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COURS DE MATHEMATIQUES

FINANCIERES

SERIE N° 01

PRESENTATION DU COURS DE MATHEMATIQUES


FINANCIERES :
L’entreprise entretient des relations avec ses clients, ses
fournisseurs, ses employés, sa banque, son assurance,
l’administration fiscale,….Ces relations donnent naissance à des
opérations commerciales, lesquelles se traduisent par deux types de
flux :
- Des flux réels;
- Des flux financiers.
L’objet de ce cours est l’étude des flux financiers. Ces
derniers doivent être enregistrés (Comptabilité Générale et
Analytique), traités (Informatique, Statistiques) et quantifiés
(Statistiques, Mathématiques financières).
L’objet de ce cours n’est pas seulement de quantifier les flux
financiers (calcul d’intérêt, des sommes à recevoir, des sommes à
payer,…) mais aussi de gérer le portefeuille d’effets de l’entreprise
de manière à saisir l’ensemble des opportunités qui se présentent à
l’entreprise.

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Par ailleurs, ce cours a pour but d’étudier la technique
d’actualisation qui est d’une grande utilité dans la gestion du
portefeuille d’effets de l’entreprise (décision de renouvellement,
décision de remplacement,….) et surtout dans le choix des
investissements (choix entre plusieurs projets ou entre plusieurs
variantes d’un même projet), lequel suppose une utilisation
rationnelle des ressources de l’entreprise.
En effet, nous savons qu’un investissement est un ensemble
de recettes et de dépenses (c’est un échéancier de revenus), ces
revenus doivent être évalués au moment même où le choix doit être
effectué. En d’autres termes, ces revenus doivent être actualisés pour
les rendre comparables.
Pourquoi cette conversion des dinars échéant le futur en
dinars actuels ?

Tout le monde est aujourd’hui d’accord pour dire qu’un dinar


à recevoir dans 1, 2, 3,…. An (s) n’est pas équivalent à un dinar
actuel à cause de l’inflation qui ne cesse de «ranger» le pouvoir
d’achat des dinars à encaisser (ou à décaisser) dans le futur. Pour
pouvoir rendre comparable le dinar futur avec le dinar présent, nous
devons actualiser (convertir) le premier.

Un autre avantage de ce cours est de permettre à l’entreprise


d’étudier les emprunts qu’elle a contracté auprès des banques et des
autres entreprises. Cette étude permettra à l’entreprise de choisir la
meilleure modalité de remboursement et de calculer les sommes à
payer au bout de chaque période du contrat de remboursement.
Signalons que la liste des avantages de ce cours n’est pas
exhaustive, ainsi, nous nous sommes arrêtés à ceux qui nous
paraissent les plus importants.
Nous allons nous intéresser dans ce cours aux opérations
financières à long terme, autrement dit, celles dont l’échéance est
supérieure à une année ou celles dont le principe repose sur les
intérêts composés.
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LEÇON N° 01 : LES INTERETS SIMPLES

PLAN DE LA LEÇON :

I- NOTION D’INTERET
II- NOTION DE TAUX D’INTERET
III- CALCUL DE L’INTERET SIMPLE
1- Formule fondamentale
2- Utilisation de la formule fondamentale
IV- NOTION DE VALEUR ACQUISE
V- TAUX MOYEN DE PLUSIEURS PLACEMENTS
VI- TAUX EFFECTIF DE PLACEMENT
VII- METHODE PRATIQUE DE CALCUL DE L’INTERET
SIMPLE :

1- Méthode des nombres et des diviseurs fixes.


2- Vérification de la méthode

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I- NOTION D’INTERET :

L’intérêt peut être défini comme la rémunération d’un prêt


d’argent. Chaque fois qu’une personne prête une certaine somme (à
une autre personne, à une entreprise ou à une banque), elle se prive
pendant toute la durée du prêt de la possibilité d’employer elle-même
son argent et rend ainsi, service à son débiteur qui pourra l’utiliser
pour financer des investissements rentables.

Le service rendu par le créditeur au débiteur suppose une


rémunération qu’on appellera : intérêt.

Les intérêts simples sont calculés pour des périodes allant de


1 jour à 1 an, sans pour autant exclure tout calcul des intérêts simples
pour des périodes supérieures à une année.

II- NOTION DE TAUX D’INTERET :

Le taux d’intérêt est le montant de l’intérêt d’une somme


(d’un capital) de 100 DA placée pendant 1 année (ou une période).

Exemple :

 100 DA placés pendant 1 an au taux de 5% vont produire


un intérêt de 5 DA;

 100 DA placés pendant 1 an au taux de 12% vont produire


un intérêt de 12 DA.

III- CALCUL DE L’INTERET SIMPLE :

1- Formule fondamentale :

- Partons d’un exemple : on place 100 DA pendant 1 an au


taux de 5%, l’intérêt sera de : 100  5% = 5 DA.

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- Si on double le taux de placement (on passe de 5% à 10%)
tout en maintenant le capital et la durée fixes, dans ce cas
l’intérêt produit est de : 100  10% = 10 DA.
- Si on double la durée (on passe de 1 an à 2 ans) tout en
maintenant le capital et le taux fixes, dans ce cas l’intérêt
produit est de : 100  5%  2 = 10 DA.
- Si on double le capital tout en maintenant les autres
données fixes, l’intérêt produit est de : 200  5% = 10 DA

Remarque :

1- A chaque fois que le taux, ou le temps ou le capital double


(avec les autres données fixes), l’intérêt simple double.
2- A chaque fois que le taux, ou le temps ou le capital triple,
quadruple,…. (avec les autres données fixes), l’intérêt
simple triple, quadruple,…..

