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La politique de financement

21 Les sources de financement


211 les sources de financement interne
Le financement interne concerne les opérations de gestion (la capacité d’autofinancement)
et les opérations de capital (les produits sur cessions). Cela suppose que le financement
interne correspond aux ressources financières dégagées par l’activité de l’entreprise.
2111 La capacité d’autofinancement
21111 Définition
Elle est la ressource interne que l’entreprise dégagée grâce à son activité de gestion. Elle
mesure le flux résiduel de trésorerie effectif ou potentiel secrété par l’entreprise à partir de
ses opérations de gestion.
La CAF résulte donc de la comparaison entre :
- Les produits de gestion, qui entrainent un flux d’entrée de trésorerie ;

- Et les charges de gestion qui se traduisent par un flux de sortie de trésorerie.

La CAF exclue ainsi :


- Toute opération en capital (produits des cessions d’immobilisation etc.)

- Tous les produits et charges qui n’entrainent pas de mouvement de trésorerie


(dotations aux amortissements et aux provisions, de même que les reprises de
provisions et d’amortissements).

21112 Destination de la CAF


La CAF est une mesure de financement important de l’entreprise, car elle fait apparaître la
possibilité à assurer le financement par des ressources générées de manière interne, sans
faire appel aux partenaires externes (actionnaires, banquier, publics, Etat, etc.).
C’est généralement lorsque la CAF s’avère insuffisante que l’entreprise s’adresse à ses
partenaires pour obtenir des moyens financiers.
La CAF est donc essentiellement destinée :
- Au financement de l’investissement ou l’exploitation ;

- Au remboursement des dettes ;


- Au paiement des dividendes.

L’entreprise connait une situation saine, lorsque la CAF est supérieure à ses dividendes et ses
remboursements d’emprunts. L’entreprise peut donc prétendre à une capacité
d’endettement.

2112 Les produits nets sur cessions d’immobilisations (voir investissement).


212 Les sources de financement externe
2121 Les fonds propres
Il s ‘agit de l’augmentation du capital par apport en numéraire. C’est l’opération la plus
classique en matière d’augmentation de capital. Elle se fait si la situation de la société est
florissante : des réserves ont été constituées, et ses actions ont une intrinsèque valeur
supérieure à leur valeur nominale.
2122 Les emprunts
On distingue traditionnellement les emprunts indivis des emprunts obligataires.
21221 Les emprunts indivis
Il s’agit d’emprunts contractés auprès des banques et des établissements financiers
spécialisés, et ils sont dits indivis, parce que la dette n’est pas divisible et qu’en outre la
banque ou l’établissement financier est l’unique interlocuteur de l’entreprise.
En règle générale ce type d’emprunt est destiné à un particulier, et le financement accordé
est accompagné d’une prise de garantie. C’est pourquoi on parle à son propos de crédit
objectif.
21222 Les emprunts obligataires
Contrairement à l’emprunt indivis, l’emprunt obligataire suppose un nombre très élève
d’interlocuteurs pour l’entreprise et donc par conséquent un émiettement de la dette.
Une obligation est un titre représentatif d’une dette, la propriété de la fraction d’un
emprunt émis par une société, une collectivité publique, semi-publique ou par l’Etat. Ces
titres de créance sont négociables et confèrent les mêmes droits de créance pour une même
valeur nominale.
2123 Le crédit-bail
Sur le plan juridique le crédit-bail s’analyse comme une location accompagnée d’une option
d’achat (promesse de vente de la part du bailleur). Dans le cadre de l’analyse économique,
l’utilisateur est propriétaire du bien. Donc le crédit-bail est un mode financement particulier.
Sur le plan de la décision financière, le crédit-bail doit être analysé non pas comme une
alternative location option d’achat, mais comme une alternative à d’autres sources de
financement et le plus souvent comme un substitut à l’endettement à long terme.
21231 Le coût du crédit-bail
L’opération de crédit-bail correspond à la fois à une décision de financement et à une
décision d’investissement. La décision d’investir s’analyse de façon traditionnelle.
L’investissement est accepté si sa VAN est positive.
Il reste donc à étudier la décision de financement. Pour cela, il s’agira de comparer le recours
au crédit-bail au recours à l’emprunt.
L’entreprise qui contracte un crédit-bail renonce à un emprunt d’u montant équivalent.
Le crédit-bail entraine donc les conséquences suivantes :
- L’entreprise n’a pas déboursé le montant de l’investissement I. Sa situation est
équivalente celle qu’elle aurait été si elle avait reçue d’une part un prêt d’un
montant M = I et d’autre part payer l’investissement.

- L’entreprise verse un loyer L à chaque période.

