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INTRODUCTION GENERALE
La finance d'entreprise est le champ de la finance relatif aux décisions financières des
entreprises. Son objet essentiel est l’analyse et la « maximisation de la valeur de la firme pour
ses actionnaires envisagée sur une longue période ». En termes plus précis, l'enjeu consiste à
optimiser la valeur de la séquence des profits monétaires futurs (relativement à un horizon de
référence) sous la contrainte de la limitation des risques courus. Elle est, aux côtés de la
finance publique et de la finance privée l’un des trois grands domaines de la finance.
Historiquement sa pratique est étroitement associée au recours au financement bancaire et de
plus en plus à celui du financement de marché.
La pratique de la finance d’entreprise relève donc à la fois d'une vision externe à la firme
(celles des prêteurs, des investisseurs ou des intermédiaires comme les banques et d'une vision
interne à la firme (celle des dirigeants dont les décisions de gestion interne conditionnent sa
valeurfinancière).
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I-Définition:
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obligatoires (sortie de secours, présence d’extincteurs…), l’investissement à
caractère sociétal : il est relatif au respect des règles environnementales,
(certification ISO 14001) et aux économies d’énergie…,
- l’investissement pour les systèmes d’information : le but est de développer des
outils permettant de suivre l’évolution de l’activité : ordinateurs, logiciels (ERP,
outils de gestion des flux, CRM). Ces investissements ne sont donc pas
directement productifs mais peuvent améliorer les conditions de travail et aussi
l’image de l’entreprise, par exemple, au travers de la rénovation des locaux et de
leur décoration, ce qui peut avoir un effet positif sur les salariés et les clients.
Les investissements matériels non productifs sont aussi des investissements
corporels.
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actions de recherche et développement pouvant être reliées à une exploitation
commerciale sont des investissements incorporels.
Définition:
La valeur actuelle nette ou VAN peut être définie comme étant la différence entre la
somme des flux nets de trésorerie d’exploitation (FNTE) ou cash flow actualisés d’un
investissement et le cout engendré par ce dernier.
Chaque investissement est caractérisé par une valeur actuelle nette VAN qui est
égale au montant de la valeur créée. Rappelons que la valeur actuelle nette d’un
investissement est la valeur des flux de trésorerie positifs ou négatifs liés à
l’investissement, actualisés au taux de rentabilité exigé par le marché compte tenu
du risque de l’investissement.
Du point de vue financier, un investissement dont la VAN est positive mérite d’être
réalisé, puisqu’il créera normalement (si la réalité est conforme aux prévisions faites)
de la valeur.
A l’inverse et toujours du point de vue financier, un investissement dont la VAN est
négative ne doit être réalisé puisqu’il va normalement détruire la valeur. Pourtant
parfois des investissements à la VAN négative seront réalisés car ils apparaissent
comme stratégiques pour protéger une position, ouvrir de nouveaux marchés à forts
potentiels difficiles à quantifier aujourd’hui.
Cependant, ne nous leurrons pas, si leur VAN est effectivement négative,il faudra
que tôt ou tard d’autres investissements ayant une VAN positive viennent compenser
la destruction de valeur qu’ils auront causée sinon l’entreprise court sa perte.
Un investissement dont la VAN est nulle ne créera pas de valeur mais n’en détruira
pas non plus ; il pourra ou non être réalisé.
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Exemple d’application
Exemple:
Une entreprise a le choix entre deux machines A et B. Leurs caractéristiques sont les
suivantes : taux d’actualisation retenu 10%
Dépenses
supplémentaires An 1 500 An 1 600
An 2 600 An 2 600
An 3 500 An 3 700
Corrigé :
Dans le but de simplification, nous supposerons que les machines sont achetées au
début de l’année 1 et que les recettes et les dépenses sont respectivement
encaissées et décaissées à la clôture de chaque année.
Machine A
Eléments Début An 1 Fin An 1 Fin An 2 Fin An 3
Recettes
supplémentaires O 1000 1200 1000
Dépenses
supplémentaires 1200 500 600 500
La valeur actuelle nette étant positive, l’investissement est à 10% considéré comme
rentable. Cela signifie que si l’investisseur s’est fixé comme limite minimum une
rentabilité de 10%, l’achat de la machine A est accepté.
