Vous êtes sur la page 1sur 12

Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S.

Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

I.5. Les marchés des capitaux


Les marchés des capitaux assurent le financement de l’économie en organisant une
confrontation directe entre la demande de capitaux des Agents à Besoin de Financement (ABF)
et l’offre de capitaux des Agents à Capacité de Financement (ACF). Faire recours aux marchés
des capitaux pour financer ses activités n’est qu’un type parmi les modèles de financement se
trouvant dans une économie donnée et au service des ABF.
Dans ce chapitre on présentera tout d’abord des généralités sur le financement de l’économie,
par la suite on traitera les marchés des capitaux suivants : le marché monétaire, le marché
financier, le marché des dérivés et le marché de change.
I.5.1. Généralités sur le financement de l’économie
Afin que l’économie fonctionne et que l’activité économique se poursuit, les agents
économiques doivent se procurer des capitaux importants. Les entreprises doivent financer leurs
investissements (achats d’équipements par exemple), ainsi que leurs dépenses d'exploitation
(achats de matières premières, paiement des factures,…), les ménages doivent financer leurs
consommations et leurs achats de logements, de voiture,... et l’Etat pour financer son déficit
budgétaire. On dit que ces agents économiques manifestent des besoins en capitaux pour
financer leurs dépenses. Cependant certains agents économiques ont une épargne supérieure à
leurs investissements et dégagent une capacité de financement.
A/ Définition du financement
Le financement de l’économie consiste donc à fournir aux agents économiques les ressources
dont ils ont besoin afin de réaliser leurs projets.
B/La capacité et le besoin de financement
Une capacité de financement est la situation d’un agent économique dont l’épargne (revenu,
ressource) dépasse son investissement (dépense) et le besoin de financement est la situation où
l’épargne est inférieure à l’investissement.
Les ménages dégagent une épargne qui est la part de leurs revenus après consommation.
Cette épargne peut être investie (achat immobilier ou titres financiers), déposée en banque
(dépôts à vue ou à terme) ou simplement thésaurisée (gardée à la maison). Les entreprises non
financières dégagent une épargne par leur capacité d'autofinancement (une partie de leurs
bénéfices non distribués et les dotations aux amortissements). L'Etat et les administrations
publiques peuvent aussi dégager une épargne (prélèvements obligatoires, les impôts et
taxes,…) mais c'est plus rare, surtout pour l'Etat et les organismes sociaux qui ont plutôt des
dépenses supérieures (services collectifs, les prestations sociales, l’éducation, les soins,..) à
leurs recettes.

En macroéconomie les ménages sont supposés être des ACF (malgré l'endettement de
certains) et les entreprises et l’Etat comme ABF.
C/ Les types de financements
On présente deux types de financement :

i. Le financement interne : appelé également l’autofinancement, il s’agit pour un agent


économique de financer ses investissements par ses propres ressources, étant donné que son
épargne est supérieure à ses dépenses.

1
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

Le taux d’autofinancement est égal au rapport entre l’épargne et l’investissement, soit :


𝑬𝒑𝒂𝒓𝒈𝒏𝒆
𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝’𝐚𝐮𝐭𝐨𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑰𝒏𝒗𝒆𝒔𝒕𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕

Pour une entreprise, le taux d’autofinancement est égal au rapport entre l’épargne brute (EB) et
la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF), soit
𝑬𝑩
𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝’𝐚𝐮𝐭𝐨𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑭𝑩𝑪𝑭
FBCF : il s’agit d’une mesure des investissements. Pour une entreprise c’est l’achat des biens
d’équipements ou de bâtiment permettent d’augmenter son stock de capital et nécessaires à la
production des biens et services.
 Si le taux d’autofinancement > 100, l’agent dégage une capacité de financement.
 Si le taux d’autofinancement < 100, l’agent exprime un besoin de financement.

ii. Le financement externe : il s’agit pour un agent économique de faire appel à un agent
externe pour financer ses projets. On distingue :
a/Le financement indirect : il se fait par l’intermédiaire des institutions financières.
Les banques et, plus généralement, les établissements de crédit sont les institutions
« traditionnelles » d'intermédiation entre ACF et ABF. On parle alors de financement
intermédié pour signifier que la banque a un rôle d'intermédiaire dans cette relation.
Les ressources dont disposent les banques proviennent souvent des dépôts de leurs clients, qui
peuvent être prêtées aux ABF par l’octroi de crédits. Les banques par leur pouvoir de création
monétaire, elles accordent également des prêts sans l’existence de dépôts préalables des clients
à capacité de financement. Il s’agit du principe des crédits qui font les dépôts. (Voir le cours de
la création monétaire).
b/Le financement direct : il consiste à mettre en relation le prêteur et l'emprunteur par le biais
des marchés des capitaux. Sur le marché financier l’ABF émet des actions ou des obligations
qui seront achetées par les ACF. Les marchés financiers sont une institution mais plutôt
abstraite permettant de mettre en relation les ACF et ABF. On parle alors de financement
désintermédié. Il n'y pas donc d'intermédiaire financier1.
Si le prêteur final recourt à une institution financière pour réaliser l'acquisition du titre, celle-ci
joue un rôle de courtier et n’est pas à proprement parlé un intermédiaire financier.
L'intermédiation se distingue donc du courtage. Le courtage, en matière financière consiste à
mettre en relation, moyennant une rémunération, l'acheteur et le vendeur d'un titre. A titre
d’exemple les ménages peuvent s'adresser à leur banque2 pour se procurer, ou vendre, des
actions émises par les entreprises. Dans ce cas, la banque joue un rôle de courtier, permettant
une opération de financement direct, sans qu'il s'agisse pour autant d'intermédiation : elle ne
collecte pas des ressources qu'elle distribuerait sous une autre forme.

