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MODULE 1 :
MATHEMATIQUES FINANCIERES
INTRODUCTION
Les mathématiques financières constituent la base de la gestion financière de l’entreprise ou de la
finance d’entreprise1 et de la finance de marché2. Elles ont pour objet de déterminer le capital,
l’intérêt ou la durée d’un prêt dans l’intermédiation financière (IF). Dans une économie monétaire, le
rôle des institutions qui font de l’IF est très important sur le marché financier. Les intermédiaires
financiers collectent donc l’épargne et la transforment en volume et en terme, en prêts ou crédits
adaptés à la demande des investisseurs.
Dans la terminologie commerciale, bancaire et comptable, un crédit signifie la somme qu’un
commerçant ou un banquier accepte de mettre à la disposition de son client. Le critère le plus utilisé
pour catégoriser les fonds prêtables est la durée. Elle désigne le « terme » accordé à un débiteur par
celui qui a confiance en lui, qui lui a fait crédit et qui partant détient une créance sur lui. Ainsi, nous
distinguons, le crédit à court terme (CT), le crédit à moyen terme (MT) et le crédit à long terme (LT).
Sur le marché monétaire, le crédit à CT est à moins de 3 mois allant jusqu’à 2 ans, le crédit à MT, de 2
à 5 ou 7 ans et le crédit à LT, plus de 7 ans. L’épargnant qui renonce à l’utilisation présente de ses
avoirs actuels pour le futur, en les plaçant, doit s’attendre, en principe, au remboursement de son
placement (le capital) et d’un bénéfice (intérêt) lequel est fonction principalement du capital, de la
durée du prêt et du taux d’intérêt sur le marché. Le rôle des MF, c’est de déterminer ces éléments
des opérations financières.
En effet, les opérations financières désignent les opérations qui sont traitées sur le marché des
capitaux,qu’il s’agisse du marché monétaire ou du marché financier regroupent le marché primaire
(d’émission) ou le marché secondaire (d’occasion) des valeurs mobilières (la Bourse des Valeurs). Les
opérations financières portent sur la structure financière de l’entreprise, notamment la création,
l’augmentation de capital, la fusion, la participation, les O.P.A (Offre Publique d’Achat) ou
concernant les valeurs mobilières, notamment les émissions, la gestion individuelle ou collective.
En général, les opérations financières correspondent, au financement d’immobilisations par des
capitaux permanents (capital et emprunt à long terme).
Pour réaliser les opérations financières, la banque a soit un rôle actif, soit un rôle passif lorsqu’elle
prête simplement ses services. Le présent cours aborde les opérations financières à court terme
(Partie 1) et les opérations financières à moyen terme (Partie 2)
1
- La finance d’entreprise a pour objet de définir les règles de comportement rationnel pour les firmes en matière
de financement et d’investissement.
2
- La finance de marché, quant à elle, définit les critères rationnels de décision en matière d’investissements en
valeurs mobilières et en déduit des modèles de formation de prix d’équilibre des actifs financiers.
I Généralités
1- Définitions et Concepts
a) Notion d’intérêt
En mathématiques financières, l’intérêt désigne la rémunération (le loyer) de l’argent prêté
(capital) qu’une personne physique ou morale (créancière) perçoit chez une autre (débitrice)
pour avoir mis à la disposition de cette dernière, le capital dont elle se prive (pendant un
certain temps).
L’intérêt est donc lié directement de façon proportionnelle :
- au Capital prêté ;
- à la Durée du prêt.
Le montant de l’intérêt est également proportionnel au taux de placement (ou taux
d’intérêt) qui est le prix du temps et du risque pris par le créancier en prêtant son capital. En
effet, en matière de prêt, le propriétaire du capital court plusieurs risques, notamment le risque
de dépréciation de la monnaie (inflation, dévaluation), le risque de non remboursement, le
risque de liquidité. Pour cette raison, le prêteur exige, en plus d’un taux d’intérêt sans risque
(taux d’intérêt réel ou encore taux de base), une prime de risque.
Ce taux est l’intérêt de 100 F du capital l’an, le semestre, le trimestre, le mois …..
➢ à intérêts composés, lorsqu’en fin de période de calcul des intérêts, ceux-ci ne sont
pas payés mais incorporés au capital dû, c’est-à-dire capitalisés (à voir dans la 2ème
partie du cours).
Ctn
I = 100 pour n en années
Ctn
I = pour n en mois
1200
Ctn
I = 36000 pour n en jours
Remarque
Par convention, l’année civile dure 365/366 jours et l’année commerciale ou financière
comprend 360 jours. Dans ce dernier cas l’année est faite de 12 mois de 30 jours chacun. Un
placement de 3 mois à compter de 10 Février durera 3 x 30 jours = 90 jours.
Cependant lorsqu’on indique les dates initiales et finales dans le contrat, chaque mois est
compté pour son nombre de jours exacts.
Exemple : Un placement du 10 Janvier au 5 Mai durera : 21 + 28 + 31 + 30 + 5 = 115 jours.
Ainsi I = Ctn
<=> C = 36 tn
000I
36 000
<=> t = 36Cn
000I
<=> n = 36 Ct
000I
Le calcul de l’intérêt avec les formules supra est d’ordinaire long et compliqué. On peut
simplifier alors ce calcul par la méthode des Nombres et des Diviseurs.
Applications :
1. Un capital de 400.000 est placé le 11 janvier 2019 au taux de 4.5% l’an.
Calculer l’intérêt produit par le capital le 1ermars 2019.
2. Déterminer le montant du capital placé le 12 mai 2 019 au taux de 12% l’an et qui a
produit un intérêt de 4355 le 16 juillet 2019.
3. Un capital de 500.000 placé au taux de 6% le 20/06/N a produit un intérêt de 5.000 au
terme de sa durée de placement.
Déterminer l’échéance de ce placement.
I = 36Ctn
000
En divisant les deux termes du second membre de cette égalité par t, nous obtenons :
Ctn
I = t = Cn
36 000 36 000
t t
𝐶𝑛
I = ou I = ND
𝐷
La méthode des Nombres et des Diviseurs est surtout utilisée dans le calcul de l’intérêt total
produit par plusieurs capitaux placés au même taux, donc admettant un Diviseur fixe.
La formule générale du calcul de l’intérêt dans ce cas est :
Exemple :
Considérons le tableau ci-après :
I 1 2 3 4
Ci (F CFA) 250 000 950 000 470 000 1 500 000
ni (jours) 20 45 65 50
…
Ck tk nk
Nous appelons T, le taux moyen unique de cet ensemble de placements qui appliqué aux
capitaux placés et par leurs données respectives conduirait au même intérêt total.
Donc, en remplaçant ti par T constant dans la formule précédente de I, on obtient
<=> T Cini=Citini
D’où T=
Citini
Cini
Application :
Quel est le taux moyen T des placements suivants : 150 000 F CFA pendant 21 jours au taux
de 4% ; 300 000 F CFA pendant 55 jours à 6% et 450 000 F CFA pendant 72 jours à 3% ?