Finalement, on peut déduire que l’intérêt simple est


directement proportionnel aux trois mesures suivantes : le capital
placé, le taux de placement et le temps pendant lequel il a été placé.

Formulation : En désignant par :

- c : Le montant du capital placé ;


- n : La durée du placement ;
- t : Le taux de placement
c t n
L’intérêt sera déterminé comme suit : I
100

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a- Durée de placement exprimée en mois :

La durée de placement peut être inférieure à l’année (unité de


n
temps) et peut être exprimée en mois, elle s’inscrit ainsi : de
12
2 5
l’année, exemple: 2 mois c’est de l’année ; 5 mois c’est de
12 12
l’année,…..

La formule fondamentale reste applicable et s’écrit alors :

c t n c. t . n
I=  donc I
100 12 1200

Exemple :

Soit un capital de 10 000 DA placé pendant 4 mois au taux de


5%, l’intérêt sera de :
4 10 000  5  4
c = 10 000 ; t = 5%, n = , I=
12 1200
I = 166,66 DA

b- Durée de placement exprimée en jours :

La durée de placement peut être exprimée en jours, l’usage


étant généralement de prendre 360 jours pour une année (année
commerciale), mais on peut aussi prendre l’année à 365 jours
(l’année civile).

*Année commerciale :
n
n = 360 jours, donc de l’année, dans ce cas, on dit qu’on
360
calcule l’intérêt commercial :
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c t n c tn
I=  I
100 360 36 000

* Année civile :

n =365 jours, dans ce cas, on calcul l’intérêt civil :

c tn
I
36 500
Exemple 1 :

Calculer l’intérêt commercial produit par un capital de 10 000


DA placé à 10% pendant 240 jours.

c = 10 000 , t = 10% , n = 240 j

10 000  10  240
I  666,66
36 000
Exemple 2 :

Calculer l’intérêt produit par un capital de 5 000 DA placé au


taux de 5% et ce, du 2/1/2004 au 19/2/2004.
n:
2/1/04 19/2/04
Pour calculer n (la période), on néglige le 1er ou le dernier
jour de placement car le capital ne porte (produit) pas intérêt le 1er
jour du placement :

Janvier : 31 – 2 = 29 Jours 
Février : = 19 Jours  n  48 Jours

5 000  5  48
I  33,33 DA
36 000
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2- Utilisation de la formule fondamentale :

La formule fondamentale de l’intérêt simple met en relation 4


variables : I, c, t et n qui supposent donc la résolution de 4
problèmes différents, chacune des 4 variables pouvant être inconnue,
les 3 autres étant alors connues.
La formule fondamentale permet la résolution de tous ces
problèmes ainsi, lorsque la durée de placement est exprimée en jours,
on aura :
36 000  I
- Calcul du capital : c
tn
36 000  I
- Calcul du taux : t
cn
36 000  I
- Calcul du temps : n
c t
Applications :

1- Calculer l’intérêt produit par une somme de 2 000 DA


placée au taux de 6% pendant 180 jours :
2 000  6  180
I  60 DA
36 000
2- Calculer le capital, qui est placé pendant 72 jours au taux de
5% ayant produit 60 DA d’intérêts :
36 000  60
c  6 000 DA
5  72
3- Quelle est la durée « n » de placement, exprimée en jours,
d’un capital de 20 000 DA, placé au taux de 8% qui produit
80 DA d’intérêt ?
36.000  80
n= = 18 jours
8  20.000
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IV- NOTION DE VALEUR ACQUISE :
On appelle valeur acquise par un capital placé, le total à la fin
du placement, du capital placé et de l’intérêt produit.

Valeur acquise = Capital + Intérêt

Si on note « A » la valeur acquise, alors A=c+I

ctn
A=c+
36000

Exemple :

Calculer la valeur acquise par un capital de 30 000 DA placé à


10% du 25/1/2005 au 15/5/2005.
- Calcul de n : Janv. (31-25) = 6j ; Fév = 28j Mars = 31j ;
Av = 30j ; Mai = 15j
Total n = 110 jours
30 000  10  110
- Calcul de I   916,66 DA
36 000
- Calcul de A = c + I
A = 30 000 + 916,66 = 30916,66 DA
V- TAUX MOYEN DE PLUSIEURS PLACEMENTS :
Soient plusieurs placements effectués par une personne à des
taux différents et pendant des durées différentes, les intérêts de ces
placements sont :
c1  t1  n 1 c  t2  n 2 c  t  n3
I1 = , I2  2 , I3  3 3
36 000 36 000 36 000
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Une question se pose : est-ce qu’on peut remplacer ces 3
placements (ou plus) par d’autres placements au taux unique ? La
réponse est affirmative.

Ce taux unique est appelé : Taux moyen.

Le taux moyen de plusieurs placements est le taux unique qui


est appliqué aux capitaux respectifs et pour leurs durées respectives
conduirait au même intérêt total.

Ce taux « T » sera donné par la résolution de l’égalité


suivante :

c1 Tn1 c 2 Tn 2 c 3 Tn 3 c tn c t n c t n
   1 1 1 2 2 2  3 3 3
36 000 36 000 36 000 36 000 36 000 36 000

c1Tn1 + c2Tn2 + c3Tn3 = c1t1n1 + c2t2n2 + c3t3n3

c1 t 1 n 1  c 2 t 2 n 2  c 3 t 3 n 3
T
c1 n 1  c 2 n 2  c 3 n 3

Le même calcul serait fait avec 4, 5, 6, ….. capitaux.

