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Environnement juridique et réglementaire

Executive Master « Management bancaire »


Pr: Abdelouahed EL JAI

OCTOBRE 2023
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Plan du cours
 Introduction du cours
• Rôle économique de la banque
 Mutations du système bancaire marocain

 Les sources du droit bancaire

 Cadre légal et réglementaire

 Contrôle et supervision de l’activité bancaire

 Les services d’intérêt commun

 Principales missions de la banque centrale

 Les recommandations de Bâle II et III

 Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme

Abdelouahed EL JAI
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I. Rôle économique de la banque


• Intermédiation financière
• Mobilisation de l'épargne
• Financement de l'économie
• Organisation et gestion d’un système de paiement
• Evaluation des entreprises
• Autres fonctions

Abdelouahed EL JAI
I. Rôle économique de la banque 4

1. L'intermédiation financière

Intermédiaires financiers ( Unités qui mobilisent des fonds pour les utiliser)

Soit dans l'octroi de prêts Soit dans l'acquisition d’avoirs extérieurs ou d'actifs financiers
(bons du Trésor, actions, obligations, titres de créances négociables, etc.)

Au passage : transformation de la nature des liquidités concernant

Les conditions
Le taux de
Le volume La durée particulières,
rendement
etc

Intermédiation financière : ANF  IF  ANF ou bien ANF  IF1  IF2 IFi……. ANF

Exemple : Les ANF déposent leurs disponibilités excédentaires auprès de la Caisse d’épargne nationale (CEN), laquelle est tenue de remettre
ces disponibilités à la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), qui les utilise pour financer soit directement des ANF comme l’Etat soit d’autres
intermédiaires financiers sur le marché monétaire ou financier, en souscrivant des titres de créance émis par ces organismes, lesquels
financeront des ANF en dernier ressort. Abdelouahed EL JAI
I. Rôle économique de la banque 5

2. Mobilisation de l'épargne

Définition simple de l'épargne : c'est la partie du revenu non consommée


Épargne = Revenu - Consommation S=R–C

L'épargne sert en premier lieu à financer l'investissement (I)

Lorsque l'épargne d’un agent économique est A l’inverse, lorsque son épargne est inférieure à son
supérieure à son investissement, on dit qu’il dégage investissement, on dit que l'agent présente un
une capacité de financement : S  I besoin de financement : S < I

 Logiquement, les capacités de financement sont en mesure de financer les besoins de financement. Ce financement peut
s’effectuer directement, mais, dans la pratique, il est difficile d'organiser leur rencontre et de concilier leurs exigences réciproques.

Principaux facteurs qui influent sur le niveau de mobilisation de l'épargne

Le rendement dont le principal La diversité des La liquidité des placements (négociabilité


élément représentatif est le taux instruments de sur un marché secondaire, possibilité de La fiscalité
d'intérêt placement remboursement par anticipation, ...)

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I. Rôle économique de la banque 6

3. Financement de l'économie
Les agents économiques déficitaires (S < I)

s'adressent pour la couverture de leurs besoins de financement

Soit aux organismes Soit au marché des capitaux par


distributeurs de crédit émission de titres

 Les agents économiques doivent parfois recourir au financement même dans une situation d'équilibre (S = I) ou
d'excédent (S > I). Le besoin dans ces cas-là provient d'un décalage dans le temps entre les recettes et les dépenses,
faisant apparaître un déficit de trésorerie.

 Le recours au financement peut également se justifier pour des besoins de consommation, notamment pour les
biens de consommation durable. A chaque situation et à chaque type de besoin, correspond une forme de
financement appropriée.

 Le rôle des intermédiaires financiers est justement de transformer les liquidités obtenues des ANF excédentaires
en fonds prêtables à des conditions convenables par rapport aux ANF déficitaires. C’est le processus désigné par le
concept d’industrie financière.
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I. Rôle économique de la banque 7

4. Organisation et gestion d’un système de paiement

La mise à la disposition des agents économiques


d’une large gamme de moyens de paiement
fiduciaires, scripturaux, électroniques,
représentés par des supports matérialisés ou
dématérialisés

Consiste en trois
éléments
complémentaires :

La nécessité de fiabiliser le système La compensation entre les


de paiement en améliorant le institutions financières pour les
niveau de sécurité des moyens de paiements croisés dans le cadre
paiement, afin de gagner la de systèmes complexes bien
confiance des agents économiques structurés

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I. Rôle économique de la banque 8

5. L’évaluation des entreprises

Du fait de leur rôle dans le financement des ANF, les intermédiaires financiers sont amenés à examiner

la situation économique et financière des entreprises

Et ce, avant d’émettre

leur avis

ou Implicite ( prime de
Explicite ( notation )
risque )

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Mutations du système bancaire marocain


• Naissance d’un système financier national
• Marocanisation et interventionnisme de l’Etat
• Libéralisation financière
• Configuration actuelle

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II. Mutations du système bancaire marocain 10

Evolution du système bancaire et financier

Plusieurs étapes

Recouvrement de Création d’institutions Restructuration Libéralisation Consolidation


la souveraineté financières au service du système financière des des efforts de
monétaire du développement financier années 1990 libéralisation

• Marocanisation • L’ouverture sur le


(Années 1970) capital étranger
• Modernisation du
marché de capitaux
• L’adoption de certaines
mesures
complémentaires
comme celles visant le
renforcement des
régulateurs

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II. Mutations du système bancaire marocain 11
1. Naissance d’un système financier national

Deux objectifs majeurs au lendemain de l’indépendance :


- recouvrement de la souveraineté monétaire
- mise en place d’un système financier performant

Le premier objectif a consisté en trois actes importants

Le décrochage du Franc marocain de la La création de Bank Al-Maghrib le 30 juin


Zone Franc en 1957, ce qui a permis une 1959 en remplacement de la Banque d’Etat La création du Dirham marocain
certaine émancipation par rapport à la du Maroc qui avait été créée en 1906 par en octobre 1959 en remplacement
Banque de France les puissances étrangères du franc marocain

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II. Mutations du système bancaire marocain 12

1. Naissance d’un système financier national

Le deuxième objectif : création (en 1959) d’un grand nombre d’institutions bancaires et financières

La Banque
La Banque Le Fonds La Caisse
Nationale La Caisse La Caisse La Société Nationale
pour le
Marocaine de Dépôt d’Equipe- La Caisse Nationale de
La Société
du d’Epargne Centrale de de Nationale
Dévelop- et de ment retraite et Réassurance
pement
Commerce Gestion Communal Nationale d’Assurance
Sécurité d’Investisse-
Extérieur (CEN) (SCR) Sociale ment (SNI)
Economique (CDG) (FEC) (CNRA)
(BMCE) (CNSS)
(BNDE),

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II. Mutations du système bancaire marocain 13

1. Naissance d’un système financier national

Du Crédit Populaire du Maroc, en 1961, composé de la


Banque Centrale Populaire (BCP) et des banques populaires
régionales créées sous forme de coopératives dont les
adhérents sont leurs propres clients mais avec la participation
de la BCP

Il s’agit, par la
suite, de la
réorganisation

Du Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH)


Du Crédit Agricole, en 1961, regroupant la
en 1967, en remplacement de la CPIM
CNCA (Caisse Nationale de Crédit Agricole),
(Caisse des prêts immobiliers) fondée en
les caisses régionales (CRCA) et les caisses
1920 par des banques étrangères, avant
locales (CLCA)
d’être reprise en 1960 par la CDG

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II. Mutations du système bancaire marocain 14

2. Marocanisation et interventionnisme de l’Etat

A partir de 1973

Nouvelle vague de restructurations


Naissance de banques nouvelles issues d’opérations de fusion ou de cession
totale ou partielle du capital privé étranger en faveur du capital privé marocain.

Le système bancaire a joué un rôle important dans le financement de l’économie depuis cette restructuration
dans un cadre interventionniste marqué par :

L’imposition d’emplois
La réforme des taux Rétablissement obligatoires en faveur le P.A.S. (programme
La libéralisation
d’intérêt des années de l’encadrement du Trésor et de d’ajustement
financière
1974 et 1975 du crédit en 1976 secteurs jugés structurel 1983-1992)
prioritaires

NB: La répression financière ainsi exercée avant la réforme s’était traduite par une éviction évidente du secteur privé et par
d’importantes distorsions, notamment au niveau de la concurrence et de l’allocation des ressources.
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II. Mutations du système bancaire marocain 15

3. La libéralisation financière

Pour corriger les distorsions créées par l’interventionnisme excessif  Réforme financière.

Objectif : concurrence accrue au sein du système bancaire favorisée par une


Restructuration du marché des capitaux donnant lieu à une désintermédiation croissante

La déspécialisation des organismes financiers La déréglementation (suppression de l’encadrement


spécialisés (BNDE, CIH, CNCA) transformés en Le décloisonnement du système du crédit et des emplois obligatoires, et libéralisation
banques universelles bancaire par étapes des taux d’intérêt)

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II. Mutations du système bancaire marocain 16

3. La libéralisation financière

Cette libéralisation a permis l’instauration d’une compétition plus accentuée, surtout durant une
période marquée par un certain nombre d’opérations telles que :

• les privatisations comme celle de la BMCE en 1996


• les fusions comme celle de la BCM avec WAFABANK
• les liquidations : BNDE, BMAO, SMDC, SBC, ABM AMRO …
• les transformations : Crédit Agricole du Maroc, Crédit Populaire du Maroc
• les créations dans le secteur public : Bank Al-Amal, CDG Capital, Barid Bank
• les implantations de filiales de banques étrangères : Banco SABADELL et « CAIXA BANK S.A»

La méthode d’intervention de la banque centrale a été revue pour se conformer à l’approche libérale

Abandon du contrôle direct et du refinancement Adoption des avances et reprises sur le marché
dans le cadre des plafonds de réescompte à taux interbancaire, maintien de la réserve obligatoire
fixes. comme instrument autoritaire de régulation
Abdelouahed EL JAI
II. Mutations du système bancaire marocain 17

4. La configuration du système bancaire actuelle


Banques
Publiques/privées,

Marocaines/étrangère
Le système bancaire marocain a été
façonné selon une configuration qui
Petites/grandes
comporte une large palette
d’institutions variées
Universelles/spécialisées,

Recevant des fonds du public ou non.

L’adoption de politiques plus prudentes (Bâle II et III)


Montée en puissance de la Banque centrale, devenue plus indépendante avec les statuts de 2006,
réformés en 2019 et la loi bancaire de 2006, réformée en 2014

La naissance des banques participatives et


des établissements de paiement
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Les sources du droit bancaire


• Les innovations de la nouvelle loi bancaire
• Les produits de financement de la banque participative
• Les établissements de paiement

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 19

Les sources du droit bancaire sont multiples et variées.

Sources internationales (conventions,


Les textes de loi et de règlement La jurisprudence accords bilatéraux ou multilatéraux, ...).

Liste non exhaustive des textes législatifs qui régissent l’activité bancaire :
• Les statuts de la banque centrale ;
• La loi bancaire ;
• Le code de commerce ;
• Le dahir des obligations et contrats ;
• La loi relative à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ;
• Les lois relatives au marché des capitaux (bourse des valeurs, OPCVM, AMMC, etc.) ;
• La loi relative à la dématérialisation des titres et à leur inscription en comptes-titres ;
• La loi relative à la titrisation ;
• La loi relative à la pension livrée ;
• La réglementation de change ;
• Les décrets, arrêtés et circulaires pris en application des lois et règlements précités.

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III. Les sources du droit bancaire 20

Les arrêts et arbitrages rendus par les juridictions Les décisions de place et les instructions
compétentes et, éventuellement, par le médiateur émanant des associations professionnelles des
bancaire ou par les différents régulateurs organismes bancaires et financiers.

Source d’inspiration dans Source représentative des


la pratique bancaire usages bancaires

Il reste cependant que c’est la loi bancaire qui constitue la source fondamentale du droit
bancaire
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III. Les sources du droit bancaire 21

1.Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015

La nouvelle loi bancaire


(loi relative aux établissements de crédit et organismes assimilés n°103-12,
promulguée par le dahir du 24 décembre 2014, publiée au Bulletin Officiel le 22
janvier 2015)

Motivations de la réforme de la loi précédente de février 2006.

Tenir compte des enseignements tirés de Faire converger la législation marocaine vers
la crise financière de 2008 les standards internationaux

• Définition du cadre légal relatif à la surveillance macro-prudentielle,


• Renforcement des mécanismes de résolution de crise mis à la disposition de Bank Al-Maghrib et
• Introduction des fondements légaux visant à permettre l’émergence de nouveaux acteurs et services financiers,
notamment dans le domaine de la finance participative et des paiements électroniques

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 22
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.1 Emergence de nouveaux métiers et services financiers

Le titre III de la loi consacré aux banques participatives traite:

Seront soumises aux mêmes


procédures d’agrément et
Le cadre de supervision que les
Les principes de Le périmètre des banques conventionnelles.
institutionnel
base activités des BP
des BP

La création d’une fonction chargée d’identifier et de prévenir les risques de non-conformité


de leurs opérations et activités : le Conseil Supérieur des Ouléma.

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 23
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.1 Emergence de nouveaux métiers et services financiers

Pour favoriser
Un statut particulier a été accordé aux un meilleur
les établissements de
entités non bancaires habilitées à fournir développement
paiement
des services de paiement à leur clientèle des paiements
électroniques

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 24
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.1 Emergence de nouveaux métiers et services financiers

La nouvelle loi a introduit le statut de conglomérat financier


objectif

Mieux appréhender les risques qui peuvent menacer le système financier du fait des holdings qui
contrôlent à la fois des banques et des institutions relevant des autres compartiments financiers

Elargissement des activités des Les banques


établissements de crédit aux services
d’investissement la loi a défini les activités
(gestion d’instruments financiers, conseil qui peuvent être exercées
et assistance en matière de gestion de par: Des institutions spécialisées qui relèveraient
patrimoine et de gestion financière, du contrôle de l’AMMC.
ingénierie financière, etc.)