1
Ce qui est finalement impropre puisque les marchés « jouent » aussi un rôle d'intermédiaire financier.
2
Face au développement des marchés financiers, les banques ont vu une part importante de leur clientèle (grandes
entreprises, Etats surtout) leur échapper. Elles sont donc devenues elles-mêmes des acteurs importants des marchés
financiers, pour leur compte et pour le compte de leurs clients, leur rendant un service rémunéré (payant).

2
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

D/ Types de système financier


Un système financier se définit par l'ensemble des règles, des pratiques et des institutions
(banques, marchés des capitaux, etc.), destinés à mettre en relation les agents économiques dont
les ressources sont excédentaires et ceux dont les ressources sont insuffisantes. On en distingue
deux :
i. Une économie d’endettement : L’économie d’endettement est un système financier où
prédomine la finance indirecte c’est-à-dire le financement se fait généralement auprès des
banques commerciales qui financent les agents non financiers en leur offrant divers crédits : de
consommation, d’exploitation, d’investissement,…Cette économie se caractérise par :
 Un financement des agents à besoin de fonds par le système bancaire, il y’a donc
intermédiation entre ACF et ABF, les marchés financiers étant peu développés, des marchés
étroits et cloisonnés ;
 La banque centrale contrôle les crédits accordés par les banques commerciales et les
refinance au besoin et le taux de refinancement (le taux de réescompte) est fixé
administrativement par la banque centrale ;
 Le taux de réescompte représente avec l’encadrement de crédit des instruments de politique
monétaire pour réguler la masse monétaire ;
 L’offre de monnaie dans cette économie est endogène (voir le cours de création monétaire).

ii. Une économie de marché : L’économie de marché financier est un système financier où
prédomine la finance directe c’est-à-dire le financement se fait généralement sur les marchés
des capitaux en émettant généralement des valeurs mobilières comme des actions et obligations.
Une économie de marché est caractérisée par :
 Un taux d’autofinancement élevé des sociétés non financières, induisant par conséquent un
besoin de financement externe limité ;
 Des marchés de capitaux (marché monétaire et marché financier) décloisonnés, ouverts à
l’ensemble des agents et très dynamiques, avec notamment des financements de marché
développés pour la dette publique (le financement de l’Etat) ;
 Les banques disposent de réserves excédentaires et n’ont par conséquent, pas de besoin de
refinancement ou de façon très momentanée.
 Les interventions de la Banque Centrale peuvent se dérouler sous la forme d’achat ou de
vente de titres, ce qui fait que l’instrument le plus utilisé dans la mise en œuvre de sa politique
monétaire soit l’Open Market.
 Les taux d’intérêt sont libres, ils sont la résultante de l’offre et de la demande de la monnaie ;
l’offre de monnaie dans cette économie est exogène (voir le cours de création monétaire).

I.5.2. Le marché monétaire


Appelé également marché des capitaux à court terme, il s’agit d’un lieu de rencontre entre la
demande et l’offre des liquidités de court terme, essentiellement à moins d’un an (monnaie
centrale et titres de créance négociables) entre les ACF et les ABF.
Le marché monétaire est, notamment, le lieu du refinancement quotidien des banques
déficitaires (qui ont un compte débiteur auprès de la Banque Centrale) et les banques
excédentaires (celles qui ont un compte créditeur auprès de la Banque Centrale ou la Banque
centrale elle-même).

3
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

C’est aussi le lieu du financement à court terme de l’État, des établissements publics et des
entreprises non financières3.
C’est enfin le terrain d’intervention des banques centrales. En effet c’est sur ce marché
qu’elles jouent directement sur les taux d’intérêt au jour le jour en pilotant leurs taux directeurs
et c’est sur lieu qu’elle joue son rôle de prêteur en dernier ressort.
Les principaux investisseurs sur le marché monétaire sont les banques commerciales, les
établissements de crédit et les institutions financières (OPCVM monétaires, les compagnies
d’assurance,…).

