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COURS DE MATHEMATIQUES FINANCIERES ET RECHERCHE

OPERATIONNELLE BTS FCGE 2

Enseignant : KESSE NOEL DIOMANDE

MODULE DE MATHEMATIQUES FINANCIERES

OPERATIONS FINANCIERES A COURT TERME

Ce module introduit les notions de calculs indispensables dans les services financiers et dans
les secteurs d’activités économiques et financières. Il permet de comprendre et de maîtriser
les opérations relatives aux transactions financières réalisables dans un délai généralement
inférieur à un an. La connaissance de la notation somme (∑ ❑) ainsi que ses propriétés sont
indispensables à la bonne compréhension des formules à établir dans ce module. Au terme de
ce module, vous serez capable de :

-définir et utiliser correctement les termes financiers élémentaires

-réaliser les calculs commerciaux à intérêts simples

CHAPITRE 1 : LES INTERETS SIMPLES


I-Notion d’intérêt

Lorsqu’une personne physique ou morale met à la disposition d’une autre personne une
certaine somme d’argent pendant un certain temps, il est convenu que cette somme lui soit
remboursée majorée d’un montant appelé intérêt.

L’intérêt est la rémunération d’un prêt ou d’un placement d’argent appelé le capital.

ATTENTION : Evitons de confondre Intérêt et bénéfice (même si les deux notions font
penser à un gain) le bénéfice étant la différence positive entre produits et charges.

REMARQUE : il existe trois grands modes de paiement des intérêts à savoir :

-les intérêts précomptés : intérêts versés dès la remise du capital 

-les intérêts post comptés : intérêts versés à la fin du prêt 

-les intérêts périodiques : intérêts versés à intervalles de temps réguliers 

II-FORMULE DE L’INTERET SIMPLE

1- PRINCIPE

Une durée de placement peut –être décomposée en plusieurs périodes. Quelque soit la
période, le calcul de l’intérêt simple repose sur le capital initial (que les intérêts périodiques
soient payés ou non).

2) NOTATION :

Désignons par :
C : le capital prêté ou placé ;

T : intérêt annuel pour 100F de prêt ;

n : la durée de placement ;

I : l’intérêt produit

3) FORMULE

-si la durée est exprimée en années alors on a :

t c × t ×n
I¿ c × ×n=
100 100

-si la durée est exprimée en mois alors on a :

t n c ×t ×n
I=c × × =
100 12 1200

-si la durée est exprimée en jours alors on a :

t n c ×tn
I=c × × =
100 360 36000

En considérant une année commerciale de 360 jours

REMARQUES

-Dans le cas d’une année civile de 365 jours la dernière formule devient

t n c × t ×n
I¿ c × × =
100 365 36500

-En l’absence de toute précision ,on se réfère pour les calculs de l’intérêt à l’année
commerciale de 360 jours.

D’une manière générale si la durée est exprimée à la fois en années, en mois, en jours (par
exemple 1 an 3 mois 25 jours) alors l’intérêt I pourrait être calculé à partir de la formule
suivante :

c×t nm n j
I= (na + + )
100 12 360

Avec n a : la durée exprimée en années

n m : la durée exprimée en mois

n j : la durée exprimée en jours.

-Si la période entre deux dates et que la durée doit être exprimée en jours, il faut compter le
nombre de jours compris entre les deux dates en prenant en compte l’une des deux dans le
décompte(en général on prend en compte la dernière date) ; par exemple du 15 Mars au 10
Juillet, on décompte :

Mars :31-15= 16 jours ;

Avril  = 30 jours

Mai = 31 jours

Juin = 30 jours

Juillet = 10 jours

Soit un total de 117jours

ILLUSTRATION 1 :

En vue de faire face aux besoins financiers liés à la scolarisation de ses enfants ,un parent
emprunte à sa banque une somme de 900 000F.Le remboursement aura lieu dans 6 mois et il
sera majoré des intérêts calculés au taux annuels

de 6%.

Déterminons à échéance le montant des intérêts dus puis la somme totale à verser.

Résolution :

Commençons par reconnaître les éléments de l’énoncé :

-la somme prêtée par la banque d’une valeur de 900000F représente le capital

-la durée du prêt est de 6 mois ;

-le taux annuel d’intérêt est de 6 % soit 6 F d’intérêt pour 100F prêté

Selon la formule observée plus haut on a :

6 6 900000 ×6 ×6
I=900000 × × = =27000 F
100 12 1200

Le parent doit payer 27000 F d’intérêt à sa banque. Il devra donc décaisser une somme totale
de 927000 correspondant à : capital+intérêt.

Illustration 2 :

Reprenons l’illustration 1 et considérons que le remboursement du prêt soit fixé à un délai de


6 mois et 25 jours.

Résolutions

Exprimons la durée dans une seule unité :choisissons de l’ exprimer en jours :


On aura :n=6×30+25 soit n=205 jours

Le montant des intérêts dus à échéance est donc :

6 205 900000 ×6 × 205


I=900000× × = =30750 F
100 360 36000

A échéance ce parent devra décaisser la somme totale de 930750 F.

REMARQUE :

La durée étant exprimée à la fois en mois et en jours, on pourrait également utiliser la


c × t nm n j
formule : I= ( + ) et obtenir le même résultat.
100 12 360

III-VALEUR ACQUISE D’UN CAPITAL

Dans le domaine des finances, tout prêt d’argent génère des intérêts. On dit que l’argent prêté
se bonifie ou qu’il acquiert de la valeur. La valeur acquise d’un capital est par conséquent ce
capital majoré de ses propres intérêts. Désignons par V la valeur acquise par un capital prêté
pendant une durée n : V=C+I

c ×tn
Pour une durée n exprimée en jours, on a : V ¿ c +
36000

On peut facilement établir les autres expressions de V correspondant à des durées exprimées
en mois ou en années.

REMARQUE

Dans les illustrations1 et 2 traitées précédemment la somme totale décaissée à l’ échéance n’


est rien d’autre que la valeur acquise par les 900 000 F prêtés

IV-TAUX MOYEN DE PLACEMENT

Considérons trois capitaux C 1 , C2 , C3 placés à des taux d’intérêtt 1 , t 2 , t 3 pendant des durées
respectives n1 , n2 , n3 durées exprimé en jours ;l’intérêt global produit par ses trois capitaux est
I tel que

c 1 ×t 1 × n1 c 2 ×t 2 × n2 c 3 × t 3 ×n 3
I= + + (1)
36000 36000 36000

On désire trouver le taux unique de placement qui conduirait au même montant d’ intérêt ;
soit t m ce taux ,on a :

c 1 ×t m ×n 1 c 2 ×t m ×n2 c3 ×t m ×n3
I= + + (2)
36000 36000 36000

Puisque l’intérêt global est le même, on peut déduire des égalités 1 et 2 une nouvelle égalité :
c 1 ×t 1 × n1 c 2 ×t 2 × n2 c 3 × t 3 ×n 3 c 1 ×t m × n1 c 2 × t m × n2 c 3 × t m × n3
+ + = + +
36000 36000 36000 36000 36000 36000

Remarquons que le résultat de t m resterait le même si les durées étaient exprimées en mois ou
en années

Définition et formule

On appelle taux moyen de placement de plusieurs capitaux C k (K=1,2,3,…….n) placés


respectivement aux taux t k pendant des durées n k,le taux unique t mqu’on pourrait appliquer à
chaque capital pour obtenir le même intérêt global.

 Formule du taux moyen


n

∑ c k ×t k × nk
k=1
Il ressort de ce qui précède que t m= n
∑ ck × nk
k=1

Illustration 3 :

Déterminons le taux moyen de placement des capitaux ci- après

C1 = 300 000 F ; t1=4,5 ; n1= 9 mois 

C2= 550 000F ; t2=5,5 ; n2= 9mois ;

C3=1 250 000 F ; t3=7 ; n3=7 mois ;

C4=800 000 F ;t4 =6 ; n4=4 mois

Compte tenu de la formule qui précède ,le taux moyen de placement de ces capitaux vaut :

300000× 4,5 ×9+ 550000× 5,5× 9+1250000 ×7 ×7 +800000 ×6 × 4


Tm= =6,11352
300000 × 9+550000× 9+1250000 ×7+ 800000× 4

V- TAUX EFFECTIF DE PLACEMENT

La notion de taux effectif de placement ressort à chaque fois que le montant total des
rémunérations perçues est différent de celui correspondant aux intérêts des capitaux.

1-Définition

C’est le taux T qu’il faut appliquer aux capitaux placés, compte tenu des durées effectives de
placement, pour avoir le montant de la rémunération. Cette notion de taux effectif
s’observe aussi lorsque l’intérêt est précompté .En effet , selon cette hypothèse l’intérêt que
doit verser l’emprunteur est perçu non pas au moment du remboursement, c’est-à-dire à
échéance ,mais plutôt dès la remise du prêt. Puisque l’intérêt est perçu par avance, on
considère que le montant effectivement prêté est le montant initial C diminué de la valeur de
l’intérêt I ; soit (C-I ). A l’échéance l’emprunteur aura à débourser le montant C.
2-Formule du taux effectif de placement dans l’hypothèse des intérêts

Précomptés

Si la durée est exprimée en jours, on a :

(C−I ) ×T × n C ×t × n
I= et I =
36000 36000

C×t
On déduit que (C-I)×T×N=c×t×n soit T¿
C−I

Compte tenue de la formule de l’intérêt I on obtient la formule du taux effectif soit

36000× t
T=
36000−t × n

Illustration 4 :

Déterminons le taux effectif de placement d’un capital de 900 000F prêté à 6,5% pendant 6
mois, les intérêts étant versés par avance.

Résolution :

Les intérêts à verser d’avance s’élèvent à :

900000 ×6,5 ×6
I= =29250 F
1200

La somme effectivement prêtée est donc C-I= 870 750F

Le taux effectif est le taux auquel il faut placer 870 750F et avoir 29 250F d’intérêt en 6 mois.

1200× 29250
Soit T ce taux ;on a T= =6,718 soit un taux de 6,718%.
870750× 6

La durée étant exprimée en mois, adaptons la formule du taux effectif :on a

1200 × 6,5
T= =6,718. Le taux effectif de placement est de 6,718%.
1200−6,5 ×6

Remarque : Cette notion de taux effectif s’adapte aux différents types d’opérations
financières réalisées.

EXERCICES D’APPLICATION

EXERCICE 1

La valeur acquise par un capital de 461600 F placés à intérêts simples à 10,5% est égale ; au
bout d’un certain temps, à 473717 F. Quelle est la durée du placement.

EXERCICE 2
Trois capitaux sont placés à intérêts simples le 15 mai de l’année N mais à des conditions
différentes :

-le premier : 207700F à 10,50% jusqu’au 25 juin de l’année N

-le second : 146200 F à 8,40% jusqu’au 20 juillet de l’année N

-le troisième : 246200 F à 6,50% jusqu’au 18 Août de l’année N

Calculer le taux moyen applicable à ces trois placement, c’est-à-dire le taux unique qui,
appliqué aux trois capitaux et pour leurs durées respectives de placement, donnerait le même
montant d’intérêt total.

EXERCICE 3

Par suite de difficultés de trésorerie, le responsable d’une PME s’adresse à une institution
financière afin de bénéficier d’un prêt. Le 31 mars, il obtient la somme de 2 000 000 F
remboursable au bout de 90 jours. L’intérêt étant précompté au taux annuel de 12 %.

1) Calculer le montant des intérêts à verser

2) calculer le taux effectif d’intérêt de cette institution

3) A quelle date ce prêt serait-il remboursable si l’institution a précompté un intérêt de 40 000


F.

EXERCICE 4

Un établissement financier a initié une opération dite opération de placement très liquide. La
liquidité du capital réside dans le fait que son propriétaire peut en disposer à n’importe quel
moment. Les placements sont rémunérés au taux annuel de 6%. Le 14 mars 2013, le
commerçant YACOUBA effectue un placement liquide d’un montant de 20 000 000 F. Les
opérations suivantes ont été enregistrées sur son compte :

-31 Mai : retrait d’un montant de 12 000 000F

-14 Juillet : versement de 4 000 000F

-26 septembre : versement de 3 000 000F

1) calculer le montant des intérêts produits en fin d’année, c’est-à-dire le 31 décembre 2013

2) Calculer le montant du capital à placer le 14 mars 2013, qui aurait produit le même
montant d’intérêts que celui calculé précédemment, si M. YACOUBA n’avait effectué aucune
autre opération entre le 14 mars et le 31 décembre de cette année.

3) En supposant que M.YACOUBA décide de retirer, le 31 mars, le 14 juillet et le 26


septembre 2013 trois sommes de même montant, quelle doit être la valeur de chaque retrait
s’il veut obtenir le même montant global des intérêts à la fin de l’année 2013.
EXERCICE 5

Afin de lui permettre de payer les salaires de ses employés à la fin Avril, une banque prête à
M.YAO, le 23 Avril, une somme de 2 100 000F au taux annuel d’intérêt simple de 8,5%. Au
moment du remboursement, la banque lui prélève une somme de 2 224 950F représentant la
valeur acquise de la somme prêtée.

1) Quelle est la date de remboursement du prêt ?

2) A quel taux d’intérêt simple serait consenti le prêt si, pour le remboursement, M.YAO
devrait payer une somme totale de 2 247 000F.

CHAPITRE 2 : L’ESCOMPTE COMMERCIAL

I-NOTION D’ESCOMPTE

A la suite d’une vente à crédit un document commercial est généralement créé. Il fait foi de
l’existence d’une créance du fournisseur sur son client.

Le client qui doit est appelé le débiteur et le fournisseur auquel on doit est le créancier. Le
document commercial qui peut être aussi bien une lettre de change qu’un billet à ordre est
un effet de commerce.

La lettre de change est écrite à l’initiative du créancier qui demande à son débiteur de
s’engager par sa signature à payer le montant de sa dette à la date convenue .Par le billet à
ordre, le débiteur demande à sa banque, de régler à son créancier, le montant de sa dette. Le
montant de la dette à payer est appelé valeur nominale.

Le créancier pourrait vouloir disposer de son argent avant la date d’échéance convenue. La
possibilité lui est offerte de vendre l’effet ; on dit qu’il négocie l’effet de commerce. Quand à
l’acheteur, qui très souvent est un établissement financier, il escompte l’effet. Négocier c’est
vendre un effet et escompter c’est acheter un effet.

Le banquier escompteur rend service à son client ; ce service est payé au moyen d’intérêt
appelé escompte. C’est un escompte commercial contrairement à l’escompte financier qui est
une réduction accordée à un client qui règle sa facture avant échéance.

II-Formule de l’escompte commercial

Nous avons mentionné plus haut que l’escompte commercial est l’intérêt que perçoit le
banquier pour un service ; on calcule l’escompte comme on aurait calculé l’intérêt.

En désignant par :

-V la valeur nominale de l’effet de commerce,

-t l’escompte pour 100 F,


-n la durée restant à courir exprimée généralement en jours,

V ×t×n
-e c le montant de l’escompte, on e c =
36000

Illustration 1 

Vous remettez à l’escompte ,24 jours avant sa date d’échéance, un effet de commerce d’une
valeur de 540 000 F. Calculer le montant de l’escompte à prélever au taux de 12%.

Résolution

Par rapport aux notations précédentes, on a :

V=540 000 F ; t=12% ; n=24 jours ;

540000× 12× 24
L’escompte e c vaut : e c = =4320 F
36000

Ainsi, au titre de ses intérêts, la banque percevra la somme de 4320 F.

III-Valeur actuelle commerciale d’un effet

C’est la valeur d’un effet le jour de la négociation. Elle correspond à la différence entre la
valeur nominale de l’effet et le montant de l’escompte.

Soit A cette valeur ; on a : A =V-e c

Illustration 2 :

En reprenant l’illustration précédente, la valeur actuelle commerciale de l’effet de 540 000 F 


est de: A =540 000 -4320¿ 535 680 F

IV-Valeur actuelle rationnelle

L’escompte commercial est calculé sur la base de la valeur nominale de l’effet. Cette pratique
courante pénalise le client qui gagnerait à ce que l’escompte soit calculé à partir d’une valeur
actuelle dite rationnelle.

Si Ar désigne la valeur actuelle rationnelle et e r l’escompte rationnel, on a la relation V


Ar × t ×n
¿ Ar + er avec e r=
36000

De l’égalité précédente on déduit l’expression de la valeur actuelle rationnelle :

V ×36000
Soit Ar =
36000+ t × n

Illustration 3 :
En reprenant l’illustration de l’escompte commercial on obtient comme valeur actuelle
540000 × 36000
rationnelle : Ar = =535714,29 F et e r=4 285,71 F
36000+12× 24

V-L’Agio

Ce terme désigne l’ensemble des retenues effectuées par l’escompteur d’un effet de
commerce. En plus de l’escompte, la banque prélève des commissions qui serviront à couvrir
les charges générées par la transaction :elle prélève aussi des taxes à reverser à l’Etat. On peut
résumer ce qui précède en notant : Agio (hors taxe)= Escompte + Commissions

Agio (taxes comprises) = Escompte + Commissions + Taxes

Remarque :

Les commissions ne sont pas toujours les même d’un établissement financier à un autre.
Dans l’ensemble, les commissions sont de diverses natures : elles peuvent être fixes ou
variables.

Une commission est fixe lorsque son montant est connu d’avance et est indépendante aussi
bien de la valeur nominale que de la durée.

Une commission variable est toujours fonction de la valeur nominale d’un effet et peut être
dépendante du temps (commission proportionnelle au temps) ou indépendante du temps
(commission indépendante du temps).Ces commissions sont calculées de la façon suivante ;

V × t ×n
-commission proportionnelle au temps : avec t la commission pour 100 F
36000

V ×t
-commission indépendante du temps : avec t la commission pour 100 F
100

Remarque

Dans la pratique, un client négocie en même temps plusieurs effets possédant des
caractéristiques-valeur nominale, date d’échéance, lieu de paiement-qui leurs sont propres.
Ces informations sont consignées dans un document appelé le bordereau d’escompte dont la
présentation peut varier d’un établissement financier à un autre. Les taxes prélevées sont
essentiellement les taxes liées à l’activité financière ; il s’agit de la T.A.F (taxe sur activité
financière) ou de la T.V.A .Lorsque le banquier effectue tous les prélèvements de la valeur
nominale, il met à la disposition de son client le reliquat appelé valeur nette ou plus
simplement le net de la négociation. On a donc comme relation :

Valeur nette = Valeur nominale – agio (taxes comprises)

Ou encore Valeur nette =Valeur nominale –escompte – commissions – taxes.

VI-Notion de taux effectifs


1-Le taux réel d’escompte

C’est le taux qu’il faut appliquer à la valeur nominale pour avoir directement le montant de
l’agio, compte tenu du nombre de jours effectifs restant à courir.

V × t r × nr 36000 × Agio
Soit t r ce taux ; on a : Agio¿ donc t r=
36000 V × nr

V = valeur nominale nr =¿ nombre de jours effectifs

2-Le taux de placement pour le banquier

C’est le taux qu’il faut appliquer à la valeur nette pour avoir le montant de l’escompte, compte
tenu du nombre de jours effectifs restant à courir.

V n × t p ×n r 36000× e c
Soit t p ce taux ; on a : =e c ; t p=  ; V n est la valeur nette.
36000 V n ×n r

3-Le taux de revient pour le client

Ce taux évalue le coût de l’opération pour le client ; c’est le taux qu’il faut appliquer à la
valeur nette pour obtenir le moment de l’agio, en tenant compte du nombre de jours effectifs à
courir.

V n × t ' ×nr 36000× agio


Soit t’ce taux ; on a : =Agio ; t’¿ V ×n
36000 n r

Illustration 4

Le 7 Avril Mme AHO achète pour 3 000 000 F de marchandises à son fournisseur M.


SYLLA. Elle paie immédiatement les 2/5 de la somme et s’engage par écrit à régler le solde
90 jours plus tard c'est-à-dire le 6 juillet. Le 6 juin M.SYLLA négocie, aux conditions
suivantes, l’effet de commerce créé :

-taux de l’escompte : 12%

-commission fixe : 1 000 F

-taux de la commission d’endos : 1,2%

-Commission de service : 1‰ de la valeur nominale

-T.V.A 10% de la commission de service

-2 jours de banque

Travail à faire

1- Déterminer dans ces conditions la somme à remettre à M. SYLLA.

2-Déterminer les taux réel d’escomptet r , de placement t p et de revient t’.


Résolution

1-Déterminons dans ces conditions la somme à remettre à M.SYLLA.

3
-valeur nominale de l’effet : 3 000 000 × =1 800 000
5

1800000× 12×(30+2)
-escompte commercial : e c = =19200
36000

1800000 ×1,2 ×(30+2)


-commission d’endos : C e = =1920
36000

-commission fixe : 1000

1800000× 1
-commission de service : =1800
1000

-Agio (hors taxe) : 1800 + 1000 + 1920 + 19200 ¿ 23920 F

1800× 10
-TVA sur commission de service : =180
100

-Agio toutes taxes comprises : 23920 + 180 = 24100 F

-Valeur nette : 1800000 – 24100 = 1 775 900 F

2 )Déterminons les différents taux

36000 ×24100
-le taux réel d’escompte : t r= =16,067 %
1800000 ×30

36000× 19200
-le taux de placement : t p= =12,974 %
1775900× 30

36000× 24100
-le taux de revient : t’ ¿ =16,285 %
1775900× 30

EXERCICES D’APPLICATION

EXERCICE 1

Le 11 mars 2013 un commerçant porte à l’escompte quatre effets de commerce dont les
caractéristiques sont les suivantes :

Montant Echéance
739 200 F 19 Avril
457 800 F 29 Mai
261 000 F 14 Juin
576 000 F 24 Avril
Les conditions d’escompte offertes par la banque sont les suivantes : taux d’escompte 10% ;
taux de la commission d’endos 0,6% ; commission de service 300 F par effet ; jours de
banque 2 jours.

Présenter le bordereau d’escompte et déterminer le montant net de la négociation.

EXERCICE 2

Un commerçant négocie chez son banquier le 5 juin de l’année N les effets suivants : 75 000
F échéant le 25 juin ; 225 000 F échéant le 17 juillet ; 60 000 F échéant le 3 Août, 950 000 F
échéant le 13 septembre.

L’opération est réalisée aux conditions suivantes : taux d’escompte 12,6% minimum
d’escompte 1000 F ; le taux d’escompte est majoré de 1 point pour les effets à plus de 3
mois ; commission de service 300 F par effet ; jour de banque 2 jours ; commission de
bordereau 2‰ de la somme des valeurs nominales ; TVA 10% de la commission de service.

1) Présenter le bordereau d’escompte

2) Calculer le taux de revient pour le deuxième effet

EXERCICE 3

1) Un effet de commerce d’une valeur de 1 000 000 F est négocié dans une banque 30 jours
avant son échéance. Le montant net de la négociation s’élève 987 500 F. Quel est le taux de
l’escompte si l’agio comprend aussi une commission proportionnelle au nominal de 2,5‰ ?

2) Une deuxième banque offre les conditions suivantes : escompte 15 % ; commission
d’endos 0,6% ; commission proportionnelle au nominal 2‰

a)Calculer le montant de l’agio retenu par la deuxième banque

b) En déduire le taux réel d’escompte

c)Quel est le taux de placement de cette banque ?

EXERCICE 4

Le 18 Avril, un effet de commerce à échéance du 4 Août de la même année et de nominal


4 500 000 F est escompté au taux d’escompte de t%. Ce taux est relevé de 0,75 point lorsque
l’échéance se situe à plus de 90 jours. Les charges fixes et la TVA s’élèvent respectivement à
7 000 F et 1260F. Compte tenu d’un taux réel d’escompte de 14,274% et de 2 jours de
banque, déterminer :

a)le taux d’escompte t%

b) le taux de revient de cette opération

CHAPITRE 3 : EQUIVALENCE DE CAPITAUX A INTERETS SIMPLES


Rappelons que parmi les éléments qui caractérisent un effet de commerce figurent la valeur
nominale et la date d’échéance. La modification de l’un de ces deux éléments engendre
aussitôt une modification de l’autre. Nous apprendrons dans cette partie à renouveler un effet
ou un groupe d’effets sans créer de préjudice ni au prêteur ni à l’emprunteur.

I-Equivalence de deux effets ou de deux capitaux

Deux effets de valeurs nominales et d’échéances différentes sont dits équivalents à une date
donnée si, escomptés à cette date et dans les mêmes conditions, ils ont la même valeur
actuelle.

ILLUSTRATION

Considérons deux effets de valeurs nominales 900 000 F et 910 715 F échéant dans 25 et 60


jours respectivement. Etudions leur équivalence au taux d’escompte de 12%.

RESOLUTION

Les échéances étant fixées dans 25 et 60 jours, déterminons la valeur actuelle de chacun des
effets à la date d’aujourd’hui :

900000 ×12 ×25


A1=900000− =892500 F
36000

910715 ×12 ×60


A2=910715− =892500 F
36000

Les valeurs actuelles sont égales ; on en déduit que les effets sont équivalents au taux de 12%.

II-Equivalence entre un effet et un groupe d’effets

Un effet est équivalent à un groupe d’effets d’échéances différentes, à une date donnée si,
escomptée à cette date aux mêmes conditions, la valeur actuelle de cet effet est égale à la
somme des valeurs actuelles des effets du groupe.

