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Comptabilité financière L1 DROIT - EG

Chapitre 2 : La méthode comptable


INTRODUCTION

L’entreprise dispose d’un patrimoine, comptabilisé dans des comptes. L’établissement de documents
comptables obligatoires de synthèse lui permet de rendre compte de ce patrimoine et des opérations
qui l’affectent. Il existe trois documents de synthèse obligatoires : le bilan, le compte de résultat et
l’annexe. L’objectif de ce chapitre est de comprendre les bases techniques de leur construction.

1. LA LOGIQUE COMPTABLE

1.1. Le bilan

Voici une première représentation (simplifiée) d’un bilan :


BILAN au ../../N
ACTIF Montants PASSIF Montants
ACTIF IMMOBILISÉ CAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporelles Capital
Immobilisations corporelles Réserves
Immobilisations financières Résultat
ACTIF CIRCULANT DETTES
Stocks Emprunts et dettes auprès des
Créances établissements financiers
Disponibilités (banque, caisse) Dettes fournisseurs
Dettes fiscales et sociales
Total Actif Total Passif

Voici quelques précisions sur le contenu de ce tableau appelé « bilan », à partir d’un exemple de
création d’entreprise.
Pour créer une entreprise (ou pour que cette dernière puisse se développer ensuite), il est nécessaire
qu’elle se procure des RESSOURCES. Ces ressources figurent au PASSIF du bilan.
Exemples de ressources :
- argent apporté par les associés => pour l’entreprise, ce sont les apports en numéraire
constituant une partie du capital de l’entreprise
- biens apportés par les associés (terrain, construction, équipement...) => pour l’entreprise, ce
sont les apports en nature constituant la deuxième partie du capital de l’entreprise
- prêt d’argent par les banques, complétant les apports des associés et comblant les besoins de
l’entreprise => pour l’entreprise, ils constituent des emprunts et dettes auprès des
établissements financiers
- délais de paiement de quelques jours/mois octroyés par les fournisseurs de biens de
production ou de marchandises/matières premières diverses => pour l’entreprise, ils
constituent des dettes fournisseurs.
Une fois réunies, ces ressources vont être utilisées. Ces utilisations de ressources forment les EMPLOIS
et figurent à l’ACTIF du bilan.
Exemples d’emplois (ici, essentiellement des acquisitions nécessaires au démarrage de l’activité) :
- acquisition de biens par l’entreprise pour ses propres besoins et qui seront conservés
durablement :
o terrains, bâtiments, équipements industriels et informatiques. Ce type de biens,
nécessaires à l’activité, entrent dans la catégorie des immobilisations corporelles
o un fonds de commerce, des licences et brevets, des logiciels. Ce type de biens, sans
substance matérielle, également nécessaires à l’activité, entrent dans la catégorie des
immobilisations incorporelles

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- achats de marchandises, fournitures et matières premières qui vont ensuite être revendues
ou transformées. Si ces biens ne sont pas consommés lors de l’établissement des comptes, ils
entrent dans la catégorie des stocks
- l’éventuel excédent des ressources sur les emplois est déposé sur le compte en banque de
l'entreprise, ou dans la caisse, et constitue les disponibilités.

En résumé : le bilan est la synthèse des emplois et des ressources d’une entreprise et forme son
patrimoine (biens + créances – dettes). C’est donc le reflet, la photographie, à un instant « t » de la
vie d’une entreprise, de son patrimoine. Il est représenté sous la forme d’un tableau représentatif de
la situation patrimoniale de l’entreprise à un moment donné : ressources investies dans l'entreprise et
utilisation faite de ces ressources (les emplois). Le bilan est ainsi TOUJOURS équilibré :
TOTAL RESSOURCES = TOTAL EMPLOIS donc TOTAL PASSIF = TOTAL ACTIF

UTILISATION DES RESSOURCES (EMPLOIS) ORIGINE DES RESSOURCES

BILAN
ACTIF PASSIF

Emplois de ressources pour acquérir des biens (la Ressources apportées par les propriétaires pour
valeur de l’emploi est égale à la valeur des ressources financer les investissements et l’activité
apportées pour l’obtenir). (financements permanents)
Il n’y a pas appauvrissement de l’entreprise (pas Classement dans le haut du passif du bilan : en
d’impact sur la situation nette) mais simple Capital, appartenant à la rubrique CAPITAUX
modification de la composition du patrimoine. PROPRES
Ces biens sont classés à l’actif du bilan dans une des Ressources apportées par les tiers (banques,
deux grandes rubriques le composant : fournisseurs, URSSAF…) pour financer les
- actif immobilisé ou emplois permanents investissements et l’activité (financements
(immobilisations corporelles, incorporelles, temporaires)
financières). Classement dans la seconde rubrique du passif du
- actif circulant ou emplois temporaires bilan : en DETTES.
(stocks, créances clients, banque, caisse…) Ressources générées par les profits passés et
conservées par l’entreprise (réserves). Ce 3ème type
de ressources sera étudié plus tard.

Actif = ce que possède l’entreprise (ses actifs) Passif = ce que doit l’entreprise (ses dettes)
= ses droits (vision juridique) de propriété, de = ses obligations à l’égard des tiers (vision juridique)
créance, de disposer d’une somme d’argent

Exemple 1 : Construction du bilan d’ouverture d’une entreprise :


Trois associés (Antoine, Clara et Adam) créent la SARL SURF le 01/01/N au capital de 10 000 €, dont
l’activité sera l’achat pour la revente de matériel de surf et la proposition de cours de surf. ANTOINE
apporte un ordinateur d’une valeur de 1 000 €. Clara apporte un véhicule d’occasion estimé à 2 000 €.
Le complément est apporté en numéraire par les 3 associés et déposé sur le compte en banque de
l’entreprise. Pour compléter les ressources, la SARL SURF souscrit un emprunt de 3 000 € auprès de sa
banque. La SARL SURF acquiert du matériel de bureau et informatique pour 1 500 € payable au
30/01/N, puis du mobilier pour 2 000 € payable pour moitié au comptant et le solde au 28/02/N.
L'excédent des ressources sera déposé sur le compte en banque de l'entreprise.
Travail : Établissez le bilan d’ouverture de la SARL SURF.

