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Aperçu sur le système marocain

Fraude et évasion fiscale

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LA FISCALITE : PRECISION DE QUELQUES
CONCEPTS

I- DEFINITION DE L'IMPOT ET DES AUTRES CATEGORIES


DE RELEVMENT
A- L'impôt
L'impôt peut être défini comme un prélèvement pécuniaire effectué par voie d'autorité,
suivant des règles légales, à titre définitif et sans contre partie déterminée en vue d'assurer le
financement des charges publiques.

B- Les autres prélèvements :

1/ LA TAXE FISCALE

la taxe est un prélèvement pécuniaire opérée au profit de l'Etats, ou des collectivités locales ou
des entreprises publiques, par voie d'autorité et de contrainte (ce qui la distingue du prix) sur
les bénéficiaires d'un avantage particulier procuré à l'occasion du fonctionnement d'un service
public;

Ce qui la distingue de l'impôt sans corrélation nécessaire avec le coût de service ce qui la
distingue de la redevance.

Gaudmet : finance publique TII page 129.

2/ LA REDEVANCE

Comme la taxe, la redevance est définie par l'idée du service rendu, elle est donc perçue
moyennant une contrepartie; Elle rémunère un service public qui sert l'intérêt général si bien
que la redevance peut disparaître et le service subsistera.

Ex. redevance / Radio - annulée mais le service rendu par la RTM est maintenu.

3/ LA PARA-FISCALITE

Le prélèvement para fiscal prend généralement le nom de taxe. D'une façon générale la taxe
para fiscale peut être définie comme un prélèvement obligatoire et sans contre partie perçue
dans un but social, économique ou professionnel au profit des personnes morales publiques ou
privées autres que l'Etat et les collectivités locales en vue d'assurer leur financement propre.

Taxe de prévention routière; Taxe d'association marocaine de la chasse…

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L'article 16, 12ème alinéas de la loi organique des finances du 18 septembre 1972 donne des
taxes parafiscales la définition suivante :

"Les taxes parafiscales perçues dans un intérêt économique et social au profit d'une personne
morale de droit public ou privé autre que l'Etat ou les collectivités locales sont établies par
décrets pris sur propositions du ministre des finances et du ministre intéressé. La perception
de ces taxes au delà du 31 décembre de l'année de leur établissement doit être autorisée par
une loi de finances".

II- CLASSIFICATION DES IMPOTS


1/ UNICITE OU MULTIPLICITE DE L'IMPOT

2/ LIMPOT REEL, IMPOT PERSONNEL

3/ IMPOT DECLARATIF ET IMPOT PAR VOIE ROLE FISCAL

4/ IMPOT DIRECT ET IMPOT INDIRECT

La théorie fiscale procède à des classifications traditionnelles pour inventorier les différents
types d'impôts :
Parmi les critères retenus, on retient très souvent la classification :
-Impôt directs
-Impôts indirects

a/ les impôts directs

Ce sont des impôts frappant le revenu (IGR) ou le capital (IS - T.P.I…) et sont définitivement
supportés par le contribuable.

Ils constituent donc un prélèvement ressenti par celui qui le supporte.

Ex :
- I.S.
- Taxe sur les profits immobiliers TPI
- Taxes sur les produits des actions

b/ Impôts indirects

Ce sont des impôts frappant l'emploi des revenus ou du capital, généralement assis sur des
dépenses.
Ils sont donc dissimulés (TVA en est le prélèvement le plus représentatif des impôts
indirects…)

En effet, les impôts et les taxes indirects sont payés par redevable qui les récupère en aval sur
ses clients.

EX :

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- Taxe sur la valeur ajoutée;
- Taxe sur les débits des boissons

Cette distinction est très théorique, car très vite un impôt indirect peut très facilement prendre
la forme d'un impôt direct. Il en est ainsi de la TVA sur les livraisons à soi même en matière
de construction.

La taxe à payer par le constructeur n'est autre qu'une taxe directe sur la construction, le
redevable est contribuable à la fois et il supporte en définitive la charge d'impôt.

CONCLUSION

L'équité fiscale est un objectif très à atteindre, car l'impôt a de nos jours, plusieurs fonctions à
assumer.

