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CHAPITRE 7 L’EVALUATION DES DROITS SOCIAUX

De nombreuses opérations effectuées par les sociétés nécessitent l’évaluation des parts sociales.
Cette évaluation sert notamment de base à la fixation :
- D’une valeur de vente ou d’achat des titres
- D’une valeur d’échange (dans le cadre d’une fusion de société ou offre publique d’échange (OPE))
- D’une valeur d’émission (émission des actions à souscrire en numéraire, conversion de créances en
actions).

La valeur d’un titre peut être fonction, des cours en bourse, du patrimoine ou à la fois du patrimoine et sur les
résultats.

I – EVALUATIONS DES FONDEES SUR LES RESULTATS

A partir des résultats (bénéfice) on peut déterminer la valeur financière et la valeur de rendement de l’action ou
de la part sociale.

1) La valeur financière ou de rendement

La valeur financière correspond à la capitalisation du dividende servi à un titre donné. Elle consiste à calculer la
somme qui placée à un certain taux produirait un intérêt égal au dividende.
Soit Vf = La valeur financière
D = Dividende
t = Le taux de capitalisation (taux d’intérêt)

Vf = D
t

NB : On considère en général la moyenne des derniers dividendes plutôt que le dernier dividende. Les
dividendes provenant de distribution à caractère sont généralement éliminés du calcul au dividende.

Exemple : Une société a distribué au cours des trois derniers exercices les dividendes suivants 800 f en N-2, 850
f en N-1 et 750 en N.

Travail à faire : Calculer la valeur financière au taux de 8%.

SOLUTION

Dividende moyen = 800 + 750 = 800 f


3
Vf = 800 : 0,08 = 10 000

2) La valeur de rendement

Elle s’obtient par capitalisation du bénéfice courant (supposé constant et répétés à l’infini) à un taux d’intérêt.
Dans le bénéfice servant de base au calcul il faut éliminer les résultats non récurrents c’est à dire le résultat des
opérations hors activités ordinaires.

Soit Vr = La valeur de rendement


B = Le bénéfice
t = Le taux de capitalisation

Vr = B
t

Vr par action = B/N


t
N = Nombre d’actions

NB : Comme la valeur financière, le calcul de la valeur de rendement s ‘effectue en général sur une moyenne
calculée sur les dernières années.

Exemple : Une société anonyme formée de 10 000 actions a distribué pour les trois derniers exercices des
dividendes par actions de 1 560 f, 2 250 f et 1 740 f pour les mêmes années, les réserves ont été dotées
respectivement de 10 800 000 f, 13 800 000 f, 12 300 000 f. Dans le bénéfice de l’avant dernier exercice il a été
intégré un résultat hors activité ordinaire s’élevant à 6 000 000f.

Travail à faire : Calculer la valeur de rendement de l’action au taux de 12%.

SOLUTION
Bénéfice courant dernier exercice :
2 250 x 10 000 + 12 300 000 – 6 000 000 = 30 300 000
Soit bénéfice par action 30 300 000 : 10 000 = 3 030
Bénéfice par action de la 1ère et 3ème année
Dividende par action 1 560 1 740
Réserve par action 1 080 1 230
2 640 2 970

Bénéfice courant moyen = 2 640 + 3 030 + 2 970 = 2 880


3
Valeur de rendement par = 2 880 = 24 000
0,12
Valeur de rendement de la société = 24 000 x 10 000 = 240 000 000

II – EVALUATION DES ACTIONS A PARTIR DES COURS BOURSIERS


Il s’agit essentiellement des sociétés anonymes.
Lorsque la société est cotée en bourse l’évaluation des actions se fait à partir du cours boursier.

Valeurs boursière d’une société = Cours boursier x Nombre d’actions

Pour corriger les variations trop accidentées, la valeur boursière est souvent calculée à partir de la moyenne des
cours bousiers.

Exemple : Soit une société dont les quatre dernières cotations donnent les cours suivant : 18 500 f, 18 600 f,
18 540 f, 18 700 f.

Travail à faire : Quelle est la valeur de l’action de cette société ?

SOLUTION

Valeur boursière = 18 500 + 18 600 + 18 540 + 18 700 = 18 585


4
Evaluation par ratio cours boursière sur bénéfice.
Le rapport valeur boursière / bénéfice net par action.
(Ou PER = Price Earning Ratio) permet d’apprécier la valeur d’une action et la valeur d’une action et la valeur
d’une entreprise.
Un Per élevé indique la bonne confiance des investisseurs boursiers sur le titre pour l’avenir.

Exemple : Le cours de l’action d’une société anonyme est de 12 000 f le PER est 15.

Travail à faire : Calculer le bénéfice net par action.


SOLUTION
PER = Valeur boursière / bénéfice net par action.
Bénéfice net par action = Valeur boursière = 12 000 = 800 f
PER 15

III – EVALUATION A PARTIR D’UN BILAN


1 – La valeur mathématique comptable

Les méthodes patrimoniales d’évaluation considèrent l’entreprise comme une juxtaposition d’éléments d’actif
qui sont chacun évalués séparément.
La valeur de l’entreprise est ainsi définie comme la différence entre :
- Le cumul des valeurs des biens figurant à l’actif
- Et les dettes et provisions pour risques et charges du passif.
On peut mettre en évidence l’actif réel à partir du bilan condensé.

Actif Passif
Frais d’établissement Capitaux propres
Charges àActif
repartir Et ressources Passif
Prime de fictif
rendement Assimilées fictif

Actif immob. Dettes financières

Actif circulant Passif circulant Passif


Actif réel
réel
Trésorerie actif Trésorerie passif

Actif
Ecart de conversion Ecart de conversion Passif
fictif
Actif passif fictif

Remarque : Selon le SYSCOHADA REVISE, tous les comptes d’actif fictif sont supprimés
L’actif fictif ne représente pas un bien et de ce fait ne doit pas être retenu dans l’évaluation de
l’entreprise : il s’agit des frais d’établissement (à l’exclusion des frais de recherche et développement
ayant une rentabilité sûre), les charges à partir sur plusieurs exercices, les primes de remboursement, les
reports à nouveau débiteur, le compte actionnaire capital non appelé selon la place du poste au passif
prévu par le SYSCOA, les écarts de conversion actif.
Les charges constatées d’avance ne sont pas des actifs fictifs.
Les écarts de conversion – Actif : Ce sont des pertes de change latentes sur des opérations non encore
dénouées (créances et dettes en monnaies étrangères). Ils ne doivent pas faire partir de l’actif net
comptable et le SYSCOA a prévu qu’ils fassent l’objet d’une provision pour perte de change (sauf l’article
56 où la couverte peut être partielle). En calculant l’actif net comptable, il faut éviter de les éliminer deux.
- Une première fois, en ne les retenant pas dans l’actif réel.
- Une deuxième fois, en déduisant de l’actif réel les dettes et provision (dont la provision pour perte
de change)).
- L’écart de conversion actif est donc un actif fictif s’il n’est pas couvert par les provisions.
L’écart de conversion passif est un gain latent qui s’ajoute aux capitaux propres.

Exemple :
Soit le bilan simplifié ci-dessous

Divers actif 1 300 000 Capitaux 800 000


(dont l’écart de conversion Dettes et provisions 500 000
Actif 100 000) (dont provision pour perte
De change 100 000)
1 300 000 1 300 000

Le calcul de l’actif net ne peut être mené de deux façons.


1. On élimine les écarts de conversion – Actif de l’actif réel .La provision pour pertes de change n’est
plus alors justifiée (et on la considère comme des capitaux propres). On OBTIENT /
Actif réel = 1 300 000 – 100 000 = 1 200 000
Passif = 500 000 – 100 000 = 400 000
Actif net = 1 200 000 – 400 000 = 800 000
2. On n’élimine pas les écarts de l’actif réel. La provision est alors justifiée on obtient :
1 300 000 – 500 000 = 800 000
L’erreur à éviter serait de faire Actif réel = 1 200 000
Actif net = 1 200 000 – 500 000 = 700 000

` Les provisions pour risques et charges sont en général considérées comme des dettes sauf dans le cas où,
n’étant pas justifiées elles sont considérées comme des réserves occultes et reprises dans les capitaux propres
avec corrections éventuelles pour tenir compte des incidences fiscales.
` L’actif réel est également aux comptes d’actif diminués des amortissements et des provisions pour
dépréciation.
` Le passif réel est constitué par toutes les dettes envers les tiers.

