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Enseignante : Mlle. Samira OUARET
En macroéconomie les ménages sont supposés être des ACF (malgré l'endettement de
certains) et les entreprises et l’Etat comme ABF.
C/ Les types de financements
On présente deux types de financement :
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Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET
Pour une entreprise, le taux d’autofinancement est égal au rapport entre l’épargne brute (EB) et
la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF), soit
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𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝’𝐚𝐮𝐭𝐨𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑭𝑩𝑪𝑭
FBCF : il s’agit d’une mesure des investissements. Pour une entreprise c’est l’achat des biens
d’équipements ou de bâtiment permettent d’augmenter son stock de capital et nécessaires à la
production des biens et services.
Si le taux d’autofinancement > 100, l’agent dégage une capacité de financement.
Si le taux d’autofinancement < 100, l’agent exprime un besoin de financement.
ii. Le financement externe : il s’agit pour un agent économique de faire appel à un agent
externe pour financer ses projets. On distingue :
a/Le financement indirect : il se fait par l’intermédiaire des institutions financières.
Les banques et, plus généralement, les établissements de crédit sont les institutions
« traditionnelles » d'intermédiation entre ACF et ABF. On parle alors de financement
intermédié pour signifier que la banque a un rôle d'intermédiaire dans cette relation.
Les ressources dont disposent les banques proviennent souvent des dépôts de leurs clients, qui
peuvent être prêtées aux ABF par l’octroi de crédits. Les banques par leur pouvoir de création
monétaire, elles accordent également des prêts sans l’existence de dépôts préalables des clients
à capacité de financement. Il s’agit du principe des crédits qui font les dépôts. (Voir le cours de
la création monétaire).
b/Le financement direct : il consiste à mettre en relation le prêteur et l'emprunteur par le biais
des marchés des capitaux. Sur le marché financier l’ABF émet des actions ou des obligations
qui seront achetées par les ACF. Les marchés financiers sont une institution mais plutôt
abstraite permettant de mettre en relation les ACF et ABF. On parle alors de financement
désintermédié. Il n'y pas donc d'intermédiaire financier1.
Si le prêteur final recourt à une institution financière pour réaliser l'acquisition du titre, celle-ci
joue un rôle de courtier et n’est pas à proprement parlé un intermédiaire financier.
L'intermédiation se distingue donc du courtage. Le courtage, en matière financière consiste à
mettre en relation, moyennant une rémunération, l'acheteur et le vendeur d'un titre. A titre
d’exemple les ménages peuvent s'adresser à leur banque2 pour se procurer, ou vendre, des
actions émises par les entreprises. Dans ce cas, la banque joue un rôle de courtier, permettant
une opération de financement direct, sans qu'il s'agisse pour autant d'intermédiation : elle ne
collecte pas des ressources qu'elle distribuerait sous une autre forme.
1
Ce qui est finalement impropre puisque les marchés « jouent » aussi un rôle d'intermédiaire financier.
2
Face au développement des marchés financiers, les banques ont vu une part importante de leur clientèle (grandes
entreprises, Etats surtout) leur échapper. Elles sont donc devenues elles-mêmes des acteurs importants des marchés
financiers, pour leur compte et pour le compte de leurs clients, leur rendant un service rémunéré (payant).
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ii. Une économie de marché : L’économie de marché financier est un système financier où
prédomine la finance directe c’est-à-dire le financement se fait généralement sur les marchés
des capitaux en émettant généralement des valeurs mobilières comme des actions et obligations.
Une économie de marché est caractérisée par :
Un taux d’autofinancement élevé des sociétés non financières, induisant par conséquent un
besoin de financement externe limité ;
Des marchés de capitaux (marché monétaire et marché financier) décloisonnés, ouverts à
l’ensemble des agents et très dynamiques, avec notamment des financements de marché
développés pour la dette publique (le financement de l’Etat) ;
Les banques disposent de réserves excédentaires et n’ont par conséquent, pas de besoin de
refinancement ou de façon très momentanée.