A/les compartiments de marché monétaire

Le marché monétaire est composé de deux grands compartiments : l’un est réservé
uniquement aux banques pour la gestion de leurs excédents et besoins de trésorerie ( c’est-à-
dire en monnaie centrale sans qu’il y ait émission de titres de créances), l’autre est ouvert aux
banques mais aussi aux autres acteurs économiques tels que les entreprises et l’État.

i. Le marché interbancaire (marché monétaire au sens strict ou étroit) : Il est le


compartiment du marché monétaire qui permet aux institutions financières comme les banques
de compenser leurs besoins ou excédents de trésorerie. La position nette de cette trésorerie de
la banque commerciale est calculée chaque jour, voire plusieurs fois par jours, elle peut être
déficitaire (-) ou excédentaire (+). Donc, c’est un lieu de refinancement des banques
commerciales déficitaires qui empruntent auprès de banques excédentaires de la monnaie
centrale sans création de titres en contrepartie dont la durée la plus fréquente est le jour le jour.
C’est aussi, un lieu de placement des excédents pour les banques qui ont un surplus de monnaie
centrale. Ces opérations sont rémunérées au taux de marché interbancaire. Sur ce marché seules
les banques (commerciales et la Banque Centrale) peuvent intervenir.
Sur ce marché la Banque Centrale intervient pour la mise en œuvre et la poursuite de ses
objectifs de sa politique monétaire en régulant le refinancement des banques commerciales via
le taux directeur (voir les cours de politique monétaire et de création monétaire).

ii. Le marché des titres des créances négociables (marché monétaire au sens large) : Il
représente le compartiment de marché monétaire ouvert à plusieurs participants. En plus des
banques (commerciales et la Banque Centrale) et le trésor public, les établissements de crédit,
les investisseurs institutionnels tels que les compagnies d’assurance et les entreprises non
financières interviennent sur ce marché pour prêter ou emprunter des liquidités contre des Titres
de Créances Négociables (TCN). Généralement les deux derniers intervenants sont en position
d’offreurs de liquidités pour les ABF. C’est le lieu de rencontre des demandes et des offres de
TCN.
Les TCN sont des droits de créances de court et moyen terme négociables sur les marchés de
capitaux. Ils constituent un segment à part entière du marché monétaire couvrant les échéances
de un jour à 5 ans selon leur nature. Ils sont émis par les entreprises (billets de trésorerie), les
institutions financières (certificats de dépôt) et l’État (bons de trésor) pour couvrir leurs besoins
courants de liquidités. (Voir le cours des agrégats monétaires)

3
En Algérie, les entreprises non financières n’interviennent pas sur le marché monétaire pour se financer.

4
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

I.5.3. Le marché financier


Appelé également marché des capitaux à long terme, il s’agit d’un lieu de rencontre entre la
demande et l’offre des valeurs mobilières (titres financiers ou instruments financiers) de longue
durée. Sur ce marché les ABF émettent des titres généralement sous forme d’actions ou
obligations et les ACF les achètent. C’est un lieu de financement donc pour les ABF et un lieu
de placement (d’investissements) des excédents de monnaie pour les épargnants (ACF).
En plus de financement des ABF (entreprises et l’Etat) et le drainage de l’épargne des ACF, le
marché financier permet de structurer la liquidité de l’épargne grâce à la disponibilité de
plusieurs titres financiers, ce qui permet à chaque épargnant de trouver le produit le plus adapté
à ses besoins en fonction de son profil (c’est-à-dire s’il aime le risque ou pas). Les cotations4
sur le marché financier se fait régulièrement ce qui permet aux investisseurs d’apprécier de
manière permanente la valeur des entreprises et la santé financière de ces dernières. En plus de
sa mission de lieu de rencontre entre l’offre et la demande des capitaux, le marché des capitaux
offre également aux entreprises la possibilité d’opérer une restructuration au niveau de leur
organisation. Plusieurs entreprises se sont fusionnées sur ce marché.

A/compartiments du marché financier


Il existe deux compartiments de marché financier :
i. Marché primaire : Appelé également marché de neuf, c’est le lieu où s’opèrent les émissions
de titres, c’est-à-dire où les valeurs mobilières sont émises pour la première fois. Il permet aux
ABF d’emprunter des capitaux. L’émission de nouveaux titres se fait lors de la création
d’entreprise ou lors d’une augmentation du capital de cette dernière.

ii. Marché secondaire : Il s’agit d’un marché d’occasion plus répandu sous le nom de la bourse,
c’est sur marché que se réalisent les négociations des titres préalablement souscrits c’est-à-dire
où se vendent les titres déjà créés. Il assure aux agents ayant acheté les titres la liquidité de leurs
placements. Ils peuvent les vendre au besoin. Ce marché permet de déterminer la valeur des
nouvelles émissions de titres sur le marché primaire.

