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Piment du sujet 

: divers passages des discours royaux  :

« ...Si le Maroc a réalisé des progrès manifestes, mondialement reconnus,


le modèle de développement national, en revanche, s’avère aujourd’hui
inapte à satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des
citoyens, à réduire les disparités catégorielles et les écarts territoriaux et
à réaliser la justice sociale. A cet égard, Nous invitons le gouvernement,
le parlement et les différentes institutions ou instances concernées,
chacun dans son domaine de compétence, à reconsidérer notre modèle
de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que
connaît le pays… » Extrait du Discours de Sa Majesté Le Roi Mohammed
VI Ouverture de la première session de la deuxième année législative de
la 10e législature - 13 octobre 2017

« …J’ai appelé l’année dernière à une réévaluation du modèle de


développement national et à l’élaboration d’une nouvelle approche,
centrée sur la satisfaction des besoins des citoyens, apte à réduire les
disparités et les inégalités existantes, à instaurer la justice sociale et
territoriale, à suivre, en les intégrant, les évolutions de l’environnement
national et international. A cet égard, Nous avons décidé de confier à une
commission ad hoc la responsabilité de collecter, d’agencer et de
structurer les contributions et d’en élaborer les conclusions et ce, dans le
cadre d’une vision à portée stratégique, globale et intégrée. La
commission devra soumettre à Notre Haute Appréciation le projet du
Nouveau Modèle de Développement, en spécifiant les objectifs fixés, les
leviers de changement proposés et les mécanismes de mise en œuvre
retenus… ». Extrait du Discours de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI
Ouverture de la première session de la troisième année législative de la
10e législature - 12 octobre 2018

« … Nous attendons de cette commission qu’elle remplisse son mandat


avec impartialité et objectivité en portant à Notre connaissance un
constat exact de l’état des lieux, aussi douloureux et pénible puisse-t-il
être. Elle devra aussi être dotée de l’audace et du génie nécessaires pour
proposer des solutions adaptées. Plutôt que de s’inscrire dans une
logique de rupture avec le passé, il s’agit de poser un nouveau jalon dans
notre processus de développement. Il importe avant toute chose de faire
preuve d’audace, d’esprit d’initiative, d’un sens élevé des responsabilités,
lors de la mise en œuvre des conclusions judicieuses et des
recommandations pertinentes qui seront adoptées, seraient-elles
difficiles ou coûteuses… ». Extrait du Discours de Sa Majesté Le Roi
Mohammed VI Fête du Trône - 31 juillet 2019

(ce passage , on pourra l’introduire dans une panoplie d’autres


sujets comme par exemple ; généralisation de la couverture
sociale , relance économique , …)

Le Royaume a connu au cours des deux dernières décennies des progrès


notables. Ces avancées entrainent dans leur sillon de plus grandes
exigences et légitiment des aspirations nouvelles. S’inscrivant dans
l’esprit de la Constitution et adossée à un riche héritage, la collectivité
nationale est en quête d’un souffle nouveau. Elle aspire à rassembler
toutes ses composantes, afin de construire, dans un esprit civique fort et
avec le sens de la solidarité, un avenir prospère assurant le bien-être de
tous les citoyens.

Notre pays a pris le temps d’établir un état des lieux exhaustif, de


mesurer ses atouts et ses faiblesses, d’identifier les défis qui l’attendent et
les promesses qu’il peut tenir, avant même qu’une crise sanitaire
mondiale ne s’abatte sans distinction sur les faibles comme les puissants.
Il en prend acte non comme une crise passagère mais comme le
révélateur de nécessaires transformations systémiques, en lien avec nos
territoires et nos domaines de souveraineté économique, alimentaire,
énergétique et numérique. Comme régulièrement dans l’histoire longue
du Royaume, l’heure est venue de renouveler le pacte national. Un pacte
qui garantisse à la fois équité et liberté, protection et autonomie,
innovation et enracinement, diversité et unité au service d’une nouvelle
ambition. Ce pacte, engagement moral, politique et symbolique fort pris
devant Sa Majesté le Roi et devant la Nation tout entière, inaugurera un
nouveau chapitre de l’histoire du pays
Honorée de la confiance du Souverain et consciente de l’ampleur de la
tâche qui lui a été assignée, la Commission s’est investie dans sa mission
avec dévouement. Elle a tenté de répondre à l’attente de Sa Majesté le Roi
du mieux de ses capacités individuelles et collectives, avec enthousiasme
et patriotisme.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a mis en place, en


novembre 2019, la Commission Spéciale sur le Modèle de
Développement (CSMD), inaugurant un chantier de diagnostic et de
projection, qu’il convenait de mener avec “audace et franchise” et un
souci constant “des intérêts de la Nation”.