(𝐶−𝐼)𝑇′𝑛
T’, tel que =I
100
Ctn
C − T ' n
100
=
Ctn
=>
100 100
(
Avec C−
100
)
Ctn le capital effectivement engagé par le prêteur et Ctn l’intérêt précompté.
100
Ctn
On a donc : C − T ' n = Ctn
100
D’où T' =
t
ou bien T ' = 100 t
tn 100 - tn
1-
100
C’ = C + I
Application :
Calculer la valeur acquise par un capital de 600 000 F CFA, placé à 8% pendant 70 jours.
A = C - I
Le problème de la valeur actuelle d’un capital placé à intérêt simple trouvera son application
pratique dans le cas de l’escompte (Cf. le chapitre 2 infra).
CHAPITRE II : L’ESCOMPTE
I Définition et Concepts
L’escompte est le coût de transformation d’une créance (effet de commerce par exemple) en
moyen de paiement.
C’est une opération par laquelle le banquier met à la disposition de son client, le montant de
l’effet de commerce avant son échéance déduction faite de l’intérêt.
• Le montant à payer à l’échéance est appelé valeur nominale (V) ;
• L’intérêt prélevé par le banquier escompteur est appelé escompte (e)
• La valeur nominale diminuée de l’escompte donne la valeur actuelle (v)
On distingue l’escompte commercial et l’escompte rationnel.
On appelle effet de commerce, un titre de créance négociable et cessible par voie
d’endossement c’est-à-dire par signature au dos.
Les différents effets de commerce sont : la lettre de change, le billet à ordre, le chèque, le
warrant et le mandat.
C’est l’intérêt de la valeur nominale (V) de l’effet calculé au taux (t%) indiqué par le
banquier, pour une durée (n) qui sépare la date de négociation de l’effet de la date d’échéance.
Sa formule s’identifie à celle de l’intérêt simple. Ainsi :
e = 36Vtn
000
ou e = Vn
D
avec D diviseur fixe correspondant au taux t donné.
or e’ = V - v’ e’ = V - DVD
+n
= DVn
+n
Ainsi e’ = DVn
+n
II Pratique de l’escompte
Le banquier escompteur d’effet de commerce n’a pas que l’escompte à prélever. En réalité, il
effectue un ensemble de retenues, appelées Agios et comprenant :
-l’escompte commercial ;
-différentes commissions ;
-taxe spéciale sur activités financières;
La valeur nominale (V) de l’effet minorée de l’agio donne la valeur nette ou valeur escomptée
(Ve)
Ve = V - Agio
* L’escompte commercial
Dans la pratique pour le calculer on tient compte de certaines conditions si elles sont
imposées. Il s’agit des conditions relatives au taux, au temps, ou même au montant de
l’escompte. Dans tous les cas il peut être demandé de tenir compte d’un minimum.
** Les commissions
Toutes ces différentes commissions et taxe majorent le taux d’escompte et rendent l’opération
(d’escompte) onéreuse pour le négociateur de l’effet surtout si les effets sont de faible valeur
nominale ou à échéance très proche.
Avant donc de demander une ligne de crédit (autorisation d’escompte commercial) à son
banquier, l’entreprise doit connaître l’importance de l’agio qui lui sera imputé et bien évaluer
le coût de l’opération. Pour cela une étude approfondie des conditions d’escompte
(notamment du bordereau d’escompte) s’impose.
Ce qui amène à déterminer le taux réel d’escompte et le taux de revient pour l’entreprise.
Agio = 36Vtn
000
+ Vt'n
36 000
+ Vk + f
100
(2)
x = t + t’ + 360 k + 36 000 f
(3)
n Vn
Les formules (2) et (3) permettent de comparer les conditions de deux ou plusieurs banques.
Dans tous les cas on choisira la banque ayant l’agio ou le taux réel le moins élevé.
Applications :
1. Un commerçant porte le 14 juillet à l’escompte un effet de nominal 2.500.00 à
l’échéance du 31 juillet.
Conditions :
-Taux d’escompte : 10.5%
-Commission proportionnelle au temps : 0.6%
-Commission indépendante du temps : 1/8%
Calculer le montant mis à la disposition du client.
Application :
Le 13 janvier, on porte à l’escompte un effet de valeur nominale 733000 F à échéance du 12
février de la même année aux conditions suivantes :
Taux d’escompte : 10% ; commission d’endos (proportionnelle) : 0,75%
Commission indépendante 0,25% ; commission fixe : 450 F ; taxe 18%
Calculer :
- le taux réel d’escompte de l’opération,
- le net de la négociation,
-Le taux de revient de l’opération.
V1 -
V1 n1 = V2 - V2 n 2 (avec D diviseur fixe correspondant au taux t donné)
D D
Application:
Deux effets de commerce, l’une de valeur nominale 840 000 F échéant le 16 mai et l’autre de
valeur nominale 850 000 échéant le 20 juin, sont négociés au même taux d’escompte de 12%.
Déterminer la date d’équivalence des deux (02) effets.
Deux groupes d’effets sont dits équivalents à une date donnée si escomptés à cette date au
même taux et dans les mêmes conditions, la somme des valeurs actuelles d’un groupe est
égale à la somme des valeurs actuelles d’un autre groupe.
Considérons V1, V2 , V3 . . . un groupe de capitaux échéant respectivement dans n1, n2, n3 . . .
jours et V’1, V’2, V’3 . . . un autre groupe de capitaux échéant respectivement dans n’ 1, n’2,
n’3 jours, le tout escompté au taux t.
Un effet est équivalent à un ensemble de plusieurs autres effets à une date donnée si,
escompté au même taux et dans les mêmes conditions à cette date, la valeur actuelle de l’effet
unique est égale à la somme des valeurs actuelles des autres effets.
Considérons un effet de valeur V échéant dans n jours et un ensemble d’effets de valeurs
nominales V1, V2, V3 , . . . échéant respectivement dans n1, n2, n3 . . .. . . . . ..n jours.
V - Vn
D
= V1 -
V1 n1 + V - V2 n2 + V -
D
2
D
3
V3 n 3
+ ......
D
n = V n i i
V i
Application :
Le 31 août un débiteur propose à son créancier le remplacement des trois effets suivants :
200 000 F échéant le 15 septembre
120 000 F échéant le 20 septembre
90 000 F échéant le 9 novembre
Par un seul effet échéant le 30 septembre. Calculer au taux d’escompte de 12% l’an :
-la valeur nominale de l’effet de remplacement,
-l’échéance de l’effet de remplacement si sa valeur nominale était fixée à 420 000 F,
-l’échéance moyenne de l’effet unique.
1 C0 C0 i C0 + C0i = C0 (1 + i)
2 C0 (1 + i) C0 (1 + i) i C0 (1 + i) + C0 (1 + i) = C0 (1 + i)²
. . . .