La question est désormais de savoir si la machine B est plus rentable ou non que la
machine A.
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Pour se faire nous allons calculer sa V.A.N
Machine B
Eléments Début An 1 Fin An 1 Fin An 2 Fin An 3
Recettes
supplémentaires O 1 500 1 000 1 200
Dépenses
supplémentaires 1 500 600 600 700
Nous obtenons :
VAN = (818+330+376) – 1.500 = +24
Définition :
Le taux de rentabilité interne ou TRI d’un projet d’investissement est le taux qui
permet d’égaler le décaissement du à l’investissement aux cash flows prévisionnels
générés par ce meme investissement.
Exemple d’application
Exemple 1:
Une machine est achetée 327 400 Francs au début de l’année n. Cette machine
génère des cash flows annuels de 100 000 francs par an pendant 5 ans. Ces cash
flows sont encaissés à la clôture de chacun des exercices. Déterminez le taux de
rentabilité interne de cet investissement
On pose :
1- ( 1+t)-5
327 400 = 100 000 x ………………..
t
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La formule précédemment utilisée n’est applicable que dans la mesure ou les cash
flows prévisionnels sont égaux, ce qui en l’occurrence est le cas dans l’exemple1
( 100 000 par an )
Exemple 2 :
La machine est achetée 50 000 F au début de l’année n, les cash flows
prévisionnels à la clôture des années n,n+1,n+2 sont respectivement de 30 000 ,
20 000 , 20 000 .
Le taux de rentabilité interne est la solution de l’équation suivante :
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III- 2– La méthode de l’indice de profitabilité
Cette méthode sélectionne l’investissement dont le rapport somme des cash flows/
cout de l’investissement est le plus élevé.
Les investissements trop couteux seront pénalisés
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ETUDE DE CAS SUR LES DECISIONS D’INVESTISSEMENT
Cas 1:
La société anonyme B.A.S hésite entre deux projets d’investissement dont les flux de
Trésorerie d’exploitation et d’investissement prévisionnels sont les suivants:
ANNEE DEBUT AN 1 FIN AN 1 FIN AN 2 FIN AN 3 FIN AN 4 FIN AN 5
Cas 2:
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THEME 2 : LES DECISIONS DE FINANCEMENT
Pour assurer son développement et faire face à ses dettes, l’entreprise a des
besoins de financement
Afin de financer ses besoins, l’entreprise dispose de ressources de différentes
origines.
- Les ressources d’origine externe : les augmentations de capital par apport, les
emprunts, les subventions
- Les origines d’origine interne : la capacité d’autofinancement générée par
l’activité de l’e
La capacité d’autofinancement CAF représente pour l’entreprise, l’excédent de
ressources internes ou le surplus monétaire potentiel dégagé durant l’exercice
par l’ensemble de son activité et qu’elle peut destine à son autofinancement.
La capacité d’autofinancement permet :
- de rémunérer les associés
- de renouveler et d’accroitre les investissements
- d’augmenter le fond de roulement
- de rembourser les dettes financières
- de mesurer la capacité de développement et d’indépendance financière de
l’entreprise
- de couvrir les pertes probables et les risques
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Calcul de la CAF :
La capacité d’autofinancement est la différence entre les produits encaissables et
les charges décaissables.