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Solution : Capital = 10 000, réparti de la façon suivante :
- apports en nature = 1 000 + 2 000 = 3 000 €
- apports en numéraire = 10 000 – 3 000 = 7 000 €
Immobilisations = 2 000 + 1 000 + 1 500 + 2 000 = 6 500 €
Banque = 7 000 + 3 000 - 1 000 = 9 000€
Dettes = 1 500 + 1 000 = 2 500
BILAN D’OUVERTURE SARL SURF au 01/01/N
ACTIF Montants PASSIF Montants
ACTIF IMMOBILISÉ CAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporelles Capital 10 000
Immobilisations corporelles 6 500
Immobilisations financières

ACTIF CIRCULANT DETTES


Stocks Emprunts et dettes auprès des 3 000
Créances établissements financiers
Disponibilités (BANQUE) 9 000 Dettes Fssrs immos (1 000 + 1 500) 2 500
Total Actif 15 500 Total Passif 15 500

Quelques définitions :
Selon le PCG, un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive
pour l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait
d’évènements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs (c’est-à-dire la
potentialité de contribuer directement ou non à des flux nets de trésorerie).
 Preuve qu’une machine servant à la production est un actif :
- la machine a une substance physique, elle est bien identifiable parmi d’autres ;
- la machine contribue à la performance de l’entreprise et cette dernière en assume les risques,
ainsi, l’entreprise la contrôle ;
- l’entreprise s’attend à ce que cette machine lui permette de produire puis de vendre des biens,
donc, indirectement de faire entrer de l’argent dans l’entreprise. L’entreprise s’attend donc à
ce que cette machine lui procure des AEF.
Selon le PCG, un passif (externe, c’est-à-dire excepté les capitaux propres) est un élément du
patrimoine ayant une valeur économique négative pour l’entité, c’est-à-dire une obligation de l'entité
à l'égard d'un tiers dont il est probable ou certain qu'elle provoquera une sortie des ressources au
bénéfice de ce tiers, sans contrepartie au moins équivalente attendue de celui-ci.
 Preuve qu’une dette fournisseur est un passif :
- en vertu du contrat de vente passé, une dette fournisseur est bien une obligation de
l’entreprise de devoir payer une certaine somme à un tiers à une certaine date ;
- cette dette est provoquera de façon certaine une sortie de ressources puisque à une échéance
précise, l’entreprise devra obligatoirement procéder au paiement d’une somme nettement
précisée (décaissement de flux de trésorerie) ;
- l’entreprise n’en attend pas de contrepartie, elle a déjà été livrée par son fournisseur, elle
n’attend donc plus rien de lui.
On appelle SITUATION NETTE la différence entre l’ensemble des actifs et les dettes. Cette situation
nette évolue tous les ans (voir sous-partie 1.4.). Le bilan est ainsi un état permettant de déterminer la
situation nette patrimoniale d'une entité. Décomposition de la situation nette patrimoniale :

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Exemple 2 : Calcul de la situation nette patrimoniale d’une entreprise
Soit le bilan de la SA MOVING au 01/09/N :
ACTIF Montants PASSIF Montants
ACTIF IMMOBILISÉ CAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporelles 40 000 Capital 30 000
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
ACTIF CIRCULANT DETTES
Stocks 1 500 Emprunts et dettes auprès des 15 000
Créances établissements financiers
Disponibilités 3 500 Dettes fournisseurs
Total Actif 45 000 Total Passif 45 000
Calculez la situation nette de la SARL MOVING au 01/09/N.
Solution : SITUATION NETTE = ACTIF – DETTES = 45 000 – 15 000 = 30 000

Représentation plus détaillée d’un bilan :

Remarques :
- Les postes de l’actif sont classés en fonction de leur liquidité (degré de liquidité croissante),
c’est-à-dire de la facilité/rapidité à les transformer plus ou moins vite en argent. Les postes les
moins liquides (immobilisations) figurent en haut de l’actif et les plus liquides en bas
(disponibilités : banque, caisse).
- Au passif, les postes sont classés en fonction de leur exigibilité (degré d’exigibilité croissante),
c’est-à-dire selon leur caractère plus ou moins éloigné de l’échéance de la dette. Les postes les
moins exigibles (capital social, emprunts à long terme) figurent en haut du passif et les plus
exigibles en bas (dettes fournisseurs, dettes fiscales et sociales).
- Certains postes seront détaillés par la suite (CCA, PCA), d’autres ne sont pas au programme
(provisions réglementées).

Pour s’entraîner : Activités 1 à 3

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1.2. Les flux

Préalablement, nous avons vu que le bilan donnait une photographie du patrimoine à une date bien
précise. Cependant, ce patrimoine varie avec l'activité de l'entreprise. Cette dernière se traduit en effet
par des échanges et des transactions avec d'autres entités économiques (flux externes). La
comptabilité saisit les faits qui modifient la consistance ou la répartition d'un patrimoine, elle
enregistre des mouvements de valeurs appelés flux. Un flux est donc un mouvement de valeur, c’est-
à-dire un transfert d’un agent économique à un autre, de biens, de services ou d’éléments monétaires.

Les flux peuvent être réels. Dans ce cas, ils concernent :


- des biens matériels : achats ou ventes de marchandises, …
- des services : réparation d’une voiture par un garagiste
- des créances ou des dettes : entrée d’un droit de créance sur un client, entrée d’une dette
auprès d’un fournisseur.
Les flux peuvent être monétaires (ou financiers). Dans ce cas, ils concernent des mouvements de
monnaie (échange d’argent). Exemple : dépôt d’espèces provenant de la caisse sur le compte bancaire.
Enfin, les flux peuvent mixtes : l’opération à enregistrer porte à la fois sur des flux réels et sur des flux
financiers. Exemples : ventes au comptant de marchandises à un client, achat en espèces de diverses
fournitures.

Les échanges réalisés entre l’entreprise et ses partenaires se traduisent par au moins deux flux de
même valeur mais de sens opposé : tout flux fait intervenir une origine et une destination, cela
implique donc d’inscrire chaque flux dans deux comptes à la fois. C’est ce qu’on appelle la partie
double.

Exemple 3 : Mise en évidence des flux engendrés par la vente de marchandises au comptant à un client
pour un montant de 10 000 €
Cette opération engendre deux flux de sens opposé :
- un flux réel portant sur la vente de marchandises. C’est notre entreprise qui est à l’origine de
ce flux : c’est elle détient des marchandises et qui les transfère au client. C’est une RESSOURCE
pour notre entreprise. Ce flux répond à la question : d’où vient l’argent ? ou plus largement
d’où proviennent les moyens nécessaires pour réaliser l’opération ? Ici, l’argent provient de
la vente de marchandises au client ;
- un flux monétaire portant sur le paiement comptant réalisé par le client. C’est le client qui est
à l’origine du flux, donc notre entreprise en est le destinataire. C’est un EMPLOI pour notre
entreprise. Ce flux répond à la question : où va l’argent ? ou plus largement dans quel but ces
moyens sont-ils utilisés ? Ici, l’argent va sur le compte bancaire de l’entreprise (ou dans la
caisse, si le paiement est effectué en espèces). Autrement dit, ces marchandises sont vendues
pour encaisser de l’argent.