Les membres de la Commission ont adopté une démarche inédite pour


dresser les contours du Nouveau Modèle de Développement : une
démarche d’écoute, de consultation nationale de grande ampleur et de
co-construction, ancrée dans la ferme conviction que les solutions
techniques à des problèmes objectifs ne suffisent pas à tisser le lien social
et ne peuvent garantir à elles seules l’engagement de tous et que les
solutions émanant du terrain sont d’une créativité et d’une pertinence
sans égales lorsqu’elles trouvent l’espace pour s’exprimer

Ces contributions citoyennes et institutionnelles, orales, écrites ou


digitales ont enrichi le travail de la Commission. Cette approche s’est
déroulée en trois phases, au fil de l’avancement des travaux de la
Commission: une première phase axée sur le diagnostic général,
l’identification des préoccupations et des attentes des citoyens et des
acteurs ; une deuxième phase dédiée à la co-construction des solutions et
l’identification des leviers du changement ; enfin une troisième phase
dédiée à l’affinement des contours du nouveau modèle et à la prise en
compte des conséquences de la crise sanitaire de la Covid-19.

Le rapport est un volumineux document (on va évoqué


les parties les plus marquantes . La commission a proposé
qu’il donne naissance à un pacte national pour le
développement, une proposition validée par le Roi Mohammed
VI. Il appelle à la mobilisation de toutes les potentialités du pays
en mettant « l’humain » au cœur des priorités des politiques
publiques.
La première partie est celle du diagnostic. Elle consiste à
identifier les causes de défaillance du modèle en vigueur. La
CSMD a analysé le modèle actuel de développement et en a
inventorié les acquis, les faiblesses et les marges potentielles
d’amélioration.
Quatre nœuds ont été identifiés comme étant à
l’origine de l’essoufflement du modèle actuel:
D’abord le manque de cohérence verticale entre la vision
de développement et les politiques publiques annoncées et la
faible convergence horizontale entre ces politiques.
En deuxième lieu la lenteur de la transformation
structurelle de l’économie affectée par les coûts élevés des
facteurs de production et freinée par la faible ouverture sur de
nouveaux acteurs innovants et compétitifs.
Vient ensuite les capacités limitées du secteur public à concevoir
et à mettre en œuvre des services publics accessibles et de
qualité dans les domaines essentiels à la vie quotidienne et au
bien-être des citoyens.
Finalement, un sentiment d’insécurité judiciaire et
d’imprévisibilité qui limite les initiatives, en raison d’un
décalage entre certaines lois comportant des «zones grises» et
les réalités sociales vécues, d’une justice qui pâtit d’un manque
de confiance.
pour amorcer le modèle de développement et accompagner sa mise
en œuvre, la Commission considère nécessaire de mettre l’accent sur
cinq leviers : le numérique comme levier de transformation rapide,
un appareil administratif compétent et efficace, la sécurisation des
ressources nécessaires au financement des projets transformateurs,
la mise à contribution des Marocains du monde (MDM), et enfin la
mobilisation des liens de coopération avec les partenaires extérieurs
du royaume. Les détails.

Le numérique

Pour la CSMD, il est urgent d’accorder au numérique un intérêt


particulier au plus haut niveau de l’État “comme catalyseur de
transformations structurantes et à fort impact”. Il s’agit ainsi
d’adopter une stratégie de transformation numérique portée à haut
niveau, et de mettre à niveau les infrastructures numériques de
haut-débit et très haut débit fixe et mobile et les étendre à
l’ensemble du territoire pour réduire la fracture numérique.

La CSMD préconise également de développer des plateformes


numériques pour tous les services au citoyen et à l’entreprise, ainsi
que des plateformes de participation au niveau central et territorial,
de former des compétences suffisantes pour mettre en œuvre cette
transformation numérique sur le terrain, et enfin de parachever le
cadre légal visant à assurer la confiance numérique des utilisateurs
et la souveraineté numérique du royaume, notamment en matière
de cybersécurité, de propriété intellectuelle, et de protection des
données personnelles.

L’appareil administratif
Deuxième levier nécessaire au lancement du nouveau modèle de
développement, l’appareil administratif, que la CSMD considère
comme la “cheville ouvrière” de la mise en œuvre d’une partie
importante des chantiers de transformation.