"De part le monde entier, la réforme fiscale est devenue une sorte de mythe; en quête d'un
impôt miraculeux qui tout à la fois, serait facile à percevoir comme le souhaite le fisc,
indolore comme le voudrait le contribuable, générateur de plus de justice comme le désir tout
citoyen efficace et incitateur économique comme le demande chaque ministre de fiances, cet
impôt miraculeux n'existera probablement jamais".
Jean Rivoli "vive l'impôt"

III- LES SOURCES DU DROIT FISCAL


La constitution comprend des dispositions importantes qui intéressent les fondements de
l'obligation fiscale et l'autorité compétente; l'article 17 de notre constitution du 4 septembre
1982 révisée le 13 septembre 1996 précise que "tous (les citoyens) supportent, en proposition
de leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la loi peut, dans les formes
prévues par la présente constitution, créer et répartir."

L'impôt donc, relève de la compétence du législateur. C'est au législateur qu'il appartient de


créer l'impôt, d'en déterminer l'assiette et d'en fixer le tarif.

Le pouvoir exécutif consiste en pratique, à préciser les modalités d'application des mesures
fiscales édictées par le législateur.

1- la première source donc est constituée par la loi. (Dahirs votés par le parlement)
2- Les conventions internationales
3- Les notes circulaires ou d'instruction

Ce sont des sources accessoires du droit fiscal.

Ce sont des interprétations administratives de la loi; Cette doctrine est dépourvue de toute
valeur juridique.
Cependant, les agents de fisc, comme les contribuables accordent à la doctrine administrative
une valeur considérable.

4- la jurisprudence fiscale

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les arrêts des tribunaux et les avis des juges constituent une source non négligeable de la
fiscalité dans certains pays comme la France.

Au Maroc, cette source reste très embryonnaire;

IV/ LA TECHNIQUE FISCALE


L'établissement de l'impôt consiste à rechercher la base d'imposition. C'est à dire le montant
auquel s'appliquera le tarif fiscal de cet impôt.

1/ L'ASSIETTE
Asseoir un impôt consiste à rechercher la base d'imposition. C'est à dire le montant auquel
s'appliquera le tarif fiscal de cet impôt.

2/ LE TARIF FISCAL

Il peut être représenté par un taux, un barème ou une quotité.

Ex :

- IS = 30% du RF
- IR barème par tranche
- TVA/or = 10 DH par gramme

Déterminer la base d'imposition et lui appliquer le tarif convenable s'appelle la liquidation de


l'impôt. Cette opération s'effectue par le contribuable ou le redevable en manière d'impôt
déclaratif et par l'administration fiscale en matière d'impôt par voie de rôle.

3/ LE RECOUVREMENT DE L'IMPOT

Cette opération consiste à payer l'impôt dû au trésor public. On distingue :


-Le paiement spontané sans émission de rôle (IS, TVA)
-Le paiement ordonné par voie de rôle (Patente…)
-Le paiement par voie de retenue à la source (IR, taxe sur les intérêts créditeurs de
banques…)

L'administration fiscale comporte trois grandes directions :


-La direction des impôts
-La direction de la douane et impôts indirects
-La trésorerie générale au Royaume.

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La fraude et l’évasion fiscale
Il est malheureusement courant de confondre ces deux termes.
Il est important d'expliquer la différence notable entre l'évasion fiscale et la fraude fiscale.

C'est d'autant plus essentiel que la seconde est sévèrement punie par la loi.

On entend, par évasion fiscale, la recherche de sites dans lesquels la fiscalité est moins lourde
que dans le pays d'origine pour y asseoir son siège social et ainsi bénéficier d'avantages
fiscaux plus ou moins importants selon le lieu sélectionné.

N'importe quel Dirigeant désireux de faire prospérer son entreprise guettera les solutions
efficaces pour y parvenir, mais toujours en prenant soin de rester dans la légalité puisque le
but principal est de mettre en place une structure fiable à long terme.

Il serait invraisemblable et abusif de reprocher à un chef d'entreprise, responsable de sa


société et de l'éventuel personnel à sa charge d'être un bon gestionnaire!

Au contraire, la fraude fiscale, comme son nom l'indique, vise à tricher sur la comptabilité, les
montants et à dissimuler des sommes imposables afin de ne pas payer les taxes dues.

C'est une pratique illégale, risquée, susceptible de contrôle et de conséquences pénales.

Lorsque l'on compare ces deux système, il est facile d'opter de façon logique, fructueuse (et
reposante) pour une fiscalité plus légère tout en restant irréprochable vis-à-vis de la loi.

