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le montant réel de cette dépense. A priori c’est simple, il suffit de connaître le coût
d’achat du matériel. En réalité c’est plus compliqué parce que le capital a un coût
d’usage et que l’acquisition de l’équipement passe souvent par l’endettement, il y a
donc aussi un coût d’accès au capital.
- Le coût d’usage du capital est fonction du prix du bien d’équipement et des
dépenses qu’il faudra engager pour l’utiliser (amortissement, bien entendu, mais
aussi dépenses liées).
- Le coût d’accès au capital dépend du financement envisagé (autofinancement,
obligations ou emprunts, actions) et le taux d’intérêt réel (taux nominal diminué du
taux d’inflation) des obligations est un assez bon indicateur du coût d’accès au
capital.
1) Le financement interne
Les données fournies par les comptes nationaux peuvent masquer cette contrainte
puisque le taux d’autofinancement est mesuré par le rapport de l’épargne brute à la
formation brute de capital fixe. En France par exemple le taux d’autofinancement
apparaît très élevé. Mais l’épargne brute n’est pas ce que les comptables
d’entreprise appellent capacité d’autofinancement.
L’épargne brute c’est l’excédent brut d’exploitation diminué de toutes les dépenses
correspondant à une distribution de revenu y compris les dividendes, alors que la
capacité d’autofinancement des comptables contient les dividendes. La capacité
d’autofinancement souvent appelée marge brute d’autofinancement mesure
l’aptitude de l’entreprise à financer son développement. L’existence d’une capacité
d’autofinancement élevée ne garantit pas que l’investissement sera élevé. L’usage
de cette capacité relève de la stratégie de l’entreprise et cette dernière ne se résume
pas à l’achat d’équipements nouveaux. La capacité d’autofinancement peut par
exemple être utilisée pour faire des placements spéculatifs. Cela veut dire qu’il ne
faut pas confondre la capacité d’autofinancement et l’autofinancement.
Le taux d’épargne et le taux de marge ont des évolutions comparables, parce que le
taux de marge conditionne le taux d’épargne... qui lui même conditionne la FBCF.
La lecture du graphique précédent dmande qualques précautions en raison des
échelles adoptées sur chacun des axes. La courbe représentative du taux d’épargne
est au dessus de celle qui représente le taux de marge, il ne faut pourtant pas en
déduire que la marge (l’EBE) est plus grande que l’épargne même si le
dénominateur des rapports est le même (la valeur ajoutée). L’axe du taux de marge
est gradué de 23% à 35% alors que l’axe du taux d’épargne est gradué de 6% à
18%. L’intérêt de ce graphique est de montrer que les deux évolutions peuvent
diverger parfois. C’est le cas en particulier pour la période 1998 - 2004 pendant
laquelle la stabilisation du taux de marge (autour de 32%) s’accompagne d’une
nette diminution du taux d’épargne qui passe de 18% à 14%. Cela implique que les
versements aux prêteurs ou aux propriétaires ont augmenté sensiblement. Un
examen détaillé des comptes des sociétés non financières montre que ce sont les
versements de dividendes qui ont connu une forte augmentation. Ainsi le résultat
d’exploitation disponible pour l’investissement a été réduit par l’augmentation de la
part revenant aux propriétaires des sociétés non financières.
2) Le financement externe
Les entreprises qui n’ont pas assez d’épargne pour financer leurs investissements
(c’est la situation normale, on l’a vu) ont un besoin de financement.
Elles s’adressent alors aux banques et aux autres institutions financières ou au
marchés financiers.
Cela conduit à distinguer
- le financement intermédié lorsqu’elles s’adressent à une banque
- le financement de marché lorsqu’elles émettent des titres financiers (actions ou
obligations).
Cependant, émettre des actions et émettre des obligations n’a pas les mêmes
implications pour l’entreprise. Une émission d’action c’est une augmentation de
capital, une émission d’obligations c’est un emprunt. On peut donc regrouper
l’emprunt bancaire et l’emprunt obligataire dans une même forme de financement :
l’endettement. Alors que dans le cas d’une augmentation du capital il n’y a pas
d’endettement au sens strict puisqu’il n’y a rien à rembourser (tant que l’entreprise
existe).
En résumé, le coût d’accès au capital est lié au taux d’intérêt des obligations. La
référence habituelle est celle des obligations d’État à 10 ans. Les banques ne
peuvent pas pratiquer des taux très éloignés de cette référence si elles ne veulent
pas perdre les grandes entreprises, les dividendes versés ne peuvent pas non plus
devenir nettement inférieurs à cette référence car il faut bien motiver l’actionnaire.
Dans une économie monétaire les calculs économiques ne se font pas avec les
valeurs nominales mais avec les valeurs réelles. Le taux d’intérêt, comme les
autres déterminants des revenus doit être apprécié après correction du
mouvement des prix.
Au total il faut considérer que le taux d’intérêt réel (taux nominal diminué du
taux d’inflation) des obligations est un assez bon indicateur du coût d’accès au
capital.
Pour ce taux d’intérêt apparent comme pour les autres taux d’intérêt la charge réelle
représentée par les remboursement dépend de l’évolution du niveau général des
prix.
Il faut donc retenir le taux d’intérêt réel apparent soit pour l’année n avec P pour
l’indice des prix :
taux d’intérêt réel apparent l’année n = [EN (n) / FP(n) ] [100 / P(n)] .