. . . .
. . . .
n-1 C0 (1 + i)n-2 C0 (1 + i)in-2 C0 (1 + i)n-2 + C0 (1 + i)in-2 = C0(1+I)n-1
n C0 (1 + i)n-1 C0 (1 + i)n-1i C0 (1 + i)n-1 + C0 (1 + i)in-1 = C0 (1 + i)n
Remarques : L’intérêt (I) rapporté par un capital (C0) pendant n période au taux (i) sera :
- Cn =C0(1 + i)n s’applique quel que soit l’unité de temps retenue à condition que le
temps utilisé corresponde à la période.
- (1 + i) n est une fonction croissante de i pour n et n constant une fonction croissante n
pour i constant.
- les valeurs de (1+i)n sont données par la table financière 1
Application :
Une somme de 100 000 F est placée au taux annuel de 6% pendant 5 ans. Déterminer :
- la valeur acquise au bout de 5 ans de placement ;
- l’intérêt des 5 ans de placement ;
- l’intérêt de la 4ème année de placement.
Cn = C0(1+i)nC0=Cn(1+i)-n
i = 𝑛 𝐶𝑛 - 1
√𝐶
0
1 + i = (1 +ip)p ip = (1 +i)1/p – 1
0 n
N.B.: (1+i)-n est une fonction décroissante de i pour n constant et de n pour i constant.
Application :
Une créance nominale de valeur 1.000.000 FCFA, à échéance de 5 ans, est négociée au taux
annuel de 7%.
Calculer sa valeur actuelle et son escompte à intérêt composé.
L’utilité et les principes de cette notion étudiée en intérêts simples sont aussi valables en
intérêts composés. En plus, la notion d’équivalence à intérêts composés est la base de tous les
calculs d’actualisation.
Néanmoins il faut noter une remarque très importante.
A intérêts composés si l’équivalence au taux i a lieu à une date donnée, elle peut l’être au
même taux et à n’importe quelle date.
Considérons par exemple deux capitaux C1 et C2 échéant respectivement dans n1 et n2 période
au taux i.
C1 C2
0 n1 n2
C1 (1 + i)–n1+p= C2 (1 + i)-n2+p
Pareil pour les autres cas.
Ainsi à intérêts composés, le choix de la date d’équivalence n’a aucune influence sur
le résultat. Ce qui n’est pas le cas à intérêts simples.
Application :
Un commerçant retrouve dans son portefeuille les 3 effets suivants :
750 000 F payable dans 3 ans
1 650 000 F payable dans 2 ans
1 200 000 F payable dans 4 ans
CHAPITRE IV : ANNUITES
Une suite d’annuités est un ensemble de versements effectués à intervalle de temps constant,
soit pour constituer un capital, soit pour rembourser une dette, ou encore pour étudier la
rentabilité d’un investissement.
L’intervalle de temps entre deux versements consécutifs détermine la nature des annuités. La
périodicité de versement peut être l’année (annuité), le semestre (semestrialité), le trimestre
(trimestrialité) ou même le mois (mensualité). Dans tous les cas on peut parler d’annuités.
Une suite d’annuités peut être évaluée à toute date :
- au dernier versement ou à une date ultérieure, elle se fait par valeur acquise de
fin de période ou de début de période ;
- au premier versement ou à une date antérieure, l’évaluation se fait par valeur
actuelle de fin de période ou de début de période.
Lorsque les versements périodiques effectués sont égaux, on parle d’annuités constantes, mais
d’annuités variables dans le cas contraire.
Par la suite, a, n et i désignent respectivement la valeur de l’annuité, le nombre d’annuités et
le taux d’intérêt de 1 F par période de versement.
1- Définition
La valeur acquise ou valeur définitive d’une suite d’annuités constantes Vn est le total
exprimé immédiatement après le versement de la nème et dernière annuité, des valeurs acquises
respectives de ces annuités.
2- Formule de capitalisation
a a a a a
O 1 2 3 n-1 n Vn
a (1+ i)
a (1 + i)n-3
a (1 + i)n-2
a (1 + i)n-1
On constate aisément que les valeurs acquises par les annuités constantes constituent une
progression géométrique de n termes de raison (1 + i) et de premier terme a.
On peut donc écrire :
n
(1+ i) n − 1 (1+ i) − 1
Vn = a Vn =a (1)
(1+i) −1 i
n
(1+i) − 1
La valeur de l’expression est donnée par la table financière N°3.
i
(1+i) n − 1
est une fonction croissante de i pour n constant et également une fonction croissante
i
de n pour i constant.
Application:
Déterminer le capital définitif constitué le 1er juillet 2003, date du dernier versement par une
suite de semestrialités constantes de 10.000 F chacune ; la première versée le 1er janvier 1998
au taux semestriel de capitalisation de 5%.
(1 + i ) n − 1
3- Calculs simples sur la formule de capitalisation : Vn = a
i
(1) a = Vn i ou
(1+i) n − 1
a = Vn i − i
1−(1+ − n
i)
b) Calcul du taux(i) :
i a
On utilise par la suite la table financière 3 pour déterminer le taux recherché. Si ce n’est pas
tabulaire on procède par interpolation.
c)Calcul du nombre d’annuités n (avec n N)
(1)
n
(1 + i) − 1
=
Vn
(1 + i)n = Vn i + 1 ; d’où n = a
n Vn i +1
(n doit être un
i a a n(1+i)
entier naturel)
2- Formule d’actualisation
V0 a a a a a
O 1 2 3 n-1 n
a (1+i)-1
a (1+i)-2
a (1+i)-3
a (1+i)-n+1
a (1+i)-n
La lecture du bas vers le haut des différentes valeurs actuelles des annuités montre que les n
termes sont en progression géométrique croissante de raison (1+i) et de 1er terme a(1+i)-n.
Par conséquent, l’expression de V0 est :
−1
( 1 + i) n - 1 -n 1 - (1 + i ) 1−(1+i)−n
VO = a (1 + i) = a == >V0= a (2)
(i + i) - 1 i 𝑖
1−(1+𝑖)−𝑛
La valeur de l’expression se lit sur la table financière 4.
𝑖
1−(1+𝑖)−𝑛
N.B. : -L’expression est une fonction croissante de n pour i constant et une
𝑖
fonction décroissante de i pou n constant.²
-n
V0 = Vn (1 + i) Vn = V0 (1 + i) n
Application:
Déterminer la valeur actuelle un an avant le premier versement de 10 annuités de 250.000 F
chacune au taux d’escompte de 9% l’an.
𝑉 1−(1+𝑖)−𝑛
(2)<== > 𝑎0 = (cf. la TF4 pour lire i ou bien procéder par interpolation)
𝑖
Ou bien
• i a
-n
= (cf. la TF 5 pour lire i ou bien procéder par interpolat ion).