Ces deux types de marchés sont donc évidemment étroitement liés. Sans les marchés primaires,
il n’y aurait pas de marchés secondaires, cela va de soi, sans les marchés secondaires, il ne
pourrait y avoir de marchés primaires. En effet, si les agents ayant acquis des titres n’avaient
pas la possibilité de les vendre avant le terme, ils n’en achèteraient pas.

B/Les titres financiers


Les titres financiers sont des titres négociables et cessibles, ils peuvent être vendus sur le marché
financier et changés de propriétaire. En ce qui suit nous présenterons les deux titres les plus
échangés sur le marché financier. Il s’agit des actions et obligations.
i. Action : Une action est un titre de participation qui confère à son détenteur la propriété d'une
fraction d'une entreprise (société) et le droit de vote aux assemblées générales. En général, à
chaque action est attachée une voix. Ce droit détenu par l'actionnaire s'exerce lors des
assemblées générales (AG), c'est-à-dire lors de réunion des actionnaires en vue de : a) constater
l'exercice d'une année, approuver et éventuellement vérifier les comptes ; b) décider du partage

4
Les fixations de cours des titres financiers.

5
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

du profit ; une partie du profit après impôt et provisionnement éventuel est mise en réserve et
l'autre partie est distribuée aux actionnaires sous la forme de dividendes (c’est le revenu d’une
action); c) décider de la politique future de l'entreprise (investissements à réaliser, élargissement
des secteurs d'activité, ouverture internationale.
L’actionnaire reçoit une dividende annuel et peut obtenir une plus-value à la revente de son
action. C’est un titre le plus risqué et le plus rémunérateur selon l’évolution de son cours. Si le
cours d’une action sur la bourse augmente le vendeur réalisera une plus-value et la baisse du
cours de cette action entrainera une moins-value lors de la vente de cette dernière. Le montant
des dividendes est variable et incertain puisqu’il dépend des bénéfices réalisés et de la décision
que fait la société entre autofinancement et distribution de bénéfices aux actionnaires.

Si la société est dissoute (l’entreprise met fin définitivement à son activité), les actionnaires ont
le droit de percevoir une fraction de l’actif net de la société qui sera partagée entre les
actionnaires selon les parts de leur détention d’actions, mais après les obligataires et tous les
créanciers.
On distingue deux types d’actions :
 Les actions de numéraire qui sont acquises contre des liquidités ;
 Les actions d’apport qui ne sont pas acquises en monnaie mais en contrepartie d’apports en
nature (brevets, biens immobiliers…).

ii. Obligation : Une obligation est un titre de créance et non pas un titre de propriété.
L'obligation est une part de la dette d'une entreprise qu’elle remboursera suivant les conditions
négociées à son détenteur. Le prix de l’obligation (sa valeur nominale) représente le montant
du prêt accordé. En contrepartie de ce prêt, l’émetteur s’engage à verser un intérêt et à
rembourser le prêt dans des conditions fixées lors de l’émission, car contrairement aux actions
qui ont une durée indéterminée (illimitée) les obligations ont une durée limitée. Elles sont
émises par de nombreux agents. C’est le cas de l’État, des collectivités locales, des
établissements de crédit, des entreprises voire des associations.
Une obligation est rémunérée par le taux d’intérêt nominal qui peut être fixe ou variable. Il
s’applique à la valeur nominale de l’obligation et détermine les intérêts effectivement perçus.

Le remboursement des obligations peut s’effectuer « in fine », c’est-à-dire en une seule fois à
l’échéance pour l’ensemble des obligations émises ou bien par amortissements successifs c’est-
à-dire par des annuités (c’est-à-dire par tranche).

L’obligation présente des risques bien moins fréquents : défaut de paiement si l’émetteur
devient insolvable, moins-values lors de la vente d’une obligation à un prix inférieur au prix de
l’émission et le problème de liquidités du fait que le marché obligataire est moins liquide que
le marché des actions.
Les obligations sont moins rémunératrices que les actions et en cas de faillite, les obligataires
(propriétaires des obligations) sont indemnisés avant les actionnaires.

I.5.4. Le marché des changes


Des activités à l’international telles que les importations et les exportations et les flux de
capitaux entre les différentes nations, et Les transferts unilatéraux de revenus de travail (partie
des salaires envoyées par des ouvriers vers leur pays d’origine) ou de capital (rapatriement des
intérêts, dividendes, bénéfices et autres revenus de capitaux placés ou investis à l’étranger) ou
sans contreparties (aides internationales, bourses versés aux études à l’étranger, …) nécessitent
6
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