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Analyse des flux engendrés par d’autres opérations :
Notre entreprise achète des marchandises au comptant à un fournisseur.
- un flux réel portant sur l’entrée de marchandises. Notre entreprise est destinataire de ce flux :
c’est elle qui reçoit les marchandises du fournisseur. C’est un EMPLOI pour notre entreprise.
Ce flux répond à la question : où va l’argent ? dans quel but ces moyens sont-ils utilisés ? Les
fonds du compte bancaire sont utilisés pour acquérir des marchandises auprès de notre
fournisseur.
Ici, l’EMPLOI correspond à un achat de marchandises (débit du compte Achats de M/ses).
- un flux monétaire portant sur le paiement comptant réalisé par notre entreprise. C’est notre
entreprise qui est à l’origine du flux : c’est elle qui paie une certaine somme au fournisseur.
C’est une RESSOURCE. Ce flux répond à la question : d’où vient l’argent ? d’où proviennent
les moyens nécessaires pour réaliser l’opération ? L’argent provient du compte bancaire de
l’entreprise (ou de la caisse, si le paiement est effectué en espèces). C’est grâce aux fonds
qu’elle détient sur son compte bancaire que notre entreprise peut acquérir des marchandises.
Ici, la RESSOURCE correspond à une ↘ du compte Banque (crédit du compte Banque).
Notre entreprise vend des marchandises à crédit à un client.
- Le premier flux réel porte sur la vente de marchandises (comme dans le premier exemple).
C’est notre entreprise qui est à l’origine de ce flux : c’est elle détient des marchandises et qui
les transfère au client. C’est une RESSOURCE pour notre entreprise. Ce flux répond à la
question : d’où vient l’argent ? d’où proviennent les moyens nécessaires pour réaliser
l’opération ? L’argent provient de la vente de marchandises au client.
Ici, la RESSOURCE correspond à une vente de marchandises (crédit du compte Ventes de
M/ses).
- le second flux réel porte sur l’entrée d'un droit de créance dans le patrimoine de notre
entreprise : il n’y a pas de paiement comptant car un délai de paiement est consenti au client.
C’est notre entreprise qui est destinataire de ce flux. C’est un EMPLOI car le flux répond à la
question : où va l’argent ? dans quel but ces moyens sont-ils utilisés ? L’argent ne va pas sur
le compte bancaire comme dans le premier exemple mais créé un droit de créance (=
promesse de versement futur d’argent). Autrement dit, ces marchandises sont vendues dans
le but de percevoir, à une certaine échéance, une somme d’argent.
Ici, l’EMPLOI correspond à une ↗ des créances clients (débit du compte Clients).
Notre entreprise règle une dette à son fournisseur par virement bancaire.
- un flux monétaire portant sur le paiement réalisé par notre entreprise à son fournisseur. C’est
notre entreprise qui est à l’origine du flux : c’est elle qui paie une certaine somme au
fournisseur. C’est une RESSOURCE. Ce flux répond à la question : d’où vient l’argent ? d’où
proviennent les moyens nécessaires pour réaliser l’opération ? L’argent provient du compte
bancaire de l’entreprise. C’est grâce aux fonds qu’elle détient sur son compte bancaire que
notre entreprise peut régler sa dette.
Ici, la RESSOURCE correspond à une ↘ du compte bancaire (crédit du compte Banque).
- un flux réel portant sur l’extinction de la dette que notre entreprise a envers son fournisseur.
Notre entreprise est destinataire de ce flux. C’est un EMPLOI pour notre entreprise. Ce flux
répond à la question : dans quel but ces moyens sont-ils utilisés ? Les fonds du compte
bancaire sont utilisés pour régler son fournisseur et ainsi éteindre la dette que notre entreprise
a envers lui.
Ici, l’EMPLOI correspond à une ↘ de la dette Fournisseur (débit du compte Fournisseur).
Chaque opération de l’entreprise peut ainsi s’analyser en termes de ressource et d’emploi. Pour toute
opération, on aura forcément l’égalité : RESSOURCE = EMPLOI. C’est le principe de la partie double.
Pour s’entraîner et acquérir cette logique comptable, il est possible de dresser un tableau d’analyse
des flux.

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Exemple 4 : Analyse des flux grâce au tableau d’analyse des flux
Voici un exemple de tableau d’analyse des flux. Les colonnes « élément » sont les rubriques du bilan
(ou du compte de résultat) affectées par une variation du fait de l’opération réalisée.
Analysez les opérations suivantes en termes de flux grâce au tableau.
EMPLOIS RESSOURCES
Opérations Élément Signe Montant Élément Signe Montant
Prélèvement bancaire de Caisse + 1 000 Banque - 1 000
1 000 € pour alimenter la
caisse
Chèque de 10 000 € reçu Banque + 10 000 Créance - 10 000
d’un client client
Emprunt auprès de la Banque + 50 000 Emprunt + 50 000
banque de 50 000 €
Paiement de 500 € par Dette - 500 Banque - 500
chèque au fournisseur fournisseur
Prêt de 300 € en espèces Créance/prêt + 300 Caisse - 300
à un salarié salarié
Etc…

Limites d’une comptabilité en partie simple et intérêt d’une comptabilité en partie double
Quotidiennement, les entreprises passent des contrats avec leurs partenaires. Ces contrats font naître
des droits et des obligations réciproques qui doivent être constatés comptablement. Or, la
comptabilité en partie simple n’enregistre que les recettes et les dépenses réalisées. Elle ne tient donc
pas compte du décalage entre la date de réalisation de l’échange et la date du règlement de celui-ci.
Pour donner une image plus fidèle de la situation, la comptabilité en partie double, dite « comptabilité
d’engagement », est mise en œuvre. Ainsi, l’échange est constaté, puis son règlement. Cette méthode
permet alors de déterminer les engagements pris par l’entreprise à l’égard de ses partenaires, ses
dettes et créances sont rendues visibles.

Toutes les opérations réalisées vont donc venir modifier la situation patrimoniale de l'entreprise. En
conséquence, le bilan que nous avons dressé dans la sous-partie précédente va être rapidement
périmé (bilan d’ouverture). Pour des raisons de coût et de temps, l'entreprise ne va pas dresser son
bilan tous les soirs. Elle va généralement se contenter des obligations légales, c'est-à-dire de dresser
un bilan à la fin de chaque année. Entre ces deux bilans, bilan d'ouverture (début d'année) et bilan de
clôture (fin d'année), l'entreprise va stocker toutes ses informations, au fur et à mesure de leur
apparition, dans des comptes.

Pour s’entraîner : Activités 4 et 5

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1.3. Les comptes

Un compte est un tableau retraçant l’évolution d’un poste du patrimoine, c’est-à-dire qu’il retrace tous
les flux qui affectent ce poste du patrimoine. Nous verrons dans la partie 2 le fonctionnement des
comptes et notamment comment les mouvementer (faut-il mettre le montant à gauche ou à droite ?).
Pour l’instant, intéressons-nous plutôt à la liste des comptes et aux deux grandes catégories de
comptes existant.
Il existe autant de comptes qu’il existe de postes du patrimoine. Le PCG fournit une liste détaillée dans
laquelle chaque compte est défini par un numéro et un intitulé (cette liste est à se procurer le plus
rapidement possible). Les comptes y sont classés selon leur nature dans 8 classes distinctes identifiées
par des numéros de classe (1 à 8).