Actif net comptable = Actif réel – Dettes réelles

Cette valeur peut être également obtenue de la façon


Actif net comptable = Passif fictif – Actif fictif
= Capitaux propres – Actif fictif

Valeur mathématique comptable d’un titre = Actif net comptable


Nombre de titre

Remarque : Lorsqu’il n’existe qu’une catégorie de titres, la valeur du titre s’obtient en divisant l’actif net
comptable par le nombre de titres.. Lorsqu’il existe plusieurs catégories de titres, l’actif comptable doit être
reparti entre les différentes catégories en fonction de leurs droits respectifs.

La valeur mathématique peut être calculée :


- Soit affectation des résultats : il s’agit alors de la valeur comptable coupon attaché.
- Soit après affectation des résultats : il s’agit alors de la valeur mathématique coupon détaché ou ex-
coupon.

2 – La valeur mathématique intrinsèque (ou valeur réelle)

C’est la valeur calculée en tenant compte des plus-values ou moins-values latent affectant les divers postes du
bilan.
Lors du calcul de la valeur intrinsèque on peut tenir compte de la fiscalité différée :
- Des impôts différés-passif qui représentent des dettes fiscales latent et réduisent l’actif net
- Des impôts différés-actif représentent des créances fiscales latentes et augmentent l’actif net.
La valeur mathématique intrinsèque s’inscrivant dans une perspective de « continuité d’exploitation » il n’y pas
lieu de tenir compte des impôts liés aux plus-values latentes. Ces impôts ne seraient en effet payés qu’en cas de
cession des biens correspondant. Par contre il faut tenir compte des impôts différés sur les postes suivant :
` Postes d’actif : Il s’agit des charges immobilisées (frais d’établissement, charges à repartir sur plusieurs
exercices, prime de remboursement). Ces postes seront donc considérés comme actif fictif pour 65% de leur
montant et 35% constituant une créance figurant dans l’actif circulant. Pour les écarts de conversion-actif, il n’y
a pas lieu de constater des créances d’impôts différés puisque les pertes de change latent qu’elles constituent ont
déjà été admises en déduction du bénéfice imposable.
Tous ces postes sont supprimés.
` Postes de passif : Il s’agit :
- Des subventions d’investissement
- Des provisions réglementées (provision pour hausse des prix et fluctuation des cours, provision pour
investissement, amortissement dérogatoires, plus-values de cession à réinvestir, provision spéciale de
réévaluation lorsque la législation fiscale n’autorise pas la déductibilité du supplément d’amortissement).

Actif net intrinsèque = Actif net comptable ± Values latentes

Valeur mathématique intrinsèque = actif net intrinsèque


Nombre de titre

Remarque : Dans de nombreux textes, l’expression « valeur mathématique » désigne la valeur mathématique
intrinsèque. On utilise également « valeur liquidative » s’il s’agit alors de la valeur intrinsèque mais
diminuée des frais divers et des impôts dus lors de la dissolution de la société.

Exemple Le bilan simplifié d’une société se présente comme suit au 31/12/N

Actif Fictif
Postes Montants Postes Montants
Frais d’établissement 2 500 000 Capital (10 000 actions) 200 000 000
Matériel et outillage 12 900 000 Réserve légale 13 500 000
Matériel de transport 62 500 000 Réserve facultative 50 000 000
Constructions 225 000 000 Résultat net 12 000 000
Stock de marchandises 50 000 000 Subvention d’inv. 29 000 000
Clients 20 000 000 Emprunts 55 000 000
Banque 10 000 000 Provision pour risques 1 000 000
Ecart de conversion 500 000 Fournisseurs 22 500 000
Actif Ecart de conversion passif 400 000
TOTAL 383 400 000 TOTAL 383 400 000

Les provisions pour risques contiennent 200 000f de provision sans objet, elles comportent des provisions pour
perte de change de 500 000.
Le résultat sera reparti 50 % au dividende, 48% aux réserves et 2% à titre de report à nouveau.

Travail à faire :
1. Calculer la valeur mathématique comptable de l’action (valeur math coupon attaché et valeur math
coupon détaché).
2. Calculer la valeur mathématique corrigée ou intrinsèque coupon détaché sachant que certaines
valeurs sont estimées comme suit :
- Constructions : 250 000 000
- Fonds de commerce : 10 000 000
- Matériel de transport : 60 000 000
- Matériel et outillage : 14 000 000
- Créances : 19 000 000
- Emprunt : 45 000 000

NB : On prendra en compte la fiscalité différée.


SOLUTION

a- Valeur mathématique comptable coupon attaché (dans ce cas on ne tiendra pas compte de la fiscalité
différée ni des plus-values latents). L’écart de conversion actif étant compensé par les provisions ce
n’est pas actif fictif, néanmoins il ne fait pas parti de l’actif net puisqu’on peut le mettre au passif dans
les dettes en moins pour annuler la provision correspondante.

- Capital 200 000 000


- Réserve légale 13 500 000
- Réserve facultative 50 000 000
- Résultat net 12 000 000
- Subvention d’inv. 29 000 000
- Ecart de conv. Passif 400 000
- Provision sans objet 200 000
- Frais d’établissement - 2 500 000
Actif net comptable 302 600 000
Valeur math de l’action : 302 600 000 : 10 000 = 30 260

b – Valeur math comptable ex-coupon

Actif net comptable = actif net comptable (coupon attaché) – dividende


= 302 600 000 – 50% x 12 000 000 = 296 600 000
Valeur math ex-coupon = 296 600 000 : 10 000 = 29 660
Valeur intrinsèque détaché
Calcul des plus-values latentes.

Eléments Valeur réelles VNC ± Values


Matériel et outillage 14 000 000 12 900 000 1 100 000
Matériel de transport 60 000 000 62 500 000 -2 500 000
Constructions 250 000 000 225 000 000 25 000 000
Fonds de commerce 10 000 000 - 10 000 000
Créances 19 000 000 20 000 000 -1 000 000
Emprunt 45 000 000 55 000 000 10 000 000
TOTAL 42 600 000

Actif net corrigé

Capital 200 000 000


Réserve légale 13 500 000
Réserve facultative 50 000 000
Bénéfice en réserve et en report 6 000 000
Subvention d’investissement 29 000 000
Ecart de conversion passif 400 000
Provision sans objet 200 000
Plus value latente 42 600 000
Frais d’établissement – 2 500 000
Dette d’IBIC / subvention – 7 250 000
(29 000 000 x 25%)
Dette d’IBIC / provision sans objet –50 000
(200 000 x 25%)
Créances d’IBIC /Frais d’étab. + 625 000
(2 500 000 x 25%)
Actif net 33 525 000
nombre de titres 10 000
Valeur math 33 525 000/10 000 = 33 525
·Problèmes particuliers
Valeur mathématique en cas d’actions partiellement libérées : les titres partiellement libérés
représentent des apports en numéraires non totalement réalisés. Il existe dans ce cas deux catégories
d’actions :
- Totalement libérées (apport en nature ou actions anciennes).
- Partiellement libérées (apport en numéraire).
Pour évaluer ces titres, il faut distinguer :
- Le droit sur le capital qui représente l’apport donc le capital libéré qui est alors différent selon le type
d’action.
- Le droit sur les réserves (et plus-values) qui est identique quel que soit le type de titre.

Exemple : Une société anonyme présente son bilan simplifié, après répartition du résultat au 31/12/N.

Actif Passif
Capital 15 000 000
Actif réel 35 000 000 Capital non appelé 5 000 000
Actionnaire capital non appelé -5 000 000
Réserves 8 000 000
Dettes 12 000 000
35 000 000 35 000 000

Le capital est constitué de 2 000 actions de 10 000 f


- 1 000 actions d’apports nature
- 1 000 actions de numéraire libéré de moitié
Plus-values latent sur immobilisations 5 000 000 f

Travail à faire : Calculer la valeur mathématique des deux types d’apport.