C'est ce que nous proposons par le biais des sociétés dont le siège social est situé aux USA.
paradis fiscaux et sociétés offshore | liste des paradis | évasion ou fraude fiscale

Rappel de quelques notions...

1) Que sont les paradis fiscaux ?

Ce sont de petits états ou de petites îles, indépendants ou semi indépendants, qui offrent
différents avantages aux capitaux étrangers :

• Peu ou pas de taxation


• Confidentialité totale, anonymat
• Secret bancaire absolu

Une liste actualisée des états considérés comme "paradis fiscaux" a été publiée par l'OCDE
(Organisation de coopération et de développement économique).

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Des sociétés établies dans ces états ne sont pas destinées à mener de réelles activités
commerciales (ces états n'adhèrent pas à la Convention de LA HAYE).

Elles ont davantage pour but d'abriter de grosses fortunes, gérer des patrimoines, des trustees
dans le cadre de successions, immatriculer des bateaux, des avions.

Malheureusement, les caractéristiques de ces sociétés et de ces états font qu'ils sont souvent
aussi destinés à abriter des activités frauduleuses, voire criminelles (blanchiment d'argent de
la drogue, de trafics, de la prostitution, etc...).

Un entrepreneur européen, qui ne souhaite que délocaliser une partie de ses activités afin de
bénéficier de certains avantages fiscaux, n'a pas intérêt à choisir un "paradis fiscal" pour y
domicilier ses affaires.

Il risque en effet, à tort, d'être assimilé à ces pratiques douteuses, qui ne le concernent pas en
réalité. Et pourtant, l'étiquette "paradis fiscal = fraude = criminalité" le poursuivra et nuira à
sa réputation, sans qu'il en retire de réels avantages.

2) D'autres domiciliations ?

Certains états européens offrent une fiscalité plus ou moins favorable par rapport à celle
d'autres pays:
Angleterre, Irlande, Luxembourg, mais aussi de moins connus comme la Hongrie, par
exemple.

Le problème de ces états est qu'ils font partie intégrante de l'Union Européenne, ou sont
candidats à le devenir. Ce qui signifie qu'à terme, ces états verront leurs fiscalités et leurs
législations se mettre en harmonie. La confidentialité y est déjà quasi inexistante.

Un européen qui mène des activités d'import export entièrement "offshore" c'est-à-dire hors
de son pays d'origine (par exemple, entre Asie et Afrique) n'aura aucun avantage à domicilier
son entreprise dans un autre état de l'Union.

3) La solution...

...opter pour les USA !

Les Paradis Bancaires & Fiscaux,Trous Noirs de la Finance Mondiale

Les paradis fiscaux sont la plaie de la finance internationale. L’argent de l’évasion fiscale, de
la corruption et des mafieux de tous bords y trouve des havres de paix. Pourtant, rien ne
nous oblige à supporter ces zones de non-droit de la mondialisation. Encore faut-il que la
classe politique ait le courage, au niveau international, de s’affronter aux banquiers qui les
utilisent

Définitions

On distingue les paradis fiscaux et les paradis bancaires :

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Paradis fiscal : pays où la réglementation monétaire et la fiscalité plus souple, plus favorable
que dans le reste du monde, attirent les capitaux étrangers (Petit Robert).

Secret bancaire : secret professionnel, appliqué aux banques, à leurs organes et à leurs
employés. "Les directeurs et employés des banques ainsi que tous ceux qui ont connaissance
des écritures, livres, opérations et correspondances bancaires sont tenus au secret absolu en
faveur des clients et ne peuvent divulguer ce qu’ils savent sur les noms de la clientèle, sur ses
avoirs et sur les questions qui la concernent à qui que ce soit: particulier, pouvoir public,
autorité administrative, militaire ou judiciaire sauf autorisation écrite de l’intéressé, de ses
héritiers ou de ses légataires ou sauf déclaration de sa faillite et à moins qu’il ne surgisse un
litige sur une opération bancaire entre les banques et leurs clients..."(Article 2, loi du 3/9/56
sur le secret bancaire au Liban)

On distingue l’économie d’impôt, légale, de la soustraction d’impôt et de la fraude fiscale qui


ne le sont pas:

Economie d’impôt (ou épargne fiscale): utilisation par un contribuable ou une société des
possibilités offertes par le droit pour réduire ou éviter l’impôt (par exemple: délocalisation des
actifs successoraux).

