Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Niveau : M1 BIF
1
INTRODUCTION GENERALE
2
THEME 1 : LES OBJECTIFS ET CONTEXTE DE L’EVALUATION
I- Définition de l’évaluation:
On peut dire que l’évaluation consiste à évaluer financièrement ce qu’une entité
économique vaut à un instant donné. Cette évaluation peut être réalisée de
différentes manières selon l’objectif recherché par l’évaluateur ou par le destinataire
de l’information financière qui en résulte.
II – Le contexte de l’évaluation :
Afin de cerner le concept d’évaluation il est important de répondre aux questions
suivantes :
II- 1- L’évaluation à l’initiative de qui ?
Ici on s’intéresse au donneur d’ordre de l’évaluation :
- le donneur d’ordre peut être des besoins internes à l’entreprise : dirigeants
pour faire le point, les actionnaires pour se faire une idée de la valeur de leur
action.
- l’évaluation peut être sollicitée par un client pour mesurer la solvabilité de
l’entreprise
- l’évaluation peut être sollicitée ou ordonnée par un tiers : bailleur, prêteurs,
fournisseurs, afin de déterminer les critères d’acceptation du risque.
II- 2- L’évaluation de quoi ?
Il s’agit de l’entité à évaluer c'est-à-dire le patrimoine de l’entreprise qui est composé
de l’actif et du passif.
II-3- Evaluer avec quels moyens ?
Les moyens dont l’évaluateur dispose sont :
- le bilan
- le compte de résultat
- le TAFIRE
- la bourse
- le marché financier
II-4- Evaluer dans quel environnement :
Par apport aux entreprises du même secteur, par apport au marché
III- La notion de valeur :
Evaluer une entreprise, c’est lui donner une valeur, voir un prix.
3
La notion de valeur est attachée à l’utilité et la rareté
III-1- La valeur à neuf :
Ou valeur de reconstitution correspond à l’ensemble des capitaux engagés pour
créer un bien.
III-2- La valeur d’assurance :
C’est la valeur à neuf déduction faite d’un abattement pour vétusté.
III-3- La valeur vénale : c’est la valeur de vente d’un bien placé dans un marché
et suivant la concurrence prend une valeur variable suivant le besoin du vendeur.
III-4- La valeur d’utilisation : elle s’applique généralement à un ensemble
d’éléments en fonction de leur utilité.
III-5- La valeur boursière :
L’évaluation de l’action est fournie par la cote de la bourse. On utilise parfois cette
cote pour obtenir une idée de la valeur globale parfois appelée capitalisation
boursière.
Valeur boursière globale = valeur boursière x nombre d’actions
Exemple :
La société anonyme SAMA a un capital de 1 .000. 000. 000 représenté par
100 000 actions de valeur nominale de 10.000. La dernière cote en bourse de
l’année donne pour les actions SAMA 13.000.
D’ ou la valeur boursière globale : 13.000 X 100 000 = 1.300.000.000
Cette valeur boursière est fonction de la loi de l’offre et de la demande. Offre et
demande dépendent d’un certain nombre d’éléments d’ordre psychologique, mais
aussi des dividendes produits par l’action
III-6- La valeur financière
La valeur financière d’un titre est représentée par le capital qui, à un taux d’intérêt
donné produirait un revenu égal au dividende du titre.
Elle représente la capitalisation des dividendes à un taux donné.
Exemple :
Pour l’exercice N-1, une société anonyme a décidé d’attribuer à chacune de ses
actions un dividende de 1.600 F. Calculer la valeur financière au taux de 8%
La valeur financière est 1.600/ 0.08 = 20.000
4
Une autre interprétation peut etre donnée à cette valeur financière. En supposant
que les dividendes à venir resteront constants pendant 5 ans au taux de 8% , il
s’agit de la valeur actuelle d’un nombre infini de ces dividendes.
1- (1, 08)-5
Actualisation : Vfa = 1.600 x ---------------- = 1.600* 3,992710 = 6. 388
0, 08
III-7- La valeur de rendement :
La valeur de rendement de l’action est représentée par le capital qui, placé à un
taux d’intérêt donné, produirait un revenu égal aux sommes revenant
annuellement à un titre à partir des bénéfices, sous quelque forme que ce soit.
Elle représente la capitalisation du résultat à un taux donné.
Exemple :
Pour l’exercice, une société anonyme a décidé d’attribuer aux actions un
dividende de 1.600. Elle a doté les réserves de 60.000.000 .Sachant que les
réserves reviennent entièrement aux actions dont le nombre est de 6.000
Déterminer la valeur de rendement de l’action pour un taux de 8%.