Illustration 2

Considérons un effet de commerce de valeur nominale 1 202 974 F échéant dans 100 jours et
un groupe de trois effets de valeurs nominales 200 000 F, 600 000F et 400 000F échéant
respectivement dans 55, 85 et 116 jours. Vérifions, au taux d’escompte de 9%, l’équivalence
entre l’effet unique et le groupe des trois effets.

Résolution

Déterminons la valeur actuelle de l’effet de commerce de valeur nominale 1 202 974F,


désignons par A cette valeur, on a :

V ×t × n 1202974 × 9 ×100
A¿ V − =1202974− =1172899,65 F
36000 36000
Déterminons A1 , A 2 , A3 les valeurs actuelles des trois effets :

200000× 9 ×55
A1=200000− =197250 F
36000

600000× 9 ×85
A2=600000− =587250 F
36000

400000× 9 ×116
A3 =400000− =388400 F
36000

La somme des valeurs actuelles de ces trois effets donne 1 172 900 F ; cette somme étant
quasiment égale à la valeur actuelle de l’effet unique, on en déduit qu’au taux de 9% l’effet de
valeur nominale 1 202 974 F est équivalent aux trois effets mentionnés.

III-Equivalence entre deux groupes d’effets

Deux groupes d’effets d’échéances différentes sont équivalents à une date donnée si,
escomptés à cette date dans les mêmes conditions, la somme des valeurs actuelles d’un
groupe est égale à la somme des valeurs actuelles de l’autre.

Illustration 3

Mme YAO commerçante au grand marché désire faire remplacer trois effets de valeurs
nominales 1 440 000F ; 2 160 000F et 1 920 000F échéant respectivement dans 28, 39 et 54
jours, par deux effets de valeurs nominales 2 400 000F et 3 153 000F échéant respectivement
dans 45 et 80 jours. Vérifions au taux d’escompte de 9%, l’équivalence entre les deux groupes
d’effets.

Résolution

Soit A la somme des valeurs actuelles du groupe des trois effets, on a :

9 ×28 9 ×39 9 ×54


A¿ 1440000 1−( 36000 )
+2160000 1− (
36000 )
+1920000(1−
36000
)

A¿ 1429920+2138940+1894080=5462940 F

Soit A’ la somme des valeurs actuelles du groupe de deux effets de remplacement ; on a :

A’
2400000 ×9 × 45 3153000× 9 ×80
¿ 2400000− +3153000− =2373000+ 3089940=5462940 F
36000 36000

La valeur actuelle du premier groupe d’effets est égale à la valeur actuelle du second groupe,
on peut donc conclure que le groupe des trois effets est bien équivalent au groupe des deux
effets au taux d’escompte de 9%.

REMARQUE
A intérêt simple, la date d’équivalence est unique ce qui signifie que des effets équivalents à
une date donnée ne le sont ni avant ni après cette date. Néanmoins l’échéance moyenne
constitue une particularité qui sera étudiée par la suite.

IV-Echéance commune

On désigne par échéance commune la date d’échéance d’un effet unique de valeur nominale
connue et qui est équivalent à un groupe d’effets.

Illustration 4

Le 10 juin M.KOFFI veut faire remplacer une dette matérialisée par trois effets de valeurs
nominales 600 000F, 900 000F et 1 200 000F échéant respectivement dans 30, 36 et 45 jours,
par un effet unique de valeur nominale 2 701 215F. Déterminer l’échéance de cet effet de
remplacement au taux d’escompte de 12%.

Résolution

Le 10 juin, date de négociation, l’effet de remplacement doit être équivalent aux trois effets
existants, au taux d’escompte de 12% ; par conséquent, la valeur actuelle de l’effet de
remplacement doit être égale à la somme des valeurs actuelles des trois effets.

Notons n la durée séparant la date de négociation (ou date d’équivalence) de la date


d’échéance ; la relation d’équivalence entre l’effet unique et le groupe d’effets s’écrit :

2701215
−12× 30 12 ×30 12× 36 12× 45
36000
=600000 1− (
36000 )
+ 900000 1−
36000( +1200000 1−)36000 ( )
=594000+889200+1182000=

−2701215× 12× n
2701215 =2665200
36000

De cette égalité on déduit la durée n ; soit n = 39,999 jours = 40 jours.

La date d’échéance de l’effet de remplacement se situe 40 jours après le 10 juin, soit le 20


juillet.

Remarque

Lorsque la valeur nominale de l’effet unique est égale à la somme des valeurs nominales des
effets du groupe alors l’échéance commune est appelée échéance moyenne. On démontre dans
ce cas que cette échéance est indépendante du taux d’escompte et de la date d’équivalence
choisis.

Illustration 5

On remplace trois effets de commerce de valeurs nominales 600 000F, 1 050 000F et


1 350 000F échéant respectivement le 30 mai, le 29 juin et le 8 août par un effet de valeur
nominale 3 000 000F. Déterminons la date d’échéance de cet effet.
Résolution

Remarquons que dans cet énoncé ni la date de négociation, ni le taux de l’escompte n’ont été
donnés, la résolution du problème est pourtant possible car on peut aussi constater que la
valeur nominale de l’effet unique est la somme des valeurs nominales des effets à remplacer.

Désignons par V 1 ,V 2 et V 3 les valeurs nominales des effets existants. Prenons de façon
arbitraire une date de négociation qui sera la date d’équivalence ; soit par exemple le 10 mai.
Désignons par n1 , n2 et n3 les durées respectives séparant les échéances de la date
d’équivalence. La relation d’équivalence entre l’effet de remplacement et les effets à
remplacer est la suivante :

−V × t × n V 1 × t ×n1 V 2 × t ×n 2 V 3 ×t × n3
V =V 1− +V 2− +V 3−
36000 36000 36000 36000

On a constaté que la valeur de l’effet unique est égale à la somme des valeurs nominales des
effets à remplacer ; soit V¿ V 1 +V 2 +V 3 . Il s’agit donc d’un cas d’échéance moyenne. Les
termes V d’une part et V 1 ,V 2 , V 3 d’autre part s’éliminent dans l’égalité précédente ; de plus
en effectuant les simplifications par t puis par 36000, l’égalité devient :
3
V× n=V 1 ×n1 +V 2 ×n2 +V 3 ×n 3 soit V × n=∑ V i ×n i
i=1

Remarque :

Le taux d’escompte ayant disparu après les simplifications, il n’était donc pas indispensable
d’en connaitre la valeur. La durée n séparant l’échéance de la date d’équivalence n est donc :
3

n
∑ V i × ni
i=1
¿
V

Compte tenu de la date du 10 mai choisie comme date d’équivalence, on a :


n1 =20 jours ; n2=50 jours ; n 3=90 jours  ; en portant ces valeurs dans l’expression de n, on
obtient n = 62 jours.

L’échéance de l’effet de remplacement est fixée à 62 jours du 10 mai soit le 11 juillet. En


prenant plutôt le 30 mai comme date d’équivalence, on a
n1 =0 jour , n2 =30 jours et n 3=70 jours ; en portant ces valeurs dans l’expression de n, on
obtient n = 42 jours.

L’échéance de l’effet de remplacement est fixée à 42 jours du 30 mai soit le 11 juillet. La date
d’échéance est restée la même bien qu’on ait changé de date d’équivalence.

Remarque :

Dans le cas de l’échéance moyenne la date d’échéance de l’effet de remplacement ne dépend


pas de la date d’équivalence choisie.
EXERCICES D’APPLICATION

EXERCICE 1

M.GOUAMENE possède un cybercafé qu’il désire moderniser. Il s’adresse à cet effet à


l’entreprise Marketics qui lui propose du matériel informatique d’une valeur globale de
3 000 000F. Le règlement de cette somme se fera de la façon suivante : 1 000 000F le jour de
l’achat et le reste par acceptation d’un effet de commerce.

1) Quelle est la valeur nominale de cet effet, échéant six mois plus tard, si le taux du crédit
accordé est de 8% l’an ?

2) Quelle serait la date d’échéance de l’effet précédent s’il a été créé le 15 mars à un taux de
crédit annuel de 6% ?

3) Quel devra être le taux de crédit consenti si le règlement du solde s’effectue dans un délai
de cinq mois ?

EXERCICE 2

Mme ZAGO envisage ouvrir un restaurant dans son quartier. Elle dispose déjà de l’espace, du
local et d’un fonds de roulement. Elle doit s’équiper en matériel de cuisine et de restauration
pour un montant total de 4 000 000F. Alou accepte de lui livrer tout ce matériel mais aux
conditions suivantes : verser au comptant 1/5 de la valeur totale et régler le solde au moyen de
traites d’égale valeur nominale de 300 000F chacune, échéant tous les deux mois, la première
traite étant payable deux mois après l’achat.

1) taux de crédit à intérêt simple de 12% l’an, calculer le nombre de traites nécessaires au
remboursement de la dette.

2) Mme ZAGO pense pouvoir régler le solde en 12 traites mensuelles d’égale valeur, la
première étant versée un mois après l’achat. Quelle somme devrait-elle verser chaque mois au
taux de crédit précédent ?.

EXERCICE 3

L’entreprise ZOUGLOU est une société de transport. Elle désire acquérir du matériel roulant
d’une valeur de 16 360 000F. Elle a le choix entre :

- un paiement comptant et

- un versement de 4 903 500F à l’achat le 15 janvier et le reste en trois traites d’égale valeur


nominale venant à échéance respectivement le 15 Avril, le 30 Mai et le 4 Juillet. Au taux
d’escompte de 10%,

-Quelle doit être la valeur nominale de chaque traite pour que les deux modes de règlement
soient équivalents le 15 janvier jour de l’achat ?
-L’entreprise ayant choisi le second mode de paiement voudrait solder sa dette par un
paiement unique de 12 000 000 F .A quelle date doit avoir lieu ce règlement ?

Exercice 4

Quelle est l’échéance moyenne des effets suivants :

-1 000 000 F à échéance le 6 avril ;

-3 000 000 F à échéance le16 avril ;

-3 500 000 F à échéance le 21 avril ?

OPERATIONS FINANCIERES A LONG TERME

Les opérations financières à court terme nous ont permis de nous familiariser avec les notions
et calculs financiers indispensables aux agents économiques. Dans cette partie nous allons
approfondir ces notions et techniques de calcul lorsque leurs réalisations s’effectuent dans un
délai minimum d’un an.

Afin de faciliter la compréhension de cette partie, certaines notions sur les suites
arithmétiques et géométriques ainsi que sur les opérations financières à long terme sont
nécessaires .Au terme de cette étude vous serez capable de :

-évaluer le montant des dépôts à différentes dates ;

-réaliser le tableau d’amortissement d’un emprunt ;

-étudier la rentabilité d’un projet ;

-choisir le mode de financement adéquat d’un projet.

Pour atteindre ces objectifs nous aborderons dans l’ordre les chapitres suivants :

* Les intérêts composés

* Les annuités

* Les emprunts

* Le choix d’investissement et du mode de financement.

CHAPITRE 1 : LES INTERETS COMPOSES

Les opérations financières à long terme concernant les opérations réalisables sur une durée
généralement supérieure à l’année. Cette durée est décomposée en intervalles de temps
égaux appelés périodes. La période peut être le mois, le trimestre, le semestre,
l’année…..etc.
I-Définitions
1-Intérêt composé
Un placement ou un prêt est effectué à intérêts composés si, à la fin de chaque période, la
valeur acquise à intérêts simples sert de base de calcul de l’intérêt
pour la période suivante et ce processus continue jusqu’à la fin de la durée de l’opération.

2- Capitalisation
La capitalisation est la transformation successive des intérêts en capital. C’est le processus par
lequel on intègre régulièrement l’intérêt au capital initial.

II-Formules essentielles
1- valeur acquise à intérêts composés : formule de capitalisation
Désignons par :C≤montant du capital plac é ou pr ê t é ; n le nombre (entier ou non) de
périodes ; I le taux d’intérêt pour 1 F et pour une période ; C nle montant de la valeur
acquise au bout de n périodes.
Périodes Capital en début de Intérêt en fin de Valeur acquise en fin
période période de période
1 C C×i ×1 C 1=C+C ×i=C (1+i)
2 C1 C 1 ×i ×1 C 2=C1 (1+i)=C (1+ i)2
3 C2 C 2 ×i ×1 C 3=C 2(1+i)=C (1+i)3

Par itérations on aboutit à la formule générale : C n=C (1+ i)n

Illustration 1
Yasmine a fait un dépôt à terme d’un montant de 2 000 000 F à intérêts composés pour une
durée de 3 ans. Le taux d’intérêt annuel étant de 6%, déterminer la valeur acquise par ce
dépôt.

Résolution
C = 2 000 000 F ; n = 3 ; i = 0,06
La valeur acquise par ce dépôt au terme de 3 années de placement est :
C 3=2 000 000(1+0,06)3 ¿ 2 382032 F

Illustration 2

Dans l’illustration 1 considérons une durée de placement de 3 ans et 8 mois puis déterminons
la valeur acquise par ce dépôt.

Résolution

Le taux étant annuel, la durée est un nombre entier de périodes ;8 mois correspondent à 8/12
d’années. La valeur acquise par ce dépôt au terme de cette durée de placement est calculée
couramment de la façon suivante :
8
3+
12
C 8 =2000000(1+0,06) =2 476 385 F
3+
12

Remarque
Il existe d’autres procédés théoriques de calcul de la valeur acquise pour un nombre non entier
de périodes ; par exemple le calcul de la valeur acquise rationnelle.
Dans ce cas, on calcule la valeur acquise à intérêts composés au bout du nombre entier de
périodes (ici 3 ans) puis cette valeur acquise est placée à intérêts simples pour la durée
restante de période (ici 8 mois).

2- Calcul du montant de l’intérêt.

Soit I le montant de l’intérêt généré par le capital C après n périodes de placement ; C n étant
la valeur acquise par ce capital on a :

C n=¿C+ I donc I =C n−C


L’illustration 1 précédente nous donne un intérêt I =2 382 032- 2 000 000

soit I = 382 032


3- Valeur actuelle à intérêts composés : actualisation

L’actualisation est l’opération inverse de la capitalisation ; elle conduit à la détermination de


la valeur actuelle d’un capital .Il s’agit de déterminer le capital C à placer à intérêts composés
afin d’avoir une valeur C ndonnée au bout de n périodes. Ainsi de la relation donnant la valeur
acquise on déduit celle qui permet d’avoir le capital C ; soit C¿ C n (1+ i)−n

Remarque
Les deux opérations de capitalisation et d’actualisation peuvent être schématisées de la façon
suivante :
C capitalisation C n=C (1+ i)n
C¿ C n (1+ i)−n actualisation Cn

Illustration 3

Quelle somme faut-il placer aujourd’hui au taux annuel de 6% afin d’obtenir une somme de
3 000 000 F au bout de cinq ans ?

Résolution
La somme recherchée C est la valeur actuelle de 3 000 000 F ;
On a: C n = 3 000 000; n = 5; i = 0,06
En utilisant la relation liant le capital C à la valeur acquise C n, on peut écrire

C = 3 000 000 (1+0,06)−5 =2241 775 F

4- Escompte à intérêts composés

Lorsque l’échéance d’un effet est supérieure à l’année, il est conseillé


d’effectuer le calcul de l’escompte à intérêts composés. Soit V la valeur nominale d’un effet
de commerce ; A sa valeur actuelle ; Ec le montant de l’escompte commercial .On a : A =
V (1+i)−n
Et on déduit l’escompte
EC =V- A¿ V [1−(1+ i)−n ]

Illustration 4

Un effet de valeur nominale 12 000 000 F échéant dans 5 ans est escompté à intérêts
composés au taux annuel de 8,5% ; calculer le montant de l’escompte.

Résolution
V =12 000 000 ; n = 5 ; i =0,085
L’escompte commercial est :
Ec =12 000 000[1-( 1+0,085 )−5 ¿=4 019 455 F
III-Taux équivalents -Taux proportionnels

1 –Taux équivalents
Deux taux portant sur des périodes de capitalisation différentes sont dits équivalents si, pour
un même capital donné et pour une même durée de
placement , ils conduisent à la même valeur acquise à intérêts composés.

Soit C le capital placé pendant un an ; i ale taux annuel pour 1 F ;i s le taux semestriel pour 1
F ; i t le taux trimestriel pour 1 F ; i mle taux mensuel pour 1 F
Dire que ces taux sont équivalents revient à écrire les égalités suivantes :
C( 1+i a)= C(1+i s )2=C( 1+i t )4 =C (1+ im )12

On déduit la relation : (1+i a ¿=(1+ i s)2=(1+i t )4=(1+i m)12

Illustration 5

Calculer les taux trimestriel, semestriel et mensuel équivalent à un taux annuel de 17,5%.

Résolution

En appliquant la relation ci-dessus, et pour un taux annuel i a= 0,175 , on a :

(1 +0,175 )¿(1+i s )2=(1+ it ) 4=(1+ im )12


i s=(1,175)1/ 2−1=0,084
i t=(1,175)1/ 4−1=0,0411
i m=(1,175)1 /12−1=0,0135

2-Taux proportionnels
Deux taux portant sur des périodes de capitalisation différentes sont dits proportionnels si leur
rapport est égale au rapport des périodes de capitalisation correspondantes.
i a 12 i a 12 i a 12
= ; = ; =
i s 6 it 3 i m 1
i a=2 i s ;i a =4 i t ; i a=12 i m

Illustration 6
Etant donné un taux annuel de 18%, calculer les taux mensuel, trimestriel et semestriel
proportionnels.
Résolution
Selon les notations adoptées on a i a=0,18
0,18
12i m=0,18 donc i m= =0,015=1,5 %
12
0,18
4i t=0,18 donc i t= =0,045=4,5 %
4
0,18
2i s=0,18 donc i s= =0,09=9 %
2

Remarque

A la suite d’un calcul de taux, il est recommandé de retenir cinq chiffres après la virgule, ce
qui correspond à trois chiffres après la virgule lorsque le taux est exprimé en pourcentage.

IV-Equivalence à intérêts composés

Nous avons défini et étudié l’équivalence des effets (ou de capitaux ) à intérêts simples. Cette
notion d’équivalence peut aussi être appliquée à intérêts composés pour les opérations
financières à long terme.

Equivalence de deux effets ou capitaux


Deux capitaux de valeurs nominales C 1 et C 2 échéant respectivement dans n1et n2 périodes
sont dits équivalents à la date 0 et à un taux périodique i si leurs valeurs actuelles à cette date
sont égales. L’égalité suivante traduit l’équivalence des capitaux C 1 et C 2 à la date 0 ; soit
C 1(1+i)−n =C 2 (1+i)−n
1 2

Illustration 7
Soient les capitaux suivants :
C 1=2 382 032 000 F payable dans 3 ans et C 2 = 2 676 451 155 F payable dans 5 ans. Etudions
leur équivalence au taux annuel de 6%.

Résolution
Calculons les valeurs actuelles respectives à la date 0 ;
Soit A1 la valeur actuelle de C 1à cette date et A2 la valeur actuelle de C 2 à la même date ; au
taux annuel de 6% on peut écrire les égalités :
A1=2382 032 000(1+0,06)−3=2 000 000 000 F
A2=2676 451155(1+ 0,06)−5=2 000 000 000 F

Les deux capitaux ont la même valeur actuelle à l’époque 0 ; ils sont équivalents au taux
annuel de 6%.
Considérons une autre date à laquelle nous évaluerons les capitaux C 1 et C 2 ; soit la date 1 ;
calculons les valeurs actuelles A ' 1 et A ' 2 au taux de 6% ; on a :
A ' 1=2382 032 000(1+0,06)−2=2 120 000 000 F
A ' 2 =2676 451155(1+ 0,06)−4=2120 000 000 F
Les deux capitaux ont encore la même valeur actuelle à l’époque 1 ; ils sont équivalents au
taux annuel de 6%.

Remarque 1
A intérêts composés, si l’équivalence de deux capitaux est établie à une date donnée alors elle
se conserve à n’importe quelle autre date.

Remarque 2
Tout comme à intérêts simples, on peut définir à intérêts composés l’équivalence d’un effet à
un groupe d’effets et l’équivalence de deux groupes d’effets.

EXERCICES D’APPLICATION

Exercice 1

Calculer la valeur acquise par un capital de 543 000 F placés à 9% pendant 3 ans et 4 mois
sachant que :
1) la capitalisation n’est qu’annuelle
2) la capitalisation est continue (on considère la durée effective du placement)

Exercice 2
Calculer le capital dont la valeur acquise, au bout de 4 ans, est égale à 800 000 F sachant que
la capitalisation est semestrielle et que le taux d’intérêt semestriel est égal à 4,5%.

Exercice 3
Combien faudra-t-il de temps pour qu’un capital de 123 234345 567 456 675 000F placé à
13% quadruple ?

Exercice 4
Un capital de 1 000 000 F est placé pendant 9 ans 9 mois aux conditions suivantes :12% les
cinq premières années ;14% les sept semestres suivants ;
9% le reste du temps. Calculer la valeur acquise par ce capital en fin de placement.

Exercice 5
Un capital de 23 000 000 F a une valeur acquise égale à 34 000 000 F au terme de 4 ans et 4
mois. A quel taux était placé ce capital ?

Exercice 6
Calculer les taux suivants :
1) taux mensuel proportionnel au taux annuel 12%
2) taux mensuel équivalent au taux annuel 12%
3) taux semestriel équivalent au taux mensuel 2%
4) taux mensuel équivalent au taux semestriel 6%

Exercice 7
Calculer le capital dont la valeur acquise au bout de 3 ans est égale à 500 000 F, sachant que
la capitalisation est semestrielle et que le taux d’intérêt est égal à 9%.

Exercice 8
Un capital de C francs est placé au taux i pendant n années. Sachant que les intérêts produits
au cours de la deuxième année de placement s’élèvent à 172 800 F ;les intérêts produits au
cours de la troisième année de placement s’élèvent à 186 624 F ;le total des intérêts produits
au cours des n années de placement s’élèvent à 1 427 648,5 F ;calculer C, n et i.

CHAPITRE 2 : LES ANNUITES

Ce chapitre est une application des règles de calcul des intérêts composés pour les placements
ou les décaissements de plusieurs sommes de même montant ou de montant différents
lorsqu’ils sont effectués à intervalle de temps égaux.

I- Généralités

On désigne par annuités des sommes versées à intervalle de temps égaux ; cet intervalle de
temps est appelé la période. Celle-ci peut correspondre aussi bien à l’année qu’au semestre,
au trimestre ou au mois. Le terme annuité est générique ; il peut être remplacé par
semestrialité si la période est le semestre, trimestrialité si la période est le trimestre et
mensualité si la période est le mois.
Les annuités versées visent deux objectifs :
- la constitution d’un capital (il s’agit d’annuités de capitalisation)
- le remboursement d’une dette (ce sont des annuités de remboursement).
Lorsqu’elles sont de même montant les annuités sont dites constantes ; dans le cas contraire,
elles sont dites variables.
Selon le nombre de versements, les annuités sont dites temporaires, perpétuelles ou viagère.
Les annuités sont temporaires lorsque le nombre de termes est connu ; elles sont perpétuelles
si le nombre de termes est infini et viagères si leur nombre dépend de la durée de vie d’une ou
de plusieurs personnes.

II- Evaluation d’une suite de n annuités


On désigne par i le taux périodique pour 1 F, n le nombre d’annuités.

Quelques définitions : annuités immédiates, différées ou anticipées

-lorsqu’on se place, pour évaluer une suite d’annuités, une période avant le premier
versement, la suite d’annuités est dite immédiate. On a exactement une période entre la date
de versement de la première annuité a 1et la date de référence notée 0.
-la suite d’annuités est dite différée si la date d’évaluation se situe à plus d’une période de
celle du premier versement .On a plus d’une période entre la date de versement de la
première annuité a 1 et la date de référence notée 0.
-la suite d’annuités est dite anticipée si la date d’évaluation se situe à moins d’une période de
la date du premier versement. On a moins d’une période entre la date de versement de la
première annuité a1 et la date de référence notée 0.

1- Les annuités variables


a. Evaluation à la date du dernier versement
On désigne par V la valeur de ces n annuités, immédiatement après le dernier versement.
Alors V est la somme des valeurs acquises de ces annuités.
On suppose n =5 et on note a1, a2, a3, a4, a5, les cinq annuités versées .En appliquant les règles
de capitalisation à intérêts composés à chacune des annuités versées, on obtient la relation :
V = a1(1+i)4 +a2(1+i)3 +a3(1+i)2 +a4(1+i) +a5
Remarque:
La relation établie précédemment reste la même si les dates de versements des cinq annuités
étaient plutôt 0, 1, 2, 3 et 4.
Plus généralement, pour n versements, la relation précédente devient :

V = a1(1+i)n-1 +a2(1+i)n-2 +…. ak(1+i)n-k +…. +an-1(1+i) +an (Relation 1)

Illustration 1
Evaluer, au taux annuel de 5% et immédiatement après le dernier versement, la valeur des 6
annuités respectives suivantes :350 000 F ,650 000 F, 500 000 F, 490 000 F, 600 000 F et
835 000 F.

