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Par
Pr. Jean-Jacques Tony EKOMIE
Agrégé des Facultés de Sciences Economiques
Maître de Conférences
Plan du cours
Introduction
1. Définitions
11- la macroéconomie
12- le principe de l’agrégation
13- les agents
14- les marchés
2. Les liens entre la macroéconomie et la
microéconomie
21- Les fondements microéconomiques de la
macroéconomie
22- Le rôle des institutions
3- L’horizon temporel en macroéconomie
31-La courte période et la macroéconomie statique
32- La moyenne-longue période et la
macroéconomie dynamique
4- Le plan du cours
1ère partie: Comportements et
fonctions macroéconomiques
Chapitre 1: Consommation et épargne
Section 1: la fonction de consommation
keynésienne
11- La « loi psychologique fondamentale » et les
résultats des vérifications empiriques
12- Les reformulations post-keynésiennes
Section 2: Les hypothèses du revenu permanent
et du cycle de vie
21- L’hypothèse du revenu permanent
22- L’hypothèse du cycle de vie
Conclusion: Les autres déterminants de la
consommation et de l’épargne
Chapitre 2: L’investissement
Section 1: L’accélérateur
11- L’accélérateur simple
12- L’accélérateur flexible
Section 2: Coût du capital, incertitude et irréversibilité
21- Le coût du capital
22- Incertitude et irréversibilité
Conclusion: Les autres déterminants de
l’investissement
Chapitre 3: La production
Section 1: Généralité sur les fonctions de production
11- Définitions
111- Isoquante, intensité capitalistique et Taux
Marginal de Substitution
112- L’élasticité de substitution
113- Les rendements
12- La fonction de production à une variable
Section 2: Les différents types de fonction de
production
21- Fonction de production Cobb-Douglas
211- Forme des isoquantes
212- Expression des rendements d’échelle
213- Expression des productivités
214- Rémunération des facteurs à la productivité
marginale
215- Taux marginal de Substitution et élasticité
de substitution
216- Elasticités de la production par rapport aux
facteurs travail et capital
217- La production par travailleur
22- La fonction de production CES
221- L’expression de la fonction CES
222- L’élasticité de substitution
2ème partie: Croissance et cycle
Chapitre 4: Le modèle de Solow-Swan
Section 1: Structure de base et hypothèses du modèle
11- Structure de base du modèle
12- Hypothèse du modèle
Section 2: La dynamique du capital et de la production
21- Formalisation
22- Analyse graphique
Section 3: Les limites du modèle de Solow-Swan
31- Les limites théoriques
32- Les objections empiriques
– c) fonction concave C
C = f(Y)
avec f’> 0 et C(0) = C0
C0
dC/dY = f’ < C/Y
d2C/dY2 < 0 Y
• Les travaux empiriques aboutissent à des résultats
contradictoires.
• La formulation keynésienne est vérifiée à court terme mais
infirmée à long terme;
• En outre, il faut distinguer suivant que l’analyse porte sur des
séries temporelles ou des séries en coupe instantanée.
• Trois types d’études:
– L’étude de séries temporelles à court terme: certaines observations
portant sur des valeurs annuelles ou trimestrielles de la
consommation des ménages semblent bien confirmer l’hypothèse
faite par Keynes portant le revenu disponible des ménages en
abscisses et la consommation réelle en ordonnées, on obtient une
série de points dont on constate qu’ils peuvent être
approximativement ajustés par une droite d’équation générale:
Ct = cYt + C0 .
Dans le cas de la France, les données des comptes de la
Nation sur la période 1965-74 ne sont pas en contradiction
avec les hypothèses keynésiennes.
• La fonction de consommation est stable;
• la propension marginale à consommer est inférieur à la
propension moyenne laquelle diminue quand le revenu
augmente;
• Enfin, la valeur de la propension marginale est
inférieure à l’unité (0,82).
Ces résultats ne sont satisfaisants qu’en apparence; les
prévisions après la Seconde Guerre mondiale sur la base
de cette hypothèse se sont révélées de très mauvaise
qualité, le niveau de la consommation étant bien supérieur
à ce que l’on avait prévu.
