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Chapitre 1

L’intermédiation financière
La question de l’intermédiation financière est à la fois ancienne et nouvelle. Ancienne, dans la
mesure où depuis longtemps les théories monétaires, telles que celle de Gurley et Shaw qui
date déjà d’une quarantaine d’années, l’étudient en distinguant la finance directe et la finance
indirecte. Nouvelle, parce que la globalisation financière actuelle est régie par une règle que
l’on peut appeler des "4 D" : décloisonnement des marchés, déréglementation des activités et
désintermédiation des financements et désengagement de l’État. La révolution financière des
années 80 et l’accélération de la mondialisation de l’économie dans les années 90 justifient
donc que l’on se pose la question de la place de l’intermédiation financière dans l’ensemble
du système de financement et de la réalité du processus de désintermédiation.
En constatant la désintermédiation des financements, certains annoncent la disparition des
intermédiaires financiers ou tout au moins un irréversible recul : s’impose alors la question de
la nécessité des intermédiaires financiers
D’autre part, l’atonie persistante de l’activité économique dans plusieurs pays amène à
réfléchir sur le rôle de la création monétaire dans le financement de la croissance. Reprenant
alors la distinction classique au sein des intermédiaires financiers entre ceux qui sont
"bancaires" et ceux qui ne le sont pas selon qu’ils ont ou non le pouvoir de créer de la
monnaie, nous posons dans une troisième et dernière partie la question de la spécificité des
banques au sein de la galaxie des intermédiaires financiers
De manière générale, l’intermédiation financière est l’activité développée par les agents
financiers qui s’interposent pour faciliter l’adéquation en quantité de l’offre à la demande de
capitaux.
On distingue donc deux types d’intermédiations à savoir : l’intermédiation du bilan ;
intermédiation active et l’intermédiation du marché ; intermédiation passive.

Section 1. L’intermédiation de bilan


L’intermédiation comporte une fonction de transformation de titres, ce qui affecte
nécessairement le bilan de l’intermédiaire, d’où l’expression d’« intermédiation de bilan ».
Le financement intermédié, ou finance indirecte, fait intervenir par définition des institutions
ad hoc - les institutions financières - pour servir d’intermédiaire entre les agents à besoin de
financement et ceux à capacité de financement. Les institutions financières émettent des titres
secondaires au bénéfice des seconds (les agents à capacité de financement cherchent par
acquisition de ces titres - « courts » et peu risqués - à rentabiliser leur épargne liquide) pour
collecter les ressources nécessaires au financement des titres primaires offerts par les premiers
(les agents à besoin de financements). En effet, les intermédiaires financiers n’ont pas un rôle
passif dans l’économie, leur rôle ne consiste pas seulement à mettre en contact les offreurs et
les demandeurs, mais à réaliser un équilibre entre eux.
D’une façon plus précise, le rôle bancaire consiste à l’acquisition des titres de « dette
primaire » (actions, obligations) des agents à besoin de financement en émettant en
contrepartie des titres de « dette secondaire ». Les firmes ainsi que l’Etat préfèrent s’endetter
auprès des banques et autres institutions financières spécialisées dans les prêts. Les banques
qui prennent la décision de prêter, se refinancent couramment sur le marché interbancaire ou
après de la banque centrale. Cette dernière ne rationne pas le volume de refinancement mais
l’offre au taux d’intérêt qu’elle fixe en fonction de son objectif de taux et / ou de réserves de
change.
Il s’agit, donc, d’une économie d’endettement où prédomine la finance indirecte. Cette
économie peut être définie de manière stricte « comme étant une économie dans laquelle les
agents non financiers ont une faculté d’emprunt auprès des banques commerciales, qui ont à
leur tour la même faculté auprès de la banque centrale .Dès lors, le taux d’intérêt de la
monnaie centrale joue un rôle directeur ».Ce taux monétaire est inférieur au taux d’intérêt
naturel (taux d’intérêt qui serait dans une économie de marché financier).
1.1. Les Opérations financières
Trois opérations financières peuvent être envisagées.
1.1.1. Opération n°1 : des titres émis aux titres acquis
Une institution financière (IF) émet des titres, par exemple des obligations pour une valeur de 100 DH,
auprès des agents financiers ou non financiers. Elle capte ainsi des ressources (de la monnaie) qu’elle
peut ensuite employer en accordant des crédits ; elle acquiert alors un titre de créance sur l’agent en
bénéficiant des crédits. Dans ce cas, la causalité va des ressources (somme versées par les agents à
capacité de financement en paiement des titres émis par l’IF) vers les emplois (somme versées par l’IF
en contrepartie des titres émis par les agents à besoin de financement). Cette opération peut être
schématisée de la façon suivante :