NB: Les associations professionnelles seront renforcées par la création d’une quatrième association à laquelle doivent
adhérer les établissements de paiement.
Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 25
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.2 Elargissement du périmètre de la supervision bancaire

La nouvelle loi bancaire élargit les attributions de Bank Al-Maghrib

Renforcement du contrôle des associations de microcrédit et des banques offshore

L’élaboration de la réglementation comptable et prudentielle les Traitement des difficultés et


L’agrément
régissant sanctions

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 26
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.3 Renforcement des règles relatives à la gouvernance bancaire

3 nouveautés de la
Loi Bancaire 2015

Permet au wali de BAM de s’opposer


à la nomination de toute personne Instaure l'obligation de Consacre l'obligation de la mise
au sein des instances de gouvernance doter les conseils en place des Comités d’audit
s’il estime que les mandats exercés d’administration de chargés d’évaluer les dispositifs de
dans d’autres institutions peuvent membres indépendants contrôle interne et de gestion des
entraver l’accomplissement normal risques.
de ses fonctions.

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 27
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.4 Nouveau dispositif de surveillance macro-prudentielle des risques systémiques

La nouvelle loi bancaire prévoit l’institution d’une instance nouvelle

En remplacement

« Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques »


De la « Commission de
coordination des organes de
supervision du secteur financier »
Attributions

Déterminer les Coordonner les Coordonner la


Coordonner la Analyser la Veiller à la mise en actions de résolution coopération et
Coordonner les établissements
surveillance des situation du œuvre de toutes de crises, affectant l’échange
actions en matière financiers ayant une
organismes qui secteur financier mesures pour les établissements d’informations
de supervision des importance systémique
contrôlent les et d’évaluer les prévenir les risques soumis à leur avec les instances
établissements et de coordonner la
entités constituant risques systémiques et en contrôle et revêtant chargées de
soumis au contrôle réglementation
un conglomérat systémiques atténuer les effets un risque missions similaires
de ses membres commune à ces
financier systémique à l’étranger
établissements
Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 28
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.5 Renforcement de la protection de la clientèle

Fonds Collectif de Garantie Fonds de Garantie des Dépôts des Banques


des Dépôts (FCGD) En plus du FCGD déjà Participatives (FGDBP).
fonctionnel, la loi
actuelle a créé le
Banques conventionnelles Banques participatives
FGDBP

La loi confère à Bank Al-Maghrib

Des prérogatives renforcées et impose aux


établissements de crédit de se doter d’un D’imposer aux établissements d’adhérer à un
dispositif interne de traitement des dispositif de médiation bancaire
réclamations formulées par leur clientèle

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 29
1. Les innovations de la nouvelle loi bancaire 2015
1.6 Mise en conformité de la loi bancaire avec d’autres textes législatifs

La loi bancaire prévoit des passerelles entre

L’autorité de la concurrence Bank Al-Maghrib

Concentration de litiges concernant directement ou Requiert l’avis motivé de


indirectement un établissement de crédit

A l’occasion de l’examen d’une demande d’agrément


Requiert l’avis motivé de
ou d’une demande de fusion-absorption

NB: La loi bancaire comporte également des dispositions visant l’harmonisation avec la loi relative à la lutte contre le
blanchiment de capitaux et à celle relative à la protection des données à caractère personnel.

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 30

2. Les produits de financement de la banque participative

La loi bancaire a consacré le titre III aux banques participatives

Cadre institutionnel Cadre opérationnel

Obéir à un certain nombre de principes et de pratiques


conformes aux préceptes de l’islam

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 31

2. Les produits de financement de la banque participative


2.1 Les principes de la finance participative

La finance participative, inspirée des pratiques de ce qui est appelé communément « finance
islamique », repose sur un ensemble de principes fondateurs dont les plus importants sont :

L’interdiction de la
« riba » (l’usure)

L’Asset Backing (base réelle et non L’interdiction du « Gharar »


spéculative)) (commerce basé sur l’incertitude)

Le partage des profits et des L’interdiction du « Maysir »


pertes (Jeu de hasard)

L’interdiction des investissements


illicites
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III. Les sources du droit bancaire 32
2. Les produits de financement de la banque participative
2.2 Les produits financiers

Les banques participatives procéder au financement à travers

Les instruments dits « participatifs » Les instruments dits « de financement »

Mudaraba : c’est une Musharaka : c’est un contrat entre Ijara : c’est un mode de Istisnaa : c’est un moyen de
technique qui consiste à la banque et le client en vertu financement à moyen terme financement progressif dans le
faire jouer à la banque duquel la banque et le client par lequel la banque achète cadre d’un contrat de fabrication
participative le rôle de apportent chacun des capitaux en des machines et des (ou de construction) aux termes
l'investisseur (« Rab el vue d'un projet spécifique. Les
équipements puis en transfère duquel le participant (vendeur)
partenaires apportent les fonds,
Mal »), en s'engageant à l'usufruit au bénéficiaire accepte de fournir des biens
mais seul l’un des deux dispose de
financer intégralement le la charge de la gestion du projet.. - Ijara tachghilia: location spécifiés
projet et, en contrepartie, simple ;
l'entrepreneur (Moudarib) - Ijara wa iqtinaa location
Murabaha : il s’agit d’un contrat de Sukuk : c’est l'équivalent d'un titre
doit assurer la gestion du assortie de l’engagement obligataire où l'intérêt devient un
vente entre un vendeur et un
projet. Le résultat, qu’il soit ferme du locataire profit prévu à l'avance à risque quasi
acheteur, par lequel l’acheteur
bénéficiaire ou déficitaire, acquiert les biens requis par un tiers d’acquérir le bien loué à nul. Cette forme d'obligation est
est partagé entre les deux et les lui revend à un prix majoré l’issue d’une période particulièrement utilisée pour les
partenaires. payable sur une durée déterminée. convenue d’avance. financements immobiliers

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III. Les sources du droit bancaire 33

3.Les établissements de paiement


3.1 Définition et cadre juridique

les établissements de paiement sont considérés comme des


organismes assimilés aux établissements de crédit.

Offrent un ou plusieurs services de paiement

Exercent les opérations de change, dans le respect des dispositions


législatives et réglementaires en vigueur

Les comptes de paiement ouverts aux clients Ces fonds doivent être déposés au nom de l’établissement
doivent être distinctement identifiés et de paiement sur un compte de cantonnement ouvert
cantonnés auprès d’un établissement de crédit

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 34

3. Les établissements de paiement

Sont considérés comme services de paiement :

• Les opérations de transfert de fonds


• Les dépôts et les retraits en espèces
• L'exécution d'opérations de paiement par tout moyen de communication à distance
• L'exécution de prélèvements permanents ou unitaires, d'opérations de paiement par carte et l'exécution de virements

Les opérations de transfert de fonds, qui constituent le service le plus important rendu à la clientèle de
passage, consistent en :

La réception au Maroc de fonds en provenance de L’envoi et/ou la réception de fonds à l’intérieur du


l’étranger ou l’envoi de fonds vers l’étranger territoire marocain

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 35

3. Les établissements de paiement

Les opérations de transfert de fonds effectuées par les


établissements de paiement

Doivent porter sur les transferts Montant maximum de 80 000


dirhams par opération et par
De particulier à particulier bénéficiaire

NB: Les transferts initiés par les personnes morales en faveur des personnes physiques doivent demeurer exceptionnels

Ne sont pas considérées comme services de paiement les opérations de paiement effectuées par :

Un chèque tel que régi Une lettre de change Tout autre titre
Un mandat postal émis
par le Code de telle que régie par le similaire sur support
et/ou payé en espèces
commerce Code de commerce papier

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III. Les sources du droit bancaire 36

3. Les établissements de paiement


3.2 Relations entre les établissements de paiement et les banques :

Les fonds inscrits dans les comptes de paiement doivent être déposés sur un
compte ouvert auprès d'un établissement de crédit

Ce compte de cantonnement doit être

Global Séparé Individualisé

NB: Le solde de ce compte ne peut faire l'objet d'un droit résultant de créances propres, détenues par
l'établissement de crédit teneur du compte sur l'établissement de paiement. De même, il ne peut faire l'objet
d'aucune saisie-arrêt par les créanciers de l'établissement de paiement.
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III. Les sources du droit bancaire 37
3. Les établissements de paiement
3.3 Réseau de mandataires

Les établissements de paiement peuvent mandater des personnes morales ou des personnes physiques
ayant la qualité de commerçant de deux catégories

1 2
Les agents de paiement principaux ne
peuvent offrir les services de paiement Les agents de paiement détaillants sont mandatés directement par
que pour le compte d’un seul un ou plusieurs établissements de paiement ou, le cas échéant, par
établissement de paiement dans le leurs agents de paiement principaux.
cadre de son périmètre d’agrément.

Ne peuvent fournir que les


services de paiement suivants:

L’ouverture de comptes de Les opérations de retrait et


paiement de niveau 1 de dépôt en espèces

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III. Les sources du droit bancaire 38

3. Les établissements de paiement

Par dérogation à la circulaire relative à l’obligation de vigilance incombant aux établissements de crédit, les
exigences en matière d’identification des titulaires de compte de paiement sont fonction des niveaux de plafonds
maximum des comptes de paiement tels que définis ci-après :

Les comptes de paiement


Les comptes de paiement de
de niveau 1 dont le Les comptes de paiement de niveau 3 dont
plafond ne doit, à aucun niveau 2 dont le plafond ne doit, le plafond maximum ne doit, à aucun
moment dépasser 200 à aucun moment, dépasser un moment, dépasser un montant de 20 000
DH : L’ouverture de ces montant de 5000 DH : l’ouverture DH : l’ouverture du compte se fait suite à
comptes de paiement du compte donne lieu au un entretien avec le titulaire du compte
requiert que le client renseignement d’une fiche (document d’identité officiel et justificatif
dispose d’un numéro de domicile)
d’ouverture de compte au nom
national de téléphonie
du client
mobile

 Un registre interne des opérations de paiement, à conserver pour une période d’au moins 10 ans à compter
de l’exécution desdites opérations.
Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 39

3. Les établissements de paiement

Objectifs de la création des


établissements de paiement

Favoriser la réduction de la Renforcer la bancarisation et


circulation du cash l’inclusion financière

Abdelouahed EL JAI
III. Les sources du droit bancaire 40
3. Les établissements de paiement
3.4 Services connexes

Change manuel ;

Réception des
Opérations connexes règlements des
redevances pour le
compte de tiers ;

Intermédiation en
opérations effectuées
par les établissements de
crédit.

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41

Cadre légal et réglementaire


• Statut bancaire
• Structure du système bancaire
• Autorités monétaires et financières

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 42

1. Statut bancaire

Le champ d’application comporte trois catégories d’organismes

Banques Organismes assimilés aux


Etablissements de crédit
participatives établissements de crédit

NB: Certaines catégories d’établissements sont exclues du champ d’application bien que la nature de
leur activité s’inscrive dans le domaine régi par la loi bancaire.

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 43

1. Statut bancaire
1.1 Les établissements exclus du champ de la loi bancaire :

la Trésorerie
le Fonds Hassan II Bank Al-Maghrib générale du
Royaume

les institutions
financières le service des
Les établissements
internationales et les mandats-postaux
exclus du champ
organismes publics de
de la loi bancaire
coopération étrangers

Les organismes de Assurances et


les organismes à retraite et de réassurance
but non lucratif prévoyance

Qui accordent sur leurs ressources


propres des prêts aux personnes qui
peuvent en bénéficier en vertu des
statuts de ces organismes ;
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IV. Cadre légal et réglementaire 44

1. Statut bancaire
1.2 Les établissements soumis à la loi

a) Les établissements de crédit


L’article premier
de la loi bancaire « Sont considérées comme établissements de crédit les personnes
morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que soient le
lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur
capital social ou de leur dotation ou celle de leurs dirigeants et qui
effectuent, à titre de profession habituelle, une ou plusieurs des
activités suivantes :

• la réception de fonds du public


• les opérations de crédit Sociétés de
Banques financement
• la mise à la disposition de la clientèle de tous
moyens de paiement, ou leur gestion »

NB: Les banques peuvent effectuer tout ou partie des opérations énumérées aux articles 1, 7, 8, 9 et 16 de la loi
bancaire et sont seules habilitées à recevoir du public des fonds à vue ou d’un terme inférieur à 2 ans.

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IV. Cadre légal et réglementaire 45

1. Statut bancaire

Les sociétés de financement ne peuvent effectuer que les opérations qui sont précisées dans leur agrément
ou, éventuellement, dans les dispositions législatives ou réglementaires qui leur sont propres.
Elles ne peuvent recevoir du public que des fonds d’un terme supérieur à deux ans et, exceptionnellement, à
partir d’un an de durée sur autorisation de BAM

les services d’investissement

les opérations de change


L’article 7 : les établissements de
crédit peuvent aussi effectuer les
les opérations sur or, métaux précieux et pièces de monnaie
opérations connexes à leur activité,
telles que :
la présentation au public des opérations d’assurance de
personnes, d’assistance et d’assurance-crédit
la location de biens mobiliers ou immobiliers, pour les
établissements spécialisés dans le crédit-bail

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 46

1. Statut bancaire
La gestion et la négociation d’instruments financiers
Les opérations sur titres financiers
Le conseil et l’assistance en gestion de patrimoine ou en gestion financière
Quant à l’article 8, il définit les
services d’investissement comme L’ingénierie financière
étant ceux qui visent : Le placement
La notation de crédit
Le financement des opérations portant sur les instruments financiers
Le conseil et les services en stratégie ou en restructuration financière

Opérations de transfert de fonds

Dépôts et retraits sur comptes de paiement


L’article 16 : les services de
paiement se rapportent
aux : Paiements à distance

Opérations de paiement scriptural sur comptes de paiement

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 47

1. Statut bancaire
b) Les organismes assimilés aux établissements de crédit

La Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG)

Cet organisme est soumis à l’obligation de communication à Bank Al-Maghrib des documents et
informations pour les services d’intérêt commun prévue par l’article 47 de la loi bancaire

La CDG est également soumise :

Au titre IV de la loi relatif aux dispositions Au titre V qui traite du contrôle Au titre VIII qui traite des sanctions
comptables et prudentielles des établissements de crédit disciplinaires et pénales

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 48

1. Statut bancaire
b) Les organismes assimilés aux établissements de crédit

La Société Nationale de Garantie et du Financement de l’entreprise « SNGFE »

Sous cette nouvelle dénomination, la SNGFE est la continuité de la Caisse Centrale de Garantie (CCG),
après sa transformation en société anonyme au capital détenu entièrement par l’Etat, et ce, par la loi
36-20 publiée au bulletin officiel du 17 septembre 2020.