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Exemple : Calculer le taux moyen des placements suivants :

3 800 DA à 4,5 % du 25 Mars au 15 Mai


6 420 DA à 6,2 % du 25 Mars au 31 Mai
780 DA à 5,5 % du 25 Mars au 15 Juin

n1 = 51 Jours
n2 = 67 Jours
n3 = 82 Jours

T=
3 800  4,5  51  (6420  6,2  67)  (780  5,5  82)
(3 800  51)  (6 420  67)  (780  82)

T = 5,65%

VI- TAUX EFFECTIF DE PLACEMENT :


Les formules qui précédent sont basées sur le paiement des
intérêts par l’emprunteur, le jour du remboursement du capital.

Il arrive que les intérêts soient précomptés, c'est-à-dire versés


par l’emprunteur le jour de la conclusion du contrat de prêt (les
intérêts sont payés à l’avance).

Dans ce cas, le taux effectif de placement est différent du taux


nominal stipulé dans le contrat, c’est un taux un peu plus élevé.

Exemple :

Une personne souscrit à 10 000 DA de bons de trésor (dans le


cadre de l’emprunt de solidarité nationale) à 2 ans. Sachant que les
intérêts sont précomptés à 8%, à quel taux l’argent est-il placé en
réalité ?

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Résolution :

Les choses se passent de la façon suivante : le souscripteur


des bons remet 10 000 DA, on lui verse immédiatement l’intérêt du
capital pour 2 ans à 8%, soit :

10 000  8  2
 1 600 DA
100

Cela revient à dire que la personne a réellement prêté au


trésor une somme de : 10 000 – 1 600 = 8 400 DA.

Tout se passe donc comme si un capital de 8 400 DA produit


un intérêt de 1 600 DA en 2 ans à un taux effectif « T ' ».

8 400  T  x 2
- Calcul de T    1 600
100
1 600  100
 T   9,52
8 400  2

T' = 9,52%

EXERCICE :

Soient les placements suivants :

Capitaux Taux Durée

4 000 DA 5% Du 15 Juin au 30 Juin


7 000 DA 6% Du 15 Juin au 15 Juillet
8 000 DA 6,5% Du 15 Juin au 20 Août

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Travail à faire :

1- Calculer l’intérêt produit par chacun des capitaux.


2- Calculer la valeur acquise par chacun des capitaux
3- Calculer le taux moyen de placement pour l’ensemble des
capitaux.
4- Supposant que l’intérêt du 1er capital (4 000 DA) est perçu
le 15 juin, calculer le taux effectif de placement dans ce
cas.

Solution :

1- Calcul de l’intérêt de chacun des capitaux :

1er capital : n = 15 Jours


4 000  15  5
I1 = = 8,33 DA
36 000

2ème capital : n = 30 Jours

7 000  30  6
I2 = = 35 DA
36 000

3ème capital : n = 66 Jours

8 000  66  6,5
I3 = = 95,33 DA
36 000

2- Valeur acquise par chacun des capitaux :

A1 = 4 000 + 8,33 = 4008,33 DA


A2 = 7 000 + 35 = 7035 DA
A3 = 8 000 + 95,33 = 8095,33 DA

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3- Calcul du taux moyen :
(4 000  5  15)  ( 7 000  30  6)  (8 000  66  6,5)
T  6,25%
(4 000  15)  (7 000  30)  (8 000  66)

4- Calcul du taux effectif :

L’intérêt est perçu le 15 Juin, donc la somme réellement


placée est de : 4 000 – 8,33 = 3991,67 DA.

3991,67  T   15 8,33  36 000


 8,33  T    5,003%
36 000 3991 ,67  15

VII- METHODE PRATIQUE POUR LE CALCUL DE


L’INTERET SIMPLE :

1 - Méthode des nombres et de diviseurs fixes :

Cette méthode est à retenir lorsque la durée du placement est


exprimée en jours.
1.1 - Principe de la méthode :
ctn
Partons de la formule fondamentale I = , divisons
36 000
Le numérateur et le dénominateur par « t » (le taux d’intérêt),
cn 36 000
Nous obtenons : I = posons  D et cn  N
36 000 t
t
- Le numérateur ; c × n est appelé nombre (N)
36 000
- Le dénominateur est appelé diviseur fixe relatif
t
au taux (D).
N cn
Dans ce cas : I I
D D
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Exemple :

Par la méthode du diviseur fixe, calculer l’intérêt produit par


un capital de 10 000 DA placé à 5% pendant 45 jours.

36 000
D  7 200 N = 10 000  45 = 450 000
5
450 000
I  62,50 DA
7 200

1.2-Utilisation de la méthode :

La méthode des nombres et des diviseurs fixes est surtout à


recommander lorsque l’on doit calculer l’intérêt global de plusieurs
capitaux placés au même taux.

Exemple :

Calculer l’intérêt total fourni par les capitaux suivants placés


au taux de 5%.