Elle se calcule selon deux méthodes :
Méthode additive :
- la méthode additive : le mode de calcul part du résultat net comptable d’où :
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La CAF ne représente qu’un potentiel de financement
L’autofinancement est constitué par la partie de la CAF investie dansl’entreprise,
c'est-à-dire : Autofinancement = CAF – distribution de dividendes
Comme avantage, l’autofinancement assure l’indépendance financière
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Exemple d’application sur la CAF
Les charges et les produits du compte de résultat de la société TRADING - INDUSTRIES se
présente comme suit au 31-12-N en milliers de francs:
CHARGES MONTANT PRODUITS MONTANT
ACHATS MATIERES
PREMIERES 20 000 SUBVENTIONS D'EXPLOITATION 5 000
REPRISES SUR PROVISIONS D’
EXPLOITATION 30 000
TRANSFERTS DE CHARGES
VARIATION STOCK MATIERE - 4 000 D’EXPLOITATION 6 000
AUTRES ACHATS 40 000
SERVICES EXTERIEURES 64 000 INTERETS RECUS 2 000
IMPOTS ET TAXES 4 000
PRODUITS DE CESSION
D'ELEMENTS D’ACTIFS 8 000
CHARGES DE PERSONNEL 300 000
DOTATIONS D’EXPLOITATION 86 000
* Méthode additive :
ELEMENTS MONTANT
RESULTAT NET 21 000
+ DOTATIONS AUX PROVISIONS D'EXPLOITATION + 86 000
- REPRISES SUR PROVISIONS D'EXPLOITATION - 30 000
- QUOTE PART DE SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT VIREE AU COMPTE DE RESULTAT -
+ VALEUR NETTE COMPTABLE DES ELEMENTS D'ACTIF CEDES + 8 000
- PRODUITS DE CESSION D'ELEMENTS D'ACTIF - 8 000
= CAF 77 000
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*Méthode soustractive :
ELEMENTS MONTANT
EBE 121 000
- QUOTE PART DE RESULTAT SUR OPERATIONS FAITES EN COMMUN -
+ PRODUITS FINANCIERS ( INTERETS RECUS + 2 000
- CHARGES FINANCIERES (INTERETS VERSES) - 32 000
+ PRODUITS EXCEPTIONNELS -
- CHARGES EXCEPTIONNELLES -
- PARTICIPATION DES SALARIES - 2 000
- IMPOTS SUR LES BENEFICES - 12 000
CAF 77 000
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ETUDE DE CAS SUR LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
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I-2- La cession d’éléments d’actif immobilisé :
Le montant du capital social est inscrit dans les statuts et toute variation de ce capital
constitue donc une modification des statuts.
De ce fait la décision doit etre prise par les associés ou du moins par un nombre
important d’entre eux (variable suivant le type de société).
Lorsque la société projette d’accroitre son activité par le financement de certains
investissements,elle augmente ses moyens financiers par des apports en espèces
ou ses moyens d’exploitation par des apports en nature.
Pour qu’une telle augmentation de capital puisse avoir lieu, il faut que le capital soit
entièrement libéré. Cette condition n’est toutefois pas exigée pour une augmentation
de capital par apports en nature.
Dans le cas de SNC, les décisions de modifications des statuts sont prises à
l’unanimité en assemblée.
Pour ce qui est des SARL, les décisions de modification des statuts sont prises à une
majorité des associés détenant les ¾ des parts sociales.
Quant aux SA, les décisions de modification doivent etre prises par les associés
représentant la majorité des parts.
En effet l’augmentation de capital par apports nouveaux se fait généralement lorsque
la situation de la société est florissante.
L’augmentation de capital va avoir une incidence sur l’actif net de la société et sur la
valeur de l’action.
De nouvelles actions sont émises de meme valeur nominale que les anciennes mais
à un prix d’émission généralement différent.
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La différence entre le prix d’émission et la valeur nominale représente la prime
d’émission.
De ce fait, les anciens actionnaires pourraient etre lésés par la baisse de valeur de
leurs actions. Pour éviter cela, ils ont un droit préférentiel de souscription ou ds lors
de l’augmentation de capital.
Exemple :
Une société anonyme au capital de 5.000.000 divisé en 25.000 actions de 200 F,
émet à 210 F l’une 10.000 actions nouvelles de valeur nominale 200F
L’action ancienne, droit de souscription attaché est cotée 280 F.
La société recevra lors de cette augmentation de capital si le capital est entièrement
libéré un montant = 10.000* 210KF = 2.100.000 KF
Ce sont principalement :
- les titres participatifs
- les prêts participatifs
- les titres subordonnés
- les primes et subventions
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II-4-Les primes et subventions :
Certaines primes ainsi que tout ou partie de certaines subventions peuvent être
assimilées à des fonds propres dans la mesure ou elles restent définitivement
acquises à l’entreprise.