Classe Comptes Nature des comptes Contenu des comptes


1 De capitaux Ressources permanentes de Capital, résultat, emprunts
l’entreprise
2 D'immobilisations Biens détenus en permanence Terrains, constructions, matériel…
dans l’entreprise
3 De stocks et en- Biens destinés à être Matières premières, produits finis,
cours transformés ou revendus marchandises…
4 De tiers Toutes les créances et les Créances clients, dettes fournisseurs, dettes
dettes liées à l’activité fiscales et sociales…
5 Financiers Avoir financiers et Banque, caisse…
disponibilités
6 De charges Consommations de ressources Achats pour la revente, impôts et taxes,
liées à l’activité charges de personnel…
7 De produits Création de ressources liées à Ventes de marchandises ou de produits
l’activité fabriqués…
Les comptes 1 à 5 sont des comptes de bilan et les comptes 6 et 7 sont des comptes de gestion.
Les comptes de la classe 8 sont hors-programme.

Le compte permet de suivre l'évolution d'un élément particulier du patrimoine ou de l'activité. Le


nombre de comptes n'est pas fixé et dépend du degré de détail souhaité. Par exemple : on peut se
contenter d'un compte « Immobilisations », mais on peut aussi vouloir enregistrer distinctement le
matériel de transport, ou aller plus loin dans le détail et enregistrer un compte véhicule utilitaire ou
véhicule de tourisme. En effet, chaque compte peut lui-même se subdiviser. Par exemple, dans la
classe 2 :
- comptes 2 = Immobilisations
o comptes 20 = Immobilisations incorporelles
o comptes 21 = Immobilisations corporelles
▪ compte 211 = Terrains
▪ compte 213 = Constructions
• etc…
Il existe donc un nombre important de comptes mais il arrive parfois que les comptes prévus par les
normes ne suffisent pas. L’entité peut donc ouvrir toute subdivision nécessaire. Au contraire, si les
comptes sont trop détaillés par rapport aux besoins de l’entité, elle peut les regrouper dans un compte
global de même niveau ou de niveau plus contracté.
Attention, il faut manier avec pertinence cette liste des comptes et savoir y chercher un compte (inutile
de déplier la liste des comptes comme un accordéon !). Il existe un système de codification logique.
Nous le découvrirons au fur et à mesure.

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Le choix des comptes dépend souvent de la taille de l’entité :
- les petites entreprises peuvent utiliser le système abrégé : elles peuvent ainsi choisir de se
limiter aux comptes imprimés en gras dans la liste du PCG ;
- les entreprises moyennes peuvent utiliser le système de base : elles se limitent aux comptes
imprimés en caractères normaux dans le PCG ;
- les grandes entreprises doivent utiliser le système développé ;
- chaque entreprise peut personnaliser son plan de comptes sous réserve de respecter les
racines des comptes. Par exemple, elle peut attribuer des chiffres pour identifier des
partenaires, ou même apposer leur nom afin de faciliter des requêtes à l’aide du logiciel de
gestion comptable / PGI qu’elle utilise. Exemple du compte Clients - 411. Si l’entreprise a des
dizaines, voire des milliers de clients, elle ne peut pas inscrire toutes ces transactions de vente
dans le même compte. Elle va subdiviser le compte 411 en autant de sous-comptes que besoin.
411LETENTARD – Client LETENTARD
411DIOP – Client DIOP etc…
L’entreprise peut ainsi adapter le PCG à ses propres besoins. Voici quelques exemples :

Voici quelques comptes couramment utilisés :

Quand on enregistre une opération réalisée par l’entreprise, on choisit donc dans une liste de ce type
les comptes concernés.

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1.4. Le résultat

Le bilan étudie les variations du patrimoine d’une année sur l’autre sur des emplois et ressources d’une
durée supérieure à un an. Il exprime la situation patrimoniale à une date donnée : cette situation est
modifiée à chaque fois que l'entreprise réalise une opération car toute opération se traduit par un
mouvement de valeurs ayant une origine et une destination. Deux types opérations peuvent être
distinguées :
- les opérations non génératrices de résultat : elles modifient la structure du patrimoine de
l'entreprise, mais ne se traduisent pas par des pertes ou des profits. Par exemple, le retrait
d’espèces de la caisse pour les déposer sur le compte bancaire ; l’octroi d’un emprunt par une
banque et son dépôt sur le compte bancaire, le règlement d’une dette à un fournisseur par
virement bancaire… Seuls des comptes de bilan sont concernés (classes 1 à 5 du PCG) ;
- les opérations génératrices de résultat : ces opérations se traduisent soit par des pertes, soit
par des bénéfices : les pertes viennent en déduction du poste résultat dans la rubrique des
capitaux propres, les bénéfices conduisent à des augmentations du résultat. Par exemple, le
règlement du loyer commercial, les ventes de marchandises, les achats de fournitures, … Les
opérations qui génèrent un résultat modifient la situation nette de l'entreprise.

Le compte de résultat étudie les variations des emplois et ressources d’une durée inférieure à un an,
se déroulant pendant l’exercice. Les emplois sont des charges et les ressources des produits. Le
compte de résultat récapitule l’ensemble des charges et produits de l'exercice, sans qu'il soit tenu
compte de leur date de paiement ou d'encaissement. Le solde des charges et des produits constitue le
résultat, et plus précisément le bénéfice ou la perte de l'exercice, en cas respectivement d'excédent
ou d'insuffisance des ressources par rapport aux emplois. Ce deuxième document comptable est donc
la synthèse des opérations d’enrichissement (produits) et d’appauvrissement (charges) d’un exercice.

COMPTE DE RÉSULTAT
CHARGES PRODUITS
Consommation de ressources au cours de l’exercice Création de ressources de l’exercice
(destruction)
Consommation partielle des actifs immobilisés
(machine en partie usée)

Ici, il y a appauvrissement de l’entreprise Ici, il y a enrichissement de l’entreprise


(diminution de la situation nette) (augmentation de l’actif net)

Quelques définitions :
Une CHARGE, enregistrée dans les comptes de la classe 6, constate un flux de valeurs qui représente
un emploi définitif et qui a le plus souvent (mais pas toujours) pour contrepartie un décaissement : elle
appauvrit l’entité (ex : achats de marchandises, charges de personnel…). C’est une consommation de
ressources de l’exercice.
Selon le PCG1, une charge est une somme ou valeur versée ou à verser en contrepartie de
marchandises, approvisionnements, travaux et services consommés par l'entité ainsi que des
avantages qui lui ont été consentis, en exécution d'une obligation légale, exceptionnellement, sans
contrepartie, les dotations aux amortissements, dépréciations et provisions (DADP) et la valeur
comptable des éléments d’actif cédés (VCEAC). Ces deux derniers concepts seront étudiés
ultérieurement (chapitres 4 et 5).

1
Cette définition est critiquable, elle s’apparente davantage à une liste qu’à une véritable définition simple et
compréhensible pour les non-initiés.
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Chapitre 2 : La méthode comptable
Un PRODUIT, enregistré dans les comptes de la classe 7, constate la contrevaleur monétaire résultant
de la vente de biens et services créés par l’entité. Un produit enrichit donc l’entité. C’est une ressource
créée par l’entreprise dans l’exercice. Selon le PCG2, ce sont les sommes ou valeurs reçues ou à recevoir
en contrepartie de la fourniture par l'entité de biens, travaux, services ainsi que des avantages qu'elle
a consentis, en vertu d'une obligation légale existant à la charge d'un tiers, exceptionnellement, sans
contrepartie, la production stockée ou déstockée au cours de l'exercice, la production immobilisée, les
reprises sur amortissements, dépréciations et provisions (RADP), les transferts de charges et les
produits de cession des éléments d’actif (PCEA). Ces deux derniers concepts seront étudiés dans les
chapitres 4 et 5.
Dans les produits, on retrouve notamment le chiffre d’affaires (CA), c’est-à-dire le montant des affaires
réalisées par l'entité avec les tiers dans le cadre de son activité normale et courante.