1 - (1 + i) Vo
0 1 2 n-1 n
a a a …………………………...........a a
Vn V’n = Vn (1+i)
(1 + i) n - 1
d’où V’n = a (1 + i) - 1 (1 + i)
n
Or Vn = a
i i
Application :
On place au début de chaque année une somme de 100 000 F au taux annuel de 8%, les
intérêts étant capitalisés en fin d’année, calculer la valeur définitive à la fin de la 15e année.
0 1 2 n-1 n
a a a - - - - a
V0 V’0
or V0 =a 1 - (1 + i)
-n
V’0 = V0 (1 + i)
i
i
Application : ∓
Calculer
𝑖 la valeur actuelle d’une suite de 15 annuités constante de 100 000 F chacune, la
première venant à échéance immédiatement, taux 8%.
J 0 1 2 P n-1 n m
a a a a a a a a
m 1−(1+i)n
Ou bien Vnm − n =Vom =Vo (1+i) =a (1+i) m
i
• A une époque p (avec 0 < p < n) on aura
(1+i)n−1
Vn− (n − p) =Vn(1+i) − (n − p) =a (1+i) − (n − p) ou bien
−( n − p )
p 1 − (1 + i)− n
V n = V = VO (1 + i)
o
p
=a (1 + i ) p
i
1 − (1 + i)− n
j
Vo = V0 (1 + i) = a
j
(1 + i) j
i
x / V0 = na.(1 + i)-x
1 − (1 + i)− n
a = na(1 + i)− x
i
i
ln n −n
1 − (1 + i )
x=
i
(1 + i)x = n
1 − (1 + i)− n ln(1 + i )
V Annuités variables
● Valeur acquise
Considérons une suite de n annuités de fin de période en progression arithmétique de 1er terme
a, de raison r. On aura :
O 1 2 k n–1 n
Vn = (1−i) -1 a + r - nr ( i)
n
i i
● Valeur actuelle
Vo = 1 - (1 + i) (a + r + nr) - nr
-n
D’une manière contractée on aura :
i i i
● Valeur acquise
O 1 2 3 k n-1 n
Vn = a(1+i)n-1 + aq (1+i) n-2 + aq² (1+i) n-3 + . . . . + aqn-2 (1+i) + aqn-1 (1)
(1 + i)n - q n
avec (1 + i) q
Vn = a (1 + i) - q
● Valeur actuelle
(1 + i)n - q n
V0 = Vn (1+i)-n = a (1 + i) -n avec 1+i ≠ q
(1 + i) - q
1 Généralités
1- Définition
Un emprunt indivis est une dette ordinaire contractée auprès d’une seule personne physique
ou morale. Un tel emprunt fait l’objet d’un remboursement selon différentes modalités
contractuellement fixées, appelées modalités d’amortissement.
2- Relations fondamentales
Soit : - V0, V1, V2, . . . . . . Vn-1 le montant du capital dû au début de chaque période ;
- a1, a2, a3 . . . . . . . . . an les annuités (versements) successives de remboursement;
- A1, A2, A3 . . . . . . An les amortissements successifs ;
- i, le taux nominal de l’emprunt par F et par période ;
- n, la durée de remboursement.
Les relations entre ces différents éléments de l’emprunt indivis peuvent être schématisées
dans le tableau suivant :
c) Lors du dernier versement, la valeur acquise par le capital emprunté est égale à
la somme des valeurs acquises par les annuités successives c’est-à-dire :
V0 (1 + i)n = a1 (1 + i)n-1 + a2 (1 +i)n-2 + . . . . . . . . . an-1(1 + i) + an (3)
Ou bien on tire V0 et on dira que :
A la date du contrat (de l’emprunt), le capital emprunté est égal à la somme des valeurs
actuelles des annuités assurant le service de l’emprunt c’est-à-dire
V0 = a1 (1 +i)-1+ a2 (1+i)-2+ . . . . . . an-1(1+i)-n+1 + an (1+i)-n(3’)
d) ‘‘Le capital restant dû à la fin d’une période quelconque est égal à la valeur
actuelle des annuités non échues’’.
Soit Vp ce capital:
Vp = ap+1 (1 +i)-1 + ap+2 (1+i)-2 + . . . . . . + an (1 + i)-(n-p) (4)
Le principe, est de faire payer l’emprunteur des annuités constantes à la fin de chaque période
(année, semestre, . . . . mois)
V0 a a a a a a
0 1 2 3 p n-1 n
* Conséquences
- La relation (3) devient :
(1+i)n −1
V0 (1 + i)n = a ou
i
1 - (1 +i) -n i
(3’) V0 = a a = Vo
i 1 - (1 + i) - n
-La relation (4) devient :
Vp = a 1 - (1 +i)
-(n- p)
(1+𝑖)𝑛 −(1+𝑖)𝑝
=V0 (1+𝑖)𝑛−1
i
Ap+1 = Ap + Ap i Ap + 1 = Ap (1+i)
(1 + i) n - 1 i i
V0 = A1 A1 = Vo = Vo - 1
i (1 + i) n − 1 1 - (1 + i)
-n
- de calculer la valeur d’un amortissement quelconque Ap en fonction du 1er
amortissement Ap = A1(1+i)P-1
- d’évaluer le capital remboursé à la fin d’une période quelconque P, soit
Xp = A1 + A2 + . . . . . . . . . . + Ap
(1 + i) p - 1 (1 + i) p - 1
Xp = A1 = V0
i (1 + i) n - 1
ap = Vp-1 i +
Vo
n
ap+1 = (Vp-1 -
Vo) i + Vo
n n
ap+1 - ap = - Vo i
n
Ainsi si les amortissements sont constants, les annuités successives sont en progression
arithmétique décroissante de raison : - Vo i
n
0 1 2 n-1 n
L’inconvénient de ce système réside dans le fait qu’à l’échéance de la n ème
période, la dette est
lourde à payer pour l’emprunteur.
Pour y remédier, l’emprunteur prépare généralement le remboursement de la dette par des
versements périodiques dans une banque qui assure sur les sommes ainsi versées en dépôt un
intérêt au taux i’.
Soit a’ chacun de ces versements périodiques ; a’ sera tel que :
Application
Un commerçant a bénéficié d’un emprunt de 1.000.000 FCFA amortissable sur 8 échéances
annuelles au taux d’intérêt 15%. La première moitié de la dette contractée est remboursable
suivant le système des amortissements annuels constants en 4 échéances. Les 4 échéances
restantes sont faites d’annuités constantes.
Présenter le tableau d’amortissement complet de cet emprunt.
n
VAN= -I + Ranj(1+ i) - j + Vr ( 1+i )-n
j=1
n
Ranj(1+ i ) - j + Vr ( 1+i )-n Ran1- (1+i)-n+ Vr ( 1+i )-n
j=1
Ip= ou Ip= i .
I I
L’investissement est rentable si Ip>1 ou à 100%.