21232 Les raisons du crédit-bail


Les raisons qui sont invoquées pour justifier l’utilisation du crédit-bail sont multiples.
Le caractère pratique est sans doute le facteur le plus évident. En effet la possibilité
d’acquérir un bien et de le revendre sans formalité et risques importants est très
appréciable. Le contrat règle toutes ces questions d’avance, notamment la certitude du
prix de revente.
Le plus souvent le crédit-bail permet de financer à 100% l’investissement, ce qui permet
de préserver la capacité de financement de l’entreprise.
Application

22 Structure financière et coût du capital


Le développement de son environnement financier met l’entreprise en présence d’un
besoin de diversification de ses sources de financement dont la mise en place implique
l’intervention sur les marchés (émission d’actions ou d’obligations).
La théorie financière pose à l’entreprise le choix d’une combinaison optimale des
moyens de financement. De façon plus précise, on parle de structure financière. Dans ce
contexte la structure financière de l’entreprise s’analyse comme la configuration du
passif du bilan ou encore comme la combinaison de ressources accumulées à une date
donnée. La théorie financière se rapporte ainsi à un principe fondamental : la structure
financière optimale est celle qui correspond à la combinaison de ressources, qui
minimise le coût du capital. De ce point de vue, deux théories se confrontent la théorie
traditionnelle et le modèle de MODIGLIANI et MILLER.

221 Le coût du capital


En sollicitant un financement l’entreprise supporte un coût du fait de l’exigence des
apporteurs de capital. Ces capitaux se composent à la fois de fonds propres et de dettes
financières. Mais en comptabilité, on a toujours considéré que le coût de l’endettement,
car il entrave la rentabilité de l’entreprise. Ainsi les fonds propres sont considérés
comme étant gratuit. Mais les fonds propres ont en réalité un coût qui relève des
exigences de rendement des actionnaires surtout ceux intervenants sur le marché
financier. La réalité des marchés financiers n’est pas conforme à la loi qui dicte la
souveraineté du conseil d’administration en matière de distribution des dividendes. Les
entreprises cotées en bourse n’oseront jamais ne pas distribuer de dividendes, si elles
veulent maintenir leur standing en matière de capitalisation boursière. Les actionnaires
investissent dans les actions et abandonnent d’autres possibilités. Ils attendent donc un
rendement autrement plus important. En somme le coût des fonds propres est une
réalité qu’il faut obligatoirement considéré.
Dans ce cas le coût du capital relève d’une moyenne pondérée entre les fonds propres et
l’endettement par leur montant.
Le marché nous aide à déterminer le coût des fonds propres.
Soit
D : le montant de l’endettement
i : coût de l’endettement
S : montant des fonds propres
r : coût des fonds propres
c : coût du capital
iD  rS
c=
DS

Application
Soit un investissement de 2 200 000. La moitié est financée par endettement et l’autre moitié
par fonds propres.
i = 0,08 et r = 0,12.
Calculer le coût du capital.

c = 0,10

222 La politique de dividendes


L’expression « politique de dividende » désigne traditionnellement l’ensemble des règles de
conduite qu’une firme s’est dotée en matière d’allocation de son profit net entre la
distribution en numéraires aux détenteurs d’action (dividende) et la rétention ou mise en
réserve. La raison pour laquelle les entreprises distribuent ou pas des dividendes a été et
demeure une grande question de controverse au sein des théoriciens de la finance.
L’observation empirique du comportement effectif des entreprises à propos des dividendes
montre clairement qu’elles distribuent une grande partie de leur bénéfice sous forme de
dividende : 40% selon Pierre VERNIMMEN, entre 30 et 60% selon Philippe DESBRIERES. Ces
taux de distribution vérifiés au niveau des grandes sociétés cotées en bourse
s’expliqueraient par une préférence des actionnaires pour un dividende stable. Le marché
financier sanctionnerait positivement la stabilité ou la croissance graduelle du dividende. Les
dirigeants dans telles conditions s’efforcent alors de servir un niveau idéal de dividende, en
croissance régulière et répugnent toute réduction du dividende, qui est fortement
sanctionnée par les marchés financiers. Dans les petites et moyennes entreprises familiales,
où les fonctions de propriété et de gestion du risque sont aux mains des mêmes personnes,
le taux de distribution de dividende s’apparente plutôt à un taux de prélèvement (incluant
des avantages non pécuniaires). Dans le cas d’actionnaires-dirigeants, se pose aussi la
question aussi du versement de salaires, voire de sursalaires, qui assurent aux dirigeants une
rémunération qui ne dépend pas directement du niveau de résultat. Sur un plan théorique,
des modèles expliquent l’engouement pour la distribution des dividendes. L’un de ces
modèles est celui de Gordon-Shapiro, qui permet d’évaluer le cours d’une action en fonction
du dividende anticipé et croissant à un taux constant g. on a :
D1
P0 =
rg
Avec P0 : cours de l ‘action à la fin de l’année 0.
D1 : montant du dividende anticipé à la fin de l’année 1.
r : taux de rentabilité exigé par les actionnaires.
g: taux de croissance anticipé du dividende à long terme.

Le principal risque d’erreur dans l’application de cette méthode provient de l’estimation du


taux de croissance g. Puisqu’il s’agit d’un taux de croissance qui est supposé se poursuivre à
l’infini, il est bien évident qu’il ne peut être égal au taux de croissance des résultats de
l’entreprise au cours des dernières années, tout particulièrement si ce dernier est élevé. Sur
le long terme, une entreprise ne peut pas connaître de croissance nettement supérieure à
celle de l’économie. C’est pourquoi on retient généralement un taux de croissance proche
de celui du PIB, soit environ 3% par an. Quant au taux d’actualisation, il s’agit du coût des
fonds propres.
Application
Le dividende anticipé pour l’entreprise PHILGO est de 1 000 F et son coût des fonds propres
est estimé à 8%.
Calculer le cours de l’action.

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