Exemple 5 : Calcul du résultat, présentation du bilan, calcul de la nouvelle situation nette


Reprise de l’exemple 2 de la page 4.
Soit le bilan de la SA MOVING au 01/09/N
ACTIF Montants PASSIF Montants
ACTIF IMMOBILISÉ CAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporelles 40 000 Capital 30 000
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
ACTIF CIRCULANT DETTES
Stocks 1 500 Emprunts et dettes auprès des 15 000
Créances établissements financiers
Disponibilités 3 500 Dettes fournisseurs
Total Actif 45 000 Total Passif 45 000
La situation nette de la SA s’élevait à 30 000 € au 01/09/N.
Considérons maintenant deux opérations réalisées en septembre N :
- un achat de marchandises payées au comptant 2 000 €
- une vente de marchandises à crédit pour 3 000 €.
Calculez le résultat. PRODUITS – CHARGES = Vente – Achat = 3 000 – 2 000 = 1 000
Présentez le bilan au 30/09/N.
Calculez la nouvelle situation nette de la SA au 30/09/N.

Solution : Résultat = Produits – Charges = 3 000 – 2 000 = 1 000 €


Présentation du bilan au 30/09/N :
Une ligne apparaît dans les capitaux propres = le résultat pour un montant de 1 000 €.
Les deux opérations ont engendré d’autres modifications du patrimoine :
- un paiement comptant de 2 000 € a eu lieu pour régler les marchandises achetées => le
compte banque et donc les disponibilités baissent de 2 000 €, soit un niveau de disponibilités
de 3 500 – 2 000 = 1 500 €
- la vente à crédit de marchandises fait naître une créance client pour un montant de 3 000 €.

2
Cf note de bas de page de la page précédente
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Chapitre 2 : La méthode comptable
BILAN DE LA SA MOVING au 30/09/N
ACTIF Montants PASSIF Montants
ACTIF IMMOBILISÉ CAPITAUX PROPRES
Immobilisations incorporelles 40 000 Capital 30 000
Immobilisations corporelles Résultat 1 000
Immobilisations financières
ACTIF CIRCULANT DETTES
Stocks 1 500 Emprunts et dettes auprès des 15 000
Créances 3 000 établissements financiers
Disponibilités 1 500 Dettes fournisseurs
Total Actif 46 000 Total Passif 46 000
La nouvelle situation nette s’élève à = ACTIF – DETTES = 46 000 – 15 000 = 31 000 €.
Le résultat correspond ainsi à la situation nette en fin de période (30/09/N) – la situation nette en
début de période (01/09/N) = 31 000 – 30 000 = 1 000.

Le résultat mesure la variation du patrimoine en mettant en évidence l'enrichissement (ou


l'appauvrissement) de l'entreprise entre deux dates. Comme déjà précisé avant, il est matériellement
impossible pour une entreprise de présenter un bilan après chaque opération. Les opérations sont
donc enregistrées dans les comptes puis ces derniers seront reportés dans le bilan, lors de son
établissement obligatoire en fin d’exercice.

Exemple 6 : Distinction charges/produits et détermination du résultat

Dans les opérations ci-dessous, distinguez les charges des produits en cochant les cases :

Puis, à partir des éléments cochés, complétez le tableau et calculez le résultat.

Charges Montants Produits Montants


Loyer impayé 300 Ventes de marchandises 2 555
Essence 120 Intérêts encaissés 230
Timbres postaux 35 Commissions reçues 70
Frais de transport 75
Achats de marchandises 2 200
Frais de publicité 275
Réparations 102
Téléphone 48
Achats fournitures 50
TOTAL 3 205 TOTAL 2 855
Résultat = PRODUITS – CHARGES = 2 855 – 3 205 = - 350.
L’entreprise réalise une perte. En effet, ses produits sont inférieurs à ses charges.

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Les charges et produits sont classés et regroupés dans la version normalisée du compte de résultat.
Dans l’exemple 6, nous ne l’avons pas fait. Voici la classification des charges et produits selon le PCG :

Les produits et les charges


sont classés selon leur
nature :

Produits et charges
d’exploitation => résultat
d’exploitation

Produits et charges
financiers => résultat
financier

Produits et charges
exceptionnels => résultat
exceptionnel

Présentation normalisée du compte de résultat :

Trois situations sont possibles :


- Produits (ressources créées) > Charges (ressources consommées) → réalisation d’un
BÉNÉFICE (➔ enrichissement du patrimoine et augmentation des capitaux propres). C’est le
cas de l’exemple 5.
Quand le résultat est positif, l’entreprise l’affecte en deux (voire trois) grandes destinations :
distribution aux associés sous forme de dividendes ; mise en réserves pour assurer
l’autofinancement (voire report à nouveau).
- Produits < Charges → réalisation d’une PERTE (➔ appauvrissement du patrimoine et
diminution des capitaux propres). C’est le cas de l’exemple 6.
- Produits = Charges → RÉSULTAT NUL : ni bénéfice, ni perte.

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Exemple 7 : Classement des charges et produits dans le compte de résultat et qualification du résultat

Voici les éléments d’un compte de résultat :


- Achat de matières premières : 5 000 €
- Achat de marchandises : 15 000 €
- Vente de produits finis : 22 000 €
- Vente de marchandises : 26 000 €
- Salaires du personnel : 12 000 €
- Loyer : 2 700 €
- Agios bancaires : 120 €
- Produit de cession d’élément actif (exceptionnel) : 1 700 €
- Valeur comptable des éléments d’actif cédés (exceptionnelle) : 1 000 €
- Impôt sur les bénéfices : 500 €
Identifiez et classez les charges et les produits dans le compte de résultat donné en modèle.
Calculez le résultat et commentez.
COMPTE DE RÉSULTAT
CHARGES PRODUITS
Achats de M/ses 15 000 Ventes de marchandises 26 000
Variation de stocks des M/ses Production vendue 22 000
Achats d’approvisionnement 5 000 Production stockée
Variation de stocks des approv. Production immobilisée
Autres charges externes 2 700 Subventions d’exploitation
Impôts, taxes et assimilés Autres produits
Rémunérations du personnel 12 000
Charges sociales
Dotations aux amortissements
Dotations aux dépréciations
Dotations aux provisions
Total charges d’exploitation 34 700 Total produits d’exploitation 48 000
Charges d’intérêts 120 0
Total charges financières 120 Total produits financiers 0
VCEAC 1 000 PCEA 1 700
Total charges exceptionnelles 1 000 Total produits exceptionnels 1 700
IS 500
Total des charges 36 320 Total des produits 49 700
Solde créditeur : BÉNÉFICE (P > C) 13 380 Solde débiteur : PERTE (P < C)
TOTAL GÉNÉRAL 49 700 TOTAL GÉNÉRAL 49 700
Résultat = Produits – Charges = 49 700 – 36 320 = 13 380 €.
Le résultat s’élève à + 13 380 €, c’est donc un bénéfice car les produits sont supérieurs aux charges.