Soustraction d’impôt: violation par un contribuable ou une société d’une obligation que lui
impose la loi, omission de déclaration de revenus ou d’éléments de fortune et en conséquence
non taxés. La soustraction d’impôt fait l’objet d’une procédure administrative dirigée par les
autorités fiscales et est passible d’une amende. Les banques, en tant que tiers, n’ont toutefois
pas à fournir des renseignements directement aux autorités fiscales.

Fraude fiscale: mise en oeuvre par un contribuable ou une société de moyens destinés à
tromper le fisc en utilisant notamment des documents faux, falsifiés ou inexacts tels que livres
comptables, comptes de résultat, bilans, certificats de salaires et autres attestations. La fraude
fiscale peut donc être apparentée à une escroquerie ou à un faux dans les titres.

Causes historiques

Depuis l’antiquité, des territoires, souvent des îles des Caraïbes ou du Pacifique, ont constitué
des zones de protection pour les flottes des grandes puissances : ports d’accueil des navires
pour se protéger des pirates ou du mauvais temps...

Les premières motivations économiques remontent aux années 1920-1930, afin de soustraire
les grandes fortunes à l’impôt (île de Man, Bahamas, Liechtenstein, Suisse, Luxembourg).
Après la crise de 1929 et l’avènement des politiques keynésiennes, la pression légale et fiscale
augmente dans les pays développés (Etat Providence), créant un décalage avec les législations
des zones à faible fiscalité (Suisse, Luxembourg, Monaco). Le phénomène connaît une
accélération à partir de la seconde guerre mondiale ; dès lors, se développe une véritable
stratégie économique de la part de certains Etats, notamment d’Amérique latine qui, ne
reçevant pas l’aide économique promise, vont se mettre à "commercialiser leur souveraineté",
pour faire face à la dégradation des termes de l’échange sur le commerce des matières
premières.

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Ces zones de faible pression fiscale attirent les capitaux internationaux, les holdings financiers
d’entreprises multinationales, mais aussi l’argent sale. Dans ces territoires des législations
tolérantes seront mises en place pour sécuriser et séduire les détenteurs de capitaux, instituant
ainsi, de façon toujours plus "légale et officielle", les paradis bancaires et fiscaux.

Dans les années 1960, la formation d’énormes masses d’eurodollars cherchant à contourner
les restrictions sur la rémunération de l’épargne aux Etats-Unis, mais aussi et surtout parce
que trop de dollars sont mis en circulation par les Etats-Unis, et à leur bénéfice, commence à
donner naissance à ce qui sera la prochaine "bulle financière". Les années 1970 constituent la
phase suivante du développement des paradis bancaires et fiscaux, car ils deviennent l’un des
éléments structurants de la mondialisation financière qui prospère d’eurodollars en
pétrodollars à la faveur des changes flottants sur les cendres de Bretton Woods (fin de la
convertibilité du dollar en or en 1971). Tous les grands établissements financiers, favorisés
par la place financière de Londres, ont gagné au développement de ces zones à fiscalité faible
ou inexistante, en faisant circuler les capitaux nomades à la recherche du profit. Désormais,
mondialisation financière, paradis bancaires et fiscaux et argent sale se développent de façon
concomitante.

Localisation

Europe: Andorre, Dublin, Jersey, Guernesey, Alderney, Sark, Gibraltar, Ile de Man,
Luxembourg, Suisse, Liechtenstein, Monaco, Malte, Vatican, Chypre.

Asie: Labuan Philippine, Haïnan et Hong-Kong (Chine), Singapour, Afghanistan, Liban,


Emirats Arabes Unis, Bahreïn et Oman.

Océan Indien: Maldives, Seychelles et Maurice.

Amérique Centrale: Bélize, El Salvador, Costa Rica et Panama.

Amérique du Sud: Uruguay et Paraguay.

Océan Pacifique: Polynésie Française, Pitcairn, Cook, Tonga, Fidji, Vanuatu, Samoa Occ.,
Nauru et Marshall.

Océan Atlantique: Cap Vert, Saint Hélène et Madère.

Afrique: Ceuta, Gambie et Libéria.

Antilles: Bermudes, Bahamas, Turks & Caïcos, République Dominicaine, Iles Vierges, St
Kitts & Nevis, Anguilla, Antigua et Barbuda, Montserrat, Barbades, St Vincent &
Grenadines, Caïman, Jamaïque, Aruba, Antilles Néerlandaises et Grenade.