SOLUTION

1ère méthode
· Le droit des actions sur le capital
- Actions d’apport 10 000 (leur apport)
- Actions de numéraires 5 000 (leur apport)
· Le droit sur les réserves et plus-values
Actif net hors capital
Réserves 8 000 000
+ values 5 000 000
Actif net corrigé 13 000 000
Soit par actions : 13 000 000 : 2 000 = 6 500
Les valeurs des actions sont donc :

Actions Actions de
D’apport numéraire
Droits sur le capital 10 000 5 000
Droit sur les réserves et plus-values 6 500 6 500
Valeur math. 16 500

2ème méthode : On calcule l’actif net en tenant compte du capital réellement apporté. Le compte actionnaire
capital non appelé étant traité par le plan comptable commun actif fictif.

Actif corrigé
Capital appelé 15 000 000
Réserves 8 000 000
Plus-value 5 000 000
Actif net corrigé 28 000 000
Soit X la valeur de l’action d’apport, l’action de numéraire peut alors s’écrire X-5 000
On peut écrire : 28 000 000 = 1 000X + 10 000(X-5 000)
28 000 000 + 5 000 000 = 2 000X
X = 33 000 000 = 16 500
2 000
Valeur de l’action d’apport = 16 500
Valeur de l’action de numéraire = 16 500 – 5 000 = 11 500
Valeur mathématique

Les actions amorties sont des actions remboursées par anticipation et reconstituées par les réserves.

Exemple : Supposons que les capitaux propres de la société CHOC se présentent ainsi :
- Capital non amorti 30 000 000
- (3 000 actions A de 10 000)
- Capital amorti 20 000 000
- (2 000 actions B de jouissance)
- Réserves 10 000 000
- Total 60 000 000
Il existe des plus-values latentes de 3 000 000 f

Travail à faire : Calculer les valeurs mathématiques des actions de capital et des actions de jouissance.

Solution

Le capital amorti est considéré comme une réserve et doit être reparti comme les autres éléments réserve,
subventions, provisions réglementées, actif fictif entre les deux types d’actions proportionnellement au capital
(3/5 pour A et 2/5 pour B).

Postes à répartir Total Actions A Actions B


de jouissance
Capital non amorti 30 000 000 30 000 000 -
Capital amorti 20 000 000 12 000 000 8 000 000
Réserves 10 000 000 6 000 000 4 000 000
Plus-values 3 000 000 1 800 000 1 200 000
Actif net 63 000 000 49 800 000. 13 200 000
Nombre d’actions 5 000 3 000 2 000
Valeur math. 16 600 6 600

· La différence des valeurs mathématiques (16 600 – 6 600 = 10 000f) représente le nominal de l’action

IV – EVALUATION A PARTIR DE VALEURS MULTICRITERES


L’évaluation des titres par les différentes méthodes étudiées (valeur mathématique comptable, valeur
mathématique intrinsèque, valeur financière, valeur de rendement, valeur boursière) ne donne pas toujours
entière satisfaction car les résultats obtenus sont parfois très différents. C’est pourquoi lorsqu’il est nécessaire de
réaliser une moyenne pondérée des valeurs en leur affectant des coefficients déterminés en fonction des
différents critères (activité de la société, perpectives de développement, image de marque).
La valeur de l’entreprise s’obtient en combinant plusieurs critères. La plus connue est la méthode dite « des
Praticiens ». la valeur de la société (V) résulte de la moyenne arithmétique de l’actif net comptable corrigé
(ANCC) et de la valeur de rendement (VR).
(ANCC+VR)
V= -----------------
2
Une autre approche peut être faite par le goodwill
Selon les professionnels de la comptabilité le goodwill c’est l’ensemble des éléments nécessairement
incorporels, non détachable de l’entité économique que constitue l’entreprise et non évaluable isolément, qui
concourent à donner à l’ensemble entreprise une valeur supérieure à celle de ses composants.
Il s’agit donc de la valeur des éléments incorporels : qualité du personnel, des réseaux de distribution, fidélité de
la clientèle, savoir-faire des fournisseurs et des sous-traitants…
Cette notion, plus exhaustive, englobe celle de fonds de commerce.
La valeur (V) de l’entreprise s’obtient en ajoutant à une valeur de base (VB) celle du goodwill :
V= VB + GW
Choix de VB : il peut s’agir :
- de l’actif net comptable (ANC)
- de l’actif net comptable corrigé (ANCC)
- de la valeur substantielle brute (VSB) : ensemble des actifs utilisés dans l’exploitation, quelque soit leur
mode financement et leur appartenance juridique (donc y compris les biens pris en location ou en
crédit-bail).
- Des capitaux permanents nécessaires à l’exploitation (CPNE) : ensemble des actifs immobilisés utilisés
(y compris le besoin en fonds de roulement)
La valeur de base exclut nécessairement celle du fonds de commerce, puisque le calcul de GW répond à
cette préoccupation

Calcul du GW : utilisation d’une méthode indirecte

- calcul de l’excédent du bénéfice réel attendu sur une rémunération normale du capital mise en œuvre :
c’est la rente de GW
- calcul du GW à partir de sa rente, par capitalisation ou actualisation.

GW = (B-Ct) x c
GW = goodwill
B = résultat réel attendu, lié aux capitaux mis en œuvre
C = capitaux mis en œuvre (VSB ou CPNE)
T = taux de rémunération normale des capitaux mis en œuvre

C = coefficient de capitalisation (c = 1/i) ou d’actualisation ( c =


-
Exemple : L’évaluation des actions de la société SOMA au capital de 5 000 actions de 10 000 f donne les
résultats suivant :
- Valeur mathématique intrinsèque 25 000 f
- Valeur financière 21 000 f
- Valeur de rendement 41 000 f
- Valeur boursière 39 000 f
Les dirigeants de la société considèrent que la valeur réelle de l’action est la moyenne arithmétique pondérée des
valeurs calculées en les affectant des coefficients suivant :3-1-2-2

Travail à faire : Calculer la valeur réelle de l’action et déterminer la valeur réelle de la société SOMA.

SOLUTION

Valeur réelle = 25 000 x 3 + 21 000x 1 + 41 000 x 2 + 39 000 x 2


8
= 256 000 = 32 000
8
Valeur estimée de SOMA = 32 000 x 5 000 = 160 000 000

CHAPITRE 8 LES EMPRUNTS OBLIGATAIRES

Pour augmenter ses possibilités financières, une société peut procéder à une augmentation du capital en
numéraire ou émettre un emprunt obligatoire.
L’arbitrage entre l’augmentation du capital et l’emprunt obligataire se fait en fonction des conséquences
qu’auront ces choix sur la trésorerie de la société.
· L’intérêt statuaire (premier dividende), le super dividende à payer pour l’augmentation du capital.
· L’intérêt et le remboursement pour les obligations.

I – CARACTERES GENERALES
A/ Aspects juridiques

L’emprunt obligataire est un emprunt à long terme de montant généralement important divisé en part égale
matérialisée par des titres remboursables périodiquement par tirages au sort ou par rachat de bourse. Seules les
sociétés anonymes et les groupements d’intérêts économiques constitués de sociétés anonymes ayant deux
années d’existence et qui ont établi deux bilans régulièrement approuvés par les actionnaires peuvent émettre les
obligations. Le capital de la société doit être entièrement versé. Les obligations sont regroupées en une masse des
obligataires dotées de la personnalité morale et chargée de la défense de leurs intérêts. L’émission des
obligations à lots est interdite.