Solution :
Part de l’action sur la dotation de réserves : 60.000.000 /6.000 ………… 10.000
Dividende attribué à l’action…………………………………………………… 1.600
------------
Somme revenant à l’action sur le bénéfice de l’exercice ………………… 11.600
Valeur de rendement : Vr = 11.600/0,08 = 145.000
5
III- 9- La valeur liquidative:
Elle est la valeur intrinsèque en cas de liquidation. Par ailleurs en cas de
liquidation de liquidation, des frais et impots diminueraient la valeur. Soit F leur
montant de ces frais de liquidation :
Vl= (V+x-F)/N
IV- Approches de l’évaluation :
Trois types d’approche sont à distinguer:
IV- 1- Approche bilantielle :
C’est une approche de l’évaluation fondée sur la structure du patrimoine de
l’entreprise (actif, passif)
IV-2- Approche des performances :
Elle est basée sur la rentabilité économique et financière de l’entreprise à travers
le mécanisme des ratios par exemple
IV-3- Synthése des deux approches :
Cette approche d’évaluation combine les deux à savoir l’approche bilantielle et
l’approche des performances.
V- Les difficultés de l’évaluation :
L’évaluation objective d’une entreprise est un exercice difficile. La principale
qualité de l’évaluateur devrait être l’imagination. Il n’existe pas de valeur objective
et scientifique pour une société. Le bon prix est celui jusqu’ou l’acheteur est prêt
à aller.
Il y’ une aussi une difficulté liée au fait qu’on est aux USA, en France ou en
Angleterre : les Américains ne pensent qu’au futur et ils utilisent la méthode du
discount cash flow qui consiste à actualiser les gains futurs. Quant aux Français,
ils évaluent l’actif net comme une donnée patrimoniale contrairement aux Anglo-
saxons qui se basent sur la valeur de rendement comme le cash flow ou le
goodwill.
Enfin il y’a une difficulté liée à la nature de l’entreprise car pour le cas des PME,
PMI c’est le manque d’informations lié au manque de comptabilité fiable rendant
difficile les prévisions à long terme.
6
THEME 2 : L’APPROCHE PATRIMONIALE DE L’EVALUATION
Remarque : les valeurs des titres peuvent etre calculées + écart de conversion
passif
- coupon attaché : lorsque le calcul est fait à partir d’un bilan avant affectation
des résultats
- ex coupon : lorsque que le calcul est fait à partir d’un bilan après affectation
des résultats
Valeur coupon attaché = valeur ex coupon + dividendes
Exemple d’application:
Le bilan de la société M se présente ainsi au 31 -12-N en millions de francs:
7
(1) : le capital est constitué par 10.000 actions de valeur nominal 100
(2) : les écarts de conversion actif sont couverts par des provisions
Solution :
8
- La mise en œuvre est lourde et parfois délicate pour des actifs et des passifs
parfois difficiles à estimer.
- La méthode valorise le patrimoine et non les actions de la société
9
- Calcul de la valeur intrinsèque : il faut déterminer la somme algébrique
des plus ou moins values
VALEUR NETTE
ELEMENTS COMPTABLE VALEUR EVALUEE PLUS VALUES MOINS VALUES
CONSTRUCTIONS 2 250 000 2 500 000 250 000
MATERIELS DE
TRANSPORT 625 000 600 000 25 000
FOND COMMERCIAL - 100 000 100 000
CLIENTS 200 000 190 000 10 000
350 000 35 000
Exemple :
Les bilans de la société A et B s’établissent ainsi en milliers de francs. Tous les
éléments autres que les titres sont évalués à leur valeur nette comptable
ELEMENTS SOCIETE A SOCIETE B ELEMENT SOCIETE A SOCIETE B
IMMOBILISATIONS 2 100 000 1 500 000 CAPITAL (1) 2 000 000 1 000 000
TITRES(2) 250 000 RESERVES 550 000 500 000
STOCKS 350 000 300 000 DETTES 450 000 500 000
CREANCES 250 000 160 000
DISPONIBILITES 50 000 40 000
TOTAL ACTIF 3 000 000 2 000 000 TOTAL PASSIF 3 000 000 2 000 000
10
Solution :
Il importe de commencer par calculer la valeur intrinsèque b de l’action B afin de
voir s’il résulte une plus ou moins value pour l’action net de A.
11
Cette limitation a pour d’éviter qu’un accord entre deux sociétés leur permettent
par augmentation de capital avec apport réciproque de gonfler artificiellement
leurs pour tromper les tiers
Exemple d’application :
Les bilans des sociétés anonymes A et B s’établissent ainsi en milliers de francs :
Tous les éléments exceptés les titres sont évalués à leur comptable
IMMOBILISATIONS 241 800 240 000 CAPITAL (1) 300 000 250 000
TITRES (2) 20 800 18 000 RESERVES 26 600 50 700
STOCKS 38 000 150 000 DETTES 57 000 187 500
CREANCES 60 000 70 000
DISPONIBILITES 23 000 10 200
TOTAL ACTIF 383 600 488 200 TOTAL PASSIF 383 600 488 200
(1) : valeur nominale des actions A : 100 .Valeur nominale des actions B : 200
(2) : L’ensemble des titres est constitué :
- pour A par 100 actions B
- pour B par 180 actions A
Calculer la valeur intrinsèque ou valeur nette comptable corrigée de l’action A et
B
12
Solution :
Dans ce cas, chacune des valeurs intrinsèques dépend en raison de l’existence de plus ou
moins values sur les titres, de la valeur des actions de l’autre société. La résolution du
problème nécessite une mise en équation.