Les interventions de la Banque Centrale peuvent se dérouler sous la forme d’achat ou de
vente de titres, ce qui fait que l’instrument le plus utilisé dans la mise en œuvre de sa politique
monétaire soit l’Open Market.
Les taux d’intérêt sont libres, ils sont la résultante de l’offre et de la demande de la monnaie ;
l’offre de monnaie dans cette économie est exogène (voir le cours de création monétaire).
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C’est aussi le lieu du financement à court terme de l’État, des établissements publics et des
entreprises non financières3.
C’est enfin le terrain d’intervention des banques centrales. En effet c’est sur ce marché
qu’elles jouent directement sur les taux d’intérêt au jour le jour en pilotant leurs taux directeurs
et c’est sur lieu qu’elle joue son rôle de prêteur en dernier ressort.
Les principaux investisseurs sur le marché monétaire sont les banques commerciales, les
établissements de crédit et les institutions financières (OPCVM monétaires, les compagnies
d’assurance,…).
Le marché monétaire est composé de deux grands compartiments : l’un est réservé
uniquement aux banques pour la gestion de leurs excédents et besoins de trésorerie ( c’est-à-
dire en monnaie centrale sans qu’il y ait émission de titres de créances), l’autre est ouvert aux
banques mais aussi aux autres acteurs économiques tels que les entreprises et l’État.
ii. Le marché des titres des créances négociables (marché monétaire au sens large) : Il
représente le compartiment de marché monétaire ouvert à plusieurs participants. En plus des
banques (commerciales et la Banque Centrale) et le trésor public, les établissements de crédit,
les investisseurs institutionnels tels que les compagnies d’assurance et les entreprises non
financières interviennent sur ce marché pour prêter ou emprunter des liquidités contre des Titres
de Créances Négociables (TCN). Généralement les deux derniers intervenants sont en position
d’offreurs de liquidités pour les ABF. C’est le lieu de rencontre des demandes et des offres de
TCN.
Les TCN sont des droits de créances de court et moyen terme négociables sur les marchés de
capitaux. Ils constituent un segment à part entière du marché monétaire couvrant les échéances
de un jour à 5 ans selon leur nature. Ils sont émis par les entreprises (billets de trésorerie), les
institutions financières (certificats de dépôt) et l’État (bons de trésor) pour couvrir leurs besoins
courants de liquidités. (Voir le cours des agrégats monétaires)
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En Algérie, les entreprises non financières n’interviennent pas sur le marché monétaire pour se financer.
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ii. Marché secondaire : Il s’agit d’un marché d’occasion plus répandu sous le nom de la bourse,
c’est sur marché que se réalisent les négociations des titres préalablement souscrits c’est-à-dire
où se vendent les titres déjà créés. Il assure aux agents ayant acheté les titres la liquidité de leurs
placements. Ils peuvent les vendre au besoin. Ce marché permet de déterminer la valeur des
nouvelles émissions de titres sur le marché primaire.
Ces deux types de marchés sont donc évidemment étroitement liés. Sans les marchés primaires,
il n’y aurait pas de marchés secondaires, cela va de soi, sans les marchés secondaires, il ne
pourrait y avoir de marchés primaires. En effet, si les agents ayant acquis des titres n’avaient
pas la possibilité de les vendre avant le terme, ils n’en achèteraient pas.
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Les fixations de cours des titres financiers.
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du profit ; une partie du profit après impôt et provisionnement éventuel est mise en réserve et
l'autre partie est distribuée aux actionnaires sous la forme de dividendes (c’est le revenu d’une
action); c) décider de la politique future de l'entreprise (investissements à réaliser, élargissement
des secteurs d'activité, ouverture internationale.
L’actionnaire reçoit une dividende annuel et peut obtenir une plus-value à la revente de son
action. C’est un titre le plus risqué et le plus rémunérateur selon l’évolution de son cours. Si le
cours d’une action sur la bourse augmente le vendeur réalisera une plus-value et la baisse du
cours de cette action entrainera une moins-value lors de la vente de cette dernière. Le montant
des dividendes est variable et incertain puisqu’il dépend des bénéfices réalisés et de la décision
que fait la société entre autofinancement et distribution de bénéfices aux actionnaires.
