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Chapitre 1 : Comment s’établissent les relations entre l’entreprise

et son environnement économique

Partie 1 : Les relations de l’entreprise avec les principaux agents


économiques
Un agent économique est une personne physique ou morale qui prend des décisions économiques.
En effet, ses décisions influencent le fonctionnement de l’activité économique. L’entreprise a besoin
de faire des échanges avec les agents économiques pour pouvoir assurer sa pérennité.

I. Les agents économiques et leurs rôles


Les agents économiques sont regroupés en catégories pour pouvoir faciliter l’analyse de leurs
échanges car il existe une multitude d’acteurs économiques en relation les uns avec les autres.
De plus, chaque agent économique a des fonctions dans l’activité économique.

A� Les catégories d’agents économiques


Il existe quatre principales catégories d’agents économiques :
– les ménages constitués d’un individu ou un groupe d’individus vivant habituellement dans un
même logement (qu’il y ait entre eux un lien de parenté ou non). Exemples : des étudiants en
colocation, un célibataire, un couple avec trois enfants... ;
– les entreprises qui assurent la production de biens et services pour les vendre sur un marché afin
de réaliser un profit. Exemples : Renault, Kiabi, L’Oréal... ;
– les banques qui sont des établissements financiers commercialisant des produits et services
bancaires. Exemples : Société Générale, Crédit Agricole, Banque Populaire... ;
– les administrations publiques qui tirent leurs revenus des prélèvements obligatoires (impôts et
cotisations sociales) pour répondre aux besoins d’intérêt général de la population (ordre public,
services publics...). On distingue trois types d’administrations publiques :
– les administrations publiques centrales : il s’agit de l’État et des organismes divers d’administration
centrale (ODAC) financés principalement soit par des subventions de l’État, soit par affectation de
recettes votée en loi de finances,
– les administrations publiques locales : l’ensemble des collectivités territoriales (régions,
départements, communes et groupement de communes) mais aussi les organismes divers
d’administration locale (centres communaux d’action sociale, caisses des écoles, services
départementaux d’incendie et de secours, collèges, lycées, syndicats de collectivités, chambres
consulaires...),
– les administrations de sécurité sociale, qui regroupent les ODASS (principalement les hôpitaux) et
l’ensemble des régimes d’assurance sociale.

B� Les fonctions économiques principales des agents


Chaque catégorie d’agents économiques se caractérise par sa fonction économique principale :
– les ménages ont pour fonction économique principale la consommation de biens et de services. Ils
fournissent également leur force de travail ou des capitaux aux autres agents économiques ;
– les banques assurent principalement le financement de l’économie par la collecte et le prêt de
fonds (crédit). En effet, elles reçoivent des dépôts des agents économiques et accordent des prêts à
ces derniers. Elles ont aussi un rôle d’intermédiaire entre les agents à besoin de financement et les
agents à capacité de financement ;
– les entreprises ont pour fonction économique principale la production marchande de biens et de
services. La production marchande est destinée à être vendue sur un marché contre un prix. Les
entreprises sont classées en plusieurs catégories en fonction de leur taille (microentreprise
/PME/ETI/GE) ou encore de leur activité (secteur primaire/secteur secondaire/secteur tertiaire) ;
– les administrations publiques (État, Sécurité sociale, collectivités locales) ont pour fonction
la production non marchande destinée à la collectivité. La production non marchande est proposée
gratuitement ou à un prix inférieur à son coût de production (crèches, éclairage public...).
Ainsi, l’entreprise entretient des échanges avec les autres agents économiques pour assurer
son propre fonctionnement.

II. Les échanges entre l’entreprise et les autres agents économiques


Il n’est pas dans l’intérêt des agents économiques de vivre en autarcie car cela signifierait qu’ils
consomment uniquement ce qu’ils produisent. Or, les agents économiques sont incités à
échanger grâce à leurs revenus pour pouvoir satisfaire un plus grand nombre de besoins.

A� La nécessité des échanges entre l’entreprise et les autres agents économiques


L’échange est nécessaire à la satisfaction des divers besoins des agents économiques. En effet, les
individus ne peuvent produire eux-mêmes tous les biens et services dont ils ont besoin.
Ainsi, ils se spécialisent dans une activité et, grâce aux revenus perçus, peuvent échanger, c’est-à-dire
acheter les biens et services dont ils ont besoin. C’est par exemple le cas du dentiste qui se spécialise
dans son activité et qui grâce à ses revenus perçus peut alors consommer des biens et services et
échanger avec d’autres agents économiques. Le dentiste peut alors satisfaire un plus grand nombre
de besoins.
La monnaie, en tant qu’instrument légal de paiement, a permis de simplifier les échanges entre les
agents économiques en permettant d’attribuer un équivalent monétaire à des biens et services, ce
qui n’était pas le cas en économie de troc. En effet, les individus devaient s’échanger un bien ou un
service contre un autre bien ou service de même valeur, ce qui compliquait l’échange.

