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L’ÉQUILIBRE MACROÉCONOMIQUE
CHAPITRE 5 : LE FINANCEMENT DE
L’ÉCONOMIE ET SES ACTEURS
Marchés de intermédiation
capitaux bancaire
Les crises financières nous rappellent le rôle décisif des instruments financiers dans le
processus du développement économique. En effet, le financement de l’économique
concerne tous les A-E. En effet, le système financier met en relation ceux qui ont un
besoin de financement avec ceux qui dégagent, au contraire, une capacité de
financement.
Par ailleurs, le démarrage de toute activité comprend la mobilisation de ressources
financières qui peuvent avoir diverses origines.
Oumar F. Dembélé, Maître de Conférences ITB
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1. ÉCONOMIE D’ENDETTEMNT ET ÉCONOMIE DE MARCHÉS FINANCIERS
§.
Dans le cas du financement direct : lorsque les épargnants achètent des titres sur
le marché, cela offre des liquidités aux emprunteurs. Les agents financiers
(banque, courtiers, institutions financières spécialisées) ont un rôle qui se limite à
la mise en relation des préteurs et emprunteurs.
§.
Dans le cas du financement indirect ou intermédié, l’intermédiaire financier fait
écran entre les 2 agents : il collecte des ressources auprès des agents AC (à
capacité de financement) qu’il transforme ou prête aux agents à BF (besoin de
financement).
Consommation MÉNAGES
Finale
Revenus
Placement
Financement s
s
Epargne
Marché Financement
Création Système s
des
B/S monétaire bancaire
capitaux
FP
Recyclage épargne
Financement Financement
s s
Production Rémunération
ENTREPRISESES
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2. LES POSSIBILITÉS DE FINANCEMENTS OFFERTES AUX AGENTS
EMPRUNTEURS
les entreprises peuvent également solliciter le concours des établissements de crédit, les
PME y étant généralement contraintes faute d’accès direct au marché. Alors les banques
se chargent de la collecte des fonds auprès des épargnants. Les prêts qu’elles consentent
sont inscrits comme créances à l’actif de leur bilan. Elles en assument le risque et la
plupart du temps, espèrent l’atténuer en recourant à des garanties.
Bien que cette méthode ait fait débat à la suite de la crise financière des subprimes en
2007-2008, par la titrisation, les banques peuvent essayer de s’affranchir des risques de
crédits excessifs en les transférant sur le marché.
En fin dans quelques rares cas, les entreprises peuvent s’abstenir de recourir à
l’emprunt bancaire en sollicitant, en tant que clients, le crédit de leurs fournisseurs via
la négociation de délais de paiements.
§
L’obligation garantie quant à elle un remboursement intégrale du capital à
l’échéance ainsi qu’un rendement conventionnel. Ce placement n’en comporte pas
moins un risque de liquidité et de taux d’intérêt ; et les espoirs de gains sont plus
limités qu’avec un placement en action.
L’équation consiste à minimiser les risques et/ou le prélèvement fiscal ; et surtout à
maximiser les rendements.
Fonds de pension
Sociétés d’assurance
Fonds
Agents en Agents en
d’investissement
déficit INSTITUTIONNEL surplus
Crédits
d’épargne S d’épargne
bancaires
Marché
monétaire
Marché
financiers
Titres de créance = dette senior et/ou titres hybrides= dette junior ou Titres de propriétés
mezzanine (Coupons) (Dividendes)
Émetteur Court terme Moyen terme long
terme
État Bon du trésor action
Effets à moyen Actions assimilés
Banques Certificat de dépôt Obligations
Billets de terme
Sociétés trésorerie
Les années 80 ont été marquées par une vague de changement structurels et d’innovation
financière qualifiés de « 3D » par Henri Bourguinat :
§
La désintermédiation désigne l’autonomisation progressive des agents non-financiers
vis-à-vis des banques;
§
Le décloisonnement signifie l’ouverture internationale des marchés de capitaux par
l’abolition du contrôle des changes et de la distinction des établissements de crédit en
banques de dépôt et banques d’investissement;
§
La déréglementation a consisté à des changements des règles de contrôle des marché,
en la mise en ouvres des nouveaux produits financiers et en une libéralisation de la
rémunération de l’épargne.
§
Depuis 2000, des banques de détail plus offensives
§
L’éclatement des frontières
L’éclatement des frontières entre marchés, participants et instruments rend de plus en
plus caduque la distinction fondamentale entre l’intermédiation bancaire et
l’intermédiation par les marchés de capitaux :
ü
Tout d’abord, les banques sont devenues les principaux intervenants sur les marchés des
capitaux;
ü
Ensuite, une part croissante des actifs bancaires est négociable ou susceptible de le
devenir par les nouvelles techniques de titrisation;
ü
Par ailleurs, si les actifs conservent dans certains cas leurs caractéristiques d’origine
permettant une distinction entre créances non négociables et titres négociables,
l’expression des dérivés et leur négoce permet de dissocier la créance des risques qui
lui sont associés;
ü
Enfin les nouvelles normes capables et prudentielles, ainsi que l’innovation financière
tendaient jusqu’à, récemment à privilégier l’essor des instruments négociables, au
détriment des prêts traditionnels.
Bien que les établissements de crédit aient perdu leurs prérogatives dans un grand
nombre de domaines mais ils conservent une situation de monopole dans trois domaines :
ü
Le relais de la politique monétaire en gardant le monopole sur les avoirs monétaires;
ü
Leur rôle de clé de voûte au sommet de la pyramide des paiements;
ü
Le privilège du réseau qui leur permet une couverture large tant au niveau
géographique que sectorielle.
Cependant, la dilution des cloisonnements traditionnels et l’importance accrue des
opérations à effet de levier ne sont pas sans soulever des risques systémiques comme l’a
démontré l’asséchement quasi-total des marchés interbancaires lors de la crise de
confiance entre les acteurs en 2008.
La volonté d’innover financièrement conduit les financiers à créer des produits élaborés
comme les produits dérivés qui ont été crées durant les années 80 pour faire face aux
risques de prix.
De plus en plus sophistiqués, ces produits financiers permettant de partager les risques
entre de nombreux intervenants sur le marché. L’auteur des 3D déplorait leur manque de
transparence, ce que la crise financière de 2008 a confirmé.
Ainsi, la théorie financière montre que l’efficience des marchés financiers est la condition
indispensable à l’allocation optimale des ressources. Plusieurs autres conditions sont
nécessaires pour parvenir à ce résultat :
•
L’unicité des cotations;
•
La libre circulation et l’exactitude de l’information;
•
Sa diffusion au bon moment.
Par ailleurs, les liens entre activité économique et sphère financière sont aujourd’hui de
plus en plus étroits : la crises des subprimes de 2007 aux États-Unis a révélé la globalité
des questions financières : la défaillance d’un segment entraînant des effets sur toute la
chaîne (risque systémique).