Résolution
Selon les notations qui précèdent on a :
a1 = 350 000 ; a2 = 650 000 ; a3 = 500 000 ; a4 = 490 000 ; a5 = 600 000 ; a et a6 = 835 000.
La valeur des 6 annuités immédiatement après le sixième versement est donc

V =350 000( 1,05)5 +650 000(1,05)4 +500 000(1,05)3 +490 000(1,05)2 +600 000(1,05)


+835 000 = 3 820 815,109 F ≈ 3 820 815 F

b-Evaluation une période avant le premier versement


On désigne par A la valeur de ces n annuités une période avant le premier versement. Alors A
est la somme des valeurs actuelles de ces annuités .On suppose que n = 5 et on note a1, a2, a3,
a4, a5 les cinq annuités versées. En appliquant les règles d’actualisation à intérêts composés à
chaque annuité versée, on obtient la relation :

A = a1(1+i)-1 +a2(1+i)-2 + a3(1+i)-3 + a4(1+i)-4 + a5(1+i)-5

Plus généralement, pour n versements, la relation précédente devient :

A =a1(1+i)-1 + a2(1+i)-2 + …. +ak(1+i)-k +…. +an(1+i)-n (Relation 2)

Illustration 2
Les 6 versements de l’illustration 1 sont effectués en vue de régler une dette contractée un an
avant le premier versement. Déterminer le montant emprunté.

Résolution
Le montant emprunté est équivalent aux annuités de remboursement. A la date de l’emprunt,
on a :
A¿ 350 000(1,05)−1+650000
(1,05)−2 +500 000(1,05)−3 +490 000(1,05)−4 +600000(1,05)−5 +835000(1,05)−6 =2851 151 F

2-Les annuités constantes


Ce type d’annuités est souvent observé dans la vie courante par exemple lors du règlement
d’une dette ou dans le cas de prélèvements en vue de constituer un capital. Soit a l’annuité
constante.

a)Evaluation à la date du dernier versement


En nous référant aux annuités variables précédentes il suffit de remplacer les sommes a k par
l’annuité constante a. La valeur de la suite d’annuités à la date du dernier versement devient :

V¿ a( 1+i)n−1+ a(1+i) n−2 +…+ a(1+i)n−k + …+a ( 1+i )+ a

L’addition étant commutative cette somme peut être faite de la droite vers la gauche. V est
donc la somme des n termes d’une suite géométrique de premier terme a et de raison (1+i).

(1+i)n −1
V¿ a
i

Illustration 3
Afin de constituer un capital, CASSANDRA décide d’effectuer 15 versements annuels de
1 250 000 F chacun. De quelle somme disposera-t-elle immédiatement après le dernier
versement ? Taux annuel d’intérêt 4,5%.

Résolution
n=15 ; a =1 250 000 ; i=0,045
Le capital constitué immédiatement après le dernier versement est :

( 1+0,045 )15−1
A¿ 1 250000 × =25 980 067,86 F
0,045

b)Evaluation une période avant le premier versement


En utilisant la relation 2 obtenue précédemment, il suffit de remplacer les annuités a k par
l’annuité constante a. La valeur de la suite d’annuités devient :

A¿ a( 1+i)−1 +a(1+i)−2 +a(1+i)−3 +…+a (1+ i)−n (Relation 3)

A est la somme des termes d’une géométrique de premier terme a(1+i)−1 et de raison (1+i)−1.

1−(1+i)−n
A¿ a
i

Remarque : n périodes séparent la date du dernier versement de celle retenue dans cette
hypothèse. Aussi peut-on obtenir la valeur A par simple actualisation de V sur les n périodes :

(1+i)n−1 1−(1+i)−n
A¿ V (1+i)−n=a −n
(1+i) =a
i i

Illustration 4
Pour rembourser une dette, RAPHAEL doit effectuer 20 remboursements trimestriels de
500 000F chacun, le premier versement étant prévu un trimestre après la date de l’emprunt.
Calculer au taux trimestriel de 4% le montant de la somme empruntée.

Résolution
Soit E le montant de l’emprunt, il est équivalent aux 20 décaissements trimestriels à effectuer.
Le premier versement étant prévu un trimestre après la date de l’emprunt E est égale à A.
Par ailleurs n = 20 ; i =0,04 ; a = 500 000
1−(1,04)−20
E¿ 500 000 =6 795 163 F
0,04

3)Annuités variables
Ici on considère les annuités qui évoluent soit en progression arithmétique soit en progression
géométrique.

3-1)Annuités variant en progression arithmétique


Soit a 1 la première annuité, r la raison de la progression arithmétique, i l’intérêt périodique
pour 1F et n le nombre d’annuités versées ou à verser.

a)Evaluation à la date du dernier versement


Soit V la valeur de la suite d’annuités à la date du dernier versement.
n
r (1+i) −1 nr
(
V¿ a1 +
i) i

i

Illustration 5
Calculer à la date du dernier versement la valeur de cinq annuités variant en progression
arithmétique dont la première annuité vaut 250 000F et la raison 50 000F. Taux annuel
d’intérêt 6%.

Résolution
Conformément aux notations utilisées on a a 1=250 000 ; r¿ 50 000 ; i=0,06 et n=5
5
50000 (1+0,06) −1 5 ×50000
(
V¿ 250000+
0,06 )
0,06

0,06
=1 940 184,04 F

V est la valeur acquise à la date du dernier versement.

Remarque : Ce résultat peut aussi être obtenu en utilisant la formule donnant la valeur d’une
suite d’annuités quelconques à la date du dernier versement :
V¿ 250 000(1,06)4 +300 000 (1,06)3 +350 000(1,06)2 + 400 000 ( 1,06 )+ 450 000=1 940 184,04 F

b)Evaluation une période avant le premier versement


Soit A la valeur de la suite d’annuités une période avant le premier versement :

r 1−(1+i)−n nr
(
A¿ a1 + +nr
i )i

i

Illustration 6
Reprendre l’exercice précédent puis déterminer la valeur des 5 annuités une période avant le
premier versement.

Résolution
50000 1−(1+0,06)−5 5 × 50000
(
A¿ 250 000+
0,06
+5 ×50 000 ) 0,06

0,06
=1 449 818,38 F
Par actualisation cumulée des annuités, on obtient le même résultat :

A
¿ 250 000(1,06)−1 +300 000(1,06)−2 +350 000(1,06)−3 + 400 000(1,06)−4 + 450 000(1,06)−5=1 449818,38 F

3-2)Annuités variant en progression géométrique


Soit a 1 la première annuité, q la raison de la progression géométrique, i l’intérêt périodique
pour 1F et n le nombre d’annuités versées ou à verser.

a)Evaluation à la date du dernier versement


La valeur de la suite d’annuités à la date du dernier versement est donnée par la formule :
n n
qn−(1+i)n (1+i) −q
V ¿ a1 ou encore V¿ a1 avec q≠(1+i)
q−(1+i) ( 1+i )−q
Si q¿ ( 1+i ) alors V =n ×a1 (1+i)n−1

Illustration 7
Déterminer, à la date du dernier versement, la valeur de 8 versements annuels variant en
progression géométrique de raison 1,02 et ayant pour premier terme 200 000F. Taux annuel
10%.

Résolution
Soient a 1=200 000 ; q=1,02 ; i=0,1 ; n=8 ;(1+i)≠ q

1,18 −1,028
V¿ 200 000 =2 429823,57 F
1,1−1,02

b)Evaluation une période avant le premier versement


Elle se déduit par actualisation, sur n périodes, de la valeur de la suite d’annuités à la date du
dernier versement.

−n 1−q n (1+ i)−n


A¿ V (1+i) =a 1
(1+i )−q

Exemple : Une période avant le premier versement, les 8 annuités de l’illustration 7 ont pour
valeur A¿ 2 429 823,57(1+0,1)−8 =1133530,63 F

4)Evaluation d’une suite d’annuités à une date quelconque

Il s’agit de déterminer, à une date donnée, le montant équivalent aux n annuités versées ou à
verser. Dans ce qui précède nous avons été amené à évaluer une suite d’annuités soit à la date
du dernier versement soit une période avant le premier versement. Les formules donnant la
valeur acquise V et la valeur actuelle A serviront de formules de base pour évaluer une suite
d’annuités à une date quelconque.

4-1)Evaluation à une date postérieure à celle du dernier versement


Soit k le nombre de périodes qui séparent les deux dates ; la valeur de la suite d’annuités à
cette date s’obtient par capitalisation de V sur k périodes ou celle de A sur (n+k) périodes.
Soit V’ la valeur de la suite d’annuités k périodes après le dernier versement.

V’¿ V (1+i) k =A (1+i)n+k

Illustration 8
Déterminer la valeur de 12 mensualités de 120 000 F chacune quatre mois après le dernier
versement ; taux mensuel 0,3%.

Résolution
Les mensualités sont constantes de 120 000F (a¿ 120 000 F ¿ ; n=12 ; i=0,003 ; k =4
La valeur acquise des 12 mensualités à la date du dernier versement :

(1+ 0,003)12−1
V¿ 120 000 =1 463 999,21 F
0,003

On capitalise cette valeur acquise sur les 4 périodes supplémentaires de placement :

V’¿ V (1+0,003)4 =1 481646,42

4-2)Evaluation à une date antérieure à celle du dernier versement


Soit k’ le nombre de périodes séparant la date du dernier versement de celle de l’évaluation ;
la valeur de la suite d’annuités est donnée par actualisation de V sur k’ périodes ou par
capitalisation (ou actualisation) de A sur (n-k’) périodes.
Soit V’’ la valeur de la suite à la date indiquée :

V’’¿ V (1+i)−k ' =A (1+i)n −k'

En reprenant l’illustration précédente, évaluer les 12 mensualités à la date du neuvième


versement :

V’’¿ V (1+i)−3= A(1+i)9


V’’¿ 1463999,21(1+0,003)−3=1450901,88 ≈ 1450902 F

EXERCICES D’APPLICATION
EXERCICE 1
Pendant n années, SALOMON place, le premier juillet, une annuité de X F au taux annuel i.
Calculer la valeur acquise par cette suite immédiatement après le dernier placement.

Exercice 2
Une personne emprunte un capital de X F remboursables par n versements annuels constants
et immédiats de a F calculés au taux i. Trouver une relation entre X,n,i et a.

Exercice 3
Un emprunt de 15 000 000F est remboursable par le versement de 8 annuités immédiates en
progression arithmétique de raison – 250 000F calculés à 14%.
1)En désignant par X le capital emprunté, par n le nombre d’annuités, par a le montant de la
première annuité, par R la raison des annuités et par i le taux annuel, trouver une relation entre
X,n,a,R et i.
2)Donner le montant de la première annuité de l’emprunt en question.

Exercice 4
M.NZEKOUE place sur un compte d’épargne lui rapportant 4,5% l’an, 15 annuités en
progression géométrique de raison 1,2. Deux ans après le dernier versement, le solde du
compte, sur lequel aucun retrait n’a été effectué, montre un avoir de 20 000 000F.
1)En désignant par V n le capital disponible immédiatement après le dernier versement, par n
le nombre d’annuités, par a le montant de la première annuité, par q la raison des annuités et
par i le taux annuel, trouver une relation entre V n , n , a , q et i .
2)Calculer le montant du premier versement.

Exercice 5
Une personne achète une rente anticipée de deux mois qui lui permettra de recevoir 10 termes
annuels constants de 2 000 000F. Le taux de la rente s’élève à 8%.
1)Déterminer la valeur d’achat de cette rente
2)Cette personne essaye, 6 mois après avoir acheté cette rente, de la remplacer par une rente
perpétuelle et immédiate. Le taux étant toujours de 8%, calculer le montant constant de
chacun des termes mensuels.

Exercice 6
Le premier juillet de chaque année, M. ZOUKOU verse sur un compte d’épargne 1 000 000F
capitalisés à 4,5%. Le nombre des versements est égal à 10. Cinq ans après le dernier
versement, M. ZOUKOU retire, et ainsi de suite chaque année, une somme de 1 000 000F de
ce compte. Le nombre de retraits est égal à 10.
1) De quelle somme dispose M. ZOUKOU sur son compte immédiatement après son dernier
retrait ?
2) Quel aurait dû être le montant constant de chacun des 10 retraits pour que ce solde soit
nul ?

Exercice 7
Une automobile est vendue 15 384 000F comptant. Les conditions actuelles de crédit sont :
30% à la commande, le reste
en 36 mensualités de 384 000F chacune.
Déterminer le taux effectif de crédit si la mensualité est calculée :
1) comme douzième d’une annuité
2) directement

Exercice 8
M. ATOFOUE emprunte une somme dont le montant 6 300 000F est remboursable par le
versement de 8 annuités constantes et égales à 1 125 000F mais différées d’une année. A quel
taux est accordé ce crédit ?

Exercice 9
M. OUELLE a placé le 1er janvier des années 2002 et 2007 incluses sur un an un compte
d’épargne 6 annuités constantes et a retiré de ce compte 1 500 000F le 1er juillet 2010 et
1 000 000F les 1er juillet des années 2011 et 2016 incluses. Sachant que le taux était de 7,5%
jusqu’au 1er juillet 2009 et 8,5% après cette date, qu’il n’y aura aucun retrait après le 1er juillet
2016 et que par la suite, il ne reste plus rien sur le compte, déterminer le montant constant de
chacune des annuités de placement.

CHAPITRE 3 : LES EMPRUNTS INDIVIS

I- Généralités
Lorsqu’une personne physique ou morale désire acquérir un bien ou financer un
investissement, elle peut être amenée à contracter un emprunt d’un établissement financier.

1) Définition
Un emprunt indivis est un emprunt ordinaire contracté auprès d’un seul prêteur.

2) Principe de remboursement
Dans le monde des affaires il est convenu que tout prêt s’accompagne du remboursement du
capital et du paiement des intérêts induits. Le principe de remboursement est fondé sur
l’équivalence à intérêts composés des sommes reçues et celles décaissées.

3) Types de remboursement
Selon les clauses du contrat le capital emprunté peut être remboursé de façon progressive ou
en une seule fois.

II-Remboursement progressif du capital


L’emprunt est remboursé à l’aide d’annuités constantes ou variables qui comportent chacune
une fraction du capital emprunté. Cette fraction du capital est appelée amortissement.

1) Etude d’un tableau d’amortissement concret


a)Exemple :
M. Komenan reçoit de son banquier le tableau d’amortissement du prêt d’une valeur de
2 400 000F contracté en début d’année au taux annuel de 16% et remboursable en 5 ans à
l’aide d’annuités versées en fin d’année.
Période Dette en Amortissement Intérêt de la Annuité Dette en fin
début de de la période période de période
période
1 2 400 000 400 000 384 000 784 000 2 000 000
2 2 000 000 400 000 320 000 720 000 1 600 000
3 1 600 000 480 000 256 000 736 000 1 120 000
4 1 120 000 520 000 179 200 699 200 600 000
5 600 000 600 000 96 000 696 000 0

b) Lecture et analyse du tableau


Le tableau d’amortissement présente le plan de règlement d’un emprunt contracté auprès
d’une personne physique ou morale. On y retrouve les éléments suivants :
-Période : c’est l’intervalle de temps qui sépare deux échéances consécutives, le nombre qui
indique la période renseigne sur l’échéance à laquelle on se situe.
-Dette en début de période : c’est le montant encore dû par l’emprunteur à une époque donnée
-Amortissement de la période : c’est la fraction du capital emprunté qui doit être remboursée à
une échéance donnée
-Intérêt : il désigne la charge financière liée à la dette encore vivante en début de période
-Annuité : c’est le montant total à débourser à une échéance pour assurer le service de la dette.
Elle comporte essentiellement l’amortissement et l’intérêt de la période
-Dette en fin de période : c’est le montant de la dette à une époque donnée, juste après le
versement de l’annuité de la période

Analysons la 3e ligne du tableau :


-la dette en début de période d’une valeur de 1 600 000F correspond aussi à la dette en fin de
période précédente ( période 2)
-l’intérêt d’un montant de 256 000F est le produit par i (soit 0,16) de la dette de début de
période
-l’annuité de 736 000F représente la somme des intérêts et de l’amortissement de la période
-la dette à la fin de la 3e période est la différence entre la dette en début de période et
l’amortissement de la période

2) Généralisation
Soient i l’intérêt périodique pour 1F ; Do le capital emprunté ou la dette initiale ; n le nombre
d’annuités de remboursement ; a k l’annuité versée à la fin de la période k ; m k l’amortissement
contenu dans l’annuité a k; I k l’intérêt contenu dans l’annuité a k; Dk le capital restant dû après
le versement de l’amortissement de rang k.
a)Tableau général

Période Dette en Intérêt Amortissement Annuité Dette en fin de période


début de
période
1 D0 D0 ×i m1 a1 D1=D0 −m1
2 D1 D1 × i m2 a2 D2=D1 −m2
3 D2 D 2 ×i m3 a3 D 3=D 2 −m 3
‘’ ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ ‘’
K Dk−1 Dk−1 ×i mk ak Dk = Dk−1−mk
K+1 Dk D k ×i mk+1 a k+1 D k +1=D k −mk +1
‘’ ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ ‘’
‘’ ‘’ ‘’ ‘’ ‘’ ‘’
n-1 Dn−2 Dn−2 ×i m n−1 a n−1 Dn−1=Dn −2 −mn−1
N D n−1 D n−1 × i mn an Dn=0

b) Relations
A partir de ce tableau général d’amortissement, on vérifie les propriétés suivantes :
-Relation liant dettes et amortissements
D0=m1 +m2 +m3+ …+mn=∑ mk (Relation 1)
D n=D n−1−m n ; D n =0 donc D n−1=mn ( Relation 2)
-Relation liant dette initiale et annuités
Selon le principe de l’équivalence on a
 D0=a1 (1+i)−1 +a 2( 1+ i)−2 +…+ ak (1+i)−k + … an (1+i)−n=∑ a k (1+i)−k (Relation 3)
-Relation liant annuités et amortissements
a n=m n + D n−1 × i∨D n−1=m n donc a n=m n +m n × i
Soit a n=mn ( 1+i ) (Relation 4 )
a k =m k + D k−1 × i
a k+1=mk +1+ D k × i
a k+1−ak =( mk +1+ D k × i ) −( m k + D k−1 ×i )=mk +1−m k ( 1+i ) ( Relation 5)
-Evaluation de la dette vivante à une date k
Soit Rk ¿ capital amortiaprès≤paiement de l ' annuité ak
Rk =m1+ m2 +m3 +..+mk =∑ m p ( Relation 6)
Soit D k la dette vivante à la date k
Dk = D0−Rk (Relation 7)
Cette dette peut être obtenue par actualisation des annuités non échues ; soit
Dk =ak +1(1+i)−1 +ak +2 (1+i)−2 +…+ an (1+i)−(n−k) ( Relation 8)
On peut donc établir l’équivalence à la date k entre la somme empruntée et les annuités
versées.
D k = D 0 (1+ i)k −( a1 (1+i )k−1+ a2 (1+ i)k−2 +…+ ak ) (Relation 9)
3-Cas particuliers
a)Annuités constantes
Selon cette hypothèse les relations précédentes deviennent

1−(1+i)−n
Relation 3 D0=a (Relation 3 bis)
i

1−(1+i)−(n−k)
Relation 8 Dk =a (Relation 8 bis)
i

k (1+ i)k −1
Relation 9 D k = D 0 (1+ i) −a (Relation 9 bis)
i

Relation 5 mk+1 −mk ( 1+i )=0 (Relation5 bis)

De cette relation ,on déduit m k+1 =m k (1+ i). Cela conduit à la loi de variation des
amortissements.

Théorème
Lorsque les annuités sont constantes, les amortissements successifs varient en progression
géométrique croissante de raison (1+i).

Remarque
Ceci constitue la loi de variation des amortissements lorsque les annuités sont constantes.

Conséquences
(1+i)n−1
Relation 1 D0=m1 ( Relation 1 bis)
i
D0 × i
On tire la valeur du premier amortissement m 1= n
(1+i) −1

(1+i)k −1
Relation 6 Rk =m1 (Relation 6 bis)
i

(1+i)n−(1+i)k
Relation 7 Dk = D0 (Relation 7 bis)
(1+i)n−1

Illustration 1
En vue de rembourser un prêt contracté au taux annuel de 20%, Mme TABI doit verser 10
annuités de 2 500 000F chacune, la première étant versée un an après la remise des fonds.
Déterminer :
1) La somme empruntée
2) Le montant de l’amortissement contenu dans la première annuité
3) La somme totale remboursée après le 5e versement
4) Le capital restant dû après le paiement de la 5e annuité

Résolution
1) D’après l’exercice , les annuités de remboursement sont constantes et de valeur a =
2 500 000F ; la dette est remboursée à l’aide de n= 10 annuités ; de plus le taux i pour 1F est
de 0,20F.
A partir de la relation 3 bis on calcule le montant de l’emprunt :
1−1,2−10
D 0=2500 000 =10 481180,21 F
0,2
2) D’après la relation 1 bis
D0 × i 10 481180,21
m 1= = =403 763,96 F
(1+i) −1 (1+0,2)10−1
n

3) Cinq versements sont effectués sur les dix prévus ; la somme totale remboursée après ce 5e
versement peut être obtenue grâce à la relation 6 bis
(1+i)5−1 (1+ 0,2)5−1
R5=m1 =403 763,96 =3 004 649,85 F
i 0,2
4) Le capital restant dû après le paiement de la 5e annuité peut être calculé en utilisant
plusieurs relations telles que les relations 8 bis ou 9 bis. Toutefois il serait plus simple ici de
calculer la différence entre la somme empruntée et la somme remboursée.
D5=D 0−R5=10 481180,21−3 004 649,85=7 476 530,32 F

b) Amortissements constants
Compte tenu de cette nouvelle hypothèse, les relations initiales deviennent :
Relation 1 D 0=m+ m+m+m+m+…+m=m× n
D
m¿ 0
n

−D 0 ×i −D 0 × i
Relation 5 a k+1−ak =−m×i= soit a k+1=ak +
n n
D’où la loi de variation des annuités :

Théorème
Lorsque les amortissements sont constants, les annuités successives varient en progression
−D0 × i
arithmétique décroissante de raison
n
Remarque : Ceci constitue la loi de variation des annuités lorsque les amortissements sont
constants.

Illustration 2
La somme empruntée par M. Komenan dans l’exemple d’introduction, soit 2 400 000F doit
être remboursée au moyen de 5 amortissements d’égale valeur, le premier versement ayant
lieu un an après l’emprunt. Présenter à nouveau le tableau d’amortissement de cet emprunt.
Période Dette en Amortissement Intérêt Annuité Dette en fin
début de de période
période
1 2 400 000 480 000 384 000 864 000 1 920 000
2 1 920 000 480 000 307 200 787 200 1 440 000
3 1 440 000 480 000 230 400 710 400 960 000
4 960 000 480 000 153 600 633 600 480 000
5 480 000 480 000 76 800 556 800 0

Remarque :
-les annuités varient en progression arithmétique de raison -76 800F
-les intérêts périodiques varient eux aussi en progression arithmétique de raison -76 800F
La variation des annuités n’est autre que celle des intérêts

III-Remboursement en bloc
De plus en plus on rencontre de façon pratique ce type de remboursement aussi appelé
remboursement in fine.

Principe
Le remboursement in fine peut se faire selon deux modes particuliers :

Mode 1
A l’échéance ,l’emprunteur rembourse le capital et paie également les intérêts composés. La
somme totale payée représente la valeur acquise à intérêts composés du capital emprunté.

Mode 2
L’emprunteur paie les intérêts périodiques du capital emprunté. A l’échéance , il paie le
dernier intérêt et rembourse le capital.

Quelque soit le mode retenu, l’emprunteur peut constituer un fonds d’amortissement en vue
d’honorer ses engagements. Il place à cet effet périodiquement et à intérêts composés des
sommes qui lui permettront d’obtenir le montant du capital emprunté.
Remarque
En général, le taux de placement est inférieur au taux de l’emprunt.

Illustration 3
M.KOKOBLIKO a contracté un emprunt de 10 000 000F aux conditions suivantes : taux
annuel d’intérêt 12% ; remboursement intégral de l’emprunt à la fin de la 6e année ; paiement
annuel des intérêts échus. Calculer :
1) Le montant des intérêts payés chaque année
2)La somme constante à épargner chaque année au taux d’intérêt annuel de 8% en vue de
constituer le fonds d’amortissement sachant que le premier versement a lieu un an après
l’emprunt et le dernier à l’échéance
3) La charge annuelle effective de cet emprunt

Résolution
Le capital emprunté n’est remboursé qu’à la fin de la durée de l’emprunt. Les intérêts payés
chaque année sont calculés à partir du capital de 10 000 000F
1) Les intérêts payés chaque année s’élèvent à :
C ×t × n 10 000000 × 12×1
I¿ = =1 200 000 F
100 100
2) La somme à épargner chaque année doit avoir, à la date du remboursement une valeur
acquise égale au montant du capital emprunté.
Soit x cette somme ; elle est liée au capital emprunté par la relation
(1+i)n −1 i 0,08
x =D 0 d' o ù x=D 0 n
=10 000 000 =1 363 153,86 F
i (1+ i) −1 (1+0,08)6−1
La somme à épargner chaque année est de 1 363 153,86F.
3) La charge annuelle effective de cet emprunt représente le montant total décaissé chaque
année. C’est le montant épargné augmenté des intérêts annuels.
La charge effective est : 1 200 000 + 1 363 153,86 ¿ 2 563153,86 F

EXERCICES D’APPLICATION
EXERCICE 1
Une coopérative emprunte une somme de 9 000 000F et s’engage à verser, pendant 4 ans, à la
fin de chaque année de l’emprunt, l’intérêt de la dette. Par ailleurs il est prévu que
l’amortissement se fera en deux temps ; une moitié à la fin de la 2e année et l’autre moitié à la
fin de la 4e année. Le taux annuel d’intérêt est de 11%. Construire le tableau d’amortissement
de l’emprunt.

