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Module de Techniques

Bancaires 1

Licence 2 & Métiers bancaires Banque Finance Assurance

Magatte k. SECK Analyste-financier Chargé de cours en banque /Finance


Plan du Cours

PARTIE I : LES PRODUITS BANCAIRES

CHAPITRE 1 : LES ENGAGEMENTS DIRECTS

1ère Section : Les Produits liés à l’exploitation et à la trésorerie de l’entreprise

I / – Les Crédits de trésorerie

A- Le Crédit par caisse

- La facilite de caisse

- Le découvert en compte

B- Le Crédit de trésorerie spécialisé


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- Le crédit de campagne

II/ - La mobilisation des comptes clients

- L’escompte

1- Définition

2- Pratique

3- Avantage

2ème Section : Les Produits liés à l’investissement

I/ - Les Prêts des banques

II/ - Les Crédits à Moyen Terme

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CHAPITRE 2 : LES ENGAGEMENTS INDIRECTS

1ere Section : Les Cautions

I/ - Définition & Principales règles du cautionnement

II/ - Les cautions liées à la couverture du besoin en fonds de roulement

 Caution en vue de différer des paiements


 Caution en vue d’éviter des décaissements
III/ - Les autres engagements par signature

PARTIE II : LES SERVICES BANCAIRES

CHAPITRE 1 : LES SERVICES DE CAISSE

1ère Section : Le Service des encaissements et des paiements

I / – Le Virement

II/ – La Compensation 3

2ème Section : Le Chèque

I / – L’émission du chèque

II/ – La remise du chèque à l’encaissement

III/ – Le paiement du chèque par le banquier

3ème Section : Les Effets de commerce

I/ – La recouvrement des effets de commerce


II/ – Le paiement des effets de commerce

4ème Section : Le service des changes


I / – La technique des opérations de change
II/ – La règlementation des changes
III/ – Le risque de change

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1ère Partie : LES PRODUITS BANCAIRES

CHAPITRE 1 : LES ENGAGEMENTS DIRECTS

1ère Section : Les Produits liés à l’exploitation et à la trésorerie de

l’entreprise

I / – Les Crédits de trésorerie

On désigne sous le nom de crédits de trésorerie les crédits à court terme qui permettent à l’entreprise
d’équilibrer sa trésorerie courante soit qu’elle n’y arrive point en mobilisant uniquement ses créances
commerciales, soit qu’elle se refuse à faire appel aux techniques de mobilisation.

Les besoins couverts par ces concours sont essentiellement liés aux décalages, en montants et dans le
temps, existant entre les dépenses et les recettes d’exploitation.

Leur importance relative dépend directement de la durée du cycle de fabrication et/ou de stockage ; leur
variation d’amplitude est fonction du caractère plus ou moins saisonnier de l’activité, du rythme plus ou
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moins régulier des entrées et des sorties de fonds au jour le jour ainsi que de phénomènes accidentels, tels
les retards de livraison ou de facturation.

En participant à la couverture du besoin en fonds de roulement, les crédits de trésorerie constituent un


appui fondamental pour les entreprises qui les recherchent avec insistance. De leur cote les banques
doivent les considérer comme des crédits à risque élevé, car il ne leur est pas toujours facile de faire la
part des choses entre la couverture du besoin en fonds de roulement et un comblement de pertes.
L’entreprise ne peut qu’exceptionnellement équilibrer encaissements et décaissements. Sa trésorerie
fluctue tous les jours et enregistre des hauts et des bas au gré des flux générés par les opérations
d’exploitation, mais aussi par les investissements et désinvestissements, matériels ou d’ordre financier. Il
serait utopique de croire que ces écarts peuvent être totalement gommés par une gestion fine et
rigoureuse ; ils peuvent tout au plus être limites grâce à une surveillance quotidienne de leur ajustement.
L’analyse prévisionnelle des mouvements de fonds est des lors un outil de gestion indispensable, même
pour les affaires les plus petites car l’intuition ne saurait suffire.

Dans ce cadre, le recours au crédit bancaire s’impose dans la majorité des cas. Or si elle constitue un
financement prioritaire du bas de bilan, la mobilisation des comptes clients se révèle néanmoins

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insuffisante pour pallier tous les décalages de trésorerie ou trop onéreuse pour faire face à un besoin
passager. L’entreprise attend de sa banque une aide qui exclut la recherche d’une cause très précise au
besoin exprime et trouve sa justification dans la structure financière de l’affaire, le sérieux, la moralité et
la compétence de ses dirigeants.

On comprend mieux ainsi que, crédits à caractère subjectif pour les banques, les concours de trésorerie,
du crédit par caisse ou crédit global d’exploitation qui peuvent tout financer, fassent l’objet d’une vive
sollicitude de la part des entreprises et que leur mise en place soit fréquemment le préalable d’une entrée
en relation.

A- Le Crédit par caisse

Réalisé par une avance en compte courant, le crédit par caisse est techniquement très simple. Très
recherche par les entreprises qui peuvent ainsi faire fonctionner leur compte sur des bases débitrices à
l’intérieur d’un plafond préalablement défini il est de pratique courante même s’il fait courir à la banque
des risques bien supérieurs à ceux des crédits de mobilisation tel par exemple l’escompte commercial
(c’est une opération de crédit par laquelle le banquier met à la disposition d’un client le montant d’une
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remise d’effets sans attendre leur échéance. Le recouvrement des effets qui lui sont cédés en pleine
propriété, doit normalement procurer au banquier escompteur le remboursement de son avance.)

- La facilité de caisse

Elle est essentiellement destinée à donner à la trésorerie une élasticité de fonctionnement. Elle est
consentie aux entreprises pour leur permettre de faire face aux décalages de très courte durée qui peuvent
affecter leur trésorerie à certaines périodes, notamment lors des échéances fournisseurs, des paies du
personnel ou du règlement de la TVA. Mise en place pour quelques jours, elle exclut la permanence du
concours bancaire mais non son renouvellement chaque fois que la situation le justifie.

- Le découvert en compte

La notion de découvert est fort imprécise. Les entreprises utilisent généralement ce mot en pensant à une
aide bancaire par caisse, plus ou moins longue, sans faire de distinction ni dans le temps ni dans l’objet
entre la facilité et le découvert. Les banquiers ont coutume de dire qu’un compte en position débitrice est
<< à découvert >>.

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Dans une conception très classique, le découvert est considéré comme un palliatif venant compléter
un fonds de roulement temporairement insuffisant. Il ne saurait en aucun cas apporter une aide
structurelle, donc permanente, à la trésorerie ni combler de simples écarts passagers.

C’est dans une intention délibérée de l’entreprise qu’il faut trouver la justification du découvert. Pour
saisir une opportunité (acquisition de matières premières ou de marchandises à des conditions
avantageuses, versement d’un acompte sur l’achat d’une machine faisant l’objet d’un rabais, engagement
d’une étude longue et coûteuse, etc.…) devant dégager à terme des profits mais inaccessible faute de
disponibilités, l’entreprise fait appel à sa banque. Celle-ci accepte de renforcer pour un court moment la
trésorerie de l’entreprise. Mais si cette situation perdurait, le découvert devrait trouver logiquement son
dénouement grâce à un renforcement des capitaux permanents ou à un allégement de l’actif immobilisé.