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Exemple d’application sur le financement auprès des établissements de
crédit :
Pour financer son projet d’investissement , une entreprise a contracté auprès de
sa banque le 01 janvier 2020 un prêt de 100.000.000 F CFA remboursable sur
une durée de 5 ans le 31/12 de chaque année le cas échéant au taux d’intérêt
annuel de 10%
Etablissons le tableau de remboursement de l’emprunt soit:
- Par remboursement in fine
- Par amortissements constants
- Par annuités constantes
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- Amortissement constant = 100.000.000 / 5 = 20.000.000 car chaque échéance,
on rembourse le même montant
- Intérêt de la période = capital restant dû en début de période * taux d’intérêt
- Amortissement de la période = capital emprunté / nombre d’échéances
- Annuité de la période = intérêt de la période + amortissement de la période
- Capital restant dû en fin de période = capital restant dû en début de période -
amortissement de la période
Tableau de remboursement de l’emprunt par annuités constantes:
- Annuité constante = capital emprunté * taux d’intérêt / 1 - (1+i)-n
- Annuité constante = 100.000.0000 10% / [1 – (1,10)-5 ]
- Annuité constante = 10.000.000 / (1 – 0,620 921 ) = 10.000.000 / 0,379079 = 26.379.725
INTERET ANNUITE
ECHEANCHES CAPITAL DE LA AMORTISSEMENT DE LA CAPITA
RESTANT
RESTANT DU EN PERIODE DE LA PERIODE PERIODE EN
DEBUT DE FIN DE
PERIODE 10% PERIOD
2020 100 000 000 10 000 000 16 379 725 26 379 725 83 620 275
2021 83 620 275 8 362 028 18 017 698 26 379 725 65 602 578
2022 65 602 578 6 560 258 19 819 467 26 379 725 45 783 110
2023 45 783 110 4 578 311 21 801 414 26 379 725 23 981 696
2024 23 981 696 2 398 170 23 981 696 26 379 725 -
TOTAUX 31 898 766 100 000 000 131 898 766
L’obligation est par substance un titre de créance d’un tiers(préteur) sur l’émetteur
(emprunteur).
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Sont autorisés à émettre des obligations:
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- les obligations convertibles en action permettent à leur détenteur, actionnaire
en puissance, de convertir en principe à tout moment leurs obligations en
actions de la société.
On a :
- Pour un remboursement in finé:
D = 1/P (C1/ (1 +t) +2C2 / (1+t)2 +3C3 / (1+t)3+……nCn/(1+t)n+ nR / (1+t)n )
Avec P = C1/ (1+t) +C2/(1+t)2 +C3/(1+t)3+……Cn/(1+t)n+ R/(1+t)n
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1/ Calculer la valeur actuarielle
2/ Calculer la duration
3/ Calculer la sensibilité
Il existe deux types de contrats de location : les contrats de location – financement pour
lesquels le preneur (locataire) supporte les avantages et risques inhérents à la propriété du
bien, et les contrats de location – simple qui recouvrent tous les autres cas.
- Les biens faisant l’objet d’un contrat de location – financement sont comptabilisés à
l’actif et au passif (en dettes financières)
- L’amortissement du bien est comptabilisé en charges, comme si le locataire était
propriétaire, de même que les intérêts.
- Les biens faisant l’objet d’un contrat de location- simple ne sont pas comptabilisés à
l’actif. Les loyers constituent une charge pour le locataire.
Exemples de situations:
Cas illustratif:
Soit une entreprise qui souscrit un contrat de crédit bail, le 30/06/N, pour
l’obtention d’un matériel de fabrication d’une durée de 8 ans.
Le prix total d’acquisition et d’installation de ce matériel est de 200.000 KF.
Le contrat de crédit bail porte une durée de 6 ans et fait mention d’un taux du
contrat de 15% l’an ; il prévoit :
- Le versement d’une redevance annuelle constante : le 30/06 de chaque
année d’un montant de 44.762 KF ; paiement de la première redevance dés
signature du contrat.
