Vous êtes sur la page 1sur 20

CHAPITRE INTRODUCTIF:

Dans le cadre de cette introduction, nous aborderons tour à tour quatre principaux points :

- notion de droit fiscal


- définition de l’impôt
- classification des impôts
- sources du droit fiscal
- le système fiscal sénégalais: évolution, acteurs, environnement institutionnel et normatif

1. Définition du droit fiscal

Dans une conception étroite, le droit fiscal peut-être défini comme l’ensemble des
règles juridiques relatives à l’impôt.
Dans la conception large, le droit fiscal se caractérise par une interdépendance entre les
règles spéciales de la fiscalité, exorbitante du droit commun, et les règles du droit
commun qu’il s’agissent du droit privé (droit commercial, droit du travail, droit civil,
etc.…), ou du droit administratif.
La dimension transversale du droit fiscal, pousse à adopter cette conception extensive.

2. Définition de l’impôt

L’impôt peut-être défini comme un prélèvement pécuniaire, de caractère obligatoire,


effectué en vertu de prérogatives de puissance publique, à titre définitif, sans
contrepartie déterminée, en vue d’assurer le financement des charges publiques de
l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements publics administratifs.
De part cette définition, il convient de retenir les caractéristiques ci-après :

- un prélèvement pécuniaire
Le caractère pécuniaire de l’impôt peut-être appréhendé au regard de l’assiette. En
effet, l’impôt est alors prélevé sur une certaine somme d’argent ou sur une valeur
convertie en termes monétaires (Impôt sur le Revenu, Impôt sur les Sociétés, la Taxe
sur la Valeur Ajoutée).
Le caractère pécuniaire prend toute sa signification au stade du recouvrement. L’impôt
est en effet perçu en argent.

- un prélèvement de caractère obligatoire

Le lien de droit en vertu duquel le contribuable peut être contraint par l’Etat de payer
la dette de l’impôt découle directement de la loi qui le constitue débiteur. Aucun acte
de volonté du contribuable n’est susceptible d’intervenir dans ce rapport juridique qui,
dans son principe et son contenu, est déterminé unilatéralement.
Ce caractère unilatéral et contraignant explique cependant la limite que comporte l’obligation
fiscale dans tout Etat de droit : à savoir que l’impôt ne peut être établi que par la loi.

- un prélèvement effectué en vertu de prérogatives de puissance publique

L’impôt est établi et perçu en vertu de prérogatives exorbitantes du droit commun :


droit de communication, vérification de comptabilité, examen contradictoire de la
situation fiscale personnelle combiné avec les procédures de contrôle sur pièces, les
demandes de renseignement, les procédures de taxation d’office, etc.…

- un prélèvement effectué à titre définitif

L’impôt ne peut faire l’objet d’une restitution de la part de la personne publique qui
en est le bénéficiaire.
Bien entendu, l’impôt n’est un prélèvement effectué à titre définitif que s’il a été
légalement établi. Dans le cas contraire, le contribuable peut demander, dans un délai,
la décharge, la restitution ou la réduction de son imposition.

- un prélèvement effectué sans contrepartie déterminée

Il convient de retenir, qu’un prélèvement qui est perçu sans contrepartie pour celui qui
le paie est, par définition, un impôt.
Cette caractéristique fondamentale permet de distinguer l’impôt de la taxe. Celle-ci peut-être
définie comme la somme exigée en contrepartie des prestations offertes par un service
public ou de la possibilité d’utiliser un ouvrage public. Exemple : la Taxe d’enlèvement
des Ordures Ménagères.

3. Classification des impôts

Nous pouvons retenir deux catégories de classification des impôts.


Une classification doctrinale qui est fondée essentiellement sur la nature de la matière
imposable.
Ainsi, les auteurs distinguent entre impôts réels et impôts personnels d’une part et,
d’autre part la distinction entre impôts sur le capital, sur le revenu et sur la dépense.
Dans le cadre de ce cours, nous retiendrons la classification légale consacrée par le
Code Général des impôts entre les impôts directs et les impôts indirects, les droits
d’enregistrement et assimilés constituant une catégorie sus-generis.
C’est cette distinction qui sera retenue et nous permettra de passer en revue l’essentiel
de la fiscalité des entreprises.

4. les sources du droit fiscal

De façon générale, il existe quatre sources du droit fiscal que nous pouvons classifier
en sources législatives et en sources règlementaire ou administrative.

4.1 Les sources législatives

Le pouvoir législatif est chargé d’édicter les règles en matière fiscale. Ce principe est
posé par la constitution.
La classification retenue par le père du normativisme juridique Hans Kelsen,
s’applique en matière fiscale.
La constitution est la norme suprême. Ensuite vient les traités et accords internationaux
légalement signés, ensuite les lois fiscales.
- la constitution

Elle pose les principes généraux en matière fiscale et permet d’identifier ce qui
relève du domaine de la loi de ce qui relève du domaine du règlement.
La constitution édicte clairement que les règles fondamentales de toute imposition, à
savoir l’assiette, les taux et les modalités de recouvrement, sont du domaine de la loi.
La seule exception à ce principe résulte de lois d’habilitations spéciales.
La constitution pose également les principes d’égalité devant les charges publiques et
le postulat du consentement à l’impôt.
- les traités internationaux

A l’heure de la globalisation des économies, les échanges internationaux se sont


multipliés au cours des décennies.
Pour des raisons d’harmonisation dont l’objectif est de promouvoir un espace commun
de libre échange entre les Etats, dans les conditions optimales d’égalité et de
concurrence, le Sénégal a conclu plusieurs accords à travers l’espace communautaire.
D’une manière spécifique, le Sénégal a conclu plus d’une quinzaines de conventions
fiscales aussi bien dans le cadre de l’espace communautaire que celui du partenariat
bilatéral.
- la loi

Les textes de référence qui compilent l’essentiel du droit fiscal applicable aux
Entreprises, sont rassemblés dans un document unique appelé CGI dont le dernier en
vigueur est celui de la loi 92-40 du 09 juillet 1992, plusieurs fois modifiée.

4.2 Les sources administratives du droit fiscal

La loi, se contentant d’une manière générale à édicter des principes généraux, souvent
les textes de loi, sont complétés ou précisés par des décrets présidentiels ou arrêtes
ministériels.