Si la société est dissoute (l’entreprise met fin définitivement à son activité), les actionnaires ont
le droit de percevoir une fraction de l’actif net de la société qui sera partagée entre les
actionnaires selon les parts de leur détention d’actions, mais après les obligataires et tous les
créanciers.
On distingue deux types d’actions :
Les actions de numéraire qui sont acquises contre des liquidités ;
Les actions d’apport qui ne sont pas acquises en monnaie mais en contrepartie d’apports en
nature (brevets, biens immobiliers…).
ii. Obligation : Une obligation est un titre de créance et non pas un titre de propriété.
L'obligation est une part de la dette d'une entreprise qu’elle remboursera suivant les conditions
négociées à son détenteur. Le prix de l’obligation (sa valeur nominale) représente le montant
du prêt accordé. En contrepartie de ce prêt, l’émetteur s’engage à verser un intérêt et à
rembourser le prêt dans des conditions fixées lors de l’émission, car contrairement aux actions
qui ont une durée indéterminée (illimitée) les obligations ont une durée limitée. Elles sont
émises par de nombreux agents. C’est le cas de l’État, des collectivités locales, des
établissements de crédit, des entreprises voire des associations.
Une obligation est rémunérée par le taux d’intérêt nominal qui peut être fixe ou variable. Il
s’applique à la valeur nominale de l’obligation et détermine les intérêts effectivement perçus.
Le remboursement des obligations peut s’effectuer « in fine », c’est-à-dire en une seule fois à
l’échéance pour l’ensemble des obligations émises ou bien par amortissements successifs c’est-
à-dire par des annuités (c’est-à-dire par tranche).
L’obligation présente des risques bien moins fréquents : défaut de paiement si l’émetteur
devient insolvable, moins-values lors de la vente d’une obligation à un prix inférieur au prix de
l’émission et le problème de liquidités du fait que le marché obligataire est moins liquide que
le marché des actions.
Les obligations sont moins rémunératrices que les actions et en cas de faillite, les obligataires
(propriétaires des obligations) sont indemnisés avant les actionnaires.
une utilisation des monnaies étrangères dites devises. Les conversions de ces dernières
impliquent des opérations de changes qui se produisent sur le marché des changes plus répandu
par le nom de FOREX de l’anglais Foreign Exchage.
Trois opérations importantes se font sur le marché de change il s’agit de :
La couverture (headging) qui consiste à se protéger contre les fluctuations des cours de
change. Elle correspond à la prise d’une position inverse à celle générée par l’activité normale
de l’entreprise et de ce fait le risque est transféré au marché. Le headger a une très forte aversion
au risque. Il couvre systématiquement ses positions, car il préfère se priver des opportunités de
gains plutôt que d’enregistrer des pertes ;
L’arbitrage consistant à tirer profit et sans le moindre risque de l’existence à un instant
donné d’un déséquilibre sur le marché. Ce déséquilibre se manifeste par des écarts entre les
cours de changes des différentes places financières à un moment donné. Ces écarts s’expliquent
généralement par une mauvaise diffusion de l’information. Tout opérateur qui observe cet écart
va en tirer profit en achetant une devise au cours le moins cher sur une place et la vendre au
cours le plus cher sur une autre place financière ;
La spéculation qui consiste à s’exposer volontairement au risque de change en espérant
réaliser un gain. Le spéculateur anticipe l’évolution future des cours pour une échéance donnée
et prend immédiatement une position de change en conséquence. Cette position sera liquidée à
l’échéance et conduire ainsi soit un gain soit une perte.