- L’entreprise projette de lever l’option à l’issue de la sixième année (30/06/N+6)
moyennant le versement d’une somme égale à 6% de la valeur initiale, soit
12.000 KF.
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Etablissons le tableau d’amortissement financier de l’emprunt et passer les
écritures comptables chez le preneur
Annexe 1 :
196 000 280 000 310 000 460 000 310 000
Annexe 2:
Modalité 1:
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Modalité 2:
Modalité 3:
26
Etudions les différentes modalités de financement
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Solution 3 : Financement par crédits bail :
Donc notre choix de financement portera sur la solution 3 car ayant la meilleure
VAN
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ETUDE DE CAS SUR LES SOURCES DE FINANCEMENT
Cas1:
Travail à faire:
1/ Calculer leur valeur de marché ou valeur actuarielle
2/ Calculer leur duration
3/ Calculer leur sensibilité et commenter
Cas 2:
Proposition n° 2 :
Fournisseur Avamo:
Ligne de biscuit rotative Mèca Biscuit : 200.000 KF
Durée du projet : 5 ans
Cette machine permettrait de réaliser un chiffre d’affaires supplémentaire de 500.000 KF
sur les 2 premières années, puis de 600.000 KF les 3 années suivantes
Les charges supplémentaires s’élèveraient à 350.000 KF, les 2 premières années puis à
500.000 KF les 3 suivantes.
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1- Déterminer la proposition la plus rentable en prenant comme critère le délai de
récupération au taux de rendement souhaité ou taux d’actualisation de 10%
Pour le financement de l’intégralité de la ligne retenue i, cette entreprise a reçu les
propositions de la CBAO et de ECOBANK dont les caractéristiques sont les suivantes:
- CBAO : Date d’emprunt le 01-01-N ; durée 5 ans ; taux d’intérêt annuel 10% ;
remboursement par amortissements constants le 31 décembre de chaque année
- ECOBANK : même caractéristiques que la CBAO mais à la seule différence que le
remboursement ici est in fine
2- Etablir les tableaux d’amortissement financiers des deux banques et dire quelle la
proposition la plus intéressante
1
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THEME 3 : L’EFFET DE LEVIER FINANCIER
I – Définition :
On appelle effet levier l’incidence de l’endettement de l’entreprise sur la rentabilité de
ses capitaux propres ou rentabilité financière
Supposons deux sociétés ayant le meme niveau de résultat économique mais des
montants d’endettement différents. La première (société A) est endettée alors que la
seconde (société B) ne l’est pas. Le taux de rentabilité économique est de 15% , le
taux d’intérêt de la dette est de 5%.
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ETUDE DE CAS SUR L’EFFET LEVIER
Mode de financement:
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I- Généralités :
La question fondamentale envisagée ici est de savoir s’il existe une structure
financière optimale, c'est-à-dire une structure financière qui minimise le cout du
capital.
Le capital dont dispose l’entreprise pour financer ses projets d’investissements
provient généralement comme nous l’avons évoqué précédemment de sources
diverses: capitaux propres, quasi fonds propres et emprunts. Chacune de ces
sources de financement a un cout.
Par définition le cout du capital est la moyenne arithmétique pondérée des couts des
différentes sources de fonds auxquelles l’entreprise fait appel.
II- Calcul du cout du capital
Si nous appelons:
- K le montant des capitaux propres dont le cout est t
- D le montant des dettes dont le cout est i
K D
Le cout du capital est donné par la relation suivante: k = t ---------- + i ----------
K+D K +D
tK + iD
Ou k = ---------------
K+D
Exemple d’application:
Pour financer ses projets d’investissements, une entreprise dispose d’un capital de
2.400 KF comprenant :
- 1.400 KF de capitaux propres au cout de 8%
- 1.000 KF de dettes financières au taux d’intérêt de 6%
0,08*1.400 + 0,06*1.000
33
Le cout du capital correspondant est : k =---------------------------------- = 7,17%
2.400
Exemple d’application:
34
Le cours coté de l’action X est de 500 KF.