Une attention particulière doit être portée sur la doctrine administrative.


Il s’agit d’une part de circulaires prises directement par l’administration fiscale pour
préciser les dispositions fiscales données.
Ces circulaires n’ont pas vocation à suppléer la loi, mais devraient en principe se borner à
interpréter la loi fiscale.
D’autre part, les réponses de la DGID, aux réponses posées par les contribuables sur
des sujets donnés intéressant la fiscalité.

Quelle attitude du fiscaliste face à cette diversité de source de la matière fiscale ?

4.évolution du système fiscal sénégalais


⇒ Contenu
⇒ Inspiration française
 Réformes sur les textes de 1976 et 1982
 Réformes sur les textes de 1976 et 1982
 En 1992, tous ces textes ont été codifiés par le législateur sénégalais à travers la loi 92-
40 du 9/07/1992.
 Changement de la loi en 2004 dans une perspective libérale.
 Avec le régime socialiste, l’IS était de 40%.
 Avec les libéraux, il baisse jusqu’à 25%.
 En 2007, la réforme est approfondie.
 Une autre réforme est apparue en 2012 avec la loi 2012-‐31 du 31/12/2012. Il y’a eu des
modifications en 2015. Avant son arrivée au pouvoir, le CGI était en état de maturation.
 2008 : hausse des prix des hydrocarbures et des denrées alimentaires.
Droit commun incitatif : réduire la fiscalité pour tout le monde.
 Après 2012, tous les dispositifs dérogatoires sont abrogés. On a donc assisté à
un rapatriement de toutes ces lois à un document : c’est le droit commun
incitatif.

Acteurs de système fiscal sénégalais

⇒ Publics
- DGID (Direction Générale des Impôts et Domaine)

- MEF (Ministère de l’Économie et des Finances)


- Trésor public
- Parlement

- Collectivité locale

- Les États

⇒ Privés
- Les Entreprises

- Ménages / Personnes physiques


- Les Syndicats

L’environnement institutionnel
⇒ Parlement

⇒ MEF

⇒ DGID
 Direction générale

 Direction générale adjointe


 Directions (fonctionnelle et
opérationnelle)

La direction fonctionnelle établit les normes et stratégies. Elle comprend : la direction de la


législation, la direction du recouvrement, la direction du contrôle fiscal et celle du contrôle interne).

La direction opérationnelle est chargée des tâches au quotidien, des activités… Elle comprend
la Direction des grandes entreprises (+ 2milliards de CA), la Direction des moyennes entreprises
(200 millions à 2milliards de CA) et Directions régionales (DR de Dkr et DR des services
régionaux).

L’environnement normatif

⇒ CGI (Code Général des Impôts)

⇒ Circulaires

⇒ Notes de service

⇒ état des réponses aux contribuables ou encore la doctrine fiscale (lorsqu’il est
publié devient opposable à l’Administration).
Concernant la doctrine fiscale, il faut noter que :

 Une doctrine erronée est opposable à l’Administration mais le contraire n’est pas
possible ;

 Elle lie l’Administration même erronée;

 L’Administration ne peut pas revenir sur une doctrine favorable aux contribuables.
CHAPITRE PREMIER : LA FISCALITE DIRECTE

SECTION 1 : L’IMPOT SUR LES SOCIETES

I. CHAMP D’APPLICATION

- Le principe
L’article 3 du CGI précise que l’impôt sur les sociétés est dû en raison des bénéfices réalisés au
Sénégal. En application de cette disposition, il convient de retenir que seuls sont passibles de
l’impôt sur les sociétés, les bénéfices réalisés par une société sénégalaise dans des entreprises
exploitées au Sénégal, quelle que soit leur nationalité. Il en résulte que les bénéfices réalisés par
une société sénégalaise dans des entreprises exploitées à l’étranger ne sont pas soumis à l’impôt
sur les sociétés au Sénégal.
A l’inverse, une société étrangère est imposable à l’impôt sur les sociétés au Sénégal à raison
des bénéfices tirés des entreprises qu’elle y exploite. En conséquence, les sociétés imposables au
Sénégal ne peuvent faire état des pertes réalisées par les entreprises qu’elles exploitent à
l’étranger.
- Dérogation au principe de territorialité
Des conventions fiscales internationales viennent souvent préciser le lieu d’imposition de
certains bénéfices ou revenus. Ces conventions ont pour objet entre autres, d’éviter la double
imposition de ressortissants d’un pays. C’est ainsi que l’imposition d’un revenu qui relève
normalement du Sénégal, compte tenu des règles de territorialité, peut être dévolue à un autre
pays conformément aux dispositions de la convention fiscale liant ce pays au Sénégal.
Mais, en fait, généralement les conventions internationales reprennent le principe de la
territorialité tel que défini par l’article 3 du CGI. C’est le cas notamment de la convention fiscale
franco-sénégalaise (article 10 de cette convention). La seule exception concerne les entreprises
d’exploitation de navires ou d’aéronefs en trafic international (compagnies maritimes ou
aérienne) : ces entreprises sont imposables exclusivement dans l’Etat où se trouve leur domicile
fiscal, c'est-à-dire, pour les sociétés leur siège social statutaire (article 12 de la convention
fiscale franco sénégalaise).
A. Les Personnes imposables (Article 4 CGI)

Les SA et SARL sont obligatoirement soumises à l’IS du fait de leur forme, à l’exception SA
et SARL où l’associé unique est une personne physique.
Les autres personnes prévues par l’article 4.II sont soumises à l’IS du fait de leur objet ou
activité. Il s’agit notamment des :
 sociétés civiles, quelle que soit leur forme, lorsqu’elles se livrent à une exploitation ou à
des opérations présentant un caractère industriel, commercial, agricole, artisanal,
forestier ou minier, Toutefois, les sociétés civiles se livrant à des opérations de nature agricole
ou artisanale peuvent opter pour l'imposition selon le régime des sociétés de personnes ;
 commanditaires pour la part des bénéfices sociaux correspondant à leurs droits, sauf
option de la société en commandite simple à l'impôt sur les sociétés ;
 la part de bénéfices correspondant aux droits des associés des sociétés en participation, y
compris les syndicats financiers et les sociétés de copropriétaires de navires, dont les noms
et adresses n'ont pas été indiqués à l'administration ;
 les établissements publics, les organismes de l'Etat ou des collectivités locales, à la
condition qu'ils jouissent de l'autonomie financière et se livrent à une activité à
caractère industriel ou commercial ou à des opérations à caractère lucratif ;
 les personnes morales domiciliées à l’étranger lorsqu’elles sont bénéficiaires de
revenus fonciers au Sénégal ou de plus-values provenant de la cession d’immeubles sis
au Sénégal ou de droits y relatifs ou réalisent des plus-values à la suite de cessions de
valeurs mobilières ou de droits sociaux détenus dans des entreprises de droit sénégalais
;
La liste n’est pas exhaustive (Voir Article 4.II).