B� La représentation des échanges entre l’entreprise et les autres agents économiques


Les agents économiques réalisent ainsi des échanges qui peuvent être représentés de façon
schématique et simplifiée sous forme de circuit économique. Il représente les relations essentielles
entre les agents économiques et donne une idée des flux qui circulent entre ces agents.
Cela permet d’envisager les impacts de décisions qui peuvent avoir une influence sur les échanges
entre les acteurs économiques. Par exemple, une baisse des impôts pour les ménages va avoir un
impact sur la consommation puis la production des entreprises. Le circuit économique permet donc
de comprendre les interdépendances entre les agents économiques.
Les opérations effectuées par ces derniers sont de différentes natures :
– les opérations sur biens et services (flux réels), qui portent sur des produits transitant sur le marché
et leur utilisation (consommation, investissement) ;
– les opérations financières (flux monétaires), qui désignent les mouvements de capitaux. Elles sont
souvent la contrepartie des opérations de biens et de services. Par exemple, en échange de la force
de travail d’un ménage (service représenté par un flux réel), l’entreprise va verser en contrepartie un
salaire au ménage (paiement du salaire représenté par un flux monétaire).
Enfin, un circuit économique met en évidence trois étapes : la production, la répartition et la
dépense.
– La production : l’entreprise produit, et crée des richesses.
– La répartition : l’entreprise distribue des revenus aux personnes en fonction de leur participation
au processus productif ou à leur situation personnelle (salaires aux salariés, impôts à l’État...).
– La dépense : les ménages utilisent leurs revenus pour consommer des biens et services ou les
autres agents économiques investissent dans l’économie.
En conclusion, l’entreprise et les autres agents économiques sont interdépendants et entretiennent
des échanges qui permettent d’assurer le bon fonctionnement de l’activité économique.
Partie 2 : Le fonctionnement des marchés
L’échange permet aux agents économiques de se procurer des biens et des services pour assurer la
satisfaction de leurs besoins. Il est plus efficace de diviser le travail en fonction de la spécialisation de
chacun pour pouvoir satisfaire un plus grand nombre de besoins. Ainsi, l’échange se réalise sur le
marché qui fonctionne en principe en situation de concurrence. Cependant, des dysfonctionnements
et des externalités peuvent perturber le bon fonctionnement du marché.

I. Le fonctionnement des marchés sur lesquels intervient l’entreprise

1� Le rôle du marché et son fonctionnement


Le marché est un lieu physique ou virtuel où les agents économiques échangent. De cet échange
découle la détermination d’un prix de marché, information essentielle qui contribue à assurer une
coordination de multiples décisions économiques (consommation, production, investissement). Il
existe plusieurs types de marché :
– le marché des biens et services sur lequel s’échangent une offre et une demande de biens et
services. L’offre émane des entreprises qui produisent les biens et services et la demande provient
des ménages qui consomment les biens et services. Par exemple, le marché de l’automobile ou le
marché de la téléphonie mobile sont des marchés de biens et services ;
– le marché du travail sur lequel s’échangent une offre et une demande de travail. L’offre de travail
émane des ménages et la demande de travail provient des entreprises. Attention, c’est l’inverse si
l’on raisonne en termes d’emplois. Dans ce cas, l’offre d’emploi provient des entreprises et la
demande d’emploi provient des entreprises ;
– le marché financier sur lequel s’échangent une offre et une demande de capitaux. L’offre de
capitaux provient des agents à capacité de financement (les ménages généralement) et la demande
de capitaux provient des agents à besoin de financement (les entreprises et l’État).
Il existe plusieurs types de financement possibles pour une entreprise qui ne peut pas se financer
seule et doit faire appel à un autre agent pour le faire :
– le financement externe indirect : dans ce cas, la banque prête de l’argent à l’agent économique en
lui octroyant un crédit ;
– le financement externe direct : dans ce cas, l’entreprise recourt au marché financier pour se
financer et émettre des titres. Les banques jouent un rôle important sur le marché financier car elles
interviennent comme intermédiaires entre les offreurs et les demandeurs de capitaux. On distingue
deux compartiments sur le marché financier : le marché primaire (émission de nouveaux titres) et le
marché secondaire (achat et vente de titres déjà émis).

