si elle présente quelques avantages importants,
demeure risquée.

Parmi les avantages de cette situation, on peut citer la rémunération. En effet, dans la mesure
où la holding a dû s’endetter pour acquérir au moins la majorité de la cible, elle doit faire face
à des remboursements importants, et exigera de ce fait une forte remontée de dividendes qui
profitera aux minoritaires.

Parmi les inconvénients, le plus important est l’appauvrissement de la société cible au profit
de la holding. En cas de résultats insuffisants et donc de distribution de dividendes trop faible,
il y aura dégradation de la trésorerie de la holding. Le minoritaire se trouvera impuissant face
à cette situation qui pourra entraîner à terme la disparition de la société cible.

Un autre inconvénient est à noter : il n’y a quasiment plus de marché du titre en Bourse ; le
flottant ayant été réduit, le marché du titre devient très faible et piège les minoritaires. De ce
fait, les mouvements des titres deviendront erratiques et souvent spéculatifs.

Du côté des salariés, deux problèmes peuvent se poser : la sortie rapide et les difficultés
éventuelles de trésorerie ou de rentabilité du nouveau groupe. En ce qui concerne la sortie
rapide des salariés, la réglementation du RES la fixe à partir de la cinquième année suivant de
l’année de souscription.

Du côté de l’entreprise, le moindre aléa de conjoncture peut enrayer la mécanique. De ce fait,


la société rachetée doit être une entreprise peu sensible aux cycles économiques.

15
Cas pratique:

Pour apprécier les conséquences financières de la structure de groupe sur la répartition du


pouvoir, la capacité d’endettement et la rentabilité des capitaux propres, une démonstration
est proposée; celle-ci a pour objectif de se familiariser avec les enjeux essentiels d’une
structure de groupe.

Un projet d’un montant de 1 500 000 € est à l’étude :

- immobilisations : 1 000 000 € ;

-BFR : 500 000 €.

L’investisseur financier Thor dispose d’une somme maximum de 450 000 € pour réaliser ce
projet commercial, mais apprécierait une minoration de sa mise tout en gardant le contrôle
majoritaire. À ses
côtés, les minoritaires A et B peuvent apporter chacun 150 000 €.
Les banquiers sont disposés à prêter des montants égaux aux fonds propres constatés au bilan,
et ce au taux de 5 % avant impôt.

Deux formules sont possibles :


• Constitution d’une société unique
Dans ce cas, l’investisseur financier Thor apportant 450 000 € détiendrait 60 % du capital, les
minoritaires A et B détiendraient 20 % chacun et l’endettement s’élèverait à 750 000 €.

• Constitution d’un groupe


Tous les actifs économiques seraient logés au niveau de deux filiales Alpha et Bêta de façon
égale. À l’actif de la holding, détenu à 100 % par l’investisseur Thor, seuls figuraient les titres
détenus.
Le minoritaire A participerait au capital d’Alpha, le minoritaire B à celui de Bêta.
Les activités des deux filiales seraient parfaitement identiques. La holding achèterait les
marchandises à l’extérieur du groupe pour les revendre aux filiales en réalisant une marge.

Les investissements seraient réalisés pour moitié par Alpha (750 000 €) et pour moitié par
Bêta (750 000 €).
D’où un endettement de 375 0 000 € et des capitaux propres de 375 000 € pour chaque filiale.

Le minoritaire A apportant 150 000 €, la holding apporterait 225 000 € pour constituer les
fonds propres de la filiale Alpha.
Le minoritaire B apportant 150 000 €, la holding apporterait 225 000 € pour constituer les
fonds propres de Bêta.

À l’actif de la holding figuraient les titres détenus sur les filiales, soit un total de 450 000 €.
Pour le financement de la holding, nous poserions un endettement pour moitié, soit 225 000 €
et un apport
en fonds propres de la part de l’investisseur financier Thor pour 225 000 € également.

Ainsi, l’apport de l’investisseur Thor est réduit de 225 000 € par rapport aux conséquences de
la constitution d’une société unique.

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L’actionnaire majoritaire garde le contrôle sur l’ensemble des activités tout en minorant son
apport. Du fait de son contrôle exclusif, l’investisseur Thor pourra organiser des transferts de
bénéfices des filiales vers la holding, dans la perspective de renforcer le rendement des fonds
propres majoritaires au détriment du
rendement des fonds propres minoritaires.

