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Cours n°6 : La lecture du bilan comptable

1) Rappel sur la présentation du bilan

Le bilan estun document sous forme de tableau, qui présente l’ensemble du patrimoine de l’entreprise à
une date donnée. L’entreprise est obligée, tous les 12 mois, d’établir son bilan.
Le patrimoine est l’ensemble des biens, des droits (créances) et des obligations (dettes vis-à-vis des
associés, et vis-à-vis des autres créanciers) qui caractérise la situation de l’entreprise à une date donnée. La
valeur totale des biens et des créances (= ACTIF) est égale à la valeur totale des dettes (= PASSIF). Donc, un
bilan est toujours équilibré.

Pourquoi le bilan est-il toujours équilibré ?


Il n’existe pas de génération spontanée d’entreprises ! Elles sont forcément créées et possédées par des tiers
(personnes physiques ou morales). Donc, tout ce que l’entreprise possède, elle le détient grâce à des financements
soit d’associés, soit d’établissements financiers, soit de fournisseurs.
Donc PASSIF=ACTIF

L’ACTIF : Sommes des biens et créances possédés


Il se décompose en deux parties :
Actif immobilisé
ACTIF
Actif circulant
L’actif immobilisé : investissements (biens ou titres) utilisés durablement dans le cadre des activités de
l’entreprise. Elle pense garder ses investissements pendant au moins un an. Ces investissements sont aussi appelés
immobilisations. (= car ils sont appelés à rester un certain temps dans l’entreprise, donc « immobiles » dans le
patrimoine). Les immobilisations sont de trois types :
Incorporelles : ce qui n’a pas de « corps » : le fonds de commerce (le nom de l’entreprise, sa clientèle…),
les logiciels informatiques, les brevets de fabrication…
Corporelles : les terrains, les constructions, les installations techniques, matériels et outillages
industriels (= ITM&OI), les autres immobilisations corporelles (mobiliers, matériels informatiques et de bureau,
véhicules…)
Financières : l e s titres d’autres sociétés (l’entreprise est elle-même associée à d’autres entreprises et
elle pense garder ces participations au moins 1 an), prêts supérieurs à 1 an.
L’actif circulant : il s’agit de biens ou de créances qui, normalement, ne restent pas 1 an dans l’entreprise : ils
« circulent » rapidement dans le patrimoine. Ex : le stock est vendu contre une créance. Cette créance
lorsqu’elle sera payée sera échangée contre de l’argent déposé à la banque.
Les stocks de marchandises, de matières premières, de produits finis.
Les créances, principalement sur les clients.
Les valeurs mobilières de placement (= VMP) placements financiers de l’entreprise sur une durée inférieure à
un an
Les disponibilités : Les fonds déposés en banque et les espèces (ou liquidités) en caisse.
Les postes de l’actif doivent indiquer deux valeurs : la valeur d’achat (dite valeur historique) et la valeur réelle
lorsque celle-ci est inférieure à la valeur historique (= dépréciations). De plus, pour les immobilisations
amortissables, il faut aussi savoir combien l’entreprise a récupéré de valeur sur l’investissement de départ
(grâce aux annuités d’amortissement) et combien il lui en reste à récupérer. C’est pour cela qu’il y a trois
colonnes à l’actif du bilan.
ACTIF
BRUT AMORTISSEMENTS ET NET
DEPRECIATIONS

L. Thor-Puget L2 AES Analyse comptable et financière


IMMOBILISATION Valeur historique Σ amortissements et dépréciations Valeur nette comptable

Le PASSIF : somme des dettes


CAPITAUX PROPRES

PASSIF PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES

DETTES

Il existe trois grandes catégories de dettes :


1) L’entreprise appartient soit à un exploitant (cas de l’entreprise dite « individuelle ») ou à des associés
(cas de l’entreprise dite « sociétaire »). Pour la créer, l’exploitant ou les associés y ont « injecté » de la valeur
qui est due par l’entreprise (sans terme fixe). De plus, toutes les richesses créées par l’entreprise, appartiennent
à l’exploitant ou aux associés. Tant que ces richesses sont gardées par l’entreprise, elles sont
dues aux propriétaires.
L’ensemble de ses dettes s’appelle les CAPITAUX PROPRES.
Capital : c’est la dette à long terme vis-à-vis des propriétaires qui correspond à leurs apports en
argent ou en nature. Cette dette ne sera remboursée qu’à la disparition de l’entreprise (donc, à une date
inconnue !).
Réserves : Chaque année, l’entreprise va déterminer son résultat. S’il s’agit d’un bénéfice, elle en
distribuera une partie aux associés sous forme de dividendes, mais elle pourra garder le reste pour les besoins
de son fonctionnement. La partie du bénéfice non distribué est une dette appelée réserve. ATTENTION : il ne
s’agit pas d’argent « mis de côté », mais d’argent gardé par l’entreprise, qui va l’utiliser !
Report à nouveau : Si l’entreprise réalise une perte, il sera indiqué avec un signe négatif dans le report à
nouveau .Mais le report à nouveau peut également être un bénéfice antérieur non distribué et non distribué en
réserves.
Résultat net comptable : enrichissement ou appauvrissement de l’entreprise sur l’exercice comptable
qui s’achève, grâce à son activité. Dans le cas d’un bénéfice, il s’agit d’une dette vis-à-vis des propriétaires ;
dans le cas d’une perte ‘(qui apparaît avec un signe négatif ou entre parenthèses), elle réduit la valeur totale des
capitaux propres, c’est à dire la valeur qui revient à l’exploitant ou aux associés. L’activité de l’entreprise
influence son patrimoine
2) Il y a éventuellement des PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES : sont considérées comme des
dettes futures. Même si leur montant ou leur échéance sont incertains, elles doivent être évaluées avec la plus
grande précision possible
3) Il existe d’autres DETTES :
Les emprunts auprès des établissements de crédit : les dettes financières à moyen et long terme
ainsi que les découverts bancaires.
Les dettes fournisseurs.
Les dettes fiscales et sociales : envers l’Etat, les organismes sociaux (URSSAF, ASSEDIC…), le
personnel.
Les autres dettes envers les fournisseurs d’immobilisations…