Lien entre le bilan et le compte de résultat


→ Comme le compte de résultat traduit l’enrichissement ou l’appauvrissement de l’entité sur un
exercice, le compte de résultat affecte le patrimoine, donc le bilan. Le résultat est « reversé » au bilan
à la fin de l’exercice et donc « vidé » pour une remise à zéro au début de l’exercice suivant, puis « vidé »
à la fin de ce nouvel autre exercice…
À RETENIR : les comptes de charges et de produits n’apparaissent jamais au bilan. C’est seulement leur
solde (le résultat) qui y figure.

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Chapitre 2 : La méthode comptable

Pour s’entraîner : Activités 6 à 9

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Chapitre 2 : La méthode comptable
2. LA TENUE DES COMPTES

2.1. Le fonctionnement des comptes

Pour traduire toutes les opérations comptables, la comptabilité a créé un outil simple : le compte. C’est
un tableau divisé en deux parties (colonnes) qui permet de représenter tous les flux entrants (dont
l’entreprise est destinataire c’est-à-dire les emplois) et tous les flux sortants (dont l’entreprise est à
l’origine, c’est-à-dire les ressources). Le compte donne une représentation numérique (en valeurs
monétaires) des augmentations ou diminutions du poste du patrimoine concerné ou qui ont contribué
à former le résultat. Au lieu d'utiliser des signes arithmétiques, les augmentations sont constatées dans
une colonne et les diminutions dans une autre. Par convention, le côté gauche est appelé Débit, et le
côté droit Crédit. L’inscription d'une somme d'argent :
- dans un compte est appelée imputation ;
- au débit d’un compte => débiter un compte ;
- au crédit d'un compte => créditer un compte.
Le débit d’un compte revient à constater un nouvel emploi ou une diminution de ressource.
Le crédit d’un compte revient à constater une nouvelle ressource ou une diminution d’emploi.
La schématisation simplifiée du compte sous forme de T aide à mieux se représenter les augmentations
et les diminutions de valeurs monétaires affectant ce compte. L’expression « compte en T » est
utilisée :

Numéro et nom du compte

Le solde de chaque compte est calculé après chaque opération. Il consiste à faire la différence entre
le total des débits et le total des crédits. Trois situations sont possibles :
- total des débits > total des crédits => le compte a un solde débiteur ;
- total des débits < total des crédits => le compte a un solde créditeur ;
- total des débits = total des crédits => le compte a un solde nul, on dit qu’il est soldé.

Exemple du compte Banque :


512 – Banque
Solde initial 01/01/N = 1 000
05/01/N = 3 000 06/01/N = 2 500

Total débits = 4 000 Total crédits = 2 500


Solde débiteur = 1 500
TOTAL GÉNÉRAL = 4 000 TOTAL GÉNÉRAL = 4 000
Remarques sur ce compte :
- Le compte Banque présente un solde débiteur de 1 500 après l’opération du
06/01/N. Par convention et pour équilibrer les totaux généraux du compte, le
solde débiteur est porté à droite du compte. Si le solde était créditeur, il aurait
été porté à gauche.
- Attention, nous le reverrons plus tard : le compte Banque issu de la
comptabilité de l’entreprise (tenu par l’entreprise) fonctionne de façon inverse
à un relevé bancaire.

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Nous avons déjà vu qu’une ressource est nécessairement employée : en effet, on doit toujours avoir
l’égalité suivante RESSOURCES = EMPLOIS. Cette règle est appelée principe de la partie double. Cela
signifie qu’une opération comptable concerne au moins deux comptes :
- un compte qui est débité et qui enregistre l’emploi ;
- un compte qui est crédité et qui enregistre la ressource.

Le débit d’au moins un compte engendre obligatoirement le crédit d’au moins un autre compte pour
respecter l’égalité fondamentale : RESSOURCES = EMPLOIS et donc CRÉDIT = DÉBIT

Règles d’imputation des différents types de comptes en fonction de leur nature


(savoir où mettre la somme : à gauche ou à droite ?)

Les comptes de bilan

Les comptes d’actif augmentent au DÉBIT et Les comptes de passif diminuent au DÉBIT et
diminuent au CRÉDIT. augmentent au CRÉDIT.
Comptes d’actif → EMPLOIS → Soldes débiteurs Comptes de passif → RESSOURCES → Soldes créditeurs

Les comptes de gestion

Les comptes de charges augmentent au DÉBIT Les comptes de produits diminuent au DÉBIT et
et diminuent au CRÉDIT. augmentent au CRÉDIT.

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Exemple 8 : Enregistrement dans les comptes en T d’un achat de marchandises à crédit
L’entreprise HANAÉ achète pour 1 000 € de marchandises le 01/02 à son fournisseur. Elle règlera un
mois plus tard.
Analysez l’opération en termes de flux (conformément à la sous-partie 1.2. de ce chapitre).
Enregistrez cette opération d’achat dans les comptes en T.

Solution :
Analyse en termes de flux :
- D’où proviennent les moyens nécessaires pour réaliser cette opération ?
Les moyens proviennent de la dette obtenue du fournisseur : c’est grâce à cette dette accordée que
l’entreprise peut acheter les biens. La dette contractée à l’occasion de cette opération est la
RESSOURCE, l’entreprise est à l’origine de ce flux RÉEL.
- Dans quel but ces moyens sont-ils utilisés ?
Cette dette est utilisée pour acquérir des marchandises. L’entreprise est destinataire de ce flux RÉEL,
l’achat de marchandises est un EMPLOI.

Enregistrement dans les comptes :


Quels sont les comptes concernés ?
- un compte d’achat de marchandises qui va enregistrer l’emploi à son débit => compte 607
- un compte de dette qui va enregistrer la ressource à son crédit => compte 401

607 – Achats de M/ses 401 – Fournisseurs


1 000 1 000
SD = 1 000 SC = 1 000

Remarques :
La dette est la ressource qui permet d’acheter des marchandises.
Total débit = total crédit. Comme nous l’avons vu, l’entreprise dispose de ressources qu’elle emploie
systématiquement, d’où l’existence d’une stricte égalité entre emplois et ressources : c’est le principe
de la partie double.