Dans le cadre de la constitution d’un groupe, nous obtenons les bilans et les comptes de
résultat présentés ci-dessous.

Remarque
Par hypothèse simplificatrice, nous posons un bénéfice entièrement encaissé.

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Effet de levier holding : 77 % = 40 % + (40 % − 3 %) 100 %.
Effet de levier Alpha : 13 % = 8 % + (8 % − 3 %) 100 %.
Effet de levier Bêta : 13 % = 8 % + (8 % − 3 %) 100 %.
Effet de levier groupe : 51,57 % = 20 % + (20 − 3 %) 185,71 %.

Effet de levier capitaux propres part de groupe :


103 % = 51,57 % + (51,57 % – 13 %) ×300 000/ 225 000
Effet de levier négatif capitaux propres minoritaires :
13 % = 51,57 % + (51,57 % – 103 %) ×225 000/300 000
Dans le cadre de la formule de constitution d’une société unique nous obtenons le bilan et le
compte de résultat suivant :

Remarque
Par hypothèse simplificatrice, nous posons un bénéfice entièrement encaissé.

Effet de levier positif :


37 % = 20 % + (20 % − 3 %) × 100 %
La rentabilité économique dépassant le coût du financement externe, nous obtenons une
rentabilité des capitaux propres supérieure bénéficiant tant à l’actionnaire majoritaire qu’aux

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actionnaires minoritaires et dans les mêmes proportions, pour autant qu’on ait opté pour la
formule d’une société unique.
Compte tenu des tarifs commerciaux pratiqués, la rentabilité économique du groupe
(identique à celle de la société unique), soit 20 %, est localisée sur la holding de façon
privilégiée (40 %) au détriment des filiales (8 %).

Par son contrôle exclusif, la société mère fixe le prix de vente des marchandises vendues aux
filiales. Ce procédé permet de transférer du résultat d’exploitation des filles vers la mère, et
donc du rendement économique des capitaux investis.

L’effet de levier sera donc plus fort au niveau de la holding que des filiales ; le rendement des
fonds propres est plus élevé chez la holding (77 %) comparé à ceux constatés chez les filiales
(13 %).
En outre, une partie (60 %) des résultats des filiales appartient à la holding sans pour autant
que l’actionnaire majoritaire Thor ait participé directement au financement des filiales.

Pour une mise de 225 000 €, l’investisseur majoritaire engrange la totalité du résultat de la
holding et 60 % du résultat des filiales, c’est-à-dire :
173 250 € + (60 % × 48 750 € × 2) = 231 750 €
Soit une rentabilité de 103 %, (231 750 € / 225 000 €).

En somme, l’actionnariat majoritaire gagne sur les capitaux apportés par lui-même, mais aussi
sur ceux apportés par les minoritaires : nous pouvons parler d’un second effet de levier.

La structure du groupe permet un élargissement de l’endettement ; l’endettement du groupe


représente 175,71 % des capitaux propres alors qu’au niveau de chaque société, il ne
représente que 100 %.

L’effet de levier est donc plus fort, la rentabilité financière pour l’ensemble des actionnaires
(majoritaires et minoritaires) est de 51,57 %. Cette majoration de la capacité d’endettement
n’a profité qu’au majoritaire et celui-ci a réduit sa mise de moitié.

Les minoritaires ont apporté chacun 150 000 €, somme identique à celle apporté dans le cadre
d’une société unique. La structure du groupe a privé les minoritaires d’une partie importante
de la
rentabilité économique dont ils assument les risques. En fait, le rendement des fonds propres
des majoritaires s’élève au détriment de celui des minoritaires.

Sans structure de groupe, le rendement des fonds propres serait de 37 % du fait d’un premier
effet de levier (la rentabilité économique dépasse le coût de l’endettement).

Avec la structure du groupe, la capacité d’endettement s’élargit et le rendement des fonds


propres passe à 51,57 % pour l’ensemble des actionnaires.