C
x x
x x x x x
x
x x x x x
x x
Y
– L’étude sur séries temporelles longues: la nécessité d’une
reformulation des hypothèses de comportement a été renforcée par
les analyses de Kuznets sur des séries temporelles longues dans le cas
des Etats-Unis. On retient deux éléments importants dans l’évolution
de la consommation aux Etats-Unis:
• La propension marginale à consommer est approximativement constante et
inférieure à l’unité, ce qui confirme bien l’hypothèse faite par Keynes;
• Mais la propension moyenne à consommer est approximativement égale à la
propension marginale. L’ajustement met ainsi en évidence une fonction de
consommation de long terme de type linéaire C = cY (avec c = 0,86). Ceci infirme
donc l’hypothèse keynésienne selon laquelle la propension à consommer le revenu
aurait tendance à décroître au fur et à mesure que le revenu s’accroît.
C x
x
x
x
x
x x
x x x x
Y
– Etudes en coupe instantanée: ce type d’études consiste à observer, à
un instant donné les différents niveaux de consommation de ménages
classés par niveaux de revenus. L’ajustement opéré par la méthode
des moindres carrés ordinaires aboutit généralement à des droites
d’ajustement dont la pente est inférieure à l’unité et dont l’ordonnée à
l’origine est positive. Ainsi, ce type d’étude semble confirmer au moins
partiellement l’hypothèse faite par Keynes. La contradiction subsiste
néanmoins avec les résultats des études sur séries longues ce qui
explique qu’il ait semblé souhaitable d’envisager une reformulation du
problème.
x x
x x
x x
x x
1.2- Les reformulations post-keynésiennes
i)« Effet de démonstration » et théorie du revenu
relatif
– Réconciliation des analyses en coupe instantanée et des
analyses sur séries temporelles longues par Duesenberry.
• L’idée fondamentale est l’interdépendance des consommations
des agents, basée sur l’effet de démonstration. Les biens ne sont
pas consommés seulement pour eux-mêmes; ils sont largement
signe, symbole.
• Les agents du groupe (i) auront une propension à consommer plus
forte que celle des agents du groupe supérieur (j) parce qu’ils
chercheront à imiter la consommation de ceux ayant un niveau de
vie supérieur: c’est l’effet d’imitation ou de démonstration.
• On va alors expliquer pourquoi la croissance du revenu au cours du
temps n’entraîne pas de diminution de la propension
• Consommer tandis que l’étude en coupe instantanée fait bien
apparaître une diminution de la propension à consommer avec le
revenu.
– Une fonction de consommation différenciée par groupes
sociaux
• Prenons le cas simplifié de deux sociaux, les pauvres et les riches:
le premier groupe qui reçoit une fraction u1 du revenu national Y
a une propension moyenne à consommer c1 supérieure à celle c2
du deuxième groupe qui perçoit une fraction du u2 revenu
national. La consommation totale C est donc l’addition de la
consommation des deux groupes:
S = swW + spP
• avec Y = W + P il vient :
S s w (Y P ) s p P s w Y ( s p s w ) P
• La propension moyenne à épargner s = S/Y s’écrit alors:
s sw (s p sw )P / Y
Epargne y Désépargne
C YL A avec et f 0
Chapitre 2: L’investissement
Section 1: L’accélérateur
11- L’accélérateur simple
• En raisonnant pour simplifier sur une fonction de
production à facteurs complémentaires et avec les
notations habituelles, on a: Y min ( K / v, L / u )
• Si on suppose en outre l’absence de capacités de
production inutilisées et l’existence de chômage, il en
résulte que l’accroissement de la production est
limité par les seules capacités de production.
• En conséquence l’accroissement des capacités de
production n’est possible que s’il y a accroissement
des capacités de production: Y K / v I / v
• Si la production (Y) suit la demande (Z), on a Y Z
et la relation doit donc être écrite: I vY
• L’investissement est fonction des variations de la
demande et compte tenu des hypothèses faites,
l’investissement est fonction linéaire v des variations
de la demande I vY
dY dI d 2Y
• En raisonnant en continu, on a: I v dt et donc dt v dY 2
• Il est alors facile de tracer à partir d’une évolution
donnée de la demande finale l’évolution qui en
résulte pour l’investissement.
• Représentation graphique
Investissement
Demande finale
C
B D
C’ E
A Désinvestissement
t
Désinvestissement par non
théorique remplacement
Capitaux oisifs
12- L’accélérateur flexible
• Dans sa forme la plus simple, le modèle
d’accélérateur flexible de l’investissement découle de
l’hypothèse que la technologie de production dans
une économie est caractérisée par une relation fixe
entre le stock de capital désiré et le niveau de la
production.