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Exemple : "USD/EUR 1,1779/82" signifie que l'on obtient 1,1779 dollar en vendant 1 euro et
qu'il faut 1,1782 dollar pour acheter 1 euro auprès d’une banque. La convention veut que ces
taux de change soient exprimés avec quatre chiffres après la virgule.
ii. Marché des changes à terme : Sur le marché des changes à terme, les opérateurs négocient
un échange d’un montant déterminé de devises à un cours fixé aujourd’hui (immédiatement),
dont le règlement et la livraison n’aura pas lieu dans deux jours comme sur les marchés au
comptant, mais plus tard, par exemple dans 30 jours, 60 jours, 90 jours 180jours ou un autre
terme négocié. Le change à terme est un engagement ferme et définitif qui porte sur la quantité de
devises, le cours de change et la date d’échéance. Ces éléments sont négociés le jour de l’accord,
alors que les mouvements de fonds sont effectués le jour de l’échéance. L’intérêt de cet accord
découle de la fixation, dès sa conclusion, du prix auquel sera exécutée l’opération de change à terme.
Ainsi, le risque de change lié à une évolution défavorable des cours est éliminé. Le change à terme
est une technique de couverture traditionnelle.
Le marché de change est considéré comme marché des changes à terme car la grande partie
des opérations de change sont des transactions à terme et non au comptant.
ii. Les types de cotation sur le marché des changes : La cotation est la fixation du prix d’un
actif sur un marché. Dans le cas du marché des changes, il s’agit de la détermination de la valeur
d’une monnaie en une autre. Les cotations les plus utilisées sont :
a/La cotation à l’incertain : En règle générale, les cotations sont dites « à l’incertain », elles
indiquent le nombre d’unités de monnaie locale nécessaires pour acheter une seule unité de
monnaie étrangère. En Algérie, l’euro est coté ainsi : EUR / DZD 161,009 ; c’est-à-dire le
nombre de dinars algériens pour un seul euro. (1 EUR = 161,009 DZD)
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b/La cotation au certain : Cette cotation consiste à donner le nombre d’unités monétaires
étrangères équivalent à une seule unité monétaire de monnaie locale. En France, le dollar est
coté de la façon suivante : EUR / USD 1,2125 ; c’est à-dire le nombre de dollars par euro. C’est-
à-dire 1 EUR qui dans le cas de la France une monnaie locale est égale 1,2125 dollars (monnaie
étrangères).
On peut facilement passer de la cotation du certain à l’incertain :
Cotation au certain = 1 /cotation à l’incertain
iii. Les types de régime de change : Un régime de changes est l’ensemble des règles par lesquels
les taux de change de la monnaie locale d’un pays sont fixés. On distingue :
a/Le régime de change fixe : Un régime de change est qualifié de fixe s’il se caractérise par la
fixité du cours de la monnaie nationale par rapport à une devise quelconque ou un ensemble de
devises. La Banque Centrale veille à la stabilité de ce cours.
b/Le régime de change flexible (flottant) : Un régime de change flexible est un régime dans
lequel les taux de change de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères se
déterminent librement sur le marché des changes en fonction de l’offre et de la demande des
devises.
d/Le régime de change flexible (flottant) dirigé : Pour limiter les fluctuations des cours dans
un flottement pur, certains pays ont opté pour des régimes de flottement dirigé dans lequel la
Banque Centrale autorise les fluctuations des cours dans certaines limites fixées.
Dans un système de taux de change flottants, une baisse de cours d'une monnaie sur le marché
est qualifiée de dépréciation et une hausse de cours est qualifiée d’une appréciation. Dans un
système de taux de change fixes, la baisse de cours est dite une dévaluation et la hausse du
cours une réévaluation.
i. Les banques : Ce sont les principaux intervenants du marché. Elles prennent en charge les
opérations d’achat et de vente de devises pour leur clientèle ou pour leur propre compte. C’est
donc pour cela que le marché des changes est considéré comme étant un marché interbancaire.