une utilisation des monnaies étrangères dites devises. Les conversions de ces dernières
impliquent des opérations de changes qui se produisent sur le marché des changes plus répandu
par le nom de FOREX de l’anglais Foreign Exchage.
Trois opérations importantes se font sur le marché de change il s’agit de :
 La couverture (headging) qui consiste à se protéger contre les fluctuations des cours de
change. Elle correspond à la prise d’une position inverse à celle générée par l’activité normale
de l’entreprise et de ce fait le risque est transféré au marché. Le headger a une très forte aversion
au risque. Il couvre systématiquement ses positions, car il préfère se priver des opportunités de
gains plutôt que d’enregistrer des pertes ;
 L’arbitrage consistant à tirer profit et sans le moindre risque de l’existence à un instant
donné d’un déséquilibre sur le marché. Ce déséquilibre se manifeste par des écarts entre les
cours de changes des différentes places financières à un moment donné. Ces écarts s’expliquent
généralement par une mauvaise diffusion de l’information. Tout opérateur qui observe cet écart
va en tirer profit en achetant une devise au cours le moins cher sur une place et la vendre au
cours le plus cher sur une autre place financière ;
 La spéculation qui consiste à s’exposer volontairement au risque de change en espérant
réaliser un gain. Le spéculateur anticipe l’évolution future des cours pour une échéance donnée
et prend immédiatement une position de change en conséquence. Cette position sera liquidée à
l’échéance et conduire ainsi soit un gain soit une perte.

A/Définition et caractéristiques du marché des changes


Un marché de change est le lieu où sont confrontées les offres et les demandes de devises. Cette
confrontation permet de déterminer le cours de chacune des devises en monnaie nationale (ou
le prix des monnaies les unes par rapport aux autres). Le marché de change représente de loin
le marché le plus important et le plus actif dans le monde. Il joue un rôle essentiel dans les
systèmes de paiement internationaux. Ce marché fonctionne 5 jours sur 7, 24/24. La mise à jour
des cours de change (taux de change) se fait toute les une ou deux secondes.
Par opposition aux marchés financiers et des produits dérivés qui ont une localisation
géographique précise, le marché des changes ne connaît pas de frontières. Il y a un seul marché
des changes dans le monde. On dit qu’il est « planétaire ». Les transactions sur une devise
(l’euro, le dollar, le yen, …) se font aussi bien, et en même temps, dans des places dites
financières, à Paris, à Londres ou à New York. La confrontation des offres et des demandes de
devises n’implique pas que les offreurs et demandeurs se rencontrent physiquement. Ceux-ci
communiquent par des instruments modernes de transmission complétés par des réseaux
d’information spécialisés (Swift, Reuters, Telerate) et des systèmes informatiques permettant
d’effectuer et d’enregistrer rapidement les opérations.
Le marché des changes est une organisation économique largement non réglementée, ou plutôt
autoréglementée, au sens où les règles de fonctionnement sont édictées par les agents privés,
ou par des institutions privées, on dit que c’est un marché de gré à gré.
C’est un marché dominé par quelques devises seulement. Sur ce marché sont essentiellement
négociées les devises convertibles et sont cotées contre le dollar, les autres monnaies
importantes sont l’euro, le yen et la livre sterling.
Les codes SWIFT des principales devises sont : EUR pour l’euro, USD pour le dollar des Etats-
Unis, GPB pour la livre sterling et JPY pour le yen. En Algérie, le code du dinar est DZD.

7
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

B/ Compartiments du marché des changes


i. Marché des changes au comptant dit Spot : C’est le marché des changes où la livraison et le
règlement des devises sont immédiats. En d'autres termes, si vous voulez acheter une devise
aujourd'hui pour en prendre livraison à ce jour, au prix du jour ; vous l'achetez sur le marché au
comptant. Concrètement, la livraison des devises a lieu deux jours après la date de négociation,
sauf pour les échanges entre les dollars canadien et américain, livrés un jour plus tard.
Le taux de change au comptant est très sensible aux changements de la conjoncture
économique. Car ces transactions peuvent être conclues en quelques secondes. C’est un marché
très liquide parce que les cours peuvent changer des milliers de fois en une journée à mesure
que de nouveaux ordres d'achat ou de vente soient réalisés.
On distingue deux types de taux de change au comptant : Le taux de change à l’achat ou cours
acheteur (bid price) est le prix auquel la banque ou le cambiste veut acheter une monnaie. Et
le taux à la vente ou cours vendeur (ask price) est le prix auquel la banque ou le cambiste veut
vendre une monnaie. On appelle « Spread » la différence entre le cours vendeur et le cours
acheteur. Le spread représente la marge ou le gain d’un opérateur sur le marché des changes.
Le spread est généralement faible ; il est de l'ordre de 1%. On dit qu'il est inférieur à une figure.