A cette optique très traditionnelle répond une autre approche, plus large du découvert. Celui-ci est
une véritable ligne de crédit négociée avec la banque par la grande entreprise, voire la PME, pour
financer tout ou partie de son besoin en fonds de roulement. C’est en quelque sorte un crédit global
d’exploitation pour les affaires dont la structure financière est solide et la pérennité semble assurée et qui
trouve dans cet instrument de gestion souplesse et simplicité.
6
- Le crédit-relais

Lié à une opération ponctuelle hors exploitation, le crédit relais est destiné à permettre a
l’entreprise d’anticiper une rentrée de fonds à provenir soit de la cession d’un bien (immeuble ou
fonds de commerce), soit d’une opération financière (augmentation de capital ou déblocage d’un emprunt
obligataire), soit de la TVA payée sur un investissement. Empruntant souvent la forme de crédit par
caisse et logé sur un compte spécial, il accompagne généralement une opération d’investissement : il
permet à l’entreprise de couvrir immédiatement une fraction, plus ou moins importante selon les cas, de
sa part d’autofinancement sans obérer (porter atteinte à) sa trésorerie d’exploitation courante. Assorti
parfois de garanties réelles ce concours n’est pas dépourvu de risques : retard dans la cession, prix net
inférieur aux prévisions, etc.… Aussi les banques sont elles amenées, de façon générale, à fixer la quotité
du crédit-relais à moins de 100% des sommes à recevoir.

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 Avantages pour l’entreprise
Le Crédit par caisse présente pour l’entreprise un atout majeur, sa souplesse d’utilisation. En effet c’est
toujours une avance en compte courant qui évite à l’emprunteur de sur dimensionner sur une période son
recours au crédit, toute rentrée de fonds venant immédiatement alléger la charge financière puisque, qu’ils
soient trimestriels ou mensuels, les intérêts débiteurs sont calcules sur la base des soldes journaliers en
valeur du compte.

B- Le Crédit de trésorerie spécialisé

Certains crédits de trésorerie ont une dénomination précise évoquant un objet spécifique ou tout au
moins l’origine principale des besoins.

Assortis de conditions d’utilisation particulières, ces crédits de trésorerie spécialisés – par opposition aux
crédits de trésorerie généraux qui couvrent des besoins de nature et d’origine très diverses – participent au
financement des stocks dont le poids est lourd pour la plupart des entreprises. Justifiés par le caractère
saisonnier des approvisionnements, de la fabrication ou de la commercialisation, les crédits de
campagne sont réalisés par avance en compte courant et modulés dans le temps en fonction des besoins
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de l’entreprise. Ils font courir aux banques, qui cherchent à s’en prémunir par la prise des garanties
adéquates, des risques liés à l’écoulement des marchandises sur le marché. Forme particulière du crédit de
campagne, le warrantage ou escompte de warrants apporte une assez grande sécurité à la banque dans
la mesure ou cette dernière bénéficie et du nantissement des marchandises déposées dans un magasin
général et des dispositions du droit cambiaire. La encore le risque de la banque dépend des marchandises
et de leur aptitude à être commercialisées dans de bonnes conditions.

 Le crédit de campagne
Le caractère saisonnier des achats, de la fabrication ou encore des ventes justifie un crédit dont le montant
varie, sur une période donnée, en fonction de l’évolution des besoins de l’entreprise. Mais en dépit de son
nom, le « crédit de campagne » ne finance que partiellement une campagne : c’est un outil de financement
des produits en stock dont la vente est différée mais semble néanmoins assurée ; son remboursement
passe tout naturellement par l’utilisation des diverses techniques de mobilisation des créances
commerciales. Les entreprises dont l’activité est saisonnière se trouvent dans l’un des deux cas suivants :
soit elles supportent de très importants décaissements à l’entrée du cycle puis réalisent des ventes
échelonnées dans le temps, soit elles décaissent très progressivement puis vendent d’un coup sur le

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marche leurs produits en fermant leur cycle. Mais quel que soit le cas de figure il leur faut disposer des
concours nécessaires pour stocker entre le moment ou elles achètent ou fabriquent et celui ou elles
vendent.

Schéma théorique d’un crédit de campagne (cas de la SUNEOR)

L’exemple type donc est celui des huiliers : achat rapide et global des récoltes d’arachides et fabrication
de l’huile puis revente par quantités modérées tout au long de l’année. Le crédit de campagne est
généralement un crédit par caisse ou par billet, accorde par une ou plusieurs banques, celles-ci se
groupant beaucoup moins que par le passe dans un pool formalisé. Il emprunte parfois la forme du
warrantage.

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 Le crédit de campagne par caisse
Réalisé par avance en compte courant, le crédit de campagne par caisse est d’une grande simplicité et
présente pour l’entreprise tous les avantages du crédit par caisse.

Une fois les besoins saisonniers de l’entreprise déterminés, la ou les banques autorisent leur client à
rendre débiteur son compte, pendant toute la durée de la campagne, pour des montants variables et
calcules en fonction des prévisions qui ressortent du plan de trésorerie.

 Le crédit de campagne par billet


Seules diffèrent les modalités d’utilisation du concours : au lieu de rendre son compte débiteur
l’entreprise escompte auprès de sa ou ses banques des billets financiers dans la limite de l’autorisation qui
lui est accordée.

II / – La mobilisation des comptes clients

Dans une économie marquée par l’importance du crédit inter-entreprises, la mobilisation du poste
clients est une priorité pour l’entreprise désireuse de se procurer des liquidités auprès de son
banquier. On observera que dans cette construction c’est le vendeur qui supporte la charge financière et
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le risque du financement. Qu’il s’agisse de mobiliser des créances sur la clientèle privée ou publique, les
crédits de mobilisation ont pour objet de rendre immédiatement disponible le montant, agios déduits, des
créances retenues, autrement dit d’anticiper les règlements des débiteurs qui n’interviendront qu’au terme
des délais de paiement consentis.

A- L’escompte

La mobilisation auprès de l’appareil bancaire à travers l’escompte des créances commerciales que
les entreprises détiennent sur leur clientèle est un outil de financement ancien, simple et largement
diffus qui conserve encore aujourd’hui une place importante dans les emplois des banques.

1- Définition

L’escompte commercial peut être défini comme l’opération de crédit par laquelle le banquier met à la
disposition d’un client le montant d’une remise d’effets sans attendre leur échéance. Le recouvrement des
effets, qui lui sont cédés en pleine propriété doit normalement procurer au banquier escompteur le
remboursement de son avance.

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2- Pratique

Technique encore très prisée par le monde des affaires, l’escompte fait l’objet d’un consensus entre
banques et entreprises. Pour les premières, c’est un crédit d’une grande sécurité en raison des prérogatives
de droit cambiaire qui s’y attachent, d’une durée courte et qui porte en lui-même son dénouement. Pour
les secondes, c’est à la fois un instrument de crédit et de recouvrement d’autant plus intéressant qu’il est
normalement moins onéreux que le crédit par caisse et qu’il est libéralement accorde par les banques ; il
peut être qualifie de financement de base de l’entreprise et constitue souvent le premier crédit bancaire
auquel peut prétendre une jeune affaire. La demande d’une ligne d’escompte doit se traduire par une
analyse fouillée. La banque entend mesurer ses risques tant sur le tireur que sur les tirés et s’entoure, si
besoin est, de garanties avant de fixer une autorisation. Par divers procédés, elle prend soin de suivre ses
risques jusqu’au dénouement de ses engagements. Enfin, dans une conception plus large, l’escompte est
une technique de financement s’appuyant sur des billets à ordre souscrits par l’emprunteur au profit de la
banque prêteuse : on parle alors d’escompte de papier financier. Cette technique est utilisée aussi bien
pour la réalisation de financements à court terme les plus varies que pour celle de concours à moyen ou
long terme.
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3- Avantages

De par son architecture, l’escompte commercial est apprécié tant par les banques que par les entreprises.