EXERCICE 2
La société SYLLA et FRERES emprunte le 01/10/2005 la somme de 16 000 000F et s’engage
à verser pendant 10 ans les intérêts de la dette. Le capital emprunté sera remboursé en bloc à
la fin de la 10e année. Le taux d’intérêt est fixé à 12 %. Dans le but de préparer l’échéance de
ce paiement, SYLLA convient avec sa banque d’effectuer des versements constants
rémunérés à 9%, le premier versement étant fixé au 01/10/2006 et le dernier, le 01/10/2015.
1) Calculer l’annuité de placement
2) Combien l’emprunteur perd-t-il par rapport au système d’amortissement par annuités
constantes ?

Exercice 3
L’entreprise TAILLE BASSE a contracté un emprunt remboursable par annuités constantes.
On extrait des 3 premières lignes du tableau d’amortissement les renseignements suivants :
Période Capital en Intérêt Amortissement Annuité Capital en fin
début de de période
période
1 … 1 400 000 … … …
2 … 1 188 204 … … …
3 … 946 754 … … …

I 1−I 2 1
1)Démontrer l’égalité entre le rapport et . En déduire le taux annuel d’intérêt de
I 2−I 3 1+i
cet emprunt.
2) Compléter les 3 premières lignes de ce tableau d’amortissement
3) Ecrire la dernière ligne du tableau d’amortissement en précisant la durée de l’emprunt

EXERCICE 4
Mme KAZO emprunte 2 500 000F à 12% remboursables par le versement de 7 annuités
immédiates en progression géométrique de raison 1,1. Dresser le tableau d’amortissement de
cet emprunt.

EXERCICE 5
Un emprunt de 5 000 000F à 20% est remboursable en 10 annuités immédiates. Les 5
premières annuités sont égales entre elles et les 5 dernières sont également égales entre elles
mais la 6e excède la 5e de 100 000F.
1) Calculer le montant de la première annuité
2) Dresser le tableau d’amortissement de cet emprunt
3) Déterminer la loi suivie par tous les amortissements remboursant cet emprunt
EXERCICE 6
La 13e annuité remboursant un emprunt se décompose ainsi : amortissement 407 527F ;
intérêt 180 492F. Sachant que le taux d’intérêt de cet emprunt est égal à 13% et que les
annuités sont constantes, calculer le montant du capital emprunté et le nombre d’annuités de
remboursement.

EXERCICE 7
Un emprunt amortissable en 25 ans par annuités constantes et immédiates est tel que le
premier amortissement est égal à 302 412F alors que le 3e amortissement est égal à 393 015F.
1) Trouver le taux nominal de cet emprunt
2) Calculer le capital emprunté sachant que l’annuité constante est égale à 8 002 412F.
3) Combien vaut le 25e et dernier amortissement ?
4) Quel est le montant du capital dû immédiatement après le paiement de la 20e annuité ?

EXERCICE 8
Le 11e annuité remboursant un emprunt se décompose ainsi : amortissement 7 867 620F ;
intérêt 3 135 748F. Sachant que le taux d’intérêt de cet emprunt est égal à 5,75% et que les
annuités sont constantes, calculer le montant du capital emprunté et le nombre d’annuités de
remboursement.

CHAPITRE 4 : LES EMPRUNTS OBLIGATAIRES

Il arrive qu’un Etat, une collectivité ou une société désire contracter un emprunt pour financer
ses différentes activités, emprunt qui ne saurait être assuré par un seul prêteur compte tenu de
son montant élevé. Un tel emprunt est donc fractionné équitablement afin de permettre à une
multitude de prêteurs d’assurer son financement.

I-Généralités
1) Définitions
Un emprunt obligataire est un emprunt particulier contracté auprès d’une multitude de
prêteurs appelés obligataires.
Les obligations sont des titres de créance négociables représentant chacun une fraction de
l’emprunt.

2) Principes de remboursement
Le principe de remboursement est le même que celui des emprunts indivis à savoir
l’équivalence des sommes reçues et celles décaissées en règlement de la dette.

3) Types de remboursement
Selon les clauses du contrat, le capital emprunté peut être remboursé de façon progressive ou
en une seule fois.

4) Caractéristiques de l’emprunt

En fonction des objectifs fixés par l’emprunteur on définit les caractéristiques suivantes :
-valeur nominale d’un titre : c’est la valeur effective de l’obligation et qui est inscrite dans le
contrat d’émission ; elle sert de base de calcul de l’intérêt. La valeur nominale est aussi
appelée le pair.
-taux nominal : c’est le taux indiqué dans le contrat d’émission ; il peut être fixe ou variable
-coupon d’intérêt : c’est l’intérêt périodique perçu sur chaque obligation non amortie ; il est
égal au produit de la valeur nominale par le taux nominal.
-prix d’émission : c’est le prix de souscription payé par l’obligation pour être propriétaire de
l’obligation. Par rapport à la valeur nominale, il peut être inférieur (émission en dessous du
pair), égal (émission au pair) ou supérieur (émission au dessus du pair).
-valeur de remboursement : c’est le prix auquel sera remboursé une obligation à son échéance.
Il peut être fixe ou variable, égal à la valeur nominale (remboursement au pair) ou supérieur à
cette valeur nominale (remboursement au dessus du pair).
-prime de remboursement : c’est la différence entre la valeur de remboursement et le prix
d’émission
-taux réel : c’est le taux de celui à utiliser lorsque la valeur de remboursement est différente de
la valeur nominale.
Soient V la valeur nominale ; i le montant de l’intérêt périodique pour 1F ; c le coupon
d’intérêt ( c¿ V ×i¿ ; E le prix d’émission ; R la valeur constante de remboursement d’une
obligation ; N 0 le nombre d’obligations amorties à la fin de la période k ; mk le montant de
l’amortissement versé à la fin de la période k avec m k = A k × R ; N k le nombre d’obligations
encore en vie après l’amortissement de la période k ; a k l’annuité de la période k ; r le taux
V ×i
réel avec r¿
R

II-Remboursement progressif de l’emprunt


Le remboursement progressif nécessite une matérialisation des obligations émises sous forme
de titres numérotés. Ce procédé rend possible périodiquement le tirage au sort d’un certain
nombre de titres qui doivent être portés à l’amortissement.

1- Etude d’un tableau d’amortissement concret


a) Exemple
Dans le cadre du financement de son programme d’investissement, une entreprise a émis un
emprunt dont les caractéristiques sont les suivantes :nombre d’obligations émises
150 000 ;valeur nominale d’une obligation : 10 000 F ; taux nominal d’intérêt : 9% ;prix de
remboursement 11 000F ;prix d’émission : 95% de la valeur nominale ;durée de
remboursement : 5 ans ;nombre de titres respectivement amortis chaque fin d’année : 20 000 ;
25 000 ; 28 000 ; 35 000 ; 42 000 .Le tableau d’amortissement de cet emprunt est le suivant :

Périodes Obligations Intérêts de Amortissement Annuités Obligations


vivantes en la période réelles vivantes en
début de fin de
période période
Nombre Valeurs
d’obligations
1 150 000 13500000 20000 220000000 355000000 130000
0
2 130 000 11700000 25000 275000000 392000000 105000
0
3 105 000 94500000 28000 308000000 402500000 77000
4 77 000 69300000 35000 385000000 454300000 42000
5 42 000 37800000 42000 462000000 499800000 0
45360000 150000 165000000 2103000
0 0

b) Lecture et analyse du tableau


Analysons une des lignes du tableau par exemple la ligne 2 :
-le nombre d’obligations au début de la 2eme période (130 000) correspond au nombre
d’obligations à la fin de la 1ere période ;
-l’intérêt d’un montant de 117 000 000 F est le produit par c du nombre d’obligations en début
de période ; c= 0,09 ×10 000 = 900
-l’amortissement d’une valeur de 275 000 000 F est le produit du nombre de titres amortis lors
de la période A2 =25 000 par la valeur de remboursement R = 11 000 ; l’annuité de
392 000 000 F représente la somme des intérêts et de l’amortissement de la période.
-Le nombre d’obligations vivantes à la fin de la deuxième année est la différence entre le
nombre d’obligations vivantes en début de période et le nombre de titres amortis à la fin de la
période.

2 .Généralisation
Nous adopterons les notations définies dans le paragraphe I-4
2-1)Tableau général
Période Obligations Intérêt de Amortissement Annuités réelles Obligations
vivantes en la période vivantes en fin
début de de période
période
Nombre de Montant (R
titres connu)
1 N0 N0 c A1 A1 R N 0 c + A 1 R=a1 N 0− A 1=N 1

2 N1 N1 c A2 A2 R N 1 c+ A 2 R=a2 N 1− A 2=N 2

: : : : : : :

: : : : : : :

k N k−1 N k−1 c Ak Ak R N k−1 c+ A k R=a k N k−1− A k =N k

K+1 Nk Nk c Ak +1 Ak +1 R N k −A k+1 =N k+1


N k c + A k +1 R=ak +1
: : : : : : :

: : : : : : :
n-1 N n−2 N n−2 c An−1 An−1 R N n−1 c+ A n−1 R=an−1N n−2− A n−1=N n−1

n N n−1 N n−1 c An An R N n−1 c+ A n R=a n N n=0

∑ Ik N NR ∑ ak

2.2 Relations entre les différents éléments d’un emprunt obligation


De ce tableau général d’amortissement on vérifie les propriétés suivantes :
a) Relation liant le nombre de titres émis et les titres amortis :

NO = A1 +A2 +A3 +………..+ An (Relation 1)


Nn =N n-1 – An = 0 soit Nn-1 = An ( Relation 2)

b- Relation liant la dette payable et les annuités


-La dette à rembourser et sur laquelle est basé le tableau d’amortissement constitue la dette
initiale DO égale à N0.R
-le taux de calcul permettant d’établir l’équivalence entre les différents éléments de l’emprunt
est le taux réel r .Selon le principe de l’équivalence ,on obtient :

N0 ×R = a1(1+r)-1 +a2(1+r)-2 +………. +aK(1+r)-k +……… +an(1+r)-n

N0 ×R =∑ ak (1+r )−k (Relation 3)

c) Relation liant annuités et amortissements


Du fait de la similitude existant entre les emprunts indivis et les emprunts obligataires il
ressort :
an =mn(1+r) = An.R(1+r) (Relation 4)

aK+1 – aK = mK+1 –mK(1+r) (Relation 5)

d) Evaluation de la dette vivante à la date K


-soit RK le capital amorti après le paiement de l’annuité aK ; on a :

RK = m1 + m2 + m3 +……..+ mK =A1R + A2R + A3R +……..+AkR

RK = (A1 +A2 +A3 +……….+ AK) × R (Relation 6)

La somme A1 + A2 +……….+AK représente le nombre total de titres amortis après K


paiements.
-soit DK la dette vivante à la date K ; on a :
Dk = D0 -DK = N0× R−∑ A k × R =(N0 –∑ A k ¿ × R ¿ ¿ N k × R avec
NK = N0−∑ A k (Relation 7)
Cette dette peut être obtenue par actualisation des annuités non échues ; soit

D =aK+1(1+r)-1 +ak+2(1+r)-2 +……..+an(1+r)-(n-k) (Relation 8)

3- Cas particuliers

3-1 Emprunts obligataires remboursables par annuités constantes


Selon cette hypothèse les relations précédentes deviennent :

1−(1+r )−n
Relation 3 : N 0 R=a (Relation 3 bis)
r

Relation 4 : a¿ An × R(1+ r) (Relation 4 bis)

1−(1+r )−n +k
Relation 8 : N k × R=a (Relation 8 bis)
r

Relation 5 : m k+1 −m k (1+ r )=0 (Relation 5 bis)

De cette dernière relation on déduit :

mk+1 =mk ( 1+r ) soit encore A k+1 R= A k R(1+ r)

Ak +1= A k (1+ r)

Théorème

Lorsque les annuités sont constantes, les nombres successifs d’obligations amorties varient en
progression géométrique croissante de raison (1+r).

Conséquences :

(1+r )n−1
Relation1 : N 0= A 1 (Relation 1 bis)
r

(1+r )k −1
Relation 7 : N k =N 0− A1 (Relation 7 bis)
r

(1+r )n−(1+r )k
De la relation 1 bis, on tire A1 puis on N k =N 0 (Relation 9)
(1+ r)n −1

(1+r )n−(1+r )k
N k =A 1 (Relation 10)
r

1−(1+r )−n+ k
La relation 8 devient donc : N k R=a (Relation 8 bis)
r

Remarque

En pratique les annuités sont plutôt sensiblement constantes compte tenu du fait que le
nombre d’obligations amorties à chaque échéance est entier.

Illustration 1

Une société émet un emprunt obligation dont les caractéristiques sont les suivantes : nominal
10 000F ; prix d’émission 9 500F ; valeur de remboursement 12 500F ; nombre d’obligations
émises 50 000F ; taux de souscription 7,5% ; remboursement progressif sur 5 ans par annuités
constantes. Calculer :

1) Le montant de la dette à rembourser

2) Le montant de l’annuité constante

3) Le nombre de titres amorties au premier tirage

4) De deux façons différentes le nombre de titres en vie après le 3e tirage

5) Ecrire les lignes 1,4 et 5 du tableau d’amortissement

Résolution

1) Soit D0 la dette à rembourser, R la valeur de remboursement d’une obligation et N 0 le


nombre d’obligations émises

D0=N 0 × R=50000 ×12500=625 000 000 F

2) Le remboursement se fait de façon progressive et par annuités théoriques constantes donc


on peut utiliser la relation théorique 3 bis

V × i 10 000 ×0,075
r¿ = =2,06
R 12 500

r
D’après la relation 3 bis, on a : a¿ N 0 R
1−(1+r )−n
0,06
¿ 50000 ×12500 −5
=148 372750 F avec n=5
1−(1,06)

3) Soit A1 le nombre de titres amortis la 1e année. Etant donné le remboursement progressif


par annuités constantes, la relation 1 bis permet d’écrire :

r 0,06
A1=N 0 n
=50000 =8869,82 soit
( 1+ r ) −1 (1+ 0,06 )5−1

A1=8870 obligations

4)Soit N 3 ce nombre

Première méthode

D’après la relation 9 ,on a :


(1+r )5−(1+ r )3 (1+0,06)5−(1+0,06)3
N 3=N 0 =50000 =21762,04 soit 21762 obligations
(1+r )5−1 (1+0,06)5−1

Deuxième méthode
Compte tenu du résultat de la question 3 et de la relation 10, on a :

(1+r )5−(1+ r )3 (1+0,06)5−(1+0,06)3


N 3= A 1 =8869,82 =21762,04 soit 21762 obligations vivantes .
r 0,06

5) Tableau d’amortissement

Période Obligations Intérêt Amortissement Annuité Obligations


vivantes vivantes
Nombre Valeur

1 50000 37500000 8870 110875000 148375000 41130

: : : : : : :

4 21762 16321500 10564 132050000 148371500 11198

5 11198 8398500 11198 139975000 148373500 0

3-2) Emprunts obligataires remboursables par amortissements constants

Relation 1 : N 0= A + A + A+…+ A=n× A

avec A≤nombre constantd ' obligations tirées à chaque échéance.

N0
A¿
n

−N 0
Relation 5 : a k+1−ak =− A × R × r soit a k+1=ak +( R × r)
n

Théorème

Lorsque les amortissements sont constants, les annuités varient en progression arithmétique
N
de raison (- 0 R ×r ¿
n

Illustration 2

En tenant compte des données de l’illustration précédente, considérer un remboursement


progressif sur 5 ans par amortissements constants puis calculer les 1e,4e et 5e lignes du tableau
d’amortissement.

Résolution

Etant donné l’amortissement constant, le nombre de titres remboursés à chacune des


N 50000
échéances est toujours le même : A¿ 0 = =10000
n 5
N 3=N 0−3 A=50000−3 ×10000=20000

Tableau d’amortissement

Période Obligations Intérêt Amortissement Annuité Obligation encore


vivantes en vie
Nombre Valeur
1 50000 37500000 10000 125000000 162000000 40000

4 20000 15000000 10000 125000000 140000000 10000


5 10000 7500000 10000 125000000 132500000 0
Remarque

-on vérifie la loi de variation des annuités pour des amortissements constants ; en effet les
annuités varient en progression arithmétique décroissante de raison – 7 500 000

-du fait des amortissements constants il ressort que la loi de variation des annuités est la
même que celle des intérêts

III-Remboursement en bloc ou in fine

Principe

A l’émission, le débours (ou somme déboursée) des obligations s’élève à N 0 × E  ; l’émetteur


verse en contre partie à l’ensemble des obligations N 0 ×c à chaque échéance et
N 0 ×c + N 0 × R à terme . Dans des cas très rares, l’emprunteur verse à échéance les intérêts
composés des coupons et la dette initiale N 0 × R .

Illustration 3 : Emprunt obligataire, 6,5%

Dans le cadre de son programme économique et financier 2010-2013, l’Etat de Côte d’Ivoire
sollicite le marché financier de l’UEMOA à travers l’émission d’un emprunt obligataire dont
les caractéristiques sont les suivantes : montant de l’emprunt 40 000 000 000, valeur nominale
10 000FCFA par obligation, durée totale 3 ans, taux d’intérêt 6,5% net d’impôts,
remboursement in fine en 2013.

1) Calculer le nombre d’obligations émises

2) Calculer le montant des intérêts versés chaque année

Résolution
1) Soit N 0 le nombre d’obligations émises pour la collecte des fonds :

40000000000
N 0 c=40000000000 soit N 0= =4000000 obligations
10000

2) Le remboursement a lieu en bloc et à la fin de la durée du prêt (3 ans) ; à la fin de chacune


de ces années, les obligataires percevront des coupons de : 10000
×6,5 %=650 F pa r obligation.

Pour l’ensemble des obligations ,l’Etat devra verser la somme de :

650 × 4 000 000=2600 000 000 F .

IV-Calcul des taux effectifs

Le taux nominal d’intérêt est un taux indicatif servant à calculer le coupon. Les taux effectifs
désignent le taux réel r appelé taux actuariel, taux de rendement ou taux de revient.

1) Taux de rendement

1-1) Taux de rendement d’un obligataire

a)Cas d’une obligation remboursée à la date k

C’est le taux qui réalise l’équivalence entre la valeur d’émission de l’obligation et les sommes
reçues par l’obligataire jusqu’à la date k. Soit x ce taux :

1−(1+ x)−k
E¿ c (1+ x)−1+ c(1+ x )−2 +c (1+ x)−3 + …+c (1+ x)−k =c + R(1+ x )−k
x

Ce taux est au moins égal au taux nominal. Au delà de k = 2 la détermination du taux pourra
se faire par essais successifs suivis éventuellement d’une interpolation linéaire.

Illustration 4

Une collectivité locale émet un emprunt-obligation remboursable à l’aide d’annuités


sensiblement constantes. Les caractéristiques de cet emprunt sont les suivants : valeur
nominale 10 000F ; taux d’intérêt nominal 12% ; prix d’émission 9 600F ; valeur de
remboursement 10 800F ; nombre d’obligations émises 10 000 ; durée de remboursement 5
ans ; frais d’émission 2 400 000F. Calculer le taux de rendement réalisé par un obligataire
dont les titres sont remboursés au 2e tirage.

Résolution

V¿ 10000 ; E=9600; R=10800


Soit n le nombre d’obligations de cet obligataire ; le montant versé à l’émission est de n× E ;
en retour il perçoit n× c à la première échéance et n× c+ n× R au 2e tirage. Le taux de
rendement x réalise l’équivalence entre les sommes versées et les sommes reçues, on peut
écrire la relation d’équivalence suivante 

n× E=n × c( 1+ x )−1 +n ×c (1+ x )−2+ n × R(1+ x )−2

E¿ c (1+ x)−1+ c(1+ x )−2 + R(1+ x)−2

c(1+ x)−1+ c( 1+ x )−2 + R(1+ x)−2−E=0

Pour x = 0,19 le premier membre de cette équation est – 0,098¿ 0

Pour x = 0,18 le premier membre donne 0,02930 ¿ 0

Pour x = 0,185 le premier membre donne – 0,03475¿ 0

Le taux recherché est donc compris entre 18,5% et 18%. Par interpolation linéaire on a x =
0,18228 soit un taux de rendement de 18,228%.

En posant (1+ x)−1= y , la relation d’équivalence équivaut à une équation du second degré
d’inconnue y. En calculant le discriminant on détermine la valeur de l’inconnue y à partir de
laquelle on obtient x.

b)Cas de plusieurs obligations remboursées à des dates différentes

On considère un obligataire ayant souscrit à p obligations dont p1 remboursées à la date


k 1 et p 2 remboursées à la date k 2; le taux de rendement d’un tel obligataire est le taux x qui
réalise l’équivalence entre le débours et les sommes perçues.

Illustration 5

En se basant sur les données de l’illustration 4, calculer le taux de rendement d’un obligataire,
détenteur de 3 obligations remboursées de la façon suivante : une obligation remboursée au 2e
tirage et les deux autres remboursées au 3e tirage.

Résolution

L’obligataire a souscrit pour 3 obligations ; il verse à l’émission 3 fois la valeur d’émission


d’une obligation ( 3× E ¿ .

Les obligations étant remboursées aux 2e puis 3e tirage, il reçoit : 3× c ; 3 ×c + R et 2× c+2 × R


respectivement aux 1er , 2e et 3e tirages.

Pour un taux de rendement x, on a la relation d’équivalence :

3× E=3 × c(1+ x )−1+ 3× c (1+ x)−2+ R (1+ x)−2 +2 ×c (1+ x)−3+ 2× R (1+ x)−3

3 ×c (1+ x )−1+ 3× c (1+ x)−2+ R(1+ x )−2 +2 ×c (1+ x)−3+ 2× R (1+ x)−3−3× E=0
Pour x = 0,15 le premier membre de l’équation donne – 200¿ 0

Pour x = 0,145 le premier membre donne 115,90 ¿ 0

Pour x = 0,1475 le premier membre donne 89,3386¿ 0 ; le taux recherché est compris entre
14,75% et 15%.

Par interpolation linéaire, on calcule le taux de rendement et on obtient

X¿ 0,148272 soit un taux de 14,83 % .

1-2) Taux de rendement moyen de l’ensemble des obligataires

Ce taux réalise l’équivalence entre la somme totale décaissée et les annuités perçues par les
obligataires. Soit y ce taux :

N 0 E=a1 (1+ y)−1+ a2 (1+ y)−2+ …+an (1+ y )−n

-si les annuités sont constantes cette relation devient :

1−(1+ y )−n r
N 0 E=a avec a=N 0 R
y 1−(1+ r)−n

1−(1+ y)−n E 1−(1+r )−n


= ×
y R r

-si le remboursement est in fine, la relation d’équivalence s’écrit :

1−(1+ y )−n
N 0 E=N 0 c + N 0 R(1+ y)−n
y

1−(1+ y )−n
E¿ c + R (1+ y)−n
y

La détermination du taux pourra à nouveau se faire par interpolation linéaire.

Illustration 6

Reprendre les données de l’illustration 4 et calculer le taux de rendement moyen de cet


emprunt.

Résolution

Le remboursement des obligations s’effectue au dessus du pair (R¿ V ¿ il no u s faut déterminer


V × i 10000 ×0,12
le taux actuariel r¿ = =0,1111
R 10800

On pourra ensuite calculer le montant des annuités théoriques puis écrire la relation
d’équivalence. On pourrait aussi utiliser la relation suivante :
1−(1+ y)−n E 1−(1+r )−n
= ×
y R r

1−(1+ y)−5 10000 1−(1+0,11111)−5


= × =3,412593
y 10800 0,11111

Selon la table financière N 0 4 , on lit pour y¿ 14la valeur 3,433081 et pour y = 14,25 la valeur
3,412554 ; enfin par interpolation linéaire on obtient y = 0,142 ; soit un taux de 14,20%.

2) Taux de revient de l’émetteur

L’émission d’un emprunt obligation engendre des frais supportés par l’émetteur ; il dispose en
définitive de la différence entre les sommes collecté es et les charges supportées. On note F le
montant total des charges ; on appelle taux de revient de l’émetteur le taux t qui réalise
l’équivalence entre le montant net disponible et les annuités de remboursement :

N 0 E−F=a1 (1+ t)−1 +a2 (1+t )−2+a 3( 1+ t)−3 +…+ an (1+t)−n

1−(1+t)−n
-si les annuités sont constantes, la relation devient N 0 E−F=a
t

1−(1+t)−n
-si le remboursement est in fine N 0 E−F=N 0 c + N 0 R(1+t)−n
t

1−(1+t)−n F
E−f =c + R(1+t )−n avec f =
t N0

Illustration 7

En se basant sur l’illustration 4 déterminer le taux de revient de cet emprunt pour l’émetteur.