Exemple 9 : Imputation des comptes


Voici les opérations réalisées par l’entreprise ALOES :
1. Apport de matériels informatiques d’un associé (apport en nature) ;
2. Paiement d’un fournisseur par chèque ;
3. Vente de marchandises à crédit ;
4. Encaissement du règlement par chèque d’un client ;
5. Emprunt auprès d’une banque.
Complétez le tableau ci-après.
EMPLOI RESSOURCE Compte débité Compte crédité
1 Entrée de matériels Apport de l’associé 2184 - Matériel de bur. 101 - Capital
infos dans l’entreprise et informatique
2 Extinction de la dette Argent sur le compte 401 - Fournisseur 512 – Banque
fournisseur bancaire
3 Constitution d’une Ventes de 411 – Client 707 – Ventes de M/ses
créance client marchandises
4 Entrée de fonds sur le Extinction de la créance 512 – Banque 411 - Client
compte bancaire client
5 Entrée de fonds sur le Constitution d’une 512 – Banque 164 – Emprunts
compte bancaire dette auprès de la bqe

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Exemples de présentation professionnelle des comptes :
Compte BANQUE à colonne séparée
DÉBIT CRÉDIT
Dates Libellés Sommes Dates Libellés Sommes
01/03 Solde débiteur 4 246 15/03 Ch règlement frs 14 543
05/03 Versement d’espèces 5 000 23/03 Ch règlement frs 645
12/03 Remise de chèque 2 430 30/03 Retrait d’espèces 800
20/03 Remise de chèque 19 349 31/03 Prélèv. Frais bancaires 150
Total des débits 31 025 Total des crédits 16 138
Solde débiteur 14 887
Compte BANQUE à colonne mariée :
Mouvements Soldes
Dates Libellés
Débit Crédit Débit Crédit
01/03 Solde à nouveau 4 246 4 246
05/03 Versement d’espèces 5 000 9 246
12/03 Remise de chèque 2 430 11 676
15/03 Ch règlement frs 14 543 2 867
20/03 Remise de chèque 19 349 16 482
23/03 Ch règlement frs 645 15 837
30/03 Retrait d’espèces 800 15 037
31/03 Prélèv frais bancaires 150 14 887
31 025 16 138 14 887

Pour s’entraîner : Activité 10

2.2. L’enregistrement au journal

2.2.1. Présentation du journal

Après avoir étudié le fonctionnement des comptes, voyons maintenant les documents obligatoires à
tenir dans le cadre de la comptabilité.
L’activité de l’entreprise engendre des flux qui sont traduits comptablement à l’aide de comptes dans
un journal (ou livre-journal), tenu de façon électronique ou papier. Ce premier document obligatoire
enregistre, de façon chronologique et continue, toutes les opérations économiques effectuées par
l’entreprise au cours d’un exercice comptable. Il permet donc de connaître avec exactitude le
déroulement de l’activité de l’entreprise. Il doit être tenu avec soin, sans blancs ni ratures, et chaque
enregistrement doit contenir les informations suivantes :

Exemple : enregistrement d’une vente de marchandises de 3 000 € HT à crédit au client Durand :


Date Intitulé des comptes Sommes imputées
JOURNAL
le 05.08.N DÉBIT CRÉDIT
411 Client Durand 3 600
707 Ventes de marchandises 3 000
44571 TVA collectée 600
(facture N° 0019)
Numéros de comptes Libellé indiquant la pièce de base

Ce formalisme très strict est imposé par le Code général des impôts et le Plan comptable afin de
pouvoir fournir rapidement un moyen de contrôle des écritures comptables. C’est un moyen de
preuve.

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Chapitre 2 : La méthode comptable
2.2.2. Les différents types d’enregistrement

L’exemple d’enregistrement précédent correspond à un traitement en mode unitaire : chaque


opération est enregistrée isolément, sans regroupement avec d’autres opérations. C’est cette solution
que nous retiendrons dans les activités.

En entreprise, pour gagner du temps et éviter le caractère répétitif de certains traitements comptables,
il est parfois d’usage d’enregistrer par lots de pièces comptables de même nature.

Exemple 10 : Enregistrement par lots de pièces comptables de plusieurs ventes de M/ses


Imaginons que le 5 août N, l'entreprise ait envoyé trois factures de ventes de marchandises à des
clients différents. L'étape préliminaire consiste à remplir un bordereau des factures clients. Puis on
reporte sur le journal, en une seule écriture, les indications figurant sur le bordereau.
• Facture 386005 : Vente de produits finis = 12 000 €, TVA = 20 %
• Facture 386006 : Vente de marchandises = 9 000 €, TVA = 5,5 %
• Facture 386007 : Vente de produits finis = 8 000 €, TVA = 20 %
BORDEREAU DES FACTURES CLIENTS N°12
Date Journal N° de N° client À DÉBITER À CRÉDITER
Folio FACTURE
411 665 707 701 44571
05.08 386005 14 400 12 000 2 400
386006 9 495 9 000 495
386007 9 600 8 000 1 600
33 495 9 000 20 000 4 495
Enregistrez au journal le bordereau des factures clients n°12.
le 05.08.N DÉBIT CRÉDIT
411 Clients 33 495
701 Ventes de produits finis 20 000
707 Ventes de marchandises 9 000
44571 TVA collectée 4 495
(bordereau N°12)

2.2.3. Le système centralisateur

Dans les entreprises de taille importante, le nombre d'écritures est tel que la tenue d'un journal
classique est déconseillée. En effet, l'entreprise a besoin de décentraliser ses enregistrements d'où
l'utilisation de journaux auxiliaires :
- un journal des Achats qui regroupe l'ensemble des factures reçues (achats, frais) ;
- un journal des Ventes qui regroupe l'ensemble des factures émises ;
- un journal de Trésorerie, éventuellement réparti entre les journaux de Banque, de caisse, d'effets à
recevoir et d'effets à payer ;
- un journal des Opérations Diverses (OD), pour le reste des opérations, notamment les opérations de
paie, d’inventaire….

Pour s’entraîner : Activité 11

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Chapitre 2 : La méthode comptable
2.3. Le report au Grand livre et dans la balance

2.3.1. Le report au Grand-livre

Après avoir enregistré au livre-journal les opérations de l'entreprise, ces écritures sont reportées sur
un Grand-livre. C’est le second document comptable obligatoirement tenu par l’entreprise sous forme
électronique ou papier. Il rassemble tous les comptes : les écritures du livre-journal sont portées sur
le grand livre et ventilées selon le plan comptable.
Tout enregistrement comptable doit y préciser l'origine, le contenu et l'imputation de chaque donnée
(débit ou crédit), les références de la pièce justificative qui l'appuient.

Par exemple, voici un extrait du compte "Client Durand" au grand livre :

GRAND-LIVRE COMPTE 411386 Client Durand


Date Contreparti FOLIO N° de Libellé de l’opération Débit Crédi SOLDE SOLDE
e journal PIÈCE t DÉBIT CRÉDIT
05/0 707 21 F0019 Vente de M/ses 3 600 3 600
8 512 23 ch312 Règlement par chq 3 600 0 0
08/0 707 25 F0043 Vente de M/ses 7 200 7 200
8
15/0
8
31/0 TOTAL 10 800 3 600
8 SOLDE 7 200

Quand les comptabilités n’étaient pas largement informatisées, ce système classique nécessitait un
double enregistrement sur deux documents différents (Livre-journal et Grand livre). C'était un surcroît
de travail et une source supplémentaire d'erreurs. Par conséquent, il était possible de procéder à un
enregistrement par décalque : un journal de fond était recouvert d'un carbone sur lequel était placé le
compte ; l'écriture s'inscrivait ainsi à la fois sur le compte (au Grand livre) et au journal (classement
chronologique). Aujourd’hui, presque toutes les comptabilités sont informatisées. Ces modes
d’enregistrement par décalque ou cette double-saisie manuscrite paraissent bien désuets (voir partie
3 pour prolongements).

