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A) La démarche d'évaluation
Issue d'un rapport d'expert, la valorisation d'une entreprise correspond à une estimation dans la mesure
où elle repose sur un grand nombre d'hypothèses.
La valorisation ne correspond pas au prix final, fruit de la négociation entre l'acheteur et le vendeur. Le
premier souhaite naturellement payer le moins cher possible la cible, objet de l'évaluation. Il en va
différemment du second qui souhaite optimiser la vente de son entreprise, objet de toutes ses attentions
depuis de nombreuses années qu'il en assure la gestion.
Le vendeur considère que son entreprise vaut plus cher que les seules données comptables.
Sa réputation, son savoir-faire, son organisation interne, la fidélité de sa clientèle, son portefeuille de
marques, son système d'information sont selon lui autant de facteurs non identifiables en comptabilité
qu'il convient de valoriser dans le cadre d'une évaluation. En définitive, le rapport d'évaluation doit
prendre en compte toutes ces valeurs immatérielles.
Les techniques d'évaluation que nous détaillons aboutissent à une « fourchette » de valeurs, base de la
négociation du prix final entre un acheteur et un vendeur.
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
disponibles. Cette subjectivité montre combien il est important de connaître les hypothèses sous-jacentes
aux méthodes d'évaluation avant d'analyser la démarche de l'évaluateur.
Il existe trois grandes familles ou approches à partir desquelles plusieurs techniques d'évaluation sont
déclinées :
- Les approches fondées sur des données passées (approche patrimoniale). Ces approches sont de moins
en moins utilisées en pratique en finance. Elles relèvent plutôt de la comptabilité ou de l'audit.
- Les approches fondées sur des données financières prévisionnelles (méthode DCF par exemple). Ce
sont les méthodes les plus utilisées en pratique, quelque soit le type d'évaluation.
- Les approches établies sur des comparaisons.
L'évaluateur doit choisir l'(les)approche(s) et la(les) méthode(s) les mieux adaptées au profil de
l'entreprise (secteur d'activité, structure financière, maturité, etc.). Comme tout outil de gestion, chaque
technique d'évaluation doit être utilisée à bon escient. Le fait de « croiser » l'ensemble des méthodes
sans réflexion préalable aboutit à des estimations d'entreprises déconnectées de la réalité.
3. La logique de l'évaluateur
Les différentes logiques qui seront adoptées lors des processus d'évaluation s'appuient sur les objectifs
poursuivis par l'acquéreur.
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
B) Les différentes « familles ›› d'évaluation
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
Lorsqu'on mentionne la valeur de la dette dans une évaluation, il est fait référence à la valeur de
l'endettement net : Endettement financier net = Endettement financier brut -Trésorerie et équivalents
La valeur d'une entreprise est égale à l'actualisation des flux de profit qu'elle va générer pour le futur
acquéreur. Si l'on pose :
Ft = flux année t
n = la période considérée
VT = valeur terminale de l'entité au terme de l'année n
i = taux d'actualisation approprié (taux de rémunération espéré par l'actionnaire)
On a alors :
La méthode de valorisation par les DCF (Discounted Cash Flows) consiste à valoriser l'entreprise sur la
base de la somme des cash-flows actualisés qu'elle va générer et que les actionnaires recevront au cours
des années futures.
La méthode de valorisation DCF privilégie les Free Cash Flows (FCF). Les FCF sont répartis entre les
actionnaires et les autres financeurs :
Chiffres d'affaires
- Achats
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
- Frais généraux
- Masse salariale
= EBITDA ou EBE
- DAP nettes des RAP
= EBIT ou REX ou résultat opérationnel courant
- Impôt sur les sociétés
= EBIT après IS ou REX après IS
+ DAP nettes des RAP
= MBA ou CAF
- /+ variation BFR
= Cash-flows opérationnels
- Investissements nets de cession (CAPEX, Capital Expenditures soit les immobilisations)
= FCF ou Flux de trésorerie disponibles
La formule suivante permet d'estimer la valeur économique d'une entreprise à partir de la méthode des
flux :
Le taux d'actualisation est le coût moyen pondéré du capital (CMPC ou Weighted Average Cost of
Capital) :
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
a) Quel taux de croissance du chiffre d'affaires choisir ?