2� La concurrence et les relations de coopération


Dans une économie de marchés en concurrence, les offreurs et les demandeurs de biens et services,
de travail, ou de capitaux se confrontent pour déterminer les conditions de leur échange. Le prix est
exprimé grâce à une monnaie utilisée pour mesurer la valeur de biens échangés et faciliter les
échanges.
La loi de l’offre et de la demande s’applique sur les marchés en concurrence pure et parfaite.
Lorsque le prix augmente, l’offre à tendance à augmenter car les producteurs sont incités à offrir plus
de biens. En revanche, la demande a tendance à baisser car les acheteurs sont moins disposés à
acheter. Et inversement quand le prix diminue.
La concurrence pure et parfaite existe sur un marché si cinq conditions sont réunies :
– l’atomicité du marché : il existe une multitude d’offreurs et de demandeurs sur le marché et ces
derniers ne peuvent influencer la fixation du prix ;
– la transparence du marché : l’information sur l’offre est parfaite pour tous les agents ;
– l’homogénéité du produit : les produits échangés sont identiques ;
– la libre entrée sur le marché : il n’existe pas d’obstacles à l’entrée ou à la sortie du marché ;
– la mobilité des facteurs de production : les facteurs de production comme le travail et le capital se
déplacent pour que chaque entreprise puisse profiter des mêmes conditions de production.
À côté des relations dites de concurrence, il existe des relations de coopération qui permettent à des
individus ayant des intérêts communs de travailler ensemble. Plusieurs raisons peuvent conduire des
concurrents à coopérer : la mutualisation des compétences, la réduction des coûts en recherche et
développement ou encore le fait de capter une autre clientèle.

3� Les dysfonctionnements du marché


En théorie, le marché fonctionner selon le libre jeu de la concurrence. Mais en pratique, le plus
souvent, le non-respect des règles de concurrence entraîne des dysfonctionnements qui réduisent
l’efficacité du marché :
– les barrières à l’entrée sur le marché : ce sont des obstacles qui rendent difficile ou impossible
l’implantation d’une entreprise sur un marché. Il existe plusieurs types de barrières :
– les barrières technologiques : l’avance technologique des entreprises présentes sur le marché, les
connaissances et savoir-faire acquis, la nécessité de la mise en place d’un système de sécurité
indispensable...,
– les barrières financières : les coûts d’accès à l’infrastructure, les coûts liés à la nécessité d’une
licence (comme pour le marché de la téléphonie), les coûts liés à la recherche et développement...,
– les barrières réglementaires : les mesures environnementales à respecter (comme pour le marché
de l’automobile) ... ;
– l’asymétrie d’information : c’est la situation dans laquelle tous les participants à un marché ne
disposent pas de la même information. Elle concerne la grande majorité des marchés car les
acheteurs et les vendeurs ne disposent que rarement de la même information. Les agents
économiques mettent alors en place des stratégies pour contrer cette asymétrie d’information. En
effet, ils ont recours à des moyens juridiques comme les contrats pour se protéger contre le manque
d’information. Par exemple, les assureurs établissent des clauses dans les contrats d’assurance pour
limiter les cas d’indemnisation en fonction du comportement des assurés.

II. L’existence d’externalités pour l’entreprise

1� La notion d’externalité
Dans une économie de marché, les interactions entre les agents économiques font généralement
l’objet d’une contrepartie monétaire. Cependant, il existe des cas où cette contrepartie n’existe pas :
un agent reçoit un avantage d’un autre agent sans payer en échange ou, à l’inverse, il subit un
dommage sans que sa perte soit compensée, on parle alors d’externalités.

2� Les types d’externalités


Il existe deux types d’externalité :
– les externalités positives : les effets externes peuvent être positifs s’ils causent un bienfait à
d’autres agents économiques. C’est par exemple le cas de l’agriculture biologique, le financement de
recherche et développement par une entreprise... ;
– les externalités négatives : les effets externes peuvent être négatifs s’ils diminuent le bien être
d’autres agents économiques. C’est par exemple le cas de l’agriculture intensive, des nuisances d’une
usine implantée en centre-ville.

3� L’impact des externalités sur le marché


Les externalités révèlent les défaillances du marché, car les agents économiques ne sont pas incités à
prendre en compte les conséquences de leurs activités sur le bien-être des autres agents
économiques. C’est notamment le cas des externalités négatives engendrées par l’activité des
entreprises.
Néanmoins, il existe des solutions pour inciter les entreprises à corriger les externalités négatives et à
créer des externalités positives (mise en place de normes environnementales, marché des droits à
polluer, fiscalité, partenariats entre entreprises...).

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