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Chapitre 7 Investissement et croissance

Introduction :
Il faut commencer par définir ce que l’on appelle investissement et par comprendre comment se
prend la décision d’investir pour montrer par quels mécanismes l’investissement engendre de la
croissance économique.

I L'investissement, ses formes, sa mesure, son financement


A Définition
L’investissement se définit comme " l’augmentation du stock de capital ", le capital se définissant
comme " l’ensemble des moyens de production", c’est-à-dire des moyens permettant de produire
des biens ou des services. Le capital dans une entreprise est constitué par l'ensemble des machines,
des bâtiments (destinés à la production), de la terre. On parle aussi de "capital technique" ou de
"capital fixe".
Le capital financier désigne quant à lui l’ensemble des avoirs, des titres (actions, obligations), qui
permettra l'acquisition du capital. Quand une entreprise investit dans de nouveaux moyens de
production, elle augmente son stock de capital, on parle alors d’un flux, cet investissement
supplémentaire venant accroître le stock déjà disponible.

B Les différentes sortes d’investissement

On peut distinguer les investissements selon différents classifications

a) La nature de l’investissement.

- Les investissements matériels augmentent le stock de capital technique


- Les investissements immatériels sont constitués par l'achat de logiciels, mais aussi des dépenses
de recherche-développement, de publicité-marketing et de formation du personnel. Ces
investissements sont aujourd’hui primordiaux et leur part dans l’ensemble des dépenses
d’investissement augmente rapidement (même si elle reste bien plus faible que celle des
investissements matériels).

b) Qui sont les investisseurs ?

- Les entreprises sont les investisseurs principaux.

- Les Administrations publiques, et en particulier l’Etat, jouent également un rôle dans


l’investissement.
Ce sont des investissements productifs.

- Les ménages investissent aussi quand ils achètent un logement, mais ce ne sont pas des
investissements productifs.
En France, 2017, les ménages ont réalisé environ un quart de l’investissement, les Administrations
publiques près de 20% et les entreprises le reste, soit plus 55%
.
c) Les types d'investissement

- L’investissement de capacité : il a pour objectif d’augmenter les quantités produites


Exemple : la demande du produit fabriqué par l’entreprise augmente fortement, et l’entreprise
décide d’acheter une nouvelle machine pour répondre à cette augmentation de la demande.

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- L’investissement de productivité : il a pour objectif d’augmenter la productivité, c’est-à-dire de
produire en économisant du travail et/ou du capital et/ou des matières premières.
La nouvelle machine va par exemple permettre de fabriquer plus vite que la machine précédente, il
faudra donc moins de travail, et moins de capital, pour fabriquer le produit. Ici l'objectif n’est pas
de produire " plus ", mais de produire " mieux ", c’est-à-dire de diminuer les coûts de production.

- L'investissement de remplacement ou amortissement : il a pour objectif de remplacer une


machine usée ou obsolète. En réalité, il ne s’agit pas réellement d’un investissement car, dans ce
cas, le stock de capital n’augmente pas puisqu’il y a simplement remplacement d’une machine par
une autre

Il est facile de distinguer théoriquement ces trois sortes d’investissement productif, mais dans la
réalité c'est beaucoup plus difficile. Quand une entreprise achète une nouvelle machine, c’est
souvent parce qu’une de ses machines ne peut plus servir, est devenue obsolète, n’est plus adaptée,
et il est rare que l’entreprise rachète la même machine. L'entreprise va donc en profiter pour en
acheter une de plus performante qui, à la fois, produira plus et mieux. Les trois types
d’investissements sont donc souvent présents dans la même dépense d’investissement.

C La mesure de l'investissement

Dans la société, les entreprises publient elles-mêmes leurs dépenses annuelles d’investissement. Au
niveau du pays, la Comptabilité nationale se charge de mesurer l’effort d’investissement de
l’économie nationale à l'aide de 2 outils : la FBCF et le taux d'investissement.

a) La F.B.C.F. (formation brute de capital fixe)


C’est l’agrégat c'est à dire l'indicateur qui mesure en France l’investissement matériel (acquisitions
de machines, de bâtiments, de matériels de transport, la construction de routes, de ports,) et depuis
1997 seulement, on y inclut les dépenses de logiciels, mais pas encore les autres dépenses
d’investissement immatériel.

b) Le taux d’investissement
C’est la part de l’investissement dans le PIB Il se définit par le rapport (FBCF I PIB) x 100. En
France, le taux d’investissement est de l’ordre de 16% à la fin des années 2010. Il faut rappeler que
ce taux comprend évidemment l’investissement des ménages et celui des Administrations
publiques, outre celui des entreprises.