Au Luxembourg, les services financiers représentent 20 % du PIB, soit 1900 milliards de FF,
supérieur au budget de la France (1659 milliards de FF en 1996) et ont été multipliés par trois
en cinq ans.

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Dans les îles Caïman (35000 habitants, 20000 sociétés immatriculées), 575 banques (dont
seulement 106 physiquement présentes) gèrent 3000 Milliards de FF, presque 2 fois le budget
annuel de la France et 84 millions de FF par habitant de l’archipel!!

Conséquences

L’évasion fiscale

A titre d’exemple, News Corp., l’entreprise de M.Rupert Murdoch, ne paye que 1,2 milliards
de FF d’impôts sur les sociétés (l’équivalent de 7 hôpitaux ou 300 écoles primaires), soit un
taux d’environ 6 % seulement, pour un résultat de 32 milliards de FF. Le groupe comprend
800 filiales, dont une soixantaine de sociétés enregistrées dans des paradis fiscaux tels que les
îles Caïman, les Bermudes, les Antilles néerlandaises et les îles Vierges. Cette organisation
permet à News Corp.de transférer une partie de ses bénéfices à News Publishers, une société
de droit bermudien, qui réalise depuis sept ans 16 milliards de FF de bénéfices nets alors
qu’elle ne compte apparemment aucun salarié ni aucune source visible de revenus.

Le Blanchiment de l’argent sale

Les trafiquants de drogue occupent une place de choix parmi les utilisateurs des paradis
fiscaux. Le commerce de la drogue représente 8 % du commerce mondial (ONU 1997) et le
PCB, ou Produit Criminel Brut, atteint 15 % du commerce mondial (4800 milliards de FF)
dont 50 % doivent être blanchis pour être réintégrés à l’économie légale. Plus de 1800
milliards de FF sont blanchis chaque année dans le monde et le blanchiment de l’argent de la
drogue est comparable à la somme de l’ensemble des investissements dans les pays émergents
(source FMI).

Les circuits de blanchiment

Les opérations de blanchiment se composent traditionnellement de trois étapes:

Le prélavage, qui consiste à introduire l’argent liquide dans le circuit économique et financier
normal, par l’intermédiaire de sociétés relais dans les paradis fiscaux.

Ensuite le lavage, qui sert à brouiller l’origine des fonds par des opérations diverses.

Enfin le recyclage, qui consiste à faire ressortir les sommes blanchies dans des activités
diverses (consommation, immobilier, investissements productifs), pour les utiliser sans risque
après leur avoir donné l’apparence d’une origine licite.

La réalité est aujourd’hui plus complexe, notamment parce que le volume des capitaux de la
haute finance criminelle est tel que ces fonds peuvent difficilement réapparaître dans
l’économie réelle. Ainsi, durant les dix dernières années, plus de mille milliards de dollars se
sont évanouis (Trou noir) de l’économie réelle pour "surfer" sur les marchés virtuels de la
finance mondiale. Gérés à partir des paradis bancaires et fiscaux, les intérêts qu’ils produisent
suffisent à assurer le train de vie des parrains mafieux.

Spéculation/Instabilité monétaire

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La libéralisation des marchés a transformé les paradis bancaires et fiscaux en points de
passage obligés des capitaux. Ils obéissent à deux régles: sécurité (stabilité de la place
financière et stabilité politique du pays dans lequel ils sont engagés) et profitabilité. Les
126.000 milliards de FF aujourd’hui sous contrôle des spéculateurs et gestionnaires de fonds
(dont 50 % américains) dépassent le PNB de tous les pays industriels réunis.

Le moindre déplacement au gré de l’humeur de quelque gestionnaire peut soit créer les
conditions économiques de la croissance (Etats-Unis), soit causer une crise économique (Asie,
Brésil, Russie).

Prise de conscience

L’appel de Genève, cosigné par les juges européens jouissant d’une forte notoriété pour leur
compétence dans les grandes affaires de délinquance et de criminalité politique et financière,
constitue aujourd’hui l’une des initiatives les plus emblématiques de la prise de conscience de
la lutte pour le démantèlement des paradis fiscaux et bancaires. Il a été relayé par la signature
de milliers de citoyens.