Exemple : "USD/EUR 1,1779/82" signifie que l'on obtient 1,1779 dollar en vendant 1 euro et
qu'il faut 1,1782 dollar pour acheter 1 euro auprès d’une banque. La convention veut que ces
taux de change soient exprimés avec quatre chiffres après la virgule.

ii. Marché des changes à terme : Sur le marché des changes à terme, les opérateurs négocient
un échange d’un montant déterminé de devises à un cours fixé aujourd’hui (immédiatement),
dont le règlement et la livraison n’aura pas lieu dans deux jours comme sur les marchés au
comptant, mais plus tard, par exemple dans 30 jours, 60 jours, 90 jours 180jours ou un autre
terme négocié. Le change à terme est un engagement ferme et définitif qui porte sur la quantité de
devises, le cours de change et la date d’échéance. Ces éléments sont négociés le jour de l’accord,
alors que les mouvements de fonds sont effectués le jour de l’échéance. L’intérêt de cet accord
découle de la fixation, dès sa conclusion, du prix auquel sera exécutée l’opération de change à terme.
Ainsi, le risque de change lié à une évolution défavorable des cours est éliminé. Le change à terme
est une technique de couverture traditionnelle.

Le marché de change est considéré comme marché des changes à terme car la grande partie
des opérations de change sont des transactions à terme et non au comptant.

C/Le taux de change


i. Définition du taux de change : le taux de change se définit comme étant le prix d’une monnaie
en termes d’une autre monnaie ou le prix auquel on échange une devise contre une autre. Toute
opération de change entre deux agents économiques se règle à partir d’un taux de change
préalablement déterminé.

ii. Les types de cotation sur le marché des changes : La cotation est la fixation du prix d’un
actif sur un marché. Dans le cas du marché des changes, il s’agit de la détermination de la valeur
d’une monnaie en une autre. Les cotations les plus utilisées sont :
a/La cotation à l’incertain : En règle générale, les cotations sont dites « à l’incertain », elles
indiquent le nombre d’unités de monnaie locale nécessaires pour acheter une seule unité de
monnaie étrangère. En Algérie, l’euro est coté ainsi : EUR / DZD 161,009 ; c’est-à-dire le
nombre de dinars algériens pour un seul euro. (1 EUR = 161,009 DZD)

8
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

b/La cotation au certain : Cette cotation consiste à donner le nombre d’unités monétaires
étrangères équivalent à une seule unité monétaire de monnaie locale. En France, le dollar est
coté de la façon suivante : EUR / USD 1,2125 ; c’est à-dire le nombre de dollars par euro. C’est-
à-dire 1 EUR qui dans le cas de la France une monnaie locale est égale 1,2125 dollars (monnaie
étrangères).
On peut facilement passer de la cotation du certain à l’incertain :
Cotation au certain = 1 /cotation à l’incertain

iii. Les types de régime de change : Un régime de changes est l’ensemble des règles par lesquels
les taux de change de la monnaie locale d’un pays sont fixés. On distingue :

a/Le régime de change fixe : Un régime de change est qualifié de fixe s’il se caractérise par la
fixité du cours de la monnaie nationale par rapport à une devise quelconque ou un ensemble de
devises. La Banque Centrale veille à la stabilité de ce cours.
b/Le régime de change flexible (flottant) : Un régime de change flexible est un régime dans
lequel les taux de change de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères se
déterminent librement sur le marché des changes en fonction de l’offre et de la demande des
devises.
d/Le régime de change flexible (flottant) dirigé : Pour limiter les fluctuations des cours dans
un flottement pur, certains pays ont opté pour des régimes de flottement dirigé dans lequel la
Banque Centrale autorise les fluctuations des cours dans certaines limites fixées.

Dans un système de taux de change flottants, une baisse de cours d'une monnaie sur le marché
est qualifiée de dépréciation et une hausse de cours est qualifiée d’une appréciation. Dans un
système de taux de change fixes, la baisse de cours est dite une dévaluation et la hausse du
cours une réévaluation.

D/ Les intervenants sur le marché des changes

i. Les banques : Ce sont les principaux intervenants du marché. Elles prennent en charge les
opérations d’achat et de vente de devises pour leur clientèle ou pour leur propre compte. C’est
donc pour cela que le marché des changes est considéré comme étant un marché interbancaire.
Pour pouvoir opérer sur le marché des changes, les banques doivent disposer d’une
infrastructure humaine et matérielle adéquate qui s’appelle « salle de marché ». Les opérateurs
qui travaillent dans une salle de marché sont des cambistes. Ces derniers présentent deux types
à savoir :
 Les teneurs de marché « market makers » : ils peuvent offrir à tout instant des cours de
change à l’achat ou à la vente sur un grand nombre de devises. Les cours qu’ils fixent servent
de référence pour les autres opérateurs. Seules les très grandes banques peuvent exercer cette
fonction ;
 Les cambistes « salers » : sont chargés de répondre à la demande de leurs clients.

ii. Les Banques Centrales : Elles interviennent pour :


 Exécuter les ordres de leur clientèle (banques commerciales, administrations publiques,
Banques Centrales étrangères,…) ;
 Maitriser l’inflation ;
 Respecter les parités de change si le régime de change est fixe.