Certaines sociétés peuvent opter pour l’assujettissement à l’IS. Il s’agit des sociétés de fait,
les groupements d'intérêt économique, les sociétés en nom collectif, les sociétés en
participation, les sociétés en commandite simple, les sociétés unipersonnelles à
responsabilité limitée où l'associé unique est une personne physique, les sociétés civiles
professionnelles et les sociétés civiles immobilières.
L’option doit être formellement adressée à l’Administration, on ne peut pas y revenir. Elle est
définitive et irrévocable.

B. Les personnes non imposables

Elles sont prévues par les articles 5 et 6 du CGI.

⇒ LES EXEMPTIONS

L’article 5 définit les personnes exemptées à l’IS. Il s’agit entre autres :


 les groupements d'achat de consommation qui se bornent à réunir les commandes de
leurs adhérents et à distribuer dans leurs magasins de dépôt les denrées, produits et
marchandises qui ont fait l'objet de ces commandes ;
 les caisses de crédit agricole mutuel ;
 les organismes coopératifs agricoles et leurs unions, visés par la loi portant statut
général des coopératives ;
 les sociétés d'assurances ou de réassurances mutuelles agricoles, ainsi que les sociétés
de statut analogue ;
 les sociétés de secours mutuels ;
 les sociétés de développement et d'encadrement rural, à condition que les ressources
de celles-ci soient constituées pour 80 % au moins de subventions publiques ;
La liste n’est pas exhaustive (voir l’article 5 CGI).

⇒ LES EXONERATIONS (l’exonération est généralement temporaire)


Elles sont prévues par les dispositions de l’article 6. Il s’agit des :
 sociétés d’investissement à capital fixe pour la partie des bénéfices provenant des
produits nets de leur portefeuille. Ces sociétés cesseront de bénéficier des dispositions
du présent alinéa trois ans après leur création ;
 Les plus-values de cessions des titres détenus par ces mêmes entreprises sont également
exonérées d’impôt lorsque les titres cédés ont été conservés dans leurs portefeuilles
pendant une période minimale de trois années à compter de leur date d’acquisition ;
 Les plus-values de cession de titres réinvestis dans l’achat d’autres titres, dans un
délai de douze mois à compter de l’exercice de cession, sont également exonérées
d’impôt, quelle que soit la durée de leur séjour dans le portefeuille de l’entreprise ;
 Le bénéfice des dispositions du 1 du présent article est réservé aux sociétés
d’investissement dont au minimum la moitié de la valeur nette du portefeuille global
est composée, à tout moment, d’actions de sociétés non cotées en bourse ;

II. BENEFICES IMPOSABLES

A. DETERMINATION DU BENEFICE NET IMPOSABLE


Le bénéfice net est constitué par la différence entre les valeurs de l'actif net à la clôture et à
l'ouverture de la période dont les résultats doivent servir de base à l'impôt, diminuée des
suppléments d'apport et augmentée des prélèvements effectués au cours de cette même période
par l’exploitant ou les associés.
En d’autres termes, Bénéfice imposable = Produits imposables – charges déductibles / bénéfice
comptable + réintégrations extracomptables –déductions extracomptables.

1. LES PRODUITS BRUTS IMPOSABLES


1.1 Les produits d’exploitation
- Les ventes de biens ou services
- Les produits accessoires ou exceptionnels (revenus fonciers, dégrèvement d’impôts,
subventions et indemnités.
1.2. Les produits financiers et revenus assimilés

a. Le régime des revenus de valeurs mobilières.


Il s’agit des dividendes et les intérêts des obligations.

⇒ Les dividendes
Le dividende est la quote-part des bénéfices réalisés par une société et attribuée à chaque
associé. La loi fiscale fait une distinction entre les dividendes provenant d’une société non filiale
et ceux provenant d’une filiale.

- Les dividendes provenant d’une société non filiale


Les dividendes reçus d’une société non filiale subissent une retenue à la source de 10% opérée
par la société qui verse les dividendes. Ils sont imposés entre les mains de la société bénéficiaire.
Les 40% de la retenue à la source de 10% constituent un crédit d’impôt à déduire du montant
de l’impôt sur les sociétés dû par ladite société.
Lorsque les produits de participation ne sont pas éligibles au régime des sociétés mère et filiale,
la société participante n’est soumise à l’impôt sur les sociétés que sur une quote-part
représentative de 40% du produit brut des participations.

Application
Une SA a dégagé au titre de l’exercice N, un bénéfice comptable de 95 325 000. Au titre du
même exercice, la SA a reçu d’une société non filiale des dividendes pour un montant de 16
200 000. Calculer le montant de l’impôt sur les sociétés que la SA reste devoir payer au titre de
l’exercice considéré.
Résolution de l’application
Pour l’exercice considéré, la société a reçu un dividende net de 16 200 000. En considérant que
ces dividendes proviennent d’une société non filiale et ne sont imposables qu’à concurrence de
40% de leur montant brut, il convient de déterminer ce montant brut qui a par ailleurs servi à la
détermination du montant de la retenue à la source, soit 16 200 000/0,9 = 18 000 000.
Pour le calcul du bénéfice fiscal, il convient de déduire du bénéfice comptable un montant égal
à 60% du montant brut (18 000 000), soit 10 800 000, ce qui donne un bénéfice fiscal de 84 525
000.
L’IS correspondant est de 30% de 84 525 000, soit 25 357 500. Sur ce montant, il faudra déduire
40% de la retenue à la source qui constitue un crédit d’impôt. La société restera devoir payer la
différence, soit 23 357 500 – 720 000 = 24 637 500.