 Le point de vue de la banque


La banque trouve dans l’escompte un emploi avantageux, bien que de prime abord moins rentable que le
crédit par caisse. Il possède cependant sur ce dernier trois avantages :

 l’escompte présente un moindre risque de non remboursement : fondée sur cette transaction
commerciale qui trouve normalement son issue auprès de l’acheteur qui a pris livraison de la
marchandise, l’opération donne à la banque un double recours, l’un contre son client (le tireur ou
cédant de l’effet) en vertu du contrat d’escompte, l’autre contre l’acheteur (le tiré
 ) en vertu de la créance de provision ; en qualité de tiers porteur la banque bénéficie en outre de la
protection particulièrement efficace du droit cambiaire contre tous les signataires de l’effet ;
 Il est générateur de dépôts dans la mesure où les fonds crédités au compte, non entièrement
utilisés, forment des ressources au même titre que des soldes créditeurs provenant de versements
d’espèces ou de remises de chèques ;

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 Il immobilise peu les fonds de la banque, car sa courte durée n’excède pas 90 jours en règle
générale.
Ces divers avantages sont tels que les banques ont toujours recherche activement ce genre de crédit,
l’accordant libéralement et le faisant bénéficier de conditions favorables.

Toutefois dans la pratique sous une fausse apparence de sécurité, l’escompte commercial peut être une
source de mécomptes d’autant plus grave qu’il porte sur des montants relativement importants par rapport
à la surface du bénéficiaire.

 Le point de vue de l’entreprise


Les traditions commerciales et les impératifs de la concurrence s’allient pour pousser les fournisseurs à
accorder des délais de paiement à leurs acheteurs.

Face au gonflement de son poste clients qui pèse sur sa trésorerie, l’entreprise cherche à le mobiliser,
c'est-à-dire à le rendre liquide. Elle y parvient en tirant des traites sur ses acheteurs, à l’échéance
convenue au contrat commercial, et en demandant à la banque de les lui monnayer au comptant, ce qui lui
procure la disponibilité immédiate de ses créances sous déduction des agios.
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Cette faculté de transformer des créances à terme en liquidités est un premier avantage. Il peut s’y ajouter
un second attrait qui tient au taux de l’escompte, sensiblement inférieur à celui du crédit par caisse.

Le recours à l’escompte commercial obéit enfin à d’autres objectifs. L’entreprise naissante ou peu
structurée sur le plan financier, qui rencontre des difficultés d’accès au crédit bancaire, trouve
dans le banquier escompteur un interlocuteur plus réceptif s’il peut évaluer son risque davantage
par référence à la qualité du débiteur final qu’à travers la solvabilité de son client.

B - Qu'est-ce que l'AFFACTURAGE ?

L'affacturage est une solution de gestion du poste clients des entreprises, permettant à celles-ci
de bénéficier de financements venant se substituer aux crédits bancaires classiques ou compléter ceux-
ci.

L’affacturage est fondé sur la cession des créances clients à un établissement spécialisé, le factor,
qui permet à l'entreprise de faire face à ses besoins de trésorerie et d’être accompagnée dans toutes
ses phases de développement.

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Ainsi l'affacturage comprend la garantie des clients, le recouvrement et la gestion des règlements.

Il vient asseoir le dispositif d’information et d’assurance crédit dans la gestion du poste clients : une
solution souple au travers d’un apport de trésorerie qui suit l’évolution des besoins de l’entreprise.

C - Qu'est ce que la mobilisation de créances ?

La cession de créances (1) est une convention en vertu de laquelle un créancier («le cédant») transmet sa
créance, qu’il tient sur l’un de ses débiteurs («le débiteur cédé»), à des établissements de crédit («
cessionnaires »).

Cette procédure est destinée à faciliter l'octroi de crédits aux entreprises par cessions de créances
commerciales.

 Comment ça marche?
Vous signez un contrat avec votre société d’affacturage (factor)

1. Votre client vous passe une commande.


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2. Vous interrogez votre factor, qui, après analyse, vous attribue une ligne de garantie et vous couvre
contre le risque d’insolvabilité de votre client. Votre client est généralement notifié, par vous même et par
le factor, qu'il devra régler ses factures auprès de la société d'affacturage.

3. Vous effectuez la livraison ou la prestation de service.

4. Vous facturez votre acheteur.

5. Vous transmettez vos créances à la société d'affacturage. Cette cession peut être dématérialisée.

6. Votre factor vous avance généralement jusqu’à 90 % du montant TTC des créances cédées, sous 48
heures. La partie non disponible est affectée à la constitution d’un fonds de garantie.

7. Votre factor procède aux relances et au recouvrement jusqu’à réception du règlement de la créance.

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2e Section : Les Produits liés à l’investissement

I / - Les Prêts des banques

Soucieuses de coller aux besoins de leurs clients, les banques, initialement réticentes à consentir de
tels concours, devaient progressivement s’intéresser au marche des prêts à long terme et modifier
leur approche dans un contexte nouveau, marqué tant par des incitations de la puissance publique que
par la sophistication du marche monétaire ou les effets d’une déréglementation s’attaquant bien à des
habitudes.

 Les concours aux grandes entreprises


Avant les banques abordaient le marché du long terme en consentant à quelques grandes entreprises des
concours à taux fixe sur des durées souvent supérieures à 10 ans, sans toutefois prendre le soin particulier
d’adossement de ces emplois à des ressources de caractéristiques équivalentes. Si la qualité du risque
justifie la longueur des concours, l’expérience laisse des traces au niveau des comptes d’exploitation des
établissements lorsque les taux montent, l’écart entre les taux fixes des concours et le taux du marché
monétaire se détériorant de plusieurs points au cours de la période.
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Fortes de ces expériences malheureuses en période d’inflation à deux chiffres, les banques se sont à
nouveau engagées dans la voie du financement à long terme a taux fixe en prenant bien soin de caler en
trésorerie ces opérations sur le marche monétaire de façon à extérioriser une marge positive, quelle que
puisse être l’évolution ultérieure du loyer de l’argent.

 Les prêts participatifs


Les prêts participatifs ont été conçus pour pallier l’insuffisance de fonds propres de beaucoup
d’entreprises. L’objectif était d’accroître par ce moyen les capitaux à risque à la disposition des
entreprises, sans modifier la géographie de leur capital, et de mettre celles-ci en mesure d’obtenir d’autres
concours de la part de leurs banquiers.

Les prêts participatifs présentent les caractéristiques suivantes :

créances de dernier rang, ils ne sont remboursables qu’après complet désintéressement de tous les
créanciers, privilégies ou chirographaires, en cas de liquidation de l’entreprise ; ils se situent par

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conséquent a mi chemin entre les crédits et les fonds propres, bien qu’assimilables du point de vue
financier à des fonds propres. ;
 ils peuvent être accordes par l’Etat, les banques, les entreprises-notamment pour soutenir leurs
filiales-, les sociétés et mutuelles d’assurances ;
 consentis le plus souvent à taux fixe, ils comportent une clause de participation du prêteur aux
résultats de l’entreprise.
En pratique le prêt participatif s’adresse à deux catégories d’entreprises qui font peser des risques
totalement différents sur les banques :

 c’est un moyen pour des entreprises saines de trouver un financement à long terme à des
conditions attrayantes (taux d’intérêt, franchise de remboursement) ;
 c’est un substitut de fonds propres pour des entreprises qui connaissent de graves problèmes
financiers et souhaitent payer le minimum d’intérêts avant que leur situation ne soit rétablie.
Les prêts participatifs souffrent d’une certaine contradiction en étant en même temps des créances sur le
plan juridique et des fonds propres au plan financier. Même s’ils se présentent comme des quasi fonds
propres, ils demeurent néanmoins des crédits dont la rémunération vient augmenter les charges des
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entreprises quels que soient leurs résultats. Amortissables, ils ne font que repousser dans le temps
l’obligation pour l’entreprise de trouver d’autres sources de financement.