Calculons le cout des capitaux propres si les dividendes attendus sont :
- Constants et égaux à 40 KF
- Croissants au taux annuel de 4% avec D1 = 30 KF
Si les dividendes sont constants, on a Co = D1/ t d’où t = D1/ Co = 40/ 500 =
0,08 = 8%
Si les dividendes sont croissants, on
30
On a : t = -------- + 0,04 = 0,1 = 10%
500
Exemple d’application:
Soit une entreprise E dont les actions se caractérisent par un Béta = 1,2
Supposons que E(Rm) = 11% et Rf = 9%
Le taux de rentabilité exigé par les actionnaires ou cout des capitaux propres qui
engagerait des fonds dans cette société serait :
E(Rx) = 9% + 1,2 (11% - 9%) = 11,4%
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Le cout de l’emprunt est le taux de revient calculé en prenant en considération les
économies d’impôt réalisés sur les intérêts et, le cas échéant, sur les
amortissements des primes de remboursements et des frais d’émission.
Exemple d’application:
Soit un emprunt de 1.000.000 KF contracté au taux de 12% et remboursable in fine
au bout de 4 ans. On peut établir le tableau suivant au taux d’impôt sur les sociétés
de 30% ; pas de prime de remboursements des obligations, pas de frais d’émission
des emprunts.
Remarque:
Ce résultat était à priori évident dès lors qu’il n’a ni primes de remboursement des
obligations, ni frais d’émission des emprunts, les économies d’impôt sont
exclusivement calculés sur les intérêts et le cout de l’emprunt est égal à : taux
nominal ( 1- taux de l’impôt ) , soit 12% * 70% = 8,40%
Dans le cas ou il n’existe pas d’imposition, Modigliani et Miller ont démontré que :
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- Il n’existe pas de structure financière optimale : le cout du capital et la valeur de
l’entreprise sont indépendants de la structure financière
ELEMENTS E1 E2
RESULTAT ECONOMIQUE R R
CHARGES D'INTÉRÊT - Di
RESULTAT AVANT IMPÔT R R - Di
RESULTAT NET R (1 -X) (R - Di) (1-X)
REVENU
DISTRIBUABLE:
- AUX ACTIONNAIRES R (1 -X) (R - Di) (1-X)
- AUX CREANCIERS - Di
TOTAL R(1-X) R(1-X) + Dix
La valeur d’une entreprise est égale à la valeur actualisée des revenus distribués. Le
taux d’actualisation est le taux exigé par les pourvoyeurs de fonds (te) et le calcul est
effectué sur un nombre infini d’années.
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D’où :
-n
1 - (1 + t) -n
VE1 = R (1-X) --------------------- quand te tend vers l’infini (1 + t) tend vers 0
t
Donc VE1 = R ( 1 – X) / t
Avec DX qui constitue l’économie d’impôt réalisé du fait de la dette, actualisée sur
une durée infinie
Donc en situation d’imposition, la valeur de l’entreprise endettée est égale à la valeur
de l’entreprise non endettée augmentée de l’économie d’impôt induite par la dette
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ETUDE DE CAS SUR LE COUT DU CAPITAL
Cas 1 :
Au 01/01/N, la société E est une société cotée en bourse et autofinancé. Le cours
moyen de l’action est de 58 KF et Il y’a un million d’actions. La société prévoit de
verser un dividende de 1KF par action puis de faire croitre régulièrement les
dividendes suivants de 4% par an.
A la date du 01/01/N, elle a obtenu, auprès des établissements de crédit ; un prêt de
30 millions de KF , remboursable en 5 ans par amortissements constants au taux
d’intérêt annuel de 11%.