ELEMENTS MONTANT
CAPITAL 300 000
RESERVES 26 600
CAPITAUX PROPRES (1) 326 600
ACTIFS FICTIFS (2) -
ECART DE CONVERSION PASSIF (3) -
ANC GLOBALE (4) = 1 - 2 + 3 326 600
PLUS OU MOINS VALUES /TITRES B (5) 100b - 20 800
ANNC ou VMI GLOBALE (6) = (4) + ou - (5) 100b + 305 800
NOMBRE D'ACTIONS 3 000
ANCC ou VMI / ACTION A = a = (100b + 305800)/ 3000
ELEMENTS MONTANT
CAPITAL 250 000
RESERVES 50 700
CAPITAUX PROPRES (1) 300 700
ACTIFS FICTIFS (2) -
ECART DE CONVERSION PASSIF (3) -
ANC GLOBALE (4) = 1 - 2 + 3 300 700
PLUS OU MOINS VALUES /TITRES B (5) 180 a - 18 000
ANNC ou VMI GLOBALE (6) = (4) + ou - (5) 180a + 282 700
NOMBRE D'ACTIONS 1 250
ANCC ou VMI / ACTION B = b = (180a + 282 700)/ 1 250
13
III- La méthode des capitaux permanents nécessaires à l’exploitation:
Cette méthode a pour but d’évaluer l’entreprise concernée en fonction des besoins de
financements nécessités par l’exploitation de ladite entreprise, à savoir des investissements
long terme (actif immobilisé d’exploitation) et des investissements à cour terme (besoin fond
de roulement d’exploitation).
Les immobilisations sont évaluées en net, ce qui est critiquable puisqu’on ne tient pas compte
du niveau réel des besoins.
Exemple d’application:
Actif passif
Immobilisation corp. 1.000 Capital 1.030
Immobilisation incorp. 500 Résultat 70
Stocks 750 Report à nouveau 100
Créances 250 DLMT 90
Débiteur divers 50 Fournisseur (1) 810
Banque 25 Concours bancaires 480
Caisse 5
TOTAL = 2 580 2.580
Créances = 250
= 1.000
Débiteur divers = 50
Fournis HE = 210
14
BFRHE = 50 – 210 = - 160
Selon les praticiens la valeur d’une entreprise qui repose à la fois sur sa valeur patrimoniale
(actif net comptable corrigé) et sur sa capacité bénéficiaire (valeur de rendement ) peut être
obtenue en calculant la moyenne arithmétique entre ces deux valeurs :
(ANCC + VR)
V = ---------------------
Avec cette méthode, la valeur du goodwill indirectement prise en compte peut être déterminée
de la façon suivante:
2 2 2 2 2
VR - ANCC
V= ANCC + ---------------------
VR - ANCC
Donc GW = ---------------------
15
Illustration:
Soit une entreprise dont l’actif net comptable corrigé a été évalué à 6.136.000 KF, compte
tenu d’un fond de commerce évalué) 1.000.000 KF
La valeur de rendement de cette société peut être calculée à partir d’un résultat net estimé à
840.000 KF et d’un taux de capitalisation de 12%
Solution :
840.000
VR = -------------- = 7.000.000
0,12
5.136.000 + 7.000.000
7.000.000 - 5.136.000
16
THEME 3 : L’APPROCHE ACTUARIELLE DE L’EVALUATION
On peut évaluer une entreprise en fonction du niveau des investissements réalisés. L’idée est
de retenir l’ensemble des investissements réalisés et ceux quelque soit leurs modes de
financement (fond propres, emprunt, crédit – bail).
Tous les investissements nécessaires à l’exploitation sont retenus qu’ils soient détenus ou
simplement utilisés.
Les investissements sont retenus en valeur brut de remplacement dans le cadre du principe de
la continuité de l’exploitation (l’entreprise n’a ni l’intention de cesser ou de réduire ses
activités).