- 45 186 DA pendant 48 jours


- 182 732 DA pendant 62 jours
- 85 108 DA pendant 90 jours
36 000
D=  7 200
5
(45186  48)  (182 732  62)  (85108  90)
I= 
7 200

I = 2938,60 DA

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Ainsi, la détermination de l’intérêt global de plusieurs
capitaux placés au même taux se ramène à la division, par le diviseur
fixe (D), de la somme des nombres correspondants :

N 1  N 2  N 3  ........
I
D

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LEÇON N° 2 : L’ESCOMPTE – EQUIVALENCE DES EFFETS

PLAN DE LA LEÇON :

I- L’ESCOMPTE

1- Notion d’effet de commerce et d’escompte


2- L’escompte commercial
3- L’escompte rationnel
4- Relation entre les deux escomptes
5- Pratique de l’escompte

II- EQUIVALENCE DES EFFETS DE COMMERCE

1- Equivalence – Définition
2- Théorème sur l’équivalence
3- Applications de l’équivalence à intérêts simples

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I- L’ESCOMPTE :

1- Notion d’effet de commerce et d’escompte :

1.1 - Notion d’effet de commerce :


La société «A » vend à la société «B» des marchandises pour
le montant de 20 000 DA, le règlement devant intervenir dans 20
jours. Le créancier «A», généralement demande à «B» :

- Soit de souscrire un billet à ordre, c'est-à-dire de


promettre par écrit le paiement d’une somme de 20 000
DA, à la date convenue ;
- Soit d’apposer sa signature sur une lettre de change (ou
traite) rédigée par «A» reconnaissant ainsi l’existence, au
profit de «A», d’une créance de 20 000 DA, payable à la
date convenue (appelée l’échéance).

Le billet à ordre et la lettre de change sont des effets de


commerce.
Il faut signaler que les mentions essentielles portées par un
effet de commerce sont :

- Le montant de l’effet;
- La date de paiement de ce montant.
1.2 -L’opération commerciale d’escompte :

Les commerçants sont souvent appelés à accorder un crédit à


leurs clients, ce crédit est fait en échange de la signature du client :
effet de commerce (lettre de change, billet à ordre).
Si le vendeur a besoin d’argent avant l’échéance de l’effet
(avant la date convenue), il va le présenter à la banque qui lui prêtera
cette somme d’argent; bien entendu le banquier ne consentira à cette
opération commerciale que s’il bénéficie d’une rémunération qu’on
appelle : Escompte Commercial.
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Dans ce cas on dira que ce commerçant a négocié son effet ou
encore, il l’a remis à l’escompte.

Finalement, nous dirons que l’escompte a fait son apparition


avec les effets de commerce. Ces effets sont des documents
transmissibles qui donnent droit au paiement, à leur détenteur de la
valeur portée sur l’effet, à sa date d’échéance.

Autrement dit, l’escompte constitue la pénalité (sous forme


d’intérêts) à payer pour disposer d’une somme avant sa date
d’échéance.

2- l’escompte commercial :

2.1 -Calcul de l’escompte commercial :

L’escompte commercial est le prix du service rendu par le


banquier, autrement dit, c’est le montant de l’intérêt calculé sur la
valeur nominale (valeur portée sur l’effet) de l’effet de commerce
pour la durée « n » qui sépare la date de la négociation de la date
d’échéance, intérêt qui sera payé au banquier.

Si l’on désigne « c » la valeur nominale de l’effet, par « Ec »


l’escompte commerciale de l’effet, par « t » le taux d’intérêt et par
« n » la durée qui sépare la date de négociation de la date
d’échéance, on aura donc (même principe que l’intérêt simple).

c tn cn
Ec  Ou Ec 
36 000 D

Exemple :

Le 31 Mai 2004, l’entreprise « x » a vendu à Mr « Z » une


machine pour 60 000 DA payable le 10 Août 2004, contre remise
immédiate d’un effet de commerce. Le 1er Juillet 2004, l’entreprise x
ayant besoin de liquidités négocie son effet auprès d’une banque qui
lui prélève un escompte de 3%.
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Calculer le montant de cet escompte.

c tn
Ec  ; n = du 1/7/2004 au 10/8/2004 = 40 Jours
36 000
60 000  40  3
Ec   200 DA
36 000
2.2-Valeur actuelle commerciale :

Si nous reprenons l’exemple précédent, la valeur réellement


encaissée par l’entreprise « x » c’est le montant de l’effet (valeur
nominale) diminué de l’intérêt prélevé par la banque (escompte).
Cette valeur réellement encaissée s’appelle ; valeur actuelle
commerciale de l’effet.

Valeur actuelle = valeur nominale - Escompte

Si nous désignons par « V » cette valeur actuelle, nous aurons


donc :

ctn
V = c – Ec Ou Vc-
36 000
En utilisant la méthode de nombres et du diviseur fixe, nous
obtenons :

cn cD - cn c(D - n)
V=c-  = v
D D D

Exemple :
Un commerçant remet à son banquier un effet d 12 000 DA
payable dans 80 jours, taux 6%.
Travail à faire :
Calculer le montant de l’escompte retenu par la banque et la
valeur actuelle commerciale.
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cn 36 000 12 000  80
 Ec = ; D  6 000 ; Ec   160
D 6 6 000

 V = c – Ec = 12 000 – 160 = 11 840 DA

3- L’escompte rationnel :

3.1- Notion d’escompte rationnel :

Nous avons vu que le banquier de « A » (créancier) lui remet


à la date de négociation une somme c – Ec (valeur actuelle) prélevant
ainsi sur la valeur nominale de l’effet un escompte Ec, calculé sur le
montant C. Le banquier fait ainsi un prêt à intérêt précompté (au
moment du prêt).
Il semblerait logique que l’escompte retenu par le banquier
soit calculé sur la somme effectivement prêtée par le banquier, et non
sur la valeur nominale de l’effet de commerce.
Ces remarques nous conduisent à envisager l’existence d’un
escompte différent de l’escompte commercial et que nous
appellerons escompte rationnel (Er) et également l’existence d’une
valeur rationnelle (V)'.