L'estimation du taux de croissance du chiffre d'affaires prévisionnel (et, par conséquent, des FCF) a un
impact important sur la valeur finale de l'entreprise. En pratique, il convient de faire preuve de prudence
et de bien apprécier les orientations stratégiques de la société. En amont, une analyse stratégique
s'impose sur l'état de la concurrence. Le marché sur lequel l'entreprise est située présente-t-il des
barrières à l'entrée susceptibles de protéger la rente de situation et si oui pendant combien de temps ?
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
c) Appliquer le modèle de Gordon et Shapiro à la valeur terminale
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
La méthode des Free Cash Flows est une méthode indirecte d'évaluation. Elle permet de calculer la
valeur globale ou valeur économique de l'entreprise mais non la valeur qui revient aux actionnaires.
Pour déterminer la valeur qui revient uniquement à ces derniers (valeur des capitaux propres) à partir de
la valeur de l'entreprise déterminée par la méthode des Free Cash Flows, il faut retirer de la valeur
calculée le montant de l'endettement net (y compris le montant des provisions pour risques et charges et
des provisions pour engagements de retraite qui présentent un caractère de dette financière) et la part des
minoritaires s'il s'agit d'un groupe.
VCP =VE -VD - Provisions risques et charges - Provisions pour retraites – Intérêts minoritaires
avec VCP : valeur des capitaux propres ;VE : valeur économique ; VD : valeur de la dette nette de
trésorerie
L'actualisation des cash flows prévisionnels donne la valeur de l'actif nécessaire à l'obtention des
résultats d'exploitation. Si l'entreprise possède des actifs qui n'ont pas été pris en compte dans
l'évaluation des flux (éléments hors exploitation (VHE), tels que des titres ou des immeubles de
rapport), il faudra les ajouter pour l'évaluation finale. On a alors :
VCP =VE -VD - Provisions risques et charges - Provisions pour retraites - Intérêts minoritaires + VHE
Exemple : L'entreprise Guidoni doit être évaluée par la méthode des flux de trésorerie actualisés (FCF).
À la date d'évaluation, l'endettement brut s'élève à 650 M€ et sa trésorerie à 40 M€. Le taux
d'actualisation retenu est de 12 % et le taux de croissance du secteur est fixé à 2 %. L'horizon de
prévision est de 5 ans.
- Première étape. Détermination des Free Cash Flows (FCF)
Cette approche financière soulève un grand nombre de difficultés pratiques qui tiennent à la
détermination des flux. Deux solutions sont possibles :
- soit on retient les estimations les plus probables ;
- soit on probabilise les différents scénarios possibles et on calcule la moyenne pondérée des différentes
valeurs obtenues.
Le coût du capital représente le taux de rendement requis des apporteurs de capitaux (actionnaires et
bailleurs de fonds comme les banques par exemple) eu égard à la rémunération qu'ils pourraient obtenir
d'un placement présentant le même profil de risque sur le marché. Il est apprécié par le coût moyen
pondéré du capital (CMPC) qui consiste à pondérer les taux de rendements des capitaux employés pour
leur contribution dans la valeur de l'entreprise.
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
Il est estimé comme suit :
Le coût moyen pondéré du capital (ou coût du capital) dépend du risque de l'actif. Plus le risque est
élevé et plus les apporteurs de fonds exigent une rentabilité élevée. On distingue deux types de risques :
- le risque spécifique qu'il est possible de réduire en diversifiant les placements ;
- le risque systématique qui est subi par toutes les entreprises et qui est aussi appelé « risque de
marché ».
Puisque le risque spécifique peut être (en théorie) éliminé par la diversification, seul le risque de marché
est rémunéré par le marché. C’est donc la seule composante du risque qui doit être incorporée dans le
coût du capital. Le risque spécifique est quant à lui pris en compte dans la détermination des flux de
trésorerie prévisionnels.
Le taux exigé par les actionnaires est estimé généralement par la méthode du MEDAF
Coût des capitaux propres = Taux sans risque + Prime de risque du marché × Bêta
Le taux sans risque retenu est en pratique celui des obligations d'État (OAT). La prime de risque du
marché représente l'écart entre la rentabilité d'un portefeuille d'actions et un portefeuille composé
d'obligations non risquées. Le coefficient Bêta mesure la volatilité d'un titre, soit la sensibilité de la
rentabilité des fonds propres de l'entreprise aux variations de la rentabilité de l'ensemble du marché
financier. Il mesure le risque de marché, c'est-à-dire le fait que l'entreprise opère sur un secteur plus ou
moins risqué que le marché dans son ensemble.