Pour cela, l’appareil administratif doit demeurer non partisan, la


haute fonction publique nationale et locale doit être renouvelée
régulièrement, les procédures administratives doivent être
simplifiées et allégées, les entreprises et établissements publics
(EEP) devraient être fortement mis à contribution en phase
d’amorçage du nouveau modèle, et l’administration devra mettre
davantage l’accent sur la qualité du service au citoyen et à
l’entreprise.

Le financement du nouveau modèle de développement

Nerf de la guerre, le financement du nouveau modèle de


développement (NMD) est le troisième levier développé par la
CSMD. Le NMD “requiert la mobilisation de ressources financières
conséquentes pour son amorçage et sa mise en œuvre et appelle à
une stratégie de financement adéquate”, indique-t-elle.

Selon les évaluations préliminaires faites par la CSMD, les réformes


et projets proposés dans le NMD nécessiteront des financements
publics additionnels de l’ordre de 4 % du PIB par an en phase
d’amorçage (2022-2025) et de l’ordre de 10 % du PIB en rythme de
croisière à l’horizon 2030, précise la CSMD.

Il s’agira ainsi de faire appel au financement public et privé, à


travers une politique budgétaire alignée aux objectifs du NMD. Cela
passera aussi par un recours accru à l’endettement à court terme,
par l’amélioration de l’équité fiscale, l’élargissement de l’assiette
fiscale ou encore l’intégration du secteur informel. La
CSMD préconise également une nette augmentation de la part du
secteur privé dans l’investissement.

Les Marocains du monde

Quatrième levier du changement de modèle de développement, les


compétences marocaines à l’étranger. Il s’agit, pour la CSMD, de les
mobiliser davantage, en mettant en place des approches incitatives
favorisant leur attrait pour des profils hautement qualifiés, opérant
dans des secteurs de pointe comme les NTIC, la biotechnologie ou
les énergies renouvelables.

“Par leur rôle de ‘pont’ entre le marché national et les marchés


internationaux, les MDM pourront aider à lever des capitaux,
développer de nouveaux partenariats ou accéder à des
compétences ou expertises absentes au Maroc, ou encore
promouvoir des produits et services marocains”, note la CSMD.

Il s’agira également de renforcer les liens culturels et immatériels


avec cette part importante de la population marocaine.

Les partenariats internationaux

Last but not least, la CSMD préconise de renforcer les partenariats


internationaux, non seulement au niveau régional (Maghreb) et
continental (Afrique), mais aussi avec le voisinage euro-
méditerranéen.

Pour ce faire, le Maroc devra répondre à un certain nombre de défis,


à savoir devenir une nation numérique, s’ériger en hub régional de
l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, devenir
le champion régional de l’énergie à bas carbone, acquérir le statut de
pôle financier régional de référence et faire du “made in
Morocco” un marqueur de qualité, de compétitivité et de durabilité.

Le renforcement de la dimension atlantique de la politique


extérieure du royaume devra également être consacré à travers
l’approfondissement des liens de partenariats avec les États-
Unis, “en mobilisant le plein potentiel du Free Trade Agreement
(FTA) et des multiples opportunités commerciales et
d’investissement qu’il offre”, note la CSMD.

Les partenariats avec les pays du Golfe et avec les pays émergents
(Chine, Inde, Russie…) devront également être renforcés.

1- Les orientations stratégiques du NMD :