D Le financement des investissements

Quand on veut investir, il faut des capitaux. Certains agents ont des capacités de financement, il
s’agit des ménages: ils ont de l’argent à placer.
D’autres ont, des besoins de financement, il s’agit surtout des entreprises et des Administrations
publiques. Il faut donc mettre en contact ceux qui ont de l’argent à prêter et ceux qui souhaitent
emprunter cet argent.
C’est le système financier qui se charge de cette mise en relation.
Il y a deux modalités essentielles de mise en relation entre les agents à capacité de financement et
ceux à besoin de financement. Soit les agents se rencontrent sur les marchés financiers, dans ce cas
on parle de financement direct ou financement de marché. Soit les agents passent par des
intermédiaires qui sont les banques ou les institutions financières, on parle alors de financement
indirect ou financement intermédié.

Quand une entreprise veut investir, elle a plusieurs moyens pour financer ses investissements:
- Un financement interne : c’est l’utilisation des profits non distribués (aux actionnaires) mis en
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réserve par l’entreprise dans le but de financer ses investissements. C’est ce que l’on appelle
l’autofinancement. En France, il représente une part très importante du financement de
l’investissement (souvent plus de 60%, parfois, selon les années, plus de 90%). Ces profits
réinvestis dans l'outil de production minimisent le coût de l’investissement puisqu’il n’y a pas
d'intermédiaire bancaire et donc pas d’intérêts à payer sur ces sommes-là.

- Un financement externe: quand les profits non distribués ne suffisent pas, l’entreprise doit
chercher à l’extérieur des sources de financement. Il y a plusieurs possibilités (on retrouve ici le
double circuit de financement)

* un financement direct par recours aux marchés financiers: l’entreprise va trouver


directement ses fournisseurs de capitaux soit en empruntant (émission d’obligations), soit en
vendant des parts de la société (émission d’actions). Si l’entreprise émet des obligations, elle
s’endette et devra rembourser en payant en supplément un intérêt, fixé selon les conditions du
marché au moment de l’émission des obligations. Si l’entreprise émet des actions nouvelles, elle
n’aura rien à rembourser (l’action n’est pas un titre d’emprunt mais un titre de propriété), ce qui est
intéressant, mais elle dilue le capital de la société, risque d’en perdre le contrôle puisqu’il y aura
plus un nombre plus important d’actionnaires et devra obtenir une rentabilité suffisante pour
satisfaire les actionnaires.

* un financement indirect par recours aux intermédiaires financiers (financement


intermédié) : l’entreprise empruntera aux banques qui, elles, se chargeront de trouver les fonds.
L’intermédiaire se faisant évidemment payer, ce système est plus coûteux que le financement
direct. Mais il a l’avantage d’être bien plus accessible, en particulier pour les petites et moyennes
entreprises, non cotées en bourse, et c’est le plus grand nombre..

C’est pourquoi la majorité des financements externes restent des financements intermédiés en
France. Cependant, au début des années 80 et la libéralisation des marchés de capitaux, on a
observé une nette montée en puissance du financement de marché.

II La décision d’investir
Quelles sont les raisons qui incitent le chef d’entreprise à investir ?

Investir, c’est prendre une décision économique et comme toutes décisions, celle-ci se prend après
réflexion et en fonction de certains arguments. que l’on appelle les déterminants de
l’investissement.

A La nécessaire prise en compte du futur

La décision d’investir repose toujours sur une sorte de pari en effet, l’entreprise va décider
d’augmenter son stock de capital alors qu’elle ne sait pas avec certitude de quoi demain sera fait.
L’entreprise fait donc en investissant un pari sur l’avenir ; elle parie qu’elle arrivera à rentabiliser
son investissement, c’est-à-dire à augmenter ses profits. Mais l’entreprise prend un risque et afin de
limiter l’incertitude, elle va essayer de prévoir, c’est-à-dire d’anticiper, tout ce qui pourrait avoir des
conséquences sur la rentabilité de l’investissement. L’entreprise va donc procéder à des calculs
d’actualisation, c’est-à-dire ramener à des valeurs actuelles des valeurs futures. L’entreprise cherche
à évaluer le rendement anticipé de l’investissement envisagé c'est à dire la rentabilité, ce que
rapportera l’investissement.

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Ce rendement anticipé, qui dépend entre autres des coûts de l’investissement, va aider l’entreprise à
prendre sa décision : doit-elle faire cet investissement ou non ? Si le rendement est faible,
l’entreprise va peut-être rechercher d’autres solutions.