Le taux de profitabilité traduit le profit réalisé sur 1F (ou 100 F) du capital investi. Il
se calcule donc en posant le rapport de la VAN à I c’est à dire tp = VAN ou tp = Ip-1
I
L’investissement est rentable si tp> 0
MODULE 2 :
ANALYSES FINANCIERES
INTRODUCTION
L’Analyse financière (approche comptable) constitue un ensemble de concepts, de méthodes
d’une entreprise ou d’une organisation aux risques qui affectent cette entité au niveau de la
qualité et de ses performances. Elle permettra ainsi de prendre des décisions qui en découlent.
L’Analyse financière est donc un ensemble d’outils de diagnostic des problèmes de gestion et
Ce diagnostic financier est un jugement porté sur l’évolution de la valeur intrinsèque d’une
situation de l’entreprise à un moment donné bien précis, qui est la date de clôture des
comptes.
A travers le diagnostic des états financiers, on cherche à répondre à une série de questions,
L’analyse financière est une technique qui procède par le dépouillement des comptes de la
Le risque financier est lié à la chute de la rentabilité des capitaux propres qui est fonction du
L’appréciation du risque global permet aux dirigeants de l’entreprise de prendre les décisions
L’analyse financière fait appel à diverses méthodes ou techniques. Les deux méthodes les plus
utilisées se complètent.
La première concerne des calculs de rapports entre deux grandeurs significatives économiques
ayant une relation de cohérence ou de corrélation appelées « ratios ». Les ratios s’expriment
par un nombre, un pourcentage ou une durée. La méthode repose sur l’utilisation des données
brutes extraites des documents de synthèse de fin d’exercice ; ils sont donc établis à une date
donnée et sont donc par définition statique, elle est qualifiée de méthode statique.
La deuxième méthode fait appel à la description des flux de l’exercice, elle repose sur une
L’objectif de toute analyse financière consiste en la formulation d’un jugement sur l’état de
santé d’une entreprise. Les outils de l’analyse financière sont : le bilan, le compte de résultat
L’analyse financière exerce son art sur les points cruciaux du diagnostic qui sont :
La nécessité d’anticiper les difficultés financières dans les entreprises, impose aux dirigeants
1- définition
Le diagnostic médical est l’action qui permet de déterminer les maux qui sont à l’origine d’un
Le diagnostic financier est donc l’action qui permet de déceler ce qui est à l’origine d’un
Equilibre
Risque
décideurs, il peut être nécessaire de calculer les soldes intermédiaires de gestion. Ces calculs
Pour effectuer ces calculs, l’analyste financier peut se servir du bilan comptable, du bilan
Cette analyse repose sur les soldes significatifs de gestion. L’étude des performances de
l’entreprise requiert une analyse dynamique des soldes clés de gestion.
Mais il serait judicieux de porter un jugement sur l’analyse de l’activité d’une entreprise.
I. Analyse de l’activité
A ce niveau il s’agira de faire une analyse qualitative et quantitative.
A. Analyse qualitative
1- Nature de l’activité
Cette analyse doit permette de répondre à certaines questions essentielles
✓ L’entreprise est elle en croissance, en stagnation ou en régression.
✓ L’entreprise a-t-elle une activité spécialisée ou diversifiée.
Si elle est spécialisée dans un secteur d’activité donnée, il est donc important d’étudier la
courbe du cycle de vie d’un produit.
Si le produit est en phase de déclin, il faut que l’entreprise innove pour sa suivie faute de quoi
elle est vouée à la disparition totale.
Il convient également de comparer le pourcentage de croissance du chiffre d’affaire de
l’entreprise au taux de croissance du marché.
Exemple :
Année N-3 N-4 N-1 N
Croissance du marché 15% 20% 25% 30%
Croissance de l’entreprise 10% 15% 11% 8%
On observe que le taux de croissance du marché augmente alors que le taux de croissance du
chiffre d’affaire de l’entreprise diminue. On peut conclure que l’entreprise est en régression.
PART DU MARCHE= Chiffre d’Affaire de l’entreprise
(OU TAUX DE CROISSANCE) Chiffre d’Affaire du secteur
Il est aussi important de déterminer la part du marché de l’entreprise pour la comparer à celle
des entreprises concurrentes.
Si l’entreprise a une activité diversifiée, l’étude du portefeuille des produits s’impose. La
matrice BCG (Boston Consulting Group) permettra de faire cette étude et se présente comme
suit :
Fort
Faible
Part du marché relative dans le domaine d’action stratégique
Fort
▪ Faibleà
Produits dilemmes (phase de lancement) : ils exigent de liquidité pour contribuer
la croissance.
▪ Produits vedettes (phase de croissance) : ils donnent à l’entreprise la part du leader
ou de challenger.
La technologie est très importante dans la production. Ainsi l’entreprise qui utilise une bonne
technologie aura un impact considérable sur la qualité, la quantité et la complémentarité des
produits.
Une entreprise qui utilise par exemple une technologie de pointe fabriquera des produits à
moindre coût et très compétitifs, ce qui lui permettra de réaliser des économies d’échelle.
Par contre une entreprise qui utilise des équipements frappés par l’obsolescence fabriquera
des produits médiocres et peu compétitifs.
3- Les ressources humaines
La qualité des ressources humaines constitue un précieux atout pour l’amélioration des
performances de l’entreprise. Une analyse de répartition de l’effectif du personnel par
catégorie socioprofessionnelle s’avère nécessaire.
Une entreprise dotée de cadres très compétents et qui innovent, sera compétitive sur le
marché. Le personnel doit être suffisamment motivé matériellement et psychologiquement.
B. Analyse quantitative
Pour l’Analyse quantitative, le document central est le compte de résultat, à partirduquel sont
calculés les soldes significatifs de gestion et la capacité d’autofinancement globale (CAFG).
Le résultat net de l’exercice est obtenu par la synthèse ou la différence des comptes de
produits et de charges, il peut être également déterminé par cascade c'est-à-dire à travers les
solde significatifs de gestion.
Elle est l’élément fondamental de la gestion des entreprises commerciales dont elle représente
le revenu économique de base.
Dans l’entreprise industrielle, elle est également calculée s’il existe une branche « négoce »
(d’achat pour revendre en l’état).
Marge brute sur marchandises (MB/m.ses : 1321)
Achat de m.ses (601) Ventes de m.ses (701)
Variation de stocks de m.ses
(6031)
SC: MB/m.ses
3- La valeur ajoutée
La valeur ajoutée représente la richesse créée par l’entreprise du fait de ses opérations
d’exploitation. Elle mesure le poids économique de l’entreprise et constitue le critère de taille
le plus pertinent.
D’un exercice à un autre, le pourcentage de variation de la valeur ajoutée est un bon
indicateur de la croissance de l’entreprise.
Le rapport Valeur ajoutée/ Production de l’exercice donne une idée du degré d’intégration
de l’entreprise.