Avec la structure du groupe, le majoritaire s’accapare la réduction des apports en fonds


propres issus de l’augmentation de la capacité d’endettement et organise un transfert des
marges opérationnelles sur la holding. Le rendement des fonds propres des minoritaires s’en
trouve réduit ; ayant apporté 300 000 €, le résultat à leur disposition n’est plus que de :
48 750 € × 40 % × 2 = 39 000 €

19
Soit 13 %.
Le majoritaire va pouvoir s’accaparer une partie de la performance des capitaux minoritaires
s’ajoutant à la performance de ses propres capitaux. Pour une mise de 225 000 € :
300 000 € × (51,57 % − 13 %) + 225 000 € × 51,57 % = 231 750 €
Soit 103 %.
Il s’agit d’un second effet de levier qui résulte d’un rendement des capitaux propres totaux
supérieur au rendement des capitaux propres minoritaires.
103 % = 51,57 % + (51,57 % − 13 %) × 300 000 € / 225 000 €
La structure du groupe permet de dissocier les intérêts des minoritaires de ceux des
majoritaires, de gérer le financement par les minoritaires comme un financement externe et
donc avec le même type d’effet de levier.
La gestion d’un groupe consiste ainsi à répartir inéquitablement les effets de l’augmentation
de la capacité d’endettement, à transférer les bénéfices là où le pourcentage d’intérêt des
majoritaires est le plus fort et enfin à localiser les risques sur les capitaux minoritaires.

III- La réorganisation des dettes de financement :

Le deuxième volet des opérations de réorganisation du passif est bien évidement les dettes
durables de l’entreprise, mais contrairement aux capitaux propres, une seule opération de
réorganisation des dettes est possible, qui s’appelle la défaisance.

Alors, en quoi consiste exactement la défaisance ?

Quel est son montage financier ?

Et quels sont les avantages et les inconvénients de la défaisance ?

1.Définition de la défaisance :

Assimilé à un remboursement anticipé d’une dette, la défaisance est la technique financière


qui permet à une entreprise d’éliminer les dettes qui figure à son bilan. L’opération consiste à
transférer simultanément une dette et un portefeuille de titre qui va servir à recouvrir cette
dette, à une structure indépendante qui va assurer la gestion de la dette.

L’opération s’effectue alors sous 3 conditions :

 Simultanéité du transfert du passif défaisé et les actifs générant les flux de


remboursement ;
 Le portefeuille d’actif doit avoir le même montant que la dette et la même échéance ;
 L’opération doit être confié à un trust et avoir un caractère irrévocable ;
 Les actifs transférés doivent bénéficier d’une garantie d’état.

20
L’opération de défaisance à quatre objectifs :

 Eliminer les dettes d’une entreprise ;


 Assainir les compte d’une société ;
 Alléger le bilan d’une entreprise ;
 Améliorer le ratio d’endettement (rating).

2.Le schéma de la défaisance :

 L’entreprise cédante : une société en bonne santé financière car la défaisance


suppose soit garantie la continuité de l’exploitation et que l’entreprise dispose d’une
trésorerie suffisante pour acheter l’actif correspondant ;
 Actif ou passif transféré : l’entreprise cédante transfère à la fois la dette et le
portefeuille d’actif permettant de la rembourser en faveur de la structure d’accueil, qui
sera charger de la gestion de la dette ;
 Structure d’accueil : c’est une société ad hoc. Elle doit jouir de l’autonomie
patrimoniale. C’est pourquoi elle doit avoir le statut juridique de trust, sinon au cas où
la loi ne prévoit pas ce statut, il est possible de créer une société qui a comme raison
sociale la réalisation de l’opération de la défaisance.
 Dissolution de la structure d’accueil : une fois l’amortissement de la dette terminé,
la structure chargée de l’opération est dissoute. En cas de boni de liquidation, si aucun

21
article dans le contrat de défaisance ne l’interdit, ce boni sera reversé à la société
défaisé.
 L’obligataire : continue de recevoir de façon normale le remboursement de la dette
sans modification du plan d’amortissement de la dette.
3.Motivation de la défaisance : Avantages et inconvénients

La défaisance ou annulation de la dettes, c'est un moyen d'extinction de la dette figurant au


passif du bilan de l'entreprise qui se fait par un transfert de la dette a une entité distincte qui
sera chargée de service de dette. Il est alors primordial de comprendre les raisons qui poussent
une entreprise à effectuer une telle opération, et cela à travers l’analyse des avantages et
inconvénients de la défaisance.

