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Fragilisation du lien social : Isolement, image de soi et mondes

virtuels
Corrigé cours :

1. Quelles différences y a-t-il entre les réseaux


sociaux en France et ceux des autres pays ? (doc. 1)
Remarques générales : les utilisateurs actifs des
réseaux sociaux sont considérables. En 2020, pour
7,7 milliards d’humains, Facebook compte 2,5 mil-
liards d’utilisateurs, soit 32,5 % de la population du
globe (52,2 % de la population française). WhatsApp
dénombre 20,8 % de la population mondiale et près
de 30 % des Français sont utilisateurs. Le réseau
social est donc devenu un outil de communication
très populaire. Cependant, son développement est
récent et la maîtrise de cette expression publique
nouvelle, encore insuffisante et maladroite, peut
être dangereuse.
La population française, si elle utilise les mêmes
réseaux sociaux que le reste du monde, n’y a pas
recours dans les mêmes proportions. Les Fran-
çais, grands utilisateurs de Facebook (plus que la
moyenne mondiale), sont aussi proportionnellement
plus nombreux à utiliser Snapchat, Twitter ou Pin-
terest. Dans ce classement, Snapchat est ainsi le
troisième réseau social le plus utilisé en France
alors qu’il est à la huitième place mondiale. Mais
les utilisateurs sont très mobiles et passent facile-
ment sur de nouveaux réseaux. Ainsi, si l’infogra-
phie montre que les Français sont beaucoup moins
adeptes de TikTok que le reste du monde, le nombre
d’utilisateurs de TikTok a en réalité plus que doublé
en un an en France (11 millions en septembre 2020).
Les déterminants de l’utilisation des réseaux so-
ciaux sont :
- l’âge : Facebook, en gagnant en nombre d’utilisa-
teurs, perd les jeunes qui ne veulent pas retrouver
leurs parents et les adultes en général sur leurs
réseaux ;
- le pays : en Chine, Facebook n’est pas autorisé ;
- l’objectif de communication : la diffusion d’images
est aujourd’hui l’apanage d’Instagram par exemple.

2. Pourquoi l’utilisation fréquente des réseaux


sociaux peut-elle entraîner l’isolement ? (doc. 2)
Le document 2 met en évidence que les utilisateurs
de réseaux sociaux se sentent isolés. Mais il est dif-
ficile de distinguer si les réseaux sociaux favorisent
l’isolement ou si l’on passe du temps sur les réseaux
pour pallier un isolement préexistant. L’idée que ces
derniers provoqueraient de la solitude provient en
partie du sentiment que les écrans dispensent de
se rencontrer directement et qu’ils véhiculent une
image déformée du lien social (le nombre d’abonnés
par exemple). Par l’intermédiaire des écrans, il est
possible de communiquer sans jamais se rencontrer
physiquement. Aussi convient-il d’ouvrir le débat
avec les élèves autour du sentiment de partage vir-
tuel et de partage réel.

3. Quelles conséquences l’addiction aux jeux vidéo


peut-elle avoir ? (doc. 4)
La pratique des jeux vidéo est généralement mo-
tivée soit par l’intérêt intellectuel de cette distrac-
tion (le jeu développe une aptitude à la réaction,
à la rapidité, à la stratégie, immerge dans des
univers stimulants), soit par l’intérêt du partage,
puisqu’il génère une confrontation ludique ami-
cale ou familiale. Certains accusent les jeux vi-
déo d’enfermer le joueur dans une bulle addictive
lorsque le jeu devient sa préoccupation principale.
Les conséquences sont dommageables : perte
des centres d’intérêt, abandon de la vie sociale et
professionnelle, mise en danger de la santé, etc.
Toute addiction isole, déclasse socialement, qu’il
s’agisse du jeu vidéo ou d’une autre activité ou
substance. Le danger est que le jeu vidéo touche
les populations jeunes avec des moyens dont ils
disposent en permanence, à domicile mais aussi
à l’extérieur. L’essence même des programmes
de jeux en ligne est la recherche de l’addiction
à la fois par les éléments constitutifs du jeu et
les messages de rappel et d’alerte qui rendent
difficile le décrochage.

4. Comment les réseaux sociaux génèrent-ils


parfois de la violence ? Citez un exemple. (doc. 5)
La violence la plus courante sur les réseaux
sociaux est le cyber-harcèlement. Il s’agit d’une
suite d’actes, de paroles, de comportements ayant
pour but de nuire psychologiquement ou physi-
quement à la personne qui en est la victime, au
moyen de formes de communication électroniques.
Qu’il s’agisse de mots blessants, d’insultes, d’images
dégradantes ou volées, de propagations de rumeurs,
de ridiculisation d’un individu allant parfois jusqu’au
« lynchage public », le cyber-harcèlement génère
une violence insidieuse car les écrans atténuent
les filtres naturels et les attaques se font souvent
sous couvert de pseudonymes.
À la suite de l’assassinat de Samuel Paty, professeur
d’histoire-géographie, le 16 octobre 2020, certains
ont utilisé les réseaux sociaux pour véhiculer des
messages de haine condamnables.

5. Montrez en quoi le développement des commu-


nautés virtuelles peut fragiliser les liens sociaux.
La question appelle à une synthèse. Le développe-
ment des communautés virtuelles peut fragiliser
les liens sociaux :
- Par l’isolement : enfermé dans un monde qui n’est
pas physique (réseaux sociaux, jeux vidéo), l’in-
dividu peut perdre le contact et manquer de lien
social réel ;
- Par le cyber-harcèlement : l’individu peut être la
cible de lynchage collectif en ligne ;
- Par la nécessité de montrer une image de soi per-
formante (physique, morale) : l’individu peut être
exclu d’un groupe ou développer un avatar com-
plaisant qui n’est en rien son identité profonde
(doc. 3).

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