Pour pouvoir opérer sur le marché des changes, les banques doivent disposer d’une
infrastructure humaine et matérielle adéquate qui s’appelle « salle de marché ». Les opérateurs
qui travaillent dans une salle de marché sont des cambistes. Ces derniers présentent deux types
à savoir :
Les teneurs de marché « market makers » : ils peuvent offrir à tout instant des cours de
change à l’achat ou à la vente sur un grand nombre de devises. Les cours qu’ils fixent servent
de référence pour les autres opérateurs. Seules les très grandes banques peuvent exercer cette
fonction ;
Les cambistes « salers » : sont chargés de répondre à la demande de leurs clients.
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iii. Les courtiers : Ce sont des intermédiaires par lesquels les cambistes peuvent passer pour
trouver un acheteur ou un vendeur grâce au grand nombre de leurs contacts. Les courtiers
centralisent les ordres d’achat ou vente de plusieurs opérateurs et informent leurs clients des
meilleurs cours auxquels s’achètent et se vendent les différentes devises. Ils sont rémunérés
(payés) par une commission de courtage qui dépend du montant de la devise négociée.
iv. Les clients : Il s’agit principalement des entreprises (PME et multinationales) et des
particuliers (très rarement). Ces clients font appel aux banques.
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Dans le but de déterminer la tendance générale des marchés, plusieurs indices ont été créés. Ces indicateurs
boursiers mesurent la performance générale d’un marché ou d’un secteur. Un indice boursier est un groupe
d’actions utilisé pour évaluer un secteur, une Bourse ou une économie. En général, un indice boursier est constitué
des actions les plus performantes d’une Bourse donnée. On distingue les indices d’actions et les indices
d’obligations. Le baromètre le plus emblématique de la place parisienne est le CAC 40 qui mesure l'évolution des
40 plus grandes capitalisations françaises.
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Pour réduire les risques systémiques liés aux produits dérivés sur les marchés de gré à gré, les
autorités de régulation tentent d’accroître le rôle des chambres de compensation afin de
limiter les risques de contrepartie et améliorer la transparence du marché.
Au cours de ces dernières années, les différences entre ces deux grandes catégories de marché
se sont cependant quelque peu disparues, les marchés organisés tendant à améliorer l’adaptation
de leurs produits aux besoins de leurs clients, et ceux de gré à gré recherchant une certaine
standardisation de leurs produits ou une cotation publique pour mieux les diffuser.
B/ L’utilité du marché des produits dérivés
L’existence de produits dérivés trouve son origine dans la volatilité et l’incertitude qui affectent
les marchés. Celles-ci ont toujours existé mais elles tendent à s’accroître de nos jours du fait de
la libération des mouvements de capitaux, des progrès des communications et aussi de l’une
des caractéristiques fondamentales des marchés modernes qui est la liquidité à toute heure, en
temps réel, et de l’instabilité latente engendrée par certains déséquilibres économiques
persistants. Leur rôle principal est de permettre une couverture (hedging) ou plus précisément
de transférer à un tiers, des risques liés à une variation de prix d’un produit ou d’un contrat. Les
contrats dérivés peuvent ainsi permettre à une entreprise de s’assurer, à l’avance, des conditions
d’intérêt sur un emprunt, ou à une entreprise importatrice de s’assurer du coût d’acquisition des
devises, ou encore à une société agricole de s’assurer à l’avance du prix de vente de sa
production (comme c’est le cas du sucre, du café,…). Il s’agit de fixer dès le départ le prix de
certains actifs qui seront acquis ou vendus à une date ultérieure.
***Le principe de la couverture.
L’objet de la couverture est de se protéger contre les variations non anticipées du prix d’un
produit dit sous-jacent (ce sous-jacent peut être une devise, une matière première, une action,
un indice de prix…). La couverture permet de connaître exactement aujourd’hui la contrepartie
dans la monnaie de référence des flux futurs associés au produit sous-jacent.
La couverture peut être associée à plusieurs types de positions. L’investisseur peut chercher à
protéger une position longue, c’est-à-dire couvrir la baisse de valeur du sous-jacent qu’il
détient ou dont il doit prendre livraison.