2) Points spécifiques à étudier

- Le capital

ACTIF PASSIF
Capital non appelé 75 000 Capital social 300 000
ACTIF IMMOBILISE
ACTIF CIRCULANT
- Capital appelé non versé 75 000
L. Thor-Puget L2 AES Analyse comptable et financière
Le capital d’une entreprise correspond à la dette (à horizon inconnu, et au montant inconnu)
compensant les apports des associés. Pour les SA, les apports en numéraires sont « libérables » en
plusieurs fois. La moitié lors de la souscription, puis en deux quarts (ou la moitié) appelés et versés
plus tard. Dans l’exemple précédent, nous pouvons lire que l’entreprise a un capital de 300 000.
75 000 (= ¼) viennent d’être appelés (et seront bientôt versés). En revanche 75 000 ne sont pas
encore appelés. Par déduction, 150 000 ont déjà été versés.

- Les écarts de conversions actif/passif

Lorsque l’entreprise réalise une opération avec l’étranger et qu’elle facture en monnaie autre que
la sienne, elle doit convertir le montant dans la monnaie nationale pour l’enregistrer dans sa comptabilité.
Mais, s’il existe un délai de paiement, il est possible qu’à la clôture de l’exercice, la facture ne soit
pas encore payée et que le montant de la conversion ait changée. Dans ce cas-là il faut enregistrer le
nouveau montant et faire apparaître un écart de conversion.

Dans le cas où la nouvelle conversion est au désavantage de l’entreprise, il faudra enregistrer un


écart de conversion actif

Ex : une créance est enregistrée le 10/11/N pour 15 000. Au 31/12/N, après conversion, elle ne vaut
plus que 13 000.
ACTIF 31/12 /N PASSIF
Créance 13 000 Résultat - 2 000
Provision pour risque 2 000
Ecart de conversion actif 2 000
En plus de l’écart de conversion actif, l’entreprise doit enregistrer une provision pour perte de change.

Ex : une dette est enregistrée le 10/11/N pour 15 000. Au 31/12/N, après conversion, elle vaut 18 000.
ACTIF 31/12 /N PASSIF
Résultat - 3 000
Provision pour risque 3 000
Ecart de conversion actif 3 000 Dette 18 000
En plus de l’écart de conversion actif, l’entreprise doit enregistrer une provision pour perte de change.

Dans le cas où la nouvelle conversion est à l’avantage de l’entreprise, il faudra enregistrer un écart
de conversion passif
Ex : une créance est enregistrée le 10/11/N pour 15 000. Au 31/12/N, après conversion, elle vaut
17 000.
ACTIF 31/12 /N PASSIF
Créance 17 000

Ecart de conversion passif 2 000


Ex : une dette enregistrée le 10/11/N pour 15 000. Au 31/12/N, après conversion, elle ne vaut plus
que 12 000.
ACTIF 31/12 /N PASSIF
Dette 12 000

Ecart de conversion passif 3 000


L. Thor-Puget L2 AES Analyse comptable et financière
- Les emprunts obligataires et les primes de remboursement des emprunts

Les emprunts obligataires sont des emprunts, de montants importants, réalisés par l’Etat ou par de
grandes sociétés, auprès d’une multitude de prêteurs afin de répartir le risque sur un « grand nombre
de têtes ». Le problème est qu’il existe énormément d’emprunts obligataires sur le marché financier.
Pour attirer le prêteur, il faut non seulement lui proposer un taux d’intérêt intéressant mais aussi une
prime de remboursement : L’entreprise reversera un montant supérieur à celui versé par le prêteur.
Ex : Versement 14, nominal de l’obligation 15, remboursement 16. La prime est égale à 2.
Ex :
ACTIF 31/12 /N PASSIF
Emprunt obligataire 1 000 000
Banque 900 000
Prime de remboursement emprunts obligataires 100 000
L’entreprise a souscrit un emprunt obligataire de 1 000 000 (elle remboursera 1 000 000) mais elle n’a
reçu que 900 000.

3) Le bilan avant/après répartition

EX :
N avant N après N +1 après N+2 après N+3 après
N+1 avant N+2 avant N+3 avant
répartition répartition répartition répartition répartition
répartition répartition répartition
Capital Social 180 000 180 000 180 000 180 000 180 000 180 000 180 000 180 000
Report à nouveau + 10 000 10 000 6 000 6 000 8 000 8 000
Report à nouveau - 25 000
Résultat de l’exercice 110 000 120 000 10 000 1 000
Réserves légales 6 000 10 250 10 250 16 250 16 250 16 750 16 750 16 750
Réserves statutaires 20 000 25 000 25 000 30 000 30 000 35 000 35 000 40 000
Réserves facultatives 32 750 34 000 34 000 41 500 41 500 41 500 41 500 42 000

Dans le bilan après répartition ; le résultat de l’exercice a disparu et les postes de réserves et report
à nouveau ont évolué. Nous pouvons remarquer que ces postes ont augmenté d’une valeur inférieure à
la valeur du résultat, car une partie de celui-ci est sortie du patrimoine auprès des associés sous
forme de dividendes.
Les réserves et report à nouveau N-1 après répartition = les réserves et report à nouveau N avant
répartition.

L. Thor-Puget L2 AES Analyse comptable et financière

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