3.2- Calcul de l’escompte rationnel et de la valeur


actuelle rationnelle :

L’escompte rationnel est calculé sur la base de la valeur


actuelle rationnelle. Il faut donc, en premier lieu, calculer la valeur
actuelle rationnelle qui, augmentée de ses intérêts, est égale à la
valeur nominale.
a-Valeur actuelle rationnelle : (V')

V t n
Er =
36 000
Page 21
V t n
V/ = c – Er ==> V/ + Er = c = V/ +
36 000
36 000 c 36 000 V   V  t n
 , mettons V/ en facteur
36 000 36 000
36 000 c
V/ (36 000 + t n) = 36 000 c ==> V 
36 000  t n
D
V  c
D n (Avec la méthode des nombres et du diviseur
fixe).

b- Escompte rationnel : (Er)

Er = c – V/
36 000 c c (36 000  t n) - 36 000 c ctn
Er  c -  
36 000  tn 36 000  tn 36 000  tn
ctn cn
Er  Er 
36 000  tn Dn

Exemple :

Calculer V/ et Er d’un effet de 75 000 DA remis à l’escompte


30 jours avant son échéance, taux d’escompte 6%.

36 000 D 6 000
D   6 000 ; V  C  75 000  74626,87
6 Dn 6 000  30
Er = C – V/ = 75 000 – 74626,87 = 373,13 DA

cn 75 000  30
Ou bien Er =   373,13 DA
D n 6 000  30

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4- Relation entre les deux escomptes :

4.1- Comparaison entre les deux escomptes :

ctn cn 
Ec    L’escompte
36 000 D 
ctn cn  Ec > Er commercial est
Er    supérieur à
36 000  tn D  n  l’escompte
rationnel .

V = c – Ec 
 V < V/
V' = c - Er 

Exemple :

Calculer l’escompte commercial et l’escompte rationnel d’un


effet de 10 000 DA, escompté 90 jours avant son échéance au taux de
6% . Calculer aussi le montant de la somme effectivement prêtée.

ctn 20 000  6  90 ctn


Ec    300 DA, Er 
36 000 36 000 36 000  tn

20 000 x 6 x 90
Er   295,56 DA  Ec  Er
36 000  (6 x 90)

V = c – Ec = 20 000 – 300 = 19 700 DA

V' = c – Er = 20 000 – 295,59 = 19 704,4 DA

4.2- Rapport des deux escomptes :

Ec cn D  n D  n
  
Er D cn D
Page 23
4.3- Différence des deux escomptes :

cn cn (D  n) cn - Dcn cn (D  n - D)
Ec - Er  -  
D Dn D (D  n) D (D  n)

cn 2
Ec – Er =
D ( D  n)

4.4- Relation entre la valeur nominale et les deux


escomptes :

cn cn
Ec = Er =
D Dn

Calculons la valeur de « n » dans chacune des deux


expressions :
cn Ec  D
Ec   Ec  D  cn  n 
D c

cn
Er   Er(D  n)  cn  (Er  D)  (Er  n)  c n
D  n
Er  D  Er  n  cn  Er  D  cn - Er  n  n (c - Er)
Er  D
 n 
c - Er
Ec  D
Ec : n  (1)  (1) = (2) ==>
c
 Ec . D Er . D
Er  D  
Er :n  (2)  c c - Er
c  Er 


Page 24
Ec  D Er  D
  Ec  D (c - Er)  c  Er  D
c c - Er
Ec (c – Er) = c × Er ==> c Ec – Er ×Ec = cEr ==> c Ec – cEr
= Er . Ec
c Ec – c Er = Er. Ec ==> c (Ec – Er) = Er. Ec ==> c =
Er  Ec
Ec - Er
La valeur nominale est égale au produit des deux escomptes
divisé par leur différence.

Exemple :

La valeur actuelle commerciale d’un effet de commerce de


valeur nominale de 3 663 DA s’élève à 3 629, 70 DA.

Calculer la valeur actuelle rationnelle.


Nous avons : c = 3663 et V = 3 629,70
Ec = c – V
Ec = 3 663 – 3 629,70 = 33,3 DA

Calculons l’escompte rationnel :

c = Ec x Er 33,3 Er
,3 663 
Ec - Er 33,3  Er
==> 3663 (33,3- Er) = 33,3 Er ==> 121 977,9– 3663 Er = 33,3 Er
==> 121 977,9 = 3663 Er + 33,3 ==> 121 977,9 = 3 696,3 Er
121 977 ,9
Er =  33  Er  33 DA
3 696 ,30

==> V/ = c – Er = 3663 – 33 = 3 630 DA

Page 25
5- Pratique de l’escompte :

5.1 - Notion d’agio :