Résolution

Le montant disponible à l’émission est la différence entre les sommes collectées et les frais
d’émission

N 0 × E−F=10000× 10000−2400000=97600000

L’annuité théorique constante est obtenue de la façon suivante :

r 0,11111
a¿ N 0 × R −5
=10000 ×10800 =29303232
1−(1+r ) 1−(1+0,11111)−5

Le taux de revient réalise l’équivalence entre le montant disponible à l’émission et les


1−(1+t)−n
annuités de remboursement versées par la collectivité. D’où N 0 E−F=a
t
1−(1+t)−5
97600000¿ 29303232
t

1−(1+t )−5
Soit =3,330691
t

D’après la table financière N 0 4 et l’interpolation linéaire, t¿ 15,25 %

EXERCICES D’APPLICATION

EXERCICE 1

Soit un emprunt-obligation d’un montant de 4 milliards de francs, remboursable en 25


annuités sensiblement constantes. Les caractéristiques de l’emprunt sont les suivantes : valeur
nominale 20000F ; valeur de remboursement 22000F ; taux nominal d’intérêt 5%.

1) Calculer la valeur théorique de l’annuité

2) Ecrire la 20e ligne du tableau d’amortissement

3) Calculer le taux de rendement moyen sachant que l’emprunt est émis au pair

4) Calculer le taux de revient sachant que les frais d’émission se montent à 50 millions.

EXERCICE 2

La SICOGI a émis un emprunt-obligation d’un montant nominal de 1,5 milliard de francs,


amortissable sur 20 ans par annuités sensiblement constantes, la 1e échéance ayant lieu un an
après l’émission. Les titres émis à 29950F sont remboursables à 35000F. D’autre part le
coupon versé par obligation s’élève à 3500F ; les frais et commissions diverses représentent
10% de montant brut encaissé.

1) Sachant que de façon théorique on a remboursé au 5e tirage 116,194 titres de plus qu’au 4e,
montrer que 872,9827 titres théoriques sont amortis au 1er tirage.

2) Déduire des données et de la question précédente le nombre de titres émis , la valeur


nominale d’une obligation et le montant de l’annuité théorique

3) Quel est le montant de la somme nette que devrait se procurer la SICOGI

4) Déterminer le taux de rendement actuariel brut à l’émission pour l’ensemble des


souscripteurs.

EXERCICE 3

A) Une banque agricole doit prêter fin juillet 2010 au taux de 10%, une somme de 1 milliard
de francs à un GVC. Ce prêt sera remboursé en 5 annuités constantes, la 1e annuité étant
prévue en juillet 2012. Calculer le montant de l’annuité constante.
B) Afin de disposer du milliard de francs, la banque émet un emprunt-obligation de 60000
titres au taux d’intérêt de 12%, remboursable au moyen de 10 annuités constantes. Les valeurs
de remboursement seront de 24000F les 6 premières années et de 30000F les 4 dernières
années. Les titres émis à 19000F donnent droit à un coupon de 2400F.

1) Etablir la relation entre le nombre de titres amortis au cours des 6e et 7e tirages.

2) Déduire de la question qui précède et des hypothèses les nombres de titres amortis lors des
1er, 6e,7e et 10e tirages.

3) Ecrire les lignes 1,6,7 et 10 du tableau d’amortissement

EXERCICE 4

Une société a émis un emprunt-obligation au taux de 5,5%, remboursable au pair par annuités
sensiblement constantes. La valeur nominale de chaque obligation est égale à 20000F.

1) Sachant que le capital remboursé au 7e tirage est de 184460000F, déterminer le nombre


d’obligations remboursées au 7e tirage.

2) Déterminer le nombre d’obligations effectivement remboursées au 1er tirage

3) Donner l’expression de la 1e annuité en fonction du nombre d’obligations émises ; en


déduire le nombre total d’obligations émises puis le montant de l’emprunt sachant que
l’annuité théorique est de 49820000F

4) Déterminer la durée de l’emprunt

5) Donner les 3 dernières lignes du tableau d’amortissement de cet emprunt.

EXERCICE 5

La société ZOUNGRANA a émis un emprunt-obligations dont les caractéristiques sont les


suivantes : valeur nominale d’une obligation 10000F ; taux nominal d’intérêt 9% ; date de
jouissance 31 décembre 2010 ; les intérêts étant payables le 310décembre de chaque année et
pour la 1e fois le 31 décembre 2011 ; amortissement à prix constant au dessus du pair ;
remboursement au moyen de 10 annuités sensiblement constantes comportant intérêts et
amortissement, la 1e annuité étant payable le 31 décembre 2011. Du tableau d’amortissement
on extrait les renseignements suivants :

Anné Nombre de Intérêt Amortissement Annuités Nombre


e titres au de titres à
En titre En valeur
début la fin
2011 ……… ……………. ……… ………… …………… ………….
. . .
2012 ………… 83787300 …………… ………… 167656050 ………..
… . …
2013 ………… 77077800 …………. ………… …………… ………..

1) Déterminer la valeur de remboursement d’une obligation

2) Déterminer le nombre d’obligations émises

3) Déterminer, à partir de la date de jouissance, la durée nécessaire pour amortir au moins la


moitié des titres émis.

EXERCICE 6

La société AKABIA a émis en mars 2010 un emprunt de 80000 obligations de 10000F


nominal dont les autres caractéristiques sont les suivantes : prix d’émission 99,94% du
nominal ; date de jouissance et de règlement 22 mars 2010 ; durée de l’emprunt 7 ans ;
intérêts annuels au taux de 8,90% payables au moyen de coupons le 22 mars de chaque année,
le premier venant à échéance le 22 mars 2011 ; amortissement au pair in fine le 22 mars
2017 : frais d’émission par titre 143F.

1) Calculer le taux réel de placement d’une obligation

2) Calculer le taux de revient pour la société

EXERCICE 7

Le Fonds National pour l’Assistance aux Enfants Déshérités (FNAED) a emprunté à la


Banque Nationale de Promotion Sociale (BNPS) une somme de 100 millions de francs. Cet
emprunt est remboursable par 30 semestrialités constantes (s) calculées au taux annuel de
14,49%. Afin de réunir le capital nécessaire, la BNPS émet un emprunt-obligations dont les
caractéristiques sont les suivantes : nominal 12000F ; prix d’émission 11900F ; frais
d’émission 180F par titre ; remboursement au pair en 30 semestrialités constantes de montant
(s’) ; coupon semestriel de 780F par titre.

1) Calculer le montant de la semestrialité constante (s)

2) Calculer la semestrialité (s’) en fonction du nombre N 0 de titres émis

3) Quel est le bénéfice réalisé par la BNPS en supposant qu’il est réalisé dans son intégralité
dès le début de l’opération ?

4) Quel est le bénéfice réalisé par la BNPS par semestre si au contraire elle émet que juste le
nombre de titres nécessaires pour couvrir ses débours initiaux ?

5) A quelle date k le nombre de titres amortis sera-t-il au moins égal à la moitié de N 0?

EXERCICE 8

Sur un prospectus concernant un emprunt à taux fixe, nous pouvons relever les
renseignements suivants : taux d’intérêt nominal 10,70% ; montant 30000000000F ; type des
titres : obligations de 50000F ; prix d’émission 47960F ; remboursement au pair soit 50000F ;
durée de l’emprunt 15 ans ; amortissement en 5 tranches annuelles égales après un différé de
10 ans ; taux actuariel brut au règlement 11,3%.

1) Dresser le tableau d’amortissement de cet emprunt

2) Sachant que le taux actuariel brut représente le taux effectif d’un emprunt obligataire si
celui-ci est assimilé à un emprunt indivis ; vérifier que le taux actuariel brut est bien celui
indiqué.

CHAPITRE 5 : CHOIX D’INVESTISSEMENT ET CHOIX DE MODE DE


FINANCEMENT

I-Généralités

1) Définition

L’investissement est une dépense consentie par une entreprise pour acquérir des biens
matériels ou immatériels dans le but d’améliorer sa rentabilité. L’investissement matériel peut
être assimilé à un placement de capitaux en vue d’en retirer le meilleur revenu ou la meilleure
rentabilité.

2) Eléments caractéristiques d’un investissement matériel

a)Capitaux investis

C’est la masse des capitaux nécessaires à l’acquisition de bien et à toutes les dépenses induites
par cette acquisition (frais de transport, d’installation, de formation , etc) ; Ces dépenses
peuvent être réalisées en une ou plusieurs fois.

b) Cash-flow

C’est la recette nette d’impôt générée en fin d’exercices par l’investissement. On l’appelle
aussi capacité ou marge brute d’autofinancement .On le calcule pendant toute la durée de vie
du projet.

c)Durée de vie

Elle est de deux sortes à savoir :

-la durée de vie du projet qui est la durée pendant laquelle le projet génère des revenus

-la durée de vie du matériel qui est la durée de vie fiscale pendant laquelle le matériel est
amorti

d) Valeur résiduelle nette (VRN)

C’est la valeur de revente probable du bien, déduction faite des impôts éventuels : VRN =
VRB – T% (VRB – VNC)
VRB est la valeur résiduelle brute ; T% est le taux d’impôt sur le bénéfice ; VNC est la valeur
nette comptable = Valeur d’origine – somme des amortissements à cette date.

II-Mesure de la rentabilité économique d’un investissement

On apprécie la rentabilité d’un projet d’investissement par comparaison de divers flux :


capitaux investis d’une part et capacité d’autofinancement et valeur résiduelle nette d’autre
part. Ces flux sont actualisés à intérêts composés à l’époque de l’investissement initial.

1) Définitions

a)La valeur actuelle nette (VAN)

C’est la différence entre les rentrées nettes supplémentaires et les capitaux investis actualisés
à un certain taux (généralement le taux de rentabilité des capitaux sur le marché).Si VAN
¿ 0 alors l' investissement est rentable ; si VAN¿ 0 alors l’investissement est non rentable ; si
VAN = 0 alors il y a compensation des dépenses et des recettes.

b) Le taux interne de rentabilité (TIR)

C’est le taux t à partir duquel les valeurs actualisées des recettes et des dépenses se
compensent. Soit i le taux d’actualisation des capitaux sur le marché : si t¿ i alors
l’investissement est rentable ; si t¿ i alors l’investissement est non rentable.

c)Le taux de profitabilité (t p)

C’est le rapport entre la VAN et les capitaux investis actualisés : si t p <0 alors
l’investissement est non rentable au taux indiqué, si t p=0 alors les dépenses compensent les
entrées ; si t p >0 alors l’investissement est rentable au taux indiqué.

d) L’indice de profitabilité ( I p ¿

C’est le rapport entre les rentrées nettes supplémentaires actualisées et les capitaux investis
actualisés. Si I p< 1 alors l’investissement n’est pas rentable au taux indiqué ; si I p=1 alors les
recettes compensent les dépenses ; si I p> 1 alors l’investissement est rentable au taux indiqué.

Remarque

-lorsqu’on étudie la rentabilité économique d’un projet, les seuls flux de trésorerie retenus
sont ceux liés à l’exploitation du projet (appelés flux économique du projet)

-il faut éviter d’intégrer dans l’étude de la rentabilité économique d’un projet les flux liés au
mode de financement (intérêt d’un emprunt, loyer du crédit bail..).

2-Applications

Illustration 1
M. AGBOTON désire accroître les performances de son usine situé à DIVO. Il acquiert à
cette fin une machine qu’il installe à ses frais. L’investissement s’élève à 8000000F. Selon ses
prévisions le flux économique net sera accru de 2000000F chacune des deux premières années
et de 3000000F chacune des trois années suivantes. Il pense pouvoir revendre la machine à
800000F net d’impôts au terme des 5 années d’utilisation.

1) Examiner la rentabilité de ce projet au taux annuel de 18% et 19%.

2) Déterminer le taux interne de rentabilité du projet

3) Calculer l’indice de profitabilité au taux de 18%.

Résolution

1-a) Taux annuel 18%

VAN

¿−8000000+2000000(1,18)−1 +2000000(1,18)−2 +3000000(1,18)−3 +3000000(1,18)−4 +3000000 (1,18)−5+ 80

La VAN est positive donc le projet est rentable au taux de 18%.

1-b) Taux annuel 19%

VAN
1−(1,19)−2 1−( 1,19)−3
¿−8000000+2000000 +3000000 (1,19)−2 +800000(1,19)−5=−38356,79 F
0,19 0,19

La VAN est négative et le projet n’est plus rentable au taux annuel de 19%.

2) Le taux interne de rentabilité du projet

C’est le taux t pour lequel les recettes compensent les dépenses, la VAN est donc nulle.

Par interpolation linéaire, on a :

Pour t = 18%.......................VAN = 165558,3789

Pout t%...............................VAN = 0

Pour t = 19% ……………………..VAN = - 38356,7871

t−18 0−165558,3789
= t -18 = 0,8118 ; t = 18 + 0,8118 ;
19−18 −38356,7871−165558,3789

t = 18,8118%

3) Indice de profitabilité au taux de 18%

C’est le rapport entre les recettes nettes supplémentaires actualisées et le capital investi
1−(1,18)−2 1−(1,18)−3
2000000 +3000000 (1,18)−2+ 800000(1,18)−5
0,18 0,18 8165558,3789
I p= = =1,0206
8000000 8000000

L’investissement est rentable au taux de 18%.

Remarque

L’indice de profitabilité peut aussi être obtenu à partir de la formule suivante :

VAN
I p= +1
I

Illustration 2

La société GOUE envisage de réaliser un investissement de 9600000F dont la durée de vie


sera probablement de 4 ans. Les prévisions d’exploitation sont contenues dans le tableau
suivant :

Années Année 1 Année 2 Année 3 Année 4

Eléments
Vente 12000000 15600000 21600000 16800000
Charges 7200000 9600000 12960000 10440000
décaissées
NB : La valeur résiduelle du bien, net d’impôt à la fin de l’exploitation est de 1200000F.

1) Pour chacune des 4 années calculer le cash-flow

2) Etudier la rentabilité de l’investissement au taux annuel de 15%

a)au moyen de la VAN

b) au moyen du TIR

Résolution

1) Calcul des cash-flows

Année 1 Année 2 Année 3 Année 4


Chiffre d’affaires 12000000 15600000 21600000 16800000
-Dépenses 7200000 9600000 12960000 10440000
-Amortissement 2400000 2400000 2400000 2400000
= Résultat avant 2400000 3600000 6240000 3960000
impôts
-Impôts (27%) 648000 972000 1684800 1069200
= Résultat net 1752000 2628000 4555200 2890800
+Amortissement 2400000 2400000 2400000 2400000
+Valeur résiduelle 1200000
nette
= Cash-flow 4152000 5028000 6955200 6490800
2)

a)Calcul de la VAN

VAN
¿−9600000+4152000 (1,15)−1+5028000(1,15)−2 +6955200(1,15)−3 +6490800( 1,15)−4=6096618 F

La VAN est positive donc le projet est rentable au taux de 15%

b) Calcul du TIR

C’est le taux t pour lequel la VAN devient nulle.

−9600000+3960000(1+ t)−1 +4740000(1+t )−2+ 6456000(1+t)−3 +6174000(1+t )−4 =0

Par interpolation linéaire, on a :

Pour t = 38% ……………………………..VAN = - 82552,59226

Pour t%......................................VAN = 0

Pour t = 37%...............................VAN = 79298,54186

t−37 0−79298,54186
= ; t¿ 0,3749 soit 37,49 % .
38−37 82552,59226−79298,54186

Remarque

Quand l’entreprise projette plusieurs investissements, elle mesure la rentabilité économique


de chaque projet et opère un choix à partir d’un même critère en fonction des priorités et des
objectifs visés.

III-Mesure de la rentabilité financière

Certes la décision d’investir dans un projet nécessite qu’on mesure la rentabilité économique
mais, compte tenu des charges liées à son financement et des opportunités offertes par le
marché, il s’avère indispensable d’en mesurer également la rentabilité financière. La
couverture des besoins pourra nécessiter l’utilisation de fonds propres, d’emprunts ou de
crédit-bail de façon séparée ou combinée ou encore de location simple.

1) Flux spécifiques à chaque type de financement


Dans la détermination des flux nets de trésorerie, l’entreprise prend en compte d’une part tous
les produits encaissés et d’autre part toutes les charges effectivement décaissées au cours d’un
exercice (charges d’exploitation, impôts, annuités de remboursement, besoin en fonds de
roulement). Pour un exercice donné, la détermination du flux net de trésorerie s’articule
autour du schéma :

Années Début 1 Fin 1 Fin 2 ……….. Fin n

Eléments
:

Total des flux entrants ou total encaissements


(I)
:

Total des flux sortants ou total décaissements


(II)

Cash-flow net CF k =( I ) −(II )

Cash-flow actualizes : CF k (1+i)−k

Remarques

*Pour le dernier exercice d’exploitation, le cash-flow net intègre la valeur résiduelle nette et le
besoin en fonds de roulement (BFR)

*A la date de l’investissement le cash-flow net de la trésorerie est égal à la différence entre le


montant de l’emprunt et les capitaux investis

*Les différents modes de financement sont :le financement sur fonds propres ; le financement
par leasing ou crédit-bail ; le financement par emprunt ; le financement mixte (fonds propres
et emprunts, fonds propres et crédit-bail, etc) ; la location simple.

*il s’agira de comparer soit la VAN de tous les modes de financement, soit leur taux de
rentabilité financière (TRF), soit le coût net actualisé de chacun des modes de financement.
La société retiendra la meilleure solution.

2) Choix du mode de financement

Utilisation de la VAN

Selon l’illustration 2, la société doit effectuer un choix entre un financement exclusivement


sur fonds propres ; un financement exclusivement par emprunt ; un financement mixte (par
exemple un apport de 1600000F et un emprunt de 8000000F) ; un financement par crédit-
bail ; un financement par location simple.

a)Financement sur fonds propres

Dans l’illustration 2, le financement de 9600000F étant intégralement réalisé par la société il


n’y a pas d’emprunt et donc pas d’intérêt ni d’amortissement d’emprunt. Le flux net de
trésorerie est égal au cash-flow net. Au taux d’actualisation de 15%, calculer la VAN :

Début 1 Fin 1 Fin 2 Fin 3 Fin 4

Chiffre d’affaire 12000000 15600000 21600000 16800000


-Dépenses 7200000 9600000 12960000 10440000
-Amortissement 2400000 2400000 2400000 2400000
=Résultat avant 2400000 3600000 6240000 3960000
impôts
-impôts (27%) 648000 972000 1684800 1069200
=Résultat net 1752000 2628000 4555200 2890800
+Amortissement 2400000 2400000 2400000 2400000 2400000
+Valeur 1200000
résiduelle nette
Total flux 0 4152000 5028000 6955200 6492800
entrants(I)
Coût de 9600000 0 0 0 0
l’investissement
Total flux 9600000 0 0 0 0
sortants (II)
Cash-flows nets -9600000 4152000 5028000 6955200 6492800
(I) – (II)
Cash-flows nets -9600000 3610435 3801890 4573157 3711136
actualisés

VAN =
−9600000+ 4152000(1,15)−1+ 5028800(1,15)−2+ 6955200(1,15)−3+ 6490800(1,15)−4 =6096618 F

Pour un financement sur fonds propres, la VAN au taux d’actualisation de 15% est de
6096618 F.
b) Financement par emprunt indivis

Illustration 4

Dans l’illustration 2 le financement de l’investissement est réalisé grâce à un emprunt de


9600000F négocié aux conditions suivantes : taux annuel d’intérêt 12% ; remboursement à
l’aide de quatre annuités constantes, la première payable à la fin du premier exercice. Pour
chacune des 4 années, calculer le flux net de trésorerie puis la VAN au taux d’actualisation de
15%.

Résolution

1−(1,12)−4
Soit a l’annuité constante : 9600000¿ a  ; a =
0,12
9600000× 0,12
−4
=3160650,589 F ≈ 3160650 F
1−(1,12)

Tableau d’amortissement de l’emprunt

Années Capital restant Intérêt Amortissement Annuité



1 9600000 1152000 2008650 3160650
2 7591350 910962 2249688 3160650
3 5341662 641000 2519650 3160650
4 2822012 338643 2822012 3160650
Le calcul du cash-flow se fait de la manière suivante :

Observer que l’emprunt suscite des dépenses supplémentaires se traduisant par le traitement
d’annuités de remboursement. L’intérêt contenu dans chaque annuité accroît les charges
contribuant ainsi à la réduction de l’impôt sur le bénéfice de la société. On parle à cet effet
d’une économie d’impôts.

Les flux nets annuels sont les suivants :

Années Début Fin 1 Fin 2 Fin 3 Fin 4

Eléments
+Ventes 12000000 15600000 21600000 16800000

1-Charges d’exploitation 7200000 9600000 12960000 10440000

2-Amortissement du bien 2400000 2400000 2400000 2400000

3-Intérêt de l’emprunt
1152000 910962 641000 338643
= bénéfice avant impôts 1248000 2689038 5599000 3621357

-impôts sur le bénéfice (27%) 336960 807040 1511730 977766


= résultat net 911040 1881998 4087620 2643591

+amortissement du bien 2400000 2400000 2400000 2400000


= capacité d’autofinancement 3311040 4281998 6487620 5043591

+Montant de l’emprunt reçu

+Récupération du besoin de 9600000


financement d’exploitation

+valeur résiduelle nette


Total flux entrants (I) 9600000 3311040 4281998 6487620 6243591
Variation du besoin de 0 0 0 0
financement d’exploitation
Coût de l’investissement 9600000
Amortissement de l’emprunt 1673875 1874740 2099709 2351676
Total flux sortant (II) 9600000 1673875 1874740 2099709 2351676
Cash-flow nets (I) –(II) 0 1637165 2407258 4387911 3891915
Cash-flow nets 0 1423622 1820233 2885123 2225215

Actualisés
Calculer à nouveau la VAN au taux d’actualisation de 15%. A l’époque 0 le flux net de
trésorerie est nul ; on a :

VAN = 1 637 165(1,15)-1 + 2 407 258 (1,15)-2 + 4 387 911 (1,15)-3 + 3 891 915 (1,15)-4

VAN = 1 423 622 + 1 820 233 + 2 885 123 +2 235 215

VAN = 8 354 193

Conclusion

Pour un financement entièrement réalisé par emprunt, la VAN est de 8 354 193 F au taux
d’actualisation de 15% alors qu’elle est de 6 096 618 F pour un financement sur fonds
propres.

Par comparaison de ces deux premiers modes de financement, la société choisira celui qui
produit la VAN la plus élevée, c'est-à-dire le financement exclusivement par emprunt.
c)Financement mixte

Illustration 5

En reprenant l’illustration 2, envisager un autofinancement à concurrence de 1 600 000 F et


un emprunt de 8 000 000 F remboursés à l’aide de quatre annuités constantes au taux de 12%
l’an.

Par rapport au financement exclusivement par emprunt, nous aurons quelques modifications
pour le calcul de la VAN. En effet si l’on retient les mêmes conditions de règlement de
l’emprunt, l’annuité devient :

0,12
a=8000000 =2633875 F
1−(1,12)−4

il faut déterminer les nouvelles valeurs du tableau d’amortissement puis les nouveaux flux de
trésorerie.

Compte tenu du montant emprunté le tableau d’amortissement de cet emprunt se présente


comme suit :

Année Capital restant Intérêt Amortissement Annuité



1 8 000 000 960 000 1 673 875 2 633 875
2 6 326 125 759 135 1 874 740 2 633 875
3 4 451 385 534 166 2 099 709 2 633 875
4 2 351 676 282 199 2 351 676 2 633 875

Les flux nets de trésoreries pour chacune des quatre années sont les suivants :

Années Début Fin 1 Fin 2 Fin 3 Fin 4

Eléments

+chiffre d’affaires 12000000 15600000 21600000 16800000


-charges d’exploitation 7200000 9600000 12960000 10440000
-amortissement du bien 2400000 2400000 2400000 2400000
-charges financières 960000 759135 534166 282199
=résultat avant impôts 1440000 2840865 5705834 3677801
-impôts sur le bénéfice(27%) 388800 767034 1540575 993006
=résultat net 1051200 2073831 4165259 2684795
+amortissement du bien 2400000 2400000 2400000 2400000
=capacité d’autofinancement 3451200 4473831 6565259 5084795
+montant de l’emprunt
+récupération du besoin de 8000000
financement d’exploitation 0
+valeur résiduelle nette
1200000
Total des flux entrants (I) 8000000 3451200 4473831 6565259 6284795
Variation du besoin de 0 0 0 0
financement d’exploitation
Coût de l’investissement 9600000
Amortissement de l’emprunt 1673875 1874740 2099709 2351676
Total des flux sortants (II) 9600000 1673875 1874740 2099709 2351676
Cash-flow nets (I) –(II) -1600000 1777325 2599091 4465550 3933120
Cash-flow nets actualisés -1600000 1545500 1965286 2936172 2248774

On calculera alors la VAN au taux de 15%

VAN = -1 600 000 + 1 777 325 (1,15)-1 +2 599 091 (1,15)-2 + 4 465 550 (1,15)-3 +3 933 120


(1,15)-4
VAN = 8 695 732 F

d) Financement par crédit-bail


Ce financement s’effectue par le versement d’un loyer périodique et éventuellement d’un
dépôt en garantie. Ce procédé permet à l’entreprise de réaliser des économies d’impôt. A la
fin du contrat de bail, elle peut opter pour un retrait de la garantie ou le rachat du bien. En cas
de rachat, un amortissement comptable est automatiquement effectué et conduit à des
économies d’impôt.