 La SNGFE est régie par la loi bancaire sous réserve de conditions spécifiques édictées par circulaire du Wali
de BAM après avis du CEC

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 49

1. Statut bancaire
b) Les organismes assimilés aux établissements de crédit

Les associations de microfinance

Se substituant aux associations de micro-crédit, ces institutions sont régies par:

La loi n° 50-20 (BO du 19 août 2021) relative à la


microfinance quia a brogé la loi initiale 18-97 relative
-Les dispositions de la loi bancaire sauf les
au micro-crédit ; titres I et III

 La notion de microfinance définie par la loi 50-20 comprend, en plus du micro-crédit, la réception des fonds du
public et les opérations de micro-assurance.
 Le micro-crédit consiste à fournir des prêts à des personnes à très faibles revenus, n’ayant pas accès aux services
proposés par les institutions financières classiques.
 Le financement peut concerner également l’acquisition, la construction ou l’aménagement de logement, ainsi que
la connexion au réseau d’électricité et d’eau potable.
Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 50

1. Statut bancaire
b) Les organismes assimilés aux établissements de crédit

Les associations de microfinance

Les associations de microfinance, qualifiées d’associations de développement dans le domaine de la microfinance


ne peuvent exercer l’activité de micro-crédit que

Par l’intermédiaire de sociétés anonymes agréées en tant qu’établissements de crédit.


Elles ne pourront offrir elles-mêmes que des services de formation, de conseil et d’assistance à la
clientèle bénéficiant du micro-crédit.

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 51

1. Statut bancaire
b) Les organismes assimilés aux établissements de crédit

Les associations de microfinance

Distribué par 11 associations (une de moins qu’en 2020)


Le micro-crédit
disposant de 1.687 points de vente

occupe Une place importante sur l’échiquier du financement de l’économie avec environ 840 000 clients,
près de 8,2 milliards de DH d’encours et plus de 6 milliards de DH de crédits débloqués

Les financements, dont 97% sont distribués par 4 entités seulement, sont destinés à la microentreprise
essentiellement individuelle (78% contre 83% en 2020), suivie de l’habitat social (14,3% contre 12% en 2020).

NB: Le micro-crédit, qui était réputé peu risqué, a vu dans le contexte de la crise Covid, les créances en souffrance
atteindre un encours de 843 millions de dirhams, soit un taux de risque de 10,3%,
Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 52

1. Statut bancaire
Les banques offshore

Cadre légal : Activités : Clientèle : Conditions d’exercice :

Financement des projets Maisons mères pour leurs


une loi spécifique (la d’investissement et des opérations de commerce
loi n° 58-90 relative opérations de commerce extérieur, un capital
extérieur.
aux places financières Les entreprises installées minimum de
offshore), Réception des dépôts en dans les zones franches, 500.000 dollars
monnaies étrangères dont celle de Tanger U.S et un droit de
convertibles licence de 25.000
Les personnes physiques dollars U.S
Opérations financières, de crédit, non résidentes
la loi bancaire (sauf les de Bourse ou de change.
titres I et III). Les résidents pour toutes
opérations autorisées par
Garanties internationales l’office des changes.

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 53

1. Statut bancaire
Les compagnies Financières
Définition : Sociétés qui contrôlent (exclusivement ou principalement) un ou plusieurs établissements de crédit.

Cadre légal : loi bancaire et notamment

les règles comptables, prudentielles et


Le commissariat aux comptes
le contrôle de Bank Al-Maghrib
(art. 73, 75, 76, 77, 80, 82, et 84) (chapitre II du titre V)

Cette notion de compagnie financière a été complétée par celle de conglomérat, soumis au contrôle de BAM

Tout groupe remplissant les trois


conditions suivantes

Placé sous contrôle unique ou Deux au moins des entités du groupe Les activités financières
influence notable d’une entité doivent appartenir au secteur bancaire ou exercées par le groupe
du groupe installée au Maroc de l’assurance ou du marché des capitaux doivent être significatives
Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 54

1. Statut bancaire
Les établissements de paiement

Organismes qui offrent un ou plusieurs services de paiement et éventuellement


les opérations de change ainsi que l’intermédiation en opérations de crédit

Mesures
prudentielles et
comptables

Cadre légal :
Dispositions de la loi bancaire
concernant :
Les sanctions
Le contrôle de
disciplinaires et
Bank Al-Maghrib
pénales

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 55

1. Statut bancaire
Les banques participatives

Cadre légal : Définition : Autres activités : Ressources: Particularité

Change, intermédiation
Personnes morales en assurance, crédit-bail,
habilitées à etc. (article 7 ) Réception de
exercer, à titre de dépôts non Obligation de
profession Opérations rémunérés et de se référer de
habituelle, les d’investissement dépôts manière
La loi bancaire
et en particulier activités des ( l’article 8 ) d’investissement systématique à
le titre III . établissements de
crédit ainsi que les opérations de placement (fonds à placer l’avis du
produits de (article 9 ) dans des projets Conseil des
financement d’investissement) Ouléma
alternatifs (article opérations de paiement
54) ( l’article 16)

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 56

2. Structure du système bancaire


Le tableau ci-après retrace l’évolution, de 2018 à 2022, du nombre des établissements de crédit et des organismes assimilés :

Evolution du nombre d’établissement de crédit et organismes assimilés

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 57

2. Structure du système bancaire

6 banques 5 banques
Le capital étranger contrôle Capital public
6 sociétés de
financement 5 sociétés de financement

51 filiales
Dont 27 en Afrique
Réseau bancaire à l’étranger ( 45 filiales et 4 succursales),
23 succursales Dans 36 pays
7 en Europe et 2 en Chine
26 bureaux de représentation dans 18 pays européens.
 Nombre d’agences : 5905 ( contre 6056 en 2021) en décroissance depuis 2019 (- 423 agences en 4 ans)
 Dont agences des banques participatives : 190 points (agences et fenêtres)
 Réseau GAB : 8163 (+223 par rapport à 2021)
 Cartes bancaires : 18,9 millions (+5,4%) ayant servi aux retraits (88%) plus qu’aux paiements (12%)
 TPE : 72764 dont 81% sont actifs
 Réseau de points de contact des établissements de paiement : 22731 (+ 4 644 par rapport à 2021)
 Nombre de comptes bancaires : 33,9 millions (+2,7 millions) détenus par 14,5 millions de personnes (dont 8,8 millions d’hommes)
 Nombre de points de contact des associations de micro-crédit : 1678 en baisse de 0,5%
 Nombre de comptes de paiement : 6,9 millions dont 48 % de niveau 1 ; 37 % de niveau 2 et 14 % de niveau 3
 Effectif d’employés : 55 585 dont les ¾ chez les banques et 7% chez les sociétés de financement Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 58

3. Autorités monétaires et financières

Système financier: Institutions régies par un cadre législatif et réglementaire, sous la responsabilité des autorités
compétentes qui détiennent les pouvoirs d’agrément, de réglementation, de contrôle et de sanction.

Autorités monétaires et financières

l’Autorité de l’Autorité
contrôle des marocaine du l’Office des
le Ministre des la Banque assurances et de
finances centrale marché des changes
la prévoyance capitaux (AMMC)
sociale (ACAPS)

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 59

3. Autorités monétaires et financières

Le Ministre des finances

Représentant privilégié du pouvoir exécutif, il intervient dans l’organisation, la réglementation et la supervision de


l’ensemble des institutions et des marchés financiers.

Le Ministre des finances : autorité de référence

Droit de Réglemente Préside le


Responsable Responsable
regard sur les relations Conseil Contrôle
de la mise en de la
tous les entre citoyens national du indirectement
œuvre de la conception du
secteurs et institutions crédit et de l’activité des
politique régime de
financiers financières l’épargne superviseurs
budgétaire change (CNCE)
Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 60

3. Autorités monétaires et financières

La Banque centrale

La réforme des textes législatifs a consisté à lui conférer une plus large autonomie en matière de contrôle des
établissements de crédit ainsi qu’une certaine indépendance pour la conduite de la politique monétaire.

Le statut de Bank Al-Maghrib qui a fait l’objet La Loi bancaire pour ce qui concerne ses
Textes
de deux réformes depuis sa création en de base prérogatives relatives aux établissements de
1959, celle de 2005 et celle de 2019 crédit et les organismes assimilés

La banque centrale intervient également dans d’autres domaines importants :

Organisation et Centralisation Centralisation


Emission de la Sécurité des Banquier et
fonctionnement et gestion des des
monnaie systèmes et des agent financier
des marchés réserves de informations
fiduciaire et son moyens de de l’Etat
monétaire et change financières;
entretien paiement
des changes

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 61

3. Autorités monétaires et financières


L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) :

Créée sous la dénomination de Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) par la Loi du 21 septembre 1993.

Assurer la protection de La Société gestionnaire de la


l’épargne investie sur le Bourse de Casablanca
marché des capitaux Elle contrôle les
Principales organismes dont MAROCLEAR
missions l’activité est liée au
Surveiller les opérations marché des capitaux
les sociétés de bourse et les
d’appel public à l’épargne OPCVM

L’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS)

Les prérogatives de cette institution s’étendent à tous les organismes d’assurance, à savoir les sociétés
d’assurance, de réassurance et d’assistance, aux intermédiaires d’assurance (agents généraux et sociétés de
courtage), aux organismes de retraite, ainsi qu’aux mutuelles de santé.

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 62

3. Autorités monétaires et financières

L’Office des changes

Attributions

Octroi d’agrément aux Elaboration et


Réglementation de Centralisation des publication des
intermédiaires de change :
change : détention, informations se comptes extérieurs
banques, bureaux de change,
utilisation et rapportant à son (Balance des
établissements de paiement,
conversion de devises domaine paiements et
sous-délégataires
Position extérieure)

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 63

3. Autorités monétaires et financières

Les autorités monétaires et financières entretiennent, entre elles, des rapports de concertation et de coopération très
étroits, soit de manière bilatérale formalisées ou non, soit de manière multilatérale organisée dans le cadre d’instances
prévues par la loi bancaire notamment.

Instances de concertation et de coordination

La « Commission de Le « Comité de
Le Conseil National du Le « Comité des
discipline des coordination et de
Crédit et de l’Epargne établissements de
établissements de surveillance des
(CNCE) crédit » (CEC)
crédit » risques systémiques »

Abdelouahed EL JAI
IV. Cadre légal et réglementaire 64
3. Autorités monétaires et financières

Instances objet Présidence composition secrétariat

Conseil National du Crédit et - Concertation générale sur la Ministre des finances - Autorités monétaires et BAM
de l’Epargne (CNCE) situation du système financier président et Wali de financières
BAM vice-président - Associations professionnelles
- Chambres professionnelles

Comité des Etablissements de - Avis consultatif pour toutes Wali de BAM - Représentants de BAM BAM
Crédit questions individuelles ou - Représentants du MF
générales - Représentants des
associations professionnelles

Commission de discipline - Avis consultatif sur les Directeur général de - 1 Représentant de BAM BAM
sanctions à infliger aux BAM - 2 Représentants du MF
établissements en infraction - 2 magistrats

Comité de coordination et de Coordination pour toutes Wali de BAM - BAM BAM


surveillance des risques questions transversales - AMMC
systémiques concernant plus d’un - ACAPS
compartiment du système - Min des finances
financier

Abdelouahed EL JAI
65

Contrôle et supervision de l’activité bancaire


• Accès à la profession (agrément)
• Dispositif prudentiel
• Les ratios financiers
• Les obligations comptables

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 66
1. Accès à la profession (agrément)

La loi bancaire (article 34)

Pour exercer en tant qu’établissement de crédit, établissement de


paiement, de banque offshore ou d’association de micro crédit

Obtention de l’agrément du Wali de Bank Al-Maghrib

Lequel saisit pour avis le Comité


des Etablissement de Crédit
dans sa configuration restreinte

NB: L’agrément concerne également les opérations de fusion et d’absorption entre les établissements de crédit.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 67

1. Accès à la profession (agrément)


La nature de l’agrément

Les apporteurs de capitaux

La documentation juridique et la gouvernance

La présentation du projet, le business plan, les moyens humains,


Les Documents et renseignements techniques et financiers
nécessaires pour l’instruction des
demandes d’agrément (fixés par la Les dispositifs de contrôle interne, de gestion des risques, de lutte
circulaire de Bank Al-Maghrib contre le blanchiment et de protection des données personnelles
n°5/W/15 du 20 mai 2015) :
Le dossier d’approbation des commissaires aux comptes à désigner

En cas d’affiliation à une institution financière, le contrôle exercé par


ladite institution

L’avis de l’autorité de supervision du pays d’origine si l’établissement


postulant est étranger

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 68

1. Accès à la profession (agrément)

Pour l’agrément des banques participatives, en sus des éléments


précités, il faut ajouter des informations relatives aux dispositifs :

De conformité aux avis du De gestion des dépôts


Conseil supérieur des Ouléma d’investissement.