Les autres prêts aux PME

Avec la double préoccupation de fidéliser leurs clients et de dégager des marges plus substantielles que
celles du court terme, les banques mettent dorénavant à la disposition des entreprises une palette de
concours à long & moyen terme et entend répondre, cas par cas, aux besoins personnalisés des
emprunteurs.

En monnaie locale ou en devises, à taux fixe ou variable, les prêts à long & moyen terme aux PME
couvrent les domaines les plus varies et témoignent de la volonté des banques de couvrir aussi
largement que possible le marché. Leur développement rapide témoigne de leur succès.

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II/ - Les Crédits à Moyen Terme

Depuis quelques temps les banques se sont résolument lancées dans la distribution de crédits à
moyen terme non mobilisables. Elles ont acquis une plus large marge de manœuvre leur permettant de
poursuivre une politique commerciale agressive auprès d’une clientèle de PME, voire de grandes
entreprises, souvent rebutée par la lourdeur des procédures de mobilisation. Banalisée, la formule du
moyen terme bancaire fait aujourd’hui partie de la palette de base de l’exploitant.

Par définition même, leur liberté d’action est complète : l’objet, la durée et le coût des concours accordés
sont librement débattus avec l’emprunteur. C’est donc la grande souplesse de ces crédits qui explique leur
succès ; si elle ne s’adresse qu’à son banquier, l’entreprise peut espérer parvenir rapidement et avec un
minimum de formalités au montage d’une opération exactement adaptée à ses besoins. Sous la pression
d’une concurrence acharnée sur le marché des PME, les banques ont mis au point des formules qui leur
sont propres et couvrent un vaste éventail de financements. Simplicité du dossier et rapidité de la décision
- une délégation est généralement donnée au responsable de l’agence- constituent les atouts de ces
formules. En outre le plus souvent accordés à taux fixe et remboursables par mensualité constante, ces
concours ne comportent pour l’emprunteur aucun aléa de taux lie à l’évolution du loyer de l’argent sur
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une période relativement longue et s’intègrent parfaitement dans l’échéancier des dépenses de
l’entreprise. La technique du crédit à moyen terme à taux variable indexé sur les taux du marché
monétaire - les volumes en cause et la souplesse recherchée à travers la formule rendent inadapté en
pratique le taux fixe – intéresse également les grandes entreprises toujours prompte à saisir des
opportunités de marché, à conforter, si besoin est, leur fonds de roulement, à financer avec le maximum
de célérité des investissements prévus ou hors programme, ou simplement à s’assurer des lignes de
liquidité moyennant le paiement d’une commission d’engagement modique.

Engagement et utilisation

Les crédits à moyen terme sont des concours confirmés par la banque qui perçoit à ce titre une
commission d’engagement. La technique du crédit laisse à l’entreprise l’entière liberté de tirer tout ou
partie du crédit autorisé, dans les limites du plan d’amortissement prévu dans la lettre d’engagement, ou
de ne pas y faire appel : l’emprunteur ne paye pas des agios qu’à concurrence de l’utilisation. C’est ainsi
que de nombreux crédits à moyen terme bancaires constituent des lignes demandées par précaution par
l’entreprise et tirées le cas échéant si elle devait être au plein des autorisations ou utilisations chez ses

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banquiers, soit des lignes sollicitées uniquement dans une perspective de présentation du bilan et utilisées
quelques jours par an.

III/ -Le Crédit bail & la location financière

Le Crédit bail ou leasing (de l’anglais to lease : louer) est une forme originale de financement de
l’investissement qui connaît depuis sa création, un grand développement. Il permet à l’entreprise :

- d’utiliser, moyennant paiement de loyers à une société de crédit bail, un bien, mobilier ou immobilier,
qui lui est nécessaire et qu’elle choisit,

- d’acquérir de la société de crédit bail ledit bien au plus tard à l’expiration du contrat.

Il complète donc utilement la gamme des financements à moyen et long terme proposés par le système
bancaire. La location financière apporte finalement une solution aux entreprises qui souhaitent
accroître leurs moyens d’exploitation sans faire appel au crédit, ni recourir au crédit bail immobilier,
dont elle est proche sous certains aspects.

Définition et typologie du crédit bail


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Le crédit bail peut se définir comme une location d’un bien à usage professionnel avec promesse
unilatérale de vente, au plus tard à l’expiration du contrat, au profit du locataire pour un prix convenu à
l’origine.

Le contrat est passé pour une durée fondée normalement sur la durée de vie économique du bien
considéré. Les loyers versés à la société de crédit bail comprennent l’amortissement des capitaux mis en
œuvre et le coût d’intermédiation (frais financiers correspondant à la rémunération des capitaux engagés,
frais de gestion, marge bénéficiaire). Au plus tard à l’échéance du contrat, le locataire peut acheter le bien
loué à sa valeur résiduelle qui tient compte des loyers perçus jusqu'à la levée de l’option ; il peut
également renouveler le contrat de bail sur de nouvelles bases ou restituer purement et simplement le
bien. Le crédit bail se démarque ainsi de la location simple, qui n’est pas assortie d’une promesse de
vente, et de la location vente du fait du caractère unilatéral de l’engagement final. Il s’oppose également à
la vente à tempérament où le transfert de propriété est immédiat.

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L’opération de crédit bail met, en principe, trois parties en présence :

 l’entreprise (le <<preneur>> ou le <<crédit-preneur>>) qui choisit chez un fournisseur donné


un bien dont elle a besoin et dont elle aura la charge de l’entretien ;
 le fournisseur qui reçoit de la société de crédit bail la commande et le règlement du bien (après
accord du preneur sur sa conformité) ;
 la société de crédit bail (le <<bailleur>> ou le <<crédit-bailleur>>) qui loue à l’entreprise le
bien dont elle est propriétaire.
Les banques et les sociétés de crédit-bail

Souvent intégrées à un groupe bancaire, les sociétés de crédit bail constituent des filiales dans un
domaine où les banques commerciales n’interviennent pas directement, mais où leur absence du marché
nuirait à leurs intérêts. Les banques peuvent, vis-à-vis des établissements de crédit-bail, jouer un
quintuple rôle :

 d’actionnaire : elles apportent les fonds propres nécessaires à l’assise du bilan ;


 de financier : elles assistent l’émetteur dans le montage et le placement d’emprunts obligataires
ainsi que de titres de créances négociables sur le marché monétaire ; 17
 de prêteur : elles consentent des lignes de refinancement ;
 de prescripteur : elles orientent leurs clients vers les structures qu’elles ont créées ;
 de garant : elles assument, le cas échéant, une partie du risque des opérations.