2.3.2. Le contrôle des comptes via l’édition de la balance

L'ensemble des comptes, classés selon un plan conventionnel, peut être présenté dans un document
faisant apparaître, pour chacun d'eux, les montants totaux des débits et des crédits ainsi que leur
solde. Ce document, intitulé balance des comptes, prend la forme suivante :
BALANCE au 30/06/N
N° Compte Intitulé des Comptes DÉBIT CRÉDIT Solde débiteur Solde créditeur
101 CAPITAL 50 000 50 000
16 EMPRUNT 40 000 120 000 80 000
2 IMMOBILISATIONS 340 000 60 000 280 000
3 STOCKS 25 000 25 000
401 FOURNISSEURS 40 000 70 000 30 000
411 CLIENTS 110 000 100 000 10 000
512 BANQUE 330 000 475 000 145 000
53 CAISSE 12 000 7 000 5 000
6 CHARGES 95 000 95 000
7 PRODUITS 110 000 110 000
TOTAUX 992 000 992 000 415 000 415 000

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Chapitre 2 : La méthode comptable
Remarques :
1. Le total des montants du Débit est égal au total des montants du Crédit. Cette propriété est le reflet
de l'égalité entre le débit et le crédit lors de l'enregistrement d'une opération dans les comptes
(principe de la partie double).
2. Le total des montants de la balance est égal au total du journal. Ceci résulte du fait que ce sont les
mêmes opérations qui sont enregistrées sur les deux documents. En effet, les écritures du journal sont
reproduites au Grand-livre, puis les comptes du Grand-livre sont reproduits dans la balance.
3. Le total des soldes créditeurs est égal au total des soldes débiteurs. Ceci découle des deux propriétés
précédentes et notamment de la comptabilité en partie double.
4. En fin d'année, la balance servira à construire le compte de résultat et le bilan.

2.4. L’inscription des comptes au bilan et au compte de résultat

L’inscription des comptes au bilan


On enregistre uniquement au bilan le solde des comptes :
- pour les comptes à solde débiteur, le solde se traduit au bilan par un emploi net, le montant
de ce solde figurera à l'actif du bilan ;
- pour les comptes à solde créditeur, le solde est une ressource nette, son montant figurera au
passif du bilan ;
- un compte à solde nul n'a aucune raison d'apparaître au bilan, puisque ce solde exprime
l'absence de ressource nette et d'emploi net.
L’inscription des comptes de gestion au compte de résultat
Le compte de résultat enregistre des opérations ponctuelles et temporaires : des achats, des ventes,
des dépenses de l’année. Seuls les comptes de gestion sont enregistrés au compte de résultat. À la
différence du bilan (qui est reconduit chaque année moyennant les modifications du patrimoine
causées par les opérations de l'entreprise pendant l'année) ; le compte de résultat enregistre
uniquement les produits et les charges de l’exercice comptable écoulé. De ce fait, les comptes de
gestion sont remis à zéro à la fin de l'exercice, afin de démarrer la nouvelle année avec un compte de
résultat vierge.

Schéma récapitulatif de la partie 2

Pour s’entraîner : Activités 12 et 13

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Chapitre 2 : La méthode comptable
3. LES IMPACTS DES TIC SUR LA FONCTION COMPTABLE

3.1. Le rôle des TIC dans la fonction comptable


L’informatisation de la fonction comptable vise notamment les objectifs suivants :
- automatiser les traitements comptables (calcul automatique de la TVA, …) ;
- contrôler la cohérence des traitements (impossibilité de valider une écriture non équilibrée) ;
- diminuer le temps de traitement des infos (lors de la réalisation des docs de synthèse) ;
- faciliter les relations et les opérations avec les tiers (banques, clients, fournisseurs, État).

3.2. Les logiciels utilisés par la fonction comptable


Les logiciels utilisés peuvent être de différentes formes, tels que :
- le tableur : outil de calculs, simulation, graphiques mais limité pour la tenue de la compta ;
- les progiciels spécialisés : gestion commerciale, comptable, paie, immobilisations ;
- les progiciels de gestion intégrés (PGI ou ERP) permettent de créer une base de données
unique pour l’entreprise avec mise en place de droits d’accès spécifiques. L’intérêt réside dans
le fait qu’un certain nombre d’écritures comptables puissent se faire automatiquement ;
Avantages des PGI sur la fonction comptable Contraintes
- Système unique couvrant toutes les activités de l’entreprise - Nécessité d’organiser le travail au sein d’un réseau
=> réalisation de gains de productivité (temps de traitement « client-serveur »
de l’info comptable et financière) - Gestion rigoureuse des droits d’accès aux ≠modules
- Information comptable de qualité et fiable - Tout le système repose sur une politique de sécurité
- Vision globale de l’entreprise + rapide, + utile stricte et cohérente
- les logiciels de type OCR convertissent les données des factures numérisées et les transfère
sur un logiciel de comptabilité.

3.3. Saisie comptable informatisée


L’intérêt d’une saisie comptable informatisée réside dans le fait que l'écriture comptable n’est passée
qu’une seule fois au journal puis, la génération des autres documents comptables est automatique :
report des comptes au Grand-livre, centralisation, addition, édition de balance, contrôle de l'égalité
des mouvements, bilan et le compte de résultat. L'informatique permet ainsi d'alléger les services
comptables des travaux purement matériels et réduit les sources d’erreurs.
Dans un premier temps, les écritures provisoires sont enregistrées dans un brouillard et peuvent être
modifiées en cas d’erreur. La loi interdit normalement de modifier les écritures comptables. L’usage
des brouillards est néanmoins toléré à la condition que, au moins une fois par mois, les écritures
provisoires soient transformées en écritures définitives dans les journaux. Cette opération s’appelle la
clôture périodique. Cette dernière a pour effet de rendre définitives les écritures de la période
(impossible de modifier) et d’interdire la saisie d’une opération sur cette période.

3.4. Numérisation des traitements comptables et évolution des tâches/métiers comptables


La numérisation systématique des traitements comptables implique une évolution des tâches :
- de la fonction comptable : recentrage sur la communication et le contrôle des résultats ;
spécialisation du traitement de l’information avec pour objectif la réalisation de gains de
productivité (spécialisation autour des achats, des ventes, de la paie, …..) ; externalisation de
la fonction comptable ; dématérialisation des factures et simplification de l’archivage ;
télédéclarations et télétransmissions ; utilisation d’espaces de travail collaboratif ;
- des autres services de l’entreprise : des personnes étrangères à la fonction comptable peuvent
assurer des activités comptables basiques telles la saisie d’une pièce comptable par un
commercial ou un gestionnaire des stocks….

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