9
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

iii. Les courtiers : Ce sont des intermédiaires par lesquels les cambistes peuvent passer pour
trouver un acheteur ou un vendeur grâce au grand nombre de leurs contacts. Les courtiers
centralisent les ordres d’achat ou vente de plusieurs opérateurs et informent leurs clients des
meilleurs cours auxquels s’achètent et se vendent les différentes devises. Ils sont rémunérés
(payés) par une commission de courtage qui dépend du montant de la devise négociée.

iv. Les clients : Il s’agit principalement des entreprises (PME et multinationales) et des
particuliers (très rarement). Ces clients font appel aux banques.

v. Des institutions internationales telles que le Fonds Monétaire international (FMI) et la


Banque Mondiale (BM) ainsi que certains fonds d’investissements peuvent aussi intervenir
sur le marché des changes.

I.5.5. Le marché des produits dérivés


La libéralisation croissante des marchés de capitaux qui a suivi l’introduction de taux de change
flexibles en 1974 était à l’origine de l’essor des contrats à terme. Leur utilisation s’est fortement
développée depuis le milieu des années quatre-vingt.
A/ Définition du marché des produits dérivés
Le marché des produits dérivés est le lieu de confrontation des offres et demandes de produits
dérivés. Les « produits dérivés » peuvent être définis comme des contrats entre deux parties,
un acheteur et un vendeur, dont la valeur dépend (ou « dérive ») de celle d’un actif dit actif
sous-jacent. Ce sous-jacent peut être une action, un indice, une monnaie, un taux d’intérêt, une
matière agricole, un métal…
Ces produits sont négociés sur des marchés organisés ou sur des marchés de gré à gré.
 Les marchés organisés se caractérisent principalement par des contrats standardisés
(respectant des normes précises), des positions négociables en continu, ainsi que par
l’interposition d’une chambre de compensation qui devient la contrepartie de chacun des
intervenants et qui se protège elle-même contre les risques de défaillance en exigeant un dépôt
préalable de garantie et en procédant à un appel de marge quotidien. Deux sortes de produits y
sont traitées : des contrats à terme (sur devises, sur taux d’intérêt, sur valeurs mobilières et sur
indices boursiers5) et des contrats d’options négociables.
 Les marchés de gré à gré ou marchés OTC « over the counter » traitent, quant à eux, des
produits étudiés sur mesure (ou faiblement standardisés) et négociés de manière bilatérale. Ces
marchés, qui présentent l’avantage d’offrir des opérations d’un montant et d’une échéance
parfaitement adaptés aux besoins des utilisateurs, laissent cependant subsister le risque de
contrepartie (risque de voir le débiteur incapable de tenir ses engagements vis-à-vis de son
créancier). Les produits traités sur ces marchés sont les contrats d’échange de taux d’intérêt «
swaps », les accords de taux futur « forward rate agreement » ou FRA, les options de taux et de
change,…

5
Dans le but de déterminer la tendance générale des marchés, plusieurs indices ont été créés. Ces indicateurs
boursiers mesurent la performance générale d’un marché ou d’un secteur. Un indice boursier est un groupe
d’actions utilisé pour évaluer un secteur, une Bourse ou une économie. En général, un indice boursier est constitué
des actions les plus performantes d’une Bourse donnée. On distingue les indices d’actions et les indices
d’obligations. Le baromètre le plus emblématique de la place parisienne est le CAC 40 qui mesure l'évolution des
40 plus grandes capitalisations françaises.

10
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

Pour réduire les risques systémiques liés aux produits dérivés sur les marchés de gré à gré, les
autorités de régulation tentent d’accroître le rôle des chambres de compensation afin de
limiter les risques de contrepartie et améliorer la transparence du marché.