La formule de calcul du coût du capital (CMPC) tient compte du poids des capitaux propres et de celui
de l'endettement puisque le coût du capital est pondéré par le poids de chacun de ces éléments au sein de
la structure financière.
Il convient de retenir une structure financière stable dans le temps. C'est pourquoi il peut être choisi la
structure financière calculée à partir de données historiques si elle remplit cette condition ou une
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
structure cible (par exemple 50 % de capitaux propres et 50 % de dettes financières, fonction de données
sectorielles, vers laquelle devrait tendre l'entreprise).
La valeur des capitaux propres et de l'endettement doit être exprimée en valeur de marché et non en
valeur comptable car le coût des capitaux propres doit exprimer la rentabilité exigée par le marché et
non la rentabilité calculée à partir des documents comptables.
Pour les capitaux propres, il faut retenir la capitalisation boursière. Pour l'endettement, il est
généralement admis que la valeur de marché peut être assimilée à la valeur comptable. Toutefois cette
option n'est pas pertinente, si par exemple la structure financière de l'entreprise a considérablement
évolué au point de modifier les conditions d'emprunt qui lui sont consenties ou encore si le taux d'intérêt
du marché a changé alors que l'entreprise est endettée à taux fixe. La valeur de marché de la dette est
déterminée en actualisant les flux afférant à l'emprunt au taux du marché applicable à l'entreprise.
4. Le coût de la dette
Le coût de la dette à retenir est celui auquel l'entreprise est susceptible de s'endetter lors de l'évaluation
et non un coût historique. C'est donc un taux prédictif. Il faut retenir un taux net d'impôt.
La valeur des fonds propres d'une entreprise est déterminée à partir de l'actualisation des flux de
dividendes revenant aux actionnaires. Ce sont des méthodes d'évaluation directes : elles évaluent la
valeur de marché des capitaux propres de la société étudiée.
A) Le principe
Il s'agit de mesurer l'enrichissement des actionnaires à travers les flux de trésorerie dégagés par
l'entreprise. La valeur de marché des capitaux propres est évaluée directement. Il n'est plus nécessaire de
déterminer la valeur globale de l'entreprise puis de retirer l'endettement. Il faut calculer les flux de
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux
trésorerie revenant aux actionnaires et les actualiser non plus au coût du capital mais au coût des
capitaux propres.
B) La démarche
La démarche est celle qui prévaut à la détermination des Free Cash Flows ou flux de trésorerie
disponibles. La valeur de l'entreprise revenant aux actionnaires est égale à la somme actualisée des flux
de trésorerie pour l'actionnaire, à laquelle on ajoute la valeur terminale actualisée calculée de la même
façon que précédemment mais à partir des flux de trésorerie revenant aux actionnaires. Le taux
d'actualisation correspond au coût des capitaux propres.
Le flux de trésorerie revenant aux actionnaires (FTA) ou Free Cash Flow to Equity (FCFE) est calculé
après la déduction du service de la dette et la couverture des variations du BFR et des besoins
d'investissement.
Résultat net
+ Dotations aux provisions (nettes des reprises sur provisions)
-Variation du BFR
- Investissements de l'exercice (nets de cessions)
- Remboursement des dettes
+ Émission de dettes
= FTA
Le calcul du FTA peut être décomposé en trois étapes :
- Calcul de la valeur de l'actif économique de l'entreprise revenant aux actionnaires. Il s'agit de
déterminer les flux de trésorerie annuels revenant à l'actionnaire (FTA) actualisés au coût des capitaux
propres.
- Calcul de la valeur terminale. Il s'agit de déterminer la valeur terminale actualisée au coût des capitaux
propres.
- Calcul de la valeur revenant finalement aux actionnaires. Elle est égale à la valeur actualisée des Free
Cash Flows à laquelle on ajoute la valeur terminale actualisée.
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Chapitre 1 : L’évaluation par les flux