Les avantages :

Parmi les intérêts pour lesquels on a recours à cette technique on peut citer ce qui suit :

 La défaisance est une méthode rapide, discret (l'entreprise n'est pas tenu d'informer ces
créancier), et quasi-certaine (ne comporte pas de risque) ;
 Elle permet d'assainir le haut du bilan, dans le cadre du recours au marché financier ;
 Une société souhaite se désendetter par anticipation pour améliorer son image
bilantielle et par la même occasion son rating afin de pouvoir se refinancer le moment
voulu au moindre coût. Cette technique peut être parfois à l'origine de l'amélioration
du résultat ;
 Amélioration du ratio d'endettement et d'autonomie financière.

Les limites :

Il faut noter que cette méthode présente deux inconvénients majeurs :

 Le gain suppose une hausse substantielle des taux d’intérêts qui compense largement
le coût d'une telle opération. Ceci se contre dit dans la réalité du faite que le niveau du
risque de l'emprunt de la société est supérieur a celui d'ordre Etatique. En conséquence
si les taux d'intérêt ne subissent pas de modifications l'opération va se solder par une
perte.
 La société peut se défaire d'une dette et la remplacer par une dette aux caractéristiques
différentes.

22
Important : Il apparaît que la défaisance n'est pas une méthode de couverture contre le risque
de taux, mais une technique de désendettement rapide lorsque la société possède des
disponibilités importante.

4.Impact de la défaisance sur l’analyse financière :

Les avantages de la défaisance ayant déjà été exposé au paravent, nous proposons un exemple
chiffré afin de mieux comprendre l’impact d’une telle opération sur le bilan de l’entreprise,
son résultat ainsi que ses ratios.

Exemple :

Pour améliorer son bilan et par conséquent sa capacité d’endettement, une entreprise fait
recourt à la technique de la défaisance.

Supposons que cette société ait émis un emprunt obligataire de 2 000 de DH au taux nominal
de 8%. La durée de vie résiduelle est de 6 ans et le taux actuariel sur le marché est de 10%.

 6 
2000 x  0,08 x(1,1)  t  (1.1)  6   1826
VAN de la dette =  t 1 

La Société doit donc acquérir un portefeuille d’une valeur de 1 826 DH afin d’effectuer son
opération de défaisance. Pour simplifier notre exemple, on va faire deux hypothèses :

 Il existe un niveau de risque équivalent entre les deux instruments ;


 La courbe des taux est plate (les taux sont fixes).

On déduit que l’entreprise réalise un gain égal à la différence entre la valeur d’origine de
l’emprunt et sa valeur actuelle : 2000 – 1826 = 174. Si on suppose que les frais de l’opération
sont 1% du montant de l’emprunt (2000 x 0,01=20), le gain est alors égal à 174 – 20 = 154.

Pour acheter les titres obligataires correspondant au remboursement, l’entreprise peut soit :

 Utiliser ses disponibilités ;


 Soit contracter un nouvel emprunt.

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Bilan de la société avant défaisance :

Actif Passif

Actif immobilisé 9 000 Capital et réserves 6 000

Stocks 1 500 Résultat net 500

Créances 4 500 Dettes financières 7 500

Disponibilités 2 000 Dettes d’exploitation 3 000

Total Actif 17 000 Total Passif 17 000

Hypothèse 1 : Bilan de la l’entreprise après défaisance (utilisation des disponibilités)

Actif Passif

Actif immobilisé 9 000 Capital et réserves 6 000

Stocks 1 500 Résultat net ** 654

Créances 4 500 Dettes financières 5 500

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Disponibilités * 154 Dettes d’exploitation 3 000

Total Actif 15 154 Total Passif 15 154

* 2000 – (1826 + 20) = 154

** 500 + (2000-1826+20)

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Hypothèse 2 : Bilan de la l’entreprise après défaisance (en contractant une nouvelle
dette)

Actif Passif

Actif immobilisé 9 000 Capital et réserves 6 000

Stocks 1 500 Résultat net 654

Créances 4 500 Dettes financières ** 7 326

Disponibilités * 1 980 Dettes d’exploitation 3 000

Total Actif 16 980 Total Passif 16 980

* 2000 -20 = 1980

** 7500 + (1826 – 2000) = 7326

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Les ratios significatifs Avant Après Après
défaisance défaisance (H1) défaisance (H2)