Remarque : dans un cas classique de crédit –bail, on ne procède pas à un calcul


d’amortissement étant donné que l’entreprise n’est pas propriétaire du bien ; il n’y a pas non
plus de valeur résiduelle.

Illustration 6

Reprendre l’illustration 2 et considérons que le recours au crédit –bail sans retraitement se


traduit par le paiement d’un loyer de 4 000 000 F en fin d’année. Le tableau de calcul du flux
net de trésorerie est le suivant :

Sans levée d’option


Années Fin 1 Fin 2 Fin 3 Fin 4

Eléments

+ Vente 12 000 000 15 600 000 21 600 000 16 800 000

-charges d’exploitation 7 200 000 9 600 000 12 960 000 10 440 000

loyer 4 000 000 4 000 000 4 000 000 4 000 000

= bénéfice imposable 800 000 2 000 000 4 640 000 2 360 000

.impôt (27%) 216 000 540 000 1 252 800 637 200

584 000 1 460 000 3 387 200 1 722 800


= résultat d’exploitation 584 000 1 460 000 3 387 000 1 722 000
Flux net de trésorerie

Calculons la VAN de cette forme de financement sans option de rachat.

Au taux d’actualisation de 15% on a :

VAN =584 000(1,15)-1 + 1 460 000 (1,15)-2 + 3 387 200 (1,15)-3 + 1 722 800(1,15)-4 =


507 826 + 1 103 970 +2 227 139 + 985 016 = 4 823 951 F
Conclusion
Lorsque le critère de choix est la VAN, on choisit le mode de financement qui donne la plus
grande valeur actuelle nette.

Avec levée d’option à la fin de la troisième année, pour une valeur de 3 500 000 F

Fin 1 Fin 2 Fin 3 Fin 4

Chiffre d’affaires 12 000 000 15 600 000 21 600 000 16 800 000
hors taxe
-charges 7 200 000 9 600 000 12 960 000 10 440 000
d’exploitation
décaissables
−¿amortissement 875 000 875 000 875 000 875 000
du prix de rachat

-charges de loyer 4 000 000 4 000 000 4 000 000


= résultat avant -75 000 1 125 000 3 765 000 5 485 000
impôts
−¿impôt sur le -20 250 303 750 1 016 000 1 480 950
bénéfice ou
économie d’impôt
= Résultat net -54 750 821 250 2 748 450 4 004 050
+¿Amortissement 875 000 875 000 875 000 875 000
du prix de rachat
après la levée
d’option
= Capacité 820 000 1 596 250 3 623 450 4 879 050
d’autofinancemen
t

+Valeur résiduelle 1200000


nette

Total des flux 520000 1 300000 3 016000 6559000


entrants (I)
Variation du
besoin de
financement
d’exploitation
Prix de rachat du 3 500 000
bien
Versement de la
caution
Total des flux 3 500 000
sortant (II)
Cash-flow net 820 000 1 596 250 123 450 6 079 050
CFK ¿ (I) – (II)
CFK actualisé = 713 261 1 206 994 81 170 3 475 417
CFK (1+i)-k

VAN = ∑ CF k (1+i)−k =5476842

Au taux d’actualisation de 15% la valeur actuelle nette donne un montant de 5 476 842 F

3) Utilisation du taux de rentabilité financière(TRF)


Les calculs sont les mêmes au niveau de chaque mode de financement ; en effet, comme
mentionné dans les définitions, le TRF correspond au taux d’actualisation pour lequel la VAN
calculée est nulle. On détermine les différents TRF qui sont classés par ordre décroissant ; on
retient la solution qui donne le TRF le plus élevé.

4) Utilisation du coût net actualisé


Le calcul du coût net actualisé de chaque mode de financement est la méthode la plus rapide
permettant de déterminer la formule de financement la plus intéressante. Pour chaque mode
de financement, la méthode consiste à :

- Définir toutes les dépenses et les recettes spécifiques annuelles ;


- calculer le coût net, c'est-à-dire la différence entre recettes et dépenses spécifiques. Ce
coût est aussi appelé flux net.
- Actualiser à un taux donné ces coûts nets annuels.
Les différents modes de financement sont représentés chacun par un coût net global actualisé.
En définitive la société choisira le financement le moins coûteux.

a) Financement sur fonds propres ;

Les recettes et les dépenses spécifiques sont :


-les dépenses d’investissement
-les économies d’impôt réalisées et qui sont dues à la baisse du bénéfice imposable ; notons
qu’ici cette baisse résulte de la prise en compte des dotations aux amortissements de
l’investissement
-éventuellement de la valeur résiduelle du matériel net d’impôt qui représente un
encaissement.

Illustration 7
En reprenant l’illustration 2 , nous pouvons constater que la société réalise des économies
d’impôt grâce aux amortissements qui représentent des charges déductibles.

L’amortissement étant linéaire sur quatre ans, son montant annuel est de 2 400 000 F. Il en
résulte une économie d’impôt annuel de :
2 400 000 ×27% = 648 000 F
Début 1 Fin 1 Fin 2 Fin 3 Fin 4

Economies 648000 648 000 648 000 648 000


d’impôt

Valeur 1200000
résiduelle

Total 648 000 648 000 648 000 1 848 000


encaissement
( I)
Décaissemen 9 600 000
t (II )
Cash-flow -9 600 000 648 000 648 000 648 000 1 848 000
net CFK= (I-
II )
CFK (1+I )-k -9 600 000 563 478 489 981 426 071 1 056 600

Désignons par C1 le flux net de trésorerie actualisé ; le montant décaissé à l’époque 0 étant de
9 600 000 F, le taux d’actualisation est de 15%, alors :
C1 = -9 600 000 +543 478 +489 891 +426 071 +1 056 600 = -7 083 960

Remarque :
On pourrait retrouver le même résultat en opérant de la façon suivante :

1−1,15−3 −4
C1 = - 9 600 000 +840 000 +2 040 000(1,15) = -7 083 960 F
0,15

Pour ce mode de financement le coût actualisé est IC1I, soit 7 083 960 F.

b) Financement par emprunt

Les dépenses et les recettes d’exploitation spécifiques sont :

-le paiement des annuités de remboursement (décaissement)

- l’encaissement des économies d’impôt, économies dues au montant des amortissements du


matériel et des intérêts contenus dans chaque annuité de remboursement de l’emprunt
- éventuellement l’encaissement de la valeur résiduelle.

Illustration 8

Le tableau d’amortissement par annuité constante au taux annuel de 12% :


Année Capital restant Intérêt Amortissement Annuité
du
1 9 600 000 1 152 000 2 008 651 3 160 651
2 7 591 349 910 962 2 249 689 3 160 651
3 5 341 660 640 999 2 519 652 3 160 651
4 2 822 008 338 643 2 882 008 3 160 651

De l’illustration 2, nous avons le tableau des flux nets de trésoreries ci-après :


Année 1 2 3 4
Economie d’impôt sur +311 040 +245 960 +173 070 +91 434
les intérêts
Annuité de l’emprunt -3 160 651 -3 160 651 -3 160 651 -3 160 651
Economie sur +648 000 +648 000 +648 000 +648 000
l’amortissement du
bien
Valeur résiduelle +1 200 000
Flux net de trésorerie -2 201 611 -2 266 691 -2 335 581 -1 221 217

Le montant décaissé à l’époque 0 est nul ; au taux de 15%, le flux net de trésorerie actualisé
C2 est tel que :

C2 = - 2 201 611 (1,15)-1 + (-2 266 691)(1,15)-2 +(-2 339 581)(1,15)-3 + (- 1 221 217)(1,15)-


4
= -1 914 444 -1 713 944 -1 538 312 -698 234
= -5 864 934 F
Pour ce mode financement, le coût actualisé est IC2I, soit 5 864 934 F.

c) Financement par crédit-bail

Les dépenses et recettes spécifiques sont :


- le paiement des loyers (décaissement)
- le versement éventuellement de dépôt en garantie
- les économies d’impôt sur intérêt et sur amortissement du bien,
- la récupération éventuellement du dépôt en garantie.

De façon générale, la société réalise des économies d’impôt grâce aux loyers versés mais il
n’existe pas d’amortissement pour des biens loués. La société n’étant pas propriétaire du
matériel loué, il n’y aura pas de valeur résiduelle à encaisser.

Illustration 9

En reprenant l’illustration 2, supposons que, au titre du crédit-bail, la société décaisse


4 000 000 F de loyer par an, réalisant ainsi une économie d’impôt annuelle de :
4000000 ×0,27 = 1080000 F
Chaque année nous aurons donc :

-loyer : -4 000 000 (décaissement)

-économies d’impôt : +1 080 000 (encaissement)


-flux net de trésorerie : -2 920 000
En désignant par le flux net de trésorerie actualisé ; on a

Pour ce mode de financement, le coût net actualisé est 8 336 537 F.

La société devra retenir le mode de financement qui minimise le coût net actualisé.

Conclusion
On a : IC1I = 7 083 960 F ; IC2I = 5 864 934 F; IC3I = 8 336 537 F
Il faut retenir le financement par emprunt

EXERCICES D’APPLICATION

Exercice 1
La société POTENTOS envisage acheter une nouvelle machine d’un coût de 20000000F. Cet
investissement aura une durée de vie probable de 6 ans au terme de laquelle la valeur
résiduelle nette d’impôt est estimée à 2400000F. L’exploitation de la machine permettra
d’accroître le cash-flow annuel de 6000000F.
1)Calculer la VAN au taux annuel de 10% et en déduire l’indice de profitabilité
2)Déterminer le TIR
3)Interpréter les résultats obtenus

EXERCICE 2
L’entreprise GONZAGUE spécialisée dans la pêche maritime envisage accroître sa capacité
de vente de thon en achetant un nouveau bateau de pêche. Le coût de l’investissement est
estimé à 67500000F. L’équipement est amorti linéairement sur 5 ans au terme desquels la
valeur résiduelle est supposée nulle. Le bénéfice imposable annuel est constant et s’élèverait à
21600000F. La société est soumise à l’impôt sur bénéfice au taux de 27%.
1)Calculer les cash-flows nets annuels
2)Calculer la VAN au taux de 10% et en déduire l’indice de profitabilité
3)Déterminer le TIR
4)Interpréter les résultats obtenus.

EXERCICE 3
La société AGBATA envisage la création d’une nouvelle unité de fabrication de chocolat. Les
conditions de l’investissement sont les suivantes :
-montant de l’investissement 125847000F taxes comprises
-durée d’exploitation 5 ans
-amortissement dégressif du matériel sur 5 ans (coefficient 2)
-valeur résiduelle brute 20250000F
La TVA est au taux de 18% et le taux d’impôt sur le bénéfice est de 27%. Les autres
prévisions concernant cette unité de fabrication sont consignées dans le tableau ci-dessous, les
montants sont en hors taxes
.
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Chiffre 360000000 412250000 531300000 460800000 387000000
d’affaire
Charge 300000000 346500000 443400000 391800000 342000000
d’exploitatio
n

1)Calculer les cash-flows nets annuels


2)Calculer la VAN au taux de 15%
3)Interpréter les résultats obtenus

EXERCICE 4
La société GNAMATOS projette un investissement pour lequel elle fixe un taux de
rendement minimal de 10%. Le montant de l’investissement s’élève, d’une part à 300000000
F payables immédiatement et totalement amortissable, et d’autre part 200000000 F payables
dans un an et amortissable pour moitié. Le taux d’amortissement linéaire est de 10% et la
mise en service de l’investissement aura lieu dans un an. Le produit espéré de cet
investissement est de 300000000 F par an, de la fin de la 2e année à la fin de la 6e. Les charges
annuelles, autres que l’amortissement, s’élèvent à 150000000F à compter de la fin de la 1e
année jusqu’à la fin de la 6e année. La valeur comptable nette et le taux de l’impôt sur le
bénéfice est 27%.
1)Déterminer la valeur résiduelle de l’équipement
2)Calculer le cash-flow net de la 1e année
3)Calculer les cash-flows nets annuels de la 2e à la 6e année
4)Calculer la VAN au taux de rendement minimal.
Peut-on alors prendre la décision d’investir ?

EXERCICE 5
Une entreprise a le choix entre deux machines M et M’ coûtant respectivement 8500000F et
11000000F de durée de vie 10 ans chacune. La machine M génère des recettes nettes
annuelles de 1500000F et la machine M’ des recettes nettes annuelles de 1800000F.
1)Déterminer le délai de récupération du capital investi pour l’achat de chaque machine, le
taux d’actualisation est de 8%.
2)Sélectionner le meilleur projet en considérant le critère du délai de récupération du capital
investi.

EXERCICE 6
La SAPH désire acquérir un camion destiné au ramassage de ses produits. Ce camion est
d’une valeur de 75000000F . Deux modes de financement s’offrent à elle :
Premier mode :
Un financement à crédit s’élevant à 75% de la valeur du camion. Cet emprunt serait
remboursable au moyen de 8 versements annuels constants au taux de 13%. Le montant de
l’emprunt serait mis à la disposition de la société lors de l’achat du camion et le versement de
la première annuité de remboursement interviendra 18 mois plus tard.
Deuxième mode :
Une entreprise de crédit bail peut mettre ce camion à la disposition de la SAPH moyennant 32
loyers trimestriels au taux annuel de 13% dont le premier est payable immédiatement avec
option d’achat à la fin de la 8e année pour 14000000F.
Au taux d’actualisation de 12% l’an, quel mode de financement est le plus avantageux pour la
société ?

MODULE DE RECHERCHE OPERATIONNELLE


CHAPITRE I : GENERALITES

Les problèmes de programmation linéaire consistent essentiellement à rechercher des


quantités ( x 1 , x 2 , … , x n ¿ qui optimisent une fonction économique [Z] sous différentes
contraintes. Il convient avant de proposer des techniques de résolution de préciser quelques
termes et la manière de les concevoir pour arriver à une forme mathématique dite forme
canonique.

I-Forme canonique

La forme canonique est la formulation mathématique du problème. Elle est la juxtaposition


d’une fonction économique (linéaire) et d’un système de contraintes (formes linéaires). Le
passage d’un texte littéraire à la forme mathématique est la mise sous forme canonique.

Exemple : Max (ou Min) [Z=x 1 x1 +c 2 x2 +…+ c n x n ]

x1 ≥ 0 , x2 ≥ 0 , … , xn ≥ 0

Quand
{
a11 x 1 +a12 x 2 +…+ a1 n x n ≤ ( ou ≥ ) b1
a21 x 1 +a22 x2 +…+ a2 n x n ≤ ( ou≥ ) b 2
………………………………………………
a m 1 x 1+ am 2 x2 +…+ amn xn ≤(ou ≥)bm
Ce qui signifie que l’on cherche à connaître les valeurs des n variables permettant de
maximiser (ou minimiser) la fonction économique Z, tout en respectant les m contraintes du
système.

II-Etapes de la mise sous forme canonique

Il convient de respecter les étapes suivantes afin d’établir la forme canonique :

-choix des variables : définir les variables et leurs correspondances

-fonction économique : définir l’objectif économique et donner la fonction

-les contraintes : passer en revue tous les facteurs et donner les contraintes qui en résultent

-la forme canonique. Juxtaposer en résumé la fonction économique et le système des


contraintes

1)Fonction économique et les variables (choix )

De façon générale, on considère un phénomène économique Z ,conséquence de plusieurs


effets qui sont additifs et sont proportionnels à leurs causes x 1 , x 2 , … , x n avec les coefficients
de proportionnalité C 1 , C2 , … , Cn . La fonction Z s’exprime : Z¿ C 1 x 1+C 2 x 2 +…+ Cn x n.

C’est cette fonction que l’on cherchera à optimiser (maximiser ou minimiser) qui est la
fonction économique. De façon pratique, il s’agira d’une maximisation des résultats (chiffre
d’affaires, marges ou bénéfices)ou d’une minimisation des coûts.
-maximiser la marge (bénéfice ou chiffre d’affaires) → Max [Z=C 1 x 1+ C2 x2 + …+ Cn x n ]

-minimiser les coûts → Min[Z=C 1 x 1+C 2 x 2 +…+C n x n]

Les causes x 1 , x 2 , … , x n sont les variables du problème. Il s’agit donc de rechercher les valeurs
des variables ( x 1 , x 2 , … , x n ¿ qui optimisent la fonction Z .

Ainsi pour la rédaction :

-le choix des variables revient donc à dire explicitement les valeurs que l’on veut déterminer
ainsi que les symboles (lettres) qu’on utilisera dans la suite du problème.

-pour la fonction économique, on détermine (calcul si nécessaire) les coefficients


C 1 , C2 , … , Cn . on donnera l’expression de la fonction économique de façon claire.

2)Les facteurs et les contraintes

a)Les contraintes de signe

Puisqu’il s’agit de quantités, les valeurs de x 1 , x 2 , … , x n sont positives ou nulles (les


contraintes de non-négativité existent toujours) que l’on écrit : x 1 ≥ 0 , x2 ≥ 0 … et x n ≥ 0 .

b)Facteurs et unités d’œuvres

Les facteurs : F 1 , F2 … F m sont les éléments ou phénomènes techniques (Matières ,machines,


main d’œuvre, argent, marché, etc) utilisés pour obtenir les causes (produits). Chaque facteur
a son unité de mesure ( kg,l,m,h,…) que l’on désigne par unité d’œuvre (U.O).

c)Les contraintes liées aux facteurs

Chaque cause utilise les facteurs dans une certaine proportion unitaire. On désigne par a ij la
proportion de F i dans une unité de la cause x j (exemple a 23 est la proportion de F 2 dans x 3 ¿ .

Les facteurs sont limités( capacité ou disponibilité maximale/ demande ou besoin minimal) et
cette limite va imposer des contraintes. Les limites sont b 1 , b2 , … et b mpour les facteurs.

-si la limite b i est un maximum pour F i , la contrainte est :a i1 x1 + ai 2 x 2+ …+a¿ x n ≤ bi

-si la limite b i est un minimum pour F i , la contrainte est : a i1 x1 + ai 2 x 2+ …+a¿ x n ≥ bi

On aboutit à un système de m inéquations linéaires (nombre de facteurs).

d)Remarques

-il existe des contraintes qui n’utilisent qu’une seule variable, d’où pour F i, la contrainte est
de la forme : a ij x j ≤ b i ou de la forme a ij x j ≥ b i

-si un facteur n’est pas limité, il n’induit pas de contrainte

EXERCICES D’APPLICATION
EXERCICE 1

Une entreprise fabrique des pièces A et des pièces B qu’elle vend au prix unitaire de 138 F
pour A et 136 F pour B. La fabrication des pièces A et B nécessite un passage dans trois
ateliers pour lesquels on dispose des renseignements suivants :

Nombre d’UO utilisé pour Coût variable Capacité maximale


1 pièce A 1 pièce B d’une UO (F) des ateliers(UO)
Atelier T 2 1 10 200
Atelier F 1 4,5 12 540
Atelier M 4 3 14 480
On désire connaître le programme optimal de production qui permettra de maximiser la marge
de l’entreprise. Donner la forme canonique du problème.

EXERCICE 2

Une entreprise agricole doit choisir deux types d’engrais A et B pour fertiliser les terres au
coût minimum. La fertilisation requiert au moins 60 kg de potassium, 120 kg de calcium et 90
kg de sodium par hectare .Dans un paquet de A, il y a 1 kg de potassium, 3 kg de calcium et 3
kg de sodium. Dans un paquet de B, il y a 2 kg de potassium, 2 kg de calcium et 1 kg de
sodium. Le prix des paquets de A et B est le même : 100 F. L’entreprise désire connaître les
nombres de paquets de A et de B à acheter pour la fertilisation d’un hectare. Donner la forme
canonique du problème.

III-RESOLUTION

Il existe différentes méthodes de résolution des problèmes de programmation linéaire. Un


problème admettra au moins une solution si le système des contraintes est compatible c’est-à-
dire s’il n’y a pas de contradiction entre les contraintes.

1)Les techniques de résolution

a)La résolution graphique

Il s’agit de représenter graphiquement le système des contraintes puis trouver la solution qui
optimise la fonction économique. Cette méthode est pratique lorsqu’il y a deux variables
( représentation de droites dans le plan)

b)La résolution algébrique

Les méthodes algébriques peuvent s’employer quelque soit le nombre de variables. Nous
verrons la méthode de DANTZIG dite encore méthode de SIMPLEXE. La présentation des
calculs se fera sous forme de TABLEAUX ( bien qu’il existe d’autres dont les matrices).

c)La dualité

Le DUAL d’un programme linéaire est aussi un programme linéaire. Il peut être utilisé pour
la résolution du premier programme, dit PRIMAL. Nous aborderons la technique de passage
du primal au dual et nous donnerons la signification économique du dual.
2)Résultats attendus d’une résolution

A l’issu d’une résolution, il faut tirer une conclusion en précisant les suivants

a)Les valeurs des variables

On donnera les valeurs (avec les désignations) des variables ainsi que la valeur optimale de la
fonction économique.

b)Les facteurs

On précisera pour chaque facteur :

-les quantités utilisées ou fournies (premier membre de l’inéquation)

-les quantités résiduelles (ou en excédent), différence entre les deux membres de l’inéquation

CHAPITRE II : RESOLUTION GRAPHIQUE

Lorsqu’il n’y a que deux variables dans un problème, une résolution graphique est
envisageable, à trois variables et plus, il faut plutôt envisager une résolution algébrique.

Plan directeur de la résolution

Le plan de résolution à partir de la forme canonique que nous proposons n’est pas exclusif et
n’est qu’une présentation que nous espérons facile à mettre en œuvre.

Pour un problème à deux variables , on a la forme canonique suivante

MAX (ou MIN) [Z¿ C 1 x 1+C 2 x 2 +…+C n xn ¿

x ≥0, y ≥0

{
a11 x +a12 y ≤ ( ≥ ) b1
Quand a21 x +a 22 y ≤ ( ≥ ) b2
…………
am 1 x+ am 2 y ≤(≥)bm

On remarquera que chaque contrainte : a i1 x+ ai 2 y ≤(≥)b i est l’équation d’un demi-plan


délimité par la droite dont l’équation est avec ≤=≥ à la place de l’inégalité

La droite limite (Di) : a i1 x+ ai 2 y =bi ; correspond à la saturation de la contrainte numéro i


c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’écart entre les deux membres de l’inéquation.

La résolution graphique peut se faire selon les étapes suivantes :

-déterminer les droites limites : on donnera pour chaque contrainte (inéquation), la droite de
saturation qui correspond et deux points de la droite (généralement les points sur l’un des
axes)
-représenter dans un même repère les droites : choisir convenablement les échelles du repère
orthogonal ( orthonormé si possible). Placer les deux points et tracer les droites

-Déterminer les demi-plans convenant aux sens des inéquations (hachures) : on hachure
(élimination) les demi-plans qui ne conviennent pas aux sens des inéquations. Si le système
est compatible, il restera une zone non hachurée qui est appelée zone d’acceptabilité. Cette
zone est l’ensemble des points du plan qui respectent toutes les contraintes à la fois.

-Rechercher la solution optimale : on recherche la (ou les) solution(s) dans la zone


d’acceptabilité ou à sa frontière.

Théorème : La fonction économique est optimale (Max ou Min) en un des sommets de la zone
d’acceptabilité. Si la fonction est optimale en deux sommets, elle l’est tout le long du segment
reliant les deux sommets (il y a alors une infinité de solutions : c’est le cas dégénéré).

Un sommet est l’intersection d’au moins deux droites limites ; il correspond donc à la
saturation des contraintes concernées. On peut déterminer la solution optimale par le calcul
des coordonnées des sommets puis par calcul de la valeur de la fonction économique.

-Conclure : Lorsqu’on a les valeurs des variables, on tire la conclusion.

EXERCICES D’APPLICATION

EXERCICE 1

La société AKABIA fabrique et vend 2 produits P1 et P2 dont les prix de vente respectifs sont
de 400 FHT et 300 FHT. Le marché de ces produits est essentiellement régional et porte sur
2500 unités de chacun des deux produits fabriqués et vendus mensuellement. La fabrication
est assurée dans trois ateliers successifs dont les capacités globales mensuelles exprimées en
heures machines sont résumées dans le tableau ci-dessous :

P1 P2 Capacité globale
mensuelle (h)
Atelier 1 2 h 30 4h 11000 h
Atelier 2 3h 3h 9600 h
Atelier 3 1h 30 1h 4200 h
L’entreprise désire connaître les programmes de fabrication conduisant à maximiser son
chiffre d’affaires.

1)Résoudre graphiquement le problème

2)Suite à l’acquisition de nouvelles machines, la capacité de l’atelier 3 passe de 4200 h à 4650


h . Dans ces conditions, quel serait le nouveau programme optimal ?

3)Après un temps, l’entreprise décide de vendre les produits au même prix de 350 F. Quel
serait le nouveau programme optimal ?