- Les dividendes reçus d’une société filiale


Les dispositions de l’article 21 du CGI précisent que les produits bruts des participations d’une
société mère dans le capital d’une filiale sont retranchés du bénéfice net total, déduction faite
d’une quote-part représentative des frais et charges. Cette quote-part est fixée uniformément à
5% du produit total des participations mais ne peut excéder, pour chaque période d’imposition,
le montant total des frais et charges de toute nature exposés par la société participante au cours
de ladite période. La retenue à la source effectuée par la filiale ne constitue pas un crédit d’impôt
pour la mère. S’agissant de l’imposition de la quote-part représentative de frais et charges, il
convient de faire remarquer qu’un principe général de fiscalité voudrait qu’il ne soit pas retenu,
comme charge déductible, une dépense ne se rapportant pas à un revenu imposable. Il est admis
à cet égard d’exclure des frais généraux, les frais supportés par la société mère dans le cadre de
la gestion de ses participations dans la filiale. Notons qu’en vertu des dispositions de l’article
22 du CGI, le régime "mère-filiale" est appliqué à condition que :
_ la société mère et la société filiale soient, quelle que soit leur forme, imposable à l’impôt sur
les sociétés ;
_ la société mère ait son siège social au Sénégal ;
_ les actions ou parts d’intérêts possédées par la première société représentent au
moins 10% du capital de la seconde ;
_ les actions ou parts soient souscrites ou attribuées à l’émission et soient inscrites au nom de la
société ou que celle-ci s’engage à les conserver pendant deux (2) années consécutives au moins
sous la forme nominative. La lettre portant cet engagement doit être annexée à la déclaration des
résultats.
Le régime "mère-filiale" est un régime de déduction revenu sur revenu qui a un double
objectif :
_ d’éviter la double imposition au titre de l’impôt sur les sociétés des bénéfices de la
filiale distribués à la mère ;
_ de permettre à la mère, lors de la redistribution des produits de la filiale, de
transmettre à ses associés le crédit d’impôt attaché à ses produits

Faites le traitement fiscal de la distribution

⇒ Les intérêts des obligations


Les obligations sont des titres de créance négociables, représentant une part d’un emprunt à
long terme et conférant à leur possesseur le droit de percevoir un intérêt. L’obligation est une
valeur à revenu fixe par opposition à l’action qui est une valeur à revenu variable. Là aussi, la
loi fiscale fait une distinction entre les intérêts et produits d’obligations dont le remboursement
est à échéance d’au moins cinq (5) ans et les intérêts et produits à échéance de moins de cinq
(5) ans. Les premiers subissent une retenue à la source de 6%. Cette retenue à la source est
libératoire du paiement de tout autre impôt sur les intérêts et produits considérés. Les seconds
subissent une retenue à la source de 13% qui constitue un crédit d’impôt imputable sur le
montant de l’impôt sur les sociétés.

b. Les intérêts de créance

- Les intérêts exonérés


Les dispositions combinées des articles 12 et 105 du CGI font état d’intérêts de créances non imposables
à l’impôt sur les sociétés. Il s’agit pour l’essentiel d’intérêts issus de prêts consentis à un certain nombre
d’organismes expressément cités à l’article 105 du CGI.
L’Etat, les communes et les collectivités locales font partie de ces organismes

- Les intérêts de bons de caisse


Les bons de caisse sont des titres à court ou moyen terme émis par un organisme financier en
représentation d’un prêt productif d’intérêt. Ils constituent un déficit de dépôt nominatif ou libellé au
porteur de l’établissement émetteur. Les intérêts des bons de caisse subissent un prélèvement libératoire
de 20%. Ce prélèvement est opéré par l’organisme qui verse les intérêts et dispense le bénéficiaire de
les intégrer dans ses revenus (ou bénéfices) imposables.

- Les autres intérêts de créance


Les autres intérêts de créances, dépôts, cautionnements et comptes courants sont frappés d’une retenue
à la source dont le taux est fixé à 16%. Toutefois, pour les intérêts et autres produits de comptes de
dépôts et des comptes courants ouverts dans les écritures d’une banque, d’un agent de change, d’un
courtier en valeurs mobilières et de comptable du Trésor, quelle que soit la date de l’ouverture des
comptes, le taux de la retenue est fixé à 8%. Pour ces dépôts à terme, la retenue opérée est non libératoire
et constitue donc un crédit d’impôt.

c. Les gains de change


Le gain de change résultant de la différence existant entre la valeur d’origine des créances et dettes
libellées en monnaie étrangère, est le montant payé ou encaissé au cours de la période comptable de
règlement. Sont également considérés comme des gains de change réalisés, les écarts de conversion
positifs constatés sur les disponibilités considérées à la fin de l’exercice. Les gains de change réalisés
doivent être évalués et intégrés au résultat comptable. Les écarts de conversion positifs constatés sur des
créances et dettes libellées en monnaie étrangère et non échues (gains latents) sont désormais pris en
compte pour la détermination du bénéfice imposable.
1.3. Les abandons de créance
Un abandon de créances est soit à caractère commercial, soit financier. Un abandon de
créances à caractère commercial est celui qui trouve son origine dans les relations
commerciales qui unissent deux partenaires. Ceux-ci peuvent être juridiquement indépendants
l’un de l’autre ou appartenir à un même groupe. Les conséquences fiscales sont les suivantes
:
- l’abandon de créance constitue pour le fournisseur une perte qui vient en déduction des ses résultats
imposables ;
- à l’inverse, il constitue pour le bénéficiaire de l’aide un profit imposable puisqu’il se traduit par une
augmentation de l’actif net.
- Par contre un abandon de créance à caractère financier ne se conçoit qu’au sein des groupes de
sociétés.
Le régime fiscal de ces abandons de créance est tributaire de la situation nette de la filiale : tant que la
situation nette de la filiale demeure négative, on applique le droit
commun : perte déductible pour la mère, profit imposable pour la filiale ; dès lors que la situation nette
de la filiale devient positive, l’abandon de créance consentis par la société mère cesse d’être déductible
; corrélativement, il n’est pas imposable chez la filiale ; cette exonération est toutefois subordonnée à
l’engagement pris par la filiale d’augmenter son capital dans les deux ans pour un montant égal à l’aide
qui lui a été consentie (article 24 CGI) ; dans la mesure où l’abandon de créance rend la situation nette
de la filiale positive, il y’a augmentation correspondante de la valeur réelle des titres détenus par la
société mère ; celle-ci s’appauvrit donc pas ; l’opération est assimilée à un apport en société.