Jusqu’à maintenant, nous avons introduit le calcul de


l’escompte commercial et la valeur actuelle commerciale d’un effet
de commerce à l’occasion de l’opération commerciale d’escompte,
en supposant que la seule retenue effectuée par le banquier est
l’escompte commercial.
En réalité, le banquier opère d’autres retenues sur la valeur
nominale d’un effet, l’ensemble de ces retenues effectuées constitue
l’agio.
L’agio comprend :
- L’escompte commercial qui représente le revenu du
banquier ;
-Les commissions qui représentent l’ensemble des charges
engendrées par l’opération d’escompte ; on distingue trois
(03) catégories de commissions :

 Les commissions dépendantes du temps (se calculent


comme l’escompte).
 Les commissions indépendantes du temps (elles ne sont
fonction que de la valeur de l’effet et du taux de la
commission).
 Les commissions fixes (données en valeur);
 Autres frais (taxes) :

Agio = Escompte + Commissions + Taxes

Page 26
N.B : En Algérie le décret d’Octobre 1986 fixant les nouvelles
conditions de banque a supprimé la perception de ces
commissions.
Exemple :

Le 22/07/2004, on négocie un effet de commerce de valeur


nominal de 4 200 DA à échéance du 15/09/2004. Les conditions
d’escompte sont les suivantes :
-Taux d’escompte 6% ;
-Commission d’endossement (d’endos) : 0,6% (dépendante
du temps) ;
-Commission indépendante du temps 0.5 % ;
-Commission fixe 15 DA.

1- Calculer le montant de l’agio


2- Calculer le montant de la valeur nette de l’effet.
Solution :

1- Calcul de l’agio :
4200  55  6
Escompte : n = 55 jours, Ec =  38,5 DA
36 000
4 200  55  0,6
-Commission d’endos =  3,85 DA
36 000
-Commission indépendante du temps :
4 200  1/2 4 200
4 200 x ½ % =   21 DA
100 200
-Commission fixe = 15 DA

-Montant de l’agio = 38,5 + 3,85 + 21 + 15 = 78,35

Page 27
2- Calcul de la valeur nette de l’effet (somme effectivement reçue
par le négociateur) :

Valeur nette =Valeur nominale – Agio = 4 200 – 78,35 = 4 121,65 DA

5.2- Bordereau d’escompte :

Généralement, on porte à la négociation plusieurs effets de


commerce. Le négociateur remet un bordereau d’escompte sur lequel
sont consignées les caractéristiques des effets négociés : lieu de
paiement, valeur nominale, échéance.

Après contrôle des effets, le banquier calcule, sur le


bordereau d’escompte, l’agio et la valeur nette des effets et porte le
résultat de ses calculs à la connaissance du client. Généralement , le
bordereau d’escompte se présente sous la forme suivante:
Banque ……… ……..le,…..
Bordereau des effets remis à l’escompte par Mr……
N° des Lieux de Sommes Echéance Jours Escompte Commission Obser
effets
paiement à…….% d’endos
1 15 Fev.
2 10 Mars
3 20 Mars ……………
4 Total

5.3- Taux réel d’escompte ou (taux effectif) :


Les diverses commissions et taxes ont pour effet de majorer
le taux supporté par l’entreprise auprès de sa banque.
En effet, le taux d’escompte qui figure sur les contrats est
différent de celui de l’opération effectuée en raison de l’existence de
l’agio.
Si « Tr » est le taux réel nous avons :

Page 28
c  Tr  n
Agio =  36 000  Agio
36 000 Tr 
cn
Exemple :
Soit un effet de 15 000 DA négocié 40 jours avant son
échéance au taux de 9%. En plus de l’escompte ; la banque a retenu
une commission fixe de 15 DA. Calculer le taux réel d’escompte.

15 000  9  40
Ec   150 DA , Agio  150  15  165 DA
36 000

36 000  165
Tr   9,9%
15 000  40

Remarque : Le taux réel est supérieur au taux nominal.

5.4- Taux de revient pour le porteur de l’effet : « tr »


C’est le taux qui permet à la valeur nette d’agio, de produire
un intérêt qui sera égal à l’agio après « n » jours de placement. On
aura ainsi :
Valeur nette = valeur nominale – Agio
Vn  tr  n
Vn = C - Agio Et Agio =
36 000
36 000  Agio
Le taux de revient tr 
Vn  n

Reprenons l’exemple précédent :


Valeur nette = 15 000 – 165 = 14 835 DA
36 000  165
tr =  10,01%
14 835  40
Page 29
5.5- Taux de rendement pour la banque : (te)

L’opération d’escompte se traduit pour la banque par le


versement d’une valeur nette en échange d’un effet de valeur
nominale « c » échéant dans « n » jours. L’escompte, donc ce cas, est
la seule rémunération de la banque.

Le taux de rendement pour le banquier et le taux qui permet à


la valeur actuelle de produire, en « n » jours, un intérêt égal à
l’escompte « Ec ».