Ratio d’endettement 61,8% 56,1% 60,8%

Dettes / total passif

Ratio d’autonomie financière 46,4% 54,7% 47,6%

K propres / K permanents

Ratio de rentabilité financière 7,7% 9,8% 9,8%

Résultat net / K propres

Ratio de rentabilité économique 2,9% 4,3% 3,9%

Résultat net / total actif

Ratio de solvabilité 2,1 1,55 2,16

(Créances+trésorerie actif) / dettes


d’exploitation

On constate que la défaisance par recourt à la trésorerie actif diminue considérablement le


ratio d’endettement contrairement à la défaisance par emprunt.

Les Deux défaisances ont fait grimper le ratio d’autonomie financière au-dessus du seuil
souhaitable de 50%, ce qui n’était pas le cas avant l’opération.

La défaisance a permis aussi d’améliorer et la rentabilité financière et la rentabilité


économique de l’entreprise.

Le ratio de solvabilité quant à lui a été diminué dans le cas de la première défaisance du fait
que l’opération a été réalisée à partir des disponibilités de la trésorerie actif

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Conclusion:

Les opérations de restructurations correspondent à une situation où une firme, un groupe ou


un portefeuille d'actifs est l'objet d'une réorganisation pour accroître sa performance.

Le LBO est une activité importante du capital investissement, son intérêt est très claire: il
permet de racheter des sociétés avec peu d'argent, en créant un holding ad hoc.

Sa structure financière défie la théorie financière classique, puisque les ratios de


consommation de fonds propres généralement utilisés par les banques , ne sont plus
applicables aux "structure LBO" : c'est l'originalité de ce montage.

Dans la mesure où il constitue une technique attractive permettant à un nombre croissant


d'entreprise de trouver une réponse performante à leur dirigeants salariés de devenir
entrepreneurs, Le LBO, est en effet un mode efficace de financement d'acquisition
d'entreprise.

Toutefois, LBO n'est exempt de reproches, il reste une technique comportant une dose de
risque intrinsèque très élevé : si la réussite de l'opération procure des avantages et un
enrichissement certain, l'échec peut se conclure par des pertes non moins conséquentes.

Compte tenu d'un contexte économique qui offre une visibilité réduite à l'ensemble des
acteurs, les retournements de la situation peuvent être à la fois très rapide et imprévus.

Les risques doivent être maîtrisés, et font une technique complexe mais qui doit rester un outil
au service du bon sens, où les facteurs financiers, juridiques, fiscaux ou sociaux pris
séparément ne suffisent pas à garantir le succès de l'opération.

Il nous tient de se poser la question sur le fondement d’une structure de défaisance ? Bien sûr,
et d’abord, il s’agit de considérer qu’en l’absence d’une telle action, les pertes de bien-être
macroéconomique dépassent très largement l’addition des pertes privées résultant de la chute
des actifs et de la défaillance des établissements. Bref, que le coût final pour la collectivité de
la résolution de la crise sera moins élevé. Il s’agit donc d’organiser la mutualisation publique
d’une crise. Mais on peut, pour cela, utiliser d’autres moyens, y compris, si cela s’avère
inévitable, la nationalisation pure et simple des établissements. L’avantage est qu’il s’agit, ici,
d’une structure souple alliant secteur public et secteur privé, tout en donnant à ce dernier du
temps, de la lisibilité et de la liquidité.

Il ne s’agit pas pour autant d’un renflouement généralisé d’institutions en détresse. Au


contraire, cela s’accompagne de la disparition et/ou restructuration d’établissements.

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Bibliographie:

-Ingénierie financière et Private Equity; Auteur: Cherif, Mondher ;Editeur: RB édition ;


Publication: 2003.

-Ingénierie financière Ed. 2; Auteur: Thomas, Philippe; Editeur: RB édition; Publication: 2014.

-Ingénierie financière : Fusions, acquisitions et autres restructurations des capitaux Ed. 2;


Auteur: Legros, Georges ;Editeur: Dunod; Publication: 2016.

-Valorisation stratégique et financière; Auteur: Lantz, Jean-Sébastien ; Editeur: Maxima ;


Publication: 2004.

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