EXERCICE 2
L’entreprise ZOUKOUGBEU dispose de camions assurant des voyages régulièrement entre le
dépôt central et des villages. Ces camions sont toujours chargés selon l’une des deux
manières :

-le chargement A : 3 tonnes de riz, 3 tonnes d’igname et 3 tonnes de banane

-le chargement B : 6 tonnes de riz, 1 tonne d’igname et 2 tonnes de banane.

Les GVC qui fournissent l’entreprise peuvent mettre à sa disposition au maximum 4500
tonnes de riz, 1500 tonnes d’igname et 1800 tonnes de banane pour la campagne. Le bénéfice
réalisé sur un chargement A est de 7500 F et 12500 F pour un chargement B. On veut
connaître les nombres de chargements de chaque sorte à effectuer pour maximiser le bénéfice.

Donner la forme canonique du problème et le résoudre graphiquement.

CHAPITRE III : RESOLUTION ALGEBRIQUE

La résolution algébrique est toujours possible, mais ne peut se faire que quand le problème est
sous une forme dite forme standard : cette forme ne comporte que des contraintes avec des
égalités.

I- Mise sous forme standard (Utilisation des variables d’écart)

Une contrainte de la forme canonique peut être : a i1 x1 + ai 2 x 2+ …+a¿ x n ≤(ou ≥)b i

Les variables de la forme canonique ( x 1 , x 2 … , x n ¿ sont appelées variables principales.

Désignons par e i la variable qui mesure la différence entre les deux membres de l’inéquation ;
on a alors : e i=b i−( a i1 x 1+ ai 2 x 2+ …+a ¿ x n ) ( ou ei=ai 1 x i +ai 2 x 2 +…+ a¿ x n−b i) avec e i ≥ 0. La
variable e i est appelée variable d’écart, elle permet de transformer l’inégalité en égalité.

Règles des variables d’écart

Pour m contraintes, on utilisera m variables d’écart e 1 ,e 2 , … ,e m en respectant les règles


suivantes :

Règle 1 :(pour chaque contrainte)

-Si l’inégalité est ≤ , la variable d’écart s’ajoute : a i1 x1 + ai 2 x 2+ …+a¿ x n +e i=b i

-Si l’inégalité est ≥ , la variable d’écart se soustrait : a i1 x1 + ai 2 x 2+ …+a¿ x n −ei =bi

Règle 2 : (pour la fonction économique)

Les variables d’écart ont des coefficients nuls dans la fonction économique (pour annuler
leurs effets dans le résultat) d’où : OPT[Z¿ C 1 x 1+C 2 x 2 +…+C n xn + 0 e1 +0 e 2+ …+0 e m ¿

La forme standard est la juxtaposition de la fonction économique et des contraintes et


comporte en tout N¿ n+m variables (n principales et m d’écart).
II-RESOLUTION PAR LA METHODE DE DANTZIG ( Méthode des tableaux ou
Simplexe)

Le principe de la méthode de Dantzig est de passer d’un sommet à un autre en optimisant à


chaque fois la fonction économique. De façon pratique, les calculs peuvent se faire dans un
tableau.

*Sommet de la zone d’acceptabilité

Un point X( x 1 , x 2 , … , x N ¿ est un sommet de la zone d’acceptabilité si ses coordonnées


vérifient le système des contraintes et s’il a au moins n (N-m) coordonnées nulles. Les m
coordonnées non nulles correspondent à des variables non nulles, on les appelle les variables
de la base. Les n coordonnées nulles correspondent aux variables hors bases.

*Changement de sommet

Pour changer de sommets ,il faut changer de base. On peut obtenir une nouvelle base
remplaçant une variable de l’ancienne base par une autre qui était hors base. Ce changement
doit se faire selon des règles : les critères de DANTZIG ( voir les règles de sélection).

*Présentation sous forme de tableau

Considérons un problème sous sa forme standard, avec N variables (dont n principales et m


d’écart) et m contraintes. Il s’écrit alors :

OPT[Z¿ C 1 x 1+C 2 x 2 +…+C N x N ¿

x 1 ≥ 0 , x 2 ≥0 ,… , x N ≥ 0

Quand
{ a11 x 1+ a12 x 2 +…+ a1 N x N =b1
a21 x 1 +a22 x 2 +…+ a2 N x N =b 2
……………………………………………
am 1 x1 + am 2 x 2 +…+a mN x N =bm

La matrice A du système est :

a11 a12 … a 1 N

(
a a … a2 N
A¿ 21 22
…………
am 1 am 2 … am N
) Les seconds membres sont B (b 1 , b2 , … , bm ¿.

Le tableau se construit autour de la matrice A et comporte :

Une partie centrale correspondant à la matrice A (m lignes et N(¿ n+m ¿ colonnes ¿

On ajoute une ligne au dessus pour y inscrire les désignations (noms des variables et
colonnes)

On ajoute une ligne en dessous pour les taux marginaux de substitution


On ajoute une colonne au début pour y inscrire le nom des variables de la base

On ajoute une colonne à la fin pour les seconds membres [B]

On ajoute une deuxième colonne à la fin pour les θi

Base x1 x2 … xj … xN B θi
x1 a 11 a 12 … a1 j … a1N b1
x2 a 21 a 22 … a 2j … a 2N b2
… … … … … … … …
xi a i1 a i2 … a ij … a¿ bi
… … … … … … … …
xm am1 a m2 … a mj … a mN b m
∆j C1 C2 … Ci … CN −Z
Remarque : La valeur de la fonction économique inscrite dans la ligne en dessous de la
colonne B est négative (−Z ¿ .

*Sélection de la variable qui entre dans la base

Pour le faire, il faut vérifier pour chaque variable hors base, si son entrée dans la base peut
améliorer la fonction (la rendre plus grande (max) ou plus petite (min)). L’amélioration
possible est constatée par la variation unitaire appelée taux marginal de substitution (∆ j ¿.
∆ j=C j−∑ aij Ci

Indice j pour la variable x j ( dont on calcule≤taux marginal)

Indice i pour les variables de base

C j : coefficient de la variable x j dans la fonction économique

C i :coeff icientde la variable x i dans lafonction économique

a ij :coefficient de la matrice A du système à la ligne i colonne j

REGLE DE SELECTION (de la variable qui entre)

-si on veut maximiser, on retiendra la variable (hors base) qui a le plus grand ∆ j positif

-si on veut minimiser, on retiendra la variable( hors base) qui a le plus petit ∆ j négatif

Remarque : Les taux marginaux des variables de la base sont toujours nuls. De façon pratique,
on indiquera le choix par une flèche pointant sur la colonne : c’est la colonne pivot.

*Choix de la variable qui sortira de la base

On établit le calcul des quantités de substitution pour chaque variable de la base (indice i)

bi
θi = indice j : pour la variable qui entrera dans la base (colonne sélectionnée)
a ij
Indice i : pour la ligne i de la variable en i ème position dans la base

b i : second membre (B) en ligne i

a ij : coefficient de la matrice A ligne i, colonne j

REGLE DE SELECTION (de la variable qui sort de la base)

On retiendra la variable qui a le plus petit θi positif (en maximisation ou en minimisation)

-de façon pratique on indiquera le choix par une flèche pointant sur la colonne : c’est la ligne
du pivot ( LP ¿

-on appelle pivot le coefficient à l’intersection de la ligne et de la colonne du pivot : on


l’entoure

Remarque :En changeant de base de cette manière, la variation de fonction économique est


alors :

Z1 −Z o =∆ j × θi entre les deux sommets.

*Nouvelle écriture de la matrice A du système

Une écriture (les coefficients) de A correspond à un sommet donc à une base. En changeant
de base, il faut réécrire la matrice dans la nouvelle base. Cela peut se faire en rendant unitaire
la colonne du vecteur qui entre dans la base et ce, généralement par la technique du pivot de
GAUSS.

-construire un nouveau tableau identique au précédent et remplir les désignations des


colonnes

-remplir la colonne base avec les variables de la nouvelle base

-à partir de l’ancien tableau (on reporte les résultats dans le nouveau tableau : indice ‘)

LP
.diviser la ligne du pivot (LP ¿ par≤ pivot : L' P=
pivot

aiP
.pour une ligne i (indice i : Li ¿ on calcule : L' i=Li− L (a iP est le coefficient de
pivot P
la ligne i, colonne du pivot)

REMARQUES :

-la colonne des seconds membres B est concernée par ces calculs

-la ligne des ∆ j peut être calculée de la même manière (ou avec la formule)

*Test d’arrêt
Après la nouvelle écriture on sélectionnera une variable qui entrera dans la base. Si ce choix
est possible alors on reprend le choix de variable sortant de la base et l’écriture de la matrice.
Lorsqu’on ne pourra plus choisir de variable à faire entrer dans la base , l’optimum est atteint.

-pour une maximisation les itérations s’arrêtent si tous les ∆ j sont négatifs ou nuls

-pour une minimisation les itérations s’arrêtent si tous les ∆ j sont positifs ou nuls

Il ne reste plus alors qu’à tirer les conclusions en fonction des valeurs des variables
principales et d’écart ainsi que de la valeur de la fonction économique Z.

*Lecture d’un tableau

Il s’agit d’écrire les coordonnées du sommet correspondant au tableau X( x 1 , x 2 , … , x N ¿ . On lit


dans l’ordre des variables.

-si la variable est dans la base, sa valeur est en face dans la colonne des seconds membres B.

-si elle n’est pas dans la base, sa valeur est nulle (0).

III-RESOLUTION DE PROBLEME DE MAXIMISATION (Type I)

On désignera par problème de type I une forme standard de maximisation où les variables
d’écart s’ajoutent (toutes les contraintes de la forme canonique sont avec le signe ≤ ¿

EXERCICE 1

Forme canonique

Max[Z¿ 50 x+30 y ¿

x ≥ 0 , y ≥0
quand
{2 x + y ≤ 200
x+ 4,5 y ≤ 540
4 x+ 3 y ≤ 480

EXERCICE 2

Un commerçant de vivrier de la place de marché d’Abobo s’est spécialisé dans la vente en


gros. Le commerçant dispose de 420 régimes de banane plantain, 470 tubercules d’ignane et
de 400 tubercules de taro (les tubercules d’igname sont de même calibre que ceux du taro).
Afin de pouvoir écouler la totalité de ses stocks avant la fermeture du marché, le commerçant
adopte la stratégie de vente au tas. A cet effet, il constitue trois types de tas :

-des tas composés de 10 régimes de banane, 30 tubercules d’igname et 10 tubercules de taro et


vendus à 10000 F le tas.

-des tas composés de 30 régimes de banane, 20 tubercules d’igname et 10 tubercules de taro et


vendus à 14000 F le tas.
-des tas composés de 20 régimes de banane, 10 tubercules d’igname et 40 tubercules de taro et
vendus à 12000F le tas

Combien de tas de chaque type le commerçant grossiste doit-il constituer pour optimiser sa
recette ?

EXERCICE 3

Une coopérative agricole dispose de 100 hectares de terrain et y cultive du manioc, du maïs et
de l’igname. Les rendements enregistrés sont :

-pour le manioc : 10 tonnes par hectare

-pour le maïs : 5 tonnes par hectare

-pour l’igname : 15 tonnes par hectare

Les travaux d’aménagement des sols nécessitent, par hectare, pour les manioc, maïs et
igname, respectivement 5000F, 3000F et 6000F. Pour cette campagne la coopérative dispose
d’un budget de 400000F. Après la récolte les produits seront gardés dans des greniers à
raison d’une tonne de produit par grenier. On dénombre pour ce faire 600 greniers
disponibles. En fin de campagne, la coopérative réalise un profit de 250000F par tonne de
manioc, 150000F par tonne de maïs et 400000F par tonne d’igname. On désigne par
x 1 , x 2 et x 3 les quantités, exprimées en tonnes, respectives de manioc, de maïs et d’igname
produites.

1) Montrer que les superficies affectées à la culture du manioc, du maïs et de l’igname sont
x x x
respectivement égales à : 1 , 2 et 3
10 5 15

2)Ecrire le programme linéaire qui maximise le profit réalisé

3)Déterminer par la méthode du simplexe les quantités de manioc, de maïs et d’igname à


produire

CHAPITRE IV : DUALITE

Nous allons introduire la notions du DUAL d’un programme linéaire ,en montrant les liens
qui existent entre les deux programmes et comment obtenir une solution à l’un, connaissant
les solutions de l’autre. Dans un second temps, nous allons aborder l’interprétation
économique du dual. Notons que le dual d’un programme linéaire est également un
programme linéaire et correspond à une interprétation du premier programme dit PRIMAL.

I- NOTION DE DUAL

Une variable duale est une variable que l’on associe à une contraint. Pour m contraintes, on
aura m variables duales à définir. A la première contrainte sera associée la variable duale
y 1 (≥ 0), à la deuxième la variable y 2 (≥ 0 ) , etc et à lamième contrainte on associe la variable
y m ( ≥ 0 ) . Le programme dual comporte m variables (coordonnées) Y ( y 1 , y 2 , … , y m ¿

Ecriture du programme dual

Le programme dual se définit à partir du primal par :

a)une fonction économique W(Y)

-comportant m variables duales ( y 1 , y 2 , … , y m ¿ ¿ nombre de contraintes du primal)

-dont les coefficients sont les seconds membres du primal (b 1 , b2 , … , bm ¿

-qui est à MINimiser si le primal est à MAXimiser ou, à MAXimiser si le primal est à
MINimiser

b)des contraintes (associées aux variables du primal)

-dont les coefficients sont ceux du primal pris en colonne

-dont les seconds membres sont les coefficients de la fonction économique du primal

-dont les signes sont de sens opposés à ceux du primal : ≥ devient ≤ et vice versa

PRIMAL DUAL
MAX (ou MIN)[Z¿ C 1 x 1+C C x2 +…+ Cn x n ¿ MIN(ouMAX)[W¿ b1 y 1+ b2 y 2+ …+bm y m]
s/c x 1 ≥ 0 , x2 ≥ 0 , … , x n ≥0 s/c y 1 ≥ 0 , y 2 ≥ 0 , … , y m ≥0
a 11 x 1 +a12 x 2 +…+ a1 n x n ≤ ( ≥ ) b1 a 11 y 1 +a 21 y 2 +…+a m 1 y m ≥(≤)C 1
a 21 x1 + a22 x 2+ …+a2 n x n ≤ ( ≥ ) b 2 a 12 y 1+ a22 y 2 +…+ am 2 y m ≥ ( ≤ ) C 2
… … … … … … … … … … ………
… … …. ………………………………………………..
a m 1 x 1+ am 2 x2 +…+ amn x n ≤(≥)b m a 1n y 1+ a2 n y 2+ …+amn y m ≥(≤) C n

MAX[Z¿ 50 x+30 y ¿ MIN[W¿ 200 u+540 v + 480t ¿


s/c x ≥ 0 , y ≥0 s/c u ≥ 0 , v ≥ 0 , w ≥ 0
2x + y ≤ 200 2 u+v + 4 w ≥ 50
x +4,5 y ≤540 u+ 4,5 v +3 w ≥ 30
4 x+3 y ≤ 480
MIN[Z=2,5 x+ y ¿ MAX[W¿ 50 u+40 v ¿
s/c x ≥ 0 , y ≥0 s/c u ≥ 0 , v ≥ 0
5 x+ y ≥ 50 5 u+ v ≤ 2,5
x +2 y ≥ 40 u+2 v ≤ 1
II-RESOLUTION DU DUAL

Notons que le programme dual peut se résoudre de la même manière que le primal :
graphiquement ou algébriquement. Il s’agira pour nous de voir quelques propriétés qui
permettent, par interprétation, de trouver la solution de l’un dès lors que l’autre est résolu.

1)Propriétés : Existence d’une solution


Soit un programme linéaire PL1 et son programme dual PL2

-si l’un des programmes admet une solution optimale, alors l’autre en admet une.

-le maximum de l’un (fonction économique) est égal au minimum de l’autre

2)Solution

Soit le primal avec n variables principales ( x 1 , x 2 , … , x n ¿ et m contraintes donc m variables


d’écart (e 1 ,e 2 , … ,e m ¿; le dual aura alors m variables principales ( y 1 , y 2 , … , y m ¿ et n
contraintes donc n variables d’écart (d 1 , d 2 , … , d n ¿.

a)Suite à une résolution algébrique

on pourra tirer les conclusions de la manière suivante à l’optimum :

-les solutions des variables principales du primal correspondent (en valeur absolue) aux taux
marginaux de substitution (∆ j ¿ des variables d’écart du dual et inversement : x 1=|∆d 1| ;
x 2=|∆d 2|

… ; x n=|∆dn| et inversement y 1=|∆e 1|  ; y 2=|∆e 2|  ;… ; y m =|∆ em|

-les solutions des variables d’écart du primal correspondent (en valeur absolue) aux taux
marginaux de substitution (∆ j ¿ valeurs des variables principales du dual et inversement.
|∆ y 1|=e 1 ,|∆ y 2|=e2, …, |∆ |=e et inversement |∆x 1|=d 1 ,|∆x 2|=d 2 ,|∆ xn|=d n
ym m

b)Suite à une résolution graphique : Analyse marginale (selon une variable)

soit y k la variable duale associée à la k ième contrainte, à l’optimum, la valeur de y k correspond


au taux marginal de substitution de la variable d’écart associée à la contrainte. En particulier,
si la k ième contrainte n’est pas saturée à l’optimum, la variable duale y k est nulle et
inversement. Ainsi à l’optimum, on annule dans la forme duale, les variables qu’il faut et on
transforme les inégalités en égalités. En procédant par ce raisonnement, on aboutit à un
système d’équations que l’on peut résoudre.

III-INTERPRETATION ECONOMIQUE DU DUAL

Il est évident que le passage au dual permet de résoudre plus facilement certains problèmes de
minimisation. C’est avec cet objectif que nous abordons la dualité. Mais il faut savoir que le
dual, ou la variable, a une signification propre au sens économique. On peut considérer que la
variable duale associée à une contrainte, donc à un facteur , représente le coût que l’on
pourrait accepter de payer pour acquérir (céder) le dit facteur en respectant le budget du
primal.

Par exemple lorsqu’on a établit un programme optimal de production (qui maximise par
exemple le chiffre d’affaires), on peut imaginer que l’on ne produit plus mais que l’on veut
louer les machines ou céder les matières premières. Dans ce cas la variable dual est le prix
auquel il faut céder le facteur pour avoir le même chiffre d’affaires.
EXERCICES D’APPLICATION

EXERCICE I

Une coopérative de jeunes agriculteurs possède quatre champs dont un de café, un de cacao,
un d’hévéas et un de citrons. Après la visite d’un expert en agriculture, le comité directeur de
la coopérative a décidé qu’il faut renforcer les différentes plantations vieillissantes par de
jeunes plants. Ainsi, il faut au minimum 400 pieds de café, 205 pieds de cacao, 410 pieds
d’hévéa et 145 pieds de citrons. Ces jeunes plants sont dans des pépinières qui sont vendues
par lots contenant un certain nombre de pieds de chaque espèce. Il y a sur le marché trois
types de lots (A ;B ;C) vendus respectivement à 50F, 25F et 45F. Le tableau suivant donne la
composition de chaque lot :

Plants A B C
lots
café 4 2 3
cacao 3 1 2
Hévéa 2 1 1
citron 1 1 0
Votre aide à la coopérative va consister à :

1)Proposer un programme linéaire qui permet de satisfaire toutes les contraintes mais en
minimisant les dépenses

2)Donner le dual du programme obtenu

3)Résoudre le dual et donner la solution

NB : Si deux variables de base sont susceptibles de sortir, faites sortir celle qui donne le plus
petit pivot.

EXERCICE II

Un produit P est fabriqué à partir de deux matières premières M1 et M2. Ces matières sont
conditionnées dans des sacs hermétiquement fermés. Chaque sac contient un paquet M1 et un
paquet M2 et se vend toujours en l’état, c'est-à-dire sans être ouvert. Sur le marché, les
fournisseurs proposent des sacs qui se distinguent par les poids des deux paquets qu’ils
contiennent et par leurs prix. La fabrication du produit P nécessite au moins 180 kg de M1 et
au moins 135 kg de M2. La livraison de ces deux matières peut être assuré par trois
fournisseurs dont les propositions sont les suivantes :

Fournisseur Prix de vente d’un Masse d’un paquet Masse d’un paquet
sac de M1 de M2
A 1800 F 9 kg 3 kg
B 1980 F 9 kg 6 kg
C 900 F 3 kg 3 kg
1)Déterminer le nombre de sacs qu’il faut acheter chez chaque fournisseur pour minimiser le
coût total d’approvisionnement
2)Un fournisseur se propose pour livrer séparément les matières premières M1 et M2. A quels
prix unitaire doit-il vendre ces matières pour que leur achat séparé soit aussi économique que
l’achat des sacs ?

EXERCICE 3

La société CAMS est spécialisé dans la transformation de la fève de cacao en trois produits :
beurre , pâte et poudre. Elle signe un contrat global de livraison portant sur 6750 tonnes de
beurre de cacao, 5610 tonnes de pâte de cacao et 2640 tonnes de poudre de cacao. Pour
assurer sa production, la société CAMS se ravitaille en fèves auprès de deux fournisseurs :
EIK et DMC. Les prix pratiqués sont (en milliers ) de 388 F la tonne pour EIK et de 400 F la
tonne pour DMC. Le processus de fabrication chez CAMS est tel que l’on obtient :

-à partir d’une tonne de fèves EIK : 36% en beurre ; 40% en pâte et 15% en poudre

-à partir d’une tonne de fèves DMC : 48% en beurre ; 22% en pâte et 12% en poudre

(Les compléments à 100% sont des déchets sans valeur, non pris en compte)

La société CAMS désire établir son programme de ravitaillement en fèves EIK et en fèves
DMC, de façon à minimiser ses coûts, tout en respectant le contrat de livraison.

1)Donner la forme canonique du problème et le résoudre graphiquement

2)Donner le dual du programme

3)Donner les premier et deuxième tableaux de simplexe

4)Si le dernier tableau du dual est le suivant :

Base y1 y2 y3 d1 d2 B θi
y3 0 47/12 1 50/3 -25/2 4400/3
y1 1 -25/48 0 - 125/24 1400/3
1175/282
∆j 0 -9715/8 0 -15875 -8625/4 -7022000
Interpréter le tableau et vérifier vos résultats obtenus à la question1.

CHAPITRE V :LANGAGE ELEMENTAIRE DES GRAPHES

La théorie des graphes est née en 1736 quand EULER démontra qu’il était impossible de
traverser chacun des sept ponts de la ville de KONISBERG ( aujourd’hui
KALININGRAD)une fois exactement et revenir au point de départ.

La théorie des graphes constitue un domaine des mathématiques qui, historiquement, s’est
aussi développée au sein des disciplines diverses telles que la chimie, la biologie et les
sciences sociales. Les graphes sont des structures formées de sommets reliant ces sommets et
servent à résoudre des problèmes concrets dans une multitude de domaines. Ils permettent de
représenter des connections entre les différents éléments d’un ensemble complexe. Les
graphes sont extrêmement utiles dans la modélisation et l’analyse des réseaux de
communication, des réseaux routiers et de certains circuits électriques.

I-Terminologie

A-Définitions et éléments caractéristiques d’un graphe

1)Graphes

a)Définition d’un graphe

Soit X un ensemble fini et dénombrable : X¿ { x 1 , x 2 ,… , x n }. Soit L une application de X dans


lui-même (L est l’ensemble des arcs ou trajets existants
¿ {( x 1 , x 2 ) , ( x 1 , x 3 ) , ( x 1 , x 6 ) , ( x 2 , x 3 ) , ( x 2 , x 4 ) , ( x3 , x 4 ) , ( x3 , x 5 ) , ( x 4 , x 5 ) ,(x 6 , x 5) }. On appelle
l’ensemble (X,L) un graphe d’ordre n (n est le nombre de sommets¿ card (X ) ¿. Un graphe est
donc un ensemble de liaisons entre des points (ou sommets). x 1 , … , x n sont les sommets des
graphes.

b)Graphe orienté

La relation entre deux sommets( x i , x j ¿ du graphe est :

-un arc si elle est à sens unique

-une arrête si elle n’est pas orientée

* x i est l’extrémité initiale de l’arc (point de départ)

* x j est l’extrémité finale de l’arc (point d’arrivée)

* x i est≤ précédent de x j

* x j est≤suivant de x i

2)Eléments caractéristiques d’un graphe

a)Chemins

On appelle chemin une suite ordonnée d’arcs dans lesquels l’extrémité terminale d’un arc
coïncide avec l’extrémité initiale du suivant sauf pour le premier et le dernier arc.

Un circuit est un chemin qui se ferme sur lui-même : l’extrémité terminale du dernier arc est
l’origine du premier.

La longueur d’un chemin est égal au nombre d’arcs qui le constitue

Une boucle est un chemin de longueur 1.

Un chemin est simple lorsqu’il ne passe qu’une seule fois par chacun de ces arcs.

Un chemin est élémentaire s’il ne rencontre pas plus d’une seule fois chaque sommet.
Un chemin ( ou un circuit) qui passe une et une seule fois par chaque sommet est hamiltonien.

b)Chaine

On appelle chaine une suite d’arrêtes dont chacune a une extrémité commune avec l’arrête
précédente (sauf la première) et l’autre commune avec l’arrête suivante (sauf la dernière). Une
chaine qui se renferme sur elle-même (et qui est simple) est un cycle.

c)Sommets adjacents ou voisins

Il s’agit de deux sommets distincts reliés directement par au moins un arc.