Le Comité des établissements de crédit vérifie que :

les futurs dirigeants


la règle du capital la forme juridique est
ne tombent pas sous
minimum est la société anonyme,
le coup des
respectée sauf statut particulier
interdictions prévues

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 69

1. Accès à la profession (agrément)

En outre, il prend en
considération :

L’expérience La capacité du Les liens de capital entre


Les moyens humains,
professionnelle et postulant à respecter la personne morale
techniques et
l’honorabilité des les dispositions légales postulante et d’autres
financiers
fondateurs, dirigeants et réglementaires personnes morales

NB:
• La décision d’octroi ou, le cas échéant, de refus dûment motivé est notifiée par le Wali dans un délai maximum de 4 mois.
• L’agrément peut être limité à l’exercice de certaines opérations.
• L’agrément peut également être subordonné au respect d’engagements financiers à souscrire par le postulant.
• La décision d’agrément est publiée au Bulletin Officiel.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 70

2. Dispositif prudentiel 2.1 Fonds propres minimums

Cadre règlementaire : Principe de la règle :

Circulaire de BAM Circulaires de BAM 25/G et


Loi bancaire (les articles
n°20/G/2006 du 26/G/2006 relatives au ACTIF - PASSIF EXIGIBLE ≥ CAPITAL SOCIAL MINIMUM
36 et 37)
30/11/2006 coefficient de solvabilité

Les fonds propres des établissements de crédit

Fonds propres de base Fonds propres complémentaires

(Capital social ou dotation + primes d'émission, de fusion et d'apport Consistance moins solide que les fonds propres
+ réserves + report à nouveau créditeur + résultats nets de base (constitués des fonds propres
bénéficiaires) – ( capital social non libéré + actions propres détenues complémentaires de premier niveau et des
+ frais d’établissement + actifs incorporels nets + report à nouveau fonds propres complémentaires de deuxième
débiteur + résultats nets déficitaires) niveau)

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 71

2. Dispositif prudentiel
2.2 Coefficient de solvabilité :

Le ratio Cooke ( Bâle I )

Fonds propres nets de l’EC


≥ 8%
Somme des emplois pondérés en fonction de leur degré de risque

Taux de pondération retenus :


0% pour les créances sur l’Etat ou garanties par l’Etat ; 20% pour
les crédits aux EC ou garantis par les EC; 50% pour les créances
garanties par des sûretés réelles et 100% pour les autres créances

NB: Les dispositions relatives au ratio Cooke ont été complétées par l’incorporation des modalités de calcul des risques
de marché, telles qu’édictées par l’amendement publié en 1996 par le Comité de Bâle, ainsi que les aménagements
prévus par la mise à jour de 2005.
Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 72

2. Dispositif prudentiel

Les exigences en fonds propres au titre du risque de crédit doivent

Représenter 8 % du montant du Etre couvertes, à hauteur de 50 % au


risque pondéré de crédit. moins, par des fonds propres de base.

 Les exigences en fonds propres au titre des risques de marché doivent être couvertes, à hauteur de 28,5 % au
moins, par des fonds propres de base restant disponibles après la couverture du risque de crédit.

 La circulaire n° 26/G/2006 relative aux exigences en fonds propres portant sur les risques de crédit, de marché et
opérationnels transpose les normes du nouvel accord sur les fonds propres (Bâle II).

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 73

2. Dispositif prudentiel
2.3 Coefficient minimum de liquidité :

Ce coefficient est régi par la circulaire n°31/G/2006 du 5 décembre 2006

Le total des liquidités et actifs Se présente sous forme Le total des exigibilités à
réalisables à court terme d’un rapport entre vue et à court terme

Il doit être égal au moins à 100%.

Les éléments de calcul de ce coefficient sont affectés de pondérations en fonction de leur degré d’exigibilité et de
liquidité

Le numérateur se compose des flux de trésorerie entrants


Le dénominateur inclut les flux de trésorerie
constitués notamment des prêts, des bons du Trésor et des
sortants, constitués notamment des dépôts à
titres de créance négociables à échoir dans moins d’un mois,
vue et à terme et d’autres dettes envers la
les accords de financement reçus ainsi que d’autres actifs
clientèle à échoir dans un délai d’un mois ainsi
cessibles sur un marché liquide ou éligible au refinancement
que des engagements de financement donnés.
de la Banque centrale.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 74

2. Dispositif prudentiel
2.4 Coefficient de division des risques :

Régi par la circulaire BAM n° 3/G/2001du 15 janvier 2001 et circulaire d’application n° 57/DCEC/2001
du 21 mai 2001,

le total des risques encourus


sur un même client (autre que Le total les fonds propres de
Se présente sous forme
l’Etat) affectés d’un coefficient l’établissement de crédit.
d’un rapport entre
de pondération en fonction du
degré de risque

Ce rapport ne doit pas dépasser 20%

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 75

2. Dispositif prudentiel
2.5 Les prises de participation :

Les conditions régissant les prises de participation par les établissements de crédit dans des entreprises
existantes ou en création, sont arrêtées par la circulaire de BAM n°29/G/2006 du 5 décembre 2006

60% des fonds propres de l’établissement de crédit, en ce qui concerne


le montant total du portefeuille des titres de participation

Les prises de participation ne


peuvent à aucun moment
15% des fonds propres de l’établissement de crédit, en ce qui
excéder l’une des limites, ci-
concerne chaque participation
après, aussi bien sur base
individuelle que consolidée

et 30% du capital social ou des droits de vote de la société émettrice,


pour chaque participation, sauf s’il s’agit de sociétés financières

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 76

2. Dispositif prudentiel
2.6 Positions de change

Sachant que le risque est mesuré par la position de change nette entre
actifs et passifs libellés en devises, la règle est établie comme suit :

un coefficient maximum de 20%


entre le total des positions de
change nettes longues (actifs > un coefficient maximum de 10%
passifs) ou courtes (actifs < passifs) pour les positions nettes par
en devises et les fonds propres de la devise
banque

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 77

2. Dispositif prudentiel
2.7 Classification et provisionnement des créances en souffrance :

Objectif • mieux suivre les risques relatifs au portefeuille des crédits

Moyen • obligation pour les EC de tenir à jour la structure des créances sur la clientèle

• n°19/G/2002 du 23 décembre 2002 telle qu’elle a été modifiée et complétée


Circulaires
par celle du 6 décembre 2004 n° 38/G/2004

Cinq catégories • saines, irrégulières, pré-douteuses, douteuses et compromises

• il ne concerne que les 3 dernières à hauteur de 20%, 50% et 100% de leur


Le provisionnement
montant net des garanties

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 78

2. Dispositif prudentiel

2.8 Classification des créances

2/ Les créances irrégulières :


1/ Les créances saines :
Créances intégralement couvertes par des dépôts
Créances dont le règlement
de garantie (deposits), par des garanties reçues de
s’effectue normalement à
Créances l’Etat ou de la Caisse Centrale de Garantie, par des
l’échéance et qui sont
non garanties reçues des Fonds et institutions marocains
détenues sur des
provision- de garantie des crédits, par un nantissement de
contreparties dont la
nées titres émis ou garantis par l’Etat, par un
capacité à honorer leurs
nantissement de comptes à terme ouverts auprès
engagements, immédiats
de l’établissement de crédit lui-même ou par des
et/ou futurs, ne présente
bons de caisse ou des titres de créance négociables
pas de motif d’inquiétude
émis par lui.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 79

2. Dispositif prudentiel

3/ Créances en souffrance provisionnées

Celles qui présentent un risque de non-recouvrement total ou partiel, eu égard à la détérioration


de la capacité de remboursement immédiate et/ou future de la contrepartie.
Les créances en souffrance sont, compte tenu de leur degré de risque de perte, réparties en
trois catégories :
- les créances pré-douteuses
- les créances douteuses
- les créances compromises

NB: d’autres règles sont imposées aux établissements de crédit dans d’autres domaines. Ils doivent en effet mettre en
place des dispositifs d’audit et de contrôle interne, ainsi que des points de contrôle concernant la lutte contre le
blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 80

3. Les ratios financiers


3.1 Rappel de quelques définitions :

Le Produit net bancaire (PNB)


Somme de la marge d'intermédiation (résultat
Le Coefficient d’exploitation :
des banques sur leur activité de prêt) et des
Rapport entre le total des charges et le PNB
commissions nettes (revenus tirés de l’activité
de conseil et opérations auprès des clients)

Coefficient d’exploitation = Charges d’exploitation / Produit Net Bancaire

Le coefficient d’exploitation est un indicateur de rentabilité. Il permet de mesurer la proportion des gains bancaires
absorbés par les coûts fixes. Les banques cherchent à réduire leurs charges pour améliorer leur rentabilité. Le
coefficient d’exploitation permet de jauger cet effort. Plus il est faible, plus la banque est rentable.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 81

3. Les ratios financiers

« ROA »
Le coût moyen des ressources La marge d’intermédiation bancaire
La rentabilité des actifs (en anglais Return
c’est le rapport des intérêts versés par On Assets, ou ROA, pouvant être traduit Résultat des banques sur leur activité de
les banques pour se procurer des par taux de rendement de l'actif investi) prêt. Plus précisément, elle se définit
ressources financières. Le calcul peut est une notion économique d'inspiration comme la différence entre les intérêts
se faire en rapportant la somme des anglo-saxonne, qui mesure le rapport reçus de la distribution de crédits et les
intérêts à l’encours moyen des dettes entre le résultat net et l'actif mobilisé intérêts versés (coût de leurs ressources).
(dépôts, emprunts, etc.). dans l'activité.

Le « stress test »
Un test de résistance bancaire, qui consiste à simuler des conditions macroéconomiques et financières négatives afin
d’étudier leurs conséquences sur les banques. L’objectif est d’évaluer leur capacité de résistance face à de telles situations.

« ROE » Le « coût du risque »


Le rendement moyen des prêts
En anglais Return On Equity se calcule Il peut être approché, à peu de
Rapport des intérêts reçus au titre des
en divisant le bénéfice net d'une chose près, aux dotations aux
crédits à l’encours moyen des crédits sur la
entreprise par la valeur moyenne de provisions pour risques diminuées
période considérée,
ses fonds propres (equity) de l'année. des reprises de provisions.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 82

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocainesIndicateurs fondamentaux de solidité financière – base sociale

A fin 2022, les banques marocaines


présentaient des indicateurs financiers
mitigés. D’un côté, les indicateurs de fonds
propres semblent satisfaisants dans
l’ensemble, alors que les ratios de rentabilité
et de charges générales s’inscrivaient dans
une tendance défavorable, due à une
conjoncture incertaine, sous l’effet d’une
inflation persistante.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 83

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines Indicateurs d’activité et de rentabilité des
banques – base sociale

Il ressort de la lecture de ce tableau que l’évolution


des indicateurs bancaires semble hésitante, reflétant
une situation incertaine et une rentabilité en nette
baisse en 2022. La demande de crédits est restée
toutefois croissante, grâce notamment aux facilités
accordées aux clients en relation avec la politique de
soutien mise en place par les autorités financières. La
rentabilité a accusé une chute brutale en 2022, le ROA
et le ROE ayant reculé respectivement de 0,8% à 0,7%
et de 8,2% à 6,9% par rapport à 2021, qui avait
enregistré un redressement sensible comparativement
à l’année précédente marquée par la crise sanitaire.
Pour plus de détails, les tableaux et graphes qui
suivent seront plus explicites.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 84

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines

Evolution des emplois des banques (activité Maroc)


Les emplois bancaires ont connu
une évolution différenciée selon
les postes. Ainsi, les créances sur
la clientèle, qui représentent
environ 60 % du total de bilan,
ont crû à un rythme de 6%
(contre +2,7% en 2021), alors que
l’encours des titres s’est inscrit en
hausse sensible de 10,2% (contre
11,4% en 2021), sous l’impulsion
surtout des bons du Trésor (+
19,5%).

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 85

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines

L’évolution des ressources se présente selon un trend


normal, dans l’ensemble et suscite les remarques Evolution des ressources des banques (activité Maroc)
suivantes:
- Progression importante des dettes envers les
établissements de crédits et assimilés (+21,6%) due au
recours accru aux avances de Bank Al-Maghrib en raison
de la crise sanitaire
- Croissance des dépôts de la clientèle à un rythme
appréciable de 6,9% (après 5,3% en 2021).
- Renforcement des fonds propres de 5,1% (+4,4% en
2021)
- Diminution notable des résultats bénéficiaires de
(-12,9%) qui fait suite à l’amélioration exceptionnelle de
l’année précédente (+ 76,4%), compensant largement la
baisse subie en 2020.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 86

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines

Evolution des soldes intermédiaires de gestion des


banques (en milliards de dirhams)

Les indicateurs de résultats ont


connu en 2022 une évolution
négative dans l’ensemble, qui fait
suite à l’amélioration notable en
2021., qui faisait elle-même suite à
une année difficile.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 87

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines

Evolution du RBE et du coefficient moyen


Le résultat brut d’exploitation s’est d’exploitation des banques
continuellement amélioré depuis
2017 pour atteindre 28,5 milliards de
dirhams en 2021. En 2022, en
revanche il a connu une chute
importante à 24,8 milliards. De son
côté, le coefficient d’exploitation
s’inscrit en baisse tendancielle légère
sur la période, qui s’est accentuée en
2021, pour se détériorer en 2022 à
52,9% ce qui dénote un
accroissement relatif des charges
d’exploitation et une baisse du PNB
.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 88
3. Les ratios financiers
3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines

Evolution de la rentabilité des Evolution de la rentabilité des fonds


actifs des banques (ROA) en % propres des banques (ROE) en %

Source : Rapport annuel sur la supervision de BAM 2022

Les ratios de rentabilité des banques, qui étaient en quasi-stabilité entre 2017 et 2019, se sont inscrits dans une
évolution irrégulière depuis 2020, année où ils ont connu une chute brutale, en liaison avec la crise sanitaire, pour
remonter en 2021 à des niveaux relativement satisfaisants. Toutefois, l’année 2022 a enregistré un nouveau recul,
le ROA s’établissant à 0,7% et le ROE à 6,9%, contre respectivement 0,8% et 8,2% un an auparavant.
Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 89

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines
Evolution de la marge globale d’Intermédiation des banques (en %)

Source : BAM - Rapport annuel sur la supervision 2022

Pour l’ensemble des emplois, la marge d’intermédiation s’inscrit en baisse tendancielle depuis 2016, résultant d’une
baisse du taux de rendement à 3,83% en 2022 contre 4,86% en 2016, plus prononcée que celle du coût des
ressources, revenue sur la même période de 1,50% à 0,98%. Aussi la marge globale s’est située en 2022 à 2,83% au
lieu de 3,36% en 2016, soit une baisse de 53 points de base

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 90

3. Les ratios financiers


3.2 Les indicateurs financiers relatifs aux banques marocaines
Evolution de la marge des banques sur les opérations avec la clientèle (en%)

Source : Rapport annuel sur la supervision de BAM 2022

La marge sur les opérations avec la clientèle n’a enregistré qu’une baisse légère de 25 pb depuis 2016, résultant
d’une baisse symétrique aussi bien du taux de rendement que du coût des ressources (- 83 pb pour le rendement
moyen et – 60 pb pour le coût des ressources)

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 91

4. Les obligations comptables

Les établissements de crédit n’appliquent pas les dispositions législatives afférentes aux commerçants.