B/ aspects financiers

Les éléments caractéristiques des obligations sont :


1 – La durée (n) : C’est le temps au bout duquel toutes les obligations sont remboursées. Elle varie
généralement entre 5 et 20 ans.
2 – La valeur nominale (C) : Elle permet de déterminer le montant de l’emprunt émis. Elle sert à calculer le
montant de l’intérêt annuel ou le coupon.
3 – Le prix d’émission (E) : C’est le prix payé par les obligataires lors de la souscription. Il peut être égal à la
valeur nominale. On parle d’émission au-dessous du pair.
4 – Le prix de remboursement (R) : Il permet de calculer le montant à rembourser par l’entreprise. Il peut être
égal à la valeur nominale. On parle de remboursement de pair. Il est généralement supérieur à la valeur
nominale. Il peut être fixe au variable sur la durée de vie de l’emprunt.
5 – La prime de remboursement : C’est la différence entre le prix de remboursement et le prix d’émission.
C’est une charge pour l’entreprise émettrice qui doit être répartie sur la durée de vie de l’emprunt.
Prime de remb = R – E.
Par exemple si l’obligation de 10 000 f a été émise à 10 000 f remboursable à 10 500 f.
La prime de remboursement = 10 500 – 10 000 = 500
6 – Le taux d’intérêt (i) : Le taux d’intérêt est fixé dans le contrat d’émission il se calcule sur la valeur
nominale des titres en fonction des obligations vivantes en début d’exercice. Le taux peut être constant ou
variable. Lorsqu’il est variable, il est généralement fonction d’éléments du marché monétaire ou financier.
(Exemple taux moyen mensuel des emprunts d’état à long terme).
7 – Le nombre d’obligation (N) : C’est la somme des obligations émises par l’entreprise.
8 – Les différentes catégories d’obligations
· Les obligations ordinaires : Elles sont subdivisées en obligation au pair et en obligation à prime.
· Les obligations participantes : elles reçoivent un intérêt supplémentaire ou une prime de remboursement ou
les deux déterminés en fonction des résultats de la société.
· Les obligations convertibles en actions : Les obligations sont converties en actions au gré du titulaire dans les
conditions et sur les bases fixées par le contrat d’émission de l’emprunt.
· Les obligations échangeables contre les actions : Les obligations sont converties en actions à la demande du
titulaire. Le prix d’émission des obligations échangeables ne peut être inférieur à la valeur nominale des actions.
· Les obligations indexées : L’intérêt ou la valeur de remboursement ou les deux à la fois varient suivant
l’indice déterminé en relation directe avec l’objet de la société.
· Les obligations à coupon zéro : Elles sont caractérisées par l’absence de versement d’intérêts au cours de la
vie de l’obligation et par un prix de remboursement important à la fin de la période.

II – LA COMPTABILISATION DE L’EMISSION DE L’EMPRUNT


A/ Placement des obligations par l’entreprise

Le SYSCOHADA a prévu un schéma d’écritures simplifié qui pourrait se résumer ainsi :


- Souscription et réalisation simultanée
- Constatation et règlement des frais d’émission.

521 Banque X
161 Emprunt obligataire ordinaire X
Souscription et libération des fonds

6316 Frais d'émission d'emprunt X
521 Banque X
Règlement des frais

Ecritures détaillées

On peut adopter un schéma tenant compte des étapes successives de l’émission.


- Souscription des obligataires
- Versement des souscripteurs
- Règlement des frais d’émission

NB : L e SYSCOA n’a pas prévu de comptes de tiers spécifiques pour les obligataires. On utilisera une division
du compte 471 débiteur et créditeur divers.

47 13 Obligataires, X
161 Emprunt obligatoire X
Emission, souscription
521 Banque X
4713 Obligataires, X
Réalisation
6316 Frais d'émission d'emprunt X
521 Banque X
Règlement des frais

Exemple N°1 : Emission avec prime de remboursement


Une SA émet un emprunt de 60 000 000 f le 02 mars N.
C = 10 000 f x R = 10 100 f E = 10 000 f
Travail à faire : Passer les écritures d’émission de cet emprunt sachant que les frais sont de 1 % du montant de
l’emprunt.

SOLUTION
Nombre d’obligations : 60 000 000 = 6 000
10 000
Montant versé = 6 000 x 10 000 = 60 000 000
Montant à rembourser = 10 100 x 6 000 = 60 600 000
Prime de remboursement = 6 000 (10 100 – 10 000) = 600 000
Frais d’émission = 1 % x 60 000 000 = 600 000

Ecritures simplifiées

02/03/N
521 Banque 60 000 000
161 Emprunt obligataire 60 000 000
Souscription

6316 Frais d'émission d'emprunt 600 000
521 Banque 600 000
Règlement des frais
Ecritures détaillées

02/03/N
47 13 Obligataires 60 000 000
1611 Emprunt obligataire 60 000 000

souscription
521 Banque 60 000 000
4713 Obligataires, 60 000 000
Réalisation
6316 Frais d'émission d'emprunt 600 000
521 Banque 600 000
Règlement des frais

NB : Pour la suite des exemples ; nous adopterons le schéma développé.

Exemple N°2 : Emission sans prime de remboursement.

Une SA émet le 05/04/N un emprunt obligatoire de 4 000 obligations de valeur nominale de 12 000 f émis à
12 000 f remboursable à 12 000 f.

Travail à faire : passer les écritures d’émission de cet emprunt sachant que les frais sont de 300 f par obligation.

Solution

Frais d’émission = 300 x 4 000 = 1 200 000


Montant versé = 4 000 x 12 000 = 48 000 000

02/03/N
47 13 Obligataires, 48 000 000
1618 Autres emprunts obligataires 48 000 000
Souscription

521 Banque 48 000 000


4713 Obligataires 48 000 000
Réalisation
6316 Frais d'émission d'emprunt 1 200 000
521 Banque 1 200 000
Règlement des frais

Exemple N°3: Cas de prix de remboursement variable.

Une SA émet au paire le 05/07/N un emprunt obligataire composé de 2 000 obligations de 26 000 f fractionné en
part égale sur la durée de vie de l’emprunt avec les prix de remboursement; suivant sur 10 ans :
R1 = 26 520 ; R2 = 27 040 ; R3 = 27 560 ; R4 = 28 080 ; R5 = 28 600 ;
R6 = 29 120 ; R7 = 29 640 ; R8 = 30 160 ; R9 = 30 680 ; R10 = 31 200.
Frais d’émission 250 f par obligation.
Travail à faire : Passer les écritures d’émission de cet emprunt.

SOLUTION
Montant à verser = 26 000 x 2 000 = 52 000 000 f
Nombre d’obligations amorties par an : 2 000/ 10 = 200
Montant à rembourser = 200(26520 + 27 040 +27 560 +.......+ 31 200)
= 57 720 000
Prime de remboursement : 57 720 000 – 52 000 000 = 5 720 000
Frais d’émission = 2 000 x 250 = 500 000

Ecritures
05/07/N
4713 Obligataires 52 000 000
1611 Emprunt obligataire ordinaire 52 000 000
Souscription

521 Banque 52 000 000


4713 Obligataires 52 000 000
Libération des fonds

6316 Frais d'émission d'emprunt 500 000


521 Banque 500 000

Exemple N°4 : Emission sur couverte.


Lorsque les souscriptions sont recueilles simultanément à des guichets différents, elles peuvent dépasser le
nombre de titre à émettre. L’entreprise a la possibilité d’accepter l’excédent de souscription ou de refuser
l’excédent.
La SA "S" a émis un emprunt de 1 000 obligations, les souscriptions effectuées et libérées se sont élevées à 1
500 obligations nominale 12 500 f prix d’émission, 12 500 f prix de remboursement 12 700 f.

Travail à faire : Passer les écritures d’émission de l’emprunt :


a) en supposant que l’entreprise accepte l’excédent de souscription.
b) En supposant que l’entreprise s’en tient au nombre fixé à l’émission.

SOLUTION
1°/ La société accepte l’excédent de souscription. Cette augmentation n’entraîne aucune difficulté.
Montant à verser sur les obligations 1 000 x 12 500 = 12 500 000
Montant à rembourser sur les 1 000 obligations. 1 000 x 12 700 = 12 700 000
Prime de remboursement : 12 700 000 – 12 500 000 = 200 000
Montant à verser sur les 500 obligations 500 x 12 500 = 6 250 000
Montant à rembourser sur les 500 obligations 500 x 12 700 = 6 350 000
Prime de remboursement : 6 350 000 – 6 250 000 = 100 000
Montant total versé : 12 500 000 + 6 250 000 = 18 750 000

Ecritures

4713 Obligataires 12 500 000


1611 Emprunt obligataire 12 500 000
Souscription

521 Banque 18 750 000


4713 Obligataires 18 750 000
Libération
4713 Obligataires 6 250 000
1611 Emprunt obligataire 6 250 000
Souscription

2°/ L’entreprise s’en tient au montant des 1 000 obligations.