VSB = Valeur d’utilité de l’actif (hors actif fictif, hors actif hors exploitation, hors fond de
commerce)
+ Valeur des actifs loués ou prêtés faisant l’objet d’un contrat de crédit – bail et exploités
dans l’entreprise
- Le principe
La valeur de l’entreprise est égale à la valeur de l’actif net corrigé hors actif incorporel
augmentée du Goodwill
- La démarche
17
On défini une période de visibilité (maximum 5 ans)
On détermine les flux de résultat net récurrent (les éléments qui sont susceptible de se
reproduire dans le temps), on retient un taux d’actualisation en fonction du risque de
l’entreprise et le l’optimisme relatif des prévisions.
Performance
Marché (compétitivité)
Pays
Contrepartie
On calcul la valeur actuelle de la rente de sur profit (Goodwill ) dans le cas des bénéfices
récurrentes sur la période considérée
Good Will = = ou
1 – (1+t)-n
Ou Goodwill (GW) = (Bj – i% VSB)* ……………
t
1 – (1+t)-n
Ou Goodwill (GW) = (Bj – i% KPNE)* ……………
t
1 – (1+t)-n
Ou Goodwill (GW) = (Bj – i% ANCC)* ……………
t
18
Valeur de l’entreprise = ANCC + GW
L’intérêt de la méthode :
- C’est une méthode qui mixte le passé (par le biais de l’actif net retraite) et le futur (rente de
surprofit).
- C’est une méthode qui constitue un tremplin entre la méthode de l’actif réévalué et les
méthodes de flux et représente une 1ère tentative de valorisation) de l’activité :
Les inconvénients :
-Cette méthode reste malgré tout tournée vers l’accumulation de richesse dans le passé.
Remarque : cette méthode peut être utilisée pour les PME non cotées ; elle n’est plus utilisée
fréquemment par les professionnels.
Démarche:
- Il faut rechercher un échantillon d’entreprises cotées ou ayant l’objet d’une cession
récente qui soit comparable.
- On détermine un PER sur un exercice donné cohérent avec la majeur partie des sociétés
de l’échantillon.
Intérêt:
- C’est un concept très simple
Exemple:
Considérons l’exemple suivant : l’action X cote 100 euro ; examinons les situations
correspondant à trois anticipations possibles du bénéfice par action : 2 euros, 5 euros et 10
euros.
Nous avons le tableau ci après
IV - La méthode de FISHER
Fisher repose sa théorie sur le principe qu’un investisseur a pour vocation de placer au mieux
ses capitaux et souhaite en retirer une rentabilité estimée relativement importante. Et quoi
qu’il en soit plus important que s’il n’avait pas pris aucun risque. Par exemple en
investissant ses capitaux en emprunt d’Etat.
Ainsi l’investisseur définie son prix d’achat unitaire (vo), la valeur qu’il accorde visée comme
la valeur actuelle des revenus qu’il espère en retirer. Cette valeur est fonction :
- Des revenus futurs bruts attendus (dividendes qui dépendent du résultat et du taux de
distribution)
- La durée de conservation qui est choisie par l’investisseur en fonction de ses contraintes
et de ses objectifs patrimoniaux.
VO= +
20
Intérêt
- la valorisation réelle de l’action est par opposition aux valorisations d’actifs
- cette méthode est bien adaptée aux positions minoritaires par la prise en compte de l’intérêt
financier de l’investisseur.
Inconvénients
- La difficulté d’estimation sur une longue période des dividendes futurs. Les rapports dans le
futur du problème de la valorisation
Remarque : c’est une méthode qui est male adaptée aux PME.
- Principe
Ils ont modélisé la méthode de Fisher sur 3 hypothèses :
H1 : le dividende a une croissance constante à l’infini (g)
H 2 : les acheteurs successifs valorisant la société par la formule de Fisher qui sera reproduite
à l’infini.
H3 : le taux d’actualisation est très sensiblement supérieur au taux de croissement du
dividende.
Démarche :
- déterminer le taux de croissance constant du dividende (g)
- calculer le dividende récurrent (D)
- estimer le coefficient de risque d’endettement de la société
- calculer la valeur de la société (Vo) Vo = D1 = dividende 1ère année
Avantages
- méthode simple et facilement utilisée par les analystes.
Inconvénients
- la croissance infinie du dividende est difficile à accepter et ne correspond pas à la réalité de
l’environnement cyclique que nous connaissons.
VI – La méthode de Bâtes :
Basée sur la méthode de fisher avec 3 hypothèses
H1 : taux de croissance constant du dividende et du résultat net
H2 : taux de distribution contant
H3 : il revient à une période finie n
Bâtes met en relation des PER sur résultats échus d’entrée et de sortie pour un choix de durée
de conservation (n) et de taux d’actualisation ou de rendement souhaité (t)
M = Am – 10 db
Avec:
21
b = fonction de n ; g
A= coefficient de variation du PER d’entrée
Intérêts
- Simplicité de sa mise en œuvre
- C’est une méthode qui donne une bonne opinion du niveau des prix.