Ils ont été dotés d’un plan comptable spécifique (plan comptable des
établissements de crédit – PCEC) qui a été adopté par arrêté du Ministre de
l’économie et des finances N° 1331 - 99 du 23 août 1999.

Ils doivent tenir leur comptabilité dans les conditions fixées par BAM
(article 71 de la loi bancaire) après avis du Comité des établissements de
crédit et du Conseil national de la comptabilité.

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 92

4. Les obligations comptables

Les états de synthèse


(Bilan, CPC, état des soldes de gestion, tableau des flux de trésorerie et état des informations
complémentaires)
Doivent être

1/ Etablis à fin juin et fin 3/ Etablis sur base consolidée selon le chapitre 4 du
décembre et leur
2/ Etablis sur base individuelle PCEC qui transposent les normes internationales
publication est obligatoire. conformément au chapitre 3 du PCEC d’information financière « IFRS » et préconisent les
« FINREP » (Financial Reporting

NB : Des situations comptables mensuelles ainsi que des états annexes doivent être transmis à BAM ( circulaire
N° 9/G/12 du 19 avril 2012 )

Abdelouahed EL JAI
V. Contrôle et supervision de l’activité bancaire 93

4. Les obligations comptables

Concernant les délais de transmission, BAM fixe les dates suivantes :

le 15 mars de
le 31 mai le 30 juin
l’année qui suit

Rapport de gestion Etats de


établi Observations du synthèse relatifs
Bilan, CPC et état conseil de aux sociétés,
annuellement par
des soldes de surveillance sur le Rapport des Texte des autres que les
le conseil
gestion arrêtés au rapport du commissaires résolutions établissements
d’administration
31 décembre de directoire et sur aux comptes adoptées de crédit, sur
ou le directoire et
l’exercice les comptes de lesquelles ils
qui comprend
l’ETIC l’exercice exercent un
contrôle

Abdelouahed EL JAI
94

Les services d’intérêt commun


• Centrale des risques
• Centrale des incidents de paiement

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun 95

1. Centrale des risques

C’est pourquoi, la Banque


Créée par Bank Al-
centrale en a confié la gestion En 2015, signature de
Maghrib depuis les
en 2009 à une société privée 2 conventions
années 1970
« EXPERIAN MAROC »

La gestion ne répondait
« Dun & Bradstreet Credit
guère aux normes CREDITINFO, qui
Bureau Maroc », en tant
internationales des « Crédit reprend Experian
que nouveau Credit Bureau
Bureau »

NB: Le crédit Bureau s’occupe de la centralisation des déclarations de prêts consentis par les établissements de crédit à
leur clientèle et fournit des informations sur la situation des clients auxdits établissements comme aide à leur décision
d’octroi de crédits.

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun96
1. Centrale des risques

1.1 Le cadre réglementaire et législatif

La Centrale des risques est une mission de BAM comme service d’intérêt commun

Textes de base :

Loi n° 54-05 relative Circulaires BAM n°1/G/2010 et n° 2/G/2010 du


à la gestion 03 mai 2010 relatives au Service de centralisation
Statut de BAM Loi bancaire
déléguée des des risques et au Service central des incidents de
services publics paiement sur chèques.

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun 97
1. Centrale des risques
1.2. Le principe de fonctionnement

Coopération entre BAM (délégant) et le Credit Bureau (délégataire) selon le schéma suivant :

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun98
1. Centrale des risques
1.3. Obligations du délégataire 1.4. Attributions de Bank Al-Maghrib

Continuité du service public

Egalité de traitement des usagers

Bonne gouvernance Contrôler l’activité


du Credit Bureau
Qualité des prestations

Confidentialité et secret professionnel


S’assurer de sa bonne
marche
Sécurisation des données

Gérer les réclamations des clients

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun99

1. Centrale des risques


1.5. Consultation du crédit bureau

Les établissements de crédit : Client :

• Disposer du rapport de • Peut obtenir son rapport


solvabilité propre à chaque de solvabilité. Toute
client préalablement à contestation possible dans
l’octroi d’un crédit. les quinze jours.

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun100
2. Centrale des incidents de paiement

Conformément à ses statuts et à la loi bancaire, Bank Al Maghrib est chargée:

De centraliser les déclarations des incidents de


paiement de chèques et des interdictions De les diffuser aux établissements de crédit
judiciaires

Objectif  Prévention et lutte contre l’émission de chèque sans provision

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun101
2. Centrale des incidents de paiement

Moyen

1989 : Convention 1990 BAM : Instruction


1980 : Création du
interbancaire  BAM relative aux
Fichier central des
obligation de consulter le procédures de
incidents de paiement
Fichier avant délivrance du centralisation et de
(IP) sur chèques
premier chéquier. diffusion des IP.

2005 : En outre, la réforme des statuts de BAM


1995 : Le Code de
1993 : la loi  Organisation et surveillance des systèmes de
commerce (articles 317 et
bancaire légalise paiement + responsabilité de veiller à 1/ la sécurité
322) renforce et précise les
l’existant des instruments de paiement et 2/ la pertinence
dispositions en vigueur
des normes qui leur sont applicables.

2014 : Loi bancaire


2010 : Circulaires de Bank Al-Maghrib
(article 160)
n° 2/G/2010 et 1/G/2010 du 03 mai
reprend les mêmes
2010 pour l’application de la loi
dispositions

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun102

2. Centrale des incidents de paiement

Le Fichier central des incidents de paiement sur chèques recense les données relatives aux :

Interdictions bancaires Interdictions judiciaires Infractions aux injonctions et


d’émettre des chèques d’émettre des chèques aux interdictions judiciaires

NB : Tout rejet de chèque impayé pour motif d’insuffisance ou d’absence de provision entraîne immédiatement une
mesure d’interdiction bancaire d’émettre des chèques pour le(s) titulaire(s) du compte, notifiée par «lettre d’injonction»,
adressée, au client contrevenant, dans un délai maximum de 5 jours ouvrables.

Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun103

2. Centrale des incidents de paiement

En l’absence de régularisation, la durée de l’interdiction bancaire est de dix ans

Procédure de régularisation de la situation

1 Règlement du montant du chèque 2 Acquittement d’une amende fiscale

Soit par constitution


Soit directement au
d’une provision
bénéficiaire
suffisante et disponible

- par les banquiers avant délivrance de chèques.


NB : La consultation du FCIP :
- par les titulaires de comptes
Abdelouahed EL JAI
VI. Les services d’intérêt commun104

2. Centrale des incidents de paiement

Evolution des incidents de paiement et des régularisations

Source: Rapport annuel de BAM 2022

Abdelouahed EL JAI
105

Principales missions de la Banque centrale


• Émission de la monnaie fiduciaire (MF)
• Gestion des moyens de paiement
• Gestion des réserves de change
• Contrôle de l’activité bancaire

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 106

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.1 Cadre légal
Attributions de BAM
( Loi N° 40-17 publiée dans le B.O. du 15 juillet 2019)

1/ exerce le privilège d’émission 2/ compétente pour apprécier et 3/ responsabilité de la 4/ dispose de Dar As-Sikkah
des billets de banque et des entretenir la qualité des billets conception des billets et des en tant qu’unité de
pièces de monnaie en circulation pièces production

Cours légal : Pouvoir libératoire : Procédure de mise en circulation


1
Le Conseil de BAM arrête :

Possibilité de servir Acceptation obligatoire Les dénominations, types, natures,


comme monnaie. par les agents les dénominations, formats, poids, dimensions, tolérances et
Les billets portent la vignettes, couleurs et toutes toutes autres caractéristiques des
économiques. Donc
autres caractéristiques des billets monnaies métalliques
griffe du Gouverneur permet de se libérer
et celle du d’une dette sur
commissaire du l’ensemble du territoire 2
gouvernement du Royaume
Approbation par décret du chef de gouvernement

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 107

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.1 Cadre légal

Le pouvoir libératoire des billets est illimité.

Toutefois, pour les commerçants, il est interdit sauf sanctions pécuniaire de dépasser les
paiements en espèces au-delà de certaines limites
Le pouvoir libératoire des pièces est limité et les limites sont indiquées par le décret de
mise en circulation (n° 2-02-838 du 24/ 12/2002) comme suit :

Pièces 10 DH 5 DH 2 DH 1 DH ½ DH 20 C 10 C 5C 1C

Pouvoir libératoire 500 DH 250 DH 100 DH 50 DH 25 DH 10 DH 5 DH 2,5 DH ½ DH

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 108

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.2. Règles de remboursement :

Conditions :

Un seul tenant ou composés de deux Ne comportent pas de signes de


Authentiques fragments portant le même numéro de maculage ou de contamination par
série une substance de nature douteuse

Valeur de remboursement :

Totalité de la valeur faciale  si surface du billet ou du fragment de billet égale ou supérieure aux 2/3

Moitié de la valeur faciale  si surface du billet ou du fragment de billet est comprise entre 2/5 et 2/3

Sans valeur  si surface du billet ou fragment de billet est inférieure aux 2/5 du billet complet
Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 109

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.3. Déterminants de la circulation fiduciaire :

Les facteurs déterminant la circulation fiduciaire :

Facteurs favorisant la Facteurs entravant la


fiduciaire (MF) fiduciaire

Développement du réseau des agences


Démographie, inflation, coût, de BAM et des banques, infrastructure
disponibilité, technologie, structure en GAB, le développement des moyens
bancaire, culture et mentalité scripturaux, modernité, contraintes liées
au mode de paiement de factures, etc.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 110

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.3. Les déterminants de la circulation fiduciaire
En analyse SWOT, on peut établir le diagnostic suivant :
Forces Faiblesses

- Grande force - Coût du cash


- Pas besoin de compte bancaire - Exigence d’infrastructures de distribution et de traitement
- Anonymat - Problème de sécurité
- Facilite d’utilisation - Problème de contrefaçon
- Immédiateté - Contrainte liée aux nouveaux modes de paiement (e-commerce)
- Facilite de contrôle

Opportunités Menaces

- Convergence avec les nouvelles technologies - Décisions réglementaires de limitation de l’usage du cash
- Potentiel d’efficacité - agressivité croissante des autres moyens de paiement
- Evènements susceptibles de perturber les tendances principales : - Augmentation des paiements mobile et online
catastrophes naturelles, crises financières - Politique des banques / coût du cash
- Développement de nouveaux usages du cash - Augmentation des canaux où le cash est limité

Source : Rapport annuel 2018 sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et les initiatives d’inclusion financière.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 111

A fin 2022, la circulation fiduciaire s’est établie à 372 milliards de dirhams. En nombre, la
Circulation Fiduciaire (CF) a atteint un volume équivalant à 2,5 milliards de billets et 3,1
milliards de pièces.
La monnaie fiduciaire représente 30% du PIB, parmi les ratios les plus élevés dans le monde.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 112

1.3. Les déterminants de la circulation fiduciaire


Chiffres clés de le l’activité fiduciaire en 2021

Bank Al-Maghrib et les Centres Privés de Tri (CPT)

ont mis à la disposition des banques de la place

3,1 milliards de billets, suite à une hausse de 4,3% par rapport à l’année précédente en lien
principalement avec le renforcement des opérations de recyclage des billets.

Celles-ci, dont 90% ont été effectuées par les services de tri des CPT, ont permis de répondre à 83% des besoins,
le reste étant servi par les billets neufs retirés auprès des guichets de BAM.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 113

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.3. Les déterminants de la circulation fiduciaire
a) Billets en circulation

Structure des billets en circulation (en % du volume)

Source : Rapport annuel de BAM 2022

La structure en nombre des billets en circulation affiche une prépondérance des billets de 200 DH gagnant ainsi un
point pour représenter en 2022 une part de 56%. Les billets de 100 DH ont vu leur part se maintenir à environ 35%.
De leur côté, les parts des coupures de 50 DH et 20 DH se sont établis à 3% et 6% respectivement. En valeur, une
proportion de plus de 70% du montant des billets en circulation est constituée par la coupure de 200 DH.
Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 114
1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)
1.3. Les déterminants de la circulation fiduciaire
b) Pièces en circulation
Structure des pièces en circulation (en % du volume)

Source : Rapport annuel de BAM 2022

S’agissant de la circulation des pièces métalliques, elle s’est située à un volume de 3 milliards d’unités, soit l’équivalent
de plus de 3,5 milliards de dirhams à fin 2022. Les pièces de 1DH, ½DH, 20Cts et 10Cts dominent la circulation des
pièces en représentant ensemble une part cumulée de 75% du nombre de pièces en circulation.
Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 115

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.4 Approvisionnement de l’économie en monnaie fiduciaire

Après une accélération exceptionnelle (+ 20,1%) dans le contexte de la crise sanitaire, la progression de la
circulation fiduciaire est revenue à son rythme normal en 2021, avec une hausse de 5,6%, puis s’est de nouveau
accélérée à 10% en 2022.
Evolution de l’approvisionnement global des billets de banque (en milliards de DH)
billets)
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022

2,117 2,308 2,456 2,630 2,724 2,894 2,926 3,054 3.150

Source : BANK AL-MAGHRIB RAPPORT ANNUEL 2022

La satisfaction des besoins nationaux en MF est une mission qui relève de l’Institut d’Émission. La délégation de
l’activité de traitement et de recyclage de la MF par BAM depuis 2005 a permis aux Centres Privés de Tri (CPT) de jouer
un rôle déterminant dans l’approvisionnement de l’économie nationale en MF à côté de la Banque Centrale (BC).

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 116

1.3. Les déterminants de la circulation fiduciaire

Pour assurer l’approvisionnement de


l’économie nationale en billets de
banque et pièces de monnaie neufs,
la Banque a produit, en 2022, 530
millions de billets et 95 millions de
pièces de monnaie.