Bilan de l’IF
Titres Titres
Agents à besoin Titres acquis Titres émis Agents à capacité
de financement
Par l’IF Par l’IF de financement

Toutes les IF peuvent effectuer cette opération, mais c’est surtout le rôle des IF dont les
ressources sont uniquement constituées de capitaux propres ou/et d’emprunts sur le marché
financier.
Dans ce cas, on peut parler d’une intermédiation de représentation : l’IF permet la rencontre
de prêteurs et d’emprunteurs ne pouvant ou ne voulant pas s’engager directement sur le
marché financier.
Sa rémunération repose sur la marge entre intérêts reçus sur les titres acquis et les intérêts sur
les titres émis.

1.1.2. Opération n° 2 : des dépôts aux crédits


Une IF capte des fonds en accordant des intérêts sur les sommes collectées représentant les
dépôts de la clientèle. Ces derniers permettent l’octroi de crédits. Cette opération peut être
schématisée de la façon suivante :

Bilan de l’IF

Agents à besoin Crédits Dépôts Agents à capacité


de financement
De financement
Dans ce cas encore, la causalité va des ressources (les dépôts de la clientèle) vers les emplois
(les crédits accordés). La rémunération de l’IF repose sur la marge entre les intérêts perçus sur
les crédits et les intérêts versés sur les dépôts.
On peut parler d’une intermédiation de transformation permettant de concilier la diversité des
échéances demandées par les utilisateurs de crédits et les épargnants.
En finançant des crédits à toutes échéances (souvent à long terme) par des ressources souvent
à court terme, l’IF prend un risque d’immobilisation (notons que ce risque apparaît aussi dans
les opérations n°1 où les IF émettent des titres sûrs, à court et moyen termes, facilement
transformables en monnaie, auprès des agents à capacité de financement, leur permettant
d’acquérir des titres à long terme, plus risqués et moins liquides, auprès des agents à besoins
de financement). Toutes les IF susceptibles de capter des dépôts de la clientèle
(essentiellement les banques) peuvent effectuer cette opération.

1.1.3. Opération n° 3 : des crédits vers les dépôts


Un agent non financier (A) demande un crédit à son IF pour un montant de 100DH. En
ignorant l’intérêt que devra payer l’agent A, cette opération se traduit par une double écriture
comptable :

Bilan de A Bilan de l’ IF

Dépôts auprès de Dette envers Créance sur A Dépôt de A


l’IF = 100DH
l’IF = 100DH = 100 DH = 100 DH

Pour l’agent A, nous retrouvons la causalité traditionnelle : des ressources (dette envers l’IF)
vers les emplois (dépôts auprès de l’IF). Cette causalité s’inverse pour l’IF qui, en
développant son actif (créance sur A), augmente son passif (dépôt de l’agent A). Ainsi,
lorsque l’IF accorde un crédit de 100DH à l’agent A, ce dernier peut effectivement dépenser
ces 100DH comme s’il avait réellement déposé au préalable. Il y a eu création de monnaie,
privilège des seules banques. On peut parler dans ce dernier cas d’une intermédiation de
transformation anticipée.