Conscientes que les sûretés réelles, mêmes les hypothèques et les nantissements de matériels,
protègent plus ou moins bien le prêteur en cas de faillite de son client, les banques ont tendance à
diriger les entreprises à la recherche de financement d’investissement vers leurs filiales de crédit-
bail de façon à conserver la propriété des biens financés jusqu'à l’échéance finale du contrat : là
réside une des clés du succès du crédit-bail.

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CHAPITRE 2 : LES ENGAGEMENTS INDIRECTS

1ère Section : Les Cautions

En se portant caution, c'est-à-dire en prêtant leur signature, les banques font crédit à leurs clients.
En effet tout engagement de découvert dans la mesure où, appelées à payer à la place de leurs clients
défaillants, elles peuvent rencontrer des difficultés à se faire rembourser. Il leur faut donc faire preuve de
vigilance dans l’octroi des lignes de cautions qui, inscrites hors bilan, constituent un important volume de
risques, de l’ordre de la moitie, davantage parfois, de l’encours des crédits à court terme chez certains
établissements.

Les banques trouvent dans cette activité une source de revenus non négligeable et le moyen d’affirmer
leur présence dans des entreprises qui font couramment, voire prioritairement, appel à un cautionnement
bancaire.

Pour leur part les entreprises analysent le cautionnement bancaire comme un crédit moins onéreux que le
crédit par caisse mais dont les effets sont identiques dans bien des cas. Les cautions facilitent la
couverture de leur besoin en fonds de roulement et viennent soulager d’autant leur trésorerie, voire 18
viennent la gonfler, car elles leur permettent de différer des paiements, d’éviter des décaissements et
d’accélérer des rentrées de fonds. Certaines d’entre elles, les cautions sur marches, méritent une attention
toute particulière en raison de leur spécificité.

Par ailleurs, ensemble hétérogène par excellence, le cautionnement bancaire permet de garantir les
opérations les plus diverses et peut accessoirement s’intégrer dans le financement de l’investissement.

Définition
On entend par caution bancaire un prêt de signature de la part de la banque qui équivaut à une promesse
de payer à la place de son client soit à une certaine échéance, soit dans certaines circonstances bien
précisées dans le contrat : <<celui qui se rend caution d’une obligation se soumet envers le créancier à
satisfaire à cette obligation si le débiteur n’y satisfait pas lui-même>>.

Principales règles du cautionnement


Le cautionnement résulte dans tous les cas d’un écrit dont les formes sont juridiquement libres (pour leur
part les administrations imposent leurs propres textes normalises). En tant que sûreté liée à un contrat
principal, il a un caractère accessoire, c'est-à-dire que son existence, sa validité, son étendue, les

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conditions de son exécution reposent sur le contrat initial. Si la banque ne peut pas dénoncer son
engagement après s’être engagée, elle peut en revanche le limiter dans le temps : la date butoir de la
caution la dégage en temps voulu de son engagement sans attendre la mainlevée que le bénéficiaire
négligent pourrait tarder à lui faire parvenir. Il est d’usage de prévoir une clause de solidarité dans les
actes de caution bancaire de façon a pouvoir mettre la caution, en l’occurrence la banque, en demeure de
payer dès que le débiteur principal est défaillant. En effet la stipulation de solidarité implique
renonciation aux bénéfices de discussion et de division car, d’une part si elle avait le bénéfice de
discussion, la caution pourrait exiger du créancier qu’il saisisse et mette en vente les biens du débiteur
avant de s’exécuter elle-même pour le surplus, de l’autre si elle avait le bénéfice de division, elle pourrait
obtenir un fractionnement des poursuites en cas de pluralité de cautions alors qu’elle s’est engagée à
payer le tout. En contrepartie la caution qui a payé à la place du débiteur est subrogée dans les droits du
créancier, c'est-à-dire qu’elle peut utiliser les moyens que ce dernier aurait employés pour exercer ses
droits. Appelé subrogation légale, ce transfert de droits est particulièrement intéressant pour la banque
dans le cas où elle règle pour le compte de son client une dette de celui-ci vis-à-vis du Trésor public : ce
dernier est un créancier privilégié, la banque devient elle-même automatiquement créancier privilégié
pour la somme payée. Des précautions doivent cependant être prises pour ne pas perdre le bénéfice de
19
cette subrogation : d’une part la banque qui paie à la place du débiteur doit exiger une quittance
subrogative, de l’autre elle doit éviter de débiter d’office le compte de son client pour ne pas créer un état
de novation qui ferait disparaître le bénéfice de la subrogation.

2ème Section : Les Cautions liées à la couverture du besoin en fonds de roulement

Dans bien des cas l’objet du cautionnement bancaire est de soulager la trésorerie des entreprises en
décalant à leur avantage des mouvements de fonds, parfois très élevés. Le coût de l’intervention – les
commissions sur caution varient généralement sur une fourchette de 0,25% à 1,50% l’an – est bien
inférieur à celui d’un crédit par caisse auquel il aurait peut être fallu faire appel si un engagement par
signature ne s’y était pas substitué. Certaines entreprises, dont la trésorerie est déjà excédentaire, utilise le
cautionnement bancaire dans un autre objectif, à savoir accroître leurs liquidités et les replacer a un taux
largement supérieur au coût d’intervention de la banque.

Participant à la couverture du besoin en fonds de roulement, les cautions bancaires sont couramment
employées par les entreprises pour différer des paiements ou éviter des décaissements. Certaines d’entre
elles, les cautions sur marchés, permettent essentiellement d’accélérer des rentrées de fonds.

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 Caution en vue de différer des paiements
 L’aval de traites fournisseurs
Lorsque le cautionnement a pour objet de garantir le paiement d’un effet de commerce, il s’appelle aval.
Il est donne soit sur le titre, soit par acte sépar é. En donnant au fournisseur la certitude du paiement à
l’échéance, le banquier avaliste d’un effet accepté par un client ouvre à celui-ci la possibilité d’obtenir un
allongement des délais de paiement que sa seule surface financière ne permettrait pas d’envisager
normalement. Ainsi, le client peut il négocier, par exemple, un crédit de 60 ou 90 jours alors que le
fournisseur impose d’ordinaire un paiement à 30 jours. L’aval constitue pour la banque une opération
courante mais non exempte de risque. En l’absence d’allongement du crédit interentreprises, son attention
doit être attirée sur une dégradation du crédit de son client auprès de ses fournisseurs qui manifestent leur
méfiance en exigeant un aval bancaire pour poursuivre leurs livraisons.

 Les obligations cautionnées (douane & TVA)


L’Etat admet que certains droits ou taxes, au lieu d’être payes comptant, puissent être réglés à terme au
moyen d’obligations cautionnées, accordant ainsi au redevable, moyennant un intérêt verse à
l’Administration, un délai de paiement garanti par une banque. Utilisée auparavant de façon quasi
20
systématique par les PME, la formule des obligations cautionnées est aujourd’hui moins recherchée sans
avoir pour autant disparu. Dans la pratique une obligation cautionnée est matérialisée sous la forme d’un
billet à ordre souscrit par le <<principal obligé>>, ne présentant les particularités de ne pouvoir être
négocie que par l’Administration et de ne pouvoir être modifié dans sa somme ni dans son échéance, ni
dans sa domiciliation. La banque avalise chacun des billets ou délivre un engagement général qui la
dispense d’apposer sa signature sur les effets. Dans une durée de 4 mois en général (paiement de droits de
douane ou de droits indirects), les obligations cautionnées comportent pour la banque le risque que son
client ne soit pas en mesure de payer l’Administration à l’échéance. Contrainte d’exécuter son
engagement à la place de son client défaillant, la banque est subrogée dans les droits du Trésor Public à
condition de le régler contre remise d’une quittance subrogative. La "subrogation" est l'effet attaché à
une convention par laquelle le subrogeant, transmet au bénéficiaire de la subrogation, appelé le
subrogataire, le droit de créance qu'il a sur son débiteur, dit le subrogé .La subrogation s'opère, soit du
seul fait de la loi, soit en exécution d'un contrat. Le tiers devient créancier du subrogé en lieu et place
du subrogeant et il peut exercer ses actions contre ce dernier. Ainsi, par le seul effet de la quittance
subrogative (on dit aussi "subrogatoire") que lui a remis l'assuré qu'elle a indemnisé, la compagnie
d'assurances, devient créancière de l'auteur du dommage. Elle peut assigner ce dernier en paiement de

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l'indemnité qu'elle a versée à son client. Quand c'est le cas, le subrogataire bénéficie des sûretés qui
étaient prévues pour la garantie de l'exécution de la créance ainsi transportée .