V  te  n 36 000  Ec
Ec  ; Taux de rendement te 
36 000 Vn

Reprenons l’exemple précédent :

Valeur actuelle (V) = c – Ec = 15 000 – 150 = 14 850

36 000  150
te   9,09%
14 850  40

Page 30
EXERCICES D’APPLICATION :

EXERCICE N° 01 :

On présente à l’escompte 3 effets dont les valeurs nominales


sont proportionnelles aux nombres 2, 5 et 9 et dont la somme et
5 120. Les effets ont respectivement à courir 30, 45 et 60 jours. Ils
sont escomptés au même taux « t ». Le banquier retient en outre :
-La commission d’endos (taux 0,4%) ;
-Une commission indépendante du temps calculée à 1‰
(1 pour mille) ;
- Sur le 1er effet seulement, une commission supplémentaire de
0,5% également indépendante du temp. Le net de la négociation
s’élève à 5 064, 71 DA.
Travail à faire :
Calculer le taux d’escompte « t ».
EXERCICE N° 02 :
Deux effets sont escomptés dans deux banques différentes le
1er dans une banque « A », le 2ème dans « B ». Les conditions des
deux banques sont les suivantes.
Taux d’escompte Com d’endos Com de
Bordereau
Banque A 3,2% 0,4% 0,5%
Banque B 4,2% 0,4% 0,25%

Le second effet a 15 jours de moins à courir que le 1er. Les


taux réels d’escompte sont égaux.
Travail à faire :
1- Déterminer le nombre de jours à courir par chacun des
effets.
2- Calculer le taux réel d’escompte de chaque effet.
Page 31
CORRECTION DES EXERCICES :

EXERCICE N° 01 :

Les valeurs nominales sont respectivement :

2 5
5120  = 640 ; 5120  = 1 600 ;
259 259

9
5120   2 880
259

TABLEAU DES CALCULS :

Commission
c n Escompte Commission Indépendante Commission
D’endos du temps supplémentaire
8t
640 30 0,21 0,64 3,20
15

1600 45 30t 0,80 1,60


15
2880 60 1,92 2,88
72t
15
110t
5120 2,93 5,12 3,20
15
8t 640  30  t 30t 1 600  45  t 72t 2880  60  t
= ;  ; 
15 36 000 15 36 000 15 36 000

110t
On aura, Agio = + 2,97 + 5,12 + 3,20 =
15
= C – Vn = 5 120 – 5 064,7 = 55,3
Page 32
Agio = escompte + commissions

110t
55,3 = + (2,97 + 5,12 + 3,20)
15

110t 110t
55,3 – 11,25 = ==> = 44
15 15

44 x 15
t=  6%
110

EXERCICE N° 02 :

1- En désignant par n et n – 15, les nombres de jours à courir


par les effets en question, on aura :

360 1 360
3,2 + 0,4 +   4,2  0,4   0,25
n 2 n - 15

180 90
3,60 +  4,6 
n n - 15

Egalité qui conduira à l’équation du second degré (notion qui


n’est pas au programme).

n2 – 105 n + 2 700 = 0

Les deux racines sont n = 60 et n = 45

On aura donc deux groupes de solutions :

1er groupe : n1 = 60 ; n2 = n1 – 15 = 45

2ème groupe : n1 = 45 ; n2 = n1 – 15 = 30

Page 33
2- Calcul le taux réel :

- Premier groupe de solution :

360 1 
Taux réel A = 3,6 +   6,60 
60 2 
 Taux égaux
360 
Taux réel B = 4,60 +  0,25  6,60 
45 

- Second groupe de solution :

Taux réel A = 3,6 +


360 1
  7,60 
45 2 

 Taux égaux
360 
Taux réel B = 4,60 +  0,25  7,60 
30 

Page 34
II- EQUIVALENCE DES EFFETS DE COMMERCE :

1- Equivalence – définition :

1.1- Equivalence de deux effets :

Deux effets sont dits équivalents si escomptés au même taux,


à une date déterminée, ils produisent la même valeur actuelle.

L’équation d’équivalence constate l’égalité de valeurs


actuelles commerciales :
A a "n 1 " jours à courir au taux " t"
Soit deux effets A et B 
B a "n 2 " jour à courir au taux " t"

Si A est équivalent à B, on peut écrire :

Valeur actuelle de A = Valeur actuelle de B.

An 1 t Bn 2 t An 1 Bn 2
A- B- Ou bien A- B-
36 000 36 000 D D

Exemple :

Deux effets sont négociés au taux de 3% :


-Le 1er de 3 000 DA à échéance le 20/09/2004.
-Le 2ème de 3 100 DA à échéance le 22/10/2004.

Calculer la date d’équivalence de ces deux effets qui ont


respectivement « n » et « n + 21 » jour à courir.

36 000 36 000
D=   12 000
t 3

Page 35
A n 1 B n2 3 000  n 3 100  (n  21)
VA-  B-  3 000 -  3 100 -
D D 12 000 12 000

36 000 – 3n = 37 200 – 31n – 651 ==> n = 19 jours.

La date d’équivalence se situe 19 jours avant le 20/09/2004


(échéance du 1er) c'est-à-dire le : 01/09/2004.

1.2- Equivalence d’un effet et de plusieurs autres :

Un effet est équivalent à la somme de plusieurs autres, si


escomptés au même taux, à une date donnée, la valeur actuelle de
l’effet unique est égale à la somme des valeurs actuelles des autres
effets.

Soient C1 , C2 , C3 , les valeurs nominales des effets ayant n1,


n2 , n3 jours à courir et « c » la valeur nominale de l’effet unique
ayant encore « n » jours à courir au même taux d’escompte. Cet effet
unique est équivalent à la somme des autres si :

cn c n c n c n
c-  (c1 - 1 1 )  (c 2 - 2 2 )  (c3 - 3 3 )
D D D D

1.3- Equivalence de deux groupes d’effets :

Deux groupes d’effets sont équivalents, si escomptés au


même taux, un jour donné la somme des valeurs actuelles du 1er
groupe est égale à la somme des valeurs actuelle du 2ème groupes.