Cette méthode part du principe qu’un investisseur cherche uniquement à placer au mieux ses
capitaux. Toute considération non financière est totalement exclue de ce mode de
raisonnement.
Ce prix que cet investisseur est prêt à payer est égal à la somme actualisée des revenues qu’il
espère en retirer.
Principe:
Ce modèle d’évaluation est développé en 1990 par le cabinet Mc KINSEY, en se basant sur
des travaux académiques fondateurs de Sharpe, Modigliani, Gordon Shapiro etc…
La méthode d’évaluation consiste à effectuer des projections vers le futur et pose un certain
nombre d’hypothèses dont l’objectivité est déterminante pour la valorisation. L’analyse de la
valeur est basée sur trois facteurs :
- la capacité de l’entreprise à générer des cash flows dans le futur
- les risques inhérents à la réalisation de ces cash flows
- la croissance attendue de ces mêmes cash flows
Pour mener à bien le modèle DCF, il est conseillé de mener une analyse approfondie de
l’entreprise (sa position et ses atouts et faiblesses) sans pour autant oublier la qualité et la
motivation du management. Par ailleurs, au niveau de la branche / secteur, il s’agit
d’analyser :
- la concurrence
- les barrières à l’entrée
- les produits de substitution
- la force des fournisseurs
- la force des clients
Le cout moyen pondéré du capital ou encore WACC (Wreighted Average Cost of Capital) est
un cout d’opportunité qui évalue pour les investisseurs l’intérêt qu’ils ont à investir leur
argent dans cette société plutôt qu’ailleurs.
Le cout du capital est en effet le taux de rentabilité minimum que doivent dégager les
investissements de l’entreprise pour que celle-ci puisse satisfaire les exigences de rentabilité
des actionnaires et des créanciers.
22
Le WACC se calcule de la manière suivante :
- kd (1-x) = cout de la dette net d’impot car les intérêts de la dette sont déductibles
- x = taux d’impot sur les sociétés
- ke = le cout des fonds propres
- Wd et We représentent respectivement le poids de la dette et celui des fonds propres
dans la structure financière : Wd = D/V et We = FP/V
- D = valeur de marché de la dette
- FP = valeur de marché des fonds propres
Le cout des fonds propres est le rendement que les investisseurs exigent pour investir dans la
société et non par ailleurs. Il constitue ainsi un cout d’opportunité pour celui qui fournit les
fonds propres.
Selon le modèle DCF, le calcul nécessite de diviser le futur de la société en deux périodes :
- une période de prévision explicite : durant cette période qui correspond au nombre
d’années pour lesquelles il est possible de prévoir les cash flows avec une précision
raisonnable ; les cash flows sont calculés chaque année pour ensuite etre actualisés
- une période de prévision implicite cela est difficile à faire du fait qu’il est délicat de
prévoir les cash flows sur une période lointaine. A la place, on calcule une valeur
équivalente à tous les FCF actualisés depuis la première année après la période
explicite jusqu’à l’infini.
De fait la valeur de l’entreprise VE = Somme FCFi / (1+k)i + VRn / (1+k)n
Avec :
- FCFi = flux de trésorerie libre relatif à la ième année
- Le taux k = taux d’actualisation = cout du capital
- La durée n = nombre d’année de prévisions
- VRn = la valeur terminale ou résiduelle de l’entreprise
- I = ième année
Illustration:
Travail à faire :
1/ Calculer le cout du capital ou WACC
2/ Calculer les free cash flows. Pour ce faire, vous disposez des informations suivantes en
millions de Francs :
23
ELEMENTS 2005 2006 2007 2008 2009
BENEFICE AVANT IMPOT 400 440 470 490 500
IMPOT
AMORTISSEMENTS 200 240 230 210 180
CASH FLOWS D'EXPLOIT
INVESTISSEMENTS - 250 - 270 - 240 - 200 - 180
AUGMENTATION BFR - 30 - 40 - 30 - 15 - 5
FREE CASH FLOWS
3/ Sachant que le taux de croissance à l’infini des FCF g = 2% , calculer la valeur résiduelle
de l’entreprise et en déduire la valeur de l’entreprise
Solution:
24
THEME 4: L’APPROCHE PAR LA METHODE DES COMPARABLES
Dans cette méthode, on évalue l’entreprise sur la base des niveaux de valorisation des sociétés
comparables (entreprises du meme secteur, ou ayant le meme modèle économique).
Cette approche est fondée sur trois grands principes:
- Définir un échantillon de sociétés comparables
- Calculer les multiples
- Appliquer les multiples à la cible
Cette méthode vise donc à valoriser l’entreprise sur la base de multiples de valorisation
observés sur le marché, au travers de sociétés comparables ou dans le cadre de transactions
récentes sur le secteur considéré, c'est-à-dire :
- Cessions
- Introduction en bourse
- Fusions acquisitions
Des établissements sont spécialisés dans le recensement d’information comme Bloomberg qui
offre une plateforme d’information et Investext ou Multex Global Estimates qui rassemblent
des rapports de brokers (analyse).