Plus le rapport est grand, plus l’entreprise est intégrée. En effet si l’entreprise est fortement
intégrée, elle fait peu appel à l’extérieur et donc les consommations en provenance des tiers
sont peu importantes.
La valeur ajoutée permet de rémunérer les facteurs de production (travail et capital) et de
couvrir les prélèvements obligatoires et exceptionnels. Pour l’essentiel, elle se partage entre
les charges de personnel et la rémunération du capital.
Acteurs Revenus
Etat Impôt BIC
Personnel Salaire
Capital physique Amortissement
Actionnaire Dividendes
Prêteur Charges d’intérêt
C’est le résultat (ressource nette) générée par l’ensemble des opérations d’exploitation.
Résultat d’exploitation (RE : 135)
Dotation aux amortissements Excédent brut d’exploitation (134)
d’exploitation (681) Reprise sur provisions d’exploitation
Dotation aux provisions (791)
d’exploitation (691)
Reprise d’amortissement (798)
Transfert de charge d’exploitation
SC: RE (781)
Ce résultat représente le revenu qui revient aux associés. C’est à partir de ce résultat qu’est
calculée la rentabilité des capitaux propres.
Résultat net : bénéfice (RN : 131)
Part des travailleurs (87) Résultat des AO (137)
Impôts sur le résultat (89) Résultat des HAO (138)
SC: RN
1- Définition
Encore appelée marge brute d’autofinancement ou cash flow dans le système anglo-saxon, la
CAFG représente les ressources dégagées au cours de l’exercice par l’ensemble des
opérations de gestion.
Elle constitue la trésorerie potentielle qui doit permettre de financer les investissements et de
partager les dividendes.
Ces ressources sont constituées par :
✓ Les produits encaissables, générateurs de recettes.
✓ Les charges décaissables, entraînant des dépenses.
2- Formule
La CAFG est déterminée de deux manières :
- Soit à partir de l’EBE : c’est la méthode recommandée par le plan comptable :
Méthode soustractive ou descendante.
▪ Méthode additive
Résultat net
+ dotations aux amortissements et aux provisions (cptes 68,69 et
85)
.exploitation
.financière
.HAO
-Reprise (cptes 79, 86 et 865)
.d’exploitation
.financière
.HAO
+ Valeur comptable des cessions d’immobilisation (cpte 81)
-Produits des cessions (cpte 82)
CAFG
3- Intérêt de la CAFG
Plus la CAFG est élevée, plus les possibilités de l’entreprise sont grandes.
En effet, une partie de la CAFG est déjà investie dans la variation du Besoin en Fonds de
Roulement (BFR).
Inversement plus La CAFG est faible, plus les difficultés de l’entreprise risquent d’être
grandes.
B- L’autofinancement
1- Définition et formule
(Dividendes mis en paiement au cours de l’exercice y compris les acomptes sur dividendes)
2- Avantages
Les principaux avantages à retenir sur l’autofinancement sont :
- Il permet une stratégie de prix plus compétitive par l’allègement des charges.
3- Limites
Les limites essentielles sont les suivantes :
- Une politique d’autofinancement peut conduire à léser les actionnaires en les privant
de dividendes.
- Il peut provoquer en cas d’abus, une pression sur les salaires ; le partage de la valeur
ajouté se faisant au profit de l’autofinancement.
- Il peut être un facteur de hausse de prix surtout pour les entreprises en situation de
monopole ou quasi-monopoles.
I- APPROCHE LIQUIDITE
A- Le bilan comptable
Le bilan comptable est un document qui retrace, à travers ses deux parties(l’actif ou le passif),
la situation du patrimoine de l’entreprise à une date donnée. L’actif montre les emplois et le
passif les ressources.
Présentation du bilan comptable simplifié
Postes Montant Postes Montant
Actif immobilisé (classe 2) Capitaux propres (classes 10 et 15)
-Charges immobilisées Dettes financières (classes 16 et 19)
-Immobilisations incorporelles Passif circulant (classe 4)
- Immobilisations corporelles Trésorerie-passif (classe 5 SC)
- Immobilisations financières Ecarts de conversion-passif
Actif circulant (classes 3 et 4 SD)
-Stocks
-Créances
Trésorerie (classe 5 SD)
Ecarts de conversion-actif
Le bilan financier est un document de synthèse qui permet d’apprécier la situation d’une
entreprise quant à sa solvabilité et sa liquidité. Une entreprise est liquide si ses disponibilités
sont suffisantes pour faire face à ses échéances. La liquidité est un instrument de mesure de
risque, de faillite qui diffère de la notion de solvabilité, laquelle n’intègre pas le critère
d’échéance.
Les postes du bilan financier sont évalués à leur valeur actuelle, et sont classés selon les
critères de liquidité à l’actif et d’exigibilité au passif.
Pour passer d’un bilan comptable au bilan financier, il faut procéder aux retraitements du
bilan.
C- Les retraitements du bilan
Ils concernent pour les uns l’actif et pour les autres le passif.
1- Les retraitements et classements relatifs à l’actif
✓ Les frais d’établissements, les charges à repartir sur plusieurs exercices et les
primes de remboursement des obligations :
Ces charges immobilisées sont des non-valeurs de l’actif. Elles sont à ce titre éliminées de
l’actif et retranchées des capitaux propres. Toutes fois, le sujet peut préciser que certaines
charges immobilisées ont une valeur marchande et demeurent donc dans l’actif réel.
Ils sont maintenus dans l’actif réel si les conditions suivantes sont remplies :
- Concerner des projets nettement individualisés avec des coûts distinctement établis.
- Avoir de sérieuses chances de réaliser
- Correspondre à une intention de l’entreprise de réaliser effectivement ses projets et de
rassembler les ressources nécessaires à sa réalisation technique.
Les frais de recherche et développement sont traités comme des non-valeurs lorsque les
conditions précédentes ne sont pas réunies.
✓ Les charges constatées d’avance
Lorsque leur échéance est connue, elles sont classées à l’actif immobilisé ou à l’actif circulant
selon leur échéance.
Quand l’échéance est inconnue, il faut les rattacher à l’actif circulant.
Toutes fois, deux cas peuvent se présenter
- Si la charge constatée d’avance concerne une prime d’assurance ou un loyer payé
d’avance, dans la perspective d’un arrêt brutal d’activité, la charge constatée
d’avance doit être considérée comme un actif sans valeur car la prime ou le loyer
payé ne sera pas récupéré.
- Lors d’une liquidation, ces charges peuvent devenir des non-valeurs s’il s’agit à titre
d’illustration, d’imprimé à en-tête de l’entreprise qui va disparaitre.
✓ Les stocks
La valeur réelle des stocks figurant au bilan comptable est ventilée en deux groupes :
- Le stock outil ou stock permanent ou encore stock minimum, c’est le stock que
l’entreprise doit toujours avoir pour les besoins de ses activités. Il est classé dans
l’actif immobilisé.