La formule des obligations cautionnées est utilisée pour le paiement :

 des droits de douane


 des droits indirects
 Caution en vue d’éviter des décaissements
Plusieurs cautions dispensent l’entreprise d’effectuer un décaissement immédiat mais non d’opérer un
décaissement définitif si le fait générateur de l’exécution se produit et qu’elle se trouve obligée de
rembourser à la banque le paiement qu’elle a été contrainte d’effectuer à sa place.

 Les cautions sur marchés et garanties à première demande


C’est sans nul doute à l’occasion des marchés qu’elles concluent que les entreprises font appel, de
façon la plus fréquente et la plus importante, au cautionnement bancaire car celui-ci permet dans la
majorité des cas d’accélérer les rentrées de fonds. Dans certains secteurs, comme celui du bâtiment et des
travaux publics, cette forme d’intervention de la part des banques est omniprésente, parfois même dès
avant l’ouverture du chantier et largement après son achèvement. Publics ou privés, nationaux ou traités 21
à
l’exportation, les marches appellent de longue date des cautions, faisant ou non l’objet de réglementations
particulières. En outre, depuis la reforme apportée par le décret portant simplification du Code des
Marchés Publics, les garanties exigées des titulaires de marchés publics peuvent revêtir la forme soit d’un
cautionnement solidaire, soit d’une garantie à première demande. Désormais il y a donc lieu d’évoquer
simultanément les cautions et garanties sur marchés pour traiter des modes d’intervention des banques en
ce domaine. Les cautions de retenue de garantie et les garanties à première demande remplaçant la
retenue de garantie.

Il peut s’avérer dangereux pour le maître d’ouvrage de régler totalement l’entreprise des la réception des
travaux, même en l’absence de réserves, car certaines malfaçons peuvent se révéler plus tardivement. Il
parait donc normal qu’une retenue de garantie limitée à 5% selon la loi soit conservée pendant un certain
délai de manière à s’assurer de la qualité des prestations. En matière de marches prives, l’entreprise a
toujours la faculté de fournir une caution en lieu et place de la retenue de garantie, ce qui lui permet
d’accélérer la rentrée de fonds correspondante. On notera que toute clause de garantie à première
demande qui figurerait dans une caution de retenue de garantie est nulle et contraire à la loi. En matière

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de marchés publics, la retenue de garantie peut être remplacée par une caution bancaire si le maître
d’ouvrage public en est d’accord ou, dans le cas contraire, par une garantie à première demande.
Considérée comme une caution <<technique>> par opposition aux cautions <<financières>>
(remboursement d’avances par exemple), la caution de retenue de garantie, délivrée dans le cadre
d’un marché privé ou d’un marché << public, présente un risque faible pour la banque. Elle est au
maximum de 5% du marché, ne couvre que les désordres signalés par le maître d’ouvrage et suppose
enfin que les travaux aient été exécutés, en partie ou en totalité, ce qui exclut le risque d’inexécution pour
ne laisser place qu’à celui de mauvaise exécution. Par ailleurs, puisqu’il ne s’agit pas d’un engagement à
première demande, le maître de l’ouvrage doit, avant de faire jouer la caution, avoir vainement tente de
faire exécuter directement les travaux nécessaires par l’entreprise cautionnée ou vainement tenté de
récupérer auprès de cette dernière les faits correspondants.

Pour sa part, la garantie à première demande remplaçant la retenue de garantie, qui concerne
exclusivement les marchés publics, fait porter à la banque un risque incomparablement supérieur à celui
d’une caution. L’administration, qui cherche à se faire payer rapidement et entend couper court à toute
discussion, dispose d’un instrument redoutable à l’encontre de la banque : il lui suffit de produire
22
certaines pièces énumérées dans l’acte de garantie pour que la banque soit contrainte de payer à bref
délai, sans échappatoire possible.

 Les cautions de bonne fin

La caution de bonne fin, encore appelée caution de bonne exécution, permet au maître de l’ouvrage
de disposer des fonds nécessaires à l’achèvement du marché en cas de défaillance de l’entreprise.
Elle se différencie nettement de la <<performance bond>> qui constitue un engagement de faire, dans la
mesure ou la caution – en l’occurrence la banque – au lieu de substituer à l’entreprise dans l’exécution du
marche, se borne à assurer le versement des sommes dont l’entreprise pourrait être redevable, dans la
limite du plafond d’engagement convenu, pour achever les travaux : pénalités de retard et indemnités
diverses (à raison de malfaçons par exemple), coût des réfections, etc.

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3ème Section : Les autres engagements par signature

Bien que prépondérant le cautionnement bancaire ne saurait occulter (cacher, éclipser) les autres formes
d’engagement par signature. L’utilisation par les banquiers de leur signature est, depuis des siècles,
indissociablement liée à l’exercice de leur métier.

L’histoire du billet de banque est à cet égard bien connue. A l’origine, le billet n’est qu’un reçu
délivré par un banquier à l’ordre de son créancier contre dépôts en ces coffres de monnaies métalliques.
Etabli par la suite <<au porteur>> et libelle en sommes rondes, le reçu qui reste encore un certificat d’or
ou d’argent, devient rapidement un instrument de paiement. Il n’émerge comme une véritable monnaie
que lorsqu’il commence à se détacher de sa base métallique pour reposer sur la confiance qu’inspire aux
porteurs la signature des banquiers. Pour éviter les abus, chaque pays réserve progressivement le privilège
de l’émission des billets à une seule banque. Aujourd’hui si toute référence à un métal a disparu, le billet
de banque qui a cours légal n’en continue pas moins à porter la signature de plusieurs hauts responsables
de la banque centrale.

A l’heure actuelle, de multiples occasions sont offertes aux banques de s’engager par signature et de
23
mettre leur puissance financière au service de leur clientèle sans qu’il y ait normalement décaissement de
fonds de leur part. Quatre exemples situent le cadre de ce type d’intervention :

 Le développement du marché financier leur ouvre de vastes horizons : en participant aux


barèmes de garantie, elles apportent aux entreprises la certitude de lever le montant des capitaux
qu’elles visent et sont à même de drainer des volumes conséquents de commissions ;
 La confirmation des crédits répond dans bien des cas à une demande pressante des entreprises
où est partie intégrante du mécanisme du crédit à moyen ou long terme. Elle garantit aux
entreprises le maintien de lignes sur des durées plus ou moins longues, quelles que puissent être
les difficultés des banques à distribuer quantitativement des concours et ceci même en dépit d’une
détérioration de la solvabilité de leurs clients ;
 Le commerce international constitue un terrain d’action privilégie pour l’emploi par les banques
de leur signature : crédits documentaires et acceptations bancaires facilitent le développement des
échanges entre les pays et contribuent à la sécurité des transactions entre partenaires étrangers ;

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 Les garanties à première demande, en palliant le caractère accessoire du cautionnement, offrent
à leurs bénéficiaires une sécurité sans égale. La banque qui s’est engagée se trouve en effet, sans
aucune échappatoire possible, dans l’obligation de payer des lors qu’elle est appelée.