4713 Obligataires, compte de souscription 12 500 000

1611 Emprunt obligataire 12 500 000

521 Banque 18 712 500


4713 Obligataires, compte de souscription 18 712 500

4713 Obligataires, compte de souscription 6 237 500


521 Banque 6 237 500

Remarque : 1/ Les obligataires souscrivent dans ce cas à titre irréductible et à titre réductible. Si dans l’exemple
précédent, il est prévu de souscrire une obligation à titre irréductible, et que les souscripteurs sont au nombre de
700 personnes, on aurait 700 obligations souscrites à titre irréductible et 800 obligations souscrites à titre
réductible. Il faut réduire les 800 obligations à 300 obligations pour avoir 1 000 obligations souscrites.
Le coefficient de réduction serait : 300/800 = 3/ 8

Un obligataire qui aurait 16 obligations à titre réductible pourrait souscrire en définitive à 1 + (16 x 3/8) = 7
obligations.
2/ Il peut arriver que l’ensemble de l’emprunt ne soit pas souscrit ; dans ce cas, l’écriture d’émission est contre
passée pour la partie non souscrite.

B/ Placement des obligations par l’intermédiaire des banques.

Les banques peuvent simplement prêter leurs guichets à l’entreprise émettrice dans ce cas elles perçoivent une
commission de placement.
Elles peuvent garantir le placement des titres. Dans ce cas moyennant une commission de garantie (en plus de la
commission de guichet). Elles s’engagent à souscrire pour leur propre compte les titres qui n’auraient pu être
placés au près de leur clientèle.
Elles peuvent (prendre ferme) tous les titres. Elles achètent immédiatement tous les titres pour les revendre
ultérieurement. La valeur d’acquisition des titres résulte alors d’une négociation entre les banques et la société.
Les banques peuvent intervenir de façon isolée, ou en se regroupant sous des sociétés en participation appelées
syndicats financiers.

1 – La banque comme simple intermédiaire.

Exemple : Une SA émet le 10/01/N un emprunt obligations de 30 000 000f 3 000 obligations de 10 000f émises
à 10 000f remboursable à 10 000f au taux de 15 % sur 10 ans. Frais divers 200 000f. La BICICI se charge du
placement des titres moyennant une commission de 300f par titre.

Travail à faire : Passer les écritures d’émission de cet emprunt.


SOLUTION
Montant à rembourser = 10 000 x 3 000 = 30 000 000
Montant à verser = 10 000 x 3 000 = 30 000 000
Commission de placement = 3 000 x 300 = 9 000 000
05/07/N
4713 Obligataires, obligation à placer 30 000 000
1611 Emprunt obligataire ordinaire 30 000 000
Obligations à placer

5211 Banque BICICI 30 000 000


4713 Obligataires, obligation à placer 30 000 000
Souscription

6316 Frais d’émission d’E.O 9 200 000


5211 Banque BICICI 9 200 000
Règlement des frais

2 – La banque garantie la totalité de l’émission

Elle intervient tout d’abord comme intermédiaire mais de plus, elle s’engage à souscrire elle-même les titres non
placés. Une commission supplémentaire dite commission de garantie lui est accordée.

Exemple : Une SA émet le 10/04/N garanti par la BICICI un emprunt de 15 000 obligations de 20 000 f émises
à 20 000 f ; taux 10 % ; commission bancaire 600 f par titre.
Le 30/05/N, la banque crédite la société des montants correspondant à 12 000 obligations. Elle prend les autres
obligations avec une commission supplémentaire de 200 f par titre. La société est réglée par la banque le
17/06/N.

Travail à faire : Passer toutes les écritures qui s’imposent.

SOLUTION

Calculs annexes
Montant à rembourser = 15 000 x 20 000 = 300 000 000

Pour les 12 000 obligations


Montant versé = 12 000 x 20 000 = 240 000 000
Montant à rembourser = 12 000 x 20 000 = 240 000 000
Commission de guichet = 600 x 12 000 = 7 200 000
Pour les 3 000 obligations
Montant à verser = 3 000 x 20 000 = 60 000 000
Montant à rembourser = 3 000 x 20 000 = 60 000 000
Commission de guichet = 600 x 3 000 = 1 800 000
Commission supplémentaire de guichet = 200 x 3 000 = 600 000
Frais d’émission = 7 200 000 + 1 800 000 + 600 000 = 9 600 000

Ecritures
05/07/N
4713 Obligataires, obligation à placer 300 000 000
1611 Emprunt obligataire ordinaire 300 000 000
Obligations à placer

521 Banque locale 240 000 000


4713 Obligataires, obligation à placer 240 000 000
Souscription et libération des 12 000 obligations

525 Banque dépôt à terme banques 60 000 000


47113 Obligataires, obligation à placer 60 000 000
Souscription des 3 000 obligations
521 Banque locale 60 000 000
525 Banque dépôt à terme banque 60 000 000
Versement

6316 Frais d’émission 9 600 000


521 Banque locale 9 600 000
Paiement des frais

III – COMPTABILITE DU SERVICE DE L’EMPRUNT


Le service de l’emprunt comprend le paiement des coupons et le remboursement des obligations.

A/ Le paiement des intérêts


Les coupons sont les intérêts à servir annuellement aux obligations non encore remboursées. Les intérêts sont
calculés à partir de la date de paiement sur la valeur nominale de l’obligation. Les intérêts sont des charges
financières enregistrés au compte 6711. Les intérêts sont soumis à l’IRVM retenue à la source au taux de 6 % si
l’emprunt est émis en Côte d’Ivoire d’une durée au moins égale 5 ans.

Ecritures simplifiées
Echéance
6711 Intérêts des emprunts obligataires X
521 Banque locale X
4423 Impôts et taxes recouvrables sur des obligataires X

Ecritures détaillées

Echéance
6711 Intérêts des emprunts obligataires X
47131 Obligataires coupons à payer X
4423 Impôts et taxes recouvrables sur les obligations X
Constatation des intérêts à payer

47131 Obligataires coupons à payer X


521 Banque locale X
Règlement des intérêts

Remarque : Le règlement de l’IRVM intervient un mois après l’échéance

Echéance
4423 Impôts et taxes recouvrables sur les obligations X
521 Banque locale X
Règlement de l’état

B/ Le remboursement des obligations


Le remboursement des obligations peut s’effectuer :
- Par amortissement constant des titres sur la durée de vie de l’emprunt.
- Par l’annuité constante sur la durée de vie
- Soit en une seule fois à l’expiration de la durée prévue.
C’est le remboursement in fine.
Lors du remboursement on procède à l’amortissement de la prime de remboursement correspondante La prime
peut être amortie par annuité constante, au prorata des obligations amorties, ou au prorata des intérêts courus.
Lors de ce remboursement la prime de remboursement est frappée par l’IRVM retenue à la source au taux de
2 % si la durée est supérieure ou égale à 5 ans et que l’emprunt est émis en Côte d’Ivoire. Dans le cas contraire
le taux de l’IRVM retenu est de 6%

Ecritures détaillées

Echéance
1611 Emprunt obligataire ordinaire X
47132 Obligataires, montant à rembourser X
4423 Impôts et taxes recouvrables sur les obligations X

47132 Obligataires, montant à rembourser X


521 Banque locale X
Règlement des obligataires

6714 Primes de remboursement des obligations X


1611 Emprunt obligataire ordinaire X
Constatation de la prime remboursée

1611 Emprunt obligataire ordinaire X


521 Banque locale X
Règlement de la prime de remboursement

Exemple : A la fin de lieu passer les écritures, on établit au préalable un plan d’amortissement des obligations,
car il détermine à la fois :
- Le nombre d’obligations à rembourser chaque année
- Le nombre de coupons restant à servir.

Soit un emprunt obligataire de nominal 10 000 F émis au pair et remboursable à 10 000 au 01/04/N. de Nombre
d’obligations émises 5 000
Durée 5 ans, taux nominal 6 %.
Frais d’émission 1 300 000 f. IRVM retenu 6%
La prime est amortie au prorata des titres amortis.

Travail à faire :
1. Présenter le plan d’amortissement de l’emprunt en supposant que l’emprunt est amorti par amortissement
constant des titres et passer l’écriture de la deuxième ligne.
2. Présenter le plan d’amortissement en supposant que l’emprunt est amorti par annuité constante et passer
l’écriture de la troisième ligne.
3. En supposant que le prix de remboursement est de 2 000 f, présenter le plan d’amortissement par annuité
constante et l’écriture de la quatrième ligne.