Pour les sociétés non cotées, ils peuvent en premier constituer un échantillon de sociétés
comparables à partir d’entreprise cotées en bourse et en deuxième le constituer à partir de
récentes cessions de PME/PMI. On parlera alors de la méthode de comparaisons boursières et
la méthode de comparaisons transactionnelles:
Donc la valeur de l’entreprise cible est égale:
C’est la méthode utilisée d’une part pour déterminer le cours de l’action d’une société, d’une
part par les établissements présentateurs d’une offre publique (OPA, OPE).
Pour valoriser une société cotée ou non par comparaisons boursières, on constitue un
référentiel de sociétés présentant le meme risque industriel, c'est-à-dire appartenant au meme
secteur d’activité.
Pour chacune des sociétés de l’échantillon retenu, on calcule des multiples d’agrégats de
compte de résultat : chiffre d’affaires, EBITDA, EBIT, PER
Les moyennes des multiples obtenues sont alors appliquées aux agrégats correspondants de la
société à valoriser.
Nous présenterons les quatre multiples généralement utilisés par les professionnels:
25
I-1- Le multiple du CA
Le multiple du chiffre d’affaires permet d’approcher la valorisation d’une société par sa part
de marché, appréhendée à travers les ventes, indépendamment de sa structure financière ou de
sa rentabilité.
Ce multiple permet de déterminer le nombre de fois ou le chiffre d’affaires est intégré dans la
valeur économique d’une société.
Le multiple du chiffre d’affaires se calcule comme suit:
Ou (VE/CA) comp est le ratio d’une entreprise comparable ou la moyenne ou médiane d’un
groupe de société comparables qui constituent l’échantillon ou benchmark de référence.
La valeur des fonds propres VFP de la cible est alors égale à :
Si l’on souhaite déterminer le cours de l’action de la cible, on divise la valeur des fonds
propres ainsi calculée par le nombre d’actions qui composent son capital, soit:
26
Et VFP cible = VE cible - Dette cible
Ou (VE/EBIT) comp est le ratio d’une société comparable ou encore la moyenne ou médiane
d’un groupe de sociétés comparables.
Si le multiple du PER est le plus apprécié, c’est surtout en raison de sa facilité d’utilisation et
de compréhension.
Avec ce multiple, la valeur des fonds propres est calculée directement comme suit :
Illustration:
MS est un groupe coté qui exploite des supermarchés et des hypermarchés dans le nord de la
France. Sa valorisation par comparaisons boursières doit s’appuyer sur un référentiel de
sociétés cotées du secteur de la grande distribution. L’échantillon retenu se compose de deux
sociétés Dream et Moon pour lesquelles on dispose des informations suivantes en millions
d’euros:
DETTE RN
SOCIETE CAPITALISATION NETTE CA EBITDA EBIT CORRIGE
BOURSIERE 2006 2006 2007 2006 2007 2006 2007 2006 2007
DREAM 25867 9021 68730 71362 4675 5114 3025 3316 1699 1921
MOON 6387 4008 22843 23961 1461 1596 969 1081 491 552
27
Les prévisions d’agrégats de compte de résultat sur MS sont les suivantes en millions d’euros:
Par ailleurs, la dernière prévision de dette nette au 31/12/2006 est de – 20 millions d’euros.
Enfin, on précise que le capital de MS est composé de 6.768 millions d’actions. Calculer le
cours moyen de l’action de MS pour 2006 et 2007.
Solution:
Nous calculons par la suite la valeur des fonds propres puis de l’action MS
Note :
28
Donc une action MS vaut par cette méthode du multiple du CA 89 euros
= 7,3*79 = 576,7
La valeur des fonds propres VFP est alors déterminée comme suit:
Et la valeur de l’action est égale à VFP / Nombre d’actions = 596,7 / 6.768 = 88,16 = 88
29
= 14,1*40 = 564
D’où la valeur d’une action MS = 564 / 6.768 = 83,33 = 83
Les méthodes d’évaluation d’entreprise partent toutes d’un même constat: la valeur des actifs
économiques de la firme.
La création de valeur est la différence entre la valeur de marché de l’actif économique ou de
l’entreprise et sa valeur comptable.
Ce sont des méthodes qui ont des critères mi – comptables et mi – financiers car la
connaissance de deux paramètres est nécessaire pour leur détermination :
La théorie de gestion du portefeuille a montré que le risque d’un titre résulte d’un risque
intrinsèque mesuré par le coefficient beta du MEDAF et propre à l’entreprise (stratégie,
politique financière, etc….) et d’un risque non diversifiable de marché. Si le second risque
échappe au contrôle des managers de l’entreprise, ils peuvent cependant gérer le premier
risque. Cette gestion s’opère par le pilotage de l’entreprise selon la méthode EVA.