Comment mesure-t-on la rentabilité ?

En ce qui concerne la rentabilité du capital déjà engagé (c’est-à-dire le capital qui résulte des
investissements passés), on compare les profits réalisés au stock de capital nécessaire pour réaliser
ces profits (le taux de profit est le rapport entre le profit et le stock de capital utilisé pour générer ce
profit). La comptabilité nationale prend l’Excédent Brut d’Exploitation (E.B.E.) pour mesurer les
profits et le capital fixe (K) pour mesurer le stock de capital nécessaire. On a donc

Taux de rentabilité économique du capital = (E.B.E. / K) x 100

Si on veut parler de la rentabilité économique de l’investissement (et non celle du capital engagé), il
faut calculer la rentabilité marginale : celle-ci compare l’accroissement des profits à l’accroissement
du stock de capital (c’est-à-dire à l’investissement) qui a été nécessaire pour engendrer cet
accroissement des profits.

B Les déterminants de l'investissement

Quels sont les éléments qui vont pousser l’entrepreneur à décider de réaliser un investissement (ou
au contraire à l’inciter à ne pas investir) ?

a) Le rôle de la demande anticipée

Ce déterminant a été mis en évidence par Keynes. Dans le système capitaliste, il faut produire pour
vendre sur les marchés. La demande anticipée par l’entreprise, c’est-à-dire celle qui est prévue pour
les années à venir, celle que Keynes appelle la " demande effective ",joue un rôle essentiel dans la
décision d’investir.

Si les prévisions laissent entrevoir une hausse durable de la demande du produit fabriqué dans
l’entreprise, l’entreprise va probablement chercher à répondre à cette demande supplémentaire.
Pour cela, à condition que ses capacités de production soient à peu près entièrement utilisées, elle
devra accroître sa capacité de production en acquérant des moyens de production supplémentaires,
c’est-à-dire investir. Si l’entreprise a des machines inutilisées, elle n’aura pas besoin d’investir pour
répondre à la demande supplémentaire. On peut faire le même raisonnement si les prévisions
envisagent une transformation de la demande par exemple, si l’on pense que la demande va se
porter de plus en plus sur des appareils combinés (Télévisions/lecteurs DVD), il va falloir modifier
les outils de production et donc investir pour pouvoir satisfaire cette nouvelle demande, alors que la
demande de téléviseurs "classiques" va peut-être stagner. En règle générale, les chefs d’entreprise
considèrent donc l’évolution de la demande, dans son volume comme dans sa nature, comme un
déterminant essentiel de leur décision d’investissement.

Les effets d’une augmentation de la demande sur les investissements ont été mesurés par les
économistes c’est le mécanisme de l’accélérateur, qui montre que l’augmentation de la demande
entraîne une hausse plus que proportionnelle des investissements. En effet, par un mécanisme de
type "boule de neige", l’augmentation de la demande adressée à une entreprise se répercute sur la
demande aux autres entreprises, à condition toutefois que ce soit des entreprises du pays qui
répondent à cette demande.

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b) L’abaissement des coûts de production

Les profits, qui sont au numérateur du taux de rentabilité (EBE) sont les revenus restant à
l’entreprise quant elle a payé tous ses coûts. Si l’entreprise réussit à diminuer ses coûts, elle a des
chances d’augmenter ses profits et sa rentabilité. En particulier, si le coût du travail augmente plus
rapidement que le coût du capital (il y a donc un abaissement du prix relatif du capital), l’entreprise
a intérêt à réaliser des investissements de productivité qui aboutiront à économiser du travail. De
même, si les prévisions laissent entrevoir une demande stable et une concurrence accrue entre les
producteurs, il peut être nécessaire que l’entreprise, pour conserver sa part de marché, abaisse ses
coûts de production et, pour cela, réalise des investissements de productivité. Il est indéniable que le
partage de la valeur ajoutée (entre profits et salaires) risque d’influer sur l’investissement : si la part
des profits dans la valeur ajoutée s’accroît, on peut penser que cela sera favorable aux
investissements qui pourront être financés plus facilement. Mais, il ne faut pas oublier que les
salaires vont permettre la consommation Si la part de la valeur ajoutée consacrée aux salaires
diminue, il y aura des effets négatifs sur la demande. Or la demande est aussi un déterminant de
l’investissement. Le partage de la valeur ajoutée préservant à la fois la demande et les profits est
difficile à trouver.

c) Le rôle du coût du financement

Le profit : c'est le revenu de l'entreprise mesuré par l'E.B.E. L’existence de profits non distribués
permettant l’autofinancement joue bien sûr un rôle majeur : plus la part de l’autofinancement sera
élevée, moins l’entreprise devra payer pour investir, plus il sera facile d’investir.