Car, pour le juge français Renaud Van Ruymbeke, seule la répression des délinquances
"mineures" reste dans le domaine de l’action de l’Etat de droit. Les magistrats sont en
première ligne pour constater leur impuissance face à la réelle impunité dont bénéficie la
criminalité financière profitant des immenses possibilités des technologies de l’information et
de la complicité objective des autorités politiques. Ces dernières, soucieuses de ne pas
contrarier la finance internationale qui détient les capitaux, sont paralysées devant les
phénomènes à l’oeuvre (par ailleurs, elles utilisent quelquefois les mêmes circuits pour les
moins recommandables de leurs activités). Ainsi le même juge n’hésite pas à écrire: "En l’état
actuel de la législation européenne, les chances offertes à un magistrat de démanteler un
réseau criminel sont pratiquement nulles. Ceux qui prétendent le contraire mentent". Même
les institutions internationales, comme l’O.C.D.E., considèrent également que la situation
créée par l’existence des paradis fiscaux est préoccupante.

L’administration française des finances, mais aussi les policiers, ainsi que plusieurs rapports
de parlementaires français, associent clairement le développement de la corruption et de la
criminalité économique à l’existence des paradis fiscaux et bancaires. Les citoyens réagissent
de leur côté, et plusieurs associations et O.N.G. telles qu’ATTAC, dénoncent en permanence
cette criminalité financière permise au coeur même de l’Europe. Celle-ci prive les Etats de
recettes fiscales massivement détournées. La conséquence est de faire porter sur les seuls
revenus du travail, qui sont rivés à l’économie réelle et ne bénéficient pas de la mobilité
permise aux capitaux, tout le poids de la taxation nécessaire au fonctionnement des sociétés
modernes.

Citons une fois encore le juge R Van Ruymbeke: " L’Europe doit choisir entre la liberté de
ses citoyens et celle de ses criminels ou de ses banquiers. C’est à chacun de nous de faire le
nécessaire pour que l’idée de bien commun survive à la révolution financière".

Moyens d’action

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Une action est possible auprès des parlementaires, nationaux et européens, afin de renforçer
les moyens d’investigation financière et de mobiliser la classe politique (cf.l’abandon de
l’AMI ). Il faut:

Interpeller nos responsables politiques sur leur volonté réelle de réforme (alors qu’ils
participent au sommet de la finance à Davos).

Au niveau national (et européen): demander une Mission parlementaire sur les paradis
fiscaux, bancaires et judiciaires sur le territoire européen et les perspectives de
démantèlement.

Au niveau européen: demander la disparition des paradis bancaires et fiscaux à


l’intérieur même des pays membres de l’Union (cf.liste plus haut) et l’harmonisation
des taux d’imposition.

Une plus grande transparence auprès des grandes banques internationales : un


classement du degré de criminalisation, évaluant la participation dans le blanchiment
de l’argent sale, pourrait être rendu public par les services de l’Etat.

Débattre sur le renforcement des pouvoirs de coopération judiciaire :"passer de


l’entrave pénale à l’entraide pénale"; "développer l’Europe judiciaire dans le respect
des droits des personnes".

Développer des sanctions internationales contre les territoires qui servent la


criminalisation de l’économie mondiale : embargo informatique sur les banques
offshore pour empêcher les transactions avec les places financières principales;
annulation de toute transaction commerciale avec un établissement bancaire situé dans
un paradis fiscal. Un exemple : L’efficacité des menaces des Etats-Unis contre les
banques suisses concernant les biens volés aux juifs par les nazis.

Mise en service d’une juridiction supranationale pour poursuivre le crime économique,


c’est-à-dire un tribunal pénal international, sur le modèle du Tribunal International
pour les crimes contre l’Humanité.

L'évasion et la fraude fiscale peuvent avoir des effets préjudiciables à la réalisation d'objectifs
stratégiques importants que se sont fixés les pouvoirs publics. Elles résultent dans des pertes
d'argent et font alourdir la pression fiscale des contribuables honnêtes.

Le Groupe de travail sur l'évasion et la fraude fiscales réunit des experts de tous les pays
membres de l'OCDE pour échanger des idées sur les meilleurs moyens de lutter contre l'évasion
et la fraude fiscales.

La meilleure défense contre l'évasion et la fraude fiscales internationales consiste à améliorer et


à élargir la portée des mécanismes de coopération internationale et d'échange de renseignements.

C'est grâce à ces échanges d'expérience que le Groupe de travail peut dégager des pratiques

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permettant aux administrations fiscales d'appliquer d'une manière efficace et équitable leur
législation.

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