B-Différents types de graphes

1)Graphe simple

Un graphe est dit simple s’il ne contient pas deux arcs avec les mêmes extrémités initiales et
terminales.

2)Graphe complet

C’est un graphe pour lequel tout couple de sommet comporte au moins une liaison dans un
sens. En d’autres termes, c’est un graphe où chaque sommet est relié à tous les autres.

3)Graphe partiel ou sous graphe

C’est un graphe déduit d’un graphe complet par suppression de liaisons entre certains
sommets.

4) Connexité

a)Graphe connexe

Un graphe est dit connexe si et seulement s’il existe un chemin entre chaque paire de
sommets. Un sommet est toujours lié à lui-même.

b) Forte connexité

Soit G¿ ( X , U ) un graphe, si quels que soient A, B∈ X , il existe un chemin A vers B et un


chemin de B vers A, alors le graphe est fortement connexe. Un graphe est dit fortement
connexe si entre toute paire de sommets, il existe un chemin de A vers B et un chemin de B
vers A.

II-Principales représentations d’un graphe

Un graphe peut être représenté de plusieurs manières.

A- Représentations sagittale et sous forme de dictionnaire

1) Représentation sagittale
C’est le cas où les liaisons entre les sommets sont représentées par des flèches, les sommets
par des points et les arcs ou les arrêtes par des lignes.

x1 x2

x6 x3

x5 x4

2)Représentation sous forme de dictionnaire (tableau à simple entrée)

Il existe deux types de dictionnaire :le dictionnaire des précédents et le dictionnaire des


suivants.

a)Le dictionnaire des précédents


'
De même, on peut définir L’, l’application ``prédécesseur’’ , X→ P ( X ) . Exemple : L ( x 2 )={ x 1 }

D’après la figure , on obtient le tableau suivant :

Sommets x1 x2 x3 x4 x5 x6
Précédents / x1 x2 x1 , x2 , x3 , x6 x3 , x4 , x6 x1
b)Dictionnaire des suivants

on peut noter L+¿¿ l’application ``Successeur’’ : L+¿¿ :X → P ( X ) (ensemble des points de X)

Exemple : L+¿(x )={ x , x


1 2 4 ,x 6 } ¿

D’après la figure, on obtient le tableau suivant :

Sommets x1 x2 x3 x4 x5 x6
Suivants x 2 , x 4 , x6 x3 , x4 x 4 , x5 x5 / x 4 , x5
B-Représentation matricielle

1)Matrice latine (littérale ou aux arcs)

Les lignes représentent les extrémités initiales et les colonnes, les extrémités terminales. S’il
existe un arc (X,Y) entre le sommet X (extrémité initiale) et le sommet Y (extrémité
terminale), on écrit XY à l’intersection de la ligne X et de la colonne Y.

Exemple : B

A C

E D

A B C D E
A AB AC AE
B BB BC
C CD
D DA DE
E EA EC
2)Matrice booléenne (composée de 1 à 0)

S’il existe un arc (X,Y) entre le sommet X (extrémité initiale) et le sommet Y (extrémité
terminale), on écrit un (1) à l’intersection de la ligne X et de la colonne Y. Sinon on écrit zéro
(0).

La matrice se lit dans les deux sens :

-en ligne : le sommet A est suivi des sommets B,C et E.

-en colonne : le sommet B est précédé des sommets A et B

A B C D E
A 0 1 1 0 1
B 0 1 1 0 0
C 0 0 0 1 0
D 1 0 0 0 1
E 1 0 1 0 0

A C

E D

A B C D
A 0 1 1 1
B 0 1 1 0
C 0 0 0 1
D 1 1 1 0

A B

D C

C-Opérations booléennes

1)Somme booléenne
Soit G¿( X ,U ) le graphe d’ordre n avec X¿ { x 1 , x 2 ,… , x n }. Une matrice associée à G est une
matrice carrée M d’ordre n définit par :

0 1 10 1 11 1 01

¿
00000( )
0 0 10 0
M 0 0 0 11 , I + M ¿ A=

0 0 0 10
( )
01 1 0 0
0 0 11 1
00010
0 0 01 1

1 3

5 4

2)Produit booléen

A B C D E
A AB AC AE
B BB BC
C CD
D DA DE
E EA EC

A B

D C

0 1 11 11 1 1 1 11 1
M¿
( ) ( ) ( )
0 11 0
0 0 01
1 11 0
, M =
0 11 1
2

11 1 0
0 11 1
3
, M =
1 11 1
0 11 1
1 11 1

CHAPITRE VI : NIVEAUX D’UN GRAPHE ET CHEMINS DE VALEUR OPTIMALE

I-Niveaux d’un graphe

Cette étape a pour objectif de rendre la représentation sagittale du graphe plus claire. Elle
consiste à classer par ordre croissant de niveau les sommets de gauche à droite. Un graphe
sans circuit contient au moins un sommet appelé origine et un sommet appelé destination.
Dans un graphe sans circuit, il est possible de numéroter les sommets du graphe de telle sorte
que le numéro attribué à chaque sommet soit inférieur à celui des sommets suivants et
supérieur à celui des sommets précédents. Ce numéro affecté à chaque sommet est appelé
niveau ou rang du sommet considéré. Ainsi, les sommets de premier niveau sont ceux qui
n’ont aucun précédent. Le niveau d’un sommet est le nombre d’arcs qui le sépare de l’origine
par le chemin le plus long.

Exemple :

La réalisation d’un projet nécessite la réalisation de 10 tâches dont les conditions d’antériorité
et la durée sont précisées dans le tableau suivant :

Taches (X) Tâches antérieures P(X) Durée en semaines

A Aucune 6

B A 10

C A 6

D Aucune 3

E A,C 14

F A,C,E 5

G A,B,C,J 9

H D 15

I A,B,C,E,F,G,J 7

J A,C 7

A)Méthode de détermination des niveaux dans un graphe

La détermination du niveau des sommets peut être menée par deux méthodes :

-présentation de la démarche par la méthode du dictionnaire des précédents

-présentation de la démarche par la méthode de la matrice booléenne

1)Méthode du dictionnaire des précédents

La démarche est itérative

a)Première étape

Sont de niveau 0 les sommets sans précédent : niveau 0 = A,D

b)Deuxième étape

Pour déterminer le niveau 1, les sommets classés en niveau 0 (soit A et D) sont barrés dans les
deux colonnes.
Taches (X) Tâches antérieures P(X) Durée en semaines

A Aucune 6

B A 10

C A 6

D Aucune 3

E A,C 14

F A,C,E 5

G A,B,C,J 9

H D 15

I A,B,C,E,F,G,J 7

J A,C 7

Niveau 1 = B ;C ;H

c)Troisième étape

La procédure de l’étape 2 est répétée pour les niveaux suivants

Tâches (X) Tâches antérieures P(X) Durée en semaines

A Aucune 6

B A 10

C A 6

D Aucune 3

E A,C 14

F A,C,E 5

G A,B,C,J 9

H D 15
I A,B,C,E,F,G,J 7

J A,C 7

Niveau 2 = E ;J

Tâches (X) Tâches antérieures P(X) Durée en semaines

A Aucune 6

B A 10

C A 6

D Aucune 3

E A,C 14

F A,C,E 5

G A,B,C,J 9

H D 15

I A,B,C,E,F,G,J 7

J A,C 7

Niveau 3 = F ;G

Tâches (X) Tâches antérieures P(X) Durée en semaines

A Aucune 6

B A 10

C A 6

D Aucune 3

E A,C 14

F A,C,E 5

G A,B,C,J 9
H D 15

I A,B,C,E,F,G,J 7

J A,C 7

Niveau 4 = I

Remarque : Pratiquement, il n’est pas indispensable de reproduire à chaque fois le


dictionnaire, il suffit de barrer au fur et à mesure les différents sommets sur le même tableau
du dictionnaire des précédents.

2)Méthode de la matrice booléenne

La matrice booléenne est construite colonne par colonne à partir du dictionnaire des
précédents initial

Sommets arrivés

A B C D E F G H I J

A 1 1 1 1 1 1 1

B 1 1

C 1 1 1 1 1

D 1

E 1 1

F 1

G 1

J 1 1

Total 0 1 1 0 2 3 4 1 7 2

Remarque :

Les chiffres 0 n’ont pas été inscrits pour alléger la présentation. Les totaux successifs des
colonnes permettent de déterminer les niveaux.

a)Première étape

Sont de niveau 0 les sommets dont le total est égal à zéro (0) :

Niveau 0 = A ;D
b)Deuxième étape

Pour déterminer le niveau 1, les lignes et les colonnes des sommets classés en niveau 0 (soit
A,D) sont barrées et le total des colonne est recalculé.

B C E F G H I J

B 1 1

C 1 1 1 1 1

E 1 1

F 1

G 1

J 1 1

Total 0 0 1 2 3 0 6 1

Niveau 1 = B,C,H (car total =0)

Les lignes et les colonnes B,C et H sont barrées et le total des colonnes est recalculé

E F G I J
E 1 1
F 1
G 1
I
J 1 1
Total 0 1 1 4 0
Niveau 2= E,J car total est 0.

Les lignes et les colonnes B, C et H sont barrées et le total des colonnes est recalculé

F G I
F 1
G 1
I
Total 0 0 2
Niveau 3 = F,G car total 0
Niveau 4 = I

3) Suppression des redondants

Certaines tâches qui figurent dans la colonne``taches antérieures’’ ne sont pas ascendants
directs de la tâche directe à laquelle elles correspondent. La représentation sagittale du graphe
nécessite donc la suppression des contraintes redondantes pour obtenir le dictionnaire (ou la
matrice) des sommets ``immédiatement antérieurs’’ (c’est-à-dire adjacents).

La démarche consiste à rechercher les antécédents des tâches antérieures :

Tâches Tâches Antécédents Tâches immédiatement antérieures


antérieures
A / / (1) /
B A / A
C A / A
D / / /
E A,C A (2) C
F A,C,E A,C (3) E
G A,B,C,J A,C (4) B,J
H D / (5) D
I A,B,C,E,F,G,J A,C,E,B,J (6) F,G
J A,C A (7) C
(1) La tâche B a pour tâche antérieure : la tâche A qui n’a pas de tâche antérieure donc /

(2) La tâche E a pour tâche antérieur : la tâche A qui n’a pas de tâche antérieure donc /, la
tâche C qui a pour antécédent A.

(3) La tâche F a pour tâche antérieure :la tâche A qui n’a pas de tâche antérieure donc /, la
tâche C qui a pour antécédent A, la tâche E qui a pour antécédent A et C.

(4) La tâche G a pour tâche antérieure : la tâche A qui n’a pas de tâche antérieure donc /, la
tâche B qui a pour antécédent A, la tâche C qui a pour antécédent A, la tâche J qui a pour
antécédent A et C

(5) La tâche H a pour tâche antérieure : la tâche D qui n’a pas de tâche antérieure donc /

(6) La tâche I a pour tâche antérieure : la tâche A qui n’a pas de tâche antérieure donc /,la
tâche B qui a pour antécédent A, la tâche C qui a pour antécédent A, la tâche E qui a pour
antécédent A et C, la tâche F qui a pour antécédent A,C et E, la tâche G qui a pour antécédent
A,B,C et J, la tâche J qui a pour antécédent A et C

(7) La tâche J a pour tâche antérieure : la tâche A qui n’a pas de tâche antérieure donc /, la
tâche C qui a pour antécédent A

(8) La colonne des tâches immédiatement antérieures ( ou adjacentes) est obtenue en


supprimant les tâches communes de la colonne des tâches antérieures et de la colonne des
antécédents.

Remarque
Il est également possible de déterminer les niveaux après avoir supprimé les redondances.

B-Représentation d’un graphe par niveau

1) Méthode de construction

Les sommets de même niveau doivent être alignés sur la même verticale. On ordonne les
sommets en partant de la gauche (les sommets de premier niveau) vers la droite (les sommets
de dernier niveau)

2) Application

Représentation sagittale du graphe sans les redondances :

D H

A C E F I

B G

Niveau 0 Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3 Niveau


4

Les axes verticaux et les niveaux n’ont pas à être représentés, ils apparaissent ci-dessous pour
mettre en évidence le fait que les sommets de même niveau doivent être alignés sur la même
verticale.

II-Chemins de valeur optimale

Il existe plusieurs méthodes de détermination des chemins de valeurs optimales :

-l’algorithme de Ford

-l’algorithme de Dantzig

-la méthode de décomposition en niveaux qui est la plus pratique

A- Chemin de valeur maximale

1) Détermination de la longueur d’un chemin de valeur maximale

Procédé

A chaque arc (x,y) est associé un nombre positif V(x,y) appelé la valeur de l’arc.

-on vérifie d’abord que le graphe est sans circuit et on l’ordonne en niveaux

-on fait la représentation du graphe par niveaux


-en partant du sommet de départ (D) de niveau le plus faible (le plus à gauche) jusqu’au
sommet final F de niveau le plus fort (le plus à droite), on associe à chaque sommet X une
marque m(X) correspond à la valeur du chemin de valeur maximale aboutissant à X.

m(D)¿ 0

m(X) = max[m(y) + V(y,x)], le max étant pris sur tous les précédents Y de X.

La marque du sommet final donnera donc la valeur du chemin de valeur maximale entre le
sommet de départ et le sommet terminal.

2) Détermination du chemin de valeur maximale

Le chemin de valeur maximale est le chemin qui a permis d’aboutir à la marque du sommet
final. Il est obtenu en partant du sommet final et en regardant quel est le sommet précédent
qui a permis d’obtenir m(final), et ainsi de suite jusqu’à revenir au sommet initial.

B-Chemin de valeur minimale

1) Détermination de la longueur d’un chemin de valeur minimale

Pour un chemin de valeur minimale, il suffit de remplacer ``max’’ par ``min’’.

2) Détermination du chemin de valeur minimale

Le chemin de valeur minimale est le chemin qui a permis d’aboutir à la marque du sommet
final. Il est obtenu en partant du sommet final et en regardant quel est le sommet précédent
qui a permis d’obtenir m(final), et ainsi de suite jusqu’à revenir au sommet initial.

CHAPITRE VII : ORDONNANCEMENT

Introduction générale

Il s’agit d’une application directe des méthodes de recherche de chemins optimaux dans un
graphe. On dit qu’on a affaire à un problème d’ordonnancement lorsque, en vue de la
réalisation d’un objectif quelconque, il faut accomplir de multiples tâches, elles mêmes
soumises à un ensemble de contraintes. Les contraintes auxquelles sont soumises les diverses
tâches qui concourent à la réalisation de l’objectif sont de divers types. On distingue :

-les contraintes de types potentiels, qui sont les contraintes de localisation temporelle (la tâche
I ne doit pas commencer avant telle date ou, au contraire , doit être achevée à telle date), les
contraintes de succession (la tâche J ne peut commencer avant que la tâche I ne soit terminée,
ou simplement, parvenue à un certain degré d’achèvement)

-les contraintes du type disjonctif, imposant la disjonction de deux intervalles de temps,


relatif, par exemple, à l’exécution de deux tâches I et J, qui ne peuvent être ramené au type
potentiel,
-les contraintes du type cumulatif, concernant l’évolution dans le temps du volume total des
moyens humains et matériels consacré à l’exécution des tâches. Il est très difficile de tenir
compte de telles contraintes.

L’ordonnancement a pour buts :

-d’organiser dans un temps un ensemble de tâches, soumises à des contraintes, qui concourent
à la réalisation d’un objectif,

-de déterminer le meilleur temps de réalisation de l’objectif,

-d’indiquer les tâches qui ne peuvent souffrir de retard sans remettre en cause la durée totale
du projet.

Les méthodes d’ordonnancement sont fondées sur la théorie des graphes. Les principales
sont :

-la méthode PERT (Program Evaluation Research Task) développée à la fin des années 50
aux Etats-Unis par la NASA pour la réalisation des fusées Polaris. Il s’agit de la méthode la
plus connue en raison de son origine

-la méthode MPM (Méthode des Potentiels METRA) développée en France à la même
période par l’équipe de B.Roy pour l’implantation d’une centrale nucléaire.

I-Méthode des potentiels METRA (MPM)

A-Construction d’un graphe

1) Conventions de représentation

Les sommets du graphe représentent les tâches ou les opérations à réaliser et sont symbolisées
par des carrés ou des rectangles. Les arcs représentent les contraintes de succession et
traduisent une condition d’antériorité existant entre deux tâches. Ils sont valués et
correspondent au délai à partir duquel peut commencer la tâche suivante.

2) Tracé d’un graphe

Les sommets placés par niveaux et de façon a limiter les croisements entre les arcs, et la
durée des tâches est reportée sur les arcs. Un sommet FIN permettant de dater la fin des
travaux termine le graphe. Le sommet FIN est l’aboutissement des tâches sans suivant.

B-Chemin critique et calcul des marges

1) Détermination du chemin critique

La recherche du chemin critique nécessite le calcul préalable des dates au plus tôt et des dates
au plus tard de chaque tâche.

a)Calcul des dates au plus tôt


La date de début au plus tôt est la date à laquelle une tâche peut débuter. Une tâche ne peut
commencer tant que les tâches antérieures ne sont pas toutes terminées. En conséquence,
quand il y a convergence vers une tâche, il est nécessaire de retenir le chemin le plus long.
Ceci sera obtenu en utilisant les calculs du chapitre précédent, après avoir ordonné le graphe
par niveaux. Les dates au plus tôt se calculent en marquant les sommets de la gauche vers la
droite.

Pour le sommet FIN, on retient la durée minimale du projet (correspond au chemin de valeur
maximale aboutissant à la fin du projet).

b) Calcul des dates au plus tard

La date de début au plus tard est la date limite à laquelle une tâche peut commencer sans
retarder le projet. La date de commencement d’une tâche ne doit pas remettre en cause la
durée totale du projet. En conséquence, quand il y a convergence vers une tâche, il est
nécessaire de retenir le chemin le plus court. Les dates de début au plus tard se calculent en
partant de la fin du projet. C’est-à-dire que la date de début au plus tard sera obtenu en
commençant par les sommets de niveaux les plus élevés jusqu’aux sommets les plus faibles.

REMARQUE

La marge libre d’une tâche est toujours inférieure ou égale à sa marge totale. Les tâches
critiques ont des marges nulles puisque aucun retard n’est possible pour ces tâches. En
conséquence, tout retard dans l’accomplissement d’une tâche critique retarde d’autant le
projet. La réduction de la durée d’une tâche critique n’entraine pas nécessairement une
réduction de la durée totale du projet s’il y a plusieurs chemins critiques. La durée d’une tâche
non critique peut varier dans la limite de sa marge totale sans remettre en cause la durée du
projet.

EXERCICES D’APPLICATION

EXERCICE I

Dans le cadre de la reconstruction de la région de l’ouest de la Côte d’Ivoire, le conseil


général de Man a obtenu un financement pour la construction d’une usine. Les tâches
nécessaires à l’aboutissement de ce projet, sont décrites ci-dessous :

Tâches Descriptions Tâches Durées (en


antérieures semaines)

A Aménagement des voies d’accès - 5

B Fondations A 10

C Construction des bureau A,B 20

D Détermination des besoins et commande du - 10


matériel et du mobilier
Construction d’un atelier

E Pose des portes et fenêtres dans les bureaux A,B 25

F Electricité A,B ,C 5

G Livraison des machines A,B,E 3

H Electricité des bureaux D 15

I Peinture des sols et des murs de l’atelier A,B,C,F 4

J Installation des machines A,B,C,E,F 3

K Installation du matériel de bureau A,B,D,E,G,H,I 5

L Mise en route des machines A,B,C,F,I,J 2

M A,B,D,E,G,H,J,K 4

1) Déterminer les tâches immédiatement antérieures

2) Tracer le graphe de l’ordonnancement des tâches de ce projet

3 )En quel temps minimum ce projet pourra t-il être réalisé ?

4) Donner sous forme de tableau, les marges totales et les marges libres des différentes tâches.

EXERCICE II

La mise en place d’un équipement industriel, après analyse du projet, peut être décomposée
en 18 opérations élémentaires. Le tableau ci-dessous résume l’ensemble du processus.

Opérations A B C D E F G H I J K L M N O P Q R

Durées 5 4 3 5 7 17 4 5 6 9 3 4 5 8 5 5 5 4

Opérations E P K H J,N K O, L H O D - R O D R L C,F


Q
antérieures

1) Dans quel ordre doit-on effectuer ces opérations ?

2) Tracer le graphe du projet

3) Déterminer le chemin critique et le temps minimum de réalisation du projet

4) Déterminer les dates et les marges en représentation MPM


5) A partir de quel jour peut-on commencer au plus tard l’opération I sans changer la durée
totale du projet ?

DEVOIR DE MAISON

EXERCICE I

PARTIE A

Soit le programme linéaire ci-dessous à résoudre par la méthode du simplexe

y1 ≥ 0 , y2 ≥ 0 , y3 ≥ 0

{ 5
40 y 1+5 y 2 + y 3 ≤10000
2
5
20 y1 +10 y 2 + y 3 ≤ 15000
2

Max ( Z¿ 4000 y 1 +1000 y 2+ 400 y 3 ¿

1) Ecrire le programme standard correspondant

2) Procéder à la première itération

3)La résolution de ce programme par la méthode du simplexe a donné à l’une des étapes le
tableau ci-dessous :

. . y3 u1 u2 R
y1 1 0 1/24 1/30 -1/60 250/3
y2 0 1 1/6200/3 -1/15 2/15 4000/3
Z 0 0 -200/3 -200/3 -
5000000/3
Les ui sont des variables d’écart

a) ce tableau permet-il d’atteindre l’optimum ? Justifier votre réponse

b) Achever la résolution

PARTIE B

M.SERY, un grand producteur de café ,est soucieux de fournir à la société EREISOP du café
de qualité. Pour cela, il préfère fabriquer lui-même son engrais écologique qui est un mélange
comportant de la potasse, l’extrait de fumier de cheval et du sang de bœuf séché réduit en
poudre. Pour que cet engrais soit fabriqué en quantité suffisante pour une année, M. SERY
doit pouvoir disposer d’un engrais comportant au moins 4 tonnes de potasse, au moins une
tonne d’extrait de fumier de cheval et au moins 400 kg de sang de bœuf séché. Pour fabriquer
son engrais écologique, M.SERY s’approvisionne chez un grossiste local qui dispose de deux
articles Super pousse et le Meilleur vendus en sacs de 50 kg :
-un sac de super pousse coute 10000FCFA et contient 80% de potasse, 10% d’extrait de
fumier de cheval et 5% de sang de bœuf séché

-un sac de meilleur coute 15000 FCFA et contient 40% de potasse, 20% d’extrait de fumier de
cheval et 5% de sang de bœuf séché

Les autres composants de ces deux articles sont des produits inertes pour l’agriculture. Le
problème suivant se pose alors à M.SERY : Comment acquérir les quantités suffisantes de
potasse, d’extrait de fumier de cheval et de sang de bœuf séché en achetant ces deux articles
pour pouvoir réaliser son engrais au moindre coût ? Pour ce faire :

1) Déterminer la composition en kg de chaque sac de 50 kg d’articles

2) Mettre le problème sous forme d’un programme linéaire de minimisation des dépenses

3) Résoudre ce programme linéaire par la méthode du simplexe

4) Le grossiste permet-il à M.SERY de fabriquer son engrais écologique en atteignant le plein


emploi ? Justifier votre réponse.

EXERCICE II

Une importante société de magasins alimentaires à grande surface diversifie son activité en
créant des commerces dans de petites villes. La société crée le fonds de commerce qui est,
ensuite, géré de façon autonome par un commerçant franchisé. La société réalise tout d’abord
une étude d’implantation : étude de marché sur un certain rayon d’action et choix de la
localité où sera installé le commerce. A partir du jour où l’implantation est terminée, les
tâches suivantes doivent être exécutées :

Tâches Nature Durée Tâches antérieures

A Recherche d’un local 50 jours Aucune

B Recherché d’un franchisé 45 jours Aucune

C Constitution du dossier bancaire du franchisé 15 jours A,B

D Constitution du dossier à la chambre de commerce 10 jours A,B


pour les inscriptions obligatoires

E Formation du franchisé 30 jours B

F Aménagement ,plâtrerie, peinture du magasin 20jours A

G Réfection façade, enseigne 8 jours A

H Equipement chambre froide 8 jours A,F

I Equipement rayonnages 5 jours A,F

J Implantation du magasin (disposition des articles) 6 jours A,B,E,,F,G,H,I


K Tirage en imprimerie des feuilles publicitaires 6 jours A,B,D

L Distribution de feuilles publicitaires 2 jours A, B, D, K

M Liste et envoi des invitations pour l’inauguration 6 jour A,B,D

N Inauguration du magasin 1 jour Toutes les autres

1) Déterminer les tâches immédiatement antérieures à chaque tâche

2) Tracer le graphe du projet par la méthode des potentiels

3) Indiquer sur le graphe les dates au plus tôt et les dates au plus tard, puis déterminer le
chemin critique

4) Dire au bout de combien de jours au minimum le magasin peut être ouvert à la clientèle

5) Dresser un tableau des marges de flottement ( marges totales) et des marges libres.
Interpreter.

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