- Le stock flottant porté dans l’actif circulant
✓ Les créances.
Elles sont également évaluées à leur valeur réelle et les plus ou moins values dégagées
s’ajoutent (de façon algébrique) aux capitaux propres.
Les créances douteuses difficilement recouvrables et les créances ordinaires dont le
recouvrement est plus d’un an sont reclassées dans l’actif immobilisé.
Les créances saines à moins d’un an sont maintenus dans l’actif circulant.
Les créances irrécouvrables constituent une moins valus ;
✓ Les effets à recevoir.
Dans la limite du plafond d’escompte de l’entreprise, les effets à recevoir escomptables sont
portés dans la trésorerie-actif pour leur valeur nette. Lorsqu’ils sont difficilement négociables,
escomptables ou cessibles (ou leur échéance dépassant un an). Les effets à recevoir sont
Lorsque l’écart de conversion-actif, à l’actif est couvert, compensé par une provision au
passif, il doit être :
- Eliminé de l’actif
- Soustrait des dettes financières (provisions pour risques et charges) ou des risques
provisionnés (provisions pour risques à court terme, compte 499), selon le poste
auquel l’écart est rattaché.
Par contre, l’écart de conversion-actif est considéré comme non-valeur (donc éliminé de
l’actif et retranché des capitaux propres) lorsqu’il n’est pas couvert par une provision au
passif.
Elles sont prises dans le bilan financier pour leur valeur réelle et actuelle.
2 Les retraitements et classements relatifs au passif
En effet, les 38% du montant de ces postes sont à retrancher des capitaux propres, de
façon à maintenir dans ces derniers les 62%. Les 38% retranchés sont à rattacher aux
✓ Les dettes
Elles sont rattachées aux dettes financières lorsque leur échéance dépasse un an et au
Il faut les ajouter aux postes du passif ou les retrancher des postes de l’actif auxquels ils
sont rattachés, dans le cas où les postes concernés sont connus. Lorsque les postes
concernés sont inconnus, les écarts de conversion- passif sont à rattacher aux capitaux
propres.
Sur prêts, ils doivent retranchés de l’actif immobilisé et ajouté à l’actif circulant.
Remarque : lorsqu’il n’y a pas d’information sur un élément du bilan dans l’analyse
financière, il conserve sa valeur bilancielle.
E- Le bilan financier condensé
Il suffit de reprendre pour leur montant total les différentes grandes masses du bilan financier.
On détermine souvent le pourcentage de chaque rubrique par rapport au total du bilan.
On peut avoir :
1- Trois masses à l’actif et quatre au passif
Encore appelé valeur mathématique intrinsèque ou passif fictif ou capitaux propres financiers
ou situation nette élargie. L’actif réel peut être calculé de deux manières différentes :
✓ La méthode soustractive
Le fonds de roulement net peut être déterminé de manières suivantes : par le haut ou par le
bas du bilan.
• Fonds de roulement par le haut du bilan
4- La Trésorerie nette
C’est le ratio de liquidité de l’actif. Il permet d’apprécier l’importance de l’actif à moins d’un
an par rapport à l’actif immobilisé.
R = (Actif circulant + Trésorerie- actif)/ Actif immobilisé
D’autres formules auraient pu être utilisées :
R = Actif immobilisé / Actif total réel ou R = (Actif circulant + Trésorerie-actif)
/Actif total réel
Il doit être supérieur à 1 pour indiquer l’existence d’un fonds de roulement propre positif
R = Capitaux propres / Actif immobilisé
✓ Le ratio de solvabilité générale
Lorsqu’il est supérieur à 1, cela signifie que l’entreprise a une solvabilité générale. Il doit être
proche de 2 pour une situation satisfaisante. Il mesure la sécurité dont jouissent les créanciers
et la marge de crédit de l’entreprise. Il donne une idée de la solvabilité probable (en cas de
liquidation).
R = Actif total réel / Capitaux étrangers
✓ Le ratio de liquidité générale
La liquidité de l’entreprise exprime sa capacité à faire face à ses dettes sans heurt, par les
moyens dont elle dispose en actif. Le niveau de trésorerie de l’entreprise est en étroite relation
avec son niveau d’activité. Pour cette raison, l’analyse de la trésorerie doit se faire en même
temps que celle de l’activité de l’entreprise.
Il doit être supérieur à 1 pour permettre d’apprécier la capacité de l’entreprise à régler ses
dettes à moins d’un an au moyen de son actif à moins d’un an. Cependant, il doit être
complété par l’analyse des degrés de liquidité de l’actif à moins d’un an et de l’exigibilité des
dettes à moins d’un an, pour traduire une situation réellement satisfaite.
R= Actif cyclique / Passif cyclique
Remarquons que quand un sujet parle de principaux ratios de structure financière, il est
question de l’autonomie financière, le financement stable, la liquidité générale, la solvabilité
générale et la liquidité de l’actif.
✓ Le ratio d’autonomie financière
Au niveau des pourvoyeurs de fonds ou des organismes prêteurs, plus la durée du prêt est
longue plus le risque devient élevé.
La règle financière veut que les apporteurs du capital doivent au moins intervenir pour la
moitié du financement de l’investissement en vue d’assurer à l’entreprise son autonomie vis-
à-vis des tiers.
Selon l’approche financière, l’autonomie financière s’exprime comme suit :
R = dettes de financement (long et moyen terme)/ Capitaux propres
Si ce ratio est strictement inférieur à 1, l’entreprise a toujours la possibilité de s’endetter à
long et moyen terme.
Si ce ratio est supérieur à 1, l’entreprise est dans l’incapacité de s’endetter. Elle doit
reconstituer son capital ou l’augmenter en vue de se procurer une nouvelle marge pour
l’endettement et une assurance pour ses partenaires financiers.
4- Les ratios de trésorerie
✓ Le ratio de trésorerie à échéance ou ratio d liquidité réduite
Il indique dans quelle mesure l’entreprise peut régler toutes ses dettes à moins d’un an en
s’abstenant de vendre de nouveaux stocks. Il doit être supérieur à 1 ; dans ce cas, l’entreprise
a de l’excédent de trésorerie. Quand ce ratio est inférieur à 1, l’entreprise a une impasse de
trésorerie ou de déficit de trésorerie.
R= (Créances + Trésorerie-actif)/Passif cyclique.
✓ Le ratio de Trésorerie immédiate ou de liquidité immédiate
Il mesure la solvabilité à vue des dettes à moins d’un an.
R = Trésorerie-actif/ Passif cyclique
I- Les ratios de rotation ou ratios de gestion ou des composantes du BFG
Les ratios de rotation relèvent de l’analyse statique du bilan en termes de stock et non pas en
termes de flux .Ces ratios qui mesurent l’efficacité de la gestion sont, soit les ratios de la
vitesse de rotation, soit les ratios de délai de rotation. Ils sont présentés dans le tableau ci-
après.