1.4. Les plus-values

En règle générale, une plus-value est imposable si elle est réalisée. Elle est alors comprise dans
les produits de l’exercice au cours duquel elle est réalisée. Il y a réalisation lorsque l’élément
auquel la plus-value s’applique change de patrimoine par suite d’une vente, d’une donation,
d’un apport en société. Les plus-values réalisées en cours d’exploitation ;
Les plus-values réalisées à l’occasion de cessation totale ou partielle d’activité ;
Les plus-values de fusion ;
Les plus-values de scission ou apport partiel d’actifs ;
Les plus-values de réévaluation de bilan.

Voir article 19 et suivants et l’article 259 du CGI.

1.5. Les prix de transfert

Le régime des prix de transfert est prévu par les dispositions de l’article 17 du CGI.

2. LES CHARGES DEDUCTIBLES

Les charges à déduire des produits bruts imposables doivent satisfaire à un certain nombre de
conditions, à savoir :
 être exposées dans l’intérêt de l’entreprise ou se rattacher à la gestion normale de lan société.
Pour la détermination du résultat fiscal, cette condition a pour effet d’interdire la prise en
charge de dépenses ayant un caractère somptuaire et ne se rattachant pas de ce fait à
l’exploitation ou celles ne procédant pas d’un acte normal de gestion commerciale ;
 correspondre à une charge effective et être appuyées de justifications suffisantes. Ces
justifications peuvent revêtir des formes diverses : factures, livre de paie, mémoires …
 se traduire par une diminution de l’actif net ou être destinées à parer une diminution de
l’actif net. Les charges ne doivent avoir ni pour résultat l’entrée d’un nouvel élément dans
l’actif immobilisé, ni pour effet de prolonger la durée probable d’utilisation d’un élément
d’actif. Les dépenses supportées à ce titre doivent être portées non pas parmi les frais
généraux, mais à un compte d’immobilisation et donner lieu, le cas échéant, à un
amortissement. Si une immobilisation a été comptabilisée à tort en frais généraux, le prix
d’acquisition doit être rapporté au résultat. S’il s’agit d’une immobilisation amortissable, il
est admis que l’entreprise retrouve le droit de pratiquer un amortissement dans les
conditions de droit commun dès la régularisation de ses écritures comptables, par
l’inscription à l’actif, de l’élément considéré ;
 être comprises dans les charges de l’exercice au cours duquel elles ont été engagées.
Les charges doivent être rattachées au résultat de l’exercice au cours duquel elles ont été
engagées, dès lors qu’elles présentent le caractère de dettes certaines dans leur principe et dans
leur montant ;
 être engagées pour la réalisation de produits imposables. Les charges déductibles doivent
concourir à la formation d’un produit soumis à l’impôt sur les sociétés. Dans le cas contraire,
elles ne sont pas acceptées en déduction. Dans le cas où la comptabilité ne permettrait pas
de dissocier les charges à réintégrer, l’administration peut recourir à des méthodes de ratios
ou de clé de répartition pour les déterminer forfaitairement (quote-part de 5% des produits
bruts des dividendes d’une filiale par exemple …).
 ne pas être exclue du champ de déductibilité par une disposition expresse de la loi.

2.1. Les frais généraux

Le point 1.a de l’article 9 du CGI pose le principe de la déductibilité des frais généraux de toute
nature, des dépenses de personnel, de main d’oeuvre, du loyer des immeubles dont la société
est locataire. Toutefois, le ministre chargé des Finances peut prendre par arrêté, toutes
dispositions en vue de limiter la déduction des charges susvisées.
Les frais généraux sont des dépenses faites pour le bon fonctionnement de l’exploitation
(transport et services extérieurs dont le montant des déductions ne connait de limite autre que
les conditions générales de déductibilité des charges).

2.2. les versements au profit du personnel de l’entreprise


Les rémunérations directes ou indirectes, y compris les indemnités, avantages en nature et
remboursements de frais, sont admises en déduction des résultats, à condition qu’elles
correspondent à un travail effectif et ne soient pas excessives, eu égard à l’importance du service
rendu. Elles sont soumises à la retenue à la source sur les salaires et traitements.
Il faut noter également que les jetons de présence (indemnités de fonction) attribués à tous les
administrateurs en tant que membres du conseil d’administration sont déductibles pour la
détermination de l’assiette de l’impôt. Ils sont néanmoins soumis à la retenue à la source au titre
des revenus de valeurs mobilières.

⇒ Les rémunérations des associés-gérants majoritaires


Les salaires versés aux actionnaires et administrateurs constituent des charges déductibles dès
lors qu’ils correspondent à un travail effectif et ne sont pas exagérés. En ce qui concerne les
sociétés à responsabilité limitée, les sociétés en commandite simple, les rémunérations allouées
aux associés-gérants majoritaires, aux associés- gérants commandités et figurant dans les frais
et charges sont admises en déduction du bénéfice de la société pour l'établissement de l'impôt,
à condition que ces rémunérations correspondent à un travail effectif et ne soient pas exagérées.
Ces rémunérations sont soumises, au nom de ces derniers, dans la catégorie des traitements et
salaires.

⇒ Les loyers supportés au profit du personnel


En ce qui concerne les entreprises qui logent leur personnel dans des locaux pris en location,
un arrêté du ministre chargé des Finances fixait une limite de déductibilité des loyers à 100 000
f par mois par pièce d’habitation principale sans pouvoir excéder quatre (4) pièces principales.

⇒ Les abondements et versements complémentaires


Les abondements ou versements complémentaires à l’occasion de l’émission et l’achat de parts
de fonds commun de placement d’entreprise sont déductibles à la condition que ledit fonds soit
établi au Sénégal et dans la limite de 10% du salaire du bénéficiaire.

⇒ Les oeuvres sociales


Le principe de la déductibilité des libéralités octroyées sous forme d’oeuvres sociales consenties
au profit du personnel est désormais admis. Toutefois, la loi renvoie à une décision du ministre
chargé des Finances pour la définition de la liste et ses limites de déduction.