L’investisseur peut chercher à protéger une position courte, c’est-à-dire couvrir la hausse
potentielle de valeur d’un sous-jacent qu’il devra livrer plus tard
Les couvertures consistent à constater une exposition au risque de variation de prix ou autre et
à la couvrir grâce à des instruments tels que les contrats de futures, les options, les swaps ou
toute autre forme d’assurance ou de garantie.
C/ Les types de produits dérivés
Aujourd’hui, on distingue principalement trois grands types de contrats dérivés :
i. Les options : Cet instrument financier donne à une partie le droit (pas l’obligation)
d’acheter (call) ou de vendre (put) un sous-jacent à un prix (strike) donné dès le départ et valable
pour une période donnée (1 jour à 15 ans). En contrepartie de l’achat de cette option, l’acheteur
verse une prime au vendeur. Elle correspond au prix de l’option. Contrairement au « strike »,
la valeur de cette prime évolue durant la durée de vie de l’option. À l’échéance, l’acheteur du
contrat a le choix d’acheter ou de vendre l’actif sous-jacent au prix convenu. Si les conditions
de marché lui sont favorables l’acheteur, peut décider d’exercer son droit à l’achat ou la vente.
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Dans ce cas, le vendeur du contrat a l’obligation de vendre ou d’acheter l’actif sous-jacent dans
le respect des conditions fixées au départ.
ii. Les contrats à terme (en anglais, futures ou forwards) : Ce sont des produits standardisés
permettant d’acheter ou de vendre la quantité déterminée d’un actif sous-jacent à une date
d’échéance et à un prix convenu d'avance. Contrairement aux options, les contrats à terme
constituent un engagement ferme : l’acheteur s’engage à acheter l’actif sous-jacent au prix
convenu à la date d’expiration. De son côté, le vendeur doit livrer l’actif sous-jacent ou son
équivalent en espèces à l’échéance. Avec cette formule, les investisseurs anticipant la hausse
du sous-jacent prennent une position longue (se couvrir contre une position courte), les
engageant à l'acquérir alors que les vendeurs, qui font le pari inverse, prennent une position
courte (se protéger contre une position longue) les contraignant à le livrer.
iii. Les swaps : Ce sont des contrats consistant généralement à échanger deux produits
financiers. C’est un contrat entre deux parties portant sur l'échange de flux de paiements futurs.
On distingue principalement le swap de devises et le swap de taux d'intérêt. La notion de swap
recouvre de nombreuses autres opérations financières. Sur le marché des changes, un swap
comprend la vente d'une devise contre une autre au comptant et son rachat à terme. Sur le
marché des titres, les produits vendus et achetés sont des titres aux caractéristiques différentes,
le plus souvent des titres à long terme du Trésor américain.
A titre d’exemple, dans le swap de taux d'intérêt, seuls les flux d'intérêts font l'objet d'un
échange. Le montant du capital sur lequel porte le swap ne sert qu'à déterminer l'assiette sur
laquelle sont calculés les intérêts. La formule la plus répandue consiste en un échange de
paiements à taux fixe contre paiements à taux variable.
***Exemples de produits dérivés
Une entreprise européenne souhaitant acheter une devise étrangère dans un mois pour l'achat
de matière première à l'étranger (pour son activité) va l’acheter dans une devise différente de la
sienne, le dollar par exemple. Le risque que le dollar augmente d'ici à un mois est un risque de
change, pour se couvrir l'entreprise peut avoir recours à un contrat dérivé, elle va alors souscrire
un swap de change ou une option d'achat (call) de dollar. Ainsi, si le cours du dollar augmente
effectivement le mois prochain, l’entreprise aura acheté sa matière première en dollars au prix
convenu un mois avant.
Un fabricant de biscuits aurait la possibilité d'acheter des contrats à terme sur le sucre (option
d’achat de sucre par exemple) à un prix déterminé. Ainsi, si le prix du sucre augmente de
manière significative, le fabricant peut se permettre d’acheter la quantité nécessaire quelques
mois plus tard au prix ancien, et de se couvrir ainsi contre le risque financier d’augmentation
des prix de sucre.
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