Eléments Ratio de délai de rotation (en jours) Explication du ratio
Indique le temps moyen
Stock moyen des marchandises×360
Délai de rotation des de séjour des stocks en
Coût d’achat des marchandises vendues
stocks de marchandises magasin
Délai de rotation des Stock moyen des matières premières×360 Indique le temps moyen
Coût d’achat des matières consommées
stocks de matières et de séjour des stocks en
autres achats stockés magasin
Délai de rotation des Stock moyen de produits finis×360 Indique le temps moyen
Coût de production des produits finis vendus
stocks de produits finis ou de séjour des stocks en
intermédiaires magasin
Indique le délai moyen de
Clients et comptes rattachés×360
Ratio de rotation des Chiffre d’affaire TTC règlement des crédits
créances clients accordés aux clients
Indique le délai de
Fournisseurs et acomptes×360
Ratio de rotation des règlement des crédits
Achats TTC+services extérieurs TTC
dettes fournisseurs obtenus des fournisseurs
NB :
➢ il convient de rappeler que : BFG = Actif circulant hors trésorerie – Passif circulant
hors trésorerie
➢ le stock est un ensemble de marchandises (produits ou matières) accumulées dans
l’attente d’être transformées et/ou vendues
➢ le stock moyen est le plus souvent évalué au prix de revient. Or, la comptabilité
marocaine reconnait l’existence de deux méthodes d’évaluation des stocks : le coût
moyen pondéré et le premier entré-premier sorti.
Des deux tableaux qui précèdent, il ressort qu’il existe une relation entre le ratio de vitesse de
rotation et le ratio de délai de rotation. Elle se présente comme suit :
Vitesse = 360 avec d = délai de rotation
d
Cette approche sert à évaluer et à apprécier l’outil productif de l’entreprise ainsi que les
équilibres fonctionnels fondamentaux liés à l’exploitation, au cycle d’investissement et de
financement.
A- Le bilan fonctionnel
Le bilan est dit fonctionnel parce que les postes y sont groupés à partir de la fonction à
laquelle ils se rapportent : la fonction Investissement, la fonction Financement et la fonction
Exploitation.
La construction du bilan fonctionnel doit s’effectuer de manière à répondre à l’objectif de la
mise en évidence des fonctions, après la réalisation de retraitements spécifiques.
1- Les fonctions du bilan
Elles sont au nombre de trois ;
➢ La fonction Investissement
Elle regroupe les immobilisations incorporelles, corporelles, financière de même que certaines
charges immobilisées.
➢ La fonction Financement
Elle regroupe les postes des capitaux propres, des dettes financières et, les amortissements et
provisions
➢ La fonction Exploitation
Elle concerne tous les autres postes, à savoir :
• A l’actif
- L’actif circulant AO composé des postes directement liés aux opérations du cycle
d’exploitation au sens strict (fournisseurs et comptes rattachés……)
- L’actif circulant HAO contenant les postes liés aux opérations diverses.
- La trésorerie-actif regroupant les postes de disponibilité
• Au passif
- Le passif circulant AO contenant les postes directement liés aux opérations du cycle
d’exploitation, au sens strict (fournisseurs, et comptes rattachés….)
- Le passif circulant HAO regroupant les postes liés aux opérations diverses.
- La trésorerie-passif composée des concours bancaires et des soldes créditeurs de
banque.
2. La structure du bilan fonctionnel
7- Dividendes
Ils sont considérés comme élément AO
8- Ecarts de conversion
En ce qui concerne l’écart de conversion actif, il faut l’ajouter au postes d’actif et le
retrancher des postes de passif concernés
L’écart de conversion passif est ajouté au postede passif concerné et retranché du poste d’actif
concerné.
Le BFR est égal à la différence entre les postes de l’actif circulant et ceux du passif circulant.
Le BFR encore dénommé BFG (Besoin de Financement Global) est décomposé en BFE
(Besoin de Financement d’Exploitation) et en BFHAO (Besoin de Financement HAO).
BFE = Actif circulant AO – Passif circulant AO
C’est la composante la plus importante du BFR, supposé directement lier au chiffre d’affaire.
Le BFE est une variable de gestion primordiale.
BFHAO = Actif circulant HAO – Passif circulant HAO
Composante généralement mineure du BFR, le BFHAO peut être très variable d’un exercice
à l’autre.
3- La Trésorerie
La Trésorerie encore appelée Trésorerie Nette (TN) est la différence entrela Trésorerie de
l’actif et celle du passif.
L’équilibre du bilan Actif = Passif peut s’écrire de la manière suivante :
Actif immobilisé (AI) + Actif circulant (AC) + Trésorerie-Actif (TA) = Financement
stable (FS) + Passif circulant (PC) + Trésorerie-Passif (TA)
(TA –TP) = (FS) – (AC – PC)
T = FRNG - BFR
- Lorsque FRNG > BFR ou T>0, le FRNG finance en totalité le BFR et il se dégage un
excédent de ressources qui se retrouve en trésorerie.
- Lorsque FRNG < BFR ou T < 0, le FRNG ne finance qu’une partie du BFR. La
différence doit alors être financée par le recours au crédit bancaire.
- Lorsque FRNG = BFR ou T = 0, les équilibres d’ensemble sont assurés et il ne reste
plus à l’entreprise qu’à obtenir une encaisse minimale à déterminer pour assurer ses
besoins de transaction, de précaution et d’éventuellement de spéculation.
- Lorsque R2< 1 alors que R1> 1, l’entitédoit recourir aux crédits bancaires courants (ou
trésorerie passif) pour pouvoir financer le BFE. Pour ce fait, il est possible de calculer
un troisième ratio : le ratio de financement bancaire de l’exploitation (R3). Ce ratio
permet d’apprécier :
- Le risque bancaire dû au non renouvellement des crédits bancaires courants.
- Le financement des besoins permanents de l’exploitation par le renouvellement des
concours bancaires courants.
R3 = Trésorerie-passif / BFE
1- La rentabilité d’exploitation
A l’instar des autres ratios de rentabilité, le ratio rentabilité ayant une relation avec
l’exploitation concernent des résultats bénéficiaires, car on ne peut parler de ratios de
rentabilité avec des résultats déficitaires.
✓ Taux de marge commerciale
Le taux de marge ou le ratio de marge commerciale concerne les entreprises ayant une activité
commerciale. Ce ratio permet d’apprécier le taux de marge commerciale de l’entreprise et par
conséquent sa stratégie commerciale.
Une marge élevée permet d’engager des charges sans souci et un meilleur service
commercial. Cependant, une marge trop serrée ne permet pas à l’entreprise d’être à l’aise dans
l’engagement de ses charges.
Marge brute sur ventes en l’état/ ventes de marchandises
Par ailleurs, cet indicateur permet à l’entreprise de se comparer aux autres entreprises du
même secteur et de juger de sa performance commerciale par rapport aux autres entreprises ;
soit aux meilleures soit à la moyenne.