Source : Rapport annuel BAM 2022


Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 117

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.5. Entretien de la fiduciaire

Le traitement effectué par BAM

Objectif : Objet :

Entretien de toutes les Contrôles inopinés pour s’assurer du


S’assurer de la qualité de
catégories de billets, respect de la réglementation en matière
l’entretien mené par les CPT
neufs ou valides de recyclage de la monnaie fiduciaire

 Ces contrôles concernent aussi bien les banques que les CPT.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 118

1. Émission de la monnaie fiduciaire (MF)


1.5 Entretien de la monnaie fiduciaire:

Pour les billets : Pour les pièces

Les pièces de monnaie versées sont


Traitement automatique des Vérification manuelle des billets comptées et vérifiées à l’unité pour en
billets versés aux guichets de en mauvais état avant extraire celles qui ne peuvent être
BAM destruction éventuelle remises en circulation (pièces fausses,
détériorées ou étrangères, etc.)

- Comptage,
- Vérification d’authenticité et de qualité,
- Séparation en billets valides ou non.
Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 119

2. Gestion des moyens de paiement


2.1 Définitions

La gestion des moyens de paiement nécessite : Système de paiement

Un système de paiement bien Un système de Ensemble des organismes, des mécanismes et des
structuré compensation efficace procédures permettant de transférer des fonds

Système de compensation :
Ensemble de mécanismes et de procédures permettant à des organismes bancaires et financiers
d’effectuer entre eux, en termes nets, des paiements au nom de leurs clients respectifs.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 120
2. Gestion des moyens de paiement
2.1 Définitions

Les principaux systèmes de paiement et de compensation :

Le système des Le système de


Le système des Le système des Le système Le système de
règlements compensation des
règlements en règlements interbancaire de compensation
interbancaires règlements par cartes
monnaie fiduciaire scripturaux télé-compensation des titres
bancaires

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 121

2. Gestion des moyens de paiement

2.2 Le système de paiement en monnaie fiduciaire :

Organismes impliqués Instruments utilisés


Banque centrale, banques de second rang, banques
participatives, Trésorerie générale et autres comptables Billets de banque et pièces de
publics, le réseau de la Poste (Mandats-poste), les monnaie
établissements de paiement et les Centres Privés de Tri (CPT).

2.3. Le système des règlements scripturaux

Organismes impliqués Instruments utilisés


Banque centrale, banques de second rang, banques Chèques, cartes bancaires, virements,
participatives, Trésorerie générale, Centre monétique lettres de change, billets à ordre, avis
interbancaire, Sociétés émettrices de cartes bancaires et de prélèvement, etc.
indirectement les établissements de paiement.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 122

2. Gestion des moyens de paiement


2.4. Le système des règlements interbancaires :

Instruments
Nom du système : SRBM Fonction: Organismes concernés
utilisés

Transfert d’argent en
Système de Règlements Banque centrale
temps réel sous réserve
Bruts du Maroc qui est gestionnaire et
d’en disposer sur le virements en
la formule marocaine superviseur,
compte, soit par monnaie
du RTGS (Real Time participants directs
approvisionnement, soit centrale
Gross System) et participants
par le biais d’avances de
indirects
la Banque centrale

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale123

2. Gestion des moyens de paiement

Fonctionnement du SRBM :

les participants (BAM, banques) effectuent des virements


Les participants indirects et les sous-participants
soit pour leur compte soit pour le compte de tiers (clients,
interviennent sous l’égide d’un participant.
participants indirects)

Les opérations concernées :

Retraits et versements de fonds Déversement des soldes


Opérations du marché Opérations de BAM
effectués par les banques au niveau de compensation (SIMT,
monétaire avec les banques
des agences de BAM CMI, MAROCLEAR)

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VII. Principales missions de la Banque centrale 124

2. Gestion des moyens de paiement

2.5. Le Système Interbancaire Marocain de Télé-compensation (SIMT)

Les « Participants directs » : Les «Participants


Principaux objectifs : Participants indirects» :

Automatisation des échanges


Réduction des délais Responsabilité technique
et financière Organismes habilités
Tout à échanger et à
Sécurisation des échanges
organisme Respect des règles de la compenser leurs
gestionnaire profession bancaire et du opérations par
Centralisation des soldes de de moyens de SIMT l’intermédiaire d’un
règlement paiement Participant Direct de
scripturaux leur choix
Règlement en monnaie
Amélioration de la gestion de banque centrale
trésorerie.

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VII. Principales missions de la Banque centrale 125

2. Gestion des moyens de paiement

Infrastructure Plateformes de communication et de transmission des images de chèques par système


technique : numérique installées chez l’ensemble des intervenants et liaison avec la Banque centrale

- règlement général
Arsenal - code déontologique
juridique : - convention d’adhésion en tant que participant
- convention entre participants directs et les autres utilisateurs

-Transmission de l’image du chèque à la banque tirée par télétransmission ;


-Enregistrement de cette transmission par le système
-Sort du chèque : message de rejet le lendemain, sinon il est considéré comme accepté
Procédure :
-Soldes déversés chez BAM
-Imputation aux comptes de règlement centraux des participants
-Les chèques sont archivés chez la banque remettante

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 126

2. Gestion des moyens de paiement


2.6. la sécurité des systèmes de paiements

Objectif Moyen

Surveillance afin de prévenir les effets Nouvelles normes internationales (Banque des Règlements
de contagion ou de risque systémique internationaux - BRI - et Organisation Internationale des Commissions de
et améliorer la résilience et la stabilité Valeurs - OICV), plus exigeantes, relatives aux infrastructures de marché
du système financier. (enregistrement, compensation, règlement-livraison et paiement.

 Sécurité des moyens de paiement scripturaux nécessaire au maintien de la confiance du public dans la monnaie et au
bon fonctionnement de l’économie.
 La surveillance des systèmes et moyens de paiement est une mission fondamentale de la Banque centrale.

Elle veille ainsi :

Au bon fonctionnement et à la sécurité A la sécurité des systèmes de compensation, de A la sécurité des moyens de paiement
des systèmes de paiement règlement et de livraison des scripturaux et à la pertinence des normes
instruments financiers qui leur sont applicables.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 127

3. Gestion des réserves de change

En vertu des dispositions de son Statut, Bank Al-Maghrib détient et gère les réserves de change qui se composent
essentiellement des avoirs et placements en devises et accessoirement des avoirs en or et des avoirs auprès des organismes
financiers internationaux. La structure des réserves à fin 2020 et fin 2022 est retracée dans le tableau ci-après :

Actif au 31 décembre 2020-2022


En milliers de dirhams 2020 2021 2022
Avoirs et placements en or 11 989 425 12 008 623 13 498 946

Avoirs et placements en devises 297 853 278 289 416 554 308 867 128

- Avoirs et placements auprès des banques étrangères 88 483 179 50 752 727 52 900 450

- Bons du Trésor étrangers et assimilés 205 947 284 239 508 275 257 366 426

- Autres avoirs en devises 3 420 815 8 155 552 8 600 252

Avoirs auprès d'organismes financiers internationaux 9 188 280 21 596 724 22 770 832

- Souscription au FMI - Tranche de réserve 2 084 098 2 097 811 2 248 490

- Avoirs en Droits de Tirage Spéciaux 6 715 532 19 105 311 20 100 998
- Souscription au Fonds Monétaire Arabe 388 650 393 602 421 344

Source : Bank Al-Maghrib


Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 128

3. Gestion des réserves de change


3.1. Méthodes d’évaluation
a) Avoirs et engagements en or et en devises
Conversion effectuée sur la base des cours de Gains ou pertes inscrits au compte de réévaluation des
change en vigueur à la date de clôture de l'exercice. réserves de change figurant au passif du bilan de BAM

Le solde de ce compte doit être maintenu créditeur avec un minimum équivalant à un


seuil de 2,5% des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib.

Si solde < seuil minimum, l’insuffisance sera comblée Si solde > seuil minimum, le surplus est restitué au Trésor
par prélèvement sur les résultats de BAM. au compte « réserves pour perte de change ».

b) les titres acquis dans le cadre de la gestion des réserves de change

Ces titres sont classés en fonction de l'intention de leur détention dans :

Le portefeuille de transaction : titres Le portefeuille d'investissement : titres acquis le portefeuille de placement : titres
acquis avec l'intention, dès l’origine, de avec l'intention de détention jusqu'à autres que ceux classés dans les deux
les revendre à brève échéance ; l'échéance ; catégories précédentes.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 129
3. Gestion des réserves de change
c) Les autres avoirs en devises

BAM peut déléguer la gestion des Ces avoirs sont initialement comptabilisés à leur prix d’acquisition ;
réserves à des mandataires tiers Les plus ou moins-values sont comptabilisées aux comptes de
produits et charges appropriés
3.2. Dispositif de gestion des risques financiers
a) Les organes de gestion

Le Conseil de la Banque a pour Le Comité Monétaire et Financier Le Comité des Risques


charge de valider la politique de (CMF), présidé par le Wali, Opérationnels et Financiers
placement des réserves de change supervise la mise en œuvre de cette (CROF), présidé par le Directeur
et les tolérances au risque et allocation stratégique et approuve Général, examine périodiquement
approuve l’univers la stratégie de gestion proposée par les indicateurs de risque et de
d’investissement et l’allocation l’entité chargée de la gestion des performance liés à la gestion des
stratégique des actifs. réserves de change. réserves de change.

NB: Une directive de la Banque définit et précise tous les objectifs concernant la gestion des réserves de change, depuis
les principes de placement jusqu’à l’univers d’investissement, les limites par classe d’actifs, les règles d’éligibilité et de
concentration des émetteurs et contreparties ainsi que les termes de placement autorisés.
Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 130
3. Gestion des réserves de change
b) Définition des risques financiers

Les risques financiers inhérents à la gestion des réserves sont les suivants :

le risque de crédit : risque de défaut de paiement le risque de marché résultant d’une le risque de liquidité : ne pas pouvoir
(risque de contrepartie) ; risque d’abaissement de évolution défavorable des indicateurs honorer les engagements, même par la
la note de crédit d’une contrepartie par une ou de marché liés, par exemple, aux taux mobilisation des actifs ou avec une
plusieurs agences de notation d’intérêt ou aux taux de change possibilité de perte significative en capital.

c) Gestion des risques financiers

Risque de crédit Risque de marché

Deux principaux objectifs : la sécurité et la liquidité. Utilisation de portefeuilles de référence à plusieurs niveaux et
Techniquement, un indicateur synthétique (score du risque de d’écarts autorisés par rapport à ces portefeuilles de référence.
crédit) est calculé et suivi quotidiennement. Indicateurs : duration, sensibilité, risque potentiel de perte
Les notations des trois principales agences de notation maximale (VaR) ainsi que la volatilité des performances par
(Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch) sont utilisées pour le rapport aux portefeuilles de référence (Tracking error).
rating,

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 131

3. Gestion des réserves de change


3.3. Structure des réserves de change

a) Avoirs en or

Ils se sont établis à fin 2022 à 13 498 946 KDH, correspondant à une quantité de 22,12 tonnes, montant qui
varie surtout en raison du prix de l’or, les quantités ne subissant guère de changement. Il faut rappeler ici
que l’or ne joue plus qu’un rôle marginal dans le domaine monétaire, ni en tant que couverture de la
circulation fiduciaire, ni en tant que réserve de change.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 132

3. Gestion des réserves de change


3.3. Structure des réserves de change

b) Avoirs et placements en devises

En termes de répartition, les titres obligataires sont prépondérants, avec une part de 81% en 2022 (contre 80% l’année
précédente), après avoir culminé à 82% en 2018. Dans cette catégorie d’avoirs, les titres d’investissement représentent les
trois quarts. Le positionnement sur le marché monétaire, au vu de l’attractivité des placements obligataires dont le
rendement s’est relativement amélioré, s’est maintenu à une part de 11% du total des avoirs et placements en devises.

Ventilation par type de placement

Source : Bank Al-Maghrib Abdelouahed EL JAI


VII. Principales missions de la Banque centrale 133

3. Gestion des réserves de change


3.3. Structure des réserves de change
b) Avoirs et placements en devises

la structure du portefeuille par région, fait ressortir une prédominance des titres d’origine européenne avec 54%, suivis
par les titres des émetteurs d’Amérique du nord avec 24%. Par catégorie d’actifs, ce sont les titres souverains qui
constituent la majorité absolue avec 61% du total. Remarquons d’autre part que la plupart des titres (63%) portent une
note haute (AAA, AA+ et A-), les 37% restants appartenant aux catégories BBB + ou -.

Répartition des expositions des Répartition des expositions des portefeuilles par classes
devises par région d’actifs

Source : Bank Al-Maghrib Source : Bank Al-Maghrib Abdelouahed EL JAI


VII. Principales missions de la Banque centrale 134

3. Gestion des réserves de change


3.3. Structure des réserves de change
b) Avoirs et placements en devises

Répartition des portefeuilles obligatoires par notation

Source : Bank Al-Maghrib


En vertu des dispositions de son Statut, Bank Al-Maghrib détient et gère les réserves de change qui se composent
essentiellement des avoirs et placements en devises et accessoirement des avoirs en or et des avoirs auprès des
organismes financiers internationaux.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 135

3. Gestion des réserves de change


3.3. Structure des réserves de change
b) Avoirs et placements en devises

Avoirs et placements en or de BAM

Source : Bank Al-Maghrib

Pour ce qui est des avoirs en or, le stock en quantité ne varie pas et reste à hauteur de 22,12 tonnes. En valeur, l’actif a en
revanche sensiblement varié en raison de la variation du prix de l’or, l’once s’étant fortement appréciée de 2 096 dirhams, ou
12,4 % en 2022.
Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 136

3. Gestion des réserves de change


3.3. Structure des réserves de change

c) Avoirs auprès d’organismes financiers internationaux

Ce poste s’établit en 2021 à près de 21 597 millions de DH contre 9 188 MKDH en 2020, progression due à
l’obtention par le Maroc de sa part dans l’allocation de DTS décidée en 2021

la souscription au FMI - Tranche de réserve :elle se stabilise pour la partie versée en devises à 2,1 milliards
de DH.

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 137
3. Gestion des réserves de change
3.3. Structure des réserves de change
c) Avoirs auprès d’organismes financiers internationaux
2
Les avoirs en DTS
Représentent la contrevaleur des avoirs de Bank Al-Maghrib auprès du FMI, enregistrent
Au crédit, les paiements des commissions sur allocations
Au débit les opérations d’achats de DTS par la Banque et
de DTS sur une base trimestrielle ainsi que les
les rémunérations versées par le FMI
remboursements d’emprunts du Maroc.