• Formellement, supposons que le stock désiré de
capital, K~ , est proportionnelle à la production
attendue, y a :
~
K y a , f 0 (1)
• Supposons que le stock courant de capital s’ajuste à
la différence entre le stock désiré à la période
courante et le stock courant à la période précédente
~
K ( K K 1 ) , 0 p p 1 (2)
• Par définition, l’investissement privé brut, I p , est
donné par
I p K K 1 , 0 1 (3)
où est le taux de dépréciation du capital.
• En utilisant l’opérateur de retard L, cette équation
peut-être réécrite comme suit:
I p 1 (1 ) L K (4)
• Ce qui implique aussi que K 1 I tp1 /1 (1 )L
• En combinant ce résultat avec les équation (1) et (4),
il vient que:
I p 1 (1 ) Ly a (1 ) I p1 (5)
• Dans le cas particulier où 0, 1 , et la production
attendue est approximée par la production courante,
la fonction d’investissement devient:
I p y (6)
• L’équation (6) a une forme particulièrement simple:
elle lie l’investissement linéairement aux variables de
la production courante.
• Les variables telles que la profitabilité, l’incertitude
et le coût du capital ne jouent aucun rôle.
• Cependant, en dépit de sa simplicité, l’équation (6)
continue d’être utilisée dans les applications
pratiques.
Section 2: Coût du capital, incertitude et irréversibilité
21- Le coût du capital
• Une approche alternative est de voir l’investissement
comme dépendant inversement du coût d’usage du
capital, c , ou de façon équivalente du flux de prix
des services de capital, qui consiste en trois
composantes:
– Un coût d’opportunité;
– Le coût résultant d’une dépréciation du bien de
capital;
– La perte de capital (ou gain)
• Le coût du capital est donné par:
P
c P i
K
P
K
(7)
K
• Le coût du capital est souvent combiné avec
l’accélérateur flexible. On écrit le stock de capital
désiré non pas comme l’équation (1), mais comme
une fonction inverse de ck de la forme:
~
K y / c (8)
• L’utilisation de cette spécification conduit
simplement à remplacer y par y / c dans
l’équation (5), impliquant donc que l’investissement
est maintenant inversement relié au coût des
services du capital.
• Cependant, ce modèle élargi continue de souffrir
d’une limite majeure: il ne prend pas en compte
l’impact de l’incertitude sur la décision d’investir.
22- Incertitude et irréversibilité
• Un point important de la littérature récente sur
l’investissement est situation d’incertitude, les
décisions d’investissement privé peuvent être
affectées significativement par des effets
d’irréversibilité.
• De tels effets proviennent essentiellement du fait
que l’investissement spécifique d’une firme implique
des coûts irréversibles qui ne peuvent être récupérés
que partiellement à cause du rabais auquel les firmes
doivent faire face en valorisant un équipement de
seconde main.
• Pour examiner de façon plus formelle les effets
d’incertitude et d’irréversibilité sur l’investissement,
considérons l’exemple suivant.
• Supposons que la firme à risque neutre doit décider
si elle investit dans un projet dont le coût initial est
complètement irréversible au coût d’acquisition PK au
début de la période t0 0 . Cela entraîne un
rendement connu de R 0 à la fin de cette période.
• La demande est incertaine, et donc le taux de
rendement à la période t = 1 et au-delà, R est aussi
incertain.
• La valeur attendue du rendement futur est E0 R .
• La valeur actuelle nette du flux de rendement
anticipé des cash-flows associée au projet, est V0
donc:
2 (9)
R 1
V0 PK 0
1 i 1 i
(1 )
h 0
h
E0 R
E0R 1 E0R
1 1 /(1 i ) i (1 i )
(1 i ) 2
• En utilisant ce résultat, l’équation (9) peut être réécrite
comme suit:
R0 E0R /i (10)
V 0 PK
1 i
c
sf (k ) (n )k
E i sk
0
k k
Section 3: Les limites du modèle de Solow-Swan
31- Les limites théoriques
• Le taux de croissance à long terme dépend
uniquement de quantités: le taux de croissance de la
population, le taux de progrès technique et le taux
de dépréciation. Le modèle de Solow-Swan
n’explique pas vraiment la croissance.