⇒ Les frais d’assurance au profit du personnel


Sont déductibles, les primes d’assurance versées à des compagnies d’assurance agréées et
établies au Sénégal ou à la Caisse de Retraite par Répartition avec Epargne de l’Union
Monétaire Ouest Africain (CRRAE-UMOA) en vue de couvrir :

a) des indemnités légales de fin de carrière, de décès ou de départ à la retraite acquises au cours
de l’exercice. Toutefois, les primes d’assurances dues pour couvrir les droits acquis
antérieurement sont déductibles par fraction de 20%, à compter du 1er janvier 2013 ;

b) des cotisations relatives aux pensions de retraite complémentaire supportées au cours de


l’exercice sous forme de rente et des cotisations relatives à la retraite complémentaire
supportées au cours de l’exercice sous forme de capital, dans la mesure où elles n’excèdent pas
10 % du salaire du bénéficiaire. Toutefois, dans cette option, l’assureur doit prélever un impôt
libératoire de 10 % sur le capital à verser aux assurés bénéficiant de dix ans de cotisations au
moins. Pour être déductibles, les cotisations ou primes relatives aux indemnités légales de fin
de carrière, de décès ou de départ à la retraite et aux pensions de retraite complémentaire doivent
bénéficier à l’ensemble ou à une ou plusieurs catégories de personnel ;

c) des cotisations relatives à l’assurance-maladie supportées au profit du personnel et versées


au cours de l’exercice ;
En dehors de ces cas, les primes versées ne peuvent être considérées comme des charges
d’exploitation et ne sont donc déductibles que si les deux (2) conditions suivantes sont remplies
:
· le bénéficiaire doit être salarié de l’entreprise ;
· les primes versées doivent constituer un élément normal de la rémunération de l’intéressé.
Il faut cependant noter que si le bénéficiaire d’une assurance n’est pas salarié de l’entreprise,
on est en présence d’une libéralité : la prime n’est pas acceptée en déduction.

2.3.les libéralités au profit de personnes étrangères à l’entreprise

⇒ Les dons
Dans le principe, les dons ne sont pas déductibles parce qu’ils ne constituent pas des dépenses
nécessitées par l’exercice de la profession, mais représentent plutôt des libéralités.
Toutefois, l’article 9 du CGI, en son point 3, pose le principe de la déductibilité des versements
effectués au profit d’organismes, fondations, waqf ou associations reconnus d’utilité publique
par arrêté du Ministre chargé des finances. La déduction de ces frais est cependant limitée à 0,5
du chiffre d’affaire de l’entreprise.

⇒ Les versements en cas de catastrophe


En cas de situation de catastrophe déclarée par l’autorité publique, les aides consenties sous
forme de versements opérés par les entreprises dans des comptes ouverts au nom de l’Etat sont
également déductibles en totalité, sous réserve que soient jointes à la déclaration des résultats
les pièces justificatives attestant de la date et du montant de chaque versement.

2.4. Les charges fiscales


Sont déductibles les impôts à la charge de l’entreprise mis en recouvrement au cours de
l’exercice, à l’exception de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt sur le minimum forfaitaire sur
les sociétés, de la taxe sur les excédents de provisions, de la taxe spéciale sur les voitures
particulières des personnes morales. Aussi, parce qu’elle n’est pas à la charge de l’entreprise,
la taxe sur la valeur ajoutée récupérable ne fait pas partie des charges déductibles.
Le principe reste que sont déductibles tous les impôts professionnels qui sont à la charge de
l’entreprise, qu’il s’agisse d’impôts directs ou indirects dans la mesure où ils trouvent leur
source dans les opérations effectuées par l’entreprise. Il faut rappeler que les dégrèvements se
rapportant en tout ou partie à des impôts déjà comptabilisés au titre d’un exercice clos doivent
faire l’objet de réintégrations extracomptables.

2.5. les sanctions pécuniaires


Les transactions, amendes, confiscations, pénalités de toute nature notamment celles mises à la
charge des contrevenants à la réglementation régissant les prix, le contrôle des changes ainsi
que l'assiette, la liquidation et le recouvrement des impôts, contributions, taxes et tous droits
d'entrée, de sortie, de circulation ou de consommation, ne sont pas admises en déduction des
bénéfices soumis à l'impôt.
Ne sont pas visées les sanctions commerciales conventionnelles (qu’elles soient appelées
amende, pénalité ou intérêts de retard) qu’un créancier applique à son débiteur pour défaut de
respect de clauses contractuelles.

2.6.Les charges financières


Elles sont déductibles sous réserve des limitations suivantes :

 le taux des intérêts servis aux actionnaires, aux associés ou aux autres personnes avec
lesquelles l'entreprise a un lien de dépendance ou de contrôle au sens du 3 de l'article 17, à
raison des sommes qu'ils laissent ou mettent directement, ou par personne interposée, à la
disposition de la société en sus de leur part de capital, quelle que soit la forme de la société,
ne peut dépasser le taux des avances de l'Institut d'émission majoré de trois points ;

 les intérêts visés à l'alinéa précédent ne sont déductibles qu'à la condition que le capital ait
été entièrement libéré ;

 la déduction des intérêts versés à des personnes physiques est limitée à la rémunération des
sommes mises à disposition par lesdites personnes qui n'excèdent pas le montant du capital
social ;

2.7. les frais de siège


Pour les entreprises qui exercent leur activité au Sénégal et dont le siège social est situé à
l'étranger, une quote-part des frais de siège incombant aux dites entreprises calculée, sous
réserve des conventions internationales, au prorata du chiffre d'affaires global de ces mêmes
entreprises sans pouvoir excéder 20% du bénéfice comptable réalisé au Sénégal avant déduction
de la quote-part des frais de siège. Sont concernés, les entreprises qui exercent leur activité au
Sénégal et dont le siège social se trouve à l’Etranger. C'est-à-dire les succursales de sociétés
étrangères.