SOLUTION
Amortissement constant
Amortissement 50 000 000/5 = 10 000 000
R = 10 000 000

Tableau d’amortissement constant


Période Nombre d’obligations Amortissement Intérêts Annuités
Vivantes Amorties
1.4.N+1 5 000 1 000 10 000 000 3 000 000 13 000 000
1.4.N+2 4 000 1 000 10 000 000 2 400 000 12 400 000
1.4.N+3 3 000 1 000 10 000 000 1 800 000 11 800 000
1.4.N+4 2 000 1 000 10 000 000 1 200 000 11 200 000
1.4.N+5 1 000 1 000 10 000 000 600 000 10 600 000

Calculs annexes
IRVM /intérêts = 2 400 000 x 6 % = 144 000
Intérêts nets = 2 400 000 – 144 000 = 2 256 000

Ecritures

Echéance
6711 Intérêt des emprunts obligataires 2 400 000
47131 Obligataires, coupon à payer 2 256 000
4423 IRVM / obligations 144 000

47131 Obligataires, coupon à payer 2 256 000


521 Banque 2 256 000

1611 Emprunt obligataire ordinaire 10 000 000


47132 Obligataires, montant à rembourser 10 000 000

47132 Obligataires, montant à rembourser 10 000 000


521 Banque 9 988 000

Tableau d’amortissement avec annuité constante

Nombre d’obligations = 5 000 prix d‘émission = 10 000 f


Nominal de l’obligation = 10 000 Date = 1/04/N Valeur de remboursement = 10 000 f
N = 5 ans Frais = 1 300 000
I=6%

Période Nombre d’obligations Amortissement Intérêts Annuités


Vivantes Amorties
1.4.N+1 5 000 887 8 870 000 3 000 000 11 870 000
1.4.N+2 4 113 940 9 940 000 2 467 800 11 867 800
1.4.N+3 3 173 997 9 970 000 1 903 800 11 873 800
1.4.N+4 2 176 1 056 10 560 000 1 305 600 11 865 600
1.4.N+5 1 120 1 120 11 20 000 672 000 11 872 00

A1 = N i = 5 000 0,06 þA1 = 886,98


(1+i)n – 1 (1 + 0,06)5 – 1 887
A2 = A1(1 + i) = 886,98 (1,06) þ A2 = 940,2 940
A3 = 886, 61(1,06)2 = 996,61 997
A4 = 996,61(1,06) = 1056,4 1056
A5 = 1056,4(1,0) = 119,79 1 120
Intérêt de la ligne 3 : 997 x 3 173 = 1 903 800
IRVM /intérêt 1 903 800 x 6 % = 114 228
Intérêt net = 1 903 800 – 114 228 = 1 789 572
Valeur de remboursement = 9 970 000 (997 x 10 000)

Ecritures regroupées

6711 Intérêt des emprunts 1 903 800


1611 Emprunts obligataires 9 970 000
47131 Obligataires, coupon payer 1 789 572
47132 Obligataires, montant à rembourser 9 970 000
4423 IRVM /obligations 114 228

47131 Obligataires, coupon payer 1 789 572


47132 Obligataires, montant à rembourser 9 970 000
521 Banque 11 759 572

Tableau d’amortissement avec annuités constantes


(R  C)

r = Ci = 10 000 x 0,06 þ r = 0,05 soit 5 %


R 12 000

A1 = 5 000 x 0,05 þ A1 = 904,87 905


(1,05)5 –1
A2 = 904,87(1,05) þ A2 = 950,1135 = 950
A3 = 904,87(1,05)2 þ A3 = 997,61 998
A4 = 904,87(1,05)3 þ A4 = 1047,5 1047
A5 = 904,87(1,05)4 þ A5 = 1099,87 1 100

Période Nombre d’obligations Amortissement Intérêts Annuités


Vivantes Amorties
1.4.N+1 5 000 905 10 860 000 3 000 000 13 860 000
1.4.N+2 4 095 950 11 400 000 2 457 000 13 857 000
1.4.N+3 3 145 998 11 976 000 1 885 000 13 863 000
1.4.N+4 2 147 1 047 12 564 000 1 288 200 13 852 200
1.4.N+5 1 100 1 100 13 200 000 660 000 13 860 000
Calculs annexes
IRVM /intérêt 1 288 200 x 6 % = 77 292
Intérêt net = 1 288 200 – 77 292 = 1 210 908
Valeur de remboursement = 12 564 000 = (1 047 x 12 000)
Prime de remboursement = 12 564 000 – (1 047 x 10 000) = 2 094 000
IRVM = 2 094 000 x 6 % = 125 640
Montant net à rembourser = 12 564 000 – 125 640 = 12 438 460

Ecritures simplifiées

01/04/N
6711 Intérêt E.O. 1 288 200
521 Banque 1 210 908
4423 Etat IRVM 77 292
(Chèque n°
1611 E.O, montant à rembourser 12 564 000
521 Banque 12 438 460
4423 Etat IRVM 125 640
(Chèque n°)
6714 Primes de remboursement des obligations 2 094 000
1611 Emprunt obligataire ordinaire 2 094 000
Constatation de la prime remboursée

1611 Emprunt obligataire ordinaire 2 094 000


521 Banque 2 094 000
Paiement de la prime

Cas particulier de rachat des obligations


Une société peut racheter en bourse ses propres obligations à condition de les annuler. Elle n’a intérêt à le faire
que si le cours des titres est inférieur à la valeur de remboursement. Le montant des titres rachetés est porté au
delà du compte 5031 obligations rachetée par l’entreprise.
L’annulation peut être réalisée suivant les modalités diverses. Si une clause de contrat d’émission le prévoit, les
obligations rachetées sont imputées sur les titres à amortir.
Le tirage au sort est réduit d’autant ; dans le cas contraire les titres rachetés seront annulés lorsqu’ils seront tirés
au sort.
L’annulation fait en général apparaître un boni sur les obligations rachetées qu’on peut enregistrer au crédit du
compte 841 produits HAO constaté. Lorsqu’il y a perte ou mali on peut l’enregistrer au débit du compte 841
charges HAO.

Exemple :
Une SA a émis à 10 000 f des obligations de 10 000 f au taux de 10 %. Valeur de remboursement 10 500 f
Elle s’est donné la possibilité d’amortir les titres soit par tirage au sort, soit par rachat en bourse. Le
05/09/N, elle rachète 140 de ces obligations au prix de 9 800 f. Le 05/01/ N+1, l’amortissement annuel portant
sur 200 titres est effectué. Elle tire au sort 60 obligations à rembourser.
Travail à faire : Passer les écritures qui s’imposent.

SOLUTION
Montant à rembourser : 140 obligations = 140 x 10 000 = 1 400 000
Montant du rachat = 140 x 9 800 = 1 372 000
Boni = (1 400 000 – 1 372 000) = 28 000
Montant à rembourser / 60 obligations = 60 x 10 000 = 600 000
Montant initial à rembourser / 200 obligations = 1 400 000 + 600 000 = 2 000 000
Prime de remboursement / 60 obligations = (10 500 – 10 000) x 60 = 30 000
IVRM sur prime = 30 000 x 6 % = 1 800
Montant net à rembourser / 60 obligations =600 000 – 1 800 = 598 200
Prime de remboursement / 60 obligations = (10 500 – 10 000) x 200 = 100 000
Intérêt / 60 obligations = 60 x 10 000 x 10 % = 60 000
IRVM / intérêt = 60 000 x 6 % = 3 600
Intérêt net = 60 000 x 94 % = 56 400

05/09/N
5031 Obligations émises la société, rachetées par elle 1 372 000
521 Banque 1 372 000
Rachat de 140 titres

1611 Emprunt obligataire ordinaire 2 000 000


521 Banque 598 200
4423 Etat IRVM 1 800
5031 Obligations émises par la société, rachetées par elle 1 372 000
841 Produits hors activités ordinaires 28 000
(Amortissement des 200 obligations)

6714 Primes de remboursement des obligations 100 000


1611 Emprunt obligataire ordinaire 100 000
Constatation de la prime remboursée

6711 Intérêt des emprunts obligations 60 000
1611 Emprunt obligataire ordinaire 100 000
521 Banque 156 400
4423 Etat IRVM 3 600
(Chèque n°)

Cas particulier : Emprunt dont la date de jouissance est fixée à la date différente de la date d’émission.
La première période d’intérêt est ainsi inférieure ou supérieure à 1 an bien cela soit rare, deux peuvent se
présenter.
Premier cas : Le premier coupon est prévu pour une durée inférieure à 1 an.