Travail à faire:
Calculer le cout du capital utilisé par cette société avec un taux d’impôt sur les
bénéfices de 30%
Cas 2 :
La structure financière d’une entreprise est la suivante :
- Capitaux propres : 2.000 KF
- Dettes : 1.200 KF ; taux d’intérêt 5% (taux sans risque)
La rentabilité économique est de 15% (taux exigé par les pourvoyeurs de fonds) et le
taux d’impôt sur les bénéfices est de 35%
Travail à faire:
Déterminer la valeur de cette entreprise
Cas 3 :
Deux entreprises E1 et E2 ont les caractéristiques suivantes:
ELEMENTS E1 E2
CAPITAUX PROPRES 1 200 1 000
DETTE 800 1 000
RENTABILITE ECONOMIQUE
(correspondant à la rentabilité requise
par le marché) 18% 18%
Travail à faire:
1/ Calculer le cout du capital de chaque entreprise :
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- Dans le cadre d’une absence d’imposition : cout de la dette 9%
- Dans le cadre de l’existence d’une imposition: de la dette (avant impôt) : 9% ;
taux d’impôt sur les sociétés 35%
2/ Quelle conclusion entirez - vous
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THEME 5 : LA POLITIQUE DE DIVIDENDES
Il est fortement admis que le bénéfice net d’une société n’a que deux affectations
possibles:
- soit le réinvestissement dans l’entreprise sous forme d’autofinancement
- soit sa distribution aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachat
d’actions
Ainsi nous voudrions poursuivre notre réflexion en nous interrogeant cette fois sur
l’aspect externe de cette politique et le lien direct à établir entre la valeur de
l’action et le dividende
Dons dans le cadre des marchés à l’équilibre, il ne peut donc pas y avoir de
bonnes ou de mauvaises politiques de dividendes
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rentables) et l’actionnaire aura moins de liquidités ; ce qu’il pourra compenser en
vendant une partie des actions.
42
revitalisé certains secteurs en faible croissance, c’est le cas notamment de
l’électricité ou de l’eau avec les vagues de privatisation dans ces secteurs.
La stratégie de communication sur la politique de dividendes revêt une
importance cruciale, en particulier en cas de changement de cette politique. Il
faudra ainsi éviter le piège qu’une hausse de dividende ne soit interprétée comme
une ratification des opportunités d’investissement. Une baisse des dividendes
pourra être justifiée vis – a- vis des investisseurs par une stratégie de croissance
renouvelée. Aussi; Telephonica a t- il supprimé son dividende afin de financer
pour partie son expansion en Amérique latine.
43
A l’inverse, une entreprise qui ne peut plus trouver de projets d’investissement à
la rentabilité au moins égale à son cout moyen pondéré du capital devra
distribuer la totalité de ses résultats sous forme de dividendes, sinon elle détruira
de la valeur.
Tout autre critère est non pertinent, souvent inexact, voire aberrant. Ainsi, il est
absurde de ramener le dividende au nominal d’une action, puisque ce dernier est
très souvent déconnecté de la valeur des capitaux propres.
44
marge de manœuvre afin d’assurer la succession de phases de stabilité et de
phases de croissance dans la distribution.
- Enfin un dividende variable n’apporte aucune information à l’investisseur
financier, et peut même lui suggérer que la direction de la société mène une
politique incohérente en matière de développement dans son secteur
d’activité
Afin d’avantager les actionnaires fidèles qui détiennent leurs actions depuis plus
de deux ans, quelques sociétés ont créé la pratique d’un dividende majoré,
strictement encadrée par le législateur, ce qui retire beaucoup de sa portée à
cette disposition.
En effet, le dividende majoré ne peut pas être créé par une décision d’assemblée
générale extraordinaire tant qu’il existe des valeurs mobilières pouvant donner
lieu à des nouvelles actions.
Par ailleurs le taux de majoration ne peut excéder 10% du montant du dividende
ordinaire et ne peut être versé qu’à un actionnaire détenant depuis au moins deux
ans ses actions sous la forme nominative.
Pour les sociétés cotées, le nombre d’actions donnant droit au dividende majoré
ne peut excéder pour un même actionnaire 0,5% du capital social.
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ETUDE DE CAS SUR LA POLITIQUE DE DIVIDENDES
Contrôle de connaissances:
- Une augmentation de dividendes conduit – elle à une augmentation de la
valeur de l’action
- L’émission d’actions gratuites est – elle gratuite réellement pour l’entreprise ?
Modifie – t- elle la richesse ? Quel est son objet ?
- A quelle condition pouvez – vous accepter qu’une société ne verse aucun
dividende
- Un dividende élevé représente – il la garantie d’un cours stable ? Pourquoi ?
Cas 1:
Le 24 mai 2022, vous observez les éléments suivants sur Yahoo Finance:
- Cours de l’action TotalfinaElf : 168,2 euros
- Dividende par action net : 3,8 euros
- Bénéfice par action : 10, 82 euros
Travail à faire:
Cas 2 :
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