NB: Au passif du bilan, figure le poste « Allocations de Droits de Tirage Spéciaux » qui correspond à la valeur en dirhams
des montants des allocations de DTS accordées par le FMI au Maroc en sa qualité de pays membre. Ce compte a été crédité
en 2009, de 5,7 milliards de dirhams, représentant la part du Maroc dans l’allocation générale et l’allocation spéciale (475,8
millions de DTS) octroyées par le FMI en faveur des pays membres, et en 2021 d’un montant de 857 millions de DTS,
équivalant à près de 11 milliards de dirhams. Des commissions trimestrielles sont payées par la Banque au FMI sur ces
allocations.

3
Souscription au FMA : Fraction, prise en charge par BAM, de la souscription libérée au capital du FMA.
La participation du Maroc à cette Institution s'élève à 41,33 millions de Dinars Arabes
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VII. Principales missions de la Banque centrale 138

4. Contrôle de l’activité bancaire

Deux volets complémentaires :

Contrôle permanent sur la base de documents Contrôle sur place

 De plus, le contrôle est étendu au réseau international des banques marocaines

4.1 Le contrôle permanent

Informations périodiques  Analyse Examen annuel effectué sur les Informations collectées à l’occasion des
des états de synthèse individuels et rapports sur le contrôle interne, les rencontres régulières avec les
consolidés et vérification de la rapports de gestion et les rapports responsables des établissements de
conformité aux ratios prudentiels. des Commissaires aux Comptes. crédit (gestion des risques)

Mesures et actions correctives par BAM


En cas de constatation d’insuffisances ou
d’infractions Sanctions conformément à la réglementation

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VII. Principales missions de la Banque centrale 139

4. Contrôle de l’activité bancaire

Sur un autre plan, sur la base d’un Système d’Aide à la Notation des Etablissements de Crédit (SANEC) mis en place en
2006, BAM procède à la notation des établissements de crédit (de 1 à 5, de la plus favorable à la plus défavorable).

Constituant un dispositif d’alerte efficace pour le contrôle prudentiel

Ce système permet en particulier de rendre compte :

de la situation financière et
prudentielle des établissements de la qualité de leur direction de leur profil de risque.
de crédit ; et de leur gestion ;

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 140

4. Contrôle de l’activité bancaire


4.2. Le Contrôle sur place
Peut être à portée générale ou thématique.

Objectifs :

Vérification des informations financières Appréciation de la gouvernance et


Appréciation des aspects de la gestion
et prudentielles transmises. du dispositif de contrôle interne et
des établissements de crédit
de gestion des risques.

A l’issue de chaque mission : rapport de contrôle adressé aux


dirigeants de l’établissement concerné avec :

Invitation à conduire un plan


Points de vulnérabilité décelés d’actions pour corriger les
insuffisances

Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 141

4. Contrôle de l’activité bancaire


4.3. La supervision transfrontalière

Pour ce qui est de la supervision exercée sur base Dans sa démarche de suivi des entités
consolidée implantées à l’étranger

Bank Al-Maghrib requiert des principaux groupes Bank Al-Maghrib a adopté une méthode de
bancaires un reporting spécifique scoring

Reflétant le poids de la filiale dans le groupe, ses


Portant sur l’appréciation des risques encourus sur le plan
indicateurs de risques, sa rentabilité, sa
quantitatif et qualitatif
capitalisation, le niveau du risque pays et
l’évaluation de son régulateur.

 Ce dispositif se combine avec la surveillance menée par les banques marocaines sur leurs implantations à l’étranger.
Abdelouahed EL JAI
VII. Principales missions de la Banque centrale 142

4. Contrôle de l’activité bancaire

Code de bonne conduite et de coopération pour permettre un développement harmonieux des trois groupes en Afrique.

Moyen :
Comité Afrique, composé de Bank Al-Maghrib et des groupes bancaires transfrontaliers

En vue de :

Faire le point sur les Examiner les conditions


risques encourus et les Suivre l’évolution de leur macroéconomiques et
mesures devant être activité, de parts de marché, macro financières des
entreprises pour les de réseau et d’inclusion pays d’accueil
atténuer financière

Abdelouahed EL JAI
143

Les recommandations de Bâle II et III


• La gestion des risques
• Le risque opérationnel

Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III144
1. La gestion des risques
1.1 Création du Comité de Bâle

A l’origine, fut, le 26 juin 1974, la faillite de la banque allemande Herstatt. Un directeur de la Banque d'Angleterre,
Peter Cooke, propose une réunion des banques centrales et des superviseurs bancaires des pays du G10. Ce fut la
première prise de conscience du risque systémique sur les marchés financiers modernes.

Le Comité de Bâle est né et siège à Bâle (Suisse) quatre fois par an, sous l'égide de la Banque des Règlements
Internationaux (BRI).

Le comité de Bâle
Le Comité regroupe désormais 28 membres. En plus des membres fondateurs, qui sont le G 10 + la
Suisse (Allemagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni,
Suède, Suisse), se sont ajoutés le Luxembourg et l’Espagne puis, depuis 2009, les pays suivants :
Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Corée, Hong Kong, Inde,
Indonésie, Mexique, Singapour, Turquie, Russie et Union Européenne.

NB: En 1975, un document appelé « Concordat de Bâle » introduit le principe du contrôle bancaire sur base consolidée.
Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 145
1. La gestion des risques
1.2 Les accords de Bâle 1
Les premiers travaux de grande ampleur du Comité aboutissent à la publication, en 1988, d'un accord sur un ratio
international de solvabilité, baptisé "ratio Cooke", du nom de l'instigateur du Comité. Les recommandations de
Bale 1 ont été suscitées par les difficultés des grandes banques en raison des risques pays.

Ce ratio est au cœur des accords dits « Bâle 1 » et


constitue un élément fondateur de la régulation
Fonds propres >8
bancaire : chaque risque doit comprendre un certain Ratio Cooke =
%
montant de fonds propres pour assurer la sécurité Risques
globale du marché et minimiser les risques de nature
systémique en évitant «l'effet domino».

En 1995, le scandale de la Barings conduit le Comité de Bâle à revoir et approfondir ses règles : Nick Leeson, à peine 25 ans à
l'époque, réalise au début des années 1990 des profits colossaux sur son "desk" de Singapour : spécialisé dans le trading des
produits dérivés, ses gains représentent en 1993 près de 10 % des bénéfices de la banque. Jusqu'à ce que, confronté à des
difficultés, il se mette à dissimuler ses pertes dans un compte d'erreurs, le désormais célèbre compte 88 888.

 Ignorées par le contrôle totalement défaillant de la banque, les pertes s'accumulent jusqu'à représenter près de
la moitié du capital de la Barings.
Abdelouahed EL JAI
Les recommandations de Bâle II et III 146

1. La gestion des risques


1.3. Les accords de Bâle 2

Une conception des risques


bancaires trop étroite, (limitée au
seul risque de crédit et depuis
1996 aux risques de marché).

Une mesure du risque


L'accord de Bâle 1 de
insuffisamment affinée :
1988 jugé insuffisant
pondération uniforme des
pour trois raisons :
entreprises à 100 %,

Une grille de pondérations rigide


car ne prenant pas en compte les
techniques de réduction des
risques (garanties).

Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 147

1. La gestion des risques

Ratio Cooke amendé (Bâle 1) Bâle 2

Méthode standard
fondé sur les
Calcul forfaitaire
Risque de crédit notations externes
selon la contrepartie
Systèmes de notations
internes
Méthode standard
Risque de marché Inchangé
Modèles internes
Méthode standard
Risque opérationnel
Modèle interne

Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 148
1. La gestion des risques
1.4. Les accords de Bâle 3

a. Les aspects de la crise de 2007 et leur évolution

La valeur des La place des banques dans


Les liens entre risque
biens et leur La baisse de la confiance le financement de
souverain et risque bancaire
liquidité l’économie

Crise de la dette
Une crise économique
Une Crise bancaire: blocage souveraine à cause de :
Un problème de par la réduction du
car les investisseurs refusant
marché (les financement du secteur
d’acheter des titres et les -moindres rentrées fiscales
crédits subprimes privé. D’où baisse de la
banques refusant de se -plus de dépenses pour
et la titrisation) demande et de la
prêter les unes aux autres. soutenir le secteur
croissance.
financier.
Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 149
1. La gestion des risques
1.4. Les accords de Bâle 3

b. Combler les insuffisances et les défauts de la réglementation Bâle 2

Insuffisances et défauts de Bâle 2 Comment renforcer le secteur bancaire ?

Bâle 2 est une réglementation pro cyclique - Renforcer les exigences de fonds propres des opérations
(moins de fonds propres quand la situation est
les plus risquées (par exemple risques de marché) ;
bonne, plus de fonds propres quand la situation se
détériore avec des capitaux alors rares et chers)
- Mieux prendre en compte tous les risques des banques
Sous-pondération de La norme de Bâle (crédit, marché et opérationnels) ;
certains risques n’est qu’une norme
(risques de marché ou de capital (Même si - Des exigences renforcées pour le capital et de nouvelles
produits complexes – Bâle 2 a introduit le normes.
titrisations) Pilier 2)
Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 150
1. La gestion des risques
1.4. Les accords de Bâle 3

c. Renforcement des dispositifs de Bâle 3

En 2010, les mesures suivantes ont été prises pour


En pratique, les travaux de finalisation de Bâle 3 ont porté sur
mieux assurer la couverture des risques ;

Mesure du risque de crédit : révision en profondeur de


Renforcer la qualité et la quantité des fonds l’approche standard et encadrement accru de l’approche
propres (plus de fonds propres pour le risque notations internes
marché ; renforcer les fonds propres de base)
Mesure du risque opérationnel : refonte du dispositif existant
(nouvelle approche et fin de l’utilisation des modèles int ernes)

Introduction d’un plancher (capital output floor) entre le calcul


Meilleur encadrement de la liquidité, risque le en méthode interne et celui en méthode standard
plus déterminant
Introduction d’une exigence de levier spécifique pour les
banques systémiques
Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 151
2. Le risque opérationnel
2.1. Sources potentielles des risques opérationnels

L’article 56 de la circulaire 26/G/2006 de BAM :


« les risques opérationnels sont les risques de pertes résultant de carences ou de
défaillances inhérentes aux procédures, au personnel et aux systèmes internes
ou à des événements extérieurs »

Cette définition inclut le risque juridique, mais


exclut les risques stratégiques et de réputation

Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 152
2. Le risque opérationnel
Tout acte commis par un employé, seul ou avec une complicité
Fraude interne extérieure, visant à détourner des biens, des règlements ou des
paiements, ou à contourner des dispositions légales ou réglementaires
Fraude externe Tout acte de même nature que celui invoqué dans le cas de la faute
interne, mais impliquant des tiers
Pratiques inappropriées en
matière d’emploi et de Tout acte non conforme au code du travail ou aux conventions
sécurité sur les lieux de collectives pouvant générer des demandes d’indemnisation
travail
Sources
potentielles Pratiques inappropriées Atteinte à la confidentialité, blanchiment, exercice illégal de certaines
des risques concernant les clients, les activités soumises à agrément, dépassement des limites d’exposition
opérationnels produits et l’activité
commerciale autorisées pour un client

Dommage aux biens Destructions et dommages résultant d’une catastrophe naturelle


physiques ou d’autres sinistres (vandalisme, terrorisme, etc.)

Interruption d’activité et Dysfonctionnement de l’activité (interruption ou perturbation d’un


pannes de systèmes service) ou des systèmes (informatique, télécommunications…)

Inexécution des opérations, Traitement incorrect d’une opération avec des fournisseurs ou
livraisons et processus d’autres partenaires commerciaux
Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 153

2. Le risque opérationnel

2.2. Surveillance des risques opérationnels par les organes d’administration et de direction

a) Organes d’administration b) Organes de direction

Le conseil d’administration, le conseil L’organe de direction (direction générale, directoire ou


de surveillance ou toute instance toute instance équivalente) traduit le dispositif de gestion
équivalente doit approuver le des risques opérationnels en politiques, processus et
dispositif de gestion des risques procédures précis pouvant être appliqués et contrôlés au
opérationnels sein des diverses entités de l’établissement.

L’organe de direction veille à ce que les préposés au


Ce dispositif prend en compte le
contrôle du respect de la politique en matière de
niveau acceptable de tels risques ainsi
risques opérationnels soient investis d’une autorité
que les conditions de leur gestion
indépendante à l’égard des unités qu’ils surveillent
Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 154

2. Le risque opérationnel

2.3. Système d’identification, de mesure, de suivi, de maîtrise et d’atténuation des risques opérationnels

a) Identification et mesure des risques opérationnels

- identifier les risques les plus significatifs


Objectifs
- apprécier la vulnérabilité de l’établissement à ces risques.

Techniques utilisées :

l’autoévaluation : Opérations et activités évaluées sur la base de L’indicateur de risques :


la cartographie des l’examen d’un ensemble de points potentiellement exposés aux utilise des bases de données
risques risques opérationnels, en s’appuyant sur un ensemble de statistiques et/ou de diverses
contrôles effectués en interne mesures

Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 155

2. Le risque opérationnel
b) Suivi des risques opérationnels

- Périodicité adaptée aux - Information précise et


- Mise en place des alertes sur
risques ainsi qu’à la périodique devrait être portée
la base des indicateurs de
fréquence et à la nature aux organes de direction et
risque.
l’environnement opérationnel. d’administration

c) Maîtrise et atténuation des risques opérationnels

- Sécurisation de l’accès aux patrimoines et


Suivi attentif du respect des Mise à niveau des compétences et
archives de l’établissement et de leur
limites et seuils de risque fixés de la formation des agents
utilisation

Identification des activités et des Vérification et rapprochement


produits dont les rendements réguliers des opérations et des
paraissent disproportionnés comptes.
Abdelouahed EL JAI
VIII. Les recommandations de Bâle II et III 156

2. Le risque opérationnel
Les activités externalisées doivent faire l’objet à leur tour de politiques appropriées de gestion des risques.

d) Contrôle du système de gestion des risques opérationnels e) Plan de continuité de l’activité

Mise en place, sous l’égide de l’organe d’administration, Les banques sont tenues de se doter
d’un système d’audit interne indépendant des organes de
d’un plan de continuité de l’activité
direction, qui vérifie périodiquement que le dispositif
de gestion des risques opérationnels est mis en œuvre avec tests périodiques pour en
avec efficacité au niveau de l’ensemble de l’établissement. mesurer l’efficacité.

f) Reporting destiné à Bank Al-Maghrib

Obligation de communiquer périodiquement à la Direction de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib un


reporting ayant pour objet spécifique de rendre compte des pertes générées par les risques opérationnels.