2.8. les dépenses d’étude et de prospection à l’étranger


Les dépenses d’études et de prospection exposées en vue de l’installation à l’étranger d’un
établissement de vente, d’un bureau de renseignements supportées pour le fonctionnement dudit
établissement ou bureau pendant les trois premiers exercices, peuvent être admises en déduction
pour la détermination du bénéfice net imposable afférent à ces exercices.
Ces sommes déduites des bénéfices devront faire l’objet d’un relevé spécial détaillé, annexé à
la déclaration annuelle de résultat. Elles seront rapportées par fractions égales aux bénéfices
imposables des trois exercices consécutifs, à partir du quatrième suivant celui de la création de
l’établissement ou du bureau.

2.9. Limitation de déduction de sommes versées dans un régime fiscal privilégié


Les intérêts, arrérages et autres produits des obligations, créances, dépôts et cautionnements,
les redevances de cession ou concession de licences d'exploitation, de brevets d'invention, de
marques de fabrique, procédés ou formules de fabrication et autres droits analogues ou les
rémunérations de services, payés ou dus par une personne physique ou morale domiciliée ou
établie au Sénégal à des personnes physiques ou morales qui sont domiciliées ou établies dans
un Etat étranger ou un territoire situé hors du Sénégal et y sont soumises à un régime fiscal
privilégié, ou un pays non coopératif, ne sont admis comme charges déductibles pour
l'établissement de l'impôt que si le débiteur apporte la preuve que les dépenses correspondent à
des opérations réelles et qu'elles ne présentent pas un caractère anormal ou exagéré.
Il en est de même pour tout versement effectué sur un compte tenu dans un organisme financier
établi dans un des Etats ou territoires non coopératifs ou à fiscalité privilégiée. Les personnes
sont considérées comme soumises à un régime fiscal privilégié dans l'Etat ou le territoire
considéré si elles n'y sont pas imposables ou si elles y sont assujetties à des impôts sur les
bénéfices ou les revenus dont le montant est inférieur de plus de la moitié à celui de l'impôt sur
les bénéfices ou sur les revenus dont elles auraient été redevables dans les conditions de droit
commun au Sénégal, si elles y avaient été domiciliées ou établies.
Sont considérés comme non coopératifs, les Etats et territoires qui ne se conforment pas aux
standards internationaux en matière de transparence et d'échange d'informations dans le
domaine fiscal, de manière à favoriser l'assistance administrative nécessaire à l'application de
la législation fiscale sénégalaise. La liste desdits Etats est fixée par décision du Ministre chargé
des finances.

2.10. Les amortissements


L’amortissement constate la dépréciation d’un bien immobilisé par l’entreprise du fait de son
utilisation. Il n’est pas possible, toutefois, d’amortir un terrain, sauf le cas d’un terrain de
carrière.
⇒ Le mode linéaire: le principe
L’amortissement des biens d'équipement effectué par l'entreprise est déductible dans les limites
de ceux qui sont généralement admis d'après les usages de chaque nature d'industrie, de
commerce ou d'exploitation, y compris ceux qui ayant été régulièrement comptabilisés en
période déficitaire, sont réputés différés.

⇒ L’amortissement accéléré
Pourront toutefois faire l'objet d'un amortissement accéléré, les matériels et outillages neufs
remplissant à la fois la double condition :
a) d'être utilisés exclusivement pour les opérations industrielles de fabrication, de manutention,
de transport, de tourisme, de pêche, d'élevage et d'exploitation agricole, ou de remplir une
fonction anti-polluante, sous réserve dans ce dernier cas, que l'équipement ait été agréé par le
département ministériel compétent ;
b) d'être normalement utilisables pendant au moins cinq ans.
Pour ces matériels et outillages, le montant de la première annuité d'amortissement calculé
d'après leur durée d'utilisation normale pourra être doublé, cette durée étant réduite d'une année.

⇒ L’amortissement dégressif
L'amortissement des biens d'équipement autres que les immeubles d'habitation, les chantiers et
les locaux servant à l'exercice de la profession, acquis ou fabriqués par les entreprises
industrielles peut être calculé suivant un système d'amortissement dégressif. Le taux applicable
pour le calcul de l'amortissement dégressif est obtenu en multipliant le taux d'amortissement
linéaire correspondant à la durée normale d'utilisation du bien par un coefficient fixé à 2 lorsque
la durée normale d'utilisation est de cinq ans et à 2,5 lorsque cette durée est supérieure à cinq
ans.
A la clôture de chaque exercice, le total des amortissements dégressifs pratiqués depuis
l'acquisition ou la fabrication des biens d'équipement ne peut être inférieur au montant cumulé
des amortissements opérés suivant le mode linéaire et répartis sur la durée normale d'utilisation.
Le non-respect de cette obligation entraîne pour le contribuable la perte du droit de déduire la
fraction des amortissements qui a été ainsi différée.
⇒ L’amortissement de biens pris en crédit-bail
Les biens d’équipement amortissables s’entendent de ceux acquis par l’entreprise, ainsi que de
ceux loués par celle-ci dans le cadre d’un contrat de crédit-bail et inscrits à l’actif du bilan.
Toutefois, chez le crédit-bailleur, les amortissements relatifs aux biens donnés en crédit-bail ne
sont pas admis en déduction des bénéfices soumis à l’impôt.

2.11. Les provisions

⇒ Les conditions générales de déductibilité des provisions


La provision est une déduction destinée à faire face soit à une dépréciation d’un élément d’actif,
soit à une charge. Il doit s’agir d’une dépréciation ou charge précise quant à son objet, incertaine
mais probable quant à sa réalisation.
Il ressort, en effet, des dispositions de l’article 11 du CGI que sont déductibles « Les provisions
constituées en vue de faire face à des pertes ou charges nettement précisées et que les
événements en cours rendent probables, à condition quelles aient été effectivement constatées
dans les écritures de l'exercice et figurent au relevé des provisions. »
Les provisions ont pour objet de couvrir des pertes ou charges futures, mais ayant leur origine
dans l’exercice. En ce qui les concerne, une certitude existe sur un seul point, à savoir l’élément
d’actif auquel s’applique la provision.
Il y a incertitude quant à la réalisation effective et au montant exact de la perte. Cette dernière
doit cependant être probable. La déduction ainsi autorisée n’est que provisoire et sera
ultérieurement rapportée au résultat si la perte ou la charge envisagée ne se réalise pas.