Exemple : La SA SACO a émis, avec la date jouissante le 30/10/N, un emprunt de 1 000 obligations de 10 000 f
taux 6 % le premier coupon est payable le 31/08/N+1. E = 10 000 f valeur de remboursement 10 200 f.

Travail à faire :
1. déterminer le 1er coupon par obligation
2. passer les écritures de souscription
3. passer les écritures de mise en paiement du premier coupon.

SOLUTION
1°) Coupon par obligation : = 6 % x 10/12 = 500
2°) Coupon normal = 10 000 x 6 % = 600
Différence = 600 – 500 = 100
Montant versé = (10 000 + 100) 1 000 = 10 100 000
Montant à rembourser = 10 200 x 1 000 = 10 200 000
Prime de remboursement = (10 200 – 10 000)1000 = 200 000
Coupon à payer = 600 x 1 000 = 600 000
IRVM /intérêt = 600 000 x 6 % = 36 000
Intérêt net = 600 000 x 94 % 564 000

Ecritures

30+10/N+1
521 Banque 10 100 000
1611 Emprunt obligataire. Ordinaire. 10 000 000
6711 Intérêt des emprunts obligations 100 000
(Souscription et libération
6711 Intérêt des emprunts obligations 600 000
521 Banque 564 000
4423 Etat IRVM 36 000
(Paiement des intérêts)
NB : La majorité du prix d’émission peut décourager les souscripteurs potentiels. L’entreprise peut maintenir les
500 f ou payer le coupon normal 600 f pour attirer les souscripteurs.
Deuxième cas. : Le premier coupon est prévu pour une durée supérieure à 1 an.

Exemple : Une SA émet le 10/01/N un emprunt de 8 000 obligations de 10 100 f au taux de 15 %. Elle souhaite
que la date d'échéance coïncide avec la clôture des comptes et pour le première échéance le 31/12/N+1,
E = 10 000.

Travail à faire :
1. Déterminer le premier coupon par obligation.
2. Passer les écritures de souscription.
3. Passer les écritures du premier coupon.

SOLUTION
1°) Premier coupon par obligation 10 000 x 15 % x 14/12 = 1 750
2°) Les écritures de souscription
Coupon normal : 10 000 x 15% = 1 500
Différence = 1 750 – 1 500 = 250
Montant à verser = (10 000 – 250)8 000 = 78 000 000
Montant à rembourser = 10 100 x 8 000 = 80 800 000
Montant de la prime = (10 100 – 10 000)8 000 = 800 000
Coupon = 1 500 x 8 000 = 12 000 000
IRVM = 12 000 000 x 6 % = 720 000
Coupon net = 12 000 000 x 94 % = 11 280 000

Ecritures simplifiées
01/11/N
521 Banque 78 000 000
6711 Frais financiers (250 x 8 000) 2 000 000
1611 Emprunt obligataire ordinaire 80 000 000
(Souscription et libération)
31/12/N+1
6711 Intérêt des emprunts 12 000 000
521 Banque 11 280 000
4423 IRVM 720 000
(Chèque n°)

A) IV – LES ECRITURES D’INVENTAIRE

La régularisation à l’inventaire porte sur les intérêts et la prime de remboursement.

Lorsque l’échéance de l’emprunt ne coïncide pas avec la date d’inventaire, il y a lieu de tenir compte dans la
détermination du résultat d’un exercice de l’intérêt couru sur le coupon et la prime courue qui viendront à
échéance au cours de l’exercice suivant.

31/12/N
6711 : Intérêt des emprunts X
6714 Prime de remboursement des obligations X
1661 : Intérêt E.O couru non échus X
Intérêts courus et prime courue constatés

NB : L’écriture doit être contre – passée le 1.1.N+1


01/01/N+1
1661 : Intérêt des emprunts courus non échus X
6711 : Intérêt sur E.O X
6714 Prime de remboursement des obligations X
Contre-passation
Exemple : Prenons l’exemple précédent en supposant le cas du plan d’amortissement d’annuité constante,
remboursement au pair.

Travail à faire : Passer les écritures au 31/12/N et au 31/12/N+4.

SOLUTION
Période Nombre d’obligations Amortissement Intérêts Annuités
Vivantes Amorties
1.4.N+1 5 000 887 8 870 000 3 000 000 11 870 000
1.4.N+2 4 113 940 9 940 000 2 467 800 11 867 800
1.4.N+3 3 173 997 9 970 000 1 903 800 11 873 800
1.4.N+4 2 176 1 056 10 560 000 1 305 600 11 865 600
1.4.N+5 1 120 1 120 11 20 000 672 000 11 872 000

Calculs annexes 31/12/N


Intérêt à régulariser = 3 000 000
Intérêt correspondant = 3 000 000 x 9/12 = 2 250 000
Prime de remboursement = 1 000 000 (Pas de prime de remboursement)
Si par hypothèse il y avait une prime de remboursement, le traitement se fera comme suit
Prime à régulariser = (10 200 – 10 000) 887 = 177 400
Prime amortie = 177 400 x 9/12 = 133 050


6711 : Intérêt des emprunts 2 250 000
6714 Prime de remboursement des obligations 133 050
1661 : Intérêt courus sur emprunt obligataire. 2 383 050
(Régularisation des intérêts.
01/01/N+1
1661 : Intérêts courus sur emprunt obligataire 2 383 050
6711 Intérêt des emprunts 2 250 000
6714 Prime de remboursement des obligations 133 050
(Annulation)

31/12 N+4

Intérêt (N+5) = 672 000


Intérêt au (31/12/N+4 = 672 000 x 9/12 = 504 000
Montant à porter dans la note annexe = (-504 000+672 000) = 168 000
Prime (N+5) = (10 200 – 10 000)1 120 = 224 000
Prime au 31/12/(N+4) = 9/12 x 224 000 = 168 000
Montant de la prime à porter sur la note annexe: (224 000 – 168 000) = 56 000
Pour les écritures voir ci-dessus.

V – CONVERSION DES EMPRUNTS OBLIGATIONS

A/ Conversion des obligations en obligations

Au moment de l’émission d’un nouvel emprunt obligataire, la société peut décider la conversion des obligations
d’un emprunt préexistant en obligations de ce nouvel emprunt. Cette conversion est intéressante pour la société
si elle lui permet de remplacer un emprunt à taux élevé d’un emprunt à taux plus faible. Pour protéger les
obligataires, il faut cependant que :
- le principe d’une telle conversion ait été prévu dès l’origine dans le contrat d’émission de l’ancien
emprunt
- les obligataires aient le choix entre la conversion et le remboursement anticipé de leurs titres.
- Pour les anciens obligataires qui acceptent la conversion il y a simplement échange de titres.
L’opération pouvant entraîner le paiement d’une soulte.

Soulte = montant à rembourser – montant à verser


Les obligations non souscrites par les anciens obligataires seront souscrites par des nouveaux dans les conditions
ordinaires et le produit et le produit de leur souscription servira :
- A rembourser les anciens obligataires qui ont refusé la conversion de leurs obligations.
- Au paiement de la soulte
- Au paiement des intérêts courus non échus
- Au paiement des frais du nouvel emprunt.
Au point de vue comptable on distingue :
- La mise en remboursement de l’emprunt converti.
- L’émission du nouvel emprunt
- La libération des obligations
- Le paiement effectif des remboursements aux obligataires qui ont accepté l’échange
- Le paiement des intérêts courus non échus
- La comptabilisation des frais d’émission du nouvel emprunt et des frais de conversion.