Abdelouahed EL JAI
157

Lutte contre le blanchiment des capitaux


et le financement du terrorisme
• Considérations générales sur le blanchiment
• Les textes législatifs de base
• Le GAFI
• Autorité Nationale du Renseignement Financier
• Obligations des banques

Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 158
1. Considérations générales sur le blanchiment
1.2 Processus du blanchiment
1.1 Définition
Processus qui permet de dissimuler l'origine illicite
de fonds grâce à des opérations financières qui
feront paraître que cet argent est légal et ce, en
l'introduisant dans un circuit économique régulier.

La loi 43-05 contre le blanchiment de capitaux


et le financement du terrorisme dispose :
C’est «le fait d'acquérir, de détenir, d'utiliser,
de convertir ou de transférer des biens dans le
but de dissimuler ou de déguiser l'origine de
ces biens, dans l'intérêt de l'auteur ou d'autrui
quand ces derniers sont le produit des
infractions prévues par la présente loi (trafic de
stupéfiants, d'êtres humains, d'immigrés,
d'armes et de munitions, mais aussi corruption
et détournement de biens publics ou privés)».

Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme159
1. Considérations générales sur le blanchiment

1.3 Etapes du blanchiment

a) L'immersion (également appelé prélavage) : b) L'empilement/dispersion (lavage ou brassage) :

Consistera, grâce à une série de conversions ou de


Insérer les fonds à blanchir dans le circuit officiel.
transferts, à brouiller la traçabilité de leur provenance.
Exemple : fractionner des sommes en espèces
Les fonds peuvent ainsi être transformés en
importantes en montants plus petits pour les
portefeuille-titres ou en dépôts bancaires à travers le
déposer sur un compte bancaire
monde.

c) Le recyclage/intégration (essorage) :

Réintroduire les sommes blanchies dans l'économie après dissipation de leur caractère douteux
et après leur avoir imprimé régularité et légitimité.
Cette réinsertion concernera aussi bien le capital blanchi que les produits qui en découlent
(intérêts, dividendes, plus-values, etc.)
Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 160
1. Considérations générales sur le blanchiment

1.4 Conséquences économiques du blanchiment des capitaux

Utilisent de sociétés de façade mêlant activités illicites à des fonds légitimes.


a) La déstabilisation du De ce fait, les indicateurs de performance et les principes sur lesquels se
secteur privé fonde la concurrence ne sont pas respectés.

Si de grosses sommes d'argent blanchi parviennent à une institution


b) L'atteinte à l'intégrité et financière puis disparaissent soudainement sans raison apparente, cela
à la stabilité des marchés pourrait poser de sérieux problèmes de liquidité et conduirait à des
financiers paniques bancaires, compromettant gravement la solidité et la stabilité du
système financier.

L’objectif étant plus le blanchiment que le gain, les blanchisseurs seront


c) L’instabilité économique amenés à investir dans des activités qui ne sont pas nécessairement
et financière rentables ou utiles pour le pays, au détriment d'investissements judicieux, la
croissance économique du pays risque d'en souffrir.
Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 161
2. Les textes législatifs et réglementaires de base
• Loi 12-18 promulguée par le dahir 1-21-56 du 8 juin 2021, modifiant et complétant le code pénal et la loi 43-05
relative à la LBC/FT
• Décret n° 2-08-572 portant création de l’Unité de Traitement du Renseignement Financier
• Décret n°2-21-633 du 30 août 2021 relatif à l’organisation de l’autorité nationale du renseignement financier,
publié au BO N° 7026 du 30/09/2021
- Décret n° 2-08-572 portant création de l’Unité de Traitement du Renseignement Financier ;
- Décision n° D.4/11 relative à la déclaration de soupçon et à la communication d'informations à l'Unité ;
- Décision n° D.5/12 relative aux obligations incombant aux personnes assujetties soumises au contrôle de l'Unité ;
- Décision n° D.6/13 relative au gel des biens pour infraction de terrorisme ;
- Directive générale n°DG.1/2014 destinée aux personnes et professions soumises à la supervision et au contrôle de
l’Unité de Traitement du Renseignement Financier en matière de LBC/FT.

 Au lendemain du 11 septembre 2001, et surtout après les attentats de Casablanca du 16mai 2003, le processus de mise
à niveau de la législation marocaine en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme a
marqué une sensible accélération.

 En juin 2003, le Maroc a adopté une loi antiterroriste, qui englobe des dispositions de contrôle et d'interdiction de
l'utilisation du système financier à des fins terroristes et, en mai 2007, une loi contre le blanchiment des capitaux est
entrée en vigueur.
Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 162
2. Les textes législatifs de base

Règles exigées des établissements de crédit par BAM :

Sensibiliser et former le
Conserver et mettre à jour
Identifier leur clientèle et personnel aux techniques
Assurer le suivi et la la documentation afférente
d'en avoir une connaissance de détection et de
surveillance des opérations à la clientèle et aux
approfondie prévention des opérations
opérations qu'elle effectue.
suspectes

Conformité du dispositif national aux normes internationales : Actions d'assistance dans le cadre de la coopération du
Maroc avec les Etats et les Institutions Internationales
Le dispositif mis en place fait l'objet d'une évaluation
selon une méthodologie uniforme appliquée à tous les
pays de la part du Comité contre le Terrorisme relevant Missions d'étude et de formation, organisées par les
du Conseil de Sécurité des Nations-Unies et du Groupe Nations-Unies, le FMI, le GAFI, le FMA et les
d'Action Financière International pour le Moyen-Orient gouvernements de plusieurs pays, notamment,
l'Espagne, la France et les Etats-Unis
et l'Afrique du Nord, constitué en 2004 et dont le Maroc
est l'un des Etats fondateurs.
Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 163
3. Le GAFI

Le Groupe d’action financière (GAFI) : créé en 1989 par les grands pays industrialisés.

Objectifs :

Elaboration des normes et la promotion de l’efficace application de mesures législatives,


réglementaires et opérationnelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement
du terrorisme et les autres menaces liées à l’intégrité du système financier international.

NB: GAFI a élaboré des recommandations reconnues comme la norme internationale dans le domaine. Publiées en
1990, ces recommandations ont été régulièrement révisées en 1996, 2001, 2003 et en 2012

Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 164
3. Le GAFI
Quelques dates clés :

Création du Mise en place par Décision du GAFIMOAN


Groupe d’Action Mise en place et suivi de la sortie du Maroc du
Adoption en l’UTRF du système processus de suivi du
Financière du de l’exécution d’un plan informatique goAML,
2007 de la loi Groupe, lors de sa
Moyen Orient et d’action établi, en 2010, développé par Adhésion de
n°43-05 relative à 18ème Réunion
de l’Afrique du en coordination avec l’Organisation l’UTRF au
la lutte contre le Plénière, tenue au
Nord le GAFIMOAN et le des Nations Unies groupe Royaume du Bahreïn du
blanchiment de
(GAFIMOAN) en Groupe d’Action contre la drogue et le EGMONT en 24 au 28 novembre
capitaux.
2004. Financière (GAFI) crime (ONUDC) juillet 2011 ; 2013.

Le Maroc, qui en Évaluation par Pour répondre aux


Cette loi a été Décision du GAFI de retirer le
est membre le GAFIMOAN, Pour corriger les besoins
amendée en janvier Maroc de ses listes négatives,
fondateur, y est en 2007, du insuffisances spécifiques
2011 par la loi 13-10 lors de sa réunion plénière
représenté par dispositif relevées dans le des CRF. Ledit
et en mai 2013 par la tenue en France du 16 au 18
l’UTRF et ce, national de rapport d’évaluation système est
loi 145-12. octobre 2013 et ce, suite à la
depuis sa mise en LBC/FT. du BC/FT du Maroc opérationnel
place en 2009. visite sur place effectuée au
depuis avril 2011
Maroc par les experts du
Groupe d’études sur la
coopération internationale
(ICRG) en septembre 2013

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IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 165
4. Autorité Nationale du Renseignement Financier

 Prévue par l’article 14 de la loi n° 43-05, l’UTRF a été créée par le décret n° 2-08-572 du 24 décembre 2008

La loi 12-18 a introduit un certain nombre de modifications au statut de cette unité, notamment sur la dénomination qui
devient : « Autorité Nationale du Renseignement Financier » rattachée au chef du gouvernement.

C’est une cellule de renseignement financier (CRF) de type administratif, rattachée au Chef du Gouvernement.

- Chargée de coordonner l'action menée par les autorités nationales ainsi que pour détecter les réseaux
financiers clandestins.
- Sa mission principale est de contribuer à protéger l'économie et de veiller à l'intégrité du système financier
national

 Elle exerce, conformément aux recommandations du GAFI, des attributions générales et d’orientation, des
attributions opérationnelles et des attributions de supervision et de contrôle.
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IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 166
4. Autorité Nationale du Renseignement Financier

4.1 Attributions générales et d’orientation

Fixer les conditions


Proposer au Assurer la
particulières pour la
Gouvernement toute Donner son avis sur les Contribuer à l’étude représentation
mise en place des des mesures à mettre
réforme législative, textes contenant des commune des services
opérations relatives au
réglementaire ou mesures de prévention en œuvre pour lutter et organismes
champ d’application contre le BC/FT
administrative contre le BC/FT nationaux concernés
de la loi anti-
nécessaire à la LBC/FT par la LBC/FT
blanchiment

Abdelouahed EL JAI
IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 167
4. Autorité Nationale du Renseignement Financier

4.2 Attributions opérationnelles

Exercer le
Proposer au
droit de Ordonner le gel
Gouvernement Recueillir, traiter Exercer le Transmettre Constituer
communicatio Echanger, avec des biens pour
toute réforme et demander les droit au Parquet une base de
n auprès des les CRF infractions de
législative, renseignements d’opposition les cas données
personnes étrangères, les terrorisme, sur
réglementaire se rapportant à l’exécution susceptibles concernant
assujetties et renseignemen demandes
ou aux opérations de de les
des ts financiers émanant des
administrative et actes transactions constituer opérations
administration liés au BC/FT instances
nécessaire à la suspects suspectes un BC/FT de BC/FT
s et autres internationales
LBC/FT
organismes

L’Autorité exerce le rôle d’autorité de supervision et de contrôle vis-à-vis des personnes assujetties
4.3 Attributions de
supervision et de
Elle veille au respect, par les personnes assujetties soumises à son contrôle, des dispositions édictées
contrôle
par la loi n°43-05
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IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 168
5. Obligations des banques
La circulaire du Wali de BAM N°5/W/2017 du 24 juillet 2017 fixe les conditions et les modalités du
dispositif de vigilance et de veille à mettre en place par les établissements de crédit :

5.1 Identification des clients

Une série d’informations supplémentaires et vérifiables seront désormais exigées par les banques
La banque doit organiser des entretiens avec les personnes souhaitant ouvrir des comptes.
Elle doit aussi enquêter sur l’origine de l’argent.

Pour les grandes


Pour les associations et Pour les personnes Pour les sociétés à
structures de droit
les coopératives : morales : capitaux étrangers :
marocain
• seront exigés le statut, • fiches d’identification • les documents qui • (entreprises cotées en
le PV de l’assemblée (Statuts, N° de RC, IF, servent à l’identification bourse, compagnies
générale pour l’élection Adresse...) y compris les des actionnaires en tant d'assurance, sociétés de

du bureau et le délibéré noms des membres du que personnes morales crédit, mutuelles,
concernant la conseil d’administration ou physique, doivent entreprises publiques...)
désignation du et des gestionnaires du être légalisés auprès des : les dispositifs de
gestionnaire du compte. consulats marocains de vigilance peuvent être
compte. leurs pays d’origine. simplifiés.
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IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 169
5. Obligations des banques
5.2. Surveillance des clients à haut risque

La circulaire de BAM demande une vigilance accrue vis-à-vis des clients à "haut risque".

Les hauts Les personnes


Les diplomates, les
fonctionnaires physiques ou
politiques et les Les institutions à Les clients
dans le civil, dans Les étrangers non- morales issues de
employés des but non lucratif ; occasionnels.
l’appareil juridique résidents ; pays considérés à
organismes
ou dans le corps risque par le GAFI ;
internationaux ;
militaire ;

5.3. Contrôle des flux financiers

Mieux encadrer certaines opérations sensibles :

L’ouverture des comptes à partir de Pour des virements reçus ou émis, Pour la relation de correspondant
l’étranger : uniquement à travers des en plus des informations usuelles, bancaire, s’assurer qu’il s’agit
virements reçus de pays appliquant les préciser adresse exacte, RIB et sa d’institutions réelles ayant des structures
règles du GAFI. date et lieu de naissance. de direction effectives

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IX. Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme 170

5. Obligations des banques

5.4. Moyens et procédures de contrôle

BAM exige la mise en place de moyens au sein des banques, dont une unité indépendante de lutte contre le
blanchiment d’argent. Son travail doit reposer sur un système d’informations performant.

Cette unité devra :

Procéder à des analyses Remonter


S’assurer du Traiter annuelles des risques de
Evaluer les risques de Suivre et régulièrement les
respect des rapidement les blanchiment d’argent, en
blanchiment, dans les contrôler les informations aux
procédures anomalies fonction des types de clients, des
cas des nouveaux opérations dirigeants
prudentielles par relevées par le réseaux de distribution, des
produits et des inhabituelles concernant les
les services Système produits et des services vendus,
nouvelles pratiques ou complexes comptes et les
commerciaux. d’informations des pays et des régions
commerciales, clients à risque.
(SI). d’implantation.

Abdelouahed EL JAI

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