a. Les Conditions de Fond


- Il faut que la provision ait un objet nettement précisé. Il faut qu’il y ait individualisation
précise de l’élément d’actif objet de la perte probable ou de la nature de la charge à prévoir.
N’est pas déductible à ce titre, la provision pour créance douteuse calculée en appliquant un
abattement ou un pourcentage forfaitaire au montant des créances à recouvrer.
- Il faut que les pertes ou charges soient probables et non purement éventuelles.
L’éventualité d’une perte ou d’une charge résulte d’un simple risque d’ordre général, alors que
sa probabilité est établie par des circonstances précises, particulières. Aucune créance de
l’entreprise ne donne de crainte en particulier, mais un risque général existe sur l’ensemble des
créances. Une ou plusieurs d’entre elles peuvent devenir irrécouvrables. On est en présence
d’une perte éventuelle : pas de provisions possibles.
Par contre, si un débiteur montre des signes notoires de défaillance (société en liquidation,
procédures judiciaires …), la perte est probable et il est possible de passer une provision.
- Les pertes ou charges doivent trouver leur origine dans l’exercice en cours. C’est le principe
de la séparation des exercices comptables qui sert de fondement à la constitution de
provisions.
Il faut rattacher à un exercice toutes les charges qui trouvent leur source, notamment celles que
les évènements en cours rendent probables. La probabilité de la perte ou de la charge doit
résulter des évènements en cours à la clôture de l’exercice. Une provision motivée par un
évènement ayant eu naissance après la clôture de l’exercice sera par conséquent rejetée. C’est
l’exercice suivant qui devra supporter la charge.
- Les pertes ou charges provisionnées doivent être déductibles. On ne peut déduire par le biais
d’une provision, une somme qui ne correspondrait pas à une perte ou charge déductible si
l’évènement envisagé se réalisait (provision pour impôt sur les sociétés, provision pour
amende et pénalité par exemple).
b. Les Conditions de Forme
Pour être déductible, une provision doit être constatée effectivement dans les écritures
comptables et figurer sur le relevé des provisions qui doit être joint à la déclaration des résultats.

B. LA LIQUIDATION DU MONTANT DE L’IS DU


Le taux de l’impôt sur les sociétés est fixé à 30 % du bénéfice imposable. Toute fraction du
bénéfice imposable inférieure à mille francs est négligée. Il est applicable sur le résultat de
l’exercice clos au 31 décembre 2012.
Le bénéfice imposable des contribuables relevant du régime du réel simplifié est déterminé dans
les mêmes conditions que celles prévues pour les entreprises soumises au régime du bénéfice
réel normal.
Toutefois, les personnes morales ayant adhéré à un centre de gestion bénéficient d’un
abattement de 15 % sur le bénéfice taxable à l’impôt sur les sociétés.

L'impôt sur les sociétés donne lieu chaque année, au versement d'acomptes à imputer sur les
impôts dus sur les revenus de l'année précédente.
Les acomptes provisionnels doivent être versés à la caisse du comptable public compétent du
lieu d'imposition défini par les articles 35 et 53.
Ils sont exigibles : du mois de février de chaque année ;
En outre, en ce qui concerne les personnes physiques ou morales imposables d’après les régimes
du réel au titre des bénéfices ou revenus de nature industrielle, ou commerciale, non
commerciale ou foncière, le solde de l'impôt calculé d'après les résultats déclarés doit être
acquitté spontanément le 15 juin au plus tard.
Chaque acompte est égal au tiers de l'impôt dû sur les résultats du dernier exercice imposé au
titre de l'année précédente.
En cas d’exercice d’une durée inférieure ou supérieure à un an, les acomptes sont calculés sur
la base des bénéfices rapportés à une période de douze mois, et versés respectivement aux dates
ci-dessus.
Le montant des acomptes est arrondi à la centaine de francs inférieure. Toute somme inférieure
à 50 francs sera rapportée au montant suivant exigible, ou négligée s'il s'agit du dernier acompte.
Toutefois, pour les sociétés et personnes morales passibles de l'impôt sur les sociétés visées à
l'article 4, le premier acompte ne peut être inférieur au montant de l'impôt minimum forfaitaire.
Sauf pour les sociétés exonérées de cet impôt, ce premier acompte se confond avec l'impôt
minimum forfaitaire, à concurrence du montant de cet impôt.
Le deuxième acompte est égal au tiers (1/3) de l'impôt dû au titre de l'année précédente si le
premier était lui-même égal ou supérieur au montant de l'impôt minimum forfaitaire.

L’IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE

Il est dû par toutes les sociétés ou personnes morales déficitaires ou dont le résultat fiscal ne
permet pas de générer un impôt sur les sociétés supérieur au montant déterminé par le tarif visé
à l’article 40.
L’IMF est acquitté par la société déficitaire et il est déterminé en fonction de son chiffre
d’affaires hors taxes réalisé l'année précédant celle de l'imposition, à raison de 0,5 %. En aucun
cas, le montant dû ne peut être supérieur à 5 000.000.
NB : Les entreprises déficitaires lors de leur première année d’exercice sont exonérées d’IMF
dans cette année. Les petites et moyennes entreprises (PME) sont exonérées d’IMF dans les 3
premières années d’exploitation à condition qu’elles n’aient pas un chiffre d’affaires éligible au
centre des grandes entreprises pendant ces trois années.
Sont exonérées de l'impôt minimum forfaitaire :
1°) les entreprises ayant commencé leurs premières opérations dans le courant de l'année
précédant celle de l'imposition et les sociétés ayant clos leur premier bilan au cours ou à la
fin de ladite année, à la condition, dans ce cas, que l'exercice ne soit pas d'une durée
supérieure à douze mois ;
2°) les entreprises ayant pour objet exclusif l'édition, l'impression ou la vente de publications
périodiques ;
3°) les entreprises ayant cessé toute activité professionnelle antérieurement au 1er janvier de
l'année d'imposition et non assujetties à la Contribution Economique Locale dans les rôles de
l'année en cours ;
4°) les titulaires de permis de recherche minière ou pétrolière pendant la validité du titre de
recherche, y compris ses renouvellements et pendant la phase de développement ou
d'investissement, sans que celle-ci ne puisse dépasser les durées prévues par les textes
régissant les secteurs concernés. Cette exonération est en outre valable pour une durée de
trois années à compter de celle de la première production.

Vous aimerez peut-être aussi