Le rôle du taux d’intérêt : quand le taux d’intérêt réel est élevé (on rappelle que le taux d’intérêt réel
est le taux d’intérêt constaté sur le marché, ou taux d’intérêt nominal, corrigé de l’inflation), c’est-à-
dire que le prix à payer pour emprunter est élevé, cela renchérit le coût de l’investissement et
diminue donc les profits éventuels. Un taux d’intérêt élevé a donc tendance à décourager les
investissements.
Cependant le taux d’intérêt joue un autre rôle : il va guider le choix des entreprises dans l’utilisation
de leurs capitaux. Les entreprises vont comparer les revenus qu’elles vont tirer de leurs
investissements éventuels aux revenus qu’elles obtiendraient en prêtant leurs fonds, c’est-à- dire en
les plaçant, au lieu de les investir.

On définit donc la profitabilité de la manière suivante :

Profitabilité = taux de profit - taux d’intérêt réel

Plus la profitabilité est élevée, plus l’entreprise est incitée à investir plutôt qu’à placer ses fonds sur
le marché financier, et inversement. Ainsi, en période de taux d’intérêt réels élevés, les entreprises
peuvent renoncer à des investissements éventuels pour deux raisons complémentaires :

- d’une part, emprunter pour investir coûte cher et diminue donc les profits potentiels,

- d’autre part placer ses capitaux, c’est-à-dire les prêter à d’autres agents économiques, rapportent
beaucoup.

Quand la profitabilité est négative, l’entreprise doit "normalement ", c’est-à-dire dans une logique
de maximisation du profit immédiat, placer ses capitaux sur les marchés. Mais dans la réalité,
l’entreprise prendra aussi en compte le long terme et l’état de la concurrence: si les concurrents
investissent, l’entreprise risque de se trouver à la traîne et de perdre des marchés, ce qui menace
encore plus les profits futurs ; dans ce cas, elle préférera investir plutôt que de placer, même si ce
n’est pas plus avantageux à court terme.
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En conclusion
Au niveau de l’entreprise, il y a donc des enjeux à l’investissement. De celui-ci va dépendre la
capacité de l’entreprise à réaliser des profits et à faire face à la concurrence pour gagner, ou au
moins ne pas perdre, des parts de marché. L’avenir de l’entreprise dépend donc du « bon » choix de
ses investissements, que ce soit sur le plan de leur volume (leur montant), que ce soit sur le plan de
leur nature (investissement de productivité ou de capacité, investissement immatériel ou matériel).
Mais au niveau macro-économique, les investissements ont également des effets sur la croissance
économique.

III Les relations entre investissement et croissance


L’investissement est un facteur de croissance, c’est-à-dire qu’il est un des éléments à l’origine de la
croissance économique. Pourquoi ? Quels sont les mécanismes qui expliquent que les
investissements favorisent la croissance ?

A Les liens investissement/croissance à court terme

A court terme, on fait l’hypothèse, que les capacités de production sont constantes. Dans ces
conditions, l’investissement représente une composante de la demande globale (consommation des
ménages, investissement des entreprises, investissement de l'État, exportations) à côté de la
consommation, et seulement cela.
Si l’investissement augmente, la demande globale augmente (il faut produire davantage de
machines, par exemple, pour répondre à la demande d’investissement). Keynes a montré que
l’accroissement de l’investissement entraînait un accroissement plus que proportionnel du Revenu
National : c’est ce que l’on appelle le mécanisme du multiplicateur.
Pour que ce processus puisse se mettre en place, il faut que les capacités de production ne soient
pas, à l’origine, toutes utilisées : sinon, il n’y aurait pas de possibilité de répondre à l’augmentation
de la demande en biens d’équipement, sauf à réduire la consommation ou les exportations ou à
augmenter les importations. Il faut aussi que les entreprises ne répondent pas à la hausse de la
demande par une hausse préalable des prix (ce qui freinerait ou empêcherait la hausse de la
demande). Donc, à court terme, la variation de l’investissement, parce que l’investissement est une
composante de la demande globale, peut générer de la croissance, sous certaines conditions.
On peut remarquer que, bien qu’il représente une part bien plus faible dans la demande que la
consommation, les variations de l’investissement jouent un grand rôle dans les variations de la
demande à court terme : en effet, la consommation est relativement stable dans le temps, elle a une
grande force d’inertie, alors que l’investissement est beaucoup plus instable, il augmente ou
diminue en fonction des anticipations des agents.
Dans les fluctuations conjoncturelles c'est à dire à court terme de l’activité, les variations de
l’investissement jouent finalement un grand rôle.