1.2. La raison d’être de l’intermédiation financière


Aux contacts directs, les prêteurs et les emprunteurs peuvent préférer des relations passant par
des intermédiaires financiers. Cette préférence peut avoir pour origine l’imperfection des
marchés. Pour reprendre les thèses de R. Coase, la firme (qu’elle soit bancaire ou non
bancaire) naît des imperfections des marchés dont elle permet de réduire les coûts de
transaction.
« Par coût de transaction, on entend les coûts de fonctionnement du système d’échange et,
plus précisément dans le cadre économie de marché, ce qu’il en coût de recourir au marché
pour procéder à l’allocation des ressources et transférer des droits de propriété ».
Ces coûts de transaction comprennent les coûts de recherche du candidat et du compromis, les
coûts de standardisation de certification et de contrôle de la bonne exécution des échanges.
Ainsi les agents qui détiennent une encaisse excédentaire ne savent pas à qui l’offrir, alors que
d’autres ne savent pas à qui demander les fond permettant de combler leur déficit. Dans un
système économique dépourvu d’intermédiaires financiers, on imagine sans difficultés le
temps de la dépense d’énergie que devrait consacrer un agent économique souhaitant acheter
par emprunt l’appartement ou la voiture de ses rêves. En mettant une annonce dans les
journaux, en placardant les murs de son quartier ou en faisant du porte à porte, l’agent en
question mettrait sûrement plus de temps que n’en met l’intermédiaire financier pour
recueillir les fonds recherchés. Ce dernier permet des économies de coût de recherche et de
prospection. Inversement, grâce aux intermédiaires financiers, un prêteur n’a plus à
rechercher un emprunteur aux préférences absolument systématiques des siennes : opération
coûteuse, voire impossible. D’une part, entre deux agents, l’un souhaitant prêter 100DH,
l’autre désirant emprunter 1000DH, aucune transaction ne serait possible ; l’intermédiaire
corrige cette incompatibilité en acceptant de capter de multiples dépôts de faible valeur
unitaire et d’accorder des prêts de forte valeur unitaire. D’autre part, l’intermédiaire peut
corriger l’incompatibilité apparaissant entre agents dont l’un souhaiterait prêter à un an, alors
que le second désirerait emprunter à dix ans ; l’intermédiaire joue un rôle d’écran en acceptant
des ressources (souvent à court terme) pour des prêts à long terme.
Par ailleurs, aux contacts directs, les agents peuvent préférer des relations passant par des
intermédiaires financiers en raison de leur comportement vis-à-vis du risque. Si nous
admettons que les agents non financiers et les intermédiaires n’ont pas la même aversion pour
le risque (ces derniers étant moins affectés que les premiers en raison de la variabilité de
leurs profits), il est alors possible de justifier leur l’existence par leur capacité à prendre en
charge une partie des risques dont les prêteur et les emprunteurs souhaitent se dessaisir.

1.3. Les risques de l’intermédiation financière


Les intermédiaires financiers prennent à leur compte les risques qu’auraient dû prendre les
épargnants. Le risque désigne un danger bien identifié, associé à l'occurrence à un événement
ou une série d'événements, parfaitement descriptibles, dont on ne sait pas s'ils se produiront
mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se produire dans une situation exposante. Il
constitue la dimension la plus importante dans l'environnement bancaire. Pour une banque
celui-ci est l'essence de son activité et la source principale de son profit. Toutefois, la prise de
risque excessive a souvent été à l'origine des difficultés, voir la défaillance des établissements
bancaires.