Au cours de ces dernières années, les différences entre ces deux grandes catégories de marché
se sont cependant quelque peu disparues, les marchés organisés tendant à améliorer l’adaptation
de leurs produits aux besoins de leurs clients, et ceux de gré à gré recherchant une certaine
standardisation de leurs produits ou une cotation publique pour mieux les diffuser.
B/ L’utilité du marché des produits dérivés
L’existence de produits dérivés trouve son origine dans la volatilité et l’incertitude qui affectent
les marchés. Celles-ci ont toujours existé mais elles tendent à s’accroître de nos jours du fait de
la libération des mouvements de capitaux, des progrès des communications et aussi de l’une
des caractéristiques fondamentales des marchés modernes qui est la liquidité à toute heure, en
temps réel, et de l’instabilité latente engendrée par certains déséquilibres économiques
persistants. Leur rôle principal est de permettre une couverture (hedging) ou plus précisément
de transférer à un tiers, des risques liés à une variation de prix d’un produit ou d’un contrat. Les
contrats dérivés peuvent ainsi permettre à une entreprise de s’assurer, à l’avance, des conditions
d’intérêt sur un emprunt, ou à une entreprise importatrice de s’assurer du coût d’acquisition des
devises, ou encore à une société agricole de s’assurer à l’avance du prix de vente de sa
production (comme c’est le cas du sucre, du café,…). Il s’agit de fixer dès le départ le prix de
certains actifs qui seront acquis ou vendus à une date ultérieure.
***Le principe de la couverture.
L’objet de la couverture est de se protéger contre les variations non anticipées du prix d’un
produit dit sous-jacent (ce sous-jacent peut être une devise, une matière première, une action,
un indice de prix…). La couverture permet de connaître exactement aujourd’hui la contrepartie
dans la monnaie de référence des flux futurs associés au produit sous-jacent.
La couverture peut être associée à plusieurs types de positions. L’investisseur peut chercher à
protéger une position longue, c’est-à-dire couvrir la baisse de valeur du sous-jacent qu’il
détient ou dont il doit prendre livraison.
L’investisseur peut chercher à protéger une position courte, c’est-à-dire couvrir la hausse
potentielle de valeur d’un sous-jacent qu’il devra livrer plus tard
Les couvertures consistent à constater une exposition au risque de variation de prix ou autre et
à la couvrir grâce à des instruments tels que les contrats de futures, les options, les swaps ou
toute autre forme d’assurance ou de garantie.
C/ Les types de produits dérivés
Aujourd’hui, on distingue principalement trois grands types de contrats dérivés :
i. Les options : Cet instrument financier donne à une partie le droit (pas l’obligation)
d’acheter (call) ou de vendre (put) un sous-jacent à un prix (strike) donné dès le départ et valable
pour une période donnée (1 jour à 15 ans). En contrepartie de l’achat de cette option, l’acheteur
verse une prime au vendeur. Elle correspond au prix de l’option. Contrairement au « strike »,
la valeur de cette prime évolue durant la durée de vie de l’option. À l’échéance, l’acheteur du
contrat a le choix d’acheter ou de vendre l’actif sous-jacent au prix convenu. Si les conditions
de marché lui sont favorables l’acheteur, peut décider d’exercer son droit à l’achat ou la vente.

11
Module : Economie Monétaire et Marchés des Capitaux Niveau : L2, S. Commerciales
Enseignante : Mlle. Samira OUARET

Dans ce cas, le vendeur du contrat a l’obligation de vendre ou d’acheter l’actif sous-jacent dans
le respect des conditions fixées au départ.

ii. Les contrats à terme (en anglais, futures ou forwards) : Ce sont des produits standardisés
permettant d’acheter ou de vendre la quantité déterminée d’un actif sous-jacent à une date
d’échéance et à un prix convenu d'avance. Contrairement aux options, les contrats à terme
constituent un engagement ferme : l’acheteur s’engage à acheter l’actif sous-jacent au prix
convenu à la date d’expiration. De son côté, le vendeur doit livrer l’actif sous-jacent ou son
équivalent en espèces à l’échéance. Avec cette formule, les investisseurs anticipant la hausse
du sous-jacent prennent une position longue (se couvrir contre une position courte), les
engageant à l'acquérir alors que les vendeurs, qui font le pari inverse, prennent une position
courte (se protéger contre une position longue) les contraignant à le livrer.
iii. Les swaps : Ce sont des contrats consistant généralement à échanger deux produits
financiers. C’est un contrat entre deux parties portant sur l'échange de flux de paiements futurs.
On distingue principalement le swap de devises et le swap de taux d'intérêt. La notion de swap
recouvre de nombreuses autres opérations financières. Sur le marché des changes, un swap
comprend la vente d'une devise contre une autre au comptant et son rachat à terme. Sur le
marché des titres, les produits vendus et achetés sont des titres aux caractéristiques différentes,
le plus souvent des titres à long terme du Trésor américain.
A titre d’exemple, dans le swap de taux d'intérêt, seuls les flux d'intérêts font l'objet d'un
échange. Le montant du capital sur lequel porte le swap ne sert qu'à déterminer l'assiette sur
laquelle sont calculés les intérêts. La formule la plus répandue consiste en un échange de
paiements à taux fixe contre paiements à taux variable.
***Exemples de produits dérivés
 Une entreprise européenne souhaitant acheter une devise étrangère dans un mois pour l'achat
de matière première à l'étranger (pour son activité) va l’acheter dans une devise différente de la
sienne, le dollar par exemple. Le risque que le dollar augmente d'ici à un mois est un risque de
change, pour se couvrir l'entreprise peut avoir recours à un contrat dérivé, elle va alors souscrire
un swap de change ou une option d'achat (call) de dollar. Ainsi, si le cours du dollar augmente
effectivement le mois prochain, l’entreprise aura acheté sa matière première en dollars au prix
convenu un mois avant.

 Un fabricant de biscuits aurait la possibilité d'acheter des contrats à terme sur le sucre (option
d’achat de sucre par exemple) à un prix déterminé. Ainsi, si le prix du sucre augmente de
manière significative, le fabricant peut se permettre d’acheter la quantité nécessaire quelques
mois plus tard au prix ancien, et de se couvrir ainsi contre le risque financier d’augmentation
des prix de sucre.

12

Vous aimerez peut-être aussi