Exemple : Une SA décide le remboursement d’un emprunt de type 10 000 f, 14 % ; E = 9 800 f pour lequel il
reste à rembourser 1 200 obligations. Elle propose aux obligataires de cet emprunt des obligations à 10 % de
10 000 au prix E = 9 700 f et s’engage à leur verser la fraction des intérêts courus depuis la mise en paiement du
dernier coupon soit 350 f par obligation ancienne et à verser la soulte aux obligataires ayant accepté la
souscription. Les porteurs de 900 obligations anciennes consentent à échanger leur titre (une obligation ancienne
contre une obligation nouvelle) 300 refusent l’échange.
Il est émis 2 000 obligations nouvelles à 10 %, les frais d’émission sont composés de la prime de remboursement
de l’emprunt à 14 % et les autres frais de 400 000 HT (TVA : 80 000).
Travail à faire : Passer les écritures de la conversion de cet emprunt sachant que IRVM sur la soulte est pris en
charge par la société.

SOLUTION

Calculs annexes
Montant à rembourser / 1 200 obligations. = 10 000 x 1 200 = 12 000 000
Montant à rembourser / 300 obligations = 300 x 10 000 = 3 000 000 somme à rembourser aux obligataires
refusant l’opération
Montant à rembourser / 900 obligations = 900 x 10 000 = 9 000 000 ces obligataires acceptent l’échange des
titres
Montant souscrit par les 900 obligations = 900 x 9 700 = 8 730 000

Montant de la souscription des nouveaux = (2 000 – 900)9 700 = 10 670 000


Prime de remboursement = (10 000 – 9 700)2 000 = 270 000
Soulte à payer = 9 000 000 – 8 730 000 = 270 000
Intérêts = 350 x 1 200 = 420 000
Prime de remboursement à amortir = (10 000 – 9 800) x 1 200 = 240 000
IRVM / intérêt à payer = 420 000 x 6 % = 25 200
Intérêt net = 420 000 – 25 200 = 394 800
IRVM / montant à rembourser = (10 000 – 9 800) 300 x 6 % = 3 600
Montant net à rembourser = 3 000 000 – 3 600 = 2 996 400

Ecritures comptables :
Pour une question de clarté, nous adoptons le schéma détaillé.

1611 Emprunts, obligataires ordinaires 12 000 000


47132 Obligataires montant à rembourser 3 000 000
47133 Obligataires, obligations à échanger 9 000 000
Mise en remboursement

4713 Obligataires, compte de souscription 10 670 000
47133 Obligataires, obligations à échanger 8 730 000
6714 Primes de remboursement des obligations 600 000
1611 Emprunts, obligataires ordinaires 20 000 000
. Souscription nouvel emprunt

521 Banque 10 670 000
4713 Obligataires, compte de souscription 10 670 000
Libération

47132 Obligataires montant à rembourser 3 000 000


47133 Obligataires, obligations à échanger 270 000
521 Banque 3 266 400
4423 IRVM / obligation 3 600
Paiement du remboursement de la soulte

6711 Intérêt des E.O 420 000


47131 Obligataires, coupon à payer 394 000
4423 IRVM / obligation 25 200
Constatation des intérêts

47131 Obligataires, coupon à payer 394 000


521 Banque 394 000
Règlement intérêt
678 . Pertes sur risques financiers 240 000
6714 Primes de remboursement des obligations 240 000
Constatation de la prime remboursée

6316 Frais d’émission 400 000


4454 TVA / Frais 80 000
521 Banque 480 000

4423 Etat IRVM 28 800


521 Banque (25 200 + 3 600) 28 800

B/ Obligations convertibles et échangeables en actions


Dans les deux cas il s’agit d’écritures d’augmentation du capital.
Seulement dans le cas des obligations convertibles, il est procédé à des augmentations de capital au et à mesure
des conversions, alors que pour les obligations échangeables lorsque la société lance l’emprunt, elle émet des
actions nouvelles qui sont souscrites par un tiers (organisme financier) chargé de procéder ultérieurement à
l’échange des titres.

Exemple : Une SA a émis en 19/05/N un emprunt de 10 000 obligations de 12 000 f. Cet emprunt est
convertible sur la base de 20 actions de 10 000 f contre une obligation de 12 000 f. A une certaine date, les
porteurs de 2 000 obligations demandent la conversion.

Travail à faire :
1. Passer les écritures de conversion
2. Passer les écritures de conversion en supposant que le prix de remboursement des obligations est de
12 500f.

SOLUTION
1°) Emprunt converti = 12 000 x 2 000 = 24 000 000
Capital = 10 000 x 2 000 = 20 000 000
Prime d’émission = 24 000 000 – 20 000 000 = 4 000 000
Droit d’enregistrement : 24 000 000 x 0,6 % = 144 000
Ecritures simplifiées

1612 Emprunt obligataire convertible 24 000 000


1213 Capital social non amorti 20 000 000
1052 Prime de conversion 4 000 000

646 Droits d’enregistrement du capital 144 000


521 Banque 144 000

VI – L’ACQUISITION ET LA CESSION D’OBLIGATIONS PAR UNE SOCIETE

A/ L’acquisition des obligations


Les obligations sont acquises, le plus souvent, en bourse et sont cotées en pourcentage au pied du coupon ; c’est
à dire qu’elles sont cotées en nominal en fonction de la rentabilité du titre, majoré de la fraction courue des
intérêts qui sont réputés s’acquérir au jour le jour. L’acquisition est considérée comme un placement.
- Soit à court terme enregistrée au compte 503 obligations.
- Soit à long terme enregistrée au compte 2748. Autres titres immobilisés.

Ecritures
L’enregistrement se fait en deux phases :
· Comptabilisation de la valeur globale des obligations achetées (nominal plus intérêt).
· Comptabilisation de la partie de la valeur des obligations correspondant à la fraction des intérêts courus.

503 Obligations X
483 Dettes sur acquisition de titre de placement X
Acquisition d’obligation à CT

774 Revenus de tiers de placement X


503 Obligations X
Intérêts courus sur obligations

2748 Autres titres immobilisés X


481 Fournisseurs d’Invest X
Acquisition des obligation à LT

772 Revenu de participation X


2748 Autres titres immobilisés X
Intérêts courus sur obligations

B/ La cession des obligations


Le prix cession comprend le nominal des obligations et la fraction des intérêts courus.
· La cession des valeurs de placement est une cession normale avec constatation de la perte ou du gain.
· La cession des obligations à long terme est une cession d’immobilisation.

Exemple : La SA KANGA achète le 1er avril une obligation de « PKI » taux 10 % nominal 10 000 f échéance du
coupon 1er juillet, pour le prix global de 11 310 f comprenant :
Le prix d’acquisition 10 560 f
Intérêts du ¼ au 1/7 750 f
10 000 x 10 % x 9/12

Prix global : 11 310

L’obligation est vendue le 1er juillet, pour le prix global de 10 780 f comprenant l’intérêt couru d’un montant de
250 f, à terme.

Travail à faire : En envisageant l’hypothèse d’un placement à court terme et celle d’un placement à long terme ;
1. Enregistrement du titre.
2. Comptabiliser l’encaissement du coupon.
3. Passer les écritures de cession de l’obligation.

SOLUTION
Premier cas : Hypothèse d’un placement à court terme.
Intérêt à payer le 1er juillet : 10 000 x 10 % = 1 000 f
Cession
Prix de cession : 10 780 f
Intérêts courus : - 250 f

Valeur, en nominal de l’obligation cédée 10 530 f


Prix d’acquisition de l’obligation 10 560 f

Résultat de cession (perte) 30 f

02/04
503 Obligations 11 310
483 Dettes sur acquisition de titre de placement 11 310
Acquisition d’obligation

774 Revenus de titres de placement 750
503 Obligations 750
Intérêts courus sur obligations
01/07
521 Banque 1 000
774 Revenus de tiers de placement 1 000
Acquisition des obligation à LT
Paiement du coupon
01/10
486 Créances sur cession de titre de placement 10 780
677 Pertes sur cession de titres de placement 30
503 Obligations 10 560
774 Revenus de titres de placement 250
Cession de l’obligation

Deuxième cas : : Hypothèse d’un placement à long terme.

2748 Autres titres immobilisés 11 310


481 Fournisseurs d’Invest 11 310

772 Revenus de participation 750


503 Obligations 750
Intérêts courus sur obligations

521 Banque 1 000


2748 Autres titres immobilisés 1 000
Acquisition des obligation à LT

485 Créances sur cession d’immobilisation 10 530


772 Revenus de participation 250
826 Produits des cessions d’immob. 10 780

816 Valeur nette des cessions d’immob 10 560


2748 Autres titres immobilisés 10 560

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