Le NMD est une ambition à horizon 2035, appelant à mobiliser
toutes les potentialités du pays et faire de l’humain le centre de
priorités des politiques publiques, Vers un Maroc prospère ou tous
les citoyens jouissent des capacités et des compétences leurs
permettant de mener à bien leurs avenirs. Vers un pays créateur qui
fructifie ses potentialités de manière durable, partagé et
responsable.
Afin de construire une économie fortifiée et productive, créatrice
de valeur et d’emploi, le NMD préconise l’encouragement de
l’initiative privé et de l’entrepreneuriat des jeunes porteurs des
projets de vif poids pour enrichir la compétitivité du tissu productif
Marocain, l’orientation des grands groupes et des PME vers les
secteurs attractifs et vers la montée en gamme des systèmes
productifs, et de l’économie sociale. Ainsi il est judicieux d’accorder
une attention particulière à certains secteurs qui ont une
contribution considérable dans l’économie nationale, et qui ont été
fortement impactés par les effets de la crise sanitaire, notamment, le
tourisme et l’agriculture. Dans ce sens, une redynamisation de
secteur de tourisme pourra être faite via la valorisation des atouts
des territoires, autant pour vitaliser le tourisme intérieur que pour
attirer de nouveau segment de la demande mondiale. De même, il
est nécessaire de se lancer dans le développement d’une agriculture
moderne, à fort potentiel, inclusive et responsable.
Consciente de l’importance du capital humain pour la bonne
marche de toutes les autres stratégies, La CSMD appelle au
renforcement du capital humain de notre pays en exigeant des
réformes urgentes des systèmes de santé et d’éducation. Afin de
construire une éducation de qualité il est primordial de revoir les
modes de gouvernances des établissements ainsi que les méthodes
pédagogiques appliquées au niveau des écoles publiques aussi bien
que les secteurs privés, de responsabiliser les administrations pour
en faire le moteur de changement, d’investir dans la formation et la
motivation des enseignements, doter les zones rurales des
équipements nécessaires pour garantir l’égalité en matière
d’éducation. Concernant le chantier de la santé, la commission
formule des propositions majeurs visant à : accélérer la
généralisation de l’accès à la couverture médicale de base, renforcer
l’offre global à travers l’investissement dans les ressources
humaines, le renforcement de l’hôpital public, et la régulation
rigoureuse du secteur pharmaceutique, …
Dans la même logique d’idées, afin d’instaurer des opportunités
d’inclusion pour tous les citoyens, et consolider le lien social au
Maroc, il s’agit de renforcer l’égalité de genre et la manifestation
politique, économique et sociale de la femme. Construire une
jeunesse libre et épanouie, compétente et entreprenante.il faut
utiliser intelligemment la profondeur historique et la diversité
culturelle du Maroc comme levier de renforcement du lien social,
d’ouverture et de cohésion. Il est important aussi d’accélérer la
constitution d’un socle élargi de la protection sociale.
Enfin, le NMD est porteur d’une nouvelle vision vers des
territoires durable et résilients. En alignement avec la constitution le
NMD prône un “Maroc des régions pour assurer la convergence et
l’efficience des politiques publiques, ainsi pour répondre aux
questions relatives aux changements climatiques le NMD implique
le besoin urgent d’ancrer les principes de la durabilité des
ressources naturelles en particulier l’eau au niveau régional. D’après
lesdits axes la commission spécial sur le modèle de développement
CSMD a instauré un modèle ambitieux susceptible d’accélérer
l’orientation vers un nouveaux Maroc, cependant sa réalisation
effective soulèvera un ensemble de défis majeurs.
Partie 2 : les principaux enjeux du NMD
La mise en œuvre du NMD requiert la présence d’un ensemble des
capacités techniques, humaines, et surtout financières. Le premier
enjeu envisagé par le modèle est le financement.
La CSMD préconise qu’en phase d’amorçage il vaut mieux de
prioriser les projets à impact fort et rapide, en effet les projets
générateurs de croissance et de retour sur investissement
permettront d’assurer à terme la soutenabilité du modèle,
néanmoins la mobilisation des capitaux auprès des bailleurs de
fonds que ça soit l’endettement ou les marchés de capitaux constitue
un besoin accru et une alternative qui pourra avoir des
conséquences sur l’équilibre macroéconomique du pays.
Dans ce sens ce pencher vers un emprunt national pourra être un
gisement et une alternative adéquate à ce dilemme d’où
l’importance d’encouragé l’épargne financière des ménages. Aussi la
CSMD appelle à la nécessité d’accélérer le chantier de la révision de
la politique actionnariale de l’Etat à travers l’opérationnalisation de
l’agence des participations de l’Etat et la restructuration de certains
établissements et entreprises publiques marchands.
Le deuxième enjeu fait l’objet des débats lors de la préparation du
projet de loi de finance de chaque année, il s’agit de la réforme
fiscale dont l’objectif est de érigé l’incitation à l’investissement
productif et créateur de la valeur ajoutée et d’emploi de qualité et
assuré la redistribution efficace des richesses et la réduction des
inégalités. A ce stade les attentions d’intégrer le secteur informel
dans l’économie organisée apparaissent comme un outil et une
nécessité pour améliorer les recettes de l’Etat, créer un cadre sain de
compétitivité des entreprises et faire face à une concurrence
déloyale. L’efficacité de la réforme fiscale apaisera le déficit public et
participera d’une façon indirecte au financement du modèle.
Le dernier enjeu est celui de l’accélération du processus de la
régionalisation avancée avec une déconcentration effective et une
levée des réticences qui la retardent. Il s’agit d’un véritable transfert
de pouvoirs et de moyen aux régions et garantir des politiques
sectorielles dynamiques pour lesquelles les régions disposent
d’avantage comparatifs dans le cadre des visions stratégiques à
moyen et long terme.

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