Cette dernière est une mesure interne de la performance de l’entreprise. La notion de l’EVA
date des années quatre vingt dix et a été développée par le cabinet Stern, Stewart and co . Elle
est basée sur un concept ancien de la finance, selon lequel pour créer de la valeur, il faut
investir à un taux de rendement supérieur au cout des ressources utilisées.
L’EVA évalue ainsi l’excédent ou le déficit de rentabilité d’une entreprise par apport au
WACC engagé dans l’exploitation.
30
En résonnant en rentabilité, l’EVA se réécrit comme suit:
Avec ROIC (return on invested capital), le taux de rentabilité des capitaux investis
La rentabilité des capitaux investis se calcule comme suit:
Avec NOPAT représente le Net Profit After Tax ou résultat opérationnel, moins impôt
corrigés et CI = capitaux investis
Cette formule souligne la création de richesse pour les actionnaires à partir d’un surplus de
valeur mesuré par la valeur actuelle des EVA qui vient s’ajouter au capital investi.
Au-delà de l’horizon d’investissement explicite, nous ferons comme pour le modèle DCF des
hypothèses simplificatrices sur les valeurs résiduelles VR. Les EVA au-delà de l’horizon
explicite seront supposées soit constantes sur un horizon infini:
Illustration:
Lors d’une opération de prise d’augmentation de capital de l’entreprise BMU, vous disposez
des quelques extraits de documents financiers prévisionnels ci après:
31
Extraits du compte de résultat prévisionnel en kilos euros:
1/ Déterminons la rentabilité des capitaux investis ROIC après impôts et le cout moyen
pondéré du capital ajusté de la fiscalité WACC en 2005.
Les tableaux fournissent respectivement des informations sur le résultat d’exploitation et les
capitaux investis prévisionnels. Sachant que le ROIC est le rapport du résultat d’exploitation
net d’impôt sur les capitaux investis:
2/ Déterminons les prévisions des EVA en supposant que le niveau du WACC calculé en
2005 restera le même sur toute la période de prévisions.
L’Economic Value Added se calcule à partir des rentabilités et des couts des ressources (voir
tableau ci-dessous):
32
3/ Estimons l’EVA résiduelle sous l’hypothèse d’une croissance à l’infini de 2%
Si les EVA sont supposées croitre à l’infini à un taux g = 2%, la valeur résiduelle en 2011 est
donnée par l’expression suivante:
Compte tenu des résultats précédents, la valeur résiduelle au terme de l’horizon explicite est
égale :
La valeur de l’entreprise BMU est donc estimée à 551,31 kilos euros ; si le nombre d’actions
de la société est de 1.000 la VE / action = 551,31/ 1.000 = 551,31 euros
C’est en ce sens que la MVA ou valeur de marché ajoutée est un bon indicateur de la
performance de l’entreprise.
En effet, la MVA correspond à l’accroissement de la valeur de l’entreprise mesurée par
rapport au marché dans lequel elle évolue.
33
La MVA peut donc être considérée comme étant l’actualisation des EVA futures dans un
horizon de temps bien défini au cout moyen pondéré du capital de l’entreprise k.
34
ETUDE DE CAS PRATIQUES D’EVALUATION D’ENTREPRISES
Cas 1 :
Travail à faire:
1/ Etablir le tableau des + ou – values sur les éléments d’actifs
2/Evaluer la valeur mathématique intrinsèque de l’action SENEFRUITS à la date du
31/12/2012 par la méthode de l’actif net comptable corrigé.
Cas 2:
Les bilans de deux sociétés A et B se présentent comme suit en milliers de francs CFA au 31
décembre N:
TOTAL ACTIF 485 600 488 560 TOTAL PASSIF 485 600 488 560
35
(1):
- Pour la société A par 3.000 actions de valeur nominale 100 entièrement libérées et 1.000
actions libérées du quart
- Pour la société B par 1.250 actions de valeur nominale 200 entièrement libérées
Tous les éléments autres que les titres sont évalués à leur valeur comptable
Travail à faire:
Calculer les valeurs mathématiques intrinsèques ou valeurs nettes comptables corrigées des
sociétés A et B
Cas 3 :
Les bilans au 31 12 2012 après répartition des bénéfices de deux sociétés P et B vous est
fournis en annexe 1.