2- Théorèmes sur l’équivalence :

2.1-Théorème relatif à l’équivalence de deux effets :

Si deux effets sont équivalents à une date donnée, ils ne le


sont à aucune autre date. La date d’équivalence est unique.
Page 36
2.2- Théorème relatif à l’équivalence d’un effet et de la
somme de plusieurs autres :

Si un effet est équivalent à plusieurs autres à une date donnée,


l’équivalence n’a lieu à aucune autre date sauf dans le cas particulier
où la valeur nominale de l’effet unique est égale à la somme des
valeurs nominales des autres effets. Dans ce dernier cas,
l’équivalence est toujours assurée.
3- Application de l’équivalence à intérêts simples :

3.1- problème de l’échéance commune :

On appelle échéance commune, l’échéance d’un effet unique


remplaçant un groupe d’effets.
Exemple :

Un débiteur a accepté les trois effets suivants :


22 400 DA au 31 Mai, 33 600 DA au 30 Juin, 64 000 DA au
30 Juillet.
S’il désire, le 1er Mai remplacer ces 3 effets par un effet
unique au 20 Juin, quelle doit être la valeur nominale de cet effet
unique ? Taux 4%.
Ecrivons l’équivalence de l’effet unique aux 3 autres au 1er
Mai.
n1 = 1/5 au 31/05 = 30 jours

n2 = 1/5 au 30/06 = 60 jours


n3 = 1/5 au 30/07 = 90 jours

n (pour l’effet unique) = du 1/5 au 20/6 = 50 jours.


36 000
D  9 000
4
Page 37
Total des valeurs actuelles des trois effets :

22 400  30 33 600  60 64 000  90


(22 400 - )  (33 6 00 - )  (64 000 - )
9 000 9 000 9 000

=119 061,33 DA

c  50
Vc-  119 061,33  0,9944 c  119 061,33
9 000

(Valeur actuelle de l’effet unique = total des valeurs actuelles

des effets remplacés) ==> c = 119 731,82 DA

3.2-Problème d’échéance moyenne (cas particulier du


problème d’échéance commune) :

Dans le cas particulier où la valeur nominale de l’effet unique


est égale à la somme des valeurs nominales des autres effets, la date
d’échéance du paiement unique est dite échéance moyenne c = c1 +
c2 + c3 +……………
L’équivalence donne :

cn c n c n c n
c  c1 - 1 1  c 2 - 2 2  c 3 - 3 3
D D D D
cn c n c n c n
c  c1  c 2  c 3 - 1 1 - 2 2 - 3 3
D     D D D
C

cn c n c n c n cn c n c n c n
c   c - 1 1 - 2 2 - 3 3   1 1  2 2  3 3
D D D D D D D D
c 1n1  c 2 n 2  c 3 n 3
==> cn = c1 n1 + c2 n2 + c3 n3 ==> n 
c

Page 38
Exemple :

Un commerçant a tiré sur son débiteur 3 effets :

c1 = 21 000 au 15/06, c2 = 30 000 au 30/06, c3 = 45 000 au 31/07

Quelle serait l’échéance d’un effet unique de 96 000 qui


remplacerait les 3 autres ?

1ère solution :

Pour simplifier les calculs, on se place, pour écrire


l’équivalence à la date d’échéance du 1er effet (15/6).

n1 = 0, n2 = 15, n3 = 46
(21000  0)  (30 000  15)  (45 000  46)
n  26 jours
96 000

Echéance de l’effet remplaçant : 26 jours après la date


d’équivalence soit : 11/07 .

2ème solution :

Prenons comme date d’équivalence 10 jours plutôt c'est-à-dire le


5/06

n1 = 10, n2 = 25, n3 = 56

(21 000  10)  (30 000  25)  (45 000  56)


n   36 jours
96 000

Echéance : 36 jour après le 5/06 c'est-à-dire le 11/07.

Page 39
3.3- Application de l’équivalence au renouvellement d’effets :
Dans la pratique des organisations, le problème d’équivalence
se pose beaucoup plus dans le renouvellement d’un effet par un
autre, plutôt que par la détermination de la date à laquelle deux effets
sont équivalents.
Exemple :
Un débiteur demande à son créancier de prolonger l’échéance
de sa traite qui atteignait son terme dans 20 jours, de 30 jours
supplémentaires. Si la valeur nominale de la traite c1 = 5 000 DA et
le taux de 9%, la valeur nominale c2 (de l’effet remplaçant) sera
égale à :
36 000 36 000
D   4 000
t 9

5 000  20 c  (20  30)


5 000 -  c2 - 2
4 000 4 000
4975
4975 = c2 – 0,0125 c2 = c2 (1 – 0,0125) ==> c2 = = 5038
0,9875
EXERCICE :

Un achat peut être payé :


-420 DA comptant ;
- Ou 60 DA comptant, le reste en 6 lettres de change d’un
nominal de 61,20 DA chacune, échéant de mois en mois,
la 1ère venant à l’échéance un 1 mois après la livraison.
Ces deux modes de règlement sont équivalents à la date de
livraison.
Travail à faire :

Calculer le taux d’escompte.


Page 40
SOLUTION:
Soit « t » le taux d’escompte :
61,20 t x1
On aura :420 = 60+ 61,20 -
1 200

61,20 t  2
+ 61,20 -
1 200

61,20 t  6
+ 61,20 -
1 200
…… ……………..

61,20 t
Ou 420 = 60 + (61,20  6) - (1  2  3  4  5  6)
1 200 
21
7,20  1 200
D’où t =  ,72%
61,20  21

Page 41

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