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PARTIE II : LES SERVICES BANCAIRES

CHAPITRE 1 : LES SERVICES DE CAISSE

1ère Section : Le Service des encaissements et des paiements

I / – Le Virement

C'est le fait de donner l'ordre à sa banque de transférer une somme de son compte bancaire vers le compte
de son créancier. Avant d'utiliser le virement, le créancier devra s'assurer de la solvabilité de son client ;
par ailleurs, le paiement n'est pas garanti puisqu'il est laissé à l'initiative de l'acheteur. Pour accélérer et
sécuriser le paiement, on pourra avoir recours au virement SWIFT. Le virement et le prélèvement
bancaires sont souvent confondus parce que, dans l'un et l'autre cas, il s'agit d'un transfert de fonds d'un
compte sur un autre. Mais le virement est à l'initiative du titulaire du compte à débiter alors que le
prélèvement est effectué par le bénéficiaire avec l'accord initial du débiteur.

 DIFFERENCE ENTRE PRELEVEMENT ET VIREMENT BANCAIRE


1- Le virement est subordonné à l'existence de deux comptes : le compte de celui qui donne l'ordre
25
de virement et le compte du bénéficiaire de la même somme. Si l'ordre a été transmis oralement, il est
préférable de le confirmer par écrit. Le virement est possible entre les comptes d'une même personne (par
exemple, transfert d'un compte courant sur un compte d'épargne). Juridiquement, le virement est analysé
comme un mandat donné par le client à son banquier. Lorsque les virements sont réguliers et constants, il
est possible de les rendre automatiques pour ne pas avoir à donner l'ordre à chaque fois.

2- Le prélèvement nécessite une double opération.

Celle-ci consiste :
- d'une part, en un ordre de paiement donné par le débiteur (le payeur) à sa banque ;
- d'autre part, en l'autorisation donnée au créancier (destinataire du paiement) de prélever la somme en
question auprès de la banque du débiteur.
Juridiquement, c'est un double mandat qui est donné par le débiteur respectivement à sa banque et au
créancier. Ces deux mandats peuvent être regroupés en une seule convention acceptée par trois parties
(débiteur, créancier et banquier).
Les deux mandats sont indépendants et révocables à tout instant.

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Le prélèvement automatique est adapté aux créances régulières dont le montant varie, comme par
exemple les factures SENELEC-EAU ou SONATEL.

II/ – La Compensation

La compensation se définit comme un processus d’échanges entre banques de moyens de paiement et/ou
de valeurs mobilières, avec calcul des positions respectives des banques. Ces échanges se font au niveau
de la chambre de compensation qui est l’organisme par l'intermédiaire duquel des institutions
financières conviennent d'échanger des instructions de paiement ou d'autres obligations financières (par
exemple, des titres). Les institutions financières règlent leurs obligations mutuelles aux dates fixées
conformément aux règles et procédures de la chambre de compensation. Suivant le rôle qu'elle joue, la
chambre de compensation est susceptible de s'exposer au risque de crédit et au risque de liquidité de la
même manière que les autres participants au système. Il est important de noter, enfin que le projet
d’automatisation de la compensation est en phase d’effectivité dans le système bancaire ouest africain
avec la mise en place du système de compensation électronique dans le cadre duquel des ordres de
paiement sont échangés entre des institutions financières, principalement sur supports magnétiques ou via
26
un réseau de télécommunications, et gérés par un centre de traitement de données logé au niveau de la
BCEAO.

2ème Section : Le Chèque

Le chèque est un moyen de paiement par l'intermédiaire d'une banque ou d'un établissement financier. Le
tireur (personne qui établit le chèque) donne l'ordre à un banquier (le tiré), de payer une somme d'argent
au bénéficiaire. Par ailleurs, il peut se définir comme un titre de propriété monétaire permettant au
bénéficiaire de se faire servir jusqu'à due concurrence les avoirs portés au crédit d’un compte du tireur
auprès d’un dépositaire déterminé. Sa règlementation est articulée autour de thèmes principaux :

I / – L’émission du chèque

C’est l’acte par lequel le tireur se dessaisit du cheque en le remettant au bénéficiaire. Ce qui entraîne un
transfert de propriété de la provision. La provision est une créance de somme d’argent exigible dont le
tireur est titulaire à l’encontre du tiré. La créance le plus souvent résulte d’un dépôt préalable de fonds en
compte dont les parties sont convenues qu’ils pourraient être mobilisés par voie de chèque. La provision

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doit exister au moment de l’émission mais aussi se révéler suffisante et disponible. C’est au tireur de
prouver l’existence de la provision. Pour renforcer la crédibilité du cheque à l’égard du porteur, deux
techniques sont utilisées :

 le visa : c’est l’attestation faite par le tiré sur le titre de l’existence de la provision. Cette mesure
ne confère aucune sûreté réelle.
 La certification : c’est l’acte par lequel le tiré s’oblige à bloquer la provision pendant le délai de
présentation.

II/ – La remise du chèque à l’encaissement

L’émission d’un chèque est l’acte de mise en circulation. Rien n’empêche qu’il soit transmis à des
porteurs jusqu'à sa présentation. Le cheque se transmet par l’endossement.

III/ – Le paiement du chèque par le banquier

Avant de procéder au paiement du chèque, le banquier a l’obligation de vérifier la conformité de la


signature du tireur avec le spécimen déposé. Il se doit également de vérifier à la légitimité des droits du
27
porteur (la régularité et la continuité de la chaîne des endossements). Pour limiter les risques de vol ou de
perte l’on a recours à une formalité particulière du cheque : c’est le barrement. Il emporte en principe
une interdiction de payer au guichet à tout porteur. En cas de non paiement du chèque à sa présentation ou
par régularisation ultérieure, le bénéficiaire ou le porteur peut tenter d’en poursuivre le recouvrement
forcé.