1.3.1. Le risque de contrepartie


Il s’agie d’un risque inhérent à l’activité d’intermédiation traditionnelle et qui correspond à la
défaillance de la contrepartie sur laquelle est détenu une créance. La banque subit alors une
perte en capitale supérieure au gain qu’elle aurait pu espérer sur cette même contrepartie non
défaillance. Ce risque regroupe deux risques de natures différentes : le risque de livraison et le
risque de crédit :
 Le risque de livraison : Le risque de livraison concerne toutes les opérations de
marché intégrant un échange simultané de devises ou de flux d’intérêts. Ainsi, le type
d’opération le plus sensible est-il le change au comptant, mais le change à terme et
certain swap de taux sont également concernés.
Le risque de livraison naît de la non-simultanéité dans le temps des transferts qui
concrétisent l’opération.
 Le risque de crédit peut être défini comme la perte totale enregistrée sur une
opération suite à la défaillance de la contrepartie. On l’appelle aussi parfois risque de
signature.
Chaque banque présente un profil de risque différent qui dépond de ces activités et de la
nature de ces engagements. Par exemple, une banque de détail ne supporte pas le même risque
qu’une banque d’investissement. De même qu’une banque à activité internationale et une
banque à activité domestique ne présente pas le même profil de risque. Ce profil dépond
également de la nature des engagements :
- Selon le type de crédit accordé, la mobilisation des créances est moins risquée
que les crédits de trésorerie ;
- Selon la durée des crédits accordés, ceux à court terme étant considéré comme
moins risqués que ceux à moyen-long terme ;
- Selon les garanties dont sont assortis les crédits.
Les banques communiquent de façons plus qualitative sur les outils qu’elles mettent en œuvre
pour mesurer le risque de contrepartie, pour le contrôler et pour le gérer par une allocation
adéquate de fonds propres qui permettra une homogénéisation des systèmes de mesure de
risque de contrepartie.
1.3.2. Le risque de liquidité
Il s’agit également d’un risque inhérent à l’activité d’intermédiation traditionnelle puisque le
terme des emplois est toujours plus long que celui des ressources. Une banque incapable de
faire face à une demande massive et imprévue de retraits des fonds émanant de sa clientèle ou
d’autres établissements de crédit est dite illquide. Il est impossible de mesurer avec précision
l’exposition à se risque car les bilans bancaires ne décomposent pas les actif et les passifs par
échéance. De ce fait, les analystes portent leur attention sur les points suivants :
- Les emplois et ressources sont analyses selon leur liquidité et exigibilité réelle.
Ainsi, les dépôts a vus sont souvent plus stables que les dépôts a terme et les dépôts
interbancaire sont plus volatils que ceux de la clientèle.
- La qualité de la signature telle qu’appréciées par les marchés de capitaux c'est-à-
dire son aptitude a honorer ses échéances. La qualité de signature dépond de
plusieurs facteurs dont les plus importants sont son actionnariat, son rating, et la
perception que les marché ont des risques aux quels elle est exposée.
1.3.3. Les risques de marché
Ce sont les risques de perte qui peuvent résulter des fluctuations des prix des instruments
financiers qui composent un portefeuille. Ils sont issus dune évolution défavorable du cœur du
prix d’un actif négocié sur un marché. On distingue trois catégories de risque de marché
correspondant aux actifs habituellement détenus par une banque :
- Le risque de taux issu de l’évolution a la hausse ou a la baisse des taux
d’intérêts attachés à une créance ou une dette.
- Le risque de change résulte d’une évolution défavorable du cours d’une devise
dans laquelle la banque détient des créances et des dettes.
- Le risque de position sur action liés a l’évolution défavorable du cours des
actions figurant dans le portefeuille-titres d’une banque.
1.3.4. Le risque d’insolvabilité
Il concerne la survie de la firme bancaire et est la manifestation d’un ou de plusieurs des
risques ci-dessus qu’une banque n’a pas pu prévenir. L’insolvabilité d’une banque débute en
générale par une crise de liquidité car des que les marché commencent à se défier d’un
établissement sur la base d’informations vérifiées ou pas sur des pertes élevés, celui-ci ne
peut plus se refinancer. L’analyse de ce risque repose sur plusieurs facteurs :
- La solidité financière de la banque, dépond du montant des fonds propres qui
constituent une sécurité en cas de risque évoluant de façon adverse.
- La qualité de l’actionnariat : une grande importance est accorde a la situation
financière des actionnaires est aux incitations que les autorités de tutelle
pourraient utiliser pour les obliger à faire leur devoir.
- La place de l’établissement de crédit dans le système financier : il est évident
que le risque d’insolvabilité présentée par des banques de grande taille est
moindre que celui des établissements de petites tailles.
1.3.5. Le risque opérationnel
Il a été officiellement défini et pris en compte dans les documents soumis à consultation par le
comité de Bâle (2001), comme le risque de perte pouvant résulter de procédures internes
inadéquates ou non appliquées, des personnes, des systèmes ou d’évènements externes. Ces
évènements de risque sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux
relations clients, les problèmes liés à la gestion du personnel, les dommages qui touchent les
actifs physique, l’interruption totale ou partielle des systèmes ou des processus, et la mauvaise
exécution de certains processus qu’il soient internes ou externes à la banque.
Le risque opérationnel est traité, à juste titre, comme un risque profondément différent du
risque de marché ou de crédit. De fait, ce risque a la particularité d'être plus difficile à
modéliser mais plus simple à réduire. Plus simple à réduire, car un processus de gestion
adéquat, amélioré en permanence, peut contribuer à le diminuer en réduisant les facteurs
internes de risque. Plus difficile à modéliser car l'historique des pertes de la banque en la
matière ne peut suffire à prévoir les pertes future. Ceci est principalement dû à deux
phénomènes. Le premier vient de la rareté des événements considérés. Ceci nécessite la
mutualisation des bases de données. Le second phénomène vient de ce que certaines pertes se
raréfieront du fait de l'amélioration des processus internes de gestion du risque alors que
d'autres seront affectées par des changements d'ampleur ou d'environnement des différentes
activités de la banque.