Ces deux sociétés envisagent de se rapprocher et la société P qui possède 40% du capital de la
société B décide d’absorber B avec effet 01 janvier 2013. Les conditions de la fusion de la
fusion sont présentées en annexe 2
Les valeurs nominales des actions P et B sont de 500
SOCIETE P
IMMOBILISATIONS
CORPORELLELES 3 000 000 CAPITAL SOCIAL 5 000 000
TITRES B 1 200 000 RESERVE LEGALE 500 000
STOCKS 3 000 000 RESERVE REGLEMENTEE 300 000
CREANCES ET DISPONIBILITES 4 000 000 AUTRES RESERVES 1 400 000
DETTES 4 000 000
SOCIETE B
36
ACTIF NET PASSIF MONTANT
IMMOBILISATIONS
CORPORELLELES 5 800 000 CAPITAL SOCIAL 3 000 000
STOCKS 2 000 000 RESERVE LEGALE 300 000
CREANCES ET LIQUIDITES 3 000 000 RESERVE REGLEMENTEE 1 400 000
AUTRES RESERVES 1 100 000
DETTES 5 000 000
ANNEXE 2:
Travail à faire:
1/ Déterminer la valeur substantielle brute VSB de la société B
2/ Déterminer la valeur de cette meme société B par la méthode du Goodwill
3/ déterminer la valeur nette comptable corrigée de la société P
37
Cas 4:
- Les prévisions suivantes ont été établies pour les cinq prochains exercices:
(2) Autres que les charges d’intérêt sur dettes financières à long terme
- Le taux de marge sur cout variable est estimé à 40% du chiffre d’affaires
Travail à faire:
Evaluer la valeur de cette entreprise par la méthode de la rente abrégée ou rente
du goodwill
Cas 5:
Vous disposez des informations ci-dessous pour la société ALPHA :
ELEMENTS ANNEE 1 ANNEE 2 ANNEE 3 ANNEE 4 ANNEE 5
DIVIDENDES PREVUS 962 136 1 118 499 1 338 091 1 527 238 1 674 470
VALEUR DE
REVENTE 3 818 096
Cas 7 :
Cas 8 :
Une société est cotée en bourse. Son capital est de 1.000.000.000 divisé en actions de 10.000
F
Les dernières informations issues de la bourse attribuent une cote à l’action de société de
18.000 F. Le bénéfice net de la société est de 50.000.000, sur lequel il est prévu de distribuer
des dividendes d’une valeur de 15.000.000
1/ Calculer le PER
2/ Calculer la valeur boursière globale la société ou capitalisation boursière
Cas 9:
Vous disposez du business plan prévisionnel de FRIE sur la période 2013 – 2022 en
millions de francs:
ELEMENTS 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
CHIFFRE D'AFFAIRES 36,2 49,7 63,4 76,1 87,5 100,6 110,7 121,8 127,9 134,2
RESULTAT D'EXPLOITATATION 5,9 8 9,7 10,2 11,7 13,1 13,3 13,4 12,8 12,1
IMPÔT
AMORTISSEMENT ET PROVISIONS 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2
CAF
INVESTISSEMENTS INDUSTRIELS 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 0,5 0,6 0,6 0,6
VARIATION DU BFR 1 0,7 1,3 0,8 0,7 0,8 0,6 0,7 0,4 0,4
CASH FLOWS DISPONIBLES
39
- Poids de la dette = 50%
- Poids des fonds propres = 50%
- Taux d’impôt sur les sociétés = 25%
- Taux de croissance des free de cash flows = 1%
Travail à faire:
1/ Calculer le cout du capital k
2/ Reprendre et compléter le tableau de calcul ci-dessus
3/ Evaluer la valeur de cette entreprise constitutée par un capital de 10. 000 actions
Cas 10 :
France Télécom est un groupe coté en bourse spécialisé dans le secteur de la téléphonie au
niveau international et qui détient beaucoup de de filiales à travers le monde notamment au
Sénégal avec la SONATEL avec un pourcentage de contrôle du capital à un peu plus de 42%
Sa valorisation par la méthode des comparables ou des multiples doit s’appuyer sur un
référentiel de sociétés cotées du secteur de la téléphonie. L’échantillon retenu se compose de
deux sociétés Sentel et Expresso pour lesquelles on dispose des informations suivantes en
millions d’euros:
CAPITALISATION DETTE
SOCIETE BOURSIERE NETTE CA EBITDA EBIT
2010 2010 2011 2010 2011 2010 2011
SENTEL 77 601 27 063 206 190 214 086 14 025 15 342 9 075 9 948
EXPRESSO 19 161 12 024 68 529 71 883 4 383 4 788 2 907 3 243
Les prévisions d’agrégats de compte de résultat sur France Telecom sont les suivantes en
millions d’euros:
En outre, le groupe France table sur une dette nette au 31/12/2010 estimé à 30 millions
d’euros.
Nous savons par ailleurs que France télécom est un groupe au capital de 10 milliards d’euros
de valeur nominal 10 000.
Travail à faire:
Evaluer la valeur moyenne de l’action France Télécom par la méthode des comparables.
40