B Les liens à moyen terme

A moyen terme, l’investissement agit directement sur l’offre, puisqu'il accroît les capacités de
production.
Il va permettre également de mettre en œuvre le progrès technique, qu’il s’agisse de nouveaux
produits, de nouveaux procédés de production ou d’autres aspects du progrès technique. Il permet
ainsi l’accroissement de la productivité permettant la croissance. Il a donc un rôle essentiel dans la
croissance, qui est à relier à celui du progrès technique.

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C Le rôle des investissements publics dans la croissance

En période de récession ou de crise, c'est l'investissement public qui peut engendrer un processus de
relance grâce à l'effet multiplicateur. En effet les entreprises privées n'ayant pas de perspectives de
débouchés freinent leur investissement ce qui aggrave la baisse de la production et accroît le
chômage.
L'État joue donc un rôle de régulateur pour soutenir la demande.
De façon générale l'investissement public améliore la productivité de l'ensemble de l'économie
grâce aux externalités positives.
Que sont les externalités positives ?
Elles désignent les avantages que procure à autrui une activité économique sans compensation
monétaire..
Il s'agit donc d'activités utiles mais peu rentables qui sont produites par le marché et dans lesquelles
l'État va investir pour satisfaire les besoins de la collectivité.
Par exemple :
- les infrastructures de transport sont indispensables à l'activité des entreprises, elles permettent
l’augmentation de la productivité du travail (transports rapides) mais elles ne sont par un toujours
rentables à cause de l'importance du capital
- l'éducation améliore la compétence des salariés et leur niveau de vie tout en accroissant leur
efficacité dans la création et l’utilisation du capital humain.
- les dépenses de santé sont utiles à l'individu et permettent de disposer d'une main-d'œuvre plus
productive.
La décision de faire tel ou tel investissement public relève donc rarement de la rentabilité
immédiate. En général, l’Etat raisonne plutôt en termes d’intérêt général. Mais la décision entre
aussi dans le cadre de la politique conjoncturelle de l’Etat connaissant les effets économiques des
investissements sur la croissance, il peut décider d’utiliser les investissements publics comme
instrument pour relancer une croissance jugée trop molle.

Le document ci-dessous élargit le concept d'investissement et s’interroge sur le rôle de l'État.

Le capital public correspond aux infrastructures de communication et des, transports. Elles sont au cœur du
modèle élaboré par l'économiste américain R. Barro. En théorie, le capital public n'est qu'une forme de capital
physique. Historiquement, il résulte des investissements opérés par l'État et les collectivités locales. Le capital
public comprend également les investissements dans les secteurs de l'éducation et de la recherche. En mettant en
avant le capital public, les nouvelles théories de la croissance soulignent les imperfections du marché. Outre
l'existence de situations de monopole, ces imperfections tiennent aux problèmes d'appropriation de l'innovation.
Du fait de l'existence d'externalités entre les firmes, une innovation se diffuse d'une façon ou d'une autre. La
moindre rentabilité de l'innovation qui en résulte dissuade l'agent économique d'investir dans la recherche et le
développement. Dans ce contexte, il pourra incomber à l'État de créer des structures institutionnelles qui
soutiennent la rentabilité des investissements privés et de subventionner les activités insuffisamment rentables
pour les agents économiques et pourtant indispensables à la société. D. Guellec.

Le capital public comprend les infrastructures, les investissements dans l'éducation et la recherche.
Ces activités peu rentables font que l'État les subventionne ou les produit compensant ainsi les
imperfections du marché. Les effets multiplicateurs de l'investissement et les externalités positives
liées à l'investissement public sont des facteurs de croissance économique.
Mais l'investissement joue également un rôle primordial sur la croissance en permettant de diffuser
le progrès technique. C’est parce que certaines entreprises prennent le risque d'investir que le
progrès technique contribue à l'enrichissement d'un pays.

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Conclusion
L’investissement joue donc un rôle très important dans la croissance économique. Il montre les
choix faits par les entreprises pour l’avenir. Son volume détermine également pour une partie non
négligeable le rythme de la croissance économique.
L'investissement permet également la mise en œuvre du progrès technique.

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