Remarque
Il convient ensuite de distinguer intermédiation financière et intermédiation bancaire. Certes,
toutes deux sont des intermédiations de crédit et remplissent une fonction de transformation
de titres mais cette transformation de titres est de nature bien différente dans l’un et l’autre
cas.
L’intermédiation financière (stricto sensu) consiste en une transformation d’échéance de
titres : les intermédiaires financiers "purs" font du long avec du court, pourrait-on dire. Leur
rôle principal est en effet de financer pour les entreprises des crédits à moyen et long terme
au moyen de la capacité de financement des agents non financiers excédentaires. Cette
capacité de financement peut être captée soit en offrant des titres longs en intervenant sur le
marché financier, et la transformation assurée est une transformation titres/titres qui porte
sur la durée des titres émis et acquis, soit des titres courts, et la transformation réalisée est
une transformation dépôts/titres : les dépôts d’épargne des ménages financent les crédits
demandés par les agents à besoin de financement. Ce sont alors "les dépôts qui font les
crédits". Dans les deux situations, il n’y a pas création de ressources de financement
nouvelles. Le financement est ici assuré, comme d’ailleurs tous ceux de la finance directe, sur
ressources d’épargne a priori.
L’intermédiation bancaire opère une transformation plus radicale puisqu’il s’agit d’une
transformation de nature des titres. La création monétaire consiste en effet, pour reprendre la
formule consacrée, en la "monétisation" de créances non monétaires. Ce sont "les crédits qui
font les dépôts" et il y a création de ressources nouvelles de financement ; la création
monétaire équivaut à une promesse de production future et correspond à une anticipation
d’épargne.
Section 2 : L’intermédiation de marché

Le financement de marché, ou finance directe, amène les agents à besoin de financement à


offrir, en contrepartie des capitaux qu’ils demandent, des titres au bénéfice des agents qui sont
à la recherche de placements-« longs et risqués- pour leur capacité de financement.
L’intermédiation peut être passive en ce sens que le rôle de l’intermédiaire financier se limite
à aider les agents à besoin de financement à trouver les agents à capacité de financement pour
écouler les titres que les premiers désirent offrir à long ou court terme aux seconds. C’est
« l’intermédiation de marché ».
Dans une économie de marché où prédomine la finance directe, les banques jouent un rôle de
courtier pour faciliter l’émission des dettes sur le marché primaire (qui est le véritable
mécanisme de la finance directe, c’est à dire d’approvisionnement des entreprises en capitaux
nouveaux par le biais d’émission des titres) et les reclassements des portefeuilles des
investisseurs sur le marché secondaire (marché qui permet aux propriétaires des titres cotés et
uniquement à eux d’échanger ces titres contre de la monnaie donc d’assurer leurs liquidités).
Deux principales modalités de la finance directe sont présentées pour lever les fonds sur le
marché financier à savoir les actions et les obligations. Ces dernières sont des titres différents,
souvent négociables (achat, vente).
o Les actions : Elles représentent une fraction du capital d’une société, ce sont des titres
à revenu variable. Le prix d’une action diffère de la valeur nominale du titre et se fixe
sur le marché selon la loi d’offre et de la demande.
o Les obligations : Ce sont des titres de créance provenant d’un emprunt à long terme
réalisé par une société non financière, une institution financière ou une administration
publique. Elles peuvent être à taux fixe où à taux variable et d’une durée de 7 à 15 ans
généralement. Ces nouveaux titres sont disponibles auprès des banques et des
établissements financiers et directement vendus par eux.
Cette nouvelle forme d’intermédiation ou désintermédiation (finance directe) représente un
avantage majeur, celui de transfert du risque de l’intermédiation vers les marchés,
remplissant, de ce fait, une fonction voisine de l’intermédiation .Par conséquent, les
institutions financières deviennent de simples prestataires de services, les risques étant assurés
par le fonctionnement de marché.

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