32- Les objections empiriques
• La convergence: Le modèle prédit la convergence
« conditionnelle »: les économies convergent vers
leur propre steady state, qui est déterminé par leur
taux d’épargne et le taux de croissance de leur
population.
Si le modèle néoclassique est vrai, les économies
pauvres devraient croître plus vite que les économies
riches. Les études empiriques sur données en coupe
transversale n’apportent pas de confirmation sur ce
point.
• Le modèle prédit une convergence plus rapide que celle que
l’on observe. Si 1/ 3 , n 2%, g 2%, et 3%, alors 4.7% .
La plupart des études empiriques aboutissent à un taux de
convergence de l’ordre de 2 % par an, ce qui implique que
l’ajustement arrive à mi-chemin à peu près au bout de 35 ans.
• Le taux de rendement: Les pays pauvres sont
faiblement dotés en capital. Par conséquent, la
productivité marginale du capital est relativement
forte. On devrait par conséquent observer des taux
de rendement plus forts dans les pays pauvres. Si les
capitaux circulent librement, l’épargne devrait se
déplacer massivement des pays riches vers les pays
pauvres.
en supposant que 1/ 3 , alors une augmentation de
1% de la productivité entraîne une baisse de 2% du
rendement marginal du capital. si les pays pauvres
ont 1/10ème de la productivité des pays riches, ils
devraient avoir un rendement marginal du capital
100 fois supérieur.
• La figure 42 représente le processus d’ajustement du
ratio capital/travail
k&
k& 0
0
k& 0 k k
Chapitre 5: Les modèles de croissance endogène
Section 1: La diversité des sources de la croissance endogène
• Le modèle de Solow-Swan présente des insuffisances
majeures suivantes:
– Il n’explique pas la croissance mais simplement l’ajustement à une
trajectoire de croissance équilibrée (steady state) essentiellement
exogène.
– Ses prédictions ne sont pas en accord avec l’observation.
• Dans les modèles suivants, on remet en cause l’hypothèse p1
11- Le modèle AK
• Considérons les hypothèses suivantes:
– La population est constante ( N 1).
– Il n’y a pas de progrès technique (h est constant).
dans ces conditions, le modèle de Solow aboutit à
une croissance nulle.
• On considère le cas 1. La fonction de production
devient:
Y AK (1)
Pour avoir une intuition du modèle ci-dessus, il faut
interpréter le capital dans un sens large: tous les facteurs
utilisés dans la production sont accumulables.
• On suppose que le taux d’épargne est fixe (exogène) de sorte
que:
K& sY K (2)
• Le taux de croissance à long terme de l’économie est alors
Y& K&
sA (3)
Y K
Où l’on voit que l’économie croît indéfiniment dès que
sA f (4)
• Deux propriétés intéressantes:
– A long terme, le taux de croissance de l’économie dépend
positivement du taux d’épargne.
– Les différences entre les taux de croissance dépendent
aussi de la productivité marginale du capital (ici égale à la
productivité moyenne du capital).
• Il y a donc des explications possibles (et plausibles)
de la non convergence des économies.
• C’est le rendement constant du facteur accumulable
qui est à l’origine de la croissance endogène.
12- Le capital humain
L’idée clé est que l’éducation est un investissement
en capital humain
• On considère que la qualité du travail (le capital
humain) h dépend de l’investissement qui est fait
dans la formation. Le travailleur consacre une partie
de son temps u à produire des biens. La quantité de
service du travail offert par les N travailleurs est donc
L uhN . Comme on fait l’hypothèse que la
population est constante:
L uh (5)
• L’autre partie de son temps (1 u ) est consacrée à se
former (accumuler du capital humain), améliorant
ainsi la qualité de son travail. Le processus
d’accumulation de capital humain est décrit par
l’équation (6):
h& (1 u ) h (6)
• Le modèle est complété par la fonction Cobb-
Douglas:
Y K L1 (7)
et l’équation d’évolution du capital
K& sY K (8)
• A l’état stationnaire:
a) Le taux de croissance à long terme ne dépend que de u. A
l’état stationnaire, toutes les variables croissent au même
rythme et par conséquent:
Y& K& h& (9)
(1 u )
Y K h
max
max