3ème Section : Les Effets de commerce

 Cas de la lettre de change

La lettre de change ou traite est un titre au moyen duquel le titulaire de la créance incorporée dans l’écrit
cède celle-ci en donnant au débiteur l’ordre de payer le cessionnaire à une date déterminée. Ainsi trois
personnes interviennent dans cette relation triangulaire de droit résultant de la créance.

 le cédant de la créance : c’est le créateur de la traite appelé tireur


 le débiteur de la créance cédée : c’est principalement le débiteur de la traite : c’est le tiré

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 le cessionnaire de la créance : c’est à lui que la traite est initialement remise pour se servir du
montant : c’est le bénéficiaire
Si le tireur émet une traite sur le tiré c’est qu’il est créancier de celui-ci. Cette dette constitue la provision
et elle doit exister au moment de l’échéance. La preuve de l’existence de la [provision incombe en
principe au tireur. Mais le tiré peut constater l’existence de la provision par sa signature et l’apposition de
la formule <<accepté>> sur la traite. Ainsi, le tiré se trouve définitivement engage envers le porteur de
bonne foi du titre. Même si la provision faisait réellement défaut, le tiré accepteur ne pourrait plus s’en
prévaloir à l’encontre du porteur du titre. C’est la règle de l’inopposabilité des exceptions. Mais la
jurisprudence admet la possibilité pour le tiré accepteur dans ses relations avec le tireur, à prouver qu’il
n’a pas été effectivement constitué de provision. Le paiement d’une lettre de change peut être garanti pour
tout ou partie de son montant par un aval. Cette garantie est donnée soit sur la traite soit dans un acte
séparé indiquant le lieu ou il est intervenu. La lettre de change peut être transmise par une simple mention
apposée au verso, assortie de la signature de son auteur et suivie d’une remise matérielle du titre. Cette
opération s’appelle endossement. Il existe trois types d’endossement :

 endossement translatif : tend à transférer la propriété de la traite et le bénéfice des droits qu’elle
constate. Il s’exprime par la formule <<payez à l’ordre de …>>. Il produit deux effets 28

principaux :
 la propriété de la provision est transmise de droit aux porteurs successifs de la traite.
 C’est la règle de l’inopposabilité des exceptions.
 endossement de procuration : par ce biais le nouveau porteur est simple mandataire de l’endosseur
à l’encaissement de la traite. Il s’exprime par la formule <<pour encaissement ou par
procuration …>>.
 l’endossement de garantie a pour objet le nantissement de la traite. Il s’exprime par la formule
<<valeur en garantie …>>.

I/ – Le recouvrement des effets de commerce

Tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé ou avalisé un effet de commerce sont tenus solidairement envers
le porteur. Autrement dit, le porteur a le droit d’agir contre toutes ces personnes individuellement ou
collectivement, sans être oblige à observer l’ordre dans lequel elles sont obligées. Les mêmes droits sont
transférés à celui qui a payé l’effet de commerce. Mais l’exercice reste avant tout soumis à

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l’établissement d’un protêt ; qui est un acte authentique dressé par un officier ministériel (exple huissier)
pour constater le refus d’accepter un effet de commerce ou d’en effectuer le paiement. Toutes les actions
résultant de l’effet de commerce contre l’accepteur se prescrivent par trois (03) ans contre les endosseurs
et contre le tireur un (01) an à compter du protêt, celles des endosseurs, les uns contre les autres et contre
le tireur six (06) mois à partir du jour ou l’endosseur a rembourse la lettre ou du jour ou lui-même a été
poursuivi en paiement.

II/ – Le paiement des effets de commerce

C’est le fait du porteur légitime de réclamer au tiré en présentant l’effet lorsqu’il est à vue, il est payable à
sa présentation dans un délai d’un an à partir de sa date. S’il est à jour fixe ou à un certain délai de date ou
de vue, le porteur doit présenter l’effet soit le jour où il est payable soit un des jours ouvrables qui
suivent.

4ème Section : Le service des changes

Toute transaction internationale, mettant ipso facto en relation deux agents économiques résidant dans
deux pays ayant des monnaies différentes, implique obligatoirement une opération de change, c'est-à-dire
29
la conversion d’une monnaie dans une autre. En effet, soit le débiteur doit acheter la monnaie étrangère
contre sa monnaie locale pour s’acquitter de sa dette, soit le créancier, qui reçoit la monnaie étrangère en
règlement de sa créance, doit vendre celle-ci contre sa monnaie locale.

Le marché des changes permet d’assurer la confrontation des offres et des demandes de devises
étrangères et de déterminer le cours de chacune d’elles en monnaie nationale. Même si quelques
opérations, réservées aux voyageurs se traitent contre espèces (change manuel), la très grande majorité
d’entre elles se réalisent par voie scripturale (change scriptural). Par ailleurs le marché des changes se
subdivise en deux compartiments principaux, le marché des changes au comptant qui donne, à un jour
J, le cours d’une monnaie par rapport à une autre, et le marché des changes à terme qui permet à une
entreprise de fixer à un instant donné le cours d’une monnaie étrangère à une échéance ultérieure (dans un
ou plusieurs mois) et donc de se couvrir contre toute fluctuation de la devise dans laquelle elle devra
effectuer à terme soit un décaissement, soit un encaissement. Cette dernière formule, traditionnelle, de
couverture du risque de change est aujourd’hui concurrencée par celle de l’option de change qui ouvre à
l’entreprise la possibilité de se couvrir à terme tout en bénéficiant d’une évolution de la devise dans le
sens qui lui est favorable. Dans un domaine caractérisé par les fluctuations erratiques des monnaies, la

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banque ne saurait rester spectateur et laisser ses clients sans conseil : elle doit les aider à gérer leur risque
de change et leur fournir, outre de bons cours, une assistance régulière et performante.

 Le risque de change

Une entreprise est exposée au risque de change dès lors qu’elle a des créances ou des dettes libellées
en devises : toute appréciation des devises sur le marché des changes valorise ses créances converties en
monnaie locale, mais alourdit parallèlement ses dettes, toute baisse du cours de ces mêmes devises
produit l’effet contraire.

De même que, ne voulant pas sur un plan global, laisser des encaisses oisives en banque, l’entreprise vise
la <<trésorerie zéro>>, de même se fixe t-elle comme objectif le maintien en permanence d’une
<<exposition zéro>>, effaçant toute possibilité de spéculation : ainsi se prémunit elle contre une hausse
des monnaies dans lesquelles elle est débitrice et contre une baisse de celles dans lesquelles elle a facturé
ses clients. Le rôle de la banque est donc d’assister en permanence l’entreprise pour lui permettre
de gommer le risque de change. Elle doit l’informer de ses prévisions en matière de change, essayer
autant que faire se peut, de la faire bénéficier d’un mouvement ponctuel enregistré sur telle ou telle
30
devise, lui proposer les techniques de couverture les plus simples comme les plus sophistiquées, en bref la
sensibiliser à la question si tel n’est pas le cas et la conseiller à bon escient dans le cas contraire. Même si
la réglementation des changes offre toute latitude à l’entreprise pour se couvrir contre le risque de change,
la banque ne saurait afficher une position dogmatique vis-à-vis de l’ensemble de sa clientèle. En revanche
elle peut orienter ses clients vers l’une des stratégies suivantes :

 couverture systématique à terme : partant du principe qu’elle n’a pas à spéculer sur les
monnaies, l’entreprise couvre systématiquement ses positions dès lors que l’opération est possible
ou raisonnable ;
 aucune couverture : cette attitude, qui obéit à une logique certaine lorsque les sommes en jeu
sont modestes, ne doit pas être le fruit de la négligence quand la position de change atteint une
certaine ampleur. Choix délibéré, elle soumet l’entreprise au hasard en ce qui concerne les profits
ou les pertes de change ;
 couverture sélective au coup par coup : cette politique, intermédiaire entre les deux précédentes,
se rapproche tour à tour de l’une et de l’autre selon les opportunités du marché et les craintes qui

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peuvent naître sur l’évolution du cours des monnaies étrangères. La non couverture est en
particulier justifiée immédiatement après un réajustement des parités monétaires ;
 achat d’une option de change : l’entreprise <<s’assure>> contre les fluctuations des monnaies.
Exportatrice, elle achète une option de vente et bénéficie d’une hausse éventuelle de la devise tout
en se protégeant par un cours minimum en cas de baisse ; importatrice, elle achète une option
d’achat et bénéficie d’une baisse éventuelle de la devise tout en se protégeant par un cours
maximum en cas de hausse.

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